Jos 05 02 2011

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Journal Officiel – Constitution de la République Démocratique du Congo Journal Officiel – Constitution de la République Démocratique du Congo

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JOURNAL OFFICIEL
de la
République Démocratique du Congo

Cabinet du Président de la République

CONSTITUTION DE LA
REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU
CONGO
Modifiée par la Loi n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant
révision de certains articles de la Constitution
de la République Démocratique du Congo
du 18 février 2006
(Textes coordonnés)

52ème Année Kinshasa - 5 février 2011 Numéro Spécial


Journal Officiel – Constitution de la République Démocratique du Congo Journal Officiel – Constitution de la République Démocratique du Congo

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52ème Année Numéro Spécial

JOURNAL OFFICIEL
de la
République Démocratique du Congo

Cabinet du Président de la République

CONSTITUTION
DE LA REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
Modifiée par la Loi n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant
révision de certains articles de la Constitution
de la République Démocratique du Congo
du 18 février 2006
(Textes coordonnés)

E-mail : [email protected]
Sites : www.journalofficiel.cd
www.glin.gov
Kinshasa - 5 février 2011
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SOMMAIRE

PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE

Page
2011 – 20 janvier
• Constitution de la République Démocratique du Congo telle que
révisée par la Loi n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de la
Constitution de la République Démocratique du Congo du 18 février 2006…….. 7

• APPENDICE :
- Exposé des motifs de la Constitution de la République Démocratique du Congo
du 18 février 2006……………………..………..………………….……………………. 81
- Exposé des motifs de la Loi n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant révision
de certains articles de la Constitution de la République Démocratique du Congo...85
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Le Sénat a proposé ; TITRE Ier : DES DISPOSITIONS GENERALES


L’Assemblée Nationale a adopté ; Chapitre 1er : De l’Etat et de la Souveraineté
Le peuple congolais, lors du référendum organisé du 18 au 19 décembre 2005, a
approuvé ; Section 1ère : De l’Etat
Le Président de la République promulgue la Constitution dont la teneur suit :
Article 1er
PREAMBULE La République Démocratique du Congo est, dans ses frontières du 30 juin 1960,
Nous, Peuple congolais, un Etat de droit, indépendant, souverain, uni et indivisible, social, démocratique
et laïc.
Uni par le destin et par l’histoire autour de nobles idéaux de liberté, de fraternité, de
solidarité, de justice, de paix et de travail ; Son emblème est le drapeau bleu ciel, orné d’une étoile jaune dans le coin
supérieur gauche et traversé en biais d’une bande rouge finement encadrée de
Animé par notre volonté commune de bâtir, au cœur de l’Afrique, un Etat de droit et une jaune.
Nation puissante et prospère, fondée sur une véritable démocratie politique, économique,
sociale et culturelle ; Sa devise est « Justice - Paix - Travail ».
Considérant que l’injustice avec ses corollaires, l’impunité, le népotisme, le régionalisme, le Ses armoiries se composent d’une tête de léopard encadrée à gauche et, à
tribalisme, le clanisme et le clientélisme, par leurs multiples vicissitudes, sont à l’origine de droite, d’une pointe d’ivoire et d’une lance, le tout reposant sur une pierre.
l’inversion générale des valeurs et de la ruine du pays ; Son hymne est le « Debout Congolais !»
Affirmant notre détermination à sauvegarder et à consolider l’indépendance et l’unité Sa monnaie est « le Franc congolais ».
nationales dans le respect de nos diversités et de nos particularités positives ;
Sa langue officielle est le français.
Réaffirmant notre adhésion et notre attachement à la Déclaration Universelle des Droits de
l’Homme, à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, aux Conventions des Ses langues nationales sont le kikongo, le lingala, le swahili et le tshiluba. L’Etat
Nations Unies sur les Droits de l’Enfant et sur les Droits de la Femme, particulièrement à en assure la promotion sans discrimination.
l’objectif de la parité de représentation homme-femme au sein des institutions du pays ainsi Les autres langues du pays font partie du patrimoine culturel congolais dont l’Etat
qu’aux instruments internationaux relatifs à la protection et à la promotion des droits assure la protection.
humains ;
Mû par la volonté de voir tous les Etats Africains s’unir et travailler de concert en vue de Article 2
promouvoir et de consolider l’unité africaine à travers les organisations continentales,
La République Démocratique du Congo est composée de la ville de Kinshasa et
régionales ou sous-régionales pour offrir de meilleurs perspectives de développement et de
de 25 provinces dotées de la personnalité juridique.
progrès socio-économique aux Peuples d’Afrique ;
Attaché à la promotion d’une coopération internationale mutuellement avantageuse et au Ces provinces sont : Bas-Uele, Equateur, Haut-Lomami, Haut-Katanga, Haut-
Uele, Ituri, Kasaï, Kasaï Oriental, Kongo Central, Kwango, Kwilu, Lomami,
rapprochement des peuples du monde, dans le respect de leurs identités respectives et des
Lualaba, Kasaï Central, Mai-Ndombe, Maniema, Mongala, Nord-Kivu, Nord-
principes de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de chaque Etat ;
Ubangi, Sankuru, Sud-Kivu, Sud-Ubangi, Tanganyika, Tshopo, Tshuapa.
Réaffirmant notre doit inaliénable et imprescriptible de nos organiser librement et de
développer notre vie politique, économique, sociale et culturelle, selon notre génie propre ; Kinshasa est la capitale du pays et le siège des institutions nationales. Elle a le
statut de Province. La capitale ne peut être transférée dans un autre lieu du pays
Conscients de nos responsabilités devant Dieu, la Nation, l’Afrique et le Monde ; que par voie de référendum.
Déclarons solennellement adopter la présente Constitution. La répartition des compétences entre l’Etat et les provinces s’effectue
conformément aux dispositions du Titre III de la présente Constitution.
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Les limites des provinces et celles de la ville de Kinshasa sont fixées par une loi Tout Congolais jouissant de ses droits civils et politiques a le droit de créer un
organique. parti politique ou de s’affilier à un parti de son choix.
Les partis politiques concourent à l’expression du suffrage, au renforcement de la
Article 3 conscience nationale et à l’éducation civique. Ils se forment et exercent librement
leurs activités dans le respect de la loi, de l’ordre public et des bonnes mœurs.
Les provinces et les entités territoriales décentralisées de la République
Démocratique du Congo sont dotées de la personnalité juridique et sont gérées par Les partis politiques sont tenus au respect des principes de démocratie pluraliste,
les organes locaux. d’unité et de souveraineté nationales.
Ces entités territoriales décentralisées sont la ville, la commune, le secteur et la Les partis politiques peuvent recevoir de l’Etat des fonds publics destinés à
chefferie. financer leurs campagnes électorales ou leurs activités, dans les conditions
définies par la loi.
Elles jouissent de la libre administration et de l’autonomie de gestion de leurs
ressources économiques, humaines, financières et techniques.
Article 7
La composition, l’organisation, le fonctionnement de ces entités territoriales
décentralisées ainsi que leurs rapports avec l’Etat et les provinces sont fixés par Nul ne peut instituer, sous quelque forme que ce soit, de parti unique sur tout ou
une loi organique. partie du territoire national.
L’institution d’un parti unique constitue une infraction imprescriptible de haute
Article 4 trahison punie par la loi.
De nouvelles provinces et entités territoriales peuvent être créées par
démembrement ou par regroupement dans les conditions fixées par la Article 8
Constitution et par la loi. L’opposition politique est reconnue en République Démocratique du Congo. Les
droits liés à son existence, à ses activités et à sa lutte pour la conquête
Section 2 : De la Souveraineté démocratique du pouvoir sont sacrés. Ils ne peuvent subir de limites que celles
imposées à tous les partis et activités politiques par la présente Constitution et la
Article 5 loi.
La souveraineté nationale appartient au peuple. Tout pouvoir émane du peuple qui Une loi organique détermine le statut de l’opposition politique.
l’exerce directement par voie de référendum ou d’élections et indirectement par ses
représentants. Article 9
Aucune fraction du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice. L’Etat exerce une souveraineté permanente notamment sur le sol, le sous-sol, les
La loi fixe les conditions d’organisation des élections et du référendum. eaux et les forêts, sur les espaces aérien, fluvial, lacustre et maritime congolais
ainsi que sur la mer territoriale congolaise et sur le plateau continental.
Le suffrage est universel, égal et secret. Il est direct ou indirect.
Les modalités de gestion et de concession du domaine de l’Etat visé à l’alinéa
Sans préjudice des dispositions des articles 72, 102 et 106 de la présente
précédent sont déterminées par la loi.
Constitution, sont électeurs et éligibles, dans les conditions déterminées par la loi,
tous les Congolais de deux sexes, âgés de dix-huit ans révolus et jouissant de
leurs droits civils et politiques. Chapitre 2 : De la Nationalité

Article 6 Article 10

Le pluralisme politique est reconnu en République Démocratique du Congo. La nationalité congolaise est une et exclusive. Elle ne peut être détenue
concurremment avec aucune autre.
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La nationalité congolaise est soit d’origine, soit d’acquisition individuelle. La femme a droit à une représentation équitable au sein des institutions
Est Congolais d’origine, toute personne appartenant aux groupes ethniques dont nationales, provinciales et locales.
les personnes et le territoire constituaient ce qui est devenu le Congo L’Etat garantit la mise en œuvre de la parité homme-femme dans lesdites
(présentement la République Démocratique du Congo) à l’indépendance. institutions.
Une loi organique détermine les conditions de reconnaissance, d’acquisition, de La loi fixe les modalités d’application de ces droits.
perte et de recouvrement de la nationalité congolaise.
Article 15
TITRE II : DES DROITS HUMAINS, DES LIBERTES FONDAMENTALES ET DES
DEVOIRS DU CITOYEN ET DE L’ETAT Les pouvoirs publics veillent à l’élimination des violences sexuelles.
Sans préjudice des traités et accords internationaux, toute violence sexuelle faite
Chapitre 1er : Des Droits civils et politiques sur toute personne, dans l’intention de déstabiliser, de disloquer une famille et de
faire disparaître tout un peuple est érigée en crime contre l’humanité puni par la
Article 11 loi.

Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Toutefois, Article 16
la jouissance des droits politiques est reconnue aux seuls Congolais, sauf
exceptions établies par la loi. La personne humaine est sacrée. L’Etat a l’obligation de la respecter et de la
protéger.
Article 12 Toute personne a droit à la vie, à l’intégrité physique ainsi qu’au libre
développement de sa personnalité dans le respect de la loi, de l’ordre public, du
Tous les Congolais sont égaux devant la loi et ont droit à une égale protection des
droit d’autrui et des bonnes mœurs.
lois.
Nul ne peut être tenu en esclavage ni dans une condition analogue.
Article 13 Nul ne peut être soumis à un traitement cruel, inhumain ou dégradant.
Aucun Congolais ne peut, en matière d’éducation et d’accès aux fonctions Nul ne peut être astreint à un travail forcé ou obligatoire.
publiques ni en aucune autre matière, faire l’objet d’une mesure discriminatoire,
qu’elle résulte de la loi ou d’un acte de l’exécutif, en raison de sa religion, de son Article 17
origine familiale, de sa condition sociale, de sa résidence, de ses opinions ou de
ses convictions politiques, de son appartenance à une race, à une ethnie, à une La liberté individuelle est garantie. Elle est la règle, la détention l’exception.
tribu, à une minorité culturelle ou linguistique. Nul ne peut être poursuivi, arrêté, détenu ou condamné qu’en vertu de la loi et
dans les formes qu’elle prescrit.
Article 14 Nul ne peut être poursuivi pour une action ou une omission qui ne constitue pas
Les pouvoirs publics veillent à l’élimination de toute forme de discrimination à une infraction au moment où elle est commise et au moment des poursuites.
l’égard de la femme et assurent la protection et la promotion de ses droits. Nul ne peut être condamné pour une action ou une omission qui ne constitue pas
Ils prennent, dans tous les domaines, notamment dans les domaines civil, une infraction à la fois au moment où elle est commise et au moment de la
politique, économique, social et culturel, toutes les mesures appropriées pour condamnation.
assurer le total épanouissement et la pleine participation de la femme au Il ne peut être infligé de peine plus forte que celle applicable au moment où
développement de la nation. l’infraction est commise.
Ils prennent des mesures pour lutter contre toute forme de violences faites à la
femme dans la vie publique et dans la vie privée.
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La peine cesse d’être exécutée lorsqu’en vertu d’une loi postérieure au jugement : Article 20
1. elle est supprimée ; Les audiences des cours et tribunaux sont publiques, à moins que cette publicité
2. le fait pour lequel elle était prononcée, n’a plus le caractère infractionnel. ne soit jugée dangereuse pour l’ordre public ou les bonnes mœurs. Dans ce cas,
le tribunal ordonne le huis clos.
En cas de réduction de la peine en vertu d’une loi postérieure au jugement, la
peine est exécutée conformément à la nouvelle loi.
Article 21
La responsabilité pénale est individuelle. Nul ne peut être poursuivi, arrêté,
détenu ou condamné pour fait d’autrui. Tout jugement est écrit et motivé. Il est prononcé en audience publique.
Toute personne accusée d’une infraction est présumée innocente jusqu’à ce que Le droit de former un recours contre un jugement est garanti à tous. Il est exercé
sa culpabilité ait été établie par un jugement définitif. dans les conditions fixées par la loi.

Article 18 Article 22

Toute personne arrêtée doit être immédiatement informée des motifs de son Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion.
arrestation et de toute accusation portée contre elle, et ce, dans la langue qu’elle Toute personne a le droit de manifester sa religion ou ses convictions, seule ou
comprend. en groupe tant en public qu’en privé, par le culte, l’enseignement, les pratiques,
Elle doit être immédiatement informée de ses droits. l’accomplissement des rites et l’état de vie religieuse, sous réserve du respect de
la loi, de l’ordre public, des bonnes mœurs et des droits d’autrui.
La personne gardée à vue a le droit d’entrer immédiatement en contact avec sa
famille ou avec son conseil. La loi fixe les modalités d’exercice de ces libertés.
La garde à vue ne peut excéder quarante huit heures. A l’expiration de ce délai, la
personne gardée à vue doit être relâchée ou mise à la disposition de l’autorité Article 23
judiciaire compétente. Toute personne a droit à la liberté d’expression.
Tout détenu doit bénéficier d’un traitement qui préserve sa vie, sa santé physique Ce droit implique la liberté d’exprimer ses opinions ou ses convictions, notamment
et mentale ainsi que sa dignité. par la parole, l’écrit et l’image, sous réserve du respect de la loi, de l’ordre
public et des bonnes mœurs.
Article 19
Nul ne peut être ni soustrait ni distrait contre son gré du juge que la loi lui assigne. Article 24

Toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue dans un délai Toute personne a droit à l’information.
raisonnable par le juge compétent. La liberté de la presse, la liberté d’information et d’émission par la radio et la
Le droit de la défense est organisé et garanti. télévision, la presse écrite ou tout autre moyen de communication sont garanties
sous réserve du respect de l’ordre public, des bonnes mœurs et des droits
Toute personne a le droit de se défendre elle-même ou de se faire assister d’un d’autrui.
défenseur de son choix et ce, à tous les niveaux de la procédure pénale, y
compris l’enquête policière et l’instruction préjuridictionnelle. La loi fixe les modalités d’exercice de ces libertés.
Elle peut se faire assister également devant les services de sécurité. Les médias audiovisuels et écrits d’Etat sont des services publics dont l’accès est
garanti de manière équitable à tous les courants politiques et sociaux. Le statut
des médias d’Etat est établi par la loi qui garantit l’objectivité, l’impartialité et le
pluralisme d’opinions dans le traitement et la diffusion de l’information.
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Article 25 Article 31
La liberté des réunions pacifiques et sans armes est garantie sous réserve du Toute personne a droit au respect de sa vie privée et au secret de la
respect de la loi, de l’ordre public et des bonnes mœurs. correspondance, de la télécommunication ou de toute autre forme de
communication. Il ne peut être porté atteinte à ce droit que dans les cas prévus
Article 26 par la loi.

La liberté de manifestation est garantie. Article 32


Toute manifestation sur les voies publiques ou en plein air, impose aux
organisateurs d’informer par écrit l’autorité administrative compétente. Tout étranger qui se trouve légalement sur le territoire national jouit de la
protection accordée aux personnes et à leurs biens dans les conditions
Nul ne peut être contraint à prendre part à une manifestation. déterminées par les traités et les lois.
La loi en fixe les mesures d’application. Il est tenu de se conformer aux lois et aux règlements de la République.

Article 27 Article 33
Tout Congolais a le droit d’adresser individuellement ou collectivement une Le droit d’asile est reconnu.
pétition à l’autorité publique qui y répond dans les trois mois.
La République Démocratique du Congo accorde, sous réserve de la sécurité
Nul ne peut faire l’objet d’incrimination sous quelque forme que ce soit pour avoir nationale, l’asile sur son territoire aux ressortissants étrangers poursuivis ou
pris pareille initiative. persécutés en raison notamment de leur opinion, leur croyance, leur
appartenance raciale, tribale, ethnique, linguistique ou de leur action en faveur de
Article 28 la démocratie et de la défense des Droits de l’Homme et des Peuples,
conformément aux lois et règlements en vigueur.
Nul n’est tenu d’exécuter un ordre manifestement illégal. Tout individu, tout agent
de l’Etat est délié du devoir d’obéissance, lorsque l’ordre reçu constitue une Il est interdit à toute personne jouissant régulièrement du droit d’asile
atteinte manifeste au respect des droits de l’homme et des libertés publiques et d’entreprendre toute activité subversive contre son pays d’origine ou contre tout
des bonnes mœurs. autre pays, à partir du territoire de la République Démocratique du Congo.

La preuve de l’illégalité manifeste de l’ordre incombe à la personne qui refuse de Les réfugiés ne peuvent ni être remis à l’autorité de l’Etat dans lequel ils sont
l’exécuter. persécutés ni être refoulés sur le territoire de celui-ci.
En aucun cas, nul ne peut être acheminé vers le territoire d’un Etat dans lequel il
Article 29 risque la torture, des peines ou des traitements cruels, dégradants et inhumains.

Le domicile est inviolable. Il ne peut y être effectué de visite ou de perquisition La loi fixe les modalités d’exercice de ce droit.
que dans les formes et les conditions prévues par la loi.
Chapitre 2 : Des droits économiques, sociaux et culturels.
Article 30
Article 34
Toute personne qui se trouve sur le territoire national a le droit d’y circuler
librement, d’y fixer sa résidence, de le quitter et d’y revenir, dans les conditions La propriété privée est sacrée.
fixées par la loi. L’Etat garantit le droit à la propriété individuelle ou collective acquis
Aucun Congolais ne peut être ni expulsé du territoire de la République, ni être conformément à la loi ou à la coutume.
contraint à l’exil, ni être forcé à habiter hors de sa résidence habituelle.
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Il encourage et veille à la sécurité des investissements privés, nationaux et Les pouvoirs publics collaborent avec les associations qui contribuent au
étrangers. développement social, économique, intellectuel, moral et spirituel des populations
et à l’éducation des citoyennes et des citoyens.
Nul ne peut être privé de sa propriété que pour cause d’utilité publique et
moyennant une juste et préalable indemnité octroyée dans les conditions fixées Cette collaboration peut revêtir la forme d’une subvention.
par la loi.
La loi fixe les modalités d’exercice de cette liberté.
Nul ne peut être saisi en ses biens qu’en vertu d’une décision prise par une
autorité judiciaire compétente. Article 38

Article 35 La liberté syndicale est reconnue et garantie.


Tous les Congolais ont le droit de fonder des syndicats ou de s’y affilier librement
L’Etat garantit le droit à l’initiative privée tant aux nationaux qu’aux étrangers.
dans les conditions fixées par la loi.
Il encourage l’exercice du petit commerce, de l’art et de l’artisanat par les
Congolais et veille à la protection et à la promotion de l’expertise et des Article 39
compétences nationales.
Le droit de grève est reconnu et garanti.
La loi fixe les modalités d’exercice de ce droit.
Il s’exerce dans les conditions fixées par la loi qui peut en interdire ou en limiter
Article 36 l’exercice dans les domaines de la défense nationale et de la sécurité ou pour
toute activité ou tout service public d’intérêt vital pour la nation.
Le travail est un droit et un devoir sacrés pour chaque Congolais.
L’Etat garantit le droit au travail, la protection contre le chômage et une Article 40
rémunération équitable et satisfaisante assurant au travailleur ainsi qu’à sa famille
Tout individu a le droit de se marier avec la personne de son choix, de sexe
une existence conforme à la dignité humaine, complétée par tous les autres
opposé, et de fonder une famille.
moyens de protection sociale notamment la pension de retraite et la rente
viagère. La famille, cellule de base de la communauté humaine, est organisée de manière à
assurer son unité, sa stabilité et sa protection. Elle est placée sous la protection
Nul ne peut être lésé dans son travail en raison de ses origines, de son sexe, de
des pouvoirs publics.
ses opinions, de ses croyances ou de ses conditions socio-économiques.
Les soins et l’éducation à donner aux enfants constituent, pour les parents, un
Tout Congolais a le droit et le devoir de contribuer par son travail à la construction et
droit naturel et un devoir qu’ils exercent sous la surveillance et avec l’aide des
à la prospérité nationales.
pouvoirs publics.
La loi établit le statut des travailleurs et réglemente les particularités propres au
Les enfants ont le devoir d’assister leurs parents.
régime juridique des ordres professionnels et l’exercice des professions exigeant
une qualification scolaire ou académique. La loi fixe les règles sur le mariage et l’organisation de la famille.
Les structures internes et le fonctionnement des ordres professionnels doivent
être démocratiques. Article 41
L’enfant mineur est toute personne, sans distinction de sexe, qui n’a pas encore
Article 37 atteint 18 ans révolus.
L’Etat garantit la liberté d’association. Tout enfant mineur a le droit de connaître les noms de son père et de sa mère.
Il a également le droit de jouir de la protection de sa famille, de la société et des
pouvoirs publics.
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L’abandon et la maltraitance des enfants notamment la pédophilie, les abus Les établissements d’enseignement national peuvent assurer, en collaboration
sexuels ainsi que l’accusation de sorcellerie sont prohibés et punis par la loi. avec les autorités religieuses, à leurs élèves mineurs dont les parents le
demandent, une éducation conforme à leurs convictions religieuses.
Les parents ont le devoir de prendre soin de leurs enfants et d’assurer leur
protection contre tout acte de violence tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du foyer. Les pouvoirs publics ont le devoir de promouvoir et d’assurer, par l’enseignement,
l’éducation et la diffusion, le respect des droits de l’homme, des libertés
Les pouvoirs publics ont l’obligation d’assurer une protection aux enfants en
fondamentales et des devoirs du citoyen énoncés dans la présente Constitution.
situation difficile et de déférer devant la justice les auteurs et les complices des
actes de violence à l’égard des enfants. Les pouvoirs publics ont le devoir d’assurer la diffusion et l’enseignement de la
Toutes les autres formes d’exploitation d’enfants mineurs sont punies par la loi. Constitution, de la Déclaration universelle des droits de l’homme, de la Charte
africaine des droits de l’homme et des peuples, ainsi que de toutes les
conventions régionales et internationales relatives aux droits de l’homme et au
Article 42 droit international humanitaire dûment ratifiées.
Les pouvoirs publics ont l’obligation de protéger la jeunesse contre toute atteinte L’Etat a l’obligation d’intégrer les droits de la personne humaine dans tous les
à sa santé, à son éducation et à son développement intégral. programmes de formation des forces armées, de la police et des services de
sécurité.
Article 43 La loi détermine les conditions d’application du présent article.
Toute personne a droit à l’éducation scolaire. Il y est pourvu par l’enseignement
national. Article 46
L’enseignement national comprend les établissements publics et les Le droit à la culture, la liberté de création intellectuelle et artistique, et celle de la
établissements privés agréés. recherche scientifique et technologique sont garantis sous réserve du respect de
La loi fixe les conditions de création et de fonctionnement de ces établissements. la loi, de l’ordre public et des bonnes mœurs.

Les parents ont le droit de choisir le mode d’éducation à donner à leurs enfants. Les droits d’auteur et de propriété intellectuelle sont garantis et protégés par la
loi.
L’enseignement primaire est obligatoire et gratuit dans les établissements
publics. L’Etat tient compte, dans l’accomplissement de ses tâches, de la diversité
culturelle du pays.
Article 44 Il protège le patrimoine culturel national et en assure la promotion.

L’éradication de l’analphabétisme est un devoir national pour la réalisation duquel


Article 47
le Gouvernement doit élaborer un programme spécifique.
Le droit à la santé et à la sécurité alimentaire est garanti.
Article 45 La loi fixe les principes fondamentaux et les règles d’organisation de la santé
L’enseignement est libre. publique et de la sécurité alimentaire.

Il est toutefois soumis à la surveillance des pouvoirs publics, dans les conditions
Article 48
fixées par la loi.
Toute personne a accès aux établissements d’enseignement national, sans Le droit à un logement décent, le droit d’accès à l’eau potable et à l’énergie
discrimination de lieu d’origine, de race, de religion, de sexe, d’opinions politiques électrique sont garantis. La loi fixe les modalités d’exercice de ces droits.
ou philosophiques, de son état physique, mental ou sensoriel, selon ses
capacités.
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Article 49 Article 53
La personne du troisième âge et la personne avec handicap ont droit à des Toute personne a droit à un environnement sain et propice à son épanouissement
mesures spécifiques de protection en rapport avec leurs besoins physiques, intégral.
intellectuels et moraux. Elle a le devoir de le défendre.
L’Etat a le devoir de promouvoir la présence de la personne avec handicap au sein
L’Etat veille à la protection de l’environnement et à la santé des populations.
des institutions nationales, provinciales et locales.
Une loi organique fixe les modalités d’application de ce droit. Article 54

Chapitre 3 : Des droits collectifs Les conditions de construction d’usines, de stockage, de manipulation,
d’incinération et d’évacuation des déchets toxiques, polluants ou radioactifs
provenant des unités industrielles ou artisanales installées sur le territoire national
Article 50 sont fixées par la loi.
L’Etat protège les droits et les intérêts légitimes des Congolais qui se trouvent tant Toute pollution ou destruction résultant d’une activité économique donne lieu à
à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. compensation et/ou à réparation.
Sous réserve de la réciprocité, tout étranger qui se trouve légalement sur le La loi détermine la nature des mesures compensatoires, réparatoires ainsi que les
territoire national bénéficie des mêmes droits et libertés que le Congolais, excepté modalités de leur exécution.
les droits politiques.
Il bénéficie de la protection accordée aux personnes et à leurs biens dans les Article 55
conditions déterminées par les traités et les lois.
Le transit, l’importation, le stockage, l’enfouissement, le déversement dans les
Il est tenu de se conformer aux lois et règlements de la République. eaux continentales et les espaces maritimes sous juridiction nationale, l’épandage
dans l’espace aérien des déchets toxiques, polluants, radioactifs ou de tout autre
Article 51 produit dangereux, en provenance ou non de l’étranger, constitue un crime puni
par la loi.
L’Etat a le devoir d’assurer et de promouvoir la coexistence pacifique et
harmonieuse de tous les groupes ethniques du pays.
Article 56
Il assure également la protection et la promotion des groupes vulnérables et de
toutes les minorités. Tout acte, tout accord, toute convention, tout arrangement ou tout autre fait, qui a
pour conséquence de priver la nation, les personnes physiques ou morales de
Il veille à leur épanouissement. tout ou partie de leurs propres moyens d’existence tirés de leurs ressources ou de
leurs richesses naturelles, sans préjudice des dispositions internationales sur les
Article 52 crimes économiques, est érigé en infraction de pillage punie par la loi.
Tous les Congolais ont droit à la paix et à la sécurité tant sur le plan national
qu’international. Article 57
Aucun individu ou groupe d’individus ne peut utiliser une portion du territoire Les actes visés à l’article précédent ainsi que leur tentative, quelles qu’en soient
national comme base de départ d’activités subversives ou terroristes contre l’Etat les modalités, s’ils sont le fait d’une personne investie d’autorité publique, sont
congolais ou tout autre Etat. punis comme infraction de haute trahison.
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Article 58 Article 63
Tous les Congolais ont le droit de jouir des richesses nationales. Tout Congolais a le droit et le devoir sacré de défendre le pays et son intégrité
territoriale face à une menace ou à une agression extérieure.
L’Etat a le devoir de les redistribuer équitablement et de garantir le droit au
développement. Un service militaire obligatoire peut être instauré dans les conditions fixées par la
loi.
Article 59 Toute autorité nationale, provinciale, locale et coutumière a le devoir de
sauvegarder l’unité de la République et l’intégrité de son territoire, sous peine de
Tous les Congolais ont le droit de jouir du patrimoine commun de l’humanité.
haute trahison.
L’Etat a le devoir d’en faciliter la jouissance.

Article 64
Article 60
Tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui
Le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales consacrés dans
prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la
la Constitution s’impose aux pouvoirs publics et à toute personne.
présente Constitution.

Article 61 Toute tentative de renversement du régime constitutionnel constitue une infraction


imprescriptible contre la nation et l’Etat. Elle est punie conformément à la loi.
En aucun cas, et même lorsque l’état de siège ou l’état d’urgence aura été
proclamé conformément aux articles 85 et 86 de la présente Constitution, il ne Article 65
peut être dérogé aux droits et principes fondamentaux énumérés ci-après :
Tout Congolais est tenu de remplir loyalement ses obligations vis-à-vis de l’Etat.
1. le droit à la vie ;
Il a en outre le devoir de s’acquitter de ses impôts et taxes.
2. l’interdiction de la torture et des peines ou traitements cruels, inhumains ou
dégradants ;
Article 66
3. l’interdiction de l’esclavage et de la servitude ;
4. le principe de la légalité des infractions et des peines ; Tout Congolais a le devoir de respecter et de traiter ses concitoyens sans
discrimination aucune et d’entretenir avec eux des relations qui permettent de
5. les droits de la défense et le droit de recours ; sauvegarder, de promouvoir et de renforcer l’unité nationale, le respect et la
6. l’interdiction de l’emprisonnement pour dettes ; tolérance réciproques.
7. la liberté de pensée, de conscience et de religion. Il a, en outre, le devoir de préserver et de renforcer la solidarité nationale,
singulièrement lorsque celle-ci est menacée.
Chapitre 4 : Des devoirs du citoyen
Article 67
Article 62 Tout Congolais a le devoir de protéger la propriété, les biens et intérêts publics et
de respecter la propriété d’autrui.
Nul n’est censé ignorer la loi.
Toute personne est tenue de respecter la Constitution et de se conformer aux lois
de la République.
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25 26

TITRE III. : DE L’ORGANISATION ET DE L’EXERCICE DU POUVOIR. Article 72


Nul ne peut être candidat à l’élection du Président de la République s’il ne remplit
Chapitre Ier : Des institutions de la République. les conditions ci-après :
1. posséder la nationalité congolaise d’origine ;
Article 68
2. être âgé de 30 ans au moins ;
Les institutions de la République sont :
3. jouir de la plénitude de ses droits civils et politiques ;
1. le Président de la République ;
4. ne pas se trouver dans un des cas d’exclusion prévus par la loi
2. le Parlement ; électorale.
3. le Gouvernement ;
4. les Cours et Tribunaux. Article 73
Le scrutin pour l’élection du Président de la République est convoqué par la
Section 1ère : Du pouvoir exécutif Commission électorale nationale indépendante, quatre-vingt-dix jours avant
l’expiration du mandat du président en exercice.
Paragraphe Ier : Du Président de la République.
Article 74
Article 69 Le Président de la République élu entre en fonction dans les dix jours qui suivent
Le Président de la République est le Chef de l’Etat. Il représente la nation et il est la proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle.
le symbole de l’unité nationale. Avant son entrée en fonction, le Président de la République prête, devant la Cour
Il veille au respect de la Constitution. Constitutionnelle, le serment ci-après :

Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des « Moi…. élu Président de la République Démocratique du Congo, je jure
Institutions ainsi que la continuité de l’Etat. Il est le garant de l’indépendance solennellement devant Dieu et la nation :
nationale, de l’intégrité du territoire, de la souveraineté nationale et du respect des - d’observer et de défendre la Constitution et les lois de la République ;
traités et accords internationaux.
- de maintenir son indépendance et l’intégrité de son territoire ;

Article 70 - de sauvegarder l’unité nationale ;


- de ne me laisser guider que par l’intérêt général et le respect des droits de la
Le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat
personne humaine ;
de cinq ans renouvelable une seule fois.
- de consacrer toutes mes forces à la promotion du bien commun et de la paix ;
A la fin de son mandat, le Président de la République reste en fonction jusqu’à
l’installation effective du nouveau Président élu. - de remplir loyalement et en fidèle serviteur du peuple les hautes fonctions qui
me sont confiées. ».
Article 71 (modifié par l’article 1er de la Loi n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant
révision de certains articles de la Constitution de la République Article 75
Démocratique du Congo)
En cas de vacance pour cause de décès, de démission ou pour toute autre cause
Le Président de la République est élu à la majorité simple des suffrages exprimés. d’empêchement définitif, les fonctions de Président de la République, à
l’exception de celles mentionnées aux articles 78, 81 et 82 sont provisoirement
exercées par le Président du Sénat.
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27 28

Article 76 Le Président de la République promulgue les lois dans les conditions prévues par
la présente Constitution.
La vacance de la présidence de la République est déclarée par la Cour
constitutionnelle saisie par le Gouvernement. Il statue par voie d’ordonnance.
Le Président de la République par intérim veille à l’organisation de l’élection du Les ordonnances du Président de la République autres que celles prévues aux
nouveau Président de la République dans les conditions et les délais prévus par articles 78 alinéa premier 80, 84 et 143 sont contresignées par le Premier
la Constitution. ministre.
En cas de vacance ou lorsque l’empêchement est déclaré définitif par la Cour
constitutionnelle, l’élection du nouveau Président de la République a lieu sur Article 80
convocation de la Commission électorale nationale indépendante, soixante jours Le Président de la République investit par ordonnance les Gouverneurs et les
au moins et quatre-vingt-dix jours au plus, après l’ouverture de la vacance ou de Vice-Gouverneurs de province élus, dans un délai de quinze jours conformément
la déclaration du caractère définitif de l’empêchement. à l’article 198.
En cas de force majeure, ce délai peut être prolongé à cent vingt jours au plus
par la Cour constitutionnelle saisie par la Commission électorale nationale Article 81
indépendante.
Sans préjudice des autres dispositions de la Constitution, le Président de la
Le Président élu commence un nouveau mandat. République nomme, relève de leurs fonctions et, le cas échéant, révoque, sur
proposition du Gouvernement délibérée en Conseil des ministres :
Article 77
1. les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires ;
Le Président de la République adresse des messages à la Nation. 2. les officiers généraux et supérieurs des forces armées et de la police
Il communique avec les Chambres du Parlement par des messages qu’il lit ou fait nationale, le Conseil supérieur de la défense entendu ;
lire et qui ne donnent lieu à aucun débat. 3. le chef d’état major général, les chefs d’état-major et les commandants des
Il prononce, une fois l’an, devant l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en grandes unités des forces armées, le Conseil supérieur de la défense
Congrès, un discours sur l’état de la Nation. entendu ;
4. les hauts fonctionnaires de l’administration publique ;
Article 78 5. les responsables des services et établissements publics ;
Le Président de la République nomme le Premier ministre au sein de la majorité 6. les mandataires de l’Etat dans les entreprises et organismes publics,
parlementaire après consultation de celle-ci. Il met fin à ses fonctions sur excepté les commissaires aux comptes.
présentation par celui-ci de la démission du gouvernement.
Les ordonnances du Président de la République intervenues en la matière sont
Si une telle majorité n’existe pas, le Président de la République confie une contresignées par le Premier Ministre.
mission d’information à une personnalité en vue d’identifier une coalition.
La mission d’information est de trente jours renouvelable une seule fois. Article 82
Le Président de la République nomme les autres membres du gouvernement et Le Président de la République nomme, relève de leurs fonctions et, le cas
met fin à leurs fonctions sur proposition du Premier ministre. échéant, révoque, par ordonnance, les magistrats du siège et du parquet sur
proposition du Conseil supérieur de la magistrature.
Article 79 Les ordonnances dont question à l’alinéa précédent sont contresignées par le
Le Président de la République convoque et préside le Conseil des ministres. En Premier Ministre.
cas d’empêchement, il délègue ce pouvoir au Premier ministre.
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29 30

Article 83 Article 89
Le Président de la République est le commandant suprême des Forces armées. Les émoluments et la liste civile du Président de la République sont fixés par la loi
Il préside le Conseil supérieur de la défense. de finances.

Article 84 Paragraphe 2 : Du Gouvernement


Le Président de la République confère les grades dans les ordres nationaux et les
décorations, conformément à la loi. Article 90
Le Gouvernement est composé du Premier ministre, de ministres, de Vice-
Article 85 ministres et, le cas échéant, de Vice-premier ministres, de ministres d’Etat et de
ministres délégués.
Lorsque des circonstances graves menacent d’une manière immédiate
l’indépendance ou l’intégrité du territoire national ou qu’elles provoquent Il est dirigé par le Premier ministre, chef du Gouvernement. En cas
l’interruption du fonctionnement régulier des institutions, le Président de la d’empêchement, son intérim est assuré par le membre du Gouvernement qui a la
République proclame l’état d’urgence ou l’état de siège après concertation avec préséance.
le Premier ministre et les Présidents des deux Chambres conformément aux La composition du Gouvernement tient compte de la représentativité nationale.
articles 144 et 145 de la présente Constitution.
Avant d’entrer en fonction, le Premier ministre présente à l’Assemblée nationale le
Il en informe la nation par un message. programme du Gouvernement.
Les modalités d’application de l’état d’urgence et de l’état de siège sont
Lorsque ce programme est approuvé, à la majorité absolue des membres qui
déterminées par la loi.
composent l’Assemblée nationale, celle-ci investit le Gouvernement.

Article 86
Article 91
Le Président de la République déclare la guerre par ordonnance délibérée en
Le Gouvernement définit, en concertation avec le Président de la République, la
Conseil des ministres après avis du Conseil supérieur de la défense et
politique de la Nation et en assume la responsabilité.
autorisation de l’Assemblée nationale et du Sénat conformément à l’article 143
de la présente Constitution. Le Gouvernement conduit la politique de la Nation.
La défense, la sécurité et les affaires étrangères sont des domaines de
Article 87 collaboration entre le Président de la République et le Gouvernement.
Le Président de la République exerce le droit de grâce. Le Gouvernement dispose de l’administration publique, des Forces armées, de la
Police nationale et des services de sécurité.
Il peut remettre, commuer ou réduire les peines.
Le Gouvernement est responsable devant l’Assemblée nationale dans les
Article 88 conditions prévues aux articles 90, 100, 146 et 147.
Une ordonnance délibérée en Conseil des ministres fixe l’organisation, le
Le Président de la République accrédite les ambassadeurs et les envoyés fonctionnement du Gouvernement et les modalités de collaboration entre le
extraordinaires auprès des Etats étrangers et des organisations internationales. Président de la République et le Gouvernement ainsi qu’entre les membres du
Les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires étrangers sont accrédités Gouvernement.
auprès de lui.
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31 32

Article 92 Article 97
Le Premier ministre assure l’exécution des lois et dispose du pouvoir Les fonctions de membre du Gouvernement sont incompatibles avec l’exercice
réglementaire sous réserve des prérogatives dévolues au Président de la de tout mandat électif, de tout emploi public, civil ou militaire et de toute activité
République par la présente Constitution. professionnelle à l’exception des activités agricoles, artisanales, culturelles,
d’enseignement et de recherche.
Il statue par voie de décret.
Il nomme, par décret délibéré en Conseil des ministres, aux emplois civils et Elles sont également incompatibles avec toute responsabilité au sein d’un parti
militaires autres que ceux pourvus par le Président de la République. politique.

Les actes du Premier ministre sont contresignés, le cas échéant, par les ministres Article 98
chargés de leur exécution.
Le Premier ministre peut déléguer certains de ses pouvoirs aux ministres. Durant leurs fonctions, le Président de la République et les membres du
Gouvernement ne peuvent, par eux-mêmes ou par personne interposée, ni
acheter, ni acquérir d’aucune autre façon, ni prendre en bail un bien qui
Article 93 appartienne au domaine de l’Etat, des provinces ou des entités décentralisées.
Le ministre est responsable de son département. Il applique le programme Ils ne peuvent prendre part directement ou indirectement aux marchés publics au
gouvernemental dans son ministère, sous la direction et la coordination du bénéfice des administrations ou des institutions dans lesquelles le pouvoir central,
Premier ministre. les provinces et les entités administratives décentralisées ont des intérêts.
Il statue par voie d’arrêté.
Article 99
Article 94 Avant leur entrée en fonction et à l’expiration de celle-ci, le Président de la
Les Vice-ministres exercent sous l’autorité des ministres auxquels ils sont République et les membres du Gouvernement sont tenus de déposer devant la
adjoints les attributions qui leur sont conférées par l’ordonnance portant Cour constitutionnelle, la déclaration écrite de leur patrimoine familial, énumérant
organisation et fonctionnement du Gouvernement. Ils assument l’intérim des leurs biens meubles, y compris actions, parts sociales, obligations, autres valeurs,
ministres en cas d’absence ou d’empêchement. comptes en banque, leurs biens immeubles, y compris terrains non bâtis, forêts,
plantations et terres agricoles, mines et tous autres immeubles, avec indication
des titres pertinents.
Article 95
Le patrimoine familial inclut les biens du conjoint selon le régime matrimonial, des
Les émoluments des membres du gouvernement sont fixés par la loi de finances. enfants mineurs et des enfants, mêmes majeurs, à charge du couple.
Le Premier ministre bénéficie, en outre, d’une dotation. La Cour constitutionnelle communique cette déclaration à l’administration fiscale.
Faute de cette déclaration, endéans les trente jours, la personne concernée est
Paragraphe 3 : Des dispositions communes au Président de la République et au réputée démissionnaire.
Gouvernement.
Dans les trente jours suivant la fin des fonctions, faute de cette déclaration, en
cas de déclaration frauduleuse ou de soupçon d’enrichissement sans cause, la
Article 96
Cour constitutionnelle ou la Cour de cassation est saisie selon le cas.
Les fonctions de Président de la République sont incompatibles avec l’exercice de
tout autre mandat électif, de tout emploi public, civil ou militaire et de toute activité
professionnelle.
Le mandat du Président de la République est également incompatible avec toute
responsabilité au sein d’un parti politique.
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33 34

Section 2 : Du pouvoir législatif Article 103


Le député national est élu pour un mandat de cinq ans. Il est rééligible.
Article 100
Le mandat de député national commence à la validation des pouvoirs par
Le pouvoir législatif est exercé par un Parlement composé de deux Chambres : l’Assemblée nationale et expire à l’installation de la nouvelle Assemblée.
l’Assemblée nationale et le Sénat.
Sans préjudice des autres dispositions de la présente Constitution, le Parlement Paragraphe 2 : Du Sénat
vote les lois. Il contrôle le Gouvernement, les entreprises publiques ainsi que les
établissements et les services publics. Article 104
Chacune des Chambres jouit de l’autonomie administrative et financière et
Les membres du Sénat portent le titre de sénateur.
dispose d’une dotation propre.
Le sénateur représente sa province, mais son mandat est national.
Paragraphe 1er : De l’Assemblée nationale Tout mandat impératif est nul.
Les candidats sénateurs sont présentés par des partis politiques ou par des
Article 101 regroupements politiques. Ils peuvent aussi se présenter en indépendant.
Les membres de l’Assemblée nationale portent le titre de député national. Ils sont Ils sont élus au second degré par les Assemblées provinciales.
élus au suffrage universel direct et secret.
Chaque sénateur est élu avec deux suppléants.
Les candidats aux élections législatives sont présentés par des partis politiques
Les anciens présidents de la République élus sont de droit sénateurs à vie.
ou par des regroupements politiques. Ils peuvent aussi se présenter en
indépendants. Le nombre des sénateurs ainsi que les conditions de leur élection et éligibilité sont
fixés par la loi électorale.
Chaque député national est élu avec deux suppléants.
Le député national représente la nation. Article 105
Tout mandat impératif est nul.
Le Sénateur est élu pour un mandat de cinq ans. Il est rééligible.
Le nombre de députés nationaux ainsi que les conditions de leur élection et
Le mandat de Sénateur commence à la validation des pouvoirs par le Sénat et
éligibilité sont fixés par la loi électorale.
expire à l’installation du nouveau Sénat.

Article 102
Article 106
Nul ne peut être candidat aux élections législatives s’il ne remplit les conditions ci-
Nul ne peut être candidat membre du sénat s’il ne remplit les conditions ci-après :
après :
1. être Congolais ;
1. être Congolais ;
2. être âgé de 30 ans au moins ;
2. être âgé de 25 ans au moins ;
3. jouir de la plénitude de ses droits civils et politiques ;
3. jouir de la plénitude de ses droits civils et politiques ;
4. ne pas se trouver dans un des cas d’exclusion prévus par la loi
4. ne pas se trouver dans un des cas d’exclusion prévus par la loi électorale.
électorale.
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35 36

Paragraphe 3 : Des immunités et des incompatibilités Le mandat de député national ou de sénateur est incompatible avec l’exercice
des fonctions rémunérées conférées par un Etat étranger ou un organisme
Article 107 international.

Aucun parlementaire ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé en Paragraphe 4 : Des droits des députés nationaux ou des sénateurs
raison des opinions ou votes émis par lui dans l’exercice de ses fonctions.
Aucun parlementaire ne peut, en cours de sessions, être poursuivi ou arrêté, sauf Article 109
en cas de flagrant délit, qu’avec l’autorisation de l’Assemblée nationale ou du
Sénat selon le cas. Les députés nationaux et les sénateurs ont le droit de circuler sans restriction ni
entrave à l’intérieur du territoire national et d’en sortir.
En dehors de sessions, aucun parlementaire ne peut être arrêté qu’avec
l’autorisation du Bureau de l’Assemblée nationale ou du Bureau du Sénat, sauf en Ils ont droit à une indemnité équitable qui assure leur indépendance et leur
cas de flagrant délit, de poursuites autorisées ou de condamnation définitive. dignité. Celle-ci est prévue dans la loi des finances.
La détention ou la poursuite d’un parlementaire est suspendue si la Chambre dont Ils ont droit à une indemnité de sortie égale à six mois de leurs émoluments.
il est membre le requiert. La suspension ne peut excéder la durée de la session en Les modalités d’application de l’alinéa précédent ainsi que les autres droits des
cours. Parlementaires sont fixés par le Règlement intérieur de chacune des Chambres.

Article 108 Paragraphe 5 : De la fin et de la suspension du mandat de député national ou de


sénateur (modifié par l’article 2 de la Loi n° 11/002 du 20 janvier 2011
Le mandat de député national est incompatible avec le mandat de sénateur et portant révision de certains articles de la Constitution de la
vice-versa. République Démocratique du Congo)
Le mandat de député ou de sénateur est incompatible avec les fonctions ou
mandats suivants : Article 110 (modifié par l’article 1er de la Loi n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant
1. membre du Gouvernement ; révision de certains articles de la Constitution de la République
Démocratique du Congo)
2. membre d’une institution d’appui à la démocratie ;
Le mandat de député national ou de sénateur prend fin par :
3. membre des Forces armées, de la police nationale et des services de
sécurité ; 1. expiration de la législature ;

4. magistrat ; 2. décès ;

5. agent de carrière des services publics de l’Etat ; 3. démission ;

6. cadre politico-administratif de la territoriale, à l’exception des chefs de 4. empêchement définitif ;


collectivité-chefferie et de groupement ; 5. incapacité permanente ;
7. mandataire public actif ; 6. absence non justifiée et non autorisée à plus d’un quart des séances
8. membre des cabinets du Président de la République, du Premier d’une session ;
ministre, du Président de l’Assemblée nationale, du Président du Sénat, 7. exclusion prévue par la loi électorale ;
des membres du gouvernement, et généralement d’une autorité politique
8. condamnation irrévocable à une peine de servitude pénale principale
ou administrative de l’Etat, employé dans une entreprise publique ou
pour infraction intentionnelle
dans une société d’économie mixte ;
9. acceptation d’une fonction incompatible avec le mandat de député ou de
9. tout autre mandat électif.
sénateur.
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37 38

Toutefois, lorsqu’un député national ou un sénateur est nommé à une fonction 1. la durée et les règles de fonctionnement du Bureau, les pouvoirs et
politique incompatible avec l’exercice de son mandat parlementaire, celui-ci est prérogatives de son Président ainsi que des autres membres du Bureau ;
suspendu.
2. le nombre, le mode de désignation, la composition, le rôle et la compétence de
Il reprend de plein droit son mandat parlementaire après la cessation de cette ses commissions permanentes ainsi que la création et le fonctionnement des
fonction politique incompatible. commissions spéciales et temporaires;
Toute cause d’inéligibilité, à la date des élections, constatée ultérieurement par 3. l’organisation des services administratifs dirigés par un Secrétaire Général de
l’autorité judiciaire compétente entraîne la perte du mandat de député national ou l’administration publique de chaque Chambre;
de sénateur. 4. le régime disciplinaire des députés et des sénateurs ;
Dans les cas énumérés ci-dessus, le député national ou le sénateur est remplacé
5. les différents modes de scrutin, à l’exclusion de ceux prévus expressément par
par le premier suppléant, ou à défaut, par le second suppléant. En cas de carence la présente Constitution.
de suppléant, une élection partielle est organisée dans la circonscription électorale
concernée. Avant d’être mis en application, le Règlement intérieur est obligatoirement
transmis par le Président du Bureau provisoire de la Chambre intéressée à la
Le député national, le sénateur ou le suppléant qui quitte délibérément son parti
Cour constitutionnelle qui se prononce sur sa conformité à la Constitution dans un
politique durant la législature est réputé avoir renoncé à son mandat parlementaire délai de quinze jours. Passé ce délai, le Règlement intérieur est réputé conforme.
ou à la suppléance obtenus dans le cadre dudit parti politique.
Les dispositions déclarées non conformes ne peuvent être mises en application.
Paragraphe 6 : Du fonctionnement de l’Assemblée nationale et du Sénat
Article 113
Article 111 Outre les Commissions permanentes et spéciales, les deux Chambres peuvent
constituer une ou plusieurs Commissions mixtes paritaires pour concilier les
L’Assemblée nationale et le Sénat sont dirigés chacun par un Bureau de sept
points de vue lorsqu’elles sont en désaccord au sujet d’une question sur laquelle
membres comprenant :
elles doivent adopter la même décision en termes identiques.
1. un Président ;
Si le désaccord persiste, l’Assemblée nationale statue définitivement.
2. un Premier Vice-président ;
3. un Deuxième Vice-président ; Article 114
4. un Rapporteur ; Chaque Chambre du Parlement se réunit de plein droit en session
5. un Rapporteur Adjoint ; extraordinaire le quinzième jour suivant la proclamation des résultats des élections
législatives par la Commission électorale nationale indépendante en vue de :
6. un Questeur ;
1. l’installation du Bureau provisoire dirigé par le doyen d’âge assisté des
7. un Questeur Adjoint. deux les moins âgés ;
Les Présidents des deux Chambres doivent être des Congolais d’origine. Les 2. la validation des pouvoirs ;
membres du Bureau sont élus dans les conditions fixées par le Règlement
intérieur de leur respective. 3. l’élection et l’installation du Bureau définitif ;
4. l’élaboration et l’adoption du Règlement intérieur.
Article 112 La séance d’ouverture est présidée par le Secrétaire général de l’Administration
Chaque Chambre du Parlement adopte son Règlement intérieur. de chacune des deux Chambres.

Le Règlement intérieur détermine notamment : Pendant cette session, les deux Chambre se réunissent pour élaborer et adopter
le Règlement intérieur du Congrès.
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39 40

La session extraordinaire prend fin à l’épuisement de l’ordre du jour. 1. la procédure de révision constitutionnelle conformément aux articles 218 à
220 de la présente Constitution ;
Article 115 2. l’autorisation de la proclamation de l’état d’urgence ou de l’état de siège et de
la déclaration de guerre conformément aux articles 85 et 86 de la présente
L’Assemblée nationale et le Sénat tiennent de plein droit, chaque année, deux
Constitution ;
sessions ordinaires :
3. l’audition du discours du Président de la République sur l’état de la Nation
1. la première s’ouvre le 15 mars et se clôture le 15 juin;
conformément à l’article 77 de la présente Constitution ;
2. la deuxième s’ouvre le 15 septembre et se clôture le 15 décembre.
4. la désignation des trois membres de la Cour constitutionnelle, conformément
Si le 15 du mois de mars ou du mois de septembre est férié ou tombe un aux dispositions de l’article 158 de la présente Constitution.
dimanche, l’ouverture de la session a lieu le premier jour ouvrable qui suit.
La durée de chaque session ordinaire ne peut excéder trois mois. Article 120
Lorsque les deux Chambres siègent en Congrès, le bureau est celui de
Article 116 l’Assemblée nationale et la présidence est à tour de rôle assurée par le
Chaque Chambre du Parlement peut être convoquée en session extraordinaire Président de l’Assemblée nationale et le Président du Sénat.
par son Président sur un ordre du jour déterminé, à la demande soit de son Le Congrès adopte son Règlement intérieur.
Bureau, soit de la moitié de ses membres, soit du Président de la République,
Avant d’être mis en application, le Règlement intérieur est communiqué par le
soit du Gouvernement.
Président du Congrès à la Cour constitutionnelle qui se prononce sur la
La clôture intervient dès que la Chambre a épuisé l’ordre du jour pour lequel elle a conformité de ce règlement à la présente Constitution dans un délai de 15 jours.
été convoquée et, au plus tard, trente jours à compter de la date du début de la
Passé ce délai, le Règlement intérieur est réputé conforme.
session.
Les dispositions déclarées non conformes ne peuvent être mises en application.
Article 117
Article 121
L’inscription, par priorité, à l’ordre du jour de chacune des Chambres d’un projet
de loi, d’une proposition de loi ou d’une déclaration de politique générale est de Chacune des Chambres ou le Congrès ne siège valablement que pour autant que
droit si le Gouvernement, après délibération en Conseil des ministres, en fait la la majorité absolue de ses membres se trouve réunie. Sous réserve des autres
demande. dispositions de la Constitution, toute résolution ou toute décision est prise
conformément au Règlement intérieur de chacune des Chambres ou du
Article 118 Congrès.
Les votes sont émis soit, par appel nominal et à haute voix, soit à main levée, soit
L’Assemblée nationale et le Sénat ne siègent valablement qu’à la majorité
par assis et levé, soit par bulletin secret soit par procédé électronique. Sur
absolue des membres qui les composent.
l’ensemble d’un texte de loi, le vote intervient par appel nominal et à haute voix.
Les séances de l’Assemblée nationale et du Sénat sont publiques, sauf si le huis
Les votes peuvent également être émis par un procédé technique donnant plus
clos est prononcé.
de garanties.
Le compte rendu analytique des débats ainsi que les documents de
Sous réserve des autres dispositions de la Constitution, chacune des Chambres
l’Assemblée nationale et du Sénat sont publiés dans les annales parlementaires.
ou le Congrès peut décider le secret du vote pour l’adoption d’une résolution
déterminée.
Article 119
Toutefois, en cas des délibérations portant sur des personnes, le vote s’effectue
Les deux Chambres se réunissent en congrès pour les cas suivants : par bulletin secret.
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41 42

Section 3 : Des rapports entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif. Article 123
Sans préjudice des autres dispositions de la présente Constitution, la loi
Article 122 détermine les principes fondamentaux concernant :
Sans préjudice des autres dispositions de la présente Constitution, la loi fixe les 1. la libre administration des provinces et des entités territoriales
règles concernant : décentralisées, de leurs compétences et de leurs ressources ;
1. les droits civiques et les garanties fondamentales accordées aux 2. la création des entreprises, établissements et organismes publics ;
citoyens pour l’exercice des libertés publiques ;
3. le régime foncier, minier, forestier et immobilier ;
2. le régime électoral ;
4. la mutualité et l’épargne ;
3. les finances publiques ;
5. l’enseignement et la santé ;
4. les sujétions imposées par la défense nationale aux citoyens en leur
6. le régime pénitentiaire ;
personne et en leurs biens ;
5. la nationalité, l’état et la capacité des personnes, les régimes 7. le pluralisme politique et syndical ;
matrimoniaux, les successions et les libéralités ; 8. le droit de grève ;
6. la détermination des infractions et des peines qui leur sont applicables, la 9. l’organisation des médias ;
procédure pénale, l’organisation et le fonctionnement du pouvoir judiciaire,
10. la recherche scientifique et technologique;
la création de nouveaux ordres de juridictions, le statut des magistrats, le
régime juridique du Conseil supérieur de la magistrature ; 11. la coopérative ;
7. l’organisation du Barreau, l’assistance judiciaire et la représentation en 12. la culture et les arts ;
justice ; 13. les sports et les loisirs ;
8. le commerce, le régime de la propriété des droits et des obligations 14. l’agriculture, l’élevage, la pêche et l’aquaculture ;
civiles et commerciales ;
15. la protection de l’environnement et le tourisme ;
9. l’amnistie et l’extradition ;
16. la protection des groupes vulnérables.
10. l’assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions de
toute nature, le régime d’émission de la monnaie ;
Article 124
11. les emprunts et engagements financiers de l’Etat ;
Les lois auxquelles la Constitution confère le caractère de loi organique, sont
12. les statuts des agents de carrière des services publics de l’Etat, du votées et modifiées à la majorité absolue des membres composant chaque
personnel de l’enseignement supérieur, universitaire et de la recherche Chambre dans les conditions suivantes :
scientifique ;
1. la proposition de loi n’est soumise à la délibération et au vote de la première
13. les Forces armées, la Police et les services de sécurité ; Chambre saisie qu’à l’expiration d’un délai de quinze jours après son dépôt
14. le droit du travail et de la sécurité sociale ; au Gouvernement ;
15. l’organisation générale de la défense et de la Police nationale, le mode 2. la procédure de l’article 132 est applicable. Toutefois, faute d’accord entre
de recrutement des membres des Forces armées et de la Police les deux Chambres, le texte ne peut être adopté par l’Assemblée nationale
nationale, l’avancement, les droits et obligations des militaires et des en dernière lecture qu’à la majorité absolue de ses membres ;
personnels de police. 3. les lois organiques ne peuvent être promulguées qu’après déclaration par la
Cour constitutionnelle obligatoirement saisie par le Président de la
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43 44

République, de leur conformité à la Constitution dans un délai de quinze budgétaire, le Président de la République, sur proposition du Gouvernement
jours. délibérée en Conseil des ministres, met en exécution le projet de loi de finances,
compte tenu des amendements votés par chacune des deux Chambres.
Article 125 Si le projet de loi de finances voté en temps utile par la Parlement et transmis
pour promulgation avant l’ouverture du nouvel exercice budgétaire fait l’objet d’un
Si un projet ou une proposition de loi est déclaré urgent par le Gouvernement, il
renvoi au Parlement par le Président de la République, le Gouvernement
est examiné par priorité dans chaque Chambre par la commission compétente
demande à l’Assemblée Nationale et au Sénat l’ouverture des crédits provisoires.
suivant la procédure prévue par le Règlement intérieur de chacune d’elles.
La procédure normale est appliquée aux propositions ou aux projets de loi portant Article 127
amendement de la Constitution ou modifiant les lois organiques ainsi qu’aux
projets de loi d’habilitation prévue à l’article 129. Les amendements au projet de loi de finances ne sont pas recevables lorsque
leur adoption a pour conséquence, soit une diminution des recettes, soit un
Article 126 (modifié par l’article 1er de la Loi n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant accroissement des dépenses, à moins qu’ils ne soient assortis de propositions
révision de certains articles de la Constitution de la République compensatoires.
Démocratique du Congo)
Les Lois de finances déterminent les ressources et les charges de l’Etat. Article 128
Les matières autres que celles qui sont du domaine de la loi ont un caractère
L’Assemblée nationale et le Sénat votent les projets de lois de finances dans les
réglementaire.
conditions prévues pour la loi organique visée à l’article 124 de la Constitution.
Les textes à caractère de loi intervenus en ces matières peuvent être modifiés par
Le projet de loi de finances de l’année, qui comprend notamment le budget, est
déposé par le Gouvernement au Bureau de l’Assemblée Nationale au plus tard le décret si la Cour constitutionnelle, à la demande du Gouvernement, a déclaré
quinze septembre de chaque année. qu’ils ont un caractère réglementaire en vertu de l’alinéa précédent.
Les créations et transformations d’emplois publics ne peuvent être opérées hors
les prévisions des lois de finances. Article 129
Si le projet de loi de finances, déposé dans les délais constitutionnels, n’est pas Le Gouvernement peut, pour l’exécution urgente de son programme d’action,
voté avant l’ouverture du nouvel exercice, il est mis en vigueur par le Président de demander à l’Assemblée nationale ou au Sénat l’autorisation de prendre par
la République, sur proposition du Gouvernement délibérée en Conseil des ordonnances-loi pendant un délai limité et sur des matières déterminées, des
ministres, compte tenu des amendements votés par chacune des deux mesures qui sont normalement du domaine de la loi.
Chambres.
Ces ordonnances-lois sont délibérées en Conseil des ministres. Elles entrent en
Si le projet de loi de finances n’a pas été déposé en temps utile pour être vigueur dès leur publication et deviennent caduques si le projet de loi de
promulgué avant le début de l’exercice, le Gouvernement demande à l’Assemblée ratification n’est pas déposé devant le Parlement au plus tard à la date limite fixée
Nationale et au Sénat l’ouverture de crédits provisoires. par la loi d’habilitation.
Si, quinze jours avant la fin de la session budgétaire, le Gouvernement n’a pas A l’expiration du délai visé à l’alinéa premier du présent article, si le Parlement ne
déposé son projet de budget, il est réputé démissionnaire. ratifie pas ces ordonnances-lois, celles-ci cessent de plein droit de produire leurs
Dans le cas où l’Assemblée Nationale et le Sénat ne se prononcent pas dans les effets.
quinze jours sur l’ouverture de crédits provisoires, les dispositions du projet Les ordonnances-lois délibérées en Conseil des ministres et ratifiées ne peuvent
prévoyant ces crédits sont mises en vigueur par le Président de la République sur être modifiées dans leurs dispositions que par la loi.
proposition du Gouvernement délibérée en Conseil des ministres.
Les ordonnances-lois cessent de plein droit de produire leurs effets en cas de
Si, compte tenu de la procédure ci-dessus prévue, la loi de finances de l’année rejet du projet de loi de ratification.
n’a pu être mise en vigueur au premier jour du mois de février de l’exercice
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45 46

Article 130 Article 135


L’initiative des lois appartient concurremment au Gouvernement, à chaque Tout projet ou toute proposition de loi est examiné successivement par les deux
député et à chaque sénateur. Chambres en vue de l’adoption d’un texte identique.
Les projets de loi adoptés par le Gouvernement en Conseil des ministres sont Lorsque, par suite d’un désaccord entre les deux Chambres, un projet ou une
déposés sur le Bureau de l’une des Chambres. Toutefois, s’agissant de la loi de proposition de loi n’a pu être adopté après une lecture par chaque Chambre, une
finances, le projet est impérativement déposé dans les délais prévus à l’article commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les dispositions
126 sur le Bureau de l’Assemblée nationale. restant en discussion est mise en place par les deux Bureaux.
Les propositions de loi sont, avant délibération et adoption, notifiées pour Le texte élaboré par la Commission mixte paritaire est soumis pour adoption aux
information au Gouvernement qui adresse, dans les quinze jours suivant leur deux Chambres.
transmission, ses observations éventuelles au Bureau de l’une ou l’autre
Si la Commission mixte paritaire ne parvient pas à l’adoption d’un texte unique ou
Chambre. Passé ce délai, ces propositions de loi sont mises en délibération. si ce texte n’est pas approuvé dans les conditions prévues à l’alinéa précédent,
l’Assemblée nationale statue définitivement. En ce cas, l’Assemblée nationale peut
Article 131 reprendre soit le texte élaboré par la Commission mixte paritaire, soit le dernier
texte voté par elle, modifié le cas échéant par un ou plusieurs des amendements
Les membres du Gouvernement ont accès aux travaux de l’Assemblée nationale
adoptés par le Sénat.
et du Sénat ainsi qu’à ceux de leurs commissions.
S’ils en sont requis, les membres du Gouvernement ont l’obligation d’assister Article 136
aux séances de l’Assemblée nationale et à celles du Sénat, d’y prendre la parole
et de fournir aux parlementaires toutes les explications qui leur sont demandées Dans les six jours de son adoption, la loi est transmise au Président de la
sur leurs activités. République pour sa promulgation. Le Premier ministre en reçoit ampliation.

Article 132 Article 137


La discussion des projets de loi porte, devant la première Chambre saisie, sur le Dans un délai de quinze jours de la transmission, le Président de la République
texte déposé par le Gouvernement. Une Chambre saisie d’un texte déjà voté par peut demander à l’Assemblée nationale ou au Sénat une nouvelle délibération de
l’autre Chambre ne délibère que sur le texte qui lui est transmis. la loi ou de certains de ses articles. Cette nouvelle délibération ne peut être
refusée.
Article 133 Le texte soumis à une seconde délibération est adopté par l’Assemblée nationale
et le Sénat soit sous la forme initiale, soit après modification à la majorité absolue
Les membres du Gouvernement ont le droit de proposer des amendements aux
des membres qui les composent.
textes en discussion mais ne participent pas au vote.

Article 138
Article 134
Sans préjudice des autres dispositions de la présente Constitution, les moyens
Les propositions de loi et les amendements formulés par les membres de
d’information et de contrôle de l’Assemblée nationale ou du Sénat, sur le
l’Assemblée nationale ou du Sénat ne sont pas recevables lorsque leur adoption
Gouvernement, les entreprises publiques, les établissements et services publics
aurait pour conséquence soit une diminution des ressources publiques, soit la
sont :
création ou l’aggravation d’une charge publique, à moins qu’ils ne soient assortis
de propositions dégageant les recettes ou les économies correspondantes. 1. la question orale ou écrite avec ou sans débat non suivie de vote ;
2. la question d’actualité ;
3. l’interpellation ;
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47 48

4. la commission d’enquête ; Article 142


5. l’audition par les Commissions. La loi entre en vigueur trente jours après sa publication au journal officiel à moins
Ces moyens de contrôle s’exercent dans les conditions déterminées par le qu’elle n’en dispose autrement.
Règlement intérieur de chacune des Chambres et donnent lieu, le cas échéant, à Dans tous les cas, le Gouvernement assure la diffusion en français et dans
la motion de défiance ou de censure conformément aux articles 146 et 147 de la chacune des quatre langues nationales dans le délai de soixante jours à dater de
présente Constitution.
la promulgation.

Article 139
Article 143
La Cour constitutionnelle peut être saisie d’un recours visant à faire déclarer une
loi à promulguer non conforme à la Constitution par : Conformément aux dispositions de l’article 86 de la Constitution, le Président de
la République déclare la guerre sur décision du Conseil des ministres après avis
1. le Président de la République dans les quinze jours qui suivent la du Conseil supérieur de la défense et autorisation de deux Chambres.
transmission à lui faite de la loi définitivement adoptée ;
Il en informe la Nation par un message.
2. le Premier ministre dans les quinze jours qui suivent la transmission à lui
faite de la loi définitivement adoptée ; Les droits et devoirs des citoyens, pendant la guerre ou en cas d’invasion ou
d’attaque du territoire national par des forces de l’extérieur font l’objet d’une loi.
3. le Président de l’Assemblée nationale ou le Président du Sénat dans les
quinze jours qui suivent son adoption définitive ;
Article 144
4. un nombre de députés ou de sénateurs au moins égal au dixième des
membres de chacune des Chambres, dans les quinze jours qui suivent En application des dispositions de l’article 85 de la présente Constitution, l’état de
son adoption définitive. siège, comme l’état d’urgence, est déclaré par le Président de la République.

La loi ne peut être promulguée que si elle a été déclarée conforme à la L’Assemblée nationale et le Sénat se réunissent alors de plein droit. S’ils ne sont
Constitution par la Cour constitutionnelle qui se prononce dans les trente jours de pas en session, une session extraordinaire est convoquée à cet effet
sa saisine. Toutefois, à la demande du Gouvernement, s’il y a urgence, ce délai conformément à l’article 116 de la présente Constitution.
est ramené à huit jours. Passé ces délais, la loi est réputée conforme à la La clôture des sessions ordinaires ou extraordinaires est de droit retardée pour
Constitution. permettre, le cas échéant, l’application des dispositions de l’alinéa précédent.
L’état d’urgence ou l’état de siège peut être proclamé sur tout ou partie du
Article 140 territoire de la République pour une durée de trente jours.
Le Président de la République promulgue la loi dans les quinze jours de sa L’ordonnance proclamant l’état d’urgence ou l’état de siège cesse de plein droit de
transmission après l’expiration des délais prévus par les articles 136 et 137 de la produire ses effets après l’expiration du délai prévu à l’alinéa trois du présent
Constitution. article, à moins que l’Assemblée nationale et le Sénat, saisis par le Président de
A défaut de promulgation de la loi par le Président de la République dans les la République sur décision du Conseil des ministres, n’en aient autorisé la
délais constitutionnels, la promulgation est de droit. prorogation pour des périodes successives de quinze jours.
L’Assemblée nationale et le Sénat peuvent, par une loi, mettre fin à tout moment à
Article 141 l’état d’urgence ou à l’état de siège.

Les lois sont revêtues du sceau de l’Etat et publiées au Journal officiel.


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49 50

Article 145 Article 148


En cas d’état d’urgence ou d’état de siège, le Président de la République prend, En cas de crise persistante entre le Gouvernement et l’Assemblée nationale, le
par ordonnances délibérées en Conseil des ministres, les mesures nécessaires Président de la République peut, après consultation du Premier ministre et des
pour faire face à la situation. Présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, prononcer la dissolution de
l’Assemblée nationale.
Ces ordonnances sont, dès leur signature, soumises à la Cour constitutionnelle
qui, toutes affaires cessantes, déclare si elles dérogent ou non à la présente Aucune dissolution ne peut intervenir dans l’année qui suit les élections, ni
Constitution. pendant les périodes de l’état d’urgence ou de siège ou de guerre, ni pendant que
la République est dirigée par un président intérimaire.
Article 146 A la suite d’une dissolution de l’Assemblée nationale, la Commission électorale
nationale indépendante convoque les électeurs en vue de l’élection, dans le délai
Le Premier ministre peut, après délibération du Conseil des ministres, engager
de soixante jours suivant la date de publication de l’ordonnance de dissolution,
devant l’Assemblée nationale la responsabilité du Gouvernement sur son
d’une nouvelle Assemblée nationale.
programme, sur une déclaration de politique générale ou sur le vote d’un texte.
L’Assemblée nationale met en cause la responsabilité du Gouvernement ou d’un Section 4 : Du Pouvoir judiciaire
membre du Gouvernement par le vote d’une motion de censure ou de défiance. La
motion de censure contre le Gouvernement n’est recevable que si elle est signée
par un quart des membres de l’Assemblée nationale. La motion de défiance contre Paragraphe 1 : Dispositions générales
un membre du Gouvernement n’est recevable que si elle est signée par un dixième
des membres de l’Assemblée nationale. Article 149 (modifié par l’article 1er de la Loi n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant
Le débat et le vote ne peuvent avoir lieu que quarante huit heures après le dépôt révision de certains articles de la Constitution de la République
de la motion. Seuls sont recensés les votes favorables à la motion de censure ou Démocratique du Congo)
de défiance qui ne peut être adoptée qu’à la majorité absolue des membres Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif.
composant l’Assemblée nationale. Si la motion de censure ou de défiance est
Il est dévolu aux cours et tribunaux qui sont : la Cour constitutionnelle, la Cour de
rejetée, ses signataires ne peuvent en proposer une nouvelle au cours de la même
cassation, le Conseil d’Etat, la Haute Cour militaire ainsi que les cours et
session.
tribunaux civils et militaires.
Le programme, la déclaration de politique générale ou le texte visé à l’alinéa
La justice est rendue sur l’ensemble du territoire national au nom du peuple.
précédent est considéré comme adopté sauf si une motion de censure est votée
dans les conditions prévues aux alinéas 2 et 3 du présent article. Les arrêts et les jugements ainsi que les ordonnances des cours et tribunaux
sont exécutés au nom du Président de la République.
Le Premier ministre a la faculté de demander au Sénat l’approbation d’une
déclaration de politique générale. Il ne peut être créé des tribunaux extraordinaires ou d’exception sous quelque
dénomination que ce soit.
Article 147 La loi peut créer des juridictions spécialisées.
Lorsque l’Assemblée nationale adopte une motion de censure, le Gouvernement Le pouvoir judiciaire dispose d’un budget élaboré par le Conseil supérieur de la
est réputé démissionnaire. Dans ce cas, le Premier ministre remet la démission magistrature et transmis au Gouvernement pour être inscrit dans le budget
du Gouvernement au Président de la République dans les vingt-quatre heures. général de l’Etat. Le Premier Président de la Cour de cassation en est
l’ordonnateur. Il est assisté par le Secrétariat permanent du Conseil supérieur de
Lorsqu’une motion de défiance contre un membre du Gouvernement est adoptée,
la magistrature.
celui-ci est réputé démissionnaire.
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51 52

Article 150 12. Procureurs Généraux près les Cours administratives d’Appel ;
Le pouvoir judiciaire est le garant des libertés individuelles et des droits 13. Premiers Présidents des Cours militaires ;
fondamentaux des citoyens. 14. Auditeurs militaires supérieurs ;
Les juges ne sont soumis dans l’exercice de leur fonction qu’à l’autorité de la loi. 15. deux magistrats de siège par ressort de Cour d’Appel, élus par
Une loi organique fixe le statut des magistrats. l’ensemble des magistrats du ressort pour un mandat de trois ans ;
Le magistrat du siège est inamovible. Il ne peut être déplacé que par une 16. deux magistrats du parquet par ressort de Cour d’Appel, élus par
nomination nouvelle ou à sa demande ou par rotation motivée décidée par le l’ensemble des magistrats du ressort pour un mandat de trois ans ;
Conseil supérieur de la magistrature. 17. un magistrat de siège par ressort de Cour militaire ;
18. un magistrat de parquet par ressort de Cour militaire.
Article 151
Il élabore les propositions de nomination, de promotion et de révocation des
Le pouvoir exécutif ne peut donner d’injonction au juge dans l’exercice de sa magistrats.
juridiction, ni statuer sur les différends, ni entraver le cours de la justice, ni
s’opposer à l’exécution d’une décision de justice. Il exerce le pouvoir disciplinaire sur les magistrats.

Le pouvoir législatif ne peut ni statuer sur des différends juridictionnels, ni Il donne ses avis en matière de recours en grâce.
modifier une décision de justice, ni s’opposer à son exécution. Une loi organique détermine l’organisation et le fonctionnement du Conseil
Toute loi dont l’objectif est manifestement de fournir une solution à un procès en supérieur de la magistrature.
cours est nulle et de nul effet.
Paragraphe 2 : Des juridictions de l’ordre judiciaire
Article 152
Le Conseil supérieur de la magistrature est l’organe de gestion du pouvoir Article 153
judiciaire. Il est institué un ordre de juridictions judiciaires, composé des cours et tribunaux
Le Conseil supérieur de la magistrature est composé de : civils et militaires placés sous le contrôle de la Cour de cassation.
1. Président de la Cour constitutionnelle ; Sans préjudice des autres compétences qui lui sont reconnues par la présente
Constitution ou par les lois de la République, la Cour de cassation connaît des
2. Procureur général près la Cour constitutionnelle ; pourvois en cassation formés contre les arrêts et jugements rendus en dernier
3. Premier Président de la Cour de cassation ; ressort par les cours et tribunaux civils et militaires.
4. Procureur général près la Cour de cassation ; Dans les conditions fixées par la Constitution et les lois de la République, la Cour
de cassation connaît en premier et dernier ressort des infractions commises par :
5. Premier Président du Conseil d’Etat ;
1. les membres de l’Assemblée nationale et du Sénat ;
6. Procureur général près le Conseil d’Etat ;
2. les membres du Gouvernement autres que le Premier ministre ;
7. Premier Président de la Haute Cour militaire;
3. les membres de la Cour constitutionnelle ;
8. l’Auditeur général près la Haute Cour militaire ;
4. les magistrats de la Cour de cassation ainsi que du parquet près cette
9. Premiers Présidents des Cours d’Appel ; Cour ;
10. Procureurs Généraux près les Cours d’Appel ; 5. les membres du Conseil d’Etat et les membres du Parquet près ce
11. Premiers Présidents des Cours administratives d’Appel ; Conseil ;
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53 54

6. les membres de la Cour des Comptes et les membres du parquet près Paragraphe 4 : Des juridictions militaires
cette Cour ;
7. les premiers Présidents des Cours d’appel ainsi que les Procureurs Article 156
généraux près ces cours ;
Les juridictions militaires connaissent des infractions commises par les membres
8. les premiers Présidents des Cours administratives d’appel et les Procureurs des Forces armées et de la Police nationale.
près ces cours ;
En temps de guerre ou lorsque l’état de siège ou d’urgence est proclamé, le
9. les Gouverneurs, les Vice-gouverneurs de province et les ministres Président de la République, par une décision délibérée en Conseil des ministres,
provinciaux ; peut suspendre sur tout ou partie de la République et pour la durée et les
10. les Présidents des Assemblées provinciales. infractions qu’il fixe, l’action répressive des Cours et Tribunaux de droit commun
au profit de celle des juridictions militaires. Cependant, le droit d’appel ne peut
Les Cours et Tribunaux, civils et militaires, appliquent les traités internationaux être suspendu.
dûment ratifiés, les lois, les actes réglementaires pour autant qu’ils soient
conformes aux lois ainsi que la coutume pour autant que celle-ci ne soit pas Une loi organique fixe les règles de compétence, d’organisation et de
contraire à l’ordre public ou aux bonnes mœurs. fonctionnement des juridictions militaires.

L’organisation, le fonctionnement et les compétences des juridictions de l’ordre


Paragraphe 5 : De la Cour constitutionnelle
judiciaire sont déterminés par une loi organique.

Article 157
Paragraphe 3 : Des juridictions de l’ordre administratif
Il est institué une Cour constitutionnelle.
Article 154
Article 158
Il est institué un ordre de juridictions administratives composé du Conseil d’Etat
et des Cours et tribunaux administratifs. La Cour constitutionnelle comprend neuf membres nommés par le Président de la
République dont trois sur sa propre initiative, trois désignés par le Parlement réuni
Article 155 en Congrès et trois désignés par le Conseil supérieur de la magistrature.

Sans préjudice des autres compétences que lui reconnaît la Constitution ou la loi, Les deux tiers des membres de la Cour Constitutionnelle doivent être des juristes
le Conseil d’Etat connaît, en premier et dernier ressort, des recours pour violation provenant de la magistrature, du barreau ou de l’enseignement universitaire.
de la loi, formés contre les actes, règlements et décisions des autorités Le mandat des membres de la Cour constitutionnelle est de neuf ans non
administratives centrales. renouvelable.
Il connaît en appel des recours contre les décisions des Cours administratives La Cour constitutionnelle est renouvelée par tiers tous les trois ans. Toutefois,
d’appel. lors de chaque renouvellement, il sera procédé au tirage au sort d’un membre
Il connaît, dans les cas où il n’existe pas d’autres juridictions compétentes, de par groupe.
demandes d’indemnités relatives à la réparation d’un dommage exceptionnel, Le Président de la Cour constitutionnelle est élu par ses pairs pour une durée
matériel ou moral résultant d’une mesure prise ou ordonnée par les autorités de la de trois ans renouvelable une seule fois. Il est investi par ordonnance du
République. Il se prononce en équité en tenant compte de toutes les circonstances Président de la République.
d’intérêt public ou privé.
L’organisation, la compétence et le fonctionnement des juridictions de l’ordre
administratif sont fixés par une loi organique.
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55 56

Article 159 Les modalités et les effets des recours visés aux alinéas précédents sont
déterminés par la loi.
Nul ne peut être nommé membre de la Cour constitutionnelle :
1. s’il n’est congolais
Article 162
2. s’il ne justifie d’une expérience éprouvée de quinze ans dans les
domaines juridique ou politique. La Cour constitutionnelle est juge de l’exception d’inconstitutionnalité soulevée
devant ou par une juridiction.
Article 160 Toute personne peut saisir la Cour constitutionnelle pour inconstitutionnalité de
tout acte législatif ou réglementaire.
La Cour constitutionnelle est chargée du contrôle de la constitutionnalité des
lois et des actes ayant force de loi. Elle peut en outre, saisir la Cour constitutionnelle par la procédure de l’exception
de l’inconstitutionnalité invoquée dans une affaire qui la concerne devant une
Les lois organiques, avant leur promulgation, et les Règlements Intérieurs des
Chambres parlementaires et du Congrès, de la Commission électorale nationale juridiction.
indépendante ainsi que du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la Celle-ci sursoit à statuer et saisit, toutes affaires cessantes, la Cour
communication, avant leur mise en application, doivent être soumis à la Cour constitutionnelle.
constitutionnelle qui se prononce sur leur conformité à la Constitution.
Aux mêmes fins d’examen de la constitutionnalité, les lois peuvent être Article 163
déférées à la Cour constitutionnelle, avant leur promulgation, par le Président
de la République, le Premier ministre, le Président de l’Assemblée nationale, le La Cour constitutionnelle est la juridiction pénale du Chef de l’Etat et du
Président du Sénat ou le dixième des députés ou des sénateurs. Premier ministre dans les cas et conditions prévus par la Constitution.
La Cour constitutionnelle statue dans le délai de trente jours. Toutefois, à la
demande du Gouvernement, s’il y a urgence, ce délai est ramené à huit jours. Article 164
La Cour constitutionnelle est le juge pénal du Président de la République et du
Article 161 Premier ministre pour des infractions politiques de haute trahison, d’outrage au
Parlement, d’atteinte à l’honneur ou à la probité ainsi que pour les délits
La Cour constitutionnelle connaît des recours en interprétation de la Constitution sur
d’initié et pour les autres infractions de droit commun commises dans l’exercice
saisine du Président de la République, du Gouvernement, du Président du Sénat,
ou à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions. Elle est également compétente
du Président de l’Assemblée nationale, d’un dixième des membres de chacune des
pour juger leurs co-auteurs et complices.
Chambres parlementaires, des gouverneurs de Province et des présidents des
Assemblées provinciales.
Article 165
Elle juge du contentieux des élections présidentielles et législatives ainsi que du
référendum. Sans préjudice des autres dispositions de la présente Constitution, il y a haute
trahison lorsque le Président de la République a violé intentionnellement la
Elle connaît des conflits de compétences entre le Pouvoir exécutif et le Pouvoir
Constitution ou lorsque lui ou le Premier ministre sont reconnus auteurs, co-
législatif ainsi qu’entre l’Etat et les Provinces. auteurs ou complices de violations graves et caractérisées des Droits de
Elle connaît des recours contre les arrêts rendus par la Cour de cassation et le l’Homme, de cession d’une partie du territoire national.
Conseil d’Etat, uniquement en tant qu’ils se prononcent sur l’attribution du litige Il y a atteinte à l’honneur ou à la probité notamment lorsque le comportement
aux juridictions de l’ordre judiciaire ou administratif. Ce recours n’est recevable personnel du Président de la République ou du Premier ministre est contraire
que si un déclinatoire de juridiction a été soulevé par ou devant la Cour de aux bonnes mœurs ou qu’ils sont reconnus auteurs, co-auteurs ou complices
cassation ou le Conseil d’Etat. de malversations, de corruption ou d’enrichissement illicite.
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57 58

Il y a délit d’initié dans le chef du Président de la République ou du Premier Section 5 : Des Finances publiques
ministre lorsqu’il effectue des opérations sur valeurs immobilières ou sur
marchandises à l’égard desquelles il possède des informations privilégiées et Paragraphe 1er : Des dispositions générales
dont il tire profit avant que ces informations soient connues du public. Le délit
d’initié englobe l’achat ou la vente d’actions fondée sur des renseignements qui
ne seraient jamais divulgués aux actionnaires. Article 170

Il y a outrage au Parlement lorsque sur des questions posées par l’une ou Le Franc congolais est l’unité monétaire de la République Démocratique du
l’autre Chambre du Parlement sur l’activité gouvernementale, le Premier Congo. Il a le pouvoir libératoire sur tout le territoire national.
ministre ne fournit aucune réponse dans un délai de trente jours.
Article 171
Article 166 Les finances du pouvoir central et celles des provinces sont distinctes.
La décision de poursuites ainsi que la mise en accusation du Président de la
République et du Premier ministre sont votées à la majorité des deux tiers des Article 172
membres du Parlement composant le Congrès suivant la procédure prévue par le
Règlement intérieur. L’exercice budgétaire commence le premier janvier et se termine le 31 décembre.

La décision de poursuites ainsi que la mise en accusation des membres du


Article 173
gouvernement sont votées à la majorité absolue des membres composant
l’Assemblée nationale suivant la procédure prévue par le Règlement intérieur. Le compte général de la République est soumis chaque année au Parlement par
Les membres du gouvernement mis en accusation, présentent leur démission. la Cour des comptes avec ses observations.
Le compte général de la République est arrêté par la loi.
Article 167
Article 174
En cas de condamnation, le Président de la République et le Premier ministre sont
déchus de leurs charges. La déchéance est prononcée par la cour constitutionnelle. Il ne peut être établi d’impôts que par la loi.
Pour les infractions commises en dehors de l’exercice de leurs fonctions, les La contribution aux charges publiques constitue un devoir pour toute personne
poursuites contre le Président de la République et le Premier ministre sont vivant en République Démocratique du Congo.
suspendues jusqu’à l’expiration de leurs mandats. Pendant ce temps, la
Il ne peut être établi d’exemption ou d’allègement fiscal qu’en vertu de la loi.
prescription est suspendue.

Article 175
Article 168
Le budget des recettes et des dépenses de l’Etat, à savoir celui du Pouvoir central
Les arrêts de la Cour constitutionnelle ne sont susceptibles d’aucun recours et sont
et des provinces, est arrêté chaque année par une loi.
immédiatement exécutoires. Ils sont obligatoires et s’imposent aux pouvoirs
publics, à toutes les autorités administratives et juridictionnelles, civiles et militaires La part des recettes à caractère national allouées aux provinces est établie à
ainsi qu’aux particuliers. 40%. Elle est retenue à la source.
Tout acte déclaré non conforme à la Constitution est nul de plein droit. La loi fixe la nomenclature des autres recettes locales et la modalité de leur
répartition.
Article 169
L’organisation et le fonctionnement de la Cour constitutionnelle sont fixés par une
loi organique.
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59 60

Paragraphe 2 : De la Banque Centrale Article 180


La Cour des comptes contrôle dans les conditions fixées par la loi, la gestion des
Article 176 finances de l’Etat, des biens publics ainsi que les comptes des provinces, des
La Banque centrale du Congo est l’institut d’émission de la République entités territoriales décentralisées ainsi que des organismes publics.
Démocratique du Congo. Elle publie, chaque année, un rapport remis au Président de la République, au
A ce titre, elle a pour mission : Parlement et au Gouvernement.
1. la garde des fonds publics ; Le rapport est publié au Journal officiel.
2. la sauvegarde et la stabilité monétaire ;
Paragraphe 4 : De la Caisse nationale de péréquation
3. la définition et la mise en œuvre de la politique monétaire ;
4. le contrôle de l’ensemble de l’activité bancaire ; Article 181
5. de conseil économique et financier du Gouvernement. Il est institué une Caisse nationale de péréquation. Elle est dotée de la
Dans la réalisation de ces missions et attributions, la Banque Centrale du Congo personnalité juridique.
est indépendante et jouit de l’autonomie de gestion. La Caisse nationale de péréquation a pour mission de financer des projets et
programmes d’investissement public, en vue d’assurer la solidarité nationale et de
Article 177 corriger le déséquilibre de développement entre les Provinces et entre les autres
entités territoriales décentralisées.
L’organisation et le fonctionnement de la Banque centrale du Congo sont fixés par
une loi organique. Elle dispose d’un budget alimenté par le Trésor public à concurrence de dix pour
cent de la totalité des recettes à caractère national revenant à l’Etat chaque année.
Paragraphe 3 : De la Cour des comptes Elle est placée sous la tutelle du Gouvernement.
Une loi organique fixe son organisation et son fonctionnement.
Article 178
Il est institué en République Démocratique du Congo une Cour des comptes. Section 6 : De la Police nationale et des Forces armées

La Cour de comptes relève de l’Assemblée nationale.


Paragraphe 1er : De la Police nationale
Les membres de la Cour des comptes sont nommés, relevés de leurs fonctions
et, le cas échéant, révoqués par le Président de la République, après avis de Article 182
l’Assemblée nationale.
Les membres de la Cour des comptes doivent justifier d’une haute qualification en La Police nationale est chargée de la sécurité publique, de la sécurité des
matière financière, juridique ou administrative et d’une expérience professionnelle personnes et de leurs biens, du maintien et du rétablissement de l’ordre public
d’au moins dix ans. ainsi que de la protection rapprochée des hautes autorités.

Article 183
Article 179
La composition, l’organisation et le fonctionnement de la Cour des comptes sont La Police nationale est apolitique. Elle est au service de la Nation congolaise. Nul
ne peut la détourner à ses fins propres.
fixés par une loi organique.
La Police nationale exerce son action sur l’ensemble du territoire national dans le
respect de la présente Constitution et des lois de la République.
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61 62

Article 184 Article 190


La Police nationale est soumise à l’autorité civile locale et est placée sous la Nul ne peut, sous peine de haute trahison, organiser des formations militaires,
responsabilité du ministère qui a les affaires intérieures dans ses attributions. para-militaires ou des milices privées, ni entretenir une jeunesse armée.

Article 185 Article 191


Les effectifs à tous les niveaux, les fonctions de commandement en tout temps et Une loi organique fixe l’organisation et le fonctionnement des Forces armées.
en toute circonstance, doivent tenir compte des critères objectifs liés à la fois à
l’aptitude physique, à une instruction suffisante et à une moralité éprouvée ainsi Article 192
qu’à une représentation équitable des provinces.
Il est institué un Conseil supérieur de la défense.
Article 186 Le Conseil supérieur de la défense est présidé par le Président de la République
et, en cas d’absence ou d’empêchement par le Premier ministre.
Une loi organique fixe l’organisation et le fonctionnement de la Police nationale.
Une loi organique détermine l’organisation, la composition, les attributions, et le
fonctionnement du Conseil supérieur de la défense.
Paragraphe 2 : Des Forces armées
Section 7 : De l’Administration publique
Article 187
Les Forces armées comprennent la force terrestre, la force aérienne, la force Article 193
navale et leurs services d’appui.
L’Administration Publique est apolitique, neutre et impartiale. Nul ne peut la
Elles ont pour mission de défendre l’intégrité du territoire national et les frontières. détourner à des fins personnelles ou partisanes.
Dans les conditions fixées par la loi, elles participent, en temps de paix, au
développement économique, social et culturel ainsi qu’à la protection des Elle comprend la fonction publique ainsi que tous les organismes et services
personnes et de leurs biens. assimilés.

Article 188 Article 194

Les Forces armées sont républicaines. Elles sont au service de la nation toute Une loi organique fixe l’organisation et le fonctionnement des services publics du
entière. pouvoir central, des provinces et des entités territoriales décentralisées.
Nul ne peut, sous peine de haute trahison, les détourner à ses fins propres.
Chapitre 2 : Des Provinces
Elles sont apolitiques et soumises à l’autorité civile.
Section 1 : Des Institutions politiques provinciales
Article 189
Les effectifs à tous les niveaux, les fonctions de commandement en tout temps et Article 195
en toute circonstance doivent tenir compte des critères objectifs liés à la fois à
Les institutions provinciales sont :
l’aptitude physique, à une instruction suffisante, à une moralité éprouvée ainsi qu’à
une représentation équitable des provinces. 1. l’Assemblée provinciale ;
2. le Gouvernement provincial.
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63 64

Article 196 Le Gouverneur et le Vice-Gouverneur sont élus pour un mandat de cinq ans
renouvelable une seule fois par les députés provinciaux au sein ou en dehors de
Les provinces sont organisées conformément aux principes énoncés à l’article 3 l’Assemblée provinciale. Ils sont investis par ordonnance du Président de la
de la présente Constitution. République.
Les subdivisions territoriales à l’intérieur des Provinces sont fixées par une loi Les ministres provinciaux sont désignés par le Gouverneur au sein ou en dehors de
organique. l’Assemblée provinciale.
La composition du Gouvernement provincial tient compte de la représentativité
Article 197 (modifié par l’article 1er de la Loi n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant
provinciale.
révision de certains articles de la Constitution de la République
Démocratique du Congo) Le nombre de ministres provinciaux ne peut dépasser dix.
L’Assemblée provinciale est l’organe délibérant de la province. Elle délibère dans Avant d’entrer en fonction, le Gouverneur présente à l’Assemblée provinciale le
le domaine des compétences réservées à la province et contrôle le programme de son Gouvernement.
Gouvernement provincial ainsi que les services publics provinciaux et locaux. Lorsque ce programme est approuvé à la majorité absolue des membres qui
Elle légifère par voie d’édit. composent l’Assemblée provinciale, celle-ci investit les ministres.
Ses membres sont appelés députés provinciaux. Les membres du Gouvernement provincial peuvent être, collectivement ou
individuellement, relevés de leurs fonctions par le vote d’une motion de censure ou
Ils sont élus au suffrage universel direct et secret ou cooptés pour un mandat de
de défiance de l’Assemblée provinciale.
cinq ans renouvelable.
Les dispositions des articles 146 et 147 de la présente Constitution s’appliquent,
Le nombre de députés provinciaux cooptés ne peut dépasser le dixième des
mutatis mutandis, aux membres du Gouvernement provincial.
membres qui composent l’Assemblée provinciale.
Lorsqu’une crise politique grave et persistante menace d’interrompre le
Sans préjudices des autres dispositions de la présente Constitution, les
fonctionnement régulier des institutions provinciales, le Président de la République
dispositions des articles 100, 101, 102, 103, 107, 108, 109 et 110 sont applicables,
peut, par une ordonnance délibérée en Conseil des ministres et après concertation
mutatis mutandis, aux Assemblées provinciales et à leurs membres.
avec les bureaux de l’Assemblée Nationale et du Sénat, relever de ses fonctions le
Lorsqu’une crise politique grave et persistante menace d’interrompre le Gouverneur d’une province. Dans ce cas, la Commission électorale nationale
fonctionnement régulier des institutions provinciales, le Président de la République indépendante organise l’élection du nouveau Gouverneur dans un délai de trente
peut, par une ordonnance délibérée en Conseil des ministres et après concertation jours.
avec les bureaux de l’Assemblée Nationale et du Sénat, dissoudre l’Assemblée
provinciale. Dans ce cas, la Commission électorale nationale indépendante Article 199
organise les élections provinciales dans un délai de soixante jours à compter de la
dissolution. Deux ou plusieurs provinces peuvent, d’un commun accord, créer un cadre
En cas de force majeure, ce délai peut être prolongé à cent vingt jours au plus, par d’harmonisation et de coordination de leurs politiques respectives et gérer en
la Cour constitutionnelle saisie par la Commission électorale nationale commun certains services dont les attributions portent sur les matières relevant
de leurs compétences.
indépendante.

Articles 198 (modifié par l’article 1er de la Loi n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant Article 200
révision de certains articles de la Constitution de la République Il est institué une conférence des Gouverneurs de province.
Démocratique du Congo)
Elle a pour mission d’émettre des avis et de formuler des suggestions sur la
Le Gouvernement provincial est composé d’un Gouverneur, d’un Vice-Gouverneur politique à mener et sur la législation à édicter par la République.
et des ministres provinciaux.
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65 66

La conférence des Gouverneurs de province est composée, outre les 11. la dette publique de la République ;
Gouverneurs de Province, du Président de la République, du Premier ministre et 12. les emprunts extérieurs pour les besoins de la République ou des provinces ;
du ministre de l’intérieur. Tout autre membre du Gouvernement peut y être invité.
13. les emprunts intérieurs pour les besoins de la République ;
Elle est présidée par le Président de la République.
14. la monnaie, l’émission de la monnaie et le pouvoir libératoire de la monnaie ;
Elle se réunit au moins deux fois par an sur convocation de son Président.
15. les poids, mesures et informatique ;
Elle se tient à tour de rôle dans chaque province.
16. les douanes et les droits d’importation et d’exportation ;
Une loi organique en détermine les modalités d’organisation et de fonctionnement.
17. la réglementation concernant les banques et les opérations bancaires et
boursières ;
Section 2 : De la répartition des compétences entre le pouvoir central et les
provinces 18. la réglementation des changes ;
19. la propriété littéraire, artistique et industrielle et les brevets.
Article 201
20. les postes et les télécommunications, y compris les téléphones et télégraphes,
La répartition des compétences entre le Pouvoir central et les provinces est fixée la radiodiffusion, la télévision et les satellites;
par la présente Constitution. 21. la navigation maritime et intérieure, les lignes aériennes, les chemins de fer,
Les matières sont, soit de la compétence exclusive du pouvoir central, soit de la les routes et autres voies de communication, naturelles ou artificielles qui
compétence concurrente du pouvoir central et des provinces, soit de la compétence relient deux ou plusieurs provinces ou le territoire de la République à un
exclusive des provinces. territoire étranger ou qu’une loi nationale a déclarée d’intérêt national bien
qu’elles soient entièrement situées sur le territoire d’une province ;
Article 202 22. les universités et autres établissements d’enseignement scientifique,
technique ou professionnel supérieur créés ou subventionnés par le
Sans préjudice des autres dispositions de la présente Constitution, les matières
Gouvernement central ou par les gouvernements provinciaux et qu’une loi
suivantes sont de la compétence exclusive du pouvoir central :
nationale a déclarés d’intérêt national ;
1. les affaires étrangères comprenant les relations diplomatiques ainsi que les
23. l’établissement des normes d’enseignement applicables dans tous les
traités et accords internationaux ;
territoires de la République ;
2. la réglementation du commerce extérieur ;
24. l’acquisition des biens pour les besoins de la République, sans préjudice des
3. la nationalité, le statut et la police des étrangers ; dispositions de l’article 34 ;
4. l’extradition, l’immigration, l’émigration et la délivrance des passeports et des 25. l’élaboration des programmes agricoles, forestiers et énergétique d’intérêt
visas ; national et la coordination des programmes d’intérêt provincial ;
5. la sûreté extérieure ; Les offices des produits agricoles et les organismes assimilés ainsi que la
6. la défense nationale ; répartition des cadres conformément au statut des agents de carrière des
services publics de l’Etat ;
7. la police nationale ;
Les régimes énergétiques, agricoles et forestiers sur la chasse et la pêche, sur
8. la fonction publique nationale ; la conservation de la nature (flore et faune), sur la capture, sur l’élevage, sur
9. les finances publiques de la République ; les denrées alimentaires d’origine animale et l’art vétérinaire.
10. l’établissement des impôts sur le revenu, des impôts sur les sociétés et des 26. la protection contre les dangers occasionnés par l’énergie ou par les
impôts personnels conformément à l’article 174 ; radiations et l’élimination des substances radioactives ;
27. la prévention des abus des puissances économiques ;
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67 68

28. le patrimoine historique, les monuments publics et les parcs déclarés d’intérêt k) la législation sur la fabrication, l’importation et exportation, et la vente des
national ; boissons alcoolisées et non alcoolisées ;
29. les services de la météorologie et la coordination technique des services de la l) la législation sur la fabrication, l’importation et l’exportation et le transit des
géodésie, de la cartographie et de l’hydrographie ; matériels de guerre ;
30. la nomination et l’affectation des inspecteurs provinciaux de l’enseignement m) la législation sur la fécondation artificielle chez l’être humain, sur la
primaire, secondaire, professionnel et spécial ; manipulation des informations génétiques et sur les transplantations
d’organes et des tissus humains ;
31. les statistiques et le recensement d’intérêt national ;
32. la planification nationale ; n) la législation sur les réfugiés, les expulsés et les personnes déplacées ;

33. la recherche scientifique et technologique ; o) la législation sur l’admission aux professions médicales et aux autres
professions et activités.
34. les plans directeurs nationaux de développement des infrastructures de base
notamment les ports, les aéroports, les gares ; Article 203
35. l’assistance aux anciens combattants et les handicapés de guerre ;
Sans préjudice des autres dispositions de la présente Constitution, les matières
36. la législation notamment concernant : suivantes sont de la compétence concurrente du pouvoir central et des provinces :
a) le code de commerce, y compris les assurances, la constitution et 1. la mise en œuvre des mécanismes de promotion et de sauvegarde des droits
l’agrément des sociétés ; humains et des libertés fondamentales consacrés dans la présente
b) le code pénal, le régime pénitentiaire ; Constitution;
c) le code d’organisation et de compétence judiciaires et le code judiciaire ; 2. les droits civils et coutumiers ;
d) la législation pour les professions libérales ; 3. les statistiques et les recensements ;
e) la législation du travail comprenant notamment les lois régissant les 4. la sûreté intérieure ;
relations entre employeurs et travailleurs, la sécurité des travailleurs, les 5. l’administration des cours et tribunaux, des maisons d’arrêt et de correction et
règles relatives à la sécurité sociale et, en particulier, les règles relatives des prisons;
aux assurances sociales et au chômage involontaire ;
6. la vie culturelle et sportive ;
f) la législation économique comprenant les lois concernant les mines,
minéraux et huiles minérales, l’industrie, les sources d’énergie et la 7. l’établissement des impôts, y compris les droits d’accise et de consommation,
conservation des ressources naturelles ; à l’exclusion des impôts visés à l’article 174 ;

g) la législation sur les arts et métiers ; 8. l’exécution des mesures sur la police des étrangers ;

h) la législation médicale et l’art de guérir, la médecine préventive, 9. la recherche scientifique et technologique ainsi que les bourses d’études, de
notamment l’hygiène, la salubrité publique et la protection maternelle et perfectionnement et d’encouragement à la recherche ;
infantile, la législation sur la profession de pharmacien, sur le commerce 10. les institutions médicales et philanthropiques, l’engagement du personnel
pharmaceutique, sur l’immigration et le transit, les règlements sanitaires médical et agricole de commandement ;
bilatéraux et internationaux, la législation sur l’hygiène du travail, la
11. la mise en œuvre des programmes de la météorologie, de la géologie, de la
coordination technique des laboratoires médicaux et la répartition des
cartographie et de l’hydrologie ;
médecins ;
12. les calamités naturelles ;
i) la loi électorale ;
13. la presse, la radio, la télévision, l’industrie cinématographique ;
j) la législation sur la fabrication, la rectification, l’importation, l’exportation
et la vente de l’alcool obtenu par la distillation ; 14. la protection civile ;
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69 70

15. le tourisme ; 11. les travaux et marchés publics d’intérêt provincial et local ;
16. les droits fonciers et miniers, l’aménagement du territoire, le régime des eaux 12. l’acquisition des biens pour les besoins de la province ;
et forêts ;
13. l’enseignement maternel, primaire, secondaire, professionnel et spécial ainsi
17. la prévention des épidémies et épizooties dangereuses pour la collectivité ; que l’alphabétisation des citoyens conformément aux normes établies par le
18. la protection de l’environnement, des sites naturels, des paysages et la pouvoir central ;
conservation des sites ; 14. l’établissement des peines d’amende ou de prison pour assurer le respect des
édits en conformité avec la législation nationale ;
19. la réglementation sur les régimes énergétiques, agricoles et forestiers,
l’élevage, les denrées alimentaires d’origine animale et végétale ; 15. les communications intérieures des provinces ;
20. la création des établissements primaires, secondaires, supérieurs et 16. les impôts, les taxes et les droits provinciaux et locaux notamment l’impôt
universitaires ; foncier, l’impôt sur les revenus locatifs et l’impôt sur les véhicules
automoteurs ;
21. le trafic routier, la circulation automobile, la construction et l’entretien des
routes d’intérêt national, la perception et la répartition des péages pour 17. la fixation des salaires minima provinciaux conformément à la législation
l’utilisation des routes construites par le pouvoir central et/ou par la province ; nationale ;
22. les institutions médicales et philanthropiques ; 18. l’affectation du personnel médical conformément au statut des agents de
23. l’initiative des projets, programmes et accords de coopération économique, carrière des services publics de l’Etat, l’élaboration des programmes
culturelle, scientifique et sociale internationale ; d’assainissement et de campagne de lutte contre les maladies endémo-
épidémiques conformément au plan national : l’organisation des services
24. la production, le transport, l’utilisation et l’exploitation de l’énergie ; d’hygiène et de prophylaxie provinciale, l’application et le contrôle de la
25. la protection des groupes des personnes vulnérables. législation médicale et pharmaceutique nationale ainsi que l’organisation des
services de la médecine curative, des services philanthropiques et
missionnaires, des laboratoires médicaux et des services pharmaceutiques,
Article 204 l’organisation et la promotion des soins de santé primaires ;
Sans préjudice des autres dispositions de la présente Constitution, les matières 19. l’élaboration des programmes miniers, minéralogiques, industriels,
suivantes sont de la compétence exclusive des Provinces : énergétique d’intérêt provincial et leur exécution conformément aux normes
1. le plan d’aménagement de la Province ; générales du planning national ;
2. la coopération inter provinciale ; 20. l’élaboration des programmes agricoles et forestiers et leur exécution
conformément aux normes du planning national, l’affectation du personnel
3. la fonction publique provinciale et locale ; agricole, des cadres conformément aux dispositions du statut des agents de
4. l’application des normes régissant l’état civil ; carrière des services publics de l’Etat, l’application de la législation nationale
concernant l’agriculture, la forêt, la chasse et la pêche ainsi que
5. les finances publiques provinciales ;
l’environnement, la conservation de la nature et la capture des animaux
6. la dette publique provinciale ; sauvages, l’organisation et le contrôle des campagnes agricoles, la fixation
7. les emprunts intérieurs pour les besoins des provinces ; des prix des produits agricoles ;

8. la délivrance et la conservation des titres immobiliers dans le respect de la 21. l’affectation en province du personnel vétérinaire conformément au statut des
législation nationale ; agents de carrière des services publics de l’Etat; l’élaboration des
programmes de campagne de santé animale et l’application des mesures de
9. l’organisation du petit commerce frontalier ; police sanitaire vétérinaire notamment en ce qui concerne les postes
10. l’organisation et le fonctionnement des services publics, établissements et frontaliers et de quarantaine ;
entreprises publiques provinciaux dans le respect de la législation nationale ;
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71 72

22. l’organisation des campagnes de vaccination contre les maladies d’exécution nationaux est nul et abrogé de plein droit, dans la mesure où il y a
enzootiques, l’organisation des laboratoires, cliniques et dispensaires de la incompatibilité.
provenderie ainsi que l’application de la législation nationale en matière
La législation nationale prime sur l’édit provincial.
vétérinaire, l’organisation de la promotion de santé de base ;
23. le tourisme, le patrimoine historique, les monuments publics et les parcs Article 206
d’intérêt provincial et local ;
Sauf dispositions contraires de la législation nationale, les gouvernements
24. l’habitat urbain et rural, la voirie et les équipements collectifs provinciaux et
provinciaux exécutent, par l’intermédiaire de leurs services, les lois et les
locaux ;
règlements nationaux.
25. l’inspection des activités culturelles et sportives provinciales ;
26. l’exploitation des sources d’énergie non nucléaire et la production de l’eau Section 3 : De l’autorité coutumière
pour les besoins de la province ;
27. l’exécution des mesures du droit de résidence et d’établissement des Article 207
étrangers, conformément à la loi ; L’autorité coutumière est reconnue.
28. l’exécution du droit coutumier ; Elle est dévolue conformément à la coutume locale, pour autant que celle-ci ne
29. la planification provinciale. soit pas contraire à la Constitution, à la loi, à l’ordre public et aux bonnes mœurs.
Tout Chef coutumier désireux d’exercer un mandat public électif doit se soumettre
Article 205 à l’élection, sauf application des dispositions de l’article 197 alinéa 3 de la
présente Constitution.
Une Assemblée provinciale ne peut légiférer sur les matières de la compétence
exclusive du Pouvoir Central. Réciproquement, l’Assemblée nationale et le Sénat L’autorité coutumière a le devoir de promouvoir l’unité et la cohésion nationales.
ne peuvent légiférer sur les matières de la compétence exclusive d’une province. Une loi fixe le statut des chefs coutumiers.
Toutefois, l’Assemblée nationale et le Sénat peuvent, par une loi, habiliter une
Assemblée provinciale à prendre des édits sur des matières de la compétence TITRE IV : DU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL
exclusive du Pouvoir Central. Lorsque l’Assemblée nationale et le Sénat mettent fin
à la délégation de pouvoir ainsi donnée à l’Assemblée provinciale, les dispositions
Article 208
des édits provinciaux promulgués en des matières de la compétence exclusive du
Pouvoir Central, en vertu de cette délégation de pouvoir, demeurent cependant en Il est institué en République Démocratique du Congo un Conseil économique et
vigueur dans la province intéressée jusqu’à ce qu’une loi nationale ait réglé ces social.
matières.
Pareillement, une Assemblée provinciale peut, par un édit, habiliter l’Assemblée Article 209
nationale et le Sénat à légiférer sur des matières de la compétence exclusive de la
Le Conseil économique et social a pour mission de donner des avis consultatifs sur
province. Lorsque l’Assemblée provinciale met fin à la délégation de pouvoir ainsi
les questions économiques et sociales lui soumises par le Président de la
donnée à l’Assemblée nationale et au Sénat, les dispositions des lois nationales
République, l’Assemblée nationale, le Sénat et le Gouvernement.
promulguées en des matières de la compétence exclusive des provinces, en vertu
de cette délégation de pouvoir, demeurent cependant en vigueur dans la province Il peut, de sa propre initiative, appeler l’attention du Gouvernement et des
intéressée jusqu’à ce qu’un édit provincial les ait réglées. provinces sur les réformes qui lui paraissent de nature à favoriser le
développement économique et social du pays.
Dans les matières relevant de la compétence concurrente du Pouvoir Central et
des provinces, tout édit provincial incompatible avec les lois et règlements
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73 74

Article 210 TITRE VI : DES TRAITES ET ACCORDS INTERNATIONAUX


Une loi organique détermine l’organisation et le fonctionnement du Conseil
économique et social. Article 213
Le Président de la République négocie et ratifie les traités et accords
TITRE V : DES INSTITUTIONS D’APPUI A LA DEMOCRATIE internationaux.
Le Gouvernement conclut les accords internationaux non soumis à ratification
Chapitre 1er : De la Commission électorale nationale indépendante après délibération en Conseil des ministres. Il en informe l’Assemblée nationale et
le Sénat.
Article 211
Article 214
Il est institué une Commission électorale nationale indépendante dotée de la
personnalité juridique. Les traités de paix, les traités de commerce, les traités et accords relatifs aux
La Commission électorale nationale indépendante est chargée de l’organisation du organisations internationales et au règlement des conflits internationaux, ceux qui
processus électoral notamment de l’enrôlement des électeurs, de la tenue du engagent les finances publiques, ceux qui modifient les dispositions législatives,
fichier électoral, des opérations de vote, de dépouillement et de tout référendum. ceux qui sont relatifs à l’état des personnes, ceux qui comportent échange et
adjonction de territoire ne peuvent être ratifiés ou approuvés qu’en vertu d’une loi.
Elle assure la régularité du processus électoral et référendaire.
Nulle cession, nul échange, nulle adjonction de territoire n’est valable sans
Une loi organique fixe l’organisation et le fonctionnement de la Commission l’accord du peuple congolais consulté par voie de référendum.
électorale nationale indépendante.
Article 215
Chapitre 2 : Du conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication
Les traités et accords internationaux régulièrement conclus ont dès leur
publication, une autorité supérieure à celle des lois, sous réserve pour chaque
Article 212
traité ou accord, de son application par l’autre partie.
Il est institué un Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication dotée
de la personnalité juridique. Article 216
Il a pour mission de garantir et d’assurer la liberté et la protection de la presse, Si la Cour constitutionnelle consultée par le Président de la République, par le
ainsi que de tous les moyens de communication de masse dans le respect de la Premier ministre, le Président de l’Assemblée nationale ou le Président du Sénat,
loi. par un dixième des députés ou un dixième des sénateurs, déclare qu’un traité ou
Il veille au respect de la déontologie en matière d’information et à l’accès accord international comporte une clause contraire à la Constitution, la ratification ou
équitable des partis politiques, des associations et des citoyens aux moyens l’approbation ne peut intervenir qu’après la révision de la Constitution.
officiels d’information et de communication.
La composition, les attributions, l’organisation et le fonctionnement du Conseil Article 217
supérieur de l’audiovisuel et de la communication sont fixés par une loi organique. La République Démocratique du Congo peut conclure des traités ou des accords
d’association ou de communauté comportant un abandon partiel de souveraineté
en vue de promouvoir l’unité africaine.
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75 76

TITRE VII : DE LA REVISION CONSTITUTIONNELLE TITRE VIII : DES DISPOSITIONS TRANSITOIRES ET FINALES

Article 218 (modifié par l’article 1er de la Loi n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant Article 221
révision de certains articles de la Constitution de la République
Démocratique du Congo) Pour autant qu’ils ne soient pas contraires à la présente Constitution, les textes
législatifs et réglementaires en vigueur restent maintenus jusqu’à leur abrogation
L’initiative de la révision constitutionnelle appartient concurremment : ou leur modification.
1. au Président de la République;
2. au Gouvernement après délibération en Conseil des ministres; Article 222

3. à chacune des Chambres du Parlement à l’initiative de la moitié de ses Les institutions politiques de la transition restent en fonction jusqu’à l’installation
membres ; effective des institutions correspondantes prévues par la présente Constitution et
exercent leurs attributions conformément à la Constitution de la Transition.
4. à une fraction du peuple congolais, en l’occurrence 100.000 personnes,
s’exprimant par une pétition adressée à l’une des deux Chambres. Les institutions d’appui à la démocratie sont dissoutes de plein droit dès
l’installation du nouveau Parlement.
Chacune de ces initiatives est soumise à l’Assemblée nationale et au Sénat qui
décident, à la majorité absolue de chaque Chambre, du bien fondé du projet, de la Toutefois, par une loi organique, le Parlement pourra, s’il échet, instituer d’autres
proposition ou de la pétition de révision. institutions d’appui à la démocratie.
La révision n’est définitive que si le projet, la proposition ou la pétition est
approuvée par référendum sur convocation du Président de la République. Article 223

Toutefois, le projet, la proposition ou la pétition n’est pas soumis au référendum En attendant l’installation de la Cour constitutionnelle, du Conseil d’Etat et de la
lorsque l’Assemblée Nationale et le Sénat réunis en Congrès l’approuvent à la Cour de cassation, la Cour suprême de justice exerce les attributions leur
majorité des trois cinquième des membres les composant. dévolues par la présente Constitution.

Article 219 Article 224

Aucune révision ne peut intervenir pendant l’état de guerre, l’état d’urgence ou En attendant l’installation des juridictions de l’ordre administratif, les Cours
l’état de siège ni pendant l’intérim à la présidence de la République ni lorsque d’appel exercent les compétences dévolues aux Cours administratives d’appel.
l’Assemblée nationale et le Sénat se trouvent empêchés de se réunir librement.
Article 225
Article 220 La Cour de sûreté de l’Etat est dissoute dès l’entrée en vigueur de la présente
La forme républicaine de l’Etat, le principe du suffrage universel, la forme Constitution.
représentative du Gouvernement, le nombre et la durée des mandats du
Président de la République, l’indépendance du Pouvoir judiciaire, le pluralisme Article 226 (Révisé par l’article 1er de la Loi n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant
politique et syndical, ne peuvent faire l’objet d’aucune révision constitutionnelle. révision de certains articles de la Constitution de la République
Est formellement interdite toute révision constitutionnelle ayant pour objet ou pour Démocratique du Congo)
effet de réduire les droits et libertés de la personne, ou de réduire les prérogatives Une loi de programmation détermine les modalités d’installation de nouvelles
des provinces et des entités territoriales décentralisées. provinces citées à l’article 2 de la présente Constitution.
En attendant, la République Démocratique du Congo est composée de la Ville de
Kinshasa et de dix provinces suivantes dotées de la personnalité juridique :
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77 78

Bandundu, Bas-Congo, Equateur, Kasaï Occidental, Kasaï Oriental, Katanga,


Maniema, Nord-Kivu, Province Orientale et Sud-Kivu.

Article 227
Les provinces telles qu’énumérées par l’article 2 de la présente Constitution
constituent les circonscriptions électorales des sénateurs de la première
législature.
La loi électorale détermine les conditions d’attribution d’un quota additionnel à la
ville de Kinshasa pour les élections des sénateurs.

Article 228
Sans préjudice des dispositions de l’article 222 alinéa 1, la Constitution de la
Transition du 04 avril 2003 est abrogée.

Article 229
La présente Constitution, adoptée par référendum, entre en vigueur dès sa
promulgation par le Président de la République.

Joseph KABILA KABANGE

_______________
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79 80

APPENDICE
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EXPOSE DES MOTIFS DE LA CONSTITUTION DU 18 FÉVRIER 2006 Ce peuple s’exprime dans le pluralisme politique garanti par la Constitution
qui érige en infraction de haute trahison l’institution d’un parti unique.
Depuis son indépendance, le 30 juin 1960, la République Démocratique du Congo En ce qui concerne la nationalité, le constituant maintient le principe de
est confrontée à des crises politiques récurrentes dont l’une des causes fondamentales est l’unicité et de l’exclusivité de la nationalité congolaise.
la contestation de la légitimité des Institutions et de leurs animateurs.
Cette contestation a pris un relief particulier avec les guerres qui ont déchiré le 2. DES DROITS HUMAINS, DES LIBERTES FONDAMENTALES ET DES
pays de 1996 à 2003. DEVOIRS DU CITOYEN ET DE L’ETAT
En vue de mettre fin à cette crise chronique de légitimité et de donner au pays Le constituant tient à réaffirmer l’attachement de la République Démocratique
toutes les chances de se reconstruire, les délégués de la classe politique et de la Société du Congo aux Droits humains et aux libertés fondamentales tels que proclamés par les
civile, forces vives de la Nation, réunis en Dialogue inter congolais, ont convenu, dans instruments juridiques internationaux auxquels elle a adhéré. Aussi, a-t-il intégré ces
l’Accord Global et Inclusif signé à Pretoria en Afrique du Sud le 17 décembre 2002, de droits et libertés dans le corps même de la Constitution.
mettre en place un nouvel ordre politique, fondé sur une nouvelle Constitution démocratique
A cet égard, répondant aux signes du temps, l’actuelle Constitution introduit
sur base de laquelle le peuple congolais puisse choisir souverainement ses dirigeants, au
une innovation de taille en formalisant la parité homme-femme.
terme des élections libres, pluralistes, démocratiques, transparentes et crédibles.
A l’effet de matérialiser la volonté politique ainsi exprimée par les participants au 3. DE L’ORGANISATION ET DE L’EXERCICE DU POUVOIR.
Dialogue inter-Congolais, le Sénat issu de l’Accord Global et Inclusif précité, a déposé,
conformément à l’article 104 de la Constitution de la transition, un avant-projet de la Les nouvelles Institutions de la République Démocratique du Congo sont :
nouvelle Constitution à l’Assemblée nationale qui l’a adopté sous-forme de projet de - le Président de la République ;
Constitution soumis au référendum populaire. - le Parlement ;
La Constitution ainsi approuvée s’articule pour l’essentiel autour des idées - le Gouvernement ;
forces ci-après : - les Cours et Tribunaux.
Les préoccupations majeures qui président à l’organisation de ces Institutions
1. DE L’ETAT ET DE LA SOUVERAINETÉ sont les suivantes :
Dans le but d’une part, de consolider l’unité nationale mise à mal par des guerres 1. assurer le fonctionnement harmonieux des Institutions de l’Etat ;
successives et, d’autre part, de créer des centres d’impulsion et de développement à la
base, le constituant a structuré administrativement l’Etat congolais en 25 provinces plus la 2. éviter les conflits ;
ville de Kinshasa dotées de la personnalité juridique et exerçant des compétences de 3. instaurer un Etat de droit ;
proximité énumérées dans la présente Constitution.
4. contrer toute tentative de dérive dictatoriale ;
En sus de ces compétences, les provinces en exercent d’autres concurremment
avec le pouvoir central et se partagent les recettes nationales avec ce dernier 5. garantir la bonne gouvernance ;
respectivement à raison de 40 et de 60 %. 6. lutter contre l’impunité ;
En cas de conflit de compétence entre le pouvoir central et les provinces, la 7. assurer l’alternance démocratique.
Cour constitutionnelle est la seule autorité habilitée à les départager.
C’est pourquoi, non seulement le mandat du Président de la République n’est
Au demeurant, les provinces sont administrées par un Gouvernement et une renouvelable qu’une seule fois, mais aussi il exerce ses prérogatives de garant de la
Assemblée provinciale. Elles comprennent chacune des entités territoriales Constitution, de l’indépendance nationale, de l’intégrité territoriale, de la souveraineté
décentralisées qui sont la ville, la commune, le secteur et la chefferie. nationale, du respect des accords et traités internationaux ainsi que celles de régulateur et
Par ailleurs, la présente Constitution réaffirme le principe démocratique selon d’arbitre du fonctionnement normal des Institutions de la République avec l’implication du
lequel tout pouvoir émane du peuple en tant que souverain primaire. Gouvernement sous le contrôle du Parlement.
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83 84

Les actes réglementaires qu’il signe dans les matières relevant du Compte tenu de l’ampleur et de la complexité des problèmes de
Gouvernement ou sous gestion ministérielle sont couverts par le contreseing du Premier développement économique et social auxquels la République Démocratique du Congo
ministre qui en endosse la responsabilité devant l’Assemblée nationale. est confrontée, le constituant crée le Conseil économique et social, dont la mission est
de donner des avis consultatifs en la matière au Président de la République, au
Bien plus, les affaires étrangères, la défense et la sécurité, autrefois domaines
réservés du Chef de l’Etat, sont devenus des domaines de collaboration. Parlement et au Gouvernement.
Pour garantir la démocratie en République Démocratique du Congo, la présente
Cependant, le Gouvernement, sous l’impulsion du Premier ministre, demeure
Constitution retient deux institutions d’appui à la démocratie, à savoir la Commission
le maître de la conduite de la politique de la Nation qu’il définit en concertation avec le
électorale nationale indépendante chargée de l’organisation du processus électoral de façon
Président de la République.
permanente et le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication dont la mission
Il est comptable de son action devant l’Assemblée nationale qui peut le est d’assurer la liberté et la protection de la presse ainsi que de tous les moyens de
sanctionner collectivement par l’adoption d’une motion de censure. L’Assemblée communication des masses dans le respect de la loi.
nationale peut en outre mettre en cause la responsabilité individuelle des membres du
Gouvernement par une motion de défiance. 4. DE LA REVISION CONSTITUTIONNELLE
Réunis en Congrès, l’Assemblée nationale et le Sénat ont la compétence de
Pour préserver les principes démocratiques contenus dans la présente
déférer le Président de la République et le Premier ministre devant la Cour Constitution contre les aléas de la vie politique et les révisions intempestives, les
constitutionnelle, notamment pour haute trahison et délit d’initié.
dispositions relatives à la forme républicaine de l’Etat, au principe du suffrage
Par ailleurs, tout en jouissant du monopole du pouvoir législatif et de contrôle universel, à la forme représentative du Gouvernement, au nombre et à la durée des
du Gouvernement, les parlementaires ne sont pas au-dessus de la loi ; leurs mandats du Président de la République, à l’indépendance du pouvoir judiciaire, au
immunités peuvent être levées et l’Assemblée nationale peut être dissoute par le pluralisme politique et syndical ne peuvent faire l’objet d’aucune révision
Président de la République en cas de crise persistante avec le Gouvernement. constitutionnelle.
La présente Constitution réaffirme l’indépendance du pouvoir judiciaire dont Telles sont les lignes maîtresses qui caractérisent la présente Constitution.
les membres sont gérés par le Conseil supérieur de la magistrature désormais
composé des seuls magistrats.
Pour plus d’efficacité, de spécialité et de célérité dans le traitement des dossiers,
les Cours et Tribunaux ont été éclatés en trois ordres juridictionnels :
- Les juridictions de l’ordre judiciaire placées sous le contrôle de la Cour de
cassation ;
- celles de l’ordre administratif coiffées par le Conseil d’Etat, et
- la Cour constitutionnelle.
Des dispositions pertinentes de la Constitution déterminent la sphère d’action
exclusive du pouvoir central et des provinces ainsi que la zone concurrente entre les
deux échelons du pouvoir d’Etat.
Pour assurer une bonne harmonie entre les provinces elles-mêmes d’une
part, et le Pouvoir central d’autre part, il est institué une Conférence des Gouverneurs
présidée par le Chef de l’Etat dont le rôle est de servir de conseil aux deux échelons
de l’Etat.
De même, le devoir de solidarité entre les différentes composantes de la
Nation exige l’institution de la Caisse nationale de péréquation placée sous la tutelle du
Gouvernement.
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85 86

EXPOSE DES MOTIFS DE LA LOI N° 11/002 DU 20 JANVIER 2011 PORTANT Assemblée provinciale ou relever de ses fonctions un Gouverneur de
REVISION DE CERTAINS ARTICLES DE LA CONSTITUTION DE LA REPUBLIQUE province en cas de crise grave et persistante menaçant le fonctionnement
DEMOCRATIQUE DU CONGO DU 18 FEVRIER 2006 régulier des institutions provinciales.
6. L’article 218 reconnaît au Président de la République le pouvoir de
Depuis l’entrée en vigueur, le 18 février 2006, de la Constitution de la République convoquer le référendum prévu audit article pour l’approbation d’une révision
constitutionnelle.
Démocratique du Congo, le fonctionnement des institutions politiques tant centrales que
7. L’article 226 transfère à la loi la compétence de fixer les modalités
provinciales a fait apparaître des situations concrètes, des contraintes et des problèmes non d’installation de nouvelles provinces citées à l’article 2 de la Constitution
prévus par le constituant originaire.
Telle est la quintessence de la présente loi portant révision de certaines
En effet, d’une part, certaines dispositions se sont révélées handicapantes et dispositions de la Constitution du 18 février 2006.
inadaptées aux réalités politiques et socio-économiques de la République Démocratique du
Congo. D’autre part, des dysfonctionnements imprévus par le constituant originaire sont
apparus dans la vie des institutions de la République tant au niveau national que provincial. ___________

La présente loi a pour finalité de donner des réponses adéquates aux problèmes
posés aux institutions de la République depuis le début de la première législature de la IIIème
République afin d’assurer le fonctionnement régulier de l’Etat et de la jeune démocratie
congolaise.
Dès lors, il ne s’agit pas de procéder à un ajustement constitutionnel qui remettrait
en cause les options fondamentales levées par le constituant originaire, notamment en
matière d’organisation du pouvoir d’Etat et de l’espace territorial de la République
Démocratique du Congo.
Dans cette perspective, la présente révision concerne les huit articles indiqués ci-
après sur les 229 que compte la Constitution :
1. L’article 71 organise l’élection du Président de la République à la majorité
simple des suffrages exprimés.
2. L’article 110 institue le droit du Député national ou du Sénateur de retrouver
son mandat après l’exercice d’une fonction politique incompatible.
3. L’article 126 prévoit l’ouverture des crédits provisoires dans le cas du renvoi
au Parlement, par le Président de la République, pour une nouvelle
délibération du projet de loi de finances voté en temps utile et transmis pour
promulgation avant l’ouverture du nouvel exercice budgétaire.
4. L’article 149. L’amendement introduit à cet article consiste en la suppression
du Parquet dans l’énumération des titulaires du pouvoir judiciaire. Celui-ci est
dévolu aux seuls cours et tribunaux. Cet amendement remet ainsi en
harmonie l’article 149 avec les articles 150 et 151 qui proclament
l’indépendance du seul magistrat du siège dans sa mission de dire le droit
ainsi que son inamovibilité.
5. Les articles 197 et 198 reconnaissent au Président de la République, sans
restreindre les prérogatives des provinces, en concertation avec les Bureaux
de l’Assemblée nationale et du Sénat, le pouvoir de dissoudre une
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87 88

TABLE DES MATIERES Paragraphe 5 : De la Cour constitutionnelle............................................................... 54


Section 5 : Des Finances publiques.................................................................................. 58
PREAMBULE .......................................................................................................................... 7 Paragraphe 1er : Des dispositions générales ............................................................. 58
TITRE Ier : DES DISPOSITIONS GENERALES ......................................................................... 8 Paragraphe 2 : De la Banque Centrale ........................................................................... 59
Chapitre 1er : De l’Etat et de la Souveraineté .............................................................................. 8 Paragraphe 3 : De la Cour des comptes .......................................................................... 59
Section 1ère : De l’Etat ..................................................................................................... 8 Paragraphe 4 : De la Caisse nationale de péréquation .................................................... 60
Section 2 : De la Souveraineté ........................................................................................... 9 Section 6 : De la Police nationale et des Forces armées .................................................... 60
Chapitre 2 : De la Nationalité ................................................................................................... 10 Paragraphe 1er : De la Police nationale ........................................................................... 60
Paragraphe 2 : Des Forces armées ................................................................................. 61
TITRE II : DES DROITS HUMAINS, DES LIBERTES FONDAMENTALES ET DES DEVOIRS DU Section 7 : De l’Administration publique ............................................................................ 62
CITOYEN ET DE L’ETAT ....................................................................................................... 11
Chapitre 2 : Des Provinces ...................................................................................................... 62
Chapitre 1er : Des Droits civils et politiques .............................................................................. 11 Section 1 : Des Institutions politiques provinciales ................................................................... 62
Chapitre 2 : Des droits économiques, sociaux et culturels. ........................................................ 16 Section 2 : De la répartition des compétences entre le pouvoir central et les provinces ....... 65
Chapitre 3 : Des droits collectifs .............................................................................................. 21 Section 3 : De l’autorité coutumière .......................................................................................... 72
Chapitre 4 : Des devoirs du citoyen .......................................................................................... 23
TITRE IV : DU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL .............................................................. 72
TITRE III. : DE L’ORGANISATION ET DE L’EXERCICE DU POUVOIR.................................... 25 TITRE V : DES INSTITUTIONS D’APPUI A LA DEMOCRATIE ................................................. 73
Chapitre Ier : Des institutions de la République. ....................................................................... 25 Chapitre 1er : De la Commission électorale nationale indépendante .......................................... 73
Section 1ère : Du pouvoir exécutif .................................................................................... 25 Chapitre 2 : Du conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication .................................. 73
Paragraphe Ier : Du Président de la République. ....................................................... 25
Paragraphe 2 : Du Gouvernement ........................................................................... 30 TITRE VI : DES TRAITES ET ACCORDS INTERNATIONAUX .................................................. 74
Paragraphe 3 : Des dispositions communes au Président de la République et au TITRE VII : DE LA REVISION CONSTITUTIONNELLE ............................................................. 75
Gouvernement........................................................................................................ 31 TITRE VIII : DES DISPOSITIONS TRANSITOIRES ET FINALES .............................................. 76
Section 2 : Du pouvoir législatif ........................................................................................ 33
Paragraphe 1er : De l’Assemblée nationale ................................................................ 33 A P P E N D I C E .................................................................................................................. 7974
Paragraphe 2 : Du Sénat ......................................................................................... 34
Exposé des motifs de la Constitution du 18 fevrier 2006 ............................................................ 81
Paragraphe 3 : Des immunités et des incompatibilités ................................................ 35
Exposé des motifs de la Loi n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de certains articles de la
Paragraphe 4 : Des droits des députés nationaux ou des sénateurs ........................... 36 Constitution de la République Démocratique du Congo du 18 février 2006 .................................. 8584
Paragraphe 5 : De la fin et de la suspension du mandat de député national ou de
sénateur (Révisé par l’article 2 de la Loi n° 11/002 du 20 janvier 2011 TABLE DES MATIERES ........................................................................................................ 87
portant révision de certains articles de la Constitution de la République
Démocratique du Congo).................................................................. 36
Paragraphe 6 : Du fonctionnement de l’Assemblée nationale et du Sénat ................... 37
Section 3 : Des rapports entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif. ............................. 41
Section 4 : Du Pouvoir judiciaire....................................................................................... 50
Paragraphe 1 : Dispositions générales ...................................................................... 50
Paragraphe 2 : Des juridictions de l’ordre judiciaire .................................................... 52
Paragraphe 3 : Des juridictions de l’ordre administratif ............................................... 53
Paragraphe 4 : Des juridictions militaires ................................................................... 54
Nom du document : Constitution de la RDC (Révisée).doc
Répertoire : D:\Journal_JO_Base\Parutions 2011\PS
Modèle :
C:\Users\Jérôme\AppData\Roaming\Microsoft\Templates\Normal.d
otm
Titre :
Sujet :
Auteur : user
Mots clés :
Commentaires :
Date de création : 30/03/2011 12:00:00
N° de révision : 2
Dernier enregistr. le : 30/03/2011 12:00:00
Dernier enregistrement par : SWEET
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