Examen DSS 2015-2021

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Université libre de Bruxelles

Faculté de droit et de criminologie

Droit de la sécurité sociale (DROI-C-5002)


Daniel DUMONT

Examen du mardi 13 janvier 2015

Nom (en majuscules) : ………………………………………………………………………….

Prénom : ………………………………………………………………………………………...

Matricule : ……………………………………………………………………………................

Faculté : Faculté de droit et de criminologie

Année d’études et finalité : …..……………………………………………………...………….

Langue maternelle si celle-ci n’est pas le français : …………………………………………….

CONSIGNES GENERALES

1. Chaque étudiant dispose de feuilles agrafées. Celles-ci ne peuvent être séparées les unes
des autres.

2. Les réponses doivent obligatoirement figurer dans l’espace réservé à cet effet sous
l’énoncé des questions. La longueur des réponses doit donc être adaptée à la place prévue
pour chacune d’elles.

3. Soyez rigoureux et précis dans vos réponses.

4. Veillez à répondre à la question posée (à toute la question mais rien qu’à la question).

4. Evitez les abréviations et formez des phrases complètes, rédigées en français. Veillez aussi
à écrire lisiblement. La cote zéro est attribuée à toute réponse incompréhensible ou
illisible.

5. La durée maximale de l’examen est de trois heures.

6. Les étudiants dont le français n’est pas la langue maternelle sont autorisés à se munir d’un
dictionnaire.

Note : /20

1
1. En raison de son histoire, le régime belge de sécurité sociale des travailleurs salariés
présente deux particularités importantes sur le plan de l’organisation administrative.
Décrivez et illustrez ces deux particularités, et expliquez l’origine historique de chacune
d’entre elles. /4

2. Caroline Jacques habite le Brabant wallon et est employée comme secrétaire dans une
entreprise établie en région bruxelloise. Avant d’aller au travail, elle a pour habitude de
déposer ses deux enfants à l’école, laquelle est située dans la périphérie de Bruxelles. Un
matin de janvier, elle glisse par inadvertance sur une plaque de verglas et chute
lourdement, après avoir déposé les enfants à l’école et alors qu’elle s’apprêtait à
reprendre sa voiture. Pressée par le temps, elle se relève et, après avoir repris ses esprits,
se remet en route pour le travail, ne ressentant pas de gênes particulières. Mais son
avant-bras commence à être assez douloureux en fin de journée. La situation empire
pendant la soirée. Le lendemain matin, un examen à l’hôpital le plus proche fait
apparaître que le coude est fracturé et doit être plâtré jusqu’à l’épaule, d’où il résulte
une impossibilité pour l’intéressée de reprendre le travail pendant au moins deux
semaines. Madame Jacques pourra-t-elle prétendre à une prestation de sécurité sociale ?
Si oui, laquelle ? Justifiez votre réponse par une référence aux dispositions légales
pertinentes. /5

2
3. Quelles sont les institutions de sécurité sociale en charge des allocations familiales
dans le régime des travailleurs indépendants ? /2

3
4. Votre grand-mère va bientôt souffler ses 65 bougies. Elle approche donc de l’âge du
départ à la retraite, après une longue carrière professionnelle entamée dès l’âge de 20
ans. D’un naturel inquiet, votre grand-mère a entendu dire par ses amies du club de
bridge que, en Belgique, les pensions sont d’un montant très bas. Pouvez-vous lui
exposer de manière didactique les principales étapes du mode de calcul d’une pension
légale de retraite pour travailleur salarié ? Mettez l’accent sur les paramètres qui
exerceront le plus d’influence sur le montant final de sa pension de retraite. /5

4
5. Agée de 27 ans et de nationalité belge, Stéphanie G. habite Anderlecht et est sans
emploi. Elle vit avec son compagnon et leurs deux enfants âgés de 4 et 2 ans. Au
chômage depuis plusieurs années, elle touche, ou plutôt touchait, les allocations
d’insertion au taux cohabitant, soit 425 euros par mois. Comme de nombreuses autres
personnes arrivées en fin de droits, elle a été déchue de ses allocations d’insertion par
l’ONEm le 1er janvier 2015. Inquiète pour la situation financière de son ménage,
Stéphanie G. apprend par les réseaux sociaux qu’elle pourrait éventuellement s’adresser
au CPAS de sa commune pour demander le bénéfice du revenu d’intégration.
Obtiendrait-elle le bénéfice de cette prestation, sachant que, d’une part, son compagnon
est plongeur dans un restaurant et gagne 1 300 euros net par mois et que, d’autre part,
leur loyer absorbe la moitié de ce salaire ? Justifiez votre réponse par une référence aux
dispositions légales pertinentes. /4

5
Université libre de Bruxelles
Faculté de droit et de criminologie

Droit de la sécurité sociale (DROI-C-4027)


Prof. Daniel DUMONT

Examen du lundi 4 janvier 2016

Nom (en majuscules) : ………………………………………………………………………….

Prénom : ………………………………………………………………………………………...

Matricule : ……………………………………………………………………………................

Faculté : ……………………………………………………………………………....................

Année d’études et finalité : …..……………………………………………………...………….

Langue maternelle si celle-ci n’est pas le français : …………………………………………….

CONSIGNES GENERALES

1. Chaque étudiant dispose de feuilles agrafées. Celles-ci ne peuvent être séparées les unes
des autres.

2. Les réponses doivent obligatoirement figurer dans l’espace réservé à cet effet sous
l’énoncé des questions. La longueur des réponses doit donc être adaptée à la place prévue
pour chacune d’elles.

3. Soyez rigoureux et précis dans vos réponses.

4. Veillez à répondre à la question posée (à toute la question mais rien qu’à la question).

5. Evitez les abréviations et formez des phrases complètes, rédigées en français. Veillez aussi
à écrire lisiblement. La cote zéro est attribuée à toute réponse incompréhensible ou
illisible.

6. La durée maximale de l’examen est de trois heures.

7. Les étudiants dont le français n’est pas la langue maternelle sont autorisés à se munir d’un
dictionnaire.

Note : /20

1. A l’occasion d’un repas familial, votre beau-frère vous explique avec enthousiasme
avoir entendu parler d’un nouveau moyen d’arrondir facilement ses fins de mois :

1
devenir chauffeur pour le réseau Uber. Selon le site internet d’Uber, la formule présente
beaucoup d’avantages en raison de sa grande souplesse et permet de gagner rapidement
des revenus significatifs : on roule avec son propre véhicule, il ne faut pas être titulaire
d’une licence d’exploitation d’un service de taxis et aucun contrat de travail ne doit être
conclu. Cette activité doit-elle faire l’objet d’un assujettissement à la sécurité sociale ?
Justifiez votre réponse par une référence aux dispositions légales pertinentes. /6

2. Votre petit frère est âgé de 19 ans et a eu un parcours scolaire un peu chahuté. Après
plusieurs échecs et de nombreuses réorientations, il finit par arrêter l’école sans avoir
obtenu son diplôme de l’enseignement secondaire supérieur et vous explique vouloir à
présent intégrer le marché de l’emploi au plus vite afin de gagner son indépendance
financière. Après quelques semaines de recherche très active mais malheureusement
infructueuse, il vous demande s’il pourrait bénéficier de l’assurance chômage le temps
de décrocher son premier emploi. Pouvez-vous l’éclairer ? Justifiez votre réponse par
une référence aux dispositions légales pertinentes. /3

2
3. Votre compagnon est employé par une société active dans les nouvelles technologies.
Comme cela arrive régulièrement, il est envoyé en mission en Chine par son employeur
pendant une semaine pour rencontrer différents clients. Lors du troisième jour de la
mission, un déséquilibré fait irruption dans la salle de réunion où votre compagnon est
en train de donner un séminaire et ouvre le feu. Votre compagnon est très gravement
blessé. Distinguez deux hypothèses.
a) Le pronostic vital ne semble pas engagé mais il est évident que votre compagnon ne
sera pas en mesure de reprendre le travail avant, au mieux, plusieurs mois et un long
parcours médical. Pourra-t-il prétendre à une indemnisation pendant les premiers mois
qui suivent l’événement tragique ?
b) Les blessures sont malheureusement d’une gravité telle que votre compagnon décède
quelques heures après son arrivée à l’hôpital où il a été transféré en urgence. Pourrez-
vous prétendre à une intervention en tant que compagne du défunt ?
Justifiez votre réponse par une référence aux dispositions légales pertinentes. /8

3
4. Le 7 octobre 2015, des parlementaires de la N-VA ont déposé à la Chambre des
représentants une proposition de loi « modifiant, en s’inspirant du système danois, la
législation en matière d’accès au territoire et de séjour ». Selon l’exposé des motifs de la
proposition de loi, la générosité de notre système de protection sociale fait de la Belgique
« un trop grand pôle d’attraction et provoque un afflux trop important de réfugiés ».
Sur la base de cette considération, la proposition entend modifier la législation relative
aux allocations familiales afin de lier le montant des allocations familiales à la durée du
séjour légal en Belgique. L’assuré social, peu importe qu’il soit étranger ou non, aurait
droit à 25% de l’allocation complète après un séjour légal d’une durée d’un an, à 50%
après un séjour légal d’une durée de deux ans, à 75% après un séjour légal d’une durée
de trois ans et à 100% après un séjour légal d’une durée de quatre ans. Le législateur
fédéral est-il compétent pour adopter cette proposition de loi ? Expliquez. /3

4
Université libre de Bruxelles
Faculté de droit et de criminologie

Droit de la sécurité sociale (DROI-C-4027)


Prof. Daniel DUMONT

Examen du mardi 10 janvier 2017

Nom (en majuscules) : ………………………………………………………………………….

Prénom : ………………………………………………………………………………………...

Matricule : ……………………………………………………………………………................

Faculté : Faculté de droit et de criminologie

Année d’études et finalité : …..……………………………………………………...………….

Langue maternelle si celle-ci n’est pas le français : …………………………………………….

CONSIGNES GENERALES

1. Chaque étudiant dispose de feuilles agrafées. Celles-ci ne peuvent être séparées les unes
des autres.

2. Les réponses doivent obligatoirement figurer dans l’espace réservé à cet effet sous
l’énoncé des questions. La longueur des réponses doit donc être adaptée à la place prévue
pour chacune d’elles.

3. Soyez rigoureux et précis dans vos réponses.

4. Veillez à répondre à la question posée (à toute la question mais rien qu’à la question).

5. Evitez les abréviations et formez des phrases complètes, rédigées en français. Veillez aussi
à écrire lisiblement. La cote zéro est attribuée à toute réponse incompréhensible ou
illisible.

6. La durée maximale de l’examen est de trois heures.

7. Les étudiants dont le français n’est pas la langue maternelle sont autorisés à se munir d’un
dictionnaire.

Note : /20

1
1. En 1886, des baisses salariales drastiques furent décidées par le patronat en raison
d’une mauvaise conjoncture économique. Celle-ci entraîna en outre un important
chômage. Des grèves insurrectionnelles éclatèrent un peu partout dans le pays. Elles
furent réprimées par l’armée dans le sang. A la suite de ces événements tragiques, quel
processus a permis d’ouvrir la voie à l’interventionnisme public en matière sociale et
aux premières assurances sociales de voir ainsi le jour ? /5

2. Le ministre fédéral de l’Emploi entend favoriser l’embauche des jeunes demandeurs


d’emploi peu qualifiés. Pour ce faire, il souhaiterait que soit augmentée la réduction
ciblée de la part patronale des cotisations de sécurité sociale dont bénéficient les
employeurs qui engagent un jeune âgé de moins de 25 ans ne disposant pas du certificat
de l’enseignement secondaire supérieur. Vous êtes conseiller au sein de son cabinet. Le
ministre vous consulte : l’Etat fédéral est-il compétent pour adopter ce type de mesure ?
Expliquez. /3

2
3. Comme de nombreux autres étudiants en droit sur le point de terminer vos études,
vous hésitez à vous lancer comme avocat. D’un tempérament inquiet, vos parents vous
pressent de questions à propos de la situation sociale et financière qui serait la vôtre si
d’aventure vous vous décidiez à franchir le pas. Pour leur permettre de voir plus clair,
pourriez-vous leur expliquer, de manière didactique, comment seraient établies les
cotisations sociales durant vos quatre premières années d’activité professionnelle ?
Etayez votre réponse par des références aux dispositions légales pertinentes. /7

3
4. Thérèse Jacques est bénéficiaire du droit à l’intégration sociale au taux famille à
charge. Elle élève seule ses deux enfants, âgés de respectivement 15 et 12 ans. Elle doit
emmener l’aîné, qui a attrapé une angine à l’école, chez le médecin (généraliste). Mme
Jacques est titulaire du droit aux prestations de santé et affiliée, comme deux millions de
personnes en Belgique, aux Mutualités libres. Elle cherche de l’emploi. A quelle modalité
va obéir l’intervention de l’assurance soins de santé en rapport avec la visite chez le
médecin ? Justifiez votre réponse. /5

4
Université libre de Bruxelles
Faculté de droit et de criminologie

Droit de la sécurité sociale (DROI-C-4027)


Prof. Daniel DUMONT

Examen du lundi 8 janvier 2018

Nom (en majuscules) : ………………………………………………………………………….

Prénom : ………………………………………………………………………………………...

Faculté : Faculté de droit et de criminologie

Année d’études : ...………………………………………………………………………….......

Finalité : …..……………………………………………………...……………………………..

Langue maternelle si celle-ci n’est pas le français : …………………………………………….

CONSIGNES GENERALES

1. Chaque étudiant dispose de feuilles agrafées. Celles-ci ne peuvent être séparées les unes
des autres.

2. Les réponses doivent obligatoirement figurer dans l’espace réservé à cet effet sous
l’énoncé des questions. La longueur des réponses doit donc être adaptée à la place prévue
pour chacune d’elles.

3. Soyez rigoureux et précis dans vos réponses.

4. Veillez à répondre à la question posée (à toute la question mais rien qu’à la question).

5. Evitez les abréviations et formez des phrases complètes, rédigées en français. Veillez aussi
à écrire lisiblement. La cote zéro est attribuée à toute réponse incompréhensible ou
illisible.

6. La durée maximale de l’examen est de trois heures.

7. Les étudiants dont le français n’est pas la langue maternelle sont autorisés à se munir d’un
dictionnaire.

Note : /20

1
1. On dit souvent que, en Belgique comme dans plusieurs de nos pays voisins, la sécurité
sociale a été mise en place au sortir de la seconde guerre mondiale. Que s’est-il passé
exactement, chez nous, en 1944 ? Détaillez. /4

2. Depuis quelques mois, il se murmure beaucoup que la réforme des allocations


familiales est bloquée, en Wallonie comme à Bruxelles, en raison de mésententes
persistantes, dans ce dossier, entre les partis au pouvoir de part et d’autre. Un
journaliste vous contacte parce qu’il peine à s’y retrouver dans la répartition des
compétences en la matière. Pour l’aider, pouvez-vous lui énumérer avec précision toutes
les entités qui sont actuellement compétentes pour légiférer en matière d’allocations
familiales en Belgique ? /2

2
3. Votre petite sœur paie plus du double de sa meilleure amie quand elle se rend chez sa
gynécologue pour une consultation. Pourtant, vous explique-t-elle, toutes deux sont
affiliées, comme plus de 40% de la population belge, à la Mutualité chrétienne. En
revanche, la meilleure amie de votre petite sœur habite à la campagne et vit encore chez
ses parents, tandis que votre petite sœur, elle, a pris son autonomie et réside à présent à
Bruxelles. En outre, elle travaille déjà depuis deux ans, dans une administration
communale. Votre petite sœur sait que vous avez suivi un cours de droit de la sécurité
sociale. Elle vous demande de l’éclairer : pouvez-vous lui expliquer de manière
pédagogique comment sont déterminés le tarif des prestations des médecins et le
montant de l’intervention de la mutuelle ? Etayez votre réponse par des références aux
dispositions légales pertinentes. /8

3
4. Comment est organisée la perception des cotisations sociales dans le régime de
sécurité sociale des travailleurs salariés ? Etayez votre réponse par des références aux
dispositions légales pertinentes. /6

4
Université libre de Bruxelles
Faculté de droit et de criminologie

Droit de la sécurité sociale (DROI-C-4027)


Prof. Daniel DUMONT

Examen du jeudi 10 janvier 2019

Nom (en majuscules) : ………………………………………………………………………….

Prénom : ………………………………………………………………………………………...

Faculté : Faculté de droit et de criminologie

Année d’études : ...………………………………………………………………………….......

Finalité : …..……………………………………………………...……………………………..

Langue maternelle si celle-ci n’est pas le français : …………………………………………….

CONSIGNES GENERALES

1. Chaque étudiant dispose de feuilles agrafées. Celles-ci ne peuvent être séparées les unes
des autres.

2. Les réponses doivent obligatoirement figurer dans l’espace réservé à cet effet sous
l’énoncé des questions. La longueur des réponses doit donc être adaptée à la place prévue
pour chacune d’elles.

3. Soyez rigoureux et précis dans vos réponses.

4. Veillez à répondre à la question posée (à toute la question mais rien qu’à la question).

5. Evitez les abréviations et formez des phrases complètes, rédigées en français. Veillez aussi
à écrire lisiblement. La cote zéro est attribuée à toute réponse incompréhensible ou
illisible.

6. La durée maximale de l’examen est de trois heures.

7. Les étudiants dont le français n’est pas la langue maternelle sont autorisés à se munir d’un
dictionnaire.

Note : /20

1
1. De quelle manière les cotisations sociales sont-elles perçues dans le régime de sécurité
sociale des travailleurs indépendants ? Etayez votre réponse par des références aux
dispositions légales pertinentes. /4

2. Selon l’exposé des motifs d’une proposition de loi déposée à la Chambre des
représentants par des parlementaires de la N-VA, la générosité de notre système de
sécurité sociale fait de la Belgique « un trop grand pôle d’attraction et provoque un
afflux trop important de réfugiés ». Sur la base de cette considération, la proposition de
loi entend modifier la législation relative aux allocations familiales afin de lier le
montant des allocations familiales à la durée du séjour légal en Belgique. L’assuré social,
peu importe qu’il soit étranger ou non, aurait droit à 25% de l’allocation complète après
un séjour légal d’une durée d’un an, à 50% après un séjour légal d’une durée de deux
ans, à 75% après un séjour légal d’une durée de trois ans et à 100% après un séjour
légal d’une durée de quatre ans. Le législateur fédéral est-il compétent pour adopter
cette proposition de loi ? Expliquez. /2

2
3. Lors d’un repas de famille, votre beau-frère s’étonne que le coût de la visite chez le
médecin varie apparemment d’un médecin à l’autre. Comment le tarif des prestations
de santé est-il déterminé en Belgique ? Etayez votre réponse par des références aux
dispositions légales pertinentes. /6

4. Votre compagnon (de fait) est employé par une société active dans les nouvelles
technologies. Comme cela arrive régulièrement, il est envoyé en mission en Chine par
son employeur pendant une semaine pour rencontrer différents clients. Lors du
troisième jour de la mission, un déséquilibré fait irruption dans la salle de réunion où
votre compagnon est en train de donner un séminaire et ouvre le feu. Votre compagnon
est très gravement blessé. Distinguez deux hypothèses.
a) Le pronostic vital ne semble pas engagé mais il est évident que votre compagnon ne
sera pas en mesure de reprendre le travail avant, au mieux, plusieurs mois et un long
parcours médical. Pourra-t-il prétendre à une indemnisation pendant les premiers mois
qui suivent l’événement tragique, et si oui, laquelle ?
b) Les blessures sont malheureusement d’une gravité telle que votre compagnon décède
quelques heures après son arrivée à l’hôpital où il a été transféré en urgence. Pourrez-
vous prétendre à une indemnisation en tant que compagne du défunt ?
Justifiez votre réponse par une référence aux dispositions légales pertinentes. /8

3
4
Université libre de Bruxelles
Faculté de droit et de criminologie

Droit de la sécurité sociale (DROI-C-4027)


Prof. Daniel DUMONT

Examen du jeudi 9 janvier 2020

Nom (en majuscules) : ………………………………………………………………………….

Prénom : ………………………………………………………………………………………...

Faculté : Faculté de droit et de criminologie

Année d’études : ...………………………………………………………………………….......

Finalité : …..……………………………………………………...……………………………..

Langue maternelle si celle-ci n’est pas le français : …………………………………………….

CONSIGNES GENERALES

1. Chaque étudiant dispose de feuilles agrafées. Celles-ci ne peuvent être séparées les unes
des autres.

2. Les réponses doivent obligatoirement figurer dans l’espace réservé à cet effet sous
l’énoncé des questions. La longueur des réponses doit donc être adaptée à la place prévue
pour chacune d’elles.

3. Soyez rigoureux et précis dans vos réponses.

4. Veillez à répondre à la question posée (à toute la question mais rien qu’à la question).

5. Evitez les abréviations et formez des phrases complètes, rédigées en français. Veillez aussi
à écrire lisiblement. La cote zéro est attribuée à toute réponse incompréhensible ou
illisible.

6. La durée maximale de l’examen est de trois heures.

7. Les étudiants dont le français n’est pas la langue maternelle sont autorisés à se munir d’un
dictionnaire.

Note : /20

1
1. Le ministre fédéral de l’Emploi entend favoriser l’embauche des jeunes demandeurs
d’emploi peu qualifiés. Pour ce faire, il souhaiterait que soit augmentée la réduction
ciblée de la part patronale des cotisations de sécurité sociale dont bénéficient les
employeurs qui engagent un jeune âgé de moins de 25 ans ne disposant pas du certificat
de l’enseignement secondaire supérieur. Vous êtes conseiller au sein de son cabinet. Le
ministre vous consulte : l’Etat fédéral est-il compétent pour adopter ce type de mesure ?
Expliquez. /2

2. Il est de notoriété publique que le droit de la sécurité sociale n’est pas loin de
représenter un véritable anti-modèle sur le plan légistique, tant il s’agit d’un droit
mouvant, complexe, peu lisible, riche en dispositions kilométriques et marqué par une
invraisemblable profusion de détails. La législation sociale s’apparente en effet à un
entrelacs de textes boursouflés et superposés les uns aux autres, en attente d’une
harmonisation d’ensemble. Il en résulte que de nombreux concepts ne sont pas définis de
la même manière dans les différentes branches du système. La législation en matière de
sécurité sociale a-t-elle déjà fait l’objet de tentatives de codification ? Expliquez. /4

2
3. Un jour en fin d’après-midi, un professeur de droit de la sécurité sociale est installé à
sa table de travail, dans son bureau, lorsque le cache de son radiateur, une épaisse
plaque en bois, se détache et lui écrase malencontreusement la dernière phalange de
l’index gauche. Le matin même, une société de nettoyage était venue procéder au
nettoyage annuel de tous les radiateurs de l’étage où l’intéressé a son bureau. Sans doute
le cache avait-il été mal raccroché. Après quelques jours passés à attendre que la
douleur s’estompe, sans succès, le professeur de droit de la sécurité sociale finit par se
rendre aux urgences de l’hôpital le plus proche de chez lui. La radio livre un verdict
clair : la phalange de l’index gauche est en réalité fracturée. Comment la situation doit-
elle être qualifiée juridiquement au regard de la sécurité sociale et à quelle(s)
intervention(s) donnera-t-elle droit ? L’intéressé est lié à son université par un contrat de
travail. Étayez votre réponse par des références aux dispositions légales pertinentes.
/6

4. A l’occasion d’une soirée, des étudiants Erasmus en provenance d’autres pays


européens vous expliquent être étonnés que la visite chez le médecin généraliste ne soit
pas, en Belgique, gratuite. De manière plus générale, ils ne comprennent pas bien
comment sont déterminées, dans notre pays, la part du coût des prestations de santé qui
est prise en charge par la sécurité sociale et celle qui reste à charge du patient. Pouvez-
vous leur expliquer à quelle hauteur, en Belgique, l’assurance soins de santé intervient
dans le coût des prestations (para)médicales ? Étayez votre réponse par des références
aux dispositions légales pertinentes. /8

3
4
Université libre de Bruxelles
Faculté de droit et de criminologie

Droit de la sécurité sociale (DROI-C-4027)


Prof. Daniel DUMONT

Examen du jeudi 2 septembre 2020

Nom (en majuscules) : ………………………………………………………………………….

Prénom : ………………………………………………………………………………………...

Faculté : Faculté de droit et de criminologie

Année d’études : ...………………………………………………………………………….......

Finalité : ……………………………………………………………………...............................

Langue maternelle si celle-ci n’est pas le français : …………………………………………….

CONSIGNES GENERALES

1. L’examen est à cours ouvert. Par conséquent, vous pouvez disposer, en plus du recueil des
textes légaux et réglementaires, de vos notes de cours et du powerpoint.

2. Les réponses ne peuvent pas dépasser le nombre maximum de lignes indiqué sous l’énoncé
des questions. Par ailleurs, la forme du document ne peut pas être changée : la police et la
taille doivent demeurer en l’état, de même que la taille des marges.

3. Soyez rigoureux et précis dans vos réponses.

4. Veillez à répondre à la question posée (à toute la question mais rien qu’à la question).

5. Evitez les abréviations et formez des phrases complètes, rédigées en français. La cote zéro
est attribuée à toute réponse incompréhensible.

6. La durée maximale de l’examen est de trois heures.

7. Les étudiants dont le français n’est pas la langue maternelle sont autorisés à se munir d’un
dictionnaire.

Note : /20

1
1. Dans le contexte de la crise économique causée par la pandémie du covid-19, le
ministre bruxellois de l’Emploi souhaite réduire le coût de la main-d’œuvre dans le
secteur de l’hôtellerie, de la restauration et des cafés, afin de venir en aide aux
employeurs du secteur, qui ont été durement touchés par la baisse de fréquentation de
leurs établissements, en particulier dans le centre-ville. Pour ce faire, le ministre
souhaiterait que soit augmentée la diminution de la part patronale des cotisations de
sécurité sociale dont bénéficient les employeurs qui engagent un travailleur dans le
secteur d’activités visé. Vous êtes conseiller au sein de son cabinet. Le ministre vous
consulte : la Région de Bruxelles-Capitale est-elle compétente pour adopter ce type de
mesure ? Expliquez, et étayez votre réponse par des références aux dispositions légales
pertinentes. /3

Maximum 15 lignes

2. Votre fringante grand-mère approche de l’âge du départ à la retraite. Sa vie a été


compliquée : abandonnée assez jeune par son mari, elle a élevé seule ses trois enfants,
parmi lesquels votre papa, et a connu une carrière professionnelle un peu chaotique,
marquée par plusieurs allers-retours entre le foyer et le marché du travail. Elle ne
dispose pas d’épargne et est locataire. Un peu inquiète par la perspective de l’arrivée à
la pension, elle se demande comment elle va assurer ses vieux jours. Au potager collectif
du quartier, elle a entendu parler tantôt de la pension minimum, tantôt de la garantie de
revenus aux personnes âgées. Elle ne voit guère de quoi il s’agit. Pourriez-vous éclairer
votre grand-mère : a) en lui indiquant de quoi il retourne, b) en soulignant bien les
différences entre l’un et l’autre dispositifs, et c) en précisant s’ils sont mutuellement
exclusifs ou non ? Soyez pédagogique. /7

Maximum 30 lignes

2
3. Dans les premiers mois de la propagation du covid-19 sur le territoire belge, au
printemps 2020, les autorités en charge de la protection de la santé publique ont fait le
double constat que, d’une part, les médecins généralistes avaient un rôle important à
remplir pour identifier les patients infectés par le virus et que, d’autre part, il était
essentiel de prévenir au maximum les risques de contamination, des médecins comme
des patients non infectés, par les malades. Dans ce contexte, elles ont jugé que le triage
devait autant que possible être opéré par voie téléphonique, de manière à ce que la
continuité des soins soit assurée tout en limitant les dangers de propagation du virus. A
votre avis, quelle modification a dû être apportée à la réglementation relative à
l’assurance soins de santé pour rendre possible une prise en charge par celle-ci des
consultations téléphoniques en vue du triage des patients ayant des symptômes d’une
possible infection au covid-19 ? Développez. /3
Maximum 15 lignes

3
4. Vous retrouvez un vieil ami d’enfance qui est âgé de 27 ans, de nationalité belge et qui
réside à Schaerbeek. Votre ami vit avec sa compagne et leur enfant âgé de 3 ans. Pour
l’instant sans emploi, il touche, ou plutôt il touchait, les allocations d’insertion au taux
cohabitant, soit 483,86 euros par mois. Comme de nombreuses autres personnes arrivées
en fin de droits, il a été déchu de ses allocations d’insertion par l’ONEm le 1er septembre
2020. Inquiet pour sa situation financière, votre ami vous explique qu’il a appris par les
réseaux sociaux qu’il pourrait éventuellement s’adresser au CPAS de sa commune pour
demander le bénéfice du revenu d’intégration. Obtiendrait-il le bénéfice de cette
prestation s’il la sollicitait, sachant que sa compagne est agente administrative à la
commune à mi-temps et gagne 900 euros net par mois, que leur loyer absorbe les deux
tiers de ce salaire, et que leur enfant va à la crèche deux jours par semaine ? Détaillez, et
justifiez votre réponse par une référence aux dispositions légales pertinentes. /7

Maximum 30 lignes

4
Université libre de Bruxelles
Faculté de droit et de criminologie

Droit de la sécurité sociale (DROI-C-4027)


Prof. Daniel DUMONT

Examen du jeudi 7 janvier 2021

Nom (en majuscules) :

Prénom :

Faculté : Faculté de droit et de criminologie

Année d’études :

Finalité :

Langue maternelle si celle-ci n’est pas le français :

CONSIGNES GENERALES

1. L’examen est à cours ouvert. Par conséquent, vous pouvez disposer, en plus du Code de
droit de la sécurité sociale 2020-2021, de vos notes personnelles prises au cours de cette
année académique-ci, du powerpoint et des morceaux de syllabus postés sur l’UV. En
revanche, l’usage de toute autre ressource, notamment internet, est strictement prohibé. Par
ailleurs, cet examen doit bien entendu être impérativement réalisé seul.

2. Les réponses ne peuvent pas dépasser le nombre maximum de lignes indiqué sous l’énoncé
des questions. Par ailleurs, la forme du document ne peut pas être changée : la police et la
taille doivent demeurer en l’état, de même que la taille des marges.

3. Soyez rigoureux et précis dans vos réponses.

4. Veillez à répondre à la question posée (à toute la question mais rien qu’à la question).

5. Evitez les abréviations et formez des phrases complètes, rédigées en français. La cote zéro
est attribuée à toute réponse incompréhensible.

6. La durée maximale de l’examen est de trois heures.

7. Les étudiants dont le français n’est pas la langue maternelle sont autorisés à se munir d’un
dictionnaire.

Note : /20

1
1. Dans le contexte de la crise économique causée par la pandémie persistante de covid-
19, le ministre bruxellois de l’Emploi souhaite réduire le coût de la main-d’œuvre dans le
secteur du commerce, afin de venir en aide aux employeurs du secteur, qui sont
durement touchés par la forte baisse de fréquentation de leurs établissements, en
particulier dans le centre-ville. Pour ce faire, le ministre souhaiterait que soit augmentée
la diminution de la part patronale des cotisations de sécurité sociale dont bénéficient les
employeurs qui engagent un travailleur dans le secteur d’activités visé. Vous êtes
conseiller au sein de son cabinet. Le ministre vous consulte : la Région de Bruxelles-
Capitale est-elle compétente pour adopter ce type de mesure ? Expliquez, et étayez votre
réponse par des références aux dispositions légales pertinentes. /3

Maximum 15 lignes

Non, la Région de Bruxelles-Capitale n’est pas compétente pour adopter ce type de mesure.
En règle générale, la parafiscalité est du ressort de l’État fédéral, au titre de la compétence de
celui-ci en matière de sécurité sociale (loi spéciale du 8 août 1980 de réformes
institutionnelles, art. 6, §1er, VI, al. 5, 12°). Certes, il a été procédé, lors de la sixième réforme
de l’État, à une défédéralisation partielle des réductions ciblées de cotisations de sécurité
sociale. Les réductions dites « groupes-cibles » sont des réductions des cotisations patronales
qui sont établies soit en faveur de certaines catégories de travailleurs, soit en faveur
d’employeurs répondant à certaines caractéristiques ou actifs dans certains secteurs d’activité.
Les premières ont été régionalisées lors de la sixième réforme de l’État, tandis que les
secondes, sous réserve de quelques exceptions ici non relevantes, sont restées dans le giron de
l’autorité fédérale (nouvel art. 6, §1er, IX, 7°, a).
En l’espèce, le ministre bruxellois de l’Emploi souhaite que soit mise en place à Bruxelles une
réduction ciblée de la part patronale des cotisations de sécurité sociale dans un secteur
d’activité déterminé, celui du commerce. En vertu des règles qui viennent d’être rappelées,
cela ne relève pas des attributions des régions mais bien de celle de l’État fédéral.

2. Votre fringante grand-mère approche de l’âge du départ à la retraite. Sa vie a été


compliquée : abandonnée assez jeune par son mari, elle a élevé seule ses trois enfants,
parmi lesquels votre papa, et a connu une carrière professionnelle un peu chaotique,
marquée par plusieurs allers-retours entre le foyer et le marché du travail. Elle ne
dispose pas d’épargne et est locataire. Un peu inquiète par la perspective de l’arrivée à
la pension, elle se demande comment elle va assurer ses vieux jours. Au potager collectif
du quartier, elle a entendu parler tantôt de la pension minimum, tantôt de la garantie de
revenus aux personnes âgées. Elle ne voit guère de quoi il s’agit. Pourriez-vous éclairer
votre grand-mère : a) en lui indiquant de quoi il retourne, b) en soulignant bien les
différences entre l’un et l’autre dispositifs, et c) en précisant s’ils sont mutuellement
exclusifs ou non ? Soyez pédagogique (et distinguez bien les sous-questions a, b et c).
/7
Maximum 30 lignes

a) La pension minimum est un correctif social qui intervient dans le mode de calcul de la
pension de retraite des travailleurs salariés. Elle consiste en une pension « plancher » attribuée
aux pensionnés qui peuvent se prévaloir d’une carrière professionnelle égale à au moins les
deux tiers d’une carrière complète, soit 30 années de carrière. Le montant de la pension
minimum varie au pro rata de la carrière professionnelle du pensionné. La pension de retraite
est relevée jusqu’au niveau de la pension minimum lorsque le calcul « ordinaire » aboutit à un
résultat inférieur audit niveau.

2
La garantie de revenus aux personnes âgées (ci-après « GRAPA) est un revenu minimum
résiduaire attribué aux personnes qui sont âgées de plus de 65 ans et qui ne disposent pas de
ressources propres, ou du moins pas de ressources suffisantes.

b) Les deux dispositifs répondent à des logiques nettement distinctes. La pension minimum
permet aux anciens travailleurs salariés ayant eu une carrière professionnelle significative de
toucher une pension de retraite qui ne peut être inférieure à un certain niveau plancher,
fonction de l’importance de la carrière, alors que la GRAPA consiste en un revenu minimum
d’un montant fixe destiné à limiter la précarité des seniors sans ou avec peu de ressources.
Autrement dit, la pension minimum fait partie d’une assurance sociale, les pensions de
retraite, là où la GRAPA relève de l’aide sociale et présente donc un caractère assistanciel.
Il en résulte deux différences importantes. D’une part, la pension minimum est un mécanisme
contributif, c’est-à-dire qu’il faut avoir travaillé et cotisé pendant une durée significative pour
pouvoir en bénéficier, alors que la GRAPA est une prestation non contributive, ce qui signifie
qu’elle n’est soumise à aucune exigence en termes de passé de travail et de cotisations.
D’autre part, et corrélativement, l’octroi de la pension minimum n’est pas conditionné à la
reconnaissance d’un état de besoin dans le chef du pensionné, tandis que l’attribution de la
GRAPA est subordonnée à la réalisation d’une enquête sur les ressources et à l’établissement
d’une situation de besoin.

c) Non, les deux dispositifs ne sont pas mutuellement exclusifs. Une GRAPA partielle peut
être allouée en complément d’une pension minimum si le montant de cette dernière est
inférieur au niveau de la GRAPA et que le bénéficiaire ne dispose pas, par ailleurs, de
ressources personnelles suffisantes.

3. Dans les premiers mois de la propagation du covid-19 sur le territoire belge, au


printemps 2020, les autorités en charge de la protection de la santé publique ont fait le
double constat que, d’une part, les médecins généralistes avaient un rôle important à
remplir pour identifier les patients infectés par le virus et que, d’autre part, il était
essentiel de prévenir au maximum les risques de contamination, des médecins comme
des patients non infectés, par les malades. Dans ce contexte, elles ont jugé que le triage
devait autant que possible être opéré par voie téléphonique, de manière à ce que la
continuité des soins soit assurée tout en limitant les dangers de propagation du virus. A
votre avis, quelle modification a dû être apportée à la réglementation relative à
l’assurance soins de santé pour rendre possible une prise en charge par celle-ci des
consultations téléphoniques en vue du triage des patients ayant des symptômes d’une
possible infection au covid-19 ? Développez. /3

Maximum 15 lignes

Pour permettre une prise en charge par l’assurance soins de santé des consultations
téléphoniques en vue du triage des patients exposés au covid-19, il a fallu modifier la
nomenclature des prestations de santé. La nomenclature est une liste exhaustive de toutes les
prestations médicales et paramédicales qui donnent lieu à une intervention de l’assurance
soins de santé. Cette liste est fermée : les prestations qui ne sont pas reprises dans la
nomenclature ne donnent pas droit à un remboursement.
L’article 35 de la loi coordonnée du 14 juillet 1994 relative à l’assurance obligatoire soins de
santé et indemnités habilite le Roi à établir et modifier la nomenclature. Formellement, cette
dernière figure en annexe d’un arrêté royal du 14 septembre 1984 établissant la nomenclature
des prestations de santé en matière d’assurance obligatoire soins de santé et indemnités.

3
Au printemps 2020, le pouvoir exécutif a donc dû modifier la nomenclature pour y intégrer la
nouvelle prestation évoquée. Cette prestation a été associée à un numéro à six chiffres afin de
permettre son identification, ainsi qu’à un code contenant une lettre et un coefficient
déterminant sa valeur relative.

4. Âgé de 26 ans, Mohammed Ben Achour était brancardier au bloc opératoire du


CHIREC, un important hôpital privé localisé à Bruxelles, auquel il était lié par un
contrat de travail. Dans le cadre de son travail, il avait droit à une pause de midi d’une
demi-heure, durant laquelle il était rappelable en cas d’urgence. Afin d’assurer la
continuité du service, lui et ses quatre collègues étaient tenus de prendre leur pause par
roulement. Le 11 mai 2017, Mohammed a pris sa pause de midi seul, dans le local des
brancardiers, porte fermée. Il s’agit d’un local auquel on ne peut accéder qu’en
recourant à un badge et qui ne dispose d’aucune fenêtre. Mohammed a mangé un
sandwich et a eu un échange de SMS avec sa copine vers 12h25. Un peu après 12h45, un
de ses collègues est entré dans le local pour boire de l’eau et l’a trouvé effondré par
terre, inconscient. Malgré une prise en charge alors immédiate, Mohammed est resté en
état de mort cérébrale, avant de décéder finalement le 13 mai 2017. La cause du décès
diagnostiquée est une obstruction des voies respiratoires et un étouffement suite à
l’ingestion d’un sandwich.

Dans les jours qui suivent, l’hôpital a adressé une déclaration à son entreprise
d’assurances. Le 20 juillet 2017, celle-ci a fait savoir aux parents de Mohammed, ses
ayants droit, que les faits n’étaient pas reconnus en qualité d’accident du travail. A
l’appui de ce refus, l’assureur-loi a exposé aux parents de la victime que les
circonstances ayant mené au décès doivent, juridiquement, être considérées comme un
aléa malheureux de la vie et non comme le produit d’un risque professionnel. Plus
précisément, l’assureur a souligné que deux points clés étaient de nature à exclure son
intervention : d’une part, l’absence d’un événement soudain ; d’autre part, l’absence de
rapport entre le décès et l’exécution d’une tâche professionnelle. Saisi d’un recours de
Fedris, le tribunal du travail francophone de Bruxelles a donné raison à l’assureur-loi
dans un jugement du 28 juin 2020, en estimant à son tour que les faits s’apparentaient à
des circonstances tragiques de la vie courante et ne pouvaient être qualifiés d’accident
du travail. Partagez-vous cette appréciation ? Argumentez de manière détaillée, et
étayez votre réponse par des références aux dispositions légales pertinentes. /7

Maximum 30 lignes

De mon point de vue, la position défendue par l’assureur-loi, et entérinée par le tribunal du
travail francophone de Bruxelles dans le jugement évoqué, est juridiquement erronée.
La matière des accidents du travail est réglée par la loi du 10 avril 1971 sur les accidents du
travail. La (double) question qui se pose est celle de savoir si l’on a bien eu affaire, dans le cas
d’espèce, à un accident et, dans l’affirmative,à un accident constitutif d’un accident du travail.
S’agissant du premier aspect, il faut rappeler qu’en vertu d’une doctrine et d’une
jurisprudence bien établies, un accident est un événement soudain qui cause une lésion. Un
événement soudain est un fait déterminé qui se produit au cours d’un laps de temps d’une
certaine brièveté. Celle-ci, souligne la Cour de cassation, ne se confond pas avec
l’instantanéité et doit recevoir une interprétation large. Par ailleurs, il est acquis que
l’événement soudain peut consister en un geste parfaitement quelconque ou banal, qui ne
présente en rien une dimension d’« anormalité ». Pour sa part, une lésion est toute atteinte à
l’intégrité physique ou mentale. Au vu de ces principes, il paraît assez clair que M. Ben

4
Achour a subi un accident au sens de la loi du 10 avril 1971, sous la forme de l’ingestion d’un
sandwich durant sa pause de midi (événement soudain) ayant entraîné une obstruction des
voies respiratoires (lésion). Il ressort de l’énoncé que le lien de causalité entre l’un et l’autre
aspects, lien présumé établi par la loi (art. 9), est confirmé.
Un accident du travail est tout accident qui survient à un travailleur dans le cours et par le fait
de l’exécution du contrat de travail (art. 7, al. 1er). L’accident survient dans le cours de
l’exécution du contrat lorsqu’il se produit, dit la Cour de cassation, à un moment où la victime
se trouvait sous l’autorité de son employeur. Il en va ainsi lorsqu’un accident se produit durant
une période de pause au cours de la journée de travail. Pour être constitutif d’un accident du
travail, l’accident doit aussi, on l’a rappelé, être survenu « par le fait » de l’exécution du
contrat de travail. Cela signifie qu’en plus d’une concordance temporelle entre l’accident et le
cours du contrat, doit être établi un rapport de causalité entre l’un et l’autre. Un point crucial
est que ce rapport de causalité est présumé établi lorsqu’on apporte la preuve d’un accident
survenu dans le cours de l’exécution du contrat de travail (art. 7, al. 3). In casu, c’est à tort
que l’assureur prétend avoir renversé cette présomption, qui est simple, dans la mesure où
l’accident paraît bien au moins en partie dû à des circonstances professionnelles : l’obligation
de manger seul et dans un local sans fenêtres a pu contribuer au drame.

5
Université libre de Bruxelles
Faculté de droit et de criminologie

Droit de la sécurité sociale (DROI-C-4027)


Prof. Daniel DUMONT

Examen du vendredi 27 août 2021

Nom (en majuscules) :

Prénom :

Faculté : Faculté de droit et de criminologie

Année d’études :

Finalité :

Langue maternelle si celle-ci n’est pas le français :

CONSIGNES GENERALES

1. L’examen est à cours ouvert. Par conséquent, vous pouvez disposer, en plus du Code de
droit de la sécurité sociale 2020-2021, de vos notes personnelles prises au cours de cette
année académique-ci, du powerpoint et des morceaux de syllabus postés sur l’UV. En
revanche, l’usage de tout autre ressource, notamment internet, est strictement prohibé. Par
ailleurs, cet examen doit bien entendu être impérativement réalisé seul.

2. Les réponses ne peuvent pas dépasser le nombre maximum de lignes indiqué sous l’énoncé
des questions. Par ailleurs, la forme du document ne peut pas être changée : la police et la
taille doivent demeurer en l’état, de même que la taille des marges.

3. Soyez rigoureux et précis dans vos réponses.

4. Veillez à répondre à la question posée (à toute la question mais rien qu’à la question).

5. Evitez les abréviations et formez des phrases complètes, rédigées en français. La cote zéro
est attribuée à toute réponse incompréhensible.

6. La durée maximale de l’examen est de trois heures.

7. Les étudiants dont le français n’est pas la langue maternelle sont autorisés à se munir d’un
dictionnaire.

Note : /20

1
1. Dans le contexte du vieillissement de la population, le ministre fédéral des Affaires
sociales et de la santé Frank Vandenbroucke réfléchit à la possible création, au sein de la
sécurité sociale, d’une nouvelle branche, dénommée « assurance autonomie ». Inspiré
par l’exemple de la zorgverzekering développée par la Communauté flamande, le
dispositif aurait pour objet de prendre en charge les principaux coûts liés à la perte
d’autonomie qui ne sont pas couverts par l’assurance soins de santé. C’est que, aux côtés
des prestations médicales proprement dite, la perte d’autonomie entraîne souvent aussi
des besoins en termes de transport, d’aménagement du logement, d’aide à domicile, etc.
Le cabinet du ministre vous consulte : l’État fédéral est-il compétent pour mettre en
place un dispositif de ce type ? Expliquez, et étayez votre réponse par des références aux
dispositions légales pertinentes. /3

Maximum 15 lignes

Oui, l’État fédéral est compétent pour mettre en place un tel dispositif, en vertu de sa
compétence générale en matière de sécurité sociale (article 6, §1er, VI, al. 5, 12° de la loi
spéciale du 8 août 1980 de réformes institutionnelles). Dans son arrêt n° 33/2001, la Cour
d’arbitrage a certes jugé que la Communauté flamande était compétente pour développer une
zorgverzekering, sur la base de ses attributions en matière d’aide aux personnes (article 5,
§1er, II de la même loi) et en raison de l’absence d’un dispositif équivalent à l’échelle
fédérale. Mais elle a ultérieurement réfuté l’interprétation qui a été faite de cet arrêt par la
section de législation du Conseil d’État, laquelle avait considéré en 2004 que la compétence
des communautés ainsi reconnue excluait (désormais) celle de l’État fédéral, en vertu du
principe de l’exclusivité des compétences. Dans son arrêt n° 11/2009, la Cour
constitutionnelle a en effet affirmé que l’État fédéral demeurait compétent pour créer une
assurance autonomie, au titre de sa compétence en matière de sécurité sociale. Selon elle,
chacun des deux niveaux de pouvoir concernés est fondé à agir à l’égard des mêmes
personnes, sur la base et dans les limites de ses compétences propres (ce qui, soit dit en
passant, ne va pas sans susciter quelque perplexité sous l’angle du principe d’exclusivité).

2. A ce jour, la sécurité sociale n’a jamais fait l’objet d’une harmonisation, de sorte que
de nombreuses problématiques sont traitées de manière distincte dans les différentes
branches du système. Ainsi en va-t-il de la modulation familiale des montants, c’est-à-
dire de l’influence de la composition du ménage sur le montant des allocations sociales.
Dans ce contexte, pouvez-vous : a) présenter de manière claire les catégories familiales
qui sont en vigueur en matière d’assurance chômage, d’une part, et de pensions de
retraite, d’autre part, b) et ce en faisant bien ressortir les différences les plus saillantes
entre l’un et l’autre secteurs ? Soyez pédagogique et distinguez bien les sous-questions a)
et b). /7

Maximum 30 lignes

a) Du côté de l’assurance chômage, l’article 110 de l’arrêté royal du 11 novembre 1991


portant réglementation du chômage distingue trois catégories de bénéficiaires des allocations.
La première catégorie est celle des travailleurs ayant charge de famille (ou « chefs de
ménage », dans le langage administratif). Elle regroupe les travailleurs qui cohabitent avec un
partenaire (marié ou de fait) ou avec un ou plusieurs enfants ne disposant ni de revenus
professionnels, ni de revenus de remplacement. Concrètement, elle vise les personnes qui, au
sein de leur ménage, sont l’unique source de revenus. La seconde catégorie de bénéficiaire est

2
celle des travailleurs isolés, qui sont les travailleurs vivant seuls. Enfin, la dernière catégorie
familiale prévue par la réglementation est celle des travailleurs cohabitants. Est cohabitant
celui qui n’est ni chef de ménage, ni isolé : il s’agit donc de la catégorie résiduaire.
S’agissant des pensions de retraite (des travailleurs salariés), l’article 5, §1er, al. 1er de l’arrêté
royal du 23 décembre 1996 portant exécution des articles 15, 16 et 17 de la loi du 26 juillet
1996 portant modernisation de la sécurité sociale et assurant la viabilité des régimes légaux de
pensions, prévoit deux taux d’indemnisation distincts qui sont fonction de la situation
familiale du pensionné. Le premier taux est informellement appelé « taux ménage ». Il est
accordé au bénéficiaire marié – et uniquement marié – dont le conjoint a cessé toute activité
professionnelle, sauf celle autorisée par la réglementation, et qui ne perçoit par ailleurs pas un
revenu de remplacement (telle une pension de retraite). Le second taux, surnommé « taux
isolé », est accordé à tous les autres bénéficiaires d’une pension de retraite : c’est le taux
résiduaire. Il est donc accordé aux personnes seules comme aux couples non mariés, ainsi
qu’aux couples mariés à l’intérieur desquels le conjoint du pensionné perçoit lui-même un
revenu de remplacement.

b)1 Une première différence tient au nombre de catégories dans l’une et l’autre branches : trois
en assurance chômage, contre deux en pension de retraite. Une seconde différence a trait au
fait que l’octroi du taux ménage en pension est conditionné à l’existence d’un mariage, sans
égard pour les situations de cohabitation légale ou de fait, contrairement à la réglementation
du chômage. Une troisième différence concerne la notion de personne isolée, qui est beaucoup
plus étroite dans la réglementation du chômage que dans les pensions de retraite, puisque ne
sera considérée comme isolée que la personne qui vit seule, et non celle qui vit avec un
partenaire en dehors des liens du mariage (celle-ci étant considérée comme « isolée » dans la
législation sur les pensions de retraite). Une quatrième différence tient au fait que l’éventuelle
charge d’enfants n’est pas du tout prise en considération dans les pensions de retraite, alors
qu’elle l’est dans la réglementation sur le chômage, en donnant accès au statut de chef de
ménage. Une cinquième différence concerne la catégorie résiduaire, qui est différente dans les
deux secteurs : c’est celle de cohabitant en assurance chômage, alors qu’en pension de
retraite, il s’agit de celle d’« isolé ». Enfin, une sixième et dernière différence concerne le
moment où la modulation familiale a une importance dans l’indemnisation : la catégorie
familiale influence le montant de la pension de retraite dès la prise de cours de la pension,
alors qu’elle ne commence à influer en matière de chômage qu’à partir de la seconde période
d’indemnisation.

3. La sécurité sociale telle que nous la connaissons actuellement n’existe pas depuis
toujours, loin s’en faut. Elle est le fruit d’une lente gestation et a mis beaucoup de temps
avant de s’imposer. Pour quelle(s) raison(s) les pouvoirs publics ont-ils, en Belgique, si
longuement tardé à intervenir au cours du 19ème siècle face au phénomène du
paupérisme ? Développez. /3

Maximum 15 lignes

Les pouvoirs publics ont longtemps tardé à intervenir au cours du 19ème siècle face au
phénomène du paupérisme pour deux raisons principales. La première raison est d’ordre

1
La réponse à la sous-question b) a compté pour 3 points. Un point a été attribué pour chaque différence correcte
entre les deux secteurs en matière de modulation familiale qui a été mentionnée. Pour la parfaite complétude, le
corrigé reprend six différences, mais 3 points sur 3 ont donc été attribués dès que trois de ces six différences
étaient indiquées.

3
politique. Jusqu’à la fin du 19ème siècle, le droit de vote était réservé aux seuls hommes qui
payaient un certain niveau d’impôts – c’était le suffrage censitaire masculin. De ce fait, la
population ouvrière était totalement exclue de la représentation politique et ses
préoccupations, très peu relayées. Le pouvoir était exercé tantôt par les catholiques, tantôt par
les libéraux. La seconde raison est d’ordre plus intellectuel ou philosophique. Ainsi que l’a
montré François Ewald dans son ouvrage L’Etat-providence, les élites de l’époque n’étaient
en réalité pas toutes insensibles au paupérisme, mais elles défendaient néanmoins le non-
interventionnisme, au nom de la préservation des libertés. Si faire la charité était à leurs yeux
une obligation morale très importante, conférer aux plus démunis un droit d’exiger une
prestation était en revanche inconcevable. La crainte était en effet très forte qu’en
« juridicisant » la charité, les pouvoirs publics ouvrent la porte à un processus liberticide qui
conduise à imposer des obligations d’agir en l’absence de toute faute, allant ainsi à l’encontre
des principes de base du droit de la responsabilité civile.

4. Vous travaillez dans le service des ressources humaines d’une entreprise de taille
moyenne située à Bruxelles, qui commercialise des châssis. Connu pour être le
« monsieur Tournesol » de l’entreprise, Jean-Marc, un employé de longue date, vous
appelle un matin pour vous dire qu’il ne pourra pas venir travailler. La veille, en effet,
sa tête a violemment heurté une barre du bus 61, alors qu’il rentrait du travail. En
raison d’un dépassement dangereux opéré par une voiture qui se croyait à
Francorchamps, le bus a dû freiner brusquement. Jean-Marc, qui voyageait débout, ne
se tenait pas, tout absorbé qu’il était dans la lecture de la dernière livraison en date du
magazine semestriel du Cercle des amis du musée de Mirwart et environ. Commotionné,
Jean-Marc n’est pour l’instant pas en mesure de travailler, en raison de fortes douleurs
au crâne. Au regard de la sécurité sociale, devez-vous réserver une suite à cette
information et, dans l’affirmative, laquelle ? Développez et étayez votre réponse par des
références aux dispositions légales pertinentes. /7

Maximum 30 lignes

Jean-Marc a été victime d’un accident sur le chemin du travail. Une déclaration d’accident va
devoir être établie.
En tant qu’employé, Jean-Marc est engagé dans les liens d’un contrat de travail. A ce titre, il
doit, comme son employeur, être assujetti au régime de sécurité sociale des travailleurs
salariés. L’un et l’autre sont, sur cette base, couverts par la loi du 10 avril 1971 sur les
accidents du travail (art. 1er, 1°).
La situation décrite correspond bien à un accident au sens de cette loi. En vertu d’une doctrine
et d’une jurisprudence bien établies, un accident est un événement soudain qui cause une
lésion. Un événement soudain est un fait déterminé qui se produit au cours d’un laps de temps
d’une certaine brièveté. Il est acquis que l’événement soudain peut consister en un geste
quelconque ou banal. Pour sa part, une lésion est toute atteinte à l’intégrité physique ou
mentale. Au vu de ces principes, il paraît assez clair que Jean-Marc a subi un accident, en
l’occurrence sous la forme de l’arrêt brusque d’un bus (événement soudain) ayant entraîné
une commotion à la tête (lésion). Il ressort de l’énoncé que le lien de causalité entre l’un et
l’autre aspects, lien présumé établi par la loi (art. 9), est confirmé.
La loi du 10 avril 1971 assimile à un accident du travail l’accident survenu sur le chemin du
travail (art. 8, §1er, al. 1er). Elle définit ce dernier comme le « trajet normal que le travailleur
doit parcourir pour se rendre de sa résidence au lieu de l’exécution du travail, et
inversement » (art. 8, §1er, al. 2). Le trajet cesse d’être « normal » lorsque le travailleur

4
effectue des détours ou des interruptions qui vont au-delà de ce qui est raisonnablement
justifiable. Rien n’indique a priori que tel était le cas ici : Jean-Marc était sur le chemin du
retour du travail. Partant, l’on a bien affaire, au vu des données de fait qui sont mentionnées
dans l’énoncé, à un accident sur le chemin du travail.
En termes de suite concrète à réserver à l’information communiquée par Jean-Marc, vous
devez, en tant que gestionnaire des ressources humaines, veiller à ce que l’employeur fasse
une déclaration auprès de son assureur-loi. L’employeur a en effet l’obligation de déclarer à
son entreprise d’assurances toute accident susceptible d’être reconnu comme accident du
travail ou sur le chemin du travail (art. 62, al. 1er). Cette déclaration doit être envoyée dans les
dix jours ouvrables à compter du jour qui suit l’accident.

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