2016 WHO ANC Guidelines FAQs, FR - 0
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Introduction
En 2016, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a publié les Recommandations concernant les soins prénatals pour
que la grossesse soit une expérience positive (OMS 2016), qui présentent un ensemble de lignes directrices mondiales
fondées sur des données probantes en termes de contenu Tableau 1. Calendrier des prises de
et de calendrier recommandé pour les soins prénatals. contact pour les soins prénatals selon les
Ces recommandations constituent la première série de
recommandations de l’OMS
lignes directrices concernant les soins prénatals créées
dans le cadre du processus actuellement approuvé par
l’OMS pour l’élaboration de lignes directrices cliniques.
Le tableau 1 compare les calendriers du modèle de consultations prénatales ciblées précédemment recommandé
et le nouveau modèle de prises de contact prénatals recommandé. L’OMS et ses partenaires recommandent que
les pays envisagent d’ajouter un contact prénatal entre 13 et 16 semaines pour assurer une administration et une
couverture optimale du TPI-SP.
Q2. L'OMS recommande huit contacts prénatals, bien que de nombreux pays africains
luttent encore pour parvenir à une couverture élevée de quatre consultations prénatales.
Comment pouvons-nous éliminer les obstacles à l'atteinte de cette nouvelle norme ?
R2. Se focaliser sur les obstacles qui peuvent avoir une incidence. Par exemple, les cliniciens doivent
conseiller les femmes sur l’importance de se présenter à toutes les prises de contacts prévues et les aider à
planifier les soins prénatals programmés en clinique. Au niveau communautaire, les agents de santé
communautaires doivent insister sur l’importance de se présenter aux soins prénatals aussitôt que possible dès
le début de la grossesse, communiquer les obstacles signalés dans le système de santé pour s’assurer que
l’attention est portée sur ces questions et encourager huit prises de contact dans la communication de
messages aux membres de la communauté. L’accent peut être mis sur l’assurance que les rapports sont soumis
en temps opportun, le réapprovisionnement des cliniques de soins prénatals avec de la SP et d’autres produits
de qualité garantie et sur la dotation appropriée de personnel qui puisse fournir le nombre recommandé de
contacts. Rappelez-vous que l’expérience des soins joue un rôle important dans la motivation d’une
femme à se rendre aux soins prénatals ; les efforts visant à apporter aux femmes enceintes des soins
respectueux et à réduire le manque de respect et les abus dans les établissements de santé peuvent
améliorer considérablement l'adoption et la fréquentation aux soins prénatals. En outre, les soins
prénatals doivent être fondés sur des données probantes et répondre aux besoins d’informations et de
conseils des femmes. Des périodes d’attente plus courtes, l’importance des avantages des contacts de soins
prénatals aux niveaux communautaire et clinique et une meilleure communication avec les femmes des jours
et des heures pour les soins prénatals peuvent également renforcer le sentiment que le temps et les efforts des
femmes sont bien utilisés pour accéder aux services de soins prénatals.
# Ce calendrier est une adaptation suggérée du calendrier de soins prénatals de l'OMS pour les pays mettant en œuvre le TPI ; la formation devrait
mettre en évidence que les femmes qui assistent à des contacts non programmés doivent être suivies de manière appropriée, et que c'est l'intervalle,
plutôt que les semaines spécifiques, qui est le plus critique
* Il est recommandé de donner la première dose de TPI-SP aussitôt que possible au deuxième trimestre de la grossesse afin d’assurer une
protection optimale contre le paludisme pour la mère et son bébé. Cependant, les femmes enceintes qui viennent plus tard pendant leurs grossesses
peuvent et doivent recevoir leur première dose à tout moment (tant qu’elles ne sont pas au premier trimestre), les doses suivantes données à un
mois d’intervalle. Lorsque les pays de paludisme endémique planifient leurs programmes de soins prénatals, ils voudraient peut-être rajouter un
contact supplémentaire afin de permettre l’administration mensuelle de TPI-SP.
† Les femmes enceintes doivent recevoir la première dose de TPI-SP le plus tôt possible au début du deuxième trimestre, qui est défini comme 13
semaines d’âge gestationnel (c’est-à-dire, douze semaines complétées ou 13 semaines et aucun jour).
Q4. Est-ce que tous les contacts sont prévus dans l’établissement ou y a-t-il des contacts
au niveau de la communauté ?
R4. Cela dépend des politiques de chaque pays et des ressources disponibles, en particulier des
structures de santé communautaires existantes. Les contacts au niveau communautaire peuvent prendre la
forme d’activités de sensibilisation menées par des prestataires de services et de la participation des agents de
santé à des activités de promotion de la santé, en privilégiant la participation précoce aux soins prénatals, les
comportements positifs pendant la grossesse et les avantages de l’accouchement dans un établissement de
santé. La prestation des interventions recommandées (y compris la supplémentation en fer et en acide folique,
le TPI-SP et les MII) au niveau communautaire dépendra de la capacité du personnel de santé et des
politiques nationales. Des informations supplémentaires se trouvent dans le « Tableau 2 : Modèle OMS 2016
de soins prénatals en faveur d’une expérience positive de la grossesse : recommandations correspondant aux
huit contacts de soins prénatals planifiés » (OMS 2016, p115).
Q6. L’OMS recommande le TPI dans les pays d’Afrique subsaharienne à transmission
modérée à élevée. Les pays qui réduisent la transmission à de faibles niveaux grâce à des
stratégies de lutte efficaces devraient-ils abandonner le TPI ?
A6. Le seuil de transmission du paludisme au-dessous duquel le TPI n’est plus rentable par rapport
aux couts n’a pas été identifié à ce jour. Par conséquent, dans les zones où le TPI a été mis en œuvre et les
stratégies de lutte contre le paludisme ont réussi à réduire la transmission à de faibles niveaux, l’OMS
recommande de continuer l’administration du TPI jusqu’'à ce que la zone approche de l’interruption de la
transmission (OMS 2015b). En raison des fluctuations naturelles de l’incidence du paludisme d’une année à
l’autre, du faible coût du TPI et des difficultés opérationnelles liées à la réintroduction du TPI s’il venait à être
Q7. Quelles sont les recommandations pour les pays d’Afrique ayant un niveau
d’endémicité palustre modéré à fort où l’on observe une résistance à la SP ?
A7. La SP est le seul médicament actuellement recommandé pour le TPI, et il est recommandé même
dans les zones de forte résistance à la SP. Le TPI-SP est très rentable pour prévenir les conséquences
indésirables du paludisme sur les résultats de la mère et du fœtus, et reste efficace dans les zones où P.
falciparum présentant des quintuples mutations de l’haplotype est fortement prévalent (OMS 2015b). Bien que
des médecines alternatives soient à l’étude, aucune ne s’est encore révélée supérieure à la SP (Desai et al. 2015,
Kakuru et al. 2016). D’autres recherches dans ce domaine sont en cours, en particulier en ce qui concerne
l’impact des sextuples mutations.
Q8. Beaucoup de femmes qui se présentent aux soins prénatals sont déjà infectées par
le paludisme. Le dépistage de l'infection est-il recommandé au premier contact afin qu'un
médicament efficace puisse être administré pour éliminer la parasitémie ?
A8. Comme il n’a pas été démontré que le dépistage et le traitement intermittents soient supérieurs
au TPI-SP et qu’aucune étude n’a évalué le bénéfice supplémentaire du dépistage lors du premier contact
prénatal en conjonction avec le TPI-SP, l’OMS ne recommande pas actuellement de dépister les femmes
enceintes asymptomatiques (OMS 2015b). Néanmoins, certains pays ont des politiques préconisant le
dépistage du paludisme dès le premier contact de soins prénatals, en particulier en Asie du Sud-Est où le TPI
n'est pas mis en œuvre. Conformément au programme d’intervention à trois volets recommandé (OMS 2014),
tous les cas suspects de paludisme chez les femmes qui recherchent des soins prénatals doivent être
diagnostiqués rapidement et ceux confirmés par un test de diagnostic rapide (TDR) ou une microscopie
doivent être traités avec un antipaludique efficace selon les politiques et directives nationales.
Les zones présentant la sextuple mutation de l’haplotype du P.falciparum étaient associées aux poids plus
faibles à la naissance. Dans ces zones, une stratégie potentielle, qui nécessite un pilotage, consiste à fournir un
dépistage unique par TDR et une combinaison thérapeutique à base d’artémisinine (CTA) lors du premier
contact de soins prénatals en plus de l'administration continue du TPI-SP (OMS 2015b).
Q9. Quelle dose d’acide folique peut être administrée en concomitance avec le TPI ?
A9. Les besoins en acide folique augmentent pendant la grossesse en raison de la division rapide des cellules
du fœtus et des pertes urinaires élevées. L’OMS recommande une supplémentation en fer et en acide
folique chez les femmes enceintes à une dose de 30 – 60 mg de fer élément et une dose de 0,4 mg
d’acide folique par jour. Tout effort doit être mis en œuvre pour veiller à ce que des doses d’acide folique
peu élevées (0,4 mg ou 400 microgrammes) sont disponibles et administrées dans le cadre des soins prénatals
de routine (OMS 2014), car cette dose n’interfère pas avec l’effet antipaludéen de la SP et peut être
administrée en même temps que le TPI. Dans certains pays, l’acide folique est fabriqué en comprimés de
5 mg. Bien que cette dose puisse être requise pour d’autres indications médicales, des doses d’acide folique
égales ou supérieures à 5 mg ne doivent pas être administrées avec la SP, car cela neutralise l’efficacité de
l’action antipaludique de la SP.
De plus amples informations sont disponibles dans le résumé de MCSP : Controlling Maternal Anemia and
Malaria (MCSP 2015).
Q10. Quelle est la recommandation pour la SP chez les femmes enceintes atteintes de
drépanocytose qui prennent déjà de fortes doses d’acide folique ?
A10. Le terme « drépanocytose » décrit un groupe d’affections héréditaires des globules rouges. La grossesse
peut aggraver les manifestations de la drépanocytose, et peut aggraver les résultats de la grossesse. Une
supplémentation quotidienne en acide folique (1 mg ou 5 mg par voie orale) est souvent prescrite aux femmes
La prévention du paludisme est particulièrement importante pour les personnes atteintes de drépanocytose,
car le paludisme peut déclencher des crises. Cependant, les schémas de traitement à fortes doses d’acide
folique (5 mg par jour) peuvent diminuer l’efficacité du TPI-SP. Malheureusement, il n'existe pas de
consensus mondial sur le schéma optimal de prophylaxie antipaludique ou de supplémentation en acide
folique chez les femmes enceintes drépanocytaires dans les zones de transmission modérée à élevée du
paludisme, en raison d'un manque de recherche. Cependant, il s’avère que les doses quotidiennes d'acide
folique de 1 mg n’interférent pas avec l'efficacité de la SP. Par conséquent, un argument peut être avancé
en faveur de l’utilisation de 1 mg d'acide folique par jour chez les femmes drépanocytaires (Mbaye et al. 2006).
Comme ces femmes sont plus à risque de complications de la grossesse, elles devraient avoir accès à des soins
spécialisés en obstétrique et en hématologie, afin que des spécialistes puissent prendre des décisions cliniques
tenant compte des risques et des besoins cliniques de chaque femme. Les femmes enceintes drépanocytaires
devraient être encouragées à dormir sous une MII chaque nuit.
Desai M, Gutman J, L’lanziva A, et al. 2015. Intermittent screening and treatment or intermittent preventive
treatment with dihydroartemisinin-piperaquine versus intermittent preventive treatment with sulfadoxine-
pyrimethamine for the control of malaria during pregnancy in western Kenya: an open-label, three-group,
randomised controlled superiority trial. Lancet. 386(10012):2507–2519. doi:10.1016/S0140-6736(15)00310-4.
Kakuru A, Jagannathan P, Muhindo MK, et al. 2016. Dihydroartemisinin-Piperaquine for the prevention of
malaria in pregnancy. N Eng J Med. 374:928–939. doi:10.1056/NEJMoa1509150.
Maternal and Child Survival Program (MCSP). 2015. Controlling Maternal Anemia and Malaria. Washington, DC:
MCSP.
Mbaye A, Richardson K, Balajo B, et al. 2006. Lack of inhibition of the anti-malarial action of sulfadoxine-
pyrimethamine by folic acid supplementation when used for intermittent preventive treatment in Gambian
primigravidae. Am J Trop Med Hyg. 74(6):960–964.
Organisation Mondiale de la Santé (OMS). 2014. Document d’orientation en matière de politiques de l’OMS: Traitement préventif
pour le paludisme lors de la grossesse à la sulfadoxine-pyrimémthamine (TPIp-SP). Genève, Suisse : OMS (janvier).
http://www.who.int/malaria/publications/atoz/iptp-sp-updated-policy-brief-24jan2014-fr.pdf?ua=1
Organisation Mondiale de la Santé (OMS). 2015a. Guidelines for the Treatment of Malaria. 3rd ed. Genève, Suisse :
OMS : http://www.who.int/malaria/publications/atoz/9789241549127/en/.
Organisation Mondiale de la Santé (OMS). 2015b. Intermittent Screening and Treatment in Pregnancy and the Safety of
ACTs in the First Trimester. Genève, Suisse : OMS (novembre).
Organisation Mondiale de la Santé (OMS). 2016. Recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé concernant les
soins prénatals pour que la grossesse soit une expérience positive. Genève, Suisse : OMS.
OMS. 2017. Mise en œuvre des programmes de paludisme pendant la grossesse dans le contexte des recommandations de
l’Organisation mondiale de la Santé concernant les soins prénatals pour que la grossesse soit une expérience positive. Genève,
suisse : OMS. http://www.who.int/reproductivehealth/publications/implementing-malaria-pregnancy-
programmes-brief/fr/
Tagbor H, Bruce J, Browne E, Randal A, Greenwood B, Chandramohan D. 2006. Efficacy, safety, and
tolerability of amodiaquine plus sulfadoxine-pyrimethamine used alone or in combination for malaria
treatment in pregnancy: a randomised trial. Lancet. 368(9544):1349–1356.
Ce document a été rendu possible grâce au soutien de l’USAID et du Programme USAID pour la survie de la mère et de
l’enfant, et ne représente pas le point de vue de l’USAID ou du Gouvernement des Etats-Unis.