Guide de Lecture - Lagarce
Guide de Lecture - Lagarce
Guide de Lecture - Lagarce
1957 : naissance à Héricourt, en Haute-Saône. Jean-Luc LAGARCE est l’aîné de trois enfants (1 frère
et 1 sœur – même schéma que dans Juste la fin du monde).
1965 : Etudes secondaires. Lagarce se passionne pour la littérature – et en premier lieu le théâtre. Il écrit sa première pièce en
quatrième.
1975 : études de philosophie à l’université de Besançon. En parallèle, Lagarce suit des cours au conservatoire régional dramatique
de la ville.
1977 : Lagarce fonde avec quelques amis une troupe : Le Théâtre de la roulotte. Lagarce met en scène ses propres pièces qu’il
fait jouer dans les petits théâtres des alentours de Besançon.
1978 : l’une de ses pièces, Carthage, encore, est diffusée sur France Culture dans l’émission de Lucien Attoun.
1980 : Le Théâtre de la roulotte devient une troupe professionnelle. L’une des pièces de Lagarce est acceptée par la Comédie
Française (Voyage de Madame Knipper vers la Prusse Orientale).
1985 : l’une de ses pièces, De Saxe, Roman, connaît un échec cuisant. Ce dernier affecte profondément Lagarce. A partir de ce
moment, s’il continue d’écrire, il renonce pour un temps à mettre en scène ses propres pièces.
1988 : en juillet, Jean-Luc Lagarce apprend sa séropositivité (SIDA). Bien qu’il sache que son temps est désormais compté, il
continue à travailler plus que jamais. Cette nouvelle influencera cependant ses œuvres.
1990 : alors qu’il se trouve à Berlin, Jean-Luc Lagarce achève Juste la fin du monde. Le texte sera refusé par tous les théâtres.
1991 : mise en scène de La Cantatrice Chauve d’Eugène Ionesco. Immense succès critique.
1992 : création avec François BERREUR la maison d’édition Les Solitaires Intempestifs, qui publiera ses œuvres.
1994-1995 : Jean-Luc Lagarce écrit ses deux dernières pièces : J’étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne et Le Pays
Lointain.
1995 (30 septembre) mort de Jean-Luc Lagarce.
Juste la fin du Monde connut une histoire mouvementée et complexe. Jamais représentée du vivant de son auteur, elle est
aujourd’hui devenue la pièce de Lagarce la plus jouée en France et dans le monde.
1988 : premier projet de pièce sous le titre Les Adieux, titre qu’il reprendra finalement pour un roman. Le projet de théâtre
deviendra pour un temps Quelques éclaircies.
1990 : à Berlin, Jean-Luc Lagarce travaille sur Quelques éclaircies. Il achève la pièce et lui donne son titre définitif : Juste la fin du
monde.
1991 : Tous les théâtres refusent sa pièce. Jean-Luc Lagarce en est vivement affecté.
1999 : Publication de la pièce aux éditions Les Solitaires Intempestifs.
1
Journal de Jean-Luc LAGARCE, Lundi 8 février 1993 : « Est-ce que je sais faire seulement autre chose que mettre en place ? Bien
mettre en place, oui, mais je ne suis pas un génie » ; 25 août 1993 : « Je n’écris plus. C’est depuis longtemps. Berlin, Gary, Juste la
fin du monde. Je n’écris plus ».
2
Nathalie SIMON, « Les auteurs les plus joués au théâtre », Le Figaro, novembre 2008,
https://www.lefigaro.fr/theatre/2008/11/27/03003-20081127ARTFIG00484-les-auteurs-les-plus-joues-au-theatre-.php
Séquence 3 – Le théâtre du XVIIe siècle au XXIe siècle Français – Lycée Charles Baudelaire - Fosses
1999 : Le metteur en scène Joël Jouanneau découvre la pièce et, enthousiasmé, décide de la monter. Première représentation
de Juste la fin du monde. A partir de là, les mises en scène s’accélèrent.
2007 : Mise en scène de François Berreur, théâtre de la MC2, Grenoble. La pièce est nommée aux Molières
de 2008.
2008 : La pièce entre au répertoire de la Comédie Française. Mise en scène de Michel RASKINE qui reçoit
le « Molière du meilleur spectacle ».
2016 : Le réalisateur québécois Xavier DOLAN adapte la pièce de Jean-Luc Lagarce au cinéma. Le film est
un succès public et critique. Il remporte le Grand Prix au Festival de Cannes.
L’écriture de Jean-Luc Lagarce est très particulière. Proche de l’oralité en même temps que très
poétique, elle donne à lire un langage qui se cherche en permanence et ne sait « comment dire ». De nombreuses figures de style
permettent au dramaturge de créer cet effet de ressassement. En voici quelques-unes :
L’APHERESE : ce procédé consiste à supprimer les premiers éléments d’un mot (bus pour autobus) ou d’une phrase. Lagarce
l’emploie souvent avec certaines phrases, ce qui permet de donner au langage une valeur d’oralité.
Ex : Toujours été ainsi, à parler pour ne rien dire. (le début de la phrase est supprimé).
L’APOSIOPESE : elle consiste à laisser la phrase en suspens, faisant entendre la réticence du personnage à terminer son propos.
Libre au spectateur de combler le vide laissé par les points de suspension.
Ex : C’est dommage que tu ne puisses le voir. Et si à ton tour… Non, oublie ce que j’ai dit.
Tu sais… tu devrais…. Enfin je ne sais pas comment l’expliquer.
L’EPANORTHOSE : figure de style qui consiste à reformuler un propos jugé trop faible en lui ajoutant une expression plus forte qui
la précise.
Ex : Il a toujours été seul. Enfin, pas vraiment seul, mais plutôt solitaire.
Je me suis réveillé avec l’idée étrange, incongrue même, voire morbide, qu’il s’agissait de mon dernier jour.
LES POLYPTOTES : figure de style consistant à répéter un même verbe sous différentes formes (temps, modes, voix…)
Ex : Ce n’est pas ce que j’ai dit qui doit, qui devrait, ce n’est pas ce que j’ai dit qui doit t’empêcher.
Je t’entends dire ça. Toujours je l’ai entendu raconté la même chose – et il le racontera encore !
APARTE : paroles prononcées par un personnage sur scène et destinées aux spectateurs (les autres personnages ne les
entendent pas). Ce procédé permet de donner accès aux pensées des personnages. Dans le texte, ces paroles figurent
entre parenthèses ou en italique.
DOUBLE COMMUNICATION: le texte théâtral est particulièrement complexe. En effet, chaque réplique prononcée par
un personnage possède un double destinataire :
- L’autre personnage sur scène.
- Les spectateurs.
Il y a parfois un décalage entre ce que comprennent les personnages sur scène, et ce que comprend le spectateur. Ce
phénomène est appelé double communication.
ILLUSION THEATRALE : Principe selon lequel les spectateurs acceptent de prendre pour vrai ce qu’ils observent sur
scène. Il y a alors une confusion entre la fiction et la réalité. Les dramaturges du XXe siècle ont peu à peu remis en cause
ce principe.
PROLOGUE : du grec pro logos (« avant le discours). Dans le théâtre antique, le prologue était situé avant l’ouverture de
la pièce proprement dite. Un personnage s’adressait alors directement aux spectateurs afin de présenter l’intrigue.
EPILOGUE : du grec epi logos (« après le discours ») Dans le théâtre antique, l’épilogue était situé après le dénouement.
Il permettait d’expliquer aux spectateurs ce qu’il advenait après la résolution de la pièce.
SCENE D’EXPOSITION: première scène située au tout début de la pièce. Au théâtre classique, la scène d’exposition
possède plusieurs fonctions : présenter les personnages, le cadre spatio-temporel, l’action (l’intrigue) ainsi que le genre
de la pièce (comédie, tragédie, drame…).
NŒUD DRAMATIQUE : moment central de la pièce, qui correspond au temps fort de la crise ou du conflit.
DENOUEMENT : résolution de la pièce. Dans la tragédie, la résolution se termine par la mort d’un personnage. Dans la
comédie, par un mariage.
INTERMEDE : Dans le théâtre antique, l’intermède consistait en un divertissement intercalé entre les grandes parties de
la pièce. Le plus souvent, il comprenait des parties chantées ou dansées. Il pouvait être sans rapport avec le reste de
l’intrigue.
Compte-rendu de lecture 1
Lire la pièce dans son intégralité, puis répondre à la question suivante :
Vous répondrez sous la forme d’une réflexion organisée (introduction, développement, conclusion), et
nuancée, qui s’appuiera sur des passages précis de l’œuvre.
Séquence 3 – Le théâtre du XVIIe siècle au XXIe siècle Français – Lycée Charles Baudelaire - Fosses
➢ Réalisation de Clément GAUBERT, Paris, avec les comédiens de la Comédie Française, coll. « Théâtre à la Table », 2020
https://www.youtube.com/watch?v=EX4MzDYeBeQ&ab_channel=Com%C3%A9die-Fran%C3%A7aise