Publication HAL
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de la région de l’Agneby-tiassa
Jean Joël Niamké Boua Kadja
Jury
1
.
UNIVERSITE FELIX HOUPHOUET BOIGNY INSTITUT DE GEOGRAPHIE TROPICALE
DE COCODY-ABIDJAN
2
Sommaire
Sommaire ............................................................................................................................................... 3
Introduction ......................................................................................................................................... 11
Revue de la littérature ......................................................................................................................... 15
Problématique...................................................................................................................................... 35
PARTIE I : ............................................................................................................................................ 49
LE CARACTERE URBAIN ET LA GOUVERNANCE DES VILLES DE LA REGION DE
L’AGNEBY-TIASA : AGBOVILLE, TIASSALE, N’DOUCI ET SIKENSI ...................................... 49
Introduction ......................................................................................................................................... 50
CHAPITRE I : L’EVOLUTION SPATIALE DES VILLES DE L’AGNEBY-TIASSA .............. 51
CHAPITRE II : DYNAMIQUE DEMOGRAPHIQUE ET OCCUPATIONS DES
POPULATIONS DES VILLES DE LA REGION DE L’AGNEBY-TIASSA ............................... 72
CHAPITRE III : LES FONCTIONS ADMINISTRATIVES ET LA GOUVERNANCE DES
VILLES DE L’AGNEBY-TIASSA .................................................................................................... 88
PARTIE II : ......................................................................................................................................... 107
CAPACITES FINANCIERES ET ACTIVITES ECONOMIQUES DES VILLES DE L’AGNEBY-
TIASSA : AGBOVILLE, TIASSALE, N’DOUCI ET SIKENSI ....................................................... 107
Introduction ....................................................................................................................................... 108
CHAPITRE IV: LES RESSOURCES FINANCIERES DES COMMUNES DE LA REGION 109
CHAPITRE V : DEPENSES ET INVESTISSEMENTS DANS LES VILLES DE L’AGNEBY-
TIASSA .............................................................................................................................................. 141
CHAPITRE VI : LES ACTIVITES ECONOMIQUES DANS LES VILLES DE LA REGION
DE L’AGNEBY-TIASSA.................................................................................................................. 155
PARTIE III : ........................................................................................................................................ 165
INFRASTRUCTURES ET SERVICES : NIVEAU DE SATISFACTION ET ATTENTES DES
POPULATIONS DES VILLES DE L’AGNEBY-TIASSA : AGBOVILLE TIASSALE N’DOUCI ET
SIKENSI.............................................................................................................................................. 165
Introduction ....................................................................................................................................... 166
CHAPITRE VII: LES INFRASTRUCTURES ET LES SERVICES OFFERTS ....................... 167
CHAPITRE VIII : LES CAPACITES ATTRACTIVES DES VILLES DE L’AGNEBY-TIASSA
............................................................................................................................................................. 198
CHAPITRE IX : NIVEAU DE SATISFACTION ET ATTENTES DES POPULATIONS DANS
LES VILLES DE L’AGNEBY-TIASSA ......................................................................................... 210
3
DEDICACE
4
Résumé
Après avoir fait le constat de la crise qui frappe les villes à la fin des années 1970, la Côte
d’Ivoire postcoloniale a renoué avec le processus de décentralisation depuis plus de 30 ans
maintenant ; cela après une longue période de léthargie. C’est ainsi qu’à l’instar de plusieurs
autres villes du pays, celles de la région de l’Agneby-Tiassa sont gérées selon les modalités de
la décentralisation. Notre étude a visé à connaitre l’apport de cette politique dans le
développement des centres urbains de la région précitée.
La méthodologie utilisée pour y parvenir a été la recherche documentaire, l’observation directe,
l’enquête par questionnaire et les entretiens. Le traitement des informations recueillies permet
de tirer la conclusion que la contribution de la décentralisation au processus de développement
urbain est insuffisamment ressentie par les populations. Elle favorise le renforcement du statut
urbain desdits espaces bien que la participation des populations à leur gouvernance y soit encore
marginale. Les capacités de mobilisation des ressources locales restent encore faibles ainsi que
les possibilités d’offre d’emplois. Aussi les attentes des populations en matière d’infrastructures
et de services sont en deçà de l’offre disponible.
Abstract
After noticing the crisis that hit the cities at the end of the 1970s, postcolonial Côte d’Ivoire has
returned to the decentralization process for more than 30 years now, this after a long period of
lethargy. Thus, like several other cities in the country, those in the Agneby-Tiassa region are
managed according to the modalities of decentralization. Our study aims to understand the
contribution of this policy to the development of urban centers in the aforementioned région.
The methodology used to achieve this was documentary research, direct observation,
questionnaire survey and interviews. The processing of the information collected makes it
possible to draw the conclusion that the populations insufficiently feel the contribution of
decentralization to the process of urban development. It promotes the strengthening of the
urban status of these areas although the participation of the populations in their governance is
still marginal there. The capacity to mobilize local resources is still weak, as are the possibilities
for job offers. In addition, the expectations of the populations in terms of infrastructure and
services are below the available supply.
Key words: Côte d’Ivoire, Agneby-Tiassa, Decentralization, Urban development
5
AVANT-PROPOS
Décentralisation et développement urbain sont des thématiques majeures pour les pays sous-
développés qui, pour la mise en œuvre de leur développement tiennent compte de propositions
et d’avis provenant de bailleurs de fonds et d’institutions financières internationales à travers
les PAS (Programme d’Ajustement Structurel), les accords UE/ACP (Union Européenne,
Afrique Caraïbe Pacifique).
La Côte d’Ivoire comme la plupart des Etats africains francophones au début des indépendances
avait au nom de la consolidation de l’unité nationale opté pour une forme de gestion centralisée
du territoire (Dégni-Segui R, 1996). En plus de préserver l’unité, ce choix répondait aussi au
besoin d’une administration peu coûteuse faisant l’économie de fonctionnaires et de bâtiments.
La lourdeur, et la lenteur de cette forme de gestion vont compromettre son efficacité et sa
rentabilité. Aussi les gouvernants vont recourir à la technique de déconcentration qui est un
aménagement de la centralisation, c’est-à-dire une simple distribution du pouvoir au sein de
l’appareil administratif (Dégni-Segui R, 1996).
La crise économique que le pays va connaitre au début des années 1980, les distorsions
remarquées au niveau de l’aménagement du territoire, lui font adopter la décentralisation
comme une autre forme de gestion du territoire. Ce choix nouveau lui est aussi proposé par ses
partenaires internationaux dans le cadre des politiques d’ajustements structurels comme un
moyen sûr de mobiliser les ressources locales et favoriser l’émergence de pôles d’attraction
locaux.
La présente thèse est une contribution à l’apport réelle de la mise en œuvre de cette politique
dans le développement harmonieux du pays.
6
Remerciements
Notre reconnaissance va à notre Directeur de recherche, le Professeur GOGBE Téré qui malgré
ses multiples charges n’a jamais hésité à nous recevoir pour des séances de travail. Ses conseils
et ses orientations nous ont permis de cerner l’essentiel de ce travail. Sa rigueur dans l’approche
méthodologique nous a fait comprendre l’intérêt du sujet.
A cette reconnaissance, nous associons les Professeurs :
TOURE Mamoutou, Maître de conférences à l’Institut de Géographie Tropicale (IGT) et
YASSI Assi Gilbert, Maître de conférences à l’Ecole Normale Supérieur (ENS), qui ont instruit
cette thèse. Chers maîtres, vos recommandations ont été d’un apport considérable dans la
finalisation de la rédaction. Merci pour votre disponibilité et pour votre contribution. Au
professeur KOLI Bi Zuéli nos remerciements pour avoir accepté de présider le jury de notre
soutenance de thèse.
Par ailleurs, nous exprimons notre profonde reconnaissance au Professeur KASSI Djédjo pour
son soutien et ses conseils à nous donner dans le cadre de ce travail. Nous n’oublions pas aussi
le Professeur NASSA Désiré, les Docteurs DIABAGATE Abou, KAKOU Golly Mathieu,
YAO Aimé, WADJA Béranger pour le temps qu’ils ont eu à nous accorder. Les Docteurs YEO
et KONAN Olivier pour leur participation à l’élaboration de nos cartes. Nous disons aussi merci
aux doctorants TOPO Aimé et KABLAN Charles. Notre reconnaissance va également à
l’endroit de tout le personnel enseignant de l’IGT avec à sa tête le professeur Koffi Bikpo
Céline.
Nous tenons aussi à exprimer notre reconnaissance à toutes ces personnes qui lors de nos
différentes recherches d’informations ont bien voulu se prêter à nos préoccupations.
Ce sont à Agboville, le Secrétaire Général de la Mairie, le Directeur Technique Mr
DIOMANDE, le Directeur Financier Mr KPAHE, le chef de cabinet du Maire Mr KOUADIO
Konan Narcisse. Nous exprimons aussi notre reconnaissance aux différents chefs des
administrations publiques et privées ainsi que des services présents dans la ville. Nous pensons
entre autres à Mme TRAORE chef de zone ANADER, Mme SEKA DR du Ministère du
Commerce, Mr AKA Marcel DR du Ministère de l’Industrie, Mr KADJO jean Michel à la DR
du Tourisme, Mr DROGBA à la DD de la Santé, Mr SIGNO assurant l’intérim du responsable
du Cadastre à Agboville, Mr YAO Eckhart DR de la CIE Basse Côte, Mr KOUASSI DR de la
SODECI Basse Côte ainsi que le responsable de la SODECI locale Mr MGLA.
A Tiassalé, nos remerciements vont à l’endroit du Secrétaire Général de Mairie, du Chef du
service administratif Mr KONIN, du Directeur Financier Mr COMOE, du responsable socio-
7
culturel Mr MEA Assoumou. Nous disons aussi merci aux différents responsables des
administrations publiques et privées à savoir Mr KADJO Arcadius à la DD de la Santé, le DD
du Ministère de la Construction et de l’Urbanisme, le responsable local de la CIE Mr KPANGNI
Kacou.
A Sikensi nous tenons à dire notre reconnaissance au 5ième adjoint au Maire Mr BOSSON, au
Secrétaire Général de Mairie, au Directeur Financier Mr TAHE, au Directeur Technique Mr
DEKOU Mélèdje. Nous disons aussi merci au DD de la Construction, à celui de la Santé, au
responsable local de la CIE Mr ANGUI.
Nous tenons à dire aussi merci à Mr BOGUI Ahikpa professeur d’histoire-géographie au lycée
de Sikensi qui nous a aidé à présélectionner nos enquêteurs. Nous renouvelons aussi notre
reconnaissance à l’endroit des étudiants et bacheliers qui ont accepté de nous aider à administrer
nos questionnaires.
8
ABREVIATIONS SYMBOLES ET ACRONYMES
$ US : Dollar américain
% : pourcentage
ACP : Afrique Caraïbe Pacifique
AFD : Agence Française de Développement
AL : Autorité Locale
ANADER : Agence Nationale d’Appui au Développement et à l’Encadrement Rural
ANAGED : Agence Nationale de Gestion des Déchets
BM : Banque Mondiale
C.E.R.A.P : Centre de Recherche et d’Action pour la Paix
C.I.E : Compagnie Ivoirienne d’Electricité
CITELCOM : Côte d’Ivoire Télécommunication
CNCE : Caisse Nationale Caisse d’Epargne
CNO : Centre-Nord-Ouest
CNPS : Caisse Nationale de Prévoyance Sociale
CNPS : Caisse Nationale de Prévoyance Sociale
DCGTX : Direction de Contrôle des Grands Travaux
DD : Directeur Départemental
DR : Directeur Régional
FIAU : Fonds d’Investissement et d’Aménagement Urbain
FMI : Fond Monétaire International
Ha : hectare
HBM : Habitations Bon Marché
hbts : habitants
HLM : Habitat à Loyer Modéré
IGT : Institut de Géographie Tropicale
I.N.S : Institut Nationale de la Statistique
I.R.D : Institut de Recherche et de Développement
Km : kilomètre
m2 : mètre carré
m3 : mètre cube
ml/hbts : mètre linéaire par habitant
ONG : Organisation Non Gouvernementale
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ORSTOM : Office de Recherche Scientifique et Technique de l’Outre-Mer
OSC : Organisations de la Société Civile
PACOM : Programme d’Appui aux Communes
R.G.P.H : Recensement Général de la Population et de l’Habitat
RNB : Revenu National Brut
SODECI : Société de Distribution d’Eau en Côte d’Ivoire
UE : Union Européenne
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Introduction
La politique de décentralisation a été introduite en Côte d’Ivoire par le colon français avec la
mise en place de communes mixtes en 1912. Au lendemain des indépendances, après un long
temps d’arrêt, nous assistons en 1980 à la reprise de cette expérience qui ne va plus s’arrêter.
Pour les tenants de la théorie normative de la décentralisation, cette politique est le facteur
principal du développement local. Il favorise un transfert de compétences à des autorités
locales, il rapproche l’administration des administrés, et favorise la mobilisation des ressources
locales. Le transfert de compétences aux autorités locales contribuerait à renforcer la qualité et
l’efficience de la fourniture du service public par l’amélioration de la gouvernance et
l’allocation des ressources. Le rapprochement de l’administration permettrait la participation
des citoyens à la vie publique et le contrôle des autorités et du personnel de l’administration.
Au contraire d’eux, les adeptes de la théorie descriptive ou analytique soutiennent que la
décentralisation a rarement favorisé le développement dans les pays du Sud. Elle conduit plutôt
à la déresponsabilisation des autorités qui détiennent le pouvoir central. La société civile
devenant responsable de son sous-développement. Elle conduit aussi l’Etat à se désengager de
la prestation de services aux populations en la délégant aux entités décentralisées qui n’en n’ont
pas les moyens pour absence de mesures d’accompagnement conséquentes. Alors que
l’UEMOA à travers son livre blanc de la décentralisation (2014) demande aux Etats de cet
espace économique de déléguer 20% du total de leurs ressources aux entités décentralisées, en
Côte d’Ivoire nous n’en sommes qu’à 2%. Pour l’Union Européenne (2016) « Le lien entre
décentralisation et développement local est notoirement problématique non seulement les
preuves empiriques sont limitées et peu significatives mais la conceptualisation de ce lien est
sujette à question ».
L’espace urbain qui se situe à un échelon infranational (local) et qui est l’un des lieux privilégiés
de la mise en œuvre de cette politique est un espace en crise. En Afrique les indicateurs de cette
crise sont le sous-équipement, la sous-administration, la dégradation de l’environnement,
l’éclatement spatial, et le développement de l’économie informelle.
De tout ce qui précède nous voyons transparaitre le problème de l’apport réel de la
décentralisation dans le développement urbain.
Nous avons choisi comme cadre d’étude les villes de la région de l’Agneby-Tiassa. Celle-ci est
née du découpage administratif de 2011. Il s’agit d’une entité administrative qui se compose de
quatre départements que sont Agboville, Sikensi, Taabo et Tiassalé, de 19 sous- préfectures et
de 6 communes. Nous avons choisi de travailler sur les chefs-lieux de ces départements qui sont
11
aussi chefs-lieux de commune. Il s’agit des villes d’Agboville, de Tiassalé, et de Sikensi. La
ville de Taabo n’a pas été retenue en raison de son érection assez récente en commune soit
1995. Nous avons en revanche étudié la ville de N’douci qui est le second pôle urbain de la
commune de Tiassalé. Les centres urbains retenus sont tous anciens à l’échelle de l’histoire
récente de la Côte d’Ivoire. Ils se sont tous développées depuis la période coloniale hormis
Sikensi qui se développe à l’aube des indépendances. Ce sont aussi des espaces qui ont été
parmi les premiers à être érigés en commune dans la Côte d’Ivoire postcoloniale et l’une d’elle
Agboville l’a été à l’époque coloniale. Aussi peut-on y faire un bilan de leur développement
avant la mise en œuvre de la politique de décentralisation et appréhender ce que cette politique
a pu apporter à ces espaces.
Agboville a été créé dans le prolongement .de la construction de la voie ferrée débutée en 1903
et qui doit relier Abidjan à son arrière-pays. C’est ainsi qu’en 1906, est installée à
Erymakouguié II une station de ravitaillement en bois et en eau pour les locomotives qui devient
de ce fait la première gare de la région. Suite à la construction en 1909 du pont permettant la
traversée de l’Agnéby et pour faciliter l’approvisionnement en eau des locomotives, la gare fût
transférée près de l’Agnéby. Le poste administratif vint s’installer à côté de la nouvelle gare
donnant ainsi naissance à Agboville. La gare a agi en pôle d’attraction économique vers laquelle
convergent plusieurs pistes servant à drainer les produits de traite de la région et ceux des
régions voisines. Agboville de plus en plus joue le rôle de zone de rupture de charges entre les
produits en provenance de la région forestière depuis le Bandama à l’ouest jusqu’à la frontière
ghanéenne et ceux provenant d’Europe et déchargés sur la côte. Cette activité économique va
favoriser l’extension spatiale de la ville qui est érigée en commune de moyen exercice en 1955.
Ces nombreuses fonctions administratives vont continuer de s’affirmer à l’indépendance avec
son érection en commune de plein exercice en 1978.
Tiassalé est à l’origine un village Elomoin. Ses premiers contacts avec les colons remontent à
1891 et en 1892, il est placé sous protectorat français. Le village devient alors un carrefour des
échanges commerciaux coloniaux et s’étend. En 1893, en plus d’être un centre commercial, il
devient un centre administratif avec son érection en subdivision administrative. Sa position de
chef-lieu administratif ne va pas s’estomper à l’indépendance ; c’est ainsi qu’en 1985 il est érigé
en commune.
N’douci, va se développer autour d’un noyau villageois Abbey-kro. Celui-ci devient très tôt un
carrefour d’où les véhicules vont s’élancer sur la route de l’Ouest en direction de Divo, Gagnoa,
Daloa. De ce carrefour, ils vont aussi aller vers le Centre et le Nord en direction de
Yamoussoukro, Bouaké, Korhogo et même vers les pays de l’hinterland du port d’Abidjan à
12
savoir le Burkina-Faso, le Mali, le Niger. C’est ainsi que N’douci devient une ville d’étape et
une grande gare où les activités commerciales vont se développer, attirant vers elle les
populations. Aussi croît-elle comme une ville champignon et devient en 1985 le second pôle
urbain de la commune de Tiassalé.
Au lendemain des indépendances, l’Etat dans sa volonté de mettre en place sa politique de
déconcentration va créer de nombreux départements et sous-préfectures. Cela avait pour
objectifs entre autres, de créer des centres urbains et des capitales administratives locales qui
seront dotés d’équipements et d’infrastructures socioéconomiques en vue de favoriser dans ces
zones l’émergence d’activités économiques dans les secteurs modernes. C’est dans ce sens que
la Sous-préfecture de Sikensi, est créée par l’éclatement de l’ancienne subdivision de Dabou
par décret 61-04 du 02 juin 1961. Elle a pour chef-lieu le village de Sikensi qui va se muer en
ville à la suite de ses différentes extensions, l’acquisition d’infrastructures et la création
d’activités propres aux villes. Elle devient commune en 1985.
13
Figure 1 : Présentation de notre zone d’étude : La Région de l’Agneby-Tiassa
14
Revue de la littérature
Avec sa mise en œuvre généralisée comme mode de gestion depuis les années 1980, autant dans
les pays du Sud que dans les pays dits développés, la décentralisation a fait l’objet de nombreux
écrits. Ceux-ci portent sur sa typologie, les conditions de sa mise en œuvre ainsi que la relation
qu’elle entretient avec le développement. Aussi notre revue s’est articulée autour des concepts
de décentralisation, de gouvernance et de développement.
1 La décentralisation
Il s’agit de définir la notion de décentralisation, de faire l’historique de cette politique, de relever
ses objectifs, ses avantages ainsi que les critiques dont elle fait l’objet, ses compétences, les
moyens dont elle dispose et le contrôle qu’elle subit.
1.1 Approche définitionnelle de la décentralisation
La décentralisation selon (l’Union Européenne, 2016) est un processus de réformes visant à
transférer responsabilités, ressources et autorités du niveau national vers les plus locaux des
échelons infranationaux de gouvernement et d’administration. Pour (Kouamé A, 2010) la
décentralisation est un système d’administration dans le cadre duquel des pouvoirs propres sont
conférés à une entité distincte de l’administration centrale. Aussi (Dégni Ségui, 1996) insiste
pour dire que ces organes locaux règlent les problèmes d’intérêt local.
De ce qui précède, la décentralisation peut se définir comme un transfert de compétences d’un
centre de pouvoir vers une périphérie. Ce centre incarné par le pouvoir central devant être
distinct de la périphérie qui est une collectivité territoriale. Les compétences transférées doivent
être suivies de ressources nécessaires à leur exécution. L’entité décentralisée doit pouvoir avoir
des autorités propres gérant des affaires propres distincts de ceux de l’Etat central.
En Côte d’Ivoire, la loi N° 2014-451 du 05 Août 2014 définit la décentralisation comme le
système d’administration du territoire qui permet à une collectivité humaine d’avoir la
personnalité juridique, des compétences propres, des autorités spécifiques, des ressources
propres, et de s’administrer elle-même sous le contrôle de l’Etat.
La collectivité décentralisée est donc responsable de ses actes et doit pouvoir y répondre même
si elle subit le contrôle de l’Etat dans l’exercice de ses prérogatives. Cela laisse aussi entrevoir
qu’il existe différentes formes de décentralisation. Ce qui fait dire à (Dafflon B et Madies T,
2008) que la notion de décentralisation reste très difficile à définir car elle renvoie à des
arrangements institutionnels d’une grande variété. Ainsi le premier type de décentralisation est
de nature descendante et donne un avantage « stratégique » aux préférences du gouvernement
central. Il est mis en œuvre le plus souvent dans des systèmes de gouvernements unitaires dans
15
lesquels le gouvernement central reste toujours maître in fine des capacités d’arbitrage. Ce
processus de décentralisation suppose un transfert de pouvoir et de compétences auparavant
dévolus à l’Etat central, à des entités spécialisées (on parle de décentralisation verticale ou
décentralisation fonctionnelle : elle consiste à conférer l’autonomie administrative à un service
public en lui octroyant la personnalité juridique) ou à des entités dont l’action s’inscrit dans un
cadre territorial donné « décentralisation territoriale ». Le deuxième type de décentralisation
(ascendant), beaucoup plus rare en pratique, concerne les Etats fédérés dans lesquels la priorité
est donnée aux préférences locales et à une autonomie substantielle des collectivités
territoriales.
La décentralisation « territoriale » selon un mode descendant renvoie à des notions différentes
mais qui sont souvent dans les faits enchevêtrés. On distingue traditionnellement les notions de
déconcentration, délégation et dévolution.
16
énonce que dans le domaine de leurs compétences les collectivités se substituent à l’Etat et que
celui-ci leur apporte son concours.
• La dévolution est la forme la plus poussée de la décentralisation dans le sens où elle opère un
transfert de compétences et de responsabilités à des personnes morales de droit public élues par
des administrés. Des responsabilités et des ressources sont transférées aux pouvoirs locaux
(souvent des collectivités territoriales) qui jouissent d’une autonomie considérable de décision
sur la manière d’utiliser ces ressources dans leur domaine de compétence et dans une juridiction
administrative légalement reconnue. La dévolution va de pair avec la décentralisation
politique quand les pouvoirs locaux ont à répondre de leurs choix devant des assemblées élues
(dans le cas de la Côte d’Ivoire, il s’agit des conseils municipaux et régionaux.) ; ce qui a pour
effet de favoriser une démocratie de proximité. La dévolution se confond habituellement avec
la décentralisation budgétaire quand elle s’accompagne d’une répartition claire des relations
financières et des compétences entre échelons de gouvernements qui ont le pouvoir de mobiliser
leurs ressources financières (autonomie financière) tout en bénéficiant d’une autonomie
budgétaire (sur les dépenses) substantielle.
Pour (Tremblay S, 1999), la crise économique mondiale des années 1930 marque les limites du
modèle de développement fordiste qui a cours dans le monde à la suite de la deuxième
révolution industrielle. Ce modèle qui se définit comme « un régime d’accumulation mais aussi
un modèle d’organisation du travail et un mode de régulation » (Liepitz, 1989). Cette crise met
aussi en avant un nouveau modèle de développement qui se caractérise par l’intervention de
l’Etat dans la vie économique en vue de rétablir et soutenir la demande ; il s’agit du
Keynésianisme. Aussi (Boisvert, 1996) peut dire que l’Etat fait son apparition comme nouvel
acteur de développement économique notamment pour la régulation du système de production.
Avec la fin des grandes guerres du XXème siècle le rôle de l’Etat ne va faire que s’accroitre ce
qui fait dire à (Poggi, 1990) que les Etats ont étendu leur contrôle pour traiter un plus grand
nombre de problèmes dans des domaines divers de la vie politique et sociale ainsi que de
l’activité économique. Le début des années 1980 voit la contestation du trop grand rôle de
l’Etat. Premièrement, la crise économique qui fait suite aux années de croissance que le monde
connait à la fin de la grande guerre a créé une contrainte budgétaire telle sur les Etats qu’ils ont
dû procéder à des privatisations. Deuxièmement, nous avons un changement de paradigme
idéologique que (Wright et Casesse, 1996) nomment un « glissement de paradigme ». Cela se
manifeste par la montée en puissance du néolibéralisme au détriment du dirigisme et du
17
keynésianisme. Ce nouveau modèle se développe sous l’impulsion des institutions financières
internationales telles que le Fond Monétaire International (FMI), ou la Banque Mondiale.
En Afrique, nous avons à l’indépendance des Etats fortement centralisés qui sont un héritage
de la colonisation. Aussi la décentralisation a été en général imposée de l’extérieur et liée à
l’impératif de l’ajustement structurel et de la démocratisation de ces Etats (UE, 2016).
Le processus de décentralisation en Côte d’Ivoire lui s’est fait en deux périodes principales que
sont la période coloniale et la période postcoloniale.
- La période coloniale
La décentralisation a été introduite en Côte d’Ivoire par un décret du 15 mai 1912 par le
colonisateur (Dégni-Segui, 1996). Celui-ci institue la commune mixte1, il s’agit de Grand
Bassam en 1914, Abidjan en 1915 et Bouaké en 1952. La loi du 18 Novembre 1955 supprime
la commune mixte et institue la commune de moyen exercice et celle de plein exercice avec
une distinction fondamentale entre les deux à savoir le niveau de développement2 et le régime
juridique3. Aussi les trois premières communes obtiennent le statut de communes de plein
exercice et sont créées six communes de moyen exercice (Abengourou, Agboville, Daloa,
Dimbokro, Gagnoa et Man). L’objectif de cette communalisation étant de mettre en place, des
lieux d’assimilation (Brou Koffi E, 2010)
- La période postcoloniale
La politique de décentralisation dans la Côte d’Ivoire indépendante, s’inscrit dans le cadre de
la mise en œuvre de l’aménagement du territoire. Bien que la constitution ivoirienne fasse
allusion à cette politique, elle est abordée pour la première fois dans « Côte d’Ivoire 2000 » qui
est la première étude prospective réalisée par le Ministère du Plan au début de la décennie 1970.
La question relative à l’aménagement du territoire a été abordée comme une thématique
essentielle dans la stratégie future du développement du pays. Pour faciliter la mise en œuvre
de cette politique et atteindre les objectifs de l’étude, il est proposé plusieurs types d’actions
dont la mise en œuvre d’une politique de décentralisation effective des pouvoirs de décision qui
permettra de faire émerger les initiatives locales. Dans ce sens l’étude propose la création des
régions (ensemble de départements) comme entités décentralisées disposant de Commissions
1
La commune mixte se caractérisait par le fait de posséder des organes propres à savoir un organe exécutif en la
personne de l’administrateur-maire et une assemblée délibérante qu’était la commission municipale. Ils étaient
cependant tous nommés par l’administration coloniale.
2
Le niveau de développement fait ici allusion au fait que le centre urbain justifie d’un développement suffisant.
Mais surtout a fait ses preuves de bonne gestion administrative et financière pour pouvoir passer de moyen exercice
à plein exercice.
3
Le régime juridique fait la différence entre ces deux entités car si elles disposent chacune de la personnalité
juridique, la commune de moyen exercice est créée par le gouverneur de la colonie alors que celle de plein exercice
l’est par le gouvernement de la métropole.
18
Régionales de Développement (CRD) comme instrument d’identification et de mise en œuvre
des programmes de développement. Il va cependant falloir attendre l’année 1978 avec
l’adoption de la loi n°78-07 du 9 janvier 1978 qui érige de nouvelles communes pour voir la
décentralisation redémarrer. Avant cela, on a assisté qu’à la suppression d’une commune, celle
de Grand-Bassam en 1965 pour des raisons financières et politiques.
Les niveaux de décentralisation, ont beaucoup évolué en Côte d’Ivoire. Nous sommes passés
d’un seul niveau sous la colonisation qui est la commune, à deux niveaux qu’étaient le
département et la commune à l’indépendance. Le département en tant qu’entité décentralisée
n’a cependant pas été fonctionnelle. Nous avons eu un troisième niveau de décentralisation avec
l’érection de la ville d’Abidjan en collectivité décentralisée par la loi n° 80-1182 du 17 Octobre
1980. En 2001 nous avons la création de deux nouveaux niveaux de décentralisation que sont
le département et le district. Depuis 2011, nous sommes retournés à deux niveaux de
décentralisation que sont la région dont les organes sont mis en place et la commune.
(Gogbé T, 2003) qui rejoint la définition admise en géographie régionale, présente la région
comme l’ensemble des actions menées par l’Etat pour mettre en place des institutions ou des
compétences déconcentrées ou décentralisées à l’échelle locale. En tant qu’espace de mise en
œuvre de l’aménagement du territoire, elle est évoquée par le plan quinquennal 1971-1975 puis
reprise dans le discours-programme du président Konan Bédié du 26 Août 1995. Il va falloir
attendre la loi n° 2001- 476 du 09 Août 2001 pour voir la région devenir une collectivité
territoriale mais qui sera non fonctionnelle. La loi du 28 Septembre 2011 reconduit la région
comme cadre où est assurée la décentralisation. Les organes de celle-ci sont mis en place avec
les élections locales de 2013.
Selon (Dégni-Segui. R, 1996) la communalisation est le mouvement qui tend à la promotion
progressive des communautés urbaines en communes. En Côte d’Ivoire, il s’agit d’une pure
création administrative et politique de l’Etat rentrant dans le cadre de la décentralisation. Ce
processus commence à l’époque coloniale.
La loi de Novembre 1955 procède à une distinction fondamentale entre communes de moyen
exercice et communes de plein exercice. Le critère de distinction entre les deux types de
communes est le niveau de développement. La commune de plein exercice est donc plus
développée que celle de moyen exercice. Les deux types de communes sont dotés de la
personnalité juridique et leur création est justifiée par ce qu’elles disposent de ressources
propres nécessaires à l’équilibre de leur budget. La constitution de 1960 donne compétence au
législateur pour créer les communes. Le maire de la pleine municipalité est élu par le conseil
municipal tandis que l’administrateur maire de la moyenne municipalité est nommé par le
19
pouvoir central. La loi de 1961 sur le département, substitue le préfet ou sous-préfet maire à
l’administrateur maire. Cette pratique va rester en l’état jusqu’en 1980. A partir de 1978 le
mouvement de communalisation qui était comme figé depuis 1965 avec seulement deux
communes de plein exercice (Abidjan et Bouaké) et six de moyen exercice, reprend avec
l’érection de nouvelles communes. La loi du 17 octobre 1980 vient compléter celle de 1978 en
érigeant des communes de plein exercice et en supprimant définitivement les communes de
moyen exercice. A partir de ce moment, le processus de communalisation ne s’arrête plus. Il
est porté par les lois de 1985, 1995,1998, 2001 et 2011.
La commune en tant que création administrative, est une collectivité locale décentralisée (Atta
Koffi, 2001). Celle-ci dispose d’un gouvernement local autonome ayant des compétences
spécifiques et gérée par des instances autonomes. Les compétences de ces collectivités sont
définies par l’autorité centrale dans le cadre de la loi. (Christian M, 1971) définit la commune
comme un organe spécifique de l’Etat et qui de ce fait tient sa légitimité de l’Etat central lui-
même. Celui-ci fixe les fonctions de la commune et ses règles d’existence. Le maire est alors
un agent de l’Etat qui exerce des fonctions de l’Etat. L’institution communale fonde aussi sa
légitimité sur l’élection populaire, ce qui a pour résultat d’occulter l’appartenance de la
commune à l’appareil d’Etat et le fait que sa légitimité lui est conférée par l’Etat.
20
1.4 les avantages de la décentralisation
Les raisons qui justifient les réformes décentralisatrices sont pour de nombreux auteurs à la fois
politique et économique.
Au plan politique, il s’agit de son caractère démocratique. La décentralisation favorise la
démocratie en ce sens que selon (Greffe,1997) elle place le pouvoir à proximité du citoyen tout
en lui permettant de participer aux choix de politiques publiques locales et de suivre de près
l’exécution des décisions. En outre, elle constitue un meilleur moyen pour les citoyens de
contrôler leurs mandataires. Pour (Jaglin et Dubresson, 1993), c’est le lieu d’apprentissage de
la démocratie participative. (Adamolekun L, 1999) dit que l’une des raisons qui justifie les
réformes décentralisatrices en Afrique sub-saharienne est la demande de participation de la
population à la gestion des affaires locales. Cette volonté de participation trouve son sens selon
(Koffi B E, 2002) dans le refus de « parachutage » dans leur localité, de personnalités souvent
« politiques » aux mobiles autres et parfois détachés des réalités locales. Cette façon
d’appréhender la décentralisation rejoint les tenants de la théorie normative comme (Rondilleni
D. A, 1994) qui avance que les vertus de la décentralisation s'expliqueraient par sa capacité à
rapprocher autorités et citoyens, à institutionnaliser la participation citoyenne locale. Au final
la raison politique à l’origine de la mise en œuvre de la décentralisation est que la collectivité
locale est le lieu d’apprentissage de la démocratie locale (Jaglin et Dubresson, 1993).
Les avantages économiques sont l’efficacité et le développement.
Pour (l’UE, 2016) la décentralisation induit l’efficacité car elle renforce la qualité et l’efficience
de la fourniture de service public grâce à l’amélioration de la gouvernance et de l’allocation des
ressources. L’offre de biens aux populations va tenir compte de leurs préférences dans la mesure
où celles-ci sont partie prenante dans le choix de l’offre.
La décentralisation est source de développement car elle implique, pour les collectivités
territoriales, la pleine responsabilité de concevoir et de conduire de véritables politiques
intégrées capables d’assurer un développement de leurs territoires (UE, 2016). La
décentralisation permet aux gouvernements infranationaux d’investir dans des projets
d’infrastructures qui ont une incidence positive sur la vie des citoyens tout en stimulant le
développement local (Ky, 2010). Il s’agit ici de réaliser des économies d’échelle capable de
rendre le territoire attrayant en vue d’y favoriser la localisation d’investissements. (La table
ronde sur l’aménagement et la décentralisation, 1997) dit que la décentralisation a pour objet
de favoriser l’implication des populations locales dans le traitement des affaires qui les
concernent au premier chef ainsi que l’animation de la vie locale, en vue de promouvoir et de
21
faciliter le développement. Elle est le moyen le plus efficace de parvenir à un choix cohérent,
et par conséquent durable, des investissements à réaliser.
22
décentralisation viserait en réalité à maintenir les Etats du Sud dans la dépendance des bailleurs
de fonds à savoir les pays développés (Mback, 2001).
Finalement la décentralisation n’a pas que des avantages et même ce que l’on qualifie
d’avantage de la décentralisation dépend du cadre dans lequel cette politique est mise en œuvre.
Le transfert de compétence consiste pour l’Etat, à confier aux collectivités territoriales, dans le
cadre de la mise en œuvre de la politique de décentralisation, le soin de détenir et de gérer en
ses lieux et place des compétences initialement détenues et gérées par ses services centraux ou
déconcentrés, suivant les attributions des ministères dont ils relèvent. Pour (la table ronde sur
l’aménagement et la décentralisation, 1997), la répartition des compétences entre l’Etat et les
collectivités territoriales décentralisées (dans le cas de la Côte d’Ivoire, la région et la
commune) doit se faire selon les principes de territorialité et subsidiarité. C’est à dire qu’une
compétence donnée doit être transférée à une collectivité territoriale qui par sa position
géographique, est la mieux placée pour l’exercer. Pour (Dégni-Segui R, 1996), le transfert de
compétence aux collectivités territoriales en Côte d’Ivoire est un processus législatif
comportant deux techniques attributives que sont la clause générale de compétence et les lois
spéciales attributives de compétence. La clause générale stipule que chaque collectivité
territoriale règle les affaires qui lui sont propres. Les lois spéciales sont celles qui interviennent
dans un domaine bien précis. Pour (la table ronde sur l’aménagement et la décentralisation,
1997), la répartition des compétences doit être suivie de moyens conséquents sous formes de
dotations financières, d’accroissement du pouvoir fiscal, de liberté d’organisation ou d’autres
moyens. C’est cela que (Dégni-Segui R, 1996) appelle les mesures d’accompagnement et qui
constituent le fond de la loi sur le transfert de compétence en Côte d’Ivoire. C’est la loi N°
2003-208 du 07juillet 2003 qui opère le transfert de compétence aux collectivités en Côte
d’Ivoire. Les attributions dans les matières ci-après sont dévolues aux collectivités territoriales :
l’aménagement du territoire ; la planification du développement ; l’urbanisme et l’habitat ; les
voies de communication et les réseaux divers ; le transport ; la santé, l’hygiène publique et la
qualité ; la protection de l’environnement et la gestion des ressources naturelles ; la sécurité et
la protection civile ; l’enseignement, la recherche scientifique et la formation professionnelle et
technique ; l’action sociale, culturelle et de promotion humaine ; le sport et les loisirs ; la
promotion du développement économique et de l’emploi ; la promotion du tourisme ; la
communication ; l’hydraulique, l’assainissement et l’électrification ; la promotion de la famille,
de la jeunesse, de la femme, de l’enfant, des handicapés et des personnes du 3ièmeâge.
23
1.7 Les moyens des collectivités locales
Les moyens dont disposent les collectivités sont des moyens qui sont humains et financiers.
Les moyens humains : Les collectivités décentralisées en Côte d’Ivoire disposent de deux types
de personnel que sont les agents propres à la collectivité et les agents de l’Etat détachés auprès
de celle-ci. Le personnel des collectivités territoriales n’est pas qualifié pour le travail qu’il
exerce, en dehors des agents de l’Etat détachés. C’est ainsi que (la table ronde sur
l’aménagement et la décentralisation, 1997) prône la mise en place d’un statut incitatif du
personnel des collectivités décentralisées avec profil de carrière.
Les moyens financiers : Les ressources des collectivités décentralisées sont d’origines diverses.
Il s’agit selon la loi ivoirienne n° 2003-489 du 26 décembre 2003 portant régime financier,
fiscal et domanial des collectivités territoriales : des recettes fiscales, les taxes rémunératoires
et les redevances, l’aide de l’Etat, les fonds de concours et d’aide extérieure, les emprunts, les
revenus du patrimoine et du portefeuille, les produits de l’aliénation de biens du patrimoine et
du portefeuille, les dons et legs, des recettes diverses et accidentelles. Malgré ce dispositif, les
collectivités n’arrivent pas à faire face à leurs besoins. Aussi, (Brunet F, 1997) affirme que le
poids des finances des collectivités locales en Afrique est faible. Elle l’explique par la faiblesse
du rendement de la fiscalité intérieure. D’autres explications sont données comme l’unicité des
caisses entre l’Etat et les collectivités et le fait que certaines taxes allant à celles-ci sont perçues
par voie de rôle par l’Etat. (Crook, 1994) lui, affirme que cela est dû au fait que l’Etat central
ne réussit pas à reverser la totalité de la subvention qu’elle devrait surtout en période de crise
économique. (Brunet F, 1997) propose que les recettes fiscales soient reformées. Cela passe par
une utilisation rationnelle des revenus fiscaux afin que les populations en ressentent les effets.
Celles-ci alors paieront correctement les impôts. Il faudrait aussi fonder la fiscalité des ménages
sur l’habitation. Nous assistons en effet à une mauvaise collecte de l’impôt sur le foncier, qui
s’explique par une absence d’actualisation permanente du cadastre.
1.8 Le contrôle
Il existe différents dispositifs de contrôle sur les collectivités locales. Ce contrôle est fait aussi
bien par la population que par l’administration centrale, en passant par un contrôle interne.
Le contrôle de l’administration centrale, c’est-à-dire de la tutelle est très souvent en Afrique un
contrôle à la fois a priori et a postériori (Brunet, 1997). Le contrôle a priori, est mal vu par les
élus locaux qui y voient une immixtion de l’Etat dans l’exercice de leur compétence.
24
En Côte d’Ivoire, il est exercé par le ministre de l’Intérieur à travers le décret n°82-140 du 27
janvier 1982. Il s’agit d’un contrôle qui s’exerce à la fois sur les organes et sur les actes.
Celui sur les organes, concerne le contrôle sur les membres du conseil. Il peut être individuel,
c’est la démission. Il peut être aussi collectif, c’est la suspension et la dissolution.
Le contrôle sur les actes comporte l’approbation, l’annulation, l’inspection et la substitution.
Ce contrôle d’opportunité ne concerne que les cas formellement prévus par la loi (article 27 de
la charte municipale). Force est de constater que tous ou presque tous les actes des autorités
municipales, sont soumis à approbation préalable. Il faut cependant noter, que l’approbation de
la tutelle doit intervenir 15 jours au plus tard après qu’elle ait reçu les délibérations des conseils
des collectivités. Dans le cas contraire, elles deviennent exécutoires. Ce d’autant plus que
l’approbation, peut être tacite dans le cas où l’administration garde le silence 30 jours après
avoir reçu l’acte délivré.
Il existe néanmoins, en cas de refus d’approbation de la part de l’administration, des voies de
recours que sont le recours administratif préalable et le recours pour excès de pouvoir. Pour
(Brunet, 1997), pour que ce contrôle soit une réussite, il doit être précédé par le conseil aux
collectivités. En Côte d’ivoire, le conseil prend la forme d’une assistance. Il devrait se faire
aussi dans le cadre d’une proximité géographique en vue de réduire les délais d’examen et
favoriser ainsi les concertations préalables. Cela en vue d’éviter, un bon nombre de refus
d’approbations. Les questions importantes comme l’adoption du budget, pourraient requérir
l’approbation ministérielle.
(La table ronde sur la décentralisation, 1997) préconise que l’Etat réduise le contrôle a priori
pour aboutir à un contrôle a posteriori. Cela devrait pouvoir passer par la contractualisation de
l’assistance conseil de l’Etat aux collectivités décentralisées.
25
En Côte d’Ivoire avec la mise en œuvre des PAS, l’Etat va se désengager d’un certain nombre
d’activités dont l’aménagement urbain. Ce sont les bailleurs de fonds qui dorénavant vont
financer le développement urbain sous forme de prêts ou de dons. Les principaux financements
jusqu’en 1997 sont :
- la Banque Mondiale, à travers le Projet d’Appui à la Conduite d’Opérations Municipales
(PACOM).
- l’Union Européenne, à travers le Projet de Développement des Communes Côtières (PDCC).
- la Coopération Allemande - KfW, à travers le projet de Drainage, d’Assainissement des Villes
de l’Intérieur et d’adduction d’eau ;
- le Gouvernement Belge, à travers le Projet de Développement des Communes du Nord
(PDCN).
- la Coopération Française, à travers le Projet d'Appui au Développement Communal des
capitales régionales (excepté Abidjan) ;
- La Caisse Française de Développement, à travers les projets de construction d’équipements
marchands.
Nous avons à partir de 2003 le Programme de Soutien à la Décentralisation et à l’Aménagement
du Territoire (PSDAT) financé par l’Union Européenne.
2 La gouvernance locale
26
La gouvernance locale serait donc l’ensemble des règles et pratiques qui favorisent les relations
entre les acteurs locaux et les institutions en vue de la gestion des affaires locales. Pour (Balme
et Chabanet, 2002) « la gouvernance se distingue du gouvernement en ce sens qu’elle
caractérise les relations entre un ensemble d’institutions et d’acteurs, publics et privés, plus que
l’activité d’un organe centralisant l’autorité exécutive ».
Finalement même si les autorités locales ont été élues par les citoyens, celles-ci ne sont pas
seules à décider pour le développement de la collectivité.
Pour (Joumard R, 2009) « la représentation du peuple est remplacée par un système de
participation des notables (experts, lobbies) ». Cela se justifie selon (Pierre et Peters, 2000) par
le caractère complexe des affaires publiques. Une autre raison c’est que selon (Warren, 2008) :
« la société est fragmentée en une multitude d’intérêts catégoriels défendus par ce qui est
souvent appelé ‘’engagement citoyen’’ au travers de processus consultatifs ou décisionnels très
divers : conférences de consensus, conférences citoyennes, jury citoyens, budgets participatifs,
cercles d’étude, cellules de planifications ».
La représentation traditionnelle ne serait donc plus à même de défendre seule la multitude
d’intérêts divers et spécifiques que renferme la société. Elle est secondée par la société civile
que (Cassen, 2002) définit comme : « l’ensemble des citoyens qui hors de la sphère politique et
étatique et dans la diversité de leurs appartenances professionnelles et sociales constituent la
société et expriment leur volonté de participation. Ils le font à travers des organisations très
diverses ayant des objectifs à caractère économique, social, culturel, éducatif, sportif,
humanitaire, civique ou autre ». Aussi la gouvernance serait selon (Andersen et Burns, 1996)
« un gouvernement des organisations par les organisations et pour les organisations ». Elle tente
selon (Joumard, 2009) de contourner la distanciation du politique et de la société par la mise en
avant de la société civile au travers des groupes les plus nombreux possible sans guère se soucier
de la souveraineté populaire. C’est ainsi que (Gobin, 2002) avance que la gouvernance surtout
dans le cadre de l’Union Européenne est le partage d’une vision de "pluralisme
communautaire". Pluralisme car dans la gouvernance européenne, l’existence du plus grand
nombre possible d’associations déterminerait la qualité de la représentation de la population
(Joumard, 2009). Communautaire car la société est perçue comme une communauté soudée
autour d’un consensus sur des valeurs communes que sont le développement du marché, le
libre-échange, la modernité et la compétitivité (Joumard, 2009).
Finalement, la gouvernance est une forme de démocratie participative.
La gouvernance fait l’objet de critiques en ce sens que les citoyens ne sont pas tous sur le même
pied d’égalité. Aussi (Saurugger, 2003) peut dire que l’absence d’une régulation claire
27
concernant l’accès des groupes aux institutions, leur rôle en tant que fournisseurs d’expertises
ou de positions citoyennes entraine le déséquilibre constaté entre les acteurs possédant des
ressources financières, sociales, culturelles et d’expertises et ceux qui n’en n’ont pas.
3 Le développement
Selon (Rist, 1996) le développement n’est pas autre chose que l’extension planétaire de
l’économie de marché. Le développement doit conduire "toute l’humanité au bonheur
personnel" (Rist, 1996). Pour (Tremblay S, 1999) le développement est un processus de
changement ininterrompu ayant des effets cumulatifs qui sont irréversibles et dirigés vers une
finalité précise.
Le développement est donc la capacité d’un gouvernement de par son adhésion à l’économie
de marché à satisfaire aux besoins personnels des populations par le moyen des effets cumulés
du progrès.
Face à la prise de conscience de ce que le développement n’est pas uniforme dans tous les
territoires (pays du Nord versus pays du Sud) de même qu’à l’intérieur d’un même territoire,
va naitre une approche territoriale du développement, le développement endogène (Tremblay,
1999). Le développement endogène est basé sur les besoins fondamentaux des personnes
(alimentation, éducation, logement, travail) et non sur les besoins de la croissance du marché.
Il est basé sur la valorisation des ressources locales (Tremblay, 1999). Pour (Aydalot, 1985) le
développement endogène est territorial, communautaire et démocratique.
Le développement endogène est donc local. Selon (Vachon B,1993) il s’agit d’une stratégie
qui vise par des mécanismes de partenariat à créer un environnement propice aux initiatives
locales afin d’augmenter la capacité des collectivités en difficultés à s’adapter aux nouvelles
règles du jeu de la croissance macro-économique. Pour (Kouamé Alexandre, 2010) le
développement local est une dynamique locale fondée sur la mobilisation locale des ressources
et du savoir-faire et met l’accent sur le développement des initiatives, le renforcement des
solidarités intercommunautaires, la prise en compte des aspirations et des besoins de la
population dans les domaines économique, social, et culturel.
Le développement local serait donc le développement basé sur les ressources locales et visant
à satisfaire les besoins locaux.
28
Pour (Pecqueur B, 1989) le processus du développement local découle de trois conditions que
sont l’innovation, la capacité à s’adapter et la capacité à réguler. Selon (kouamé A, 2012) le
développement local implique une démarche partenariale associant autour de la collectivité
territoriale, les différents acteurs locaux ainsi qu’un fort développement de la démocratie locale
participative à côté de la démocratie représentative.
Le développement local ne serait donc possible que dans le cadre de la décentralisation qui se
fait à un niveau infranational dont l’un des plus petits échelons est l’espace urbain.
Pour (Zanou B et Dossina Y, 2001) la définition de la ville recoupe celle de l’urbain. Elle fait
appel à des critères qui sont administratifs, économiques et démographiques (Blayo Y, 1993).
Pour (Zanou B, 1983) les définitions des dictionnaires privilégient le critère économique et
s’accordent sur le fait que la plupart des habitants de la ville travaillent à l’intérieur de celle-ci
essentiellement dans des secteurs non agricoles.
En Côte d’Ivoire la définition de la ville partant de l’urbain a beaucoup évolué. En 1975 elle
s’y définissait comme suit : « sont considérées comme agglomérations urbaines les
agglomérations de plus de 10 000 habitants ainsi que celles ayant entre 4000 et 10 000 habitants
mais comprenant plus de 50% de chefs de ménages ayant une activité non agricole » (Zanou B
et Dossina Y, 2001). Au sens du RGPH 1998, la ville a été définie comme une localité d’au
moins 3000 habitants agglomérés, dotée d’une fonction politique et administrative et au sein de
laquelle la population active non agricole est supérieure ou égale à 50% de la population active
totale (Essoh B, 1998).
L’espace urbain pour (Bastié J et Dézert B, 1980) est un espace géométrique. Il se définit par
des dimensions, des superficies et des densités. Il ne s’agit donc pas d’un espace artificiel mais
bien d’un espace naturel qui sert de support à toute l’activité urbaine et la détermine. Ce
déterminisme se ressent sur la structure de la ville (le plan, la trame) qui tient compte de la
présence d’éléments naturels tel un cours d’eau ou un élément du relief. L’espace urbain est
aussi un espace physique caractérisé par un relief, une structure géologique, un réseau
hydrographique, lesquels éléments constituent le site de la ville. Aussi (Zanou B et Dossina Y,
2001) citant le Petit Robert définissent la ville comme étant « un milieu géographique et social
formé par une réunion organique et relativement considérable de constructions (notamment
d'habitations), et dont les habitants travaillent pour la plupart à l'intérieur de l'agglomération,
au commerce, à l'industrie, à l'administration.
29
L’espace urbain en tant qu’œkoumène est façonné par les hommes qui l’habitent et dont le
résultat est le paysage urbain. Dans le paysage urbain ivoirien, on rencontre selon (Atta K,
1975) deux types d’habitats. Un habitat de type rural dit précaire et un autre moderne. Cette
classification de l’habitat si l’on tient compte du type de matériau utilisé peut se décliner en
habitat traditionnel faisant usage de banco qu’on retrouve dans les quartiers spontanés non lotis
et dans les espaces périurbains. Les habitats dit évolutifs dans les quartiers lotis et qui se
différencient du premier type d’habitat par le fait que le mur de banco soit crépi au ciment ; on
rencontre ce type d’habitat dans les quartiers anciens qui généralement étaient les quartiers
africains de l’époque coloniale ou le quartier primitif autour duquel la ville s’est développée.
Les habitats économiques qui utilisent le ciment exclusivement pour la construction du mur.
Nous avons enfin l’habitat de haut standing avec des constructions qui sont des villas qui ont
toutes les commodités et sont séparées de l’extérieur par une enceinte clôturée.
L’espace urbain est aussi un espace économique. En tant qu’un espace économique, (Rémy J,
1971) nous dit qu’il est générateur d’économies, qu’il représente l’accès à des services
matériels, la disposition d’un plus ample marché du travail et le lieu où se crée l’information et
se diffuse l’innovation.
Bastié et Dézert renchérissent pour dire que l’espace urbain attire l’attention en ce sens qu’il
renferme de fortes densités d’investissements et de richesses par unité de surface (sol,
équipements, immeubles et leurs contenus). Il rassemble l’essentiel des capitaux disponibles.
L’espace urbain donc la ville serait un espace avec des habitats continus où la population
supérieure ou égale à 3000 habitants exercerait pour plus de la moitié une activité autre que
celle du secteur primaire et qui abriterait des services administratifs et concentrerait des
richesses.
Cette forte concentration de richesses attire les populations qui elles aussi créent des richesses
supplémentaires. Cela nous amène à parler de croissance urbaine.
La croissance urbaine est le fait de nombreux facteurs qui sont humain, administratif,
économique et politique.
Pour (Pinchemel P, 1971) la dynamique urbaine est due aux apports migratoires dont bénéficie
l’espace urbain. Cet apport de populations nouvelles nécessite la construction de nouveaux
logements, de nouvelles infrastructures, de nouveaux équipements, toutes choses qui vont créer
un besoin d’espaces nouveaux, sources d’extension spatiale pour la ville.
30
La création d’espace urbain se fait par le lotissement. Aussi la croissance urbaine est devenue
un fait administratif plus que tout autre dans la mesure où l’Etat moderne s’est constitué une
législation de l’urbanisme qui a abouti au dirigisme urbain. En Côte d’Ivoire, ce dirigisme se
traduit par le décret n° 67 du 11-01-1967 qui décrit la procédure de lotissement.
L’attraction des populations pour la ville s’explique aussi par la capacité de celle-ci à offrir de
l’emploi à ces populations ou tout au moins des opportunités de création d’emplois. Cela
explique qu’en Côte d’Ivoire, sous l’ère coloniale les villes ont fleuri dans la zone forestière à
cause de l’économie de plantation basée sur les cultures du café, du cacao et sur l’exploitation
forestière. La Côte d’Ivoire postcoloniale va voir se développer la ville d’Abidjan à cause de
l’ouverture du port en 1951 qui va favoriser le développement d’activités commerciales et
d’activités industrielles (près de 80% du potentiel industriel).
Cette situation va induire des disparités régionales entre un sud fortement urbanisé et un nord
qui l’est faiblement. L’Etat pour réduire ces disparités se fait promoteur de ville. Ainsi, l’une
des causes de la croissance urbaine est un facteur politique. L’Etat au moyen de la
déconcentration crée des départements, des sous-préfectures qui constitueront des villes
capitales administratives locales avec pour fonction d’être des pôles de développement locaux.
Dans ces villes les activités modernes prédominantes sont celles du secteur tertiaire
(administrations publiques et privées) auxquelles se greffent les activités du secteur informel
qu’(Oudin X, 1986) qualifie d’"établissements non structurées" qui connaissent une forte
croissance.
Aussi allons-nous nous intéresser aux politiques de développement urbain.
32
5 concerne les villes moyennes qui vont faire l’objet de la présence de grandes infrastructures
il s’agit de Duékoué, Soubré, Guiglo, Danané.
La crise économique des années 1980 oblige l’Etat à abandonner sa politique susmentionnée et
céder le développement des villes aux collectivités locales à travers la décentralisation. Force
est de constater selon (Thuo. A, 2003) que les autorités locales de même que les populations
locales ne disposent pas soit de la formation nécessaire pour mener véritablement la
planification du développement de la collectivité urbaine, soit les compétences disponibles ne
sont pas exploitées. Il y a une faible mobilisation des ressources financières. Cela découle de la
faiblesse de l’activité économique dans les villes, de la crise économique que connait le pays,
de l’absence de structures de financement de crédit. Ce manque de moyens financiers explique
l’insuffisance et la désuétude des infrastructures urbaines. Les dépenses d’infrastructures en
effet varient en fonction de nombreux facteurs qui sont entre autres la taille de l’agglomération
qui est mesurée par le chiffre de la population. Ces dépenses sont aussi fonction du revenu des
ménages vivants dans l’agglomération. Plus les ménages ont des moyens plus les dépenses
d’infrastructures ont tendance à augmenter. Un autre facteur pouvant expliquer le coût des
dépenses d’infrastructures est la capacité contributive des redevables. Ainsi plus les taxes
communales sont perçues plus les dépenses d’infrastructures augmentent.
La région de l’Agneby-Tiassa est née du découpage administratif de 2001. Il s’agit d’une entité
administrative qui se compose de quatre départements que sont Agboville, Sikensi, Taabo et
Tiassalé, de 19 sous- préfectures et de 6 communes dont les chefs-lieux constituent chacune des
villes de la région ayant comme mode de gestion la décentralisation. Il s’agit des villes
d’Agboville, d’Azaguié, de Rubino, de Tiassalé, de N’douci, de Sikensi, et de Taabo. La ville
d’Agboville fait partie des villes qu’on a appelé « villes du rail ». Elles sont nées de la mise en
place de la voie ferré sous l’ère coloniale. Il s’agit d’une ville qui selon (Cotten A. M, 1970) a
perdu de son attractivité à partir de 1955 avec l’ouverture de voies terrestres bitumées reliant
son arrière-pays directement à la capitale. Pour (Le Strat J, 1974) ce qui faisait l’attractivité de
la ville à savoir son passé de ville zone de rupture de charge, de port sec et centre de
rayonnement du trafic du cola, vont faire d’Agboville, une ville cosmopolite et déterminer son
paysage qu’on pourrait assimiler à une ville Soudanaise. (Dubresson A, 1981) nous dit que les
efforts faits pour relancer les activités économiques de la ville à travers la localisation dans
celle-ci d’une usine textile, n’a pas atteint tous les effets escomptés. Ce sont surtout les activités
du secteur informel qui se sont développées au contraire des activités induites dans le secteur
33
tertiaire qui étaient attendues. Aussi la ville au lieu de retenir les populations de son espace, a
plutôt attiré à elle des citadins qualifiés. Parlant de Tiassalé, (Bechi.G.F, 2013) dit que la ville
connait un déficit et un disfonctionnement des systèmes d’assainissement. Cela occasionne des
conditions hygiéniques médiocres pour la population.
A la suite de nos lectures, nous pouvons retenir que pour les tenants du néolibéralisme, la
décentralisation est propice au développement urbain à condition que la participation de la
population à la gouvernance soit effective. Pour les défenseurs de la théorie analytique la
décentralisation ne conduit pas forcément au développement urbain ; il s’agit plutôt d’une
manière d’aliéner les pays en développement qui ont des villes aux infrastructures désuètes et
qui proposent comme emplois principalement ceux du secteur dit informel.
Les études concernant les villes de la région de l’Agneby-Tiassa particulièrement, portent sur
le flux et le reflux de l’activité économique à Agboville avant la décentralisation. A Tiassalé
elle porte sur les problèmes d’assainissement.
Aucune étude concernant l’apport de la décentralisation au développement de ces villes n’a été
menée, ce qui explique le choix de notre sujet : « Décentralisation et développement des
centres urbains de la région de l’Agneby-Tiassa ».
34
Problématique
C’est dans un contexte de crise urbaine caractérisée par des problèmes d’emplois,
d’assainissement, d’approvisionnement en eau potable et en électricité, des besoins en logement
et des difficultés à offrir des infrastructures et des équipements scolaires, sanitaires et
socioéconomiques proportionnelles aux besoins des populations que l’Etat a initié au début des
années 1980 une approche participative de la gestion des centres urbains à travers la
décentralisation (MEMPD, 2006). Dès lors, les investissements y ont coûté en moyenne 50
milliards par an selon Mambo A et Guery M, (2000). Ils ont concerné les infrastructures
routières et de transport pour 40%, l’eau et l’environnement pour 15%, l’énergie et les télécom
pour 15%, la santé pour 10%, l’éducation pour 15%. Cela s’est traduit pour les villes
secondaires dont font parties les villes de la région de l’Agneby-Tiassa par un investissement
de 40% du total de tous les investissements précités.
Quarante ans après la mise en œuvre de la décentralisation, et malgré les investissements
réalisés, la crise urbaine persiste. Cela est aussi vrai pour les villes de la région de l’Agneby-
Tiassa. Nous y avons seulement le tiers de la population qui exerce une activité économique
avec 70% de ces personnes en activité qui travaillent dans le secteur dit informel (INS 2014).
L’offre d’eau courante ne réussit pas à satisfaire les besoins des populations. La gestion des
ordures ménagères est partout chaotique. Les infrastructures scolaires au secondaire sont en
nombre insuffisant. Aussi se pose le problème de l’apport réel de la décentralisation dans le
développement urbain de la région de l’Agneby-Tiassa.
Quel est l’apport de la décentralisation dans le développement des centres urbains de la région ?
C’est de cette question majeure que découlent toutes les autres. Comment ont évolué les
marqueurs territoriaux de ces centres urbains ? Quelles sont les capacités économiques de ces
centres urbains ? Quelles sont les attentes des populations ?
Objectifs
Objectif général
Objectifs spécifiques
35
2 Relevez les capacités économiques de ces centres urbains
Méthodologie
1 Les hypothèses
Hypothèse générale
Hypothèse 1
Les localités de la région présentent des caractères propres aux centres urbains mais la
participation des populations à la gouvernance de ces espaces est quasi-inexistante
Hypothèse 2
Les capacités financières ainsi que les offres d’activités des centres urbains de la région sont
faibles
Hypothèse 3
L’offre infrastructurelle des centres urbains de la région est en deçà des besoins de la population
Les unités d’observation que nous avons retenues sont le quartier, la ville et la commune.
2.1 Le quartier
C’est une subdivision de la ville, il nous a permis d’apprécier l’état des voies secondaires de
desserte, la présence ou non de canalisation pour l’évacuation des eaux de ruissellement, la
présence ou non de réseaux d’adduction d’eau ou d’électricité, le niveau de salubrité et la
gestion primaire des ordures ménagères. Il nous a aussi permis d’apprécier les attentes des
populations.
2.2 La ville
36
Elle nous a permis d’apprécier les services qu’elle offre aux populations, le niveau des activités
économiques, les infrastructures présentes et leur état.
2.3 La commune
Elle nous a permis d’apprécier la politique de développement, le niveau et les méthodes de
collecte des ressources, la mise en œuvre des dépenses de fonctionnement ainsi que les
investissements.
En vue de vérifier nos hypothèses, nous nous sommes servis d’indicateurs quantitatifs et
qualitatifs. Ceux-ci ont été classés en différentes catégories
Elles indiquent le niveau de développement. Il s’agit de variables qui nous ont permis
d’apprécier la dynamique spatiale, les capacités d’aménagement de l’espace par les autorités
locales ainsi que de son caractère urbain ou pas.
37
Les variables liées à la population nous ont donné de vérifier le type d’espace auquel on a affaire
ainsi que son dynamisme, et son caractère cosmopolite ou pas..
- Effectif des acteurs dans les différents - Les différents groupes socio-
secteurs d’activités professionnels
- Le taux net des activités économiques - Les différents types d’activités
- La répartition de la population par socioéconomiques
groupes socio-professionnels - La mobilisation de l’épargne locale
- La répartition de la population par
secteurs d’activités économiques
Elles nous ont permis de mesurer la capacité de mobilisation des ressources financières locales.
Elles nous ont permis d’apprécier les types d’activités pratiquées au plan locale.
38
Elles nous ont indiquées les capacités d’action des collectivités décentralisées. Elles nous ont
permis d’apprécier les ressources et l’action municipales.
39
Tableau 7 : Les variables liées à l’attraction de l’espace
Variables quantitatives Variables qualitatives
- la composition de la population
- évolution du taux d’urbanisation
- la répartition de la population par tranche
d’âge
- le niveau d’instruction de la population
Elles nous ont permis de mesurer le niveau de satisfaction des populations. Elles ont aussi
permis de déterminer si les infrastructures offertes suffisent aux besoins des populations et de
savoir leurs besoins non satisfaits.
Nous avons utilisé comme techniques de collecte des données, la recherche documentaire,
l’observation directe sur le terrain, l’interview, et l’enquête par questionnaire.
40
Développement (IRD), dans les administrations susceptibles de fournir des informations sur le
sujet aussi bien à Abidjan qu’à Agboville, Tiassalé, Sikensi. Il s’agit de la CIE, la SODECI,
l’ANADER, l’INS, la CNPS, les services déconcentrés et décentralisés.
Il s’agit de publications universitaires et de travaux de recherches. Ils nous ont permis d’avoir
des informations sur les différentes théories de la décentralisation, les avantages et limites de
cette politique. Ils nous ont donné aussi d’appréhender l’évolution du concept de
développement et de rechercher le lien entre décentralisation et développement local étant
entendu que l’espace urbain est aussi un espace infranational. Cela a été aussi utile pour cerner
le concept de gouvernance.
Ce sont des documents faisant suite aux rencontres d’experts, aux séminaires, conférences,
colloques. Il s’agit aussi de documents administratifs, comptables, de textes législatifs et
réglementaires, de schémas directeurs d’urbanisme, de plans d’urbanisme directeurs. Ils nous
ont renseigné sur l’évolution de la décentralisation au plan normatif en Côte d’Ivoire, sur la
gestion des collectivités décentralisées.
Ce sont principalement, des résultats des différents recensements organisés en Côte d’Ivoire
par l’INS. Ce sont le RGPH 1975, 1988, 1998, 2014. Ils nous ont renseignés sur la population
urbaine ainsi que sur l’habitat urbain.
Il s’agit d’une carte de la région à l’échelle 1/29000 réalisé par le CNTIG qui nous a servi de
fond de carte, des cartes des différentes villes de notre espace d’étude à l’échelle 1/29.000
réalisées par le CNTIG, l’INS, la direction régionale du cadastre à Agboville. Des cartes de
lotissement à l’échelle 1/5.000 confectionnées par les services du cadastre.
Elles nous ont renseigné sur l’évolution spatiale de ces espaces, sur les infrastructures et
équipements qu’on y rencontre, sur la trame du lotissement, elles nous aussi ont servis de fond
de carte.
41
4.2 L’observation directe
Cette observation sur le terrain nous a donné d’apprécier l’état des équipements socio-collectifs,
le niveau d’équipement de la ville, l’état de la voirie, du réseau de drainage, les types d’habitats
et l’état de l’environnement urbain.
- Les équipements socio-collectifs : L’observation nous a permis de connaitre de leur état et
leur nombre (écoles préscolaires, centres de santé, terrains de sport, etc.)
- L’état de la voirie : Nous avons observé les types de revêtement (voies bitumées, voies non
bitumées), et la qualité du revêtement (voies ouvertes, dégradées, fermées, obstruées, etc.).
- Le réseau de drainage : Nous avons observé la fonctionnalité des caniveaux, des canaux
d’évacuation des eaux de pluie.
- les types d’habitats : cela nous a permis de relever les différents types d’habitats (précaire,
moderne, résidentiel, habitat de cour, traditionnel rural), la qualité des matériaux utilisés (banco,
ciment, tôle, bois, etc.).
- L’environnement : Il s’est agi d’observer la gestion des ordures ménagères, celle des eaux
usées, la situation des dépôts d’ordures, la divagation des animaux domestiques.
4.3 L’interview
Les entretiens se sont faits à l’aide de questionnaires structurés semi-directifs. Ceux-ci ont été
adressé aux autorités municipales, aux secrétaires généraux de mairies, aux chefs des différents
services de l’administration municipale (technique, financier, socio-culturel et administratif). Il
s’agissait de comprendre le fonctionnement municipal, la manière dont est opéré le choix des
projets à effectuer, la collecte des ressources financières, la qualité du personnel, le matériel
roulant, la gestion des ordures ménagères, les relations avec la tutelle, les rapports avec la
population. A Agboville, Tiassalé et Sikensi nous avons rencontré le secrétaire général et les
différents chefs de service. A Sikensi nous avons pu aussi rencontrer le 5ieme adjoint au maire
Mr Bosson.
Nous nous sommes aussi entretenus avec les responsables des administrations publiques
déconcentrées présents dans notre zone d’étude ainsi que ceux des administrations et services
privées. Cela nous a permis de recueillir des informations concernant le niveau d’équipements,
d’infrastructures, des activités économiques, la gestion de la tutelle, les relations avec les élus
locaux, la participation des populations aux prises de décisions. Nous avons pu aussi connaitre
les quartiers connectés et non connectés aux VRD, le nombre d’abonnés à ces réseaux, la qualité
de la fourniture des services d’eau courante et d’électricité. Les administrations et services
42
visitées sont les préfectures d’Agboville, Tiassalé et Sikensi ; la direction régionale et les
directions départementales du Ministère de la Construction et de l’Urbanisme des villes
suscitées.
Une enquête par sondage auprès des ménages nous a donné de connaitre leur opinion sur le
cadre et la qualité de vie en vue d’appréhender leurs besoins et leurs aspirations. Elle nous a
permis aussi de mesurer leur perception de la décentralisation ainsi que leur niveau de
participation au développement local. Cela s’est fait à l’aide d’un questionnaire directif
(Annexe 1).
Nous avons choisi d’enquêter un centre urbain par département que comporte la région de
l’Agneby-Tiassa, soit le centre urbain chef-lieu de département et de commune. Nous n’avons
cependant pas étudié la ville de Taabo car son érection en chef-lieu de commune date seulement
de 1995. Aussi avons-nous pensé qu’une étude de l’action municipale sur l’espace n’y serait
pas pertinente. Nous avons par contre étudié la ville de N’douci qui est le second pôle urbain
de la commune de Tiassalé (durant la période de notre enquête).
Nous avons ensuite appliqué un sondage par grappes stratifiées à deux degrés avec probabilité
proportionnelle à la taille.
Le tirage au premier degré à concerner celui des Zones de Dénombrement (ZD). Nous avons
utilisé celles qui ont servi au RGPH 2014. Pour tirer le nombre de ZD par ville, nous avons tenu
compte du poids démographique de chaque centre urbain. La population mère de notre zone
d’étude étant la population des zones urbaines d’Agboville, de Sikensi de Tiassalé et de
N’douci, soit P = 122190 habitants selon l’INS en 2014. Le nombre total de Zones de
dénombrement ou ZD à enquêter est selon la loi statistique de : Nombre de ZD = Taille de
l’échantillon / Nombre de ménage à enquêter par ZD. Nous avons choisi d’enquêter quinze
(15) ménages par ZD. La taille de l’échantillon requis s’est calculée à partir de la formule
statistique suivante : n = [t²p(1-p) /e²] k
Où : n : la taille de l’échantillon, e : le degré de précision, t : le coefficient déduit de l’intervalle
de confiance, p : la proportion des éléments de la population-mère qui présentent une propriété
donnée et k est l’effet de grappe. En se donnant une marge d’erreur de 5 %, cela correspond à
un intervalle de confiance de 95 %, selon la loi normale, un intervalle de confiance de 95 %
prend la valeur t = 1,96 ou 2. P correspond ici à la proportion des personnes de 18 ans et plus à
43
enquêter dans les ménages. Celles-ci représentent 40 % de la population urbaine totale selon le
RGPH 2014.
n = (2) ² x 0.4 x (1-0.4) x 2/0.05² = 768. La taille de notre échantillon a donc été de 768
personnes.
Nous avons ensuite calculé le nombre total de ZD où l’enquête devait se dérouler soit selon la
formule précédemment annoncée Nombre total de ZD est de 768/15 = 52 ZD. Nous avons
ensuite répartie les ZD par ville proportionnellement au nombre d’habitants que chacune d’elle
compte par rapport à la population mère de notre zone d’étude. Cela correspond respectivement
à 41,63% de ZD pour Agboville, 19,76% pour Sikensi, 16,42% pour Tiassalé et 22,19% pour
N’douci. Cela nous donne pour Sikensi 51× 19,76/100 = 10 ZD avec 150 personnes interrogées
(Cf. Tableau 9). Pour Agboville 51× 41,63/100 = 22 ZD avec 322 personnes interrogées (Cf.
Tableau 10). Pour Tiassalé 51×16,42/100 = 9 ZD avec 131 personnes interrogées (Cf. Tableau
11). Pour N’douci 51×22,19/100 = 11 ZD avec 165 personnes interrogées (Cf. Tableau 12).
Nous avons tiré au sort les différentes ZD à enquêter par villes que nous avons consignées dans
les tableaux précédemment cités.
44
Tableau 10: Nombre de ménages à enquêter par Zone de Dénombrement à Agboville
N° de Zone de Quartier correspondant à la Nombre de ménages
Dénombrement Zone de Dénombrement interrogés par ZD
ZD1 Obodjikro 15
ZD2 Château 15
ZD3 Adahou Maquis bleu 15
ZD4 Adahou nouveau goudron 15
ZD5 Dioulakro 15
ZD6 Commerce 15
ZD7 Gantois 15
ZD8 Résidentiel Nouveau 15
ZD9 Résidentiel Ancien 15
ZD10 Lycée 15
ZD11 Carron 15
ZD12 Amakebou 15
ZD13 Arrikoville 15
ZD14 Mont Blanc 15
ZD15 Directeur EECI 15
ZD16 Quartier Cotivo 15
ZD17 Moutcho Résidentiel 15
ZD18 Arrikoville extension 15
ZD19 Gendarmerie 15
ZD20 Sambregnan 15
ZD21 Quartier Ran 15
ZD22 Quartier Ecole TP 7
Total 322
Source : Nos enquêtes de terrain par Niamké, Août 2017
45
Tableau 12 : Nombre de ménages à enquêter par zones de dénombrement à N’douci
Le tirage au second degré a consisté au choix des individus à interroger à l’intérieur de chaque
ZD. Il s’est agi d’un tirage au hasard en tenant compte des critères suivants. Une personne à
interroger par ménage qui n’est pas un employé de maison, qui réside dans la ville depuis plus
d’un an et qui est âgée d’au moins 18 ans.
Nous avons cherché des personnes ressources dans chacune des villes qui ont fait l’objet de
notre étude. Celles-ci nous ont permis de présélectionner des étudiants et des personnes qui ont
fini leurs études supérieures généralement des détenteurs du BTS. Nous leur avons fait subir
une formation d’une journée sur le contenu du questionnaire et le mode d’administration. A la
fin de la formation, il y a eu la phase pilote de l’enquête ou pré-enquête qui nous a permis de
choisir les enquêteurs retenus mais aussi de faire des ajustements au niveau des questions ainsi
que du moment où l’on peut trouver les membres des ménages chez eux. A Agboville nous
avons retenus 10 enquêteurs et 2 superviseurs pour quatre jours d’enquête. A Sikensi nous
avons retenus 10 enquêteurs pour 2 jours de travail ainsi que 2 superviseurs. A Sikensi, la
46
municipalité a mis gracieusement à notre disposition le centre polyvalent pour la formation des
enquêteurs. Le président de la jeunesse communale de ladite ville nous a aussi servi de guide
pendant nos visites de terrain et cela sur instruction du 5ieme adjoint au Maire Mr Bosson. Nous
avons déplacé nos enquêteurs d’Agboville à Tiassalé et N’douci pour y mener l’enquête par
questionnaire.
Les données provenant des entretiens individuels et de l’administration des questionnaires ont
été traitées manuellement en dépouillant les questionnaires, en codifiant les réponses en vue de
faire ressortir les centres d’intérêts.
Il s’est fait à partir du logiciel epi info/data qui nous a permis de saisir les données issues de la
codification. Les résultats nous ont donné d’élaborer des tableaux et des graphiques que nous
avons commentés.
L’élaboration des graphiques s’est faite à partir des logiciels Word et Excel. Les cartes ont été
réalisées à partir des logiciels Adobe Illustrator et Arc Gis.
Les difficultés dans la recherche d’informations ont été nombreuses. Les administrations ont
quelques lacunes dans la gestion de leurs archives qui sont soit insuffisantes soit inexistantes.
Lorsque ces données existent nous remarquons une certaine réticence de nos interlocuteurs à
nous les communiquer surtout pour ce qui concerne l’administration décentralisée cela malgré
les autorisations que nous avons pu avoir de la part des autorités préfectorales. Au niveau des
administrations déconcentrées, nos interlocuteurs nous demandent une multitudes
d’autorisations qu’il faut acquérir parfois auprès de personnes qui sont loin de nos zones
d’étude. Au niveau des ménages, certaines personnes enquêtées ont assimilé nos questions à
des activités politiques et ont refusé d’y répondre. Il a fallu que nous leur donnions des garanties
quant au caractère purement scientifique et académique de notre travail.
47
Tableau 13 : Récapitulatif de la méthodologie
48
PARTIE I :
LE CARACTERE URBAIN ET LA GOUVERNANCE DES VILLES DE LA
REGION DE L’AGNEBY-TIASA : AGBOVILLE, TIASSALE, N’DOUCI ET
SIKENSI
49
Introduction
50
CHAPITRE I : L’EVOLUTION SPATIALE DES VILLES DE L’AGNEBY-TIASSA
Les villes de notre zone d’étude ont toutes été gérées selon le mode de la déconcentration avant
de l’être selon celui de la décentralisation. Comment ont-elles évolué au plan spatial ? A quel
rythme s’est fait cette évolution avant et après la mise en œuvre de la décentralisation ? Notre
analyse s’est appuyée sur les différents plans d’urbanisme et les cartes du cadastre à ces
différentes dates.
L’étude de l’évolution des villes de notre espace d’étude va se faire en deux temps que sont la
période avant leur érection en collectivité locale et la période après.
51
Figure 2: Agboville en 1980
52
- De la communalisation des années 1980 à nos jours.
De 1980 à 1990 la forte dynamique spatiale amorcée à partir de 1970 ne faiblit pas. On
assiste à la création de nouveaux quartiers que sont le quartier aviation actuellement appelé
résidentiel nouveau, les quartiers Adahou extension et Sokoura extension. Il y a aussi la création
de quartiers spontanés que sont, Amakebou et Baygon. La superficie de la ville durant cette
décennie passe de 600 ha à 800 ha (Cf. Graphique 1)
De 1990 à 1998, la ville s’est encore étendue avec la création de nouveaux quartiers que sont
COTIVO résidentiel, Arrikoville, Amakebou extension, Moutcho résidentiel. On assiste aussi
au lotissement d’Amakebou et de Baygon qui devient un prolongement du quartier Amakebou.
La superficie de la ville passe de 800 ha à 1100 ha
De 1998 à 2015, la ville continue de s’étendre avec l’extension des quartiers existants. C’est
ainsi que vont naitre les quartiers Adahou extension 2&3, Adahou résidentiel, Arrikoville
extension 2 et 3, Moutcho résidentiel extension et Gantois extension (Cf. Figure 3). La
superficie de la ville passe de 1100 ha à 1637 ha (Cf. Graphique 1)
De l’érection de la ville en commune de plein exercice en 1980 à 2015, la ville a connu une
extension de 1037 ha soit une extension décennale moyenne de 296,28 ha alors que pendant la
période qui a précédé la décentralisation elle connaissait une extension spatiale décennale de
200 ha (Cf. Graphique 1).
1800
1600
1400
1200
1000
800
600
400
200
0
1970 1980 1990 1998 2015
53
Figure 3: Agboville en 2015
54
- De la création de Tiassalé à son érection en commune en 1985
A son érection en subdivision administrative en 1895, Tiassalé se résume en un poste
administratif auquel est rattaché le village noyau de Tiassalékro. La ville de Tiassalé va
s’étendre par la suite avec la naissance de nouveaux quartiers qui jusqu’en 1975 sont Belle-
ville, Cocody centre, Ancien quartier, et PTT. Sa superficie est de 164 ha en 1975. De 1975 à
1985, la ville connait de nouvelles extensions spatiales avec la création de nouveaux quartiers
que sont Cocody 1ère extension, le quartier des professeurs, Dafindougou, François-Kadio,
Résidentiel et Arouna (Cf. Figure 4). En 1985, la superficie de la ville est de 280 ha. La
croissance spatiale durant la décennie 1975/1985 est de 176 ha (Graphique 2).
600
500
400
300
200
100
0
1975 1985 1998
55
Figure 4: Tiassalé en 1985
Tiassalé continue de s’étendre avec la naissance de nouveaux quartiers que sont Cocody 3ième
et 4ième extension, Haoussa-bougou, Symbiose, Tchamchaka, et Wendjé-Assa (Cf. Figure 5).
C’est ainsi qu’en 1998, elle atteint une superficie de 503 ha (Cf. Graphique 2). Après 1998, la
ville ne connait pas de nouveaux lotissements. L’évolution spatiale de la ville durant la période
1985/2015 est de 223 ha, ce qui correspond à une croissance de 74,3 ha chaque 10 ans.
56
La communalisation ne réussit pas à favoriser une croissance spatiale équivalente à celle que
connaissait la ville avant la mise en œuvre de cette politique.
57
Figure 6 : N’douci en 1978
58
Graphique 3 : Evolution spatiale de N’douci de 1975 à 2015 (en Ha)
400
350
300
250
200
150
100
50
0
1975 1985 1998 2015
Source : Notre enquête 2017
- De 1985 à 2015
De 1985 à 1998, la ville va continuer de s’étendre avec la naissance de nouveaux quartiers en
direction de Tiassalé. Il s’agit de Franceville et de N’douci extension2. La ville a alors une
superficie de 330 ha.
De 1998 à 2015, de nouveaux lotissements sont effectués, nous avons la naissance de nouveaux
quartiers que sont Akoudié Cité de rêve et la cité des cadres (Cf. Figure 7). La superficie de la
ville passe alors de 330 à 360 ha (Cf. graphique 3).
En tout, la ville de 1985 à 2015 a connu une extension spatiale de 90 ha ce qui correspond à
une croissance de 30 ha chaque 10 ans. L’extension spatiale durant la période avant la
décentralisation est plus importante que celle qui prévaut au lendemain de la décentralisation.
59
Figure 7: N’douci en 2015
60
Figure 8: Sikensi en 1985
61
De 1985 à 2015, Sikensi s’est étendue de 677 ha, ce qui équivaut à une croissance moyenne de
225,6 ha chaque 10 ans. Comparativement à ce qui prévalait avant la communalisation,
l’extension est de 12,5 fois plus chaque décennie que celle qui prévalait avant la mise en œuvre
de la communalisation.
900
800
700
600
500
400
300
200
100
0
1963 1985 1988 1998 2015
62
Figure 9 : Sikensi en 2012
63
Si les villes de l’Agneby-Tiassa ont continué de croitre suite à la mise en œuvre de la
décentralisation, le rythme de cette croissance est très variable. Alors que des villes comme
Agboville et Sikensi connaissent un niveau d’extension spatial supérieur à ce qui prévalait avant
la mise en œuvre de cette politique ; à Tiassalé et N’douci c’est le contraire le niveau
d’extension est en baisse par rapport à ce qui existait auparavant. Agboville est celle qui a le
niveau de croissance le plus important et N’douci le plus faible niveau.
Plusieurs facteurs sont à l’origine de la dynamique spatiale des villes de la région. Il s’agit de
l’impact de l’aménagement du territoire et du besoin d’espace de la population.
La ville d’Agboville est une ville créée de toutes pièces. La gare faisant office de pôle
d’attraction économique, les populations de tout l’arrière-pays de cette gare migrent vers elle.
A partir de 1953, l’ouverture des voies terrestres reliant le port d’Abidjan nouvellement crée à
son arrière-pays met fin à l’attraction que constituent Agboville et sa gare. Cependant, la ville
continue même si c’est dans des proportions, moindre d’attirer les populations par ses nouvelles
attractions. Il s’agit de sa confirmation en centre administratif important. La ville est en effet
érigée en chef-lieu de Sous-préfecture en 1961, en chef-lieu de département en 1969, de
commune et de région en 1980 qui favorisent la mise en place d’infrastructures socio-
économiques (hôpital, école, banque, usine, administration…) qui attirent fortement les
populations vers elle.
La ville de Tiassalé avec son érection en subdivision administrative sous la colonisation va
attirer vers elle les populations environnantes, avec la création d’emplois nouveaux. La ville
devient aussi un pôle d’attraction économique avec le développement d’une économie de
plantation. A l’indépendance, Tiassalé devient une Sous-préfecture précisément en 1962 cela a
pour conséquence d’attirer davantage les populations vers elle avec la mise en place
d’infrastructures économiques. En 1985, la ville est successivement érigée en chef-lieu de
département et de commune ce qui lui donne de profiter de nouvelles infrastructures
économiques qui une fois encore attirent les populations vers elle dans son rôle de capitale
administrative.
Contrairement à Tiassalé et Agboville, la ville de N’douci qui n’était auparavant qu’un village
Abbey, Abbey-kro est devenue une ville carrefour née de l’effet conjugué de plusieurs facteurs
64
dont la migration, le trafic routier et la réalisation de certains travaux d’intérêt public
notamment les routes. Ce village est devenu le carrefour duquel partaient les voies joignant le
Centre-Ouest, le Sud-Ouest et l’Ouest de la Côte d’Ivoire, ainsi que les voies joignant le Centre
et le Nord de la Côte d’Ivoire. Aussi la ville devient-elle une ville d’étape qui va attirer vers
elle les populations du fait des activités qu’elle génère. Il s’agit des activités de transport, de
commerce, de restauration auxquelles vont se greffer de multiples autres activités liées au
secteur du transport et du commerce. C’est ainsi que durant la décennie 1965/1975, la ville
connait un taux de croissance de population de 10,1%. La construction de l’autoroute du Nord
qui démarre le 1er Décembre 1975, ne passe pas par la ville, aussi à partir de Décembre 1981,
l’autoroute atteint Singrobo au bord du N’zi, déviant N’douci. La ville perd la plus grande partie
de son trafic routier, celle en direction du Centre et du Nord et avec une bonne partie de son
activité économique et de son attraction. Le caractère polarisant de la ville bien qu’il ait pris un
coup ne s’est pas totalement estompé. Elle continue d’abriter la voie reliant le Centre-Ouest. La
ville est érigée en chef-lieu de Sous-préfecture en 2007, ce qui va lui valoir l’installation de
services administratifs qui vont capter les populations.
La ville de Sikensi de par son érection en Sous-préfecture en 1961, va attirer les populations
vers elle en ce sens qu’elle devient capitale administrative et bénéficie de la mise en place
d’infrastructures socio-économiques. Avec son érection en commune à partir de 1985, la ville
va davantage attirer les populations avec les nouveaux services qu’elle offre.
L’extension spatiale de la ville s’explique aussi par les besoins d’espace des populations pour
des activités économiques et la construction de logements cela concerne aussi bien les
populations résidentes que celles qui n’y résident pas forcément. En Côte d’Ivoire, le besoin
moyen d’espace par habitant est de 150 m2 pour les villes secondaires (Ministère de la
Construction et de l’Urbanisme, 1994).
A Agboville ce besoin était de 183,8 m2/hbts en 1975, de 172,56 m2/ hbts en 1988, de 204 m2/
hbts en 1998 et de 321,78 m2 /hbts en 2014 (Cf. Tableau 14). Cela montre que le besoin d’espace
à Agboville est important et a toujours été au-dessus de la moyenne nationale pour ce qui est
des villes secondaires. C’est un besoin qui est en continuelle hausse après une légère inflexion
en 1988.
65
Tableau 14 : Evolution du besoin d’espace à Agboville
A Tiassalé le besoin d’espace en 1975 était de 122m²/hbts, en 1988 il est passé à 144m²/hbts.
En 1998 ce besoin était de 271m²/hbts, et en 2014, il est de 250m²/hbts (Cf. Tableau 15). C’est
un besoin qui a évolué dans le temps. Jusqu’en 1988, il était en deçà du besoin national qui est
de 150m²/hbts. A partir de 1998, ce besoin est au-dessus de la moyenne nationale mais il va
s’infléchir en 2014.
A N’douci le besoin d’espace par les populations en 1975 était de 255m²/hbts, un besoin
largement au-dessus de la moyenne nationale. Un besoin qui caractérisait bien le dynamisme
de la ville champignon qu’était N’douci. En 1988, ce besoin était de 190m²/hbts, un chiffre en
nette régression mais toujours au-dessus de la moyenne nationale. En 1998, ce besoin d’espace
continue de régresser pour atteindre 167m²/hbts. En 2014 ce besoin est de 132m²/hbts (Cf.
Tableau 16), il est passé en deçà de la moyenne nationale.
66
Tableau 16: Evolution du besoin d’espace par la population à N’douci
A Sikensi en 1975 ce besoin d’espace était de 270 m²/hbts et au-dessus du besoin national au
niveau des villes secondaires. En 1988, ce besoin est de 263 m²/hbts il est en baisse mais est
toujours supérieur à la moyenne nationale. En 1998, le besoin d’espace est de 378 m²/hbts soit
plus de deux fois la moyenne nationale. En 2014 le besoin d’espace est de 317 m²/hbts (Cf.
Tableau 17). Sikensi est donc une ville où le besoin d’espace par les populations est très
important, et bien qu’il ait eu à se rétracter, il est reparti à la hausse et a toujours été au-dessus
de la moyenne nationale.
Toutes les villes de la région en dehors de N’douci connaissent un besoin d’espace qui est
supérieure à la moyenne nationale et à ce qui prévalait avant la mise en œuvre de la politique
de décentralisation. Agboville connait le besoin le plus important suivi de Sikensi, Tiassalé et
de N’douci.
67
enceinte clôturée. On rencontre aussi à Agboville un habitat économique avec prédominance
de la maison simple et ou de la maison en bande, il s’agit de maisons qui sont mitoyennes de
par tout ou partie de leur pignon. Il y existe aussi un habitat évolutif avec prédominance des
maisons de type concession aussi appelé ‘cour commune’, c’est un ensemble de maisons dont
les portes débouchent sur une même cour. Il y a enfin l’habitat traditionnel, où domine les cases
traditionnelles qui sont faites avec des matériaux traditionnels comme l’argile. L’habitat de haut
et moyen standing se rencontre dans les quartiers Caron, Résidentiel ancien et nouveau,
Moutcho résidentiel, et Sogefiha où la villa moderne représente respectivement 54,87% ;
61,47% ; 57% ; 53% ; 71,11% du total des habitations de ces quartiers. L’habitat économique,
se rencontre dans tous les autres quartiers de la ville (RGPH, 2014). C’est l’habitat prédominant,
cela s’illustre bien par le fait que les maisons simples et les logements en bande, représentent
respectivement 43,45% et 19,75% du total des habitations de la ville et le premier et le second
type d’habitation que l’on rencontre dans la ville. Les maisons de type concession, représentent
3,2% de l’ensemble des habitations de la ville. Bien que ce type d’habitation n’est pas
caractéristique d’un quartier particulièrement, elles sont surtout représentées au quartier
Dioulakro qui regroupe à lui seul, 42% de ce type d’habitation. C’est l’un des premiers quartiers
de la ville et le premier quartier africain durant l’ère coloniale. Ce type d’habitation ne
représente que 24,89% des différents habitats qu’on rencontre à Dioulakro. Le paysage urbain
comporte aussi des baraques faisant office d’habitat cela dans une infime proportion soit 0,67%
des habitations. Cela laisse clairement transparaitre que l’habitat précaire dit ‘‘bidonville’’ est
quasi absent de la ville. Il se rencontre principalement au quartier Adahou qui regroupe 33% de
ce type d’habitat. Il s’agit d’un quartier en pleine expansion et ces baraques constituent des
habitats transitoires.
Les lots bâtis ne représentent que 43,5% des lots disponibles de la ville. Cela donne une
impression de rupture dans l’occupation de l’espace à l’intérieur des quartiers (Cf. Photo1). Les
quartiers sont cependant agglomérés les uns aux autres.
68
Photo 1: Impression de rupture dans l’occupation de l’espace urbain
Crédit photo : Niamké Joël, 2017
Cela est particulièrement vrai dans les quartiers de lotissement récent où de nombreux lots ne
sont pas mis en valeur et sur lesquels nous voyons apparaitre des cultures vivrières.
En 1993, les lots bâtis représentaient 56,96% du total des lots, en 2010, ils représentaient
47,54% du total. Cela se comprend par les nombreux lotissements dus à la forte demande de
lots alors que la mise en valeur ne suit pas forcément. La possibilité d’acquérir un titre foncier
sur un terrain sans l’avoir mis en valeur, attire les populations qui voient dans les biens
immobiliers une valeur refuge en temps de crise économique. La ville présente de façon
générale un plan orthogonal avec une trame en damier caractéristique, des villes créées de toutes
pièces, les villes coloniales. Ce plan offre un lotissement en quadrillage facile à exécuter (cf.
Figure 2).
Plusieurs types d’habitats constituent le paysage urbain de Tiassalé. Il s’agit d’un habitat de
haut et moyen standing, d’un habitat économique, d’un habitat évolutif et d’un habitat
traditionnel. L’habitat de haut et moyen standing se caractérise par la prédominance dans
l’espace de villas modernes. Ce type d’habitat se rencontre au quartier résidentiel où les villas
représentent 57,7% des habitations du quartier. L’habitat économique, se caractérise par la
prédominance des maisons individuelles et des maisons en bande. Il se rencontre dans les
quartiers Cocody1, Dafindougou, Arouna, N’da-Etien, et François-Kadio. Dans ces quartiers,
ce sont respectivement 27,98% ; 20,8% ; 22,54% ; 4,8% ; 35,86% des maisons qui sont des
maisons individuelles. Les maisons en bande y représentent respectivement 32,5% ; 51,15% ;
69
41,47% ; 64,22% ; 48,96% du total des maisons (RGPH 1998). L’habitat évolutif est présent
dans les quartiers que sont Belle-Ville et Tiassalékro. Ce type d’habitat se caractérise par la
prédominance dans l’espace de maisons de type concession. A Tiassalékro, l’habitat de type
concession représente 34,39% de l’habitat ; à Belle-ville, il représente 42,91% des habitations.
L’habitat de type traditionnel, qui se caractérise par les habitations de type concession n’est pas
le propre d’un quartier en particulier. On le retrouve dans tous les quartiers de la ville en dehors
de Résidentiel et de Tiassalékro. Ce genre d’habitation, représente 5,78% de toutes les
habitations. La ville est construite selon un plan en damier caractéristique des villes construites
sous la colonisation. Le taux d’occupation du sol y est de 50%.
Le paysage urbain à N’douci, se décline en habitat économique, en habitat évolutif et en habitat
de haut et moyen standing. L’habitat de haut et moyen standing s’observe au quartier Cité des
cadres. Dans ce quartier, les villas modernes sont les maisons qui prédominent dans l’espace.
L’habitat économique, lui se rencontre dans les quartiers Abbey-Kro, Commerce, Plateau,
N’douci extension. Nous y avons comme type de maisons prédominantes, les maisons simples
et les maisons en bande. L’habitat évolutif lui se rencontre dans les quartiers Scierie et Rohoumé
2. Ce qui caractérise la ville, c’est l’absence de voies tracées à l’intérieur des quartiers anciens.
Les premiers efforts de lotissement datent de 1979, mais leur mise en œuvre est restée
longtemps lettre morte. C’est seulement après 1985 que nous allons voir naitre des quartiers à
la suite de lotissements avec des tracés de voies prévues. Dans les nouveaux quartiers, quand le
tracé de voie est prévu, celui-ci n’est pas effectif. Le nombre de lots bâtis correspond à 60% du
total de lots disponibles.
Le paysage urbain à Sikensi se décline en habitat de haut et moyen standing qui a pour
caractéristique, la prédominance de villas modernes comme type d’habitation. Ce type d’habitat
se rencontre dans les quartiers Lycée, Résidentiel et Dikébié. A côté de cela, nous avons
l’habitat économique qui lui se caractérise par la prédominance des maisons simples et des
maisons en bande. Cet habitat se rencontre dans tous les autres quartiers de la ville que sont
Awanda-loko, Château, Sikensi A, B et 3, Dioulabougou, Gare routière, Ebirou. Il est à noter
cependant que les habitats de type concession et case traditionnelle, se rencontrent aussi dans
la ville même s’ils ne sont pas l’habitat dominant d’un quartier en particulier.
Le taux d’occupation du sol est aujourd’hui de 64,8%. Il s’agit d’un taux en évolution car en
1998, il était de 49,5% (Annexe). Alors que les quartiers anciens comme Sikensi A, B, et
Dioulabougou ont des taux d’occupation de l’ordre de 100%, des quartiers comme, Dikébié,
Résidentiel, et Lycée ont eux, des taux d’occupation de l’ordre de 30%. Le plan de la ville est
orthogonal et sa trame est en damier (Cf.Figure 5).
70
L’espace urbain de la région de l’Agneby-Tiassa renferme tous les types d’habitats. Le plan de
chacune de ces villes est en damier en dehors de N’douci qui ne connait pas de tracé de voies à
l’intérieur des quartiers anciens. Le taux d’occupation du sol est lui très variable. Sikensi
connait le taux le plus important suivi de N’douci, de Tiassalé puis d’Agboville.
En définitive les villes de la région connaissent une croissance spatiale continue stimulée par la
mise en place d’infrastructures administratives et par le besoin d’espaces de la population. Le
niveau de croissance est variable d’une ville à l’autre. Si à Agboville et à Sikensi il est supérieur
à ce qui prévalait avant la mise en œuvre de la décentralisation ; à Tiassalé et N’douci, il est
inférieur à ce qui prévalait.
Bien que le taux d’occupation du sol dans ces espaces ne soit pas de 100%, on y remarque une
réunion organique des habitations.
71
CHAPITRE II : DYNAMIQUE DEMOGRAPHIQUE ET OCCUPATIONS DES
POPULATIONS DES VILLES DE LA REGION DE L’AGNEBY-TIASSA
La taille de la population ainsi que le type d’activités qu’elle pratique participe à caractériser
l’espace urbain. Comment a évolué le volume de population des villes de la région avant et
après la mise en œuvre de la politique de décentralisation ? Dans ce chapitre notre analyse a
consisté à relever l’évolution du volume, de la structure et de la composition de la population
des villes de la région ainsi que les activités qu’elle pratique. Notre travail s’est appuyé sur les
résultats des différents recensements de la population qui ont été réalisés.
Nous nous sommes intéressés à la variation du volume de population dans le temps puis à ses
proportions et sa composition.
La population de la ville d’Agboville est de 50.873 habitants selon le RGPH 2014. Il s’agit
d’une population qui est en décroissance entre 1998 et 2014 après avoir été dans une dynamique
de croissance selon les différents recensements de la population (Cf. Graphique 5). C’est ainsi
qu’en 1965 la population de la ville était de 24000 habitants puis de 27192 habitants en 1975,
de 46359 habitants en 1988 et de 53831 habitants en 1998.
60000
50000
40000
30000
20000
10000
0
1965 1975 1988 1998 2014
Source : RGPH, 1975, 1988,1998, 2014
72
Le taux de croissance de la population urbaine d’Agboville a toujours été en dessous de la
moyenne nationale. Après avoir été croissante de la période 1965/1975 à la période 1975/1988,
elle devient décroissante et prend une valeur négative sur la période 1998/2014 (Cf. Graphique
6).
Le taux de croissance de la population urbaine d’Agboville entre 1965 et 1975, est de 1,25%.
Il s’agit d’un taux de croissance très en deçà de la moyenne nationale qui est de 8,9%. De 1975
à 1988, le taux de croissance de la population de la ville est de 4,19%, soit trois fois et demi au-
dessus de celui de la période précédente mais une fois encore en dessous de la moyenne
nationale qui s’élevait à 5,4%. De 1988 à 1998, ce taux était de 1,5%, en baisse par rapport à
celui de la période précédente et toujours en deçà de la moyenne nationale qui était de 4,2%.
De 1998 à 2014, le taux de croissance de la population continue de décroitre, il est négatif et
s’élève à -0,35% alors que la moyenne nationale est de 3.55%.
10,00%
8,00%
0,00%
1965/1975 1975/1988 1988/1998 1998/2014
-2,00%
Source : RGPH, 1975,1988,1998, 2014
La ville de Tiassalé compte une population de 20.057 hbts selon le RGPH 2014. Son évolution
a connu de légères fluctuations dans le temps. C’est ainsi que de 1965 à 1988, la ville a connu
une évolution croissante de sa population. Celle-ci va passer de 4000 hbts en 1965 à 13.399
hbts en 1975 pour atteindre 19.894 hbts en 1988. En 1998, l’effectif de la population selon le
RGPH 1998, est de 18.573 hbts ce qui marque une décroissance de la population de la ville. En
2014, le RGPH 2014 nous donne une population de 20.007 hbts, ce qui montre que la ville
renoue avec la croissance de sa population (Graphique 7).
73
Graphique 7: Evolution de la population de Tiassalé de 1965 à 2014(en millier)
25000
20000
15000
10000
5000
0
1965 1975 1988 1998 2014
14,00%
12,00%
10,00% Le taux de croissance
8,00% de la population de
Tiassalé
6,00%
Le taux de croissance
4,00%
de la population
2,00% urbaine nationale
0,00%
-2,00% 1965/19751975/19881988/19981998/2014
74
La population de N’douci selon le RGPH 2014 est de 27.112 hbts. En 1965, celle-ci était de
3100 hbts, au RGPH de 1975, elle était de 8143 hbts. Le RGPH de 1988 a trouvé une population
de 14208 hbts, celui de 1998 a trouvé une population de 19737 hbts. Il s’agit donc d’une
population qui est en constante croissance (Cf. Graphique 9).
30000
25000
20000
15000
10000
5000
0
1965 1975 1988 1998 2014
75
La population de la ville de Sikensi est en constante évolution (Cf. Graphique 11). C’est ainsi
qu’elle est passée de 3289 hbts au RGPH de 1975, à 8312 hbts en 1988. Durant cette période,
la population de la ville a plus que doublé. Selon le RGPH 1998, la population de Sikensi pour
cette année, était de 11820 hbts. En 2014, elle est de 24148 hbts selon le recensement général
de la population.
Le taux de croissance de la population urbaine de Sikensi, évolue en dent de scie (Cf. Graphique
12). Elle est décroissante de la période 1975/1988 à la période 1988/1998 puis croissante de la
période 1988/1998 à la période 1998/2014. C’est un taux qui après avoir été au-dessus de la
moyenne nationale pour la période 1975/1988 est passé en dessous de celle-ci en 1988/1998
pour repasser une fois de plus au-dessus de cette moyenne pour 1998/2014.
Pour la période 1975/1988, ce taux était de 7,39%. Il s’agit d’un taux supérieur à la moyenne
nationale en ce qui concerne les centres urbains et qui était de 5,5% en 1988.
La période 1988/1998, va voir le taux de croissance de la population urbaine baisser pour se
situer à 3,58%, soit une chute d’à peu près 4 points par rapport à la période précédente. C’est
un taux qui est aussi en deçà de la moyenne nationale qui était de 4,1%. La période allant de
1998 à 2014 connait un taux de croissance urbaine de 4,56%, il s’agit d’un taux en croissance
par rapport à celui de la période précédente et supérieur à celui de la moyenne nationale qui est
de 3,55%.
76
Graphique 12: Evolution du taux de croissance de la population urbaine à Sikensi
8,00%
7,00%
6,00% Taux de croissance de la
5,00% population urbaine à
4,00% Sikensi
3,00% Taux de croissance de la
2,00% population urbaine
nationale
1,00%
0,00%
1975/1988 1988/1998 1998/2014
Sikensi est avec Tiassalé les deux villes de la région avec un taux de croissance de la population
qui est en hausse et c’est seulement dans la première citée que ce taux est supérieur à la moyenne
nationale. Agboville et N’douci connaissent des taux de croissance en baisses, à Agboville ce
taux est négatif, ce qui induit une décroissance de la population. Tous ces espaces avant leur
érection en commune remplissaient le critère de taille de la population qui est d’au moins 3000
habitants pour être considérés comme des espaces urbains. La décentralisation n’a cependant
pas contribué à une évolution du taux de croissance de leurs populations en dehors de Sikensi.
La représentation par sexe et par âge des populations de la région a une forme pyramidale
caractéristique des pays sous-développés.
A Agboville (Cf. Graphique 13), nous avons une base large constituée par la tranche d’âge des
[0-14ans] qui eux représentent 36,18% de la population. Des flancs concaves représentant la
tranche d’âge des [15-59ans] avec 59,5% de la population. Un sommet effilé constitué des
[60ans et + [qui eux ne représentent que 4,32% de la population. La population de la ville
présente une certaine symétrie dans sa répartition entre hommes et femmes. Les hommes
représentent 49,23% de la population contre 50,77% pour les femmes.
La population des [0-18ans [représente 51, 69% de la population totale, elle est suivie des [18-
35ans [qui eux représentent les 24,7% puis viennent les [35-60ans [qui eux font 19,28% de la
population totale.
77
Graphique 13: Pyramide des âges de la population urbaine d’Agboville en 2014
90-94ans
80-84ans
70-74ans
60-64ans Femme
50-54ans
40-44ans Homme
30-34ans
20-24ans
10-14ans
0-4ans
-6000 -4000 -2000 0 2000 4000 6000
A Tiassalé (Graphique 14), la base de cette pyramide est composée des [0-14 ans] qui
représentent 34,17% de la population totale. Les [15-59 ans] constituent les flancs de celle-ci,
Le sommet de la pyramide est constitué des [60 ans et + [, eux ne représentent que 4% de la
population totale signe d’une espérance de vie encore très faible.
Les personnes âgées de [0-18ans [représentent 47,37% de la population totale, ils sont suivis
des [18-35ans [qui eux représentent 27,63% de la population puis des [35-60ans [et des [60ans-
+ [qui représentent respectivement 21% et 4% de la population totale.
90-94ans
75-79ans
60-64ans Femmes
45-49ans
Hommes
30-34ans
15-19ans
0-4ans
-1500 -1000 -500 0 500 1000 1500
A N’douci (Graphique 15) la base de celle-ci composée de la tranche d’âge des [0-14ans] a un
effectif de population qui correspond à 38,25% de la population totale soit plus du tiers des
habitants. Les flancs de la pyramide se composent des [15-59ans] qui constituent 58,72% de la
78
population totale. Les [60ans et + [eux représentent le sommet de la pyramide avec 3,03% de
la population totale de la ville
Les hommes avec 51,79% des effectifs sont plus nombreux que les femmes qui elles
représentent 48,21% de la population totale. Il s’agit d’une répartition qui coïncide avec celle
que nous avons au plan national.
Les [0-18ans [représentent 51,32% de la population, ils sont suivis des [18-35ans [, des [35-
60ans [et des [60ans et+ [avec respectivement 25,23%, 19,45% et 4% de la population totale.
90-94ans
80-84ans
70-74ans
60-64ans Femmes
50-54ans
40-44ans Hommes
30-34ans
20-24ans
10-14ans
0-4ans
-3000 -2000 -1000 0 1000 2000 3000
A Sikensi la pyramide a une base large, des flancs concaves et un sommet effilé (Cf.
Graphique16). La tranche d’âge des [0-14ans] qui correspond à la base de cette pyramide
représente 39,9% de la population totale. Les [15-64 ans] qui constituent les flancs de cette
pyramide représentent 58,09% de la population totale de la ville. Les [65ans et + [eux ne
représentent que 2,01% de la population, c’est le sommet de la pyramide.
La population de la ville se répartie entre 51,71% d’hommes et 48,29% de femmes. Il s’agit
d’une répartition qui correspond à celle qui prévaut au plan national.
79
Graphique 16: Pyramide des âges de Sikensi
90ans et+
80-84ans
70-74ans
60-64ans
50-54ans
Femme
40-44ans
Homme
30-34ans
20-24ans
10-14ans
0-4ans
-2000 -1000 0 1000 2000
Source : RGPH 2014
Les représentations par sexe et par âge des populations des différentes villes de la région
présentent les mêmes similitudes. Il s’agit de la base de la pyramide qui est en train de se
rétracter pour devenir moins large que les flancs et qui serait la nouvelle caractéristique des
villes ivoiriennes selon le RGPH 1998.
La population d’Agboville comprend aussi bien les autochtones, les allogènes que les étrangers
d’où son caractère cosmopolite. Selon le RGPH 2014, les Ivoiriens représentent 84,1 % de la
population totale de la ville contre 15,9% pour les étrangers (Cf. Graphique 18).
Les autochtones Abbey et Krobou constituent 18,59% de la population totale et 22,11% de la
population ivoirienne. Cette faible proportion de la population autochtone s’explique largement
par le fait que la ville originellement n’était pas habitée et qu’aussi pendant longtemps les
populations autochtones n’ont pas été attirées par les activités que proposait la ville naissante.
Le premier recensement urbain complet de la ville le montre. Il s’agit d’un recensement réalisé
en 1968 par l’ORSTOM où les autochtones regroupaient 13,2% de l’ensemble de la population.
Sa répartition par groupe ethnique montre que les Akan représentent 43,73% de la population
totale et 52,05% de la population ivoirienne. Les Mandé Nord eux représentent 19,38% de la
population totale et 23,05% de la population ivoirienne. Les Mandé Sud eux constituent 2,87%
de la population totale et 3,42% de la population ivoirienne. Les Gur eux représentent 11,02%
de la population totale et 13,1% de la population ivoirienne. Les Krou représentent 4,45% de la
population totale et 5,29% de la population ivoirienne (Cf. Graphique 17).
80
Graphique 17: Répartition de la population ivoirienne par groupes ethniques
5,29% 0,93% 2,16%
Akan
Mandé Nord
13,10%
Mandé Sud
3,42%
Gur
52,05%
Krou
23,05%
Naturalisés Ivoirien
Ivoirien sans précision
Au niveau des étrangers, la plus forte communauté est celle originaire de l’espace CEDEAO
qui représente 15,71% de la population totale tandis que celle en provenance du reste du monde
n’en constitue que les 0,17% (Cf. Graphique 18). Pour ce qui est de l’espace CEDEAO, les
Burkinabés sont les plus nombreux avec 65,82% des populations de cet espace, suivis des
Maliens qui eux représentent 20% (RGPH 2014). Agboville exerce une attraction à la fois sur
les allogènes que sur les populations étrangères. La proportion d’étranger dans la population
totale est inférieure à la proportion au plan national qui est de 24,2%.
15,71%
Ivoiriens
CEDEAO
Reste du monde
84,10%
La population de Tiassalé comprend des autochtones, des allogènes et des étrangers. Selon le
RGPH 2014, les Ivoiriens représentent 78,03% de la population totale et les étrangers 21,77%
(Cf. Graphique 19). Pour ce qui est de la population ivoirienne, les autochtones en représentent
81
les 50% avec respectivement 40% pour les Baoulé, 7,1% pour les Agni, 1,82% pour les Abbey
et les Abidji 0,98%. Les allogènes eux représentent 28,03% de la population totale de la ville
(Annexe 25). La population étrangère elle se compose principalement de Burkinabé qui
représentent 15% de la population totale de la ville et 68,19% du total des étrangers de la ville.
Elle est suivie par les Maliens qui eux représentent les 3,88% de la population totale et 17,67%
de la population étrangère. Les populations en provenance de l’espace CEDEAO représentent
21,7% de la population totale. Tiassalé est attractive autant pour les allogènes que pour les
étrangers cependant la proportion d’étrangers est inférieure à la moyenne nationale qui est de
24,1% de la population totale.
0,07%
21,70%
Ivoiriens
CEDEAO
Reste du monde
78,03%
La population de N’douci comprend les populations ivoiriennes parmi lesquelles nous avons
les autochtones, les allogènes, et les populations étrangères. Les Ivoiriens représentent 72,87%
de la population totale et les étrangers 27,2% (Annexe 32). La population ivoirienne compte les
autochtones Abbey qui représentent 11,41% de la population totale et 15,66% de la population
ivoirienne. Les cinq grands groupes ethniques de la Côte d’Ivoire sont représentés à N’douci.
Nous avons les Akan dont font partie les Abbey qui représentent 55,27% des Ivoiriens et
40,22% de la population totale. Les Mandé Nord eux représentent 18,46% de la population
ivoirienne et 13,43% de la population totale. Les Mandé Sud représentent 4,45% de la
population ivoirienne et 3,24% de la population totale. Les Gur eux représentent 12,83% de la
population ivoirienne et 9,33% de la population totale. Nous avons enfin les Krou qui eux
représentent 8,57% de la population ivoirienne et 6,53% de la population totale (Cf. Graphique
20).
82
Graphique 20: Répartition de la population de N’douci par groupe ethnique en %
0,24% 0,17%
8,57%
Akan
12,83%
Mandé Nord
Mandé Sud
4,45% Gur
55,27%
18,46% Krou
Naturalisé Ivoirien
Ivoirien sans précision
Ivoiriens
CEDEAO
Reste du Monde
83
La population ivoirienne présente à Sikensi, se compose des autochtones Abidji qui font partie
de l’aire culturelle Akan, nous avons les autres Akan, les Mandé Nord, les Mandé Sud, les Gur,
et les Krou. Les autochtones Abidji représentent 24,8% de la population ivoirienne, puis nous
avons les autres Akan avec 36,06% de la population, les Mandé Nord avec 15,85% de la
population ivoirienne, les Mandé Sud, 4,22% de la population, les Gur 7,9% de la population,
les Krou 6,85% de la population ivoirienne (Cf. Graphique 22).
Autochtones
7,90% Autres Akan
6,85% 24,80% Mandé Nord
4,22%
Mandé Sud
Krou
15,85%
Gur
36,06%
Naturalisé ivoirien
Ivoirien sans précision
Les villes de l’Agneby-Tiassa sont cosmopolites en ce sens qu’on y rencontre en plus des
populations locales, des allogènes et des étrangers.
En dehors d’Agboville où la proportion des étrangers est inférieure à ce qui prévaut au plan
national, N’douci et Sikensi eux connaissent des proportions de populations étrangères
supérieures à la moyenne nationale.
Une répartition de la population d’Agboville par branches d’activités fait voir que celle-ci
pratique tous les types d’activités (Cf. Graphique 23). Le secteur qui emploie le plus est le
secteur tertiaire avec 23% de la population totale. Ce secteur regroupe les activités de commerce
et de service. Les activités de commerce occupent 7,84% de la population dont 2,68%
d’hommes et 5,16% de femmes. Les services emploient 15,16% de la population dont 6,02%
d’hommes contre 6,14% de femmes. Le secteur secondaire avec l’industrie emploie 3,09% de
la population avec 2,21% pour les hommes et 0,88% pour les femmes. L’agriculture qui est
84
l’une des activités phares du secteur primaire emploie 2,53% de la population avec 2% pour les
hommes et 0,53% pour les femmes. Les mines sont l’activité qui emploie le moins de personnes
à Agboville.
Une répartition de la population de Tiassalé par branches d’activités montre que le secteur
agricole emploie 6,97% de la population totale et 20,17% de la population occupée. Le secteur
secondaire lui emploie 3,34% de la population totale et 11,11% de la population occupée (Cf.
Graphique 24). Les services eux emploient 15,73% de la population totale et 45,5% de la
population occupée.
85
A N’douci la répartition de la population par branches d’activités indique que 7,8% de la
population travaille dans le domaine agricole, 0,15% dans les mines, 2,64% dans les industries,
0,66% dans le BTP, 7,67% dans le commerce, et 17,12% dans les services (Cf. Graphique 25).
N’douci est une ville où dominent les emplois modernes, l’agriculture n’employant que 21,68%
de la population véritablement occupée.
86
Graphique 26: Répartition de la population par branches d’activité à Sikensi
16,00%
14,00%
12,00%
10,00%
8,00%
6,00%
4,00% Homme
2,00% Femme
0,00%
Total
Les activités du secteur moderne sont celles qui prédominent dans les villes de la région,
l’agriculture étant une activité marginale avec Agboville qui regroupe le moins de personnes
pratiquant cette activité suivie de Sikensi, Tiassalé et N’douci.
Les localités de notre zone d’étude répondent donc au critère économique nécessaire à leur
reconnaissance en tant qu’espace urbain.
En définitive, la population des villes de la région a évolué par rapport à la période avant la
décentralisation. Il s’agit d’un volume de population correspondant aux caractéristiques d’un
espace urbain en Côte d’Ivoire soit plus de 3000 habitants. Agboville connait néanmoins une
évolution négative de sa population. Le taux de croissance de la population est inférieur à ce
qui prévalait avant la mise en œuvre de la décentralisation en dehors de Sikensi. La
représentation de la population par sexe et par âge donne une pyramide avec une base en train
de rétrécir et des flancs qui s’épaississent. La proportion de populations étrangères est
supérieure ou égale à ce qui prévaut au plan national en dehors d’Agboville. Plus de la moitié
de la population de notre espace exerce une activité autre que l’agriculture et l’élevage.
87
CHAPITRE III : LES FONCTIONS ADMINISTRATIVES ET LA GOUVERNANCE
DES VILLES DE L’AGNEBY-TIASSA
La politique de décentralisation mise en œuvre en Côte d’Ivoire et dont la ville est l’un des lieux
privilégiés de son exécution est participative. Quelles sont les différents acteurs de la
gouvernance urbaine ? Dans ce chapitre nous avons relevé les différentes administrations ainsi
que les Organisations de la Société Civile qu’abrite notre espace d’étude ainsi que leur concours
à la gouvernance urbaine.
Agboville est chef-lieu de région, de département, et de sous-préfecture. Aussi elle abrite les
Directions Régionales de la plupart des Ministères. Il s’agit précisément de celles du Ministère
de l’Education Nationale, de la Fonction Publique, des Ressources Animales et Halieutiques,
de l’Environnement et du Développement Durable, des Eaux et Forêts, de la Protection Sociale,
de l’Economie et des Finances, des Infrastructures Economiques, de la Promotion de la
Jeunesse et de l’Emploi des Jeunes, de la Construction et de l’Urbanisme, de l’Industrie et des
Mines, du Budget, du Pétrole et de l’Energie, de la Santé et de l’Hygiène Publique, de la
Promotion de la Femme de la Famille et de la Protection de l’Enfant, du Commerce, de
l’Agriculture, des Sports et Loisirs. Avec ces 17 Directions Régionales la ville compte 54
services pour 3033 fonctionnaires de l’administration publique.
Tiassalé et Sikensi en tant que chefs-lieux de département et de sous-préfecture abritent elles
aussi de nombreuses administrations publiques.
En plus de la préfecture, nous avons des Directions Départementales qui sont pour Tiassalé,
celles de la Santé, des Infrastructures Economiques, de l’Education Nationale, des Ressources
Animales et Halieutiques, de la Construction et de l’Urbanisme, de la Promotion de la Jeunesse
et de l’Emploi des Jeunes, de l’Agriculture, de la Femme de la Famille et de la Protection de
l’Enfant. Avec ces directions précitées, la ville compte 29 services administratifs pour 1299
fonctionnaires.
Sikensi abrite elle aussi une préfecture ainsi que des Directions Départementales et plusieurs
autres services publics. Cela correspond à 17 services pour 585 agents de l’Etat. Les Directions
Départementales que l’on rencontre dans la ville sont celles de l’Education Nationale, des Eaux
et Forêts, de l’Agriculture, de la Construction et de l’Urbanisme, de la Santé.
88
N’douci elle regroupe comme administration une sous-préfecture et deux autres services que
sont le lycée public et le centre de protection de la petite enfance.
Toutes les villes de notre espace d’étude renferment des administrations qui sont des
démembrements de l’Etat central dans le cadre de la déconcentration que l’on nomme encore
décentralisation administrative. Elles ont une fonction de mise en œuvre des décisions du
pouvoir central et d’encadrement des populations. Le préfet est chargé de la tutelle
administrative de l’action des collectivités décentralisées. Les collectivités ayant un budget
annuel inférieur à 150000000 FCFA soutiennent leur budget directement auprès du préfet de
département. Toutes les autres compétences déléguées aux collectivités comme l’éducation, la
santé, la gestion de l’environnement, l’aménagement sont exercées par celles-ci sous le regard
et avec l’avis des démembrements des services de l’Etat qu’on y rencontre.
89
A la suite de ces échanges, les projets retenus vont être discutés en conseil municipal en tenant
compte des ressources disponibles.
A Agboville les autorités municipales n’entreprennent plus d’autres démarches auprès des
populations elles mettent directement en œuvre ce qui a été adopté par le plan d’urbanisme en
fonction de leurs moyens.
L’organisation municipale en Côte d’Ivoire est régie par la loi n° 80-1180 du 17 octobre 1980
modifiée par les lois N° 85-578 du 29 juillet 1985, N° 95-611 du 03 Aout 1995 ainsi que la loi
N° 98-485 du 4 Septembre 1998. Aussi les communes de notre zone d’étude s’organisent à
travers les structures que sont le conseil municipal, la municipalité, et l’administration
municipale. Celles-ci sont animées par des ressources humaines et disposent moyens de
mobilité.
Le nombre de conseillers municipaux par commune est fixé par le décret n°2001-476 du 9 Août
2001 modifié par la loi n° 2012-1154 du 19 Décembre 2012. Ce conseil à Agboville comme à
Tiassalé et à Sikensi est composé de 31 membres et se réunit au moins quatre fois dans l’année.
Il s’agit de l’assemblée délibérante de la commune. Elle décide de la gestion des affaires
communales, elle vote le budget de la commune.
3.2.2.2 La municipalité
Elle est élue par le conseil municipal et se compose du maire et de ses adjoints. A Agboville
ceux-ci sont au nombre de cinq tandis qu’à Tiassalé et à Sikensi l’on compte 4 adjoints.
Elle est chargée de coordonner les actions de développement, surveiller l’entrée des impôts,
déterminer le mode d’exécution des travaux publics.
90
3.2.2.3.1 Le secrétariat général
Il est dirigé par le chef du service administratif. Il est chargé de l’état civil, de l’administration
générale, des affaires de population (recensement des populations, recensement militaire, de la
gestion des ressources humaines de la mairie). Il s’occupe aussi du conseil juridique, des
affaires judiciaires, de l’application des mesures de police municipale relatives aux communes,
aux cortèges et manifestations publiques. Il coordonne les opérations de police municipale et
l’archivage général des documents communaux. Ce service comporte les bureaux du personnel,
celui des affaires générales et des archives puis celui de l’état civil et de la population.
Il est chargé des activités qui ont pour objet la promotion sociale, culturelle et humaine des
administrés. Il a aussi pour attribution les actions relatives à l’éducation préscolaire, primaire
91
et populaire. Il s’occupe aussi de l’animation sportive et l’organisation des loisirs. Il instruit
aussi les dossiers de demande d’aide et de subvention. Il veille à l’encadrement des associations
de jeunes, à l’intégration sociale des handicapés physiques, à l’insertion professionnelle des
jeunes.
Elles sont instituées par la loi n° 80-1180 du 17 octobre 1980 en son article 40. Cette loi stipule
que les conseils municipaux peuvent former des commissions permanentes ou temporaires
chargées d’étudier et de suivre des questions qui lui sont soumises. Pour la commune
d’Agboville nous comptons six commissions qui sont, celle de la santé et des affaires sociales,
des affaires économiques et financières, de l’environnement et des affaires domaniales, des
affaires culturelles et des loisirs, de l’équipement et des investissements puis celle des sports et
loisirs.
La commune de Tiassalé a mis en place 4 commissions que sont la commission des affaires
économiques financières et domaniales, la commission des affaires sociales et culturelles, la
commission de l’environnement et cadre de vie, et la commission de la promotion humaine et
lutte contre la pauvreté.
Nous comptons à Sikensi deux commissions mises en place. Ce sont la commission des affaires
économiques, financières et domaniales et la commission des affaires sociales et culturelles.
Pour son fonctionnement, la commune d’Agboville emploie 123 personnes (Cf. tableau 18) qui
se répartissent entre les différents postes de travail. Ce personnel comprend neuf (09) agents de
l’Etat détachés auprès de la mairie que sont le Secrétaire Général, le Chef de service
administratif, le chef de cabinet du Maire et son adjoint, le chef du service technique, le chef
du service financier et son adjoint, le chef du service socioculturel et son adjoint.
Le poste le plus pourvu en personnel est celui de l’administration générale avec 18 personnes,
il est suivi de celui de l’administration financière et domaniale avec 15 personnes. Viennent
ensuite les postes du nettoiement de la voirie avec 12 personnes, et celui de l’état civil avec 12
personnes. Le poste de la collecte sur les marchés compte 11 personnes et celui du socio-culturel
10 personnes. Le poste le moins pourvu est celui de la protection civile avec 1 agent, suivi de
ceux de l’abattoir et du fonctionnement municipal avec 2 personnes chacun. Le regroupement
de ces différents postes de travail par service, laisse voir que le service administratif est celui
qui renferme le plus d’agents avec 47 personnes, suivi du service technique avec 38 personnes,
92
puis vient le service financier qui compte 29 agents et enfin le service socio-culturel qui lui
compte 10 agents.
Recettes municipales 3 3
Police municipale 11 11
93
En dehors du personnel mis à la disposition de la municipalité par l’Etat qui est qualifié pour
le poste qu’il occupe, le personnel engagé par la municipalité à Agboville a un profil disparate
(Tableau 19). Ainsi seulement 6,5 % du personnel a fait des études universitaires, 7,31 % a le
niveau du second cycle de l’enseignement secondaire, 18,69 % a le niveau du premier cycle de
l’enseignement secondaire, 26,82 % a le niveau de l’enseignement primaire, 5,98 % a une
qualification professionnelle équivalente au secondaire technique, 13,01 % a pour qualification
le permis de conduire et 20,32 % n’a ni niveau scolaire ni qualification. Les agents municipaux
ne sont qualifiés pour l’emploi qu’ils assument à seulement 5,98 % de l’ensemble du personnel
embauché par la municipalité. Cette situation pose le problème de l’aptitude des agents de la
municipalité à accomplir correctement les tâches qui leurs sont assignées.
Le personnel de la commune de Tiassalé est peu qualifié (Cf. Tableau 21). Seulement 15,72%
de celui-ci a fait des études supérieures. On retrouve la moitié des personnes ayant ce profil
parmi les agents de l’Etat. Les personnes ayant un niveau second cycle de l’enseignement
secondaire représentent 2,86% du total des employés et celles ayant un niveau premier cycle de
l’enseignement secondaire, représentent 10% du personnel. 4,28% du personnel a fréquenté
l’enseignement technique. Les personnes ayant le niveau de l’école primaire sont les plus
nombreuses avec 40% de l’effectif total ; elles sont suivies par les personnes sans niveau
scolaire qui représentent 20% de l’effectif total. Les personnes qui ont été engagées sur la base
de leur permis de conduire représentent 7,14% du personnel de la commune. Il s’agit donc pour
l’essentiel d’un personnel qui n’est pas outillé pour le travail auquel il est commis en dehors
des chefs de services qui eux sont des agents de l’Etat central.
95
Enseignement technique 3 4,28
Enseignement primaire 28 40
Sans niveau scolaire 14 20
Permis de conduire 5 7,14
Total 70 100
Budget primitif de la commune de Tiassalé, 2015
La commune de Sikensi pour son fonctionnement, emploie 45 personnes (Cf. Tableau 22) dont
6 qui sont des agents de l’Etat détachés auprès de la commune. Il s’agit du Secrétaire Général
de Mairie, des chefs des différents services que sont le service technique, le service
administratif, le service financier, le service socio-culturel. Nous avons aussi le Receveur
municipal. Les 39 autres agents, sont des agents municipaux employés directement par la
Mairie. Ceux-ci sont répartis entre les différents postes de travail. Le poste qui emploie le plus
de personnes est celui de l’administration financière et domaniale avec 10 personnes. Celui qui
emploie le moins de personnes est celui des voiries et routes avec un seul employé. Le
regroupement de ces différents postes par service, nous donne de voir que le service
administratif, est celui qui compte le plus d’agents avec 22 personnes, soit 48,88% du personnel.
Il est suivi du service financier qui compte 10 personnes, puis du service technique avec 8
personnes. Nous avons enfin, le service socio-culturel qui compte 3 personnes. Tous les postes
sont pourvus aussi la commune de Sikensi est fonctionnelle.
96
Voirie-Route- chemin 1 1
Service socio-culturel 1 2 3
Cabinet du Maire 5 5
Total 6 39 45
Source : Budget primitif 2016
Les agents municipaux de la commune de Sikensi, sont fort peu qualifiés. Nous avons 11,36%
de ceux-ci qui ont comme niveau d’étude, le cycle supérieur. Il s’agit principalement des agents
de l’Etat qui sont détachés auprès de la collectivité. Les personnes ayant un niveau équivalent
au second cycle de l’enseignement secondaire, représentent 20,45% des employés municipaux.
Nous avons les personnes qui ont atteint le premier cycle du secondaire qui sont les plus
nombreuses parmi les employés municipaux. Ils représentent 29,54% de l’effectif total. Les
personnes ayant bénéficiées d’une formation technique, ne représentent que 6,81% des agents
municipaux. Ceux qui ont le niveau primaire représentent 9,09% des effectifs et ceux sans
niveau scolaire représentent 15,9% des travailleurs municipaux. Les personnes ayant pour seule
qualification le permis de conduire, représentent 6,81% de l’effectif total (Cf. Tableau 23).
97
En dehors de la commune d’Agboville ou l’on compte encore des postes à pourvoir, les deux
autres communes disposent de tout le personnel nécessaire à leur bon fonctionnement. Celui-ci
n’est cependant pas qualifié pour le travail qu’il a à mener en dehors des agents de l’Etat qui
sont détachés auprès de ces municipalités.
Ce matériel par son caractère fournit ou par sa désuétude participe à déterminer les possibilités
d’actions municipales.
En 2015, le parc auto-moto de la commune d’Agboville, tous types de véhicules compris se
présente de la manière suivante : six voitures de tourisme, huit mobylettes et scooters et deux
véhicules utilitaires. L’administration générale est dotée d’une voiture de tourisme et de trois
mobylettes ; les autorités municipales disposent de quatre voitures de tourisme, l’administration
financière dispose d’une voiture et de cinq mobylettes. Le service des voiries routes et chemins
ne comptent pas de voitures utilitaires, celui de l’hygiène et de la salubrité deux véhicules
utilitaires et celui de l’abattoir un véhicule utilitaire (Cf. Tableau 24). Les 2/3 des véhicules de
tourisme sont à l’usage des autorités municipales. Certains services ne disposent pas de moyens
de locomotion comme par exemple le service socio-culturel. En dehors du véhicule du
Secrétaire Général, l’administration générale ne dispose pas de véhicule de liaison. Les
véhicules utilitaires sont dans l’ensemble moyennement bons.
La commune ne dispose pas d’assez de véhicules utilitaires. Cela pose des problèmes plus
qu’importants pour des services comme celui de l’hygiène et de la salubrité qui est chargé du
nettoiement et de l’enlèvement des ordures. Le service voirie et route, ne dispose d’aucun engin
à même de pouvoir mener à bien sa mission. Beaucoup de services ne disposent pas de
véhicules, ce qui met à mal la mobilité des agents dans l’exercice de leur mission.
98
Voirie et réseau Mobylette MBK 1990 Moyen
(Administration) 190 D Mercedes 1995 Moyen
Voirie Route -
Chemin -
Camion benne Foton 2013 Bon
Tracteur+remorque 2010 Bon
ZY-150ZH Zhonna 2013 Bon
Hygiène et Salubrité
XD-150D Mingda 2013 Bon
AP-150ZH Apsonic 2013 Bon
Tiger 150 Tiger 2013 Bon
Top-150 Top Moto 2013 Bon
Source : Budget primitif de l’exercice 2015 de la commune d’Agboville
A Tiassalé il s’agit de quatre berlines dont une en bon état et trois en mauvais état. Nous avons
aussi trois 4X4 en bon état, une fourgonnette en mauvais état, cinq mobylettes dont 2 en bon
état et 3 en mauvais état. Nous comptons aussi une camionnette en mauvais état, un break en
mauvais état, 3 tracteurs dont 2 en bon état et 1 en mauvais état, puis 5 tricycles tous en bon
état. Ces moyens de locomotions se répartissent entre l’administration générale qui dispose
d’une berline en bon état et d’une mobylette en mauvais état. Le fonctionnement de la
municipalité dispose lui de 2 berlines et d’un break tous en mauvais état. L’état civil est doté
d’une mobylette en bon état. L’administration financière et domaniale a en sa possession un
4X4 en bon état, une fourgonnette en bon état et une mobylette en bon état. Le service voirie et
réseau dispose de trois tracteurs dont 2 en bon état et 1 en mauvais état, il dispose aussi de 2
tricycles en bon état et une camionnette en mauvais état. Le service hygiène et salubrité lui
compte une mobylette en mauvais état et 3 tricycles en bon état. L’administration des services
culturels dispose elle d’une mobylette en bon état. Le cabinet du Maire a lui à sa disposition
une berline en mauvais état et deux 4X4 en bon état (Cf. Tableau 25). Au total, les véhicules de
type 4X4 le break et les berlines au nombre de 8 sont repartis entre l’administration générale,
le fonctionnement de la municipalité, l’administration financière et le cabinet du Maire. Pour
ce qui est des véhicules utilitaires au nombre de 5, nous avons 3 en bon état.
99
Tableau 25 : Etat du matériel roulant de la commune de Tiassalé
Etat du matériel
Type de matériel Nombre
Bon Mauvais
Berline 1 3 4
4X4 3 0 3
Fourgonnette 1 0 1
Mobylette 2 3 5
Camionnette 0 1 1
Break 0 1 1
Tracteur 2 1 3
Tricycle 5 0 5
Total 14 9 23
Source : Budget primitif de l’année 2015
A Sikensi c’est un parc comprenant un véhicule de type 4X4 et alloué au service financier qui
a 7 ans d’âge et un état jugé moyennement bon. Nous avons aussi 2 tracteurs qui appartiennent
au service technique et chargés de l’enlèvement des ordures. Un seul de ces tracteurs est en bon
état. A côté de ces engins, nous avons aussi 2 tricycles qui sont destinés au ramassage des
ordures mais qui sont en mauvais état. En dehors des services précités, aucun autre service,
n’est doté en matériel roulant. Cela pose le problème de la mobilité des agents et la capacité des
différents services à pouvoir accomplir leurs tâches.
Tiassalé est la commune qui dispose de plus de matériels roulants puis suivent Agboville et
enfin Sikensi. Agboville est cependant celle qui dispose de plus de véhicules en bon état. Dans
l’ensemble de nombreux services ne sont pas dotés de moyens de locomotions et de matériels
roulant nécessaires à la mise en œuvre de leurs activités.
Nous nous sommes intéressés à la perception de l’action municipale par les populations, aux
différentes organisations qui existent dans l’espace d’étude et leur implication dans la gestion
de l’espace.
100
ceux-ci et des griots pour les 1% restants (Cf. Graphique 27). Elle trouve que le rôle du maire
consiste par ordre d’importance à célébrer les mariages, à construire et entretenir les voies, à
ramasser les ordures, à collecter les taxes, à enregistrer les faits d’état civil et enfin à trouver du
travail pour la population.
A Tiassalé, c’est 60% de la population qui s’intéresse à l’action municipale. Elles s’informent
par le biais des radios de proximité à 90%, des affiches publicitaires à 5% et des griots à 5%
(Cf. Graphique 28). Pour elle le rôle du maire consiste par ordre d’importance à ramasser les
ordures, à construire et entretenir les voies, à célébrer les mariages, à collecter les taxes, à
trouver du travail pour la population et enfin à enregistrer les faits d’état civil.
101
Graphique 28: Moyens d’information des populations de Tiassalé
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Radio locale Panneau de publicité Griot
A N’douci, nous comptons 50% de la population qui s’intéresse à l’action municipale. Elle
s’informe par le biais des médias à savoir les radios de proximité à 60%, les affiches
publicitaires à 15% et les griots à 25% (Cf. Graphique 29).
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Radio locale Panneau de publicité Griot
A Sikensi la population pense que le rôle du maire c’est de ramasser les ordures, de construire
et d’entretenir la voirie, de célébrer les mariages, de collecter les taxes. Cette population
102
s’intéresse à 57% aux activités municipales. Elle est informée de l’action municipale à partir
des moyens de communication que sont les radios locales à 76%, les panneaux publicitaires à
14% et les griots à 10% (Cf. Graphique 30).
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Radio locale Panneau de publicité Griot
Plus de la moitié des populations de notre zone d’étude a une idée précise du rôle de la
municipalité et elle s’intéresse aux activités que celle-ci mène. Aussi nous allons nous intéresser
à la manière dont elle est organisée ainsi qu’à son niveau de participation à l’action municipale.
Les regroupements de populations dans notre zone d’étude se font au travers d’associations de
quartiers, de femmes, de jeunes, ethniques et d’ONG. Tous ces regroupements sont régis par la
loi ivoirienne n° 60-315 de 1960 régissant les associations, une loi qui est considérée comme
caduque au vu de l’évolution de la société et de la mise en œuvre de la démocratie participative.
Nous comptons à Agboville une trentaine d’ONG tandis qu’à Tiassalé nous en avons dénombré
quinze et dix à Sikensi. Elles interviennent dans différents domaines que sont l’aide aux
personnes vivant avec le VIH, l’aide aux orphelins, la protection de l’environnement, la
protection des personnes handicapés, l’aide aux veuves, l’aide aux personnes démunies,
l’inclusion financière de la femme, la mise en œuvre de projets de développement. La plupart
de ces organisations ont pour interlocuteur principal, les représentations des ministères présents
dans la ville en rapport avec leurs domaines d’activités. Ces structures étatiques les sollicitent.
Ce sont principalement les ONG de gestion de l’environnement et qui sont impliquées dans les
103
activités de pré-collecte des ordures ménagères qui collaborent avec les autorités municipales.
Elles sont surtout à la recherche de financement de leurs activités et il s’établit une relation de
subordination entre elles et lesdites autorités.
Les associations de quartiers sont des structures qui se créent à l’intérieur des différents sous
quartiers des villes de notre espace d’étude. Certaines d’entre elles ont une existence légale car
elles se font reconnaitre par l’autorité compétente qu’est le préfet. Les autres, les plus
nombreuses ne franchissent pas le pas de la reconnaissance légale. Elles sont néanmoins
connues des autorités municipales et déconcentrées c’est à elles que sont transmises les
informations officielles ainsi que le bien fondé des décisions prises ou à prendre en vue de les
répercuter sur les populations. Il s’agit d’organisations qui se dotent de textes en conformités
avec ceux qui régissent la vie associative en Côte d’Ivoire. Elles ont au départ pour ambition
l’entraide au sein du quartier mais très vite elles se retrouvent à traiter des problèmes en rapport
avec le cadre de vie immédiat à savoir les questions de salubrité, de sécurité, d’ouverture de
voies, les besoins en infrastructures de base comme les écoles primaires, les centres de santé,
les marchés. Leurs doléances et besoins sont adressés en premier ressort aux autorités
municipales puis aux responsables des différentes administrations déconcentrées. A Agboville,
ce sont 24 associations de quartier qui font l’objet de reconnaissance officielle, à Tiassalé nous
en comptons 8 et à Sikensi 5.
A côté des associations de quartier cohabitent des associations de femmes. Celles-ci ont pour
objectif l’animation culturelle du quartier à travers l’organisation d’activités festives en leur
honneur comme la fête des mères mais aussi en l’honneur de leurs époux et de leurs enfants.
Elles mettent aussi en œuvre l’entraide financière à travers l’organisation de tontines. Elles
s’adressent aux autorités municipales, aux structures déconcentrées de l’Etat mais aussi à la
classe politique locale en vue du financement de leurs activités. Ces structures en retour les
utilisent comme des canaux pour faire passer des informations à l’endroit des femmes.
Les associations de jeunes sont des regroupements qui ont pour objectifs l’épanouissement de
la jeunesse à travers l’organisation d’activités culturelles mais aussi la recherche de financement
d’activités lucratives. Ce sont des regroupements qui ont pour interlocuteurs la DR du ministère
de la jeunesse et qui reçoivent une aide des autorités municipales. Elles ont à leur tête un
président communal qui est régulièrement consulté par les autorités décentralisées.
Les associations ethniques sont des regroupements de populations originaires d’une même
région ou d’un même département ou sous-préfecture et ayant en commun la pratique d’une
même ethnie. Ceux-ci ont pour objectifs l’entraide, l’apprentissage de la langue, le
développement de liens sociaux. Elles sont aussi utilisées comme courroies de transmission de
104
l’information autant par les autorités décentralisées que déconcentrées. Elles sont aussi
sollicitées par les mêmes autorités pour prévenir les conflits et aussi les régler. A celles-là nous
associons les autorités coutumières locales.
A Agboville, nous avons 27% de la population qui dit prendre part à des activités associatives.
Les personnes ayant déjà pris part à des rencontres publiques organisées par les autorités
municipales, représentent 16% de la population. Celles-ci avaient pour but des sujets en rapport
avec les installations anarchiques dans la ville, la salubrité, l’instauration d’un cadre propice
aux études pour les élèves. Seulement 22% des habitants est convaincu que les associations
participent au développement de la ville.
A Tiassalé, nous avons 30% de la population qui dit être membres d’associations. Les personnes
ayant déjà pris part aux rencontres publiques organisées par les autorités municipales,
représentent 15% de la population. Ces rencontres avaient pour sujets le financement des
activités des jeunes et des femmes, la gestion des ordures ménagères, l’acquisition de magasins
au marché. Nous avons 30% des habitants qui croient que ces regroupements participent au
développement de la ville.
A N’douci, 25% de la population dit prendre part à des activités associatives. Les personnes
ayant déjà pris part aux rencontres publiques organisées par les autorités municipales,
représentent 10% de la population. Ces rencontres avaient pour objectif des sujets en rapport
avec le développement à savoir le financement des activités des jeunes et des femmes, la gestion
des ordures ménagères. Nous avons 20% des habitants qui croient que les associations
participent au développement de la ville.
A Sikensi, nous avons 38,75% de la population qui dit appartenir à une association. Les
populations ont connaissance à 70% de l’existence de nombreuses associations dans la ville.
C’est seulement 12.5% des personnes interrogées qui croient que ces associations participent
au développement de la ville. Nous avons 23,75% de la population qui a déjà pris part à une
réunion convoquée par les autorités municipales. Il s’agissait très souvent d’informer des
nouvelles taxes municipales, mais aussi pour parler de la sécurité en ville et de la construction
des voies.
Dans les villes de notre zone d’étude moins de la moitié de la population participe aux activités
associatives et c’est un peu moins de 30% qui mesure l’importance de celles-ci dans le
développement local. Ce sont principalement les associations de quartier qui ont en vue
l’amélioration de leur cadre de vie.
105
Conclusion partielle
Les villes de la région connaissent une croissance spatiale continue stimulée par la mise en
place d’infrastructures administratives et par le besoin d’espaces de la population. Le niveau de
croissance est variable d’une ville à l’autre. Si à Agboville et à Sikensi il est supérieur à ce qui
prévalait avant la mise en œuvre de la décentralisation ; à Tiassalé et N’douci, il est inférieur à
ce qui prévalait. Bien que le taux d’occupation du sol dans ces espaces ne soit pas de 100%, les
habitations y forment un tout.
Le volume de population y est partout supérieur à 3000 habitants. Le nombre d’habitants a
évolué par rapport à la période avant la décentralisation. Le taux de croissance de la population
est cependant inférieur à ce qui prévalait avant la mise en œuvre de la décentralisation en dehors
de Sikensi. La représentation de la population par sexe et par âge donne une pyramide avec une
base en train de rétrécir et des flancs qui s’épaississent. La proportion de populations étrangères
est supérieure ou égale à ce qui prévaut au plan national en dehors d’Agboville.
Plus de la moitié de la population de notre espace exerce une activité autre que l’agriculture et
l’élevage.
Dans chacune des localités de notre espace se trouve représenter l’administration à travers ses
démembrements que sont les préfectures, les sous-préfectures, les directions régionales et
départementales des différents ministères ainsi que certains services administratifs.
La gouvernance urbaine est assurée par les autorités locales à travers le conseil municipal et la
municipalité. Elle est aussi assurée par l’administration centrale par le biais des autorités
préfectorales et des autres administrations déconcentrées. Les populations elles essaient d’y
participer à travers la chefferie traditionnelle locales, des associations de quartiers, de jeunes,
de femmes et d’ONG. Ces organisations ne sont cependant pas assez influentes du fait de la
faible adhésion populaire, du manque de savoir-faire, du manque de moyens et l’absence de
règles claires et fortes.
Finalement les villes de l’Agneby-Tiassa présentent les caractères propres aux espaces urbains
à savoir la réunion organique des habitations, un volume de population de plus de 3000
habitants dont plus de la moitié exerce une activité du secteur moderne, et un espace renfermant
une fonction administrative. La participation de la population à la gouvernance urbaine n’est
cependant pas assez importante.
Notre hypothèse de départ qui voulait que les localités de la région présentent des caractères
propres aux centres urbains mais que la participation de la population à la gouvernance de ces
espaces soit quasi inexistant se trouve confirmée.
106
PARTIE II :
CAPACITES FINANCIERES ET ACTIVITES ECONOMIQUES DES VILLES
DE L’AGNEBY-TIASSA : AGBOVILLE, TIASSALE, N’DOUCI ET SIKENSI
107
Introduction
108
CHAPITRE IV: LES RESSOURCES FINANCIERES DES COMMUNES DE LA
REGION
La loi ivoirienne donne aux collectivités décentralisées le droit de collecter des ressources en
vue de la gestion de leurs affaires propres. Quelles sont ces recettes ? D’où proviennent-elles ?
et quel est leur niveau de recouvrement ? Dans ce chapitre nous avons relevé les capacités
financières des différents centres urbains. Nous avons pour cela eu à exploiter les différents
comptes administratifs des différentes communes.
Les données sur les recettes communales dont nous disposons sur Agboville concernent les huit
(08) dernières années c’est-à-dire de l’année 2008 à l’année 2015. Sur cette période, elles
s’élèvent à 3.689.843.173fcfa. Cela correspond à une moyenne annuelle de 461.230.396 FCFA
(Annexe 8). Elles se composent des recettes de fonctionnement à 81,85% et des recettes
d’investissement à 18,15% (Cf. Graphique 31).
18,15%
Recettes de
fonctionnement
Recettes d'investissement
81,85%
Celles-ci sont très fluctuantes variant d’une année à l’autre (Cf. Graphique 32). Entre 2009 et
2011, elles connaissent une tendance à la baisse. A partir de 2012, elle ne fait que croitre
régulièrement. La recette la plus importante date de 2015 et s’élève à 956.665.913fcfa, cela
équivaut à deux fois la recette moyenne et à trois fois et demi la recette la plus faible qui date
de 2011 et s’élève à 281.044.270fcfa (Cf. Annexe 6).
109
Graphique 32: Evolution des recettes communales d’Agboville (en million cfa)
1,2E+09
1E+09
800000000
600000000
400000000
200000000
0
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Les recettes moyennes de la commune de Tiassalé qui regroupe les centres urbains de Tiassalé
et N’douci sur la période allant de 2007 à 2015 sont de 368.969.090 FCFA (Cf. Annexe 20).
Elles se composent à 81,8% des recettes de fonctionnement et à 18,2% des recettes
d’investissement (Cf. Graphique 33).
18,20%
Recette de fonctionnement
Recette d'investissement
81,80%
La recette la plus importante est celle de 2015 qui s’élève à 552.245.096 FCFA et la plus faible
est celui de 2013 qui s’élève à 223.209.685 FCFA. Elle est très fluctuante et évolue en dent de
scie entre 2007 et 2009. Elle est décroissante entre 2010 et 2011 puis part à la hausse en 2012
avant de chuter en 2013. A partir de 2014, elle repart à la hausse (Graphique 34).
110
Graphique 34: Evolution des recettes communales de Tiassalé (en cfa)
600000000
500000000
400000000
300000000
200000000
100000000
0
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Les recettes de la commune de Sikensi sur notre période d’étude qui va de 2007 à 2015,
s’élèvent à 1.554.762.324 FCFA, soit une moyenne annuelle de 172.751.370 FCFA ( Annexe
30). Elles se composent pour 70,03%% des recettes de fonctionnement avec une moyenne
annuelle qui s’élève à 120.610.865 FCFA. Elles comprennent aussi des recettes
d’investissement qui elles en constituent les 29,97% avec une moyenne annuelle de 52.140.504
FCFA (Graphique 35).
29,97% Recette de
fonctionnement
Recette d'investissement
70,03%
Les recettes communales de Sikensi ont évolué en trois temps sur notre période d’étude. De
2007 à 2010, elles ont connu une période de croissance continue, passant de 112.602.190 FCFA
à 255.891.979 FCFA. Elles sont passées du simple au double sur une période de 4 ans. En 2011,
les effets de la crise qu’a traversée la Côte d’Ivoire, vont se faire ressentir. Les ressources de la
111
commune, vont fortement chuter. A partir de 2012, elles retrouvent une allure croissante pour
atteindre et même dépasser le niveau qui était le leur avant 2011 (. Graphique 36).
250000000
200000000
150000000
100000000
50000000
0
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Source : Comptes administratifs du Maire, Sikensi
Agboville est la commune qui dispose des recettes les plus importants suivis de Tiassalé et de
Sikensi. C’est cependant Sikensi qui dispose des recettes d’investissement les plus importantes
proportionnellement aux recettes totales.
Dans l’ensemble les recettes des collectivités connaissent une tendance à la hausse après l’année
2011.Elles sont à 70% allouées au fonctionnement.
Elles proviennent de cinq sources différentes que sont les recettes fiscales, les recettes de
prestation et de service, le revenu du patrimoine, l’aide de l’Etat et les recettes diverses.
Les recettes fiscales à Agboville, contribuent à 47,59% à la formation des recettes de
fonctionnement, les recettes de prestation et de service y contribuent pour 27,36%, le revenu
du patrimoine participe à 4,86%, l’aide de l’Etat elle participe à 13,67% et les recettes diverses
pour 6,52%. (Cf. Graphique 37).
112
Graphique 37: La composition des recettes de fonctionnement d’Agboville
6,52% Recettes fiscales
Recettes diverses
Ces recettes s’élèvent à 3.020.146.222 FCFA sur notre période d’étude, ce qui correspond à une
moyenne annuelle de 377.518.278 FCFA. Elles évoluent en dent de scie de 2008 à 2011 (Cf.
Graphique 38). Après 2011, elles connaissent une croissance continue avec le plus haut niveau
en 2015 qui est de 688.200.140 FCFA soit plus de deux fois la moyenne. La ressource la plus
faible date de 2011 et s’élève à 235.400.861 FCFA soit 100.000.000 FCFA de moins que la
moyenne. L’année 2011 cependant est particulière du fait de la crise post-électorale qu’a connu
le pays. Les recettes sont reparties rapidement à la hausse après 2011 pour dépasser le niveau
qu’elles avaient avant 2011.
700000000
600000000
500000000
400000000
300000000
200000000
100000000
0
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
113
A Tiassalé les recettes de fonctionnement se composent à 55,53% des recettes fiscales, à
14,72% des recettes de prestation et service, à 3,65% des revenus du patrimoine, à 19,21% de
l’aide de l’Etat et à 6,89% des recettes diverses (Cf. Graphique 39).
Recette fiscale
19,21% Prestation et servie
Revenu du Patrimoine
3,65% 55,53%
Aide de Etat
14,72%
Rcte diverse
La moyenne de ces recettes s’élève à 286.330.755 FCFA. La recette la plus importante se chiffre
à 458.658.576fcfa pour l’année 2015 et la plus faible recette s’élève à 216.169.366 FCFA pour
l’année 2012. Soit un écart de plus de 200.000.000 FCFA entre ces deux extrêmes. Il s’agit
donc de recettes qui subissent de fortes variations. Ces recettes après avoir été en constante
baisse de 2008 à 2012 sont reparties à la hausse en 2013 (Cf. Graphique 40).
114
A Sikensi les recettes fiscales représentent 36,57% des recettes de fonctionnement (Cf.
Graphique 41). Nous avons aussi les recettes de prestation et services qui elles contribuent pour
14,77% aux recettes de fonctionnement, le revenu du patrimoine qui participe à 1,6%, l’aide de
l’Etat qui elle représente 39,42% du budget de fonctionnement. Nous avons enfin les recettes
diverses qui contribuent à 7,6% des recettes de fonctionnement.
Recettes fiscales
7,60%
Recettes de prestation et
36,57% services
Revenus du Patrimoine
39,46%
Aide de l'Etat
1,60%
Les recettes de fonctionnement à Sikensi, sont des recettes en perpétuelle croissance, cela si
l’on ne tient pas compte de l’ année 2011, (Cf. Graphique 42) où elles ont connu une forte chute
du fait de la crise militaro-politique qu’a traversé le pays. La moyenne de ces recettes est de
121.842.204 FCFA. La recette la plus élevée sur cette période date de 2015 et s’élève à
197.766.420fcfa soit 50.000.000 de FCFA au-dessus de la moyenne de ces recettes. La recette
la plus faible elle date de 2011 et s’élève à 58.181.801fcfa soit 70.000.000 de FCFA en dessous
de la moyenne. Cela démontre que celles-ci ont connu une évolution spectaculaire après 2011.
115
Graphique 42: Evolution des recettes de fonctionnement de Sikensi de 2007 à 2015
250000000
200000000
150000000
100000000
50000000
0
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Il s’agit de recettes qui proviennent de la perception de taxes. Celles-ci sont aussi bien perçues
par les services de l’Etat pour le compte de la collectivité territoriale, que par les services de la
collectivité décentralisée directement. Ces recettes se constituent de la contribution foncière des
propriétés bâties, de la contribution des patentes, de la taxe forfaitaire des taxis, de la taxe sur
les locaux garnis, de la taxe sur les pompes distributrices de carburant, de la taxe sur les
charrettes, de la taxe sur les taxis, et de la taxe sur les publicités. Les deux premières taxes citées
à savoir la contribution foncière des propriétés bâties et les patentes, sont celles qui sont perçues
par les services de l’Etat sur le territoire communal et dont une partie est reversée aux
collectivités (30% du total des impôts fonciers et 40% des impôts synthétiques). Les autres sont
celles directement perçues par les services de la collectivité.
A Agboville sur notre période d’étude, ces recettes s’élèvent à 1.437.396.001fcfa soit une
moyenne annuelle de 179.674.500fcfa représentant 47,59% du total des recettes de
fonctionnement. La contribution foncière des propriétés bâties et la contribution des patentes
représentent respectivement 36,89% et 36,5% du total des recettes fiscales de la commune.
Aussi les autres taxes qui constituent les recettes fiscales et sont perçues directement par les
services communaux ne représentent que 26,61% de celles-ci (Cf. Graphique 43).
116
Graphique 43 : Formation des recettes fiscales à Agboville
Recettes directement
perçues par les services
73,39%
communaux
Le niveau des recettes fiscales après avoir progressé de 2008 à 2009, connait une période de
décroissance continue en 2010 et 2011. A partir de 2012, il repart à la hausse de façon continue
(Cf. Graphique 44). Le niveau le plus élevé des recettes fiscales est de 345.074.275 FCFA qui
est de deux fois la moyenne annuelle et de trois fois le niveau le plus bas des recettes qui est de
99.439.492 FCFA et qui date de 2008. Cette forte fluctuation s’explique par la forte fluctuation
que connaissent et les recettes perçues par les services de l’Etat et les recettes collectées
directement par la commune. Pour exemple, alors que la moyenne de la contribution foncière
des propriétés bâties est de 69.497.088 FCFA, en 2015 le reversement de ces taxes à la
commune était de 159.930.936 FCFA et en 2012, cela était de 22.595.172 FCFA (Cf. Annexe
34). Aussi soit les services de l’Etat recouvrent mal les taxes, soit l’Etat ne reverse pas
correctement aux collectivités ce qu’il devrait. Pour ce qui est des taxes qui sont directement
collectées par la collectivité locale, la taxe des petits commerçants est la plus importante. Elle
contribue à 20,63% de la formation des recettes fiscales et constituent 81,24% des taxes
directement perçues par les autorités municipales. L’évolution de ces taxes sur notre période
d’étude montre qu’elles fluctuent très faiblement. Aussi la forte variation des recettes fiscales
est principalement due à la non moins forte fluctuation des recettes que reverse l’Etat aux
collectivités.
117
Graphique 44: Evolution des recettes fiscales à Agboville (en millier de francs)
400000000
350000000
300000000
250000000
200000000
150000000
100000000
50000000
0
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
A Tiassalé la moyenne des recettes fiscales s’élève à 159.018.088FCFA (Annexe 11) soit
55,53% des recettes de fonctionnement. Il s’agit donc de la recette qui contribue pour plus de
la moitié à la formation du budget de fonctionnement de la commune et par extension au
financement du fonctionnement de l’espace urbain. Au niveau de ces recettes fiscales, les parts
qui proviennent de la contribution foncière (les impôts provenant des taxes sur les propriétés
bâtis et non bâtis) et de la contribution des patentes représentent respectivement 44,74% et
28,75% des recettes fiscales alors que toutes les autres taxes qui contribuent elles aussi aux
recettes fiscales et qui sont perçues par la collectivité directement à travers ses services ne
représentent que les 26,51% (Graphique 45).
118
Les recettes reversées à la commune par l’Etat connaissent de grandes fluctuations c’est ainsi
qu’au niveau de la contribution foncière, la recette la plus importante reversée est de
200.000.000 FCFA en 2015 et la plus faible est de 21.051.285 FCFA en 2012. La moyenne de
cette recette est de 71.134.061 FCFA (Cf. Annexe 15), la recette la plus faible est de 3 fois en
deçà de la moyenne et celle la plus forte est de 3 fois au-dessus de la moyenne. Cela laisse
penser que soit l’Etat ne reverse pas correctement ce qu’il doit à la collectivité décentralisée,
ou bien que les taxes ne sont pas correctement perçues par les services de l’Etat qui sont chargés
de leur perception. Les taxes qui sont perçues par les services municipaux directement,
connaissent aussi une fluctuation dans leur perception. Par exemple la taxe des petits
commerçants qui représente 70,27% des recettes fiscales directement perçues par les services
de la collectivité et 18,62% de l’ensemble des recettes fiscales connait elle aussi de fortes
fluctuations. Avec une moyenne de 29.608.348 FCFA, la recette la plus importante a été perçue
en 2008 et s’élève à 53.693.684 FCFA et la taxe la plus faible elle s’élève à 14.998.994 FCFA
et a été perçue en 2011 (Annexe 11). La taxe la plus élevée est de 2 fois plus importante que la
moyenne de cette taxe sur la période qui nous concerne. Cela pourrait être interprété comme
une difficulté à collecter les recettes ou comme une baisse du niveau d’activité économique.
Les grandes variations que connaissent les revenus alimentant les recettes fiscales à Tiassalé
font que ces recettes varient elles même fortement. C’est ainsi qu’elles croissent entre 2007 et
2008 pour décroitre successivement en 2009 et 2010. Elles repartent à la hausse en 2011 avant
de décroitre en 2012 et repartir à la hausse à partir de 2013.
300000000
250000000
200000000
100000000
50000000
0
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
119
A Sikensi, sur notre période d’étude, les recettes fiscales s’élèvent à 400.997.703 FCFA ce qui
correspond à une moyenne annuelle de 44.555.300 FCFA. Il s’agit de la seconde source
d’alimentation du budget de fonctionnement soit 36,57% de celui-ci. Les taxes reversées à la
commune par l’Etat représentent à elles seules, 74,55% des recettes fiscales. Il s’agit des
contributions foncières qui représentent 53,93% des recettes fiscales et les patentes qui elles
représentent 20,62% des recettes fiscales communales (Cf. Graphique 47). Les taxes qui sont
directement collectées par les services de la Mairie, correspondent à 25,45% des recettes
fiscales. Parmi ces différentes taxes collectées directement par la collectivité locale, celle sur
les petits commerçants est la plus importante avec 17,29% des recettes fiscales, soit 67,95%
des taxes collectées par la commune (Cf. Annexe 25).
Les recettes fiscales à Sikensi connaissent de grandes fluctuations dans leur évolution. Après
avoir connu une hausse de 2007 à 2008, on observe une baisse de ces recettes de 2009 à 2011.
A partir de 2012, elles repartent à la hausse avec de légers infléchissements en 2013 et 2015
(Cf. Graphique 48). Après 2011, les recettes fiscales ont connu un bond spectaculaire dopées
en ce sens par les recettes reversées par l’Etat aux communes (Annexe 44). Ce qui suscite des
interrogations sur la manière dont se fait le reversement aux collectivités des taxes collectées
par les services de l’Etat central. Une observation de la taxe phare collectée directement par les
services municipaux, à savoir la taxe des petits commerçants, nous donne de remarquer aussi
que cette taxe est croissante dans le temps mais que sa progression d’une année à une autre s’est
pendant longtemps faite en dents de scie. Ce qui est la preuve d’une mauvaise collecte. Après
2012, cette taxe connait une évolution constante.
120
Graphique 48: Evolution des recettes fiscales à Sikensi
100000000
90000000
80000000
70000000
60000000
50000000
40000000
30000000
20000000
10000000
0
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
C’est Agboville qui dispose des recettes fiscales les plus importants suivis de Tiassalé puis de
Sikensi. Les taxes perçues par les services de l’Etat pour le compte des communes constituent
la part la plus importante de leurs ressources fiscales soit un peu moins des deux tiers de celles-
ci. Le niveau de reversement de ces taxes à ces collectivités fluctue fortement d’une année à
une autre. Les taxes perçues directement par les collectivités connaissent elles aussi de fortes
fluctuations. Cela laisse croire que l’Etat ne reverse pas correctement à ces dernières ce qu’il
doit
Ce sont des recettes qui comme leur nom l’indique, proviennent des prestations et des services
offerts par la collectivité locale. Elles se composent des recettes provenant des différents
services que compte l’administration municipale à savoir les recettes des services généraux, les
recettes des services de collectivité, les recettes des services socio-culturels, et les recettes des
services économiques. Les recettes des services économiques proviennent des taxes perçues sur
les marchés, les abattoirs, les gares routières et les gares de taxi. Les recettes des services de
collectivité proviennent des taxes d’enlèvement d’ordures, des frais de bornage, des redevances
de curage et de vidange. Les recettes des services généraux proviennent des revenus tirés de la
confection des actes d’état civil, des légalisations de signature et autres documents
administratifs produits par les services municipaux aux populations. Les recettes des services
socio-culturelles proviennent de l’organisation d’activités culturelles, et de la fréquentation
payée d’infrastructures culturelles.
121
A Agboville elles se composent des recettes des services généraux qui représentent 22,59% du
total de ces recettes, les recettes des services de collectivité qui participent à 29,92 de celles-ci,
les recettes des services socio-culturels qui contribuent à 1,38% de ces recettes, et les recettes
des services économiques qui elles représentent 46,1% de celles-ci (Cf. Graphique 49). Les
recettes des services économiques, sont donc la première source des recettes des prestations et
services. Il s’agit de recettes qui varient très légèrement avec une moyenne annuelle de
23.341.562fcfa (Annexe 3).
Les recettes des services de collectivité sont en terme de volume, la seconde source de formation
des recettes des prestations et services. La moyenne de ces recettes est de 30.910.020fcfa, il
s’agit de recettes qui après avoir évolué en dents de scie de 2008 à 2010 à un très haut niveau,
connaissent depuis 2012 une baisse constante (Annexe 5). Cette baisse du niveau de ces recettes
s’explique par le fait que les recettes provenant de la taxe sur l’enlèvement des ordures ne sont
plus reversées aux collectivités locales mais à un organisme étatique qu’est l’ANASSUR.
Les recettes des services généraux représentent avec 22,59% des recettes des prestations et
services la troisième source de ces recettes. Leur moyenne est de 23.341.562FCFA. Elles étaient
en constante évolution de 2008 à 2010. Après avoir chuté en 2011, elles sont reparties
régulièrement à la hausse jusqu’à dépasser le niveau d’avant 2011.
Les recettes des services socio-culturelles représentent 1,38% des prestations et services. La
moyenne de ces recettes est de 1.430.862FCFA. Il s’agit de recettes qui sont fluctuantes avec
son plus haut niveau qui s’élève à 2.326.000FCFA en 2014 et son plus bas niveau qui s’élève à
688.000FCFA en 2009.
Graphique 49: Composition des recettes des prestations et des services à Agboville
1,38%
122
Les recettes des prestations et services s’élèvent à 826.510.617 FCFA sur notre période d’étude
soit une moyenne annuelle de 103.313.827 FCFA. Il s’agit de recettes qui ont décru de 2008 à
2011. A partir de 2012, elles repartent à la hausse sans pour autant rattraper le niveau d’avant
2011. En 2015, nous assistons à une légère décroissance de celles-ci. (Cf. Graphique 50).
Graphique 50: Evolution des recettes des prestations et services à Agboville (FCFA)
140000000
120000000
100000000
80000000
60000000
40000000
20000000
0
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
A Tiassalé, les services économiques sont ceux dont les prestations et les services rapportent le
plus de recettes avec 54,82% du total des recettes de prestation pour une moyenne de
20.273.772 FCFA (Cf. Graphique 51). Il s’agit de recettes qui ont été en baisse de 2007 à 2013
mais qui connaissent une hausse depuis 2014. La recette la plus importante est de 30.267.700
FCFA en 2007 et la recette la plus faible est de 17.395.690 FCFA en 2011, une différence de
recette d’à peu près 20.000.000 FCFA. Les services généraux sont ceux qui avec 24,1% du total
des recettes des prestations et services constituent la deuxième source des recettes des
prestations et services. Ici aussi il existe un écart important entre la recette la plus élevée datant
de 2008 qui est de 16250000 FCFA et la recette la plus faible qui date de 2011 et qui est de
8564000 FCFA, tout cela pour une recette moyenne de 9914500 FCFA.
Les recettes des services de collectivité, avec une moyenne de 8272280 FCFA représentent
20,08% des recettes des prestations et services. Ici aussi, l’écart est très frappant entre la recette
la plus élevée qui se monte à 17654776 FCFA en 2009 et la recette là moins importante qui est
de 440000 FCFA pour l’année 2015, soit 40 fois moins importante. Les taxes d’enlèvement
d’ordure, ne sont plus reversées aux collectivités mais à une structure étatique qu’est
l’ANASSUR.
123
Les recettes des services socio-culturels représentent, 1% des recettes des prestations et
services.
1%
Il s’agit d’un poste qui connait aussi des fluctuations pour les 9 dernières années sur lesquelles
porte notre analyse et qui évolue en dents de scie. Il décroit entre 2007 et 2008 puis repart à la
hausse en 2009 puis décroit successivement en 2010 et en 2011 avant de repartir à la hausse en
2012. Il décroit en 2013 puis repart à la hausse à partir de 2014. (Cf. Graphique 52). La recette
la plus importante est de 51.782.294 FCFA et compte pour l’année 2007 et la recette la plus
faible est de 29.764.100 FCFA en 2013 (Annexe 13).
124
A Sikensi les prestations offertes par les services généraux se montent à une moyenne de
6.154.971fcfa et participent à 34,2% de ces recettes. Nous avons les prestations qui sont offertes
par les services de collectivité qui correspondent à 10,06% de ces recettes. Les prestations des
services socio-culturels et des services économiques, participent respectivement, à 0,07% et à
55,67% de la formation des recettes de prestation et service (Graphique 53)
La courbe d’évolution des recettes de prestations et services montre qu’elles ont évolué
régulièrement de 2007 à 2010. En 2011, elles vont baisser, pour repartir à la hausse à partir de
2012 (Cf. Graphique 54). La moyenne de ces recettes est de 17.996.900fcfa et représente
14,77% des recettes de fonctionnement, soit la troisième source de revenus de la collectivité.
Les recettes des services économiques, sont celles qui contribuent pour la plus grande part à la
formation des recettes de prestations et services. Elles sont très fluctuantes comme recettes
même si depuis 2012 elles sont en hausse régulière (annexe 26). Bien que les recettes des
services économiques soient les plus importantes pour ce qui est des prestations et services,
force est de reconnaitre que ces recettes sont très faibles avec une moyenne annuelle de
10.016.741fcfa. Surtout quand on sait que les services économiques ont la gestion du marché,
de l’abattoir, des gares routières. Cela donne de dire que les taxes sont mal collectées. Nous
pouvons l’illustrer par le fait qu’en 2014 et 2015, les recettes de ces services ont plus que
doublés par rapport aux années antérieures (Annexe 26) alors qu’entre-temps, la ville n’a connu
ni l’ouverture d’un nouveau marché, ni celle d’une nouvelle gare routière. Cela pourrait être
regardé comme des défauts dans la collecte de fonds. Les recettes des services généraux qui
sont la seconde source d’alimentation des recettes de prestations et services soit 34,2% de
celles-ci ; proviennent des activités liées à la fourniture de documents d’état-civil, de
125
légalisation de documents administratifs. La moyenne de ces recettes est de 6.154.971fcfa. Les
recettes des services de collectivité, sont la troisième source de recette des prestations et
services. Leur moyenne annuelle est de 1.811.521fcfa. Il s’agit d’une recette qui elle aussi est
très fluctuante et connait une forte baisse. En 2008, elle était de 3.031.305fcfa alors qu’en 2015,
elle est de 373.000fcfa. Cela parce que la taxe sur les ordures ménagères qui était reversée aux
collectivités leur a été arrachée. La part des recettes des services socio-culturels dans les recettes
de prestations et services est quasi nulle, elle est de 0,07%. Cela s’explique par le fait que c’est
seulement à partir de 2013 que ce service a commencé à générer des revenus (Annexe 26) et
qu’en plus la collectivité n’a longtemps pas disposé d’infrastructures pouvant servir à des
activités culturelles.
Graphique 54: Evolution des recettes de prestations et services à Sikensi (en FCFA)
40000000
35000000
30000000
25000000
20000000
15000000
10000000
5000000
0
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
C’est à Agboville que la moyenne des recettes de prestations et de services est la plus
importante. Elle fait plus de deux fois la moyenne de Tiassalé et plus de cinq fois celle de
Sikensi. C’est une ressource qui fait l’objet de très grandes fluctuations d’une année à une autre
et entre leur plus bas niveau et leur niveau le plus élevé. En dehors d’Agboville où cela peut
s’expliquer par les effets de la crise post-électorale de 2011, ailleurs cela peut être le signe d’un
manque d’efficacité ou de rigueur des services.
126
4.1.1.3 Les revenus du patrimoine et du portefeuille
Il s’agit de revenus qui sont générés par le patrimoine immobilier de la collectivité. Ce sont les
baux à loyer, les occupations sur permission administrative qu’on appelle encore Occupation
du Domaine Public et les concessions sur accord conventionnel. Les baux à loyer proviennent
de la location des bâtiments et autres magasins que possède la collectivité locale. Les
concessions sur accord conventionnel concernent tous les espaces qui sont la propriété de la
collectivité mais qui sont cédés aux particuliers pour exploitation.
A Agboville ces revenus contribuent à 4,86% des recettes de fonctionnement avec une moyenne
annuelle de 18.319.166 FCFA. (Annexe 4)
Les baux à loyer contribuent à 63,15% au revenu du patrimoine (Cf. Graphique 55). La
moyenne des recettes provenant de ces baux est de 11.569.562 FCFA. Il s’agit de recettes qui
ne fluctuent pas beaucoup en dehors de 2011 où du fait de la crise post-électorale, les activités
économiques étaient en berne.
L’occupation sur permission administrative de l’espace public contribue à 7.56% à la formation
du revenu du patrimoine. La moyenne de ces recettes est de 1.388.283 FCFA. Il s’agit d’une
recette qui est beaucoup fluctuante avec son plus bas niveau en 2008 qui est de 45000 FCFA et
son plus haut niveau est de 2.138.260fcfa en 2010.
Les concessions sur accord conventionnel participent à 29,26% du revenu du patrimoine. La
moyenne annuelle de ces revenus est de 5.361.219 FCFA. Il s’agit de recettes qui ont fortement
baissé durant la crise post-électorale, mais qui depuis 2013 sont reparties à la hausse.
60,00%
40,00%
Occupation sur permisssion
administrative
30,00%
Concession sur accord
20,00% conventionnel
10,00%
0,00%
127
Les revenus du patrimoine sur notre période d’étude ne fluctuent pas fortement. Ils sont
croissant de 2008 à 2009 puis décroissent en 2010 et 2011 avant de repartir à la hausse à partir
de 2012 (Cf. Graphique 56). La recette la plus importante date de 2011 et s’élève à 11.274.345
FCFA soit à peu près sept millions de moins que la recette moyenne. La recette la plus
importante date de 2014 et s’élève à 22.908.000 FCFA, soit quatre millions de plus que la
moyenne.
20000000
15000000
10000000
5000000
0
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Source : Comptes administratifs du Maire Agboville 2008-2015
A Tiassalé les revenus du patrimoine avec une moyenne de 10431355 FCFA (Annexe 12)
représentent 3,65% des recettes de fonctionnement de la collectivité décentralisée.
Ces revenus se composent pour 70,75% des baux à loyer avec une moyenne de 7379377FCFA,
pour 26,42% de l’occupation sur permission administrative avec une moyenne de
2755888FCFA et pour 2,83% de la concession sur accord conventionnel avec une moyenne de
296122FCFA (Cf. Graphique 57).
128
Graphique 57: Composition du revenu du patrimoine à Tiassalé (en %)
80,00%
70,00%
60,00% Baux à loyer
50,00%
40,00% Occupation sur permission
administrative
30,00%
Concession sur accord
20,00% conventionnel
10,00%
0,00%
Il s’agit de recettes dont l’évolution est très fluctuante avec une grande différence entre la
recette la plus importante qui date de 2015 et s’élève à 15.380.000 FCFA et la plus faible des
recettes qui elle date de 2011 et s’élevait à 6.412.800 FCFA. Elle évolue en dent de scie de
2007 à 2013 avant de connaitre deux hausses successives en 2014 et 2015. (Cf. Graphique 58).
18000000
16000000
14000000
12000000
10000000
8000000
6000000
4000000
2000000
0
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
A Sikensi, la moyenne de ce revenu pour notre période d’étude est de 1.959.526 FCFA (Annexe
27). Avec 78,27% pour les occupations sur permission administrative et 21,73% pour les baux
à loyer Il n’existe pas de concessions sur accord conventionnel (Cf. Graphique 59).
129
Graphique 59: Composition du revenu du patrimoine à Sikensi (en %)
90,00%
80,00%
70,00%
60,00%
Baux à loyer
50,00%
40,00% Occupation sur permission
30,00% administrative
20,00%
10,00%
0,00%
Les revenus du patrimoine à Sikensi, décroissent en 2008 et 2009 puis évoluent en dents de scie
jusqu’en 2013 avant de repartir à la hausse. (Cf. Graphique 60). Le niveau de ces recettes est
longtemps resté très faible pour connaitre une croissance de trois fois au-dessus de la moyenne
à partir de 2014.
7000000
6000000
5000000
4000000
3000000
2000000
1000000
0
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Les revenus du patrimoine sont ceux qui dans les communes de la région participent le moins
à la formation des recettes de fonctionnement. Celle-ci est en deçà des 5%. Ces revenus
connaissent de fortes fluctuations d’une année à l’autre qui s’apparentent à une mauvaise
collecte en dehors d’Agboville où la fluctuation se comprend à l’aune de la crise post-électorale.
C’est Sikensi qui connait la plus mauvaise collecte de cette recette tandis que c’est à Agboville
que le niveau de collecte est le plus important.
130
4.1.1.4 L’aide de l’Etat
L’Etat attribue une dotation d’aide au fonctionnement sous forme de dotation globale au
fonctionnement. Le montant de cette opération est déterminé sur la base d’un pourcentage de
certaines recettes de l’Etat, puis elle est repartie entre les différentes collectivités. Cette dotation
comprend une partie minimale ayant pour objet d’assurer à chaque collectivité un minimum de
ressources par habitant ; elle comprend aussi une partie complémentaire destinée à contribuer
compte tenu de leur inégalité de situation, aux charges de fonctionnement des collectivités
territoriales ou à alléger le cas échéant des charges particulièrement lourdes supportées par
certaines d’entre elles.
A Agboville, cette aide s’élève à 412.814.566 FCFA sur notre période d’étude soit une moyenne
annuelle de 51.601.820 FCFA. Cela correspond à 13,67% des recettes de fonctionnement et
constitue sa troisième source d’alimentation en terme de volume. Il s’agit d’une ressource qui
fluctue fortement. Elle est croissante entre 2008 et 2009 où elle connait son plus haut niveau
qui est de 137.000.000 FCFA. Elle décroit en 2010 puis en 2011 où elle reste stable jusqu’en
2013 avec son plus bas niveau qui est de 35.630.780 FCFA. Elle repart à la hausse en 2014
avant de décroitre en 2015 (Cf. graphique 61).
.
Graphique 61: Evolution de l’aide de l’Etat à Agboville en (million de franc)
160000000
140000000
120000000
100000000
80000000
60000000
40000000
20000000
0
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
131
FCFA. Elle connait aussi des fluctuations avec son plus bas niveau en 2014 et 2015 où elle
s’élevait à 44.422.746fcfa, et son niveau le plus élevé en 2012 avec 60.964.673 FCFA d’aide
(Cf. Annexe 35).
A Sikensi, l’aide de l’Etat contribue à 39,46% des recettes de fonctionnement, et est la première
source de financement de ce budget là, ce qui dénote du caractère tributaire de cette collectivité
à l’Etat pour son fonctionnement. Cette aide est fluctuante. Elle est constante de 2007à 2009
puis croit en 2010 son plus haut niveau avec un montant de 106.000.000fcfa, qui est de deux
fois supérieur à la moyenne qui s’élève à 48.081.484fcfa. Elle décroit en 2011 puis garde le
même niveau en 2012. Elle repart à la hausse en 2013 puis décroit en 2014 (Cf. Graphique 62).
100000000
80000000
60000000
40000000
20000000
0
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Source : Comptes administratif du Maire, Sikensi 2007-2015
C’est Tiassalé qui bénéficie le plus de l’aide de l’Etat suivi d’Agboville et de Sikensi. En dehors
de Sikensi où cette aide est le premier moyen de financement du fonctionnement de la
collectivité pour près de 40%, à Agboville et Tiassalé, elle représente moins de 20% des
ressources de fonctionnement.
Il s’agit de recettes provenant de versements divers faits à la commune comme les ristournes,
les amendes, les vignettes et autres versements accidentels. A Agboville, ces recettes participent
à 6,52% du total des recettes de fonctionnement avec une moyenne annuelle de 24.608.964
FCFA. A Tiassalé ce sont des recettes plus que fluctuantes, qui certaines années sont quasi
132
nulles comme en 2013 et 2014. Celles-ci contribuent cependant pour 6,89% au budget de
fonctionnement soit deux fois plus que les recettes générées par le patrimoine immobilier. A
Sikensi les recettes diverses, contribuent à 7,6% de la formation du budget de fonctionnement
de la ville. Ici, en plus d’être fluctuantes, elles ont été inexistantes en 2011. Leur moyenne est
de 9.248.994 FCFA (Annexe 24), avec le haut niveau de recette en 2015 qui s’élève à
29.331.909 FCFA.
La très forte fluctuation des recettes diverses se comprend par le fait qu’elles comportent une
part de recettes dites accidentelles.
Si à Tiassalé et à Agboville les recettes de fonctionnement ont pour source d’approvisionnement
principale les recettes fiscales, à Sikensi, c’est l’aide de l’Etat qui contribue le plus aux recettes
de fonctionnement. Le revenu du patrimoine est celui qui contribue le moins à la formation des
recettes de fonctionnement. Ce sont des espaces qui mobilisent eux même plus de la moitié des
ressources financières dont ils ont besoin pour fonctionner.
Les recettes d’investissement, sont des recettes qui comme leur nom l’indique servent à financer
les investissements. Celles-ci proviennent de différentes sources que sont le produit de
l’aliénation des biens, le prélèvement sur fonds d’investissement, les recettes d’emprunt, l’aide
de l’Etat, les dons et legs et les recettes diverses.
A Agboville, ces recettes s’élèvent à 669.489.951 FCFA soit une moyenne annuelle de
83.686.244 FCFA (Annexe 10). Elles représentent 18,15% des recettes totales de la commune
et se composent des prélèvements sur fonds d’investissement qui en représentent les 55,02% et
de l’aide de l’Etat qui en constitue les 44,98% (Cf. Graphique 63).
133
Il s’agit de recettes qui de 2008 à 2011 évoluent en dents de scie avec des années de croissance
et des années de décroissance. A partir de 2012, elles connaissent une hausse continuelle (Cf.
Graphique 64). La recette la plus importante et qui date de 2015 fait 3,2 fois la recette moyenne.
La recette là moins importante date de 2009 et fait la moitié de la recette moyenne.
250000000
200000000
150000000
100000000
50000000
0
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Source : Comptes administratifs du Maire Agboville 2008-2015
A Tiassalé, sur la période que couvre notre étude, les recettes d’investissement ne sont
alimentées que par les prélèvements sur fonds d’investissent qui en représentent les 43,8% et
par l’aide de l’Etat qui lui en constitue les 56,2% (Cf. Graphique 65). Leur moyenne est de
88.458.768 FCFA.
134
Il s’agit d’une recette très fluctuante avec son niveau le plus important qui est au-dessus de la
moyenne de plus de 100.000.000 FCFA, et son niveau le plus bas est inférieur à la moyenne de
moins de 50.000.000 FCFA. Elle est repartie à la hausse depuis 2014 (Cf. Graphique 66).
A Sikensi, la moyenne des recettes d’investissement s’élève à 52.140.500 FCFA avec 62,26%
qui provient de l’aide de l’Etat et 37,74% qui émane du fonds d’investissement (Cf. Graphique
67).
135
Celles-ci connaissent beaucoup de variations sur notre période d’étude. De 2007 à 2010, elles
sont en hausse continuelle avec le niveau le plus haut niveau de ces recettes en 2010 pour un
montant de 105.600.000 FCFA. Entre 2010 et 2013, elles évoluent en dents de scie. De 2013 à
2015, elles sont croissantes. (Graphique 68).
100000000
80000000
60000000
40000000
20000000
0
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Source : Comptes administratifs du Maire, Sikensi 2007-2015
C’est Tiassalé qui dispose des recettes d’investissement les plus importantes suivis d’Agboville
et de Sikensi. Celles-ci connaissent de fortes fluctuations et se composent essentiellement des
prélèvements sur fonds d’investissement et de l’aide de l’Etat. C’est seulement à Agboville que
le fonds d’investissement contribue le plus à la formation de ces recettes. A Tiassalé et à
Sikensi, c’est l’Etat qui est le plus gros contributeur.
Le fonds d’investissement, est un fonds institué en vue de financer les investissements des
collectivités territoriales décentralisées. Ce fonds est alimenté chaque année de 10% du budget
de fonctionnement.
A Agboville, les prélèvements sur ce fonds en vue d’alimenter les recettes d’investissement
s’élèvent à 368.343.674 FCFA sur notre période d’étude. Cela correspond à une moyenne de
prélèvement annuelle de 46.042.959 FCFA (Annexe 8). Le niveau de ces prélèvements est très
variable avec des années où il est en baisse et des années où il est en hausse, c’est le cas entre
2008 et 2011. A partir de 2012, ces prélèvements sont en hausse continuelle (Cf. Graphique
69). Aussi le prélèvement le plus important est de 5 fois supérieur à la moyenne alors que le
prélèvement le moins important qui lui date de 2009, est de 28,7 fois inférieur à la moyenne.
136
Graphique 69: Evolution des prélèvements sur fonds d’investissement à Agboville (en
FCFA)
300000000
250000000
200000000
150000000
100000000
50000000
0
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
A Tiassalé, ils varient fortement. Ils croissent sur la période 2007/2010 puis décroissent entre
2010 et 2011 pour repartir à la hausse l’année suivante pour connaitre encore une autre année
de décroissance entre 2012 et 2013 pour enfin repartir à la hausse en 2014 et 2015 (Cf.
Graphique 70). La moyenne de ces recettes est de 38.747.543 FCFA. En 2013, le fonds
d’investissement n’a pas contribué à la formation des recettes d’investissement (Annexe 17).
Graphique 70: Evolution des prélèvements sur fonds d’investissement à Tiassalé (en
FCFA)
90000000
80000000
70000000
60000000
50000000
40000000
30000000
20000000
10000000
0
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Source : Comptes administratifs du Maire Tiassalé, 2007à 2015
137
A Sikensi, la moyenne des recettes provenant de ce fonds est de 19.676.475 FCFA ce qui
correspond à 37,74% des recettes d’investissement. En 2011 et 2014, ces fonds n’ont pas
contribué à la formation des recettes d’investissement ; ils évoluent en dent de scie avec une
période de croissance de 2007 à 2010 puis une période de décroissance entre 2010 et 2011 et
une autre de croissance entre 2011 et 2012 pour rechuter jusqu’en 2014 avant de repartir à la
hausse (Cf. Graphique 71). En 2013, la part de ce fonds dans le budget d’investissement était
fortement en deçà des 10% du budget de fonctionnement correspondant (Annexe 32).
Graphique 71: Evolution des prélèvements sur fonds d’investissement à Sikensi (en
FCFA)
80000000
70000000
60000000
50000000
40000000
30000000
20000000
10000000
0
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
C’est à Agboville que les prélèvements sur le fonds d’investissement participent le plus à la
formation des recettes d’investissement suivi de Tiassalé puis de Sikensi. C’est aussi seulement
à Agboville que ces prélèvements constituent plus de la moitié des recettes d’investissement.
Elles connaissent de fortes fluctuations.
Il s’agit de subventions d’équipement qui sont accordées aux collectivités pour les aider à
réaliser certaines opérations de leur programme de développement.
A Agboville, cette aide est de 301.146.277 FCFA sur notre période d’étude, soit une moyenne
annuelle de 37.643.284 FCFA. Il s’agit d’une recette qui elle aussi varie d’une année à l’autre
(Annexe 8).
A Tiassalé l’aide de l’Etat contribue à 56% des recettes d’investissement. La moyenne de cette
recette est de 49.711.224 FCFA, elle est fluctuante avec son plus haut niveau en 2009 qui est
138
de 110.000.000 FCFA et son plus bas niveau en 2008 qui est de 25.000.000 FCFA (Annexe
17).
L’aide de l’Etat à Sikensi contribue à 62,26% aux recettes d’investissement. Sa moyenne est de
32.464.025 FCFA, elle est peu fluctuante avec son plus haut niveau en 2009 qui est de
56.206.000 FCFA et son plus bas niveau en 2007 et 2008 qui est de 25.000.000 FCFA (Annexe
32).
C’est Tiassalé qui bénéficie du niveau d’aide le plus important suivi d’Agboville et de Sikensi.
Partout elle connait des fluctuations. En dehors d’Agboville, c’est l’aide de l’Etat qui est la
première source de formation des recettes d’investissement.
Nous nous intéressons au niveau de recouvrement des recettes de fonctionnement et des recettes
d’investissement par les collectivités décentralisées. Cela se fait par le biais du taux de
recouvrement des recettes qui est le rapport entre les recettes véritablement recouvrées et
les recettes prévues.
A Agboville, ce rapport est de 90,47%, à Tiassalé il est de 87, 67% et à Sikensi de 85,2%.
Pour chacune de ces villes, c’est de 10 à 15% des ressources nécessaires à leur bon
fonctionnement qui ne sont pas recouvrées. Aussi c’est certaines charges et certaines activités
nécessaires au bon fonctionnement de l’espace qui n’ont pu être menées.
Cela est imputable autant aux services de l’Etat qui ne réussissent pas à collecter correctement
les impôts sur le territoire communal qu’aux services municipaux qui eux aussi ne collectent
pas efficacement les impôts.
139
(Annexe 8, 17 et 32). Cette déperdition de ressources impacte négativement sur la mise en
œuvre des investissements prévus.
Les recettes dont disposent les villes de l’Agneby-Tiassa proviennent de la mobilisation des
ressources locales et de l’aide de l’Etat. Si les ressources de fonctionnement sont générées pour
plus de la moitié de fonds propres, les recettes d’équipement elles dépendent pour plus de la
moitié de l’aide de l’Etat exception faite d’Agboville.
Ce sont des recettes qui sont insuffisamment recouvrées avec une variation de 10 à 15% pour
les recettes de fonctionnement et de 15 à 30% pour les recettes d’investissement. Cela nous
amène à nous intéresser aux dépenses qu’elles permettent d’effectuer.
140
CHAPITRE V : DEPENSES ET INVESTISSEMENTS DANS LES VILLES DE
L’AGNEBY-TIASSA
L’offre de services et d’infrastructures aux usagers nécessite une administration. Toutes choses
qui occasionnent des dépenses. Quels sont les différents types de dépenses ? Quel est leur
niveau d’exécution par rapport à ce qui est prévu ? Dans ce chapitre nous avons relevé les
dépenses effectuées par les autorités locales. Nous avons pour cela analysé les différents
comptes administratifs du Maire.
Les salaires et indemnités représentent 50,13% du total des dépenses, les charges sociales elles
constituent 4,19% des dépenses, les transports et frais de mission eux représentent 1,24% de
141
ces dépenses, le carburant et les lubrifiants en représentent les 9,53%, les matériels et
fournitures constituent les 10,62%, les abonnements en eau, électricité et téléphone forment les
3,02%, les travaux et services à l’entreprise en sont les 2,45%, les interventions et transferts
eux représentent les 18,82% (Graphique 73 ).
Salaires et indemnités
18,82%
Charges sociales
2,45%
Transport et frais de mission
3,02% Carburant et lubrifiant
50,13% Materiel et fournitures
10,62%
Abonnement eau, electricité
Travaux et services
9,53%
Intervention et transfert
1,24%
4,19%
Nous avons 43,25% des dépenses qui sont faites pour le compte des services généraux.
Viennent ensuite les dépenses des services de collectivité qui représentent 25,31% de celles-ci,
les dépenses diverses représentent 18,52% des dépenses. Les dépenses des services socio-
culturelles constituent 8,41% des dépenses totales et les dépenses des services économiques
représentent 4,51% des dépenses totales (Graphique 74).
Graphique 74: Répartition des dépenses de fonctionnement d’Agboville par services
18,52%
Dépenses des services de
4,51% collectivité
43,25%
Dépenses des services socio-
8,41% culturels
Dépenses des services
économiques
25,31% Dépenses diverses
142
Le niveau des dépenses de fonctionnement à Tiassalé est très fluctuant. Il est décroissant entre
2007 et 2008, croissant entre 2008 et 2009 puis décroissant entre 2009 et 2012 avant de repartir
à la hausse (Graphique 75). La une moyenne annuelle de ces dépenses s’élève à 265.115.996
FCFA. L’année 2015 est celle qui connait le plus haut niveau de dépense sur la période d’étude
avec une dépense s’élevant à 380.716.244 FCFA. L’année 2012 est celle qui connait le niveau
de dépense le plus bas s’élevant à 193.049.437 FCFA. Ces fortes fluctuations, influencent
négativement le bon fonctionnement des services municipaux et la qualité de l’offre des
services offerts aux usagers.
Graphique 75: Evolution des dépenses de fonctionnement à Tiassalé (En FCFA)
400000000
350000000
300000000
250000000
200000000
150000000
100000000
50000000
0
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Source : Comptes administratifs du Maire, Tiassalé 2007-2015
Les salaires et indemnités représentent 36,76% des dépenses, les charges sociales 2,86%, les
transports et frais de mission 1,83%. Le carburant et les lubrifiants constituent 17,23% des
dépenses, le matériel et les fournitures 19,48%, les abonnements d’eau, d’électricité et de
téléphone 2,33%. Les travaux et services à l’entreprise font 6,6% des dépenses et les
interventions et transferts 12,35% (Graphique 76).
Graphique 76: Répartition des dépenses de fonctionnement par rubriques à Tiassalé (en
%)
Salaire et indemnité
6,60% 12,35%
charges sociales
2,33% transport
36,76%
carburant et lubrifiant
materiel et fourniture
19,48%
abonnement eau,électricité
travaux et services
17,83% 2,86% intervention et transfert
1,83%
143
Nous avons 52,48% des dépenses de fonctionnement qui sont effectuées pour le compte des
services généraux suivi avec 22% par les dépenses diverses puis avec 16,75% par les services
de collectivité. Les dépenses des services socioculturels elles représentent 6,92% des dépenses
alors que celles des services économiques représentent 0,52% des dépenses totales (Graphique
77).
Graphique 77: Répartition des dépenses de fonctionnement par services à Tiassalé (en
%)
dépenses des services
généraux
22% dépenses des services de
collectivité
0,58% dépenses des services socio-
6,92% culturels
52,48%
dépenses des services
16,75%
économiques
dépenses des services divers
Le niveau des dépenses de fonctionnement à Sikensi connait trois niveaux de variation. Il est
croissant de 2007 à 2010 puis décroit entre 2010 et 2011 pour repartir à la hausse à partir de
2011 (Graphique 78). Elles ont connu leur plus haut niveau en 2010 avec une dépense s’élevant
à 158.150.099 FCFA et leur niveau le plus bas en 2007 qui lui s’élevait à 67.870.883 FCFA.
La moyenne de ces dépenses sur notre période d’étude s’élève à 113.251.480 FCFA.
144
La répartition de ces dépenses par rubrique, montre que les salaires et indemnités représentent
plus de la moitié du budget de fonctionnement soit 51,27% de celui-ci. Elle est suivie par la
rubrique intervention et transfert qui représentent 17,46% du budget, nous avons ensuite les
dépenses en carburant qui elles représentent 16,4% du budget. Suivent ensuite respectivement
les rubriques matériels et fournitures, charges sociales, abonnement en eau et électricité, les
travaux et services à l’entreprise (Cf. Graphique 79)
Graphique 79: Répartition par rubriques des dépenses de fonctionnement à Sikensi
2,20% 1,57% 0,80%
4,41%
5,89% Salaires et indemnités
Interventions & Transferts
Carburant & lubrifiant
Les services qui accaparent la plus grande partie des dépenses soit 63,39% du budget de
fonctionnement sont les services généraux. Les dépenses en rapport avec les services de
collectivité représentent 13,54% des dépenses totales et sont la troisième source de dépense.
Les dépenses diverses représentent 17,01% des dépenses de fonctionnement et sont la seconde
source de dépenses. Les dépenses des services socio-culturels eux représentent 6,05% des
dépenses totales (Cf. Graphique 80). Pour notre période d’étude, nous ne notons aucune dépense
effectuée pour le compte des services économiques (Annexe 28).
145
Graphique 80: Répartition des dépenses de fonctionnement de Sikensi par services
0,00%
Dépense des services
généraux
17,01%
Dépenses des services de
collectivité
6,05%
Dépenses des services socio-
culturels
13,54%
63,39% Dépenses des services divers
Les dépenses de fonctionnement à Agboville sont exécutées à 88,5%. C’est donc 11,5% des
dépenses de fonctionnement prévues, en vue de satisfaire aux besoins des populations dans les
limites des moyens de la collectivité qui ne sont pas mises en œuvre. Les dépenses mandatées
quant à elles sont exécutées à 102,92%. Cela pourrait signifier que les besoins sont plus
importants que les recettes disponibles. C’est à partir de 2013 que nous assistons à un
dépassement des dépenses mandatées (Annexe 10).
Les dépenses de fonctionnement prévues à Tiassalé, sont exécutées à 89,81%. Aussi certaines
dépenses nécessaires au bon fonctionnement de la ville ne peuvent être exécutées. Les dépenses
engagées sont supérieures aux dépenses mandatées avec un taux d’exécution des dépenses
mandatées de 106,64% (Annexe 14). La commune effectue des dépenses au-delà de ce qui a
été mandaté par le conseil municipal et approuvé par les autorités de contrôle ce qui a pour
conséquence des dépassements de budget.
Le taux d’exécution des dépenses de fonctionnement prévues à Sikensi est de 79,19%. C’est
donc plus de 20% des dépenses prévues en vue du bon fonctionnement de l’administration
communale et de la commune dans les limites de ses ressources, qui ne sont pas réalisées. Bien
que les dépenses mandatées sont exécutées à 94,76%, il est des années comme 2009 et en 2014,
où les dépenses engagées, étaient supérieures aux dépenses mandatées, ce qui est une forme de
mauvaise gestion budgétaire. Cela peut révéler aussi la faiblesse du budget face aux besoins de
la collectivité (Annexe 29).
C’est à Agboville que les dépenses de fonctionnement sont les plus importantes vient ensuite
Tiassalé puis Sikensi. La rubrique salaires et indemnités est celle qui accapare la plus grosse
146
part des dépenses totales ; à Agboville et à Sikensi elle fait plus de 50% des dépenses totales.
Les services généraux sont ceux qui font l’objet des plus grandes dépenses en terme de dépenses
par services. Aucune des communes de la région n’arrive à exécuter totalement ses dépenses
de fonctionnement prévues. Cela est source de nombreux dysfonctionnement et impacte sur la
qualité des services offerts.
Ce sont des dépenses qui servent à financer les investissements prévus par les autorités
municipales. On les appelle aussi dépenses d’équipement car elles servent à l’équipement
mobilier et immobilier. Les dépenses mobilières concernent les dépenses en rapport avec
l’achat de matériel de bureaux, de meubles, de moyens de déplacement et de véhicules utilitaires
pour le compte des services municipaux et toutes les autres structures qui dans le cadre du
transfert de compétence, dépendent de la collectivité décentralisée pour leur équipement. Les
dépenses immobilières concernent la mise en place d’infrastructures socio-économiques que
sont le revêtement des voies, leur ouverture et leur réfection ; l’électrification des quartiers, des
rues ; la construction d’écoles primaires et leur équipement, le lotissement, l’assainissement, la
construction de nouveaux marchés, la mise en place des réseaux d’assainissement et de
drainage, l’adduction d’eau, la construction de ponts, l’aménagement d’espaces verts etc…
A Agboville, ces dépenses s’élèvent à 554.123.441 FCFA soit une moyenne de dépense
annuelle de 69.265.430fcfa. Cela correspond à une dépense annuelle par tête d’habitant de
1361,5 FCFA (Cf. Annexe 9). Ce sont des dépenses qui ont évolué en dent de scie avec une
alternance de croissance et de décroissance jusqu’à atteindre leur plus bas niveau en 2011 (Cf.
Graphique 81) sont reparties à la hausse à partir de 2012 pour atteindre en 2015 leur plus haut
niveau qui est de 270.939.881 FCFA soit 3,9 fois la dépense moyenne.
147
Graphique 81: Evolution des dépenses d’investissement à Agboville en (FCFA)
300000000
250000000
200000000
150000000
100000000
50000000
0
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Source : Comptes administratifs du Maire Agboville, 2008-2015
La répartition de ces dépenses par services, fait voir que les services de collectivités sont les
premiers bénéficiaires de ceux-ci avec 37,82% des dépenses totales. Viennent ensuite les
dépenses des services généraux qui représentent 34% de ces dépenses, puis viennent les services
socio-culturels et de la promotion humaine avec 28,18% et enfin les services économiques avec
0,38% du total des dépenses (Annexe 8). Les dépenses mobilières s’élèvent à 182.812.335
FCFA pour notre période d’étude soit 33% du total des dépenses d’investissement. Il s’agit de
l’acquisition de matériel informatique, d’achat de sono, de l’aménagement de décharges
publiques, de l’achat de véhicules, de l’équipement des locaux et des services de la mairie, de
l’achat de climatiseurs (Tableau 26). Les dépenses immobilières s’élèvent à 371.311.106 FCFA
soit 67% des dépenses d’investissement totales ce qui correspond à une moyenne annuelle de
46.413.888 FCFA et une moyenne par tête d’habitants s’élevant à 912,31 FCFA. Cela a
contribué à électrifier des quartiers que sont Adahou extension, Moutcho résidentiel,
Arrikoville ; et aussi l’abattoir municipal. Il y a eu aussi la construction d’une cantine scolaire,
d’une bibliothèque, de postes de groupage des ordures ménagères, de l’extension du cimetière
municipal. Ces dépenses ont aussi permis la réhabilitation et l’ouverture de voies communales
(Cf. Tableau 26).
148
Construction 3 classe Adahou extension 2008 16000000
Achat d'un véhicule de liaison ( Mobilier ) 2010 8 000 000
Equipement de la salle de Mariage ( dette ) 2010 2 460 000
Poursuite des travaux de réparation des voies de la 2010 13 000 000
Commune
Extension du réseau électrique des quartiers résidentiel 2010
nouveau, Moutcho résidentiel, Arrikoville 10 000 000
Electrification Adahou - extension ( dette ) 2010 2 000 000
Aménagement de l'espace vert du rond-point Agnéby 2010 2 800 000
Extension du cimetière municipal ( Commune ) 2010 5 807 000
Réhabilitation du marché central 2010 17 000 000
Achat d'ordinateurs plus imprimantes 2011 981 760
Achat de split, climatiseurs, fauteuil de direction, 2011 1 910 420
ventilateurs
Réhabilitation des voies de la Commune 2011 2 751 229
Achat de deux ordinateurs plus imprimantes 2012 1 920 000
Achat de split, fauteuil de direction, climatiseurs, 2012 2 840 000
ventilateurs
Equipement du logement du Secrétaires général 2012 2 450 000
Réhabilitation des locaux du service technique 2013 1 500 000
Travaux de réparation des voies 2013 19 996 516
Extension du réseau électrique à Adahou extension, abattoir 2013 18 351 083
municipal
Extension du cimetière municipal 2013 5 807 000
Achat véhicule type 4x4 (mobilier) 2014 18000000
Equipement bureau mairie (mobilier) 2014 11000000
Ré habitations voies communales (immobilier) 2014 22956900
Construction poste de groupage des ordures ménagères 2014 3000000
Réhabilitation des pistes communales 2015 18 587 627
Aménagements des ronds-points 2015 12 999 844
Construction de quinze postes de groupage des ordures 2015 7 500 000
Construction d’une cantine scolaire 2015 9 184 481
Construction d’une bibliothèque municipale 2015 17 999 265
Source : Comptes administratifs du Maire, Agboville 2008-2015
A Tiassalé, les dépenses d’investissement sur notre période d’étude s’élèvent à 600.705.490
FCFA. La moyenne annuelle de celles-ci est de 66.745.054 FCFA, cela correspond à un
investissement moyen annuel par habitant de 1415 FCFA pour ce qui est des deux centres
urbains que sont Tiassalé et N’Douci (Annexe 13). Le niveau de ces dépenses est très fluctuant
avec une année de décroissance suivie d’une année de décroissance de 2007 à 2013. Il connait
149
deux hausses consécutives depuis 2014 (Cf. Graphique 82). En 2010, nous avons le niveau le
plus élevé de dépenses qui est de 130.391.733 FCFA. Le niveau le plus bas de dépense date de
2013 et s’élevait à 10.000.000 FCFA. Toutes les dépenses mandatées sont engagées.
120000000
100000000
80000000
60000000
40000000
20000000
0
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Les services qui bénéficient le plus des dépenses d’investissement sont les services généraux,
les investissements en rapport avec ces services représentent 38% du total des dépenses
d’investissement. Suivent les dépenses en rapport avec les services de collectivités qui
représentent 29,4% des dépenses d’investissement. Les dépenses d’investissement des services
économiques représentent 13,6% des dépenses totales, celles des services sociaux 13,2%
(Annexe 18). Ces dépenses servent à l’acquisition de biens mobiliers et de biens immobiliers.
Les dépenses pour l’acquisition de biens mobiliers s’élèvent à 183.819.535 FCFA soit 30,6%
des dépenses totales. Ce sont l’achat de matériels informatique, de photocopieurs, de mobiliers
de logement, d’équipement de salle de mariage, d’équipements de bureaux, d’équipement
d’aires de jeu, d’équipement de la fanfare municipale, de l’achat de véhicules (Cf. Tableau 27).
Les dépenses en faveur des biens immobiliers s’élèvent à 416.885.955 FCFA. Elles concernent
les villes de Tiassalé et N’douci.
Les dépenses immobilières en faveur de Tiassalé s’élèvent à 181.729.802 FCFA soit une
moyenne annuelle de 20.192.200 FCFA, ce qui fait un investissement de 1006 FCFA par
habitant par an. Ces dépenses correspondent à 30,25% du total des dépenses d’investissement
et 43,59% du total des dépenses immobilières. Ce sont des travaux de construction à savoir un
hall de réunion, un espace commercial festif (allocodrome), un cimetière, un abri pour les
passagers à la gare routière, la clôture de la Mairie, une salle de mariage. Nous avons aussi des
150
travaux de réhabilitation que sont celui du foyer des jeunes, de la bourse du travail et du marché.
Nous avons aussi le reprofilage et l’ouverture des voies (Cf. Tableau 27).
La ville de N’douci a un niveau d’investissement qui s’élève à 104.550.653 FCFA soit une
moyenne annuelle de 11.616.739 FCFA ce qui correspond à un investissement de 428,5 FCFA
par habitant par an. Cela équivaut à 25,07% du total des dépenses immobilières et 17,4% du
total des dépenses d’investissement. Ces dépenses ont concerné la construction de salles de
classe, d’un hall de réunion, l’aménagement de parking, la création d’un cimetière,
l’achèvement du marché. Elles ont aussi servi à la réhabilitation du foyer des jeunes, au
reprofilage des voies.
151
Réhabilitation du foyer des jeunes de N’douci (immobilier) 2014 3000000
Aménagement Parking à N’douci (Immobilier) 2014 10044000
Acquisition de matériel informatique 2014 6000000
Achat de véhicule de type 4x4 2014 15000000
Achat de véhicule 2015 22000000
Equipement logement du Secrétaire Général 2015 2000000
Construction de la clôture de la Mairie (Immobilier) 2015 5000000
Acquisition de 2 débrousailleuses 2015 1800000
Acquisition de 2 tricycles 2015 4000000
Acquisition de table-bancs à Tiassalé 2015 3000000
Acquisition de table-bancs à N’douci 2015 3000000
Construction de 3 salles de classe à N’douci (Immobilier) 2015 12973000
Réhabilitation foyer des jeunes de Tiassalé (Immobilier) 2015 8200000
Aménagement parking à N’douci (Immobilier) 2015 7940000
Création d’un abri à la gare routière Tiassalé (Immobilier) 2015 9600244
Source : Comptes administratifs du Maire Tiassalé 2007-2015
80000000
70000000
60000000
50000000
40000000
30000000
20000000
10000000
0
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
152
Le service socio-culturel est le service qui bénéficie le plus des dépenses d’investissement.
Ceux-ci s’élèvent à 133.682.102 FCFA, ce qui correspond à une moyenne annuelle de
14.853.566 FCFA soit 40,5% des dépenses totales d’investissement (Annexe 33). Les services
généraux sont le second service à bénéficier le plus des dépenses d’équipement. Les dépenses
au profit de ces services s’élèvent à une moyenne annuelle de 13.173.548 FCFA soit 35,93%
du budget total. Après eux viennent les services de collectivité qui profitent de seulement
16,18% des dépenses d’investissement, ce qui correspond à une moyenne annuelle de 5.933.706
FCFA. Nous avons enfin les services économiques qui eux bénéficient de 7,36% des dépenses
d’investissement.
Les dépenses mobilières (Annexe 31) s’élèvent à 60.422.000 FCFA soit 18,31% des dépenses
d’investissement. Elles concernent l’informatisation de l’administration communale,
l’équipement des bureaux en mobiliers, l’achat de chaises et de bâches, l’équipement de la
station de taxi, l’équipement du domicile du Secrétaire Général, l’équipement des services du
trésor, l’équipement de la radio locale. Les dépenses immobilières s’élèvent à 269.528.256
FCFA soit 81,69% des dépenses d’investissements ; ce qui correspond à des dépenses de 1240
FCFA par tête d’habitant. Les réalisations effectuées sont l’aménagement des locaux de la
Mairie, la construction de hangars, l’extension du réseau d’éclairage public, l’électrification de
la gare routière, la réhabilitation et l’aménagement du marché, la construction d’écoles
primaire, de la clôture du commissariat, l’assainissement de la ville, des travaux de drainage,
l’électrification de l’abattoir, des travaux de drainage (Cf. Tableau 28).
153
Construction de la clôture du trésor immobilier 2009 4171300
Aménagement des locaux de la mairie 2009 5900000
Electrification de la gare routière 2009 1994901
Informatisation de l’ administration 2009 2000000
Achat de porte métallique 2009 2856000
Equipement du domicile du S.G de le Mairie 2009 452000
Achat du matériels et mobiliers de bureau (mairie) 2009 7800000
Construction école primaire Sikensi château immobilier 2010 9745058
Construction clôture commissariat immobilier 2010 9899936
Aménagement salles du manage immobilier 2010 5342556
Travaux réfection toiture du musée 2010 4656280
Equipement des services du trésor 2010 6000000
Achat de matériels et mobiliers de bureau (mairie) 2010 8600000
Réfection locaux Mairie (immobilier) 2012 12469709
Electrification gare routière (immobilier) 2012 1994901
Construction de 1 abattoir municipale (immobilier) 2012 12400000
Travaux d’assainissement de la ville (immobilier) 2012 8992462
Construction école primaire (immobilier) 2013 19999669
Assainissement de la ville (immobilier) 2013 8000000
Equipement de la gendarmerie en mobilier 2013 2950000
Equipement en matérielle informatique (mobilier) 2013 2050000
Construction école primaire (immobilier) 2014 16781271
Assainissement de la ville (immobilier) 2014 9423480
Réhabilitation Mairie (immobilier) 2015 9999998
Clôture du commissariat (immobilier) 2015 7919936
Assainissement drainage (immobilier) 2015 6000000
Electrification gare routière (immobilier) 2015 3494962
Equipement de radio de Sikensi 2015 3514000
Source : Comptes administratifs du Maire Sikensi 2007-2015
C’est Agboville qui a le niveau de dépenses d’investissement le plus important suivi de Tiassalé
puis de Sikensi. Si les services de collectivités bénéficient du gros des dépenses à Agboville, ce
sont les services généraux à Tiassalé et les services socio-culturels à Sikensi qui en sont les plus
grands bénéficiaires. Dans chacune de ces villes, les dépenses immobilières absorbent
l’essentiel du budget.
A Agboville, le taux d’exécution des dépenses d’investissement prévues est de 71,18%, à
Tiassalé il est de 53,81%, et à Sikensi de 51,73%. Dans les deux derniers espaces cités c’est à
peu près la moitié des investissements qui ne sont réalisés ce qui entraine un retard dans la mise
place des équipements et autres infrastructures prévus.
154
CHAPITRES VI : LES ACTIVITES ECONOMIQUES DANS LES VILLES DE LA
REGION DE L’AGNEBY-TIASSA
La ville est par excellence le lieu de production de richesses donc d’activités. Quel est le niveau
des activités ? Quelles sont les différents secteurs d’activités qu’on y rencontre ? Nous avons
relevé les différentes activités que renferme notre zone d’étude ainsi que le niveau d’occupation
des populations.
6.1 L’agriculture
Le sol à Agboville est de type ferralitique légèrement lessivé sur sable tertiaire dans sa partie
sud et sur roche granitique sur le reste de l’espace. A Tiassalé il est schisteux latéritique avec
présence de bancs granitiques aux abords du fleuve Bandama. A Sikensi il est argilo-sableux,
riche en humus et graveleux par endroit. Tous ces sols sont propices au développement des
cultures de rente tel que le café, le cacao, l’hévéa et le palmier à huile ainsi qu’aux cultures
vivrières. Ils ne favorisent cependant pas l’infiltration et le ruissellement des eaux de pluie à
Tiassalé.
Les villes de la région ont un climat de type subéquatorial avec 4 saisons dont 2 pluvieuses et
2 sèches, et une végétation de forêt fortement dégradée du fait de la très forte exploitation
humaine. Ce qui favorise le développement de l’activité agricole.
Agboville Tiassalé et N’douci sont arrosées par des cours d’eaux importants. A Agboville il
s’agit du fleuve Agnéby et ses affluents ; ceux-ci tarissent ou atteignent un niveau très bas en
période de saison sèche de Décembre à Avril. Tiassalé et N’douci sont arrosés par le fleuve
Bandama, celui y est coupé de rapides qui rendent la navigation difficile. En saison sèche, le
débit du fleuve est tellement faible qu’il laisse apparaitre le fond plat et boueux du fleuve. La
présence du fleuve favorise une activité florissante de pêche plus particulièrement celle de la
crevette.
Les spéculations agricoles pratiquées sur le territoire communal d’Agboville concernent aussi
bien les cultures pérennes que les cultures vivrières et les cultures maraichères. Les cultures
pérennes pratiquées sont le café, le cacao, l’hévéa, le palmier à huile (Cf. Tableau 29),
auxquelles il faut ajouter la banane douce ou banane dessert qui est le fait d’une unité de
production agricole dénommée Eglin. Le rendement à l’hectare du cacao est de 0,7 tonne, il
s’agit d’un rendement qui est au-dessus de la moyenne nationale pour les anciens vergers qui
155
se situe au niveau de 0,4 tonne à 0,5 tonne à l’hectare. Cela signifie que le verger est en train
de se renouveler avec de nouveaux plants.
Tableau 29: Données ANADER sur le suivi des cultures de rentes à Agboville
Spéculations Nombre Superficie(HA) Rendement(T/HA) Production(T)
d’Exploitants
Cacao 1787 2 144 0,70 1 501,08
Café 53 92,5 0,5 46,25
Palmier à 35 56 15 840,00
huile
HEVEA 62 127 0,5 63,50
Source : ANADER 2016
Les cultures vivrières pratiquées sont le manioc, la banane plantain, le maïs, et le riz (Cf.
Tableau 30). Au niveau du riz, nous avons aussi bien la culture du riz pluvial que du riz de bas-
fond et du riz irrigué.
Tableau 30: Données ANADER sur le suivi des cultures vivrières à Agboville
Nombre Superficie(HA) Rendement(T/HA) Production(T)
Spéculation
d’exploitants
349 264,25 1,2 317,10
Riz Pluvial
54 56,25 4 225,00
Riz irrigué
95 104,25 3 312,75
Riz de bas-
fonds
143 113,25 1,5 169,88
Maïs
151 226,5 8 1 812,00
Manioc
273 191,1 7 1 337,70
Banane
Source : ANADER 2016
Les cultures maraichères pratiquées sont le piment, l’aubergine et le gombo (Cf. Tableau 31).
Il s’agit de cultures ayant un rendement important avec 30t/ha pour l’aubergine, 20/t/ha pour le
piment et 10t/ha pour le gombo.
156
Tableau 31: Données ANADER sur le suivi des cultures maraichères à Agboville
Spéculation Nombre Superficie(HA) Rendement(T/HA) Production(T)
d’exploitants
aubergine 41 7,5 30 225,00
piment 3 1,25 20 25,00
gombo 8 2,5 10 25,00
Il y a aussi à Agboville une activité d’élevage non-négligeable. Cet élevage concerne les bovins,
les ovins, les caprins, les porcins la volaille, et la pisciculture (Cf. Tableau 32).
A la périphérie de la ville et sur les lots non bâtis se développe une agriculture qui se décline
en cultures maraichères et en légumes. Les zones marécageuses, non constructibles de la ville
sont aussi utilisées pour la culture du riz.
Les spéculations agricoles pratiquées à Tiassalé concernent à la fois les cultures pérennes
comme le café, le cacao, l’hévéa, le palmier à huile, la banane, l’ananas (Cf. Tableau 33). La
culture de la banane et de l’ananas sont favorisées par la présence de grandes unités industrielles
de production dans la région.
157
Tableau 33: Données ANADER sur le suivi des cultures de rente à Tiassalé
Spéculation Superficie/exploitant (ha) Rendement
Cacao 3,2 0,5
Café 2,39 0,3
Palmier à huile 4,27 14
Hévéa 7,52 1
Source : ANADER 2015
A côté de ces cultures, il est produit des cultures vivrières que sont la banane plantain, le
manioc, le riz fluvial et le riz irrigué, le maïs, l’igname (Cf. Tableau 34).
Tableau 34: Données ANADER sur le suivi des cultures vivrières à Tiassalé
Spéculation Superficie/exploitant (ha) Rendement (T)
Igname 0,5 12
Manioc 0,65 8
L’activité d’élevage est aussi pratiquée à Tiassalé, il s’agit de l’élevage bovin, ovin, porcin et
de volaille. C’est une activité qui n’est pas beaucoup développée. La pêche elle est bien
développée surtout celle de la crevette du fait de la proximité du Bandama. La production
annuelle de crevette s’élève à une tonne dont une bonne partie est vendue sur le marché
intérieur.
Les activités du secteur primaire que nous rencontrons à N’douci, sont la pratique de l’élevage
et de l’agriculture.
Au niveau de l’agriculture, les cultures pratiquées sont les cultures de rente et les cultures
vivrières. Les cultures de rente, concernent des spéculations que sont le café, le cacao, l’hévéa
et l’ananas. La production d’ananas par les plantations villageoises a fortement chuté du fait de
la fermeture de l’usine qui leur reprenait leur production. Les cultures vivrières elles concernent
les légumes, le riz et le maïs.
158
L’élevage est une activité plus ou moins marginale qui est pratiquée de façon traditionnelle.
L’élevage bovin est pratiqué par les éleveurs peulhs. Nous avons aussi l’activité de pêche dans
le fleuve Bandama avec une variété de crevettes que l’on rencontre à N’douci.
Au plan agricole, la zone de Sikensi est une grande zone de production agricole. On y pratique
aussi bien des cultures vivrières que des cultures d’exportation.
Pour ce qui est des cultures vivrières, la ville est une grande productrice de manioc, de banane
plantain, de maïs, de riz, d’igname (Cf. Tableau 35). Elle produit aussi de légumes comme
l’aubergine, le piment, le gombo.
Tableau 35: Données ANADER sur le suivi des cultures vivrières à Sikensi
Spéculation Superficie/exploitant (ha) Rendement (T/ ha)
Igname 0,5 10
Manioc 0,65 8
Banane Plantain 0,78 8
Maïs 0,80 1,5
Riz irrigué 0,75 4
Source : ANADER 2015
Les cultures d’exportation qui sont pratiquées concernent le café, le cacao, l’hévéa et le palmier
à huile (Cf. Tableau 36). Le rendement à l’hectare du cacao est très important, il est de 0,7
tonnes à l’hectare.
Tableau 36: Données ANADER sur le suivi des cultures de rente à Sikensi
Spéculation Superficie/exploitant (ha) Rendement
159
ce complexe est à l’arrêt (Cf. Photo 2). A côté de cette usine, nous avons deux scieries et une
unité de transformation d’huile de palme d’installation assez récente. L’activité industrielle
n’est pas une grande pourvoyeuse d’emplois au niveau de la ville. Il existe aussi une unité agro-
industrielle Eglin qui est spécialisée dans la production de Banane Dessert.
L’activité industrielle dans la ville de Tiassalé se résume aux activités de deux scieries. Nous
avons aussi l’entreprise Safco qui avait fait faillite et qui reprend progressivement ses activités
sous une nouvelle dénomination qu’est la Nouvelle Safco Cotivana. A ces usines, il faut ajouter
les rizeries (moulins) de décorticage et de blanchiment du riz.
La ville de N’douci ne compte pas beaucoup d’industries. Nous pouvons noter des scieries que
sont IDES et STBI. En dehors de celles-ci, la ville ne compte aucune autre unité industrielle.
Nous avons cependant les moulins qui se chargent de la transformation du riz paddy.
Le secteur secondaire est un secteur qui n’est pas encore bien développé à Sikensi. Il emploie
2,64% de la population totale de la ville. Il est représenté par six entreprises que sont une
entreprise chimique qu’est Pharmacool, une usine qui traite le latex dénommé Hévétec, et trois
huileries que sont Adam-Afrique, SHK, et Nouvelle Huilerie de Sikensi. Nous avons aussi une
industrie d’extraction qui est une carrière de gravier.
160
L’activité industrielle, est une activité marginale de notre zone d’étude. C’est à Sikensi qu’elle
est la plus performante alors qu’à Agboville, elle est sinistrée.
Secteur d’activité
Marché Apprenti Plantation de
commercial Boucher Scierie
couvert Boucher banane
nombre de
02 07 50 01 02
commerce
Source : Direction Régionale du Commerce d’Agboville, 2015
161
Bien que l’on rencontre dans la ville une diversité d’activités économiques, le niveau des
emplois lui n’est pas élevé.
Le secteur tertiaire à Tiassalé offre des emplois au niveau des administrations publiques et
privées. La ville est le chef-lieu de département, aussi de nombreuses directions
départementales, démembrements des différents ministères sont représentées dans la ville. La
ville compte aussi de nombreux établissements scolaires ainsi que des établissements sanitaires.
Les agents de l’Etat sont au nombre de 1229 repartis entre 29 services. Nous avons aussi des
entreprises prestataires de service comme la CIE, la SODECI, la CITELCOM, la POSTE, deux
établissements bancaires. Il s’agit d’entreprises qui n’emploient pas au plan local et dont la
présence, n’est pas génératrice d’emplois pour les populations locales. Les employés étant
recrutés au plan national. Les activités hôtelières, les pharmacies au nombre de deux, les
représentations des structures de téléphonie mobile, et la seule station-service, fournissent-elles
des emplois aux populations locales. Les employés en effet sont recrutés sur place. Nous avons
les commerces qui eux aussi fournissent des emplois à travers les boutiques, et autres magasins
présents aussi bien au marché que dans le reste de la ville.
En plus des emplois provenant des secteurs précités, nous avons des emplois qui eux
proviennent du secteur dit informel. Il s’agit des petits commerçants, des gérants de cabine
téléphonique, des tabliers, les petits artisans.
A N’douci le secteur tertiaire offre 68,93% des emplois formels. Ce sont les emplois du secteur
public avec toutes les administrations que compte la ville. Il s’agit de la sous-préfecture, du
centre de santé urbain, du lycée public de la ville, des établissements primaires publics, des
services que sont les stations d’essence, la poste… Nous avons aussi les commerces avec un
grossiste de marchandise générale, et un demi-grossiste, un dépôt de boisson et plus d’une
centaine de commerçants détaillants de marchandises diverses parmi les plus représentatifs.
A Sikensi le secteur tertiaire regroupe 20% de la population totale. Cela représente les 2/3 des
emplois formels de la ville (RGPH 2014). Il s’agit principalement des administrations, des
activités de service et de commerce. Les administrations concernent les administrations
publiques, et privées, que nous avons dans la ville. Comme administrations publiques, nous
avons à Sikensi 17 services qui sont des démembrements des différents ministères. Ces services
emploient 585 personnes. Les administrations privées elles concernent les entreprises présentes
dans la ville. Pour ce qui est des activités de services, il s’agit des entreprises prestataires de
service que sont la SODECI, la CIE, la poste, les banques, les représentations des entreprises
de téléphonie cellulaire. Les activités de commerce concernent les différentes activités
commerciales qui sont pratiquées dans la ville par les détaillants au nombre 62, soit les plus
162
représentatifs selon le ministère du commerce. Le commerce génère des revenus à la ville. Il
s’agit des différentes taxes prélevées sur les commerces, et sur les marchés. La taxe des petits
commerçants qui est directement perçue par les services municipaux, s’élève à une moyenne
annuelle de 7.700.000 FCFA.
Le secteur dit informel et se définissant comme « un ensemble d’unités produisant des biens ou
des services en vue principalement de créer des emplois et des revenus pour les personnes
concernées. Ces unités ayant un faible niveau d’organisation, opèrent à petite échelle et de
manière spécifique, avec peu ou pas de division entre le travail et le capital en tant que facteurs
de production. Les relations d’emploi (lorsqu’elles existent) sont surtout fondées sur l’emploi
occasionnel les liens de parenté ou les relations personnelles et sociales plutôt que sur des
accords contractuels comportant des garanties en bonne et due forme. » (BIT, 2013) est lui aussi
pourvoyeur d’emploi. C’est un secteur performant qui regroupe les petits commerçants et les
artisans. C’est au niveau de ce secteur qu’on retrouve les couturiers, les coiffeurs, les
mécaniciens, les vulcanisateurs, les gérants de cabines téléphoniques. Il emploie respectivement
21,44% ; 21,83% ; 27,15% ; et 21% des populations des villes d’Agboville, Tiassalé, N’douci
et Sikensi. Cela sur une population occupée correspondant respectivement à 29,25% ; 34,57%,
35,97% et 2,59% des populations totales des villes précitées (Cf. Graphique 84).
Le TNA (Taux Net d’Activité) qui est le rapport entre les personnes occupées et les personnes
en âge de travailler y est en deçà de ce qui prévaut au plan national où il est de 66% selon le
RGPH 2014. A Agboville ce taux est de 47,37%, en recul par rapport à 1998 où il était de 55%.
A Tiassalé il est de 52,51%, à N’douci de 58,45% et à Sikensi il est de 51%.
80,00%
70,00%
60,00% Agboville
50,00% Tiassalé
40,00% N'douci
30,00%
Sikensi
20,00%
10,00%
0,00%
Employeur Secteur formel Secteur informel Non spécifié
163
Conclusion partielle
Pour leur fonctionnement les recettes dont disposent les villes de l’Agneby-Tiassa
proviennent pour plus de la moitié de ressources locales propres et le reste de l’aide de l’Etat.
Nous avons cependant 10 à 15% du total de ces recettes qui ne sont pas recouvrées. Les recettes
d’investissement proviennent à plus de 50% de l’aide de l’Etat à part Agboville qui mobilise
plus de la moitié de celles-ci. Là aussi de 15 à 30% de ces ressources ne sont pas recouvrées.
Ces déperditions de ressources sont imputables autant aux services de l’Etat central chargés de
les recouvrer qu’aux services des collectivités locales.
C’est ainsi que de 10 à 20% des dépenses de fonctionnement prévues ne peuvent être
exécutées. Cela impacte négativement sur le fonctionnement de l’administration municipale et
sur la qualité du service public. C’est aussi 30 à 50% des dépenses d’investissement prévues
que les villes ne peuvent exécuter. Toutes choses qui retardent la mise en place des
infrastructures attendues par les populations.
Bien que tous les secteurs d’activités soient représentés dans les villes de la région,
l’activité industrielle y est marginale. C’est plutôt le secteur informel qui est le plus grand
générateur d’activités. Le taux Net d’Activité y est partout de 10% inférieur à la moyenne
nationale.
Tout cela vient confirmer notre hypothèse de départ qui dit que les capacités financières
ainsi que les offres d’activités des centres urbains de la région sont faibles
Aussi dans la troisième partie de notre travail, nous voulons nous pencher sur la qualité et les
capacités des infrastructures dont disposent les villes de notre zone d’étude.
164
PARTIE III :
165
Introduction
L’espace urbain décentralisé est censée assurer une offre efficiente d’infrastructures et de
services aux populations. Quel est le niveau de l’offre infrastructurelle ? Quelles sont les
attentes des populations ? Nous avons dans cette partie analysé la situation de l’offre
d’équipements, les capacités attractives ainsi que les attentes des populations de cet espace.
Pour cela nous avons mené des enquêtes pour connaitre le niveau de satisfaction des
populations.
C’est ainsi que dans la dernière partie de notre travail qui comprend trois chapitres, le chapitre
7 a consisté à relever les infrastructures disponibles dans chacune de villes de la région. Les
capacités d’attraction de ces villes ont fait l’objet du chapitre 8. Dans le chapitre 9, nous relever
le niveau de satisfaction et les attentes des populations.
166
CHAPITRE VII: LES INFRASTRUCTURES ET LES SERVICES OFFERTS
Les populations migrent vers les villes en vue de voir satisfaire leurs besoins de services et
d’équipements. Quel est le niveau de l’offre infrastructurelle ? Dans ce chapitre nous avons
analysé la qualité et les capacités des infrastructures existantes ainsi que celles des services
offerts par les collectivités aux populations.
La ville d’Agboville, bénéfice d’infrastructures sanitaires aussi bien publiques que privées.
Les équipements publics se composent d’un Centre Hospitalier Régional (CHR), d’un Centre
de Protection Maternelle et Infantile (PMI), d’un centre de Santé Scolaire et Universitaire
(SSU), d’une antenne de l’Institut Nationale de l’Hygiène Publique (INHP) et de trois
infirmeries qui sont situées au lycée moderne 1, au Lycée moderne 3 et à la Maison d’arrêt de
la ville (Direction Départementale de la Santé Agboville, 2016). Le CHR est l’hôpital de
référence du département. Il comprend les services de médecine générale, de chirurgie, de
gynécologie obstétrique, de pédiatrie, de chirurgie dentaire, d’ophtalmologie, d’ORL, de
radiologie, un laboratoire d’analyse et une pharmacie. En 2015, sa capacité d’hospitalisation
est de 76 lits avec 18 lits pour le service de médecine générale, 22 lits pour le service de
chirurgie, 18 lits pour le service de gynécologie et 18 lits pour le service de pédiatrie (Cf.
Tableau 38). Le nombre de lits d’hospitalisation est en baisse constante car en 2008, la ville
comptait 80 lits et 128 lits en 1994. Les autres structures sanitaires publiques n’ont pas de
services d’hospitalisation.
Tableau 38: Répartition du nombre de lit par service au CHR d’Agboville en 2015.
Service Nombre de lit
Chirurgie 22
Gynécologie obstétrique 18
Médecine générale 18
Pédiatrie 18
Total 76
Source : Direction départementale de la Santé Agboville 2015
167
Le fonctionnement de ces structures sanitaires nécessite un personnel qui pour l’ensemble de la
ville se répartit comme suit 48 infirmiers, 23 sage femmes, 6 techniciens labo, 1 technicien
radio, 5 pharmaciens, 5 préparateurs et gestionnaires en pharmacie, 12 garçons et filles de salle,
21 aides-soignants 13 médecins généralistes, 3 gynécologues, 1 chirurgien, des infirmiers
spécialistes dont 2 en ORL, 1 en ophtalmologie, 2 anesthésistes, 1 instrumentiste et 5
surveillants d’unité de soin (Cf. Tableau 39).
Aussi avons-nous un ratio de 17,88 professionnels de santé pour 10000 hbts, et d’un lit pour
669 habitants selon les chiffres du RGPH 2014. En 2008, en tenant compte des chiffres du
RGPH de 1998, le ratio était d’un médecin pour 2152 habitants et d’un lit pour 672 habitants.
En tenant compte des ratios nationaux où sont considérées comme bien loties les zones ayant
un ratio d’un lit d’hospitalisation pour moins de 2000 habitants, Agboville est bien lotie. Pour
l’OMS en vue d’obtenir un taux de couverture convenable pour les interventions essentielles
en matière de soins de santé primaires, il faut disposer d’au moins 23 professionnels de santé
(en ne comptant que les médecins, le personnel infirmier et les sages-femmes) pour 10 000
habitants. Agboville est très en deçà de cette moyenne. Le nombre de médecins dans la ville
ainsi que le nombre de lits d’hospitalisation sont en régression. Depuis peu, la ville dispose
d’un service local du Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS) installé en 2009 et qui
est situé dans l’enceinte du C.H.R. Au niveau des infrastructures sanitaires privées, la ville
168
compte deux cliniques, 06 infirmeries privées personnelles et 03 infirmeries privées de sociétés.
On dénombre aussi à Agboville 05 officines privées. Ces structures sanitaires privées proposent
principalement des consultations et des soins infirmiers (injection, pansement, perfusion, prise
de tension). Deux de ces structures proposent des examens radiologiques (échographie) et une
seule propose des analyses médicales. Les structures sanitaires sont très mal reparties sur le
territoire de la ville. Les quartiers situés à l’Est de la ville ne bénéficient d’aucune infrastructure
sanitaire.
Tiassalé compte comme infrastructures sanitaires, des infrastructures publiques et des
infrastructures privées. Pour ce qui est des infrastructures publiques, nous avons un hôpital
général, un centre de Protection Maternelle et Infantile (PMI), un Service de Santé Scolaire et
Universitaire (SSSU), et l’infirmerie de la prison civile de la ville. Les services que nous
rencontrons à l’hôpital général sont le service de Médecine, celui de Chirurgie, de Pédiatrie, un
cabinet dentaire, un service de Gynécologie, un laboratoire et une pharmacie. La ville compte
tous les services de santé confondus, 33 infirmiers, 18 sages-femmes, 3 techniciens labo, 3
pharmaciens, 2 préparateurs et gestionnaires en pharmacie, 27 garçons et filles de salle, 7
médecins généralistes, 2 gynécologues et 1 médecin généraliste faisant office de chirurgien.
Nous avons aussi 2 anesthésistes, 2 surveillants d’unités de soins, et 2 instrumentistes (Cf.
Tableau 40). Nous avons donc un ratio de 30,41 personnels de santé pour 10000 hbts. La ville
est donc bien lotie selon les normes de OMS.
169
La ville de Tiassalé compte 50 lits d’hospitalisation tous situés au sein de l’hôpital général. Le
service de chirurgie compte 10 lits, celui de gynécologie en compte 15, celui de médecine
générale 15 et celui de pédiatrie 10 (Cf. Tableau 41). Cela correspond à un ratio de 1 lit pour
401 hbts, ce qui est considéré comme bon car en Côte d’Ivoire, les espaces disposant d’un lit
pour moins de 2000 hbts sont considérés comme bien lotis. A côté de ces services publics, nous
avons à Tiassalé, des structures sanitaires privées qui sont au nombre de 3. Ces structures, ne
proposent pas de services d’hospitalisation.
Tableau 41: Répartition du nombre de lit par service à l’hôpital de Tiassalé en 2016.
Service Nombre de lits
Chirurgie 10
Gynécologie obstétrique 15
Médecine générale 15
Pédiatrie 10
Total 50
Source : Direction départementale de la Santé Tiassalé, 2017.
Nous avons comme formations sanitaires à N’douci, un Centre de Santé Urbain (CSU) et quatre
infirmeries privées.
Le CSU est un établissement public qui comprend comme services, un dispensaire, une
maternité, un laboratoire, un service de planning familial, et une pharmacie. Le personnel du
CSU, se compose d’un médecin généraliste, de 8 infirmiers, de 6sages-femmes et de 2 garçons
de salle. Cela correspond à un ratio de 5,53 personnels de santé pour 10000 hbts. Le centre de
santé compte 18 lits d’hospitalisation dont 9 pour le dispensaire et 9 pour la maternité. Cela
équivaut à un ratio d’un lit pour 1506 hbts. N’douci ne bénéficie pas d’une bonne couverture
médicale selon les normes de l’OMS.
La ville de Sikensi, compte comme infrastructures sanitaires, un hôpital général qui est un
établissement public et une clinique privée. A cela s’ajoute un centre médico-social qui est logé
dans l’enceinte d’une entreprise privée de la ville. A ces centres de santé, nous pouvons
adjoindre deux pharmacies. Les services que nous rencontrons à l’hôpital général, sont les
services de Médecine, de pédiatrie, la maternité, un laboratoire d’analyse médical, un service
d’ORL et une pharmacie. L’hôpital compte 4 médecins généralistes (Cf. Tableau 42) dont un
fait office de pédiatre. En plus des médecins, nous avons aussi, un pharmacien, 12 infirmiers,
170
deux techniciens de laboratoire, un préparateur et gestionnaire en pharmacie, un infirmier
spécialiste, 29 garçons et filles de salles et sept aides-soignantes. Cela correspond à un ratio de
10,35 personnels de santé pour 10000 hbts ; chiffres-en deçà de ce que préconise l’OMS. La
ville compte 18 lits d’hospitalisation dont 12 pour le service de médecine générale et 6 pour le
service de maternité. Cela équivaut à un ratio d’un lit pour 1341 habitant, cela fait partie des
ratios considérés comme bon car inférieur à un lit pour 2000 habitants. Le tableau technique de
Sikensi est faible avec l’inexistence d’un service chirurgical et d’un service de gynécologie.
Toutes les villes de la région disposent d’infrastructures sanitaires. Elles ont toutes un ratio
nombre de lits par habitant au-dessus de la moyenne nationale. Seule la ville de Tiassalé a un
nombre de personnel médical pour 10000 hbts qui est au-dessous de la norme OMS.
C’est Tiassalé qui dispose à la fois du meilleur rapport nombre de professionnels de santé pour
10000 habitants et nombre de lits par habitant suivi d’Agboville de Sikensi et de N’douci.
171
7.2.1 Les établissements préscolaires
Pour l’année scolaire 2015-2016 à Agboville, le préscolaire public dispose de 62 classes pour
1568 élèves dont 789 filles et 98 enseignants soit 25.29 élèves par classe et un enseignant pour
16 élèves. Au niveau du préscolaire privé nous avons 3 classes pour 89 élèves et 4 enseignants
soit 29,66 élèves par classe et un enseignant pour 22,25 élèves (Tableau 43). Le ratio UNESCO
est de 40 à 50 élèves par classe et d’un enseignant pour 40 à 50 élèves. Les élèves du préscolaire
public comme du privé sont bien encadrés à Agboville, et les jeunes filles avec 50,30% de
l’effectif ont les mêmes chances d’accès à ce cycle scolaire. En 2008 on comptait 12,5 élèves
par classe et un enseignant pour 8,22 élèves. Alors que la demande pour accéder au préscolaire
est en hausse, le nombre de salles de classe et d’enseignant n’évolue pas proportionnellement.
Privé 3 89/50 4
Nous avons à Tiassalé 18 classes de préscolaires dont 15 pour le préscolaire public et 3 pour le
préscolaire privé. Ces classes comptent 447 élèves dont 233 filles soit 52,12% de l’effectif total.
Ces élèves sont encadrés par 38 enseignants avec 34 pour le public et 4 pour le privé (Cf.
Tableau 44). Cela correspond à une moyenne de 25 élèves par classe et un ratio d’un enseignant
pour 12 apprenants. Les élèves au préscolaire à Tiassalé sont bien encadrés et les classes sont
bien aérées. Les jeunes filles ne sont pas discriminées dans l’accès au préscolaire. Le préscolaire
public est celui où le niveau d’encadrement est bon avec un effectif moyen de 23 élèves par
classe et un ratio d’un enseignant pour 10 élèves. Le préscolaire privé lui a un effectif moyen
de 34 élèves par classe et un ratio d’un enseignant pour 25 élèves. Les élèves au préscolaire
public sont bien encadrés et les classes ne sont pas bondées contrairement au préscolaire privé.
En comparaison du ratio de l’UNESCO qui est de 40 élèves par classe, la ville de Tiassalé est
bien pourvue pour les infrastructures au préscolaire.
172
Tableau 44: Nombre de classes, élèves, enseignant au préscolaire 2015-16 à Tiassalé
Nombre de
Nombre d’élèves Nombre d’enseignants
classes
Public 15 347 34
Privé 3 100 4
Total 18 447 38
Source : DREN AGBOVILLE 2016
Nous comptons à N’douci 14 salles de classe pour 438 élèves dont 196 filles, le tout encadré
par 23 enseignants (Tableau 45). Cela correspond à un effectif moyen de 31,2 élèves par classe
et un ratio d’un enseignant pour 19 élèves ce qui rentre dans les normes de l’UNESCO. Au
préscolaire à N’douci, les enfants sont bien encadrés. Les jeunes filles représentent 44,7% de
l’effectif total des élèves du préscolaire. Elles ont un bon niveau d’accès à l’école. Au
préscolaire privé, le nombre moyen d’élèves par classe est de 11 et nous avons un enseignant
pour 14,6 élèves. Au préscolaire public, l’effectif moyen d’élèves par classe est de 39,4 et de
19,7 élèves par enseignant. Les élèves du préscolaire privé sont mieux encadrés et étudient dans
des salles plus aérées que ceux du préscolaire public.
Nous comptons 29 salles de classe au préscolaire à Sikensi, cela pour un total de 722 élèves
dont 388 filles (Tableau 46). Cela correspond à une moyenne de 24,8 élèves par salle de classe.
Les filles représentent 49,44% de l’effectif total des élèves. Au préscolaire, les enfants sont
encadrés par 44 enseignants, ce qui nous donne un ratio de 16,5 élèves par enseignant. Les
salles de classe, ne sont pas bondées et les élèves sont bien encadrés et cela cadre avec la norme
UNESCO. A Sikensi, il n’existe pas d’écoles privées dans le préscolaire.
173
Tableau 46: Nombre de classes, élèves, enseignant au préscolaire 2015-16 à Sikensi
Nombre de Nombre
Nombre d’enseignants
classe d’élèves
Public 29 722/357 45
Privé 0 0 0
Total 29 722/357 45
Les infrastructures scolaires au préscolaire répondent aux normes UNESCO pour ce qui est du
nombre d’élèves par salle de classe et du nombre d’élèves par enseignant. C’est à N’douci que
les salles sont le plus aérées suivie de Sikensi, Tiassalé puis d’Agboville.
Le cycle primaire compte 481 classes à Agboville pour 21.111 élèves dont 10.200 filles et 579
enseignants. Cela correspond à 43,88 élèves par classe et un enseignant pour 36,46 élèves. Les
jeunes filles représentent 48,31% de l’effectif total. La norme UNESCO au primaire est de 40
à 50 élèves par classe, et la moyenne nationale est de 46 élèves par classes. ; aussi la ville est
bien lotie.
Au primaire public avec 456 classes pour 20167 élèves et 554 enseignants, nous avons une
moyenne de 44,22 élèves par classe et d’un enseignant pour 36,4 élèves. Au primaire privé,
nous comptons 25 classes pour 944 élèves et 25 enseignants. Cela correspond à 37,76 élèves
par classe et un enseignant pour 37,76 élèves (Cf. Tableau 47). Les élèves du primaire privé,
sont mieux encadrés que ceux du primaire public.
Tiassalé compte 259 classes au niveau du primaire dont 218 pour le primaire public et 41 classes
pour le primaire privé (Cf. Tableau 48). Le nombre d’élèves au primaire est de 11.662 dont
174
5626 filles soit 48,24% de l’effectif total. Il n’existe pas de discrimination prononcée quant à
l’accès de la jeune fille au cycle primaire même si cela se fait dans une proportion moindre que
celle du jeune homme. Ces élèves sont encadrés par 320 enseignants ce qui donne un ratio d’un
enseignant pour 36 élèves et un effectif moyen de 45 élèves par classe. Il s’agit d’un ratio bon
ratio au vu de la norme UNESCO. Les élèves du primaire sont bien encadrés et les classes sont
relativement bien aérées. Les élèves du primaire public sont cependant mieux encadrés avec un
ratio d’un enseignant pour 35 élèves alors qu’au primaire privé, il est d’un enseignant pour 52
élèves.
Nous avons à N’douci au primaire 201 salles de classe pour 11431 élèves dont 5360 filles
encadrée par 263 enseignants (Cf. Tableau 49). Cela correspond à un effectif moyen de 56,8
élèves par classe et un ratio d’un enseignant pour 43,46 élèves. Les élèves à N’douci sont bien
encadrés dans la mesure où le ratio nombre d’élève par enseignant est proche de celui de la
norme UNESCO qui est de 50 élèves pour un enseignant. L’effectif moyen d’élèves par classe
est assez important au-dessus de la norme UNESCO, la ville a un besoin de 28 salles de classes
au primaire. Les jeunes filles représentent 46,8% de l’effectif total des élèves. Il ne se pose pas
de problèmes d’accès de la jeune fille au primaire à N’douci.
Nous comptons à Sikensi 296 salles de classe au primaire pour 12444 élèves dont 5926 filles,
tous encadrés par 285 enseignants (Cf. Tableau 50). Cela correspond à une moyenne de 43
élèves par classe, et d’un enseignant pour 43,66 élèves. Les filles représentent 47,62% de
175
l’effectif total des élèves. Au primaire public, nous avons une moyenne de 47,5 élèves par classe
alors qu’au privé, la moyenne est de 31,88 élèves par classe. A Sikensi les classes dans les
établissements publics sont à la limite du ratio UNESCO de 50 élèves par classe alors qu’elles
sont relativement bien aérées au privé. Il se pose donc un besoin en infrastructure scolaire
publique au primaire. Le nombre d’élèves par enseignant au primaire public est de 45,86 et au
primaire privé, il est de 38,55. Pour l’ensemble de la ville, les élèves au primaire sont bien
encadrés avec un ratio qui cadre avec la norme UNESCO.
Dans les villes de la région, nous avons à Tiassalé et N’douci le ratio nombre d’élèves par classe
qui ne répond à la norme UNESCO qui est de 40 à 50 élèves par classe. Tiassalé a les salles les
plus aérées avec une moyenne en dessous de la norme.
176
Les infrastructures scolaires au secondaire sont insuffisantes, la ville a un besoin de 97 salles
de classe. Le nombre moyen d’élèves par salle de classe s’est beaucoup accru, il était de 69,63
élèves en 2007-2008.
Nous avons à Tiassalé 6 établissements secondaires dont un public et 5 privés. Cela pour un
total de 108 classes dont 43 classes au public et 65 classes au privé. Le total des élèves est 7147
personnes dont 2960 filles soit 41,41% de l’effectif des élèves. Les professeurs sont au nombre
de 256 (Tableau 52). Tout cela équivaut à une moyenne de 66 élèves par classe et un ratio d’un
professeur pour 28 élèves. Le nombre d’élèves par classe est au-dessus de la norme UNESCO
qui est de 40 à 50 élèves par classe. Les classes sont bondées même si les élèves sont bien
encadrées. Il se pose donc un problème d’insuffisance de salles de classe dans la ville soit un
besoin de 35 salles de classe.
La question d’effectifs pléthoriques donc d’insuffisance d’infrastructures se pose avec plus
d’acuité au secondaire public où l’on compte 3719 élèves pour 43 salles soit un effectif moyen
par classe de 86 élèves. Au secondaire privé, le nombre moyen d’élèves par classe est de 52
personnes.
177
Nous comptons à N’douci 4 établissements secondaires dont un public et trois privés. Nous
avons 92 salles de classes pour 8668 élèves dont 3372 filles. Ces élèves sont encadrés par 206
enseignants (Cf. Tableau 53). Cela correspond à une moyenne de 92 élèves par classe et un
ratio d’un enseignant pour 42 élèves. Les effectifs des classes sont pléthoriques et au-dessus de
la norme UNESCO qui est de 40 à 50 élèves par classe. Il faut construire de nouvelles salles de
classe soit 82 salles de classe pour les besoins actuels. Les jeunes filles représentent 38,9% de
l’effectif total des élèves. La proportion des jeunes filles présente au secondaire est faible, il est
en baisse par rapport à ce qu’il était au primaire. Cela pourrait dénoter de quelques difficultés
d’accès de la jeune fille au cycle secondaire.
Le secondaire public avec 34,78% des salles de classe disponibles accueille 45,38% de l’effectif
total des élèves de la ville. Cela correspond à une moyenne de 122,9 élèves par salle de classe
contre un effectif de 78,9 élèves par classe au secondaire privé. Bien que le secondaire privé
soit mieux loti que le public, force est de reconnaitre que la ville présente un besoin criard en
infrastructures scolaires au secondaire.
La ville de Sikensi compte huit établissements secondaires dont un public. Le seul établissement
public dispose de 30 salles de classe pour 3293 élèves qui sont encadrés par 106 professeurs
(Cf. Tableau 54). Aussi avons-nous un ratio de 109 élèves par classe qui est de deux fois
supérieur à la norme admise par l’UNESCO. La ville compte aussi un enseignant pour 31
élèves. Les salles de classe sont bondées et il existe un déficit d’infrastructures scolaires au
secondaire public à Sikensi. Au secondaire privé, les sept établissements de la ville comportent
86 salles de classe pour 5384 élèves encadrés par 190 enseignants. Cela nous conduit à un ratio
de 62,6 élèves par classe et d’un enseignant pour 28,3 élèves, ce qui est au-delà de la norme
UNESCO. Pour l’ensemble de la ville, nous avons une moyenne de 74,8 élèves par classe et
d’un enseignant pour 29,31 élèves. La ville de Sikensi connait donc un déficit d’infrastructures
178
scolaires au secondaire, elle a un besoin de 58 salles de classes. Les jeunes filles représentent
40,32% de l’effectif total des élèves (Cf. Tableau 54), ce qui laisse sous-entendre qu’elles
accèdent plus difficilement au secondaire que les jeunes garçons.
Dans toutes les villes de notre espace d’étude, le ratio nombre d’élèves par salle de classe est
supérieur à la norme de l’UNESCO. C’est N’douci qui a les salles de classe les plus bondées
suivi de Sikensi, Tiassalé et Agboville. C’est à Tiassalé que les élèves sont le mieux encadrés
puis viennent Agboville, Sikensi, et N’douci. Les établissements publics sont ceux qui
disposent le moins de salles de classe suffisantes. C’est à Agboville que le besoin est le plus
important suivi de N’douci, Sikensi puis Tiassalé. Le pourcentage des filles à l’école est partout
inférieur à celui des garçons. C’est à N’douci que la proportion de la jeune fille est la plus faible
puis viennent Sikensi, Agboville et Tiassalé.
A Agboville, la ville est alimentée en eau courante par la SODECI. Le Centre de production
d’eau courante est fonctionnel depuis 1967. L’eau distribuée à Agboville provient du fleuve
Agnéby. Cette eau est traitée par une station d’épuration qui traite jusqu’à 200 m3 d’eau par
jour. L’eau traitée est acheminée vers les châteaux d’eaux de la ville. Il en existe trois dont deux
situés en zone industrielle à COTIVO et un au niveau de la Direction locale de la SODECI
qu’on appelle château ville et qui a lui aussi une capacité de 500 m3. Des châteaux, l’eau est
distribuée dans le réseau fait de canalisations en fonte jusqu’aux robinets des abonnés. Le
château ville alimente à lui seul 70% de la ville tandis que les châteaux situés à COTIVO
alimentent les 30% restant et les villages de Moutcho, Laouguié, Erymakouguié et Banguié. La
179
ville elle en 2016 compte 7914 abonnés ce qui nous donne un chiffre de 155,6 abonnés pour
1000 habitants et 77,67% des ménages qui disposent de l’eau courante.
La ville connait une nette augmentation du nombre d’abonnés. En 2008 on avait 64 abonnés
pour 1000 habitants et que ce chiffre était de 38 abonnés pour 1000 habitants en 1993. Avec
une production annuelle de 903.093m3 d’eau soit 2474m3 d’eau par jour, ce qui correspond à
une production journalière par habitant de 48,63 litres, la production d’eau est encore
insuffisante car selon la SODECI, la consommation journalière d’eau en Côte d’Ivoire serait de
183 l/hbts. Tous les quartiers de la ville sont reliés au réseau SODECI en dehors des quartiers
de lotissement récent comme Moutcho extension, Banguié extension. Des quartiers comme
Amakebou extension ne sont pas totalement canalisés.
La ville de Tiassalé est approvisionnée en eau courante par le biais de la SODECI. L’eau
provient du fleuve Bandama situé à la lisière de la ville d’où elle est acheminée au centre de
traitement où elle subit une décantation et un traitement chloré avant d’être conduite vers les
châteaux d’eau de la ville qui sont au nombre de 2. Nous avons un château situé au quartier
lycée dit château de haut réseau avec une capacité de 200m3. Nous avons un autre château qui
lui est situé à Tiassalékro au bureau d’exploitation de la SODECI, il a une capacité de 200m3.
Des châteaux, l’eau est acheminée aux robinets des abonnés à travers une tuyauterie faite de
PVC et de fonte. Le nombre d’abonnés est de 3000 personnes en 2016 soit un ratio de 149
abonnés pour 1000 personnes. En 1992, le nombre d’abonnés était de 1000 personnes. La
production journalière d’eau est de 1200 m3, ce qui correspond à une production de 59,82 litre
d’eau par jour par habitant. Il s’agit d’un niveau de production très faible, très loin de la
moyenne nationale de consommation qui est de 183 litre/ hbts. Tous les quartiers de la ville
sont canalisés à l’exception des quartiers Baouléso, François Kadio extension, Arouna et
Dafindougou qui eux sont partiellement canalisés.
La ville de N’douci est alimentée en eau par la SODECI. Cette eau provient du fleuve Bandama,
elle est traitée puis acheminée vers le seul château d’eau de la ville qui a une capacité de 200m3.
Du château l’eau est acheminée vers les robinets des consommateurs par le biais d’un réseau
de canalisation fait de fonte et de PVC. Elle compte 2380 abonnés au réseau de distribution
d’eau, ce qui correspond à 83 abonnés pour 1000 habitants. Il s’agit d’un très faible ratio. La
production journalière d’eau de la ville est de 800 m3 soit 29,5 litres d’eau par habitant par jour.
Il s’agit d’une très faible production qui n’est pas à même de satisfaire les besoins des
populations quand nous savons qu’en Côte d’Ivoire, la consommation moyenne par habitant
par jour est de 183 litres. Les quartiers de la ville ne sont tous que très partiellement canalisés.
Cette situation est la conséquence de ce que la plupart des quartiers de la ville n’ont à l’origine
180
pas été lotis et donc ne disposent pas de voies tracées entre les habitations permettant leur
canalisation. Les nouveaux quartiers ayant bénéficié de lotissement, et où les voies sont prévues
ne sont pas encore ouvertes.
L’eau courante, est produite à Sikensi par la SODECI. L’eau provient de 5 forages d’où elle est
acheminée vers un château d’eau d’une capacité de 150 m3 situé au quartier Château. L’eau est
alors traitée par une injection d’hypo chlorure de calcium. De là, elle est acheminée vers les
ménages à travers une tuyauterie faite de PVC d’une longueur de 12100 m. La quantité d’eau
produite et consommée en 2016 est de 222.339 m3 soit une production journalière de 609 m3 ce
qui correspond à une production journalière par habitant de 25 litres d’eau qui est insuffisante
pour les besoins de la population. Le nombre d’abonnés au réseau d’adduction d’eau en 2016
est de 2723 personnes soit 113 abonnés pour 1000 hbts. Plusieurs quartiers de la ville sont
partiellement canalisés, il s’agit du quartier Château, de Sikensi 3, du quartier Résidentiel et du
quartier Lycée. La ville connait des coupures récurrentes de la fourniture en eau dans certains
quartiers de la ville, cela à cause des canalisations qui ne sont plus adaptées vu le nombre
important de la population.
La production d’eau dans les villes de notre espace d’étude ne satisfait pas aux besoins de la
population. C’est Agboville qui produit la plus grande quantité d’eau courante suivi de Tiassalé,
de N’douci et enfin de Sikensi. Lorsque cette production est ramenée proportionnellement au
nombre d’habitants c’est Tiassalé qui produit le plus suivi d’Agboville puis de N’douci et de
Sikensi. Le nombre d’abonnés pour 1000 habitants montre que c’est Agboville qui compte le
plus grand nombre d’abonné suivi de Tiassalé, de Sikensi et de N’douci.
Le réseau électrique à Agboville, comprend la Haute Tension Abonné (H.T.A) qu’on appelle
aussi Moyenne Tension (M.T) avec deux niveaux de tensions qui sont le 15.000 volt et le 30.000
volt. Ce réseau comprend aussi la Basse Tension Abonné (B.T.A) avec deux catégories de
tensions que sont, la tension domestique (220 volt) et la tension industrielle (380 volts). Le
réseau a une longueur de 318 km en H.T.A et 268,6 km en B.T.A. Le nombre d’abonnés en
M.T est de 30 clients composés pour l’essentiel d’industries et de quelques particuliers. Le
nombre d’abonnés en B.T.A est de 22600 personnes ce qui nous donne un ratio de 444 abonnés
pour 1000 habitants contre 178 abonnés pour 1000 habitants en 2009. Le nombre d’abonnés a
donc presque doublé. La ville en 2015 compte 2341 points lumineux soit 46 points lumineux
pour 1000 habitants contre 1841 points lumineux en 2009. Ce ne sont pas tous les quartiers de
181
la ville qui sont raccordés au réseau électrique. Cela est essentiellement dû aux nouvelles
extensions des quartiers. L’extension du réseau électrique est à la charge de l’Etat via la
collectivité, cependant, le particulier qui le veut peut prendre la charge de l’extension. Presque
tous les quartiers ont besoin d’extension de leur réseau électrique ce qui s’explique par la baisse
de tension remarquée sur tout le réseau. Le courant qui alimente la ville provient d’un poste de
transformation situé à Banguié et qui reçoit l’électricité en provenance de Taabo (90.000 volt)
et d’Abidjan-Yopougon (90.000 volts).
La ville de Tiassalé est raccordée au réseau électrique à travers la Haute Tension Abonnée
(HTA) que l’on appelle aussi Moyenne Tension (MT). Celle-ci a une longueur de 143,42 km.
La puissance journalière consommée dans la ville est de 4,45 MWH contre 3,56 MWH pour les
villes de Tiassalé et N’douci en 1992. Nous comptons 30 abonnés en Moyenne Tension et 6600
abonnés en Basse Tension ce qui correspond à un ratio de 329 abonnés pour 1000 habitants. En
1992, l’on ne dénombrait que 1300 abonnés et cela non seulement pour Tiassalé mais aussi
pour N’Douci.
N’douci est connectée au réseau électrique à travers la Haute Tension Abonné (HTA). La
puissance journalière consommée dans la ville est de 4 MWH. Les abonnés au réseau électrique
sont au nombre de 6000 personnes. La ville compte 1214 points lumineux
Le réseau électrique à Sikensi, est long de 104,39 Km pour ce qui concerne la Moyenne
Tension. La ville est alimentée par un poste électrique situé à Dabou, et elle compte 2538
abonnés en Basse Tension Abonné (BTA). Cela correspond à un ratio de 105 abonnés pour
1000 habitants. Le nombre d’abonnés est en net progression car en 1998, la ville ne comptait
que 876 abonnés BTA ce qui correspondait à 74 abonnés pour 1000 habitants. La ville compte
813 foyers lumineux. Plusieurs quartiers de la ville ne sont pas reliés au réseau électrique. Il
s’agit des quartiers Château extension vers le 5ième forage, du quartier en face de l’usine Adam
Afrique, du quartier Kraffa et d’une bonne partie de Sikensi 3.
Agboville est la ville qui compte le plus d’abonnés au réseau électrique suivi de Tiassalé puis
de N’douci et enfin de Sikensi. Dans chacune de ces villes, les nouveaux quartiers ne sont pas
tous raccordés au réseau électrique en plus la qualité de la fourniture d’électricité n’est pas
toujours bonne.
7.5 La voirie
La voirie à Agboville comprend des voies bitumées des voies non bitumées ainsi que des voies
non ouvertes. Les voies bitumées ont une longueur de 42,784 km. Le bitume a été posé à
182
Agboville pour la première fois en 1989 puis il a connu une extension en 1998. Nous sommes
passés de 22,1 km de voies bitumées à 30,535 km. En 2012, le bitume des grandes artères a été
refait et la ville en a profité pour passer à 32,784 km. En 2015, la ville bénéficie de 10km de
bitume, des quartiers comme Caron, des parties de Dioulakro et Sokoura sont bitumées. A côté
des voies bitumées, nous avons les voies en terre qui ont une longueur de 162,535 km contre
94,747 km en 2009 et 65,9 km en 1993. Les voies prévues mais non ouvertes ont une longueur
de 83,683 km. La longueur totale du linéaire est de 289,002 km.
En tenant compte de la population d’Agboville selon le RGPH 2014, le linéaire de voie par
habitant est de 0.84 m/hbts pour les voiries bitumées, de 3,19 m/hbts pour les voies en terre et
de 5,68 m/hbts pour le linéaire total. Nous assistons à une évolution de la longueur des voies
bitumées et en terres. Le rapport entre la longueur de ces voies et le nombre d’habitants, est
croissant aussi bien pour les voies en terre que pour les voies bitumées. Il passe respectivement
de 1,15 m/hbts à 3,19 m/hbts et de 0,37 m/ hbts à 0,84 m/hbts. Aussi nous pouvons dire qu’au
niveau de la voirie, les infrastructures connaissent une évolution. Le bitume représente 23,08%
des voies ouvertes de la commune et 14,84% des voies totales. Les voies en terre représentent
87,70% des voies ouvertes et 56,24% de la voirie totale. Les voies non ouvertes représentent
28,95% de la voirie totale. Après des rénovations récentes, les voies bitumées à Agboville sont
bonnes. Les voies en terre elles, sont très dégradées. Ce sont des voies qu’on rencontre
généralement à l’intérieur des quartiers. Elles font l’objet d’entretien mais sont victimes de
l’érosion qui y trace des sillons qui se muent en larges excavations et deviennent impraticables
à cause de l’absence de caniveaux. Ces voies sont aussi très souvent fermées partiellement par
la végétation (cf. Photo 3). Cela a pour conséquence le fait que certains quartiers ou parties de
quartiers soient mal ou pas du tout desservies par les taxis communaux.
183
Photo 3: Voirie dégradée et bouchée à l’intérieur de quartier
Crédit photo :Niamké Joël,2016
La voirie à Tiassalé se subdivise en voies bitumées, en voies en terre et en voies non ouvertes.
Les voies bitumées sont d’une longueur de 18 km, les voies en terre ont une longueur de 60 km
et les voies non ouvertes elles ont une longueur de 10 km. La voirie à Tiassalé a un linéaire total
de 88 km dont 20,45% est bitumée, 68,18% est en terre et 11,37% est non ouverte (Graphique
84). Lorsque nous rapportons la longueur totale des voies ouvertes au volume de la population,
nous obtenons un linéaire de voie par habitant de 3,88 m/hbts. Ce linéaire est de 0,89m/hbts
pour ce qui est des voies bitumées. Même si la longueur des voies bitumées a évolué dans le
temps, nous sommes passés de 5,1km de bitume en 1992 à 9km en 1997 pour arriver
aujourd’hui à 18km de bitume, nous pouvons dire que la ville est très faiblement bitumée. Ce
bitume se rencontre sur la grande voie traversant la ville dans le sens N’Douci Divo. On le
rencontre aussi le long de la voie allant du carrefour de la gare aux locaux de la Mairie. La voie
traversant le quartier résidentiel allant du carrefour des locaux de la CIE à l’école St Michel sur
la route du Lycée Moderne est elle aussi bitumée ; de même que la voie traversant le quartier
Cocody depuis le carrefour du marché jusqu’à rejoindre la voie traversant la ville. Nous avons
enfin la voie allant du Commissariat de police à la résidence du préfet qui est elle aussi bitumée.
184
Graphique 85: Le revêtement de la voirie à Tiassalé en (%)
80
70
60
50 voie bitumée
40 voie en terre
30 voie non ouverte
20
10
0
L’intérieur des quartiers n’est pas bitumé, ce sont les voies en terres qui les traversent. Celles-
ci sont mal entretenues et pour certaines non entretenus. Elles sont coupées par l’eau de
ruissellement qui y constitue de grosses flaques, les rendant impraticables pour les véhicules
(Cf. Photo 4). Cet état de choses fait que les taxi-villes sont inexistants à Tiassalé. C’est
seulement depuis l’année 2016 que nous voyons apparaitre 3 véhicules assurant le transport à
l’intérieur de la ville. Les populations pour joindre leurs maisons, sont obligées de prendre en
course, les véhicules qui normalement sont affectés à la liaison entre la ville et les villages
environnants. Les voies non ouvertes correspondent aux voies qui sont prévues par les
lotissements et qui non soit jamais été ouvertes soit se sont refermées. On rencontre ces voies
dans les quartiers Lycée, Cocody 3ème et 4ème extension.
185
A N’douci, la voirie se décline en voies bitumées et en voies en terre. La voie bitumée, est
longue de 3 km soit 17% de la voirie totale. Elle correspond à la voie traversant la ville en
direction de Tiassalé et d’une petite portion en direction de N’zianouan. Les voies en terre, elles
ont une longueur de 15 km soit 83% de la voirie totale. Elles se rencontrent à l’intérieur des
quartiers de lotissement postérieur à 1992 (Cf. Graphique 85).
La ville à cause de son passé de ville champignon, s’est développée sans lotissements
préalables. Cela sous-entend que les quartiers de la ville ne sont pas tracés en dehors des
lotissements récents. En ce qui concerne ceux-ci, même quand la voirie est prévue à l’intérieur
des quartiers, celle-ci n’est pas ouverte. Aussi la circulation à l’intérieur des quartiers est-elle
difficile voire impossible pour les véhicules et autres engins utilitaires. Cela pose aussi le
problème de l’installation des Réseaux Divers et de la desserte des quartiers.
120%
100%
80%
Voie bitumée
60%
Voie en terre
40% voie totale
20%
0%
Catégorie 1
La voirie totale à Sikensi est longue de 61,5 km et comprend des voies bitumées, des voies en
terre et des voies non ouvertes. La voie bitumée est longue de 3 km et représente 4,87% de la
voirie totale. Il s’agit de la voie provenant de Dabou et traversant la ville en direction de Tiassalé
et de l’autoroute du Nord (Cf. Graphique 86). Les voies en terre ont une longueur de 52 km et
représentent 84,55% de la voirie totale, il s’agit des voies que l’on rencontre à l’intérieur des
quartiers entre les îlots. Ce sont des voies qui pour la plupart sont difficilement praticables du
fait de l’érosion qui les ravine. Les voies non ouvertes elles avec une longueur de 6,5 km,
représentent 10,58% de la voirie totale, il s’agit des voies qui dans le cadre de lotissements sont
prévues mais ne sont pas encore ouvertes. Le linéaire de voie par habitant pour ce qui est des
186
voies bitumées est de 0,12m/habitant ; elle est de 2,15m/habitant pour ce qui est des voies en
terre et de 2,54m/habitant pour la voirie totale. Quand l’on sait que depuis 1979, la longueur de
la voie bitumée n’a pas évolué, cela laisse voir que les infrastructures routières ne croissent pas
proportionnellement à celle de la population.
120,00%
100,00%
20,00%
0,00%
Agboville est la ville qui dispose du plus grand linéaire de voies cela qu’il s’agisse de voies en
terre ou de voies bitumées ; viennent ensuite Tiassalé, Sikensi et N’douci. Aucune voie à
l’intérieur des quartiers n’est bitumée ce qui n’y facilite pas la circulation.
Le site d’Agboville fait de vallons et de talweg pose un problème d’évacuation des eaux de
pluie ce qui entraine des inondations régulières en saison des pluies. Pour résoudre ce problème
récurrent, le centre-ville a connu la réalisation d’une série de trois canaux réalisés par la K.F.W
d’une longueur de 1224 ml en vue de l’évacuation des eaux de pluie vers l’Agnéby. Les
caniveaux ont un linéaire de 24.213,20 ml. Ils sont en général à ciel ouvert et en mauvais état,
ils sont non curés et obstrués par le sable, des ordures et du ciment.
A Tiassalé les ouvrages de drainage sont quasi inexistants. Les caniveaux ne sont situés que le
long des différentes voies bitumées. Ces caniveaux sont obstrués par les ordures, le sable qui
empêchent la circulation de l’eau et la fait stagnée (Cf. Photo 5). L’intérieur des quartiers ne
dispose pas de réseau de drainage. La conséquence première de cette situation c’est la
187
stagnation des eaux de ruissellement sur les voies en terre du fait que le sol de la ville soit
argileux sableux avec une faible capacité d’infiltration des eaux.
A N’douci, en dehors des caniveaux que nous rencontrons de part et d’autres de la voie
principale reliant la ville à Tiassalé, il n’existe aucun autre ouvrage de drainage. Ces ouvrages
sont curés à une fréquence de une fois chaque six mois aussi sont-ils souvent ensablés et remplis
de détritus. L’intérieur des quartiers, ne connait aucun ouvrage de drainage. Aussi l’eau de
ruissellement stagne –t-elle dans les ruelles sinueuses.
La ville de Sikensi dispose comme ouvrages de drainage, de caniveaux longs de 1km. Ils se
retrouvent le long de la voie bitumée depuis le carrefour au niveau de l’hôtel Mongoh jusqu’au
niveau de la Sous-Préfecture. Il y a aussi des caniveaux sur des voies non bitumées à l’intérieur
du quartier Dioulakro. Les caniveaux que nous retrouvons à Sikensi, ne sont pas curés, ils sont
obstrués par le sable et les ordures et l’eau qui y est présente ne s’écoule pas (Cf. Photo 6).
Aussi les abords de la voie bitumée sont fortement érodés ainsi que les voies en terre à l’intérieur
des quartiers sur lesquelles coule l’eau de ruissellement.
188
Photo 6: Caniveau bouché à Sikensi
Crédit photo: Niamké Joël, 2017
Les ouvrages de drainage des villes de la région se limitent aux caniveaux dans la plupart des
cas. Ceux-ci se retrouvent le long des grandes artères et sont mal entretenus, ensablés et remplis
de détritus.
La ville d’Agboville compte trois marchés dont le grand marché situé au centre-ville et qui a
une capacité de 6.000 places. C’est un marché qui a partiellement brûlé et qui n’a toujours pas
été rénové. Le marché compte de nombreux magasins qui sont aussi bien en bois qu’en dur. Il
s’agit d’un marché bâti sur deux niveaux. C’est le niveau supérieur qui a subi le plus de
dommages. A la suite de cela, la plateforme réservée à la gare routière est mise à la disposition
des commerçants. Cette extension qui date de 2006 n’a consisté en réalité qu’à couler du béton
au sol. Sur cette portion du marché, on retrouve les commerçants de cosmétiques, de vêtements,
de chaussures. A côté du grand marché, nous avons celui de Sokoura qui est d’une capacité de
200 places, celui d’Adahou carrefour Bombet d’une capacité de 60 places. En plus de ces
marchés, nous avons la présence de magasins longeant la voie reliant le rond-point de l’Agnéby
au quartier commerce qui est le siège primitif des grandes maisons de commerces qui sont
aujourd’hui des bazars où l’on trouve de tout, des boulangeries, des quincailleries…
La ville de Tiassalé dispose d’un grand marché bâtit sur une superficie de 2,75ha. Tout autour
du hangar principal, de nombreux magasins ont été construit en dur qui abritent de nombreux
commerces. A côté de ces magasins, nous rencontrons aussi une autre extension du marché fait
189
de matériaux rechapés avec des branchements électriques anarchiques. Nous avons aussi la rue
allant de la gare au marché qui peut être considéré comme un centre commercial. On rencontre
en effet de nombreux magasins le long de cette voie servant à des activités commerciales.
Nous avons à N’douci un marché couvert d’une superficie de 6000 m². Ce marché est le lieu de
commercialisation des vivriers, des légumes et des protéines d’origine animale. Les abords du
marché regroupent de nombreux magasins au nombre de 83 qui sont la propriété de la
commune. Il faut dire aussi que tout le centre-ville est un grand marché avec des magasins
alignés de part et d’autre de la voie principale. Dans ceux-ci, exercent des commerçants, et des
artisans.
Sikensi compte trois marchés dont un central. Le marché central, est situé au centre-ville, il a
une capacité de 272 places. On y retrouve aussi bien les vendeurs de vivriers que les bouchers,
les vendeurs de vêtements et articles divers. Les deux autres marchés sont situés l’un à Sikensi
A, l’autre à Sikensi B. Ils ont chacun une capacité de 30 places. Il s’agit de marchés de proximité
où l’on ne retrouve que des vivriers et du poisson séché. A côté de ces différents marchés, nous
avons le long de la voie principale c’est-à-dire la voie bitumée allant du carrefour menant à la
Mairie jusqu’à la gare des taxis, de nombreux magasins et étalages qui servent aux activités
commerciales. Nous dénombrons dans la ville 210 magasins dont 10 sont la propriété de la
Mairie et 200 qui sont la propriété de privés.
Dans toutes ces villes, les magasins construits et qui constituent les extensions de ces marchés
ne sont pas bien équipés.
7.8 La salubrité
A Agboville, l’insalubrité est particulièrement récurrente dans les zones d’affluence comme le
marché central qui est la zone qui produit le plus d’ordures ménagères. Le sentiment
d’insalubrité est renforcé par la présence de broussaille partout dans la ville. Les vides entre les
quartiers, les lots non bâtis ou partiellement bâtis sont occupés par la broussaille et cela
concerne tous les quartiers de la ville en dehors du centre-ville qui est totalement bâti. Les voies
en terre sont elles aussi envahies par la broussaille qui parfois les obstrue partiellement. Tout
cela donne à la ville l’aspect d’un espace partiellement aménagé et occupé. L’insalubrité est
aussi marquée par la divagation des animaux domestiques dans la ville. Il s’agit principalement
des moutons, de chiens, de bœufs. Cela est source de désagréments. On rencontre aussi des
étables au milieu des quartiers ce qui entraine la présence de nombreuses mouches, des odeurs
nauséabondes. De nombreux troupeaux de bœufs accompagnés de bouviers se déplacent chaque
190
jour dans la ville à la recherche de pâturages, cela conduit à observer la présence d’excréments
de bœufs sur le bitume ce phénomène se rencontre beaucoup plus dans la partie Est de la ville,
au niveau des quartiers résidentiels de haut standing. La propreté des espaces publics est assurée
par quatre manœuvres qui s’occupent principalement du nettoyage des accotements et du curage
des caniveaux. A période fixe, les jeunes dans le cadre de la plate-forme de service, sont
employés à des travaux de propreté dans la ville. La ville dispose de neuf latrines publiques
dont sept appartiennent à des promoteurs privés, une à la mairie et une réalisée par la croix
rouge. Ces latrines sont inégalement réparties. Nous en avons quatre au marché, une au quartier
artisanal derrière la COOPEC deux autres au quartier centre-ville aux alentours de l’ancien
cinéma et de la gare SBTA, une à Dioulakro et une à Adahou.
Il y a un peu partout dans la ville de Tiassalé, aux abords des voies comme à l’intérieur des
quartiers, la présence de dépôts sauvages d’ordure (Cf. Photo 7). La ville est coupée de zones
marécageuses non constructibles entre les quartiers, ce qui lui donne un air insalubre. Les rues
sont coupées par des flaques d’eau quasi permanentes qui font que celles-ci sont encombrées
par la broussaille. Les caniveaux sont eux aussi pour certain soit ensablés, soit bouchés par les
ordures. La propreté des caniveaux et des rues de la ville est assurée par des contractuels qui
sont engagés 2 fois l’année. Ils ont pour rôle de désherber les voies et de curer les caniveaux.
Toutes les villes de notre espace d’étude sont insalubres avec la présence de dépôt d’ordures et
de broussailles à l’intérieur des quartiers.
192
7.9 Les gares routières
Il existe à Agboville, deux (02) gares routières appartenant au domaine public. La première, est
située au centre-ville aux alentours de la station Texaco. Elle est devenue exigüe et est dépassée
face au volume du trafic de voyageurs. Une seconde gare prévue dans les environs du marché
et du rond-point de l’Agnéby dans le prolongement de la station total n’a pas été équipée et
n’est pas en service. Elle est partiellement occupée par les véhicules assurant la liaison
Agboville-Yapo. Une nouvelle gare a vu le jour sur le domaine public, elle est située derrière
la COOPEC et sert de point de départ pour les véhicules assurant la liaison Agboville-Grand
Morié, Agboville-Adzopé. Toutes les autres compagnies de transport ont leurs gares installées
sur le domaine privé. Les principales villes desservies depuis Agboville par les compagnies de
transport sont Abidjan, Bouaké, Adzopé, Abengourou, Gagnoa, Daloa.
Nous avons à Tiassalé, une gare aménagée sur le domaine public d’une superficie de 4081m2
située en face du commissariat de police. Cette gare abrite les véhicules assurant la liaison entre
Tiassalé et les villages alentours. Nous avons aussi à cette gare des véhicules assurant la liaison
entre Tiassalé et Abidjan, Tiassalé et le km 103 sur l’autoroute du Nord. Nous avons à proximité
de cette gare, deux autres espaces qui servent de gare à des compagnies privées assurant la
liaison Tiassalé – Abidjan.
En dehors de deux espaces appartenant à des compagnies privées de transport leur servant de
gare, il n’existe pas de places aménagées à N’douci et servant de gare routière. Les véhicules
de transport stationnent le long de la voie principale en centre-ville. Cela concernent aussi bien
les véhiculent en transit que ceux qui ont la ville comme point de départ vers des destinations
que sont les villages environnants, les villes de Lakota, Divo ou même Abidjan.
La gare routière à Sikensi est située au quartier du même nom. Il s’agit d’une plate-forme
propriété de la Mairie qui accueille les véhicules de transport de deux compagnies privées qui
assurent la liaison entre Sikensi et Abidjan. Nous avons sur ce même espace, des taxis qui
assurent la liaison entre Sikensi et Elibou, Sikensi et Dabou ainsi qu’entre Sikensi et des villages
environnant. Nous avons aussi une gare de taxi qui est aménagée en face des locaux de la Sous-
Préfecture et qui assure le transport entre la ville de Sikensi et les villages de l’espace communal
particulièrement Bécédi et Brafoueby
En dehors de N’douci, toutes les villes de la région disposent en plus de gares privées, d’espaces
publics qui sont aménagés à usage de gare routière.
193
7.10 Les infrastructures hôtelières
On dénombre à Agboville 17 réceptifs hôteliers. Parmi ceux-ci, aucun n’est classé cependant,
quelques-uns comme la Kavi, le Malthus, le Prestige, Nella et Ofotel offrent en plus de
l’hébergement, un restaurant et une salle de réunion. Le Prestige et Ofotel offrent en plus une
boîte de nuit. Pour toute la ville, le nombre de lits offert est d’environ 400. Cela s’avère
insuffisant car vue la proximité d’Abidjan, la ville est le lieu privilégié où se tiennent les
séminaires et formations diverses organisés par les institutions aussi bien publiques que privées.
Pour ces raisons, les hôtels de la ville ont un bon taux de remplissage.
La ville de Tiassalé compte 6 hôtels. Nous en avons trois qui offrent des salles de réunion et
deux qui en plus disposent d’un restaurant. Le nombre de lits disponibles pour toute la ville est
de 100. Cela s’avère insuffisant quand l’on sait que Tiassalé dispose de sites touristiques qui
pourraient attirer d’éventuels visiteurs.
La ville de N’douci compte trois réceptifs hôteliers qui ont une capacité de 50 lits. Cela est très
insuffisant pour une ville offrant des potentialités touristiques.
Sikensi dispose de plusieurs infrastructures hôtelières dont les plus caractéristiques sont au
nombre de quatre. Ces hôtels offrent 30 lits, un nombre qui s’avèrent insuffisant vu que la ville
organise de nombreuses activités culturelles qui attirent un grand nombre de personnes.
En dehors d’Agboville qui dispose d’un nombre important d’infrastructures hôtelières et offre
de nombreux lits, les autres villes ont une offre qui est faible même si Tiassalé se démarque des
deux dernières en terme de nombre de lits offerts.
194
Nous avons comme infrastructures socio-culturelles à Sikensi, une auberge des jeunes, une salle
polyvalente qui sert aux activités culturelles mais qui est actuellement en désuétude ainsi que
des lieux de culte.
Les villes de la région ne sont pas dotées d’infrastructures sportives et culturelles importantes.
Nous avons comme institutions financières à Agboville, des agences des banques que sont la
Banque Atlantique, la SGBCI, NSIA, la CNCE, la Banque du Trésor et la COOPEC. En plus
de ces banques, la ville connait aussi des structures de micro finance qui sont la MUCREFAB
(Mutuelle de Crédit des Femmes d’Agboville) et CELPAID. Nous comptons aussi les
représentations des compagnies de téléphonies qui font des transferts d’argent. La ville ne
dispose d’aucune représentation de compagnies d’assurance. Il faut souligner néanmoins que
les compagnies Colina-Vie et Loyale Vie disposent chacune d’un commercial à demeure
Nous avons à Tiassalé, deux banques que sont la NSIA et la CNCE. En plus de ces banques,
nous avons des structures de micro finance que sont la CMEC et MUCREFAB. A côté de ces
institutions traditionnelles et des microfinances, nous avons des structures de transfert d’argent
à l’intérieur des représentations des opérateurs téléphoniques.
Nous avons comme structures financières à N’douci, une agence de la CNCE et une de la
COOPEC. Le trésor public a aussi une représentation dans la ville. A côté de cela, nous avons
aussi les structures de transfert d’argent avec une agence de Western-Union et des structures de
microfinance comme la CMEC. Nous pouvons aussi citer les compagnies téléphoniques qui
font le transfert d’argent.
Les institutions financières à Sikensi se résument aux succursales de trois banques d’envergure
nationale que sont la Banque Atlantique, la CNCE, et la COOPEC.
Agboville connait d’énormes difficultés à gérer ses ordures ménagères cela se traduit par la
prolifération des dépôts sauvages d’ordures à travers la ville. Aucun quartier de la ville n’est
épargné par le phénomène de dépôt sauvage. Ces dépôts sont généralement situés à des endroits
où était installé un coffre à ordure ; ils se forment aussi aux abords des routes, dans les bas-
fonds, dans les caniveaux et autres canaux d’assainissement. Cette situation découle de ce que
la ville n’assure plus le ramassage des ordures aux abords des grandes voies et dans les points
195
où auparavant se trouvaient les bacs à ordures. Aujourd’hui, la commune a mis en place des
points de collecte dans différents endroits de la ville au nombre de trois qui sont au quartier
château les alentours de la fondation M’bolo, au quartier Dioulakro, le pont allant à Sokoura,
le quartier centre-ville, aux alentours du marché. Pour l’enlèvement des ordures la ville dispose
d’une multi benne fonctionnelle, d’un tracteur avec remorque et de 12 tricycles. La dotation de
carburant pour accomplir cette tâche est de 650.000fcfa par mois. Le ramassage aux points
précités se faisant cinq fois par semaine, cela correspond à une dotation journalière de
32500fcfa soit 46 litres de carburant par jour. Les taxes qui étaient dévolues aux communes en
vue du ramassage des ordures leurs ont été retirés. Aussi connaissent-elles de nombreuses
difficultés dans la mesure où la structure nouvelle qu’est l’ANAGED ne joue pas son rôle et
que les populations ne connaissent que les Maires comme étant chargés de la gestion des
ordures ménagères.
A Tiassalé, les ordures sont collectées au niveau du marché où un espace a été dégagé pour que
les populations y déposent leurs ordures. Ces ordures sont enlevées par la Mairie qui dispose
pour cela d’un tracteur et de 3 tricycles. Il n’existe pas de bacs à ordure à l’intérieur des quartiers
ni d’autres lieux de collecte en dehors de celui situé au marché. Les ordures collectées au
marché, sont déversées sur une décharge informelle au quartier résidentiel sous les hautes
tensions. Le tracteur chargé du ramassage des ordures, bénéficie d’une dotation hebdomadaire
en carburant de 35.000 FCFA. Le ramassage se fait tous les jours excepté le Samedi et le
Dimanche, pour une dotation journalière est de 7.000 FCFA ce qui correspond à 12,28 l de
carburant par jour. Chaque tricycle lui dispose d’une dotation hebdomadaire de 10.000 FCFA
ce qui équivaut à 3,5 l de carburant par jour. La dotation en carburant dévolue à la gestion des
ordures est dérisoire pour une ville de 20.057hbts couvrant une superficie de plus de 500ha. Le
ramassage des ordures est assuré par un personnel de trois personnes. Le ramassage des ordures
à l’intérieur des quartiers est assuré par des privés qui vont de ménages en ménages pour les
collecter. Ils les déversent par la suite au niveau du marché. Il s’agit d’une activité marginale
vu l’ampleur de la tâche, et le manque de moyens de ces derniers. La ville est donc parsemée
de dépôts sauvages d’ordures qui tendent à devenir des dépôts permanents.
A N’douci, le ramassage des ordures se fait par les services de la Mairie. Ceux-ci ont aménagé
aux abords du marché, un espace où les populations sont censées déposées leurs ordures et où
ces services procèdent à leur enlèvement. Cela a pour conséquence, de voir pulluler les dépôts
sauvages d’ordures dans toute la ville. Cela se comprend par le fait que les quartiers qui sont
éloignés du marché et qui ont difficilement accès à cette décharge, vont chercher des palliatifs
en rejetant leurs ordures un peu partout dans la ville. Pour le ramassage des ordures à N’douci,
196
la commune dispose d’un tracteur et de deux tricycles. Les ordures sont enlevées tous les jours
de la semaine en dehors du Samedi et du Dimanche. Le tracteur bénéficie d’une dotation
journalière de 12,28 l de carburant tandis que chacun des tricycles bénéficie d’une dotation de
3,5 l de carburant par jour.
La gestion des ordures à Sikensi est le fait des autorités municipales. Le ramassage des ordures
se fait tous les jours ouvrables au niveau du Marché et le long de la voie principale à l’aide d’un
camion avec remorque de 7 tonnes. Aussi les quartiers qui ne sont pas le long de la voie
principale, ne bénéficient pas du ramassage des ordures. Il n’y a pas de lieu de collecte et de
ramassage des ordures à l’intérieur des quartiers. Aussi les accotements et les abords des voies
secondaires voient-ils proliférer des dépôts sauvages d’ordure. Les ordures une fois ramassées
par les services de la Mairie, sont jetées sur une décharge sauvage sur la route de Tiassalé. Il
s’agit d’une décharge à problème du fait d’un litige foncier sur le terrain. Pour gérer les ordures,
la ville alloue une dotation hebdomadaire en carburant de 15000fcfa.
Toutes les villes de la région ont un ratio nombre de lits par habitant et nombre de médecins
par habitant au-dessus de la moyenne nationale. Seule la ville de N’douci a un ratio nombre de
médecins par habitant qui est qui est en dessous de la norme OMS pour la zone Afrique. Le
ratio nombre d’élèves par salle de classe ne correspond pas à la norme de l’UNESCO. La
production d’eau courante est inférieure aux besoins de la population. Les nouveaux quartiers
ne sont pas tous raccordés au réseau électrique en plus la qualité de la fourniture d’électricité
n’est pas toujours bonne. Aucune voie à l’intérieur des quartiers n’est bitumée ce qui n’y facilite
pas la circulation. Les magasins construits et qui constituent les extensions de ces marchés ne
sont pas bien équipés. Les infrastructures sportives et culturelles ne sont pas bien équipées. La
gestion des ordures est insuffisante aussi avons-nous des espaces insalubres avec la présence
de dépôt d’ordures et de broussailles à l’intérieur des quartiers.
Cela nous conduit à nous intéresser aux capacités d’attraction de ces villes.
197
CHAPITRE VIII : LES CAPACITES ATTRACTIVES DES VILLES DE L’AGNEBY-
TIASSA
L’attractivité urbaine se définit comme la capacité d’attirer de la main d’œuvre qualifiée et des
compétences comme des moyens pour favoriser le développement économique et la
régénération urbaine (OCDE, 2005). Quel est le niveau d’attraction des villes de la région ?
Aussi dans ce chapitre nous avons analysé le taux de croissance, les flux des populations
urbaines, le rapport de masculinité, ainsi que le niveau d’instruction des villes de la région.
L’amélioration à partir de 1958 de la qualité des routes, précisément la route dite route n°5 ou
encore route du café reliant Abidjan au Centre-Ouest à l’Ouest et au Nord passant par N’douci ;
ainsi que la voie de l’Est reliant Abidjan à Abengourou passant par Adzopé, porte un coup à
Agboville. La ville perd son statut de zone de rupture de charges qu’elle tirait de sa position sur
le tracé du chemin de fer qui était le seul moyen d’acheminement des personnes et des
marchandises des zones de production caféières et cacaoyères vers la côte. La ville n’arrive plus
à fixer les populations. Elle connait un taux de croissance urbain qui est sept fois inférieur à la
moyenne nationale sur la décennie 1965/1975 (Cf. Tableau 55).
A partir de 1976, Agboville abrite une unité industrielle textile la COTIVO. Elle redevient un
instant attrayante avec un taux de croissance qui repart à la hausse à 4,19% pour la période
1975/1988. Cette croissante est de courte durée car l’usine de textile installée dans la ville n’a
pas favorisé la création d’activités modernes induites. Il n’existe aucune unité locale de sous-
traitance, pouvant embaucher de nouvelles personnes, la matière première servant à l’usine
n’est pas produite sur place, aussi la ville perd elle une partie de son attractivité un instant
retrouvée. Son taux de croissance pour la décennie 1988/1998 est de 1,5%.
De 1998 à 2014, le taux de croissance de la population continue de décroitre, il est de -0,35%
très en deçà de la moyenne nationale qui est de 3,7% (RGPH 2014), la ville ne réussit plus à
fixer les populations. L’usine COTIVO, ne va pas tenir le choc de la crise militaro-politique
que le pays connait de 2002 à 2011. Elle est privée de son approvisionnement en matière
première qui est produite en zone ex CNO et en plus le marché est inondé de produits de
contrebande qui font une concurrence déloyale aux produits de l’usine. En 2009, les activités
de l’unité industrielle qui avaient fortement baissées, sont totalement à l’arrêt.
198
Tableau 55: Evolution du taux de croissance de la population d’Agboville de 1965 à 2014
Période Taux de croissance (%)
1965/1975 1,25%
1975/1988 4,19%
1988/1998 1,50%
1998/2014 -0,35%
Source : RGPH 2014
Tiassalé bien qu’étant une ville de passage et non une ville d’étape, bénéficie de ce que la voie
du Centre-Ouest et de l’Ouest passe par elle. La ville bénéficie surtout des retombées de
l’évolution fulgurante de la ville champignon qu’est N’douci et dont elle est le chef-lieu de
Sous-Préfecture et qui n’est distante d’elle que de 9,5 km. Tiassalé en tant que chef-lieu de
Sous-Préfecture, bénéficie de l’installation de plusieurs services de l’Etat sur son territoire, ce
qui va attirer davantage les populations vers elle. C’est ainsi que durant la période 1965/1975,
la ville connait une croissance urbaine de 12.89% soit 4% au-dessus de la moyenne nationale.
A partir de Décembre 1981 tout le trafic routier en direction du Centre et du Nord est perdu par
la ville suite à l’ouverture de l’autoroute du Nord. Avec la perte de ce Trafic, disparaissent aussi
les activités économiques qui étaient générées. Le taux de croissance de la population chute à
3,8% (Cf. Tableau 56), la ville n’arrive plus à fixer les populations.
Sur la période 1988/1998 le taux de croissance de la population de la ville continuer de chuter
pour prendre des valeurs négatives, il est de -0,68%. La ville ne réussit toujours pas à fixer les
populations. Cela en dépit de son érection coup sur coup en chef-lieu de département et de
commune en 1985 surtout que la région voit encore détourné le trafic en direction du Sud-Ouest
avec l’ouverture de la voie dite « la côtière » en 1992.
La période 1998/2014 voit le taux de croissance de la population repartir à la hausse et redevenir
positif à 0,48%, une croissance d’à peine un demi-point.
199
De par sa position à l’intercession de deux voies importantes celles reliant le Sud du pays au
Centre et au Nord et celle le reliant au Centre-Ouest, au Sud-Ouest, et à l’Ouest, N’douci
connait une croissance importante caractéristique de celles des villes d’étapes, villes
champignons qui bénéficient de nombreuses activités économiques. La période 1965/1975 voit
la ville connaitre une croissance urbaine de 10,1% supérieure à la croissance moyenne annuelle
(RGPH1975).
A partir de Décembre 1981 date à laquelle l’autoroute construite en direction du Nord dévie la
ville, celle-ci est privée d’une partie des activités liées à ses fonctions de ville d’étape en
direction du Nord de la Côte d’Ivoire. La ville perd du coup une partie de sa capacité de
rétention des populations, entrainant le départ d’une partie de celles-ci. Le taux de croissance
de la population de la ville pour la période 1975/1988 l’indique, qui nous donne un taux de
4,37% (Cf. Tableau 57). Un taux en baisse par rapport à la période précédente.
Cette incapacité de la ville à retenir les populations ne s’arrête plus et ce malgré son
appartenance à la commune de Tiassalé créée en 1985. La ville en plus de subir le contrecoup
de l’ouverture de l’autoroute du Nord, va une fois de plus perdre une partie du trafic routier
qu’elle abrite et qui favorise l’implantation d’activités économiques. La construction en 1992
de la voie dite la « la côtière » et reliant Abidjan à San Pedro la prive du trafic en direction du
Sud-Ouest. Son taux de croissance urbain passe à 3,27% sur la période 1988/1998 (RGPH
1998), il tombe à 2% sur la période 1998/2014 (RGPH 2014).
1965/1975 10,10%
1975/1988 4,37%
1988/1998 3,27%
1998/2014 2%
Source : RGPH 2014
La ville de Sikensi a jusqu’en 1979 été sur le tracé de la voie reliant le Sud du pays depuis
Dabou jusqu’au Centre-Ouest, au Centre, à l’Ouest et au Nord du pays. La ville était une ville
d’étape qui favorisait la concentration d’un grand nombre d’activités économiques. C’est ainsi
qu’elle va avoir un taux de croissance de population pour la période 1975/1988 de 7,39% (Cf.
Tableau 58). A la suite du tracé de l’autoroute du Nord qui en 1979 dévie la ville, celle-ci perd
200
les activités économiques qu’induisaient sa position sur le passage de la route au profit d’une
autre localité qui elle est sur le tracé de la voie à savoir Elibou. C’est ainsi que la ville va voir
son taux de croissance chuter à 3,58% sur la période 1988/1998, la ville ne réussit plus à fixer
les populations malgré son érection en commune en 1985. La mise en place d’infrastructures
comme un collège qui devient Lycée et l’installation d’industries dans la ville favorisent la
reprise de la croissance urbaine qui passe même au-dessus de la moyenne nationale pour se
situer à 4,56%.
1988/1998 3,58%
1998/2014 4,56%
Source : RGPH 2014
Alors qu’à Tiassalé et Sikensi la croissance urbaine connait une tendance haussière, à N’douci
et à Agboville la tendance est à la baisse avec une croissance négative à Agboville. La
croissance à Tiassalé est inférieure à un demi-point. C’est seulement à Sikensi que le taux de
croissance est supérieur à la moyenne nationale sur la période 1998/2014.
La répartition de la population par tranche d’âge selon le RGPH 2014 (Cf. Tableau 59), fait voir
qu’à Agboville, la tranche d’âge des [10-14ans] est plus important que celle des [5-9ans] et des
[0-4ans]. Cela est contraire à ce qui prévaut dans les pays en voie de développement où nous
avons au niveau de la base de la pyramide les tranches d’âge inférieur qui ont un effectif de
population qui est plus important que celui de la tranche qui suit immédiatement.
Les enfants des zones rurales ayant fini le cycle primaire vont migrer vers le centre urbain le
plus proche duquel dépend leur localité et qui renferme des infrastructures scolaires du
secondaire. C’est ainsi qu’Agboville se révèle attrayante pour cette tranche où l’effectif de
population bondit de 21,72% par rapport à la tranche précédente.
201
Il y a à Agboville une baisse de population entre la tranche d’âge des [15-19ans] et celle des
[20-24ans] qui se situe à 34,12%. Les personnes ayant fini leur cycle secondaire et celles en
quête d’emplois, vont migrer vers d’autres cieux, la ville ne réussissant pas à les fixer.
La ville de Tiassalé fixe les populations et est même attractive pour la tranche d’âge des [10-
14ans] (Cf. Tableau 60). Il s’agit d’une tranche qui connait une croissance de population de
24,3% par rapport à la tranche d’âge des [5-9ans]. Les [10-14ans] correspondent aux personnes
qui ont fini le cycle d’enseignement primaire et fréquentent le cycle secondaire. Tiassalé
possède des établissements scolaires du secondaire qui peuvent accueillir les demandeurs. La
ville par contre est incapable de fixer les populations pour la tranche d’âge des [20-24ans]. C’est
une tranche qui perd jusqu’à 21,84% de sa population par rapport à la tranche d’âge précédente,
celle des [15-19ans]. Cette baisse importante est plus marquée chez les hommes où elle est de
14,59% soit plus du double de ce que nous rencontrons chez les femmes où elle est de 7,25%.
202
N’douci est une ville qui est attractive pour certaines tranches d’âge (Cf. Tableau 61). La
tranche des [10-14ans] connait une augmentation de population de 19,35% par rapport à la
tranche d’âge précédente. Cette population est attirée par les infrastructures scolaires du
secondaire dont dispose la ville et que l’on ne rencontre pas dans les villages environnants la
ville.
Au contraire de cela, la ville n’a pas la capacité de retenir les populations de la tranche d’âge
des [20-24ans] qui voient leur effectif baisser de 30,42% par rapport à la tranche d’âge
précédente avec une baisse qui est plus significative chez les hommes où elle est de 18,86%
alors que chez les femmes, elle est de 11,56%. Il s’agit de populations qui migrent vers des
espaces disposant d’infrastructures pour les études post-baccalauréat et aussi de populations à
la recherche d’emplois.
La ville de Sikensi est attractive pour les populations âgées de 10 à 14ans (Cf. Tableau 62).
Leur effectif est en hausse de 18,35% par rapport à celui des 5-9ans (RGPH2014). Ce sont des
populations qui migrent à Sikensi en vue de leurs études secondaires.
La ville cependant ne réussit pas à retenir les populations de la tranche d’âge de [20-24ans].
Celle-ci connait une baisse de son effectif de 27,29% par rapport à la tranche des [15-19ans]. Il
s’agit de populations qui vont migrer en vue des études supérieures et à la recherche d’emplois.
203
Tableau 62: Tranche d’âge de population à Sikensi
Variation de volume de
Tranche d’âge Homme Femme Total
population (%)
05-09 ans 1464 1462 2926
+18,35
10-14 ans 1791 1672 3463
Le rapport de masculinité se définit comme le rapport dans une population de l’effectif masculin
à l’effectif féminin exprimé en nombre d’hommes pour 100 femmes. (Ined, 2020).
A Agboville ce rapport est de 96,97 hommes pour 100 femmes. C’est un rapport très en deçà
de ce qui prévaut au plan national où il est de 106,8 hommes pour 100 femmes et de 104
hommes pour 100 femmes en milieu urbain (RGPH 2014). Cela est le signe que l’immigration
étrangère en direction de la ville n’est pas assez importants vu que le nombre important
d’hommes par rapport aux femmes observé au plan national est la conséquence de
l’immigration internationale à dominance masculine sur la population (RGPH 1998 Volume IV
Tome 13). La population étrangère à Agboville représente en effet 15,88% de la population
totale. Ce qui est en deçà de ce qui prévaut au plan national où il est de 24,2% (RGPH 2014).
Ce manque d’attrait de la ville pour les populations étrangères s’est accentué car selon le RGPH
1998, le rapport de masculinité en 1998 était de 104,7 hommes pour 100 femmes et la
population étrangère correspondait à 18,62% de la population totale alors qu’au plan national
nous avions une proportion de 26% d’étrangers.
A Tiassalé ce rapport est de 90,67 hommes pour 100 filles. Il est aussi en deçà de qui prévaut
en milieu urbain ivoirien. La ville n’attire donc pas particulièrement les étrangers de sexe
masculin. La population de Tiassalé comprend en effet 21,77% d’étrangers pour 78,23%
d’ivoiriens (Annexe 28). Une proportion d’étrangers qui est inférieur à celle qui prévaut au plan
national où elle est de 24,2%. Tiassalé au vu des chiffres du RGPH 1998, a connu une forte
baisse du rapport de masculinité de la population. Celui-ci était de 111,8 hommes pour 100
femmes en 1998 avec une proportion d’étrangers qui équivalait à 32,1% de la population totale,
très au-dessus de la moyenne nationale de l’époque qui était de 26%.
204
Le rapport de masculinité à N’douci est de 107 hommes pour 100 femmes (RGPH 2014). C’est
un rapport qui est au-dessus de ce qui prévaut dans les centres urbains en Côte d’Ivoire. La ville
est donc plus attractive pour les populations étrangères que la moyenne des villes ivoiriennes.
La proportion de population étrangère représente 27,2% de la population totale de la ville et est
au-dessus de la moyenne nationale. Cette proportion est cependant en baisse de 10% par rapport
à 1998 où elle représentait 38,14% de la population totale (RGPH 1998).
Le rapport de masculinité de la population de Sikensi est de 107,08 hommes pour 100 femmes
(RGPH 2014). Il est au-dessus de ce qui prévaut dans les villes ivoiriennes. La part importante
des hommes que l’on rencontre dans la population urbaine provient de l’immigration masculine
étrangère. La ville est donc attractive pour ce type de population. Cette attractivité est
corroborée par la proportion de population étrangère présente à Sikensi soit 24,98%, chiffre qui
au-dessus de la moyenne nationale qui est de 24,2% (RGPH 2014). Même si la ville est
attractive pour les populations étrangères, celle-ci est cependant en baisse par rapport à 1998
où l’on comptait 26,15% d’étrangers dans la population totale avec un taux de masculinité de
110,09 hommes pour 100 femmes (RGPH 1998).
Dans les villes de notre espace d’étude, le niveau d’attraction de la population étrangère est en
baisse. Sikensi est la plus attractive puis viennent dans l’ordre N’douci, Agboville et Tiassalé.
Alors que les deux premières citées ont une attractivité qui est supérieure à la moyenne
nationale pour ces populations, les autres ont une attractivité qui en est très en deçà.
205
Graphique 88: Le niveau d’instruction de la population d’Agboville
20,00%
18,00%
16,00%
14,00%
12,00%
10,00% Homme
8,00% Femme
6,00%
4,00%
2,00%
0,00%
Aucun Primaire SecondaireI Secondaire Secondaire Supérieur Non
niveau II technique spécifié
37% de la population de Tiassalé est sans niveau d’instruction dont 24, 37% de femmes et
12,74% d’hommes. Les personnes ayant un niveau scolaire correspondant au cycle primaire
représentent 20,8% de la population avec 11,17% pour les femmes et 9,63% pour les hommes.
21,25% de la population a un niveau d’instruction correspondant au secondaire général 1 avec
11,88% pour les hommes et 9,37% pour les femmes. Pour ce qui est du secondaire général 2,
nous avons 9,31% de la population qui a atteint ce niveau scolaire avec 5,97% pour les hommes
et 3,34% pour les femmes. Pour ce qui est des études supérieures, c’est seulement 3,53% de la
population qui en a le niveau avec 2,69% d’hommes et 0,84% de femmes. La ville ne propose
pas de nombreux emplois nécessitant un tel niveau d’étude. Au niveau de l’enseignement
technique, seulement 0,49% l’a fréquenté (Cf. Graphique 88). Au total, nous pouvons dire que
55,38% de la population a fréquenté l’école, ce qui est largement au-dessus de la moyenne
nationale qui est de 34% selon le RGPH 1998. Sur le total de la population qui a fréquenté
l’école, nous avons 30,52% d’hommes contre 24,86% de femmes.
206
Graphique 89: Niveau d’instruction de la population de Tiassalé
6000
5000
4000
3000
2000 Hommes
Femmes
1000
207
Graphique 90: Niveau d’instruction de la population de N’douci
20,00%
18,00%
16,00%
14,00%
12,00%
10,00% Homme
8,00% Femme
6,00%
4,00%
2,00%
0,00%
Primaire Secondaire 1 Secondaire 2 Secondaire Supérieur Aucun
Technique niveau
A Sikensi, nous avons 54,6% de la population selon le RGPH 2014 (Cf. Graphique 90) qui a
fréquenté l’école. Parmi ceux-ci, nous avons 22,87% qui ont comme niveau d’instruction, le
niveau primaire avec 11,16% pour les hommes et 11,71% pour les femmes. Au niveau du
premier cycle du secondaire, nous avons 18,55% de la population qui a ce niveau scolaire avec
10,82% pour les hommes et 7,73% pour les femmes. Pour ce qui est du second cycle du
secondaire, seulement 8,98% de la population a atteint ce niveau scolaire avec 5,8% pour les
hommes contre 3,18% pour les femmes. Les personnes ayant un niveau scolaire équivalent à
celui de l’enseignement supérieur correspondent à 3,55% de la population avec 2,61% pour les
hommes et 0,94% pour les femmes. Aussi la ville de Sikensi devient peu attractive au fur et à
mesure que le niveau d’instruction est élevé. Ce manque d’attractivité, est beaucoup plus élevé
chez les femmes que chez les hommes.
208
Graphique 91: Niveau d’instruction de la population de Sikensi
25,00%
20,00%
15,00%
Homme
10,00%
Femme
5,00%
0,00%
Aucun niveau Primaire Secondaire I SecondaireII Secondaire Supérieur
Technique
Les villes de la région ne sont attractives que pour les populations ayant fini leur cycle primaire.
Aucune d’entre elles n’est à même de retenir les populations ayant fini leur cycle secondaire de
même que les populations en quête d’emplois. Elles ne réussissent pas à être attractives pour
les personnes disposant de qualifications et aussi pour celles ayant un niveau élevé d’instruction
ou une formation technique.
Dans le chapitre suivant nous nous sommes intéressés aux niveau de satisfaction et aux attentes
des populations.
209
CHAPITRE IX : NIVEAU DE SATISFACTION ET ATTENTES DES POPULATIONS
DANS LES VILLES DE L’AGNEBY-TIASSA
Les populations urbaines choisissent la ville comme lieu de résidence pour y voir leurs besoins.
Quelles sont les attentes des populations ? Dans ce chapitre, nous avons analysé les besoins que
les populations entendent voir satisfaire pour une bonne qualité de vie. Une enquête par
questionnaire a été utilisée pour le niveau de satisfaction ainsi que les attentes des populations.
Nous avons 71% des agbovillois qui jugent insuffisant le nombre de centres de santé dont
dispose la ville. Aussi attendent-ils que des centres de santé urbains de proximité soient
construits. Les populations les moins satisfaites sont celles qui vivent dans les quartiers qui sont
loin des structures sanitaires existantes.
A Tiassalé c’est 60% des habitants qui ne sont pas satisfaits des infrastructures sanitaires qu’on
y rencontre. Ils attendent qu’il y ait une multiplicité de services. C’est le même besoin qui est
éprouvé par les populations de N’douci qui à 70% n’est pas satisfaite du niveau des
infrastructures sanitaires.
A Sikensi, c’est 71% de la population qui trouve insuffisant les services offerts. L’insatisfaction
des populations ne peut être qu’en rapport avec la faiblesse du plateau technique. Les
populations attendent l’ouverture d’un service de chirurgie et d’un service de gynécologie à
l’hôpital général.
Dans aucune des villes de notre espace d’étude les infrastructures sanitaires sont au niveau de
l’attente des populations. Celles-ci attendent leur démultiplication ainsi que la création des
services inexistants. Les populations attendent aussi l’augmentation des personnels de santé.
A Agboville, au niveau éducatif au primaire, les populations jugent insuffisantes le nombre des
infrastructures qui leurs sont offertes. C’est seulement dans les quartiers qui disposent de plus
de deux établissements scolaires que les populations se disent satisfaites. Le besoin de classes
au primaire se pose donc avec acuité dans les quartiers nouveaux où l’extension de la ville n’est
pas suivie de la mise en place d’écoles. Les nombreuses extensions qu’ont connu les quartiers
anciens font que les populations de ces quartiers se plaignent elles aussi de ce que les écoles
210
existantes soient loin de leurs domiciles. Pour ce qui est des établissements secondaires, il y a
70% de la population qui n’est pas satisfaite des infrastructures offertes. Elle se plaint de ce que
les établissements secondaires publics soient en nombre insuffisant aussi les apprenants
travaillent-ils dans des conditions difficiles. Les personnes habitant les quartiers éloignés des
établissements scolaires sont celles qui se plaignent le plus. Il faudrait donc que les futurs
établissements secondaires soient construits vers les entrées Sud et Nord-Ouest de la ville.
Au niveau des infrastructures scolaires à Tiassalé, nous avons 75% de la population qui n’est
pas satisfaite des infrastructures offertes au secondaire. Ces personnes se plaignent de ce que
les établissements secondaires publics soient en nombre insuffisant aussi les apprenants
travaillent-ils dans des conditions difficiles. Les personnes habitant les quartiers éloignés des
établissements scolaires sont celles qui se plaignent le plus.
Au plan des infrastructures scolaires, nous avons 70% de la population de N’douci qui trouve
insuffisant les infrastructures offertes au secondaire. Elles souhaitent que les autorités
construisent de nouvelles écoles.
La population de Sikensi à 52% trouve insuffisant le niveau d’infrastructures scolaires. Les
insatisfaits se rencontrent dans les quartiers comme Sikensi A, lycée, qui soit disposent d’un
seul établissement ou n’en n’ont pas. Aussi les populations attendent des autorités locales
qu’elles construisent des établissements primaires dans tous les quartiers et qu’en plus que ces
établissements soient en nombre suffisant. Pour ce qui est des infrastructures au secondaire, les
populations à 75% se disent insatisfaites, cela pose avec acuité la construction d’un nouvel
établissement secondaire public pour la ville.
Dans chacune des villes de notre espace d’étude, les populations attendent la construction de
nouvelles infrastructures scolaires autant au primaire qu’au secondaire.
A Agboville c’est 69% de la population qui n’apprécie pas la qualité des voies. Elle attend
d’avoir des voies praticables toute l’année à l’intérieur des quartiers. Les populations voudraient
des voies bitumées à l’intérieur des quartiers ou à défaut la pause de caniveaux le long de celles-
ci pour atténuer l’effet du ruissellement.
A Tiassalé pour ce qui est des voies de communication, le taux d’insatisfaction est de 80% en
rapport avec la qualité de ce réseau. Les populations attendent d’avoir des voies praticables
toute l’année à l’intérieur des quartiers. Elles veulent la pose de caniveaux le long de celles-ci
afin que les véhicules puissent les emprunter.
211
A N’douci pour ce qui est de l’accès aux quartiers, le taux d’insatisfaction est de 90% en rapport
avec la qualité de ce réseau. Les populations voudraient que la Mairie trace les voies des
quartiers anciens qui ne l’avaient pas été afin que l’eau de ruissellement soit bien évacuée et
que l’on puisse poser les réseaux d’eau et d’électricité.
A Sikensi la population n’apprécie pas la qualité du réseau routier. Elle veut un peu plus de
voies bitumées dans la ville. A 62% elle trouve que les voies d’accès aux différents quartiers
sont mauvais aussi il faut songer à les gratter régulièrement et à installer des ouvrages
d’assainissement le long des voies qui entrent dans les quartiers.
47% des habitants de Tiassalé sont satisfaits du niveau de couverture électrique de la ville.
Parmi eux 30% trouvent le niveau moyen, 15% le trouvent bon et 2% le trouvent très bon (Cf.
Graphique 96). Parmi les insatisfaits, nous avons 25% qui le trouvent faible et 28% le trouvent
mauvais. Les insatisfaits se rencontrent dans les quartiers où les transformateurs sont en nombre
212
insuffisants ou défectueux, ce qui a pour conséquence une mauvaise qualité du courant
électrique dans les ménages et des lampadaires qui s’éteignent régulièrement. Aussi les
populations voudraient le renouvellement des installations électriques.
40% des habitants de N’douci sont satisfaits du niveau de couverture électrique de la ville.
Parmi eux 27% trouvent le niveau moyen, 10% le trouve bon et 3% le trouve très bon (Cf.
Graphique 97). Parmi les insatisfaits, nous avons 35% qui le trouvent faible et 25% le trouve
mauvais. Les insatisfaits se rencontrent dans les quartiers qui ne bénéficient pas d’une extension
électrique et où les gens se connectent par des lignes parallèles. Les habitants voudraient que le
réseau s’étende à leurs quartiers.
A Sikensi nous avons 51% de la population de la ville qui trouve la couverture du réseau
électrique satisfaisant c’est-à-dire très bon à 5%, bon à 20% et moyen à 26% (Cf. Graphique
213
98). Les insatisfaits qui se composent de ceux qui trouvent le réseau mauvais à 16% et faible à
33% se rencontrent dans les quartiers de lotissement récent où l’extension du réseau n’est pas
totale. Aussi les ménages sont obligés de tirer des fils électriques sur de longues distances pour
se connecter ce qui joue sur la qualité de l’électricité qu’ils reçoivent. Dans certains quartiers
les transformateurs sont défectueux, ce qui pose un problème d’interruption fréquente de la
fourniture d’électricité. Les populations attendent donc que leurs quartiers soient connectés au
réseau électrique et qu’en plus l’équipement électrique soient de bonne qualité.
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
Mauvais Faible Moyen Bon Très bon
214
densément peuplés avec un réseau ancien de canalisation. Aussi l’on attend dans ces quartiers
une bonne fourniture en eau potable et au niveau de la ville de l’eau de bonne qualité.
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Mauvais Faible Moyen Bon Très bon
A Tiassalé c’est 50% de la population qui n’est pas satisfaite de la fourniture d’eau potable avec
30% qui la trouve faible et 20% qui la trouve mauvaise. Ceux qui sont satisfait de la fourniture
d’eau représentent 35% de la population avec 25% qui la trouve moyenne et 10% qui la trouve
bonne (Cf. Graphique 100). Les insatisfaits voudraient pour certains que leurs quartiers soient
canalisés et pour les autres qu’il n’y ait pas d’interruption intempestives de la fourniture d’eau.
A N’douci c’est 52% de la population qui n’est pas satisfaite de la fourniture d’eau courante
avec 32% qui la trouve faible et 20% qui la trouve mauvaise. Nous avons 28% de la population
qui se dit satisfaite (Cf. Graphique 101). Les insatisfaits se plaignent des coupures intempestives
215
de la fourniture d’eau et aussi du fait que leurs compteurs d’eau soient éloignés de leurs
habitations ce qui occasionne des casses de tuyaux. Les populations souhaitent que soit revues
les canalisations à l’intérieur des quartiers anciens.
A Sikensi, nous avons à peu près la moitié de la population soit 49% qui n’est pas satisfaite de
la couverture en eau potable de la ville. Nous avons 30% qui se dit satisfaite et 21% qui ne se
prononcent pas (Cf. Graphique 102). La quantité d’eau produite dans la ville ne suffit pas à
satisfaire la population aussi celle-ci attend que de nouveaux forages soient effectués en vue
d’une fourniture continue de l’eau et que les coupures d’eaux soient un souvenir du passé.
216
La moitié au moins de la population de notre espace d’étude n’est pas satisfaite de la qualité de
l’offre d’eau courante. Elle souhaiterait que les interruptions de la fourniture d’eau soient moins
récurrentes et que l’eau fournie soit de bonne qualité.
Pour aucune des villes de la région il n’existe de réseaux d’évacuation des eaux usées et des
eaux vannes. Les populations dans chacune des villes de notre espace d’étude souhaitent que
soit mis en place un réseau d’évacuation collectif de ces eaux mais aussi que les autorités
veillent à ce que les promoteurs privés de biens immobiliers y installent des mécanismes
internes d’évacuation de ces eaux que sont les fosses septiques et les puits perdus.
La possibilité d’emploi est jugée faible par 87% de la population d’Agboville. La collectivité
est invitée à travailler la question de l’emploi. Elle devrait encourager les acteurs économiques
locaux ainsi que les notables locaux à s’allier pour mettre en place avec la participation de la
commune, des sociétés d’économie mixte. Celles-ci utiliseraient une matière première locale et
sous traiteraient certains de leurs services à des coopératives de jeunes de la ville. La collectivité
pourrait aussi aménager des terrains industriels dans le prolongement du site de l’usine
COTIVO et y installer tous les réseaux divers nécessaires en vue d’attirer les entreprises.
De tous les points précités, ceux où les attentes des populations sont les plus grandes sont la
question de l’emploi à 30%, celui de l’assainissement à 30%, puis vient le problème lié à l’eau
potable à 25% et celui en rapport avec les voies d’accès aux différents quartiers à 15% (Cf.
Tableau 67).
217
La possibilité d’emploi est jugée faible par 80% de la population de Tiassalé La collectivité est
invitée à s’intéresser à la question de l’emploi en intéressant les entreprises privées par l’offre
de site disposant de réseaux de qualité.
De tous les points précités, ceux où les attentes des populations sont les plus grandes sont la
question de l’emploi à 45%, puis de l’assainissement à 20%, puis vient le problème en rapport
avec les voies d’accès aux différents quartiers à 17% et enfin la couverture électrique à 13%
(Cf. Tableau 68).
Création d’entreprises 45
Assainissement de la ville 20
La possibilité d’emplois est jugée faible par 75% de la population de N’douci. La collectivité
devrait encourager les acteurs économiques locaux à créer des industries locales.
De tous les points précités, ceux où les attentes des populations sont les plus grandes sont la
question de l’assainissement à 42%, puis vient le problème en rapport avec les voies d’accès
aux différents quartiers à 21%, la question de l’emploi à 20% et enfin la couverture électrique
à 17% (Cf. Tableau 69).
Pour 58% des personnes interrogées, la ville n’offre pas de possibilités d’emplois aussi les
habitants attendent des autorités locales qu’elles financent davantage de projets à travers la
218
plate-forme de service et qu’elle incite les entreprises présentent sur le territoire à choisir ses
prestataires parmi les coopératives des jeunes locaux.
Les attentes des populations sont très grandes à 33% pour ce qui est du besoin d’un nouveau
collège en vue de décongestionner celui existant. Le besoin de voies qui permettent d’accéder
aux différents quartiers suit à 27%, nous avons aussi la question de la fourniture en eau potable
à 22%. Nous avons enfin le besoin d’avoir un plateau technique étoffé à l’hôpital pour 18%
(Tableau 70).
En définitive, les populations attendent des autorités locales, qu’elles démultiplient les
infrastructures de base, et qu’elles rendent performantes les services.
219
Conclusion partielle
Les villes de l’Agneby-Tiassa renferment des infrastructures socio-économiques que sont entre
autres les infrastructures sanitaires, éducatives, la voirie et réseaux divers, des marchés. Ces
villes offrent aussi de nombreux services que sont la fourniture d’électricité, d’eau et la gestion
des ordures ménagères. Pour chacun de ces espaces, la gestion des ordures est chaotique, les
infrastructures éducatives au secondaire sont dépassées, les centres de santé ne disposent pas
de tous les services et le personnel est en nombre insuffisant. Le réseau d’assainissement est
quasi-inexistant. Les quartiers sont soit difficiles d’accès soit sans accès et ne disposent pas ou
peu de canaux d’évacuation des eaux de ruissellement. La fourniture en eau et en électricité en
plus d’être de mauvaise qualité, ne couvre pas la totalité de ces espaces.
Ces centres urbains ne sont attractifs que pour les personnes ayant fini leur cycle primaire et
qui accèdent à l’enseignement secondaire. Ils ne sont pas attractifs pour les individus en quête
d’emploi, pour ceux ayant une qualification professionnelle ou un niveau d’étude élevé mais
aussi pour l’immigration étrangère masculine exerçant principalement dans le secteur agricole.
Aussi les populations à plus de 50% jugent insuffisants les infrastructures et les services qui
leurs sont fournis. Elles souhaitent que le plateau technique des centres de santé soit rehaussé,
que de nouveaux établissements scolaires au secondaire soient construits. Elles veulent voir
améliorer la qualité de la fourniture électrique ainsi que son extension aux quartiers récents,
elles veulent voir une augmentation de la quantité d’eau courante produite. Elles veulent aussi
un développement du réseau de drainage et la mise en place d’un réseau d’assainissement.
De ce qui précède nous pouvons dire que notre hypothèse de départ qui avance que l’offre
infrastructurelle des centres urbains de la région est en deçà des besoins de la population se
trouve vérifiée.
220
Conclusion générale
Les villes de l’Agneby-Tiassa présentent les caractères propres aux espaces urbains en
Côte d’Ivoire à savoir la réunion organique des habitations, un volume de population de plus
de 3000 habitants dont plus de la moitié exerce une activité du secteur moderne, et un espace
renfermant une fonction administrative. La gouvernance urbaine est principalement l’affaire
des autorités locales sous le contrôle étroit des démembrements locaux de l’administration
centrale. La participation des populations est insignifiante car peu réglementée avec des
organisations sans expériences, sans moyens et sans adhésion populaire. Notre hypothèse I qui
voulait que les localités de la région présentent des caractères propres aux centres urbains mais
que la participation de la population à la gouvernance de ces espaces soit quasi inexistante se
trouve confirmée.
Pour leur fonctionnement les recettes dont disposent ces villes proviennent pour plus de la
moitié de ressources locales propres et le reste de l’aide de l’Etat. Les recettes d’investissement
proviennent à plus de 50% de l’aide de l’Etat à part Agboville qui mobilise plus de la moitié de
celles-ci. C’est ainsi que de 10 à 20% des dépenses de fonctionnement prévues ne peuvent être
exécutées. Cela impacte négativement sur le fonctionnement de l’administration municipale et
sur la qualité du service public. C’est aussi 30 à 50% des dépenses d’investissement prévues
que les villes ne peuvent exécuter. Toutes choses qui ne facilitent pas la mise en place des
infrastructures attendues par les populations.
Bien que tous les secteurs d’activités soient représentés dans les villes de la région, l’activité
industrielle y est marginale. C’est plutôt le secteur informel qui est le plus grand générateur
d’activités. Aussi le taux Net d’Activité y est partout de 10% inférieur à la moyenne nationale.
Tout cela vient confirmer notre hypothèse II qui dit que les capacités financières ainsi que les
offres d’activités des centres urbains de la région sont faibles
Pour chacun de ces espaces, la gestion des ordures est chaotique, les infrastructures éducatives
au secondaire sont dépassées, les centres de santé ne disposent pas de tous les services. Le
réseau d’assainissement est quasi-inexistant. Les quartiers sont soit difficile d’accès soit sans
accès et ne disposent pas ou peu de canaux d’évacuation des eaux de ruissellement. La
fourniture en eau et en électricité en plus d’être de mauvaise qualité, ne couvre pas la totalité
de ces espaces. Ces centres urbains ne sont attractifs que pour les personnes ayant fini leur cycle
primaire et qui accèdent à l’enseignement secondaire. Ils ne sont pas attractifs pour les individus
en quête d’emplois, pour ceux ayant une qualification professionnelle ou un niveau d’étude
221
élevé mais aussi pour l’immigration étrangère masculine exerçant principalement dans le
secteur agricole. Aussi les populations à plus de 50% jugent insuffisants les infrastructures et
les services qui leurs sont fournis. Elles souhaitent que le plateau technique des centres de santé
soit rehaussé, que de nouveaux établissements scolaires au secondaire soient construits. Elles
veulent voir améliorer la qualité de la fourniture électrique ainsi que son extension aux quartiers
récents, elles veulent voir une augmentation de la quantité d’eau courante produite. Elles
veulent aussi un développement du réseau de drainage et la mise en place d’un réseau
d’assainissement. Elles veulent voir l’espace générer plus d’emplois ou favoriser la création
d’emplois. Au regard de ce qui précède, notre hypothèse III qui veut que l’offre infrastructurelle
des centres urbains de la région soit en deçà des besoins de la population se trouve vérifiée.
Cette incapacité des collectivités à mettre en œuvre des investissements capables de favoriser
des économies d’échelles n’induit pas la localisation d’activités économiques dans lesdits
espaces Aussi est-il opportun de s’interroger sur les conditions d’emprunt des collectivités
décentralisées auprès des institutions financières nationales et internationales en vue de la mise
en place d’infrastructures et de fournitures de services efficients. Cela dans un environnement
qui donne sa place aux populations dans la gouvernance urbaine à travers l’édiction de normes
claires.
L’on pourrait aussi développer des projets de recherche autour de programmes éducatifs faisant
appel à la décentralisation. Cela contribuerait à familiariser les populations à cette notion et
aussi comprendre la part importante qui y est la sienne.
222
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229
Table des matières
Sommaire ............................................................................................................................................... 3
DEDICACE............................................................................................................................................ 4
Résumé ................................................................................................................................................... 5
AVANT-PROPOS ................................................................................................................................. 6
Remerciements ...................................................................................................................................... 7
ABREVIATIONS SYMBOLES ET ACRONYMES ......................................................................... 9
Introduction ......................................................................................................................................... 11
Revue de la littérature......................................................................................................................... 15
Problématique...................................................................................................................................... 35
Objectifs ............................................................................................................................................... 35
Méthodologie........................................................................................................................................ 36
1 Les hypothèses .................................................................................................................................. 36
2 Les unités d’observation .................................................................................................................. 36
3 Les variables d’analyse .................................................................................................................... 37
4 Les techniques d’enquête ................................................................................................................. 40
5 Le traitement des données ............................................................................................................... 47
6. Les difficultés de l’étude ................................................................................................................. 47
PARTIE I : ............................................................................................................................................ 49
LE CARACTERE URBAIN ET LA GOUVERNANCE DES VILLES DE LA REGION DE
L’AGNEBY-TIASA : AGBOVILLE, TIASSALE, N’DOUCI ET SIKENSI ...................................... 49
Introduction ......................................................................................................................................... 50
CHAPITRE I : L’EVOLUTION SPATIALE DES VILLES DE L’AGNEBY-TIASSA .............. 51
1.1 Des villes en expansion .................................................................................................................. 51
1.2 Les causes de l’extension spatiale................................................................................................. 64
1.2.1 L’aménagement du territoire ................................................................................................ 64
1.2.2 Les besoins d’espace de la population .................................................................................. 65
1.3 Les paysages des villes de la région de l’Agneby-Tiassa ............................................................ 67
CHAPITRE II : DYNAMIQUE DEMOGRAPHIQUE ET OCCUPATIONS DES
POPULATIONS DES VILLES DE LA REGION DE L’AGNEBY-TIASSA ............................... 72
2.1 évolutions structure et composition de la population des villes de l’Agneby-Tiassa ............... 72
2.1.1 L’évolution de la population .................................................................................................. 72
2.1.2 La structure des populations de la région ............................................................................ 77
2.1.3 La composition de la population des villes de l’Agneby-Tiassa ......................................... 80
2.2 Les activités exercées par les populations ................................................................................... 84
230
CHAPITRE III : LES FONCTIONS ADMINISTRATIVES ET LA GOUVERNANCE DES
VILLES DE L’AGNEBY-TIASSA .................................................................................................... 88
3.1 Des villes recouvrant de nombreuses administrations publiques ............................................. 88
3.2 La gestion urbaine ......................................................................................................................... 89
3.2.1 Le choix des politiques de développement............................................................................ 89
3.2.2 l’organisation municipale ...................................................................................................... 90
3.2.2.1 Le conseil municipal ........................................................................................................ 90
3.2.2.2 La municipalité ................................................................................................................ 90
3.2.2.3 L’administration municipale ...................................................................................... 90
3.2.2.3.1 Le secrétariat général ............................................................................................... 91
3.2.2.3.2 Le service administratif ........................................................................................... 91
3.2.2.3.3 Le service financier .................................................................................................. 91
3.2.2.3.4 Le service technique ................................................................................................. 91
3.2.2.3.5 Le service socio culturel ........................................................................................... 91
3.2.2.3.6 Les commissions ....................................................................................................... 92
3.2.2.4 Le personnel des communes de notre espace d’étude .................................................. 92
3.2.2.5 Le matériel roulant .......................................................................................................... 98
3.2.3 La participation des populations......................................................................................... 100
3.2.3.1 le niveau de perception de l’action municipale ........................................................... 100
3.2.3.2 La vie associative dans les villes de la région de l’Agneby-Tiassa............................. 103
Conclusion partielle........................................................................................................................... 106
PARTIE II : ......................................................................................................................................... 107
CAPACITES FINANCIERES ET ACTIVITES ECONOMIQUES DES VILLES DE L’AGNEBY-
TIASSA : AGBOVILLE, TIASSALE, N’DOUCI ET SIKENSI ....................................................... 107
Introduction ....................................................................................................................................... 108
CHAPITRE IV: LES RESSOURCES FINANCIERES DES COMMUNES DE LA REGION 109
4.1 Les recettes communales............................................................................................................. 109
4.1.1 Les recettes de fonctionnement ........................................................................................... 112
4.1.1.1 Les recettes fiscales ........................................................................................................ 116
4.1.1.2 Les recettes des prestations et services ........................................................................ 121
4.1.1.3 Les revenus du patrimoine et du portefeuille ............................................................. 127
4.1.1.4 L’aide de l’Etat .............................................................................................................. 131
4.1.1.5 Les recettes diverses ...................................................................................................... 132
4.1.2 Les recettes d’investissement ............................................................................................... 133
4.1.2.1 Les prélèvements sur fonds d’investissement ............................................................. 136
231
4.1.2.2 L’aide de l’Etat .............................................................................................................. 138
4.2 Le niveau de recouvrement des recettes .................................................................................... 139
4.2.1 Le recouvrement des recettes de fonctionnement .............................................................. 139
4.2.2 Le recouvrement des recettes d’investissement ................................................................. 139
CHAPITRE V : DEPENSES ET INVESTISSEMENTS DANS LES VILLES DE L’AGNEBY-
TIASSA .............................................................................................................................................. 141
5.1 Les dépenses de fonctionnement ................................................................................................ 141
5.2 Les dépenses d’investissement .................................................................................................... 147
CHAPITRES VI : LES ACTIVITES ECONOMIQUES DANS LES VILLES DE LA REGION
DE L’AGNEBY-TIASSA.................................................................................................................. 155
6.1 L’agriculture ................................................................................................................................ 155
6.2 Les activités industrielles ............................................................................................................ 159
6.3 Le secteur tertiaire ...................................................................................................................... 161
Conclusion partielle........................................................................................................................... 164
PARTIE III : ........................................................................................................................................ 165
INFRASTRUCTURES ET SERVICES : NIVEAU DE SATISFACTION ET ATTENTES DES
POPULATIONS DES VILLES DE L’AGNEBY-TIASSA : AGBOVILLE TIASSALE N’DOUCI ET
SIKENSI.............................................................................................................................................. 165
Introduction ....................................................................................................................................... 166
CHAPITRE VII: LES INFRASTRUCTURES ET LES SERVICES OFFERTS ....................... 167
7.1 Les infrastructures sanitaires des villes de la région ................................................................ 167
7.2 Les infrastructures éducatives ................................................................................................... 171
7.2.1 Les établissements préscolaires ........................................................................................... 172
7.2.2 Les établissements primaires ............................................................................................... 174
7.2.3 Les établissements scolaires du secondaire ........................................................................ 176
7.3 L’adduction d’eau ....................................................................................................................... 179
7.4 Le réseau électrique..................................................................................................................... 181
7.5 La voirie ....................................................................................................................................... 182
7.6 Les ouvrages de drainage............................................................................................................ 187
7.7 Les marchés et commerces ......................................................................................................... 189
7.8 La salubrité .................................................................................................................................. 190
7.9 Les gares routières....................................................................................................................... 193
7.10 Les infrastructures hôtelières ................................................................................................... 194
7.11 les infrastructures socio-culturelles ......................................................................................... 194
7.12 les institutions financières ......................................................................................................... 195
232
7.13 La gestion des ordures ménagères ........................................................................................... 195
CHAPITRE VIII : LES CAPACITES ATTRACTIVES DES VILLES DE L’AGNEBY-TIASSA
............................................................................................................................................................. 198
8.1 le taux de croissance urbain dans l’Agneby-Tiassa .................................................................. 198
8.2 Des flux de population urbaine .................................................................................................. 201
8.3 le rapport de masculinité de la population urbaine ................................................................. 204
8.4 Le niveau d’instruction de la population urbaine .................................................................... 205
CHAPITRE IX : NIVEAU DE SATISFACTION ET ATTENTES DES POPULATIONS DANS
LES VILLES DE L’AGNEBY-TIASSA ......................................................................................... 210
9.1 les attentes au plan sanitaire....................................................................................................... 210
9.2 les attentes au plan éducatif ........................................................................................................ 210
9.3 les attentes au niveau des voies de communications ................................................................. 211
9.4 les attentes concernant la couverture électrique....................................................................... 212
9.5 les attentes en matière de fourniture d’eau courante ............................................................... 214
9.6 les attentes en matière d’assainissement.................................................................................... 217
9.7 les attentes en matière d’emploi ................................................................................................. 217
Conclusion partielle........................................................................................................................... 220
Conclusion générale .......................................................................................................................... 221
Bibliographie...................................................................................................................................... 223
Table des matières ............................................................................................................................. 230
Liste des graphiques .......................................................................................................................... 234
Listes des figures................................................................................................................................ 237
Liste des tableaux .............................................................................................................................. 238
Liste des photos.................................................................................................................................. 240
Liste des annexes ............................................................................................................................... 241
Annexes .............................................................................................................................................. 242
233
Liste des graphiques
234
Graphique 44: Evolution des recettes fiscales à Agboville (en millier de francs) ........................ 118
Graphique 45: Formation des recettes fiscales à Tiassalé (en %) ................................................. 118
Graphique 46:Evolution des recettes fiscales à Tiassalé ................................................................ 119
Graphique 47: Formation des recettes fiscales à Sikensi ............................................................... 120
Graphique 48: Evolution des recettes fiscales à Sikensi ................................................................ 121
Graphique 49: Composition des recettes des prestations et des services à Agboville ................. 122
Graphique 50: Evolution des recettes des prestations et services à Agboville (FCFA) ............... 123
Graphique 51: Composition des recettes des prestations et services à Tiassalé .......................... 124
Graphique 52: Evolution des recettes des prestations et services à Tiassalé ............................... 124
Graphique 53: Composition des recettes de prestations et services à Sikensi en % ................... 125
Graphique 54: Evolution des recettes de prestations et services à Sikensi (en FCFA) ............... 126
Graphique 55: Composition du revenu du patrimoine à Agboville .............................................. 127
Graphique 56: Evolution des revenus du patrimoine à Agboville en (FCFA) ............................. 128
Graphique 57: Composition du revenu du patrimoine à Tiassalé (en %).................................... 129
Graphique 58: Evolution du revenu du patrimoine à Tiassalé (en CFA) .................................... 129
Graphique 59: Composition du revenu du patrimoine à Sikensi (en %) ..................................... 130
Graphique 60: Evolution des revenus du patrimoine à Sikensi (en FCFA) ................................. 130
Graphique 61: Evolution de l’aide de l’Etat à Agboville en (million de franc) ........................... 131
Graphique 62: Evolution de l’aide de l’Etat à Sikensi (en FCFA) ................................................ 132
Graphique 63: Composition des recettes d’investissement à Agboville ....................................... 133
Graphique 64: Evolution des recettes d’investissement d’Agboville (en FCFA)......................... 134
Graphique 65: Composition des recettes d’investissement à Tiassalé en % ................................ 134
Graphique 66: Evolution des recettes d’investissement à Tiassalé( en FCFA)............................ 135
Graphique 67: Composition du budget d’investissement à Sikensi .............................................. 135
Graphique 68: Evolution des recettes d’investissement de Sikensi (en FCFA) ........................... 136
Graphique 69: Evolution des prélèvements sur fonds d’investissement à Agboville (en FCFA)137
Graphique 70: Evolution des prélèvements sur fonds d’investissement à Tiassalé (en FCFA) . 137
Graphique 71: Evolution des prélèvements sur fonds d’investissement à Sikensi (en FCFA) ... 138
Graphique 72: Evolution des dépenses de fonctionnement à Agboville (en FCFA) .................... 141
Graphique 73: Répartition des dépenses de fonctionnement par rubriques en (%) ................... 142
Graphique 74: Répartition des dépenses de fonctionnement d’Agboville par services .............. 142
Graphique 75: Evolution des dépenses de fonctionnement à Tiassalé (En FCFA) ..................... 143
Graphique 76: Répartition des dépenses de fonctionnement par rubriques à Tiassalé (en %) . 143
Graphique 77: Répartition des dépenses de fonctionnement par services à Tiassalé (en %)..... 144
Graphique 78: Evolution des dépenses de fonctionnement de Sikensi (en FCFA) ...................... 144
Graphique 79: Répartition par rubriques des dépenses de fonctionnement à Sikensi ............... 145
Graphique 80: Répartition des dépenses de fonctionnement de Sikensi par services ................. 146
Graphique 81: Evolution des dépenses d’investissement à Agboville en (FCFA) ....................... 148
Graphique 82: Evolution des dépenses d’investissement à Tiassalé (en FCFA) .......................... 150
Graphique 83: Evolution des dépenses d’investissement à Sikensi (en FCFA) ........................... 152
Graphique 84 : Le niveau d’occupation de la population urbaine de l’Agneby-Tiassa .............. 163
Graphique 85: Le revêtement de la voirie à Tiassalé en (%) ........................................................ 185
Graphique 86: Le revêtement de la voirie à N’douci .................................................................... 186
Graphique 87: La voirie à Sikensi ................................................................................................... 187
Graphique 88: Le niveau d’instruction de la population d’Agboville .......................................... 206
235
Graphique 89: Niveau d’instruction de la population de Tiassalé ................................................ 207
Graphique 90: Niveau d’instruction de la population de N’douci ................................................ 208
Graphique 91: Niveau d’instruction de la population de Sikensi ................................................. 209
Graphique 92: Appréciation de la fourniture d’électricité à Agboville ....................................... 212
Graphique 93: Appréciation de la fourniture d’électricité à Tiassalé .......................................... 213
Graphique 94: Appréciation de la fourniture d’électricité à N’douci .......................................... 213
Graphique 95: Appréciation de la fourniture d’électricité à Sikensi ........................................... 214
Graphique 96: Appréciation de la qualité de fourniture d’eau potable à Agboville ................... 215
Graphique 97: Appréciation de la qualité de fourniture d’eau potable à Tiassalé ..................... 215
Graphique 98: Appréciation du niveau de fourniture d’eau potable à N’douci ......................... 216
Graphique 99: Appréciation du niveau de fourniture d’eau potable à Sikensi ........................... 216
236
Listes des figures
237
Liste des tableaux
238
Tableau 36: Données ANADER sur le suivi des cultures de rente à Sikensi ...................................... 159
Tableau 37: Secteurs d’activités commerciales de la commune à Agboville ...................................... 161
Tableau 38: Répartition du nombre de lit par service au CHR d’Agboville en 2015. ........................ 167
Tableau 39: Répartition du personnel soignant du CHR par fonctions à Agboville ........................... 168
Tableau 40: Répartition du personnel soignant de l’hôpital de Tiassalé par fonction......................... 169
Tableau 41: Répartition du nombre de lit par service à l’hôpital de Tiassalé en 2016........................ 170
Tableau 42: Répartition du personnel soignant de l’hôpital de Sikensi .............................................. 171
Tableau 43:Nombre de classes, élèves, enseignants au préscolaire de 2015-16 à Agboville ............ 172
Tableau 44: Nombre de classes, élèves, enseignant au préscolaire 2015-16 à Tiassalé..................... 173
Tableau 45: Nombre de classes, élèves, enseignant au préscolaire en 2015-16 à N’douci ................. 173
Tableau 46: Nombre de classes, élèves, enseignant au préscolaire 2015-16 à Sikensi ...................... 174
Tableau 47:Nombre de classes, élèves, enseignants au primaire 2015/16 à Agboville ...................... 174
Tableau 48: Nombre de classes, élèves, enseignants au primaire à Tiassalé 2015/16 ........................ 175
Tableau 49: Nombre de classes, élèves, enseignants au primaire 2015/16 à N’douci ........................ 175
Tableau 50:Nombre de classes, élèves, enseignants au primaire 2015/16 à Sikensi ........................... 176
Tableau 51: Nombre d’enseignants d’élèves et de classes au secondaire à Agboville en 2015-2016 177
Tableau 52: Nombre d’enseignants d’élèves et de classes au secondaire à Tiassalé en 2015-2016 ... 177
Tableau 53: Nombre d’enseignants d’élèves et de classes au secondaire à N’douci en 2015-2016 ... 178
Tableau 54: Nombre d’enseignants d’élèves et de classes au secondaire à Sikensi en 2015-2016..... 179
Tableau 55: Evolution du taux de croissance de la population d’Agboville de 1965 à 2014.............. 199
Tableau 56: Evolution du taux de croissance de la population de Tiassalé de 1965à 2014 ................ 199
Tableau 57: Evolution du taux de croissance de la population de N’douci de 1965à 2014 ................ 200
Tableau 58: Evolution du taux de croissance de la population de Sikensi de 1975 à 2014 ................ 201
Tableau 59: Variation de volume de population à Agboville.............................................................. 202
Tableau 60: Variation de volume de population à Tiassalé ................................................................ 202
Tableau 61: Tranche d’âge de population à N’douci .......................................................................... 203
Tableau 62: Tranche d’âge de population à Sikensi ............................................................................ 204
Tableau 67: Les attentes de la population à Agboville........................................................................ 217
Tableau 68: Les attentes de la population à Tiassalé .......................................................................... 218
Tableau 69: Les attentes de la population à N’douci .......................................................................... 218
Tableau 70: Les attentes de la population à Sikensi ............................................................................ 219
239
Liste des photos
240
Liste des annexes
241
Annexes
0- Sans niveau
Quelle est le niveau le 1- Primaire
Q109 plus élevé que vous avez 2- Secondaire I |_____|
atteint ? 3- Secondaire II
4- Supérieur
1- Musulma
n
2- Chrétien
3- Animiste
Q110 Quelle est votre religion? |_____|
4- Autre
religion
5- Sans
religion
1- Akan
2- Krou
3- Mandé Nord
4- Mandé Sud
Q111 Ethnie/Nationalité 5- Gur |_____|
6- CEDEAO
7- Autre africain
8- Autre
nationalité
242
1- Occupé
2- Chômeur
Situation par rapport à
Q112 3- Elève/étudian |_____|
l’occupation
t
4- Autre inactif
1- Agriculture
2- Administrati
on publique
3- Entreprises
parapublique
Q113 Secteur d’activité 4- Entreprises |_____|
privées
5- Professions
libérales
6- Informel
7- Autre
Quelle est la taille de |_____|
Q114
votre ménage? |_____|
Quelle est le nombre
|_____|
Q115 d’enfant de moins de 15
|_____|
ans du ménage?
Quelle est le nombre |_____|
d’individus de 15-59 ans |_____|
Q116
du ménage?
Quelle est le nombre |_____|
Q117 d’individus de 60 ans et |_____|
plus?
243
1- Radio de
proximité
2- panneaux
Quels sont les moyens de publicitaires
Q204 communication que la mairie 3- griots
utilise pour passer ses messages? 4- spots à la
télévision
5- autres...................
.......
1. Très satisfait
Quelle est votre appréciation des 2. Satisfait
Q205 actions posées par l’actuel 3. moyennement |_____|
maire? satisfait
4. insatisfait
Citez par ordre d’importance, 4 A. ..............
actions posées par le maire pour B. ................
Q206
le développement de votre C. ..............
commune D. ..............
1. Aucune
amélioration
2. Amélioration des
infrastructures
routières
Suite à la décentralisation quelles 3. Amélioration des
améliorations avez-vous constaté infrastructures
Q210 |_____|
dans le développement de votre scolaires
ville? 4. Amélioration des
infrastructures
sanitaires
5. Amélioration du
niveau de vie
6. Autre
Pensez-vous que la mairie a les
moyens suffisants pour 1) Oui
Q211
s’occuper de la commune ? 2) Non
244
Etes-vous satisfait du nombre de 3- Oui
Q304
collège public de votre ville? 4- Non |_____|
Combien de centres de santé compte
Q305 |_____||_____
votre quartier?
|
Etes-vous satisfait du nombre de 5- Oui
Q306
centres de santé de votre ville? 6- Non |_____|
Etes-vous satisfait de la qualité des 7- Oui
Q307
réseaux routes de votre ville? 8- Non |_____|
Etes-vous satisfait de la qualité des 1- Oui
Q308 |_____|
voies d’accès de votre ville? 2- Non
1- Mauvaise
Quelle est votre appréciation du niveau 2- faible
Q309 de couverture en électricité de votre 3- moyen |_____|
ville? 4- bonne
5- très bonne
1) Mauvaise
Quelle est votre appréciation du niveau 2) faible
Q310 de couverture en eau potable de votre 3) moyen |_____|
ville? 4) bonne
5) très bonne
1. Mauvaise
Quelle est votre appréciation de 2. faible
Q311 l’évacuation des eaux usées/eaux 3. moyen |_____|
vannes de votre ville? 4. bonne
5. très bonne
1- Mauvaise
Quelle est votre appréciation des 2- faible
Q312 possibilités d’emploi de la jeunesse 3- moyen |_____|
dans votre ville 4- bonne
5- très bonne
1. Mauvaise
Quelle est votre appréciation du niveau 2. faible
Q313 de couverture téléphonique de votre 3. moyen |_____|
ville? 4. bonne
5. très bonne
a) Ecole
primaire
publique
b) Collège
publique
|_____|
De tous les points cités précédemment c) Centre de
|_____|
lesquels pensez-vous qu’il existe une santé
Q314 |_____|
amélioration au cours des 5 dernières d) Routes
|_____|
années. e) Voie d’accès
|_____|
f) Electricité
g) Eau potable
h) Assainissem
ent
i) Emploi
245
j) Réseau
téléphonique
.
a) Ecole primaire
publique
b) Collège
publique
|_____|
c) Centre de santé
|_____|
De tous les points cités précédemment d) Routes
|_____|
Q315 lesquels se sont dégradés au cours des 5 e) Voie d’accès
|_____|
dernières années. f) Electricité
|_____|
g) Eau potable
|_____|
h) Assainissement
i) Emploi
j) Réseau
téléphonique
246
Annexe 2: Questionnaire élus locaux
1) Pouvez-vous nous décrire les activités de développement dévolues à vos fonctions?
.......................................................................................................................................................
2) Que savez-vous de la gestion participative des collectivités locales ?
.......................................................................................................................................................
3) Quels sont les différents acteurs de la société civile dans votre localité ?
.......................................................................................................................................................
4) Quels sont les critères de choix de mise en place des infrastructures et équipements dans
votre commune/région?
.......................................................................................................................................................
5) Quel est le cadre formel de rencontre autorités locales, société civile dans la commune/la
région ?
.......................................................................................................................................................
6) Comment mettez-vous en œuvre la gestion/entretien des équipements et infrastructures ?
.......................................................................................................................................................
7) Quelle politique de développement local mettez-vous en œuvre dans votre
commune/région ?
.......................................................................................................................................................
8)Quels sont les acteurs qui participent à la mise en place de cette politique ?
.......................................................................................................................................................
9)Que préconisez-vous pour la mobilisation des ressources dans votre commune ?
.......................................................................................................................................................
10)Quels sont vos rapports avec la tutelle (Par rapport à l’accord préalable dans la mise en
œuvre de vos projets) ?
.......................................................................................................................................................
11)Avez-vous déjà postulé à un prêt pour le compte de la collectivité ? Sinon pourquoi ? Si oui
quel a été le résultat ?
RECETTES
TOTAL DES
RECETTES RECETTES DES DES RECETTES
RECETTES
ANNEES DES SERVICE DE SERVICES DES SERVICE
DE
GENERAUX COLLECTIVITE SOCIO- ECONOMIQUE
PRESTATION
CULTURALS
2008 16295000 47558685 1043400 54720650 119617735
2009 21773500 42714587 688000 51562700 116738787
2010 23583000 49102681 965000 42440550 116091731
2011 19726500 30122386 1094500 33565650 84509036
2012 24673500 24967008 1881000 36363350 87884858
2013 24363500 17791820 1785000 49165500 93105820
2014 26734500 17714000 2326000 59834500 106611000
2015 29583000 17309000 1664000 53395650 101951650
Σni,xi 186732500 247280165 11446900 381048550 826510617
ni,xi 23341562 30910020 1430862 47631068 103313827
247
N
% 22,59 29,92 1,38 46,1
Source : Comptes administratifs du Maire, Agboville
248
Annexe 5: Dépense de fonctionnement par rubrique d’Agboville
Rubrique
Transp. et Abonnem. Travaux et
Salaire et Charges Carburan. Matériel et Intervent.
frais de Eau, services à Total
indemnité sociales Lubrifiant fonctiomnt et transfert
Année mission électricité l’entreprise
2008 159466057 12643360 9208200 51989000 44459411 13254152 5367848 84917990 381306018
2009 150830654 12355995 8040240 46692500 41837985 1386628 6224210 47277222 326354544
2010 154851702 11760584 4876050 28992847 20064900 5250299 5152250 62698200 293722432
2011 146105532 11201581 697100 18996000 7897650 7455602 9027739 29077304 230458508
2012 157291911 11688661 1346000 18950070 16594288 8762716 6698500 29988799 251320945
2013 165154223 17651914 2197100 19495000 14785735 7090060 8327130 36199349 270900511
2014 175476609 14705795 3200050 28995000 39081400 9912103 7393978 59169394 337934329
2015 169651850 14879819 1916000 29030000 86357886 12147455 14432506 130509001 459314517
Σni,xi 1278828538 106887709 31470850 243140417 271079255 76959015 62624161 480237259 2551227204
ni,xi 159853567 13360963 3933856 30392552 33884906 9619876 7828020 60029657 318903400
N
% 50,13 4,19 1,24 9,53 10,62 3,02 2,45 18,82
249
Annexe 6: Composition du budget total d’Agboville
BUDGET DE BUDGET
ANNEE BUDGET TOTAL
FONCTIONNEMENT D’INVESTISSEMENT
2008 277960097 64015140 341975237
2009 454485545 41599962 496085507
2010 286574248 61052400 347626648
2011 235400861 45643409 281044270
2012 255583304 47210000 302793304
2013 317583499 59349203 376932702
2014 504358528 82361064 586719592
2015 688200140 69164226 956665913
Σni, xi 30020146222 669696951 3689843173
ni, xi
377518278 83712119 461230396
N
Source : Comptes administratifs du Maire, Agboville
EQUIPEMENT
EQUIPEMENT Sce EQUIPEMENT EQUIPEMENT Sce DEPENSE
ANNEE Sce
GENERAUX Sce SOCIO Eco TOTAL
COLLECTIVE
2008 5299140 23809000 34707000 63815140
2009 1599962 13815017 5996607 21411586
2010 10460000 33603763 1393000 45456763
2011 2892180 2751229 5643409
2012 7210000 7210000
2013 10535496 44154599 2999707 57689802
2014 28999960 29956900 23000000 81956860
2015 103337615 60186727 87088064 16883758 267496164
Σni, xi 187218111 208277235 155184378 16883758 550679724
ni, xi
2340226426034654 19398047 2110469 68834965 68834965
N
Source : Comptes administratifs du Maire, Agboville
250
Annexe 8: Recette totale d’investissement d’Agboville
Source : Comptes administratifs du Maire, Agboville
PRELEVEMENT SUR FONDS
AIDE DE L’ETAT RECETTE TOTALE
D’INVESTISSEMENT
ANNEE
RECOURV RECOURVE RECOURVE
PREVISION EMISSION PREVISION EMISSION PREVISION EMISSION
EMENT MENT MENT
2008 44871000 33815140 33815140 30000000 30000000 30000000 74871000 64015140 64018140
2009 41032000 1599962 1599962 40000000 40000000 40000000 81032000 41599962 41599962
2010 32460000 22460000 22460000 40000000 38592400 38592400 72460000 61052400 61052400
2011 27123000 5643409 5643409 21000000 40000000 40000000 48123000 45643409 45643409
2012 31460000 8370000 8370000 40000000 38840000 38840000 71460000 47120000 47210000
2013 32000000 19342203 19342203 40000000 40000000 40000000 72000000 59342203 59342203
2014 39000000 38999960 38999960 43362000 43361104 43361104 82362000 82361064 82361064
2015 232750000 238113000 238113000 43361000 30352773 30352773 276111000 268465773 268465773
Σni, xi 483696000 368343674 368343674 297723000 297723000 301146277 301146277 781419000 66948951
ni, xi
60462000 46042959 46042959 37215375 37215375 37215375 97677375 83686244
N
% 55,02 44,98 100
251
Annexe 9: Dépenses d’investissement d’Agboville
DEPENSE DEPENSE
ANNEE PREVISION
MANDATEE ENGAGEE
2008 448717000 381306018 381306018
2009 410320000 326345544 326345544
2010 32459700 293722432 293722432
2011 271230000 230458508 230458508
2012 314600000 251320945 251320945
2013 320000000 270900511 281148330
2014 39000000 337934329 350434329
2015 487828000 459314517 511105530
Σni, xi 2967292000 2551302804 2625841636
ni, xi
370911500 318912850 328230204
N
Source : Comptes administratifs du Maire, Agboville
252
Annexe 11: Les recettes fiscales à Tiassalé
TAXE DES TAXE
CONTRIBUT TAXE SUR TAXE SUR
PETITS SUR LES TAXE SUR TAXES SUR
ANNEES ION PATENTE LES LES TOTAL
COMMERCAN LOCAUX LES POMPE LES TAXIS
FONCIERE CHARIETTES PUBLICITES
T LOUE
253
Annexe 12 : le revenu du patrimoine de Tiassalé
Source : Comptes administratifs du Maire, Tiassalé
OCCUPATION SUR CONCESSION SUR TOTAL
BAUX A
ANNEES PERMISSION ACCORD REVENU DU
LOYER
ADMINISTRATIVE CONVENTIONNEL PATRIMOINE
2007 9978000 1223700 439600 11641300
2008 993140 3742600 13674000
2009 4188000 2318800 324500 6831000
2010 6038000 2271100 172500 8481600
2011 4073500 2035800 303500 6412800
2012 7415000 2542000 613000 10570000
2013 6446000 312000 400000 9966000
2014 8673500 2252000 0 10925500
2015 9671000 5297000 412000 15380000
Σni,xi
7379377 2755888 296122 10431355
N
% 70,75 26,42 02,83
254
Annexe 14: Dépense de fonctionnement par rubrique de Tiassalé
2007 95417871 6419948 3835700 52503615 81161975 9921349 25707000 49447952 324415210
2008 81548849 7264077 7285800 42902000 46122698 8835417 10020000 55384353 259363194
2009 100137480 7623541 5291955 42633800 80430762 8904919 121124000 61183802 318330259
2010 92061296 7983363 2698950 43783650 80464000 8499435 14999000 32169130 282658824
2011 101371272 7589035 1305500 43799980 37034500 4869532 6738770 20906234 223614823
2012 94058851 8222170 2459150 28400000 23691750 4737750 8768050 22712188 193049437
2013 102772576 8271002 3279750 4300000 24728040 49843117 15984000 10190000 213209685
2014 105784996 7747585 7151900 63000000 46366670 3635865 27726779 32285846 293699641
2015 104163857 7309771 10239150 65000000 44675308 8950068 34859790 10518300 380716244
Σ ni,xi
97479679 7603388 4838650 47224782 51630633 6147183 17436376 32755312 265115996
N
255
Annexe 15: Dépense par service de Tiassalé
EQUIPEMEN
EQUIPEMENT
T Sce EQUIPEMENT EQUIPEME DEPENSE DEPENSE
ANNEE Sce
COLLECTIV Sce SOCIO NT Sce Eco DIVERSE TOTAL
GENERAUX
E
2007 150656910 54999582 29242391 2800000 86716397 324415210
2008 173696691 26224121 20640880 1800000 52538953 303033394
2009 144697760 44947217 24068605 2800000 101816677 318330259
2010 155732065 46450652 14920732 1200000 64355375 282658824
2011 126314901 36876453 10527735 744500 49151234 223614823
2012 116470429 31364574 10102556 500000 34611878 193049437
2013 128467450 41797208 12548777 700000 24046250 207559685
2014 164864866 56223751 19082615 3700000 42050409 285921641
2015 161443620 83145698 33260714 3700000 99166212 380716244
Σ ni, xi
146927188 46892139 19377223 1682723 61605924 279922168
N
256
Annexe 17: Recette totale d’investissement de Tiassalé
PRELEVEMENT SUR FONDS
AIDE DE L’ETAT RECETTE TOTALE
D’INVESTISSEMENT
ANNEE
RECOURVE RECOURVEME RECOUVRE
PREVISION EMISSION PREVISION EMISSION PREVISION EMISSION
MENT NT MENT
2007 102282000 33600000 33600000 25000000 40000000 40000000 127282000 73600000 73600000
2008 39900000 33987892 33987892 25000000 25000000 25000000 64900000 58987892 58987892
2009 68200000 44300000 44300000 110000000 110000000 110000000 178200000 15430000 15430000
2010 122000000 79600000 7950000 110000000 19413500 232000000 232000000 189013500 189013500
2011 45000000 13000000 13000000 30000000 30000000 300000000 75000000 43000000 43000000
2012 98000000 68000000 68000000 30000000 30000000 30000000 128000000 98000000 98000000
2014 53213000 15000000 15000000 40645000 40645000 40645000 93858000 55645317 55645317
2015 105240000 61240000 61240000 40645000 32346520 32345000 145885000 93586000 93586000
ni, xi
76215888 38747543 49032222 49711224 125248111 88458768
N
Source : Comptes administratifs du Maire, Tiassalé
257
Annexe 18: Dépense d’investissement par service de Tiassalé
EQUIPEMENT TRANSFERT
EQUIPEMENT EQUIPEMENT EQUIPEMENT DEPENSE DEPENSE
ANNEE Sce ET
Sce GENERAUX Sce SOCIO Sce Eco DIVERSE TOTAL
COLLECTIVE OPERATION
258
Annexe 19: Répartition de la population ivoirienne par groupes ethniques à Tiassalé
ETHNIE TOTAL %
No QUATIERS NOMBRE
1 Belle-ville 109
2 Ancien quatier 96
3 Arouna 120
4 Baoulé 165
5 Residentiel CIE 64
6 Residentiel 436
7 Cocody 1ere extension 101
8 Cocody 2emeextention 92
9 Cococdy 4emeextention
10 Cocody Nord 83
11 Cocody Ouest 159
12 Dafindougou 245
13 François Kadio 105
14 Symbiose 1858
259
15 Nouveau quatier 422
16 PPT 72
17 Wendje Assa 534
Source : MCU, 2016
260
Annexe 23 : Répartition de la population de n’douci par nationalité
Total 27112
Source : RGPH, 2014
RECETTES
RECETTES DES REVENU DU AIDE DE RECETTES RECETTES
ANNEE
FISCALES PREST ET PARTRIMOINE L’ETAT DIVERSES TOTALES
SERVICES
2007 26145995 11665116 1212000 36000000 4090799 87485877
261
Annexe 25: les recettes fiscales à Sikensi
2009 5702661 13445006 4838153 646000 300000 58000 163362 1660797 27813979
2011 4342841 1015008 4249959 1187635 100000 389000 1300000 29000 12613443
2012 20491288 23092072 5813899 1094000 600000 132000 596000 980000 52799259
Σni,xi 216261039 82704064 69328587 6349770 1800000 1084000 4120500 14238214 5111529 400997703
ni,xi
24029004 9189340 7703176 705530 200000 120444 457833 1582023 567947 44555300
N
% 53 ?93 20,62 17,29 1,58 0,45 0,27 1,03 3,55 1,27
Source : Comptes administratifs, Sikensi
262
Annexe 26: les recettes des prestations de service de Sikensi
263
Annexe 28: Les dépenses de fonctionnement par services à Sikensi
ni,xi
75761372 16181816 7234914 20326524 119504623
N
264
Annexe 29: dépense de fonctionnement par rubrique à Sikensi
Σni,xi 522561926 44937577 22412615 167178599 60028357 8136000 177974868 1019263323 1019263323
ni,xi
58062436 4993064 2490290 18575399 669817 1721487 904000 19774985 113251480
N
Source : Comptes administratifs, Sikensi
265
Annexe 30 : Composition du budget total de Sikensi
BUDGET DE BUDGET
ANNEE BUDGET TOTAL
FONCTIONNEMENT D’INVESTISSEMENT
2007 79113910 33488280 112602190
2008 87485877 38000000 125485877
2009 89181867 76206000 165387867
2010 150291979 105600000 255891979
2011 58181801 30000000 88181801
2012 106799732 45000000 151799732
2013 154291075 33000000 187291075
2014 173484531 38806037 212290568
2015 197766420 69164226 266930646
Σni, xi 1096579834 469264543 1554762334
ni, xi
121842204 52140504 173982708
N
Source : Comptes administratifs, Sikensi
266
Annexe 32: Recette totale d’investissement de Sikensi
2007 16989000 8488280 8488280 25000000 25000000 25000000 41989000 33488280 3348828
2008 19985000 13000000 13000000 47480000 25000000 25000000 67465000 38000000 32000000
2009 20000000 20000000 20000000 56206000 56206000 56206000 76206000 76206000 76206000
2010 86000000 75600000 75600000 30000000 30000000 30000000 116000000 105600 105600000
2011 20000000 0 0 30000000 30000000 30000000 50000000 30000000 30000000
2012 20000000 15000000 15000000 30000000 30000000 30000000 50000000 45000000 45000000
2013 20000000 3000000 3000000 30000000 30000000 30000000 50000000 33000000 33000000
Σni, xi 317137000 177088280 177088280 326298000 292176226 292176226 643435000 469264506 469204506
ni, xi
19676475 32464025 52140500
N
Source : Comptes administratifs, Sikensi
267
Annexe 33: Dépenses d’investissement par service de Sikensi
2011 _ _ _ _ _ _ _
268
Annexe 34: Les recettes fiscales à Agboville
2008 15047489 31780598 39378500 1514465 2106000 3200500 4997000 1293940 99439492
2009 83241806 34683062 42384000 1085000 2700000 2137000 4876000 8751420 174982288
269
Annexe 35:RECTTE DE FONCTIONNEMENT DE TIASSALE AU TITRE 1
Σ ni, xi
270