Structure Et Metabolisme Des Nucleotides A
Structure Et Metabolisme Des Nucleotides A
Structure Et Metabolisme Des Nucleotides A
2) Les nucléosides :
Si on remplace les atomes d’hydrogène en 2, 4 et 5 par des radicaux on obtient les 3 bases pyrimidiques :
Uracile, Thymine et Cytosine (U, T et C)
Il existe deux formes tautomériques (deux formes qui se différencient par la position des hydrogènes) : une
forme céto et une forme énol.
À pH physiologique, c’est la forme céto qui prédomine (intervient dans les liaisons hydrogène entre bases
complémentaires).
Les formes tautomériques peuvent présenter des mésappariements (liaison entre A et C par exemple) qui
créent des mutations donc la céto prédomine.
• Cytosine : 2-oxy, 4-aminopyrimidine.
Forme céto et amino importante, sinon cela pourrait créer des liaison H illégitimes entre molécules et ainsi
produire des tautomères mutagènes.
Désamination oxydative (de la cytosine) :
Elle conduit à l’uracile, cette réaction chimique est catalysée par des désaminases, enzymes qui échangent le
radical amine contre une fonction céto.
Comme le nom l’indique : remplacement de la fonction amine par une fonction céto. Ainsi toutes les bases qui
contiennent des groupements aminés peuvent être transformées.
Cette désamination oxydative n’est pas propre aux bases pyrimidiques. Les bases pyrimidiques
sont appelées « petites bases ».
Ce n’est pas une réaction spécifique, on la retrouve également pour les bases puriques
B- Les bases puriques : (grandes bases)
Elles dérivent du noyau purique (ou purine) qui est aussi un hétérocycle azoté
constitué de l’accolement de deux cycles azotés :
- un cycle pyrimidine à 6 sommets et à 2 atomes d’azotes
- un cycle imidazole à 5 sommets et à 2 atomes d’azote également.
La numérotation est :
- anti-horaire dans le cycle pyrimidine
- horaire dans le cycle imidazole.
Ils résultent de l’association d’une base (purique ou pyrimidique) avec un pentose (sucre à 5 atomes de
carbone). Ce pentose est sous forme furanose qu’on appelle le D-ribose.
Deux types de pentoses sont présents dans les acides nucléiques: ils diffèrent par l’existence d’une
fonction alcool en 2’ :
D-ribose dans l’ARN et D-désoxyribose dans l’ADN. (pas OH en 2’). On a rajouté un suffixe prime (‘) pour
les différencier des bases.
La liaison entre la base et le pentose est une liaison covalente N-β-osidique soit entre le carbone 1’ du
pentose et un azote de la base : N1 (azote n°1) dans le cas des bases pyrimidiques et le N9 dans le cas des
bases puriques.
On dit β-osidique car la base est au dessus du plan de l’ose (du pentose) (le sucre stabilisé en β-D-
ribose).
Il existe dans les nucléosides naturels 2 conformations : SYN ou ANTI qui sont dues à la rotation de la liaison
N-β-osidique. On dit aussi que les bases sont en conformation SYN ou ANTI par rapport à l’ose.
Dans l’ADN, la forme ANTI est favorisée car son encombrement est moindre. C’est elle qui est présente
en majorité dans les acides nucléiques (ADN ou ARN).
ADN : On a une sorte « d’empilement d’assiettes » des bases, et il est plus facile de les empiler en forme anti.
Base Ribonucléoside Désoxyribonucléoside
L’uracile n’est présent que dans l’ARN et ne forme jamais de nucléoside avec le désoxyribose.
La Thymidine est retrouvée en petite quantité dans certains ARN (surtout dans l’ARN de transfert), base
inhabituelle pour l’ARN mais la majorité de la Thymine est présente dans l’ADN sous forme de
désoxythymidine.
• Formation d’un nucléotide :
Un nucléotide est un composé résultant de l’estérification de la fonction alcool d’un nucléoside (5’) par une
molécule d’acide orthophosphorique (un phosphore + 4 atomes d’oxygène). C’est donc une liaison ester.
Cette liaison ester se situe entre la fonction alcool primaire en 5’ du pentose et le résidu OH du phosphate car
le résidu OH en 3’ du pentose est déjà engagé dans la chaîne polynucléotidique.
Le nucléotide est un nucléoside 5’ monophosphate.
À pH physiologique, il porte deux charges négatives portées pas les deux atomes d’oxygène du phosphate.
β-osidique
NUCLEOSIDE
NUCLEOTIDE
-Ce sont des unités élémentaires des acides nucléiques. Indispensables pour la
réplication et la transcription
- Ce sont des transporteurs d’énergie (l’ATP unité universelle d’énergie et GTP : Adénosine-3P et
Guanosine-3P)
- Ce sont des transporteurs d’acides aminés (S-adénosyl méthionine) ou d’oses ou lipides (UDP-glucos =
uridyl-diphosphate-glucose)
- L’ATP agit comme un donneur de groupes phosphoryl transférés par les protéines kinases. Ce sont les
kinases qui phosphorylent (rajout de groupement phosphate)
- Ce sont des seconds messagers constituants essentiels des voies de transduction (GMPc, AMPc =
Guanosine monophosphate cyclique et Adénosine monophosphate cyclique)
Mécanisme de rétro-inhibition : les produits finaux de la réaction (AMP, GMP etc) vont inhiber les premières
enzymes de la réaction.
A)L’étapcommune pour la biosynthèse des bases puriques et pyrimidiques: (poly) synthèse du 5’-
phosphoribosyl-1’-pyrophosphate (PRPP).
B)e
Cette synthèse est catalysée en présence d’ATP par une PRPP synthétase à partir du
ribose 5’-phosphate (synthétase ou synthase).
Le PRPP est celui qui apporte le ribose lors de la synthèse des nucléotides.
B) Cette biosynthèse est très finement régulée par rétroinhibition pour s’ajuster aux besoins cellulaires en
énergie et en fonction de la prolifération cellulaire et du métabolisme cellulaire. Les produits terminaux de
cette biosynthèse vont aller réguler les étapes en amont. (La PRPP synthétase pourra être inhibée par les
produits finaux de la réaction).
2) Biosynthèse de novo des nucléotides pyrimidiques :
Dans la synthèse DE NOVO des pyrimidines, le cycle pyrimidique est d’abord synthétisé puis attaché au
ribose pour former un nucléotide pyrimidique. (poly)
Problème de cette biosynthèse : très consommatrice en énergie, peu rentable.
• 1ère étape : Les cycles pyrimidiques sont assemblés à partir du bicarbonate (HCO3-), deux molécules d’ATP et
de l’ammoniac NH3 (provient habituellement de la glutamine).
Cette première étape est la synthèse du carbamyl phosphate par une carbamyl phosphate synthétase de type II
à partir du bicarbonate, de l’ATP et de l’ammoniac (provenant de la glutamine).
• 2ème étape : Le carbamyl phosphate réagit avec
l’aspartate pour former le carbamyl aspartate au cours
d’une réaction catalysée par l’aspartate
transcarbamylase.
• 9ème étape : L’UTP est transformé en CTP (=cytosine triphosphate) par une amination
en C4 par la citydilate-synthétase. (remplace l’atome d’oxygène par une fonction
amine)
- Formation des désoxyribonucléotides :
La réduction du ribose en C2’ est réalisée par la ribonucléotide-réductase et elle se fait dans des réactions
similaires pour les nucléotides puriques et pyrimidiques. (même enzyme)
L’enzyme est la thymidylate synthétase avec comme co-facteur un dérivé folate qui apporte le
groupement méthyl. On a un processus de méthylation.
Cette enzyme est une cible de médicaments anticancéreux.
La sensibilité des cellules à l’inhibition de la synthèse en dTMP a été exploitée par la
chimiothérapie : le fluoro-uracile est converti in vivo en fluoro-désoxyuridilate (F-DUMP)
qui est un puissant agent anti-prolifératif et va permettre une inhibition irréversible de la
thymidylate synthétase.
• Ceci à partir du PRPP qui représente donc la première étape (à la différence des pyrimidiques)
• La deuxième étape est représentée par l’amidation du C1’ du ribose sous l’action d’une PRPP-
glutamyl-amino-transférase pour donner le 5’ phosphoribosylamine.
Le donneur de la fonction amine est la glutamine. Cette étape est régulée de façon importante par
les produits terminaux de la réaction, notamment l’AMP et le GMP.
Création de l’AMP (adénylate) et du GMP (guanylate) :
➜L’adénylate (AMP) est synthétisé à partir de l’IMP (inositate) par l’addition d’aspartate qui donne l’adényl-succinate.
Le GTP (et non pas l’ATP) sert de substrat, et il est le donneur du groupement phosphoryl dans cette synthèse. (pour AMP)
➜Le guanylate est synthétisé par oxydation de l’inositate en xanthylate suivie de l’incorporation d’un groupement amine en C2 au
cours de laquelle l’ATP sert de substrat. (non GTP)
Pour pouvoir participer à la synthèse des acides nucléiques, les nucléosides monophosphates doivent être transformés en nucléosides
triphosphates et ceci est réalisé grâce à des nucléosides monophosphates kinases spécifiques de chaque base.
Ces kinases ne font pas de différence si le résidu est ribose ou désoxyribose comme substrat.
- Contrôle de la biosynthèse des nucléotides puriques :
Les voies impliquées dans le métabolisme des acides nucléiques sont régulées par
rétroinihbition pour s’ajuster au besoin cellulaire en énergie et en fonction de la
prolifération cellulaire.
D’autre part, le GTP sert de substrat dans la synthèse de l’AMP tandis que l’ATP est un
substrat dans la synthèse du GMP (régulation croisée).
Cette relation réciproque entre substrats tend à équilibrer la synthèse des nucléotides
adényliques et guanylique.
Ces synthèses consomment énormément d’énergie, que l’on récupère par apport exogène
(en nous alimentant par exemple).
- Voie de récupération des nucléotides puriques :
Ces voies de récupérations sont remarquables par leur économie d’énergie par rapport à
la biosynthèse de novo.
Le catabolisme des nucléotides puriques aboutissent à l’acide urique excrété dans les
urines. (goutte = excès d’acide urique).
Maladie donnant des Hyperuricémies (excès en acide urique) : dans des maladies avec
un grand renouvellement cellulaire : Exemple le cancer.
Maladie génétique rare et grave liée à l’X : les hommes sont malades mais les femmes
sont juste porteuses.
Décès précoce avant 13 ans et entraîne la mort vers 2 ans pour les premiers cas
Les voies de récupération existent, elles impliquent des kinases (grandes quantités
d’énergie).
Il n’existe pas d’accumulation de déchet métabolique comme pour les bases puriques
(acide urique) !
Le catabolisme donne :
- la β-alanine pour la Cytosine et l’Uracile
- l’acide propionique pour la Thymine.
III- Les polynucléotides :
Les acides nucléiques : ARN ET ADN
Les nucléotides (ADN/ARN) sont unis entre eux par une liaison 3’-5’ phosphodiester.
Les sous-unités sont liées de manière covalente par la formation d’un ester de phosphate entre le
groupement 3’ hydroxyle du ribose d’un nucléotide et le groupement 5’ phosphate du nucléotide
suivant.
Il y a plus qu’une charge négative au niveau de chaque liaison phosphodiester. Deux charges
négatives à l’extrémité 5’ phosphate.
L’écriture suit une convention absolue : extrémité 5’ toujours à gauche et 3’ toujours à droite.
Si T : ADN Si U : ARN
IV- ARN : Les caractères généraux :
Il contient les bases A, G, C, U. Chez les eucaryotes, il est présent aussi bien au niveau du noyau qu’au
niveau du cytoplasme.
Ce sont des molécules monocaténaires (alors que l’ADN est bi-caténaire) donc fragiles, mais cette chaîne
unique peut se replier sur elle-même dans certaine région en formant des structures en épingle à cheveux
(tige-boucle).
Elle ressemble beaucoup à l’hélice de l’ADN mais attention à ne pas confondre.
Cette structure est stabilisée par des liaisons hydrogènes entre bases complémentaires
G avec C et A avec U ( G C et A = U ).
Dans certaines régions double brin, les bases ne sont pas appariées ou donnent lieu à
des appariements imparfaits comme GU (G-U) au lieu de G C comportant une seule
liaison hydrogène.
• Des boucles sont observées au niveau des nucléotides non appariés, elles peuvent
être terminales ou non-terminales.
• L’ARN de ces régions double brin en épingles à cheveux (tiges) peut former des
doubles hélices (= pseudo double hélice) dans les ARNt par exemple.
En fait, l’ARN peut adopter des structures encore plus complexes que tige/boucle à
l’origine d’une structure secondo-tertiaire.
Ceci est dû au résidu OH en C2’ du ribose qui augmente d’un facteur 100 le risque
d’hydrolyse.
Dans les ARN : AGCU mais parfois T dans ARNt mais on peut parfois trouver des bases
ou des nucléotides inhabituels.
Dans les ARN : AGCU mais parfois T dans ARNt mais on peut parfois trouver des bases
ou des nucléotides inhabituels.
Il existe différents types d’ARN nécessaires pour la synthèse protéique :
- Les ARN codants : Les ARNm ( 2 à 4 % du total). Ce sont eux qui donnent les
protéines.
• Les ARNmi (simple brin, interagissent avec leur cible pour inhiber la transcription ou la
traduction) (25 nucléotides) Futur marqueur en pathologie humaine, très stable.
synthétisé à partir du génome nucléaire
ARNs
Petits ARNs
transcriptionnels