Cours de Morphosyntaxe 2

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Cours de morphosyntaxe S4, goupe1 (Mme Bouayad Assia)

La phrase
Définition :

En général, une phrase se compose d’un sujet, d’un verbe et d’un complément
(le complément étant facultatif, les constituants immédiats de la phrase sont le sujet
et le verbe).

La phrase commence par une majuscule et se termine par un signe de


ponctuation.

Les types de phrases

1- La phrase déclarative : celle-ci sert à donner des informations sur une


situation : on peut décrire une action, une situation, un paysage ou autre.

Elle commence par une majuscule et se termine par un point.

Construction : Sujet+ verbe+ complément.

Exemple 1 : Paul joue du tennis (sur le terrain).

Exemple 2 : Marie prend le bus pour se rendre à son travail.

2- La phrase exclamative : elle sert à exprimer des émotions comme la joie, la


douleur, la peur, la colère, l’admiration, etc.

Elle se termine par un point d’exclamation. Elle a la même construction que la


phrase déclarative : Sujet+ verbe+ complément.

Exemple : Je suis tellement heureux de te voir. (Celle-ci exprime la joie).

N.B. on peut trouver des phrases exclamatives introduites par un adverbe


exclamatif :

Exemple 1 : Que vous êtes ravissante !


Exemple 2 : Que cette chanson est belle !

3- La phrase impérative : Elle sert à donner un ordre, un conseil ou à exprimer


une interdiction.

Elle se termine par un point ou un point d’exclamation.

Elle a la même construction que les types de phrases précédents : Sujet+ verbe+
complément.

Exemple 1 : Calme-toi !

Exemple 2 : Veuillez fermer cette porte, s’il vous plaît !

4- La phrase interrogative : Elle sert à poser une question et se termine par un


point d’interrogation. Elle a la construction suivante : Mot interrogatif+
verbe+sujet+ complément.

Exemple : Qui a cassé ce verre ?

N.B : ici, on parle du cas canonique, le plus employé ; mais on peut trouver ou
employer des phrases interrogatives où l’interrogation est exprimée :

*soit par l’inversion du sujet ;

Exemple1 : As-tu acheté la fourniture ?

Exemple 2 : As-tu revu ton amie d’enfance ?

*ou tout simplement par l’intonation et le point d’interrogation (à l’écrit) ;

Exemple : Tu as acheté la salade ? (même phrase que la déclarative affirmative


mais avec l’emploi de point d’interrogation).
Phrase simple et phrase complexe

Une phrase construite autour d’un seul verbe conjugué s’appelle une phrase
simple.

Exemple : Cette demeure est très belle.

Le verbe conjugué est « est » (verbe être). Cette phrase est construite autour
d’un seul verbe conjugué : « est » ; c’est donc une phrase simple.

Qu’est ce qu’une proposition ?

Dans une phrase, chaque groupe de mots organisé autour d’un verbe (le plus
souvent conjugué) s’appelle une proposition.

Exemple1 : Il a beaucoup plu et il a fait froid.

Dans cette phrase, il y’a deux verbes conjugués ; on distingue deux groupes de
mots :

« Il a beaucoup plu » et « il a fait froid ».

Ces deux séries de mots sont organisées autour des verbes conjugués « a plu »
et « a fait froid » ; ce sont des propositions séparées (ou liées) par le mot de liaison
« et ».

Exemple 2 : Je mets un imperméable lorsqu’il pleut.

Ici, nous avons deux verbes conjugués : « mets » et « pleut » ; nous distinguons
deux ensembles de mots : « Je mets un manteau » et « Quand il pleut » (organisés
autour de ces verbes).

Ces deux ensembles sont des propositions reliées par le mot « lorsque ».
A retenir :

*On peut former une phrase en reliant d’autres phrases, cependant, les phrases
d’origine ne s’appellent plus des phrases mais des propositions.

*Les phrases conjuguées peuvent être découpées en une ou plusieurs


propositions reliées entre elles.

*Une phrase simple est formée à partir d’une seule proposition, organisée autour
d’un seul verbe conjugué.

Qu’est ce qu’une phrase complexe ?

Une phrase complexe est formée avec, au moins deux propositions et donc, au
moins deux verbes conjugués.

Les propositions d’une phrase complexe sont reliées entre elles par un signe de
ponctuation (virgule ou point virgule) ou avec des mots de liaison tels que : mais, ou,
et, donc, or, ni, car, pourtant, qui, que, parce que, lorsque, quand, etc.

Exemple1 : « Cette demeure paraît très ancienne » mais « elle a beaucoup de


charme » sont deux propositions séparées par le mot de liaison « mais ».

Elles sont organisées autour des verbes « paraît » et « a » ; c’est donc une
phrase complexe.

Exemple 2 : Les pêcheurs attendent que la mer se calme.

« Les pêcheurs attendent » est la première proposition ; « que la mer se calme »


est la deuxième proposition, introduite par « que ».

Il s’agit d’une phrase complexe, formée de deux propositions.


La subordination

Dans une phrase complexe, on trouve plusieurs propositions qui peuvent être
reliées entre elles par la coordination, la juxtaposition ou par le lien de la
subordination.

Deux propositions sont dites juxtaposées lorsqu’elles sont liées par un signe de
ponctuation (virgule, point virgule ou deux points).

Exemple1 : Sophie danse, elle chante, elle joue même de petites pièces de
théâtre.

N.B. Ce sont des propositions indépendantes mises l’une à la suite de l’autre et


séparées par des virgules. (Sujet commun « Sophie » ; indépendantes signifie
autonomes, elles se suffisent à elles mêmes car elles ont chacune un sujet et un
verbe, un complément ; pour la dernière proposition et sont complètes aussi du point
de vue sémantique) : Sophie chante. Sophie danse et Sophie joue de petites pièces
de théâtre.

Exemple 2 : Sophie mange de la tarte, Paul joue du piano ; Marc lit un livre
(Sujets différents).

La subordination est un rapport de dépendance asymétrique (seul un des


éléments dépend de l’autre) entre une proposition subordonnée et une proposition
principale.
La proposition est dite subordonnée parce qu’elle n’a pas d’existence autonome,
elle ne peut pas constituer un énoncé complet sans s’appuyer sur la principale.

Les propositions subordonnées sont introduites par un mot subordonnant.

Elles sont de plusieurs types :

I- les subordonnées complétives, qui peuvent être :

*conjonctives ;

*interrogatives ;

*infinitives (absence de mot subordonnant).

II- les subordonnées circonstancielles, elles peuvent exprimer les circonstances:

*de temps, elles sont dites temporelles ;

*de cause, (causales) ;

*de but, (finales) ;

* de condition, (conditionnelles) ;

*de concession, (concessives) ;

*de comparaison, (comparatives) ;

*de conséquence, (consécutives).

III- les subordonnées relatives :

*Adjectives ;

*substantives ;

*attributives ;

*périphrastiques.
L’étude grammaticale de la proposition subordonnée

L’étude devra obligatoirement indiquer :

*les limites de la proposition (la relever, la mettre entre crochets ou


parenthèses) ;

*la nature et, éventuellement la fonction du mot subordonnant ;

*la nature et la fonction de la proposition subordonnée.

Remarque :

Si la structure de la proposition est souvent simple à mettre à jour, elle procède,


parfois par enchâssements successifs :

Exemple : Quand je reviens près de Sylvie, je m’aperçus qu’elle pleurait.


Analyse :

« Je m’aperçus » : proposition principale ; « qu’elle pleurait » : proposition


complétive conjonctive.

« Je m’aperçus qu’elle pleurait » : proposition principale de la subordonnée


circonstancielle : « quand je reviens près de Sylvie ».

La proposition subordonnée relative

Une proposition subordonnée relative est une proposition qui précise le sens
d’un groupe nominal.

Comme l’adjectif qualificatif épithète et le groupe prépositionnel complément du


nom, elle fait partie des expansions du nom.

La proposition subordonnée relative est introduite par un pronom relatif, c’est


pourquoi on l’appelle « une proposition relative ».

On appelle « antécédent » le nom ou le pronom complété par la proposition


relative :
Exemple :

Marie aime le livre que son amie lui a offert.

« Le livre » : antécédent (nom complété par la subordonnée relative : « que son


amie lui a offert » ; « que » : pronom relatif simple qui introduit la proposition
subordonnée relative.

La subordonnée relative a comme fonction principale de compléter le sens de


son antécédent. Elle joue le rôle d’adjectif épithète ; on la nomme parfois, aussi
« subordonnée adjective ».

Elle occupe la plupart du temps la fonction de complément du nom ou de


pronom.

Exemple1 : J’aime les fruits qui ont du goût.

Exemple2 : C’est toi qui feras la vaisselle.

La proposition subordonnée relative peut être remplacée par l’adjectif


«goûteux » : J’aime les fruits goûteux.

Exemple 2 : C’est un événement dont on se souviendra.

La proposition subordonnée relative peut être remplacée par l’adjectif


« mémorable » : c’est un événement mémorable.

La place de la proposition subordonnée relative est libre ; elle suit, précède ou


coupe la proposition dont elle dépend.

Exemple 1 : J’ai vu l’homme qui porte un chapeau pointu.

Exemple2 : L’homme qui porte un chapeau pointu est arrivé.

Exemple3 : Qui veut aller loin ménage sa monture.

Lorsque le participe passé est en rapport avec un pronom relatif, soit que celui-ci
représente le sujet (la femme qui est tombée), soit qu’il représente le complément
d’objet (La femme que j’ai vue), le participe passé s’accorde, selon la règle générale
de l’accord du participe passé, avec l’antécédent du pronom relatif.

L’épithète est généralement un adjectif qualificatif placé dans l’environnement


d’un nom et exprimant, sans l’intermédiaire d’un verbe une qualité liée à ce nom.

Exemple1 : Il portait un chapeau pointu.


Exemple 2 : J’aime le joli mois de mai.

L’épithète s’oppose à l’attribut en ce qu’elle n’est pas reliée par un verbe et


qu’elle fait entièrement partie du groupe nominal.

L’épithète s’accorde en genre et en nombre avec le nom qu’elle qualifie :

Exemples : Une belle chanson ; un beau paysage ; de belles musiques.

Le complément de nom est un mot (ou groupe de mots) qui se joint au nom, la
plupart du temps par l’intermédiaire de préposition, pour en compléter, en préciser,
étendre le sens.

Les compléments de noms sont extrêmement variés et de nombreuses


prépositions peuvent les introduire mais les plus fréquents sont « de » et « a ».

Exemples : Un chien de garde ; Un verre à thé.

Parfois la relative perd son rôle de détermination ou d’explication et occupe alors


une fonction de nom. Ceci est habituel lorsque l’antécédent est omis ou lorsque la
relative fait bloc avec celui-ci ; situation fréquente avec un pronom démonstratif ou
avec le nom « chose ». Elle n’a plus alors la valeur d’adjectif, mais de substantif.

Elle peut être :

*sujet, le pronom est « qui » ou « quiconque »

Exemple1 : Qui a bu boira.

Exemple 2 : Quiconque ne sait se contrôler, ne peut trouver la paix.

*attribut, le pronom est « que » au sens de « celui qui » ou « quoi » précédé


d’une préposition.

Exemple1 : Cet homme n’est pas qui vous pensez.

Exemple 2 : C’est à quoi je rêve.

*complément d’objet, le pronom est « qui » ou « quiconque ».

Exemple1 : Aimez qui vous aime.

Exemple 2 : Il aide quiconque le sollicite.

*complément d’agent : le pronom est « qui » ou « quiconque » précédé des


prépositions « par » ou « de ».
Exemple1 : Cette voiture sera réparée par qui l’achètera.

Exemple 2 : Cette femme est appréciée de quiconque la rencontre.

N.B. Parfois, la relative prend une valeur de subordonnée circonstancielle. Elle


est alors fréquemment entre virgules.

Exemple : Mon frère, qui travaille trop, est tombé malade.

Les types de relatives


I- les subordonnées relatives adjectives.
Caractéristiques : elles complètent un antécédent exprimé dans la principale.

Les modes : l’indicatif, l’infinitif et le subjonctif.

Outils subordonnant : qui, que, quoi, dont, où,

Formes composés : lequel, laquelle, lesquels, lesquelles, auquel, à laquelle,


duquel, de laquelle, auxquels, auxquelles, desquels, desquelles).

Fonction : épithète (liée ou détachée).

Exemple1 : Le cadeau que tu m’as offert me plaît beaucoup.

Exemple 2 : Marie, qui est aussi votre amie, est également invitée à la fête.

Il y’a deux types de relatives adjectives :

1) déterminative ou restrictive: qui permet d’identifier l’antécédent et qui est


indispensable. (C’est une relative qu’on ne peut pas supprimer sans que le sens
général de la phrase ne change ou ne devienne absurde) (spécifiante).

2) Explicative ou non restrictive, qui ne permet pas d’identifier l’antécédent et qui


peut être supprimée (non spécifiante).

A l’intérieur de ces deux groupes, on peut aussi distinguer deux types de


relatives, selon que l’antécédent est déterminé par un déterminant défini ou un
déterminant indéfini.

Exemple1 : J’ai oublié la lettre que je devais poster (sans la relative : « j’ai oublié
la lettre », signifie n’importe quelle lettre).

Exemple 2 : Les gens qui fument s’exposent à de graves maladies ; (sans la


relative « tous les gens s’exposent à de grandes maladies. Ce n’est pas tout à fait
absurde, mais ce n’est pas l’idée de la phrase).

-relative restrictive : on voit dans le dernier exemple que la relative restreint la


catégorie des gens qui s’exposent à de graves maladies (=ceux qui fument), c’est
pourquoi on appelle aussi la relative spécifiante, qui développe un antécédent à
déterminant défini « relative restrictive ».
-relative essentielle, lorsque l’antécédent de la relative spécifiante est déterminé
par un déterminant indéfini, on désigne la relative par le terme de « relative
essentielle ».

Exemple : Nerval a écrit un livre qui s’appelle les Filles du feu.

Dans les phrases suivantes, nous avons des relatives non spécifiantes,
l’antécédent de la première est précédé d’un déterminant défini « un », la relative est
dite appositive ; alors qu’il est précédé, dans la seconde, d’un déterminant indéfini
« une », la relative est alors dite accidentelle.

Exemple1 : Les étudiants, qui ont bien travaillé, ont réussi.

Exemple 2 : Une personne de très illustre naissance, qui possédait le domaine,


avait eu l’idée d’inviter quelques familles.

Antécédent Relative spécifiante Relative non


spécifiante

Défini restrictive appositive

Indéfini essentielle accidentelle

Remarque :

Les relatives restrictives ou essentielles ne sont pas séparées de l’antécédent


par une virgule, puisqu’elles sont un complément, un développement nécessaire de
celui-ci.

II- Les subordonnées relatives substantives :


Caractéristiques : elles n’ont pas d’antécédent.

Les modes : l’indicatif, l’infinitif et le subjonctif.

Mot subordonnant : qui, quoi, où, quiconque.

Fonctions :

1- Sujet : Qui vivra verra.


2- C.O.D : Elle a invité qui, elle voulait.
3- C.O.I : Je parle à qui le veut.
4- Complément d’agent : Le formulaire peut être rempli par quiconque le
souhaite.
5- Attribut : Je vais vous raconter comment je suis devenu qui je suis.
6- Complément circonstanciel : Je n’ai nulle part où aller.
7- Régime d’un présentatif : Voilà de quoi il s’agit.
8- Complément de nom : C’est l’affaire de qui, tu sais.
9- Complément de l’adjectif : Un devoir très difficile pour qui n’a pas bien
travaillé.

III- Les subordonnées relatives attributives :


Caractéristiques : elles ont un antécédent explicite.

Elles ne peuvent être introduites que par le relatif « qui » (outil subordonnant).

Fonctions :

Attribut du sujet : Il était là, qui attendait patiemment.

Attribut de l’objet : Je l’entends qui chante.

Régime d’un présentatif : Il y’a le chat qui, miaule.

A retenir :

1- Relative attribut du sujet : avec des verbes attributifs comme : être, rester,
retrouver, suivis d’un complément circonstanciel de lieu ;
2- Relative attribut de l’objet : après des verbes de perception comme voir,
entendre, sentir, …
3- Régime d’un présentatif : après les présentatifs : voici, voilà, il y’a.

Exemple : Le voilà qui arrive.

IV Les subordonnées relatives périphrastiques :


Caractéristiques : elles constituent l’expansion d’un démonstratif : ce ou celui-ci
(variables en genre et en nombre)

Ces relatives ne peuvent pas être supprimées.

Outil subordonnant : ce : Celui+qui, que, dont, complété par un complément


déterminatif ou une proposition relative (obligatoirement déterminative) sachant que
le pronom démonstratif ne peut s’employer seul.

Fonctions :
1- sujet : Ce que tu dis m’étonne.
2- C.O.D. : Je vous présente celle que j’aime.
3- régime d’un présentatif : voilà ce que j’ai fait.
4- Apposition : Il est toujours en retard, ce que je trouve inadmissible.
5- Complément du nom : Les remarques de ceux qui n’ont jamais participé au
projet, ne me touchent pas.
6- Complément du pronom : Je suis un homme et rien de ce qui est humain ne
m’est étranger.

Distinction entre la relative déterminative

et la relative explicative

a) Soit la phrase : « Les étudiants qui, ont travaillé ont été récompensés »

La proposition relative sert ici à définir, dans l’ensemble des étudiants, un sous-
ensemble d’étudiants qui, ont travaillé ; cet ensemble d’étudiants sera opposé à celui
qui n’a pas travaillé. Dans un tel cas, la relative est dite déterminative : elle aide à
déterminer l’identité de l’antécédent.

Soit la phrase : « L’air que les musiciens fredonnent change tous les jours ».

« que les musiciens fredonnent » est une relative déterminative. L’effacement de


la relative aura pour conséquence de modifier le sens de la phrase, et notamment de
l’antécédent dont la nature polysémique ne serait plus restreinte. ( ça signifie aussi
l’oxygène, l’air que nous respirons, ce qui n’est pas le cas, dans cet exemple, ici l’air
est synonyme de musique ou chant) ;

Autrement dit, si on enlève la proposition subordonnée relative, nous aurons :


« l’air change tous les jours », or avec la relative, nous avons la musique change
tous les jours.

b) Soit la phrase : « Les étudiants, qui ont travaillé, ont été récompensés », le
référent

de l’antécédent est déjà défini (par le contexte ou la situation), ici, par exemple
ce peut être tous les étudiants de mon groupe ou cours, en totalité.
Dans un pareil cas, la relative est explicative, elle apporte une explication
accessoire.

Considérons la phrase suivante :

« Sylvie agitait les fuseaux de sa dentelle, qui claquaient avec un doux bruit sur
le carreau vert »

Ici, la relative ne sert pas à l’identification de l’antécédent « fuseaux de sa


dentelle », que Sylvie agitait ; elle apporte un complément d’information sur l’effet
produit par ces fuseaux lorsque Sylvie les agite.

Spécificités de la relative explicative

*La relative explicative apporte une information facultative, non indispensable et


peut ainsi être effacée sans porter atteinte à la complétude de la phrase, ou à
l’identification de l’antécédent.

Elle peut donc être détachée, au moyen de virgules ou de tirets à l’écrit et par
une pause à l’oral.

*elle admet l’addition d’un adverbe de phrase ou d’une incise ;

Exemple : Sylvie agitait les fuseaux de sa dentelle, qui ainsi claquaient avec un
doux bruit sur le carreau vert.

Ou

Sylvie agitait les fuseaux de sa dentelle, qui justement claquaient avec un doux
bruit sur le carreau vert.

*de la même façon, seule la relative explicative peut être remplacée par une
proposition indépendante coordonnée par la conjonction « et »

Sylvie agitait les fuseaux de sa dentelle, et ceux-ci claquaient avec un doux bruit
sur le carreau vert.
*seule la relative explicative admet le remplacement de « qui » par le relatif
composé « lequel »

Sylvie agitait les fuseaux de sa dentelle, lesquels claquaient avec un doux bruit
sur le carreau vert.

*enfin, seule la relative explicative peut générer une valeur implicite de caractère
circonstanciel (de cause, de but, de concession, d’hypothèse …)

Sylvie agitait les fuseaux de sa dentelle, si bien qu’ils claquaient avec un doux
bruit sur le carreau vert.

Spécificités de la relative déterminative

Sont régulièrement déterminatives :

*celles dont l’antécédent est un pronom indéfini ou interrogatif.

Exemple 1 : Je cherche quelqu’un qui pourrait m’aider.

Exemple 2 : Je n’ai jamais pu trouver quelqu’un qui sût m’aimer.

Exemple3 : Qui croyez-vous qui pourrait m’aider ?

*celles dont l’antécédent est actualisé par l’adjectif indéfini « tout »,

Exemple1 : Tout étudiant qui ne sera pas présent à l’examen final devra repasser
à la session de septembre.

Exemple2 : Puis elle était rentrée faire le compte de toutes les ouvertures qu’il
allait falloir condamner pour rendre le logement habitable.
*celles dont l’antécédent est accompagné d’une expression de l’exception (le
plus souvent, l’adjectif « seul », d’un superlatif relatif, d’un numéral ordinal.

Exemple1 : C’est le seul, le meilleur, le dernier que j’ai rencontré.

Exemple2 : C’était un froid dimanche de novembre, le premier jour d’automne qui


fit songer à l’hiver.

Exemple3 : J’écrivis les lettres les plus belles que sans doute, elle eût jamais
reçues.

Les pronoms relatifs : formes, fonctions et emploi

Les pronoms relatifs introduisent la proposition subordonnée relative.

Autrement dit, le pronom relatif est un mot qui sert à joindre, au nom ou au
pronom qu’il représente, et qui est son antécédent, une proposition subordonnée dite
relative qui explique ou détermine l’antécédent.

Rôles du pronom relatif

1- Un mot de relation
Un pronom relatif est un mot de relation, il relie la proposition relative à son
antécédent. En d’autres termes, il permet de transformer un couple de phrases
simples en une phrase unique (complexe) contenant une proposition relative.

Exemple : J’ai vu un homme, il me regardait sévèrement.

Ces deux propositions peuvent être remplacées par la phrase : J’ai vu un homme
qui me regardait sévèrement.

N.B. C’est donc un mot subordonnant, comme la conjonction de subordination.

2- Un pronom

C’est un mot de relation, mais, de plus c’est un pronom. Il représente, en tête de


la proposition relative, le nom ou le pronom antécédent ; il lui est alors coréférentiel.

Dans l’exemple précédent, « qui » représente le nom antécédent « homme ».

Formes du pronom relatif

Il existe deux séries de pronoms relatifs : simples et composés :

*les pronoms relatifs simples : qui, que, quoi, dont, où ;

*les pronoms relatifs composés : lequel, auquel, duquel…

Ces derniers, contrairement aux simples, sont variables en genre et en nombre.

Fonctions des :

a) Formes simples

Qui : remplace un nom sujet

Exemple : J’ai un livre, il me plaît.

J’ai un livre qui me plaît.

Que : remplace un mot C.O.D

Exemple : Tu m’as prêté un livre, j’aime ce livre.

Tu m’as prêté un livre que j’aime.

Quoi : neutre

Exemple : Tu ne sais pas à quoi il pense.


N.B. « Qui » et « quoi » précédés d’une préposition (à qui, pour qui, avec qui,
chez qui, à qui, à cause de quoi, etc.

« Qui » précédé d’une préposition est complément d’objet indirect ou d’objet


second (à qui, de qui, pour qui), ou complément circonstanciel (avec qui,, chez qui,
etc) du verbe de la relative. Il a toujours un antécédent animé.

Exemple : Voici l’adresse du client à qui il faut expédier le paquet.

dont:

1- remplace un mot C.O.I

Exemple : Voici le professeur, je t’ai parlé de ce professeur.

Voici le professeur dont je t’ai parlé.

2- remplace un mot complément du nom

Exemple : J’ai admiré ton exposé dont la clarté était remarquable. (la clarté de
ton exposé était remarquable, je l’ai admirée.)

remplace un mot complément d’adjectif

Exemple : Vous avez obtenu un succès dont je suis heureux.

Ce sont des étudiants dont je suis content.

3- Remplace un complément d’agent de certains passifs

Exemple : La femme dont il était aimé.

(Complément des verbes qui se construisent avec la préposition « de » : se


plaindre de ;

s’occuper de ; souffrir de, etc)

Exemple : L’affaire dont Jean-Claude s’occupe est délicate.

N.B. Si le nom désigne une personne, « dont » peut être remplacé par « de qui »

Exemple : Voici le collaborateur de qui je vous ai parlé, hier.

Où :

1- Remplace un complément de lieu

Exemple1 : Voici une salle, nous sommes dans la salle.


Voici une salle où nous sommes.

Exemple2 : J’ai vu le village où j’étais né.

2- Remplace un complément de temps

Exemple1 : Il faisait noir, le moment où je l’ai aperçu.

N.B. L’antécédent peut être un pronom : C’est toi qui feras la vaisselle

Exemple2 : C’était une époque où la seule distraction était la lecture.

« Où » a un antécédent non animé.

b) Formes composées

1- Lequel, laquelle, lesquels, lesquelles :

Ces pronoms relatifs sont le plus souvent sujets du verbe de la relative.

Ce sont une forme d’insistance, emphatique assez rare.

Exemple : Le juge a entendu trois témoins, lesquels ont confirmé les faits.

2- Auquel (à laquelle, etc), duquel, de laquelle, pour lequel, avec lequel, etc

Ces pronoms relatifs sont C.O.I, complément d’objet second ; ou


complément circonstanciels, selon les cas, du verbe de la relative.

Ils ont le plus souvent un antécédent non animé.

Exemple : La société pour laquelle Véronique travaille est encore peu connue.

N.B. Après « parmi » et « entre » la forme « lequel » (laquelle, etc) est


obligatoire, même avec un antécédent animé.

Exemple : Les fonctionnaires parmi lesquels le Président a choisi ses


collaborateurs étaient chargés de diplômes.

Le mode dans les propositions subordonnées relatives


Le mode le plus utilisé dans les propositions subordonnées relatives est
l’indicatif. On trouve aussi le conditionnel, l’infinitif et le subjonctif.

Exemples :

1- Le paysage, que colore (indicatif) le soleil couchant, prend des teintes


magiques.
2- Connaissez-vous un joueur qui serait (conditionnel) aussi efficace que celui-là.
3- J’ai indiqué au facteur l’endroit où déposer (infinitif) le colis.

Le subjonctif dans les propositions subordonnées relatives

a) Lorsqu’elle exprime une intention, un but, une incertitude (après les verbes :
chercher, demander, désirer, préférer, avoir envie, vouloir ou « il manque »)

Exemple : Je cherche un appartement qui ait un balcon.

Je n’ai pas encore trouvé cet appartement, mais je ne suis acheteur qu’à cette
condition.

La même phrase à l’indicatif aurait une autre signification : « Je cherche un


appartement qui a un grand balcon » signifie que cet appartement existe et que je
cherche à le retrouver.

b) Lorsqu’elle exprime l’hypothèse, le souhait, la recherche ou la crainte.

Exemple1 : Je cherche un remède qui te guérisse efficacement.

Exemple2 : Je crains qu’il soit le seul qui puisse encore nous aider.

c) Lorsque l’antécédent (le terme complété par la relative) comporte un adjectif


au superlatif relatif comme « le plus », « le moins », « le mieux » ou un mot
semblable exprimant un degré extrême, la restriction, comme « le seul »,
« l’unique », « le premier », « le dernier ».

La nuance exprimée par le subjonctif est l’appréciation subjective.

Exemples :

1- C’est l’épreuve la plus longue (superlatif) que nous ayons à subir.


2- Elle est la seule (degré extrême) qui ait proposé son aide.
d) Lorsque la proposition principale exprime une négation, ou une interrogation
totale, ou une condition.
e) Exemples :
1- Je ne connais personne qui puisse en faire autant (négation) ;
2- Connaissez-vous quelqu’un qui puisse en faire autant ? (Interrogation)
3- Si vous connaissez quelqu’un qui puisse en faire autant, amenez-le-moi
(condition).
f) Souvent, quand la proposition qui contient l’antécédent est elle-même au
subjonctif.

Exemples :

1- Je doute qu’il ait encore quelqu’un qui le sache.


2- Pourvu qu’il y’ait quelqu’un qui le connaisse.
Exercices sur les propositions subordonnées relatives

Déterminer le type et la fonction de la subordonnée relative dans les


phrases suivantes:
1- Quiconque ne sait se contrôler, ne peut trouver la paix.

2- Cet homme n'est pas qui vous pensez.

3- C'est à quoi je rêve

4- Aimez qui vous aime.

5- Il aide quiconque le sollicite.

6- Cette voiture sera réparée par qui l'achètera.

7- Cette femme est appréciée par quiconque la rencontre.

Préciser la fonction des pronoms relatifs dans les phrases suivantes:


1- tu caresses ce chien qui aboie.

2- J'adore les chaussures que tu portes.

3- La fille à laquelle tu penses est ma sœur.

4- Ecoute l’oiseau qui chante si joliment.

5- L’oiseau que tu regardes est une mésange.

6- J’ai vu le film dont tu m’as parlé.

7- J’habite la maison dont les volets sont bleus.

8- Jean a un fils dont il est fier.

9- Voici la maison où je viens en vacances.


10- Il neigeait le jour où je l’ai rencontré.

Dans les phrases suivantes de quel type sont les subordonnées


relatives:
1- " Mais vous qui avez su rompre les chaînes que mon esprit s'était forgées,
quand rompez-vous celles qui me lient les mains?" Montesquieu, LETTRES
PERSANNES.

2- "Quiconque a vu un nuage tombé dans une gorge de montagnes, entre


deux escarpements à pic, peut se figurer cette fumée resserrée et comme
épaissie par deux sombres lignes de hautes maisons." V. Hugo, LES
MISERABLES.

3-" C'est bien la même terre qui nous porte tous deux; Mais les hommes du
pays ou je vis, et ceux du pays ou tu es, sont des hommes différents."
Montesquieu.

Classer les phrases suivantes selon qu'elles sont composées d'une


relative adjective ou d'une relative substantive.
1- C'est un marché qu'on pourrait conclure avec lui.

2- Elle y met beaucoup trop de fausseté pour qui n'a rien à se reprocher.

3- Nous n'avons point de lendemain qui nous excuse, nous!

4- Qui veut du bien à une femme ne veut pas de mal à son mari.

5- Comptez-en à qui vous voulez mais pas à moi!

6- "Le courtisan par métier, c'est l'homme dont parle Figaro."


Dire si ces propositions subordonnées relatives sont déterminatives ou
explicatives:
1- Aujourd'hui, on passe l'évaluation dont notre professeur nous a parlé.

2- La leçon que l’on a faite hier est très importante.

3- La veste que j’ai achetée est très chère.

4- Pei est l’architecte qui a imaginé la pyramide du Louvre.

5- J’habite dans cette grande ville où j’ai vécu mon enfance.

6- J’ai vu le cirque dont m’a parlé mon ami.

7- Ces objets avec lesquels vous jouez sont dangereux.

8- Les fleurs que je t’ai offertes sont roses.

9- Les plantes qui ne sont pas arrosées régulièrement dépérissent très vite.

10- Notre projet de barrage, qui a connu une forte concurrence, vient d’être
sélectionné.

Identifier la subordonnée relative et préciser sa fonction:


1- Le journaliste rapporte qu'il y a des bateaux qui sont accostés au port de
Montréal.

2- Ceux qui proviennent de l'étranger doivent rencontrer les douaniers


portuaires sous peu.

3- Les films que nous souhaitons voir, ne seront affichés que la semaine
prochaine.

4- Le vent qui a soufflé hier a fait des ravages dans les pôles électroniques sur
la rive sud de Montréal.

5- Quant à la source des images, celles que les élèves ont insérées dans
leurs textes, sont extraites du site Picto.

6- Le documentaire dont tu as fait mention la semaine dernière, fait l'objet


d'une poursuite judiciaire.
Préciser si les subordonnées relatives suivantes sont explicatives ou
déterminatives:
1- Mon frère, qui a 39 ans, a déménagé au Népal.

2- Le village que la rivière a inondé se situe à Montérégie.

3- Le don que M Tremblay a fait à la fondation du collège permettra d'offrir une


bourse à Luc dont les parents ont perdu leur emploi.

4- Les deux détectives que la RC a engagé en 1997, déposeront leur rapport


au mois de mai.

5- Concernant les Choristes, ceux qui accompagnent le chanteur,


participeront à l'émission "LA VOIX".

Compléter avec le pronom relatif composé qui convient:


1- Il lui tendit un morceau de papier sur ................. se trouvait le nom et
l'adresse.

2- Je suis content de tout, il y a cependant une chose .................. je ne peux


pas m'habituer.

3- Un tas de chose ............................. il n'a pas d’abord pensé lui viennent à


l’esprit.

4- Le congrès…………………….il doit participer aura lieu à la fin du mois.

5- Comment s’appelle le village près …………….on construit la nouvelle


gare ?

6- A droite et à gauche, il y’avait deux corridors le long …………….étaient


rangés des livres.

7- Le lendemain il rencontra Pierre avec................. il échangea quelques mots


et ............... remit les lettres qu’il avait préparées.

5- C'était un concours ...................ont participé les musiciens de trente pays.


Actualiser le mode qu'il faut dans les phrases suivantes:
1- On l'a appelée Véronique, c'est un prénom que nous...................... (avoir
Choisi) parmi l'ensemble des prénoms que tu nous ...................(avoir
suggérés).

2- Il était question de rythmes nouveaux qui .......................(aller) bouleverser)


nos habitudes .

3- Il y a quelqu'un à l'autre bout du monde qui ne ...............(faire) que penser à


toi.

4- Une bande de pirates a créé un nouveau virus qui .................(aller) peut


être contaminer un grand nombre d’ordinateurs.

5- Tous les jours se suivent, mais il n’y en a aucun qui .............(être) identique
à l'autre.

6- J'ai deux coups de fil à passer, le plus urgent sera celui que je ................
(faire) en premier.

7- Je n'ai trouvé personne qui .........................(pouvoir) m'aider.

8- J'ai peut-être trouvé quelqu'un qui ....................... (pouvoir) refaire le toit


pour presque rien.

9- J'ai trouvé exactement la maison qui nous ........................... (convenir).


Malheureusement, elle est située dans un quartier que tu ne
.......................(pouvoir) pas supporter.

10- Je cherche un magnétoscope que tu ...............(être) capable d'utiliser sans


lire le mode d'emploi.

11- La création du monde est le fait de celui qui l'....................(avoir).

12- C'est le moins qu'on...................(pouvoir) dire.

13- Nous avons nommé Mobylette la dernière chèvre née parce que c'est le
dernier nom commençant par la lettre M que nous .....................(avoir) en
réserve.

14- Vous me demandez quel est le plus beau cadeau que vous……………….
(pouvoir) me faire?

15- Il n'est pas encore né celui qui ..........................(réussir) à le faire changer


d'idée.
16- Il n’est pas encore né celui qui…………….. (pouvoir) le contredire.

17- Je ne connais personne qui ……………. (pouvoir) le contredire.

18- Je connais personnellement le technicien qui ………… (venir) réparer ton


ordinateur.

19- Je voudrais que ce soit cette lettre qui………(être) postée la première.

20- N’oubliez pas de coller un timbre sur les lettres que vous………..(poster)

21- Ce plombier est peut être honnête, mais il ne vaut pas celui que tu (avoir)
l’habitude d’appeler.

Précisez la nature des subordonnées relatives dans les phrases suivantes:


1- Voilà de quoi il est fier.
2- Ceux qui ne font pas attention ne viendront pas avec nous.
3- On voit les chasseurs qui arrivent en chantant.
4- Faites ce que vous voulez.
5- Qui aime bien châtie bien.
6- Je sais ce que je dis.
7- Le cadeau que Paul vient de m’offrir me plaît beaucoup.

Employer les temps et les modes qui conviennent dans les phrases suivantes :

1- Les chèques que vous (avoir faire) sont sans provisions.


2- Ce peintre dont vous (avoir admiré) les œuvres n’a pas été reconnu de son
vivant.
3- Cochez la bonne réponse parmi les dix qui vous (être) proposées.
4- Parmi les dix réponses qu’on vous (avoir) proposées, il n’y en a qu’une qui
(être) la bonne.
5- Parmi les dix réponses qu’on vous (avoir) proposées, il y’en a trois qui (être)
bonnes.
6- Le premier qui (réussir) à trouver la réponse gagnera un chandail de hockey.
7- Le sandwich que je (venir) de manger était le meilleur sandwich que j’ (avoir)
jamais mangé.
8- A vrai dire, c’était le meilleur sandwich que j’(avoir) jamais mangé.
9- J’espère que ce sera lui qui (venir) me chercher.
10- Je souhaite que ce soit toi qui (aller) la chercher.

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