Travaux Pratiques de Radioactivite - PDF - LPSC - In2P3
Travaux Pratiques de Radioactivite - PDF - LPSC - In2P3
Travaux Pratiques de Radioactivite - PDF - LPSC - In2P3
2008-2009
L’activité des sources radioactives est tellement faible que je peux les
garder à proximité lorsque je ne les utilise pas, afin de ne pas perdre de temps
si j’en ai ensuite besoin.
Je range les sources dans le château de plomb ou dans leur boite en plomb
dès que j’ai fini les mesures en cours. D’une part, ça minimisera l’exposition
des étudiants dans la salle de TP, et d’autre part, ça évitera de perturber les
détecteurs des autres binômes.
Je laisse les sources en place sur le banc de mesure pour qu’à la prochaine
séance, les étudiants ne perdent pas de temps avant de démarrer leurs mesures.
M’éloigner de la source,
Date : Signature :
C’est l’enseignant qui donne les sources et qui vérifie leur retour.
Les sources radioactives sont scellées et donc protégées de tout contact extérieur. Elles ne
présentent pas de risque direct de contamination (contamination = ingestion ou inhalation
d’éléments radioactifs).
Par contre, ces sources présentent un risque d’irradiation, car les rayonnements émis par la
source ionisent à distance. En conséquence, il est nécessaire de réduire l’exposition en jouant
sur les paramètres temps, distance et écrans. En pratique :
• minimiser le temps de contact pendant le déplacement de la source,
• maintenir la source éloignée de votre emplacement de travail,
• replacer la source dans sa boite individuelle en plomb dès que son utilisation n’est pas
nécessaire.
Médecin du travail :
Radioéléments utilisés : sources scellées de sodium 22 (400 kBq, pastille marron), cobalt 60
(400 kBq, pastille bleu clair) et césium 137 (400 kBq, pastille grise).
Eléments de radioprotection
1 - Dose absorbée : D
Une source radioactive émet des rayonnements ionisants, porteurs d’une certaine énergie.
Cette énergie peut se présenter soit sous forme d’énergie cinétique pour des particules de
masse non nulle comme les particules α, β ou les neutrons, soit sous forme d’énergie
électromagnétique pour les photons γ ou X.
Lorsqu'un rayonnement rencontre la matière, il interagit avec elle en lui transférant de
l’énergie. La dose absorbée D par la matière caractérise ce transfert d’énergie. La dose
absorbée représente l’énergie Ε cédée (en Joules) par un rayonnement quelconque à la matière
par unité de masse (en kg).
énergie
Dose =
masse
Les effets biologiques des rayonnements ionisants sont liés aux doses reçues et à la durée
d’exposition pendant laquelle ces doses sont absorbées : une même dose reçue en quelques
secondes est considérablement plus dangereuse que si elle est reçue pendant plusieurs
semaines.
•
En radioprotection, on mesure donc le débit de dose absorbée D , exprimé généralement en
dose absorbée par heure :
• dD ∆D
D = D'(t) = égal à quand le débit est constant.
dt ∆t
Dans les tissus vivants, il faut tenir compte des effets biologiques dus à l’irradiation qui
diffèrent selon la nature des rayonnements. A dose absorbée égale, la quantité d’énergie
déposée par unité de longueur par les particules α le long de leur trajectoire est beaucoup plus
importante que celle cédée par des particules β ou encore par les photons γ. Les dommages
aux cellules créés par les particules α seront donc plus importants.
Ainsi, une dose de 0,1 Gy déposée dans des tissus vivants par des particules α provoque
statistiquement 20 fois plus de cancers que la même dose déposée par des photons. Bien que
la dose déposée soit la même, les dégâts sur le vivant sont différents.
H = WR × D
• dH •
∆H
H = H'(t) = = WR × D égal à quand le débit est constant.
dt ∆t
• •
H = WR × D est généralement exprimé en équivalent de dose par heure.
3 - Effets de seuil
Les effets des faibles doses sont mal connus, on peut seulement définir un caractère probabiliste de
l’apparition de cancers :
Enfin, une dose reçue en peu de temps (d’un bloc) est plus nocive que la même dose étalée sur
une longue période.
Les nouvelles normes en vigueur imposent que l’exposition supplémentaire à d’autres sources de
radioactivité (ex : TP de physique nucléaire) ne contribue pas à plus de 25% de l’irradiation annuelle
déjà acquise. On doit donc rester en deçà de 1mSv/an, pour un total annuel restant inférieur à 5 mSv.
Retenir les ordres de grandeur de dose équivalente et de débit de dose équivalente pour les
risques radiologiques :
1
Par public, on entend toute personne majeure n’ayant pas un suivi médical lié à ses activités touchant aux
rayonnements ionisants.
Mesures réalisées sur des routes représentatives des différentes situations d'exposition aux rayonnements cosmiques. Dans les cercles,
est mentionné le débit d'équivalent de dose ambiant moyen sur le vol en microsieverts par heure (µSv/h). La dose totale est donnée
pour un aller-retour en millisievert (mSv), pour le vol Paris-New York, la mesure est effectuée en Concorde.
Le caractère aléatoire des désintégrations radioactives sera utilisé pour mieux comprendre les
incertitudes de mesure expérimentales.
Avant chaque séance, il faudra vous familiariser avec l’expérience proposée en lisant les
énoncés et en répondant aux questions des exercices préparatoires, qui sont indiqués dans des
cadres doubles .
En séance
Les étudiants de chaque groupe sont répartis en 6 binômes pour les effectifs de 12.
Notation des TP
La note du compte rendu est basée sur les points suivants :
• Travail de préparation (à rédiger avant la séance)
• Introduction et conclusion
• Qualité des graphes (absence de ratures, nom et échelle des axes, titre du graphe)
• Exploitation des mesures expérimentales, traitement des incertitudes de mesure
• Discussions sur les phénomènes physiques
GM 1 :
Le compteur Geiger-Müller (I) :
- introduction
- point de fonctionnement
- effet de saturation
- détermination du temps mort du détecteur
Statistique :
- distributions de Poisson et de Gauss
- écart-type
- incertitudes de mesure, propagation des incertitudes
GM 2 :
Le compteur Geiger-Müller (II) :
- mesure du bruit de fond ambiant
Dispersion spatiale des photons :
- mesure de la variation du taux de comptage en fonction de la distance
- utilisation de papier millimétré à double échelle logarithmique
PM 1 :
Photomultiplicateur avec cristal de NaI :
- étalonnage du détecteur avec 2 sources
- étude du spectre de désintégration du sodium 22
- front Compton et pic de rétro diffusion du césium 137
PM 2 :
- mesure de la section efficace d’interaction des gamma à 660 keV du césium dans
l’aluminium, le plomb, puis de la section efficace d’interaction des photons à 511 keV
et 1,274 MeV du sodium dans le plomb
- section efficace théorique dans le plomb (courbe th + calculs)
- utilisation de papier millimétré semi-logarithmique
Radioactivité γ
L'émission d'un ou plusieurs photons γ se produit lors de la désexcitation d'un noyau
Y * d'un état excité vers son état fondamental : Y * → Y + γ .
Il accompagne donc d'autres processus radioactifs qui ont permis la transition d'un
noyau X dans son état fondamental vers le noyau Y* dans un état excité. C'est le cas
par exemple des émetteurs β comme le 60Co ou le 137Cs. Comme les durées de vie des
états excités sont négligeables, on peut considérer que l’émission gamma est
instantanée.
L'énergie du γ émis est égale à la différence d'énergie entre l'état final et initial.
Rapport de branchement
Le rapport de branchement est défini comme la probabilité de passer d'un état
nucléaire à un autre pour chaque processus. On peut ainsi déterminer les taux de
comptage de chaque type de particules (α, β, γ, neutron ... ) lors de la désintégration
d'un noyau radioactif.
Figure 1 : Exemple de schéma de désintégration du césium 137 vers un état excité (dans 94,6% des cas) ou
vers le fondamental du baryum 137 (dans 5,4% des cas).
Objectifs :
• Vérifier si le nombre de photons émis lors de la désintégration du 137Cs suit une
distribution de Poisson et si celle-ci peut-être approximée par une distribution
gaussienne dès que le taux de comptage devient important.
• Mesurer le temps mort du Geiger-Muller
I - Introduction
Description
Un compteur Geiger Muller (GM) consiste en une cathode cylindrique, sous la forme d’un
revêtement en graphite conducteur déposé sur la face interne d’un cylindre, et d’une anode
sous la forme d’un fil de tungstène tendu à l’intérieur du cylindre. Le cylindre est rempli d’un
mélange de gaz inerte (argon ou néon) à une pression de 100 Torr2 et d’un gaz
d’amortissement (vapeur de gaz halogène) à une pression de 10 Torr.
2
Le Torr est une unité de mesure utilisée principalement en médecine. Un Torr représente la pression générée
par un mm de mercure. On a l’équivalence 1 atmosphère = 101325 Pascal = 760 Torr.
+ + +
- + +
-
+ + + +
Figure 3 : Evolution temporelle d'une avalanche électronique autour d'un fil conducteur chargé
positivement.
Pour un tube GM avec une cathode de 1 cm de rayon, le temps de déplacement des ions
positifs également crées pendant l’avalanche est voisin de 100 microsecondes, à peu près 100
fois le temps qu’il a fallu pour que l’avalanche se développe. Le signal électrique obtenu en
sortie de compteur GM est lié au déplacement de ces ions positifs, et le temps typique de
réponse d’un compteur GM est voisin de quelques dixièmes de milliseconde.
Pendant ce temps, le compteur est aveugle. Ce qui veut dire que toute nouvelle particule
ionisant le gaz ne génèrera aucun signal électrique. Ceci génère un temps mort et cet aspect
sera traité dans la première séance. Le compteur ne sera donc pas capable de mesurer un taux
de comptage3 très élevé.
3
On appellera par la suite taux de comptage le nombre de coups mesuré par le compteur pendant un temps
donné
Les désintégrations radioactives qui sont des processus aléatoires vont nous permettre
d’étudier les lois de distribution des « petits nombres » et des « grands nombres ».
Une fois que le compteur GM sera opérationnel, vous lancerez un comptage du nombre de
coups dans deux configurations : faible nombre de coups (source radioactive éloignée du
détecteur, écran d’atténuation et temps de mesure d’une seconde) et grand nombre de coups
(source proche du détecteur, temps de mesure de plusieurs secondes).
On a représenté sur la page suivante les histogrammes (ou diagrammes des fréquences) du
nombre de coups mesuré dans chacun des cas, pour 1 seule mesure, puis 2, 3, 5, 10, 100, 1000
et 10000 mesures.
Dans la partie gauche où le nombre de coups mesuré est faible (en moyenne : 2,15), la
distribution suit une loi de Poisson de paramètre 2,15. On a représenté dans la dernière
vignette cette loi de Poisson.
Dans la partie droite où le nombre de coups mesurés est plus important (en moyenne : 21,5),
la distribution suit une loi de Poisson de paramètre 21,5. Cette dernière peut être approximée à
la perfection par une loi de Gauss de moyenne 21,5 et de sigma 4,4.
On retrouve ces distributions dans la vie de tous les jours : le nombre de gagnants ayant les 6
bons numéros au loto (faible nombre : 0, 1 ou 2 gagnants au maximum) suit une loi de
Poisson. Le nombre de gagnants ayant 4 bons numéros au loto (nombre élevé : plusieurs
centaines de gagnants à chaque tirage) suit une loi de Gauss.
En général, la mesure d’une grandeur physique quelconque suit une distribution de Gauss, en
vertu du théorème central limite : si une grandeur physique subit l’influence d’un nombre
important de facteurs indépendants et si l’influence de chaque facteur pris séparément est
petite, alors la distribution de cette grandeur est une distribution de Gauss4.
4
Voir par exemple Probabilités en incertitudes dans l’analyse des données expérimentales, K. Protassov, PUG
Figure 4 :
A gauche, nombre de coups mesurés dans un compteur GM, dans une configuration où le taux de
comptage est très faible. L'axe horizontal est gradué de 0 à 8.
Dans la partie droite, le taux de comptage est plus élevé. L'axe horizontal est gradué de 0 à 40.
Les 8 histogrammes de chaque colonne correspondent à 1, 2, 3, 5, 10, 100, 1000 et 10000 mesures
indépendantes du nombre de coups relevé dans le compteur GM.
1. En statistique, on appelle la grandeur X une variable aléatoire, qui peut être discrète ou
continue. Une mesure individuelle de la grandeur X sera notée x.
2. Si on disposait d’un nombre infini de mesures expérimentales x, on obtiendrait la
distribution des mesures expérimentales caractérisée par sa valeur moyenne notée m, et
son écart-type noté σ.
3. Apres avoir effectué un nombre fini de mesures (un échantillonnage) de X, on ne peut pas
déterminer m et σ, mais on peut effectuer ce qu’on appelle une estimation.
Pour une série de N mesures, on va estimer m avec la valeur moyenne de la série de mesures
( x ), et σ à partir de la racine carrée de la variance ( se ), qui représente la dispersion
expérimentale :
2
1 N 1 N
m ≈ x = ∑ xi et σ ≈ S e = ∑ i ( x − x )
N i =1 N − 1 i =1
Dans ce TP, la grandeur à estimer est le taux de comptage moyen du GM (le nombre de
désintégrations détectées pendant le temps de comptage δt). Comme on n'a pas le temps
d’effectuer une infinité de mesures, on approchera m à partir d'une série limitée de mesures
donnant x . De la même façon, on estimera σ à partir de se .
Pour une distribution de Gauss de centre m et d’écart type σ, la probabilité de mesurer n coups
est égale à :
( x − m )2
−
1 2σ 2
P ( n | m, σ ) = e
2 πσ
Intervalles de confiance
On peut démontrer (et on le constatera dans la partie expérimentale) que lorsque l’on effectue
un grand nombre de mesures identiques, si la distribution de probabilité est une loi de Gauss,
alors le pourcentage de valeurs comprises entre [ m − σ , m + σ ] est égal à 68,3%. De la même
façon, le pourcentage de valeurs comprises entre [ m − 2σ , m + 2σ ] est égal à 95,4 %.
On considère maintenant le résultat x d’une seule mesure. Si x est distribué selon une loi de
Gauss avec un écart type σ connu (ou estimé par σ ≈ x ), on peut calculer la probabilité que
la « véritable » valeur soit dans un intervalle donné. En renversant le raisonnement précédent,
la probabilité que la « véritable » valeur X soit dans l’intervalle [ x − σ , x + σ ] est 68,3%. De
même, la probabilité qu’elle soit dans un intervalle [ x − 2σ , x + 2σ ] est 95,4% .
On se demande maintenant quelle incertitude ∆x choisir pour cette unique mesure de X. Cela
dépend en fait du niveau de confiance que l’on souhaite avoir sur la mesure. Le niveau de
confiance est la probabilité que la « vraie » valeur soit dans l’intervalle [ x − ∆x, x + ∆x ]
D’après ce qui a été dit précédemment, si l’on choisit un niveau de confiance de 68,3 %, on
prendra ∆x = σ ≈ x , et pour un niveau de confiance de 95,4 %, on prendra ∆x = 2σ ≈ 2 x .
Cela signifie qu’il y a une probabilité de 95,4% que la valeur dans cette configuration soit
comprise entre 80 et 120.
II – Exercices
Exercice I
La source utilisée est une source de césium 137, de période T=30 ans.
13 7 T1/2 = 30,15 ans
Cs
-
β E β -max = 0,514 MeV
(94,6 %)
137
Ba * (excité)
-
β
γ (0,662 MeV)
E β -max = 1,176 MeV
(5,4 %)
137 Ba (stable)
Exercice II
1) Rappeler ce que vaut ∆x en fonction de σ x pour que la valeur X soit dans l’intervalle
x ± ∆x :
a) avec 68,3 % de niveau de confiance,
b) avec 95,4 % de niveau de confiance.
Comme nous n'effectuerons souvent qu'une seule mesure x, on est obligé d’estimer σ . On
prendra l'approximation suivante : σ = x .
Pour la suite de l'exercice, et pour toutes les expériences du TP, on prendra comme niveau de
confiance 95,4 %, c'est à dire que l'incertitude sur x sera celle déterminée en 1.b)
2) Calculer le taux de comptage minimum x nécessaire pour que l'incertitude relative sur
x soit : 1 %, 3 % et 10 %
3) Dans les expériences suivantes, on souhaite avoir une incertitude relative ∆x x <10%.
Dans ce cas, quel est le nombre minimal (xmin) d'impulsions nécessaires ?
Le temps de comptage δt, variable selon les conditions des expériences, sera donc choisi de
manière à avoir au moins xmin impulsions.
1 - Etalonnage du compteur
En début de séance
vérifier que le potentiomètre du réglage de la Haute Tension est à zéro (tiroir de gauche).
mettre en route l'alimentation de l'électronique de comptage (tiroir de droite),
puis mettre en route la Haute Tension.
En fin de séance
mettre la Haute Tension à zéro (tiroir de gauche),
arrêter la Haute Tension (tiroir de gauche),
arrêter l'alimentation (tiroir de droite).
Description de l’appareillage
Le compteur GM est installé sur une console à crémaillère qui permet de modifier sa distance
à la source radioactive, fixe. Celle-ci est placée dans le logement inférieur d’un support à deux
étages. La plateforme supérieure, percée d’un trou circulaire, permet d’intercaler des écrans
absorbants entre la source et le compteur.
Expérience préliminaire
a) Placer la source radioactive dans son logement. Rapprocher le compteur au plus près de la
source et le centrer par rapport à celle-ci.
Avant de mettre l’électronique en marche, vérifier que le bouton de réglage de la haute
tension est au minimum.
Mettre en marche l’alimentation générale de l’électronique, puis l’affichage (RAZ = remise à
zéro ) et la haute tension.
c) pour la suite des mesures, pour effectuer un comptage, faire basculer le commutateur de
fonction sur Prétemps et afficher le temps de comptage δt choisi (question 3 de l’exercice II).
Méthode de travail :
Mesures :
La valeur Vf sera conservée pour toutes les mesures effectuées par la suite.
Dans cette partie, on va modifier les conditions expérimentales pour avoir un comptage très
faible, de l’ordre de 2 coups. Justifier pourquoi il faut :
Objectif : vérifier qu’à fort taux de comptage, le nombre de photons émis lors de la
désintégration du 137Cs suit avec une bonne approximation une distribution Gaussienne
Modifiez les conditions expérimentales précédentes pour que le taux de comptage soit voisin
de 15. De la même façon, vous construirez l’histogramme du nombre de coups mesurés, qui
devrait être proche d’une distribution Gaussienne, symétrique autour de la valeur moyenne.
Indiquez vos incertitudes et dessinez la distribution de vos points à main levée.
Empruntez maintenant la source de vos voisins, après avoir replacé votre source dans la boite
en plomb. Mesurer le nombre de coups M 2 , qui devrait être très proche de M 1 (les sources
sont toutes identiques entre elles).
Placez ensuite les deux sources l’une au dessus de l’autre et mesurez le nombre de coups
M 12 .
On notera :
• r le nombre de coups réel pendant le temps T , i.e. celui que le compteur mesurerait
s’il ne présentait pas de temps mort.
• m le nombre de coups effectivement mesuré par le compteur pendant le temps T
• τ le temps mort du compteur. τ s’exprime en seconde.
On a la relation suivante :
nb de coups réel = nb de coups mesuré + nb de coups ratés à cause du temps mort.
On sait que le compteur est aveugle après chaque coup pendant un temps τ , soit un temps
mort total de mτ secondes durant la durée T du comptage.
Si on a r coups pendant le temps T , et qu’on ne voit rien pendant un temps mτ , une simple
mτ
règle de proportionnalité permet de voir qu’on a raté r × coups.
T
m
Que l’on peut réécrire sous la forme r = .
mτ
1−
T
On peut donc calculer le taux de comptage réel r à partir des m coups mesurés pendant un
tempsT , à condition de connaître le temps mort τ . Celui-ci peut-être déterminé par la
méthode des deux sources.
Développer et résoudre cette équation du second degré en τ (l’équation est un peu lourde à
manipuler mais ne pose pas de problème).
Indications :
−b ± ∆
Vous obtiendrez pour τ deux solutions du type dont une seule est physique. Les
2a
deux solutions étant positives, on ne peut pas directement en rejeter une. Laquelle choisir ?
Choisissez la bonne solution en considérant le cas idéal sans temps mort.
Déterminer l’expression du temps mort τ en fonction des valeurs mesurées m1 , m2 , m12 etT .
Utilisez la méthode de la double source pour déterminer le temps mort du compteur Geiger-
Müller.
Objectifs :
Dans un premier temps, vous vous intéresserez à l’atténuation des rayonnements par la
dispersion spatiale, que vous étudierez sous forme d’un projet à préparer à l’avance. A la fin
de ce projet, vous exploiterez vos mesures expérimentales en utilisant du papier à double
échelle logarithmique.
Ensuite, vous mesurerez l’énergie déposée dans les tissus humains par les rayonnements
ionisants issus de la source. Vous aborderez les notions de dose qui rendent compte des dégâts
effectifs des rayonnements radioactifs dans la matière vivante.
I - Eléments de radioprotection
Une source radioactive émet des rayonnements ionisants, porteurs d’une certaine énergie.
Cette énergie peut se présenter soit sous forme d’énergie cinétique pour des particules de
masse non nulle comme les particules α, β ou les neutrons, soit sous forme d’énergie
électromagnétique pour les photons γ ou X.
Lorsqu'un rayonnement rencontre la matière, il interagit avec elle en lui transférant de
l’énergie. La dose absorbée D par la matière caractérise ce transfert d’énergie. La dose
absorbée représente l’énergie Ε cédée (en Joules) par un rayonnement quelconque à la matière
par unité de masse (en kg).
énergie
Dose =
masse
Les effets biologiques des rayonnements ionisants sont liés aux doses reçues et à la durée
d’exposition pendant laquelle ces doses sont absorbées : une même dose reçue en quelques
secondes est considérablement plus dangereuse que si elle est reçue pendant plusieurs
semaines.
•
dy
Remarque : La notation compacte y = est utilisée pour exprimer la dérivée par
dt
rapport au temps.
Dans les tissus vivants, il faut tenir compte des effets biologiques dus à l’irradiation qui
diffèrent selon la nature des rayonnements. A dose absorbée égale, la quantité d’énergie
déposée par unité de longueur par les particules α le long de leur trajectoire est beaucoup plus
importante que celle cédée par des particules β ou encore par les photons γ. Les dommages
créés par les particules α seront donc plus importants.
Ainsi, une dose de 0,1 Gy déposée dans des tissus vivants par des particules α provoque
statistiquement 20 fois plus de cancers que la même dose déposée par des photons. Bien que
la dose déposée soit la même, les dégâts sur le vivant sont différents.
Pour traduire les différences d’efficacité biologique des rayonnements selon leur nature, on
introduit un facteur de qualité WR qui relie la dose absorbée D à l’équivalent de dose H,
permettant une meilleure estimation des risques de dommages causés aux tissus biologiques.
H = WR × D
• dH •
∆H
H = H'(t) = = WR × D égal à quand le débit est constant.
dt ∆t
• •
H = WR × D est généralement exprimé en équivalent de dose par heure.
Retenir les ordres de grandeur pour les risques radiologiques (on n’a pas encore une vision
très précise) :
5
Par public, on entend toute personne majeure n’ayant pas un suivi médical lié à ses activités touchant aux
rayonnements ionisants.
Mesures réalisées sur des routes représentatives des différentes situations d'exposition aux rayonnements cosmiques. Dans les cercles,
est mentionné le débit d'équivalent de dose ambiant moyen sur le vol en microsieverts par heure (µSv/h). La dose totale est donnée
pour un aller-retour en millisievert (mSv), pour le vol Paris-New York, la mesure est effectuée en Concorde.
Tableau récapitulatif :
Dénomination Unité S.I. ancienne unité relation
ACTIVITE becquerel (Bq) curie (Ci)
(nombre de désintégrations par
1 Ci = 3,7 1010 dés. s-1
unité de temps)
A 1 Bq = 1 dés. s-1 (activité de 1g de radium) 1 Ci = 3,7 1010 Bq
DOSE ABSORBEE gray (Gy) rad (rd)
D 1 Gy = 1 J.kg-1 1 rad = 0,01 J.kg-1 1 Gy = 100 rad
EQUIVALENT DE DOSE
H=W.D sievert (Sv) rem 1 Sv = 100 rem
DEBIT DE DOSE gray par heure rad par heure 1 Gy.h-1 = 100 rd.h-1
•
D Gy.h-1 rd.h-1
DEBIT D'EQUIVALENT sievert par heure rem par heure
•
Sv.h-1 rem.h-1 1 Sv.h-1 = 100 rem.h-1
DE DOSE : H
1 - Loi de puissance
Objectif : utiliser un papier à échelle log-log pour vérifier une loi de puissance
ln N ( x2 ) − ln N ( x1 )
Vérifiez que le coefficient α peut être obtenu par α =
ln x2 − ln x1
Loi théorique
Vous devez trouver la loi théorique donnant la variation du taux de comptage en fonction de
la distance source détecteur en vous aidant du raisonnement suivant :
On considère une source ponctuelle émettant de façon isotrope N 0 particules par seconde.
Réflexions préliminaires :
• Que peut-on dire de la différence d'absorption par l'air des rayons γ et β émis par
le césium ?
• Quel rayonnement voulez-vous conserver pour étudier uniquement la dispersion
des photons dans l’espace ?
On peut remarquer que le compteur détecte des coups même en l’absence de toute source
radioactive. Ces coups sont dus aux rayonnements environnants d’origines terrestre
(radioactivité naturelle du sol), ou extraterrestre (rayons cosmiques). Elles peuvent être aussi
l’effet de parasites des circuits électroniques (bruit de fond électronique). L’ensemble de ces
impulsions constitue le bruit de fond.
• les sources radioactives proches doivent être enfermées dans leur boîte en plomb.
• déterminer le nombre d’impulsions correspondant à un temps de comptage de 5 min.
• cette valeur du bruit de fond, que l’on notera Bf, sera ramenée au temps de comptage
δt correspondant à chacune des mesures des manipulations suivantes et sera ensuite
soustraite de chaque comptage x effectué.
Remarque : la valeur du bruit de fond est entachée d'une incertitude (∆Bf) que l’on
déterminera.
1 - Doses absorbées
En radio protection, on parle de dose ou débit de dose à la peau ou en profondeur selon que la
mesure est effectuée uniquement avec la paroi mince ou avec la paroi épaisse.
ATTENTION : Lorsque le capot est retiré, ne pas toucher la fenêtre avec la source (tout
particulièrement avec la Babyline), ni avec n'importe quel autre objet.
Dès que vous avez terminé une mesure en paroi mince (capot retiré), replacer immédiatement
le capot protecteur sur la fenêtre.
• ∆D
2- Mesures des débits de dose de la source de césium 137 D =
∆ t
Les mesures suivantes seront réalisées pour des distances source – détecteur de 0,1 m et de
1 m. Pour information, le centre de détection de l’appareil ne se trouve pas sur la face avant
mais à 5 cm à l’intérieur du cylindre, comme indiqué sur la photo ci-dessous.
On va maintenant chercher à estimer la dose équivalente que vous aurez reçue à la fin des 4
séances de TP, où l’on supposera que vous avez été exposé de façon continue au rayonnement
de la source étudiée pendant 8 heures, à 1 mètre de distance.
Quel est la partie du corps qui a reçu la dose la plus importante pendant les séances de TP ?
Déterminer la dose efficace « corps entier » que vous avez reçue. La dose efficace est basée
sur la somme des doses en profondeur, seules capables de provoquer des dégâts cellulaires
dans les organes à risque (gonades, poumons, etc.).
E = ∑ WT × H T
tissus
- par la peau (facteur de pondération tissulaire = 0,01) en faisant la mesure de la dose SANS le cache auquel on soustraira la mesure AVEC le cache,
- par le reste des organes situés sous la peau (somme des facteurs de pondération tissulaire = 0,99) en effectuant la mesure AVEC le cache.
Le facteur de qualité sera déterminé à partir du tableau de la section I-2, partie théorique. Les
sources utilisées n’émettent que des rayons β et γ.
Comparer cet équivalent de dose corps entier ainsi calculé aux équivalents de dose du
paragraphe I-2. On rappelle :
• 300 µSv / an : dose reçue par un individu à cause du rayonnement cosmique, mesuré
au niveau de la mer,
• 1 mSv / an : dose admissible (réglementation européenne) pour l’ensemble de la
population, en plus de la radioactivité naturelle (2 mSv/an) et des examens
médicaux (2 mSv/an). Ainsi, un individu recevra au plus 5 mSv/an.
• 20 mSv / an : dose admissible (réglementation européenne) pour les travailleurs
soumis aux radiations, auxquels s’ajoutent la radioactivité naturelle et les examens
médicaux.
Dose efficace débit par an < 1 mSv / an 1 mSv / an < dH/dt < 6 mSv / an dH/dt > 6 mSv / an dH/dt < 20 mSv / an
(corps entier) débit par mois < 80 µSv / mois
dose pendant une heure H < 7,5 µSv 7,5 µSv < H < 25 µSv 25 µSv < H < 2 mSv
Dose équivalente débit par an < 50 mSv / an
(extrémités) dose pendant une heure H < 200 µSv 200 µSv < H < 650 µSv 650 µSv <H < 50 mSv
Zone Non réglementée Surveillée Contrôlée verte Contrôlée jaune
Classement du personnel Public Catégorie B Catégorie A
Dosimétrie Sans objet Passive (film badge) Passive (film badge) et opérationnelle (électronique)
Vous allez étudier la forme du spectre des photons émis par le sodium 22 et par le césium 137 à l’aide
d’un photomultiplicateur dont l’alimentation et l’acquisition sont commandés par un PC.
Principe de fonctionnement
Le scintillateur NaI
Pour qu'un rayonnement puisse être détecté, il faut qu'il cède tout ou partie de son
énergie au détecteur avec lequel il interagit.
En fonction de leur énergie (voir figure 5), les photons X et gamma peuvent interagir avec la
matière soit :
Les particules chargées produites par les interactions précédentes (électrons, anti-électrons)
perdent leur énergie essentiellement en ionisant ou en excitant les atomes le long de leur
trajectoire. De nouveaux photons seront émis lors de la réorganisation du cortège électronique
des atomes excités ou ionisés. A leur tour, ces photons interagiront par effet photoélectrique,
diffusion Compton voire création de paires.
Tous ces processus donnent naissance à des particules chargées plus ou moins énergétiques
qui cèdent leur énergie en excitant les atomes. Ces derniers peuvent alors, en se désexcitant,
émettre de la lumière de scintillation, sous forme de photons visibles.
Le photomultiplicateur (P.M.)
Procédure :
Choisir DET01
L’étalonnage interne est maintenant terminé et vous aller pouvoir vérifier la qualité de vos
données.
pic
photoélectrique
N pic de Front
rétrodiffusion Compton
Eg
a) Une fois compris les processus physiques ayant lieu à l’intérieur du cristal de NaI,
expliquez de façon qualitative la forme du spectre :
En déduire, et justifier en en décrivant les phénomènes, les énergies théoriques attendues pour
le front Compton et le pic de rétrodiffusion.
On rappelle que l’énergie du photon diffusé en fonction de l’angle de diffusion θ est donnée
par :
Ei
Ef =
[
1 + (1 − cosθ ) Ei me c 2 ]
On s’intéressera en particulier à la position du front Compton. Le spectre théorique fait
apparaître une brusque rupture de pente au niveau du front Compton.
Le spectre expérimental que vous avez obtenu est en fait la convolution du spectre théorique
par une gaussienne (résolution de l’appareillage).
Figure 9 : exemple de spectre expérimental : la flèche du haut indique le pic photoélectrique, la flèche du
bas le front Compton et la flèche du milieu le pic de rétro diffusion.
Pour répondre à cette dernière question, utilisez l’applet Java du PC et estimez comment se
transforme un front quand il est convolué avec une gaussienne.
Comparez maintenant les énergies du front Compton et du pic de rétro diffusion relevées sur
le spectre aux énergies théoriques.
Donnez vos conclusions sur la précision de la mesure et sur l’accord entre positions calculées
et positions mesurées, associées aux incertitudes de mesure.
Objectifs :
• Mesurer le coefficient d’atténuation linéique et la section efficace d’interaction photon-
matière à différentes énergies et pour différents matériaux
• Mettre en évidence les effets du matériau et de l’énergie sur la section efficace
d’interaction photon-matière
Figure 10 : Section efficace totale d'interaction des photons dans le carbone et le plomb, en fonction de
l'énergie des photons :
x x+dx
On va décrire l’interaction d’un faisceau
de N photons traversant une épaisseur dx de
matière. Soit N ( x) le nombre de photons avant la plaque d’épaisseur dx , et N ( x + dx) le
nombre de photons émergeant de la plaque.
dN ( x) dx
= -µ
N ( x)
xmax
dN ( x) dx xmax
N ( x) = - [ µ ]xmin
xmin
ln N ( xmax ) − ln N ( xmin ) = -µ × ( xmax − xmin )
ln N ( x) − ln N (0) = ln N ( x) − ln N 0 = -µ × x
N ( x)
ln = -µ x
N0
N ( x) = N 0 exp ( -µ x )
L’atténuation des photons dans la matière est exponentielle. On définit la longueur de demi
atténuation x1/ 2 par l’épaisseur de matière à utiliser pour atténuer le rayonnement de moitié :
N
N ( x1/ 2 ) = 0 .
2
ln 2
Montrer que l’on a x1/ 2 = .
µ
Exprimer le nombre de noyaux n par cm3 dans un matériau en fonction de sa masse molaire
M (exprimée en g/mol) et de sa masse volumique ρ en g/cm-3.
1 - Loi linéaire
2 - Loi exponentielle
ln N ( x2 ) − ln N ( x1 )
Vérifiez que le coefficient µ peut être obtenu par µ = −
x2 − x1
Comment déterminer graphiquement la valeur de N 0 ?
La figure ci-dessous délimite dans le plan (énergie du photon, Z de l’absorbant) les zones de
dominance des trois processus précédents.
Justifier que la mesure du nombre de photons N(x) ayant traversé l’absorbant soit réalisée en
ne sélectionnant que le pic photoélectrique sur le spectre en énergie.
Procédure expérimentale
Tableau 1: aires relevées dans le pic photoélectrique avec différents matériaux pour un même temps de
comptage
L’atténuation des photons par une épaisseur x de matière est décrite par la formule :
N ( x) = N 0 exp(− µ x)
où µ est le coefficient d’atténuation linéique.
On utilisera cette fois la source de sodium 22 et on mesurera l’intégrale des deux pics
photoélectriques, à 511 keV et à 1275 keV.
Dans l’étude de l’interaction des photons du Na-22 dans le plomb, le seuil de la création de
paires est ouvert pour les photons à 1,275 MeV. On comparera qualitativement les sections
efficaces expérimentales obtenues pour les 2 familles de photons du Na-22 à la dépendance de
la figure ci-dessous :
Figure 4 : Section efficace d'interaction des photons dans le plomb, exprimée en barns (1 b = 10-24 cm2), en
fonction de l'énergie des photons. Les ronds représentent la somme des trois contributions : effet
Données :