Syst Respi
Syst Respi
Syst Respi
INTRODUCTION
Si nous pouvons survivre quelque temps sans nourriture et sans eau, nous ne pouvons absolument pas
nous passer d'O2, nécessaire pour les fonctions vitales des cellules qui, en échange de ce gaz, libèrent du
CO2 et génèrent des radicaux libres, tribut inévitable à payer pour vivre dans un milieu riche en O2.
La principale fonction du système respiratoire est d'assurer les échanges gazeux entre l'air atmosphérique
et la cellule, à savoir fournir de l'O2 à l'organisme et le débarrasser du CO2 (mais aussi la phonation).
Cette fonction fait intervenir au moins quatre processus, qui sous-tendent la respiration :
- la ventilation pulmonaire, à savoir circulation d’air dans les poumons afin de renouveler sans
cesse les gaz contenus dans les alvéoles des sacs alvéolaires ; ainsi 1e poumon, tel une pompe, va
puiser l'air dans le milieu ambiant et l'amener vers les alvéoles : ce processus est appelé
ventilation ou respiration ;
- la respiration externe, à savoir échange gazeux entre le sang et les cavités aériennes des
poumons, c'est-à-dire diffusion de l'O2 à travers la membrane alvéolo-capillaire vers le
compartiment sanguin et diffusion du CO2 vers les cavités aériennes : ce processus de diffusion
correspond aux échanges respiratoires ;
- le transport des gaz respiratoires, à savoir circulation d’O2 et de CO2 des poumons aux cellules,
et inversement, à l’aide d’un mécanisme de convection par le système cardiovasculaire et le sang ;
- la respiration interne, à savoir échange gazeux entre le sang des capillaires systémiques et les
cellules, c'est-à-dire diffusion d’O2 vers les cellules et diffusion de CO2 vers les capillaires ; dans
la cellule, l’O2 terminera sa course dans la mitochondrie où il servira d'accepteur final d'électrons
pour la formation d'ATP : c’est la respiration cellulaire ou phosphorylation oxydative.
Système respiratoire et système cardiovasculaire sont étroitement liés, si bien que si l’un d’eux
défaille, le manque d’O2 fait mourir les cellules.
- une innervation sensitive provenant de branches des nerfs ophtalmique et maxillaire du nerf
trijumeau tandis que l’innervation motrice provient du nerf facial.
La cavité nasale qui fait suite est divisée en deux par une cloison nasale :
- la paroi latérale est constituée en avant, par le maxillaire, en arrière, par l’os palatin et en haut,
par l’os ethmoïde qui forme trois paires de lames osseuses, les cornets qui jouent un rôle majeur
dans le processus respiratoire, offrant une résistance à l'écoulement de l'air pour le diriger vers
l’épithélium olfactif en haut ;
- la paroi médiale (cloison nasale) est constituée dans sa partie haute par une lame perpendiculaire
de l’os ethmoïde comprenant une lame criblée par laquelle passent les fibres nerveuses des
cellules olfactives : chez l’adulte, la cloison nasale s’incline le plus souvent sur un côté, de telle
façon que la taille de la cavité nasale est très différente selon le côté ;
- la cavité nasale est formée d’une muqueuse recouverte d’un épithélium pseudostratifié
prismatique cilié dont les cils sont orientés vers l’arrière-gorge et qui distribue à la surface du
mucus produit par des cellules caliciformes éparses :
- les cellules caliciformes sécrètent, chaque jour, 1 litre d’un mucus collant contenant du
lysozyme et des antiprotéases, enzymes antibactériennes ;
- les cellules épithéliales produisent des défensines, antibiotiques naturels qui détruisent les
microbes environnants.
Les sinus paranasaux, creusés dans l’os frontal, sphénoïde, ethmoïde et maxillaire, sont des cavités
pneumatiques paires qui entourent les cavités nasales :
2
- leur volume et leur forme définitives ne sont atteintes qu’après la percée des dents définitives ;
- ils sont reliés à la cavité nasale par de petits orifices creusés dans la paroi nasale latérale ;
b. Le pharynx
Chaque cavité nasale se termine par un orifice postérieur, la choane, dans l’étage supérieur du pharynx.
Communément appelé gorge, le pharynx fait environ 13 cm de long, allant de la base du crâne à la
6ème vertèbre cervicale, passage commun aux appareils respiratoires et digestif, et il comprend de haut
en bas :
- le nasopharynx (partie nasale du pharynx), situé sous le palais mou, présente un épithélium
pseudostratifié cilié qui poursuit la propulsion du mucus et il ne reçoit que de l’air ;
- en dessous des cordes vocales, l’épithélium est pseudostratifié et cilié, la poussée des cils ayant
lieu en direction du pharynx, de sorte que le mucus est éloigné des poumons, entraînant une
expectoration de la part du sujet.
b. La trachée
De 10-12 cm de long pour un diamètre de 2,5 cm, la trachée est :
- un tuyau courbe qui s’étend depuis le cartilage cricoïde du larynx (C6) au médiastin (T5) pour
se terminer au milieu du thorax et donner naissance aux deux bronches principales ;
- de couleur rosée, elle présente des reliefs annulaires, et au niveau de la bifurcation trachéale, une
crête sagittale, la carina de la trachée.
La trachée est mobile, très flexible, et se divise en une partie cervicale et une partie thoracique :
- la partie cervicale est en rapport :
- en avant, avec l’isthme de la glande thyroïde ;
- en arrière, à l’œsophage et le nerf laryngé récurrent (rameau du nerf X) ;
- latéralement, avec les artères carotides communes ;
La paroi se compose :
- au niveau extérieur : de 16 à 20 cartilages hyalins, les cartilages trachéaux qui renforcent les
parois antérieure et latérale de la trachée, unis entre eux par des ligaments, et dorsalement, d’une
membrane de tissu conjonctif qui contient une musculature lisse et ferme ces cartilages ;
T4
T12
L’obstruction de la trachée, par un corps étranger ou un morceau d’aliment ayant fait fausse route, peut
être une cause de mort brutale ; la manœuvre de Heimlich permet en urgence d’expulser ce corps
étranger :
- la compression brutale de l’épigastre (au dessus de l’ombilic) soulève le diaphragme ;
- il favorise l’émission de l’air résiduel ;
- celui-ci expulse le corps étranger.
5
Succédant aux voies précédentes, elles forment un arbre, l'arbre bronchique, constitué d'un nombre
variable de générations bronchiques qui oscille autour de 25, cet arbre pouvant être divisé en deux
grandes zones.
La zone de conduction
La zone de conduction comprend toutes les voies respiratoires, conduits rigides qui acheminent l'air à
la zone respiratoire, mais qui ont aussi pour rôle d’humidifier l’air, de le réchauffer et de le purifier des
divers agents irritants (poussière, bactéries, etc.).
6
- la sous-zone de transition qui va de la 16ème à la 20ème génération, ces bronches ayant la
particularité d'être partiellement alvéolisées et donc de permettre des échanges, d'où le terme de
transition.
La zone respiratoire
Allant de la 21ème à la 25ème génération, cette zone est constituée de canaux alvéolaires qui mènent à des
grappes d’alvéoles terminales appelées sacs alvéolaires (ou saccules alvéolaires) constitués d'alvéoles (=
petites cavités) :
- les canaux alvéolaires sont des conduits sinueux dont les parois sont faites d'anneaux diffus de
cellules musculaires lisses, de fibres élastiques et de collagènes ainsi que d'alvéoles faisant saillie ;
- cette zone, formée de 300 millions d'alvéoles qui constituent la majeure partie du volume
pulmonaire offrant une aire étendue aux échanges gazeux est la zone des échanges respiratoires.
- par ailleurs, au fur et à mesure que les générations se déroulent, 1e diamètre bronchique est de
plus en plus petit, passant de 18 mm au niveau de la trachée pour atteindre 0,1 mm au niveau des
bronchioles respiratoires terminales, mais dans la mesure où les divisions bronchiques entraînent
une augmentation considérable du nombre de bronchioles - constituant une surface de section
totale de 500 cm² au niveau des bronchioles respiratoires terminales contre 2,5 cm² au niveau de la
7
trachée – la résistance maximale à l'écoulement de l'air se situe au niveau des grosses
bronches et la résistance minimale au niveau des bronchioles terminales ;
- l'arbre bronchique ressemble à un entonnoir dont le goulot d'étranglement est situé vers le haut.
2. Les poumons
Les deux poumons se situent dans les gouttières pulmonaires qui occupent la partie de la cavité
thoracique laissée libre par le médiastin, l'espace abritant le cœur, les gros vaisseaux sanguins, les
0 trachée 1 18 2,5
- de consistance molle et élastique, sa grande élasticité lui conférant une forte cohésion qui résiste
aux contraintes de distension ;
- pèse, chez l’adulte, environ 650 g pour le poumon droit et 550 g pour le poumon gauche avec une
capacité respiratoire moyenne de 5 litres environ.
8
a. Présentation externe
Chaque poumon est suspendu dans sa cavité pleurale, rattaché au médiastin par des liens vasculaires et
bronchiques qui forment la racine du poumon, et il présente trois faces un apex et trois bords.
- il est traversé par la racine du poumon constituée dans sa partie postéro-supérieure, de la bronche
principale et de l'artère pulmonaire et dans sa partie antéro-inférieure, de l'artère pulmonaire et des
veines pulmonaires ;
9
- il présente aussi des vaisseaux lymphatiques, des nerfs ainsi que la bronche principale, toutes les
subdivisions des bronches principales étant enfouies dans la substance des poumons.
- à gauche, au lobe gauche du foie, au fundus gastrique, à la rate et à l'angle colique gauche.
a4. L’apex
Il est arrondi et fait saillie au-dessus de l'ouverture supérieure du thorax, sa limite inférieure étant
marquée par le sillon de la première côte :
- en avant, il est située à l'arrière de la clavicule et répond à l'artère subclavière qui le marque d'un
sillon, et au muscle scalène antérieur ;
Comme l'apex du cœur est légèrement incliné vers la gauche par rapport à l'axe médian, les deux
poumons n'ont pas tout à fait la même forme ni les mêmes dimensions : le gauche est plus petit, en
largeur, que le droit mais ce dernier est un peu moins long que le gauche.
10
- le bord antérieur mince et le bord postérieur épais qui séparent les faces costale et médiale, le
bord antérieur du poumon gauche présentant en bas l'incisure cardiaque (scissure oblique gauche),
qui se prolonge médialement par la lingula ;
- le bord inférieur qui circonscrit la base, son segment médial étant épais, et son segment costal,
mince, s'insinuant dans le récessus costo-diaphragmatique :
- en avant, le bord inférieur croise la 6ème côte sur la ligne médio-claviculaire, et la 8ème côte
sur la ligne médio-axillaire ;
- la veine intersegmentaire située dans le plan intersegmentaire draine deux segments adjacents.
Les cloisons de tissu conjonctif qui séparent les segments permettent de procéder à l'ablation
chirurgicale d'un segment malade sans endommager les segments sains ni leurs vaisseaux sanguins.
La scissure oblique ou grande scissure, visible sur les faces des deux poumons, est située dans un plan
oblique en bas et en avant, faisant avec l'horizontale un angle de 45° :
- elle commence en haut et en arrière, en regard de l'extrémité postérieure du 3ème espace intercostal
et finit en avant, sur la ligne médio-claviculaire, en regard de l'extrémité de la 6ème côte.
- sur le poumon droit, elle sépare les lobes supérieur et moyen du lobe inférieur, tandis que sur le
poumon gauche, elle sépare les lobes supérieur et inférieur ;
- quand les mains sont sur la tête, la scissure oblique est parallèle au bord spinal de la scapula.
11
La scissure horizontale (petite scissure), propre au poumon droit, sépare les lobes supérieur et
moyen : elle naît de sa scissure oblique, en regard de la 4ème côte, et suit le 5ème espace intercostal.
b. Présentation interne
Le poumon est constitué :
- d'une séreuse qui correspond à la plèvre pulmonaire : c'est un mésothélium mince et transparent ;
12
- d’une couche sous-séreuse qui est un tissu conjonctif riche en fibres élastiques et qui est en
continuité avec les septums interlobulaires et interalvéolaires ;
- d’un parenchyme divisé en lobules hexagonaux par les septums interlobulaires et correspondant
aux plus petites subdivisions du poumon visible à l'œil nu, chaque lobule étant ventilé par une
13
bronchiole terminale qui, après division, se terminera par des conduits alvéolaires (chez la plupart des
citadins, le tissu conjonctif qui sépare les lobules est noirci par le carbone) : un segment est donc
constitué d’un nombre variable de lobules pulmonaires ;
- chaque conduit alvéolaire se termine alors par des sacs alvéolaires formés de plusieurs alvéoles.
- les artérioles et les nerfs pulmonaires et bronchiques accompagnent la bronche lobulaire et dans
les septums interlobulaires cheminent les veines pulmonaires ;
- la partie des poumons qui n'est pas occupée par les alvéoles est constituée par un tissu conjonctif
élastique.
14
Ces éléments vasculaires extra- alvéolaires qui évoluent
parallèlement aux bronches et bronchioles, sont protégés
d’une gaine péribroncho- vasculaire, leur
permettant de se dilater lors de l'inspiration.
- celles-ci convergent vers le hile, en traversant les cloisons de tissu conjonctif qui séparent les
segments pulmonaires, pour former les veines pulmonaires (15 mm de long et 15 mm de
diamètre) qui collectent le sang oxygéné en provenance des poumons, mais aussi le sang
désoxygéné de la plèvre viscérale pour rejoindre l’OG :
- la veine supérieure droite qui draine les lobes supérieur et moyen du poumon droit ;
- la veine inférieure droite qui draine le lobe inférieur droit ;
- la veine supérieure gauche qui draine le lobe supérieur gauche ;
- la veine inférieure gauche qui draine le lobe inférieur.
d. L’innervation
Les poumons sont innervés par des neurofibres parasympathiques (nerf vague) ainsi que par de rares
neurofibres sympathiques, ces neurofibres entrant dans chaque poumon par le plexus pulmonaire à la
racine du poumon pour cheminer le long des conduits bronchiques et des vaisseaux sanguins.
a1. Le surfactant
Sécrété par les pneumocytes de type II, c’est un film liquidien endo-alvéolaire qui recouvre l’épithélium
alvéolaire et qui contient une substance lipoprotéique tensioactive dont l’objet est de diminuer la force de
rétraction (force de tension superficielle) due à l’interface gaz-liquide, à l’intérieur des alvéoles.
- il adapte son pouvoir tensioactif à la taille différente des alvéoles, à savoir que le surfactant
permet de maintenir identique les tensions dans les différents alvéoles et ainsi de les stabiliser ;
- il garde les alvéoles au sec, empêchant le plasma des vaisseaux d’entrer dans les alvéoles ;
16
- d’orifices (pores) alvéolaires qui relient les alvéoles adjacentes entre elles, permettant de
régulariser la pression de l'air dans les poumons et fournissant des voies de rechange aux alvéoles
dont les bronches se sont affaissées suite à une maladie.
a3. L’interstitium
Troisième couche de la membrane alvéolo-capillaire, il représente la charpente conjonctive du poumon
et qui est formé :
- de fibres de collagènes ;
- de fibres élastiques, sécrétées par des fibroblastes qui parcourent le poumon entre les alvéoles, et
qui sont amarrées, d’une part à la plèvre et d’autre part à la gaine péribroncho-vasculaire qui
entoure les éléments bronchiques et artériels du poumon.
Ils possèdent une efficacité remarquable, permettant aux surfaces alvéolaires de demeurer stériles en dépit
du très grand nombre de microorganismes infectieux transportés dans les alvéoles lors des inspirations.
Comme les alvéoles sont des culs-de-sac, il est important que les GB morts ne s'y accumulent pas : pour
cela, ils sont emportés par le courant ciliaire vers le pharynx, à savoir plus de deux millions de cellules à
poussières par heure !
17
3. La plèvre
3.1. Caractéristiques Anatomie de la membrane alvéolo-capillaire
La plèvre est une membrane séreuse enveloppant chaque poumon et comme toute séreuse, elle est formée
de deux feuillets qui délimitent une cavité pleurale :
- le feuillet interne viscéral qui est accolé au poumon (en particulier aux fibres élastiques
interstitielles), s’enfonçant dans les scissures ;
Ces deux lames se continuent l'une l'autre au niveau du hile du poumon, sur la face médiastinale où ils
forment la ligne de réflexion de la plèvre, délimitant la cavité pleurale.
La plèvre divise la cavité thoracique en trois parties, le médiastin au centre et, de part et d'autre, les deux
compartiments pleuraux contenant chacun un poumon : cette compartimentation prévient les contacts
entre les organes mobiles et limite la propagation des infections locales et l'étendue des traumatismes.
18
- la plèvre costale, qui répond à la paroi thoracique, tapisse les côtes et le sternum, étant séparée
des éléments osseux par le fascia endo-thoracique ;
- la plèvre médiastinale qui recouvre la face médiastinale du thorax, formant, sous le hile, le
ligament pulmonaire qui s'étend jusqu'au diaphragme, maintenant les poumons dans le sac
pleural ;
c. La
coupole
pleurale
E l l e coiffe l'apex du poumon :
- en raison de l'obliquité de la première côte, elle fait saillie en avant de 2,5 à 5 cm au-dessus de la
première côte tandis qu’en arrière elle est au niveau du col de la côte ;
19
d. Les recessus pleuraux (sinus pleuraux)
Angles de réflexion des diverses portions de la plèvre pariétale, ils sont au niveau des bords du poumon :
- le récessus costo-diaphragmatique qui est l'angle des plèvres costale et diaphragmatique, étant
aigu et profond : c'est le lieu de collection des épanchements pleuraux.
- les récessus costo-médiastinaux antérieur et postérieur, formés par les plèvres costale et
médiastinale ;
e. La vascularisation sanguine
Le feuillet viscéral est vascularisé par les vaisseaux du poumon, les artères bronchiques et les veines
pulmonaires tandis que le feuillet pariétal est vascularisé par les vaisseaux du voisinage (vaisseaux
médiastinaux, intercostaux, etc).
f. L’innervation
La plèvre viscérale, insensible à la douleur, est innervée par le plexus pulmonaire qui intervient dans le
réflexe respiratoire.
La plèvre pariétale, sensible à la douleur, est innervée par des collatérales des nerfs phréniques,
intercostaux, vagues et sympathiques.
B. LA MÉCANIQUE VENTILATOIRE
La ventilation pulmonaire, ou respiration (inspiration + expiration), est un processus entièrement
mécanique qui repose sur des variations de volume se produisant dans la cavité thoracique.
1. Rappels de physique
Premier rappel : les pressions respiratoires sont toujours exprimées par rapport à PB qui est de 760
mm Hg, au niveau de la mer.
Deuxième rappel : les variations de volume engendrent des variations de pression et les variations
de pression provoquent l’écoulement des gaz qui tendent à égaliser la pression : la relation entre
pression et volume des gaz est exprimée par la loi de Boyle-Mariotte qui veut que la pression d’un gaz
soit inversement proportionnelle à son volume (P1 x V1 = P2 x V2 = constante, P = pression du gaz en
mm Hg, V = volume en mm3 et les indices 1 et 2 les conditions initiales et finales du système).
Troisième rappel : les gaz remplissent toujours entièrement le récipient qui les contient.
- le frottement des tissus sur eux-mêmes qui provoquent une résistance au passage des gaz ;
La relation entre forces motrices et résistantes s’exprime par une équation qui dit que la force motrice ou
pression totale appliquée au système doit être égale à la somme des produits de l'élastance totale (Eltot)
par le volume, la résistance totale (Rtot) par le débit et de l'inertie totale (I) par l'accélération :
Ptot = (Eltot x V) + (Rtot x D) + (I x Ac)
21
L'inertie étant négligeable, l'équation simplifiée indique les paramètres de la mécanique ventilatoire :
- pression totale (Ptot) ou étude des muscles respiratoires qui exercent une force motrice ;
a. Durant l’inspiration
Parmi les différents muscles qui interviennent dans le mécanisme inspiratoire, nous trouvons :
- le diaphragme, principal muscle inspiratoire, inséré de la 7ème à la 12ème paire de côtes sur tout
le pourtour de la cage thoracique, les coupoles qu'il dessine remontant jusqu'à 1a 4ème, 5ème paire
de côtes en position de repos : on parle alors de zone d'apposition entre diaphragme et thorax ;
- les muscles intercostaux externes, en position postérieure et latérale par rapport à 1a cage
thoracique, leurs fibres étant dirigées en bas et en avant : la contraction de ces muscles élève la
cage thoracique et pousse le sternum vers l'avant, entraînant une élévation des côtes qui font
saillie vers l’extérieur, ce qui augmente le diamètre du thorax.
22
Même si les dimensions du thorax n'augmentent que de quelques millimètres dans chaque plan,
cela suffit à accroître le volume de la cavité thoracique d'environ 500 mL, soit le volume d'air qui
entre dans les poumons au cours d'une inspiration calme normale.
Dans les changements de volume associés à l'inspiration calme normale, l'action du diaphragme a
beaucoup plus d'influence que celle des muscles intercostaux.
- les scalènes qui s'insèrent sur les dernières vertèbres cervicales et sur les deux premières côtes,
leur rôle étant de fixer la partie supérieure de la cage thoracique, voire de la soulever donc
d'avoir un rôle inspiratoire ;
- les muscles inspiratoires accessoires : d'autres muscles à action inspiratoire ne sont pas actifs
lors de la respiration spontanée mais le deviennent en cas d'hyperventilation, lors d'un exercice
musculaire par exemple, augmentant la capacité du thorax par une élévation plus élevée des côtes
que durant l’inspiration calme (les muscles érecteurs du rachis peuvent être activés lors d'un
exercice maximal mais leur rôle est minime).
b. Durant l’expiration
L'expiration normale résulte du retour élastique et passif du système respiratoire sur lui-même :
- la force de rétraction élastique du système respiratoire qui, avant, était une force résistante
contre laquelle devaient lutter les muscles inspiratoires, mais qui, ici, devient une force motrice ;
- les muscles expiratoires contribuent à l’expiration forcée, tels les muscles intercostaux internes,
dont les fibres sont dirigées en haut et en avant attirant les côtes vers le sternum, et les muscles
abdominaux qui augmentent la pression abdominale, refoulant en direction crâniale les
organes abdominaux et le diaphragme.
En se contractant, les muscles de la paroi abdominale vont exercer une traction sur les côtes
inférieures et ainsi diminuer les diamètres horizontaux de la cage thoracique.
23
2.2. Le cycle
ventilatoire
a. La pression intrapleurale
La pression intrapleurale qui règne à l'intérieur de l'espace virtuel du sac pleural est sub-atmosphérique
(756mm Hg), soit inférieure de 4mm Hg par rapport à la pression alvéolaire (Palv) qui est égale à la
pression atmosphérique (PB = pression barométrique), c'est-à-dire 760mm Hg au repos :
- les poumons (plus plèvre viscérale) ont tendance à s’éloigner de la paroi thoracique (plus plèvre
pariétale) pour s’affaisser, cette rétraction naturelle du poumon étant la résultante de :
- l’élasticité des poumons, due à leurs fibres élastiques qui contractent les poumons ;
- la tension superficielle du liquide alvéolaire qui contracte les alvéoles.
- à ces deux forces, s’oppose la capacité naturelle d’expansion de la paroi thoracique qui tend à
pousser le thorax vers l’extérieur, entraînant une augmentation du volume pulmonaire.
La pression intrapleurale négative résultera donc de l’interaction dynamique entre toues ces forces
ainsi que de la faible quantité de liquide dans la cavité pleurale, la différence de pression entre
intérieur et extérieur des poumons (pression transpulmonaire ou transmurale) provoquant une
distension des poumons de sorte qu’ils sont accolés à la paroi thoracique.
24
Cette pression intrapleurale fluctue selon les phases de la respiration, à savoir l’inspiration et l’expiration.
b. L’inspiration
Durant l’inspiration, l’augmentation des dimensions du thorax entraîne celle des poumons :
- le volume alvéolaire augmente alors que le nombre de molécules de gaz, dans les alvéoles, est
inchangé au départ : par application de la loi de Boyle-Mariotte (P x V = constante), cela
provoque une baisse de Palv jusqu'à 759 mm Hg, pression inférieure de 1 mm Hg par rapport à
PB, si bien que l'air s'écoule de la zone de haute pression vers la zone de basse pression ;
- ainsi c’est la baisse de la Palv, due à l'augmentation du volume pulmonaire, qui est la cause
de l'entrée d'air dans les alvéoles ;
- au même moment, à cause de l’augmentation de volume de la cage thoracique en même temps que
les fibres élastiques parenchymateuses exercent une traction sur la plèvre viscérale, la pression
pleurale devient plus négative passant de 756 mm Hg à 754 mm Hg.
c. L’expiration
Durant l’expiration, par relâchement des muscles inspiratoires :
- la cage thoracique s'abaisse et les poumons se rétractent : le volume des poumons diminue, et
comme ils contiennent, en fin d'inspiration, plus de gaz qu'au début, la compression du gaz
entraîne l'augmentation de la Palv d'1 mm Hg au-dessus de la PB atteignant 761 mm Hg ;
- de l'air s'écoule alors hors des poumons, en suivant le gradient de P, de la zone de haute pression,
intra-alvéolaire, vers la zone de basse pression, atmosphérique : le courant cesse quand il n'y a
plus de gradient de pression du fait de la baisse de la pression intra-alvéolaire.
Dans la pratique, on calcule l’inverse de l’élastance, à savoir la compliance pulmonaire (Cp) qui est une
mesure de la distensibilité du poumon, indiquant la variation du volume pulmonaire (ΔV) en fonction
de la variation de la P transpulmonaire qui est la différence entre Palvéolaire et P intrapleurale (Ppl).
Compliance = 1 / élastance ⇒ Cp = ΔV / ΔP ⇒ Cp = ΔV / (PAlv – Ppl)
Plus Cp est grande, plus l'expansion des poumons est facile à une P transpulmonaire donnée :
- entre 25 et 75% de la capacité pulmonaire totale, la compliance atteint sa valeur maximale et le
volume pulmonaire augmente linéairement avec la P transpulmonaire ;
26
La compliance est réduite par tout facteur qui :
- diminue l’élasticité naturelle du poumon comme la fibrose (tissu cicatriciel lors d’une
tuberculose) ;
- obstrue les bronches et bronchioles comme la présence de liquide dans le cas de la pneumonie ou
de mucus dans le cas d’une bronchite ;
- diminution de la présence de surfactant qui est un produit tensioactif dont le but est de diminuer la
force de tension superficielle, diminuant ainsi le travail des muscles respiratoires ;
- le volume de réserve inspiratoire (VRI = 2100 mL à 3200 mL d’air en plus) : quantité d'air qui
peut être inspirée en plus, lors d’un effort ;
- le volume de réserve expiratoire (VRE = 1000-1200 mL d’air en plus) : air supplémentaire qui
peut être expulsée lors d’une expiration forcée, le facteur limitant étant la rigidité du thorax ;
- le volume résiduel (VR = 1200 mL) : volume pulmonaire non mobilisable qui reste dans les
poumons même après l'expiration la plus vigoureuse, contribuant à maintenir les alvéoles ouvertes
et à prévenir l'affaissement des poumons (ce volume résiduel est dû au fait que les poumons sont
maintenus étirés contre la paroi thoracique).
Les capacités respiratoires correspondent à la somme d'au moins deux volumes respiratoires, révélant
ainsi l’état respiratoire du sujet, quatre capacités étant importantes en pneumologie :
27
- la capacité inspiratoire qui s’exprime comme la somme du volume courant et du volume de
réserve inspiratoire (CI = VT + VRI) : le sujet ayant fait une inspiration profonde, sera limitée
pour le volume pulmonaire auquel la pression développée par les muscles inspiratoires ne peut
plus compenser la pression de rétraction élastique du système respiratoire, l’élément le plus rigide
à haut volume pulmonaire, et donc le plus limitatif, étant le poumon ;
- la capacité vitale qui est la somme de la capacité inspiratoire (CI) et du volume de réserve
expiratoire, représentant le volume pulmonaire maximal qu'un sujet est capable de mobiliser et
d’échanger (CV = VRI + VT + VRE) : chez un jeune homme en bonne santé, la capacité vitale se
monte à environ 4800 mL ;
Les résistances pulmonaires (R) sont constituées pour près de 20% aux frottements tissulaires et à plus
de 80% par les résistances des voies aériennes, surtout au niveau des premières générations bronchiques,
si bien qu’une augmentation de résistance des petites voies aériennes passera inaperçue : pour cette
raison l'ensemble des petites voies aériennes est appelé zone silencieuse du poumon.
L’écoulement gazeux est inversement proportionnel à la résistance ; autrement dit, l'écoulement des gaz
diminue à mesure qu'augmente la résistance, cette dernière dépendant surtout du diamètre des
conduits : plus le diamètre est petit, plus la résistance est importante (lorsque le rayon diminue de
moitié la résistance et multipliée par 16)
Les sujets dont les poumons sont sains peuvent expirer en une seconde environ 80% de leur capacité
vitale forcée : à la suite de cette épreuve, on établit le rapport entre VEMS et volume courant.
Le VEMS est le paramètre le plus utilisé lors de l’exploration de la fonction respiratoire, un « standard »
de la mise en évidence d'une obstruction.
29
Relation volume-temps : détermination de la VEMS
Par convention on mesure le débit instantané maximal (ou débit de pointe) ainsi que les débits à 75%,
50% et 25% de la capacité vitale forcée (CVF).
Courbe débit-volume
c. La ventilation-minute
On peut enfin mesurer la ventilation-minute qui est la quantité totale de gaz (exprimée en litres) inspirés
et expirés en une minute, au cours de mouvements respiratoires d'amplitude normale : on obtient ce
volume en multipliant le volume courant par le nombre de respirations par minute.
C. ECHANGES RESPIRATOIRES
L'échangeur pulmonaire est la rencontre des alvéoles et des capillaires pulmonaires.
30
La ventilation alvéolaire VA (A pour alvéolaire) représente la quantité d'air qui arrive effectivement au
niveau des alvéoles, chaque minute, car un volume de l'air inhalé est piégé dans la zone de conduction et
ne participe jamais aux échanges gazeux dans les alvéoles :
- ce volume, qui est une fraction du volume courant, constitue l'espace mort (VD) et correspond à
un espace ventilé mais non perfusé : VA = (VT - VD) x F ;
- la somme des deux espaces morts correspond à l'espace mort physiologique et cela signifie que si
le volume courant est de 500 mL, 350 mL seulement sont consacrés à la ventilation alvéolaire,
le reste étant l'espace mort : il assure la purification de l’air, son humidification et son
réchauffement, constituant aussi une partie de l’appareil vocal.
Cet espace mort peut avoir un retentissement fonctionnel en observant 2 sujets ayant la même ventilation
globale VE = 6 L/mn :
- chez le sujet A, cette ventilation est obtenue avec un VT de 0,600 L et une F de 10 cycles/min : en
mesurant les gaz du sang, qui reflètent la qualité des échanges gazeux, on observe une
normoxémie et une normocapnie ;
- chez le sujet B, ces valeurs sont respectivement de 0,300 L et de 20 cycles/min si bien que le sujet
B présente une hypoxémie (diminution de la quantité d’O2 dans le sang) et une hypercapnie
(augmentation du CO2 dissous dans le plasma sanguin) : les échanges sont donc perturbés chez le
sujet B alors qu'il a la même ventilation globale que le sujet A.
Qu'en est-il de leur ventilation alvéolaire (VA), alors que l’espace mort est le même, soit 0,150 L ?
- chez le sujet A : VA = (0,6 – 0,15) x 10 = 4,500 L/mn - chez le sujet B : VA = (0,3 – 0,15) = 3,000
L/mn ce qui montre que le sujet B présente une hypoventilation alvéolaire dont l'altération des
gaz du sang est la conséquence : l'oxygène n'est pas suffisamment renouvelé et le dioxyde de
carbone non suffisamment éliminé.
31
En clinique la situation la plus fréquente est celle où le volume de l'espace mort est trop grand par rapport
au volume courant.
Cette différence est abolie lorsque le sujet s'allonge, cette variation de distribution de la VA étant donc
clairement due à l'effet de la gravité.
Les poumons sont maintenus collés contre la cage thoracique par la pression négative qui règne dans
l'espace intrapleural :
- comme elles sont extensibles, les parties supérieures du poumon sont étirées par le propre poids de
celui-ci ;
- alors que les bases reposent sur le diaphragme et sont légèrement compressées.
Ainsi, les différentes parties du poumon qui sont en position verticale, sont situées à différentes parties de
la courbe pression/volume avec une compliance différente :
- une petite variation de la pression intrapleurale causera une modification relativement grande du
volume à la base des poumons par rapport à l'apex où le poumon est étiré ;
32
- ainsi la base de chaque poumon est mieux ventilée que l'apex.
- de la circulation pulmonaire, les artères pulmonaires créant un réseau capillaire dense qui va
former une vaste surface pour les échanges gazeux, la surface capillaire totale étant égale à la
surface alvéolaire.
Par ailleurs, comme le poumon est le seul organe traversé par la totalité du débit cardiaque, les débits de
la circulation pulmonaire et cardiaque apparaissent égaux et il y a égalité entre la quantité d'oxygène
captée par les poumons en un temps donné et celle fixée par le sang au cours de son passage pulmonaire
dans 1e même temps.
Au repos le débit cardiaque est d’environ 5 litres par minute, mais ce débit varie en fonction de l'âge, du
sexe, de la posture, de l'exercice musculaire, la circulation pulmonaire étant capacitative, à savoir que le
volume sanguin pulmonaire augmente de façon importante suivant les situations, pouvant doubler lors
33
d’un exercice physique (si besoin, les veines peuvent contenir un volume quatre fois supérieur à celui des
artères).
Pour finir, il faut savoir que si les résistances vasculaires pulmonaires sont faibles au repos, elles
diminuent encore lorsque le débit cardiaque augmente, ce phénomène étant 1a conséquence :
- du recrutement de nouveaux vaisseaux, de nombreux capillaires étant fermés lorsque la pression
dans l’artère pulmonaire est proche de la valeur de repos ;
- de la distension des vaisseaux pulmonaires déjà ouverts lorsque le débit cardiaque augmente.
La distribution sanguine augmente des parties supérieures vers les parties inférieures du poumon,
permettant de déterminer trois zones :
- dans la zone 1, à l'apex du poumon, la pression alvéolaire (PAlv) est similaire à la pression dans
les artères pulmonaires (Pap) :
- les capillaires pulmonaires sont relativement compressés et la résistance vasculaire élevée,
ce qui entraîne un débit sanguin relativement faible : il s’agit donc d’une zone ventilée mais
non perfusée et correspond à l’espace mort alvéolaire ;
- dans cette zone, le sang est très oxygéné, mais la contribution à l’oxygénation générale sera
discrète car le débit est faible ;
- dans la zone 2, ou médiane du poumon, la pression dans les artères pulmonaires est relativement
élevée et dépasse la pression alvéolaire de telle façon que le débit sanguin augmente
progressivement de haut vers le bas de la zone : dans cette zone, le rapport ventilation
alvéolaire / perfusion est idéal, étant pratiquement égal à 1 ;
34
- dans la zone 3, à la base du poumon, la pression artérielle excède la pression alvéolaire
considérablement et les capillaires sanguins sont très dilatés si bien que le débit sanguin est
relativement élevé : dans cette zone, le rapport ventilation alvéolaire / perfusion est bas, la
perfusion trop rapide des zones alvéolaires ne permettant pas au sang de s’enrichir au maximum
en O2.
Il est important de comprendre que la variation régionale du débit sanguin est due aux effets de la gravité,
cette variation étant estompée quand le sujet est allongé, car la différence antéro-postérieure est beaucoup
plus faible.
Par contre, en condition d'apesanteur, cette variation régionale du débit sanguin disparaît complètement.
- quelle que soit sa taille, chaque molécule de gaz exerce la même pression (une molécule de N2
exerce la même pression qu'une molécule d'O2) ;
- la Pp exercée par chaque gaz est directement proportionnelle au pourcentage du gaz dans le
mélange (Pp = PT x fraction) : comme il y a 21% d'O2 dans l'atmosphère, 21% des 760 mm Hg
de PB valent PO2 = 159,6 mm Hg (PO2 = 160 mm Hg).
35
Selon la loi de Henry :
- chaque gaz d’un mélange gazeux se dissout dans un liquide en proportion de sa Pp ;
- si la Pp d’un gaz est plus forte dans le liquide que dans le mélange gazeux adjacent (cas du CO2),
une partie des molécules de gaz dissoutes réintègrent la phase gazeuse ;
- le volume et la direction des mouvements gazeux sont déterminés par leur Pp dans les deux
phases (air-liquide) et au point d’équilibre, les Pp des gaz sont les mêmes dans ces 2 phases.
- le résultat combiné de l'humidification et du renouvellement partiel d’O2 est que la PO2 alvéolaire
est de 100 mm Hg au lieu de 160 mm Hg dans l'air atmosphérique.
a. La respiration externe
Durant cette phase, le sang capte l’O2 provenant des poumons et le fixe à l’hémoglobine des GR, la
libération de CO2 vers les poumons étant tout aussi rapide que celle de l’O2 :
- le sang qui entre dans les capillaires pulmonaires est le sang veineux contenant relativement peu
d'O2 (PO2 = 40 mm Hg) : ainsi le gradient de Pp est élevé (60 mm Hg) et l’O2 diffuse rapidement
des alvéoles au sang des capillaires pulmonaires, jusqu’à ce qu’il y ait équilibre à 100 mm Hg ;
- c’est l’inverse pour le CO2 qui va dans l’autre sens : la PCO2 du sang entrant dans les capillaires
pulmonaires est de 46 mm Hg et celle du gaz alvéolaire est de 40 mm Hg provoquant une
diffusion du CO2 du sang vers les alvéoles jusqu'à égalisation des Pp à 40 mm Hg.
b. La respiration interne
Comme dans le cas précédent, le transport d'O2 et de CO2 entre le sang des capillaires systémiques et les
cellules se fait par simple diffusion, le long d'une différence de pression :
36
- le sang qui arrive dans les capillaires systémiques est identique à celui qui sort des poumons car il
n’y a pas d’échange entre temps : la PO2 artérielle est de 100 mm Hg et la PCO2 artérielle est de
40 mm Hg, comme dans les alvéoles pulmonaires ;
- un mode combiné à l’hémoglobine (98,5%), cet O2 combiné n'étant pas un facteur de la PO2 du
sang qui reflète seulement la fraction dissoute d’O2 et non le contenu total : l'Hb, qui permet le
transfert de grandes quantités d'O2 avant que la PO2 du sang ne s'équilibre avec celle des alvéoles,
apparaît comme est un site de stockage d’O2, une sorte d’éponge qui reçoit l’O2 alvéolaire
jusqu’à saturation et une fois ce stade atteint, le transfert cesse ;
37
L’Hb facilite d’importants transferts d’O2 qu’elle stocke et dont elle est la principale forme de transport
Si la concentration d'Hb est réduite de moitié, en cas d'anémie grave, la capacité de transport de l'O2 par
le sang est réduite, elle aussi, de 50% alors même que la PO2 artérielle est normale à 100 mm Hg de même
que la saturation de l'hémoglobine à environ 98%.
Le pouvoir oxyphorique du sang correspond à un gramme d'Hb fixant 1,39 mL d'O2, et comme il y a
15 g d’Hb/100 mL de sang, la capacité en O2 combinée est de 20,8 mL d'O2 pour 100 mL de sang.
38
- une pente, de 0 à 60 mm Hg, qui correspond aux valeurs de PO2 au niveau du sang tissulaire et
dans cette zone, une petite baisse de la PO2 entraîne une chute importante de la SO2, c'est-à-dire
qu'au niveau des capillaires, il y aura une diminution de l'affinité de l'Hb pour l'O2 avec libération
importante d'O2 vers les tissus ;
− enfin, à la sortie des capillaires systémiques, à PO2 = 40 mm Hg, la SO2 est de 75% et donc
seulement 25% de l'HbO2 s'est dissociée, le reste retournant aux poumons par le sang veineux et
donc sera utilisé lors d'un nouveau cycle.
En cas de métabolisme important d'un tissu ou d'un organe, la pression partiel peux descendre à
20mm de mercure
C'est-à-dire que pour une même PO2, la saturation est inférieure, à savoir qu’il y a diminution de
l'affinité de l'Hb pour l'O2 ou libération supplémentaire d'O2 par l'Hb, pour les tissus.
Ainsi, lorsque localement un groupe musculaire augmente son activité, il augmente sa température et
libère du CO2 qui donne naissance à de l'acide carbonique (H2CO3) et donc des H+ de sorte que l'acidité
du sang augmente dans les capillaires : la diminution de l'affinité de l'Hb pour l'O2 résultant de
l'augmentation de l'acidité facilite donc la libération d'O2 destiné aux tissus à une PO2 donnée.
39
Nous sommes, là encore, en présence d'un exemple d'adaptation physiologique, et l’influence du CO2 et
de l'acidité provoque une libération d'O2 destiné au cellule, par l'hémoglobine. Ce mécanisme, porte le
nom d'effet Bohr.
Le CO2 et les ions H+ se combinent de façon réversible à des sites de l'Hb autres que ceux de la fixation
de l'O2, entraînant des changements de la structure de l’Hb si bien que son affinité pour l'O2 diminue.
Il y a compétition entre le CO et l'O2 pour les mêmes sites de liaison, mais l'affinité du CO est 240 fois
plus forte que celle de l'O2 : la combinaison du CO à l'Hb est la carboxyhémoglobine (HbCO).
Heureusement, le CO n'est pas un constituant normal de l'air atmosphérique, mais un poison gazeux
produit lors de la combustion incomplète de composés du carbone tels que l'essence automobile, le
charbon, le bois et le tabac.
- sous forme combinée à l’Hb : 30% du CO2 est combiné à l'Hb (HbCO2), plus particulièrement à
la globine, il est lié à la globine, et comme l'affinité de l’'Hb pour le CO2 est plus forte que pour
l’O2, la libération d'O2 dans les tissus facilite la captation de CO2 par l'Hb.
- sous forme bicarbonate, à savoir que 60% du CO2 est converti dans les GR en ion bicarbonate
(HCO3-) grâce à la réaction : CO2 + H2O ↔ H2CO3 (acide carbonique) ↔ H+ + HCO3 , la
40
majorité des H+ accumulés dans les GR se liant à l'Hb : ainsi, la libération d'O2 facilite la reprise
de CO2 et donc la capture des ions H+ par Hb, empêchant le pH sanguin de baisser, puisque
seuls les H+ libres et dissous contribuent à l'acidité du milieu.
PHOTO 15h7 17/10/16
On peut résumer les échanges O2 et CO2 de la façon suivante :
- l’effet Bohr, c’est l'augmentation de CO2 et H+ au sein d’un système facilitant la libération d'O2 ;
- l’effet Haldane, c’est la libération d'O2 qui facilite la capture du CO2 et des ions H+ par l'Hb.
E .
CONTRÔLE DE LA VENTILATION
Il dépend de 3 éléments fondamentaux, avec tout d'abord l'origine de l'autorythmicité des centre
respiratoires, permettant une rythmicité des muscles respiratoires soit la contraction des relâchements des
muscles.
Le deuxième élément fondamental, des boucles de régulation qui contrôle la respiration : la profondeur
respiratoire et la fréquence, pour répondre au besoin de l'organisme afin de maintenir l'homéostasie des
gaz. Et enfin des dispositifs qui vont modifier la respiration pour des besoin autre que purement
respiratoire. Ces dispositifs peuvent être sous contrôle volontaire comme pour le cas de la parole, ou bien
involontaire comme dans le cas de la toux et de l'éternuement. L'activité respiratoire dépend de noyau gris
qui siege dans le tronc cérébral au niveau du bulbe et du pont. L'activité « pacemaker » responsable du
rythme respiratoire siège dans des centres bulbo-pontiques.
41
- le groupe respiratoire dorsal (GRD) qui reçoit des afférences provenant des nerfs IX et X et qui
envoie des efférences vers les motoneurones phréniques qui innervent le diaphragme : ce GRD
est responsable du rythme respiratoire de base ;
Des récepteurs à l'étirement (mécanorécepteurs) situés dans la paroi des bronches et de la plèvre viscérale
sont activés en cas d'augmentation du gonflement des poumons : les PA correspondants sont transportés
vers les centres respiratoires du bulbe rachidien où ils inhibent les neurones inspiratoires.
Il s'agit d'une rétroaction négative telle que le gonflement des poumons s'oppose à toute distension
excessive de ceux-ci.
42
Cela constitue davantage un mécanisme de protection qu’un mécanisme de régulation normal, car le seuil
de ces récepteurs est très élevé chez l’être humain.
- dans ces circonstances, les centres du TC n’interviennent pas, mais la capacité de retenir
volontairement notre respiration est limitée car les centres du TC rétablissent la respiration quand
la concentration de CO2 atteint un niveau critique dans le sang.
Etant donné que les chémorécepteurs périphériques sont peu sensibles à la PCO2 dans le sang artériel, le
mécanisme de régulation repose surtout sur les effets du CO2 sur les récepteurs bulbaires :
- le CO2 diffuse facilement du sang au LCR, où il réagit avec l’eau pour former de l’acide
carbonique qui, en se dissociant, libère des ions H+ ;
- comme le LCR contient peu de protéines pour tamponner les ions H+, le pH du LCR diminue ;
- les ions H+ stimulent alors des récepteurs bulbaires qui font synapse avec les centres respiratoires :
ces derniers augmentent alors l’amplitude et la fréquence de la respiration (hyperventilation),
permettant de chasser le CO2 hors du sang.
43
Deux points sont à retenir :
- si le stimulus initial est l’augmentation du PCO2, c’est la hausse de la concentration d’ions H+
qui déclenche l’activité des récepteurs bulbaires ;
Adventice
Tunique
muqueuse
Tunique fibro-
musculo-
44 cartilagineuse