Illusions Perdues Analyse
Illusions Perdues Analyse
Illusions Perdues Analyse
Résumé
L’action se déroule sous la Restauration. Le roman peint les milieux de l'imprimerie et des cercles
littéraires. Il raconte les illusions perdues de Lucien Chardon, qui préfère se faire appeler du nom
noble de sa mère, Rubempré. Lucien de Rubempré est un jeune provincial cultivé qui monte à Paris
pour devenir écrivain. Mais, devant les difficultés, il se lance dans le journalisme et y connaît un
certain succès. Son revirement monarchiste cause sa ruine. De retour à Angoulême, il essaie
d'obtenir l'appui de son ami imprimeur, David Séchard. Mais ce dernier, à qui des concurrents
tentent de voler un procédé de fabrication du papier, est emprisonné à cause de Lucien. Rubempré
veut se suicider, mais il en est empêché par un prêtre qui, en échange de sa servilité totale, lui donne
l'argent pour délivrer son ami.
La dédicace du livre est attribuée à Victor Hugo, déclaré par Balzac digne héritier du ministre anglais
William Pitt le Jeune, du peintre italien Raphaël et de l'écrivain français François-René de
Chateaubriand. Balzac affirme qu'Hugo est sorti victorieux d'une lutte contre les journalistes.
Lucien, accablé de remords face à cette situation dont il est en grande partie responsable, opte pour
le suicide. Alors qu'il est en chemin pour l'endroit où il veut se noyer, un abbé espagnol, Carlos
Herrera, l'aborde et le convainc de renoncer à ce projet. Il se prétend diplomate et lui offre argent,
vie de luxe et possibilité de vengeance à condition d'être obéi aveuglément. Lucien accepte ce pacte,
envoie à David et Ève la somme nécessaire à l'apurement des dettes et part pour Paris avec le prêtre.
Entre-temps, les Séchard se sont fait imposer un accord par les Cointet, qui exploiteront son
invention. Le vieux Séchard meurt, le couple hérite de sa fortune et se retire à la campagne, dans le
petit village de Marsac, pour y vivre simplement de ses rentes.
Les personnages
Daniel d'ARTHEZ : écrivain jeune et pauvre, membre principal du Cénacle. Il deviendra célèbre, riche
et député de la Droite en 1830.
– Mme Marie-Louise Anaïs de BARGETON : Joue un rôle déterminant dans le destin de Lucien.
Représente cette noblesse de province qui monte à Paris.
– Emile BLONDET : journaliste et grand critique. Devient préfet dans Les Paysans.
– CAMUSOT : commerçant en soieries, il entretient Coralie, puis Fanny Beaupré, devient baron et
député sous la Monarchie de Juillet.
– Les frères COINTET : imprimeurs à Angoulême. L'aîné devient ministre en 1836 (La Maison
Nucingen).
– Jacques COLLIN : pensionnaire de Mme Vauquer dans Le Père Goriot sous le nom de Vautrin.
Reconnu pour un ancien forçat et arrêté, il s'évade, devient l'abbé Carlos Herrera et se fait le
protecteur et le créateur de Lucien à la fin d'Illusions perdues et dans Splendeurs et misères des
courtisanes. Entre dans la police qu'il dirige dans La Cousine Bette.
– CORALIE : comédienne, maîtresse de Camusot après l'avoir été de de Marsay, amante de Lucien.
– DAURIAT : libraire au Palais-Royal, n'édite Les Marguerites, de Lucien de Rubempré qu'en 1825,
dans Splendeurs et misères des courtisanes.
– Andoche FINOT : rédacteur de prospectus dans César Birotteau, il achète un petit journal dans La
Rabouilleuse, devient influent et fortuné (Un prince de la bohème, L'Illustre Gaudissart).
– Raoul NATHAN : journaliste et écrivain célèbre, « fait » par Dauriat. Florine quitte Lousteau pour lui.
– Eugène de RASTIGNAC : provincial venu à Paris comme Lucien, mais qui y réussit. Présent dans la
plupart des romans parisiens de La Comédie humaine, il résiste à la tentation offerte par Vautrin (Le
Père Goriot) mais sait faire jouer les mécanismes du monde à son profit. Il devient ministre et pair de
France (Les Comédiens sans le savoir).
– David SÉCHARD : poète, typographe et inventeur ; renonce à bénéficier de son invention, reparaît
brièvement dans Splendeurs et misères des courtisanes.
Réception
Cette œuvre avait justement beaucoup fait réagir lors de sa sortie et Balzac était accusé de
mensonges, notamment par les journalistes qui n’acceptaient pas ses accusations.
Ces critiques sont d’autant plus marquantes que Balzac nous offre un roman à première vue très
réaliste par ses descriptions détaillées. On peut lire dans Le Corsaire : « Ce livre, dans lequel on
n'entre que comme dans un égoût, ce livre tout plein de descriptions fétides, ce livre dégoûtant et
cynique, est tout simplement une vengeance de M. de Balzac contre la presse. »
Actualité de l’œuvre
L’histoire de Lucien de Rumbempré intéresse toujours de nous jour comme le montre son adaptation
cinématographique qui est parue en 2021. Cette adaptation a connu un immense succès et à étais
récompensée par de nombreux prix lors de la cérémonie des Césars. Cependant le film s’éloigne par
moment de façon assez importante de l’œuvre et passe totalement sous silence la troisièmes partie.
Valeurs actuelles
- Affrontement entre la jeunesse idéaliste et naïve et le monde cynique
- Tricher et mentir pour réussir
- Libéralisme, le but est d’enrichir les actionnaires
- L’argent qui domine, les polémiques pour faire connaître une œuvre
- Stratégie commerciale, on accepte de publier un livre si l’auteur est célèbre. On ne prend pas
de risque
- Roman d’apprentissage
- Quête d’ascension sociale, gloire
- Personnages qui brillent par leur charme et intelligence
- Côtoiement des hautes sphères
- Volonté de mort (dans la prison pour Julien et tentative de suicide pour Lucien)