Les Illusions Perdues

Télécharger au format docx, pdf ou txt
Télécharger au format docx, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 5

Les illusions perdues - Balzac 

Illusions perdues est un roman d’Honoré de Balzac publié en trois parties entre 1837 et 1843 :
Les Deux Poètes, Un grand homme de province à Paris et Les Souffrances de l’inventeur (une
histoire pleine de vérité). Dédié à Victor Hugo, ce texte fait partie du vaste ensemble des
Études de mœurs de La Comédie humaine. L’œuvre appartient aux scènes de la vie province.

Résumé : L’action se déroule sous la Restauration. Le roman peint les milieux de l’imprimerie
et des cercles littéraires. Il raconte les illusions perdues de Lucien Chardon, qui préfère se
faire appeler du nom noble de sa mère, Rubempré. Lucien de Rubempré est un jeune
provincial cultivé qui monte à Paris pour devenir écrivain. Mais, devant les difficultés, il se
lance dans le journalisme et y connaît un certain succès. Son revirement monarchiste cause sa
ruine. De retour à Angoulême, il essaie d’obtenir l’appui de son ami imprimeur, David
Séchard. Mais ce dernier, à qui des concurrents tentent de voler un procédé de fabrication du
papier, est emprisonné à cause de Lucien. Rubempré veut se suicider, mais il en est empêché
par un prêtre qui, en échange de sa servilité totale, lui donne l’argent pour délivrer son ami

L’histoire commence en 1821 à Angoulême. Lucien devient le favori de Naïs de Bargeton,


qui est bien plus âgée que lui. Elle veut lui ouvrir la voie vers la haute société, d’ailleurs il est
financé par son ami, plus tard son beau-frère, David Séchard.

Les Deux Poètes

C’est la partie la plus courte. Elle se déroule à Angoulême. David Séchard est lié par une
amitié profonde à Lucien Chardon (Lucien de Rubempré), jeune homme beau et lettré. Le
père de David est le type même de l’avare. Il revend à son fils son imprimerie à des conditions
extrêmement défavorables, et se retire à la campagne. David, qui a peu de goût pour les
affaires, est proche de la ruine. Cependant, il parvient à subsister grâce au dévouement et à
l’amour de celle qu'il aime et qu'il épouse, Ève, la sœur de Lucien. Il recherche en secret un
procédé permettant de produire du papier à faible coût à partir de fibres végétales. Lucien,
quant à lui, est épris d'une femme de la noblesse, Madame de Bargeton, qui voit en lui un
poète de talent, tandis qu'il voit en elle sa Laure. À l’imitation de Pétrarque, il écrit un recueil
de sonnets en son honneur. Elle s’éprend de lui et l’introduit dans la bonne société
d'Angoulême. Cet amour entre un radieux jeune homme et une femme mariée suscite des
commérages. Stanislas de Chandour surprend Lucien dans une position équivoque, et en parle
dans la ville. Monsieur de Bargeton défie alors Chandour en duel et le bat. Pour échapper au
scandale, les amoureux vont s'installer à Paris, où Lucien espère faire éditer un roman qu'il est
en train d'écrire.

Un grand homme de province à Paris

C’est la plus longue des trois parties. Lucien, arrivé à Paris, se découvre bien misérablement
vêtu et logé, en comparaison des élégants Parisiens. Son amour pour Madame de Bargeton
souffre aussi de la comparaison avec des femmes de l'aristocratie. Pauvre et peu au fait des
mœurs de la capitale, il se couvre de ridicule en faisant, à l'Opéra, ses premiers pas dans le
monde, et perd l'appui de madame de Bargeton. Ses tentatives pour faire publier ses livres,
notamment auprès du libraire Doguereau, se soldent par des échecs. Il fait alors la
connaissance de Daniel d'Arthez, un écrivain de génie qui l’introduit au Cénacle, cercle de
jeunes hommes de tendances politiques et d'occupations diverses, qui partagent dans une
amitié parfaite une vie ascétique au service de l’art ou de la science. Lucien fréquente le
Cénacle pendant un temps. Mais, trop impatient pour réussir par la voie ardue du seul travail
littéraire, il cède à la tentation du journalisme, un univers corrompu dans lequel il connaît
rapidement le succès grâce à des articles répondant aux goûts du jour. Il les signe « Lucien de
Rubempré », prenant le nom de jeune fille de sa mère. Il s’éprend d’une jeune actrice qui
l'adore, Coralie, et mène une vie de luxe en s'endettant. Son ambition le pousse d’un journal
libéral à un journal royaliste. Cette absence totale de principes est très mal perçue par ses
anciens amis du Cénacle, qui l’attaquent violemment, tandis que ses nouveaux collègues ne le
soutiennent guère. Il se bat en duel avec Michel Chrestien lorsqu'il publie une critique
négative d'un livre de D'Arthez. Sa ruine est consommée lorsque Coralie tombe malade. Il
assiste impuissant à son agonie et se résout finalement à retourner à Angoulême pour solliciter
l’aide de David, à qui il avait déjà auparavant demandé plusieurs aides financières, qui lui
avaient été versées à chaque fois.

Les Souffrances de l'inventeur

D’abord publié sous le titre Ève et David, c'est la troisième partie du roman. David Séchard,
au bout de nombreuses expériences, est parvenu à mettre au point un nouveau procédé de
fabrication du papier sur lequel il travaillait depuis longtemps ; mais ses concurrents, les
frères Cointet, veulent s'approprier ce procédé révolutionnaire avec la complicité d’un des
employés de David. Par des manœuvres alambiquées mais légales, ils arrivent à le mettre en
faillite en exigeant le paiement d'un effet financier que Lucien avait établi en contrefaisant la
signature de David, alors qu'il avait besoin d'argent à Paris. Incapable de payer cette dette,
dont le montant a été multiplié par les frais d'avocat, David doit être emprisonné et se cache.
Non seulement son père refuse toute aide, mais les efforts d'Eve pour trouver un moyen de lui
épargner la prison sont contrecarrés par Lucien, qui pense pouvoir obtenir le soutien de
Madame de Bargeton, désormais l'épouse du préfet. David est arrêté suite à deux lettres qui le
font sortir de sa cachette, l'une envoyée par Lucien, et l'autre par l'avocat du couple, un traître
qui désire un mariage avantageux arrangé grâce aux relations des Cointet.

Lucien, accablé de remords face à cette situation dont il est en grande partie responsable, opte
pour le suicide. Alors qu'il est en chemin pour l'un endroit où il veut se noyer, un abbé
espagnol, Carlos Herrera, l'aborde et le convainc de renoncer à ce projet. Il se prétend
diplomate et lui offre argent, vie de luxe et possibilité de vengeance à condition d'être obéi
aveuglément. Lucien accepte ce pacte, envoie à David et Eve la somme nécessaire à
l'apurement des dettes et part pour Paris avec le prêtre. Entre-temps, les Séchard se sont fait
imposer un accord par les Cointet, qui exploiteront son invention. Le vieux Séchard meurt, le
couple hérite de sa fortune et se retire à la campagne, dans le petit village de Marsac, pour y
vivre simplement de ses rentes.

Personnages principaux

Jacques Collin / Carlos H

Article principal :

Lucien Chardon

Ce nom de Chardon, qu’il tient de son père, ne lui plaît pas car il nuit à ses espoirs de réussite
mondaine. Il lui préfère le nom noble de sa mère, de Rubempré. Il essaie d’obtenir du Roi le
droit de changer son nom. Il n'y parvient pas dans Illusions perdues, mais, plus tard, dans
Splendeurs et misères des courtisanes, roman dans lequel il devient Lucien de Rubempré, un
personnage lâche et sans scrupules, marionnette de Jacques Collin, le forçat rencontré à la fin
des Souffrances de l’inventeur.

Il représente un idéal de beauté, qui devient son atout pour réussir dans le monde. Cette
beauté a de fortes connotations féminines : « Lucien de Rubempré est sans doute l'image la
plus précise que Balzac nous ait laissée de sa tentation féminine ; et il ne cesse de l'affronter à
différentes figures où il incarnera sa virilité4. » Cependant, dans Splendeurs et misères des
courtisanes, Jacques Collin affirme que Lucien est viril par ses ambitions.
Il représente un des aspects de Balzac, celui du jeune écrivain provincial monté à Paris, qui
dépense sans compter et s'essaye à différents métiers d'écriture (romancier, journaliste,
poète…). Sa trajectoire littéraire correspond à celle du Balzac des premières années, quand
celui-ci prostituait son talent en produisant, disait-il, des « cochonneries littéraires » sous des
noms d'emprunt. Il est l'antithèse de Daniel d'Arthez, l'écrivain génial et intègre dans lequel
Balzac projette son moi idéal5.

Ève Chardon, par la suite Séchard

La sœur de Lucien est une très belle brune qui partage la beauté physique de son frère mais,
hormis ce point commun, elle est aux antipodes de celui-ci. Ève est travailleuse, modeste et
sait trouver le bonheur au milieu d’une vie simple, contrairement à Lucien, qui a besoin du
tourbillon du monde parisien pour se sentir quelqu’un. Elle est dévouée à son mari, David
Séchard, ainsi qu’à son frère, à qui elle donne de l’argent car elle croit en son potentiel de
futur écrivain. Lorsqu'elle apprend la scandaleuse conduite que celui-ci a montrée à Paris, Ève
perd ses illusions à son égard et le considère avec méfiance. Balzac s’est inspiré de sa propre
sœur, Laure Surville, pour créer ce personnage.

David Séchard

David est tout le contraire de son père avare, Jérôme-Nicolas Séchard, à qui il accepte de
racheter l’imprimerie au triple de sa valeur réelle. Généreux, il offre de financer une partie du
séjour à Paris de Lucien, son ancien camarade d’école, qu’il considère comme son frère.
Lucide, il a conscience des défauts de Lucien, lequel aspire à une vie de plaisirs et de vanités
plutôt que de travailler. David offre en cela un portrait opposé à celui de Lucien : il mène une
vie simple et se préoccupe davantage des autres que de lui-même. Inventeur acharné, le génial
David découvre un procédé pour fabriquer du papier à bas prix, mais, acculé par des dettes, il
se fait déposséder de son brevet d’invention par les propriétaires de l’imprimerie concurrente,
les frères Cointet.

Il ressemble à Balzac par son ardeur au travail.

Marie-Louise-Anaïs de Bargeton, par la suite Sixte Du Châtelet

Marie-Louise-Anaïs de Nègrepelisse a épousé monsieur de Bargeton et est venue s’enterrer


dans la ville d’Angoulême. Entourée de petits nobles médiocres et médisants, elle ne supporte
pas la vie de province. Amoureuse d’art et de poésie, elle accueille la dévotion que lui
témoigne le jeune Lucien et se fait sa protectrice, malgré les réactions outragées de la haute
société locale qui voit dans cette relation un risque de scandale et de mésalliance. Elle décide
de fuir cette atmosphère oppressante pour Paris. D'abord bien accueillie par la marquise
d'Espard, sa parente, elle est critiquée par celle-ci pour sa relation avec un roturier. Sa froideur
éloigne Lucien, à qui elle finit par vouer une haine durable.

Vous aimerez peut-être aussi