HC 001138
HC 001138
HC 001138
Infections virales
aiguës, importées,
hautement
contagieuses
et leur prise en charge
Rapport validé par le HCSP
en séance plénière du 18 septembre 2001
et rendu public le 18 décembre 2001
D é c e m b r e 2 0 0 1
LE PHOTOCOPILLAGE MET EN DANGER L’ÉQUILIBRE ÉCONOMIQUE DES CIRCUITS DU LIVRE.
Toute reproduction, même partielle, à usage collectif de cet ouvrage est strictement interdite sans autorisation de l’éditeur (loi du 11 mars 1957,
code de la propriété intellectuelle du 1er juillet 1992).
© 2002 Haut Comité de la santé publique, 8, Avenue de Ségur – 75350 Paris VIIe SP
Photo de couverture : CDC – Phil.1181/C. Goldsmith. Ebola Virus.
ISBN 2-85952-811-3 – ISSN 1244-5622
http://editions.ensp.fr
S O M M A I R E
Le contexte 1
Maladies infectieuses émergentes et réémergentes 1
Fièvres hémorragiques virales et pandémie grippale 11
Maladies transmissibles et contagiosité 13
Maladies importées 15
Risques d’émergence ou de réémergence de maladies
contagieuses en France 15
La grippe 43
Les pandémies grippales 43
Risque d’émergence d’un virus grippal nouveau chez l’homme :
rôle de la surveillance épidémiologique 46
Scénarios de l’émergence 51
Prévention vaccinale 58
Les antiviraux 60
Autres situations 63
« Le mal mystérieux » 63
Situations non identifiées 64
Propositions et recommandations 75
Conclusions 91
Annexes 93
Bibliographie 113
Monsieur le Président,
Alors que des maladies infectieuses que l’on croyait contrô-
lées, telles que la tuberculose, la diphtérie, la coqueluche, le cho-
léra, la dengue, la fièvre jaune reviennent au premier plan des
préoccupations de santé publique dans le monde, on assiste paral-
lèlement à l’identification d’agents pathogènes nouveaux, res-
ponsables d’épidémies parfois meurtrières : virus de l’hépatite C,
VIH, prions, virus Ebola, hantavirus, Escherichia coli entérohé-
morragique, légionelle…
Les bouleversements de l’environnement, naturels ou pro-
voqués, les changements démographiques et sociaux, les muta-
tions technologiques, et le recours inadapté à l’antibiothérapie
concourent à l’émergence de ces maladies.
Face à cette situation épidémiologique fluctuante, il est fon-
damental de disposer des moyens de détection, de surveillance
et d’évaluation nécessaires à une estimation fiable des probabi-
lités de survenue d’une maladie de nature épidémique et à une
gestion cohérente et adaptée du risque infectieux.
Vous analyserez les capacités du système français de veille
sanitaire et d’alerte et du système de soins à répondre à deux
types de risque particuliers :
– celui de la survenue en France d’un ou de plusieurs cas
d’une maladie hautement contagieuse telle qu’une fièvre hémor-
ragique virale ;
– celui de la survenue d’une pandémie brutale de maladies
contagieuses telles que des formes graves de grippe ou maladies
apparentées.
Membres :
François Bricaire, hôpital de la Salpêtrière, Paris
Gilles Brücker, HCSP
François Denis, hôpital Dupuytren, Limoges
Jean-Claude Désenclos, Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice
Jean-Claude Manuguerra, CNR de la Grippe, Institut Pasteur, Paris
Dominique Peyramond, hôpital de la Croix-Rousse, Lyon
Vincent Pierre, direction générale de la Santé, MES
Coordination :
Claudine Le Grand, Secrétariat général du HCSP
maladies entraînent une éviction des écoles et, parfois, des frères
et sœurs, pour une durée obligatoire fixée dans certains cas.
Depuis les années quatre-vingt, le mot « transmissible » a ten-
dance à se substituer au mot « contagieux », sous l’influence de
l’expression anglaise dans « maladies sexuellement transmis-
sibles » par exemple et plus particulièrement à propos de l’infec-
tion à VIH et du sida. Il a pris place dans le langage administratif
officiel : circulaire relative à la déclaration obligatoire des mala-
dies transmissibles (1986 et 1988) ; Centres nationaux de réfé-
rence (CNR) pour la lutte contre les maladies transmissibles (1996
et 1999). En même temps que le sens du mot évoluait, la liste
des maladies faisant l’objet d’une transmission obligatoire de don-
nées individuelles à l’autorité sanitaire a été élargie dans le nou-
vel article L 3113-1 du Nouveau Code de la santé publique (ancien
L 1.1. du Code de la santé publique) suite à la loi du 1er juillet
1998 concernant le renforcement de la veille sanitaire.
L’usage du mot « transmissible » est devenu courant dans les
publications et communications médicales ; le Dictionnaire médi-
cal (Masson, 7e édition, 1996) le reconnaît, le Dictionnaire des
termes de médecine (Maloine, 25e édition, 1999) l’ignore encore.
Si certains ont voulu opposer ces deux adjectifs, contagieux et trans-
missible ont le même sens, mais aujourd’hui, contagieux a un usage
plus restrictif. Il renvoie plutôt à la transmission par contact direct
ou rapprochée, par l’air. Ainsi par exemple, la grippe, la rougeole ou
la varicelle restent considérées comme des maladies contagieuses.
Il existe des degrés dans la contagiosité qui tiennent à de nom-
breux facteurs (virulence, inoculum, vecteur, terrain, etc.). Ainsi
les infections à VIH, à VHB et à VHC ont les mêmes modes de
transmission : sanguin, sexuel et materno-fœtal, mais chacun de
ces virus n’a pas la même contagiosité pour un mode de trans-
mission identique ; la transmission sexuelle sera plus élevée pour
le VHB que pour le VIH et seulement possible pour le VHC.
Certaines infections virales se situent parmi les infections hau-
tement contagieuses ; c’est le cas de certaines fièvres hémor-
ragiques virales (Lassa, Ebola, Marburg) et de la grippe.
L’évolution du sens de ces mots et leur usage actuel doivent être
précisés car ils peuvent être source de confusions et de malentendus
entre les personnels sanitaires d’une part, dans les médias d’autre part.
Enfin une approche strictement réglementaire des questions de
contagion (éviction, exemption) certes indispensable, pourrait biai-
ser la compréhension rationnelle de phénomènes complexes.
Risques d’émergence
ou de réémergence de maladies
contagieuses en France
Pour le virus Ebola, bien que l’ensemble des connaissances sur
les réservoirs de virus et son écologie ne soient pas encore élu-
cidés, une conjonction de facteurs, principalement de nature envi-
ronnementale, est nécessaire à l’éclosion d’une épidémie et à
son éventuelle introduction en Europe : contact avec le réservoir
de virus, transmission au sein de la communauté par contact étroit,
en particulier lors des rites funéraires, amplification lors des soins
à l’hôpital sans respect des règles d’asepsie, transports inter-
nationaux qui peuvent permettre à des personnes contaminées
de déclarer la maladie au retour…
Le risque de grippe pandémique résulte de l’interaction de fac-
teurs impliquant l’agent, l’environnement et l’hôte : le risque d’appa-
rition d’un variant est lié à la biologie du virus mais aussi à la
probabilité de réassortiment de virus issus de plusieurs réservoirs
(homme, volailles, porc…), donc aux contacts étroits entre l’homme
et ces animaux, aux voyages internationaux, et à l’absence d’immu-
nité acquise naturellement ou par la vaccination…
FIÈVRE DE LASSA 10 j (3 – 21 j) Fièvre, douleurs pharyngées, rétrosternales, abdominales, RT – PCR Ribavirine Ribavirine
œdème cervico-facial, hémorragies cutanées et muqueuses, Culture 16 mg/kg/j x10 j 2 g/j p.o. x 10 j
coma, convulsions, choc hémorragique. Elisa, ISA pas de vaccin
† : 15 – 20 % Western-blot
FH 7 à 16 j Fièvres, maux de gorge, myalgies, diarrhées, RT – PCR Ribavirine Ribavirine
SUD convulsions, hémorragies Culture 16 mg/kg/j x 10 j 2 g/j p.o. x 10 j
AMÉRICAINES † : 15 – 30 % sans traitement Elisa, ISA pas de vaccin
1 % avec traitement ; Guaranito : 15 % Western-blot
FH MARBURG 5à7j Fièvre, myalgies, vomissements, diarrhées, érythème, RT – PCR Symptomatique Pas de vaccin
FH EBOLA (2 à 21 j) hépatite, néphrite, hémorragies profuses, choc Culture
† : Marburg : 30 % ; Ebola : 50 % (40-80 %) Elisa, ISA
FH DE 2à9j Fièvre, congestion du visage et du cou, douleurs diffuses, RT – PCR Symptomatique Pas de vaccin
Fièvres hémorragiques virales
Tableau IV
Fièvres hémorragiques non arbovirales
Modalités de la transmission
Les virus des fièvres hémorragiques arbovirales sont par défini-
tion transmis par des arthropodes vecteurs (moustiques et tiques) ;
pour la plupart, ils sont également transmissibles par aérosols,
mais uniquement lors d’expériences ou d’accidents de laboratoire,
ou encore par contact avec des animaux ou des tissus infectés
(Omsk, Crimée-Congo). Des cas de contagiosité interhumaine
directe ont été signalés (Crimée-Congo).
Pour les non-arbovirus, la transmission se fait soit à partir du réser-
voir s’il est connu (rongeurs), soit par contamination interhumaine,
plus rare ou exceptionnelle.
Dans la fièvre de Lassa, la contamination humaine peut être pri-
maire par contact avec les rongeurs (chasse, dépeçage), par voie
respiratoire (aérosol infectieux à partir de l’urine des rongeurs ou
de poussières souillées par leurs déjections), par ingestion d’eau
ou d’aliments contaminés. La transmission peut également être
secondaire interhumaine familiale lors de contacts étroits, et noso-
comiale par le sang, les sécrétions et les excrétas. Il n’y a pas de
transmission secondaire lors de contacts occasionnels.
La contamination humaine par les hantavirus se fait par voie res-
piratoire lors d’une exposition à des aérosols de poussières conta-
minés par les excréments de rongeurs infectés ; le virus est
également présent dans les poumons de ces derniers. Une seule
observation de transmission interhumaine a été signalée en Argen-
tine avec le virus Andes.
La contamination primaire par les virus Ebola et Marburg fait sou-
vent intervenir un contact avec les produits biologiques animaux.
Dans le cas d’Ebola le cas initial ne pouvant être retrouvé, il est
impossible d’effectuer des investigations poussées sur le réser-
voir éventuel du virus. La contamination secondaire interhumaine
se fait par contact direct avec les liquides biologiques infectés
(sang, salive, vomissures, selles) et également avec la peau et
les muqueuses ; la transmission peut aussi être indirecte par les
instruments de soins et les matériels contaminés.
1. Source : H. Zeller « Méthodes de diagnostic des FHV », in : Revue française des labora-
toires, mars/avril 2000, 321 : 47-50.
Sérologie
Inactivation des prélèvements : Ω-propiolactone ou irradiation.
• IgM par immuno-capture Elisa.
• IgG par Elisa.
• Immunofluorescence pour un diagnostic rétrospectif.
• Confirmation par une autre technique requise pour certains virus.
Avantages : rapidité de l’Elisa, méthode de choix.
Inconvénient : délai d’apparition des IgM ; demande d’un 2e prélèvement.
Détection virale
RT-PCR (nested)
À partir du sang total, sérum, biopsie, liquide pleural, salive…
Avantages : sensibilité, assez rapide.
Réalisable in situ ; importance en épidémiologie moléculaire.
Inconvénients : choix des amorces ; faux négatifs ou positifs ; contami-
nations possibles, confirmations nécessaires.
Antigène-capture
Technique Elisa.
Avantages : rapidité, permet de traiter de nombreux échantillons ; valable
pour immunohistochimie, hybridation in situ.
Inconvénients : parfois peu sensible, absence de réactifs ; emploi limité
à certains virus.
Isolement
Sur cellules Vero E6 (ATCC 1008) et/ou de moustiques (C6/36).
Détection par immunofluorescence par anticorps polyclonaux, puis mono-
clonaux si nécessaire, microscopie électronique possible.
Avantages : permet l’isolement de souches.
Inconvénients : délai de réponse, très aléatoire pour certains virus.
Diagnostic différentiel
Parmi les diagnostics différentiels à évoquer, certains relèvent de
la routine (virus des hépatites, paludisme, typhoïde, méningo-
coccémies…), d’autres sont de diagnostic plus délicat et relèvent
de centres de référence. Tous ces diagnostics doivent être évo-
qués mais en attendant de pouvoir trancher, il importe de prendre
immédiatement les précautions maximales.
Prélèvements
Il faut rappeler d’emblée que le risque n’est pas lié à l’examen
prescrit pour un prélèvement, mais au prélèvement lui-même.
Cela paraît évident mais doit être redit ; pour un échantillon donné,
sanguin par exemple, il est inconcevable de prendre des pré-
cautions très strictes de transport et d’examens (hotte à flux,
unité haute sécurité) quand on a prescrit une recherche de mar-
queurs spécifiques de virus transmissibles par le sang (tels VHB,
VHC, VIH, arbovirus, virus de fièvre hémorragique) alors que le
même échantillon est envoyé et étudié sans précaution particu-
lière dans le laboratoire d’hématologie et de coagulation ou de
biochimie (pour urée, glycémie, ionogramme, transaminases,
etc.). Les risques de contamination des personnes et de l’envi-
ronnement sont supprimés, lors des prélèvements et des mani-
pulations des échantillons au laboratoire de biologie clinique,
si les précautions standards telles que celles prises pour le VHB
et le VIH sont scrupuleusement respectées, avec port de doubles
gants et masque.
– Nature
En fonction du contexte clinique :
• fièvre d’étiologie inconnue : au moins 2 sérums prélevés à
quelques jours d’intervalle (le délai de 15 jours n’est pas
nécessaire),
• affection respiratoire : sang, liquide pleural,
• atteinte neuroméningée : sang, LCR.
Autres prélèvements possibles : urines, fèces, biopsie de peau
(« skin-test » pour Ebola).
Échantillons post mortem (poumons, reins, cerveau, rate, foie…).
Si les pièces anatomiques doivent être fixées, utiliser du formal-
déhyde à 10 %.
– Transport
En règle générale, le service hospitalier entre en contact avec le
laboratoire de référence, destinataire du prélèvement, et fait appel
à une société privée spécialisée dans ce type de transport.
Emballage : utilisation d’un triple emballage (Normes ONU 2814
classe 6.2) en cas de suspicion de FHV :
• tube étanche contenant le prélèvement entouré d’une couche
suffisante de matière absorbante et mis dans un second réci-
pient étanche sur lequel seront portés les renseignements
identifiant le prélèvement,
• emballage extérieur en matière isolante avec quantité suf-
fisante de glace, sachets réfrigérants ou glace carbonique.
Déclaration obligatoire par l’expéditeur conforme au règlement
IATA (Association du transport aérien international) pour les matières
dangereuses.
Envoi à un laboratoire disposant d’installations de sécurité requises
avec niveau de confinement L3 et L4 (Biosafety Laboratory : BSL-
3 ; BSL-4).
Renseignements devant accompagner les prélèvements :
– identification du patient comprenant âge, sexe, adresse,
– diagnostic clinique,
– date de début des symptômes,
– déplacement du patient dans le pays ou à l’étranger dans le
mois qui précède,
– identification et coordonnées (y compris téléphone, téléco-
pie et mél) du prescripteur.
Conservation :
– glace ou blocs réfrigérants pour les transports de courte
durée.
– neige carbonique pour les transports de longue durée.
Informations : Les laboratoires doivent être informés à l’avance :
– du caractère hautement contagieux des prélèvements qui
leur seront adressés,
– de la nature des recherches à effectuer,
– du moment du départ du prélèvement du service clinique.
Il faut en effet que le laboratoire puisse se préparer à la réception
de tels échantillons, au traitement de ceux-ci (tenues de protec-
tion, hottes à flux, pièces de haute sécurité) avec désignation
Scénarios de l’émergence
L’émergence d’une situation pandémique est liée à au moins cinq
types de facteurs qui conditionnent, au moins partiellement, le
lieu de l’émergence du phénomène, sa route d’expansion et néces-
sairement le temps dont il sera possible, en France, de dispo-
ser pour se préparer à la lutte contre la nouvelle grippe pandémique.
Facteurs De nombreux éléments indiquent que tous les virus portant les
écologiques quinze types d’hémagglutinine circulent au sein des populations
d’oiseaux aquatiques sauvages. En revanche, le mécanisme de
maintien de ces virus dans les populations aviaires n’est pas clai-
rement déterminé.
Des virus grippaux ont été isolés chez des oiseaux aussi bien en Asie
(Chine), en Océanie (Australie) qu’en Europe (France) et en Amérique
du Nord. Ces oiseaux appartiennent à des ordres très divers ; cer-
tains peuvent migrer sur de très grandes distances allant d’un hémi-
sphère à l’autre. Après la nidification dans leur patrie, les espèces
migratrices commencent leur déplacement au cours duquel elles font
des pauses. Ces pauses entraînent la rencontre de nombreuses
espèces d’oiseaux aquatiques migrateurs et pour une même espèce,
le passage par des points de repos communs favorise la concen-
tration au même endroit d’oiseaux venant de lieux de nidification très
variés. Au moment du début de la migration, une proportion impor-
tante des oiseaux migrateurs est constituée de jeunes oiseaux qui
migrent pour la première fois. Ces jeunes oiseaux sont immunolo-
giquement plus naïfs que leurs parents et représentent une popu-
lation particulièrement sensible à l’infection par les virus grippaux.
La transmission entre différents individus d’une même espèce venant
de patries différentes ou de différentes espèces est donc facilitée.
De plus, l’utilisation de points d’eau douce ou saumâtre de volume
limité favorise la présence dans l’eau de virus de sous-types diffé-
rents en fonction des virus éliminés dans leurs excrétas par les
oiseaux infectés. Pour les oiseaux d’une espèce donnée, l’arrêt tem-
poraire d’individus migrateurs, dans des zones particulières comme
la baie de la Somme en France, permet la rencontre entre ces der-
niers et des colonies sédentaires de la même espèce.
Les phénomènes migratoires sont largement répandus à la surface
du globe et ne se limitent pas aux migrations depuis les pays froids
vers les pays plus chauds : soit des pays du nord vers ceux du sud
(et inversement pour l’hémisphère austral). Il existe de nombreuses
migrations intertropicales même si elles sont d’ampleur beaucoup
moins grande. Malgré la grande variété d’itinéraires, il existe des
routes majeures de migrations des oiseaux. Plusieurs de ces routes
passent par l’Europe et par la Chine par exemple.
Facteurs Après son apparition, un virus d’un sous-type nouveau chez l’homme
démogra- se transmet mal et doit s’adapter à son nouvel hôte. Cette adap-
phiques tation du nouvel hybride viral nécessite un nombre important de
cycles viraux et donc de passages d’individu à individu. Ainsi, pour
contrebalancer le mauvais taux de transmission, l’implantation
d’un nouveau virus chez l’homme a besoin d’un taux de contact
élevé entre individus sensibles et individus infectés. Cette condi-
Impasses Il suffit qu’un des facteurs ne soit pas réuni pour que l’introduc-
tion d’un virus nouveau pour l’espèce considérée ne conduise pas
à une implantation durable marquée par une forte épizootie ou
épidémie initiale. Plusieurs exemples illustrent de tels échecs.
Une étude, publiée en 1994, relate l’infection de deux enfants aux
Pays-Bas par des virus porcins. Ces derniers, qui ont été analysés
sur le plan antigénique, résultaient du réassortiment entre des virus
humains dont ils portaient les antigènes de surface H3 et N2 et des
virus aviaires dont ils contenaient toutes les autres protéines. La
transmission à ces deux enfants des virus hybrides n’a pas été
suivie d’épidémie, sans doute pour deux raisons liées à la combi-
naison et à la nature des différents gènes qui constituaient ces virus :
● les antigènes de surface appartenaient à des types molé-
culaires qui avaient déjà circulé chez l’homme,
● les gènes qui portent d’importants déterminants d’adapta-
tion à l’espèce hôte étaient d’origine aviaire et entraînaient
une moins bonne compatibilité chez l’homme.
L’épisode de la « grippe du poulet » à Hong-Kong en 1997 n’a pas
débouché sur la pandémie redoutée pour les raisons suivantes :
les virus aviaires A(H5N1) passés directement des poulets vivants
à l’homme étaient purement aviaires et peu adaptés à l’homme.
Seules des sources très contaminantes comme les volailles vivantes
étaient capables d’infecter des hommes. Les hommes entre eux
étaient incapables de se contaminer. Les virus A(H5N1) n’ont ainsi
pas réussi leur implantation chez l’homme et la suppression de la
Prévention vaccinale
Selon les autorisations de mise sur le marché (AMM) validées
en France, la seule prévention repose sur la vaccination clas-
sique à virus inactivé et sur l’amantadine (Mantadix®). L’usage
de vaccins vivants atténués actuellement développés et peut-être
prochainement sur le marché des États-Unis ainsi que le recours
en prophylaxie au Zanamivir voire à l’Oseltamivir nécessiterait des
autorisations temporaires d’utilisation (ATU) éventuelles. Il serait
ainsi souhaitable de prévoir à l’avance le recours à des procédures
accélérées.
Les vaccins Les vaccins inactivés, qu’ils soient à virus fragmentés ou sous-
inactivés unitaires, nécessitent la production sur un nombre colossal d’œufs
de poule embryonnés, ce qui suppose que la logistique soit maî-
trisée et rapidement mise en place, ce qui selon les fabricants ne
constitue pas un facteur réellement limitant et peut être solli-
cité du jour au lendemain. Il faut aussi savoir qui prend la déci-
sion et le risque financier de la mise en production d’un nouveau
vaccin classique monovalent, si possible avant l’arrivée de la pre-
mière vague pandémique hypothétique. Pour la production sur
le sol français, il serait souhaitable de savoir si des doses seraient
réquisitionnées par l’État français et ce qu’il adviendrait des pays
de l’Union européenne ne disposant pas de fabricant de vaccin
anti-grippal sur leur territoire. À Berlin, lors des rencontres euro-
péennes sur la grippe et sa prévention, le recours à la production
sur cellules de lignée continue avait été avancé pour contourner
la difficulté logistique imposée (mais maîtrisée) par la production
sur œuf embryonné de poule.
L’usage hypothétique d’un vaccin nouveau à virus vivant atté-
nué monovalent permettrait d’accroître le nombre de doses dis-
ponibles (il faut environ un œuf et demi pour une dose de vaccin
inactivé alors qu’un œuf embryonné permet la production d’envi-
ron vingt doses de vaccin à virus vivants). Se pose alors le pro-
blème de la chaîne du froid à respecter ou de la quantité de doses
à lyophiliser.
Les antiviraux
« Le mal mystérieux »
Parfois, le caractère infectieux d’une succession de cas inhabi-
tuels, d’abord sporadiques mais rapidement répertoriés, paraît
s’imposer d’emblée devant la nature des symptômes ; l’hypothèse
de la maladie infectieuse contagieuse s’accentue avec la multi-
plication d’observations similaires. L’épidémie de légionellose de
Philadelphie en 1976 débuta de cette manière jusqu’à l’identifi-
cation de l’agent pathogène et de sa source. En 1981, en Espagne,
un « mal mystérieux » atteint plus de 20 000 personnes, faisant
315 morts en un an, dans des tableaux de pneumonies fébriles
accompagnées parfois de troubles digestifs et neuromusculaires
ainsi que d’hyperéosinophilie. Vingt ans plus tard, le nombre de
morts par manifestations aiguës ou complications tardives est de
1 600 ; ce fut le syndrome des huiles toxiques vendues illégale-
ment, considéré initialement de nature infectieuse du fait des
symptômes. L’hypothèse d’un acte de terrorisme fut soulevée,
y compris dans les médias.
Les intervenants
L’Organisation L’action de l’OMS est limitée de fait par la nature même du Règle-
mondiale de la ment sanitaire international (RSI) dont le but est de protéger les
santé populations tout en étant à l’origine des entraves les plus faibles
possibles aux échanges internationaux.
Le RSI ne prévoit, pour les pays qui y adhèrent, et chaque pays
est libre d’y adhérer ou non, que les mesures maximales qui peu-
vent être mises en œuvre par les États, pour se protéger contre
l’importation des trois maladies prévues au règlement : la peste,
le choléra et la fièvre jaune.
Rien n’est prévu réglementairement pour les autres maladies.
L’OMS coordonne la réponse internationale à une épidémie, à
la demande du pays concerné. Cette action est menée grâce au
réseau Global Alert and Response Network qu’elle anime ; ce
fut le cas récemment en Ouganda, où elle a apporté un appui tech-
nologique, matériel et méthodologique. Mais cette aide est alors
similaire à celle que pourrait apporter tout pays (les CDC étaient
également présents en Ouganda).
L’Institut de Le rôle de l’Institut de veille sanitaire (lnVS) est prévu par la loi
veille sanitaire sur la sécurité sanitaire de juillet 1998. Il consiste en une veille
sanitaire et doit le conduire à alerter les autorités sanitaires en
cas de survenue de phénomène important pouvant nécessiter une
action des pouvoirs publics. Il peut également émettre des recom-
mandations à l’intention des pouvoirs publics, dès lors que ces
recommandations découlent de travaux scientifiques.
Lors de la survenue de cas de FHV, l’InVS contribuera soit direc-
tement, soit via une Cellule interrégionale d’épidémiologie et d’inter-
vention (CIREI) aux enquêtes épidémiologiques qui pourraient
s’avérer nécessaires, surtout si l’origine de la contamination n’appa-
raissait pas clairement. De la même manière, la nécessité de
mettre en place une surveillance autour de cas de FHV et la nature
de cette surveillance devra impliquer l’InVS.
L’InVS a élaboré par ailleurs des stratégies de prévention et
de contrôle des épidémies de grippe en France. Ce travail a été
très largement repris par la cellule de lutte contre la grippe de
la DGS. L’InVS est membre permanent de la cellule de lutte
du fait de ses missions de surveillance, d’alerte et d’appui tech-
nique aux investigations. Par ailleurs l’InVS intervient dans la
Les hôpitaux Ils doivent être en mesure d’accueillir dans les meilleures condi-
tions possibles des cas suspects de FHV, en limitant au maximum
les risques d’infection secondaire. Cela nécessite qu’une infor-
mation leur soit faite régulièrement sur les épidémies en cours,
afin que ce diagnostic puisse être évoqué chez un voyageur en
provenance d’une zone à risque. Cette information leur est, en
pratique, faite par la DGS.
Les Samu des départements où se trouve un aéroport internatio-
nal devraient être en mesure de prendre en charge une personne
suspecte de FHV rapatriée ou se déclarant malade à l’aéroport,
afin de la conduire en toute sécurité à l’hôpital. Le Samu 93 (Roissy-
Charles de Gaulle) a prévu cette éventualité et a déjà été mis en
alerte à plusieurs reprises.
En ce qui concerne la grippe, le problème essentiel serait celui de
l’accueil aux urgences, éventuellement d’arrivées massives.
Les Armées Les maladies infectieuses sont un risque majeur dans les armées ;
elles mettent en jeu la santé des personnes et la capacité opé-
rationnelle des unités. Les infections émergentes sont une pré-
occupation constante du Service de santé des Armées, notamment
dans ses missions extérieures, très diversifiées dans de nombreux
pays, en particulier tropicaux. L’exposition aux risques peut y
prendre des dimensions singulières.
Les infections virales, dont la grippe et les fièvres hémorragiques,
considérées comme risques naturels ou provoqués, y sont l’objet
La mise en œuvre
de la prise en charge
À ce jour, en France, le système de santé n’a pas été confronté
à des cas importés de fièvre hémorragique virale africaine ou
de pandémie grippale. Sa mise à l’épreuve reste à faire. Il est
donc confronté à une anticipation de risques potentiels, excep-
tionnels.
Définir les cas suspects en s’appuyant sur les critères déjà adop-
tés par les cliniciens dans leur enseignement et leur pratique :
● séjour en zone d’endémie avec retour depuis moins de trois
semaines ;
● exposition au risque en région rurale ou dans un laboratoire
utilisant des singes ;
● signes d’orientation (pharyngite, conjonctivite, rash, hémor-
ragies vers le 5e jour de la maladie) ;
● élimination en moins de 48 heures des principaux diagnos-
tics différentiels.
L’absence de spécificité des signes de la phase initiale doit être
soulignée ainsi que le caractère inconstant et tardif des signes
hémorragiques. On doit éliminer notamment un paludisme, une
fièvre typhoïde, une dengue, une rickettsiose, d’autant que la leu-
copénie avec thrombocytopénie est fréquente et commune à toutes
ces infections.
La surveillance Les sujets contacts d’un cas suspect ou d’un cas confirmé, c’est-
des sujets à-dire les personnels sanitaires (soignants ou non) ainsi que les
contacts personnes contacts au sein de la famille, de l’entourage profes-
sionnel ou social, nécessiteraient une surveillance clinique stricte
pendant trois semaines.
Informer l’opinion
La peur du nucléaire dans l’opinion publique a aujourd’hui laissé
en partie la place au biologique, même s’il s’agit toujours d’une
crainte, parfois justifiée, d’un dérèglement dans la nature provo-
qué par l’homme.
Toutes les maladies infectieuses sont le lot du monde vivant, y
compris animal, mais elles apparaissent à beaucoup comme
incongrues dans un monde qui se voudrait, sur ce chapitre, défi-
nitivement aseptisé. Les risques liés à l’introduction clandestine
d’animaux devraient, entre autres, être rappelés.
La médiatisation, la mondialisation et l’intensification d’échanges
rapides concernent aujourd’hui les maladies infectieuses. Une
information adaptée doit être donnée à l’opinion publique.
L’un des axes à privilégier est de s’appuyer sur les professionnels
de santé de proximité (pharmaciens, infirmières, etc.) qui sont
des relais de l’information sanitaire dans la population.
Le Comité français d’éducation pour la santé (CFES) devrait trou-
ver sa place dans la politique d’information sur les risques infec-
tieux rares ou exceptionnels. Le développement de son action
pourrait s’inscrire dans le cadre d’un Institut de prévention et
de promotion de la santé qui serait à même de répondre par des
messages clairs et fiables à la multiplicité des demandes de
l’actualité, qu’il s’agisse des risques infectieux ou toxiques. Des
délégations régionales de cet institut seraient en mesure d’appor-
ter des réponses aux questions posées dans des contextes loco-
régionaux.
1 2 3 4
Y. Mouton,
Société de pathologie infectieuse de langue française (coordinateur) et le
groupe de travail « grippe » de la direction générale de la Santé.
Objectifs
Proposer aux professionnels des soins primaires des éléments d’aide à
la décision, fondée sur les données actuelles de la science et portant sur :
● les options thérapeutiques, préventives et curatives ;
● le choix des critères permettant le maintien à domicile ou l’hos-
pitalisation des malades infectés par le virus pandémique.
Recommander aux autorités sanitaires :
● des axes de travail pour les instances publiques, notamment la
cellule pandémie-grippe ;
● des actions à mettre en œuvre avant et pendant une pandémie
grippale.
Ces deux produits ont été utilisés en traitement curatif : on admet que la
réduction de la durée des symptômes peut atteindre un à deux jours. En
dehors de l’épisode de 1997 de Hong-Kong, un effet sur la réduction
de la mortalité chez les sujets à risque ou sur le nombre et la gravité des
complications n’est pas documenté. Ces effets, lorsqu’ils sont avancés,
sont extrapolés des données expérimentales et du raccourcissement cli-
nique de l’évolution de la grippe.
Les inhibiteurs de la neuraminidase, actifs sur les virus de la grippe A et
B, ne constituent encore qu’une famille à promesses :
● le Ro 640802 (Roche) fait l’objet d’études de phase III ;
● seul le zanamivir (Relenza® développé par Glaxo Wellcome) par
voie inhalée a fait à la date de septembre 1999 l’objet d’essais cli-
niques suffisants et obtenu un enregistrement. Globalement il exis-
terait une réduction de la durée des symptômes de un à trois jours :
• chez les patients dont il est prouvé qu’il s’agit bien d’une infec-
tion à virus grippal,
• chez les patients fébriles au moment de l’inclusion, mais pas
chez ceux qui n’ont pas de fièvre,
• lorsque le traitement (pour cinq jours) est débuté moins de
36 heures après le début des symptômes (au-delà il n’y a plus
de différence, que les patients reçoivent ou non du zanamivir),
• une réduction de la charge virale nasopharyngée a également
été obtenue.
Quelles indications pourraient être retenues pour les antiviraux en
curatif ?
● en période pandémique,
● chez les sujets fébriles,
● 36 heures au maximum après le début des symptômes.
Quels bénéfices ?
● Réduction de la durée des symptômes : à peu près documentée.
● Réduction de leur gravité : avancée, mais non documentée.
● Diminution du risque de décès : possible, mais non documentée.
● Diminution du risque de surinfection : non documentée.
● Diminution du coût de l’hospitalisation : aucune information.
Problèmes d’émergence de résistance
● Oui pour amantadine et rimantadine lors d’utilisation clinique
extensive.
● Documentation clinique très limitée pour les inhibiteurs de la
neuraminidase.
● Des essais in vitro et sur modèles animaux font état d’un risque
faible : à vérifier.
Cas particuliers : enfants
À ce jour, chez l’enfant, un seul médicament est disponible : le Manta-
dix®. Exclusivement pour les grippes A. Il n’y a pas de présentation pédia-
trique. De ce fait, l’utilisation avant 6 ans est impossible. Après l’âge de
Précautions d’emploi
Pour l’amantadine, il est impératif d’adapter les posologies en cas d’alté-
ration de la fonction rénale et chez le sujet âgé car les effets indésirables
sont en partie dose-dépendants. D’après le dictionnaire Vidal 1999 :
● Enfant de plus de 1 an, théoriquement : 5 mg/kg/j, sans dépas-
ser 150 mg en deux prises par jour ; on rappelle qu’il n’y a pas de
présentation pédiatrique, ce qui rend l’utilisation impossible avant
6 ans.
● Adulte : 200 mg/j en une ou deux prises (avant 16 heures en rai-
son du risque d’insomnie).
● Plus de 65 ans ou clairance de la créatinine à 40-50 ml/min. : une
dose de 100 mg/j.
● Clairance de la créatinine à 30 ml/min. : 200 mg x 2 par semaine,
et à 20 ml/min. : 100 mg x 3 par semaine.
● Clairance à 10 ml/min. ou hémodialyse : 100 mg en alternance
avec 200 mg tous les 7 jours.
Inhibiteurs de la neuraminidase
Le zanamivir et le GS4104 sont des molécules en cours de développe-
ment. Analogues de l’acide sialique, ils inhibent la neuraminidase des
virus grippaux :
● l’absorption digestive du zanamivir est médiocre, rendant né-ces-
saire le spray endonasal ou la voie inhalée endobuccale ;
● le GS4104 qui a le même mode d’action est une prodrogue dont
l’absorption est majorée par l’alimentation et habituellement bien
tolérée.
Les inhibiteurs de la neuraminidase sont donc prometteurs, mais n’ont
pas encore d’indication officielle en prophylaxie (mai 1999).
Résistance du virus grippal A en pratique clinique
L’émergence d’une souche résistante à l’amantadine en cours de trai-
tement en curatif est possible. Elle n’est pas synonyme d’échec mais est
à l’origine d’une possible dissémination qui peut mettre en cause l’effi-
cacité d’une prophylaxie en collectivité. Mais le risque de transmission
de souches mutées lors de traitements préventifs semble faible, et n’est
pas connu en situation de traitement à grande échelle.
Avec les inhibiteurs de la neuraminidase, leur utilisation en prophylaxie
de masse s’accompagnera de la sélection de souches résistantes.
En mai 1999, les stratégies de prophylaxie médicamenteuse doivent être
analysées en fonction du bénéfice individuel, en considérant les facteurs
de risque particuliers à un ou des individus, ou du bénéfice collectif (éco-
nomie, rapport bénéfice/risque, avec possibilité d’effet indésirable et
d’émergence de résistance). Il n’est pas possible de considérer la pro-
phylaxie médicamenteuse sans envisager les mesures d’hygiène, la limi-
tation des visites, le confinement des patients grippés dans des unités
désignées à cet effet, ou à leur domicile, selon les recommandations des
autorités ministérielles.
Une prophylaxie pourrait être orientée initialement vers des sujets contacts
et les personnels de santé, et ciblée secondairement, en fonction des
groupes à risque identifiés au début de la pandémie.
Grippe
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Cibles à définir 59
Modalités de la distribution du vaccin en urgence
et de la vaccination 60
Pharmaco-vigilance 60
Les antiviraux 60
Modalité de prise en charge thérapeutique 60
Chimioprophylaxie 61
Conclusions 91
Liste des annexes Annexe I Évolution clinique d’un cas de fièvre hémorragique
virale à virus Ebola 95
Annexe II Tableau récapitulatif des niveaux de confinement
minimum à mettre en œuvre dans les laboratoires 97
Annexe III Recommandations du groupe de travail «grippe»
face à une pandémie grippale due à virus non inclus
dans le vaccin 99
Bibliographie 113
Présidente :
Bernard Kouchner
Ministre délégué à la Santé
Vice-Président :
Roland Sambuc
Rapporteur général :
Anne Tallec
Membres :
Maryvonne Bitaud-Thépaut Isabelle Durand-Zaleski
Jean-François Bloch-Lainé Isabelle Ferrand
François Bonnaud Francis Giraud
Pierre-Louis Bras Odette Grzegrzulka
Christian Bréchot Pierre Guillet
Yves Charpak Gilles Johanet
Pascal Chevit Jacques Lebas
Jean-Pierre Claveranne René Roué
Alain Coulomb Roland Sambuc
Édouard Couty Simone Sandier
Daniel Defert Anne Tallec
Jean-François Dodet Denis Zmirou
Secrétaire général :
Lucien Abenhaim, directeur général de la Santé