811 LGV Est Euro
811 LGV Est Euro
811 LGV Est Euro
F é d é r a t i o n n a t i o n a l e d e s t r a v a u x p u b l i c
n°811
• RFF, maître
d’ouvrage des
investissements
ferroviaires
• LGV Est
européenne :
du mythe
à la réalité
• L’environnement
intégré, un gage
de réussite
du projet
• Le lot 13 :
de la vallée
de l’Ourcq
à Château-Thierry
• Le viaduc
de l’Ourcq
LGV Est
• Le passage
sous A4 à Janvry
• Tronçon C.
Les ouvrages
de génie civil
du lot 23B
• Le lot 24 :
de la Champagne
humide au plateau
calcaire du Barrois
européenne
• Le viaduc
de Jaulny
• De la vallée
de la Meuse
à la vallée
de la Moselle
• Lot 34B :
raccordement
de la LGV Est
à la ligne ferroviaire
vers Strasbourg
• De la gare
de l’Est
à Vaires-sur-Marne :
adapter
les installations
terminales au TGV
Est européen
• Focus sur le
lot 10 à l’origine
de la LGV,
dans le triangle
des batraciens
sommaire
ISSN 0041-1906
septembre 2004
Travaux
numéro 811 LGV Est européenne
éditorial 1
Daniel Tardy
Notre couverture
LGV Est européenne.
actualités 6
Travaux en cours
techniques 15
et matériaux
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION
Roland Girardot matériels 16
RÉDACTION
21
Roland Girardot et Henry Thonier
3, rue de Berri - 75008 Paris
PRÉFACE
Tél. : (33) 01 44 13 31 83 Jean-Pierre Duport
[email protected]
SECRÉTAIRE DE RÉDACTION
Françoise Godart
Tél. : (33) 02 41 18 11 41
Fax : (33) 02 41 18 11 51
◆ Avant-propos. Réseau ferré de France, maître
d’ouvrage des investissements ferroviaires
- Foreword. Réseau ferré de France, contracting authority
22
[email protected] for capital expenditure on railways
J.-A. Schneck
VENTES ET ABONNEMENTS
Agnès Petolon
10, rue Clément Marot - 75008 Paris
Tél. : (33) 01 40 73 80 05
[email protected]
◆ La LGV Est européenne : du mythe à la réalité
- The East European High-Speed Train Line : from dream
to reality
24
France (11 numéros) : 170 € TTC P. Trannoy, A. Cuccaroni
Etranger (11 numéros) : 210 €
Etudiants (11 numéros) : 60 €
Prix du numéro : 20 € (+ frais de port)
◆ L’environnement intégré, un gage de réussite du projet
- Environmental planning, a guarantee of success
for the project
36
MAQUETTE
S. Rabaseda
T2B & H
8/10, rue Saint-Bernard - 75011 Paris
Tél. : (33) 01 44 64 84 20
PUBLICITÉ
◆ Le lot 13 : de la vallée de l’Ourcq à Château-Thierry
- Work section 13 : from the Ourcq Valley to Château-
Thierry
46
Régie Publicité Industrielle
M. Le Goazigo, Ph. Bouquet, D. Hun, R. Dunand
Martin Fabre
61, bd de Picpus - 75012 Paris
Tél. : (33) 01 44 74 86 36
Imprimerie Chirat
◆ Le viaduc de l’Ourcq : une nouvelle contractualisation
pour le lot 19
- The Ourcq viaduct : a new form of contract for work
56
Saint-Just la Pendue (Loire)
section 19
La revue Travaux s’attache, pour l’information M. Le Goazigo, Ph. Bouquet, D. Hun, Fr. Turbelin
de ses lecteurs, à permettre l’expression
de toutes les opinions scientifiques et techniques.
61
Mais les articles sont publiés sous la responsabilité
de leurs auteurs. L’éditeur se réserve le droit ◆ Le passage sous A4 à Janvry dans la Marne
de refuser toute insertion, jugée contraire aux intérêts
de la publication. - The A4 underpass at Janvry in the Marne region
Tous droits de reproduction, adaptation, D. Jouveaux, P. Mathern, B. Cantenot, Ph. Henriet
totale ou partielle, France et étranger,
sous quelque forme que ce soit, sont expressément
réservés (copyright by Travaux).
Ouvrage protégé ; photocopie interdite, même partielle
(loi du 11 mars 1957), qui constituerait contrefaçon
(Code pénal, article 425).
◆ LGV Est européenne - Tronçon C. Les ouvrages
de génie civil du lot 23B
- East European High-Speed Train Line - Section C.
67
Editions Science et Industrie S.A.
3, rue de Berri - 75008 Paris
The civil engineering structures for work section 23B
Commission paritaire n° 0106 T 80259 D. Friot, S. Gilson, E. Waffelaert ®
Travaux n° 811 • septembre 2004 3
sommaire
Dans les prochains numéros
Routes -
®
septembre 2004
LGV Est européenne
Réhabilitation
◆ Le viaduc de Jaulny, au cœur du Parc naturel régional
de Lorraine
- The Jaulny viaduct, in the heart of the Lorraine regional
84
natural park
P. Charlon, Fr. Cuffel
souterrains
répertoire
ABONNEMENT
TRAVAUX des fournisseurs
131
Sols Encart après p. 48
ès 2007, la LGV Est européenne, première ligne ferro- liens qu’elle permet avec l’Allemagne, le Luxembourg, et aussi la
Avant-propos
Réseau ferré de France, maître
ferroviaires
C
hargé notamment du développement du ré- pilotage et la coordination des intervenants nom-
seau ferroviaire, Réseau ferré de France breux sur un projet de cette complexité.
mène de front de multiples projets, inscrits La maîtrise d’œuvre du génie civil de la ligne a fait
aux contrats de plan entre l’Etat et les Régions, ou l’objet d’un appel d’offres européen qui a permis
de création de lignes nouvelles. RFF est ainsi le de sélectionner différents bureaux d’études spé-
nouveau "maître d’ouvrage" des lignes à grande vi- cialistes de ce type d’infrastructures linéaires. L’in-
tesse qui sont ou seront construites dans les an- génierie de la SNCF est maître d’œuvre des
nées qui viennent, selon le programme ambitieux équipements ferroviaires.
arrêté par le CIADT du 18 décembre 2003. RFF attend de ses maîtres d’œuvre une réponse
Aujourd’hui, nous réalisons la "LGV" Est européenne. adaptée aux exigences du programme qu’il a défi-
Le chantier de génie civil a pris toute son ampleur ni : la qualité globale, y compris la prise en comp-
sur les 300 km de la première phase de la ligne te de l’environnement et la qualité de la concertation,
nouvelle, et plus personne ne peut ignorer l’extra- dans le respect bien sûr du budget et des délais.
ordinaire mobilisation de moyens qu’elle suscite. A travers ce projet, et ceux aujourd’hui en étude,
Cette LGV est une première en France à deux titres : RFF a la volonté de développer une maîtrise d’ou-
c’est la première fois que les collectivités partici- vrage moderne, efficace et innovante.
pent de manière significative au financement, et Il a notamment l’objectif de trouver avec les en-
c’est la première fois qu’existe une séparation vou- treprises des modes de contractualisation qui in-
lue et assumée entre la maîtrise d’ouvrage et la citent à une meilleure maîtrise des coûts à
maîtrise d’œuvre. terminaison et des délais, dans un état d’esprit
Pour gérer ce grand projet et rendre compte à plus partenarial et un partage clarifié des risques.
ses financeurs, Réseau ferré de France a ainsi mis C’est ce que nous expérimentons sur la LGV Est
en place au sein de ses services une équipe dé- européenne, avec, outre les formules d’intéres-
diée, basée à Paris, d’une cinquantaine de per- sement déjà connues, deux marchés de concep-
sonnes avec des missions d’assistance à maîtrise tion-réalisation et trois marchés de génie civil qui
> Pour en savoir plus :
d’ouvrage externes, croisant des compétences opé- intègrent une gestion des risques identifiés. Nous
internet : www.lgv-est.com
rationnelles et des expertises-métiers. Cette équi- attendons beaucoup de ces essais en cours qui,
pe assure la maîtrise d’ouvrage du projet, avec le pour réussir, supposent l’implication réelle de tous,
maître d’ouvrage, maîtres d’œuvre et entreprises. définir et coordonner notre politique en la matière
Je souhaite vivement que les conclusions que nous et à nous assurer de son application. Des réunions
en tirerons soient positives et j’espère qu’elles per- régulières entre le maître d’ouvrage, les maîtres
mettront de progresser ensemble. d’œuvre et les organismes de prévention permet-
Pour une telle infrastructure de haute technologie, tent de traiter des risques généraux à l’échelle
l’atteinte des objectifs de qualité est évidemment de l’opération.
essentielle. Nous avons mis en place sur ce projet Nous imposons, dans nos marchés de génie ci-
une politique fondée sur l’assurance-qualité : l’en- vil, un responsable sécurité à plein temps au sein
treprise, avec son auto-contrôle, garantit au maître de la direction de chantier de l’entreprise. Sur le
d’ouvrage la conformité des travaux, le maître risque particulier des engins de guerre, important
d’œuvre et des contrôles extérieurs vérifient le fonc- dans les secteurs traversés, une convention a été
tionnement du dispositif. Les entreprises sont pour passée avec les services du déminage du minis-
la plupart certifiées, ce qui atteste que leurs diri- tère de l’Intérieur pour des opérations préventives
geants ont compris que la qualité du premier coup et systématiques de formation, destinées aux ou-
peut leur faire gagner de l’argent. Il leur faut alors vriers, et des interventions efficaces et sûres en
décliner cette politique jusqu’au bout en dévelop- cas de découvertes en cours de chantier. Le risque
pant au niveau du terrain exigence, rigueur et trans- zéro n’existe malheureusement pas pour ce type
parence. L’expérience de la LGV Est européenne de travaux…
montre qu’en la matière, la profession doit pour- Au total, la construction de cette LGV Est euro-
suivre résolument ses actions de sensibilisation et péenne est un "laboratoire", qui ne craint pas d’in-
de formation, en particulier pour les travaux de ter- nover, qu’il s’agisse des jeux des acteurs, de
rassement. l’ingénierie technique, financière et contractuelle,
Sur un tel projet, la pression sur les coûts et les et qui a l’ambition de montrer que même dans le
délais est forte. Elle ne saurait cependant préva- ferroviaire, on peut maîtriser les coûts tout en te-
loir sur la sécurité des personnes sur les chantiers. nant les délais et en réalisant des ouvrages de qua-
RFF, en la matière, s’est efforcé d’être exemplai- lité.
re, au-delà de ses obligations réglementaires, et Rendez-vous en 2007 pour savoir si le pari aura
reste vigilant. Un chargé de mission nous aide à été tenu !
du mythe à la réalité
Alain Cuccaroni
DIRECTEUR ADJOINT
DE LA LGV EST
EUROPÉENNE
Réseau ferré de France
Figure 2
Les partis
de dessertes
Schematic design
of the rail service
à l’Interconnexion pour assurer des relations sa- souci d’établir une nouvelle liaison aussi directe
tisfaisantes avec l’aéroport Roissy Charles-de- que possible pour des raisons de coût et d’effica-
Gaulle ; cité, a permis d’établir un premier tracé qui a été
◆ en Champagne-Ardenne, elle desservira le tri- soumis à la consultation à partir de l’automne 1992.
angle Reims, Epernay, Châlons-sur-Marne et per-
mettra l’amélioration des relations avec les Ardennes; Les études d’avant-projet
◆ en Lorraine, elle assurera une desserte équitable sommaire (APS)
de Metz et de Nancy, en tenant compte des liai-
sons à établir avec la Sarre et le Luxembourg ; Conduites de l’automne 1992 à l’automne 1993,
◆ en Alsace, elle desservira Strasbourg et la pos- les études d’APS ont permis de mener la concer-
sibilité d’une connexion avec le réseau allemand tation préalable au choix définitif du tracé mis en-
devra être examinée. suite à l’enquête.
Philippe Essig, dans son rapport de mars 1990, Lors de ces concertations, 391 km de variantes
a pu ainsi dégager les grandes options de dessertes ont été étudiés, et 183 km ont été retenus.
et un fuseau de tracé répondant à ces orientations A l’issue de ces études, l’Etat, par décision des
(figure 2). 10 mars et 14 avril 1994, a décidé la mise à l’en-
Ce rapport, rendu public le 11 avril 1990, est de- quête publique du projet et du tracé retenu.
venu le cahier des charges de l’infrastructure et le
ministre chargé des Transports a demandé à la La procédure d’utilité publique
SNCF en novembre 1991 d’affiner les études de (DUP)
tracé et de préparer le dossier d’enquête préalable
à la déclaration d’utilité publique dans une démarche Le tracé soumis à l’enquête publique a pris en comp-
où ont été menées en parallèle les études et la te le passage au sud de l’autoroute A4 dans
consultation des services de l’Etat, des élus, des l’Aisne, décidé par l’Etat à l’issue de la phase APS,
acteurs socio-économiques et des associations. et la création d’un raccordement de Réding qui rend
La recherche du tracé a été poursuivie en consi- possible un phasage avec un tronçon de ligne tra-
dérant les impératifs suivants : versant les Vosges.
◆ la prise en compte de l’environnement dans le Après l’enquête publique qui a eu lieu du 16 sep-
secteur d’étude, identifiant les périmètres de contrain- tembre au 16 novembre 1994, le projet a été dé-
te forte, tant du point de vue du milieu naturel, claré d’utilité publique en mai 1996.
du patrimoine que des activités humaines ; La validité de cette DUP a été prorogée jusqu’en
◆ le choix de caractéristiques géométriques de 2016 par décret paru au Journal Officiel le 7 mai
la ligne nouvelle compatibles avec la vitesse d’ave- 2004.
nir réservée pour les circulations ; Deux procédures d’utilité publique complémentaires
◆ les études des difficultés géotechniques et to- ont ensuite été menées :
pographiques des régions traversées. ◆ la première, pour le raccordement à Baudrecourt
La prise en compte de ces contraintes, alliée au de la LGV à la ligne Metz-Réding pour mettre en ®
Travaux n° 811 • septembre 2004 25
LGV EST EUROPÉENNE
Figure 3
Carte des principaux
grands projets ferroviaires
Map of the major rail
projects
LE PLAN DE FINANCEMENT
DE LA PREMIÈRE ÉTAPE
DU PROJET
(en millions d’euros HT
valeur juin 1997)
• Etat : . . . . . . . . . . . . . .1 219,59
• Union européenne : . . . . .320,14
• Grand-Duché
®
de Luxembourg : . . . . . . . . .117,39 œuvre le phasage décidé par l’Etat le 29 janvier en Alsace et la modernisation de la ligne Strasbourg-
• Région Ile-de-France : . . . . .76,22 1999, et assurer la circulation des TGV jusqu’à Kehl pour améliorer la connexion avec
• Région Champagne-Ardenne : Strasbourg ; l’Allemagne, pour un montant de 3125 millions d’eu-
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .42,08 ◆ la seconde, pour fixer le tracé dans la zone de ros hors taxes, valeur juin 1997. Ce montant ne por-
• Département de la Marne : 24,85 Belles-Forêts en Moselle : l’engagement avait été te que sur les installations fixes; le matériel roulant
• Département des Ardennes : 7,62 pris, lors de la procédure initiale, de soumettre à est financé par ailleurs par la SNCF sur ses fonds
• Ville de Reims : . . . . . . . . .45,73 enquête publique une variante pour une meilleure propres.
• Communauté d’agglomération insertion du projet. Le 29 janvier 1999, un protocole de financement a
de Reims : . . . . . . . . . . . . . . .3,96 Ces deux procédures ont été conclues respecti- été signé sur ces bases, associant l’Etat, l’Union
• Région Lorraine : . . . . . . .203,06 vement le 29 avril 2002 et le 6 septembre 2002. européenne au titre des réseaux transeuropéens,
• Département de la Meuse : .4,12 le Grand-Duché de Luxembourg, et dix-sept collec-
• Département La recherche du financement et le tivités territoriales : les Conseils régionaux d’Ile-de-
de la Meurthe-et-Moselle : . . .15,70 choix d’un phasage France, de Champagne-Ardenne, de Lorraine, d’Alsace;
• Département de la Moselle : 22,41 les Conseils généraux de la Marne, des Ardennes,
• Département des Vosges : . .8,54 De mars 1996 au 29 janvier 1999, la recherche du de Moselle, de Meurthe-et-Moselle, de la Meuse,
• Région Alsace : . . . . . . . .141,02 financement et de la consistance d’une première des Vosges, du Bas-Rhin, du Haut-Rhin ; la Ville
• Département du Bas-Rhin : .70,58 phase de réalisation a fait l’objet de nombreuses de Reims, la Communauté d’agglomération de Reims,
• Département du Haut-Rhin : 24,39 études et expertises, celle notamment du Conseil la Communauté urbaine de Strasbourg, la Ville de
• Communauté urbaine général des Ponts et Chaussées et de l’Inspection Colmar, la Ville de Mulhouse.
de Strasbourg : . . . . . . . . . . .35,37 générale des Finances, confiée à MM. Brossier et La convention générale de financement déclinant
• Ville de Mulhouse : . . . . . . .7,01 Blanc en 1996, et celle du Conseil général des ce protocole avec l’Etat et les collectivités a été si-
• Ville de Colmar : . . . . . . . . .3,66 Ponts et Chaussées, confiée à M. de Fenoyl en gnée le 7 novembre 2000, et l’accord avec le Grand-
• SNCF : . . . . . . . . . . . . . . .48,94 1998. Duché de Luxembourg signé le 28 janvier 2002,
• RFF : . . . . . . . . . . . . . . . .682,82 L’Etat a finalement décidé la réalisation d’une pre- est entré en vigueur le 1er mai 2004 après sa ra-
Total : . . . . . . . . . . . . . . .3 125,20 mière étape comprenant la ligne nouvelle sur 300 km tification par les Parlements des deux Etats (cf. en-
entre Vaires-sur-Marne et Baudrecourt, les études cadré "Le plan de financement de la première étape
détaillées sur la totalité du projet, les acquisitions du projet").
Figure 6
Calendrier directeur
de l’opération
Master schedule
of the project
The East European High-Speed Train La Línea de Alta Velocidad Este euro-
Line will revolutionise rail service in pea (LAV) habrá de revolucionar las
eastern France with, for more than ele- comunicaciones del Este de Francia
ven million passengers, time savings of con, para más de once millones de pasa-
up to one-and-a-half hours between jeros, y una ganancia de tiempo que
Paris and towns located in Lorraine and puede representar hora y media entre
Alsace. This new infrastructure will also París y las ciudades de Lorena y Alsa-
make it possible to offer direct services cia. Esta nueva infraestructura permi-
between the provinces by means of a tirá también brindar los servicios fer-
line bypassing Paris ; it also forms part roviarios de provincia a provincia debido
of the major European projects, with a la línea de circunvalación de París.
the planned new links to the German, También forma parte de los grandes
Luxembourg and Swiss networks, as proyectos europeos debido a las nue-
part of a future large rail corridor going vas conexiones proyectadas con las
from Paris to Budapest. redes alemanas, luxemburguesas y sui-
If the work was able to be finally star- zas, en el marco del futuro corredor
ted in January 2002 on an initial phase ferroviario que se extiende desde París
of 300 km between Vaires-sur-Marne hasta Budapest.
and Baudrecourt, this is chiefly due to Finalmente, si las obras han podido ser
the decisive financial contributions by iniciadas en enero de 2002 para una
the state and 17 local governments in primera etapa de 300 km entre Vaires-
the regions which the new line passes sur-Marne (77) y Baudrecourt (57), ello
through. The capital invested by Réseau se debe, en primer lugar, debido a
Ferré de France (RFF), for approxima- las contribuciones financieras deter-
tely 23 % of the cost, is also supple- minantes del Estado y de 17 entes ter-
mented by subsidies from Europe and ritoriales de las regiones atravesadas
Luxembourg. por la nueva línea. La proporción de
The High-Speed Train Line, designed fondos propios invertidos por RFF, de
for a speed of 350 km/h, will be tra- un 23 % aproximadamente, se ha visto
velled on at 320 km/h at commissio- completada también por las subven-
ning ; it will be equipped with ERTMS ciones de Europa y de Luxemburgo. La
and GSM-R, ground-train signalling and LAV, trazada para 350 km/hora, alcan-
radio systems meeting European stan- zará 320 km/h en el momento de su
dards and hence interoperable. entrada en servicio. Esta línea estará
Réseau Ferré de France, the contrac- dotada de ERTMS y de GSM-R, siste-
ting authority for the High-Speed Train mas de señalización y de radio tierra-
Line, has established a dedicated team tren acorde a las normas europeas y,
based in Paris. Project management por ende, interoperables.
for civil engineering work on the line Reseau Ferré de France, empresa contra-
was awarded on a tender basis to various tante de la LAV, ha implantado un equipo
engineering offices. técnico, con base en París. La direc-
The civil engineering work is under way ción de ingeniería civil de la línea ha
on the 300-km line, and 70 % of the sido encargada, tras la oportuna lici-
earthworks have been performed. The tación, a diversas entidades de estu-
railway equipment work will begin in dios técnicos.
the second half of 2004. The target Las obras de ingeniería civil se han
date for commissioning is set at mid- emprendido para los 300 km de línea
2007. y ya se han ejecutado los movimientos
de tierras correspondientes. Las obras
de los equipos ferroviarios darán
comienzo durante el segundo semestre
de 2004. El objetivo de la puesta en
servicio se ha proyectado para media-
dos de 2007.
L’environnement intégré,
La LGV Est européenne, de par la di-
versité des territoires concernés et
du projet
l’ampleur de ses travaux, se veut
exemplaire du point de vue du res-
pect de l’environnement local et de
l’aménagement concerté des terri-
toires.
Les efforts réalisés par les acteurs
du chantier pour réussir l’insertion
de la ligne dans les paysages, les pré-
cautions prises pour la sauvegarde
de la biodiversité et le respect de
l’eau, les aménagements prévus pour
limiter les effets de coupure ou so-
nores lors de la mise en service de
la ligne, renforceront demain le pro-
jet mais aussi les terroirs dans les-
quels elle va s’inscrire pour une longue
période.
En intégrant l’environnement dès les
études préliminaires dans le cahier
des charges du projet, en "pensant
l’environnement" avant le début des Photo 1
Vue générale du viaduc de la Meuse
travaux, et en contractualisant les
General view of the Meuse viaduct
mesures à prendre avec les entre-
prises, Réseau Ferré de France a mis
L
en place une politique globale de pri- e projet de liaison à grande vitesse entre Pa- Cette politique environnementale, fondée sur le dé-
ris et les régions de l’Est de la France est veloppement durable et l’implication des personnes,
se en compte de l’environnement na-
attendu depuis vingt ans par le grand public. est partagée par tous les acteurs du chantier. Maître
turel et humain qui servira pour lui Les riverains du chantier, les associations de d’ouvrage, maîtres d’ouvrage mandatés pour les
de référence pour ses autres projets protection de l’environnement et tous les acteurs, travaux sur les lignes classiques, maîtres d’œuvre,
d’infrastructure dans l’avenir. Il faut, liés de près ou de loin aux problématiques envi- entreprises de travaux : tous sont mobilisés sur le
ronnementales attendaient, eux, que le maître d’ou- terrain pour répondre aux engagements de l’Etat
dans le domaine de l’environnement
vrage prenne aussi en compte la qualité de pris lors de la déclaration d’utilité publique, signée
comme dans d’autres, savoir impo- l’environnement des territoires traversés. S’occu- pour la première fois par un ministre en charge de
ser ambitions et innovations, dans per d’environnement, c’est d’abord être à l’écou- l’environnement.
te. S’occuper de l’environnement, c’est mobiliser les
l’écoute de ceux qui agissent sur le
Ici, c’est un chemin de randonnée qu’il faudra dé- Hommes et les Femmes du chantier.
terrain. vier. Là, c’est une zone sensible accueillant une Cette politique environnementale est régulièrement
L’intérêt général passe aussi par le faune remarquable à éviter. Ailleurs, ce sont les présentée aux acteurs et discutée avec eux, à tra-
respect des territoires locaux. Parti- questions sur le bruit qui ont mobilisé l’attention. vers les nombreuses procédures de consultation,
Plus loin, c’est la traversée d’un parc naturel. Que par exemple les enquêtes "loi sur l’eau" ou les dé-
ciper, à leur niveau, à la valorisation
l’on se trouve près de Paris ou en Moselle, la SNCF marches liées aux "ICPE" (Installations classées
de ces territoires constitue, pour tous a mené, puis Réseau Ferré de France mène au- pour la protection de l’environnement). Au-delà de
ceux qui s’occupent de l’environne- jourd’hui, une politique globale qui intègre l’envi- ces rendez-vous, le travail de Réseau Ferré de Fran-
ment, à RFF, chez les maîtres d’œuvre ronnement au même titre que la haute technologie ce et de ses prestataires est passé en revue de-
du projet. vant les comités départementaux de suivi des
et les entreprises, un motif de fierté.
Ainsi, le tracé de la LGV Est européenne répond engagements de l’Etat, présidés par le préfet concer-
aux exigences du maître d’ouvrage et de ses par- né, et qui réunissent les acteurs de l’environne-
tenaires : s’éloigner le plus possible des zones ha- ment du territoire concerné.
bitées, éviter les milieux naturels sensibles, respecter S’occuper de l’environnement, c’est s’engager à
le patrimoine culturel, s’intégrer aux paysages. dire les actions entreprises.
S’occuper d’environnement, c’est faire de l’envi- Ce qui fait la force de cette politique, c’est sa mise
ronnement une priorité (photos 1 et 2). en action, chaque jour, tout au long des 300 km
Photo 2
Vallée du Rupt-de-Mad
Rupt-de-Mad Valley
Photo 3
Travaux sur lignes existantes en zone urbanisée à Chelles (77)
Work on existing lines in an urban area in Chelles
■ LA DIVERSITÉ ET LA RICHESSE
DES TERRITOIRES TRAVERSÉS
S’étirant sur plus de 300 km et six départements,
la première phase de la LGV Est européenne s’ins-
crit dans les territoires du grand Est. De Paris à
Photo 4
Baudrecourt, la diversité des paysages s’appré- Traversée des vignobles
hende sur la totalité de cet important linéaire. ments significatifs de la richesse des territoires tra- champenois
Des zones urbanisées de la région parisienne versés. Passage through vineyards
aux prairies lorraines, en passant par la Champagne Dans un souci global de préservation, chacun de in the Champagne Region
crayeuse, les massifs forestiers de l’Argonne, les ces sites fait l’objet d’une attention particulière et
vallées de la Meuse et de la Moselle, la LGV tra- des mesures de préservation adaptées sont mises
verse des milieux variés présentant chacun ses par- en place.
ticularités propres. Ainsi, pour ce qui est des milieux, on ne traite pas
Chacune des quatre régions, l’Ile-de-France, la Pi- de la même façon la mégaphorbiaie eutrophe du
cardie, la Champagne-Ardenne et la Lorraine, a ses bois des Marais (Seine-et-Marne), le vignoble cham-
propres enjeux environnementaux. La présence de penois, les pelouses calcaires de Lorraine ou les
deux parcs naturels (le Parc naturel régional de la prairies salées de la vallée de la Nied. Pour ce qui
Montagne de Reims et le Parc naturel régional de est des espèces, les mesures sont différentes se-
Lorraine), de ZICO (Zones d’importance commu- lon que l’on a affaire aux tritons de la Marne, aux
nautaire pour les oiseaux), comme celle des étangs cerfs de l’Argonne ou aux hirondelles des rivages
d’Argonne, de ZNIEFF (Zones naturelles d’intérêt de la vallée de la Creuë.
écologique faunistique et floristique), de zones hu- Cette diversité et cette richesse constituent un en-
mides inscrites à la convention RAMSAR et de sites jeu important pour la réussite du projet (photos 3,
proposés au réseau Natura 2000, sont autant d’élé- 4). ®
Travaux n° 811 • septembre 2004 37
LGV EST EUROPÉENNE
Photo 8
Passage grande faune
Underpass for large game
Photo 9
Juin 2002 : opération "Tritons" - Mare du Hardillon
(51). Seau contenant des individus avant leur
transfert dans une mare recréée
June 2002 : Operation "Salamanders" - Mare
du Hardillon. Bucket containing specimens before
their transfer into a recreated pool
Photo 11
Tri sélectif des déchets de chantier
Selective sorting of site wastes
®
Pour le rétablissement des axes de déplacement
des animaux, par exemple, plus de vingt passages
grande faune (PGF) sont prévus pour les cerfs, les
sangliers, les chevreuils (photo 8); des ouvrages
d’art mixtes sont aménagés à l’attention de la pe-
UN MILLION D’ARBRES tite faune (PPF) ; des batrachoducs sont réservés Photo 10
Septembre 2002 : opération "Troscart" (57).
aux batraciens.
Pour mener à bien cette action, RFF Prélèvement d’une banquette de sol contenant
L’ensemble des contraintes du projet impose ce- l’espèce à déplacer pour réinstallation
s’est associé à l’ONF dont la mis- pendant, dans certains cas, le passage à proxi- dans un secteur préservé
sion est d’assurer la gestion multi- mité de zones naturelles intéressantes et, malgré September 2002 : Operation "Arrow-grass". Taking
fonctionnelle et durable des forêts toutes les précautions prises, il faut alors envisa- a clod of soil containing the species to be shifted
publiques, et de permettre la renais- for re-establishment in a protected sector
ger des opérations préalables de sauvegarde d’es-
sance du patrimoine naturel fores- pèces susceptibles d’être impactées. chets à annexer à son Plan d’assurance environ-
tier touché par les tempêtes. Ainsi, par exemple, des pêches de sauvegarde nement (PAE).
Depuis la signature de la convention de la faune aquatique sont réalisées avant le dé- Ce Schéma d’élimination des déchets doit identi-
entre le président de Réseau Ferré marrage des travaux dans les cours d’eau. fier la totalité des déchets susceptibles d’être pro-
de France et le directeur général de Lorsque des déplacements concernent des espèces duits par l’ensemble des travaux, installations et
l’ONF, en février 2002, un travail protégées, ils nécessitent une autorisation pré- activités, indiquer précisément les dispositifs de
conjoint est mené pour définir les fectorale prise après avis du Conseil national pour collecte, le conditionnement des déchets et sur-
programmes des opérations envi- la protection de la nature. C’est le cas pour les tri- tout les filières d’élimination des déchets qui sont
sagées, soumis à la validation des tons mais aussi pour des espèces végétales com- mises en place.
communes concernées ; ils portent me l’euphorbe des marais, le troscart maritime, le
sur : pygamon moyen… (photos 9 et 10).
- des actions de reboisement ; ■ DE LA CONCEPTION
- des plantations à vocation paysa- Les déchets, identifier, trier, À LA RÉALISATION
gère ; valoriser
- des actions en faveur de la mise La prise en compte des préoccupations environ-
en valeur environnementale des En ce qui concerne les déchets, RFF a imposé sur nementales se décline dans le temps : elle démarre
forêts ; ses chantiers la mise en place de dispositifs de dès les premières phases d’études pour se pour-
- des actions favorisant l’accueil du collecte et le tri sélectif (conteneurs, poubelles…) suivre bien après la mise en service…
public, la découverte et la connais- (photo 11). En parallèle de la définition de plus en plus préci-
sance des milieux forestiers. De plus, une attention particulière est portée à la se du projet technique, les études environnemen-
Une vingtaine de massifs sont concer- propreté constante du chantier et de ses abords. tales s’affinent… Ainsi, le tracé retenu est un
nés, répartis entre la Seine-et-Marne Pour s’assurer du respect de ses exigences, RFF consensus entre les contraintes techniques propres
et l’Alsace. demande à l’entreprise attributaire du marché de à une ligne à grande vitesse et les exigences en-
travaux de rédiger un Schéma d’élimination des dé- vironnementales.
Photos 14 et 15
Opération
de marquage
des arbres
par l’ONF
Tree marking
operation
performed by the
National Forestry
Board (ONF)
Le Parc naturel régional de Lorraine est un territoire d’exception au patrimoine naturel et cul-
turel unique et rare, labellisé par le ministère de l’Environnement et du Développement durable.
Constitué de 188 communes adhérentes, regroupant 74000 habitants, le parc couvre 210000
hectares, soit 10 % de la Lorraine. La protection des richesses naturelles, la mise en valeur Photo 13
Vue du Parc naturel régional de Lorraine
du patrimoine culturel, la mise en œuvre d’actions pédagogiques et le développement d’acti-
View of the Lorraine regional natural park
vités de loisir et de découverte font partie de ses missions principales (photo 13).
Extrait du protocole signé le 22 octobre 2003 :
Article 1. Les signataires conviennent de conduire une politique exemplaire relative à l’im-
plantation de cet équipement sur le territoire du Parc […].
Article 3 […] Le PnrL apportera ses compétences et son savoir-faire sur tout sujet relatif à l’in-
basé sur le management environnemental qui se
tégration de l’infrastructure […].
traduit par :
Une action majeure, la préservation du patrimoine génétique végétal : en janvier 2002, à la
◆ la présentation, dans son offre, d’un schéma or-
demande du PnrL, a été décidée l’expérimentation de "Taxons locaux" dans les zones sen-
ganisationnel du plan assurance environnement :
sibles du parc. Il s’agit de réaliser les travaux de renaturation des terrassements et d’amé-
la prise en compte de l’environnement devient un
nagements paysagers à partir du matériel végétal local : des graines et boutures sont récol-
des critères de choix des entreprises intervenant
tées sur le territoire du parc, puis mises en culture en pépinière, pour être ensuite plantées
sur le chantier ;
aux abords de la LGV. L’opération "Taxons locaux", pilotée par le maître d’œuvre Scetauroute,
◆ la rédaction, pendant la phase de préparation du
est réalisée pour la première fois avec une telle ampleur. Elle concerne plus de 70 000 jeunes
chantier, d’un plan assurance environnement ;
plants d’arbustes à produire et plus de 300 arbres tiges à transplanter. Elle a mobilisé de nom-
◆ la présence, à temps complet, sur le chantier,
breux partenaires comme le Conservatoire et Jardins botaniques de Nancy, les représentants
d’un responsable environnement ;
du parc, de nombreuses pépinières locales, la Société Forestière, bureau d’études spécialisé,
◆ la formation et l’information du personnel sur la
l’ONF… (photos 14 et 15).
prise en compte de l’environnement sur un chan-
tier (photo 16).
® précautions minimales à mettre en œuvre dans
l’exécution des travaux et qui définit les disposi- Le triptyque environnement
tions que l’entreprise doit prendre en terme de ma- (maître d’ouvrage,
nagement environnemental dans le cadre de son maître d’œuvre, entreprises)
marché. RFF se positionne donc sur l’organisation
du chantier et sur les précautions minimales à Chez l’ensemble des acteurs du chantier de la LGV
mettre en œuvre dans le cadre de l’exécution Est européenne, des chargés environnement tra-
des travaux. vaillent au respect des exigences environnemen-
Il appelle son attention sur les nuisances liées à tales fixées par le maître d’ouvrage et des
l’exécution des travaux, compte tenu de la sensi- engagements pris tout au long de la vie du projet.
bilité des sites traversés et formule les principales Ainsi, chez le maître d’ouvrage, les maîtres d’œuvre
dispositions et exigences qu’il convient d’adopter et les entreprises, ce sont environ une trentaine
dans la conduite des chantiers. de personnes qui, chaque jour sur le chantier, ont
L’entreprise doit donc mettre en place un système pour mission la préservation de l’environnement.
péenne, chez les maîtres d’œuvre, à la SNCF, dans Passage through the Chaillon gap
Patrick Trannoy
DIRECTEUR DES OPÉRATIONS
DE LA LGV EST EUROPÉENNE
Franchissement de la vallée
Réseau ferré de France de la Moselle (57)
Passage through Moselle Valley
Le lot 13 : de la vallée
Le lot TOARC n° 13 (Terrassements, hydrau-
lique, ouvrages d’art et rétablissements des
voies de communication) est un lot d’environ
à Château-Thierry
27 km qui s’étend sur 12 communes, deux dé-
partements (Seine-et-Marne et Aisne), et deux
régions (Ile-de-France et Picardie).
Ce lot constitue la partie Est du premier tron-
çon, le tronçon A qui compte 64 km. Il est conçu ■ LA GÉOLOGIE des différentes buttes, avec toutefois une prédo-
par le groupement de maîtrise d’œuvre SNCF ET LA GÉOTECHNIQUE minance des marno-calcaires de Saint-Ouen jus-
- Arcadis et est construit par le groupement qu’à la traversée de l’autoroute A4 et des formations
Ce secteur de la ligne offre une géologie diversi- supérieures de faciès plus argileux après le viaduc
d’entreprises DTP Terrassement mandataire.
fiée, représentative des formations tertiaires de de l’Orxois sur cette autoroute (masse et marnes
Le lot est coupé en deux, par l’autoroute A4,
l’est du Bassin Parisien, constituées d’un empile- du gypse et marnes supragypseuses).
ce qui a imposé, pour les terrassements, une
ment tabulaire de terrains souvent meubles, par- On distingue, de la plus ancienne à la plus récente :
gestion séparée des deux secteurs. Il tra- fois rocheux. Les couches les plus dures ont modelé ◆ sables de Cuise ;
verse des zones rurales essentiellement agri- le paysage formant une sorte d’ossature résistan- ◆ calcaires grossiers ;
coles et quelques zones forestières. Dans ce te, l’ensemble étant généralement recouvert par ◆ marnes et caillasses ;
secteur, aucune zone d’habitation n’est di- les limons des plateaux. ◆ sables de Beauchamp ;
rectement impactée par le tracé de la LGV et Cette série a été localement entaillée par les cours ◆ calcaires de Saint-Ouen ;
seule une ferme a dû être démolie après une d’eau, orientés selon un alignement ONO-ESE as- ◆ masses et marnes du gypse
acquisition amiable. sez bien respecté, laissant place aujourd’hui à une ◆ marnes supragypseuses ;
Ce lot comporte, également, la réalisation des succession de vallées et de buttes témoins qui ◆ argiles vertes ;
seules conservent plus ou moins intactes la stra- ◆ argiles à meulières ;
travaux de génie civil de la future base su-
tigraphie originelle. ◆ limons des plateaux.
perstructure d’Ocquerre et de ses raccorde-
Cette morphologie est localement affectée par des
ments provisoires, qui permettront la mise en
phénomènes naturels ou anthropiques, liés à la na- La géotechnique
œuvre des équipements ferroviaires de la LGV. ture de certains matériaux :
Pour la partie terrassements, le volume de dé- ◆ anciennes exploitations superficielles de maté- Caractéristiques mécaniques
blais à réaliser est de l’ordre de 4,5 millions riaux ; Une analyse des caractéristiques géomécaniques
de m3 et le volume de remblais de l’ordre de ◆ traces d’effondrement d’anciennes carrières sou- des matériaux en place, nécessaires au dimen-
2,2 millions de m3. terraines de gypse ; sionnement des ouvrages en terre, a été menée à
Pour la partie ouvrages d’art, 23 ouvrages d’art ◆ dissolution naturelle du gypse. partir des résultats des essais triaxiaux Cu + u réa-
courants (ponts-cadres et ponts à trois tra- lisés au cours des différentes phases de sondages.
vées) sont à réaliser pour rétablir les voies de
La géologie Elle s’appuie sur les diagrammes de Lambe qui
concernent les valeurs de cohésion à long terme
communication traditionnelles et les passages
Les formations géologiques présentes sont d’âge et l’angle de frottement interne. Une droite de ré-
à grande faune (PGF). Quatre ouvrages d’art
paléogène. Les plus profondes, jusqu’aux sables gression permet d’obtenir les valeurs moyennes et
non courants ont été exécutés pour des fran-
de Beauchamp, sont essentiellement atteintes au un fuseau, les valeurs extrêmes.
chissements particuliers : une tranchée cou- début du lot 13 sur environ trois kilomètres. Au- Le tableau I donne quelques-uns de ces résultats
verte pour le rétablissement d’un PGF doublé delà, l’ensemble des autres formations est recou- à titre d’exemple.
d’une voirie communale, un viaduc pour le pas- pé suivant le profil en long de la ligne au niveau Ces caractéristiques ont été adaptées à la réalité
sage au-dessus de l’autoroute A4, un autre
viaduc pour le passage au-dessus d’un ru dou-
blé d’un PGF et enfin un pont route particulier
Tableau I
pour la passage sous la RD1 à 4 voies.
Table I
Outre l’aspect technique spécifique de ces tra-
vaux, ce lot représente une masse de travaux
importante à réaliser dans un délai global de
18 mois englobant deux périodes estivales.
La réussite de ce projet n’a pu être possible
que grâce à l’association des compétences du
groupement d’entreprises et du maître d’œuvre
de génie civil dans une synergie volontaire de
partenariat. Cela a permis la mise en œuvre
de méthodes constructives adaptées et a dy-
namisé la recherche permanente d’optimisa-
tions.
Philippe Bouquet
CHARGÉ DE TRAVAUX
Ingénierie SNCF
MOEGC Groupement SNCF -
Arcadis
Delphine Hun
RESPONSABLE
locale des couches rencontrées dans chaque dé- blai et merlons. Cependant, cette réutilisation ENVIRONNEMENT DU
CENTRE OPÉRATIONNEL
blai qui constituent autant de cas particuliers à trai- est conditionnée par l’état hydrique à l’extrac-
DE VAIRES-SUR-MARNE
ter en tenant compte de son contexte. tion, d’où la nécessité de traitement à la chaux Ingénierie SNCF - MOEGC
dans la majeure partie des cas ; Groupement SNCF - Arcadis
Extraction et réutilisation des matériaux ◆ les formations gypseuses (marnes supragyp-
Roger Dunand
Les matériaux rencontrés sur le lot 13 sont es- seuses, masses et marnes du gypse) ainsi que les DIRECTEUR DE TRAVAUX
sentiellement meubles (colluvions, limons des pla- argiles vertes, ne satisfaisant pas aux conditions Entreprise DTP
teaux, argiles à meulières, argiles vertes, marnes de mise en œuvre en remblai, ont nécessité la réa-
supragypseuses et masses et marnes du gypse). lisation de nombreux dépôts.
Ils peuvent donc être terrassés à l’aide d’engins à
lame, voire avec un ripage préalable pour certains L’hydrogéologie
(marnes et caillasses, calcaires grossiers, calcaires
de Saint-Ouen). Le contexte géologique du lot 13 induit la super-
Localement, certains matériaux ont nécessité l’em- position de plusieurs systèmes aquifères dans les
ploi de brise-roche. Il s’agit d’une fraction des marnes différentes formations en fonction de la perméabi-
et caillasses, présentant un banc de calcaire mas- lité relative des terrains :
sif épais de 1,70 à 1,90 m, ainsi que les calcaires ◆ la nappe alluvionnaire de l’Ourcq, sur le lot 19
grossiers. Cependant, la partie supérieure alté- et en contrebas de la base superstructure d’Oc-
rée de ces derniers, constituant la majorité de cet-
te formation à extraire, peut être travaillée à l’aide
querre ; ®
d’engins à lame.
La réutilisation de ces matériaux en corps de rem- PRÉSENTATION GÉNÉRALE DU TRONÇON A
blai est conditionnée par les prescriptions du gui-
de pour les terrassements routiers (GTR). Elle est Localisation - lot 19 : 1 km à dominance ouvrage
étroitement liée aux conditions hydriques de par Premier tronçon de la ligne à grande d’art ; marché de 19,5 M€ attribué à
l’importance de la fraction fine de ces matériaux. vitesse, le tronçon A s’étend sur 63 km Bouygues TP (mandataire), DTP Ter-
entre Pomponne en Seine-et-Marne (77) rassements, Norpac, Pertuy Construc-
Mouvement des terres et Verdilly dans l’Aisne (02). tion, Screg Ile-de-France - Normandie,
Le mouvement des terres a été réalisé après un Il est décomposé en six lots de travaux, Baudin Chateauneuf (cotraitants)
calage optimal du profil en long du projet, de façon de l’ouest vers l’est : - lot 13 : 27 km à dominance terrasse-
à rechercher le meilleur compromis entre les - lot 11A : 2 km à dominance ouvrage ment ; marché de 82,5 M€ attribué à
contraintes géométriques et environnementales d’art ; marché de 24 M€ attribué à Eif- DTP Terrassement (mandataire), Razel,
d’insertion d’une ligne à grande vitesse et la né- fage TP (mandataire), Fougerolle Ballot Bouygues TP, Construzioni Cimolai
cessité d’optimiser les terrassements et la réutili- et Roland (cotraitants) Armando, Intrafor, Norpac, Pertuy
sation des matériaux, tout en cherchant à limiter - lot 11B : 6 km à dominance terrasse- Construction, Screg Ile-de-France - Nor-
au maximum les mises en dépôt. ment ; marché de 50,3 M€ attribué à mandie, Vallet Saun AL, Colas Est, Colas
Les matériaux sont globalement de meilleure qua- Roger Martin (mandataire), Charrier TP, Ile-de-France - Normandie (cotraitants)
lité à l’ouest du lot 13 (calcaires du Lutétien et de Berthouly Travaux Publics, Semen TP, Quelques chiffres
Saint-Ouen, sables de Beauchamp), et plus mé- Rabot Dutilleul Travaux Publics, SNCTP, • 83 ouvrages dont :
diocres à l’est (argiles vertes et marnes supragyp- Chagnaud (cotraitants) - 35 ponts rails
seuses). De par la présence d’une séparation - lot 18 : à dominance ouvrage d’art ; - 34 ponts route
physique matérialisée par l’autoroute A4, le mou- marché de 64 M€ attribué à Eiffage TP - 14 ouvrages non courants
vement de terre global du lot est très déséquilibré (mandataire), Fougerolle Ballot, Appia • 167 000 m3 de béton
en quantité et qualité : Est Ile-de-France, Eiffel, Roland, SGTN • 12,7 millions de m3 de déblai
◆ il se révèle plus simple et plus équilibré à l’ouest, (cotraitants) • 5,8 millions de m3 de remblai (masques
la butte des Champarts permettant l’exploitation - lot 12 : 24 km à dominance terrasse- compris)
d’un volume important de matériaux de qualité sa- ment ; marché de 80,5 M€ attribué à • 606 000 m2 de couche de forme
tisfaisante irriguant le chantier jusqu’à l’autoroute Deschiron (mandataire), GTM Terras- • 195 000 m2 de sous-couche
A4 ; sements, GTM génie civil, Chantiers • Montant global des six marchés de
◆ à l’est, ce sont essentiellement les limons des Modernes, Campenon Bernard, Les Com- travaux = 320,76 M€
plateaux et les argiles à meulières extraits des dif- posants Précontraints, Weller, Eurovia
férents déblais ou à l’aplomb de futurs dépôts qui (cotraitants)
participeront à la réalisation des corps de rem-
Le risque cavité
RESUMEN ESPAÑOL
El lote 13 : desde el valle
del Ourcq hasta Château-
Thierry
Le viaduc de l’Ourcq :
Le lot n° 19, long de 750 m, est situé
en Seine-et-Marne, à peu près au
centre du tronçon A. Il est conçu par
une nouvelle contractua
le groupement de maîtrise d’œuvre
SNCF - Arcadis et construit par le grou-
pement d’entreprises Bouygues TP
mandataire. Ce lot est composé du
viaduc de l’Ourcq et de ses remblais
contigus associés.
Le viaduc de l’Ourcq, long de 450 m,
permet le franchissement de la val-
lée de l’Ourcq, zone humide protégée
classée en ZNIEFF (Zone naturelle
d’intérêt écologique, faunistique et
floristique). A plus de 30 m de hau-
teur, le viaduc surplombe cette val-
lée qui comprend la rivière Ourcq et
ses deux bras morts, ainsi que le ca-
nal de l’Ourcq qui scinde le chantier
en deux parties en raison de l’inter-
diction de son survol par des charges
en phase travaux.
L’ouvrage repose sur neuf appuis,
sept piles intermédiaires (numéro-
tées d’ouest en est de P1 à P7) et
deux culées d’accès (C0 à l’ouest et
C8 à l’est), soit huit travées conti-
Vue depuis la culée ouest - Construction des piles
nues dont les longueurs sont res- et début du lancement
la région Ile-de-France pour définir les grands prin-
pectivement de 60 m entre piles et View from the western abutment - Construction cipes du parti esthétique et technique, en concer-
of the piers and start of launching
de 45 m entre piles et culées. Avec tation avec les représentants des associations
une déclivité de 35 ‰ sur un tiers de locales, des riverains concernés et des acteurs du
■ LE VIADUC projet.
sa longueur, il est l’un des viaducs
Pour unifier ces paysages organisés de manières
les plus pentus de la LGV Est euro- L’architecture diverses, il nous est apparu nécessaire que le via-
péenne. duc de huit travées soit un ouvrage-trait, avec un
Le canal de l’Ourcq, qui relie Paris et son bassin bipoutre de hauteur constante qui vient s’inscrire
de la Villette à la Ferté Millon, arrive sur le site qui de manière sobre entre les deux culées qui elles-
nous occupe dans un secteur proche de trois dé- mêmes sont placées d’un côté à proximité du ca-
partements : l’Oise, l’Aisne et la Seine et Marne. nal et de l’autre au-delà des courbes et contre-courbes
La sensibilité de cette section paysagère se per- de la rivière.
çoit dès l’approche par la qualité des constructions
architecturales et leur insertion dans les communes Les appuis
blotties dans les courbes de la rivière, entre bos-
quets et masses végétales plantées. Par contras- Les deux culées du viaduc et les deux piles ex-
te, le canal qui a sa géométrie linéaire, bordé de trêmes (P1 et P7) sont fondées sur semelles su-
peupliers bien verticaux, avec un tracé formé de perficielles, alors que les cinq piles centrales (P2
grands rayons, son chemin de halage parallèle à P6) sont fondées chacune sur six pieux de dia-
au canal circulé, en particulier par des cycles, pré- mètre 1 800 mm et d’une profondeur moyenne de
sente un complément tout en opposition. C’est 24 ml.
dans ce contexte bien singulier, de paysages calmes Les semelles des piles P3 à P7 sont réalisées sous
isolés et sereins que le franchissement de la val- le niveau de la nappe phréatique, au sein de ba-
lée de l’Ourcq, par la LGV Est européenne, a fait tardeaux de dimensions 13,50 m par 8,50 m.
l’objet des premières études architecturales avec Les piles, architecturées, ont une hauteur variant
Delphine Hun
RESPONSABLE
entre 23 et 35 m. Au-dessus de la semelle, d’une construire des ouvrages de grande hauteur mais ENVIRONNEMENT DU
CENTRE OPÉRATIONNEL
épaisseur de 2,50 m, la partie inférieure du fût est nécessite une grande précision dans l’implantation
DE VAIRES-SUR-MARNE
rectangulaire (4,25 m x 6,80 m) et de hauteur va- des ancrages. Ingénierie SNCF - MOEGC
riable. Elle est creuse, exception faite des deux der- Les deux premiers outils sont destinés à la réali- Groupement SNCF - Arcadis
niers mètres. Au-dessus, le fût s’évase en deux sation des levées successives de la partie basse
François Turbelin
branches courbes symétriques (section rectangu- de section constante et de hauteur variable et pour DIRECTEUR DE TRAVAUX
laire 2 m x 4,25 m) qui s’éloignent transversale- couler l’entretoise en forme d’obus. L’autre outil Groupement d’entreprises -
ment à l’axe de l’ouvrage. Ces branches sont jointes permet la réalisation en trois levées successives Bouygues mandataire
à leur base par une entretoise en forme d’obus et des neuf derniers mètres des piles comprenant les
au sommet par un chevêtre haut de 1,70 m. Des branches et le chevêtre supérieur.
murs caches viennent prolonger la courbure de la Les murs caches sont quant à eux préfabriqués sur
partie haute des piles sur une hauteur de 3,46 m site, levés et clavés en tête de pile une fois la char-
de part et d’autre du tablier posé sur le chevêtre. pente métallique en place.
Trois outils de coffrages semi-grimpants sont utili-
sés pour la réalisation des piles. Celles-ci sont donc Le tablier
construites étage par étage. Des ancrages sont in-
corporés lors de bétonnage d’une levée et per- La structure
mettent la fixation de l’outil pour la levée suivante. L’ouvrage vu en plan est rectiligne. Son profil en
Cette technique est régulièrement utilisée pour long décrit une pente variant entre 2,5 % et 3,5 %. ®
LA NOUVELLE CONTRACTUALISATION MISE EN ŒUVRE
POUR LE VIADUC DE L’OURCQ
Le maître d’ouvrage RFF a sollicité les maîtres d’œuvre sur des démarches innovantes pour les mar-
chés de génie civil. Dans ce cadre, le groupement SNCF - Arcadis a proposé et développé un nou-
veau concept de contractualisation.
Une idée : comment appréhender et gérer le coût final prévisionnel d’un marché avec le mieux disant?
Un concept : l’amélioration des procédures de dévolution des marchés aux entreprises en inté-
grant une grille d’évaluation des risques prévisibles : MERP® de Lucien Guttières (1).
Une nouvelle contractualisation : l’attribution au mieux disant avec la mise en concurrence sur un
périmètre plus large incluant l’incertitude sur les quantités et les risques prévisibles.
Ce nouveau concept a été appliqué sur trois lots de la LGV Est européenne, les lots 19, 34A et 34B.
Le maître d’œuvre propose au maître d’ouvrage une grille d’évaluation, la plus complète possible,
des risques prévisibles en intégrant une dimension probabiliste aux critères de choix.
Chaque entreprise consultée doit appréhender les risques susceptibles de survenir, compte tenu de
son modèle de chantier, et apprécier ces risques en valeur (prix et quantités d’unités risquées) et
probabilité d’apparition.
Pour le maître d’ouvrage, la concurrence joue ainsi par anticipation sur les habituels thèmes récla-
matoires dès le stade de l’offre en situation non perturbée. Le maître d’ouvrage et le maître d’œuvre
ont une meilleure visibilité en amont sur le coût final prévisible. Un montant de référence sur le péri-
mètre global du détail estimatif et des risques est le pivot d’une formule d’intéressement qui incite
les entreprises à maîtriser l’ensemble des risques.
L’entreprise est donc incitée à respecter son engagement sur le périmètre élargi aux risques prévi-
sibles.
RFF attend de cette approche partenariale une meilleure maîtrise de la vie contractuelle du marché
et un meilleur contrôle de l’évolution du coût final.
Ce premier pas dans la direction du partenariat comporte le pari implicite de relations différentes
avec un véritable partage des risques fondé sur une plus grande transparence.
(1) Le MERP® est un concept créé par Lucien Guttières, ingénieur ECP, expert génie civil auprès de
la cour d’appel de Paris.
L’environnement
RESUMEN ESPAÑOL
El viaducto del Ourcq : una
nueva contractualización
para el lote 19
Le passage sous A4
Pascale Mathern
à Janvry dans la Marne DIRECTEUR TRAVAUX
DU LOT 29
Ingérop
Bernard Cantenot
CHEF DE PROJET LOT 29
Le tronçon B, d’une longueur totale de 56 km entre Château-Thierry et Reims, constitue une par- Carillion
tie complexe de la LGV en raison de la géologie rencontrée, du passage dans le vignoble de
Champagne, du contournement sud de Reims et de la mitoyenneté avec l’autoroute A4 sur la
quasi-totalité du tronçon.
Le lot 29 réunit sur 2,5 km toutes ces difficultés : passage sous l’autoroute avec une tranchée Philippe Henriet
COORDONNATEUR
couverte dans une zone instable, vignes de la montagne de Reims, proximité de communes ETUDES TRAVAUX
de la proche agglomération… LOT 29
Carillion
Ce lot a été confié à l’entreprise Carillion BTP.
Compte tenu de la topographie et des contraintes de profil en long d’une voie ferrée à grande
vitesse, la tranchée couverte a été prolongée par une tranchée ouverte butonnée de 380 m
de long, de 12,10 m de largeur, d’une hauteur variable de 10 à 14 m.
La structure à réaliser est un "U" en béton armé, butonnée en tête, et exécutée à l’abri d’un
soutènement provisoire.
Des contraintes techniques et le planning ont amené l’entreprise à concevoir et mettre au point
un outil coffrant original.
■ LA CONCEPTION
Présentation générale du lot 29
Photo 1
Vue aérienne
de la tranchée ouverte
et du passage
supérieur
Aerial view
of the open cutting
and the overpass
Photo 3
Ouvrage terminé
Completed
LES PRINCIPAUX INTERVENANTS
structure
Maître d’ouvrage
Réseau Ferré de France - Direction des opéra-
tions de la LGV Est européenne
Maître d’œuvre
• Groupement d’entreprises I.S.L (Ingérop (man-
dataire) - Thalès - Lux Consult)
• Architecte : Architecture Neel
Entreprise principale
Carillion BTP - Carros 06
Assistance géologie
Jean-Sébastien Moreau - Aramon 30
Bureau d’études
Arcadis E.E.G. Simecsol - Lyon 69
Bureau de méthode
Méthodes Semi - Bassens 73
Armatures
• Fournitures Cepaba - Avignon 84
• Pose EMCA - Massy 91
Terrassements
Urano - Warq 08
Fondations spéciales
Sefi Intrafor - Viry-Chatillon 91
Date
Le marché a débuté le 3 juin 2002 pour 27
mois de travaux
Coût de l’opération
25 839 125 € HT
Figure 3
Outil coffrant
dans les deux Le phasage de réalisation de la tranchée est le sui-
situations : vant :
coffrage
et translation ◆ réalisation du radier ;
Sectional ◆ enlèvement du lit inférieur de butons ;
formwork in the ◆ réalisation de la partie inférieure des voiles, d’une
two situations : hauteur constante, sous le lit supérieur de butons ;
shuttering
and translation
◆ enlèvement du lit supérieur de butons ;
◆ réalisation de la partie supérieure des voiles et
des murets garde-corps (photo 3).
Figure 4
Synoptique
de réalisation
Construction
block diagram
◆ réalisation de 104 butons de 12,10 m de lon- simultanément, pour pouvoir être ensuite rapide-
gueur, de section carrée de 80 cm de côté, à réa- ment translaté longitudinalement d’un plot au sui-
liser à près de 8,00 m de hauteur, avec des risques vant afin de respecter le programme des travaux
de non-conformité sur le positionnement en vis-à- (figure 3).
vis des manchons en attente pour les butons dans Cela supposait l’exécution préalable d’une emba-
les voiles (48 manchons par butons) ; se de voile à couler sur le radier faisant office de
◆ atteinte de l’objectif d’une cadence de réalisa- "fausse levée".
tion des deux plots de voile par semaine, soit l’équi- Le phasage final retenu fut donc le suivant :
valent d’un linéaire d’un plot de radier, compatible ◆ phase 1 : après réalisation du radier, exécu-
avec les résistances au jeune âge nécessaires au tion d’une première levée ou embase, des voiles
décoffrage. latéraux permettant d’atteindre le même niveau
Le choix s’est porté sur un outil coffrant permet- d’arase de part et d’autre de la tranchée ouver-
tant : te ;
- le coulage simultané des voiles en vis-à-vis, les ◆ phase 2 : réalisation d’une deuxième levée de
efforts de poussée étant repris par des butons entre hauteur constante avec un outil de type "portique",
les coffrages ; jusqu’à une cote + 0,50 m au-dessus des butons
- le coulage simultané des butons et des voiles ce en béton, avec coulage simultané de ceux-ci ;
qui supprimait totalement les manchons et donc ◆ phase 3 : réalisation d’une troisième levée avec
les risques de non-conformité de leur positionne- un outil de coffrage une face classique, de hauteur
ment. variable ;
Cet outil devait pouvoir être "effondré" d’une hau- ◆ phase 4 : réalisation des murets garde-corps (fi-
teur supérieure à la hauteur des butons coulés gure 4). ®
Travaux n° 811 • septembre 2004 65
LGV EST EUROPÉENNE
RESUMEN ESPAÑOL
El paso inferior A4 en
Janvry, en el Marne
Eric Waffelaert
RESPONSABLE
L’article présente les ouvrages de génie civil du lot 23B du tronçon C. CONTRÔLE MATÉRIAUX
Ces ouvrages sont constitués principalement des terrassements réalisés dans la craie, mais SUR LE CHANTIER
Tractebel Development
également des matériaux composant la structure ferroviaire, du drainage, du rétablissement Engineering
des voiries coupées ou déplacées par le projet, ainsi que des ouvrages d’art qui sont néces-
saires pour franchir les infrastructures rencontrées, ou pour permettre aux diverses voies de
franchir la LGV.
L’article explicite notamment les traitements qui ont dû être réalisés en vue de la réutilisation
de la craie en remblai avec les différentes contraintes qui y étaient associées. Il décrit égale- Photos : Dominique Friot, Stéphane Gilson,
Eric Waffelaert
ment le système de drainage, ainsi que les types d’ouvrages d’art qui ont été retenus pour
les divers franchissements.
■ INTRODUCTION
Le tronçon C, long de 47 km, débute à Taissy (Mar-
ne) situé au sud-est de Reims et se prolonge jus-
qu’à Tilloy-et-Bellay (Marne) situé au nord-est de
Châlons-en-Champagne. Il est découpé en deux lots
(lots 23A et 23B) de travaux de longueurs à peu
près égales. Le présent article porte sur le lot 23B.
La maîtrise d’œuvre de ce lot est assurée par le
groupement Tractebel Development Engineering -
Coyne et Bellier, tandis que les travaux de génie ci-
vil sont réalisés par un groupement dont le man-
dataire est Roger Martin et comprenant les entreprises
Charrier TP - Berthouly TP - Semen TP - Rabot Du-
tilleul génie civil et SNCTP.
Les formations géologiques rencontrées sont as-
sez uniformes sur l’ensemble du lot et compren-
nent (de haut en bas) la terre végétale, localement
un peu de limon superficiel, de la graveluche dans Photo 1
certaines buttes, quelques poches de colluvions et tiers et ferroviaires coupés par la future LGV. Sur Vue aérienne de la base
essentiellement de la craie plus ou moins altérée. les 23 ponts du lot 23B, seul un ouvrage franchit travaux d’équipements
ferroviaires
Les terrassements portent sur un mouvement des une brèche naturelle : la rivière Vesle, affluent de
Aerial view of the rail
terres global de l’ordre de 2,5 millions de m3. l’Aisne. Ceci s’explique surtout par le relief peu pro-
construction work base
Une base travaux est située au milieu du tronçon C noncé de la région et par un réseau hydrographique
soit à l’extrémité ouest du lot 23B ; elle permettra d’une densité assez faible.
de réaliser les travaux d’équipements ferroviaires Ainsi, les 23 ponts se répartissent de la façon sui-
(mise en place du ballast, voie, caténaire, signali- vante :
sation, télécommunication) sur une longueur de ◆ 2 franchissements de voies ferrées existantes
l’ordre de 100 km répartie de part et d’autre de cet- (voie Reims ↔ Châlons-en-Champagne, et voie Ver-
te base. dun ↔ Châlons-en-Champagne) ;
La maîtrise d’œuvre et le génie civil de cette base ◆ 1 viaduc au-dessus de l’autoroute A4 (à Bussy-
ont été inclus dans le périmètre du génie civil de le-Château entre Châlons-en-Champagne et Sain-
la LGV dans un objectif d’optimisation (photo 1). te-Ménehould) ;
Les ouvrages d’art du lot 23B sont constitués de ◆ 1 viaduc franchissant la RN3 entre Châlons-en-
ponts rétablissant majoritairement des axes rou- Champagne et Sainte-Ménehould ; ®
Travaux n° 811 • septembre 2004 67
LGV EST EUROPÉENNE
© RFF - D. Logerot
pour garantir l’interopérabilité ;
◆ ouvrages nécessitant peu d’entretien et devant
être facilement visitables, compte tenu de la diffi-
culté d’intervenir pendant l’exploitation d’une LGV.
Exécution de l’ouvrage
■ LES VIADUCS Les parties des structures métalliques (d’un poids
maximum de 60 t) sont fabriquées en atelier, pré-
Franchissement de l’A4 sentées en montage à blanc en partie puis peintes
à Bussy-le-Château avant expédition par convoi exceptionnel. Les tron-
çons sont ensuite assemblés sur les remblais. Le
Conception de l’ouvrage lançage du tablier s’effectue classiquement sur
Le franchissement de l’A4 présente un biais très chaises à galets avec un treuil de traction et un
important (23 gr). L’autoroute A4 est actuellement treuil de retenue, le tablier étant équipé d’un avant-
constituée de 2 x 2 voies de circulation, et l’ou- bec, d’un arrière-bec et d’une queue de traction.
vrage a été dimensionné en tenant compte d’un Certaines chaises comportent huit galets pour une
élargissement futur de l’A4 à trois voies de circu- capacité maximale de 400 t. Les coffrages perdus
lation dans chaque sens (photo 8). et le ferraillage du tablier ont été mis en place avant
En vue de limiter la longueur de l’ouvrage, et par lançage permettant ainsi de sécuriser les travaux
conséquent son coût, il a été décidé de composer de bétonnage du tablier devant être réalisés au-
avec le biais sévère. La conception a été faite en dessus de l’autoroute.
limitant l’ouvrage à deux travées (une pour chaque Après lançage et enlèvement des chaises à galets, ®
Travaux n° 811 • septembre 2004 73
LGV EST EUROPÉENNE
Nathalie Lafuente
RESPONSABLE
Le lot 24, d’une longueur de 38,8 km, se développe dans les départements de la Marne et de la ENVIRONNEMENT DU
Meuse entre les communes de Tilloy-et-Bellay et de Nubécourt. La morphologie peu accidentée CENTRE OPÉRATIONNEL
DE BAR-LE-DUC
des secteurs traversés et l’habitat clairsemé permettent à la LGV de s’écarter significativement Ingénierie SNCF - MOEGC
de la plupart des villages, tout en respectant les valeurs géométriques nominales ; aucune cour- groupement SNCF - Arcadis
be de rayon exceptionnel n’est utilisée tant pour le tracé en plan que pour le profil en long. Seul, Rémy Laville
DIRECTEUR
le hameau de Grigny se situe à moins de 500 m de l’axe de la ligne. Groupement Bec - Muller -
La transparence du projet est assurée par 31 ouvrages d’art courants qui se décomposent en Demathieu et Bard
Figure 1
Extrait de la maquette
géotechnique du lot 24
Excerpt from the geotechnical
model of work section 24
®
laquelle le site des étangs de Champagne a été no- ◆ importance des pistes de chantier, du phasage
tifié en 1991. de leur construction et de l’analyse des modes de
circulation.
Les batraciens Le peu d’emprises pour réaliser les travaux (4 à
Sur la commune de Le Chemin, la LGV Est passe 5 m environ, au-delà des entrées en terre, qui cor-
à proximité du ruisseau du Hardillon sur un réseau respondent, la plupart du temps, à l’emplacement
de cinq mares-abreuvoirs abritant des batraciens d’assainissements ou de confortements) conduit
protégés au niveau national : tritons crêtés, pal- à une obligation pour les circulations de chantier,
més et alpestres. soit de rester dans l’assiette des travaux, soit de
Le triton crêté (photo 1) est en régression sur l’en- recourir à des occupations temporaires de terrains
semble de son aire de répartition. Il est, de plus, riverains.
Photo 1 inscrit à l’annexe 2 de la directive européenne de Le lot se divise en trois parties de natures géolo-
Tritons crêtés lors de l’opération 1992 dite "Habitats". A ce titre, une demande d’au- giques radicalement différentes. Elles ont chacu-
de sauvegarde des batraciens
en juin 2002 torisation de déplacement d’espèces animales pro- ne fait l’objet d’une approche technique spécifique
Crested salamanders during tégées a été lancée auprès des services de l’Etat et, d’ouest en est, se composent comme suit :
the batrachian safeguard operation pour sauvegarder les batraciens. ◆ la première zone du PK 168 au PK 183, en Cham-
in June 2002 L’autorisation préfectorale a permis de reconsti- pagne pouilleuse, est constituée pour l’essentiel
tuer, en automne 2001, à proximité de la LGV, de craies, plus ou moins humides, et de limons éo-
de nouvelles mares de substitution et de procéder liens. Caractéristique d’un chantier de "sols fins",
en juin 2002 à l’opération de déplacement des tri- elle ne présente pas de difficultés techniques par-
tons dans les nouveaux milieux créés (végétalisa- ticulières. C’est dans cette partie que le chantier
tion réalisée à partir de prélèvements sur les mares a pu mettre en œuvre des moyens dits "grandes
PRÉSENTATION GÉNÉRALE existantes). L’opération réalisée par le bureau masses" (échelons de décapeuses et de grosses
DU TRONÇON D d’études Ecolor a permis de sauvegarder une tren- pelles) (photo 2) ;
taine de tritons adultes dont treize crêtés. ◆ la deuxième zone du PK 183 au PK 198, traver-
Localisation Deux ouvrages (buses en béton préfabriqué) sous se le pays d’Argonne. Très chahutée et fortement
Le tronçon D s’étend sur 63 km sur le remblai permettent le déplacement de ces es- boisée, rendue tristement célèbre par les combats
la Champagne-Ardenne et la Lorraine, pèces entre les différentes mares. De petits fos- qui s’y déroulèrent lors de la Première Guerre mon-
respectivement entre Tilloy-et-Bellay sés spécifiques assurent un relais biologique entre diale, cette région, dont les habitants qualifient
dans la Marne (51) et Bannoncourt les ouvrages et les mares. la terre "d’amoureuse" est sillonnée par les val-
dans la Meuse (55). Il comprend deux lées de l’Ante, de l’Aisne, du Hardillon et du Tha-
lots Terrassement ouvrages d’art bas qui constituent, sans nul doute, autant
rétablissement de communication ■ TERRASSEMENTS d’obstacles naturels et majeurs au passage de la
(TOARC) à dominance terrassement : LGV. Les travaux se déroulent au voisinage de ces
- lot 24 : 39 km - marché de 75,6 M€ Spécificités du chantier cours d’eau avec des contraintes environnemen-
attribué à Bec (mandataire) et Dema- tales pour les franchissements, dérivations, pom-
thieu et Bard (cotraitant) ; Les contraintes pages et rejets. C’est cette partie du chantier qui
- lot 31 : 24 km - marché de 74 M€ La longueur importante du lot 24 (près de 40 km) présente les plus grosses difficultés techniques de
attribué à Fougerolle Ballot (manda- rend complexe le suivi du chantier et la gestion de réalisation et les risques les plus importants en
taire), Forézienne d’Entreprises, Eif- ses aléas. Le ratio "m3/km" est relativement faible. terme de délai. En effet, les durées de consolida-
fage TP, SCR Marne (cotraitants). En effet, 4 millions de m3 de déblais sur 40 km est tion des assises de remblai pouvant atteindre 16
Le tronçon D en quelques chiffres plutôt inhabituel et témoigne d’un tracé rasant avec mois (pour un chantier d’une durée globale de 24
• 55 ouvrages d’art, dont 22 ponts- des buttes peu importantes et donc des contraintes mois), les travaux se situent, dans leur grosse ma-
rails spécifiques sur les moyens et les méthodologies jorité, sur le chemin critique du planning général
• 31 ponts-routes de travail : (photo 3) ;
• 2 viaducs ◆ importance de la précision du levé de terrain na- ◆ la dernière zone, en partie Est, du PK 198 au PK
• 44 000 m3 de béton turel ; 207, se caractérise par un relief qui s'accentue
• 9,7 Mm3 de déblai ◆ gros impact des charges liées au respect des doucement et qui annonce le plateau calcaire du
• 7,1 Mm3 de remblai étapes successives de la réalisation et qui restent Barrois. Cette partie doit constituer, en démarrage
• 431 000 m3 de couche de forme fixes quel que soit le volume remué (implantation, de chantier, un gisement en matériaux rocheux uti-
• 185 000 m3 de sous-couche préparation de terrain, points d’arrêt…) ; lisés à des fins nobles pour la réalisation des
◆ nécessité de bien maîtriser les plans d’exécu- dispositions constructives des vallées inondables
Le montant global du génie civil du tion avant le démarrage des travaux (risque du hors et compressibles.
tronçon D s’élève à : 186 M€ (CE profil) ; Un besoin important s’est avéré en matériaux gra-
2001) ◆ impossibilité de faire travailler plusieurs éche- nulaires de provenance extérieure. Pour réaliser les
lons dans une même butte sans entraîner une haus- masques et éperons, bases drainantes des rem-
se importante du coût d’exploitation ; blais, enrochements, blocs techniques des ponts-
◆ productivité moyenne du fait des conditions de rails, couches de forme et sous-couche, il aura fallu
chargement et de circulation qui sont rarement op- acheminer par la route, depuis les carrières de Meu-
timales ; se, de Haute-Marne, et même des Vosges, environ
Figure 2
Suivi des tassements
remblai de l’Aisne
Monitoring of subsidence,
Aisne backfill
Photo 6
L’Aisne avec ses protections
végétales de rives
The Aisne with its plant protection
on the banks
LES PRINCIPAUX
INTERVENANTS
Maître d’ouvrage
RFF représenté par la Direction des opérations
® sin Seine-Normandie. Hormis pour le Thabas, leur
écoulement au droit de la LGV se fait du sud vers
de la LGV Est européenne
Maître d’œuvre
le nord. Ces rivières de plaine à très faibles pentes
Groupement SNCF - Arcadis
sont sinueuses.
Pour permettre des franchissements droits et par Architecte de ligne
conséquent pour réduire la longueur des ouvrages Jean-Louis Jolin
d’art, des dérivations en amont et en aval de la Entreprises
ligne ont été nécessaires. • Bec (mandataire)
Les différents intervenants (maître d'œuvre, DDAF, • Demathieu et Bard (cotraitant)
Conseil supérieur de la pêche) ont voulu respecter Sous-traitants
au mieux les caractéristiques des rivières et leur • Destenay
végétalisation rapide. • GTM Terrassement
Les protections lourdes, type enrochements, ont • Ingérop
alors été réduites au droit des ouvrages d’art et • Simas
abandonnées dès que possible au profit de pro- • Cert Structure
tections végétales constituées de nappes de coco • Solen
préensemencées d’un mélange de graines adapté • Tetra Socafl
au site. • Armatures SA
Le profil en long des rivières ménage des secs et • Europ industries
des mouillés afin de se rapprocher de la situation • Durmeyer
initiale, et le profil en travers en forme de V permet • Somaro
d’assurer une hauteur d’eau minimale lors des • Trabet Monti
étiages (photo 6). • Devynck
Fournisseurs
Passages grande faune (PGF)
• Marne béton
• Märker
Plusieurs PGF spécifiques rétablissent les dépla-
• Vicat
cements des cerfs, chevreuils et sangliers avec no-
• Etienne
tamment le PGF du bois des Horgnes. Avec une
• Calin
ouverture de 30 m, c'est l’ouvrage le plus impor-
tant de la ligne dédié à la grande faune pour réta- • La Meilleraie
blir un axe majeur de déplacement des cervidés • Capremib
parfois surnommé "la coulée de l’Argonne" et si-
tué au droit de ce que l’on pourrait appeler un isth- Marché : 75,741 M€
me forestier (jonction des deux massifs forestiers Délai global d’exécution : 25 mois
nord et sud). Vu l’enjeu environnemental lié à ce
Le viaduc de Jaulny, au
Le viaduc de Jaulny constitue le tron-
çon J, inséré entre les lots 32 et 33
du tronçon E. La longueur de ce lot
régional de Lorraine
est de 2 km. Le viaduc, en structure
bi-caisson mixte, est pour sa part long
de 480 m. C’est le plus haut de la
ligne (environ 50 m) et ses portées ■ LES TRAVAUX PRÉPARATOIRES sont à réaliser avec l’accord des autorités lo-
principales sont de 73,80 m. cales et des propriétaires ou exploitants ;
L’ordre de service de démarrage des travaux a fixé ◆ mise en place d’installations de chantier aussi
Ce lot présente par ailleurs l’origi- celui-ci au 2 septembre 2002. Les travaux prépa- discrètes que possible dans le site ;
nalité d’être réalisé en conception- ratoires revêtent pour ce projet une grande impor- ◆ mise au point définitive des dépôts pour les ex-
réalisation, Eiffage TP étant le tance : cédents de déblais avec toutes les obligations ad-
◆ déboisage : zone très pentue dans la partie CO/P1 ministratives qui caractérisent cette démarche ;
mandataire d’un groupement multi-
à l’ouest ; zone très boisée du bois du Fey à l’Est ◆ confortement des terrassements de certains ap-
disciplinaire qui a franchi au préa- (P6, C7, remblai Est) et haut lieu de lutte pendant puis et notamment de la pile P1 par béton proje-
lable les phases "avant-projet détaillé" la dernière guerre ; travaux à effectuer en contact té et ancrages.
et "projet" avant d’être chargé de la permanent avec les services de déminage. Ces dé-
boisages ont permis de mettre à jour la réalité to-
réalisation. Le lecteur se référera uti-
pographique aux deux extrémités du viaduc ; ■ LES TRAVAUX
lement au n° 794 de Travaux (février ◆ contact avec les riverains et propriétaires pour DE TERRASSEMENT
2003) où il trouvera la description l’indemnisation des emprises temporaires (dépôts ET D’ASSAINISSEMENT
des études de ce concours orchestré provisoires, accès de chantier) ;
◆ passage préalable des services archéologiques ; Ils s’étendent à l’ouest de l’ouvrage sur une dis-
par RFF, ainsi que les options tech-
des vestiges carolingiens ont pu être identifiés dans tance de 150 m, et à l’est sur une distance de
niques et architecturales qui ont per- la zone P3/P4 ; des vestiges gallo-romains et des 1 500 m. Ils sont étroitement liés au phasage de
mis au groupement d’adapter le projet vestiges de guerre ont été reconnus dans le bois l’ouvrage et sont, de ce fait, très hachés et très
aux contraintes environnementales du Fey ; méticuleux ; Ils se différencient complètement des
◆ protection des essences rares et des zones pro- travaux de terrassement d’un TOARC classique.
et à celles du référentiel technique
tégées et sensibles ;
de la LGV Est européenne. Le présent ◆ recherche de cavités karstiques ou d’anciennes A l’ouest du viaduc (photo 1)
article décrit plus en détail la phase galeries militaires par sondages destructifs et me-
exécution et met en évidence l’adé- sures microgravimétriques, au cours d’une cam- Le déblai nécessaire à la trace du TGV a été com-
pagne géotechnique complémentaire et en tout plété par un déblai complémentaire exigé par la réa-
quation entre le projet, les méthodes
début de chantier ; lisation de la plate-forme d’assemblage et de
d’exécution et les exigences du maître ◆ réalisation d’un linéaire important de pistes d’ac- poussage de la charpente (hauteur égale à celle
d’ouvrage, notamment en matière de cès aux appuis dans un site inondable. Un ouvra- du caisson : 4,00 m), ensuite remblayé pour réali-
sécurité et de respect de l’environ- ge provisoire a été construit en fond de vallée sur ser la PST (partie supérieure du terrassement). La
le Rupt de Mad pour réaliser la pile P2. Les pistes pente des talus est de 3/2.
nement et de la qualité. L’ouvrage
La plate-forme finale, élargie par rapport à l’empri-
est actuelle- se courante, permet l’accès et le mouvement du
ment en phase matériel d’entretien ainsi que la visite d’installa-
tions électriques et des appareils de voie. Le rac-
de finition (su-
cordement se fait en sifflet avec le lot 32. Les
perstructures, aménagements à l’ouest comprennent également
remblais derriè- la réalisation d’une piste pour l’amenée de l’engin
re maçonnerie, de visite MOOG. Dans le cadre de la protection de
la faune, un PPF (Passage petite faune) est prévu
espaces verts).
au droit de cette plate-forme ferroviaire.
Les travaux effectués se déclinent ainsi :
◆ déblai : 50 000 m3 ;
Photo 1
Déblai ouest ◆ remblai : 20 000 m3 ;
et installation ◆ bloc technique en grave non traitée et en grave
d’assemblage traitée : 5 000 m3 ;
et de poussage
◆ piste d’accès pour la nacelle MOOG : 500 ml ;
Western earth cut ◆ couche de forme LGV : 4 000 m3 ;
and assembly
and pushing ◆ bassin de régulation ;
system ◆ assainissement piste MOOG et LGV ;
◆ dépôt provisoire ;
◆ aire de lançage du viaduc.
Frédéric Cuffel
RESPONSABLE
DU CHANTIER
Eiffage TP
A l’Est du viaduc
Figure 1
Phasage de réalisation
du hourdis béton
Scheduling
for construction
of the concrete deck
section
repris par une NOG (Note d’organisation générale) The Jaulny viaduct, in the El viaducto de Jaulny, en
au niveau de l’exécution. Les études et les travaux heart of the Lorraine pleno centro del Parque
regional natural park natural regional de Lorena
ont fait l’objet d’un contrôle interne et d’un contrô-
le externe niveau 1 effectués par chaque cotrai-
P. Charlon, Fr. Cuffel P. Charlon y Fr. Cuffel
tant ; un contrôle externe niveau 2 (responsable
devant la maîtrise d’œuvre du projet) permanent The Jaulny viaduct is the highest struc- El viaducto de Jaulny constituye la estruc-
sur site a garanti la validité et la cohérence des ture on the East European High-Speed tura de mayor altura de la Línea de Alta
études ainsi que la qualité des travaux réalisés. Train Line. 480 metres long, its com- Velocidad Este europea. De una longi-
Le bon fonctionnement de la démarche mise en posite double metallic box girder struc- tud de 480 m, su estructura mixta en
œuvre a été confirmé au cours des audits effec- ture also sets a record for span length bicajón metálico constituye también un
tués par RFF et des audits internes. (73.90 metres) in this field. récord de luz (73,90 m) en el aspecto
The original feature of this work sec- que nos ocupa.
tion is that it is carried out by means Este lote presenta la originalidad de
of a Design and Build procedure in which una ejecución según un procedimiento
the contractor also acts as project mana- de diseño-ejecución en el cual la empresa
ger. constructora ha desempeñado también
The works are currently nearing com- un cometido de dirección de las obras.
pletion and the box girders will soon Las obras se encuentran en su etapa
be equipped with four dehumidifiers final de acabado y los cajones se habrán
capable of providing interior corrosion de equipar dentro de breve plazo con
protection without painting. cuatro deshumificadores que permi-
tirán obtener la protección anticorro-
sión interior sin necesidad de pintura.
■ PRÉSENTATION GÉNÉRALE
DU TRONÇON E
Le tronçon pour lequel Scetauroute assure la maî-
trise d’œuvre du génie civil a son origine à Ban-
noncourt (département de la Meuse) en rive gauche
de la Meuse et son extrémité à Champey-sur-Mo-
selle (département de la Meurthe-et-Moselle) en
rive droite de la Moselle.
Il est compris entre les tronçons D et F, tous deux
sous maîtrise d’œuvre SNCF, et se raccorde à
Pagny et Vandières, en rive gauche de la Mosel-
le, à la voie ferrée Nancy-Metz (voie Métrolor). Ce
tronçon d’une longueur de 43 km (hors raccorde-
ments ferroviaires) concerne les deux départements
de la Meuse et de la Meurthe-et-Moselle et tra-
verse 16 communes.
Le franchissement du Rupt de Mad à Jaulny en est
exclu, il fait l’objet d’un marché de conception-réa-
lisation par ailleurs.
Pour sa construction, le tronçon E nécessite la réa- Photo 1
Réalisation des appuis
lisation de : L’allotissement des travaux principaux est compo- du viaduc de la Moselle
◆ 10 millions de m3 de déblais ; sé de deux lots de terrassement, ouvrages d’art et Construction of the supports
◆ 6 viaducs pour une longueur cumulée de 3100 m, rétablissements (lots TOARC 32 et 33) et de cinq for the Moselle viaduct
dont deux viaducs pour la traversée de la vallée de lots d’ouvrages non courants (lots 35, 36P, 36V,
la Meuse, l’un de 600 m et l’autre de 310 m, le 37 et 39) pour un montant de 324 M€ HT.
viaduc de la Moselle d’une longueur de 1 510 m, Cette portion de ligne nouvelle, construite dans
le plus long de la LGV Est (photo 1), dont le maître le périmètre du Parc naturel régional de Lorraine,
d’œuvre a confié à la SNCF la conception et le sui- présente de forts enjeux environnementaux, mais
vi des travaux ; aussi techniques du fait de la nature des sols et
◆ 4 ouvrages de type saut-de-mouton nécessités de la réalisation des raccordements ferroviaires
par les raccordements ferroviaires ; dans la zone à fortes contraintes de la vallée de la
◆ 12 ouvrages de type pont-route (PRO) et 26 ou- Moselle : vallée inondable, relativement urbanisée
vrages de type pont-rail (PRA). et déjà occupée par d’autres équipements (voie fer- ®
Travaux n° 811 • septembre 2004 91
LGV EST EUROPÉENNE
Figure 1
Zone des raccordements
à la voie Métrolor ® rée, canal, route) comme le montre la figure 1 et
l’image de synthèse (figure 2), issue d’une ma-
prendre en compte une variante en 1999-2000,
à la demande du PNRL et en accord avec les ser-
Area of links
quette virtuelle, dont le principe de présentation vices de l’Etat (DIREN, etc.). Cette variante de tra-
to the Métrolor track
s’est avéré nécessaire en phase de concertation cé a permis de préserver la zone humide du Bosmard,
locale. qui s’était révélée d’une grande richesse patrimo-
niale à la suite des inventaires d’état initial réali-
sés, dans le cadre des études d’avant-projet détaillé,
■ PRINCIPAUX ENJEUX par Ecolor, bureau d’étude en charge du milieu na-
ENVIRONNEMENTAUX turel.
INTERVENANTS MARCHÉ Le tronçon E traverse de part en part la zone ouest Espèces protégées
DU LOT 39 du Parc naturel régional de Lorraine (PNRL). Depuis et zones Natura 2000
de nombreuses années, cette spécificité a eu pour
Entreprises conséquence une concertation environnementale De par la richesse tant floristique que faunistique
En groupement : Eiffage TP (manda- poussée entre RFF, Scetauroute et le parc. Ce tra- de l’environnement qu’elle traverse, la LGV avait
taire) - Demathieu & Bard - SFET - Bau- vail quotidien, réalisé entre les différentes parties, un impact direct sur des espèces végétales et ani-
din Chateauneuf - Eiffel a été entériné le 22 octobre 2003 par la signatu- males protégées. Dans le cadre de la phase étude
re d’un protocole de partenariat entre RFF et le menée par Scetauroute, RFF a obtenu des préfec-
Sous-traitant du maître d’œuvre
PNRL, permettant ainsi d’affirmer l’objectif com- tures de la Meuse et de la Meurthe-et-Moselle, des
conception et suivi des travaux
mun des deux partenaires : construire la LGV Est arrêtés autorisant le déplacement de quelques
SNCF
européenne tout en préservant et valorisant les ter- pieds d’une plante, le pigamon moyen (protection
Bureaux d’études des entreprises ritoires du parc. régionale) ainsi que de batraciens (tritons alpestres,
IOA et Greisch (ouvrages d’art), SFET palmés, crêtés : protection nationale). Des opéra-
(terrassements) Variante et choix du tracé tions de sauvetage ont été réalisées avant le com-
Montant = 55,7 M€ HT mencement des travaux mais également à
Délais : 28 mois La préservation de l’environnement sur le tronçon l’avancement du chantier, des amphibiens ayant
E a permis, lors du calage définitif du tracé, de élu domicile dans les emprises du chantier, mal-
■ PRINCIPAUX ENJEUX
TECHNIQUES
Terrassements
Contraintes géotechniques
Le tronçon E est situé entre les côtes de Meuse et
les côtes de Moselle ; celles-ci ont permis d’utili-
ser les matériaux calcaires pour des remblais cou-
Photo 4
Viaduc de franchissement
de la Meuse
® rants mais également, lorsque ces calcaires avaient
des résistances et un taux de fines conformes au
Viaduct crossing over raine, en proposant des ouvrages métalliques bi- Référentiel technique (RT) de la LGV Est, de les va-
the Meuse poutres, unis par une même teinte et un même des- loriser en matériaux plus nobles : matériaux de
sin de piles courantes. Toutefois, certains ouvrages base de remblais en zone inondable (250 000 m3),
ont bénéficié de traitements particuliers comme matériaux de base de remblais en zone humide
l’intégration de l’inertie variable pour le viaduc de (300 000 m3) et matériaux de masques drainants
la Meuse (photo 4) ou la travée centrale du viaduc (330 000 m3) pour les lots 32 et 33.
de la Moselle, qui bénéficie également de piles au Les matériaux de couche de forme (épaisseur
INTERVENANTS COMMUNS dessin spécifique. L’architecture et le projet pay- 0,35 m, 230000 m3) et de sous-couche (épaisseur
sager ont fait l’objet de nombreuses réunions de 0,20 m, 120 000 m3) sont en fourniture extérieu-
DU TRONÇON E
travail avec le parc et les services de l’Etat. re, approvisionnés par RFF, principalement par mode
RFF, en coopération avec le PNRL, a décidé de réa- ferroviaire (fret SNCF).
Maître d’ouvrage
liser les aménagements paysagers de certains sec- Entre ces deux côtes, la LGV franchit sur 15 km la
RFF - Direction des opérations de la
teurs de la LGV à partir de matériel végétal présentant plaine de la Woëvre, zone argileuse humide à très
LGV Est européenne
un patrimoine génétique local (taxons locaux). Dès humide et plus ou moins compressible. En te-
Maître d’œuvre lors, l’expérimentation prenait corps grâce à la nant compte que le RT impose des critères en ter-
Scetauroute récolte puis la mise en culture de graines et bou- me de tassements résiduels maximum inférieurs
Architecte tures prélevées dans le périmètre du parc. Concer- à 2 cm à la réception de la sous-couche et totale-
Alain Spielmann nant les arbres tiges, des sujets ont été marqués ment résorbés lors de la pose des rails, deux dis-
Paysagiste dans des bois localisés dans un rayon de 40 km positions ont été prises pour la phase de préparation :
Groupement : Arnatur, A. Peter, Beture autour de la LGV et leurs racines ont été préparées une campagne géotechnique complémentaire réa-
infrastructure, Société Forestière mécaniquement à la transplantation (cernage). Au lisée par l’entreprise, dense pour ce qui concerne
total, ce projet "Taxons locaux" représente environ les sondages au pénétromètre statique, et par
Coordonnateur sécurité
72 000 jeunes plants à produire et la transplanta- ailleurs deux remblais d’essais instrumentés à sur-
Cabinet Labriet
tion de 350 arbres tiges, soit un tiers des végétaux charges variables pour suivre l’évolution de la conso-
Contrôle extérieur utilisés dans le cadre des aménagements paysa- lidation et des tassements. En effet, ces matériaux
• Laboratoire : CEBTP gers du tronçon E. La Société Forestière de la Cais- se présentent sous forme d’argiles schisteuses
• Topographie : SRT se des Dépôts est associée à cette démarche. parfois gypseuses ou marneuses, avec une surfa-
• Structures métalliques : IS Ser- Exécuter cette opération avec une telle ampleur est ce souvent décomprimée et peu traficable. L’enjeu
vices une première dans le cadre de l’aménagement d’une principal du passage dans cette plaine est la tra-
telle infrastructure linéaire. versée des argiles peu compressibles, mais à ten-
dance gonflante en présence d’eau. Ces argiles
Suivi environnement travaux sont un produit de décalcification, assez plastiques
mais raides et non parfaitement saturées. Les mo-
Etant donné la richesse de ce patrimoine et l’en- dèles utilisés pour les études et le dimensionne-
jeu de la phase travaux, un chargé environne- ment du projet sont basés sur des matériaux plutôt
ment est en permanence présent au sein de la mous. Si l’on pressentait que les résultats étaient
Direction de projet Scetauroute. Aidé de la Division donc un peu pessimistes, il est apparu nécessai-
Travaux et des correspondants environnement des re de vérifier les hypothèses en grandeur réelle par
entreprises, il assure le respect des pièces envi- la réalisation et le suivi à long terme de remblais
Photo 6
Le déblai
des schistes cartons
en cours d’exécution
Paper schist earth cuts
being performed
L
e lot 34B de la LGV Est européenne consti- constructives particulières (confortement de sol,
pressibles de la vallée de la Nied né- tue le dernier des lots travaux du projet en instrumentation, suivi) ;
cessite le recours à des techniques première phase. Le marché, lancé le 6 jan- ◆ le raccordement sur les voies ferrées exploitées
élaborées de confortement des sols vier 2003, intègre une approche partenariale ayant Reding - Metz-Ville et Rémilly - Stiring-Wendel et
permis de désigner le groupement le mieux disant, le changement de sens des circulations ferroviaires
pour l’assise des ouvrages d’art et
avec un niveau de risque prévisible et une incita- (travaux sous interception de circulation, sécurité
des remblais. tion à respecter les coûts. des circulations, planification) ;
Pour l'environnement, la vallée de la Ce lot représente plus de 2,5 millions de m3 de ter- ◆ l’importance de la zone inondable traversée
rassement et comporte 16 ouvrages d’art pour un (contrainte planning, protection des habitations, di-
Nied, où s’étendent des prairies na-
coût total d’environ 48 millions d'euros HT. mensionnement des ouvrages) ;
turelles salées (prés salés), présen- ◆ la présence de milieux naturels remarquables et
te des milieux caractérisés par des d’espèces protégées (Natura 2000, prés salés in-
habitats biologiques classés d’inté- ■ LE DESCRIPTIF DU LOT (photo 1) térieurs, troscart maritime) ;
◆ la présence de sites archéologiques d’impor-
rêt communautaire prioritaire par la
Le projet se situe en secteur rural et traverse le dé- tance.
directive européenne "Habitats". Ce partement de la Moselle sur les communes de
milieu, très rare en France et en Eu- Tragny, Flocourt, Thimonville, Saint-Epvre, Morville-
rope, doit prochainement intégrer le sur-Nied, Baudrecourt, Vatimont, Han-sur-Nied, et ■ LES OUVRAGES D’ART
réseau Natura 2000.
Herny. SPÉCIFIQUES AU LOT
Ce lot est exceptionnel à plus d’un titre et notam-
ment du fait de : Le viaduc de Baudrecourt (photo 2)
◆ sa densité d’ouvrages d’art largement supérieure
à la moyenne de la ligne (16 ouvrages d’art, dont Le viaduc de Baudrecourt, le dernier des 300 km
6 ouvrages non courants) ; de la première phase de la LGV Est européenne,
◆ la présence d’importantes zones compressibles permet le franchissement de la ligne actuelle Ré-
dans la vallée de la Nied imposant des techniques ding - Metz et de la future voie de raccordement de
Laurent Hoffmann
vers Strasbourg CHARGÉ DE TRAVAUX
Ingénierie SNCF
MOEGC groupement SNCF -
Arcadis
Laurent Flouest
RESPONSABLE
la LGV aux voies ferrées existantes. Il s’inscrit dans ENVIRONNEMENT
DU CENTRE
un site très plat, souvent inondé, seulement barré
OPÉRATIONNEL DE METZ
par le remblai de la voie ferrée existante. Cet ou- Ingénierie SNCF - MOEGC
vrage métallique à poutres latérales porte une voie groupement SNCF - Arcadis
unique et assure le changement de sens des cir-
Valérie Poje
culations ferroviaires. En effet, le sens privilégié GÉOLOGUE
des circulations ferroviaires est à droite en Alsace Arcadis
et en Moselle, alors qu’il est à gauche dans le res- MOEGC groupement SNCF -
te de la France. Arcadis
Le viaduc de Baudrecourt permettra ainsi aux fu-
turs TGV, de relier dès 2007, Strasbourg, la Suis-
se et l’Allemagne, dans l’attente de la réalisation
de la seconde phase de la LGV entre Baudrecourt
et Vendenheim.
Afin d’intégrer cet ouvrage d’art dans l’environne- Photo 2
Le viaduc
ment remarquable de la vallée de la Nied françai- de Baudrecourt
se, le viaduc de Baudrecourt a fait l’objet d’un The Baudrecourt
traitement architectural particulier sur proposition viaduct
de Jean-Louis Jolin, architecte messin, en concer-
tation avec la DIREN Lorraine et les riverains.
Photo 3
Ce viaduc, le plus grand des ouvrages d’art du pro-
L’ouvrage foncé sous la voie
jet en Moselle, d’une longueur totale de 287 m et ferrée existante
d’une masse de 1 610 t repose sur des fondations The structure driven under
de plus de 15 m de profondeur. La partie métal- the existing railway track
lique de l’ouvrage est constituée de deux poutres
latérales de hauteur variable de 3,75 m à 5,25 m.
Ces poutres sont reliées par des entretoises qui
seront par la suite enrobées de béton. L’ensemble
est porté par cinq piles en béton armé, en forme
de losange en pied.
La société GTM, mandataire du marché de travaux
du lot 34B est en charge de la réalisation de cet
ouvrage. La société Eiffel réalise quant à elle la par-
tie métallique de cet ouvrage.
La mise en place de l’ouvrage à son emplacement
définitif s’est effectuée par lançage au-dessus de
la voie ferrée Metz - Réding de nuit et lors de week-
ends. Pour la sécurité des circulations, cette opé-
ration particulière, qui a été assurée par des treuils
de traction et de retenue ancrés au pied d’une pile
du viaduc, s’est effectuée sous interception des
circulations ferroviaires.
Ces périodes d’interception doivent être program-
mées de longue date et ne peuvent être modifiées
par la suite, ce qui impose à l’entreprise de res-
pecter scrupuleusement ses délais de réalisation.
Metz-Réding sur une longueur totale de 20 m.
L’ouvrage foncé sous les voies Cet ouvrage a été assemblé sur un radier de pré-
existantes (photo 3) fabrication, au droit de son emplacement définitif.
L’opération de fonçage a été réalisée à travers le
Au droit du viaduc, un ouvrage hydraulique de 442 t talus des voies ferroviaires par traction au moyen
constitué d’un élément cadre en béton armé de de câbles extérieurs, ancrés au radier de préfa-
21 m de longueur a été foncé sous la voie ferrée brication. L’intervention s’est déroulée sans in- ®
Travaux n° 811 • septembre 2004 101
LGV EST EUROPÉENNE
RESUMEN ESPAÑOL
Lote 34B : conexión de la
Línea de Alta Velocidad
Este con la línea ferroviaria
hacia Estrasburgo
à Vaires-sur-Marne : adapter
les installations terminales
au TGV Est européen
C’est en Ile-de-France que la LGV Est européenne prend son origine, sur la commune de Vaires-
sur-Marne située à 23 km de la gare de l’Est. Entre ces deux gares, le TGV Est européen circu-
lera sur les lignes existantes, jusqu’à une vitesse de 220 km/h.
Sa coexistence future avec les trains Fret et Ile-de-France nécessite d’adapter les infrastruc-
tures existantes ou de créer de nouvelles installations. Réalisés en milieu urbanisé et à
proximité de sites ferroviaires exploités, ces aménagements représentent pour RFF, la SNCF,
et les entreprises attributaires, une opportunité de valoriser leurs compétences et leur savoir-
faire, tant par la complexité de réalisation des travaux que par la prise en compte de l’insertion
environnementale des nouveaux ouvrages.
■ DE PARIS À PANTIN,
L
a participation du Conseil régional d’Ile de
France, à hauteur de 76,22 millions d’euros, MODERNISER
révèle toute l’importance que revêt ce pro- LES INFRASTRUCTURES
jet pour sa région : en effet, plus de 10 millions de EXISTANTES
voyageurs emprunteront les lignes du TGV Est eu-
ropéen, principalement au départ ou à destination Adapter les quais en gare de l’Est
de l’Ile de France (Paris, mais aussi les trois gares
TGV de Massy, Marne-la-Vallée-Chessy et Roissy- Pour accueillir les rames TGV et adapter les quais
Charles de Gaulle) et ce sont également plus de de la gare de l’Est à ce nouveau matériel, huit quais
500 millions d’euros qui sont investis entre la gare grandes lignes sont aménagés et les marquises ré-
de l’Est (Paris Xe) et Vaires-sur-Marne (Seine-et-Mar- générées entre juin 2005 et juin 2006. Des prises
ne) pour adapter ou créer les infrastructures ferro- d’eau sont également installées sur les quais :
viaires et les installations fixes. elles permettent de réapprovisionner directement
C’est aussi en Ile de France que la ligne nouvelle les rames TGV en gare de l’Est et d’assurer ainsi
à grande vitesse prend son origine, sur la commu- une disponibilité maximale du matériel roulant, tout
ne de Vaires-sur-Marne située à 23 km de la gare en diminuant le nombre de manœuvres et de cir-
de l’Est. Entre ces deux gares, le TGV Est européen culations de trains dans l’avant-gare de Paris-Est.
circulera sur les lignes existantes, jusqu’à une vi-
tesse de 220 km/h. Sa coexistence future avec les Garantir la fluidité
trains Fret et Ile de France nécessite d’adapter les des circulations
infrastructures existantes ou de créer de nouvelles
installations. Le futur volume des circulations ferroviaires en
Pour réaliser ces travaux, Réseau Ferré de France 2007 nécessite une utilisation optimale du plateau
a confié un mandat de maîtrise d’ouvrage à la de voies à la sortie de la gare de l’Est. Ainsi, la ca-
Région SNCF de Paris-Est. Dans ce contexte, la pacité du souterrain ferroviaire de la Villette est
SNCF est responsable de l’organisation des opé- doublée par la construction d’une seconde voie.
rations, de la préparation du choix des entreprises Cet aménagement permet d’éviter aux rames TGV
prestataires, de la gestion budgétaire, comptable de cisailler le plateau de voies central de la gare
et administrative, de la gestion des contrats pas- de l’Est lorsqu’elles rejoignent les voies départ prin-
sés avec les entreprises, et de la communication cipales.
avec les tiers. L’ouvrage initial date de 1893. Il se compose alors
La Région SNCF de Paris-Est, qui exploite déjà ces d’une partie en tunnel de 175 m encadrée par deux
lignes existantes entre la gare de l’Est et Vaires- trémies de 188 et 240 m. Composé de deux voies
sur-Marne, est également maître d’œuvre des amé- à l’origine, il fut mis à voie unique au moment de
nagements réalisés. son électrification pour éviter des travaux de mo- ®
Travaux n° 811 • septembre 2004 107
LGV EST EUROPÉENNE
®
Figure 1 dification de son gabarit. Dans le cadre du projet
Modifications du plan Eole (RER E), les murs de la trémie côté Paris ont
de voies au souterrain
de la Villette été reconstruits en voile de béton armé. La partie
■ CHELLES, S’ADAPTER
Figure 2
À LA COMPLEXITÉ
Futur plan de voies DE L’ENVIRONNEMENT
de la gare de Chelles
et ouvrages d’art La localisation des aménagements réalisés en plein
construits
pour permettre centre-ville de Chelles, au cœur d’une gare qui ac-
l’élargissement cueille plus de 15 000 clients par jour, complexifie
de la plate-forme le déroulement des travaux et représente un enjeu
© SNCF Région de Paris-Est
ferroviaire
majeur pour les entreprises. A cette problématique
Future track layout
in Chelles station
de l’exiguïté et de la densité des lieux, s’ajoute cel-
and engineering le d’un site ferroviaire exploité où les travaux de
structures built to allow voies planifiés plus de 6 mois à l’avance par la
enlargement
SNCF contraignent les entreprises à respecter scru-
of the railway subgrade
puleusement les délais qui leur sont impartis par
le marché.
Photo 8
Construction des appuis
du nouveau pont-route
devant l’ancien ouvrage
Construction
of the supports for the new
road bridge in front of
the old structure
St. Coïc
RESUMEN ESPAÑOL
Desde la estación del Este
hasta Vaires-sur-Marne :
adaptar las instalaciones
terminales del tren de alta
velocidad TGV Este europeo
St. Coïc
L
bourg grâce à un saut-de-mouton long e lot 10, réalisé avec deux délais partiels de qui lui donne une allure de tunnel sur une longueur
de 300 m. Cet ouvrage, fondé sur 237 600 jours calendaires, a été attribué en août de 300 m, permet aux voies de la LGV de fran-
2002 au groupement d’entreprises Razel chir les voies classiques Paris - Strasbourg déviées
pieux de 1 100 mm de diamètre, pro- (mandataire) - Urbaine de Travaux - Demathieu et sous le saut-de-mouton.
fonds de 13 à 20 m, permet le fran- Bard - Muller TP. Sa structure en portique sur semelles, avec une
chissement par la LGV, de deux voies section d’air de 73 m2, pour un volume de béton
armé de 6 800 m3, a nécessité la réalisation de
existantes déviées.
■ LE LOT 10 S’IMPLANTE PRÈS 237 pieux de diamètre 1 100 mm sur une profon-
Ce lot est localisé en limite du bois D’UNE ZONE NATURA 2000 : deur comprise entre 13 m et 20 m, prévus initia-
de Vaires et des marais, site réper- LE BOIS DE VAIRES lement avec un forage à la bentonite.
torié Natura 2000 en raison de sa Avant le démarrage des pieux et des travaux de gé-
Le bois de Vaires-sur-Marne, doté d’une grande nie civil du saut-de-mouton, les matériaux tourbeux
richesse écologique (zone humide
richesse floristique et faunistique est répertorié présents sur une épaisseur de 3 à 6 m, ont été ex-
d’intérêt communautaire et habitats dans le réseau Natura 2000, qui a pour objectif de traits et remplacés par des remblais de bonne qua-
favorables au triton crêté et au grand contribuer à préserver la diversité biologique sur le lité géotechnique et drainante. Après cette opération,
capricorne). La réalisation de 90 % territoire de l’Union européenne et de maintenir ou le substratum argilo-marneux a été préconsolidé
de rétablir en permanence un état de conservation avec des remblais de préchargement de différentes
de l’ensemble des travaux a néces-
favorable des milieux naturels d’intérêt commu- hauteurs.
sité pendant 600 jours calendaires, nautaire. Tous les volumes de matériaux, constitués avec un
en plus des dispositions techniques Ce bois, traversé par un petit ruisseau, nommé sablon ayant les propriétés d’un matériau de zone
particulières, la mise en œuvre de ru du Gué de l’Aulnay (affluent de la Marne), com- inondable (ZI) ont été déplacés en fonction des pha-
porte une zone humide et abrite parmi les grenouilles sages de construction et des durées prescrites
mesures préventives et d’accompa-
rousses, vertes ou agiles, la couleuvre à collier d’immobilisation sur les diverses plates-formes
gnement rigoureuses pour une pro- et les salamandres tachetées, deux espèces pro- équipées de drains verticaux préfabriqués plats.
tection efficace de l’environnement. tégées: le triton crêté (batracien) et le grand ca- Les montages et les démontages de ces remblais
pricorne (coléoptère). au cours de l’hiver 2002-2003 ont surpris les ri-
Les espèces végétales qui constituent ensemble verains très curieux de l’avancement des travaux.
une zone humide appelée mégaphorbiaie eutrophe
(habitat d’intérêt communautaire), sont baignées
annuellement par l’expansion des crues de la Mar- ■ ZONE ENVIRONNEMENTALE
ne. TRÈS SENSIBLE
Le ru abrite dans sa végétation aquatique une di-
versité piscicole particulièrement protégée par les La B.A. environnementale
pêcheurs. quotidienne
Grâce à ce joli bois de Vaires, très défendu par l’As-
sociation de gestion et de valorisation de la réser- Le ru du Gué de l’Aulnay et toute la végétation à
ve naturelle de Vaires (AGVRN) et la SNCF, sauvegarder en dehors des futurs travaux ne de-
(représentée par Thérèse Meysembourg, respon- vaient en aucun cas être pollués et dégradés. Le
sable environnement SNCF-Paris Est, maître d’ou- cahier des charges de réalisation des travaux de
vrage délégué de RFF) une réflexion environnementale génie civil était très rigoureux.
a accompagné chaque phase de construction ; loin Au-delà du plan assurance environnement (PAE) et
d’être perçue comme une contrainte, elle est de- des procédures spécifiques, qui sont des docu-
venue un acte écologique élémentaire et sponta- ments d’exécution connus par les dirigeants du
né. chantier, la démarche environnementale ne pouvait
pas être efficace sur le terrain sans une ferme sen-
sibilisation de l’ensemble du personnel. En dehors
■ LE PREMIER SAUT-DE-MOUTON des développements oraux des méthodes d’exé-
AU PK 0.800 cution et des mesures environnementales appro-
priées, tout intervenant devait avoir un réflexe
Le premier saut-de-mouton 10.120 de la ligne nou- "environnement" personnel aussi automatique
velle constitue le cœur du lot 10. Il est situé im- qu’est celui de la sécurité. Pour obtenir ce com-
médiatement après le nouveau pont-route du chemin portement, une charte a été rédigée et expliquée
de l'Aulnay. Cet ouvrage, avec un biais de 10 grades avec des principes simples à respecter pendant
Prudence : batraciens
Dès l’ouverture du chantier, la maîtrise d’œuvre tra- visoires à exécuter. Il fallait conserver au mieux la
vaux, représentée par Jean-Marc Hervy, a donné le continuité de l’écoulement du ru sans trop boule-
ton "environnemental" sur le site. verser son milieu biologique.
Le premier coup de pioche ne pouvait pas être en- Le chantier avait pour obligation de garantir une si-
gagé sans procéder à un état des lieux exhaustif tuation quasi définitive de l’écoulement, sans heurts,
en collaboration avec l’AGVRN. Cet état des lieux avant la fin de l’hiver 2002-2003 pour ne pas per-
a permis de délimiter les formations végétales et turber le début de la reproduction des batraciens,
marquer les arbres à protéger et surtout commen- puis celle des poissons. Cet enjeu était un défi car
cer une sensibilisation sur les mœurs des amphi- le site n’était pas à l’abri d’une crue de la Marne.
biens. "Attention aux batraciens et à la crue", cette re-
La première intervention importante sur le chantier commandation de la maîtrise d’œuvre et de l’AG-
avant les travaux, fut la pose d’un filet de retenue VRN, a été écoutée scrupuleusement : tous les
des batraciens, sur une longueur d’environ un ki- terrassements réalisés dans les formations maré-
lomètre pour éviter aux nombreuses espèces de cageuses à partir de décembre 2002 ont été me-
pénétrer sur les lieux des travaux lors des migra- nés sans interruption jusqu’en mars 2003, en défiant
tions liées à la reproduction. la crue et sans susciter de perturbations pour les
L’extraction des matériaux tourbeux, rendue diffi- amphibiens (photo 2).
cile à cause d’une mise en plate-forme de ressua-
ge et d’un rechargement sur des camions routiers La minipelle au service du triton
pour une évacuation par voie publique, a été orga- crêté
nisée, en plus des impératifs de construction, en
programmant très précisément tous les bascule- Chaque ligne nouvelle a eu sa particularité : l’At-
ments des pistes et des diverses dérivations pro- lantique avec les caves du Vouvray, le Nord avec ®
Travaux n° 811 • septembre 2004 115
LGV EST EUROPÉENNE
Photo 8
Vue des ateliers de forage
mobilisés sur l’emprise
du saut-de-mouton 10.120
avec les tubages provisoires
pour la réalisation
des 237 pieux
sans utilisation de la boue
bentonique
View of the boring equipment
deployed on the area
of flyover 10.120
with the temporary casings
for construction
of the 237 piles
without using bentonite
drilling mud