790 Travaux Urbains
790 Travaux Urbains
790 Travaux Urbains
F é d é r a t i o n n a t i o n a l e d e s t r a v a u x p u b l i c s
n°790
• Rillieux-la-Pape.
La réconciliation
des bétons
pour une quatre
voies
• Ouvrages
d’aménagement
au-dessus
des voies ferrées
de la ZAC Paris
Rive Gauche
Avenue de France
• Aménagement
de la rue Michelet
à Saint-Etienne
• Le métro
de Toulouse.
Extension
de la ligne A
• Le tunnel routier
de la Major
à Marseille
• Nice.
Prolongement du
collecteur général
d’eaux usées
• Limoges :
un ouvrage
d’assainissement
urbain innovant
• Forage horizontal
guidé et forage
destructif
• Les quais
rive gauche
de Bordeaux
• Angers.
La dimension
travaux urbains
dans une démarche
développement
durable
• Paris. Le musée
des Arts Premiers
• La construction
du stade
de Genève
• Le génie civil
urbain et le réseau
technologique
Travaux urbains
RGC&U
• L’appel
à propositions
du RGC&U
sur les technologies
des infrastructures
urbaines
• La contribution
de l’IREX
par les projets
nationaux
et les "Rencontres"
sommaire
ISSN 0041-1906
octobre 2002
Travaux Travaux urbains
numéro 790
éditorial 1
Daniel Tardy
Notre couverture
Lévis-Saint-Nom. Benne d’apport
des matériaux recyclés
actualités 6
© Médiathèque Gaz de France/X. Renaud
matériels 11
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION
Roland Girardot
PRÉFACE
François Perdrizet 13
RÉDACTION
Roland Girardot et Henry Thonier TRAVAUX URBAINS
3, rue de Berri - 75008 Paris
Tél. : (33) 01 44 13 31 44
SECRÉTAIRE DE RÉDACTION
◆ Rillieux-la-Pape. La réconciliation des bétons
pour une quatre voies
- Rillieux-la-Pape. Reconciling various types of concrete
14
Françoise Godart for a four-lane road
Tél. : (33) 02 41 18 11 41 J. Abdo
Fax : (33) 02 41 18 11 51
[email protected]
VENTES ET ABONNEMENTS
◆ Ouvrages d’aménagement au-dessus des voies ferrées
de la ZAC Paris Rive Gauche. Avenue de France
- Development structures above the railway tracks
20
Olivier Schaffer of the Paris Left Bank development project "ZAC".
9, rue Magellan - 75008 Paris Avenue de France
Tél. : (33) 01 40 73 80 05 Br. Laurent, Cl. Bernard, A. Zenati
[email protected]
France : 155 € TTC
Etranger : 190 €
◆ Aménagement de la rue Michelet à Saint-Etienne
- Development of Michelet Street in Saint-Etienne
G. Di Massimo
28
Prix du numéro : 19 € (+ frais de port)
MAQUETTE
T2B & H
◆ Le métro de Toulouse. Extension de la ligne A
- The Toulouse metro. Extension of Line A
M. Randé, G. Salvi
31
8/10, rue Saint-Bernard - 75011 Paris
Tél. : (33) 01 44 64 84 20
PUBLICITÉ
◆ Le tunnel routier de la Major à Marseille
- The Major road tunnel in Marseilles
J. Vanni, M. Levy, D. Savino, Y. Méo
39
Régie Publicité Industrielle
Isabelle Duflos
61, bd de Picpus - 75012 Paris
◆ Nice. Prolongement du collecteur général d’eaux
usées. Défi relevé et pari tenu
- Nice. Extension of the main sewer. Meeting a challenge
45
Tél. : (33) 01 44 74 86 36 successfully
Fr. Aluni-Pierelli
Imprimerie Chirat
Saint-Just la Pendue (Loire)
◆ Limoges : un ouvrage d’assainissement urbain
innovant. Construction, en bord de Vienne, d’un bassin
tampon de 9 000 m3 sur le réseau unitaire
50
La revue Travaux s’attache, pour l’information - Limoges : an innovative urban sewerage structure.
de ses lecteurs, à permettre l’expression
de toutes les opinions scientifiques et techniques. Construction, on the edge of the Vienne River,
Mais les articles sont publiés sous la responsabilité
de leurs auteurs. L’éditeur se réserve le droit of a 9,000 cu. m stilling basin on the combined network
de refuser toute insertion, jugée contraire aux intérêts
de la publication. M. Crouzoulon
Tous droits de reproduction, adaptation,
totale ou partielle, France et étranger,
sous quelque forme que ce soit, sont expressément
réservés (copyright by Travaux).
Ouvrage protégé ; photocopie interdite, même partielle
◆ Forage horizontal guidé et forage destructif.
Une alternative à l’ouverture de tranchées
- Guided horizontal drilling and destructive drilling.
56
(loi du 11 mars 1957), qui constituerait contrefaçon
(Code pénal, article 425).
An alternative to opening trenches
A. Ferreira
59 ®
Editions Science et Industrie S.A.
3, rue de Berri - 75008 Paris ◆ Les quais rive gauche de Bordeaux. Prêts
Commission paritaire n° 0106 T 80259 pour de nouvelles escales !
Routes A. Colson
◆ Le génie civil et la ville. La contribution de l’IREX
par les projets nationaux et les "Rencontres"
- Civil engineering and the city. IREX’s contribution
83
through national projects and the "Encounters"
Terrassements répertoire
des fournisseurs 86
Sols ABONNEMENT
TRAVAUX
et fondations Encart après p. 48
Environnement
L
C’est pour cette deuxième étape que la recherche doit pro-
recherche en génie civil, par ticulièrement dans le duire des outils : évaluateurs et indicateurs de performances,
domaine des matériaux – bétons à hautes per for- aides à la décision, analyses multicritères… permettant de
mances par exemple – et des travaux de géotechnique. Des faire face au changement culturel que requièrent les fonctions
dispositifs structuraux originaux d’organisation, tels que les de facilitateur, de médiateur, d’incitateur à la créativité, de pro-
projets nationaux, ont accompagné cette recherche. poseur de solutions alternatives multimodales.
e
Le début du XXI siècle s’ouvre sur des perspectives en com- Elle doit permettre également de faire accepter par tous l’éva-
plète rupture avec la nécessité d’approches systémiques luation et le résultat de la concertation.
pour solutionner des problèmes C’est toute la question de "l’ac-
complexes. ceptabilité" par le citoyen de la
La complexité provient de la nature solution retenue et de toutes les
même de la demande sociale et phases de réalisation des tra-
de la demande institutionnelle : vaux, intermédiaires et provi-
plus de sécurité, d’hygiène, de soires, qui sont incontournables
propreté, d’esthétique, des ser- pour obtenir un résultat final qui
vices nouveaux, des moyens de réponde à des critères de qualité
transpor t sûrs et confor tables, technique, de qualité architectu-
des coûts et une réglementation rale et de qualité urbaine.
"supportables"… Bref des inté- Il y a donc nécessité d’une rupture
rêts très enchevêtrés et souvent et celle-ci est de deux ordres :
contradictoires, souvent latents - méthodologique, car le proces-
et difficiles à exprimer qui mêlent sus de conception est inversé.
systématiquement les aspects On ne regarde pas si telle solution
techniques et sociologiques. ■ FRANÇOIS répond plus ou moins bien à l’en-
Les solutions appor tées, disci- PERDRIZET semble des problèmes, on ouvre
pline par discipline, ne répondent Directeur toutes les questions pour toutes
pas toujours aux attentes de de la recherche les logiques d’acteurs et on ima-
manière satisfaisante et laissent et des affaires gine des scénarios de solutions,
scientifiques
généralement un sentiment d’in- et techniques souvent multidimensionnelles.
satisfaction qui est souvent source Puis par un processus d’évalua-
de rejet des solutions avancées. tion-concertation on avance vers
Il faut donc imaginer une nouvelle une solution ;
approche qui inverse les proces- - disciplinaire, car il n’est plus
sus de résolution de problèmes en possible de raisonner discipline
commençant par une phase de création collective mettant tous par discipline ou métier par métier. Chaque étape suppose
les acteurs en présence afin de produire un ensemble de pro- l’écoute et l’intervention de tous.
positions qui intègrent différentes logiques et qui puissent être Ainsi la recherche en génie civil, qui évoluait de manière
soumises à débat. La recherche disciplinaire permet d’ali- "incrémentale" sur des bases disciplinaires solides, doit,
menter cette phase du processus de conception, mais il faut tout en préservant ce socle, envisager un mode de rupture
ensuite être capable de faire des choix argumentés et prendre qui lui permettra de répondre à l’un des défis du XXIe siècle :
des décisions dans des champs multidisciplinaires. le génie civil et urbain.
Rillieux-la-Pape
La transformation d’une quatre-voies
en un espace public partagé par tous La réconciliation des bétons
les usagers a rendu la ville nouvelle
de Rillieux-la-Pape à ses habitants.
Ce projet mené avec la ville de Rillieux
par la communauté urbai-
l
ne de Lyon s’appuie sur l est difficile d’imaginer qu’à la place de ces
une conception originale, allées calmes et lumineuses, légèrement om-
bragées par de jeunes micocouliers, une quatre-
faisant appel aux bétons voies déversait son flot de 18 000 véhicules par
préfabriqué et désactivé. jour, retranchant les habitants chez eux, derrière
les façades grises des HLM qui se faisaient face,
à 40 m de distance. Un espace infranchissable, où
seule la voiture avait droit de cité.
"Ce projet, c’est avant tout un grand projet de vil-
le, explique la responsable de projet au sein du ser-
P1
Près de 15 000 habitants vice Développement social urbain (DSU) de la
sont concernés communauté urbaine de Lyon, maître d’ouvrage.
par le réaménagement Ce quartier, construit dans les années 60, était lit-
de l’avenue de l’Europe,
dans la ville nouvelle téralement coupé en deux. Nous avons voulu rap-
de Rillieux-la-Pape procher les deux rives jusqu’alors sans lien en
Around 15,000 inhabitants instaurant une mixité d’utilisation, qui favorise la
are concerned rencontre entre les différents usagers au sein d’un
by the redevelopment espace public commun." Un objectif plus qu’am-
of avenue de l’Europe,
in the new town bitieux, rompant avec trente années de domination
of Rillieux-la-Pape de la voiture.
®
jardinières et autres ouvrages pour qu’ils suppor-
tent mieux les chocs. De même, l’emploi de ma-
tériaux gélifs est proscrit.
Une autre donnée impor tante est l’altimétrie du
projet, dont dépend le bon écoulement des eaux,
et, notamment, l’absence de retenues, source de
désordres et danger pour les piétons. Enfin, le der-
nier point consiste à examiner de près le quanti-
tatif élaboré par le concepteur, dont l’incidence
Le béton monolithique bouchardé offre économique est immédiate. "Une bonne prépara-
un aspect très proche de la pierre, tion permet de régler 80 % des problèmes", esti-
pour un prix inférieur de moitié me Michel Champ.
Bush-hammered monolithic concrete offers
an appearance very similar to stone,
for half the price
■ LE BÉTON : UNE ALTERNATIVE
À LA PIERRE
La maîtrise des coûts du projet a été une des
contraintes du programme. Pour ces raisons, le
Le traitement différencié choix de la pierre a été écarté au profit du béton
des entourages d’arbres a préfabriqué bouchardé, employé pour structurer
conduit le préfabricant à l’aménagement. Bordures, caniveaux, dalles, en-
fournir une grande variété
de produits tourages d’arbres et éléments de jardinières ryth-
For differentiated ment l’alternance entre le sable stabilisé, le béton
treatment of the tree désactivé, l’enrobé (brut ou grenaillé), solutions dé-
surrounds, the prefabricator volues à un usage précis. "Grâce à la variété des
supplied a great variety
of products teintes et des finitions, les produits proposés par
Sobépré offrent une qualité d’aspect très proche
des matériaux naturels", souligne Michel Champ.
De plus, un procédé de fabrication original leur
confère une résistance élevée, qui répond d’autant
mieux aux exigences de durabilité. "La compacité
du béton et l’utilisation de granulats de qualité sont
des éléments déterminants, signature de matériaux
haut de gamme", souligne Jacques Patet, directeur
commercial de cette entreprise de quarante-sept
personnes.
LES PRINCIPAUX
INTERVENANTS
Maître d’ouvrage
Communauté urbaine de Lyon, service Déve-
loppement social urbain (DSU)
Maître d’œuvre
Subdivision voirie VT/PN
Conception
Agence Laverne, paysage et urbanisme
Economiste
Bureau d’études E2CA ingénierie
Entreprises
Groupement Gerland/SCR - Charles de Filip-
pis/Gauthey
Fournisseur des bordures et dalles
Sobépré
Ouvrages d'aménagement
Le projet d’aménagement de la Zone
d’aménagement concer tée (ZAC)
ferrées de la "ZAC" Paris
de Paris Rive Gauche comporte une
vaste zone de sur-sol artificiel située Avenue de France
au-dessus du faisceau de voies fer-
rées de la gare Paris Austerlitz.
Parmi les travaux en cours, l’Avenue ■ PRÉSENTATION DE LA ZAC vices et commerces, deux jardins (6 600 m2).
de France, axe principal de la ZAC, Autres équipements à venir : Cité de l’Image et du
Le projet d’aménagement de la zone d’aménage- Son MK2, passerelle piétonne reliant le quai Fran-
se réalise conjointement avec les bâ- ment concertée (ZAC) Paris Rive Gauche (Paris XIIIe) çois Mauriac et la BnF au parc de Bercy, parking
timents contigus dont elle permettra prévoit le développement urbain d’une zone de Durkheim (1 000 places), école polyvalente, jardin ;
la desserte. 130 ha jusqu’alors principalement occupée par les ◆ le secteur Masséna (entre le pont de Tolbiac et
installations ferroviaires. Un nouveau quartier est le boulevard Masséna).
Les premiers chantiers du secteur
en train de voir le jour avec immeubles de bureaux La gare François Mitterrand est desservie par la
Austerlitz, situés entre les bâtiments et logements, commerces, écoles, activités spor- ligne C du RER (Réseau Express Régional) et la
du quai d’Austerlitz et les voies en tives et culturelles, axes de circulations dont l’Ave- ligne 14 (Météor).
service de la gare ont débuté en juillet nue de France (l’axe central de la ZAC) – (figure 1) Situé entre l’Avenue de France et la rue du Cheva-
Pour permettre la construction de ce quartier, les leret, le collège, en cours de construction, est si-
2001 et permettront la réalisation de
voies ferrées et les installations ferroviaires seront tué sur la dalle de couver ture dite "ouvrage de
l’Avenue Mendès France (AMF), dé- couvertes depuis la gare d’Austerlitz jusqu’au bou- transfert" qui permet de superposer les charges
nomination de l’Avenue de France levard Masséna par un sol artificiel au-dessus du des bâtiments à l’infrastructure génie civil située
entre le débouché du Pont Charles domaine ferroviaire de 32 hectares sur une lon- sur les emprises RFF (Réseau Ferré de France).
gueur de 2,5 km avec une largeur variable de 40 m Alors que le collège est situé à l’aplomb de la gare
de Gaulle et le Boulevard Vincent Au-
à 200 m. François Mitterrand, des trémies de ventilation ont
riol, en 2003. dû être intégrées dans les bâtiments et les espaces
La conception et le phasage de réa- La ZAC comprend trois secteurs : publics en surface, afin de rendre possible le désen-
lisation de l’ouvrage résultent des ◆ le secteur Austerlitz (entre le quai d’Austerlitz fumage de la gare. La structure de la "dalle collè-
et le pont Vincent Auriol). Les travaux de l’avenue ge" qui est constituée d’un réseau de poutres
contraintes associées aux servitudes
Mendès France sont en cours de réalisation entre croisées permet le logement des différents réseaux.
vis-à-vis des immeubles, aux le quai d’Austerlitz et le pont Vincent Auriol. La dalle M07 : sur le même principe que la dalle
contraintes liées au ferroviaire et à A l’arrière de la gare, l’avenue Mendès France collège, elle devrait accueillir très prochainement
l’exploitation de la gare (désenfu- débouchera sur le pont Charles-De-Gaulle. Les im- un immeuble de bureaux et le ministère des Sports.
meubles situés entre l’avenue Mendès France et Le quartier Masséna se caractérise par la présen-
mage notamment).
le quai d’Austerlitz seront traversés par des pas- ce de bâtiments industriels qui seront conservés :
Cette dimension gare a rendu égale- sages et des espaces publics. Les travaux de ces l’usine Sudac, le bâtiment principal des Grands
ment indispensable l’intégration et premiers immeubles ont démarré fin 2000. Dans Moulins de Paris et la Halle aux Farines, ainsi que
la recherche d’un parti architectural sa par tie proche du boulevard Vincent-Auriol, ce les Frigos (ensemble d’ateliers loués par des ar-
quartier a la particularité d’être le seul de l’opéra- tistes).
soigné et harmonieux pour les futurs
tion dans lequel existaient des immeubles d’ha- L’installation d’un grand pôle universitaire sur
voyageurs. bitation pour la plupart conservés. Les équipements 210 000 m2, destiné à accueillir 30 000 étudiants,
La construction de l’AMF sera réali- prévus dans le quartier : école polyvalente, parking enseignants et chercheurs a été décidée dans le
(700 places), trois jardins (9 000 m2) ; cadre du plan "Université du 3e millénaire" (U3M).
sée en plusieurs phases à mesure
◆ le secteur Tolbiac (entre le pont Vincent Auriol Les premiers étudiants arriveront en 2004.
des mises à disponibilité progressi- et le pont de Tolbiac). L’Avenue de France devant Le débouché de l’avenue de France sur le boule-
ve des zones à bâtir et en fonction la bibliothèque est réalisée, à l’exception d’une vard Masséna et les liens du nouveau quartier avec
des différent phasages ferroviaires. zone où l’avenue n’a été réalisée jusqu’à présent la commune voisine d’Ivry font l’objet d’une consul-
que sur une demi-largeur, compte tenu des exi- tation d’urbanisme lancée début 2001.
Elle aura sa pleine largeur à partir de
gences liées à l’exploitation des voies en service. Les équipements publics prévus dans le quartier :
2005. Ce quartier fut le premier lancé à Paris Rive Gauche pôle universitaire, collège, angle avenue de Fran-
car il entoure la BnF achevée en 1995. Il compte ce et rue Thomas Mann, une crèche, un centre
plus de 800 logements, tous à vocation sociale d’animation pour les jeunes, un gymnase, trois jar-
(PLA, PLI ou accession sociale) pour la plupart li- dins, deux parkings publics.
vrés en 1997 ; les derniers l’on été en décembre
2000.
Les immeubles de bureaux accueillent Sanofi-Syn- ■ L’AVENUE DE FRANCE
thélabo, Altadis, France Telecom-Transpac, SAP,
CDC-Ixis, Accenture et le centre d’affaires Régus. L’Avenue de France est l’axe principal de la ZAC
Les équipements publics ouverts dans le quartier : qui surplombera une partie des voies ferrées de la
crèche, école maternelle, chapelle, parking, ser- gare de Paris Austerlitz. Sa construction, en gran-
Claude Bernard
Rive Gauche RESPONSABLE D’AFFAIRES SECTEUR
AUSTERLITZ
SNCF - - Direction de l’Ingénierie - Département
des Ouvrages d’art - IGOA
Abdelkader Zenati
RESPONSABLE D’AFFAIRES SECTEUR
MASSÉNA
de partie à l’aplomb des voies ferrées circulées, tures béton armé généralement adoptées par ailleurs. SNCF - Direction de l’Ingénierie - Département
des Ouvrages d’art - IGOA
est conditionnée par la prise en compte de nom- Le plafond de forme complexe forme un système
breuses contraintes et exigences qui influent de fa- d’ondulations qui cantonne et canalise la fumée
çon souvent majeure sur la structure de l’ouvrage. vers les trémies de désenfumage (DP) donnant sur
Ainsi, sur les différents secteurs et en fonction de le terre-plein central de l’Avenue de France, tout en
la prédominance de cer taines contraintes (pour respectant le gabarit ferroviaire. Ces coques ga-
exemple : gabarits ver ticaux sur le secteur Aus- rantissent également la stabilité au feu de la struc-
terlitz et portage de bâtiments sur le secteur Mas- ture métallique (DP).
séna) les équipes de la Direction de l’Ingénierie ont Les réseaux transitent dans les trois galeries lon-
proposé aux différentes maîtrises d’ouvrages (voi- gitudinales, formées par les poutres secondaires
rie, SEMAPA, RFF…) et maîtrise d’ouvrage déléguée de plus grande hauteur, et un hourdis étanche en
(ION), des structures assez notablement différentes béton armé mais aussi dans les galeries transver-
(mixte ou béton) dans le but de satisfaire au mieux sales formées par les poutres principales de deux
leurs exigences aussi bien fonctionnelles que fi- tabliers contigus (DC).
nancières. Les bacs à arbre (BA) sont situés sur le terre-plein
La vue en 3D (figure 2) illustre certaines des dis- central et les trottoirs.
positions communes (DC) à l’ensemble de l’ave- Les trémies de désenfumage (D) sont encadrées
nue mais explicite également certaines dispositions par les bacs à arbre du terre-plein central. Des
particulières (DP) adoptées sur la zone Austerlitz. grilles sont prévues au niveau fini pour la circula-
L’Avenue Mendès France sur le secteur Austerlitz tion piétonnière.
est une structure mixte (DP) qui diffère des struc- Parmi les nombreuses contraintes liées aux ré- ®
Figure 1
Plan de situation
de la ZAC
Location drawing
of the "ZAC"
development area
Figure 2
Vue en 3D
de la structure
secteur Austerlitz
3D view
of the structure
in the Austerlitz
sector
®
Photo 2 routières, un joint de chaussée lourd visible tous
Percements les 15 mètres, étant inadmissible pour le maître
dans les poutres
principales d’ouvrage (photo 2).
Holes drilled
in main beams Protection au feu (DP)
Photo 3
Coffrage
des poteaux
architecturés
Shuttering
of architect-designed
columns
■ L’ÉTUDE ARCHITECTURALE
DE L’ENSEMBLE DES DALLES
SITUÉES DANS LA ZONE
DE LA GARE (SECTEUR
AUSTERLITZ)
Photo 7
Coactivités des chantiers La zone de gare d’Austerlitz, destinée à un déve-
Co-activity on construction loppement important, est une zone qui a fait l’ob-
sites jet d’une attention toute particulière. L’étude a été
LES PRINCIPALES menée pour obtenir une homogénéité architectu-
QUANTITÉS rale entre les structures notamment la dalle futu-
re et l’avenue de France.
• Superficie de dalle : 16 470 m2 Pour répondre aux contraintes multiples de grandes
• Fondations : 2 200 m2 de barrettes de 1 m portées, de gabarit ferroviaire, de passage de ré-
d’épaisseur et 140 pieux Starsol de 1,20 m seaux, d’appuis des immeubles, de rythme de plan-
de diamètre tation d’arbres et de désenfumage, le dispositif
• Béton semelles et élévations (hors coques) : retenu par l’étude architecturale propose la mise
1 020 m3 de B32 et 7 450 m3 de B40 en œuvre de caissons perpendiculaires aux voies,
• Acier HA : 131 4000 kg en appui sur les files de poteaux dans l’axe des
• Charpente métallique : 4 114 t quais de la gare.
• Poteaux architecturés en béton armé : 6 Le seul volume disponible pour la création des ga-
• Poteaux architecturés métalliques : 44 poteaux leries techniques se situe dans les poutres cais-
- 720 t d’acier - 1 040 barres de précontrainte sons de la solution béton armé. Les volumes
• Plafond : 13 104 m2 de coque pour 631 élé- disponibles sont peu satisfaisants pour le passa-
ments ge des réseaux notamment au droit des appuis.
• Délai global : 27 mois L’allégement des contraintes liées aux descentes
• Montant du marché : 34 335 000 euros de charges des immeubles en imposant que celles-
ci se reportent directement sur les poteaux a per-
mis d’envisager une structure mixte plus adaptée
RESUMEN ESPAÑOL
Estructuras
de acondicionamiento por
encima de la vías férreas de
la ZAC París Orilla Izquierda
Avenue de France
El proyecto de acondicionamiento de
la Zona de Ordenación Territorial Concer-
tada (ZAC) de la orilla izquierda del
Sena incluye una amplia zona de sobre-
suelo artificial ubicada por encima del
haz de vías férreas de la estación de
Aménagement de la
C’est la nécessaire modernisation
des réseaux de gaz et d’eau potable
qui ont donné l’opportunité à la Ville
à Saint-Etienne
de Saint-Etienne de rénover la rue Mi-
chelet qui accueille un
grand nombre d’en-
seignes commerciales ■ LE CONTEXTE
et qui, de ce fait, de-
Des travaux de réseaux importants étaient pré-
meure une zone de vus sur la rue Michelet. Il s’agissait en effet de ré-
chalandise importan- nover les canalisations de distribution de gaz et
te et renommée. Cet d’alimentation en eau potable ainsi que leurs bran-
chements respectifs qui dataient du début du siècle
aménagement s’est ef-
dernier. L’état des lieux a révélé en outre un cer-
fectué en concertation tain nombre de dysfonctionnements liés à l’état de
avec les usagers et ri- la voirie, la mauvaise lisibilité des entrées des voies
verains de sorte que piétonnes, le fort encombrement du mobilier urbain
et la présence de plusieurs établissements sco-
les perturbations liées
laires générant des flux importants.
aux travaux soient L’action urbaine devait ainsi profiter de l’opportu-
Photo 1
plus facilement supportées. La rue Michelet avant travaux nité donnée par la nécessité de ces travaux pour
Une attention particulière de ce chan- Michelet Street before the works offrir en plein centre-ville l’image d’une voirie ré-
novée où l’automobile et le piéton se côtoieront
tier a été portée notamment sur le
sans se gêner avec pour la mise en scène le même
mobilier urbain, souci de la qualité dans le traitement des divers
l’éclairage, la mise espaces.
en scène qui de- Le projet de la Ville de Saint-Etienne a ainsi pour
objectifs (figures 1 et 2) :
vront véhiculer cha-
◆ de rénover l’espace public en le requalifiant ;
cun l’image de la ◆ de favoriser l’activité commerciale ;
ville et porter en ◆ d’assurer une continuité du plateau piétonnier ;
tous cas sa signa- ◆ de sécuriser et repérer les sorties des écoles.
ture.
■ DÉROULEMENT
DE L’AMÉNAGEMENT
Photo 2
La rue Michelet après
réhabilitation Il a été conduit en trois phases. Les principes de
Michelet Street requalification sont adaptés à chacune des phases
after rehabilitation qui caractérisent la voie.
rue Michelet
Figure 1
une douceur à l’ensemble. De larges grilles avec Projet d’aménagement
tuteur viendront apporter un cachet indiscutable à de la première zone :
l’aménagement et faciliteront le transit piétonnier Libération - Léon Nautin
et le stationnement tout en protégeant les plan- Zone one development
project : Libération -
tations. Léon Nautin
L’éclairage
La pose de caténaire est préconisée. Aussi, une
étude sera menée par les élèves de l’école des
Beaux Arts en liaison avec l’école des Mines pour
la conception de lampes spécifiquement stépha-
noises. Figure 2
Projet d’aménagement
de la seconde zone :
Le mobilier urbain Léon Nautin - Charité
Il s’agit de trouver une homogénéité du mobilier ur- Zone two development
bain qui soit pérenne et alliée à une écriture sté- project : Léon Nautin -
phanoise. Charité
ABSTRACT
Development of Michelet
Street in Saint-Etienne
G. Di Massimo
LES PRINCIPAUX
It was the need to modernise the gas
INTERVENANTS and potable water networks that gave
the City of Saint-Etienne the opportu-
Chef de projet nity to renovate Michelet Street which
Gabriel Di Massimo hosts a large number of shops and
Maîtrise d’ouvrage which, accordingly, remains a major,
Ville de Saint-Etienne, service Urba- renowned shopping area. This deve-
nisme lopment work was performed in consul-
Photo 3 tation with the users and frontage resi-
Maîtrise d’œuvre dents, so that work-related disturbances
Voie piétonne avant travaux
Ville de Saint-Etienne Service Espace might be easier to bear.
Pedestrian street before works
Public On this project, special attention was
Bureau d’études Jean-Claude Vial- paid to the street furniture, lighting and
leton setting, which should each convey the
® Suivi de chantier : Jean Bonnissol image of the city and in all cases bear
its signature.
Concepteur
réalisé aujourd’hui devant les entrées d’écoles (une
Rémi Rouchon, architecte DPLG
file de circulation automobile, trottoirs élargis et ar- RESUMEN ESPAÑOL
borés, barrières de protection). Ces espaces se- Financement
ront ponctués par les arbres. Ville de Saint-Etienne Acondicionamiento de la
Coût
calle Michelet, en Saint-
Etienne
1,02 M€ (6,70 MF) hors travaux
■ LA CONCERTATION concessionnaires G. Di Massimo
Comme pour tous les chantiers menés par la Ville La obligada modernización de las redes
de Saint-Etienne et à l’instar de celui présenté l’an de gas y de agua potable ha constituido
dernier dans cette même revue (Travaux n° 778), la oportunidad para la villa de Saint-
une concertation importante a été mise en place Etienne de renovar la calle Michelet en
pour cet aménagement, essentiel donde abundan numerosos comercios
pour l’activité et l’attractivité com- y que, debido a ello, constituye una
merciales du centre-ville. Elle a dé- zona de transacciones importante y de
buté par des réunions publiques gran fama. Este acondicionamiento se
le 9 juillet 2001, le 25 octobre ha efectuado en concertación con los
2001 et le 14 février 2002 et se usuarios y el vecindario, de tal modo
que las perturbaciones relacionadas
poursuit tout au long des travaux.
con las obras sean soportadas más
Ces réunions publiques permettent
fácilmente.
d’une part l’exposé du projet et Fundamentalmente, se ha puesto una
d’autre part l’expression des per- mayor atención al mobiliario urbano,
sonnes concernées qu’elles inter- al alumbrado y al protagonismo que
viennent en tant que riverains, deberá, cada uno por su parte, trans-
usagers ou acteurs économiques. mitir la imagen de la ciudad y llevar,
Des lettres "infos chantier" sont en cualquier caso, su propia identidad.
régulièrement distribuées faisant
le point sur le chantier, les plan-
nings des différents intervenants
(concessionnaires, ville), les dif-
Photo 4
férentes zones concernées et le rappel des per- Voie piétonne
sonnes relais (concessionnaires : Société Stéphanoise après réaménagement
des Eaux, GDF, Ville de Saint-Etienne : coordina- Pedestrian street
tion travaux, aménagements urbains, relations com- after redevelopment
merçants et agents de médiation).
■ L’AVANT-PROJET Figure 1
Réseau vu
en plan
Historique Plan view
of network
Le 24 mars 1980, le Syndicat mixte des transports
en commun de l’agglomération toulousaine (SMTC)
prenait la décision de principe de réalisation d’un
réseau de transport en commun en site propre.
Le 9 juillet 1985, le choix du système était arrêté
et se portait sur le métro automatique VAL.
La première ligne (Basso Combo - Jolimont) a vu
ses travaux s’engager début 1989 pour une mise
en service le 26 juin 1993. Le succès commercial
et la fiabilité technique favorisaient et appelaient
la continuation du projet.
L’opportunité du prolongement de la ligne A avait
été examinée dès 1986, mais il avait alors été dé-
cidé d’en reporter la réalisation en raison des faibles
possibilités immédiates du secteur, tout en pré-
servant la possibilité d’un prolongement ultérieur.
En 1996, le succès grandissant de la ligne A avec Figure 2
le développement de la pratique multimodale Tracé du prolongement
de la ligne A
(voiture + métro) favorisait les décisions de pro-
longer la ligne A jusqu’à la rocade Est, au contact Route of the Line A
extension
du réseau de voie rapide d’agglomération (figure
1).
Caractéristiques générales
du projet
Les stations
Station Roseraie
Située à 725 m de la station Jolimont, au carrefour
de huit voies de circulation, en partie sous le squa-
re du même nom, la station Roseraie est une
station souterraine à deux niveaux. Les émergences
de la station sont intégrées au square qui fera l’ob-
jet d’un réaménagement particulier.
La salle des billets est à environ 5,10 m de pro-
Figure 3 fondeur et sa hauteur sous plafond est de 3,48 m
Profil en long du tracé
(figure 4).
Longitudinal section
of the route
® Station Argoulets
◆ une section de tranchée couverte permettant le La station Argoulet à 745 m de la station Roseraie,
franchissement du carrefour de la Roseraie et se est implantée en limite nord de l’actuelle zone de
prolongeant sous l’avenue du Parc, avec ses deux loisirs des Argoulets. Les quais de cette station se
stations souterraines Roseraie et Argoulets (sec- trouvent à une profondeur d’environ 4,20 m.
teur 1) ; La par ticularité de cette station est de posséder
◆ une dernière section de viaduc à partir des Ar- un local billettique de surface. Ce local s’étendra
goulets permettant de franchir la rocade Est et la sur une surface de 330 m2 environ parallèlement
rivière l’Hers ; à la façade nord de la station.
◆ une dernière section de tranchée couverte pour Un parking de 500 places sera attenant à la sta-
rejoindre la station souterraine de Balma-Gramont tion (figure 5).
située sous le carrefour RD 112 - RD 64d - Chemin
de Gabardie (secteur 2) (figure 3). Station Balma-Gramont
Le projet comprend également la réalisation aux La station Balma-Gramont, à 810 m de la station
stations Argoulets et Balma-Gramont de deux gares Argoulets, est implantée au nord de la route de La-
de bus et de deux parkings de rabattement en sur- vaur (RD 112), en vis-à-vis de l’hypermarché Au-
face, d’une capacité respective de 500 places (ex- chan. Cette station assure deux fonctions :
tensibles à 650) et 1 000 places (extensibles à ◆ une desserte locale, en particulier vers le centre
2 000). commercial ;
Photo 1 Enfin, le projet comprend la fourniture de 14 rames ◆ une grande capacité de stationnement (1 000
VAL 208 du type VAL 208, matériel de nouvelle génération places extensibles à 2 000 places par une dalle su-
VAL 208 (photo 1). périeure) à l’aide d’un parking de rabattement en
complémentarité de la station.
Conception générale Ces contraintes, ainsi que la mise en place d’un
des infrastructures rond-point de 60 m de diamètre au droit du carre-
four, induisent des parcours en couloir de plus de
Tranchées couvertes 25 m (figure 6).
La tranchée couverte est un cadre en béton armé,
construit à ciel ouver t, à l’abri d’une enceinte Viaduc Jolimont
étanche. Cette enceinte est constituée de parois L’ouvrage a une longueur totale de 304 m, entre
moulées au coulis ancrées dans la molasse. pile-culée, dite pile-tabouret, de l’ouvrage exis-
Ce procédé a été retenu pour le soutènement et la tant et le PK (ou PM) 470. Le PM origine est l’axe
Figure 4 mise hors eau en fonction de critères techniques de la station Jolimont. Le franchissement comprend
Coupe transversale
de la station Roseraie
et économiques. une partie dite ouvrage principal, formée d’une dal-
le pleine précontrainte sur toute sa longueur, de
Cross section of Roseraie
Station 227 m de long et une partie dite ouvrage de tran-
sition, long de 77 m, formée d’un por tique sur-
monté de protection anti-intrusion.
Cette solution assure la continuité urbaine du pro-
jet existant en prolongeant de manière cohérente
la partie du viaduc aérien déjà réalisé (photo 2).
Viaduc Rocade
Le franchissement Rocade s’étend sur 400 m. Il
s’agit d’un "bow-string" dont l’originalité réside dans
sa conception architecturale : chaque arc étant
constitué de trois arcs concentriques de hauteurs
■ GESTION ET ÉCONOMIE
DU CHANTIER
Le projet d’extension de la ligne A du métro tou-
Figure 8
lousain se décompose en différents marchés. Les Echéancier prévisionnel
deux viaducs sont réalisés par DV Construction et prolongement ligne A
les tranchées couver tes ainsi que le gros œuvre Prospective schedule
des stations sont réalisés par un groupement d’en- for Line A extension
treprises dont Soletanche Bachy est le mandatai-
re. Les tranchées couvertes font elles-mêmes l’objet
de deux marchés de travaux, le secteur 1 et le sec-
teur 2.
Le groupement d’entreprises
®
Ferraillage radier les stations Roseraie et Balma-Gramont sont réa-
et piédroit de la station lisées à l’abri d’un soutènement en paroi moulée.
Reinforcement Dans les deux cas, la paroi moulée est intégrée
of foundation raft
and side wall à la structure définitive de l’ouvrage construit.
of the station L’excavation de la paroi moulée a été réalisée grâ-
ce à l’utilisation de bennes hydrauliques type KS,
portées par des grues sur chenilles de taille suffi-
sante pour assurer la stabilité.
L’excavation des différents panneaux constituant
la paroi moulée, est faite sous protection d’un flui-
de de forage, ou boue bentonitique. Outre la fonc-
tion de transpor t des déblais spécifiques aux
machines de forage, la boue participe à la stabili-
té de l’excavation, à condition que son niveau de
remplissage dans la tranchée reste toujours au-
Phase d’avancement dessus du niveau piézomètrique de toutes les
coulage structure nappes interceptées par l’excavation.
interne tunnel
Pour assurer ces fonctions, les caractéristiques de
Progress stage :
la boue, en par ticulier, au stade de l’excavation,
pouring of tunnel
internal structure doivent respecter certaines limites. Ainsi le pH, le
filtrat, la viscosité, la densité sont contrôlés à dif-
férents stades de l’exécution de la paroi.
Une fois l’excavation du panneau total terminée, il
faut l’équiper. L’équipement comporte trois phases
importantes :
◆ la mise en place des coffrages des joints : la
technique du coffrage porte-joint est souple et pré-
sente l’avantage de pouvoir disposer une ou plu-
sieurs lames d’étanchéité dans le joint entre deux
panneaux adjacents ;
◆ la mise en place des cages d’armatures : les
cages d’armatures qui constitueront le ferraillage
du panneau sont mises en place par éléments si
la hauteur totale de la paroi est importante, plus
de 12 m à 14 m. Le plus souvent, la continuité ver-
ticale du ferraillage est assurée par recouvrement
des éléments, mais, dans certains cas particuliers,
elle peut être réalisée avec des manchons. Toutes
les réservations diverses, pour les dispositifs d’aus-
cultation des parois (carottages, auscultation so-
nique, mesures inclinométriques) ou d’autres
(passage de tirants, liernes de répartition pour bu-
tonnage etc.) doivent être disposées à l’avance
Bétonnage du radier en section tunnel dans les éléments de cage d’armature, de maniè-
Concreting of foundation raft in tunnel section
re à limiter la durée de mise en place afin d’assu-
rer une meilleure qualité d’exécution ;
◆ la mise en place des équipements nécessaires
au bétonnage : les tubes plongeurs ou colonnes
de bétonnage amèneront le béton à la base du pan-
LES PRINCIPALES neau et des trémies de bétonnage. Les colonnes
QUANTITÉS sont installées dans des réser vations prévues à
cet effet dans les cages d’armatures, les passages
• 30 000 m2 de PAC
de colonnes, et maintenues en place par un frein
• 5 300 m2 de PM
de colonne.
• 25 000 m3
Une fois l’équipement terminé et la teneur en sable
• 4 000 t d’acier
souhaitée dans la boue bentonitique obtenue (opé-
• 150 t de butons
ration de dessablage), le bétonnage peut com-
• 400 000 heures de travail entre janvier 2001
mencer.
et octobre 2002
Celui-ci est réalisé en déversant le béton dans la
colonne. Le béton est conduit par la colonne, sous
Joël Vanni
Le tunnel de la DIRECTEUR DES INFRASTRUCTURES
Marc Levy
Major à Marseille
CHEF DU SERVICE DES GRANDES
OPÉRATIONS
Denis Savino
RESPONSABLE DE L’OPÉRATION
Yves Méo
CHARGÉ DE MISSION
Long de 660 m, le tunnel de la Major constitue le maillon manquant qui permettra, à terme, la
MAÎTRISE D’ŒUVRE :
traversée complète de la ville de Marseille dans le sens sud-nord. Ce chantier, techniquement • Société du Métro de Marseille
sensible, a dû s’adapter à différentes contraintes plus ou moins importantes, notamment géo- • EEG Simecsol
techniques, urbaines, de réseau, archéologiques et circulatoires imposées par les raccorde-
ments du tunnel déjà réalisés.
Figure 1
■ CONTEXTE GÉNÉRAL Plan de situation
générale
Le tracé
■ CONTRAINTES PARTICULIÈRES
Les travaux ont démarré en novembre 1999 et la
mise en service de l’ouvrage devrait être effective
fin 2002, malgré les nombreuses contraintes :
◆ géotechniques en particulier au voisinage de la
Vieille Major et de l’Hôtel de Police ;
® ■ ÉTAIEMENT DE LA VIEILLE ◆ urbaines, car il a fallu prendre en compte les pro-
MAJOR blèmes de desserte des riverains qu’il fallait main-
tenir à tout prix malgré l’étroitesse et les pentes
La présence de l’ancienne cathédrale de la Vieille élevées des rues avoisinantes ;
Photo 1 Major et des annexes montre l’importance du lieu ◆ de réseaux, eu égard à la présence des grands
Fouilles dès la fin de l’Antiquité. Avant d’entreprendre les collecteurs principaux d’alimentation de la ville
Excavations travaux de génie civil, l’ancienne cathédrale de la (égout, eau potable…) ;
Vieille Major a fait l’objet de travaux d’étaiement ◆ archéologiques avec la présence d’archéologues
afin d’assurer la par faite stabilité de l’édifice (fi- durant 10 mois et un effectif maximum de 70 per-
gure 3). sonnes obligeant à réadapter le phasage, le plan-
ning et les méthodes de travaux vers une nouvelle
stratégie ;
■ FOUILLES ARCHÉOLOGIQUES ◆ et circulatoires car il fallait absolument mainte-
nir la circulation de transit ; 40 000 véhicules par
Les chantiers récents qui se sont déroulés à proxi- jour empruntent cet itinéraire, une déviation de la
mité montrent l’importance archéologique de cet- circulation a donc été mise en place :
te partie de la ville et la richesse de son sous-sol. - dans le sens sud-nord depuis la sor tie du tun-
Dirigés par le Service Régional de l’Archéologie de nel du Vieux-Port par le viaduc de la Joliette de l’au-
Provence Alpes Côte d’Azur, les sondages archéo- toroute A55, la circulation est déviée à contre-sens
logiques réalisés en 1992 et 1995, ont permis de jusqu’au niveau du viaduc d’Arenc pour un raccor-
situer le site du chantier en couches archéologiques dement sur le viaduc de Dunkerque,
(habitat médiéval et moderne, rempart médiéval, - dans le sens nord-sud, la circulation est mise au
niveaux d’occupation antique depuis le VIe siècle sol au niveau de la sortie actuelle de la Joliette sur
avant J.-C.). deux voies et chemine dans l’emprise du Port Au-
Il a donc été effectué dans le cadre de la réalisa- tonome de Marseille, en traversant le hangar lon-
tion du tunnel de la Major, des fouilles préventives gitudinal, pour se raccorder sur le tunnel du Vieux-Port.
qui ont fait l’objet d’une convention initiale entre L’intersection permettant l’accès au tunnel du Vieux-
l’Etat, la Ville de Marseille et la Communauté Ur- Port a été révisée et une voie d’insertion à gauche
baine Marseille Provence Métropole. Ces fouilles a été créée pour le trafic local (figure 4).
ont démarré après la mise en place des soutène-
ments nécessaires et l’intervention a duré 10 mois
(photo 1). ■ TRAVAUX
Le tunnel Major se décompose en deux par ties :
Figure 4
Déviation de la circulation un tunnel voûté de 60 ml sous la mairie de secteur
Traffic diversion
et des tranchées couvertes sur 600 ml.
Tunnel voûté de 60 ml
sous la mairie de secteur
Photo 4
Tranchée couverte
entre l’église de la Vieille
■ SÉCURITÉ ET ÉQUIPEMENTS
Major et l’Hôtel de Police
Cut-and-cover tunnel Le présent article se limite volontairement à l’as-
between Vieille Major pect sécurité lié au génie civil :
church and the Police ◆ conception d’une trémie complexe d’entrée à l’air
Station
libre sur 150 ml, permettant de dissocier globale-
ment deux ensembles souterrains de moyenne lon-
gueur : d’une part le tunnel Prado-Carénage et le
tunnel Vieux-Port (2,5 km) et d’autre part les tun-
nels de la Major, de Joliette et de Dunkerque (1,5 km);
◆ des dispositifs de sécurité et d’équipements ont
été prévus dans le tunnel de la Major identiques à
ceux de Joliette et de Dunkerque (ventilation, désen-
fumage, issues de secours, niches de sécurité, ga-
rages) ;
◆ de nouvelles contraintes de sécurité imposées
Tranchées couvertes sur 600 ml par la circulaire interministérielle des tunnels rou-
tiers (25 août 2000) ont nécessité une réadapta-
Nombreux types de soutènements provi- tion en cours de chantier des dispositifs de sécurité
soires et/ou définitifs du tunnel pour les aménagements suivants :
Ils ont dû être adaptés aux différentes zones et ré- - 3 sorties de secours aux emplacements suivants :
adaptés au fur et à mesure des travaux dans un mairie de secteur (à droite), école (à droite), rue
souci de suivi et d’anticipation du chantier : Leca (à gauche),
◆ parois moulées définitives de 0,60 ou 0,80 m à - 2 garages en surlageur côté droit,
la benne à câble, avec en particulier : - 1 usine de ventilation place du Séminaire (zone
- joints CWS systématiques entre panneaux, E9) ;
LES PRINCIPAUX
INTERVENANTS
Maîtrise d’ouvrage
Communauté Urbaine Marseille Provence Métro-
pole
Maîtrise d’œuvre
En groupement, Société du Métro de Marseille,
(maîtrise d’œuvre génie civil) et EEG Simecsol
(maîtrise d’œuvre géotechnique)
Groupement génie civil
• Campenon Bernard Méditerranée
• Grands Travaux de Marseille
• Entreprise Chagnaud
Principaux sous-traitants spécialisés
• Botte/Sade : pieux, parois moulées, jet grou-
ting
• Freyssinet : voûtes parapluie et tirants
Nice - Prolongement
du collecteur général
d’eaux usées
Défi relevé et pari tenu
La Communauté d’agglomération de Nice Côte d’Azur a confié au groupement d’entreprises Eif-
fage TP Direction Méditerranée et Bonna Sabla le prolongement du collecteur général d’eaux
LES PRINCIPALES
usées, sous la plage, le long de la célèbre promenade des Anglais à Nice. L’ouvrage est com-
QUANTITÉS
posé de deux canalisations à âme en tôle diamètre 2 000 mm posées en parallèle sur 600 ml
à la cote moyenne de – 3,10 m NGF sur un radier béton. La pose a été effectuée par tronçons • Terrassement dans l’eau : 21000 m3
de 100 ml assemblés sur des rampes métalliques inclinées, puis mis en flottaison et immergés • Béton immergé : 11 000 m3
• Géotextile : 4 000 m2
dans une tranchée (largeur 6,50 m - hauteur 5,00 m) blindée par deux rideaux de palplanches
• Armatures pour béton armé : 480 t
(hauteur 11,00 m) (figure 1). Les travaux ont été réalisés sur la plage, en site maritime, avec • Palplanches hauteurs 7,00 - 10,00
l’assistance de plongeurs. Les canalisations ont ensuite été enrobées de béton armé jusqu’à et 11,20 m : 16 000 m2 soit 2 500 t
la cote – 0,50 m NGF environ. Le pari proposé par la variante retenue consistait tout simple- • Enrochements manipulés : 25000 t
• Tuyaux âme tôle Ø 2000 : 1200 ml
ment à réaliser les travaux en une intersaison balnéaire au lieu des deux prévues à l’appel
chaque tronçon pesant plus de 250 t
d’offres ! Il est aujourd’hui tenu puisque les travaux démarrés le 24 septembre 2001 se sont
achevés le 23 juin dernier.
Figure 1
Section type sur les collecteurs
d’eaux pluviales
■ L’ASSAINISSEMENT Typical cross-section
DU LITTORAL NIÇOIS of main rainwater drains
■ LA GESTION GLOBALE
DE LA QUALITÉ
La qualité globale de l’opération a été gérée sur
toute sa durée dans le cadre du Plan d’assurance
qualité (PAQ) mis en place dès la période de pré-
paration par le groupement d’entreprises et conduit
dans le respect du référentiel ISO 9001 version
2000.
Après cette préparation de l’ordre de deux mois,
un planning détaillé a été présenté par les entre-
prises. Parallèlement, celles-ci se sont mobilisées
pour le suivi et l’ordonnancement de la planifica- ®
Travaux n° 790 • octobre 2002 47
TRAVAUX URBAINS
Maître d’ouvrage
Communauté d’Agglomération de Nice Côte RESUMEN ESPAÑOL
d’Azur Niza - Prolongación
Maître d’œuvre del colector general
Direction de l’Assainissement de la ville de de aguas residuales.
Desafío aceptado y apuesta
Nice
ganada
Contrôle extérieur
Apave (études techniques), Simecsol (géo- Fr. Aluni-Pierelli
technique), M2B Ingénierie (CSPS), Mare-Nos-
trum (travaux sous-marins), Cabinet Blanc (topo- La Comunidad urbana de la aglomera-
graphie), CETE Méditerranée (bétons) ción de Niza-Costa Azul ha encargado
a la agrupación de empresas construc-
Entreprises cotraitantes
toras Eiffage TP Direction Mediterra-
• Eiffage TP Direction Méditerranée (manda- née y Bonna Sabla la prolongación del
taire) : terrassements, palplanches, génie civil colector general de aguas residuales,
• Bonna Sabla : canalisations bajo la playa, a lo largo del célebre
Entreprises sous-traitantes paseo de los Ingleses de Niza. Esta
TSM BO (travaux sous-marins), TECS (pal- estructura está compuesta por dos
planches), Tournaud (palplanches), SAMT (fer- canalizaciones de chapa, de un diá-
metro interior de 2.000 mm tendidas
raillage)
paralelamente, sobre 600 m en la cota
Limoges : un ouvrage
Comme dans la plupart des villes an-
ciennes, le centre urbain de Limoges urbain innovant
est équipé d’un réseau d’assainis-
sement unitaire assurant la collecte
Construction, en bord de Vienne
des eaux usées et des eaux pluviales
dans des conduites uniques.
sur le réseau unitaire
L’évolution des exigences, ■ UN OUVRAGE DESTINÉ
en matière de protection du À SUPPRIMER DES REJETS
POLLUANTS DANS LA VIENNE
milieu naturel, implique de PAR TEMPS DE PLUIE
limiter les déversements
dans le cours d’eau lors de Restaurer la qualité de la Vienne
faibles pluies, en amélio-
La ville de Limoges s’est engagée, dès 1994, avec
rant les capacités de trans- le concours de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne
fert des effluents vers la dans un ambitieux programme d’amélioration de
station d’épuration. l’ensemble de son système d’assainissement.
Deux opérations majeures et complémentaires ont
Pour répondre à cet objec-
été mises en œuvre :
tif de restauration de la qua- ◆ l’extension et la modernisation de la station
lité des eaux de la Vienne, d’épuration des eaux usées résiduaires permettant
la ville de Limoges a de porter sa capacité à 265 000 équivalents habi-
tants avec mise aux normes européennes des re-
construit un bassin tampon Chantier en cours : au premier plan, bassin jets à la Vienne et traitement des surdébits pluviaux;
de 9 000 m3. Cet équipement consti- en attente de l’aménagement final de surface
et au second plan le bâtiment technique en cours ◆ la construction d’un bassin tampon sur le réseau
tue un ouvrage de régulation inno- de travaux de bardage bois unitaire du centre-ville dans le secteur des Cas-
vant et entièrement automatisé, Work in progress : in the foreground, seaux pour assurer le stockage, en bord de Vien-
basin pending final surface development ne, des surdébits pluviaux avant leur transfert vers
destiné à stocker les surdébits plu- and in the background the plant building la station d’épuration.
undergoing wooden cladding work
viaux pour les renvoyer par pompa-
ge en temps différé vers la station Améliorer le transfert
d’épuration située à 2,3 km à l’aval. des effluents dans les réseaux
urbains unitaires
Outre les performances techniques
en matière d’hydraulique, de pré- Comme dans la plupar t des villes anciennes, le
traitement des effluents et de sécu- centre urbain de Limoges est équipé d’un réseau
CALENDRIER
rité d’exploitation, le projet devait d’assainissement unitaire assurant la collecte des
DE L’OPÉRATION eaux usées et des eaux pluviales dans des conduites
s’inscrire dans une démarche d’inté-
• Délibération du conseil municipal le 29 mars uniques.
gration paysagère sur un site urbain, Topographiquement, le centre-ville de Limoges est
1999 attribuant le marché de conception-
ouvert au public et dédié aux acti- réalisation composé de plusieurs sous bassins versants des-
• Travaux préparatoires : août - octobre 1999 ser vis chacun par un collecteur principal achemi-
vités de loisirs (le parc des Bords de
nant les effluents jusqu’en bord de Vienne. Au niveau
Vienne). • Etude d’impact et procédure d’autorisation
de la berge, ces effluents sont dirigés dans le col-
préfectorale au titre de la loi sur l’eau : août
Ce chantier, qui arrive dans sa pha- lecteur primaire qui assure le transfert jusqu’à la
1999 à avril 2000
se terminale, a été soumis à des station d’épuration située en aval. Or le réseau pri-
• Démarrage des travaux de construction du
maire est dimensionné pour assurer, par temps sec,
contraintes multiples : situation en bassin et des locaux techniques : avril 2001
le transfert de tous les effluents correspondant aux
zone inondable, présence de terrains (après mise hors tension des lignes aériennes)
seules eaux usées. Par temps de pluie, les surdé-
• Début de mise en route : 18 mai 2002
agressifs et présence de lignes aé- bits amenés par chaque bassin versant sont dé-
• Période d’observation d’une durée minimum
riennes d’électricité de très haute versés dans la rivière au moyen de déversoir d’orage.
de un mois prolongeable suivant la pluviomé-
L’évolution des exigences en matière de protection
tension. trie (nécessité de tester plusieurs épisodes
du milieu naturel et plus particulièrement de qua-
pluvieux)
lité des cours d’eau, implique aujourd’hui de limi-
• Travaux d’aménagement de surface (espaces
ter ces déversements lors de faibles pluies : en
verts, cheminements, voies de service, équi-
raison de leur fréquence et de la forte concentra-
pement de la dalle en piste de skate roller) :
tion du mélange eaux usées + eaux pluviales, ils
juillet 2002.
constituent une source de pollution importante tout
au long de l’année.
■ LE PROGRAMME : UN OUVRAGE
INNOVANT ET ENTIÈREMENT
AUTOMATISÉ
fin de la vidange, il faut assurer le brassage et l’aé-
Caractéristiques et exigences ration des effluents pour éviter tout phénomène de
techniques fixées par le maître fermentation.
d’ouvrage Pour un épisode pluvieux de longue durée, le bas-
sin fonctionne en modes "décantation - surverse"
Dimensionnement et principes ou "isolement - sur verse". Ces deux modes sont
de fonctionnement asser vis par comparaison de la qualité des eaux
Le volume de stockage utile de 9 000 m3 permet entre l’arrivée et la surverse.
de garantir le transfert vers la station d’épuration Prétraitements des effluents : nécessité de proté-
de la totalité de la pluie bimensuelle (de fréquen- ger le réseau primaire aval (situé à très faible pen-
ce statistique égale à 2 fois par mois) sans rejet à te) contre l’ensablement. En effet, le secteur urbain
la Vienne. collecté présente une topographie marquée par de
Le bassin enterré et couver t, est de forme cylin- fortes pentes engendrant des phénomènes d’éro-
drique, pour optimiser les conditions d’entretien sion importants dans les collecteurs.
(lavage).
Fonctionnement par temps sec : acheminement Conditions d’exploitation par le personnel
permanent des effluents de temps sec vers le col- municipal
lecteur primaire de berge en mode gravitaire avec Un très haut niveau d’automatisation a été prévu
possibilité de réglage pour l’avenir du débit de poin- afin de limiter l’intervention du personnel ou contrô-
te, dans un souci d’adaptation du fonctionnement le périodique des installations (pas de personnel
aux conditions futures de débit. Le débit de pointe à demeure). Les opérations de prétraitement des
de temps sec de référence est fixé à 0,3 m3/s. effluents et de nettoyage systématique du bassin
Fonctionnement par temps de pluie : le débit maxi- après vidange impliquent, notamment, des équi-
mum à intercepter pour stockage est fixé à : pements per formants. Une étude de fiabilité des
2,28 m3/s, avec répartition proportionnelle aux ap- équipements a été exigée lors de l’appel d’offres
por ts respectifs des trois bassins-versants (Ai- de conception-réalisation.
gueperse : 1,45 m3/s ; Proudhon : 0,090 m3/s ; Il existe un système de télésurveillance de tous les
Elisé Reclus : 0,74 m3/s). paramètres de fonctionnement depuis le site
Du début du remplissage du bassin, jusqu’à la central de la station d’épuration. ®
Travaux n° 790 • octobre 2002 51
TRAVAUX URBAINS
®
Métrologie d’autosurveillance annuels détaillés. Cette mission sera assurée par
Ce bassin constitue un ouvrage innovant et expé- la cellule chargée de l’autosur veillance générale
rimental méritant un suivi poussé en par tenariat du réseau d’assainissement de la ville de Limoges.
avec l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne pour aug-
menter les connaissances dans le domaine de l’as- Prévention des nuisances olfactives
sainissement unitaire. et sonores
Pour répondre à cet objectif, des points de mesures En site urbain, un tel ouvrage de stockage d’eaux
Figure 2
permanents des débits et de la qualité des effluents usées bien que diluées par les apports pluvieux,
Vue en plan du projet retenu permettront la réalisation de bilans mensuels et génère des nuisances olfactives. Le programme a
Plan view of the project selected imposé la fourniture d’équipement de désodorisa-
tion.
Le projet retenu
Après appel d’offres de conception-réalisation, le
projet présenté par le groupement O.T.V. - Cabinet
Merlin - SOCAE - Franck Renon a été retenu en rai-
son, notamment, de la per formance annoncée
du process en terme de fiabilité (continuité de fonc-
tionnement vis-à-vis des événements pluvieux par
nature imprévisibles) et des conditions d’exploi-
tation pour le personnel (critères de facilité et de
sécurité des interventions).
La figure 2 présente une vue synthétique en plan
du projet retenu.
Caractéristiques du bassin
Elles se présentent comme suit :
◆ 45 m de diamètre intérieur par 5,65 m de hau-
teur moyenne d’eau utile ;
◆ deux pompes immergées (une en secours) as-
Figure 3
Esquisse en perspective
de la façade principale
du bâtiment (architecte
Franck Renon)
Perspective sketch
of the main facade
of the building
(architect : Franck
Renon)
Caractéristiques du prétraitement
Le fonctionnement est continu par temps sec et
par temps de pluie.
La bâche de sécurité dite "fosse à bâtards" pour
piéger des corps solides lourds, est équipée d’un
grappin hydraulique et d’une insufflation d’air sé-
quencée en fond de fosse.
Il existe un contrôle des gaz pour la sécurité du per-
sonnel (H2S et gaz explosifs).
Le dégrillage grossier (entrefer de 40 mm) est as-
suré par trois dégrilleurs (dont un de secours) de
capacité unitaire égale à 1,3 m/s, équipés en amont
de deux vannes murales d’isolement. Reprise des
déchets sur bandes transpor teuses et stockage
Figure 4
dans une benne. ■ INSERTION TOTALE AU MILIEU Aménagement du parc des Bords de
Le dessableur circulaire mécanisé comprend un DU PARC DU BORD DE VIENNE Vienne
système d’agitation par palettes, un équipement Development
air-lift d’évacuation des sables, un classificateur Outre les performances techniques à atteindre en of the "Bords de Vienne" park
assurant la séparation "sable-eau". Pouvoir de cou- matière d’assainissement et de sécurité d’exploi-
pure de 0,3 mm et débit maximum de 2,3 m3/s. tation, le projet devait s’inscrire dans une démarche
La régulation du débit de "temps sec" par un "mo- d’intégration paysagère et d’ouverture du site à un
dule à masques" est réglable de 50 l/s à 500 l/s usage de détente et de loisirs.
LES PRINCIPALES
par un jeu de vannettes. En effet, en raison de la situation des ouvrages en
bord de Vienne, il était impératif : QUANTITÉS GÉNIE CIVIL
Ventilation - Désodorisation ◆ d’intégrer les équipements aux aménagements (Données de synthèse - Source
Asser vissement par rappor t au débit d’effluent : piétonniers des bords de Vienne qui constituent un SOCAE)
par temps sec, ventilation des seuls locaux de pré- "poumon vert" majeur pour l’agglomération, grâce • Heures : 32 500
traitement (soit 4 500 m3/h), par temps de pluie, à leur continuité de chaque côté de la rivière sur
• Aciers : 200 t
ventilation de l’ensemble bassin + locaux (soit toute la traversée de la zone urbaine ;
• Béton : 4 600 m3
13 500 m3/h pour un renouvellement en 1 heure ◆ de prendre en compte, au niveau du parti archi-
• Coffrage courbe : 1 300 m2
des volumes). tectural, les contraintes de la zone de protection
• Coffrage plan : 4 500 m2
Traitement de désodorisation par voie biologique du patrimoine architectural et urbain : le site est
• Plancher préfabriqué : 2 200 m2
(système Alizair®) sur deux filtres constitués dans particulièrement proche de la cathédrale de Limoges
• Parois pour mise en sécurité des
des casiers en béton armé. et du quartier historique de "La Cité".
hommes et ouvrages existants :
Cet enjeu a nécessité un partenariat au sein des
570 m2
Projet architectural services techniques de la ville de Limoges entre la
• Prédécoupage : 500 m2
L’architecte Franck Renon a conçu "l’habillage ar- direction de l’Eau, de la Propreté et de l’Assainis-
• Terrassement : 25 000 m 3 dont
chitectural" du local technique (de dimensions im- sement d’une part, et de la direction de l’Espace
6 000 m3 à l’explosif
posantes 22 m x 22 m par 6 m de hauteur) à partir Public d’autre part.
• Tirants du radier : 154
des idées forces suivantes : Il résulte, de cette collaboration, des principes
• Radier : 700 m3 coulage en continu
◆ marquage de l’entrée de ville ; d’aménagement novateurs :
◆ prise en compte de l’aménagement futur d’un ◆ la dalle supérieure du bassin est utilisée pour
rond-point qui modifiera le paysage et la perception créer une piste équipée de modules permettant la
du site ; pratique du roller et du skateboard ;
◆ volume constituant un "mur" reliant la ville aux ◆ intégration des ouvrages techniques d’assai-
activités futures du site (loisirs, détente et espaces nissement dans un site ouvert au public.
naturels le long de la Vienne). Ce mur étant tra- Le projet d’aménagement paysagé est présenté sur
versé par une "porte" permettant le passage des la figure 4.
personnes ; De plus, pour assurer la continuité des activités
◆ forme ovoïde constituant, en façade, un cylindre sportives pratiquées sur le site retenu, la réalisa-
®
Travaux n° 790 • octobre 2002 53
TRAVAUX URBAINS
®
Local technique : tion d’un nouveau terrain de sports a été effectuée
dégrilleur à l’intérieur du parc, en phase préparatoire au chan-
Plant room : grid cleaning tier d’assainissement.
machine
Au-delà du projet et du chantier, ce choix de su-
perposition des deux usages nécessitera, de la part
des services gestionnaires, une attention extrême,
notamment au cours des premiers mois de mise
en service : il faudra en particulier, mener toutes
les interventions techniques y compris les plus dé-
licates (des opérations courantes de décharge-
ment/chargement des bennes à sable et autres
déchets de dégrillage aux opérations plus lourdes
nécessitant l’ouverture de trappes, l’utilisation d’en-
gins de levage) en garantissant la parfaite mise en
sécurité du public.
Chantier en cours :
opération de coulage
■ UN CHANTIER SOUMIS
du radier À DES CONTRAINTES
Work in progress : MULTIPLES
foundation raft pouring
operation La proximité de la Vienne
et la situation en zone
inondable
I
intéressante à l’ouverture tradition- l est important de noter que les techniques
nelle de tranchée. sans tranchées réduisent sensiblement les
risques d’accident, tant pour le personnel de Des puits de travail sont réalisés tous les 60 ml
Alors que nous parlons de plus en mise en œuvre que pour les riverains (piétons et environ. Ils sont réalisés soit en blindage tradi-
plus de coût social des chantiers, in- automobilistes) grâce à la suppression d’engins tionnel, soit par havage d’éléments béton préfa-
duit par l’occupation des routes, et mécaniques de terrassement, à la diminution de briqués. Ils permettent la mise en place de la foreuse
l’emprise des chantiers, à l’élimination des risques PBA de Schmidt Kranz.
d’impact sur l’environnement, le fo-
d’effondrement de tranchées et à la réduction de Un premier train de tiges métalliques, dit de gui-
rage est une bonne réponse à cer- la durée des travaux. dage de 95 mm de diamètre, est foncé dans le ter-
tains problèmes de réalisation de Cet article présente deux chantiers types, réalisés rain sur la totalité du linéaire. Ce préforage est guidé
réseaux d’assainissement en ville. en milieu urbain, où les problèmes de circulation en continu par un système de visé par caméra qui
et d’encombrement des sous-sols s’avèrent im- permet de garder l’axe de foration prédéfini au dé-
Ces techniques permettent de réduire
portants. Il s’agit d’un forage horizontal guidé part. Une fois le puits de sortie atteint par les tiges
les emprises de chantier, de travailler réalisé à Meaux (Seine-et-Marne) et d’un forage guides, une tête de forage de diamètre extérieur
dans des zones difficilement acces- destructif à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne). au projet est fixée sur la dernière tige de guidage
sibles en tranchée, d’accélérer la réa- et l’excavation peut démarrer (photo 2). L’ensemble
est poussé par les vérins et guidé par l’axe du train
lisation des travaux, de réduire les
■ FORAGE HORIZONTAL GUIDÉ de tiges existant. Les tiges de guidage sont récu-
accidents… RUE DE LA VICTOIRE, À MEAUX pérées au fur et à mesure dans le puits de sor-
Dans cette optique, le groupe Vinci tie. Les tarières fonctionnent comme une vis
a créé la société Sogeforh dont la La desserte de la rue de la Victoire à Meaux (RN3), d’Archimède et permettent de sortir les gravats
était un chantier présentant une configuration très dans le puits de travail.
spécialité est la réalisation des tra-
délicate. En effet, il était impossible de couper Des tubes en acier Ø 323 mm sont soudés les uns
vaux sans tranchée : forage horizon- ou de réduire cette route nationale, très circulée et aux autres par la suite derrière la tête de forage.
tal à la tarière, forage horizontal guidé, servant d’itinéraire à de nombreux convois excep- Après le forage, à l’intérieur de ce fourreau acier
microtunnel, forage destructif et écla- tionnels. De plus, les bas côtés sont particulière- des tuyaux Ø 200 mm PRV sont assemblés puis
ment encombrés par l’ensemble des mis en place (photo 3).
tement pour le remplacement de ca-
concessionnaires.
nalisations, etc. Sogeforh a réalisé ce chantier pour la Direction de Avantages de cette technique
l’eau et de l’assainissement (DEA) de la ville de
Meaux, en forage horizontal guidé, dans l’aligne- Elle permet de minimiser l’encombrement du chan-
ment des arbres bordant la RN3 (photo 1). tier (puits de 4 m x 2 m ou de Ø 2,28 ml espacés
Le nouveau réseau, de 1 010 ml, est posé à une tous les 60 ml environ) tout en assurant une très
profondeur allant de 3 m à 5 m avec une pente de
5 mm/m.
CHANTIER DE MEAUX
et forage destructif
de tranchées
Photo 2
bonne précision et en respectant ainsi le pourcen- Forage guidé :
tage de pente demandé grâce à son tir guide. De mise en place
plus cette technique est rapide et a permis de ré- des fourreaux
acier 323 mm
duire à 6 mois ce chantier dont le délai initial était (Meaux)
de 10 mois. Guided drilling :
Les riverains ont été agréablement surpris par la installing
discrétion d’un chantier aussi important. 323 mm steel
sleeves (Meaux)
■ FORAGE HORIZONTAL
DESTRUCTIF
À NOGENT-SUR-MARNE
Sur la commune de Nogent, des travaux de rem-
placement d’un ancien collecteur d’eaux pluviales
en béton non armé étaient prévus en tranchée ou-
verte. L’année précédente, la pose d’un collecteur
d’eaux usées parallèle à ce projet a connu des pro- Photo 4
Réalisation d’un forage destructif, mise en œuvre
blèmes dus à la nature très boulante du terrain en
des tuyaux PVC Ø 500 mm (Nogent-sur-Marne)
place : difficulté de réaliser le blindage entraînant
Performance of destructive drilling, laying of 500 mm
des surlargeurs de tranchée conséquentes. L’en- dia. PVC pipes (Nogent-sur-Marne)
combrement de ces travaux sur la chaussée a
nécessité de couper complètement la rue à la cir-
culation ainsi qu’à l’accès des riverains. puits, est réglée et calée à la pente du projet et
Dans le cadre de ce programme de réhabilitation dans son alignement.
la maîtrise d’œuvre, Générale des Eaux, a recher- Une première tête de diamètre inférieur au tuyau Photo 3
Tubage avec des tuyaux
ché une technique permettant d’éviter de nouvelles suivie d’une tarière permet de dégager l’intérieur PRV Ø 200 mm (Meaux)
ouvertures de tranchées. Sogeforh a réalisé un fo- du tuyau existant, et sert de guidage. En effet, les
Lining with 200 mm dia.
rage horizontal destructif pour remplacer cette anciennes canalisations subissent des détériora- GRP pipes (Meaux)
conduite en béton Ø 500 mm par un tuyau PVC de tions au fil des ans. Ce premier passage permet
même diamètre sur 300 ml environ. Cette tech- de retirer les plus gros éléments, gravats ou ra-
nique permet de remplacer une canalisation exis- cines d’arbres par exemple.
tante par un réseau entièrement neuf mis en œuvre Derrière la première tête et la tarière est accrochée
en lieu et place, avec un minimum de nuisances. une autre tête de destruction du même diamètre
que le tuyau en place. Celle-ci est constituée de
Méthodologie molettes à carbure qui "grignotent" à l’avancement
la structure du tuyau existant.
Des puits blindés (de 2,20 m x 2 m), permettant Une fois le premier mètre foré, on ajoute une nou-
la mise en place de la foreuse, sont réalisés tous velle tarière et le premier tuyau neuf PVC Ø 500 mm
les 60 ml environ, dans l’axe de la conduite à rem- Schöngen d’un mètre de longueur (photo 4). L’em-
placer. La foreuse, prenant appui sur l’arrière du boîtement de ces tuyaux est constitué d’un double ®
Travaux n° 790 • octobre 2002 57
TRAVAUX URBAINS
RESUMEN ESPAÑOL
Perforación horizontal
guiada y perforación
destructiva. Una alternativa
para la ejecución de zanjas
A. Ferreira
de Bordeaux
Prêts pour de nouvelles
escales !
Des grilles protégeant une activité portuaire disparue, des hangars en mal de reconversion…
Longtemps, les Bordelais ont dû vivre séparés de leur fleuve. Pourtant, la proximité du centre-
ville, la valeur patrimoniale du site, l’attractivité du fleuve, tout concourait à transformer les
quais de la Garonne en un lieu privilégié, en un nouvel "espace à vivre".
Dans le cadre du grand projet urbain développé par Alain Juppé, l’aménagement des quais, co-
ordonné à la mise en place du tramway, est donc devenu à partir de l’année 2000, un acte ma-
jeur à l’échelle de toute l’agglomération bordelaise. Cette entreprise de grande envergure,
portée par la communauté urbaine et la mairie de Bordeaux, a été confiée à l’équipe d’archi-
tectes et de paysagistes dirigée par Michel Corajoud.
■ L’ESPRIT DU PROJET
Le projet des quais, par son ampleur, est à la me-
sure du nouveau dynamisme qui anime la ville de
Bordeaux. L’équipe de Michel Corajoud a pour mis-
sion de réaliser un aménagement urbain complexe
dans un cadre architectural exceptionnel. En effet,
il s’agit non seulement de réorganiser la circulation
sur le boulevard en intégrant la mise en place du
tramway mais aussi de redessiner les vastes es-
paces libérés pour les ouvrir à de nouvelles pra-
tiques. Depuis plusieurs années déjà, les Bordelais
ont commencé à se réapproprier la rive gauche de
la Garonne, notamment au niveau du quartier
des Chartrons, pour en faire un espace de déten- 4,5 km de long et 800 m
de large totalement
te, de promenade et un lieu festif.
réaménagés
Face à cet élan spontané, l’aménagement en cours
va permettre de transformer les quais en de nou-
LE RÔLE DE LA CONCERTATION 4.5 km long and 800 m wide,
completely redeveloped
velles escales de plaisirs et de loisirs. Afin que le chantier entraîne le moins de nuisances possible
Alternant végétation, jeux d’eaux et de lumières, pour les riverains et commerçants des quais, l’accent a été
lieux d’animations et de rencontres, espaces com- mis sur la communication et la concertation. Ainsi, chaque
merciaux tels que marchés et guinguettes, le pro- semaine, une réunion de chantier est organisée entre rive-
jet s’attache également à affirmer, à tisser des rains concernés et conducteurs de travaux. Ce dialogue
liens entre les quais et leurs quartiers. Ainsi, le vas- constant permet d’agir au cas par cas lorsque cela s’avère
te parc des Berges, qui sera aménagé sur les quais nécessaire. A plusieurs reprises, le déroulement des travaux
en face de Saint-Michel et de Sainte-Croix viendra
a pu être modifié pour éviter de causer un désagrément trop
répondre à l’attente d’espaces verts et d’équipe-
important à certains usagers. La lettre des quais, tient éga-
ments sportifs qui font actuellement défaut dans
lement tous les riverains régulièrement au courant de l’avan-
ces deux quartiers. Dans le même esprit, un es-
cée du projet. Les conseils de quartiers, réunis plusieurs
pace d’exposition sera installé face au musée d’Art
fois par an, constituent un autre lieu d’échanges, ils sont
contemporain.
des interlocuteurs privilégiés pour une concertation la plus
efficace possible. De nombreuses réunions ont aussi per-
mis à chacun de découvrir l’aménagement des quais dans
■ DES FAÇADES À LA BERGE : son ensemble. Une plaquette reprenant le plan d’aména-
DIVERSITÉ DES ESPACES gement global et le descriptif des différentes séquences a
À AMÉNAGER été réalisée ainsi que des lutrins installés sur site en bord
de fleuve.
Aménager les quais, c’est recomposer un immen-
se espace public, dans toute sa diversité d’usages, ®
Travaux n° 790 • octobre 2002 59
TRAVAUX URBAINS
La question du stationnement
■ ORGANISATION
ET DÉROULEMENT
DES TRAVAUX
Etant donné l’ampleur du chantier, long de 4,5 km,
® sur 80 m de large. Cette surface considérable, des
façades jusqu’à la berge, a été divisée en quatre
le calendrier des travaux se déroule sur une durée
prévisionnelle de 6 ans (2000 - fin 2006) décom-
espaces spécifiques ou "lanières". posée en plusieurs périodes.
Au pied des façades, la première lanière corres-
pond à l’Espace à vivre. Elle est composée d’un Le découpage géographique en cinq
trottoir élargi ou "parvis", d’une largeur pouvant at- séquences
teindre 19 m et qui permet d’installer des terrasses. Chaque période doit permettre la réalisation d’une
Vient ensuite une voie de desserte pour les rive- "séquence" complète ou partielle de lanières. Ain-
rains et les livraisons des commerçants avec un si, cinq séquences ont été déterminées :
stationnement longitudinal. L’Espace à vivre com- ◆ séquence 1 : Pont Saint-Jean - Cours d’Alsace
prend enfin la plate-forme du tramway et ses sta- Lorraine ;
CHIFFRES CLÉS tions ou les couloirs de bus. ◆ séquence 2 : Cours d’Alsace Lorraine - Quin-
• Territoire : 4,5 km de long et 80 m Le boulevard, quant à lui, voué à la circulation et conces (allées de Munich) ;
de large à la desserte des espaces du plateau, est bordé ◆ séquence 3 : Quinconces - Cours Xavier Arnozan;
• Coût global : 89,940 millions d’eu- d’un stationnement bilatéral. Les automobiles y cir- ◆ séquence 4 : Cours Xavier Arnozan - Cours du
ros culent sur 2 x 2 voies séparées par un terre-plein Médoc ;
central paysagé qui permet une traversée de plain- ◆ séquence 5 : Cours du Médoc - Bassin à flots.
Espace à vivre des Chartrons pied, en toute sécurité, pour les piétons. En bor- En terme de conduite d’opération, les lanières sont
Principales quantités dure du boulevard urbain, on trouve un trottoir et regroupées par deux : l’Espace à vivre avec le bou-
• 10 000 m2 de cales bordelaises une piste cyclable rapide offerte à tous ceux qui levard et le plateau avec la berge. C’est sur la sé-
• 3 000 m2 de pavés utilisent le vélo comme mode de déplacement. quence 4 qu’ont été inaugurés, en 2001 et 2002,
• 6 km de bordure large de 30 cm La troisième lanière correspond au plateau, espa- les aménagements de l’Espace à vivre et du bou-
• 50 lampadaires ce privilégié du projet paysagé. Elle est composée levard urbain. Grâce à cette première réalisation –
• 40 bancs de repos d’une succession d’espaces à thèmes (parcs, jeux dont les riverains profitent déjà – l’ensemble des
• 40 corbeilles d’eau et de lumières), espaces libres pour les ma- Bordelais peut visualiser ce que seront les quais
• 110 arbres nifestations culturelles (expositions, Fête du Vin, demain. Par ailleurs, les travaux réalisés sur cette
Fête du Fleuve…), espaces réservés à destination partie ont une valeur expérimentale précieuse, ils
ont permis de tirer des enseignements pour que la La campagne de ravalement des façades, lancée en 1997, occupe une place clé
suite du chantier se déroule dans des conditions dans le vaste projet de réaménagement des quais.
optimales. Etablie en 1750 et constituée de 300 immeubles, la grande façade des quais consti-
tue l’un des plus beaux monuments de Bordeaux et représente aussi un ensemble
Le phasage des travaux : architectural unique en Europe. Ordonnancement, équilibre, sens de la mesure, la
une réponse aux contraintes beauté de ce monument classique méritait de retrouver tout son éclat. Pour permettre
d’accomplir les travaux de ravalement, dans le strict respect de l’architecture tradi-
Préserver la circulation sur les quais pendant tou- tionnelle, d’importants moyens financiers et techniques ont été mobilisés. Chaque
te la durée du chantier, l’accès aux riverains mais propriétaire a ainsi bénéficié des aides conjuguées de l’Etat, du Conseil Régional et
aussi les espaces de promenades et de fêtes déjà de la Mairie de Bordeaux, calculées sur la base des ressources en tenant compte
réinvestis par les habitants, tels sont les impéra- des situations sociales particulières. Aujourd’hui, le ravalement de l’ensemble des
tifs auxquels il faut répondre. La configuration des façades et des monuments historiques des quais comme ceux du centre historique
quais est ici un atout. Pour prendre l’exemple de a permis de restituer à ce patrimoine exceptionnel tout son attrait. La façade des
la séquence des Chartrons déjà réalisée, la dé- quais a ainsi été proposée par le ministre de la Culture pour être classée au Patri-
molition des hangars, en libérant un vaste espace, moine mondial de l’Unesco.
a permis d’y aménager le boulevard urbain sans
pour autant interrompre la circulation au pied des
façades. Une fois le boulevard achevé, la circula-
Une nouvelle vocation
tion y a été transférée ce qui a permis d’entre- pour les hangars
prendre les travaux du nouvel Espace à vivre, entre
A new vocation
façades et boulevard. for the sheds
Par ailleurs, la réalisation de projets connexes en-
traîne des contraintes supplémentaires en terme
d’échéancier. Ainsi, afin de construire la plate-for-
me du tramway (opérationnel le 31 décembre 2003),
il fallait avoir effectué auparavant le déplacement
du boulevard urbain et la pose des dalles hautes
des parcs souterrains.
■ REDESSINER L’ESPACE
POUR MIEUX LE PARTAGER
Les quais jardinés : eaux, ombres
et lumières
Angers
A Angers, le développement durable
est un état d’esprit qui gagne peu à
La dimension travaux urbains
peu la conception même de tous les
projets collectifs, donnant ainsi corps
de développement durable et
à ce concept – mis en œuvre dans un
projet politique appelé "Agenda 21"
local
– qui invite à concilier l’environne- Par ailleurs, un plan d’aménagement de chemine-
ment, l’économique et le social dans ments piétonniers est à l'étude afin de favoriser,
dans chaque quar tier, ce mode de déplacement
la durée. aussi souvent que possible hors du contexte de la
La ville s’est en effet engagée de circulation générale. Sa mise en application se fera
longue date dans le processus d’Agen- en concertation avec les habitants.
Chaque projet d’aménagement de la ville doit ain-
da 21 local, s’appuyant sur un envi-
si intégrer cette valorisation des déplacements à
ronnement naturel d’exception et la pieds ou à vélo qui prend en compte l’aspect sé-
volonté d’un élu – Jean-Claude Anto- curité.
nini, aujourd’hui maire d’Angers – qui, Aujourd’hui est en préparation un projet de trans-
port en commun en site propre nouvelle génération
dans ses fonctions municipales de-
Piste cyclable le long de la Maine (tram sur pneus) sur l’agglomération qui contribuera
puis vingt ans, s’investit personnel- encore à décourager la circulation automobile grâ-
Cycling track along the Maine
lement pour impulser un processus ce à une offre de transport intéressante entre les
dynamique qui fasse évoluer les pra- points géographiques les plus éloignés.
tiques locales.
L’Agenda 21 angevin s’est d’ores et ■ LE DÉVELOPPEMENT DURABLE, ■ PRIORITÉ DONNÉE
déjà concrètement traduit depuis trois UNE NOUVELLE MANIÈRE À LA SENSIBILISATION
ans par des plans d’actions dans les DE PENSER LA VILLE CONTINUE ET AU PARTENARIAT
ÉLARGI
nombreux domaines de l’intervention
C’est dans cette "philosophie" que, définissant les
municipale, parmi lesquels la valo- grandes orientations du développement de la vil- L’histoire de l’Agenda 21 angevin, c’est une sen-
risation de son territoire, la préser- le dans les dix prochaines années, un projet urbain sibilisation sur le long terme de tous les acteurs
vation de ses ressources naturelles "durable" a été élaboré. Fruit des réflexions d’un municipaux et de leurs interlocuteurs, c’est un par-
groupe de travail transversal et complété d’études tenariat élaboré notamment avec l'Agence de l'en-
et de son cadre de vie.
thématiques (paysages, patrimoine historique, che- vironnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe),
minements piétons, commerces et ser vices de sur la base de programmes d’actions concrètes
proximité…), il est pris en compte aujourd’hui dans dans tous les secteurs où s’exercent l’activité et
le projet global d’agglomération et de Plan local l’influence d’une ville et d’une agglomération de
d’Urbanisme (PLU) intercommunal. 250 000 habitants.
Ce travail de réflexion prospective menée par la vil- La valorisation du territoire, la préservation de ses
le-centre a également contribué à l’élaboration ressources et de son cadre de vie, la solidarité sont
du Plan des Déplacements Urbains (PDU), compé- les maître-mots de cette politique, dans le sens
tence du Syndicat intercommunal des transports d’un meilleur-être des habitants dont les besoins
collectifs de l’agglomération angevine. Le PDU à et les attentes donnent par ailleurs lieu à une re-
l’échelle de l’agglomération définit les principes gé- cherche permanente de conditions d’écoute, de
néraux de l’organisation des transports, de la cir- dialogue et de concertation optima.
culation et du stationnement dans le périmètre des Le pragmatisme qui préside à cette démarche a
transports urbains pour les quinze ans à venir ; il conduit à donner priorité à la sensibilisation et à
favorise résolument les modes de transpor ts al- la motivation du personnel municipal pour qu’il de-
ternatifs à la voiture (transport en commun, vélo vienne porteur du développement durable. Ce ré-
et marche à pied) pour lutter contre les nuisances, sultat, atteint aujourd’hui par ticulièrement dans
améliorer la qualité de vie des angevins et confor- les services techniques, permet de développer de
ter l’attractivité du centre-ville et des pôles de quar- nouveaux partenariats avec les professionnels du
tier. bâtiment et de l’aménagement de la ville.
Un schéma d’aménagement des déplacements à La mise en pratique des principes de la démarche
vélo a été élaboré et, au-delà des aménagements HQE (Haute qualité environnementale) s’est rapi-
déjà réalisés, la réflexion se poursuit avec l’Asso- dement imposée au sein des services de la ville et
ciation des usagers du vélo angevins (AUVA) – et, dans ses constructions ; elle est également pro-
demain, avec les associations de quartier –, pour mue auprès des professionnels du secteur des bâ-
développer ces modes de déplacement. timents qui interviennent pour son compte. Deux
Véronique de Kerret
MISSION DÉVELOPPEMENT DURABLE
Ville d’Angers
Paris
L’article décrit les travaux de fonda-
tions spéciales nécessaires à la réa-
lisation de l’infrastructure du musée
Des travaux à la pointe
des Ar ts Premiers le long du quai
Branly à Paris. Il met l’accent no-
pour le musée des Arts
tamment sur les mesures de protec-
tion de l’environnement mises en ■ LE PROJET, LES INTERVENANTS
œuvre pendant les travaux en terme
Le musée du Quai Branly ou musée des Arts Pre-
de bruit et de vibration. miers aura été le dernier grand chantier du précé-
dent septennat. Il sera aussi le premier du nouveau
quinquennat. Le musée est destiné à abriter des
œuvres mettant en valeur les arts primitifs.
Sa situation est particulièrement privilégiée. Dans
le VII e arrondissement, l’ouvrage s’inscrit dans
Photo 1
Un site privilégié un quadrilatère composé du quai Branly au nord,
de la rue de l’Université au sud, des annexes de
A high-class site
la présidence de la République à l’est et des bâ-
timents de l’avenue de la Bourdonnais à l’ouest.
Le musée sera également voisin de la prestigieu-
se tour Eiffel (photo 1).
Le bâtiment compor te un sous-sol à niveaux va-
riables ayant pour objet de recevoir des salles d’ex-
position, un auditorium, un cer tain nombre de
volumes d’intendance, mais également un parking
qui fera l’objet d’une concession. La conception de
ces sous-sols nécessite l’exécution de travaux spé-
ciaux objet du présent article, ceux-ci devant être
Figure 1
Coupe géologique
Geological
cross section
Christian Le Monze
de la technologie CHARGÉ D’AFFAIRES
TRAVAUX
Intrafor-VSL
■ LA GÉOLOGIE
Le contexte géologique au droit du site (figure 1)
se compose, à par tir du terrain naturel, de rem-
blais d’une épaisseur importante (2 à 5 m pour per-
mettre la construction des quais le long de la Seine),
puis des horizons quaternaires, alluvions modernes
et alluvions anciennes ; suivent les couches du
Sparnacien, fausses glaises et argiles plastiques,
le Luticien (calcaire grossier) n’étant présent que
sous forme de lambeaux. Les argiles plastiques
présentent deux faciès, argileux en toit (quasi im- ■ LES TRAVAUX SPÉCIAUX
perméable) et sableux à la base (matériau toute-
fois peu perméable). Sous l’horizon du Sparnacien, Les travaux de fondations se composent :
on rencontre environ 5 m d’épaisseur de sables de ◆ d’une paroi moulée périphérique de 735 m de
Bracheux (Thanétien). Ceux-ci surmontent enfin les longueur, d’une hauteur variable (20 à 32 m) et
marnes de Meudon (Montien) et la craie de Cam- d’une épaisseur comprise entre 500 et 1 000 mm
panien. (photo 2) ;
Sur le plan hydraulique deux nappes sont présentes, ◆ d’une paroi étanche plastique et définitive (épais-
celles siégeant dans les alluvions et les lambeaux seur 520 mm) ;
de calcaire. Compte tenu du caractère quasi im- ◆ de pieux de fondations forés-moulés de 1000 mm
perméable des fausses glaises et des argiles plas- de diamètre ;
tiques, ce dernier horizon constitue le substratum ◆ de pieux de "protection" réalisés à la tarière
de cette nappe supérieure. En rive gauche la Sei- continue de 700 mm de diamètre ;
ne la draine, en rive droite elle l’alimente. Une se- ◆ de puits de pompage pour vidange de l’encein-
conde nappe se développe dans le Montien, la craie te et pour contrôle de la paroi plastique ;
et les sables de Bracheux. Cette nappe est capti- ◆ de drains de décharge définitifs pour se prému-
ve sous le niveau des argiles. nir dans la zone la plus profonde d’une surpression
Compte tenu de l’impor tance de la fouille et de de la nappe des sables de Bracheux ;
la nécessité de réaliser des parois moulées péri- ◆ d’un dispositif de butons de maintien des parois
phériques ancrées dans l’horizon étanche des ar- (environ 150 t) ;
giles, une étude d’impact sur les modifications des ◆ le marché compor te également la réalisation
écoulements a été confiée à Antea. d’une partie des terrassements nécessaires à la
Cette étude a montré que l’effet de barrage de la réalisation de l’infrastructure (environ 18 000 m3).
paroi serait peu important, tant en régime perma- Le chantier comporte cinq zones (figure 2).
nent qu’en régime de crue et donc non susceptible La zone A qui abrite des archives, des réserves et
de provoquer des désordres aux bâtiments adja- une salle de projection. Son fond de fouille est à
cents. la cote 20,50. La paroi périphérique d’une épais- ®
Travaux n° 790 • octobre 2002 69
TRAVAUX URBAINS
Figure 2
Vue en plan
Plan view ® seur de 0,82 m est maintenue par deux lits de bu-
tons Ø 700. Vingt-deux pieux Ø 1 000 de fondation
inférieure à 10-9 m/s et la résistance à l’écrase-
ment de 1 MPa.
ont également été réalisés dans cette zone. Les pieux et les poteaux préfondés des zones B et
La zone B qui comporte l’auditorium, les halls d’ac- D sont inclus dans les lots suivants de génie civil.
cueil et les réserves avec un fond de fouille iden- Quatre puits de pompage provisoires descendus à
tique à la zone A (20,50). La paroi a une épaisseur la cote 15 NGF assurent l’exhaure des eaux rési-
de 0,82 m portée à 1,02 m le long des mitoyens duelles, un cinquième puits a pour objet de vérifier
de l’avenue de la Bourdonnais. Elle est maintenue dans la zone n° 5 la conformité de la coupure étanche.
dans l’angle Bourdonnais/Université en partie par Cinquante-six drains définitifs (diamètre 200 mm,
des butons, et, en partie, comme pour tout le res- équipement PVC diamètre 120 mm) sont installés
te de la zone, par des planchers (construction par- en zone D.
tielle en taupe). Cette zone comprend également Une partie des terrassements est à la charge du
LES PRINCIPAUX deux parois de fondation (0,52 m d’épaisseur) ara- présent lot fondations, et une paroi de soutène-
sées en fond de fouille. ment de 0,62 m permet d’assurer la transition entre
INTERVENANTS
La zone C qui sera utilisée comme réser ve sera les fonds de fouille différents des zones C et D.
terrassée jusqu’à la cote 25,05 NGF. La paroi qui On précisera, enfin, que l’ensemble des parois de
Maître d’ouvrage
a une épaisseur de 0,62 m sera maintenue par les soutènement est exécuté suivant la méthode dite
Etablissement Public du Musée du
planchers. Les pieux de fondation (52 unités Ø de "jambe de pantalon", chaque panneau ayant
Quai Branly (Paris XVIe)
1 200) ont également été réalisés. une partie de son arase inférieure dans les sables
Maîtres d’œuvre La zone D dont le fond de fouille atteint la cote de de Bracheux (pour la portance) et une autre partie
• A.J.N. Jean Nouvel Architecte (man- 16,8 accueillera le parking et les aires de livraison. de l’arase dans les argiles plastiques (pour l’étan-
dataire) Le soutènement en paroi a une épaisseur de 1,02 m. chéité).
• Ingerop Il sera soutenu au fur et à mesure de la descente du La difficulté majeure des travaux réside dans la mi-
• O.T.H. terrassement par les planchers (méthode en taupe). toyenneté de l’ouvrage avec les immeubles de l’ave-
Groupement solidaire On mentionnera enfin une cinquième zone où, face nue de la Bourdonnais d’une part, et de l’annexe
Intrafor (mandataire)/Spie Fonda- à la zone B, se développe le théâtre de verdure. de la présidence de la République d’autre part (pho-
tions Cette zone est protégée de la nappe extérieure par to 3). Ainsi des critères limites de déformation
une coupure étanche dont la perméabilité doit être de la paroi moulée ont été fixés en fonction des
Photo 3
Excavation le long
des mitoyens
Excavation along
the adjoining
buildings
®
Travaux n° 790 • octobre 2002 71
TRAVAUX URBAINS
LES PRINCIPALES
QUANTITÉS
Paroi moulée
• Linéaire : 735 ml
• Epaisseur : variable 500 - 600 - 800 et
1 000 mm
• Hauteur : variable de 20 à 30 m
• Surface : 18,409 m2, soit 116 panneaux
Paroi coulis
• Linéaire : 91 ml
• Epaisseur : 0,52 m
• Surface : 990 m2
Pieux
• Rue Bourdonnais : 32 unités Ø 800
• Zone A : 22 unités Ø 1 000
Butons
150 t
Terrassements
• Zone A : 10 200 m3
• Zone C : 7 000 m3
La construction
Vue d’ensemble
avec le virage sud-ouest
en phase d’achèvement
Overall view
with the southwest curve
in the completion stage
La tribune ouest est prête pour recevoir les premiers gradins préfabriqués
The western grandstand is ready to receive the first prefabricated seats
Genève souhaitait se doter d’un com-
plexe sportif unique en Europe inté- ■ DESCRIPTION SOMMAIRE ◆ des ouvrages présentant d’importantes varia-
grant un stade de 30000 places, un DE L’OUVRAGE tions dimensionnelles ;
◆ un budget de réalisation interdisant le recours à
centre commercial et un hôtel. L’en-
Genève, à l’image du club résidant du Servette, des outils spéciaux.
treprise Zschokke Construction a su souhaite acquérir une identité européenne, et a Devant la spécificité d’un tel ouvrage l’entreprise
relever le défi de réaliser le gros- donc décidé de se doter d’un complexe unique Zschokke s’est également dotée des moyens né-
œuvre en 278 jours. Ce "but" est en en Europe comprenant : cessaires pour réaliser des études poussées avec
◆ 1 stade de 30 000 places ; des bureaux d’études et une école d’ingénieurs no-
passe d’être atteint grâce à la pré-
◆ 1 centre commercial et de loisirs ; tamment sur l’environnement, la formulation du bé-
paration du chantier effectué par la ◆ 1 bâtiment de liaison avec hôtel, business cen- ton et les relevés des pressions reprises par les
cellule méthodologique de l’entre- ter, bureaux, pôle médiatique… différents coffrages.
prise qui a opté pour l’optimisation
d’outils dédiés à chaque partie de
■ LA CONCEPTION DU STADE ■ SOLUTION TECHNIQUE RETENUE
l’ouvrage. Ces outils ont été conçus
par la société Sateco et son repré- Le stade est fondé sur pieux avec un radier. En collaboration avec HK services et Sateco, l’en-
sentant H.K. Services, à partir de la La tribune longitudinale Est et les deux tribunes treprise Zschokke Construction a choisi l’option de
nord et sud sont constituées de : coffrer et couler les éléments en une levée unique.
banche "TP Plus". Le 14 mars 2003,
◆ piliers oblongs arrières de hauteur 11,00 m à M. Guarniéri (chef du projet de l’entreprise Zschok-
les supporters pourront pénétrer dans 18,00 m. Ils supportent la charpente de couver- ke Construction) précise :
ce nouvel antre du ballon rond pour ture dont la stabilité sera assurée par des tirants "C’était à nos yeux la seule solution pour garantir
le match d’ouverture, pari tenu ! arrières repris en pied de ces poteaux ; la réalisation de l’ensemble dans le délai souhai-
◆ une ou deux files de poteaux ronds venant re- té de 278 jours… A ce jour le challenge est en pas-
prendre les crémaillères support de gradins. se d’être réalisé, nous accusons 6 jours de retard
◆ poutres crémaillères à post-contrainte venant et cherchons les solutions permettant de le rat-
supporter les gradins préfabriqués. traper."
La tribune longitudinale ouest est constituée d’un A sa décharge il convient de noter que ce léger re-
pilier oblong reprenant la charpente et comporte tard s’explique en majeure partie par les conditions
en complément trois niveaux de dalles constituant de grand froid qui sont intervenues au cours des
la partie technique et les loges. deux derniers mois de 2001 en Suisse et qui n’ont
L’ensemble du stade est ceinturé entre les pi- pas permis de "coller" à la planification prévision-
liers par un mur d’enceinte qui a la particularité nelle.
d’être ouvert sur les 6 mètres inférieurs. La banche "TP plus" Sateco a été retenue car il
s’agit du produit polyvalent spécialement adapté
aux grandes hauteurs :
■ LES ÉTUDES ◆ la robustesse de cette banche a déjà fait ses
preuves sur de nombreux chantiers et autorise l’uti-
L’entreprise Zschokke Construction S.A. a mis en lisation du béton auto-plaçant, y compris pour des
œuvre une cellule méthodologique afin de créer les pièces de grande hauteur ;
conditions optimales de réalisation compte tenu ◆ les panneaux standards intègrent tous les pla-
des différentes contraintes liées à ce projet. A telages, garde-corps et protection de contourne-
savoir : ment permettant une parfaite sécurité des utilisateurs;
◆ un délai de production imposé de 278 jours ; ◆ la stabilité standard est prévue pour tous les cas
du stade de Genève
De gauche à droite : pilier de hauteur
16 m partiellement décoffré -
Coffrage de pilier avec bâche
pour le confinement - Coffrage
des piliers de la tribune est,
hauteur 11 m
From left to right : pillar 16 m high,
with shuttering partly removed - Pillar
shuttering with tarpaulin
for confinement - Shuttering of pillars
on the eastern grandstand, 11 metres
high
de figure, y compris pour des hauteurs atteignant en place dans le cadre du premier pilier. Fort de
16,00 m ; ces résultats, le bétonnage de chaque pilier est ef-
◆ la rigidité de cette banche permet d’utiliser les fectué à l’aide d’une pompe avec une durée tota-
ossatures sans peau coffrante en pied ; le de coulage n’excédant pas 2 heures pour les
◆ la conception du panneau permet une adapta- piliers de 16,00 m bétonnés en une seule opéra-
tion aisée aux différents cas spécifiques rencon- tion.
trés.
Les deux coffrages
de crémaillères hautes
■ LES PRINCIPAUX OUTILS pour les zones droites et virages
MIS EN ŒUVRE
Ils ont été mis au point à partir de :
Ils se composent de : ◆ deux faces planes de coffrage "TP plus" venant
◆ 2 coffrages pour piliers oblongs H = 16,00 m prendre référence sur le radier, les panneaux infé- CALENDRIER
section = 1,60 ou 1,30 m x 0,80 m ; rieurs non coffrants n’étant pas équipés de face
• 28 août 2001 : début du chantier
◆ 1 coffrage pour crémaillère haute pour les zones coffrante ;
droites ; ◆ un coffrage de masque supérieur adapté aux sec- • 6 novembre 2001 : début de réa-
◆ 1 coffrage pour crémaillère haute pour les zones tions des gradins. Ce coffrage est équipé de trappes lisation du radier
virages ; pour permettre le bétonnage. Il est suspendu sur • 2 janvier 2002 : début de réalisa-
◆ 1 coffrage pour crémaillère basse pour les zones les coffrages latéraux par des bras réglables ; tion du premier élément vertical
droites ; ◆ un coffrage de fond de moule (conçu et fabriqué • Fin septembre 2002 : date prévi-
◆ 1 coffrage pour crémaillère basse pour les zones en collaboration entre Zschokke et HK Services) sionnelle de la fin de la structure du
virages ; adapté aux différentes variations de dimensions et stade
◆ 1 coffrage pour mur d’enceinte pour les zones permettant de laisser en place des étais intermé- • 30 octobre 2002 : date prévi-
droites ; diaires lors de la période de cure. Ces fonds ont sionnelle d’ouverture du centre com-
◆ 1 coffrage pour mur d’enceinte pour les zones été montés sur des vérins hydrauliques afin d’op- mercial et de loisirs de Jelmoli
virages. timiser le réglage. • 14 mars 2003 : date prévision-
Le bétonnage de chaque élément est effectué à nelle du premier match de football
Les deux coffrages pour piliers l’aide de béton auto-plaçant afin d’éviter toutes les
oblongs opérations de vibration. Les crémaillères de la zone
droite sont directement injectées en pied tandis
Ils ont été réalisés à partir de : que les crémaillères de la zone virage, plus impor-
◆ une structure en banches "TP plus" sans peau tantes, sont coulées par le haut avec la même qua-
coffrante assurant l’accès des utilisateurs, la lité de béton.
stabilité au vent et la reprise des poussées béton ;
◆ une peau métallique montée en usine dans le Les deux coffrages
coffrage avec des assemblages auto-centreurs afin de crémaillères basses
de garantir un fini béton impeccable. pour les zones droites et virages
Le béton utilisé a fait l’objet d’une mise au point
en fonction des critères rhéologiques. De plus, en Ils ont été mis en œuvre à partir de :
phase hivernale ce coffrage était équipé d’une bâche ◆ deux faces planes de coffrage "TP plus" venant
permettant un réchauffement de l’air avant bé- reposer sur le béton de propreté ;
tonnage. Des jauges de contraintes étaient mises ◆ un coffrage de masque supérieur adapté aux sec ®
Travaux n° 790 • octobre 2002 75
TRAVAUX URBAINS
Le mur d’enceinte
®
sud-ouest avec bâche
de protection tions des gradins. Ce coffrage est équipé de trappes
pour la cure du béton pour permettre le bétonnage. Il est suspendu sur
The southwest les coffrages latéraux par des bras réglables.
enclosure wall
with protective
tarpaulin for concrete Les deux coffrages de murs
curing d’enceinte pour les zones droites
et virages
LES PRINCIPAUX
INTERVENANTS
Techniques et Gestion
16% 24% 23%
Il était également dit que le RGC&U faciliterait les Urbaine
projets qui répondront à une demande (probléma-
tique urbaine : plans de déplacements, opération
d’aménagement, renouvellement urbain) et don-
neront une solution en terme de génie civil.
Le calendrier a été assez serré :
◆ propositions remises le 15 mai 2002 ;
◆ examen au comité RGC&U le 12 juin 2002.
Quelques réflexions et exemples illustratifs étaient
donnés en annexe à l’appel à propositions et concer-
naient les infrastructures urbaines, le sous-sol
urbain, les outils d’aide à la décision, afin d’illus-
trer le contexte et les enjeux et quelques types de
questions qui se posent.
Dans un numéro récent du Moniteur, J. Cabanieu
citait une étude anglaise "The best value for cost"
dans laquelle il était montré que pour un équipe-
ment public, les coûts relatifs étaient schémati-
quement les suivants :
◆ coût d’investissement : 1 ;
◆ maîtrise d’œuvre : 0.10 à 0.15 ;
◆ entretien actualisé pendant la durée de vie d’un Figure 1
ouvrage : 5 ; choisis car ils donnent un éclairage direct sur les Bien armés ou démunis…
◆ exploitation actualisée (y compris charges de per- besoins exprimés par ces grands élus (cf. figures Well armed or helpless…
sonnel) : 200. 1 à 5).
Ceci montre, s’il était encore besoin de le faire,
qu’innover en prenant très bien en compte les qua- A propos de la figure 1
lités et les coûts d’usage et de fonctionnement,
est fondamental. C’est donc aussi ce qui a été de- Commentaires du RGC&U
mandé dans l’appel à propositions. 1. Si trouver les financements est de très loin la
préoccupation majeure, développer des recherches
qui optimisent vraiment les investissements, pour
■ QUELQUES ÉLÉMENTS diminuer leur coût, voire augmenter leurs per for-
INTÉRESSANTS D’INFORMATION mances, en valorisant les innovations, a vraiment
SUR LES BESOINS DES ÉLUS du sens.
DE COMMUNES URBAINES 2. Si des méthodes solides et transparentes, par
exemple multi-critères, sont développées, "mettre
Une étude Sofrès de février 2002, commandée par tout le monde d’accord" peut s’en trouver facilité.
le Club Ville et Aménagement, et effectuée auprès
de 307 maires ou maires adjoints responsables A propos de la figure 2
des aménagements, dans des communes de plus
de 100 000 habitants, s’est intéressée aux pré- Commentaires du RGC&U
occupations des municipalités urbaines en matiè- Les innovations qui donneront des méthodologies
re d’aménagement. Les quelques extraits des ou des outils performants aux pilotes stratégiques,
résultats de cette étude très intéressante, ont été techniques ou aux concepteurs pourront contribuer ®
Travaux n° 790 • octobre 2002 79
TRAVAUX URBAINS
®
Figure 2 à apporter des réponses significatives aux besoins
La principale des élus.
difficulté
d’une opération
d’aménagement A propos de la figure 3
The main difficulty
of a development Commentaires du RGC&U
operation
1. Une large proportion des innovations en génie
civil urbain contribuent à une meilleure gestion des
déplacements.
2. Il peut arriver que certaines technologies, par exemple
dans les systèmes de transports intelligents, contri-
Figure 3 buent directement ou indirectement à la sécurité.
Les attentes
d'aide A propos de la figure 4
et de services
Expectations
of help
Commentaires du RGC&U
and services L’image d’efficacité, auprès des élus, d’actions
pour améliorer la circulation et le stationnement et
protéger l’environnement, se confirme ici comme
très forte.
A propos de la figure 5
Commentaires du RGC&U
Ces statistiques montrent que le génie civil urbain
continue et continuera à être un marché por teur
(réaménagement d’espaces publics, réhabilitation
Figure 4
de l’ancien, amélioration des déplacements, infra-
Efficacité structures collectives, etc.).
des opérations
d'aménagement
urbain
Efficiency of urban
■ EN GUISE DE CONCLUSION
development
operations Il ressort de ce qui précède qu’investir dans l’in-
novation dans le domaine du génie civil urbain aura
donc de plus en plus de sens. Et ceci est vrai pour
tous les acteurs : maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre,
entreprises, industriels et laboratoires de recherche.
Compte tenu des caractéristiques de notre secteur,
l’expérience montre que c’est quand tous ces ac-
teurs travaillent effectivement en réseau que les
résultats sont les plus performants (identification
per tinente et rapide des vrais besoins, vision du
marché et des perspectives de développement ren-
Figure 5 table, astuces technologiques et regard perspica-
Les projets
d'aménagement ce sur la faisabilité pratique des solutions, rigueur
actuels scientifique de la recherche et qualité de la veille
Current technologique internationale, etc.).
development C’est l’ambition du RGC&U que d’être un cataly-
projects
seur et un levier pour que ces innovations soient
proposées, qu’elles puissent être cofinancées,
qu’elles voient le jour, et qu’elles soient effective-
ment utiles, utilisables et utilisées sur le terrain au
service des usagers, en France et à l’export.
Je voudrais saisir cette occasion pour remercier
chaleureusement tous les acteurs de ces innova-
tions : les équipes projets, et les personnes qui
les accompagnent de près ou de loin, comme les
membres du comité d’orientation du RGC&U, la cel-
lule du RGC&U, et l’IREX.
du RGC&U
sur les technologies
des infrastructures
urbaines
■ POURQUOI
UN "APPEL À PROPOSITIONS"?
Au début de l’année 2002 le comité d’orientation
du RGC&U a procédé à un examen des thèmes sou-
tenus au travers des projets "labellisés" depuis
1999. Il apparaît que les secteurs traditionnels du
génie civil – matériaux, méthodes constructives,
géotechniques… – y sont depuis longtemps et res-
tent très bien représentés. Cette tendance for te
se retrouve au niveau européen dans une étude ré-
cente commandée par la DRAST pour une synthè-
se des travaux de recherche liés au génie civil dans
le 5e PCRD.
Compte tenu de la demande sociale et sur la de-
mande des ministères chargés de l’Equipement et
de la Recherche, le comité a décidé de dynamiser
le secteur de l’urbain en lançant un appel à pro-
positions sur les technologies des infrastructures
urbaines dont les principaux mots clés ont été rap-
pelés dans l’ar ticle précédent, signé par Michel
Ray.
A long terme il s’agit pour le RGC&U de contribuer
à la création d’un corpus de connaissances global
et cohérent sur le champ des techniques urbaines,
DR
DR
3 - Proposer des méthodologies et des outils per-
Microtunnelier, puits de sortie formants en vue du pilotage stratégique, du pilo-
Microtunneller, exit shaft tage technique et de la conception.
DR
L
es Rencontres Techniques 2002 de l’IREX Mise en œuvre d’éléments
(Institut pour la recherche appliquée et l’ex- préfabriqués en PRV
périmentation) a été l’occasion, comme le A10 - Coulombiers.
souhaitait la Mission génie civil de la DRAST (Di- Application of GRP
prefabricated elements
rection de la Recherche et des Affaires scientifiques
et techniques) du ministère de l’Equipement de
s’intéresser plus particulièrement aux recherches
susceptibles d’améliorer la réalisation des travaux
de génie civil en ville et de réduire les nuisances
qu’ils entraînent.
■ LE CONSTAT DE LA SITUATION
ACTUELLE
La réalisation de travaux de génie civil en ville en-
traîne des nuisances et gêne que les habitants sont
de moins en moins enclins à supporter comme :
◆ la diminution des emprises du domaine public
et la gêne à la circulation des automobilistes et
des piétons ;
◆ la gêne pour les riverains confrontés à des dif-
ficultés d’accès, à la boue, à la poussière et aux
bruits qui deviennent de plus en plus un sujet ma-
jeur de contestations.
Si les travaux sur le foncier privé contribuent aux
nuisances citées ci-dessus, il est évident que ceux
exécutés sur le domaine public et notamment les
tranchées sont très impliqués.
Ce constat a été illustré par un film de 3 minutes
qui a bien montré l’importance de ces nuisances.
Ce film peut d’ailleurs être mis à la disposition de
personnes qui souhaiteraient informer et sensibi-
liser leurs interlocuteurs sur…