Exposé
Exposé
Exposé
Le problème relatif à l’intérêt de la philosophie africaine est d’une grande actualité si on regarde de près
le continent africain en proie à d’énormes difficultés. Dans certains médias occidentaux, l’image de
l’Afrique est uniquement celle des génocides, des conflits, des guerres tribales, des coups d’Etat
récurrents, de carences démocratiques, des sécheresses, de famines quasi endémiques, de
démographie galopante, des pandémies tel que le SIDA. Le bilan est sans doute négatif, car une telle
caricature fait de l’Afrique le monopole de la pauvreté, des guerres et des violences, continent qui
refuse sans doute le développement autrement dit le progrès et la civilisation. Une telle conception
exclut l’Afrique du mouvement de l’Histoire et fait d’elle un continent sans destin, sans espoir « victime
de lui-même, unique responsable de ses turpitudes et de sa faillite ». Dès lors, on se pose la question de
savoir, Que faire devant une telle déchéance prononcée sur le devenir de l’Afrique ? Deux attitudes
s’offrent à nous, d’une part accepter ou se résigner et d’autre part refuser ou s’affirmer. C’est du côté de
la seconde attitude que nous voudrons nous tourner en ce sens qu’elle fait recours au discours
philosophique tourné vers l’action et la transformation des sociétés africaines. S’il est vrai que l’intérêt
désigne ce qui est utile, avantageux et bénéfique, le discours philosophique apparaît alors comme
Charles Romain Mbelé, Paix, droit et commerce, Examen du fondement philosophique de l’ajustement
de l’Afrique subsaharienne à la mondialisation Inédit, p. 11.
Il s’est développé ces derniers temps un courant de pensée qui annonce le décés iminent de l’Afrique et
s’inscrit dans le cadre de ce que nous pouvons appeler afro-pessimisme radical :
L’Afrique va-t-ellemourrit ?
Le Point
Cahiers du MURS
Nations nègres et culture. De l’Antiquité nègre-égyptienne aux problèmes culturels de l’Afrique Noire
, Paris, Présence Africaine, 1979. On peut aussi évoquer l’ouvrage deThéophile Obenga sur
La Philosophie africaine de la période pharaonique (2780-330) avant notre ère
,Paris, Harmattan, 1990. Cette thèse est déligitimée par Jean Godefroy Bidima qui à travers sa
« philosophie de la traversée »
pour critiquer Cheikh Anta Diop qui a montré l’importance de l’Egypte ancienne dans la confiance en soi
que doit nourrir le processus de libération del’Afrique. Dans la Métaphysique, Livre II, tr. J. Tricot, Paris,
Ed. Vrin, 1980, Aristote ,ontre comment l’existence duchangement conduit à affirmer celui d’un premier
moteur immobile qui meut sans être mû et auquel se rattache le mouvement des sphères et tous les
autres mouvements.