CM Initiation A La Morphologie Generative
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COURS MAGISTRAL
INTRODUCTION
X° X-1
Dans la configuration que voila : -X désigne les catégories de
niveaux 0 ; N ; V ; ADJ qui constituent le point d’interaction entre
morphologie et syntaxe.
- X-1 représente les catégories qui n’apparaissent pas en surface,
en l’occurrence les affixes. En d’autres mots, les affixes sont d’un
cran plus bas que les mots de niveau 0.
Or, il découle de ce que nous avons vu que, la tête d’un mot doit
être absolument déterminé par le critère de position et non par le
critère de niveau hiérarchique. Partant de ce principe de base, et
en nous inspirant après tout de la configuration en (1), Kouamé
(2004) suggère à la suite de Mohanan, la figure ci-dessous en tant
que structure idéale des mots dérivés par affixation à une base:
(2) X°
X° AFF
Dans l’optique de la figure en (2), les affixes(AFF) sont analysés
comme étant de même niveau que les mots X°, à savoir, les mots
de la catégorie de niveau 0.
Cela revient à dire que les affixes ont les mêmes propriétés que
ces derniers. L’entrée lexicale de chaque affixe comprend dans
cette perspective sa représentation phonologique, sa
représentation sémantique aussi bien que ses traits syntaxiques ;
niveau catégoriel(X°, radical, affixe), traits diacritiques
(+singulier,+pluriel) et traits catégoriels (±N ,±V), etc.
(3) N (4) N
Y PREF Z
SUFF
(7) à-bò-ljε
/PREF-fuir-lieu/
« Échappatoire »
Identifions cette séquence comme étant en conformité avec la
forme PREF-VERBE-SUFF. Laquelle des figures (5) et (6) visualisent
la structure idéale de ce mot ?
Nous admettons pour point de départ l’hypothèse que la tête
lexicale doit, à tout prix avoir le trait [+N]. Suivant la première
représentation, l’interprétation morphologique du mot dérivé est
[N [v PREF-VERBE]-SUFF]. Ce processus laisse visiblement
entrevoir l’élément tête comme étant de trait [+V]. Dans la
deuxième possibilité, nous avons [N [PREF-[NVERBE-SUFF] où la
tête possède le trait [+N]. Cette deuxième possibilité est en
l’occurrence celle qui confirme notre hypothèse. La
configuration(6) sera en définitive adoptée comme la structure
adéquate des dérivés nominaux par double adjonction. Pour
finir, la visualisation du nom dérivé en (7) serait le graphe(8). Il
s’agit d’un ensemble de deux dérivés formant une seule unité
lexicale :
(8) N
PREF N
V SUFF
à- bo ljϵ
(9) Y
Z SUFF1 SUFF2
General is ation
Fin al ité
PREF2 PREF1 Z
su wa ba
Prog fut venir en baoulé « il est sur le point de venir » -
lorsque deux morphèmes PREF1 et PREF2 sont joints de façon
concomitante à un radical Z, PREF1 doit être conçu comme étant
lié à Z (et non à SUFF2)
-dans la structure PREF1-Z, le constituant Zest la tête (Y). NB :
Les hypothèses (9) et (10) ne sont applicables aux mots verbaux.
Généralement le mot verbal ou le constituant verbal est créé par
la jonction des divers morphèmes de conjugaison à un radical
verbal donné.
III.LA DERIVATION
Nous nous baserons sur l’article de KOUAME (2005) sur « la
binarité des mots dérivés : illustration à travers les exemples du
français », paru dans KASA BYA KASA, Revue d’Anthropologie et
de Sociologie.
Ouvrages de référence :
1-KOUAME : Morphologie nominale et verbale du nzikpli (2004),
thèse de doctorat unique.
2-BROUSSEAU : Morphologie du fongbe (1990)