La Phonologie Séance 4
La Phonologie Séance 4
La Phonologie Séance 4
ARBAOUI
Séance 4 2020-2021
La phonologie
Séance 4
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La phonologie N.ARBAOUI
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Comme vous pouvez le remarquer, ce ne sont pas les phonèmes qui sont les
constituants ultimes des représentations phonologiques, mais les traits. Chaque
matrice de traits est constituée de traits binaires qui définissent le segment.
Certains traits sont distinctifs, d’autres redondants.
L’adoption des traits est due à trois considérations : (1) étant donné que
l’inventaire phonémique diffère d’une langue à l’autre, il est difficile
d’envisager une théorie universelle basée sur les phonèmes. (2) il est souvent
plus économique de représenter un trait (dans une règle par exemple) qu’un
phonème ou un groupe de phonème. (3) le recours aux traits est nécessaire pour
l’expression de certaines généralisations ou de certaines règles phonologiques.
Le système de traits proposé par Chomsky et Hallé, inspiré par Jakobson
connaitra des changements et des remaniements. Nous étudierons la dernière
version.
Rappelons que Jakobson était le premier à avoir instauré un système de traits.
Pour lui, « toutes les oppositions existant entre les phonèmes d’une langue
donnée peuvent se ramener à des oppositions binaires, simples et
indécomposables, de traits distinctifs ». Cela signifie donc que tous les
phonèmes de n’importe quelle langue se laissent décomposer en traits distinctifs
eux-mêmes indivisibles (les éléments primitifs, atomiques de la phonologie).
Ainsi, le phonème est considéré comme un faisceau de traits distinctifs (des
éléments différentiels et simultanés) et le système des phonèmes est aperçu
comme étant un réseau de traits distinctifs organisés en opposition binaires. Les
éléments constitutifs des phonèmes se présentent sous forme d’oppositions
binaires (ex : [-voisé]/ [+voisé]).
La notion des traits binaires proposée par Jakobson vient de l’influence des
ingénieurs de la communication (binary digits, ou bits).
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L’inventaire des trais distinctifs est présumé universel. Tous les humains ont le
même dispositif audio-phonatoire. Chaque langue sélectionne un nombre limité
de traits dans cet inventaire. Certains traits sont sélectionnés par toutes les
langues (ex : [±haut], [±sonant], [±voisé]).
Tous les traits distinctifs sont binaires (modèle classique). Chaque trait définit
deux classes naturelles de segments.
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[LABIAL] : Un segment produit avec une ou deux lèvres. Les sons qui
sont [LAB] peuvent être spécifiés [±rond] (ci-après).
[±rond] Un segment produit avec un arrondissement des lèvres, donc
toutes les voyelles qui sont spécifiées [LAB], les semi-voyelles
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+ Plusieurs traits tonals (pas pris en compte ici, parce que totalement
abandonnés de nos jours). La phonologie autosegmentale permet de mieux
traiter les langues à tons.
N.B. Il existe plusieurs propositions de systèmes de traits. On relève des
différences plus ou moins importantes entre ces propositions. Somme toute,
on est encore assez loin d’un système de traits distinctifs universel. Comment
interpréter cet état de choses ?
Ex. Spencer (96) ajoute [±approx] (cf. aussi Kenstowicz (1994 : 34) et enlève
[±syll] (la disparition de ce dernier étant liée à son analyse de la syllabe). Ceci
traduit une position critique à l’égard du modèle « SPE ». Il privilégie
également des traits non binaires (unitaires) pour les lieux : [LABIAL],
[CORONAL], [DORSAL] et [GUTTURAL].
Un système assez différent a été proposé par Ladefoged (1975 et 1982 : A
Course in Phonetics). Ce système reste beaucoup plus proche de la phonétique
articulatoire habituelle.
La plupart des traits font l’objet d’un large consensus. De certains traits
la pertinence est discutée. Pour ces derniers, les solutions retenues ne sont pas
toujours les mêmes.
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