MEMOIRE
MEMOIRE
MEMOIRE
EPIGRAPHE
Vous ne pouvez pas demander aux clients ce qu’ils veulent et ensuite essayer de
le leur donner. Au moment où vous l’aurez créé, ils voudront autre chose.
Steve Jobs
II
IN MEMORIAM
Vos noms resteront gravés dans ma mémoire puisqu’ils nous serviront toujours
comme référence durant toute notre vie terrestre. Croyant à la résurrection de la chair et à la
vie éternelle, nous restons sûr et certain que vous êtes allés nous préparer une place à côté du
père et vous reviendrez un jour. À travers ce travail, nous gardons votre immortalité.
DEDICACE
À notre très chère mère YUMBA MWILAMBWE Ghislaine, pour tout-ce que
vous ne cessez de manifester comme efforts pour nous élever, et de nous avoir fait
comprendre que la Parole de Dieu et les études contribuent à notre édification sur tous les
niveaux de la vie.
REMERCIEMENTS
Oh ! Dieu père tout puissant, le simple fait de respirer suffit pour témoigner ta
grâce infinie sur l’humanité entière. Nous ne savons pas combien te dire merci puisqu’à
chaque seconde, nous devrions normalement te dire merci. Nous manquons de mots pour vous
exprimer ce que nous ressentons au cœur.
Personne n’écrit un travail scientifique tout seul, et dans notre cas c’est encore
plus vrai que d’habitude. Ce travail de fin de cycle existe, non seulement grâce à nos idées
personnelles, mais aussi parce que beaucoup d’autres personnes y ont consacré leur temps,
leur talent et leurs idées.
C’est le résultat des cours auxquels nous avons assisté durant tous ces temps à la
faculté de Droit de l’université de Lubumbashi.
C’est aussi le résultat de nos recherches dans une multitude des livres écrits par
des savants. Mais également des recherches effectuées sur internet.
Nous pensons principalement à toutes les autorités académiques, ainsi qu’à tous
les professeurs, chefs de travaux et assistants de l’université de Lubumbashi en général, et en
particulier ceux de la faculté de Droit pour leur encadrement durant ces trois années passées à
l’université de Lubumbashi.
Je pense également aux membres de notre famille qui, de loin ou de près, ont
contribué à ma formation. Il s’agit plus particulièrement de notre mère YUMBA
V
Notre gratitude s’adresse aussi à nos amis et compagnons de lutte pour leur
soutien à la réalisation de ce travail : Daniel MUWELWA, Emmanuel KAHOZI, Andy
YUMA, Tommy PYANA, Emmanuella MWEMENA, Bethsaleel YOTO, Pierre-Hervé NIKO
YUMA, Angel KASONGO, Datchou MUYUMBA, Estimé LUBAMBA, Daddy UMBA,
Ketsia KWETE, Pierrot KIBOKO, Moïse KYUNGU, Elsa MULAKU, Stéphanie MUTOBA,
Glorianne Kanyoge, Jonathan YUMA, Berty TSHANIKA, Franck NGANDU, Mischael
DIKUZOLA, Jordi NSIONA, Fortunat SANDA, Jimmy TSHALA, Gad MUBINDU, Mikel
CHIJIKA, Mike BEYABOWA, Yann YAV et tant d’autres, qu’ils trouvent ici, l’expression
de notre profonde gratitude.
Il est impossible d’énumérer tout le monde à travers ces pages. Toute autre
personne qui mérite notre reconnaissance se sente vraiment remercié, et trouve ici,
l’expression de notre gratitude.
Qu’il nous soit permis de conclure par une pensée particulière pour nos familles ;
Car personne ne peut évaluer la gratitude qui est due aux membres de famille d’un autre. La
compréhension et le flegme dont elles ont fait preuve pendant plusieurs années nous ont
permis de mener à bien un travail qu’elles ont à juste titre, trouvées exclusif.
VI
Ed : Edition
Ex : Exemple
N° : Numéro
P: Page
INTRODUCTION
1. Objet d’étude
Notre travail porte sur le règlement des litiges résultant du commerce en ligne ou
commerce électronique en République Démocratique du Congo.
Ainsi, le commerce en ligne est devenu l’un des grands enjeux actuels et sans nul
doute futur de l’internet. Pour le commerce électronique, le réseau attire, en effet, des
entreprises de tout bord. Et le réseau est un outil dont le coût d’investissement se révèle bien
modeste face aux enjeux commerciaux que cela représente. Certains n’hésitent plus à
devenirs opérateurs ou à subventionner l’accès à Internet pour atteindre le plus grand nombre
possible des clients. Internet devient un lieu d’agrégation d’une base clients de plus de vingt
millions de consommateurs4.
1
Jean Marie. Chevalier, I. Elekand, M. KALIKA, Internet et nos fondamentaux, op.cit., note 2, pp. 7-16 ; et R. BORDONE,
«Electronic Online Dispute Resolution : A systems approach-potential problems, and proposal », loc.cit., note 1, 177.
2
Cette extension a été le fait des économistes SCHUMPETER et HAYEK,, Law, Legislation and Liberty.
3
Eric CAPRIOLI et Renaud SORIEUL, « le commerce électronique : vers l’émergence de règles juridiques nationales et
transnationales », 2(1997) J.D.I., 323-39.
4
American Bar Associations Task force on Electronic commerce and Alternative dispute resolution in cooperation with the
schilder center of law, commerce and technology.
2
Ceci est d’autant plus vrai que le droit international privé, en raison de son objet
limité à la détermination de la loi nationale congolaise, n’est toujours pas adapté. Il est avant
tout une branche autonome du droit interne des Etats. En conséquence toute la théorie des
conflits des lois qui la sous-tend ne dépasse pas la conception étatique du droit, bien au
contraire, elle la conforte8.
C’est le vecteur d’un autre genre de risques et même de délit qui appelle la sécurité dans le
réseau par une règlementation et jurisprudence particulière sur les règles de droit applicables
en cas des litiges ou différends entre les parties contractantes du commerce en ligne en RDC.
Il devient donc nécessaire d’examiner le degré d’efficacité de la législation commerciale
congolaise en vigueur dans l’espoir de planifier un cadre fiable et sécurisé profitable aux
acteurs commerciaux congolais qui achètent et vendent en ligne9.
Nous tenons donc à remettre à tous les praticiens du droit congolais, le sujet de
nos recherches afin qu’avec vous, ce problème qui n’est pas encore à la une de nos
préoccupations juridiques puisse préalablement trouver une des pistes de solution pour qu’au
temps convenu, nous brandissons le droit adéquat.
2. Etat de la question
Pour peu qu’on puisse dire, grâce aux réseaux numériques, quiconque, à condition
d’avoir accès à un ordinateur, peut entrer en contact avec des interlocuteurs qui, en termes
terrestres, sont situés à des milliers de kilomètres 11. Les rencontres virtuelles et
dématérialisées peuvent donner lieu à une grande variété d’activités, qu’elles soient
personnelles ou professionnelles et créent fréquemment des liens de droit.
9
MASSAMBA Claude, M.R (1996). Droit des affaires et droit commercial : cadre juridique de la vie des affaires en RDC,
Kinshasa, Cadicec.
10
Conférence des Nations-Unies sur le commerce et le développement du 30 novembre au 2 décembre 2005, p.3.
11
LAVENUE, J.-J., Cyberspace et e-commerce : Droit pour un nouveau jus communicationis, (1996) 3 R.R.J., p.824.
4
3. Problématique et Hypothèses
a. Problématique
D’après FRANCKFORT et NACHIMAS, la problématique est définie comme
étant une approche théorique qu’on décide d’adopter pour traiter la question du départ.
12
CHABOT, M-F., Aspects psychologiques de la médiation, Développements récents en médiation, Cowansville, Editions
Yvon Blais, 1995, p.142.
13
Idem.
5
Elle est en fait, une manière d’interroger les phénomènes étudiés. Le chercheur
soucieux d’explorer au maximum son atout, doit être capable d’interroger son sujet pour en
faire sortir un ou plusieurs problèmes auxquels portera son travail.
Bien au-delà des banques, l’internaute congolais crée des « blogs » participant aux
achalandages sur Internet, au concours promotionnels via SMS, aux réservations d’hôtels en
ligne, aux achats de produits et services par Internet, aux téléchargements de produit
numériques, etc. Tous ces phénomènes à la mode démontrent bien la réalité du commerce
électronique en RDC, alors qu’aucun encadrement législatif efficient n’existe en la matière.
En plus de ces questions toutes aussi nouvelles et cruciales les unes que les autres,
les contrats du commerce électronique constituent à eux-mêmes une problématique de taille.
A côté des contrats conclus par communication orale ou par télécopie qui
concernent les contrats à distance bien connus du droit actuel, les contrats en ligne, conclus
par la voie de l’Internet, sont un casse-tête du point de vue du cyberspace. Cette recherche
s’est fait le devoir de présenter une étude la plus fournie sur les modes alternatifs de
règlement des litiges résultant du commerce électronique, le régime juridique des contrats du
commerce électronique et son infrastructure15.
14
J.O RDC, no spécial, 47è année, 18 février 2006, pp.78
15
Professeur Filiga Michael SAWADOGO, « Approche nationale et régionale de la mise en place d’une réglementation du
commerce électronique.
6
La principale difficulté réside dans le fait que les règles du droit international
privé en matière de la détermination du droit applicable aux contrats ont été conçues pour un
monde physique et dématérialisé.
S’il y’a insécurité, il va sans dire qu’il y a risque évident d’atteinte aux valeurs ou
intérêts que l’on considère suffisamment importantes pour ne pas les transiger sans juste
compensation, ni juste motif. Il se pose précisément la question de l’ordre juridique qui
règne dans un tel environnement en vue de régir les rapports sociaux qui s’y tissent19.
16
M. Christian Paul, Du droit et libertés sur Internet, rapport au premier ministre francais, La documentation française, Paris,
2002, p.12 cité par Lepage BUSHABU WOTO, op.cit., p.19.
17
Professeur Filiga Michael SAWADOGO, « Approche nationale et régionale de la mise en place d’une réglementation du
commerce électronique, stratégie de commerce électronique pour le règlement des différends, promouvoir un dialogue pour
le développement ».
18
Karim BenyeKhef, le commerce électronique : normes et politiques sur la sécurité, op.cit, p. 12.
19
Y. Poullet, « Quelques considérations sur le droit cyberspace », présentation à l’Académie royale belge des sciences, le 20
mars 1998.
7
Nous pouvons donc, en se basant sur les aspects sus-évoqués, construire notre
principale problématique en posant les questions suivantes :
En cas de conflit, quelle est la juridiction compétente ? Et par ricochet quelle est la loi
applicable à la vente électronique ? Et comment le juge peut-il sanctionner le non-
respect d’un contrat du commerce électronique ?
Le cyberspace est-il un milieu de non droit ? Et quelle est la place de l’Etat congolais
dans et espace numérique ?
b. Hypothèses
En vue de satisfaire les problématiques posées au niveau de la problématique, le
chercheur procède par ce qu’on appelle « Hypothèse ».
L’hypothèse de recherche est une réponse anticipée à la question que l’on se pose.
Bien formulée, elle oriente l’ensemble de l’édifice et facilite le dispositif méthodologique ou
expérimental.
Quant à R.PINTO, l’hypothèse est une proposition des réponses aux questions que
l’on se pose à propos de l’objet de recherche formulé en termes tels que l’observation des faits
et l’analyse des données puissent fournir une réponse précise.
C’est ainsi qu’après avoir réalisé des recherches préliminaires, nous pouvons
émettre, au regard de notre problématique, quelques hypothèses pouvant éclairer notre
lanterne.
vérifierons si les facteurs de rattachement résiduels font preuve d’efficacité afin de permettre
de désigner l’autorité compétente et la loi applicable en cas de différend contractuel 20.
Pour régler les litiges ou conflits dans la communauté cybernétique, d’où est
inclus le commerce électronique, les modes alternatifs de règlement des litiges semblent
mieux adaptés aux réalités des environnements électroniques, mais certaines difficultés
subsistent. Certaines adaptations doivent être effectuées. La négociation sans l’intervention
d’un tiers, la médiation et l’arbitrage sont des modes de règlement des litiges accessibles dans
le cyberspace pour ainsi faire le commerce électronique21.
Dans cette vue, le cyberspace est considéré comme un lieu virtuel résultant des
interactions des réseaux informatiques. Il est donc impossible de localiser le cyberspace dans
un endroit spécifique. Indéfini, le cyberspace ignore les frontières territoriales. Le caractère
règlementaire transfrontière des environnements électroniques soulève des problèmes
juridiques d’application des droits nationaux. Outre ces problématiques, des difficultés
d’harmonisation doivent également être soulignées22.
Diverses couches de règles peuvent se superposer. Ainsi une vente en ligne sera
soumise à divers faisceaux de règles cumulatives : d’abord, celles qui trouvent leur source
dans la théorie générale des obligations et dans le régime de la vente, ensuite, celles
applicables aux « contrats à distance ».23
20
HERBERT.B., « Pour demeurer viables, les fictions juridiques doivent rester fonctionnelles ». (supra note 1404, p.166).
21
Supra note 36 à la p.121
22
Supra note 36 à la p. 460.
23
Andrés MONCAYO VON HASE, « les litiges relatifs au commerce électronique et à l’arbitrage : obstacles juridiques et
enjeux », Droit de l’internet.
24
David Roch GNAHOUI, Transactions et commerce électronique, deuxième partie : Transactions électroniques, cours de
Master, Université Gaston Berger, 2006. Il peut s’agir du code civil, code des obligations civiles et commerciales du pays,
etc.
9
puisant essentiellement dans le droit étranger, en vue d’exploiter diverses règles de droit
international privé pour faire ressortir les constances et les divergences en ce qui concerne les
facteurs de rattachement, aussi bien juridictionnels que normatifs. Le champ de recherche sera
accru au-delà du droit étranger en étudiant également d’autres instruments internationaux 25.
4. Méthodes et techniques
a. Méthodes
Selon GRAWITZ MADELEINE, la méthode est un ensemble des opérations
intellectuelles par lesquelles une discipline à atteindre les vérités qu’elle poursuit, les
démontre et les vérifie.
C’est ainsi que pour arriver à l’atteinte de l’objectif que nous nous sommes
assignés, les méthodes suivantes ont été utilisées :
Méthode juridique : Elle nous a été d’une grande importance d’autant plus qu’elle a
permis l’étude de toutes les dispositions légales et du cadre réglementaire relatif à
notre sujet, pour dégager l’esprit de la loi et la volonté du législateur congolais ou des
autorités compétentes pour prendre des mesures tendant à sauvegarder l’intérêt
commun des contribuables.
Méthode analytique : Elle nous a permis de connaitre le contenu des informations
concernant la législation afin d’aboutir à des conclusions appropriées.
b. Techniques
Si les méthodes sont utilisées pour l’élaboration complète et détaillée d’un travail
de recherche, les techniques quant à elles les sont pour la collecte des données.
Ainsi, pour la réalisation de notre travail, nous avons utilisé les techniques
suivantes :
25
Thomas SAKAMBI, Réguler le commerce électronique par la résolution des litiges en ligne : une approche critique,
cahiers du centre de recherches informatique et Droit (Bruxelles, Bruylant, 2005) 671 pages.
10
5. Délimitation du sujet
6. Subdivision du travail
Subdiviser un travail consiste à le décomposer en parties pour bien l’analyser.
C’est pourquoi, hormis l’introduction et la conclusion, notre travail est subdivisé en Trois
chapitres qui sont :
26
Appvizerbook.com. e-commerce : Définition, avantages et conseils.
27
Idem.
28
Appvizerbook.com. contrats commerciaux, notions P.4-5.
12
Le contrat commercial et donc ici réduit au sens des actes commerciaux liant un
commerçant ou encore plusieurs commerçants. Et créent ainsi, des droits et obligations
juridiques pour les signataires, et doivent être qualifiés afin de préciser le régime juridique
applicable. Dans une acceptation plus large, le contrat commercial est l’engagement
contractuel qui pour l’une des parties au moins, constitue un acte de commerce, que ce
soit par nature ou par accessoire29.
Il convient donc, de dire qu’un contrat conclu à distance concerne toute personne
physique ou morale exerçant une activité à distance (téléphone, fax, catalogue, téléachat…)
ou proposant par un moyen électronique (Internet), la fourniture d’un produit, d’un bien ou la
prestation d’un service au consommateur33.
29
Appvizerbook.fr. les contrats commerciaux, notions. P.5
30
DEFRENOIS et LEVIS, la SCP Waquet, Farge et Hazan. Contrat commercial, définitions et notions de concepts.
31
Op. Cit, note 6, page 4.
32
QC : Loi sur la protection du consommateur, RLRQ c P-40. 1, art 54.4h).
33
Fiche pratique relative à la protection des consommateurs : Les contrats conclus à distance. Sans la présence simultanée des
parties (fournisseur /consommateur). Edition 2014.
13
L’encadrement juridique des contrats à distance s’est fait en deux étapes dont
l’une est générale et concerne tous les contrats à distance alors que l’autre est spécifique et
concerne les contrats électroniques uniquement.
34
Shandi youssef : La formation du contrat à distance. P.6
35
Potier ? le code professionnel de la vente par correspondance-Formation du contrat, Cahiers droit de l’entreprise.
36
Shandi youssef, La formation du contrat : opération de télé-promotion avec offres de vente dites de télé-achat.
37
J-C. Auloy et F. Steinmetz « droit de la consommation » éd. Dalloz 2000, no49, P.49.
38
P. Mistreta, L’obligation d’information dans la théorie contractuelle : applications et implications d’une jurisprudence
évolutive, petites affiches 1998.
14
39
My formality : livre juridique et financier, les contrats commerciaux. Page.6-10.
40
Idem.
41
My formality : livre juridique et financier, les contrats commerciaux : règlement des litiges commerciaux. P. 20.
15
a. Conditions de forme
La condition de forme concerne la manière dont l’acte ou la décision a été pris,
c’est-à-dire le respect de certaines formalités ou procédures. Elle vise à s’assurer que l’acte ou
la décision a été pris de manière régulière et conforme aux règles en vigueur42.
Il est important de noter que la condition de forme peut varier selon le contexte et
le type d’acte ou de la décision en question. Il est donc important de s’informer sur les
conditions de forme qui s’appliquent dans chaque cas particulier. Et il est aussi important de
respecter les conditions de forme dans la plupart des situations, car leur non-respect peut avoir
des conséquences juridiques importantes43.
Nous pouvons donc noter que la condition de forme peut être invoquée par les
parties concernées ou par les tribunaux dans le cadre des litiges ou de contentieux. Si la
condition de forme n’est pas respectée, cela peut entrainer l’invalidation, l’annulation ou
l’inexécution de l’acte ou de la décision en question et avoir des conséquences juridiques
importantes44.
b. Conditions de fond
La condition de fond concerne le fondement ou la substance d’un acte ou d’une
décision, c’est-à-dire la raison pour laquelle il a été pris. Elle vise à s’assurer que l’acte ou la
décision est fondé sur des motifs légitimes et respecte les règles et les lois en vigueur.
42
Maxicours juridiques.com. Formations, validités et conditions de contrat : conditions de forme. P. 32-33.
43
Idem.
44
Maxicours juridiques.com. Conditions de contrat : condition de forme. P.33.
16
Il est aussi important de noter que la condition de fond peut varier selon le
contexte et le type d’acte ou de décision en question. Il est donc important de s’informer sur
les conditions de fond qui s’appliquent dans chaque cas particulier.
1. L’échange de consentement
Le contrat implique nécessairement la volonté des deux parties, car il est bilatéral.
Pour qu’il y ait contrat, il faut que les deux parties manifestent clairement et librement leur
45
Maxicours juridiques.com. Conditions de contrats : condition de forme
46
CORNU, Op. Cit. p.16.
47
Idem.
48
Article 8 du Décret du 30 juillet 1888, code civil congolais, livre troisième.
17
intention et leur volonté de se lier, leur volonté d’accepter tout le contenu de leur contrat.
Toutefois, le code civil congolais se limite à parler du consentement de celui qui s’oblige. Le
code civil ne dit rien de la manière processuelle dont se forme le contrat.
Cependant, pour le cas du contrat à distance, nous avons l’offre en ligne qui est
véhiculée sur un monde audiovisuel par des vecteurs de communication (lignes téléphoniques,
téléphones, ordinateurs, etc.). Le droit commun ne s’oppose pas à ce qu’une offre soit portée
sur un réseau audiovisuel puisque le seul critère de validité du contrat résulte de la rencontre
de l’offre et de l’acceptation50.
49
L. Larombière, Théorie pratique des obligations, Bruylant.
50
O. ITEANU, Internet et le droit, Eyrolles, 1996, p.80, cité par Murielle-Isabelle CAHEN, La formation des contrats de
commerce en ligne, sept. 1999.
51
David Roch Gnahoui, Transactions et commerce électronique, deuxième partie : Transactions électroniques, cours de
Master, Université Gaston Berger, 2006.
18
Toute personne peut contracter si elle n’en est pas déclarée incapable par la loi.
L’état de la capacité des personnes, ainsi que leur rapport de famille, sont régis par les lois
de la nation à laquelle elles appartiennent52. De ces dispositions du code civil congolais,
doivent être dégagées trois observations pertinentes. La première, la capacité est la règle,
l’incapacité est l’exception. La seconde, l’état de la capacité peut différer d’un Etat à un
autre dans le commerce juridique : l’appréciation de la possibilité de contracter dépend de la
loi dont chaque personne étrangère relève avec possibilité de conflit de lois. La troisième, la
loi s’attache aux personnes physiques ou morales capables de donner leur consentement.
L’objet du contrat, au sens technique, est en effet, l’ensemble des droits et des
obligations que le contrat est destiné à faire naître. C’est en ce sens que la vente commerciale
a pour a pour objet de transférer la propriété et le bail de conférer la jouissance du bien
moyennant loyer. En ayant choisi de tirer ce point « objet des obligations » plutôt que « objet
des contrats », nous avons ciblé la finalité du contrat consistant à faire naître une obligation
précise, la prestation due55.
Du point de vue des prestations dues, le contrat commercial à distance est celui
par lequel un professionnel propose ou assure à distance et par voie électronique la fourniture
de biens ou services dans le cadre d’une activité économique. Ainsi se vérifie la teneur de
52
Article 24 du Décret du 30 juillet 1888 portant code civil congolais livre troisième.
53
Marty et Raynaud, Op. cit. n°173, p. 156.
54
Identiques à quelques mots près aux termes de l’art. 54 du code civil congolais, Les termes de l’art. 1425.
55
V. Kalongo MBIKAYI, Op. cit. p.28 et ss.
19
l’article 25 du code civil congolais livre trois, « tout contrat a pour objet une chose qu’une
partie s’engage à donner, ou qu’une autre partie s’oblige à faire ou à ne pas faire »56.
Les notions de licéité et de moralité sont certes proches mais distinctes. Elles
concernent respectivement la contrariété à la loi et aux règles impératives de droit,
spécialement à l’ordre public, et la contrariété à la moralité, à la conformité aux normes
morales admises dans un milieu de référence. Ces notions sont forcément relatives en ce sens
qu’elles varient suivant les pays et le temps.
4. Preuve du contrat
L’article 197 du CCCLIII stipule que celui qui réclame l’exécution d’une
obligation doit la prouver. Réciproquement, celui qui se prétend libéré doit justifier le
paiement ou le fait qui a produit l’extinction de son obligation. L’on se rend compte que le
législateur n’a pas expressément défini cette notion57.
C’est ainsi que l’on définit la preuve avec KATUALA KABA KASHALA
comme ce qui prouver la vérité d’un fait, d’une proposition et juridiquement, comme une
démonstration en justice, par les moyens légaux, d’un fait matériel ou d’un acte juridique dont
l’existence est contestée. L’on peut bien voir que l’article 197 renferme les principes Actori
incumbit probatio et Reus in excipiendo fit Actori58.
Une partie qui peut prouver une prétention n’est pas libre de la faire comme elle
l’entend. En droit civil congolais, la preuve n’est pas libre, elle est hiérarchisée. Le code civil
livre troisième distingue en ses articles 199 et suivants cinq modes de preuve. Ainsi, nous
avons la preuve littérale ou preuve par écrit, la preuve testimoniale, les présomptions,
l’aveu et le serment59.
56
Suivant les articles 25 du CCCL3 « Tout contrat a pour objet une chose qu’une partie s’engage à donner, ou qu’une autre
partie s’engage à faire ou à ne pas faire ».
57
Article 197 du CCCL3 « celui qui réclame l’exécution d’une obligation doit la prouver ».
58
KATUALA KABA KASHALA JM., la preuve en Droit congolais : textes, jurisprudence et doctrine, Kinshasa, éd. Batena
Ntambua, 1998, p.15
59
Articles 199 et suivants, les cinq modes de preuve d’un contrat.
20
ontologique. Vous pouvez bien avoir raison, mais dès lors que vous n’êtes en mesure
d’apporter la preuve en justice de ce que vous alléguez, vous pouvez perdre le procès60.
Dans le système congolais, l’écrit est le mode de preuve qui prime sur tous les
autres modes. Autrement dit, la loi donne primauté à l’écrit sur les autres modes. Elle est,
cette preuve, régie par les articles 199 à 216 du CCCLIII.
Les actes authentiques : sont ceux qui ont été reçus par un officier ayant droit
d’instrumenter dans le lieu où l’acte a été rédigé avec les solennités requises (Art. 199
CCCLIII).
Les actes sous seing privé : sont organisés par les articles 204 à 214 du CCCLIII. Il
s’agit des écritures privées qui ne sont opposables aux parties, à leurs héritiers ou
ayant droit que si elles sont reconnues par elles et qui ont entre celles-ci, la même foi
que les actes authentiques.
Parmi les différents moyens de preuve admis légalement, seule la preuve écrite
permet de reproduire de manière complète et certaine la réalité de l’engagement selon les
termes consentis à l’époque de sa formation. C’est de là que vient l’intérêt de la preuve
préconstituée par écrit.
La preuve testimoniale
De même que dans plusieurs domaines, le législateur congolais ne s’est pas donné
la peine de définir la preuve testimoniale, et c’est la doctrine et la jurisprudence qui donnent
une définition. Toutefois, les textes légaux en vigueur en République Démocratique du Congo
donnent la latitude au juge de recourir aux témoins.
60
Article 199 et suivants : les 5 modes de preuve d’un contrat.
21
Pour le CCCLIII, c’est les articles 217 à 224, pour le code de procédure pénale ce
sont les articles 16, 21, 74 et 76 à 79 et enfin, pour le code de procédure civile il s’agit des
articles 29 à 3861.
Pour la doctrine, le témoin est un simple particulier invité à déposer, dans le cadre
d’une enquête ou sous la forme écrite d’une attestation, sur les faits dont il a eu
personnellement connaissance, après avoir prêté serment de dire la vérité. La preuve
testimoniale permet d’éclairer la justice dans des cas où les ombres ne cessent de persister.
Enfin, l’article 217 du code civil donne un principe très important dans la
recevabilité de la preuve testimoniale devant le juge 62. L’article susdit dispose qu’il doit être
passé acte authentique ou sous signature privée, de toutes choses excédant la somme ou valeur
de deux mille francs, même pour les dépôts volontaires.
61
Code civil congolais livre troisième, les modes de preuve dans la formation des contrats.
62
Article 217 du CCCLIII.
63
O-L n°23/010 du 13 mars 2023 portant code numérique
22
certain contenu au contrat, en vue de protéger les parties ou l’une d’entre elles, généralement
la plus faible64.
L’écrit électronique
Un document écrit sous forme électronique est admis en preuve au même titre que
l’écrit sur support papier et à la même force de loi, à condition que puisse être dûment
identifiée la personne dont il émane et qu’il soit établi et conservé dans ses conditions de
nature à garantir l’intégrité65. La preuve électronique en matière pénale devra être admise, ce
qui suppose que le Code pénal congolais devra être modifié.
Pour qu’il y ait formation d’un contrat de vente en ligne ou électronique, nous devons
prendre connaissance de de l’identité de l’entreprise et de celle de l’e-commerçant. Ces deux
parties doivent se mettre d’accord sur le prix ainsi que le délai et le lieu de livraison.
A. Le prix
Le prix est un élément essentiel et même caractéristique de la vente qui va
permettre de distinguer la vente d’autres contrats transitifs de propriété, mais qui n’ont pas de
prix comme la donation ou l’échange ou encore l’apport en société. Le prix peut s’exprimer
par une somme d’argent en contrepartie de l’acquisition de la chose66.
La vérification de la commande
64
Lavieeco.com/news/débat-chroniques/notions sur la formation de contrat de vente en ligne, condition de forme.
65
Article 6 de la convention de malabo sur le nouveau code numérique de la RDC
66
Article 54 de l’Ordonnance-Loi n°23/010 du 13 mars portant code du numérique
67
Article 3 de l’ordonnance-loi portant nouveau code numérique
68
Article 57 de l’ordonnance-loi n°23/010 du 13 mars 2023 portant code numérique
23
a) Le consentement
L’offre en ligne ou électronique
Pour l’offre, l’essentiel est que le pollicitant ou la personne qui prend l’initiative de
contracter extériorise sa volonté d’une manière telle qu’elle puisse parvenir à la connaissance
des tiers69. Le contrat par voie électronique est valablement conclu si le client accepte l’offre,
après avoir eu, au préalable, la possibilité de vérifier et de réagir aux détails de sa
commande70. L’offre doit respecter :
b) La capacité
La capacité se trouve régie par l’article 210 du code de la famille. Les moyens
d’identification de la capacité du demandeur peuvent être établis par:
c) L’objet
L’objet doit être licite et certain, et il doit être conforme à l’ordre public. Le
cybermarchand est obligé de s’assurer que les produits proposés sont autorisés par les lois
nationales.
69
O-L n°23/010 du 13 mars 2023 portant nouveau code de procédure numérique
70
Article 55 O-L n°23/010 du 13 mars 2023 portant code numérique
71
Lavieeco.com/news/debat-chroniques/notion sur la formation des contrats de vente en ligne : conditions de fond.
24
A cet égard, l’objet du contrat est l’ensemble des droits et obligations que le
contrat est destiné à faire naitre. Donc, la vente a pour objet de transférer la propriété et le bail
de conférer la jouissance du bien moyennant loyer.
d) La cause
La cause veut dire les raisons qui ont menés les parties à contracter, elle doit être
licite et conforme à l’ordre public et aux bonnes mœurs. Dès la conclusion du contrat, le
fournisseur est tenu de transmettre au client une copie électronique dudit contrat 72 et ce contrat
doit avoir une cause licite.
a. La livraison
Les étapes de la livraison :
72
Article 56 O-L n°23/010 Du 13 mars portant code du numérique.
73
Idem
25
b. La garantie
Le vendeur ne revendique pas un droit sur le bien vendu, mais emploi des actes
matériels par rapport au bien vendu. Le trouble de fait empêche l’acquéreur de jouir
paisiblement du bien acheté75.
Lorsque le vendeur se prétend titulaire d’un droit sur le bien, il porte atteinte au
droit de l’acquéreur en se prévalant lui-même d’un droit.
La deuxième hypothèse, est lorsqu’un tiers revendique une servitude qui va venir
grever l’usage du bien ou une hypothèque ou un droit de gage.
Cette garantie ne peut être mise en œuvre que si l’acheteur rapporte la preuve
d’un vice caché de la chose. Le vice caché est celui qu’un acheteur diligent ne pouvait pas
déceler. Il s’agit de la garantie de l’usage de la chose ou de la diminution sensible de la valeur
de la chose76.
74
Article 58 portant nouveau code numérique
75
Article 55 de l’Ordonnace-Loi n°23/010 du 13 mars 2023
76
Article 56 de l’Ordonnance-Loi n°23/010 du 13 mars 2023
26
1. L’obligation de paiement
Le Cyberacheteur doit payer le prix au jour et lieu prévus dans le contrat de vente.
Le règlement s’effectue soit immédiatement, soit de manière différée à la livraison du bien.
Le moyen de paiement le plus utilisé est la carte bancaire, couplée à une solution de cryptage
des données77.L’internaute donne son numéro de carte, sa date de validité et un code inscrit au
dos de la carte. La transaction est ensuite réalisée si la carte existe et si elle n’a pas été
déclarée comme volée. Le paiement par carte bancaire, sauf utilisation frauduleuse, est
irrévocable78.
77
Article 57 de l’Ordonnance-Loi n°23/010 du 13 mars 2023 portant code du numérique
78
Idem
79
Article 58 de l’0rdonnance-Loi n°23/010 du 13 mars portant code du numérique
80
Idem.
27
La sécurité juridique est à ce prix, mais lorsque le consentement réel est établi,
celui-ci prime, car on ne saurait retenir une déclaration de volonté que ne sous-tend pas une
volonté véritable. Bien que nous considérions que ces volontés ne suffisent pas, en elles-
mêmes, à extérioriser un consentement efficace, elles sont toutefois nécessaires au processus
contractuel81.
Dans ces conditions, le concours des volontés est instantané sauf en ce qui
concerne le lieu. Mais la situation change lorsque la manifestation des volontés doit se faire
en deux ou plusieurs phases : l’une des parties faisant une offre ou « pollicitation », l’autre
partie devant accepter cette offre. C’est les cas des contrats par correspondances ou entre
personnes non présentes ou personnes éloignées82. L’offre et l’acceptation en ligne font l’objet
d’expression du consentement des contrats en ligne.
1. L’offre en ligne
L’offre en ligne devra revêtir les mêmes caractéristiques que dans le commerce
juridique traditionnel. L’élément psychologique de l’offre consistera ainsi dans la volonté de
l’auteur de l’offre de se lier (fermeté de l’offre). L’élément matériel de l’offre se traduira par
l’exigence de précision suffisante de la situation juridique dont l’offre est la préfiguration.
Pour être reconnue par le droit, la volonté du pollicitant doit être extériorisée 87.
84
ROY DEMOGNE : « La volonté peut en général s’exprimer en n’importe quelle forme : parole, écrit, signe convenu ou non
douteux comme le fait de lever son doigt dans une vente aux enchères ou dans une offre à une foule ».
85
Alfred Rieg, « Rapport sur les modes non formels d’expression de la volonté en droit civil.
86
David Roch GNAHOUI. Transactions et commerce électronique, deuxième partie : Transactions électroniques, cours de
Master, Université Gaston Berger, 2006.
87
Michèle Van et al., Op.cit « L’offre constitue un acte réceptif : pour produire quelques effets, il faut qu’elle soit portée à la
connaissance du bénéficiaire par l’offrant ou son mandataire.
88
THOUMYRE L. « L’échange des consentements dans le commerce électronique » in Juriscom.net, 15 mai 1999.
29
français, l’offre découle de l’exigence du consentement de ses articles 9 pour la RDC et 1109
pour la France : « Il n’y a point de consentement valable, si le consentement n’a été donné que
par erreur, ou s’il a été extorqué par violence ou surpris par dol ».
1. L’acceptation en ligne
a. Portée de l’acceptation
L’acceptation peut se définir comme l’intention définitive du destinataire de
l’offre, de conclure le contrat aux conditions prévues par l’offrant, et à ces conditions
seulement : l’acceptation doit être identique à l’offre 90. Lorsque l’offre est acceptée sans
réserve par le destinataire, l’on peut considérer le contrat comme définitivement formé.
L’acceptation est le consentement d’une personne à une offre de contrat qui lui a été destinée.
89
Il s’agit de l’identification et de l’indication du cybermarchand.
90
Voire Murielle-Isabelle CAHEN, Op.cit, p.29.
30
ou la force exécutoire de celui-ci ne sont pas déniées pour le seul motif qu’un message de
données a été utilisé91.
91
L’article 1er de cette loi Type définit le message des données comme « l’information créée, envoyée, recuues ou conservée
par des moyens électroniques ou optiques ou des analogues, notamment, mais non exclusivement, l’échange de données
informatisées.
92
Par exemple, l’erreur qui fonderait un garagiste à dédire son offre acceptée après avoir constaté qu’il s’est mépris sur l’aage
réel du véhicule du client. Là encore il s’agit d’un vice de consentement.
31
93
Article 62 Ordonnance-Loi n°23/010 du 10 mars 2023 portant code du numérique en RDC En son titre VIII
94
Article 23 du Décret du 30 juillet 1888 Code civil congolais livre troisième.
95
Article 24 du Décret du 30 juillet 1888 Code civil congolais livre troisième.
96
Article 24 de la loi 87-010 du 1er août 1987 portant Code de la famille en RDC.
97
Article 448 de la Loi 87-010 du 1er août 1987 portant Code de la famille en RDC.
32
L’incapacité ne peut résulter que d’un texte légal dont l’interprétation est toujours
stricte. Pour les étrangers, l’on se réfère à leur loi nationale pour déterminer leur capacité ou
leur incapacité. Cela veut dire qu’à cet égard, ce qui vaut en droit étranger n’est pas
nécessairement repris dans le droit congolais.
Nous remarquerons que les Etats concluent bien que timidement, mais de temps
en temps des accords bilatéraux et/ou multilatéraux en matière civile, qui constituent ce que
l’on appel en Droit privé international, les règles matérielles de conflit de lois.
Lorsqu’il y a donc conflit de lois, et que l’on sait démontrer que les parties au
contrat conclu en ligne ou par voie électronique appartient à des Etats ayant signés ou ratifiés
un accord en la matière, ce traité ou cet accord constituera la loi applicable à ce conflit. Il ne
98
Il s’agit de tout majeur ou tout mineur émancipé qui est dans un état habituel d’imbécilité, de démence ou de faveur même
si cet état présente des intervalles lucides (articles 215 et 304 de la Loi 87-010 du 1er août 1987 portant Code de la famille).
99
Il s’agit, en droit congolais, d’un mineur qui par le fait du mariage passe du régime de la tutelle à celui de l’assistance.
100
Il s’agit, au sens de l’art. 314 du code congolais de la famille, des prodigues, des faibles d’esprit auxquels il est défendu de
plaider, de transiger, d’emprunter, de recevoir un capital mobilier et d’en donner d’échange, d’aliéner ou de grever leurs
biens d’hypothèques sans l’assistance d’un conseil qui leur est nommée par le tribunal.
101
YAV KATSHUNG, Op.cit, p.39.
33
sera donc pas nécessaire de savoir dans ce cas si le contrat comporte ou non une clause
désignant de manière exprès ou tacite la loi applicable102.
N’oublions tout de même pas que pour déclarer compétente la juridiction d’un tel
Etat, cela implique nécessairement, comme en matière de conflits de lois, de vérifier
préalablement que le contrat à distance présente un élément de rattachement entre cet Etat et
les éléments du litige103.
102
YAV KATSHUNG, Op.cit, p.43.
103
YAV KATSHUNG, Op.cit, p.43.
104
YAV KATSHUNG, Op.cit, p.44.
105
Article 75 de l’O-L n°23/010 du 13 mars 2023 portant code numérique
106
Article 78 de l’0-L n°23/010 du 13 mars 2023 portant code numérique
34
A. Notions
Parler de la nature juridique, c’est question de préciser les règles juridiques
positives applicables dans une matière quelconque. Dans le cas sous examen, il s’agit de
préciser la loi applicable en matière des contrats conclus à distance par voie électronique en
République Démocratique du Congo tout en y annonçant la jurisprudence s’il en existe.
1. Le devoir d’information
Toute personne qui exerce le commerce électronique sera tenue d’assurer aux
destinataires des biens ou services un accès facile, direct et permanent utilisant des normes
communes en ce qui concerne les informations suivantes :
S’il s’agit d’une personne physique, le prestataire indique ses nom et prénom et, s’il
s’agit d’une personne morale, sa raison sociale, son capital, son numéro d’inscription
au registre des sociétés ou associations ;
L’adresse complète de l’endroit où elle est établie, son adresse de courrier
électronique, ainsi que son numéro de téléphone ;
35
On peut également citer l’article 279 du même Code civil congolais lire III, selon
lequel « le vendeur est tenu d’expliquer clairement ce à quoi il s’engage. Tout pacte obscur
s’interprète contre le vendeur ». C’est aussi le cas de l’article 10 du même Code en ce qu’il
prévoit la nullité du contrat en cas d’erreur sur la substance de la chose qui en est l’objet.
2. L’offre
Maitre OWENGA ODINGA souligne que l’offre n’est pas strictement
réglementée en droit congolais. Cependant, il existe certaines dispositions du Code civil
portant sur la promesse de vente108. C’est le cas de l’article 270 du CCCLIII, selon lequel « la
promesse de vente vaut vente, lorsqu’il y’a consentement réciproque des deux parties sur la
chose et sur le prix.
107
Article 2 de la convention de Malabo sur le nouveau code numérique en RDC
108
Owenga Odinga L. est avocat au barreau de Kinshasa-Gombe.
109
Article 53 de l’Ordonnance-Loi n°23/010 du 13 mars 2023 du code numérique
36
3. L’acceptation de l’offre
La législation congolaise aborde le problème de l’acceptation de l’offre de
contracter selon les articles 53 et suivants de l’Ordonnance-loi n°23/010 du 13 mars 2023
portant code du numérique. Les parties au contrat de consommation doivent garder les
informations contenues dans l’offre après l’avoir accepté. Les informations contenues dans
l’offre sont fournies avant que le client du service ou du bien passe commande110.
o La théorie de l’émission ; et
o La théorie de la réception
a. La théorie de l’émission
Cette théorie n’admet la formation du contrat qu’au moment où l’acceptant se sera
dessaisi du document témoignant de l’expression de sa volonté. Dès cet envoi, l’offre et
l’acceptation sont irrévocables. Le contrat par voie électronique est valablement conclu si le
client accepte l’offre, après avoir eu, au préalable, la possibilité de vérifier et de réagir aux
détails de sa commande111.
b. La théorie de la réception
Selon la théorie de la réception, le contrat est formé seulement lorsque le
pollicitant ou l’offrant a reçu l’acceptation émise par l’acceptant, c’est-à-dire qu’il a eu la
possibilité d’en prendre connaissance. Jusqu’à l’arrivée de l’acceptation, il n’y a pas
d’information du contrat donc l’offre peut être révoquée et l’acceptation demeure rétractable.
En droit congolais, le spamming n’est pas réglementé et, par conséquent, non
incriminé.
112
Article 55 de l’Ordonnance-Loi n°23/010 du 13 mars 2023 portant code du numérique
113
Article 360 du nouveau code numérique en RDC
114
Teissonnière, Guillaume. « La lutte contre le spamming : de la confiance en l’économie numérique à la méfiance envers
ses acteurs ». Juriscom.net. (Page consultée le 30 août 2023).
115
SHANDI YOUSSEF, Op. cit. P.196.
116
Article 364 du nouveau code numérique.
38
En effet, obligatoire pour les parties, la convention l’est aussi pour le juge et elle
s’impose à lui. Il doit la respecter et la faire respecter. Ministre de la volonté des parties, le
juge doit être un serviteur respectueux du contrat. S’il lui est demandé de l’interpréter, il
recherchera quelle a été la commune intention des parties. S’il lui est demandé de le modifier,
de le réviser, s’il s’y refusera, et cela alors même qu’un changement imprévisible du contexte
économique, social ou politique en aurait déséquilibré l’économie117.
2. Cadre institutionnel
Le cadre institutionnel du secteur des activités et services numériques comprend le
Ministère ayant le numérique dans ses attributions ; l’Autorité de Régulation du Numérique ;
l’Autorité Nationale de Certification Electronique ; l’Agence Nationale de Cyber sécurité et le
Conseil National du Numérique119.
117
Terré F. et alii. Droit civil : les obligations. 9ème éd. Paris : Dalloz, 2005. P.32.
118
Mpoto Iyango, La problématique de la réduction de la fracture numérique en RDC.
119
Article 5 de l’Ordonnance-loi n°23/010 du 13 mars 2023 portant code numérique en RDC
120
Article 6 portant nouveau code numérique
39
121
Article 7 portant nouveau code numérique
122
Article 9 Portant nouveau code numérique
123
Article 11 Portant nouveau code numérique
124
Site Internet www.ethiolink.com offre un bel exemple de réussite du commerce électronique en Ethiopie avec la
diaspora.2
125
Seffar K. et BenyeKhef K. Commerce électronique et normativités alternatives.
40
Le marché de la diaspora est explicité par deux types d’entreprises : d’une part,
celles qui fournissent des biens et des services aux expatriés se trouvant dans les pays
développés, ou Business to Diaspora consumer marketing, comme les voyages, le logement,
l’envoi d’argent, de produits alimentaires, symboliques, religieux, etc., provenant des pays
d’origine ; d’autre part, celles qui vendent et distribuent dans un pays en développement des
produits achetés en ligne par les expatriés, ou des personnes ayant un lien avec ce pays, pour
leurs familles et amis. Dans ce cas il y a trois acteurs, d’où le terme Split marketing : le
vendeur dans un pays en développement, l’acheteur dans un pays développé, le bénéficiaire
dans le même pays en développement132.
A. Principe d’autonomie
En règle générale, les parties sont libres de choisir la loi qui régira leurs relations
contractuelles quoi que la portée de ce principe fasse l’objet de certaines limites.
132
Vulliet, B. Op. cit.
133
Dijon, P. et Villela, E. Op. cit. P.59.
134
SHANDI YOUSSEF, Op. cit. P.207; Barhasima Chankire. Op. cit. P.43.
135
SHANDI YOUSSEF, Idem. P.213.
42
La forme que prend l’accord importe peu. Ainsi, la désignation de la loi applicable
peut résulter d’une simple clause inscrite parmi les conditions générales du contrat et acceptée
au moment de l’échange des consentements. C’est le postulat du consensualisme en matière
de liberté contractuelle139.
136
La Convention de Rome du 19 juin 1980 sur la loi applicable aux obligations contractuelles a été ratifiée par l’ensemble
des Etats membres de la communauté européenne.
137
SHANDI YOUSSEF, Op. cit. P.220 ; les obligations sur l’autonomie de la volonté sont reprises aux articles 3 de la
convention de Rome : « le contrat est régi par la loi choisie par les parties… » et 2 de la convention de la Haye selon lequel
« la vente est régie par la loi interne du pays désigné par les parties contractantes ».
138
SHANDI YOUSSEF, Idem. P.213 ; en France, c’est cette jurisprudence dite Americain Trading Company du 5 décembre
1910 qui consacre le principe d’autonomie de la volonté.
139
SHANDI YOUSSEF, Op. cit. P.213; Terré, F. et alii. Op. cit. P.30.
43
l’autonomie de volonté. En effet, l’article 5.2 de ladite convention dispose que « le choix par
les parties de la loi applicable ne peut avoir pour résultat de priver le consommateur de la
protection que lui assurent les dispositions impératives de la loi du pays dans lequel il a sa
résidence habituelle :
140
Régis, V. Droit de la publicité et de la promotion des ventes. Paris : Dalloz, 2006. PP.9-10.
141
L’article 14 dudit Code dispose que « L’étranger, même non résidant en France, pourra être cité devant les tribunaux
français, pour l’exécution des obligations par lui contractées en France avec un Français ; il pourra être traduit devant les
tribunaux de France, pour les obligations par lui contractées en pays étranger envers des français.
44
142
SHANDI YOUSSEF, Op. cit. P.234.
143
SHANDI YOUSSEF, Op. cit. P.235.
144
SHANDI YOUSSEF, Op. cit. P.238.
45
145
Barhasima Chankire. Op. cit. P.56.
146
SHANDI YOUSSEF, Op. cit. P.246.
147
Shandi YOUSSEF, Idem. PP.246-247.
148
SHANDI YOUSSEF, Op. cit. PP.246-247.
46
A. L’offre à distance
Le Code civil congolais des obligations ainsi que la doctrine ne donnent pas de
définition de l’offre à distance, ce qui implique alors le retour à la notion d’offre de Droit
commun. C’est-à-dire que l’offre faite à distance devra remplir toutes les caractéristiques
d’une offre normale, à savoir, la fermeté et la précision.
La seule chose qui différencie l’offre normale à celle à distance par voie
électronique, c’est que cette dernière est faite par voie électronique. En d’autres termes, pour
que la proposition émise à distance soit qualifiée d’offre, elle doit comporter tous les éléments
nécessaires à l’accord de volontés des parties.
L’offre en ligne peut, comme toute autre offre, être acceptée en l’état pour aboutir
à la conclusion du contrat. Dans la pratique, la qualification d’offre ou de proposition à entrer
en pourparlers n’est pas toujours aussi évidente149.
Selon la jurisprudence française, une telle exposition dans le monde réel constitue
une offre véritable150. Cela laisse à croire que cette jurisprudence devrait être transposable à
l’offre en ligne et donc l’exposition de marchandises avec indication de prix dans le monde
virtuel constitue aussi une offre véritable et son acceptation formera, de ce fait, le contrat.
Pour éviter d’être lié par un contrat, le pollicitant qui n’a pas l’intention de
s’engager immédiatement entoure souvent son offre par des réserves expresses ou tacites,
d’agrément de son cocontractant151. Il y aura alors une inversion des rôles en ce sens que
l’offre émise par le pollicitant devient une simple proposition et l’acceptation du destinataire,
une véritable offre pouvant à son tour être acceptée ou refusée.
149
Owenga Odinga, la formation du contrat à distance, Op. cit, P.28.
150
Ibidem, P.28.
151
YOUSSEF SHANDI, Op. cit, P.29.
48
En réalité, il ne s’agit pas d’une offre mais d’une simple invitation à entrer en
pourparlers, ce procédé est déjà utilisé dans les contrats d’assurance 153. Par conséquent, à
défaut d’une solution générale tranchée, la doctrine admet, dans sa majorité, la reconnaissance
de la validité des réserves expresses ou tacites dès lors qu’elles sont objectives et qu’elles ne
laissent aucune place à l’arbitraire du pollicitant.
Toutefois, dans la mesure où les contrats à distance dont ceux conclus par voie
électronique mettent en relation des parties physiques éloignées l’une de l’autre, cela implique
que l’échange des consentements s’effectue à distance.
Il a été jugé, en effet, que le fait de monter dans un autobus ou dans un taxi en
stationnement constitue bel et bien une acceptation expresse de l’offre de transport. La
doctrine va dans le même sens, hocher la tête dans une vente aux enchères peut être considéré
comme une acceptation si dans une telle circonstance l’usage donne à ce geste la qualification
d’acceptation156.
154
SHANDI YOUSSEF, Op. cit, P.23.
155
Ibidem, Op. cit, P.146.
156
Ibidem, Op. cit, P.146.
50
En effet, la loi portant Code de la famille en RDC place au rang des incapables les
mineurs, les majeurs aliénés interdits, et les majeurs faibles d’esprit, affaiblis par l’âge ou
infirmes placés sous curatelle, ainsi que la femme mariée.
Cependant, ce principe n’a pas été appliqué avec rigueur par la jurisprudence
puisqu’elle valide les contrats conclus par les mineurs en deux cas :
157
Voire article 219 du code de la famille congolais : article 488 du code civil français.
158
SHANDI YOUSSEF, Op. cit. P.188, on retrouve cette disposition contractuelle à l’article 63 du code civil congoais lire
III.
51
En effet, on peut imaginer par exemple qu’un bon de commande d’un produit paru
dans un catalogue papier ou sur Internet a été rempli et envoyé par le salarié au nom de son
patron, ou même qu’il a été rempli par un étranger au nom d’un autre. Ce bon de commande,
signe de l’accord de volontés, oblige la partie au nom duquel le bon de commande a été
rempli. Autrement dit, le contrat consenti par un tiers engage la personne qui a été désignée
comme contractant.
L’acheteur est censé payer le prix au jour et lieu prévus dans le contrat de vente.
L’opération peut s’effectuer immédiatement ou de manière différée à la livraison du bien. Ici,
le moyen de paiement le plus utilisé est la carte bancaire. Le client démarre le processus
d’achat en décidant d’acheter un produit particulier. Toutes les informations qu’il fournit
seront cryptées et protégées des pirates, à l’exception des préférences ou d’enquêtes
personnelles.
Les premiers écrans vus par un client rappellent de manière résumée la liste des
produits qu’il a choisis, il est maintenant libre d’adapter la commande en fonction du produit,
il modifiera le nombre commandé, choisira la couleur ou la taille, personnalisera l’article, ou
ajustera toute autre caractéristique, et il peut également changer d’avis.
Une fois son intention d’achat confirmée, le client doit se sentir à l’aise pour
entrer des données personnelles. L’acheteur doit attendre que le vendeur vérifie les demandes
52
Le retirement
Les garanties
Cette divergence de délais avec les autres droits qui semblent limiter ce droit à
trois mois constitue un bon exemple de l’intérêt à résoudre la question du Droit applicable en
cas de conflits de lois. Le défaut doit être antérieur à la vente et rendre les biens impropres à
l’usage auquel ils sont destinés.
L’acheteur a le choix entre rendre la chose et se faire restituer le prix ; ainsi que
garder la chose et se faire rembourser une partie du prix.
Ce sont les juges du fond qui apprécient souverainement si la chose vendue est
impropre à sa destination. Nous pouvons citer quelques exemples :
159
Article 318 et suivants du CCCLIII. Le terme « vendeur » a été remplacé par celui de «cybermarchand ».
160
Ibidem.
54
S’agissant d’un contrat électronique du commerce en ligne conclu d’une part par
une personne se trouvant en RDC et d’autre part, une autre domicilié à l’étranger. Là on parle
des conflits de juridiction. Ces derniers sont des conflits relatifs à la détermination des
tribunaux, qui sont compétents pour connaître des diverses contestations. En effet, cette
question est résolue par l’article 147 de la loi organique n°13/011-B du 11 avril 2013 portant
organisation, fonctionnement et compétences des juridictions de l’ordre judiciaire.
Dans une première hypothèse, si le contrat est conclu par des personnes
domiciliées au Congo (différentes provinces), aucun problème ne se pose, car c’est la loi
congolaise qui sera appliquée. Par contre, lorsqu’il s’agit de deux personnes dont l’une est
domiciliée au Congo et l’autre dans un pays étranger, la loi applicable implique deux
hypothèses, celle du rattachement subjectif qui appel à l’autonomie de la volonté et celle du
rattachement objectif qui fait appel à la loi de la personne qui a proposé l’offre initiale, qui est
le lieu de conclusion du contrat.
§2. Cas de litiges portant sur des petits achats effectués par des
particulières personnes physiques
En droit congolais, lorsque surviennent des litiges entre partenaires commerciaux
ou entre une entreprise et l’un de ses clients, les parties tentent généralement de trouver une
issue amiable de leur propre initiative et, en cas d’échec, se tournent vers la procédure
judiciaire auprès des tribunaux.
Ainsi, les modes alternatifs de règlement des litiges ont émergé aux cotés de la
voie judiciaire, nous pouvons en citer quelques-unes :
56
La négociation : c’est un mode de résolution amiable des litiges, utilisée par les parties
qui tentent de rapprocher leurs positions afin de préserver leurs propres intérêts. Elle
peut être mise en place de différentes manières, avec l’accompagnement ou non d’un
avocat.
La conciliation : Elle consiste à permettre aux parties de trouver une issue amiable à
leur différend en ayant recours à un tiers ou conciliateur qui va tenter de trouver une
solution, souvent pécuniaire. La conciliation est un procédé qui porte majoritairement
sur le résultat, sans se préoccuper des relations des parties.
Le droit collaboratif : C’est un processus amiable de résolution des conflits qui vise à
permettre aux parties de trouver en commun une solution adaptée à leur différend,
grâce à la présence de leurs avocats, formés au droit collaboratif.
La médiation : C’est un processus de résolution amiable des litiges par lequel, les
parties sont amenées à négocier en présence d’un médiateur, tiers au conflit.
L’arbitrage : à la différence des modes amiables de résolution des litiges sus-évoqués,
est une procédure juridictionnelle qu’on pourrait qualifier de similaire à celle qui se
déroule devant les juridictions à ceci près que c’est une procédure privée ou
confidentielle.
§3. De l’exécution des décisions prises par les instances de justice saisies de
l’affaire
En générale, les principales juridictions compétentes en matière commerciale sont
les tribunaux de commerce. Ils ont la particularité d’être constitués des juges qui sont élus par
leurs pairs et exercent bénévolement leurs fonctions. Il y a aussi les tribunaux de grande
instance. Leurs chambres sont composées d’un magistrat du tribunal et de deux juges élus
dans les mêmes conditions que ceux des tribunaux de commerce.
Pour saisir le tribunal, les parties doivent être assistées par leurs conseils, et la
saisine devant le tribunal doit être faite par assignation ou par une requête conjointe. Les
57
parties pourront tenter de se concilier entre elles, et si elles trouvent un accord elles peuvent
demander au juge l’homologuer.
En RDC, les praticiens du droit commun sont unanimes sur le fait que l’exécution
d’un jugement n’est jamais aisée. En effet, on le sait, lorsqu’un juge prononce sa décision, il
est complètement dessaisi de l’affaire lui soumise pour solution, selon l’adage latin « lata
sententia, judex desinit esse judex » ; littéralement, la sentence une fois rendue, le juge
cesse d’être juge.
Dès lors, il ne peut connaitre à nouveau de l’affaire que si elle faisait l’objet d’une
voie de recours de rétractation (opposition, recours en révision par exemple). Certes, le
législateur a prévu que l’exécution d’un jugement peut être directe ou indirecte, forcée ou
volontaire si est-il que l’exécution volontaire reste a voie normale d’exécution dans le pays où
le droit est respecté, tandis que l’exécution forcée s’offre comme le seul moyen légal pour
vaincre l’inertie ou la résistance de celui qui doit se soumettre à ce qu’ordonne le jugement 161.
Aussi, il a mis en place diverses manières de procéder qui varient selon qu’on se
trouve en matière répressive, en matières civile et commerciale.
Excepté le cas d’une condamnation par défaut qui devient exécutoire dès son
prononcé quoique non encore définitive et celui des jugements qui accordent une faveur au
condamné qui sont en pratique immédiatement exécutoires, le principe général est que la
peine n’est subie que quand le jugement est devenu irrévocable et coulé en force de chose
jugée.
En tant que tel, le législateur a aussi prévu que le ministère public assure
l’exécution des jugements en ce qui concerne les dommages et intérêts prononcés d’office et
la contrainte par corps.
161
MABIALA NKANGU De gaulle, De la durée des procédures judiciaires et de l’exécution des décisions.
58
C’est ainsi que face à cette situation que présente le commerce électronique sur le
territoire national, aussi a-t-il paru impérieux de formuler un plaidoyer pour une
réglementation du commerce électronique en droit congolais et des propositions de
mécanismes de sauvegarde du droit, de le ferenda, du commerce électronique :
162
Freddy BASILA Profil juridique congolais du commerce électronique, publié en 2021.
59
Toutefois, de peur cette loi à venir ne puisse demeurer lettre morte, inefficace
dans son application au sein de la société congolaise dans sa globalité, recommandation
préalable est faite aux pouvoirs publics d’optimiser l’offre de connexion à Internet et financer
les déficits d’accès au réseau car le développement du commerce électronique dans la société
congolaise de l’information ne sera rendu possible pour autant que toutes les couches de la
population puissent accéder à Internet.
60
CONCLUSION GENERALE
Au terme de ce mémoire de fin d’études, force est de procéder au résumé des
points de vues afin d’offrir des perspectives pour les recherches futures dans le cadre des
règlements des litiges résultant du commerce électronique ou commerce en ligne en RDC.
Cette étude a tout d’abord traité de la formation des contrats à distance par voie
électronique, puis des litiges qui y surgissent dans la perspective de la réglementation du
commerce électronique en République Démocratique du Congo en vue d’assurer la protection
des cocontractants considérés comme parties faibles dans leurs transactions avec les
professionnels.
A la lumière des contrats en droit commun, nous avons abordé la formation des
contrats à distance ou par voie électronique en droit spécial où la démarche méthodologique a
été, mutatis mutandis, la même par l’exploration de l’offre en ligne d’abord, puis de
l’acceptation de l’offre en ligne.
ANNEXES
ANNEXE I
Pour que le contrat soit valablement conclu, le destinataire de l’offre doit avoir eu la
possibilité de vérifier le détail de sa commande et son prix total, et de corriger d’éventuelles
erreurs, avant de confirmer celle-ci pour exprimer son acceptation. L’auteur de l’offre doit
accuser réception sans délai injustifié et par voie électronique de la commande qui lui a été
ainsi adressée.
Article 245-6
Il est fait exception aux obligations visées aux deux premiers alinéas de l’article 245-5
pour les contrats de fourniture de biens ou de prestation de services qui sont conclus
exclusivement par échange de courriers électroniques. Il peut, en outre, être dérogé aux
dispositions de l’article 245-5 et de l’article 245-4 dans les conventions conclues entre
professionnels.
Une lettre simple relative à la conclusion ou à l’exécution d’un contrat peut être
envoyée par courrier électronique. L’apposition de la date d’expédition résulte d’un procédé
électronique dont la fiabilité est présumée, jusqu’à preuve contraire, lorsqu’il satisfait à des
exigences fixées par ordonnance présidentielle.
Article 245-7
Une lettre recommandée relative à la conclusion ou à l’exécution d’un contrat peut être
envoyée par courrier électronique à condition que ce courrier soit acheminé par un tiers selon
un procédé permettant d’identifier le tiers, de désigner l’expéditeur, de garantir l’identité du
destinataire et d’établir si la lettre a été remise ou non au destinataire.
Article 245-9
Lorsque l’écrit sur papier est soumis à des conditions particulières de lisibilité ou de
présentation, l’écrit sous forme électronique doit répondre à des exigences équivalentes. L’exigence
d’un formulaire détachable est satisfaite par un procédé électronique qui permet d’accéder au
formulaire et de le renvoyer par la même voie.
Article 245-10
L’exigence d’un renvoi en plusieurs exemplaires est réputée satisfaite sous forme électronique
si l’écrit peut être imprimé par le destinataire.
ANNEXE 2
1. Les dispositions de la présente convention sont applicables, dans les situations comportant un
conflit de lois, aux obligations contractuelles.
2. Elles ne s’appliquent pas à l’Etat et à la capacité des personnes physiques, sous réserve de
l’article 11 ; aux obligations contractuelles concernant les testaments et successions.
3. Les dispositions de la présente convention ne s’appliquent pas aux contrats d’assurance qui
couvrent des risques situés dans les territoires des Etats membres de l communauté
économique européenne. Pour déterminer si un risque est situé dans ces territoires, le juge sa
loi interne.
La loi désignée par la présente convention s’applique même si cette loi est celle d’un Etat non
contractant.
1. Le contrat est régi par la loi choisie par les parties. Ce choix doit être exprès ou résulter de
façon certaine des dispositions du contrat ou des circonstances de la cause. Par ce choix, les
parties peuvent désigner la loi applicable à la totalité ou à une partie seulement de leur contrat
2. Les parties peuvent convenir, à tout moment, de faire régir le contrat par une loi autre que
celle qui le régissait auparavant soit en vertu d’un choix antérieur selon le présent article, soit
en vertu d’autres dispositions de la présente convention.
64
BIBLIOGRAPHIE
I. TEXTES JURIDIQUES
1) Constitution du 18 février 2006 tel que modifiée à ce jour
2) La convention de Malabo sur le nouveau code du numérique en RDC
III. ARTICLES
V. THESES ET MEMOIRES
67
VI. WEBOGRAPHIE
1) Juriscom.net le 27/06/203 à 17h00’
2) Lavieeco.com le 10/09/2023 à 13h00’
3) L’expressEntreprise.com le 02/09/2023 à 14h15’
EPIGRAPHE...........................................................................................................................................I
IN MEMORIAM....................................................................................................................................II
DEDICACE..........................................................................................................................................III
REMERCIEMENTS.............................................................................................................................IV
PRINCIPALES ABREVIATIONS, ACRONYMES ET SIGLES.........................................................VI
INTRODUCTION..................................................................................................................................1
1. Objet d’étude..............................................................................................................................1
2. Etat de la question......................................................................................................................3
3. Problématique et Hypothèses.....................................................................................................4
a. Problématique.........................................................................................................................4
b. Hypothèses.............................................................................................................................7
4. Méthodes et techniques..............................................................................................................9
a. Méthodes................................................................................................................................9
b. Techniques..............................................................................................................................9
5. Délimitation du sujet................................................................................................................10
a. Délimitation dans le temps...................................................................................................10
b. Délimitation dans l’espace....................................................................................................10
6. Subdivision du travail...............................................................................................................10
CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE L’ETUDE........................................11
Section I : Définition des concepts opératoires.................................................................................11
§1. Notion de e-commerce............................................................................................................11
§2. Contrat commercial................................................................................................................11
§3. Contrat à distance...................................................................................................................12
§4. Formation du contrat à distance..............................................................................................13
§5. Litige commercial...................................................................................................................14
Section 2. Théorie générale sur les contrats......................................................................................15
§1. Conditions de formation de contrat.........................................................................................15
1. L’échange de consentement..................................................................................................17
2. La capacité de contracter à distance......................................................................................17
69