Richard Philosophie Du Raisonnement D'après Saint Thomas
Richard Philosophie Du Raisonnement D'après Saint Thomas
Richard Philosophie Du Raisonnement D'après Saint Thomas
PHILOSOPHIE
DANS LA SCIEXCE
PAR
T. RICHARD, 0. P.
Lecteuren Théologie.
PARIS
|
3 ET 5, RUE BAYARD
Xifn'l obstat : /
I.MlM\I.MATl'l\
PHILOSOPHIE
or
IAIIO-NNEMENT-;
K^ià^)km U SCIENCE
PAU
T, RICHARD, O. P.
Lecteuren Thêolopje.
PARIS
3 ET 5, RUE BAVARD
RREFACE
(i) CL.HERMIXII,
Introductionà l'élude de la médecineexpérimentale,
C i", § 0.
Vl PRÉFACÉ
*.
contraire, aux premiers principes dans une telle
matière,' nous croyons faire oeuvre non seulement
d'une réelle utilité, mais encore d'une actualité
évidente pour ceux qui ont quelque peu réfléchi
sur l'état présent de la philosophie scientifique.
Ce n'est pas tant sur les caractères propres que sur
les caractères communs de leur science particu-
lière, que les savants de nos jours sont le plus sujets
à l'erreur. Les mathématiques, qui nous valent une
si pauvre philosophie, en sont un exemple frap-
pant. Mais comment un savant pourrait-il avoir
une opinion raisonnéc et lucide sur les procédés
et les éléments communs qui sont impliqués dans
sa science particulière sans en avoir fait une étude
spéciale, c'est-à-dire philosophique? N'est-ce pas
le rôle propre de la philosophie que de nous
renseigner sur les objets et les principes communs
à toutes les sciences? Ceux qui ne veulent recon-
naître ni la nécessité ni la valeur spéculative et
pratique d'une telle étude, se voient contraints par
leur position même, de se former des opinions de
fortune sur les questions les plus graves : opinions
qui ont mille chances d'êlre des erreurs, d'autant
plus pernicieuses à la spéculation intellectuelle,
qu'elles ont une extension plus grande et qu'elles
portent sur le fond universel et permanent des
choses.
Le seul moyen d'éviter ces fâcheuses consé-
quences en matière de raisonnement, c'est pré-
cisément d'en scruter les premiers principes.
L'importance d'une telle recherche n'avait pas
PREFACE Vil
DeVinleltiçtnce,t. H, p. 4o8.
(1) TAINB,
VIII PREFACE
Notions générales
CHAPITRE Pr
Science et philosophie
Scienceel méthode,p. 9.
(1) H. POINCAHÉ,
(a) G. LEBON,Viedes vérités,p. 337.
16 PHILOSOPHIE DU RAISONNEMENTDANS LA SCIENCE
(i) P. JANF.T,
Eludes sur la dialectique.Inlrod,, p. ut.
NOTIONS<1KNERAI.ES X'J
(i) 0. I'ICAIII),
la Sciencemoderneel sonétat actuel.Inlioil.,p, v.
NOTIONSGENERALES à3
In Doetiunxde Trinitale,<[.v, a. a.
(i) S. TKOM.,
PHILO SOPHIE DU RAISONNEMENTDANS LA SCIENCE
De la Certitudelogique,p. 3.
(i) 0. MUIUVD,
NOTIONSGÉNÉRALES 3j
(i) La Philosophiebergsonienne,
p. yg.
(a)Ibid., p. 98.
NOTIONSGÉNÉRALES 3p,
(i) S. THOM., a. a.
Sam. theol., I, q. LXXXY,
NOTIONSGÉNÉRALE! 43
dont une est assez petito pour être négligeable dans les
calculs (i).
En vérité, certains auteurs devraient s'interdire do
ponser, par crainte de l'abstraction et do la métaphy-
sique. En tout cas, pour être conséquents avec eux-
mêmes, ils devraient se borner à rechercher, décrire,
cataloguer, collectionner des faits bruts. Pourquoi aussi
se pormeltraicnl-ils la moindre généralisation même
hypothétique? Une hypothèse est-elle antre chose
qu'une interprétation anticipée des faits, une ébauche de
généralisation systématique? En un mol, ils devraient
se contenter d'être « des rainasscurs de bouts de
faits ». Cette attitude aurait du moins l'avantage
d'êtro conforme à leurs principes. Mais il resterait
encore à savoir si, dans l'oeuvre de la science ainsi
réduitCi ne se trouvent pas engagés des principes
supérieurs aux données purement empiriques el posi-
tives: nous voulons dire des principes quo l'esprit
formule et auxquels il adhère invinciblement sans
avoir égard au nombre de cas observés ou, en d'autres
termes, sans attendre le témoignage de l'expérience
proprement dite. Nous verrons plus loin quo des
principes de ce genre se trouvent impliqués dans
toutes les démarches de l'esprit même les plus rudi-
mentaires cl les plus primitives. Il nous suffira, pour
le moment, d'avoir indiqué à quelles conséquences
extrêmes el inadmissibles pour tous devraient so con-
damner ceux qui veulent édifier la science sans lenir
compte de l'abstraction, et, en particulier, ceux qui
veulent à toul prix rencontrer en dehors de nous,
comme des physiciens et des chimistes, les pro-
priétés qu'étudient les sciences mathématiques. Nous
(O S. THOM.,
De Veritale,q. s, a. h.
50 PBÙ.OSOPHIEDU RAISONNEMENTDANS LA SCItNCÈ
In Botliutnde Trinitole,<|.v, a. s.
(i) S. TitOM.,
NOTIONSGÉNÉRALES V* of
Généralisation
des méthodes propres aux soieribes particulières.
»
.Nous avons signalé, parmi les causes qui ont le
plus contribué à l'abaissement et à l'incompréhension
de la philosophie, la généralisation des méthodes
propres aux sciences particulières. C'est là, en effet,
le péché originel des essais philosophiques de la plu-
part des savants de nos jours. Il est utile et intéressant
d'en étudier les multiples manifestations. C'est ce que
nous allons faire, sans chercher toutefois à les relever
toutes, ce qui nous entraînerait beaucoup trop loin.
Il y a donc des savants, et ils sont légion, qui se
font, plus ou moins consciemment, de leur spécialité
une sorte de philosophie première, à laquelle ils
s'efforcent de ramener toute notre vie intellectuelle i
elle est pour eux un critérium suprême ou encore un
cadre dans lequel tout doit rentrer. Ce qui n'est pas
M RAISOM.NEME.NT
MIILOSOVIIIE DAMStA SCIE.NCE 5
$6 PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENTDANS LA SCIENCE
(i) P. DELDET,
la Scienceet la réalité, p. Q8.
58 PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENTDANS LA SCIENCE
(i) S. TIIOM.,
Poster,analyt., I. I, q. xvii.
6$ PHILOSOPHIEDU RMSONNÊWENTDANS LA SCIENCE
it c. Het\»Ai\D,
Introductionà l'étudede la médecineexpérimentale,
c. H, p. 46.
?0 PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENTDANS LA SCIENCE
(i) Y.DELAGI:
et M.(JOLDSMITII,
USThéoriesdel'évolution,lolroduct.,p.4.
(a) CLÉM.
HOYER.
NOTIONS GENERALES ?0
(i) C. HK.nN.uu>,
Introductionà l'éludede la médecinecxpérimenlale,
c n, p. ffj.
riiaoiowtifcDUIUISU.»UILM I>A>S>LA!>CI£MJI;
88 PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENTDANS LA SCIENCE
Sum. theol.,q. m, a. 7.
(i) S. TIIOM.,
94 DANS LA SCIENCE
PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENT
Physic, Iccl. I.
(l) S»TIIOM.,
CHAPITRE II
Le fait et l'idée
(i) E. M.iut.,loc.cit.
'
NOTIONSGÉNÉRALES Io3
(i) C. Bsn.NAiu»,
Introductionà l'étudede la médecineexpérimentale»
c. i", p. a*.
NOTIONSGÉNÉRALES 10*7
La généralisation.
(i) S. THOM.
Sam, theol., I, q. LXXV,
a. 5.
(a) Sum. wnlra. Gentes^ll,c. XLIX.
NOTIONSQÉNÉIIALES 113
U) De Veril., q. x, a^A.
11/| DANS LA SC1ENC
PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENT
(1) De Verii., q. x, a. 6, 7.
(3) Ibid,, q. x, a. 4.
NOTIONSGÉNÉRALES Il5
(i) De Veril.,a. C, ad 2.
(3) Ib'ui.,q. x, a. Ofad 7.
NOTIONSGENERALES II?
Philosophieîle /V.iy«W«wv,
(i) \V. JAMES, leç. VJ»
118 PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENT
DANSLA SCIENCE
L'explioation.
Toute question porte sur une cause. C'est ce qUc
les logiciens scolastiques expriment sous cette forme :
omnis queslio est questio medii (î). On sait que dans
la philosophie d'Aristote et de saint Thomas, le moyen
terme est précisément la raison démonstrative ou
explicative de la chose en question. Cette raison est
une véritable cause, dans l'ordre de la connaissance
tout au moins. Elle se différencie avec les questions
posées, c'est-à-dire avec les sciences elles-mêmes.
Celles-ci n'ayant pas le même objet d'études ne
peuvent user de la même raison explicative. Il suffit,
pour s'en convaincre, de considérer que le moyen
terme n'est pas une cause quelconque, mais plutôt
une cause formelle. A ce titre, il entre dans la con-
stitution de l'objet et il est, par conséquent, du même
ordre que lui. A vrai dire, toutes les questions se
ramènent d'une manière ou d'une autre à la question
quid est. Car que désirons-nous connaître sinon
l'objet lui-même de nos recherches dans ses éléments
propres? Or, pour atteindre ce but, pour répondre à
la.qucslion quid est, il est indispensable que le moyen
ternie caractérise cet objet et lui appartienne dans une
certaine mesure. Nous disons : dans une certaine
mesure, car autres sont les exigences de la démons-
tration proprement dite, autres celles du raisonne-
nement dialectique. Dans le premier cas, le moyen
terme doit exprimer la cause immédiate et formelle
de l'accord, du sujet et de l'attribut; dans le second,
il suffit qu'il en donne la cause éloignée ou secondaire,
II) S. TIIOM.,
Poster, analyt., I. Il, lecl. t.
iaB DANS LA SCIENCE
PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENT
(i) S. THOM.,
Physieor.,I. î, c. î, lect. T.
'NOTIONS GÉNÉRALES l3l
(ij S. TMO>U,
P»3ttr. amlyl,, 1. I, lect. XLI.
NOTIONSGÉNÉRALES l3^
art. « Mccaoiquc
(t) Deta méthodedanslessciences» », par P. PAIMLBVI.
NOTIONSGÉNÉRALES l5ï
Empirisme.
Le premier de ces systèmes qui se présente à nous
est l'empirisme pur. Ses partisans admettent, bien
entendu, l'origine expérimentale et inductive des pre-
miers principes. Mais, pour eux, nous n'avons pas
d'autre motif que l'expérience d'accorder notre assen-
timent à ces principes. L'expérience seule est la raison
l'IllI.OSOIMIIK
Ut' MAISO.I.NEMF.NT
DANSI.ASrlKNCK II
IÎ>2 PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENTDANSLA SCIENCE
(i) A. UAIX,
Logiquediductiveet indwlive, t, I, p. 4oo,
NOTIONSGÉNÉRALES l53
tous les faits connus, si l'on veut, rentrent dans une forme.
On ne peut évidemment pas démontrer que les faits qu'on
ignoro y rentreront aussi. Le procès est toujours pendant.
La valeur d'un principe est toujours incertaine. Un prin-
cipe est à la merci d'une découverte (î).
On no saurait dire plus clairement que l'expérience
seule est la raison qui détermine l'adhésion de notre
esprit aux principes. Ils n'ont partant qu'une vérité
relative. On refuse même, conformément à une telle
philosophie, toute vérité intrinsèque aux axiomes géo-
métriques. Ecoutons H. Poincaré :
Les propositions fondamentales de la géométrie, comme
par exemple le postulatum d'Euelide, ne sont que des
conventions, et il est tout aussi déraisonnable de chercher
gi elles sont vraies ou fausses que de demander si le sys-
tème métrique est vrai ou faux (a).
Notons-le en passant : le fait de pouvoir partir, en
mathématiques, d'une objectivité imaginaire, prise
dans le domaine de l'impossible, et de retirer quelque
utilité d'un tel exercice, inspire une bien mauvaise
philosophie à certains savants. Mais continuons notre
enquête. Avec une note un peu différente, nous trou- i
vous les mêmes conclusions dans P. Enriqucs :
Pour les principes scientifiques, dit-il, nous sommes
dans la nécessité de les considérer comme l'expression
d'expériences déjà faites et de les mesurer en les revoyant
sans cesse, dans leur rapport avec les expériences suc-
cessives. C'est là un point qui n'a pas échappé à M. Poin-
caré. Mais si Ton veut regarder les choses à un point do
vue plus réel que formel, il semble juste (et nous l'avons
Assooiationnlsmo.
(t) Q.DEHODEATY,
les Conceptsde la raisonet lesloisde l'univers,c.m.
NOTIONSGÉNÉRALES lG3
Sutyeotivisme kantien,
Avec Kant, en effet, nous sortons de l'empirisme
et dct ses variétés : nous renonçons à composer les
vérités nécessaires et universelles av.eo les seules
données de l'expérience. D'autres éléments inter-
viennent dans le débat, et, disons-le tout de suilc,
des éléments a priori. Pour Kant, les principes
n'apprennent rien, ne correspondent à rien, en dehors
de l'intuition sensible. On ne peut en fairo qu'un
usage empirique puisqu'ils ne sont par eux-mêmes
que des formes vides, bien plus, des conditions
inhérentes à l'exercice de la pensée. Voici un des
passages les plus caractéristiques de Kant sur ces
questions :
L'usage transccndantal d'un concept dans un principe
quelconque est de lo rapporter aux choses en général
et en soi : l'usage empirique, au contraire, l'applique
simplement aux phénomènes,- c'est-à-dire à des objets
d'uuc expérience possible. Il est aisé de voir qu'en toutes
circonstances ce dernier usage seul peut trouver place.
Tout concept exige d'abord la forme logique d'un concept
(do la pensée) en général et ensuite la possibilité de lui
donner un objet auquel il se rapporte. Sans ce dernier, il
NOTIONSGÉNÉRALES l65
Del'intelligence.
(i) TAISE,
NOTIONSGÉNÉRALES iC^
Philosophiefondamentale,t. H, c»xvr,
(i) UALMfea,
I?0. PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENTDANSLA SCIENCE
a. î.
Sunt. thcol.,q. LXXXV,
(t) S. THOM.,
"
NOTIONSGÉNÉRALES l83
De Verilate,q. xv, a. 1.
(1)S. THOM.,
103 PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENT
DANSLA SCIENCE
De Veritate,q. xv art.
(i) S. TIIOM.,
(a) JOAN. Logic, II p.,q. xxm, a, t.
AS. THOJI.,
194 DANSLA SCIENCE
PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENT
manier lés choses. Mais ce n'est pas elle qui nous les
fera voir dans leur nature intime et profonde. Ce
pouvoir est le propre de l'intuition philosophique
qui est la donnée première à là lumière de laquelle
tout doit s'interpréter dans notre vie intellectuelle.
En un mot, la seule connaissance qui atteigne pleine-
ment son but et son objet est celle qui nous fait vivre
l'immédiat, le donné pilr dégagé de ce qui pourrait
en étouffer l'àmc, comme tout ce qui provient des
besoins du langage, de l'action et de la pratique»
En réalité^ les fonctions perceptives et rationnelles
soutiennent entre elles de tout autres rapports. Il est
facile do s'en.convaincre en remontant aux données
primitives de la question. Nous l'avons déjà fait
remarquer en prenant les mots dans leur sens large;
rien rt'cnipêche d'affirmée que notre esprit ne connaît
que pat intuition et raisonnement. De l'aveu de tous,
là première manière est le point do départ, la cause
originelle de l'autre. On ne peut concevoir un dis-
cours ou un raisonnement qui ne se rattacherait pas
à Une hotion première et intuitive, pas plus qu'on ne
SaUrnit remonter à l'infini la série des déductions.
Sous ce rapport, l'intuition se présente avec tous les
caractères d'un commencement d'une ébauche. Dans
la réalité concrète, ce commencement revêt deux
forhics! i<>la formé d'un premier principe: fait
d'ordre rationnel; a° la forme d'une perception sen-
siblê: fait d'expérience brute. Celle dernière * il est
bon de le remarquer, esl la plus fondamentale des
diîtix.îC'est pourquoi saint Thomas écrit : sehsibiïia
sltnl pPimâ hoslroe èàgnitionis principia (î). Pur prin-
cipe, jl faut entendre ici un point de départ et non un
(t) W. JAMÊN,
Philosophiede l'expérience,leçonVI.
I98 DANSLA SCIENCE
PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENT
S. Sum. a.
theol., q. LXIII, a. '
(1) Titott.,
MULOSOPIUBDURAISONNEMENT DAMLASCtENCE Ijj
200 DANSLAÎSCIENCE
PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENT
Philosophiede l'e.rpériincî',leçonVI,
(i) W. JAMES,
NOTIONSGENERALES ' 201
a. G.
Sam. theol., <{.LXXXIV,
(t) S. THOM.,
NOTIONSGÉNÉRALES' 203
In Boetiumde Trinilale,(j. v, a. n.
(1)S. THOM.,
Sum. theol.,1-11,q. xxvnr,a. 1.
(a) S. THOM.,
204 PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENTDANSLA SCIENCE
(1) S. THOM.,
Sum. Iheol.,q. xv, a. a.
in Sum. Iheol.Comment.I, q. xiv, a. 1.
(a) CAJETAN,
208 PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENT
DANSLA SC1ENCK
a. i,
Sam. thtol,, q. LXXXVII,
(i) S. THOM.,
210 DANS LA SCIENCE
PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENT
(1)S. THOM.,
Physic, I. I, lect, i.
212 DANSLA SCIENCE
PHILOSOPHIEDURAISONNEMENT
(î) S. THOM.,
De Vjeritate,
q. .w, a. î.
, NOTIONSGÉNÉRALES 2l3
p) S. Tnost.,Elhicor.1.1, I. III.
OUAAtSON.NSMBXT
PHILOiOPHIB DANS LASCIENCE |5
aiG PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENT
DANSLA SCIENCE
(i) P. DSLDET,
la Scienceet la réalité, p. 334.
NOTIONS-GÉNÉRALES WJ
(î) S. THOM.,
II, De Anima,1.XII.
2l8 PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENTDANSLA SCIENCE
•
nom d'idée ou d'espèce : Idea groece, latine forma
dicitur. Unde per idqas intelliguntur formoe aliarum
rerum proeter ipsas res existentes (î). Celte forme,
est-il encore nécessaire de le faire remarquer? n'est
pas l'objet direct de la perception; elle n'offre à l'esprit
que la chose représentée en se dérobant elle-même.
Elle est un pur moyen terme de connaissance directe :
objectum quo, non objectum quod cognitionis, disaient
les seolastiques avec Aristote. Elle ne devient objet
que par une action réflexe de notre esprit et dans le
cas où elle joue le rôle de modèle exemplar. Toutes
nos connaissances se distinguent et se classent d'après
ces données fondamentales.
La question qui se pose tout d'abord est relative
à l'origine de la représentation ou de l'idée. Sous ce
rapport, notre connaissance est: i° intuitive ou abstrac-
tive, selon qu'elle est lirée directement de la'chose
elle-même réellement présente, ou tirée d'un autre
objet qui la rappelle, la réfléchit, porte son empreinte
d'une manière quelconque; a° immédiate ou inférée.
Nous les avons définies plus haut. Nous ajouterons
seulement cette remarque : une vérité immédiate peut
ôtre universelle, comme nous le voyons dans les pre-
miers principes dont les termes sont universellement
connus, ainsi que leur rapport de convenance, ou
d'incompatibilité; mais elle peut ôtre aussi une vérité
particulière et contingente comme dans les exemples
suivants : j'ai froid, co papier est blanc, etc. Nous
avons ainsi d'un côté un fait primitif d'ordre rationnel,
de l'autre, un fait d'expérience, obtenus tous deux par
intuition directe. Ces dbux sortes d'immédiats consti-
(i) S. THOM.,
Sunt. theol.,1 p., q. LXXXVIII,
a. a.
"
222 PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENT
DANSLA SCIENCE
0. 7.
(î) Sum. Iheol.,1, q. I.XXXJV,
)a) S. THOM.,Sum. theot.,q, txxxvin, a. a.
NOTIONS^GÉNÉRALES 223
[\) S. THOM.,
In Doeliumde Trinitate,q. vi, a. M.
NOTIONS.GENERALES -> 22?
(1) S. THOM.,
Sum. Iheol.,Ml, q. (LXXIII,o. 3.
Introductionà l'étudedela médecine
(a)C. BERNARD, p.a8
expérimentale,
NOTIONSGÉNÉRALES 231
(i) S. TUOM.,
Poster,analyt., I. I, lect. XXXVII.
a34 PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENT
DANSLA SCIENCE
(i) CH.DUNAN,
les DeujcIdèalitmes,p. 5.
(a) S. THOM.,
Poster, anatyt., 1.I, Icct.XXXVJI.
930 PHILOSOPHIEnu IUISONNEMBNTDANSLA SCIENCE
(i) S. THOM.,
Poster,analyt., I. I, lect. XVI.
Q38 DANSLA SCIENCE
PHILOSOPHIEDURAISONNEMENT
(i) C. BERNARD,
Introductionà l'étudede h médecineexpirimentalet
c. Il, p. 87.
NOTIONSGÉNÉRALES il/fl
(i) S. THOM., a. 3.
Sum. Iheol.,1,q. LXXXVI,
U^9 DANSLA SCIENCE
PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENT
(i) S. TIIOM.,
In Boetiumde TriniUile,c. vr, a. s.
»f4 PANS LA 80IENCE
PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENT
(t) W. JAMKS,
Philosophiede l'expérience,leçonV.
'T NOTIONS GÉNÉRALES 2^9
La philosophiede l'expérience,leçonIII.
(t) W. JAMES,
aG0 DANSLA SCIENCE
pniLÔSOPHIBDURAISONNEMENT
(ij A. HAIX,
Logiquedeductiveet indttclive,I. 1", p. 4*«
(a) S. TUOM.,
Snm. tfieot.,q. i.xxtx,a. M.
NOTIONSGÉNÉRALES 265
(t) S. TIIOM.,
Surn,theot., <[,!XMX,a. n,
266 DANS LA SCIENCE
PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENT
Ml, q. ix, a. i.
(i) S. THOM.,
NOTIONSGÉNÉRALES 20*7
Dans lo premier, nous n'avons qu'une loi : l'objet
considéré en lui-même, abstraction faite de toute autre
chose et de toute relation. L'atteindre et l'exprimer
de la sorte est le propre de la connaissance spécula-
tive : verum inielleclus speculativi, dit saint Thomas,
accipitur per conformitatem ihtellectus ad rem (i).
Considérer les choses sous cet aspect, c'est s'établir
dans la région des idées pures. Nous sortons de
cette région, au contraire, lorsque nous sommes en
présence d'un but fixé par la volonté. Dans ce cas,
. tout prend un sens de vérité par rapport à ce but :
verum intellectus practici accipitur per conformitatem
ad appelilum rectum (2). Il ne s'agit plus ici de ce
qui est plus parfait en soi, mais de ce qui est le
mieux adapté et approprié à la fin qu'on a en vue.
Ce serait se tromper lamentablement que de se baser
dans le choix des moyens sur les valeurs abstraites
et absolues. Ce serait oublier que la fin occupe dans
l'ordre de l'action la même place que les premiers
principes dans la démonstration. A vrai dire, elle
est elle-même un principe qui domine et prédéter-
mine tout le reste : le vrai, c'est ce qui est en confor-
mité avec, elle. Mais qu'on le remarque bien : la
fixation de celte fin n'est pas chose arbitraire: elle
doit toujours être faite en tenant compte des lois et
des lumières de la raison; aussi saint Thomas nous
dit-il que le vrai pratique se trouve dans un rapport
de conformité et d'adaptation à imc fin correcte et
sensée : per conformitatem ad appelitum rectum.
C'est ce qui fait qu'il y a une part d'absolu même
(1) S. THOM.,
Sunt. theol., Ml, q. LVII,a. 5.
(2) Ibid.
268 PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENT
DANSLA
I SCIENCE
(t) S. TIIOM.,
Sum. theol.,IMI, q. ex, a. i.
NOTIONSGÉNÉRALES *%
/
(i) S. TUOM.,
Sunù theol., MI, q. ix, a. i.
(a) Ibid.
2^2 DANSLA SCIENCE
PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENT
Notions particulières
CHAPITRE V
De l'Induction
(i) S. THOM.,
Poster, analyt., I. I, Icct.XXX.
(a) llfidi,
4
NOTIONSPARTICULIÈRES a8r
Les faits.
(i) ALB.MAOX.,
Topicor.,I. I, tracll 3, c. iv.
NOTIONSPARTICULIÈRES 293
a. i.
Sam, theol., I, q. LXXVII,
(t) S. TKOM.,
NOTIONSPARTICULIÈRES. 295
(1)ALB.MAON.,
Prior., I. II, tract. VII, c. iv.
360 DANSLA SCIENCE
PHILOSOPHIEDURAISONNEMENT
(i) S. TICOM.,
Poster, analyt., I. I, tect. XII.
302 DANSLASCIENCE
PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENT
(i) S. THOM.,
Poster, analyt., I. I, lect.XI.
(s) Ibid.
NOTIONSPARTICULIÈRES 3o3
ti) S. THOM.,
Poster, analyt., I. I, lect. XII.
(a) ALB.MA»*.,Topicor.,1.I, tract. III.
3u4 DANSLA SCIENCE
PHILOSOPHIEPU UAI80NNUMRNT
(i) JOAN.
AS. THOM.,
Logic, I p. a, q. viu, a. 3.
NOTIONS.PARTICULIERES %J
caractère convient à l'ensemble des faits, ce qui seul
permet d'aboutir à l'universel et de concluro ab oequi-
valenti ad wquivalens. Il n'y a pas, en effet, d'autre
fondement à uno abstraction ou conclusion vraiment
générale que la vérification, au moins implicite, do
tous les faits. Seule, elle nous donne l'oxpérience
complèlo du semblable et la conviction de la cou»
slanco d'un rapport.
A S. THOM.,
(i) JOAN. Logic, I p., q. vin, a. a.
3û8 DANSLA SCIENCE
PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENT
Dufondementde l'induction,p.*G.
(1)J. LACIIFXIER,
NOTIONSPARTICULIERES 3l5
(i) E. PICAHD,
la Sciencemoderneet sonétal actuel. Introduction.
3l8 DANSLA SCIENCE
.PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENT
(i) S. THOM.,
In lioetiunide Trinitate,q. v«a. 2.
(3)E. MACII,
la Connaissance et l'erreur, c. XXIM.
NOTIONSPARTICULIÈRES 3al
*.
rester étrangers et embarrassés devant les phéno-
mènes ». D'après celte conception, la loi n'existe pas
avant d'être reconnue par l'homme, avant d'avoir été
tr.icéc par scs besoins biologiques plus ou moins
immédiats; elle est une notion toute subjective et
utilitaire. Ello se rattache à des systèmes ou à des
idées philosophiques dont nous ne pouvons entre*
prendre ici l'exposé ni la réfutation. Nous ferons
seulement observer que celte explication de loi n'en
est pas une : elle csl plutôt l'escamotage de la véri-
table question. Il s'agit avant tout de savoir comment
une forme déterminée de l'expérience, une possibilité
unique devient une règle. Cela ne peut se faire sans
un passage du concret à l'abstrait, du particulier au
général. Une règle s'étend par définition à un nombre
plus ou moins considérable de cas d'un même ordre :
elle possède un caractère indéniable d'universalité.
Comme tout universel, elle est tirée du multiple par
abstraction : c'est de l'expérience elle-même et de
l'expérience du semblable qu'elle se dégage, et non
des besoins de l'homme. L'intérêt plus particulier
quo nous pouvons accorder à tels ou tels des phéno-
mènes de l'expérience ne change rien au procédé à
suivre pour transformer cette expérience en loi.
On peut voir, d'après les opinions que nous venons
de rappeler et la critique que nous en avons faite,
combien est féconde et lumineuse la conception de la
loi d'après saint Thomas. Il s'agit, bien entendu, de
la loi naturelle et scientifique qui n'est rien autre
qu'une généralisation induclive. Voyons maintenant
par quelle opération logique on obtient une conclusion
de cette nature. Mais, avant d'aborder cet examen, il
est une remarque essentielle à faire. La voici. Toute
observation ou recherche scientifique répond à une
322 PHILOSOPHIEDURAISONNEMENT
DANSLA SCIENCE
De la déduction
VI Ethic, I. III.
(i)S. THOM.,
3fO PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENT
DANSLA SCIENCE
tt l'erreur, c. v.
(i) La Connaissance
346 PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENT
DANSLA SCIENCE
(t) L. LtARD,
la Sciencepositiveet la Métaphysique,
p. y4<
NOTIONSPARTICULIÈRES 303
à-dire de toute réflexion, de tout raisonnement, de
toute combinaison. Cela tient évidemment au mélange
très intime de nos opérations intellectuelles avec celles
de'nos facultés sensilives. Nos sensations sont presque
toujours accompagnées d'un jugement plus ou moins
conscient ou explicite; nous voyons le plus souvent
l'individuel ou le particulier dans un concept général :
existens sub uni^ersali (i), dit saint Thomas; nous
ne réalisons guère, en un mot, tout ce qu'il y a de
fatalement passif et dépendant des phénomènes exté-
rieurs et individuels dans le mot sentir. C'est
pourquoi nous sommes si portés à prêter une forme
intellectuelle propre non seulement aux sensations
qui se succèdent, mais encore à ce qui se passe dans
les animaux. Mais nous commettons, en cela, une
confusion très grave. La réflexion et l'analyse ration-
nelle nous apprennent qu'il existe des ^différences
non seulement quantitatives, mais encore spécifiques
entre sentir et comprendre, imaginer et penser. Nous
l'avons vu ailleurs : les propriétés de l'idée intellec-
tuelle ne sont pas celles de l'image ou représentation
sensible. L'idée, prise dans sa,plus haute expression,
est une, intemporelle, universelle : la représentation
il\ultiplc, variable, contingente, limitée à des points
et à des instants déterminés. L'une contraste tota-
lement avec l'autre. Prenons maintenant l'homme
avant qu'il ait acquis l'usage de ses facultés intellec-
tuelles et demandons s'il est possible de relever dans
ses actes quelque chose qui soit un raisonnement ou
une inférence même du particulier au particulier. Mais
qu'on ne se trompe pas sur la vraie question : il ne
(i) S. TIIOM.,
II, Deanima, I. XIII,
3J4 PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENTDANSLA SCIENCE
(i) S. TJIOM.,
Sam.contra Génies,II, c. LXVI.
NOTIONSPARTICULIÈRES 3<&
(i) A BAI.V,
Logiquedéducliveet indtictive,t. I", I. Il, c. m.
368 PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENT
DANSLA SCIENCE
(i) H. PMNCARÛ,
la Scienceet l'hypothèse,p, it.
3;1 PlIILOSOrUtE DU RAISONNEMENTDANSLA SCIENCE
(i) Ai.u.MAri.N.,
J'oster amilyt., I. Il, tract. VIII,c. iv.
38p DANSLA SCIENCE
PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENT
Du raisonnement
en matière contingente
(i) S. TIIOM.,
Sum, theol.,I., <\.LXXXVI,
a, 3.
399 PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENT
DANSLA SCIENCE
(1) S. TIIOM.,
l'os ter. cnali/f., I. I, lect. IV.
(a) Ibid.
096 PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENTDANSLA SCIENCE
(i) A. IIELAvi'AiiCNr,
les Sile.ctailléset l'ancientietè
de l'homme,p. a.ri.
NOTIONSPARTICULIÈRES f\OÙ
(i) S. TIIOM.,
Poster,analyl., passim.
(a) Mil.
(3)lbid.
/fia PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENTDANSLA SCIENCE
(i) SAI.OMOM
IUINACM,Orphens. Histoire gèniralc des religions,
p. 33i.
(a) ALU.MAON.,
Topicor.I. III, tract. III, i\ i.
NOTIONSPARTICULIÈRES fi?
(i) JOAN.
AS. TIIOM.,
t.ogic., Il p., q. xxv, n. a.
4aa PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENT
DANSLA SCIENCE
et la critique
(i) M. DEVomlÉ.
PHILOSOPHIE DAISS
l,ASCIE.NCK
DUinAISOSSE-MEMT 28
C\lC\ PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENT
DANSL/LSCIENCE
Heuresd'histoire, p. 116.
() M.DBVOCÛF,
4^6 PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENTDANSLA SCIENCE
Méthodehistorique.
(i) LAGRAJÏGE,
NOTIONSPARTICULIÈRES /|33
(1) S. TUOM.,
Poster,analyt., I. I, lect. XLV.
la Scienceet l'hypothèse,p. i3.
(a) H. POINCAHÉ,
/ •
Del'intelligence,t. I", p. C.
(i) TAI.NB,
la Scienceexpérimentale,c. 11.
(3)C. UEIUNAHD,
NOTIONSPARTICULIÈRES 435
(i) S. THOM.,
Poster,analyt., \. I, lect. I.
NOTIONSPARTICULIERES 44*
et W» '
ft) L'Evangile l'Eglise,p.
NOTIONSPARTICULIÈRES 4*^3
De l'assentiment donné
Revuethomiste,niars-arril1907.Critère«lel'évidence,
(i) FJMOKS,
462 DANSLA SCIENCE
PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENT
(1) Deproedcstin.snnet., c. n.
q. 11,a. i.
(a) 11-11,
(3).ÎOAN.AS. THOM., Log., II p., q. ssxvi,n. ft.
NOTIONSPARTICULIERES $65
AS. THOM.,
(i) JOA.N. Log,t II p., q.'xxvi, a. 4*
468 DANSLA SCIENCE
PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENT^
AS. TIIOM.,
(i) JOAN. Log.,Il p., q. xxvi, a. f\.
NOTIONSPARTICULIERES 4^
(l) JOAN.
AS. TlIOM., Log., II p., q. XXVI,
.1.\.
(a)CAJETAN, q. i, a. 4. Commentai',
11-11,
(3)Sum. IhtoL, Ml, q. LVJ,a. 3,
. 4^4 DANSLA SCIENCE
PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENT
Sum. t/ieol.,IMI, q. v, ». i.
(i) CAJETAN,
NOTIONSPARTICULIÈRES 49 *
q v, n. •>.
(i) Sam. IheoU,11-11,
(?)MI, q. ix, a. i.
494 PHILOSOPHIE-DURAISONNEMENTDANS LA SCIENCE
a. i,
(i) Sam. theol., Ml, q. I.XXVII,
NOTIONSPARTICULIÈRES 4î&
vérité de l'Evangile. » Au contraire, « essayant d'obéir
à Dieu, le chrétien arrive à bien se connaître) lui, ses
misères, ses besoins. Ainsi nous rendons témoignage
à telle doctrine par notre expérience passée, à telle
autre par le besoin que nous avons qu'elle soit vraie,
à telle autre parce qu'en la pratiquant nous la voyons
vraie » (i). Mais, encore une fois, la nécessité de la
préparation morale ne doit pas nous faire oublier le
travail purement intellectuel qui a pour but de déter-
miner objectivement la matière de la foi.
La volonté ayant donc subi l'attraction de l'objet
intervient activement dans la production de l'acte de
foi. Au point où nous en sommes, le rapport de
l'objet à l'intelligence est déterminé par le jugement
de crédibilité, le rapport de l'objet à la volonté l'est
par le jugement tYappétibilitê. C'est sous l'impression
de l'évidence pratique de ce dernier que la volonté
fait passer l'intelligence à l'acte, et nous avons alors
la croyance actuelle.
Toutes ces choses semblent n'en faire qu'une dans
la réalité, car il y a compénétralion réciproque de la
volonté et de l'intelligence: voluntas et intellectus
inutao se includunt (a), nous dit saint Thomas. Mais
il est indispensable, pour posséder une notion scien-
tifique de l'acte de foi, de faire la part de chacune de
ces facultés.
On peut voir par là l'erreur de ceux qui s'ima-
ginent que l'intervention de la volonté fausse l'élé-
ment purement intellectuel de la croyance. Elle le
(1)JOAN.
A S. TIIOM.,
Log., II p., q. xxvi, a. 4-
'
CHAPITRE X
(i) G. MONOD,
l'Histoire, c. xm de la collccl.DeIn Méthodedans les
sciences.
NOTIONSPARTICULIERES OOQ
(i) S. TIIOM.,
Physic, I. Il, Iccl. Vllf.
NOTIONSPARTICULIERES 523
(i) S. TIIOM.,
Physic, I. Il, iccl. VIII.
52^ DANS LA SCIENCE
PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENT
Id Sciencecl lu réalité.
(1)I*.DtLDLt,
526 PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENT
DANSLA SCIENCE
(i) S. THOM.,
Physic, 1. H, lect. VIII.
5u8 PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENTDANS LA SCIENCE
(I)BOIIVIT,Wiloire universelle,Avant-propst,
[•) Ibid,, W pirtle, c. vin,
538 PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENT
DANS LA SCIENCE
(i) A. BAIN,
Logiquedédactiveel inductive,1. 1", p. Si. (Traduction
0. Compay/é.)
NOTIONSPARTICULIÈRES 5tf I
(t) S. THOM,,
Sam. theol.,I, q. txxxvi, a. t.
5^2 PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENTDANSLA SCIENCE
(t) S. THOM.,
De Verit.,q. xxil/a. C.
(») E. BOUTROUX,
Dela contingence desloisde la nature, p. lu.
NOTIONSPARTICULIÈRES 5^5
(i) 8. THON,,
Ut Sent., q. i>,i, 3,
'
NOTIONSPARTICULlàRES 549
DECovLAKor.5,
(i)I'USTEL Quetlionsactuelle*.
554 PHILOSOPHIEDU,RAISONNEMENT
DANSLA SCIENCE.
[\)De Ôratore,11,g.
Prèface\iux oeuvresde Mabillon,p. 19.
(a) D. THUILLEIX,
(3) Traitédes Etudes,I. IV, avant-propos.
•: ' ? • NOTÏdNë PARTICULIERES' •,"*'. v . Jfël;>
•••. ,-.... ;' '- x' . "/ .-.;*''.:;.',; I, \
' ''.'" -"•" ' -.: ~À:
. •-.', ^ A':''-''' ."-'*.'':
histoire dé là littérature, histoire dés institutions,
histoire des philosophics, histoire des religions» toutesV
les études qui ont l'homme et les phénomènes de
l'esprit humain pour objet ont pris un caractère his-
torique, ftotrc siècle est le siècle de l'histoire. » (i) On
sait, qUe l'idée 'de la philosophie et inôme. do toute
doctrine par. l'histoire était chère à Rcnam Pour lui,
l'universalité dé la méthode historique ne faisait
aucun doute. « Le trait caractéristique diuxixe siècle,
écrivait-il, est d'avoir substitué la méthode historique
à la méthode dogmatique dans toutes les études rela-
tives à l'esprit humain..... La criticme littéràii'c n'est
plus «pie l'exposé tics formes diverses de la beauté,
c'est-à-dire des manières dont les différentes familles
ou les différents Ages de l'humanité ont résolu le pro-
blème esthétique. La philosophie n'est «pie le tableau
tics solutions proposées pour résoudre le problème
philosophique. La théologie ne doit plus être que
l'histoire dés efforts spontanés tentés pour résoudre
le problème du divin. La psychologie n'envisage .que
Tindivi«iu et elle l'envisage d'une manière abstraite,
absolue, comme un sujet permanent et toujours
identique à lui-même : aux yeux de la critique, là
conscience se fait dans l'humanité comme dans l'in-
dividu : elle a son histoire. » (2) Ce qu'il veut, comme
lous ceux qui l'ont suivi dans celte voie, c'est
d'écarter toute science abstraite. Mais, nous l'avons
montré plusieurs fois dans le cours de cette ouvrage,
nous ne pouvons toucher aux faits, les comprendre,
les interpréter, en faire la matière d'un raisonnement
/ Physie.,lect. I.
(i) S. THOM.,
5^4 DANS LA SCIENCE
PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENT
(i) S. THOM.,
DeregiminePrincipum,c. n.
NOTIONSPARTICULIÈRES tyj
De Verit.,q. m, a. 5.
(i) S. THOM.,
5j8 PHILOSOPHIEDU RAISONNEMENT
DANSLA SCIENCE
(i) C. BERNARD,
Introductionà l'éludede la médecineexpérimentale,
c. ii, 57.
NOTIONSPARTICULIÈRES 5^0
PARTIE
[BR^LiÊ'RE^
CHAPITRE PREMIER
Science et philosophie
Causesdu discrédit actuel de la philosophie: i° Conception
utilitaire de la science : Opinionvulgaire sur ce point.
Manifestationsthéoriques de l'utilitarisme régnant. Prag-
matisme. Antiintclleclualismc.Utilité réelle et supérieure
de la philosophie.— 20 Méconnaissance de la nature
et du rôle de l'abstraction : Idée fausse ou incomplète
de l'abstraction chez un grand nombre de savants. Appli-
cation qu'ils en font aux mathématiques, à l'objet de la
science en général. De l'abstraction dans la théorie de la "
connaissanced'après ;saint Thomas. — 3° Généralisation
des méthodes propres aux sciences particulières :
Tendancedes savants à tout ramener a leur science parti-
culière. Idée qu'ils se font de la philosophieet de la méta-
physique. Juridiction universelle qu'ils attribuent t\ leur
spécialité: exemplesde leurs empiétements 3
CHAPITRE II
Le fait et l'idée
sibn.
1 Vérités premières et notions universellesnécessaires
au raisonnementexpérimental,à la mise en oeuvredes faits.
—| 20 Dans la généralisation : Fait dominant de Ja
science; sa raison et' son fondement; intelligibilité en .
puissance seulement de la matière. Formation de l'idée
générale. — 3° Dans l'explication : Pouvoir d'explication
de chaque science. Caractères de la raison explicative: plus
connue, plus simple, plus générale, enfin causale. Valeur
explicativede l'induction, des lois naturelles IOO
CHAPITRE III
Des premiers principes
CHAPITRE. IV
Des vérités médiates ou inférées
' et des degrés de la connaissance
DEUXIEME PARTIE
CHAPITRE'V
De l'induction
Del'inductionchez les scolastiques.De l'inductionconsidérée:
— i° Dans les faits qui lui servent de fondement:
Distinctionà faire entre l'induction et l'observationcom-
plètes. Passage de quelquesfaits particuliersà l'observation
complète. Principe général sur lequel il repose. Inférence
desélémentsindividuelsou de la forme-chaquea la forme-
tout dans l'induction complète: — 2° Dans la proposi-
tion générale inductive : Une idée générale à l'origine
mêmede la rechercheinductive.Ellese changeen conclusion
après comparaisonavecles faits particuliers. De l'universa-
lité qui convient a cette conclusion.— 3° Dans le mode
d'inférenoe : Induction raisonnementvéritable. Son fon-
dement. — Sa portée 279
CHAPITRE VI
De la déduction
i° Point de départ de la déduotlon : N'est pas nécessai-
rement une propositiongénérale inductive. De la portée de
celte proposition.De la propositioncollectiveet particulière
immédiate. — 20 Premier prlnolpe du syllogisme:
Axiome du syllogisme d'après les anciens. Modifications
que les modernes lui ont fait subir. Exceptionsapparentes
au dictum do omni. Syllogismesà prémissessingulières*
hç)2 TAfiLB t>ES MATURES
CHAPITRE VII
Du raisonnement en matière contingente
CHAPITRE VIII
Les conditions de la certitude et la critique
CHAPITRE IX
De l'assentiment donné aux propositions inévidentes
Notions préliminaires. — Caractères différentiels de
la croyance et de l'opinion. —Du rôle de la volonté
dans la oroyance 458
CHAPITRE X
L'histoire est-elle une science?
Ne satisfait pas aux exigencesde lu science: i° Dans la réu-
nion des faits, fondement de la synthèse scienti-
fique. Contingencedu document.Recoursau raisonnement;
faits d'ordre spirituel; choix entre les faits.— a0 Dans la
TABLEDES MATIERES ".'.,' 5g^
, CK^nVxVN,
Vue d'ensemble et conclusion. .1.... s.<..../;« 571
—ltnp.I'. Fsno.vVnAV,
388-17. 3et 5, rueBayarJ,Taris,8'.