Exemple Doctorat Habrache Nouara
Exemple Doctorat Habrache Nouara
Exemple Doctorat Habrache Nouara
Thèse de Doctorat
Présentée pour l’obtention du diplôme de
Par :
Nouara HABRACHE
THEME
Année : 2018
Remerciements
Le travail présenté dans cette thèse a été réalisé au sein du Laboratoire de Conception
et de Conduite des Systèmes de Production (L2CSP) à l’université Mouloud Mammeri de
Tizi-Ouzou.
de faire partie de ce jury de soutenance et pour l’honneur qu’ils me font par leur présence.
Je remercie également tous les enseignants et chercheurs du laboratoire (L2CSP) que
j’ai eu la chance de côtoyer durant mes années de thèse pour leur sympathie et leurs
qualités humaines.
Je ne pourrais finir ces remerciements sans penser à ma famille , en particulier mes
parents, dont le soutien et l’encouragement constants m’ont été d’un grand réconfort et
ont contribué à l’aboutissement de ce travail.
Enfin, je remercie tous ceux que je n’ai pas cités et qui m’ont soutenu ou qui ont
contribué à la finalité de cette thèse.
Table des matières
Introduction générale 1
I Matrice identité.
Im Image d’un opérateur.
=m Partie imaginaire d’une valeur propre.
kc Coefficient de transfert thermique.
K Opérateur de projection.
k Nombre entier.
` Espace des applications linéaires dans H.
L Longueur [m].
L2 : Espace des fonctions carrées intégrables.
L, M Matrices d’opérateurs différentiels spatiales.
m Dimension du vecteur de sortie.
M Constantes positives.
n Dimension vecteur d’état.
N Nombre entier positif.
N Ensemble des entiers positifs.
p Nombre entier positif.
P Opérateur différentiel.
P∗ Opérateur adjoint de P
q1 , q2 Constantes quelconques.
Q Flux thermique.
r Dimension du vecteur de commande.
R Ensemble des nombres réels.
R Opérateur différentiel.
<e Partie réelle d’une valeur propre.
S Opérateur différentiel spatial.
Sc Section du tube externe.
Sf Section du tube interne.
t Variable du temps.
t0 Instant initial.
T Domaine temporel.
T Semi-groupe.
Tb Température de la barre.
Tb0 Température de la barre à z = 0.
TbL Température de la barre à z = L.
Tc Température du fluide chaud.
Tc,0 Température d’entrée du fluide chaud.
Tfdf Température désirée et filtrée du fluide froid.
Tf Température du fluide froid.
Tf,0 Température d’entrée du fluide froid.
Tm Température du milieu.
Tref 1 , Tref 2 Températures de référence.
Tf0 , Tc0 Profils de température initiaux.
u Vecteur de commande.
u1 , u2 Constantes positives.
ud Signal d’entrée.
xiii
v1 Vitesse du convoyeur.
v2 Alimentation du convoyeur.
vc Vitesse du fluide chaud.
vf Vitesse du fluide froid.
V Fonction de Lyapunov.
x Vecteur d’état.
xe Point d’équilibre.
y Vecteur de sortie.
yd Sortie désirée.
z Variable de l’espace.
Z Ensemble des entiers.
α, β, γ Coefficients constants.
α1 , α2 Constantes positives.
αc , αf Coefficient de transfert de chaleur.
λ Vecteur des valeurs propres.
δ Distribution de Dirac.
φ Vecteur des fonctions propres.
ε, η Constantes positives.
κ Constante dans R.
µ Valeur propre.
Γ Arc continu fermé.
ϑ Fonction continue.
νn Multiplicité des valeurs propres.
θ Base de Vecteurs.
ϕ Constante de Stefan-Boltzmann.
ρ Ensemble résolvant.
ρf Densité du fluide froid.
ρc Densité du fluide chaud.
σ Spectre d’un opérateur.
σp Spectre ponctuel d’un opérateur.
σc Spectre continu d’un opérateur.
σr Spectre résiduel d’un opérateur.
ς Constante positive.
τ , τf Constantes du temps.
ω Constantes positives.
ψ Fonction qui dépend uniquement du temps.
∆t : Période d’échantillonnage.
∆z : Pas de discrétisation pou la variable de l’espace.
Ω Domaine spatial
∂Ω Frontières du domaine spatial.
∂ΩD Partition de la Frontière avec des conditions aux frontières de type
Dirichlet.
∂ΩN Partition de la Frontière avec des conditions aux frontières de type
Neumann.
∂ΩF Partition de la Frontière avec des conditions aux frontières de type
Neumann.
xiv Notations
Indices
i Unité imaginaire.
j Indice (nombre entier).
(.)T Transposée.
(.)−1 Opérateur inverse.
Abréviations
La plupart des systèmes physiques sont caractérisés par des phénomènes de transport
et de réaction de nature non linéaire [1] [2]. La modélisation de ces systèmes en utilisant
des lois de la physique (bilans de matière et de l’énergie) conduit à des équations aux
dérivées partielles (EDPs) faisant intervenir des variables dépendantes non homogènes [3].
Bien que sous certaines hypothèses, généralement, un modèle linéaire peut être toujours
accepté, néanmoins, pour la quasi-totalité des systèmes, les non linéarités sont souvent
fortes et ne peuvent pas être négligées ou approximées [4].
Parmi les systèmes à paramètres distribués (SPDs) non linéaires, on distingue deux
classes particulières : les systèmes quasi-linéaires et les systèmes bilinéaires. Les systèmes
quasi-linéaires sont caractérisés par des phénomènes de transport (diffusion et convection)
linéaires et des phénomènes de réactions non linéaires [5]. Les systèmes bilinéaires sont
caractérisés par une structure linéaire par rapport à l’état ou à la commande mais pas
par rapport aux deux simultanément [6]. Cette dernière classe regroupe aussi les systèmes
de convection-réaction linéaire lorsque la vitesse de convection est prise comme variable
à manipuler [7–9].
finies) [14–16] ou par des méthodes d’approximation des solutions des EDPs (méthode des
fonctions propres) [10, 17]. Par conséquent, cette approche de pré-approximation permet
d’exploiter la théorie de commande des systèmes de dimension finie, c’est-à-dire à para-
mètres localisés. Néanmoins, cette approche présente certains inconvénients qui limitent
son utilisation [5, 9]. Ainsi, souvent le processus d’approximation ou de réduction détruit
généralement les propriétés fondamentales (commandabilité, observabilité et stabilité) du
système original [4]. Sur le plan pratique, le correcteur obtenu est souvent de dimension
importante contraignant ainsi son implémentation pratique et les performances attendues
sont limitées [5]. Notons que l’approche de pré-approximation est recommandée pour les
systèmes paraboliques pour lesquels la séparation du spectre est possible [4,18], par contre
elle est déconseillée pour les systèmes hyperboliques.
Pour les SPDs non linéaires, il est très difficile d’établir une théorie générale et l’étude
se fait généralement cas par cas. Sur le plan commande, les SPDs non linéaires sont peu
abordés dans la littérature vu leur complexité. Une synthèse sur les différentes contribu-
tions et les problèmes ouverts peut être trouvée dans [4].
Une attention particulière a été portée, ces dernières années, à la commande des sys-
3
Une des classes les plus rencontrées des SPDs, c’est les systèmes bilinéaires. Pour ces
derniers l’opérateur spatial possède une structure particulière qui peut être facilement
exploitée pour développer des lois de commande, et analyser leurs propriétés fondamen-
4 Introduction générale
tales [6]. Parmi les systèmes bilinéaires, on peut citer les échangeurs de chaleur, les ré-
acteurs chimiques (lorsque les réactions pouvant être assumées linéaires), les lignes de
transmission électrique et les systèmes de transport.
Le chapitre 1 introduit les SPDs. Ainsi, après avoir présenté un exemple physique
d’un SPDs, nous avons axé l’exposé sur les différentes classes des SPDs, les différentes
conditions aux limites et les différentes commandes et observations. A la fin du chapitre,
on s’intéresse à la classe des systèmes bilinéaires traités dans la thèse.
opérateurs bornés exploitée par la suite pour l’analyse de la stabilité d’un SPD linéaire. A
la fin du chapitre, on s’intéresse à l’analyse spectrale de l’opérateur différentiel d’un SPD
décrit par deux EDPs hyperboliques linéaires couplées.
Le chapitre 3 est consacré à la commande des SPDs et les différentes approches uti-
lisées pour l’analyse de leur stabilité. On commence par introduire les deux approches
principales de commande des SPDs en l’occurrence la pré-approximation et la post-
approximation, puis on reprend quelques définitions relatives à la stabilité des systèmes
dynamiques. Après, on s’intéresse à l’analyse de la stabilité des SPDs en présentant les
différentes méthodes utilisées. La suite du chapitre est réservée à la théorie des semi-
groupes.
Dans le chapitre 4, on s’intéresse à la modélisation d’un échangeur de chaleur, à
courants parallèles, pris comme exemple d’application des systèmes bilinéaires dans le
cadre de cette thèse. On débute le chapitre par un rappel de certaines notions de transfert
de chaleur, puis on présente les différentes étapes de la modélisation de l’échangeur. A la
fin on s’intéresse à l’analyse, par simulation numérique, du comportement dynamique de
l’échangeur.
Le chapitre 5 présente la commande géométrique d’un l’échangeur de chaleur. L’ob-
jectif est d’imposer au fluide froid à la sortie de l’échangeur une température désirée en
manipulant sa vitesse d’écoulement. On commence par la synthèse de la loi de commande
en utilisant le concept de l’indice caractéristique, puis on démontre la stabilité du système
en boucle fermée. La fin du chapitre est consacrée à l’évaluation, par simulation, des per-
formances de la loi de commande développée en considérant les problèmes de poursuite
de consigne et de rejet de perturbation.
La thèse se termine par une conclusion générale qui résume les différents résultats
obtenus tout en précisant certaines pistes qui méritent d’être explorées.
Chapitre 1
1.1 Introduction
Au cours de ces dernières années, les SPDs ont occupé une place importante dans la
commande et la théorie des systèmes. Cette position a pris de l’importance en raison du
nombre des classes de systèmes d’ingénieur qui sont naturellement de natures distribuées.
L’objectif du présent chapitre est de présenter les notions de base sur les SPDs. Le
chapitre est structuré comme suit : dans la Section 2, une barre métallique chauffée à
l’extrémité est prise comme exemple d’un SPD. La classification des SPDs basée sur les
équations aux dérivées partielles (EDPs) fait l’objet de la Section 3. La Section 4 aborde
la description mathématique d’un SPD en considérant le cas linéaire et non linéaire.
Différentes conditions aux limites sont présentées à la Section 5. La Section 6 est consacrée
aux différents types de commandes et d’observations dans le cas des SPDs et illustrées
dans le cas de l’exemple de la barre métallique. Dans la Section 7, on s’intéresse au cas
des SPDs bilinéaires qui représentent une classe particulière des SPDs non linéaires. Le
8 Généralités sur les systèmes à paramètres distribués
Théoriquement, tous les processus naturels et industriels sont des SPDs [36]. Des do-
maines d’un grand intérêt technologique dans toutes les sciences de l’ingénieur se modé-
lisent naturellement par des SPDs [37], à savoir les processus thermiques (four à chauffer,
les échangeurs de chaleur), chimiques (les réacteurs chimiques) et les systèmes électriques
(les lignes de transmission d’énergie).
Certains type d’hypothèses simplificatrices, telle que l’hypothèse d’un mélange par-
fait dans une cuve agitée d’un réacteur chimique, permet d’approximer la dynamique des
phénomènes physiques par un système à paramètres localisés (SPLs) modélisé par des
équations aux dérivées ordinaires (EDOs) [38]. Cela est possible en supposant que les
variables caractéristiques (les entrées, les sorties et les états) sont suffisamment homo-
gènes par rapport à l’espace géométrique pour qu’elles puissent être considérées comme
indépendantes de la variable de l’espace [10]. Cependant, les systèmes dynamiques pour
lesquels les variables caractéristiques et les paramètres ont une variation spatiale signi-
ficative nécessitent des modèles à paramètres distribués afin d’avoir une représentation
suffisamment précise du comportement dynamique du système. Ce type de système est
de dimension infinie vu que la dimension des variables caractérisant le système est infinie.
Mathématiquement, ces processus peuvent être décrits par des équations aux dérivées
partielles (EDPs) ou des équations intégrales ou intégro-différentielles, linéaires ou non
linéaires, à coefficients constants ou variables [10]. La description d’un SPD, basée sur les
lois de conservation d’énergie et de la matière, prennent souvent la forme des EDPs [36].
Avant de faire une description mathématique des SPDs, il est intéressant de commencer
l’exposé par un exemple physique d’un SPD. C’est pourquoi nous nous intéressons à la
description physique d’un SPD classique. Ce système est une barre métallique, de longueur
L, représentée par la Figure 1.1 constituée d’un métal conducteur de chaleur. La barre
est chauffée à son extrémité z = 0 par une source de chaleur et plongée dans un milieu de
1.2 Exemple d’un système à paramètres distribués 9
température donnée.
La température de chaque point de la barre diffère d’un point à un autre, elle diminue
au fur et à mesure qu’on s’éloigne de la source. Par conséquent, la température de la
barre est non homogène, elle dépend non seulement de la variable du temps t ∈ ]0, ∞[
mais aussi de la variable de l’espace z ∈ ]0, L[. Le bilan énergétique qui en résulte doit
nécessairement prendre en considération la nature distribuée de la température qui est de
dimension infinie.
où Tb (t, z) est la température de la barre et a est une constante qui dépend de la nature
du matériau, elle caractérise la diffusion de chaleur.
Source
de Barre
chaleur
0 L z
Figure 1.1: Barre métallique chauffée à l’extrémité z = 0.
Pour avoir une description complète, on doit spécifier des conditions aux limites et des
conditions initiales.
10 Généralités sur les systèmes à paramètres distribués
Une EDP est une équation impliquant une fonction inconnue de plusieurs variables
indépendantes et de ses dérivées partielles [40]. Il s’avère important d’établir un schéma
de classification qui identifie des classes d’équations ayant des propriétés communes. Les
EDPs sont classées en différents types. Soit selon les types des phénomènes physiques d’où
elles proviennent ou selon les propriétés mathématiques [41].
Le critère de classification le plus important consiste à distinguer les EDPs entre li-
néaires et non linéaires. La répartition des EDPs dans ces deux catégories est très significa-
tive vu que les méthodes mathématiques conçues pour traiter ces deux classes d’équations
sont souvent entièrement différentes et leur comportement est sensiblement différent [41].
Une EDP est linéaire lorsque toutes les dérivées partielles apparaissent sous forme
linéaire et aucun de ses coefficients ne dépend des variables dépendantes (les coefficients
peuvent être en fonction des variables indépendantes) [42]. Les EDPs linéaires apparaissent
dans de nombreux domaines d’applications scientifiques (équation de chaleur, équation
linéaire de Schrödinger,...)
D’autre part, une EDP non linéaire peut être décrite en impliquant des termes non
linéaires usuels ou bien les coefficients des dérivées partielles sont en fonction des variables
dépendantes [43].
La quasi totalité des SPDs sont décrits par des EDPs non linéaires. Ces EDPs peuvent
être aussi divisées selon le type de non-linéarité. Une EDP semi linéaire représente une
classe des EDPs dont les coefficients des dérivées d’ordre supérieur dépendent uniquement
des variables indépendantes [42]. Tandis que si les coefficients de ces dérivées dépendent
aussi des dérivées d’ordre inférieure, l’EDP est quasi-linéaire. Parmi les classes des EDPs
non linéaires les plus rencontrées dans la pratique, on distingue aussi les EDPs bilinéaires,
elles sont linéaires par apport aux variables dépendantes est linéaires par rapport aux
entrées mais elles sont non linéaires entre les deux (voir l’exemple de la section 1.7).
1.3 Classification des systèmes à paramètres distribués 11
L’étude des EDPs non linéaires est très difficile vu qu’il n’existe pas de théorie générale
comme dans le cas des SPDs linéaires pour cela une linéarisation au tour d’un profil
d’équilibre est souvent réalisée pour déterminer un modèle linéaire.
La classification des EDPs suivant le discriminant est principalement basée sur une
EDP linéaire de deuxième ordre, l’ordre d’une EDP est l’ordre le plus élevé de la dérivée
partielle. Une EDP linéaire de deuxième ordre peut s’écrire sous la forme suivante [43] :
∂ 2 x(z, t) ∂ 2 x(z, t)
∂x(z, t) ∂x(z, t) ∂x(z, t)
α +β +γ = ϑ z, t, x(z, t), + (1.2)
∂t2 ∂t∂z ∂z 2 ∂t ∂z
∂2x 2
2 ∂ x
= aon (1.4)
∂t2 ∂z 2
∂2x ∂2x
+ 2 =0 (1.6)
∂y 2 ∂z
β 2 − 4αγ = 0 (1.7)
∂x ∂2x
=a 2 (1.8)
∂t ∂z
Il existe également une relation étroite entre la classification et les types de conditions
initiales et les conditions aux limites qui doivent être imposées à une EDP pour obtenir
un problème mathématique bien posé [40].
Dans le cas des EDPs non linéaires, la classification précédente est plus difficile à
établir. Le type de l’équation peut dépendre non seulement d’un point dans l’espace mais
aussi de la solution elle-même. Pour cela, il est recommandé de linéariser l’équation autour
1.4 Description mathématique des systèmes à paramètres distribués 13
d’un profil d’équilibre et de définir le type comme étant celui de l’équation linéarisée, vu
que les surfaces caractéristiques de l’équation non linéaire sont définies de la même manière
que les surfaces caractéristiques de l’équation linéarisée [40]. Notons qu’une classification
des équations quasi-linéaires a été proposée par Renaldy [40].
distribués
La modélisation d’un SPD conduit souvent à des EDPs qui peuvent être linéaires ou
non linéaires. Pour une description mathématique complète d’un SPD linéaire à deux
variables indépendantes, une variable d’espace (cas monodimensionnel) et une variable
temporelle, désignées respectivement par z et t, les données suivantes sont nécessaires [21] :
• une équation d’évolution à l’intérieur du domaine Ω × T :
∂x(z, t)
= Ax(z, t) + Bu(z, t), t ∈ T et z ∈ Ω (1.9)
∂t
• un domaine spatial Ω, borné, tel que Ω = [0, L], et de frontière ∂Ω = {0, L}.
• un domaine temporel T tel que T = [0, ∞[
• une équation de sortie sur Ω × T
La différence d’une description mathématique d’un SPD non linéaire avec celle d’un
SPD linéaire réside dans l’équation d’évolution qui peut s’écrire d’une manière générale
comme suit :
∂x(z, t)
= F (z, t, x(z, t), u(z, t)) (1.13)
∂t
L’état x(z, t) , la sortie y(z, t) et la commande u(z, t) représentent des fonctions vec-
torielles de dimension (1 × n), (1 × m) et (1 × r) respectivement.
Il existe plusieurs types de conditions aux limites. Dans ce qui suit, on s’intéresse aux
conditions de Dirichlet, Neumann et Fourier [45]. Ces dernières seront illustrées dans le
cas de l’exemple de la barre métallique présentée à la Section 1.2.
1.5 Conditions aux limites 15
La variable dépendante de l’EDP est connue aux frontières du système. Elle est définie
comme suit
∂x(z, t)
= gz (t), z ∈ ∂Ω, et t ∈ T (1.17)
∂z
Si la barre métallique est chauffée à ses extrémités, de l’énergie est ajoutée sous forme d’un
flux de chaleur, la température réelle ne serait pas connue. Des conditions aux frontières
de type Neumann seront données comme suit
∂Tb (z, t)
−a = Tb0 (t) (1.18)
∂z z=0
∂Tb (z, t)
a = TbL (t) (1.19)
∂z z=L
16 Généralités sur les systèmes à paramètres distribués
∂x(z, t)
c1 + c2 x(z, t) = gz (t) avec z ∈ ∂Ω (1.20)
∂z
∂Tb (z, t)
a = −kc (Tb0 (t) − Tm (t)) (1.21)
∂z z=0
∂Tb (z, t)
a = kc (TbL (t) − Tm (t)) (1.22)
∂z z=L
Les conditions aux limites qu’on vient de présenter interviennent sur la totalité de la
frontière ∂Ω, mais des situations particulières peuvent être rencontrées où les conditions
aux limites sont mélangées sur la frontière, Dirichlet sur ∂ΩD , Neumann sur ∂ΩN et Fourier
sur ∂ΩF avec ∂ΩD , ∂ΩN et ∂ΩF forment une partition de la frontière [39].
à paramètres distribués
Dans la théorie des systèmes dynamiques, pour une description interne complète d’un
SPD, on doit spécifier le type d’entrée (commande) u et de sortie (observation) y.
1.6 Types de commande et d’observation d’un système à paramètres distribués 17
• Commande distribuée :
La commande u(z, t) est définie sur Ω × T (Figure 1.2) donnée par l’équation suivante :
z=0 z=L
• Commande ponctuelle
Dans ce cas, la commande agit sur un ou plusieurs points de Ω (Figure 1.3). Elle est
donnée par l’équation suivante :
m
X
u(z, t) = ud (t)δ(z − zi ) (1.24)
i=1
avec δ est le pic de Dirac concentré en zi . m est le nombre de points considérés qui repré-
sente la dimension de l’opérateur de commande.
18 Généralités sur les systèmes à paramètres distribués
z=0 z=L
u(t) u(t)
z=0 z = Lz = 0 z=L
Généralement, la sortie est considérée comme une fonction linéaire du vecteur d’état et
coïncide avec le vecteur d’observation. On distingue plusieurs types d’observations [45,46] :
1.6 Types de commande et d’observation d’un système à paramètres distribués 19
• Observation distribuée
Le vecteur de sortie y(z, t) défini sur Ω × T est écrit sous la forme suivante (Figure 1.5) :
z=0 z=L
Z
yi (t) = y(zi , t) = y(z, t)δ(z − zi )dz, zi ∈ Ω (1.28)
Ω
Z
y(t) = c(z)x(z, t)dz (1.29)
Ω
Lorsque la commande ou bien la sortie est de nature distribuée, le modèle devient non
20 Généralités sur les systèmes à paramètres distribués
y0(t) yL(t)
Figure 1.6: Observation aux frontières
z=0 z=L
y(m)
réaliste du fait qu’il est impossible de mesurer un état donné en tout point du domaine
Ω. Pour cela, il est recommandé de prendre un nombre fini de points de sorte à avoir une
commande et une sortie ponctuelle ou à la frontière. Dans ce cas, la commande et la sortie
sont de dimension finies [21].
Ces dernières années, un intérêt particulier a été porté à une classe particulière de
systèmes dynamiques non linéaires appelée système bilinéaire [47–51]. Les modèles de cette
classe sont caractérisés par le produit de l’état et de la variable de commande, c’est-à-dire
ils sont linéaires par rapport à l’état et linéaires par rapport à la commande lorsque ils sont
considérés indépendamment, mais pas conjointement linéaires par rapport aux deux [6].
Les systèmes bilinéaires sont considérés comme une classe intermédiaire entre les systèmes
1.7 Système à paramètres distribués bilinéaire 21
linéaires et les systèmes non linéaires [52]. Des techniques linéaires peuvent être étendues
aux systèmes bilinéaire grâce au type spécial de la non linéarités [6]. L’adoption d’un
modèle bilinéaire conserve un cadre bien structuré qui regroupe les concepts bien connus
tels que les constantes de temps et le comportement dynamique en régime permanent [51].
Dans le cas des systèmes bilinéaires, les variables de commande utilisées pour mainte-
nir une sortie à une consigne désirée ne sont pas des entrées aux frontières, mais elles sont
des paramètres du modèle. Pour cela, les systèmes bilinéaires sont aussi appelés système
à structure variable [6]. De nombreux processus industriels ont une structure intrinsèque-
ment bilinéaire lorsque la vitesse du fluide est choisie comme variable de commande pour
contrôler une sortie désirée [53] (par exemple la température dans un échangeur de cha-
leur [8] ou dans un collecteur d’énergie solaire [54], ou la température et la concentration
dans un réacteur chimique [55]).
En général, un SPD bilinéaire est décrit par l’équation d’évolution suivante [6] :
∂x(z, t)
= Ax(z, t) + Bu(z, t) + x(z, t)Su(z, t) (1.30)
∂t
Comme exemple d’un SPD bilinéaire, on peut citer le système de transport de pièces
sur un convoyeur (Figure 1.8). La distribution des pièces sur le convoyeur x(z, t) est décrite
par l’équation suivante [6]
∂x(z, t) ∂x(z, t)
= −v1 (t) + v2 (z, t) (1.31)
∂t ∂z
x(0, t) = 0 (1.32)
22 Généralités sur les systèmes à paramètres distribués
et la condition initiale
v2(t, z)
v1(t)
z=L
z=0
z
v2 (z, t) peut être considérée comme une source d’alimentation en pièces du convoyeur
ou comme une perturbation sur le système. Lorsque la vitesse v1 (t), indépendante de
la variable de l’espace z, est considérée comme variable de commande pour contrôler le
nombre de pièces à z = L donné par l’équation suivante
1.8 Conclusion
Ce chapitre a été consacré à des généralités sur les SPDs. Cette classe de système est
largement rencontrée en pratique dans différents domaines. Les SPDs sont décrits par des
EDPs complétées par des conditions initiales et des conditions aux limites.
Les systèmes bilinéaires représentent une classe particulière de systèmes non linéaires
avec une structure non linéaire simple qui apparait sous forme d’un produit de l’état et
de la commande du système.
1.8 Conclusion 23
Le chapitre suivant sera consacré à l’analyse spectrale des opérateurs linéaires, avec
des outils de l’analyse fonctionnelle, utilisée pour l’étude de la stabilité des SDPs.
Chapitre 2
2.1 Introduction
Dans ce chapitre, nous nous intéressons à l’étude des évolutions des solutions d’un
SPD représentées par des semi-groupes. Notre outil principal pour étudier la nature des
solutions est la théorie spectrale des opérateurs. Cette théorie permet de tirer des conclu-
sions sur la stabilité des solutions et la nature de leurs régimes transitoires en examinant
le spectre de l’opérateur.
Nous commençons par une section introductive, dans laquelle nous expliquons les
notions théoriques de base de l’analyse fonctionnelle relative aux espaces de dimension
infinie, aux opérateurs linéaires et leurs propriétés essentielles. Puis, on présente la théorie
spectrale des opérateurs linéaires. L’objectif principal de ce chapitre est d’utiliser l’analyse
spectrale des opérateurs linéaires pour étudier la stabilité des systèmes de dimension
infinie.
26 Analyse spectrale des opérateurs linéaires
Une suite {en } d’éléments d’un espace vectoriel E normé est dite de Cauchy si :
L’espace de Hilbert est un cas particulier d’un espace de Banach, il est défini comme suit
√
k e kH = < e, e >H (2.2)
L’espace L2 (Ω), l’espace des fonctions carrées intégrables sur Ω, représente l’un des
principaux espaces de Hilbert qui est muni de la norme k . kL2(Ω) et du produit scalaire
< , >L2 (Ω) défini comme suit
Z
< e1 , e2 >L2 (Ω) = e1 e2 dΩ (2.3)
Ω
(2.4)
p
k e1 kL2 (Ω) = < e1 , e1 >L2 (Ω)
2.2 Espace de Hilbert 27
• la base orthonormée d’un espace de Hilbert H séparable est définie comme l’ensemble
des vecteurs mutuellement orthogonaux et de norme unité soit :
1 si n = p
< θn , θp >= (2.6)
0 si n 6= p
∞
X
∀ e ∈ H, e = < e, θn > θn (2.7)
n=1
où < e, θn > sont les coefficients de Fourier de e sur la base {θn }. Dans ce cas, le produit
scalaire et la norme sont données comme suit :
∞
X
< e1 , e2 >= < e1 , θn > < e2 , θn > (2.8)
n=1
∞
!1
X
2
2
k e1 kH = |< e1 , θn >| (2.9)
n=1
e, θn > θn de e sur un sous-espace vectoriel dont la dimension finie N est engendré par
les fonctions propres {θn , 1 6 n 6 N} représente la meilleure estimation d’ordre N
28 Analyse spectrale des opérateurs linéaires
Dans cette section, on présente les principaux résultats de la théorie des opérateurs
linéaires [58].
Théorème 1
L’inverse d’un opérateur linéaire est un opérateur linéaire.
2.3 Opérateurs sur des espaces de dimension infinie 29
Dans cette partie, on présente quelques notions sur les opérateurs bornés.
k P e kE 2 6 C k e kE 1 , ∀ e ∈ D(P ) (2.14)
k P e kE 2
k P k= sup = sup k P e kE2 (2.15)
e∈D(P ) k e kE1 e∈D(P ) ,
e6=0 kekE =1
1
1. Lorsque le domaine D(P ) est borné, l’image P (D(P )) est un sous ensemble borné
de E2 .
Dans ce qui suit, on présente les définitions d’un opérateur fermé et du graphe fermé.
lim en = e1
n→∞
(2.17)
lim P en = e2 , ∀en ∈ D(P ), n ∈ N
n→∞
30 Analyse spectrale des opérateurs linéaires
alors,
e1 ∈ D(P ), et P e1 = e2 (2.18)
Ainsi, un bon choix pour le domaine de définition P (D) de l’opérateur P permet d’avoir
un opérateur fermé.
Tout vecteur e dans un espace de Hilbert H induit une forme linéaire bornée h définie
par h(e2 ) =< e2 , e1 >H . Réciproquement, pour toute forme linéaire bornée h sur H, il
existe un vecteur e1 ∈ H unique tel que :
Pour tout opérateur borné P , le théorème 3 assure l’existence d’un opérateur unique
2.4 Théorie spectrale 31
P est symétrique si
La théorie spectrale d’un opérateur linéaire P s’intéresse à l’analyse des valeurs propres
λ de l’opérateur λI −P pour lesquelles ce dernier est inversible dans B. Lorsque le système
est de dimension finie, il est bien connu que cela dépend de λ si elle est valeur propre de
P . La notion des valeurs propres sera généralisée dans le cas des systèmes de dimension
infinie. Les définitions et les résultats principaux sont présentés dans le cas des opérateurs
fermés et opérateurs compacts.
P : D(P ) ⊂ B → B (2.23)
Les définitions suivantes permettent d’introduire les notions de base de l’analyse spec-
trale des opérateurs linéaires [59, 60]
32 Analyse spectrale des opérateurs linéaires
(λI − P )−1 − (µI − P )−1 = (λ − µ)(λI − P )−1 (µI − P )−1 ∀ λ, µ ∈ ρ(P ) (2.24)
Par conséquent
−1
(λI − P )−1 = I − (λ − µ)(µI − P )−1 (µI − P )−1
(2.25)
∞
X
(λI − P )−1 = (λ − µ)n (µI − P )−n−1, ∀λ, µ ∈ ρ(P ) (2.26)
n=0
Le spectre d’un opérateur linéaire dans un espace de dimension finie a une structure
simple, mais pour un opérateur général dans un espace de dimension infinie, le spectre
peut être différent et plus complexe [56]. En dimension finie, le spectre d’un opérateur est
constitué d’un nombre fini de valeurs propres. Par contre, en dimension infinie, le spectre
peut être vide, infini, ou même couvrir tout le plan complexe.
Définition 11 (Spectre)
2.4 Théorie spectrale 33
Le spectre de l’opérateur P peut être décomposé en trois parties [20, 59], σp (P ),σc (P )
et σr (P ), c’est-à-dire :
σ(P ) = σp (P ) ∪ σc (P ) ∪ σr (P ) (2.29)
n o
σc (P ) = λ ∈ C, (λI − P ) est injectif, Im(λI − P ) = B, Im(λI − P ) 6= B
(2.31)
Pour un opérateur, en dimension infinie, les propriétés spectrales sont plus complexes.
Néanmoins, pour un opérateur compact le spectre à une structure simple proche de celle
d’un opérateur de dimension finie. Pour un opérateur compact, la décomposition spectrale
est possible.
Pour un opérateur compact, les théorèmes suivants sont définis [20, 56, 59].
Un opérateur normal compact sur un espace de Hilbert H possède une propriété intéres-
sante illustrée dans le théorème suivant [20].
∞
X
Pe = λi < e, θi > θi . ∀e ∈ H. (2.33)
i=1
2.5 Valeurs propres et fonctions propres en dimension infinie 35
Cela signifie que tout opérateur normal compact sur un Hilbert induit une base orthonor-
mée sur cet espace.
infinie
Dans cette section, on s’intéresse au calcul des valeurs propres et fonctions propres basé
sur la méthode de séparation des variables. La méthode de séparation des variables permet
d’approximer le système par un ensemble d’EDOs, cela en supposant que la solution peut
s’écrire comme un produit de deux fonctions dont chaque fonction dépend d’une seule
variable indépendante [11]. Considérons le SPD linéaire défini sur un domaine spatial Ω
et un domaine temporel T, par l’équation d’état suivante
∂x(z, t)
= Ax(z, t) + Bu(t), t ∈ T et z ∈ Ω (2.34)
∂t
et la condition initiale
où x ∈ L2 (Ω)
La solution du système (2.34) - (2.36) peut être obtenue s’il est possible de déterminer
analytiquement les valeurs propres et les fonctions propres de l’opérateur A. Le problème
aux valeurs propres associé au système (2.34)- (2.36) consiste à résoudre l’équation diffé-
36 Analyse spectrale des opérateurs linéaires
Aφ(z) = λT φ(z)
(2.37)
Lφ(z 0 ) = 0 z 0 ∈ ∂Ω
S’il existe une solution non nulle du système (2.37), alors λ et φ(z) représentent, respec-
tivement, les vecteurs des valeurs propres et des fonctions propres du système (2.34) -
(2.36).
La solution du système (2.34)- (2.36) peut s’écrire sous la forme séparable suivante :
∞
X
x(z, t) = ψn (t)φn (z) (2.38)
n=1
X νn
X
λn t
T (t)x = e < x, φnj > φnj (2.40)
n j=1
∂x(z, t) ∂ 2 x(z, t)
=a t ∈ [0, ∞[ et z ∈ [0, 1] (2.41)
∂t ∂z 2
2.5 Valeurs propres et fonctions propres en dimension infinie 37
∂x(0, t)
=0 (2.43)
∂z
∂x(1, t)
=0 (2.44)
∂z
a d2 φn (z)
= λn (2.49)
φn (z) dz 2
1 dψn (t)
= λn (2.50)
ψn (t) dt
c’est-à-dire,
d2 φn (z) λn
2
= φn (z) (2.51)
dz a
dψn (t)
= λn ψn (t) (2.52)
dt
38 Analyse spectrale des opérateurs linéaires
Cherchons la solution non nulle de l’équation (2.51) avec les conditions aux limites (2.46)-
(2.47).
√ λn √
z − λan z
φn (z) = q1 e a + q2 e (2.53)
q1 = q2 (2.55)
à z = 1 on a
λn √ λ n √ λn
r
dφn (1)
= q1 (e a − e− a ) = 0 (2.56)
dz a
q1 = q2 = 0 (2.57)
Dans ce cas, on ne possède pas de solution non nulle, ce cas est donc exclu.
φn (z) = q1 z + q2 (2.58)
q1 = 0 (2.59)
2.5 Valeurs propres et fonctions propres en dimension infinie 39
alors
q1 = 0 (2.62)
à z = 1 on aura
r r
dφn (1) −λn −λn
= −q2 sin =0 (2.63)
dz a a
q
−λn
soit q2 = 0 ou bien a
= nπ avec n ∈ N.
Dans ce cas le système (2.41) possède des solutions non nulles données comme suit
λn = −an2 π 2 (2.65)
L’équation (2.51), avec les conditions aux limites(2.46)-(2.47), est une équation diffé-
rentielle homogène auto-adjointe, par conséquent les fonctions propres sont orthogonales,
c’est-à-dire, elles vérifient la condition suivante
Z 1
φn (z)φp (z)dz = 0, pour n 6= p (2.66)
0
40 Analyse spectrale des opérateurs linéaires
La constante q2 dans l’équation (2.64) est choisie pour que les fonctions propres soient
orthonormées, c’est-à-dire :
Z 1
φn (z)2 dz = 1 (2.67)
0
Z 1 −1
2
q22 = (cos nπz) dz (2.68)
0
comme
(1 + cos(2x))
cos2 (x) = (2.69)
2
−1
R 1 (1 + cos(2nπz))
q22 = 0
dz
2 −1
R1 1 1 R1
= 0
dz + cos(2nπz))dz
2 2 0 −1 (2.70)
1 1 1 1
= [x] + [sin(2nπz)]0
2 0 4nπ
−1
= 21
ce qui donne
√
q2 = 2 (2.71)
√
φn (z) = 2 cos(nπz) (2.72)
Ainsi, en remplaçant les valeurs propres et les fonctions propres par leurs expressions dans
2.6 Lien avec la stabilité exponentielle 41
∞
X Z 1
−an2 π 2 t
T (t)x = 2 e cos(nπz) cos(nπx)x(ξ)dξ (2.73)
n=1 0
L’analyse de la stabilité des SPDs est une étape essentielle comme dans le cas des
SPLs. Pour les SPDs à spectre discret σ = (λ1 , ..., λn , ...) avec λn → −∞, nous pouvons
décomposer le système en une partie stable correspondant à [21] :
Z t
x(t) = T (t)x0 + T (t − ξ)B(ξ)dξ (2.76)
0
Comme dans le cas des systèmes de dimension finie, la propriété suivante permet de
définir la caractérisation de la stabilité exponentielle.
Soit σ(A) = {λ1 , ..., λn , ...} le spectre de A, et T (t) le semi-groupe engendré par A.
42 Analyse spectrale des opérateurs linéaires
• si pour un certain i0
En d’autres termes, toutes les valeurs propres du spectre de l’opérateur A doivent être
à parties réelles négatives pour que le système (2.34) soit stable.
La théorie spectrale est un outil puissant pour la compréhension des opérateurs li-
néaires en décomposant l’espace d’état en sous-espaces invariants sur lesquels les modes
de l’opérateur présentent un comportement similaire [61]. Cette décomposition peut se
faire selon la dynamique des modes (rapide ou lente) et leur stabilité.
Supposant qu’il existe un certain ς > 0 tel que le spectre de A peut se décomposer
en un spectre σ1 , qui comporte les valeurs propres stables de l’opérateur A, et un spectre
σ2 , qui comporte les valeurs propres instables, telles qu’une courbe Γ, fermée, puisse
être tracée comme illustré par la Figure 2.1. Le spectre de A s’écrit alors sous la forme
suivante [20, 21]
où
=m Γ
−ς
0
<e
Figure 2.1: Décomposition spectrale des valeurs propres d’un opérateur linéaire.
Si σ1 (A) est borné et peut être contenu à l’intérieur d’un arc simple Γ continu fermé,
nous avons [62]
H = H1 ⊕ H2 (2.82)
et H1 = K(H) et H2 = (I − K)(H)
1
Z
K= (λI − A)−1 dλ (2.83)
2iπ Γ
alors :
Cette décomposition spectrale permet d’obtenir deux sous systèmes à partir du système
(2.34) définis comme suit :
∂x1 (z, t)
= A1 x1 (z, t) + KBu(t)
∂t (2.85)
x1 (z, 0) = x10
∂x2 (z, t)
= A2 x2 (z, t) + (I − K)Bu(t)
∂t (2.86)
x2 (z, 0) = x20
la solution est
Z t
x1 (t) = eA1 t x10 + et−ξ KBu(ξ)dξ (2.88)
0
et la solution est
Z t
x2 (t) = eA2 t x20 + et−ξ (I − K)Bu(ξ)Bdξ (2.90)
0
bolique couplé
Considérons le système décrit par deux EDPs hyperboliques linéaires couplées sui-
vantes :
∂x(z, t)
= H x(z, t) (2.97)
∂t
Avec
x1 (z, t)
x(z, t) = (2.98)
x2 (z, t)
où x(z, t) est le vecteur des variables d’état. L’opérateur H est défini comme suit
∂
H=A +B (2.99)
∂z
où
−u1 0
A= (2.100)
0 −u2
et
−α1 α1
B= (2.101)
α2 −α2
En tenant compte des condition aux limites, les valeurs propre de l’opérateur H sont
complexe et égales à [5, 63] :
λk = −∞ + i k π (2.102)
2.9 Conclusion
L’analyse spectrale des opérateurs linéaires bornés représente une théorie fondamentale
pour l’étude des EDPs linéaires. Grâce à cette théorie, certains concepts en dimension finie
peuvent être étendus en dimension infinie. La théorie spectrale des opérateurs est basée
sur le calcul des valeurs propres et des fonctions propres de l’opérateur différentiel spatial
en envisageant une approximation des EDPs par un ensemble d’EDOs. Cette méthode
permet de séparer les pôles rapides et lents de l’opérateur par conséquent de réduire
le modèle EDP à un ensembles d’EDOs. Cet ensemble représente l’approximation en
dimension finie du SPD dont l’ordre dépend du nombre des pôles lents considérés dans la
séparation spectrale. Pour que les modes d’un spectre soient exponentiellement stables,
les valeurs propres de l’opérateur doivent être à parties réelles négatives. Cette propriété
permet de tirer des conclusions sur la stabilité des systèmes dynamiques basée sur la
notion de semi-groupe.
Les différentes approches utilisées pour la commande et la stabilité des SPDs feront
l’objet du prochaine chapitre.
Chapitre 3
3.1 Introduction
L’approximation des EDPs par des EDOs est la solution la plus adoptée dont l’ob-
jectif est de pouvoir utiliser la théorie des SPLs. Une autre solution consiste à utiliser
directement les EDPs et nécessite des connaissances mathématiques poussées de l’analyse
fonctionnelle [21].
La théorie des semi-groupes constitue un outil majeur dans l’étude des SPDs. Elle per-
met de représenter plusieurs classes de systèmes sous forme d’une représentation d’état
abstraite (représentation d’état dans les SPDs) ce qui permet de généraliser la matrice
de transition aux SPDs. Cette représentation permet de conclure sur les propriétés fon-
damentales du système à savoir la stabilité, la commandabilité et l’observabilité.
commande des SPDs, et les différentes méthodes utilisées pour analyser la stabilité d’un
système de dimension infinie telles que la théorie de Lyapunov et la théorie des semi-
groupes.
Le chapitre commence par une présentation des approches utilisées dans la commande
des SPDs en citant les avantages et les inconvénients de chaque approche. Par la suite,
on s’intéresse à la stabilité des SPDs au sens de Lyapunov illustrée par un exemple d’ap-
plication. La fin du chapitre est consacrée à l’analyse de la stabilité en utilisant la théorie
des semi-groupes illustrée dans le cas de l’équation de chaleur.
La commande des systèmes est engagée avec de nombreux objectifs différents tels que
l’orientation du processus vers un état désiré, en minimisant les effets de diverses per-
turbations et bruits tendant à le déplacer dans une direction indésirable, et stabiliser les
systèmes qui sont intrinsèquement instables ou améliorer la stabilité des systèmes présen-
tant de faibles caractéristiques de stabilité [64]. Ces objectifs sont plus difficiles à atteindre
lorsqu’il s’agit des SPDs vu la nature distribuée de ces variables caractéristiques. Pour cela,
l’étude généralement se limite au cas unidimensionnel en négligeant les phénomènes de
transports et de propagations dans les autres directions. De plus, la commande des SPDs,
avec les nouvelles technologies, exige des performances plus élevées (une réponse rapide
avec une grande précision) en tenant compte de la nature distribuée du système [65].
L’examen des différents travaux effectués pour la commande des SPDs (linéaires/non
linéaires) permet de distinguer deux approches de commande : l’approche de pré-approximation
et l’approche de post-approximation [11].
L’approximation est généralement basée sur la discrétisation spatiale directe des EDPs,
appelée méthode d’approximation d’équation, en utilisant des méthodes d’approximation
numériques telles que la méthode des différences finies, la méthode des éléments finis et la
méthode des volumes finis [9, 15, 16, 66–69]. Ainsi, un SPL décrit par des EDOs (linéaires
non linéaires) est obtenu.
L’approximation de la solution d’une EDP est aussi utilisée pour approcher le SPD
par un SPL [10,11,17]. Cette approximation est basée sur des méthodes analytiques telles
que la méthode des caractéristiques [29, 70], la méthode de Galerkin [18, 26], la méthode
de collocation par points [71, 72] et la méthode des fonctions propres [73].
2
.
Implémentation du correcteur
C onception du correcteur.
Approximation du correcteur
Dans le cas des SPDs linéaires, l’approche de post-approximation est largement utilisée
pour résoudre des problèmes de commande, de commandabilité, d’observabilité et de
stabilité avec des applications à des systèmes physiques [20, 21]. La théorie de commande
des SPDs linéaires a atteint un certain niveau de maturité grâce à la théorie des semi-
groupes [4, 5].
L’analyse de la stabilité joue un rôle central en théorie des systèmes. La théorie fonda-
mentale de la stabilité a été établie en 1892 par le scientifique russe Lyapunov et introduite
dans son célèbre mémoire "Le problème général de la stabilité du mouvement" [89].
Différents types de problèmes de stabilité peuvent être rencontrés dans l’étude des
systèmes dynamiques tels que la stabilité d’un point d’équilibre, la stabilité entrée-sortie
et la stabilité des orbites périodiques [90].
Le concept de la stabilité d’un point d’équilibre formulé par Lyapunov est le plus
considéré dans la littérature [90]. Par définition, un système est stable s’il restera dans
son état d’équilibre dans le temps quel que soient les conditions initiales. En effet, l’étude
de la stabilité au sens de Lyapunov consiste en l’étude des trajectoires du système quand
l’état initial est proche d’un état d’équilibre.
Diverses notions de stabilité au sens de Lyapunov ont été étendues à des systèmes
dynamiques à paramètres distribués [91]. Au cours des dernières années, la stabilité des
SPDs a été largement étudiée et de nombreux résultats intéressants ont été obtenus [20,92].
Considérant le système de dimension finie non autonome, qui admet xe comme un
point d’équilibre, décrit par l’équation suivante [21]
ẋ = f (t, x) (3.1)
Tout point d’équilibre xe peut être ramener à l’origine 0 en considérant un nouvel état x̌
tel que x̌ = x − xe [93].
56 Commande et analyse de stabilité des systèmes à paramètres distribués
Définition 13 (Stabilité)
Le point d’équilibre xe est stable au sens de Lyapunov si :
∀ t > t0 , ε > 0 il existe η > 0 tel que kx(t0 ) − xe k < η alors
Cette définition signifie que pour toute condition initiale comprise dans une boule de
rayon η, la trajectoire de la solution sera comprise dans la boule de rayon ε. En d’autres
termes, pour une petite perturbation de la condition initiale, la solution de l’équation
(3.1) reste au voisinage du point d’équilibre.
Il existe plusieurs notions de stabilité :
• la stabilité asymptotique.
• la stabilité exponentielle.
La stabilité asymptotique exige l’existence d’un voisinage de l’équilibre tel que toute
trajectoire ayant pour condition initiale un point de ce voisinage converge vers le point
d’équilibre.
La stabilité définie précédemment est une stabilité locale puisque elle est liée à la notion
du voisinage. Par conséquent, il n’est pas possible de prédire le comportement du système
pour une condition initiale prise loin du point d’équilibre.
Dans le cas où le système de dimension finie est représenté par l’équation d’état donnée
comme suit :
x(0) = x0 (3.7)
asymptotiquement stable si :
kT (t − t0 )k −→ 0 lorsque t −→ ∞ (3.10)
58 Commande et analyse de stabilité des systèmes à paramètres distribués
Ceci revient à dire que les valeurs propres de A sont à partie réelle négative.
La stabilité définie ci-dessus nécessite le calcul d’une manière explicite des solutions du
système qui correspond à chaque condition initiale, ce qui est difficile voire impossible [90].
Par conséquent, il est intéressant de développer des techniques permettant de vérifier
la stabilité sans résoudre ces équations. Ces méthodes seront discutées dans la section
suivante.
ramètres distribués
La manipulation des EDPs, qui modélisent le comportement dynamique des SPDs, afin
d’étudier la stabilité du système conduit généralement à des calculs complexes. Pour cela
certaines études de stabilité s’appuient sur des EDOs déterminées en suivant l’approche de
pré-approximation [91,94]. Comme il a été déjà annoncé dans la Section 3.2, cette méthode
peut conduire à des résultats erronés. Par conséquent, la nature distribuée du système
doit être prise en considération, cela en formulant les problèmes de stabilité directement
avec les EDPs [91, 95].
Parmi les méthodes bien connues pour l’analyse de la stabilité des SPDs on peut
citer, la méthode directe de Lyapunov et la méthode des semi-groupes qui sont les plus
utilisées [96].
La méthode directe de Lyapunov est un outil puissant pour l’étude de la stabilité des
SPDs [91, 97]. Elle permet de déterminer les conditions de stabilité d’un système sans
intégration explicite des équations différentielles.
3.4 Méthodes d’analyse de stabilité d’un système à paramètres distribués 59
La méthode directe de Lyapunov est très utilisée soit pour déterminer les conditions
de stabilité des SPDs linéaires [91, 98] ou non linéaires [95–97] ou pour des objectifs de
stabilisation [99, 100].
Le théorème suivant illustre les conditions que la fonction de Lyapunov doit satisfaire
pour garantir la stabilité d’un point d’équilibre [90].
V̇ 6 0 dans D (3.13)
• Exemple d’application
∂x(z, t) ∂x(z, t)
= −v1 (t) + v2 (z, t)
∂t ∂z
x(0, t) = 0 (3.15)
x(z, 0) = x0 (z)
L
1
Z
V = x2 (z, t)dz (3.16)
2 0
avec v2 (z, t) = 0
Le calcul de la dérivée de la fonction de Lyapunov donne :
1 R L ∂x2 (z, t)
V̇ = dz
2 0 ∂t
RL ∂x(z, t)
= 0 x(z, t) dz (3.17)
∂t
RL ∂x(z, t)
= −v1 (t) 0
x(z, t) dz
∂z
L
∂x(z, t) 1
Z
x(z, t) dz = x(z, t)2 |L0 (3.18)
0 ∂z 2
−v1 (t) 2
V̇ = 2
x (z, t)|L0
(3.19)
−v1 (t) 2
= 2
x (L, t)
Le théorème de stabilité basé sur la méthode directe de Lyapunov est facile à com-
prendre, la difficulté réside dans le fait qu’il n’existe pas de méthodes systématiques
permettant de trouver la fonction de Lyapunov candidate [97].
Depuis 1948, la théorie des semi-groupes et ses applications ont fait un énorme progrès
dans l’analyse fonctionnelle des opérateurs [101]. Les résultats fondamentaux de la théorie
des semi-groupes ont été obtenus par le mathématicien américain E. HILLE [102,103]. Par
la suite, cette théorie a été largement étudiée par plusieurs mathématiciens (K. YOSIDA,
W. FELLER et P. S. PHILLIPS) dans le but de la généraliser et de la développer pour
des objectifs plus élargis [104–109].
La théorie des semi -groupes est devenue un outil indispensable dans un grand nombre
de domaines de l’analyse moderne car elle joue un rôle très important dans les problèmes
d’évolution [59].
La théorie des semi-groupes a été très utilisée en automatique notamment pour ré-
soudre les problèmes de stabilité [5, 33] et de commandabilité [111] des SPDs linéaires
etc.
suivante
Z t
x(t) = T (t)x0 + T (t − ξ)Bu(ξ)dξ (3.21)
0
On appelle un semi-groupe d’un opérateur linéaire borné sur H toute famille d’opéra-
teur T (t) satisfaisant
par
T (t)x − x
Ax = lim (3.23)
t−→0 t
T (t)x − x
D(A) = x ∈ H/ lim existe (3.24)
t−→0 t
H.
fortement continu est qu’il existe deux nombres réels M et ω tels que
M
k (ǎI − A)−n k6 , ∀ n > 1, et ∀ǎ > ω, tel que ǎ ∈ ρ(A) (3.25)
(ǎ − ω)n
Dans ce cas,
Cette propriété joue un rôle crucial dans l’étude de la stabilité. Le théorème suivant
définit les conditions pour lesquelles le semi-groupe fortement continu T (t) est stable.
Théorème 10 [21]
L’opérateur A génère un semi groupe T (t) exponentiellement stable s’il existe deux
constantes positives ω et M tel que, pour tout t > 0, on a
Pour des objectifs de commande, la loi de commande u(t) dans (3.20) est souvent
déterminée, en vue de la stabilisation du système, par une entrée de commande de type
retour d’état donnée comme suit [20] :
avec R = BF .
Les conditions de stabilité du système (3.29) sont précisées par la définition suivante.
Z t
x(t) = TR (t)x0 + TR (t − ξ)Bu(ξ)dξ (3.33)
0
66 Commande et analyse de stabilité des systèmes à paramètres distribués
• Exemple d’application
∂x(z, t) ∂ 2 x(z, t)
=a (3.34)
∂t ∂z 2
x(z, 0) = x0 (3.35)
∂x(0, t) ∂x(1, t)
= =0 (3.36)
∂t ∂t
ẋ(t) = Ax(t)
(3.37)
x(0) = x0
∂2
où l’opérateur A = a est défini dans le domaine D(A) tel que
∂z 2
∂x(0, t) ∂x(1, t)
D(A) = x ∈ L2 (Ω) tel que = =0 (3.38)
∂t ∂t
X νn
X
T (t)x = eλn t < x, φnj > φnj (3.39)
n j=1
où
• les fonctions propres :
√
φn (z) = 2cos(nπz) (3.40)
3.4 Méthodes d’analyse de stabilité d’un système à paramètres distribués 67
λn = −an2 π 2 (3.41)
X Z 1
−an2 π 2 t
T (t)x = 2 e cos(nπz) cos(nπξ)x(ξ)dξ (3.42)
n 0
X Z 1
−an2 π 2 t
k T (t)x kL2 (Ω) = 2 e k cos(nπz) kL2 (Ω) k cos(nπξ)x(ξ)dξ kL2 (Ω) (3.43)
n 0
Z 1
k cos(nπξ)x(ξ)dξ kL2 (Ω) 6k cos(nπξ) kL2 (Ω) k x(ξ) kL2 (Ω) (3.44)
0
X 2 π2 t
k T (t)x kL2 (Ω) 6 2 e−an k cos(nπz) k2L2 (Ω) k x(z) kL2 (Ω) (3.45)
n
On a aussi,
1 + cos(2nπz)
(cos(nπz))2 = (3.46)
2
En utilisant l’équation (3.46)et en négligeant les termes pour lesquels n>1, on aura
2
k T (t)x kL2 (Ω) 6 e−aπ t k x kL2 (Ω) (3.47)
68 Commande et analyse de stabilité des systèmes à paramètres distribués
2t
k T (t) kL2 (Ω) 6 e−aπ (3.48)
Supposons maintenant qu’une commande par retour d’état (équation (3.28)) est appli-
quée à ce système. Le semi-groupe engendré par l’opérateur A + R donné par l’équation
(3.33) est exponentiellement stable si
k R k< aπ 2 , (M = 1) (3.49)
3.5 Conclusion
Deux approches sont possibles pour la commande et l’analyse d’un SPD : approche de
pré-approximation et l’approche de post-approximation. L’approche de pré-approximation
est mieux adaptée dans le cas des EDPS paraboliques vu que la séparation des modes
(lents et rapides) est possible, tandis que l’approche de post-approximation est adaptée
pour la commande des SPDs de type quelconque.
La théorie des semi-groupes a fait un bond en avant dans la commande des SPDs
linéaires. Cette théorie a permis de généraliser les concepts bien connus et maitrisés en
dimension finie à la dimension infinie. Cette généralisation a permis de tirer profit des
outils d’analyse et de synthèse des SPLs. Pour le cas des SPDs non linéaires, peu de
résultats sont disponibles, et le développement d’une théorie générale s’avère impossible.
Pour cette classe de systèmes, plus rencontrée en pratique, l’investigation se fait cas par
cas.
namique d’un échangeur de chaleur à courants parallèles considéré comme exemple d’un
SPD bilinéaire.
Chapitre 4
4.1 Introduction
leur
Un échangeur de chaleur est un dispositif dans lequel le transfert de chaleur est réa-
lisé entre deux fluides (liquide ou gaz), à différentes températures, séparés par une paroi
permettant le transfert du flux thermique [2] [117]. Selon la deuxième loi de la thermody-
namique, le transfert d’énergie sous forme de chaleur se fait toujours de la température
la plus élevée à la température la plus basse, il s’arrête lorsque les deux fluides atteignent
la même température [118].
La chaleur peut être transférée selon trois modes différents [119] : la conduction, la
convection et le rayonnement.
Le flux thermique par conduction Qconduction par unité de surface Ac est déterminé par
la loi de Fourier suivante :
Qconduction dT
= ac (4.1)
Ac dz
4.2 Principe de fonctionnement d’un échangeur de chaleur 73
dT
où ac est le coefficient de conduction thermique, est le gradient de température et z
dz
est l’axe correspondant à la direction de la variation de la température.
Le flux de chaleur par convection Qconvection par unité de surface Ac peut s’exprimer
comme suit
Qconvection
= αcv ∆T (4.2)
Ac
Qrayonnement
= ϕ(T14 − T24 ) (4.3)
Ac
paroi
f luide f roid
convection
convection
conduction
f luide chaud
Selon la géométrie des canaux d’écoulement des fluides, on distingue plusieurs types
d’échangeurs. Néanmoins, les échangeurs de chaleur tubulaires et les échangeurs de chaleur
à plaques représentent les catégories les plus rencontrées en pratique [125].
Les échangeurs de chaleur à plaques sont constitués d’un nombre variable de plaques
minces disposées les unes à côté des autres et séparées par un espace formant des canaux
4.3 Architecture générale d’un échangeur de chaleur 75
d’écoulement des fluides. Dans ce type d’échangeur, le taux de transfert de chaleur est
extrêmement élevé grâce à la surface d’échange de chaleur [126]. Les échangeurs de chaleur
à plaques sont utilisés pour transférer de la chaleur quel que soit l’état physique des fluides.
Généralement, ces échangeurs ne peuvent pas fonctionner à de très hautes pressions,
températures ou différences de pression et de température [116]. Les échangeurs de chaleur
à plaques peuvent en outre être classés comme à plaques et joints, à plaques en spirale ou
à lamelles. Un exemple d’échangeur de chaleur à plaques est donné par la Figure 4.3.
D’autre part, les échangeurs de chaleur tubulaires sont construits en tubes circulaires,
elliptiques ou rectangulaires selon l’application considérée. La conception est très flexible
car la géométrie du noyau peut être facilement modifiée en changeant le diamètre, la
longueur, le nombre et l’arrangement des tubes [116]. Le fonctionnement de l’échangeur
tubulaire est possible avec des fluides très différents (pression, phase, caractéristique) [127],
et peuvent être conçus pour des pressions élevées par rapport à l’environnement [116]. Les
échangeurs de chaleur tubulaires peuvent être divisés en trois catégories, les échangeurs de
chaleur à tube et enveloppe, à double tubes et à tube en spirale. La Figure 4.2 représente
un échangeur de chaleur à double tubes.
Tube externe
Tude interne
Selon la direction d’écoulement des fluides, les échangeurs de chaleur peuvent être
scindés en trois catégories, écoulement à contre-courant, à courants parallèles (co-courant)
76 Analyse de la dynamique d’un échangeur de chaleur
Fluide 1 Fluide 1
Paroi Paroi
Fluide 2 Fluide 2
Bien qu’il existe plusieurs types d’échangeurs de chaleur, les échangeurs de chaleur
tubulaires sont les plus répondus [130, 131]. Pour cela, la suite du chapitre est consacrée
à l’étude d’un échangeur de chaleur tubulaire à courants parallèles.
Un échangeur de chaleur n’est que rarement constitué d’un tube unique, il est généra-
lement constitué d’un grand nombre de tubes. Néanmoins, l’étude de ces cas élémentaires
est nécessaire.
Bien qu’il soit rarement possible, dans un modèle mathématique, de prendre en compte
tous les facteurs affectant les performances d’un système réel, la modélisation mathéma-
tique du système est néanmoins essentielle pour concevoir et mettre en œuvre de manière
efficace des stratégies de commande.
La modélisation d’un échangeur de chaleur revient à déterminer une description ma-
thématique pouvant décrire le plus fidèlement possible sa dynamique représentée par les
78 Analyse de la dynamique d’un échangeur de chaleur
Tc,0(t)
Tc,L(t)
z
L
0
variations de la température des fluides. Plusieurs modèles ont été développés dans la
littérature. Certains auteurs supposent que la température des fluides est uniforme, par
rapport à la variable de l’espace, le long de l’échangeur ce qui permet d’obtenir un sys-
tèmes de dimension finie [81, 127, 132–134]. Cette hypothèse conduit à des modèles non
fiables vu que les températures des fluides sont de natures distribuées. De ce fait, les
échangeurs de chaleur sont souvent modélisés par des EDPs.
Le modèle d’un échangeur de chaleur peut être du type diffusion- convection- réaction
[135–137] , diffusion-réaction [138] ou de diffusion [139]. Cependant, le phénomène de
diffusion est souvent négligé devant celui de convection ce qui conduit à un modèle de
type convection-réaction [22, 97, 140, 141].
La modélisation d’un échangeur de chaleur est basée sur la quantité de chaleur trans-
4.4 Modélisation d’un échangeur de chaleur 79
férée d’un fluide à un autre, dans une section élémentaire de limites [z, z + ∆z] (Figure
4.4.2), pendant une durée [t, t + ∆t]. Pour un modèle théorique simple à l’analyse, il
est indispensable de considérer un ensemble d’hypothèses concernant les conditions de
fonctionnement de l’échangeur de chaleur. Elles sont données comme suit [2, 3, 143] :
Écoulement du f luide
chaud
Écoulement du f luide
f roid
z z + ∆z
Le fluide froid reçoit une quantité d’énergie convectée Ez à l’entrée z et reçoit de l’énergie
par conduction du fluide chaud Ep transférée à travers la paroi dans l’intervalle de temps
[t, t + ∆t], et perd de l’énergie par convection Ez+∆z à la sortie z + ∆z comme le montre
80 Analyse de la dynamique d’un échangeur de chaleur
Ep
Ez Ez+∆z
z z + ∆z
(4.8)
4.4 Modélisation d’un échangeur de chaleur 81
Lorsque ∆z et ∆t tendent vers zéro, l’équation (4.9) s’écrit sous forme de l’EDP suivant :
∂Tf (z , t) ∂Tf (z , t) hf As
= −vf + (Tc (z , t) − Tf (z , t)) (4.10)
∂t ∂z ρf Sf Cpf
Selon le même principe, le transfert d’énergie dans le fluide chaud est schématisé sur
la Figure 4.9. Dans ce cas, le fluide chaud cède de l’énergie convectée Ep à travers la paroi
au fluide froid. Le bilan énergétique s’écrit comme suit :
Ez Ez+∆z
z z + ∆z
Ep
(4.11)
Ainsi, la division de l’équation (4.11) par ρc Sc Cpc ∆z ∆t, et pour les limites ∆z −→ 0 et
82 Analyse de la dynamique d’un échangeur de chaleur
∂Tc (z , t) ∂Tc (z , t) hc As
= −vc + (Tf (z , t) − Tc (z , t)) (4.12)
∂t ∂z ρc Sc Cpc
Le comportement dynamique de l’échangeur de chaleur est décrit par les deux équa-
tions aux dérivées partielles linéaires couplées suivantes :
∂Tf (z , t) ∂Tf (z , t)
= −vf + αf (Tc (z , t) − Tf (z , t)) (4.13)
∂t ∂z
∂Tc (z , t) ∂Tc (z , t)
= −vc + αc (Tf (z , t) − Tc (z , t)) (4.14)
∂t ∂z
avec
hf As hc As
αf = et αc =
ρf Sf Cpf ρc Sc Cpc
Pour ce type d’échangeur, les températures d’entrée des deux fluides sont connues à
z = 0, elles représentent les conditions aux frontières définies comme suit :
Tf0 (z) et Tc0 (z) sont, respectivement, les profils de température initiaux de fluide froid et
de fluide chaud. αf et αc sont, respectivement, les coefficients de transfert de chaleur du
fluide froid et du fluide chaud. hf et hc sont, respectivement, les coefficients d’échange
global du fluide froid et du fluide chaud.
4.5 Commandabilité des échangeurs de chaleur 83
∆T|0
Tc,0 Tc,L
fluide chaud dφ
∆T|L
Figure 4.10: Échange élémentaire entre deux fluides séparés par une paroi.
Le flux de chaleur échangé à travers la paroi d’échange entre le fluide froid et le fluide
chaud s’écrit sous la forme suivante
dQ = Cf dTf (4.19)
avec
Cf = Sf ρf vf Cpf (4.21)
Cc = Sc ρc vc Cpc (4.22)
1 1
dTc − dTf = −dQ + = d[∆T (z)] (4.23)
Cc Cf
on a encore
dQ = hf As ∆T (z)dz (4.24)
(∆T )z=0 1 1
ln = −hf As + z (4.26)
∆T (z) Cc Cf
soit
1 1
−hf As − z
∆T (z) = ∆T |0 e C c C f (4.27)
L’écart des températures des deux fluides évolue de façon exponentielle. On peut en
déduire les évolutions des températures de chaque fluide comme suit :
86 Analyse de la dynamique d’un échangeur de chaleur
– Fluide froid
1 1
−hf As + z
Tc,0 − Tf,0 Cc Cf
Tf (z) = Tf,0 − 1 − e (4.28)
Cf
1+
Cc
– Fluide chaud
1 1
−hc As + z
Tc,0 − Tf,0 Cc Cf
Tc (z) = Tc,0 − 1−e (4.29)
Cc
1+
Cf
Cf Cc
Tc,0 + Tf,0 Tf,0 + Tc,0
Cc Cf
Tf,∞ = Tc,∞ = T∞ = = (4.30)
Cf Cc
1+ 1+
Cc Cf
Il s’agit d’une méthode flexible et polyvalente dans la simulation des EDPs qui peut
être appliquée à toute classe d’EDP (elliptique, hyperbolique, parabolique), linéaire et
non-linéaire à une, deux ou trois dimensions (variable d’espace) [149]. Le succès de cette
méthode provient de sa simplicité de mise en oeuvre [66], contrairement aux méthodes
4.6 Comportement dynamique d’un échangeur de chaleur à courants parallèles 87
déjà utilisées pour l’approximation des EDPs telle que la méthode des fonctions propres,
la méthode des résidus pondérés et les méthodes variationnelles.
La méthode des lignes consiste à transformer les EDPs en des EDOs en les discrétisant
par rapport à la variable d’espace z. Son principe repose sur la division du domaine
spatial Ω en N points, en utilisant un pas de discrétisation ∆z. Le nombre de points de
discrétisations N doit être suffisamment grand pour traduire convenablement le modèle
original représenté par des EDPs .
Par la suite, un schéma de différences finies sera choisi afin de discrétiser la dérivée partielle
par rapport à z conduisant à un SPL de dimension N. Souvent, le schéma de différence
choisi nécessite une adaptation pour tenir compte des conditions aux frontières à z = 0
et à z = L.
Le schéma de différence finie arrière est utilisé pour approximer l’opérateur spatial de
l’échangeur de chaleur à courants parallèles, représenté par les équations (4.13)-(4.18), est
donné comme suit :
Le modèle représenté par les équations (4.13)-(4.14) sera réécrit comme suit :
∂Tf (zj , t) vf
=− (Tf (zj , t) − Tf (zj−1 , t)) + αf (Tc (zj , t) − Tf (zj , t)) (4.32)
∂t ∆z
∂Tc (zj , t) vc
=− (Tc (zj , t) − Tc (zj−1 , t)) + αc (Tf (zj , t) − Tc (zj , t)) (4.33)
∂t ∆z
avec
T = [Tf 1 (t), . . . , Tf N (t), Tc1 (t), . . . , TcN (t)]T
et
T0 (t) = [Tf,0 , Tc,0 ]T
88 Analyse de la dynamique d’un échangeur de chaleur
Table 4.1: Paramètres de l’échangeur de chaleur pour une simulation en boucle ouvert.
Les profils des températures du fluide chaud et du fluide froid d’un échangeur de
chaleur à courants parallèles sont donnés par la Figure 4.11.
80
T (L,t)
f
Tc(L,t)
70
T emperature [◦ C]
60
50
40
30
20
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
z [m]
Figure 4.11: Profils des températures des deux fluides en régime stationnaire.
80 80
T (L,t)
f
Tc(L,t)
70 70
T emperature [◦ C]
T emperature [◦ C]
60 60
50 50
40 40
Tf(L,t)
30 Tc(L,t) 30
20 20
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
z [m] z [m]
Figure 4.12: Profils des températures Figure 4.13: Profils des températures
pour vf = 1m/s. pour vf = 10m/s.
65
60
55
Tf (L, t) [◦ C]
50
45
40
35
30
25
0 5 10 15 20
vf [m/s]
Les profils des températures du fluide froid et du fluide chaud pour vc = 1m/s et
vc = 10m/s sont donnés respectivement par les Figures 4.15 et 4.16. La température du
fluide froid à z = L augmente lorsque la vitesse du fluide chaud augmente, mais son
influence n’est pas très significative, comme le montre la Figures 4.17. Par conséquent,
l’intervalle de température du fluide froid, à la sortie de l’échangeur, atteignable est plus
important lorsque sa vitesse sera prise comment variable de commande, par rapport à
l’intervalle de température atteignable lorsque la vitesse du fluide chaud est choisie comme
variable de commande. La température que le fluide froid peut atteindre à la sortie de
l’échangeur de chaleur quand la vitesse vf est proche de zero dépasse 60˚C alors qu’elle
ne dépasse pas 40˚C pour des différentes valeurs de vc .
90 Analyse de la dynamique d’un échangeur de chaleur
80 80
T (L,t)
f
Tc(L,t)
70 70
T emperature [◦ C]
T emperature [◦ C]
60 60
50 50
40 40
30 30 T (L,t)
f
Tc(L,t)
20 20
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
z [m] z [m]
39
38
37
36
Tf (L, t) [◦ C]
35
34
33
32
31
30
29
0 5 10 15 20
vc [m/s]
Les profils des températures des deux fluides sont représentés respectivement par les
Figures 4.18-4.19 et les Figures 4.21-4.22 pour Tc,0 = 50˚C, Tc,0 = 90˚C, Tf,0 = 20˚C et
Tf,0 = 70˚C. Le transfert de chaleur est plus intéressant lorsque la différence de tempé-
rature est plus importante entre la température d’entrée du fluide froid Tf,0 et celle du
fluide chaud Tc,0 . La Figure 4.20 et la Figure 4.23 représentent l’influence des tempéra-
tures d’entrée des deux fluides sur la température du fluide froid à la sortie de l’échangeur.
L’augmentation de la température du fluide froid à l’entrée de l’échangeur entraine une
hausse significative de la température de ce fluide à la sortie de l’échangeur, tandis que
l’effet de la variation de la température du fluide chaud, à l’entrée de l’échangeur, sur la
température de fluide froid à la sortie de l’échangeur est insignifiant.
4.6 Comportement dynamique d’un échangeur de chaleur à courants parallèles 91
50 90
T (L,t) T (L,t)
f f
Tc(L,t) Tc(L,t)
80
T emperature [◦ C]
T emperature [◦ C]
45
70
40
60
35 50
40
30
30
25
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
z [m] z [m]
Figure 4.18: Profils des températures Figure 4.19: Profils des températures
pour Tc,0 = 50[˚C]. pour Tc,0 = 90[˚C].
39
38
37
Tf (L, t) [◦ C]
36
35
34
33
32
31
30
50 55 60 65 70 75 80 85 90
Tc,0 [◦ C]
80 80
T (L,t) T (L,t)
f f
Tc(L,t) 79 Tc(L,t)
70
T emperature [◦ C]
T emperature [◦ C]
78
77
60
76
50 75
74
40
73
72
30
71
20 70
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
z [m] z [m]
Figure 4.21: Profils des températures Figure 4.22: Profils des températures
pour Tf,0 = 20[˚C]. pour Tf,0 = 70[˚C].
92 Analyse de la dynamique d’un échangeur de chaleur
75
70
65
Tf (L, t) [◦ C]
60
55
50
45
40
35
30
20 30 40 50 60 70
Tf,0 [◦ C]
parallèles
utilisée.
4.8 Conclusion
Des généralités sur les échangeurs de chaleur ont été présentées dans ce chapitre. Leur
principe de fonctionnement a été illustré selon les différents modes de transfert de cha-
leur. Les échangeurs de chaleur sont largement utilisés dans la maitrîse d’énergie et leur
conception dépend de l’application considérée. Néanmoins, les échangeurs de chaleurs tu-
bulaires sont les plus utilisés dans la pratique car ils présentent un large domaine de fonc-
94 Analyse de la dynamique d’un échangeur de chaleur
5.1 Introduction
Bien que plusieurs stratégies de commande intéressantes ont été développées dans le
cas des SPDs non linéaires [1, 4, 18, 33, 34, 154, 155], la conception de commandes pour
cette classe reste toujours un défi [4]. Une théorie générale a été développée dans le cas
des SPDs linéaires en utilisant la théorie des semi-groupes [20]. Cela n’est pas possible
dans le cas des SPDs non linéaires car ils présentent des non linéarités très différentes dans
leurs formes. L’investigation est souvent faite en considérant certaines classes particulières.
Parmi ces classes, on peut citer les EDPs hyperboliques de premier ordre [5, 7, 9, 29], les
EDPs paraboliques quasi-linéaires [18] et les EDPs paraboliques non linéaires [34].
Les SPDs bilinéaires représentent une autre classe intéressante des systèmes non li-
néaires [6]. Pour cette classe compte tenu de certaines considérations pratiques, certains
paramètres du système sont pris comme variables de commande. A titre d’exemple, la
manipulation d’une vitesse du fluide dans un échangeur de chaleur.
EDPs, ce qui conduit à une commande de nature distribuée qui améliore davantage les
performances du système en boucle fermée [1]. Néanmoins, l’extension de cette tech-
nique de commande aux SPDs non linéaires bute à certaines contraintes. Par exemple,
la stabilité en boucle fermée est difficile à démontrer et nécessite généralement des outils
mathématiques sophistiqués de l’analyse fonctionnelle.
Le chapitre est structuré comme suit : le problème de commande d’un SPD bilinéaire
modélisé par deux EDPs hyperboliques linéaires couplées est présenté à la section 2.
La stabilité du système en boucle ouverte fera l’objet de la section 3. La section 4 est
consacrée à la conception de la loi de commande géométrique en suivant l’approche de
post-approximation. La condition de stabilité du système en boucle fermée est démontrée
à la section 5. A la section 6, l’approche de commande développée est illustrée dans le cas
d’un échangeur de chaleur à courants parallèles. Les performances de la loi de commande
développée sont évaluées, par simulation, pour un changement de consigne et rejet de
perturbation.
Une classe importante des SPDs rencontrée dans une grande variété d’applications
pratiques est décrite par des EDPs hyperboliques linéaires couplées issues des lois de la
conservation d’énergie [2]. Dans ce cas, deux types de SPDs peuvent être distingués :
fortement et faiblement couplés [2].
Lorsque les dérivées temporelles et spatiales des différentes variables d’état inter-
5.2 Formulation du problème de commande 97
viennent dans chaque équation du modèle, le système est dit fortement couplé. Dans
le deuxième cas, lorsque chaque équation du modèle ne contient que les dérivées tempo-
relles et spatiales de la même variable d’état, le système est faiblement couplé. Notons
que, sous certaines hypothèses, un système fortement couplé peut être transformé en un
système faiblement couplé par une procédure de découplage. Les échangeurs de chaleur,
les lignes de transmission électrique, les canaux d’irrigation et les pipelines de transport
sont quelques exemples des SPDs dont le comportement dynamique est décrit par les
EDPs hyperboliques couplées [2, 141]
Dans ce chapitre, une classe de système linéaire faiblement couplé représenté par deux
EDPs hyperbolique est considérée. Son modèle mathématique est donné comme suit [2],
x1 et x2 sont les variables d’état tel que x1 , x2 ∈ L2 (Ω) tandis que x01 et x02 représentent
les profils spatiaux initiaux. t ∈ [0 , ∞[ et z ∈ Ω représentent respectivement la variable
du temps et la variable de l’espace avec Ω ∈ [0; L]. x10 , x20 , α1 et α2 sont des constantes
positives.
rée.
Sans perte de généralité, on suppose que l’objectif est de contrôler la sortie suivante
Hypothèse 1 Le profil spatial x1 (z, t) est une fonction monotone croissante par rapport
à z [158].
∂x(z, t)
= H x(z, t) (5.8)
∂t
Avec
x1 (z, t)
x(z, t) = (5.9)
x2 (z, t)
où x(z, t) est le vecteur des variables d’état. L’opérateur H est défini comme suit
∂
H=A +B (5.10)
∂z
où
−u1 0
A= (5.11)
0 −u2
et
−α1 α1
B= (5.12)
α2 −α2
La stabilité des systèmes hyperboliques linéaires issus des lois de la conservation d’éner-
gie a été étudiée dans la littérature [63,98]. Le but de cette section est de donner la condi-
tion qui assure la stabilité exponentielle établie en se basant sur la théorie spectrale du
système (5.1)-(5.6) [59]. Cette théorie fournit le comportement qualitatif du semi-groupe
généré par l’opérateur spatial H [59].
Pour les conditions aux limites (5.3) -(5.4), puisque les valeurs propres de la matrice A
sont négatives, alors les valeurs propres de l’opérateur spatial H sont complexes données
100 Commande d’un système à paramètres distribués bilinéaire
λk = −∞ + i k π (5.13)
avec k ∈ Z (Z étant l’ensemble des entiers) et i est l’unité imaginaire. Comme la partie
réelle de λk est négative, le système (5.8) est exponentiellement stable, c’est-à-dire que
l’opérateur spatial H génère un semi-groupe stable. Par conséquent, le modèle (5.1) -(5.6)
est exponentiellement stable si les paramètres u1 et u2 sont positifs.
Les SPDs faiblement couplés sont caractérisés par un indice caractéristique fini lors-
qu’un paramètre est pris comme variable à manipuler pour contrôler une sortie à la fron-
tière [5]. De plus, l’analyse de stabilité d’un SPD faiblement couplé peut être étudiée
facilement en examinant les valeurs propres de l’opérateur spatial. Ces propriétés intéres-
santes motivent l’utilisation de la commande géométrique pour les SPDs bilinéaires afin
de concevoir une loi de commande suivant l’approche de post-approximation.
Pour le système (5.1)-(5.6), la première dérivée de y(t) par rapport au temps est
calculée comme suit
l’indice caractéristique est égal à 1. Cela suggère d’imposer, en boucle fermée, un com-
portement dynamique d’un système du premier ordre, d’une constante de temps τ , entre
une variable externe y d(t) et la sortie y(t), c’est-à-dire
y(t)
τ + y(t) = y d(t) (5.15)
dt
∂x1 (z, t)
6= 0 (5.16)
∂z z=L
Remarque 13 La première dérivée spatiale de l’état x1 , qui apparait dans la loi de com-
mande (5.17), peut être approximée par un schéma de différence finie, en utilisant trois
points comme suit
Par conséquent, pour la mise en œuvre pratique de la loi de commande, il est nécessaire
de connaitre les mesures aux deux positions z = L − ∆z et z = L − 2∆z. Ces mesures
peuvent être fournies à partir de la mesure de la sortie commandée y(t) = x1 (L, t) à l’aide
d’un observateur.
102 Commande d’un système à paramètres distribués bilinéaire
La loi de commande donnée par l’équation (5.17) fournit, en boucle fermée, un système
de dimension finie donné par l’équation (5.15), qui est stable pour une constante du temps
τ positive. Dans cette section, la stabilité interne du système en boucle fermée représentée
par l’équation (5.15) est analysée.
y(t) − y d (t) + τ α1 (x2 (L, t) − x1 (L, t))
− 0
A=
∂x 1 (z, t)
(5.19)
τ
∂z z=L
0 −u2
et B reste inchangé.
La condition qui garantit la stabilité de la matrice (5.19) est fournie par la proposition
suivante :
1
Proposition 1 [157] Si τ > α1
les valeurs propres de l’opérateur (5.19) sont stables.
est positive.
5.5 Stabilité du système en boucle fermée 103
∂x1 (z, t)
>0 (5.21)
∂z z=L
Pour que la condition (5.20) soit satisfaite, il reste à démontrer que le numérateur de
(5.20) est aussi positif, c’est-à-dire,
• Si y d(t) − y(t) > 0, la remarque (12) implique que la condition (5.22) est satisfaite
si τ et α1 sont positifs, par conséquent le numérateur de (5.20) est positif.
• Si y d(t) − y(t) < 0 cela signifie que y d (t) − x1 (t) < 0, le numérateur (12) est positif
si la condition suivante est satisfaite
et comme
alors
1
Maintenant, si on prend τ tel que τ α1 > 1 c’est-à-dire τ > α1
, alors
Remarque 14 La proposition (1), signifie que la condition de stabilité interne est liée au
choix du paramètre de réglage τ de la loi de commande (5.17).
Dans cette section, les performances de la loi de commande développée (5.17) sont
évaluées dans le cas d’un échangeur de chaleur à courants parallèles (Figure 5.1) étudié
dans le chapitre précédent.
Tc,0(t)
Tc,L(t)
z
L
0
∂Tf (z , t) ∂Tf (z , t)
= −vf + αf (Tc (z , t) − Tf (z , t)) (5.29)
∂t ∂z
∂Tc (z , t) ∂Tc (z , t)
= −vc + αc (Tf (z , t) − Tc (z , t)) (5.30)
∂t ∂z
Tf (0, t) = Tf,0 (5.31)
Notons que, les deux hypothèses (1) et (2) sont satisfaites pour un échangeur de chaleur
à courants parallèles puisque Tf (z, t) est une fonction monotone et croissante par rapport
à la variable de l’espace z. De plus, ∀t ∈ [0, ∞), Tc (z, t) − Tf (z, t) > 0. Par conséquent,
la méthodologie de commande proposée peut être appliquée.
commande est :
d
Tf,L (t) − Tf,L (t) + τ αf (Tc (L, t) − Tf (L, t))
vf (t) = (5.36)
∂Tf (z, t)
τ
∂z z=L
où Tf,L
d
est la température désirée du fluide froid à la sortie de l’échangeur.
Les performances du système en boucle fermée sont évaluées par simulation en utilisant
la méthode des lignes [14] en supposant un nombre de points de discrétisation égal à 100.
Les dérivées spatiales sont approximées en utilisant les différences finies. Les paramètres
de l’échangeur de chaleur sont résumés dans le Tableau 5.1
paramètre valeur
αc 0.3 [s−1 ]
αf 0.2 [s−1 ]
L 1.0 [m]
Table 5.1: Paramètres de l’échangeur de chaleur pour une simulation en boucle fermée.
Les température initiales Tc0 (z) et Tf0 (z) sont les profils spatiaux à l’état stationnaire
obtenus en considérant les conditions aux limites et les vitesses indiquées dans le Tableau
5.2.
variable valeur
vc 10 [m.s−1 ]
vf 5 [m.s−1 ]
Tc,0 80 [˚C]
Tf,0 25 [˚C]
Dans les tests de simulation effectués, pour éviter des variations brusques de la sortie
commandée Tf,L (t), la consigne désirée Tf,L
d
(t) est lissée à l’aide d’un filtre du premier
df
ordre qui fournit la consigne filtrée c’est-à-dire la trajectoire de référence Tf,L (t) définie
5.6 Exemple d’application 107
df
dTf,L (t) df d
τf + Tf,L (t) = Tf,L (t) (5.37)
dt
df
Tf,L (t) − Tf,L (t) + τ αf (Tc (L, t) − Tf (L, t))
vf (t) = (5.38)
∂Tf (z, t)
τ
∂z z=L
Pour évaluer les performances de la loi de commande (5.38), deux tests de simulation
sont considérés .
55
Consigne
Consigne filtrée
50 Sortie
y(t) = Tf (L, t) [◦ C]
45
40
35
30
25
0 20 40 60 80 100 120
Temps [s]
Figure 5.2: Poursuite de consigne : Évolution de la température du fluide froid Tf,L (t).
4
vf (t) [m · s−1 ]
0
0 20 40 60 80 100 120
Temps [s]
Tf (z, t) [◦ C] 39.8
Tf (z, t) [◦ C]
39.6
33
39.4
39.2
32.5 39
0 10 20 30 40 50 0 10 20 30 40 50
Temps [s] Temps [s]
Position z = 0.75 [m] Position z = 1 [m]
46 52
51.5
45.8
51
y(t) = Tf (z, t) [ C]
◦
Tf (z, t) [◦ C]
45.6 50.5
50
45.4 49.5
49
45.2
48.5
45 48
0 10 20 30 40 50 0 10 20 30 40 50
Temps [s] Temps [s]
5.7 Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons développé une loi de commande géométrique pour la
commande d’un SPD hyperboliques modélisé par deux EDPs. La vitesse de convection
est prise comme variable de commande pour contrôler une sortie à la frontière. Cette
configuration de commande conduit à un SPD bilinéaire. Puis, en utilisant la notion
d’indice caractéristique qui est une généralisation du concept de degré relatif aux systèmes
de dimension infinie, une loi de commande de dimension infinie, qui assure à la fois le suivi
de trajectoire et le rejet de perturbation est développée. Cette loi de commande transforme
le système en boucle fermée en un système linéaire (2 × 2) à temps variant .
La condition de stabilité de la boucle fermée est déterminée en fonction de la stabilité
des valeurs propres de l’opérateur spatial en boucle fermée.
5.7 Conclusion 111
0.35
0.34
vf (t) [m · s−1 ]
0.33
0.32
0.31
0.3
0 10 20 30 40 50
Temps [s]
Figure 5.6: Rejet de perturbation : Évolution de la vitesse du fluide froid vf (t).
Ainsi, après avoir présenté des généralités sur les systèmes de dimension infinie et par-
ticulièrement les systèmes bilinéaires considérés dans le cadre de cette thèse, nous avons
rappelé certaines notions de l’analyse fonctionnelle utilisées dans l’étude des propriétés
fondamentales des SPDs. Puis, nous avons introduit les principaux résultats de l’analyse
spectrale des opérateurs bornés. Ensuite, nous avons présenté les deux approches princi-
pales utilisées pour la conception d’une commande pour un SPD. La première approche
est la pré-approximation qui consiste à déterminer un système de dimension finie qui
approxime le comportement dynamique du SPD. La deuxième approche consiste à utili-
ser directement le modèle sous forme d’EDPs sans aucune approximation. Pour chaque
approche, nous avons précisé ses avantages et ses inconvénients. Après, nous avons axé l’ex-
posé sur le concept de stabilité d’un système dynamique en général. Nous avons commencé
par un rappel des différents types de stabilité. Puis, nous avons présenté les techniques
utilisées pour l’analyse de la stabilité d’un système de dimension infinie en l’occurrence
la théorie des semi-groupes fortement continus, basée sur l’analyse spectrale, et la mé-
thode directe de Lyapunov. Par la suite, nous avons montré que l’opérateur différentiel
spatial d’un SPD décrit par deux EDPs hyperboliques linéaires couplées est caractérisé
114 Conclusion générale
par un spectre dont les valeurs propres sont à parties réelles négatives. Ensuite, on s’est
intéressé à la modélisation et l’étude par simulation du comportement dynamique d’un
échangeur de chaleur à courants parallèles. Nous avons aussi étudié le problème de com-
mandabilité de l’échangeur de chaleur, c’est-à-dire les températures atteignables. Puis, en
utilisant le concept de l’indice caractéristique, nous avons développé une loi de commande
de nature distribuée assurant une stabilité exponentielle en boucle fermée. La commande
obtenue permet de contrôler la température du fluide froid, à la sortie de l’échangeur, en
manipulant la vitesse d’écoulement du même fluide tout en rejetant les perturbations.
L’étude menée dans le cadre de cette thèse, nous permet de tirer les conclusions sui-
vantes :
• Le système en boucle fermée est bilinéaire mais à paramètres variables dans le temps,
ainsi l’utilisation de l’analyse spectrale permet de déduire facilement les conditions de sta-
bilité en boucle fermée,
115
• La stabilité en boucle fermée peut être garantie par un réglage judicieux de la loi de
commande distribuée,
• L’étude de la commandabilité est très importante pour définir l’espace des profiles
atteignables.
Aussi, les résultats de simulation obtenus dans le cas de l’échangeur de chaleur dé-
montrent clairement l’apport de la commande géométrique développée.
La commande des systèmes non linéaires à paramètres distribués, en utilisant l’ap-
proche de post-approximation, reste un domaine de recherche peu investi dans la littéra-
ture. En effet, pour les EDPs non linéaires, il est difficile d’établir une théorie générale
comme dans le cas linéaire (théorie des semi-groupes). Néanmoins, les résultats de la thèse
motivent d’investir la commande des systèmes non linéaires à paramètres distribués. On
peut, par exemple, envisager les pistes suivantes :
• Exploitation de la théorie des semi-groupes, développée pour le cas linéaire, au cas
non linéaire en utilisant des transformations tangentes. Ces dernières permettent une li-
néarisation globale du système à paramètres distribués,
• Utilisation de la description par modèles flous des systèmes non linéaires de dimen-
sion infinie,
• Ces dernières années, la théorie des semi-groupes non linéaires commence à émerger,
alors il est intéressant d’exploiter les résultats disponibles pour résoudre des problèmes
d’automatique des systèmes non linéaires de dimension infinie.
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