2014EVRY0023
2014EVRY0023
2014EVRY0023
JURY
Rapporteurs : Lionel Rosier Pr., Université de Lorraine
Mohamed Djemai Pr., Université de Valenciennes
Mohamed Ali Hammami Pr., Université de Sfax
Examinateurs : Jean Michel Coron Pr., Université Pierre-et-Marie-Curie
Wilfrid Peruquetti Pr., Ecole Centrale de Lille
Directeurs : Azgal Abichou Pr., Ecole Polytechnique de Tunisie
Lotfi Beji MCF, HDR, Université d’Evry
Co-encadrant Rhouma Mlayeh MA., INSAT Tunis
Thèse préparée aux Laboratoires, IBISC, Université d’Evry val d’Essonne &
LIM, École polytechnique de Tunisie.
2
Remerciements
J’exprime mes profonds remerciements à mes encadreurs, M. Azgal Abichou, M. Lotfi
Beji et M. Rhouma Mlayeh pour les aides compétentes qu’ils m’ont apporté. M. Abichou,
votre oeil critique m’a été très précieux pour structurer le travail et pour améliorer la
qualité des différentes sections.
Monsieur Beji, je vous remercie pour votre patience et votre encouragement pour
finir ce travail. Je tiens à vous témoigner toute ma reconnaissance pour la confiance que
vous m’avez accordée. Sans vous tout ceci n’aurait pas été possible.
Je souhaite aussi remercier mes parents mes frères et soeurs, pour leur soutien in-
défectible, mes amis, pour tous les moments de détente passés ensemble. C’est grâce à
vous que j’ai pu trouvé la force de ramener quand l’objectif semblait si lointain.
j’exprime ma gratitude à mes amis au sein du Laboratoire IBISC.
ii
Table des matières
Notations et abréviations 9
1 Introduction générale 11
1.1 Motivations et contributions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.2 Publications associées aux résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1
2 Table des matières
Bibliographie 163
4 Table des matières
Table des figures
5
6 Table des figures
5.1 G Graphe orienté de 3 agents (a), et non orienté de 4 agents (b). . . . . . . 118
5.2 Consentement d’un point commun par les 3 unicycles sous la matrice de
commande C1 (graphe G orienté). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
5.3 Consentement d’un point commun par les 3 unicycles sous la matrice de
commande C2 (graphe G orienté). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
5.4 Comportement des protocoles ui avec la matrice de commande C1 (graphe
G orienté) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
5.5 Comportement des protocoles ui avec la matrice de commande C2 (graphe
G orienté) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
5.6 Comportement des protocoles wi avec la matrice de commande C1 (graphe
G orienté) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
5.7 Comportement des protocoles wi avec la matrice de commande C2 (graphe
G orienté) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
5.8 Consentement d’un point commun par les 4 unicycles sous la matrice de
commande C1 (graphe G non orienté). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
5.9 Consentement d’un point commun par les 4 unicycles sous la matrice de
commande C2 (graphe G non orienté). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
5.10 Comportement des protocoles ui avec la matrice de commande C1 (graphe
G non orienté) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
5.11 Comportement des protocoles ui avec la matrice de commande C2 (graphe
G non orienté) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
5.12 Comportement des protocoles wi avec la matrice de commande C1 (graphe
G non orienté) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
5.13 Comportement des protocoles wi avec la matrice de commande C2 (graphe
G non orienté) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
5.14 Positions de 3 agents réalisant un consensus avec vi (0) = 0 sous un graphe
orienté. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
5.15 Vitesses de 3 agents réalisant un consensus avec vi (0) = 0 sous un graphe
orienté. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
5.16 Positions de 3 agents réalisant un consensus avec vi (0) 6= 0 sous un graphe
orienté. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
5.17 Vitesses de 3 agents réalisant un consensus avec vi (0) 6= 0 sous un graphe
orienté. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
5.18 Protocoles en accélérations avec vi (0) = 0 sous un graphe orienté. . . . . . 127
5.19 Protocoles en accélérations avec vi (0) 6= 0 sous un graphe orienté. . . . . . 127
5.20 Positions de 4 agents réalisant un consensus avec vi (0) = 0 sous un graphe
non orienté. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
5.21 Vitesses de 4 agents réalisant un consensus avec vi (0) = 0 sous un graphe
non orienté. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
5.22 Positions de 4 agents réalisant un consensus avec vi (0) 6= 0 sous un graphe
non orienté. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
5.23 Vitesses de 4 agents réalisant un consensus avec vi (0) 6= 0 sous un graphe
non orienté. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
7
5.24 Protocoles en accélérations avec vi (0) = 0 sous un graphe non orienté. . . . 130
5.25 Protocoles en accélérations avec vi (0) 6= 0 sous un graphe non orienté. . . . 130
9
10 Notations et abréviations
Introduction générale
Le but de cette thèse est d’apporter une contribution dans les domaines suivants :
stabilité en temps fini des systèmes perturbés, stabilité et stabilisation en temps fini
des systèmes dynamiques interconnectés, problèmes de consensus et consensus moyen en
temps fini et la stabilisation en temps fini d’une formation. On s’intéresse particulièrement
au couplage structurel dans un modèle et à l’interconnexion entre plusieurs systèmes
en formation. La dynamique de chaque système est régie par une équation différentielle
ordinaire du premier ordre fortement non linéaire.
11
12 Chapitre 1. Introduction générale
Par la suite, nous situons les parties I et II par rapport aux résultats de la littérature
et pour répondre aux problèmes sous-jacents, nous décrivons les résultats obtenus sous
forme de contributions.
En vue de l’élaboration d’outils spécifiques à la stabilité et à la stabilisation en temps
fini des systèmes perturbés (partie I), dans le cas autonome et non autonome, rappelons
qu’en 1986 Haimo [16] était le premier auteur qui s’est intéressé à la notion de stabi-
lité en temps fini. L’auteur s’est intéressé aux systèmes scalaires autonomes de la forme
ẋ = f (x) en donnant une condition nécessaire et suffisante pour la stabilité en temps
fini. A partir de 1995, plusieurs contributions théoriques ont été apportées par Bhat et
Bernstein en donnant une condition nécessaire et suffisante de stabilité en temps fini pour
les systèmes homogènes et autonomes avec unicité à droite des solutions [17] [18] [20] [19]
[21]. En s’inspirant des travaux de Bhat, Moulay [22] a développé la notion de stabilité
en temps fini des systèmes non autonomes : ẋ = f (t, x). Plus tard, Haddad [24] a abordé
cette même notion de stabilité en proposant le théorème inverse de Lyapunov pour les
1.1. Motivations et contributions 13
Contribution (chapitre 3). Nous reprenons le problème posé en (a). Dans le cas
d’un système autonome/non autonome, nous proposons des techniques qui garantissent la
stabilité en temps fini pour certaines classes de systèmes perturbés. Nous introduisons le
cas d’une perturbation qui s’annule et celle qui ne s’annule pas à l’origine. Pour un système
non autonome homogène et T-périodique, par le biais d’une transformation adéquate
et la technique de moyennisation, l’analyse conduit à un système autonome perturbé
auquel on associe des conditions suffisantes conduisant à la stabilité en temps fini. Comme
application en simulation, nous procéderons à la stabilisation de l’équilibre du modèle non
linéaire et sous-actionné d’un drone XSF du laboratoire.
Par rapport à la première partie de ce mémoire, nous allons nous intéresser aux sys-
tèmes perturbés suite à une interaction par rapport au voisinage. Au delà d’une simple
commande décentralisée, nous associons une topologie comme plate-forme d’échange d’in-
formations sur l’état de chaque système. Ainsi, nous posons le problème lié à la stabilité
et à la stabilisation en temps fini des systèmes dynamiques interconnectés (b). Rappelons
que la stabilité asymptotique des systèmes dynamiques interconnectés a été abordée par
Khalil [30] et Fax [77]. Sans évoquer la notion d’interconnexion qui parvient généralement
d’une commande, Khalil a présenté la dynamique de la ime variable d’état d’un système
sous la forme ẋi = fi (t, xi ) + gi (t, x). Par rapport au système nominal, il est clair que ce
système présente un terme d’interconnexion lié à gi (t, x) qui est aussi considéré comme
une perturbation. Le résultat de stabilité asymptotique a été établi en se basant sur les
14 Chapitre 1. Introduction générale
Contribution (chapitre 4). Il s’agit de concevoir une commande qui résout le pro-
blème posé en (b). Pour les systèmes dynamiques affines à la commande présentés par
Fax [77], nous présentons un résultat de stabilisation en temps fini avec une matrice de
commande B dépendante de l’état. On montre que la réalisation des résultats de sta-
bilité nécessite une fonction de Lyapunov de type quadratique. Etant donnée la forme
de la commande ui , pour prouver nos résultats, l’existence d’une fonction de Lyapunov
quadratique peut ne pas être triviale. Comme alternative, nous ramenons l’étude à celle
présentée par Khalil [30] en proposant des conditions suffisantes qui assurent la stabilité
en temps fini des systèmes dynamiques interconnectés.
Afin de répondre aux besoins d’une connexion complexe introduisant un nombre im-
portant de systèmes dynamiques contrôlés, on va s’intéresser aux cas multi-agents en
formation. Comme cela est décrit dans la partie II de ce mémoire, nous analysons une
formation particulière à l’aide des protocoles conçus afin de répondre aux problèmes de
1.1. Motivations et contributions 15
consensus et consensus moyen en temps fini (c). Ces protocoles seront adaptés pour ache-
ver la stabilisation de l’équilibre en temps fini d’une formation. D’où la problématique
qu’on pose en (d).
Rappelons que l’évolution d’une flotte de systèmes autonomes dans un environnement
complexe devra préserver à la fois une cohésion au sein du groupe, un échange permanent
de données, une stabilité locale de chaque agent et une stabilité globale du système multi-
agents. L’entente sur une valeur commune, un lieu de rendez-vous ou une répartition de
la tache, se traduit par la résolution d’un problème de consensus et où la commande à
concevoir s’appelle protocole. On évoquera le consensus moyen dans le cas où la valeur
commune est la moyenne, définie à partir des conditions initiales ou l’état instantané.
Dans la littérature, les problèmes de consensus sont étudiés à travers des modèles
simples où la dynamique d’un agent i est considérée comme celle d’un point matériel de
la forme ẋi = ui ou ẍi = ui (plus de détails sont dans [87][61][64][94][68]). Les résultats
asymptotiques ont été étendus aux problèmes de consensus et consensus moyen en temps
fini en se référant à [88] [89] [91] [92] [95].
Cependant, les principaux défis dans le contrôle des systèmes dynamiques en réseau
sont l’hétérogénéité des composants, la non linéarité du modèle et la grande dimension
du vecteur d’état. Par rapport à la littérature, il existe deux type de modèles décrivant la
dynamique du ime système en réseau de la forme ẋi = fi (xi ) + B(xi )ui et ẋi = B(xi )ui où
ui est le protocole que l’on cherche à élaborer et répondant aux problèmes de consensus
en temps fini. Il est important de noter que les structures de fi et B peuvent varier
d’un système à l’autre. Selon la problématique posée, on distinguera un multi-systèmes
homogène et hétérogène.
Dans la littérature, le consensus moyen statique a été étudié dans ([64], [97], [101]) où
les auteurs proposent des protocoles linéaires, alors que dans ([91], [99],[100]) les protocoles
sont de forme non linéaires. Pour le consensus moyen dynamique sous un protocole non
linéaire, on peut se référer à ([100]). D’une manière générale, la dynamique de l’agent
reste simple ce qui permet de répondre aux problèmes de consensus et consensus moyen
en positions et en vitesses d’un nombre important d’agents. Cependant, si la dynamique
de l’agent est non linéaire et le vecteur de son état est de dimension élevée, l’analyse du
protocole n’est pas triviale. On cherche à analyser deux formes de protocoles attendus pour
les problèmes de consensus moyen et la stabilisation d’un groupe en formation. Afin de
répondre aux problèmes de consensus moyen et la stabilisation d’une formation, l’objectif
est de reconduire nos investigations pour les deux types de systèmes dynamiques dont le
premier est de la forme ẋi = fi (xi ) + B(xi )ui et le second est décrit par ẋi = B(xi )ui où
ui est le protocole.
Contribution (chapitre 6). Le problème du consensus moyen tel qu’il a été posé
dans ce manuscrit s’est avéré différent de celui étudié dans la littérature. Au delà d’un
comportement moyen du groupe qui présente une valeur moyenne fixe (moyenne des condi-
tions initiales des agents), nos résultats achèvent un consentement instantané (trajectoire
moyenne instantanée). De plus, par rapport aux objectifs d’un groupe en terme d’un com-
portement collectif et stable, nos deux modèles d’étude ne sont pas explicités et couvrent
les modèles cinématiques/dynamiques de plusieurs agents autonomes. On note également
que le fait de s’attaquer à la stabilité d’un groupe d’agents, permet de conclure sur la
stabilité de chaque agent alors que la forme de l’entrée de commande n’a pas un objectif
directement compensatoire des termes de dérive.
2. N. Zoghlami, L. Beji, R. Mlayeh, and A. Abichou, Local finite time stability and
stabilization of interconnected systems, 9th IFAC Symposium on Nonlinear Control
Systems (NOLCOS 13), Toulouse, France, 2013.
4. N. Zoghlami, L. Beji, R. Mlayeh, and A. Abichou, Finite time consensus and sta-
bilization of networked nonlinear systems 52nd IEEE Conference on Decision and
Control (CDC 13), Florence, Italy, 2013.
2.1 Introduction
Aujourd’hui, la stabilité asymptotique et exponentielle des équations différentielles
ordinaire (EDO) est bien maîtrisée. Au 19ème siècle, le célèbre Alexander Mikhailovïch
Lyapunov a été le premier qui a avoir formulé mathématiquement cette idée. Lyapunov a
montré que l’existence de certaines fonctions, définie positive, prouvait la stabilité pour
les EDO continues. Pour permettre d’étudier analytiquement le problème de stabilité d’un
point d’équilibre, Lyapunov [46] a généralisé la notion d’énergie en regardant l’évolution
de cette dernière. La méthode de Lyapunov, consiste à étudier la stabilité du système sans
connaître la solution explicite du système étudié. En effet, le procédure de base est de géné-
rer une fonction "de type énergie" dite fonction de Lyapunov pour le système dynamique
et d’en examiner sa dérivée temporelle le long de ces trajectoire. Ce qui traduit physi-
quement l’idée que si l’énergie totale du système est dissipée de manière continue alors le
système devra rejoindre un point d’équilibre dans un temps infini (stabilité asymptotique)
ou dans un temps fini (stabilité en temps fini). En d’autre termes, le système est stable
si son énergie diminue et elle est minimale à l’équilibre. Plus tard en 1963 J. Kurzweil a
démontré dans [45] l’équivalence entre l’existence de ces fonctions, appelées fonctions de
Lyapunov, et la stabilité pour les EDO continues.
19
20 Chapitre 2. Stabilité des systèmes autonomes et non autonomes et théorie des graphes
Ce chapitre exhibe les notions générales et les outils mathématiques qui permettent
de distinguer la stabilité au sens de Lyapunov dans le cas asymptotique et dans le cas
temps fini. Nous décrivons entre autre les résultats théoriques de stabilité associés aux sys-
tèmes autonomes et non autonomes. Nous introduisons des exemples simples pour clarifier
quelques résultats. Comme le montre le sujet de cette thèse, nous mettons d’avantage l’ac-
cent sur l’importance de la stabilité en temps fini et les techniques conduisant à une telle
conclusion. On ne peut pas parler des systèmes interconnectés, des systèmes en consensus
et des systèmes en formation sans faire appel à des topologies d’interconnexion, appelées
aussi graphes. Ce chapitre, dans sa dernière partie, détaille la notion d’interconnexion
et les systèmes en réseau. Nous introduisons la notion du graphe orienté et non-orienté
et le graphe stationnaire. Enfin nous faisons appel à quelques exemples simples avant
d’attaquer les objectifs d’une interconnexion par rapport aux systèmes dynamiques qu’on
traite.
Dans un premier temps nous introduisons les théorèmes d’existence et d’unicité liés
aux systèmes autonomes et non autonomes.
ẋ = f (x) (2.1)
ẋ = f (t, x) (2.2)
x(t, t0 , x0 ) désigne une solution x(t) du système (2.1) ou du système (2.2) telle que x(t0 ) =
x0
2.2. Théorèmes d’existence et d’unicité 21
Théorème 2.1 (Arzela Péano)[30] On considère le système (2.2). Alors, pour tout
point (t0 , x0 ) ∈ I × Ω passe au moins une solution maximale x(t, t0 , x0 ) définie sur J ⊂ I.
On considère le système :
ẋ = f (t, x), t∈I
dit système de Carthéodory. Alors, pour tout (t0 , x0 ) ∈ I̊ × Ω passe au moins une solution
x(t, t0 , x0 ) définie pour tout t.
Par définition, la stabilité signifie que si un système est en équilibre, il restera dans
cet état quand le temps varie. L’analyse de la stabilité au sens de Lyapunov consiste en
l’étude des trajectoires du système quand l’état initial est proche d’un état d’équilibre.
L’objectif de la stabilité est de tirer des conclusions quant au comportement du système
sans calculer explicitement ses trajectoires. Afin d’étudier les résultats classiques sur la
notion de stabilité au sens de Lyapunov, nous devons rappeler les définitions suivantes.
On considère toujours l’équilibre en 0. Pour le cas général, il suffit de faire une trans-
lation.
n
X ∂V
V̇ (y) = (y)fi (y)
i=1
∂xi
n
∂V X ∂V
V̇ (y) = (t, y) + (t, y)fi (t, y)
∂t i=1
∂xi
(ii) g(0) = 0.
2.3. Stabilité au sens de Lyapunov 23
On dit que g appartient à la classe K∞ si g vérifie (i), (ii) avec a > 0 arbitraire et
lim g(r) = +∞
r7→+∞
Définition 2.9 Une fonction v : Ω → R est dite semi-définie positive (resp. semi-définie
négative) s’il existe un voisinage V de 0 tel que :
1. v(0) = 0
Elle est dite définie positive (resp. définie négative) s’il existe un voisinage V de 0 tel que :
1. v(0) = 0
Définition 2.10 Une fonction v : I × Ω → R est dite semi-définie positive (resp. semi-
définie négative) s’il existe un voisinage V de 0 tel que :
1. ∀t ∈ I v(t, 0) = 0
Elle est dite définie positive (resp. définie négative) s’il existe un voisinage V de 0 tel que :
1. ∀t ∈ I, v(t, 0) = 0
∀t ∈ I, ∀y ∈ V, v(t, y) ≥ v0 (y)
lim v(y) = +∞
kyk→+∞
lim v(t, y) = +∞
kyk→+∞
24 Chapitre 2. Stabilité des systèmes autonomes et non autonomes et théorie des graphes
lim v(t, y) = 0
kyk→0
Nous considérons le cas des systèmes autonomes donnés par l’équation (2.1).
Définition 2.13 [30] L’origine est stable pour le système (2.1) si pour tout ε > 0, il
existe δ(ε) > 0 tel que si ||x(0)|| < δ alors chaque solution x(t) satisfait ||x(t)|| < ε pour
tout t ≥ 0.
Définition 2.14 [30] L’origine du système (2.1) est asymptotiquement stable si l’ori-
gine du système (2.1) est stable et si ∃ δ0 > 0 tel que ||x(0)|| < δ0 alors lim ||x(t)|| = 0.
t→+∞
Théorème 2.15 [30] Supposons que l’origine est un point d’équilibre du système auto-
nome (2.1). S’il existe un voisinage V ⊂ Rn de 0 et une fonction
V : V → R+
ii) la dérivée totale V̇ pour (2.1) soit semi définie négative, alors 0 est stable, V
s’appelle une fonction de Lyapunov. De plus si la dérivée totale V̇ pour (2.1)
est définie négative alors 0 est asymptotiquement stable, V s’appelle une fonction
stricte de Lyapunov.
1 1
V (y1 , y2 ) = y12 + y22
2 2
On a V (0) = 0 et V est définie positive. La dérivée de V pour le système (2.3) vaut
V̇ est clairement définie négative. D’après le théorème 2.15, on en déduit que 0 est
asymptotiquement stable.
Les notions de stabilité et de stabilité asymptotique d’un point d’équilibre sont essen-
tiellement les mêmes que celles mises en place dans la définition précédente des systèmes
autonomes. L’élément nouveau ici est que la solution de système non autonome peut dé-
pendre à la fois de t et de t0 . Par conséquent, le comportement de la stabilité du point
d’équilibre dépend, en général, de t0 .
Par la suite, on introduit le théorème de Lyapunov associé aux systèmes non autonomes.
Théorème 2.19 [30] Soit l’origine un point d’équilibre du système non autonome (2.2),
s’il existe un voisinage Vt0 ⊂ Rn de 0 et une fonction
V : Vt0 → R+
Cette fonction est définie positive, car elle domine la fonction positive
indépendante de t. Elle est aussi décrescente car elle est dominée par une fonction définie
positive
V (y) = y12 + 2y22
On en déduit alors que V̇ est définie négative, et que 0 est uniformément asymptotiquement
stable.
Maintenant, on présente le théorème inverse de Lypaunov. (pour plus de détails voir [48])
V : I × Rn → R+
Théorème 2.22 [47] Si l’équilibre 0 d’un système différentiel autonome (2.1) ou non
autonome (2.2) périodique en t est asymptotiquement stable 1 , alors il est uniformément
asymptotiquement stable.
Dans un second temps, nous rappelons la notion de stabilité en temps fini. Cette stabi-
lité, qui n’est qu’une extension de la stabilité asymptotique, est cependant très importante
du point de vue pratique et industriel, car elle permet d’estimer au bout de combien de
temps le système atteint la stabilité.
1. on a le même résultat si l’origine est stable en temps fini [47]
2.4. Stabilité en temps fini 29
La notion de stabilité en temps fini est assez intuitive : l’idée consiste à certifier que le
système, au bout d’un temps bien déterminé, atteint le point d’équilibre et en y restant
par la suite. La connaissance de l’instant où la trajectoire réelle rejoindra celle désirée est
notamment un aspect important dans les applications pratiques qui cherchent à garantir
une bonne performance.
Historiquement, Haimo fut le premier dans [16], à publier un article traitant de la stabilité
en temps fini. Il faudra attendre la fin des années 90 pour que cette théorie se développe
sous l’impulsion de Bhat et Bernstein [17] [18] en montrant qu’avec certaines proprié-
tés d’homogénéité du système, la stabilité asymptotique est équivalente à la stabilité en
temps fini. Dans [20], les auteurs présentent une application à la robotique. Et dans [19],
ils démontrent le premier théorème réciproque ajoutant une nouvelle page à la théorie.
Moulay et Perruquetti ont repris ces travaux et ils ont étendu les résultats à différentes
classes de systèmes (non autonome) [22]. Signalons qu’il ne faut pas confondre les termes
"temps fini" et "stabilité" avec les notions de stabilité pratique et où les auteurs défi-
nissent la stabilité sur un intervalle de temps fini où l’état ne dépasse pas une certaine
limite pendant un temps fini, citons par exemple les travaux de Amato dans [49] et les
travaux de Lazarevic dans [50].
A présent, introduisons un exemple élémentaire d’un système stable en temps fini dont
on connaît explicitement les solutions. Soit la dynamique suivante :
ẋ = −sgn(x)|x|α (2.5)
Ces solutions décroissent et finissent par être nulles à partir d’un certain temps.
L’origine du système (2.5) est dit stable en temps fini. Notons que l’équation (2.5)
n’est pas lipschitzienne à l’origine. Dans ce cas, la stabilité en temps fini ne peut être
obtenue du fait de l’unicité des solutions. Et pour cela la condition de non-lipschitzienne
à l’origine est une condition nécessaire pour la stabilité en temps fini.
ẋ = f (x) (2.6)
Définition 2.23 [19] L’origine du système (2.6) est dit stable en temps fini s’il existe
un voisinage V de l’origine et une fonction T : V\{0} → [0, +∞[ appelée fonction temps
d’établissement, telles que
(i) l’origine est stable au sens de Lyapunov.
(ii) les solutions convergent en temps fini : lim x(t, t0 , x0 ) = 0
t→T (x)
Si de plus, V = Rn alors l’origine est globalement stable en temps fini.
Rappelons un résultat élémentaire donné par Haimo [16] sur la stabilité en temps
fini des systèmes autonomes scalaires de la forme
ẋ = f (x), x ∈ R, (2.7)
Théorème 2.24 Supposons que l’origine soit un point d’équilibre du système (2.7) où f
est continue. Alors, l’origine est stable en temps fini pour le système (2.7) si et seulement
2.4. Stabilité en temps fini 31
1. xf (x) < 0 et
R0
2. x fdz
(z)
< +∞
ẋ = −ϕα (x)
0
dz |x|1−α
Z
= < +∞
x −|z|α sgn(z) 1−α
Les hypothèses du Théorème 2.24 sont satisfaites. Donc, l’origine est stable en temps fini
|x|1−α
et les solutions φx (τ ) tendent vers l’origine avec le temps d’établissement T (x) = 1−α
.
Théorème 2.26 [19] S’il existe une fonction de Lyapunov V (x) : Ω ⊂ Rn → R telle que
32 Chapitre 2. Stabilité des systèmes autonomes et non autonomes et théorie des graphes
V (x(0))1−β
T (x) ≤ (2.8)
c(1 − β)
De plus, si Ω = Rn et V̇ est définie négative sur Rn \{0}, alors l’origine du système (2.1)
est globalement stable en temps fini.
où α ∈]0, 1[.
2
||x||22
X
En prenant V (x) = 2
, on obtient V̇ (x1 , x2 ) = − (x4i + |xi |α+1 ) ≤ 0. V est une
i=1
fonction de Lyapunov pour le système vérifiant
α+1 α+1
V̇ ≤ −2 2 V 2
Donc l’origine est stable en temps fini avec un temps d’établissement continu vérifiant
2||x||1−α
T (x) ≤ 1−α
2
Le théorème 2.26 implique que pour un système stable en temps fini et une fonction
temps d’établissement discontinue, il n’existe pas une fonction de Lyapunov satisfaisant
les hypothèses du théorème 2.26. Dans le cas où la fonction temps d’établissement est
continue, le théorème suivant fournit un inverse au théorème précédent.
Théorème 2.28 [19] Supposons que l’origine du système (2.6) est stable en temps fini
et la fonction temps d’établissement T est continue en 0. Soit V un voisinage de 0 et
β ∈]0, 1[. Alors il existe une fonction V (x) : V → R continue et vérifie :
2.4. Stabilité en temps fini 33
Nous présentons la notion de stabilité en temps fini pour les systèmes non autonomes.
Par conséquent, la définition suivante généralise celle 2.23 de Bhat [19].
Définition 2.29 [34] L’origine du système (2.2) est dite stable en temps fini s’il existe
un voisinage V de l’origine et une fonction T : [0, +∞[×V\{0} → [0, +∞[, appelée fonc-
tion temps d’établissement tels que :
(ii) pour tout t0 ≥ 0 et x0 ∈ V\{0} , x(t, t0 , x0 ) est définie sur [t0 , T (t0 , x0 )[, pour tout
t ∈ [t0 , T (t0 , x0 )[ on a x(t, t0 , x0 ) ∈ V\{0} et lim x(t, t0 , x0 ) = 0
t→T (t0 ,x0 )
Pour les systèmes plus généraux décrits par (2.2), Moulay et Perequetti ont montré que
les fonctions de Lyapunov permettent d’obtenir des conditions suffisantes sur la stabilité
en temps fini.
L’idée est basée sur l’existence d’une fonction de Lyapunov V et d’une fonction continue
définie positive r : R≥0 → R≥0 vérifiant l’inégalité différentielle suivante
Théorème 2.30 S’il existe une fonction de Lyapunov continûment differentiable V (t, x)
vérifiant la condition (2.9) telle qu’il existe ε > 0 pour lequel
ε
dz
Z
< +∞
0 r(z)
alors l’origine du système (2.2) est stable en temps fini. La fonction temps d’établissement
pour ce système satisfait l’inégalité suivante
V (t,x)
dz
Z
T0 (t, x) ≤
0 r(z)
α+1
Rε dz
avec r(V ) = 2ϕβ (V ) et β = 2
, puisque 0 r(z)
< +∞, le théorème 2.30 assure
que l’origine est stable en temps fini avec la fonction temps d’établissement du système
4|x|1−α
T0 (t, x) ≤ 1−α
Si l’origine est stable en temps fini et le temps d’établissement T (.) est continu en (t, 0)
2.5. Systèmes homogènes 35
pour t ≥ 0, alors il existe une fonction α(.) de classe K, une constante k > 0, une fonction
continue V : [0, ∞) × V → R et un voisinage de l’origine M tels que V̇ (t, x) est définie
et pour (t, x) ∈ [0, ∞) × R, on a :
Définition 2.34 Le système (2.11) est homogène de degré d par rapport à la dilatation
∆λ s’il existe (r1 , ..., rn ) ∈ ((0, ∞))n telle que
Notons qu’il y a une autre forme de dilatation qui s’appelle dilatation d’Euler. Pour plus
de détails, on peut se référer aux ouvrages [32] [54], [27] et [57]. Dans cette thèse on se
limitera à la dilatation donnée par la relation (2.12).
x2
La fonction f (x1 , x2 ) = définie dans le système (2.13) est
−2(ϕ 1 (x1 ) + ϕ 1 (x2 ))
3 2
homogène de degré −1 par rapport à la dilatation ∆λ (x1 , x2 ) = (λ3 x1 , λ2 x2 ).
Théorème 2.36 [21] Supposons que le système (2.11) est homogène de degré d < 0, alors
l’origine du système (2.11) est stable en temps fini si et seulement si il est asymptotique-
ment stable.
Exemple 2.37 Il est intéressant d’étudier la stabilité en temps fini d’un système homo-
gène scalaire, d’où l’exemple suivant, (α > 0) :
ẋ = −k.sgn(x)|x|α (2.14)
le système scalaire (2.14) est continu sur R et homogène de degré α − 1 respectant la dila-
tation standard 3 ∆λ (x) = 1. L’équation (2.14)peut être facilement intégrée et on obtient
1 1
− α−1
sgn(x0 )( + k(α − 1)t) , α>1
|x α−1
0|
e−kt x ,
α=1
0
x(t, t0 , x0 ) = (2.15)
1 |x0 |1−α
sign(x0 )[|x0 |1−α − kt(1 − α)] 1−α ,
0≤t≤ k(1−α)
α<1
|x0 |1−α
0 t≥ α<1
k(1−α)
A partir de (2.15), il est clair que l’origine du système (2.14) est asymptotiquement stable
ssi k > 0 et stable en temps fini ssi k > 0 et α < 1. En d’autre terme, l’origine du système
(2.14) est stable en temps fini ssi l’origine du système (2.14) est asymptotiquement stable
et le degré d’homogénéité du système (2.14) est négatif. En outre, dans le cas où k > 0 et
α < 1, la fonction temps d’établissement est donnée par
|x|1−α
T (x) = .
k(1 − α)
Maintenant, on présente deux importants théorèmes utiles à l’étude des propriétés d’ho-
mogénéité des systèmes, et utilisés dans les deux premiers chapitres de cette thèse.
Théorème 2.38 [21] Si V est homogène de degré l > 0 par rapport à une dilatation
donnée dans (2.12) et V est de classe C 1 , alors on a :
∂V ∂V
x1 + ... + xn = lV
∂x1 ∂xn
Théorème 2.39 [21][58] On suppose que f est homogène de degré m par rapport à une di-
latation (2.12) et l’origine est asymptotiquement stable. Alors pour tout l > max{0, −m},
il existe une fonction V : Rn → R continue, définie positive, de classe C 1 dans Rn \{0},
homogène de degré l par rapport à la dilatation (2.12) et V̇ est continue, définie negative
et homogène de degré l + m.
Théorème 2.40 [19][21] On suppose que V1 et V2 sont deux fonctions continues dans
Rn , homogènes par rapport à la dilatation ∆λ de degrés respectifs l1 > 0 et l2 > 0 avec V1
définie positive. Alors, pour tout x ∈ Rn on a
l2 l2
[ min V2 (z)][V1 (x)] l1 ≤ V2 (x) ≤ [ max V2 (z)][V1 (x)] l1
{z:V1 (z)=1} {z:V1 (z)=1}
38 Chapitre 2. Stabilité des systèmes autonomes et non autonomes et théorie des graphes
Définition 2.41 Le système (2.16) est stabilisable en temps fini s’il existe une com-
mande u ∈ C 0 (Ω, Rm ) telle que
1. u(0) = 0
ν = {1, ..., N }
ǫ = {(i, j) ∈ ν × ν, j ∈ Ni }
où Ni est l’ensemble des indices des noeuds en liaison avec le ime nœud. La notation
(i, j) veut dire une arrête ou connexion entre i et j, et que j ∈ Ni et i n’appartient pas
nécessairement à Nj . Ce qui implique que (i, j) et (j, i) ne présentent pas nécessairement
2.7. Théorie de graphe 39
la même arrête. Ces connexions établies entre les noeuds sont regroupées dans une matrice
A = [aij ], qu’on appelle matrice de liaison ou matrice adjacente. Dans ce manuscrit, on
se limite à une matrice adjacente binaire (stationnaire), tel que si le ième nœud prend une
information du j ème noeud, alors
1 si j ∈ Ni
aij =
0 sinon
On note par D la matrice diagonale tel que son ième terme diagonal correspond au
nombre de liaisons que peut établir le ième agent avec les autres. On définit la matrice
laplacienne (ou le Laplacien) L = [lij ] comme suite :
L=D−A
Prenons l’exemple de la figure 2.3 où, par exemple, l’agent 1 reçoit une information de
l’agent 2 et donne une information à l’agent 3 et l’agent 4. Ce graphe présente 4 nœuds et
5 arrêtes, les matrices A (adjacente), D (diagonale) et L (laplacienne) associées au graphe
2.3 sont :
0 1 0 0 1 0 0 0 1 −1 0 0
0 0 1 0 0 1 0 0 0 1 −1 0
A=
, D=
et L =
1 0 0 1 0 0 2 0 −1 0 2 −1
1 0 0 0 0 0 0 1 −1 0 0 1
1 3
2 4
Figure 2.3 – Exemple d’un graphe de connexion entre 4 agents.
Définition 2.42 (graphe non-orienté 4 ). Un graphe non-orienté est tel que la connexion
entre deux noeuds est réciproque, c’est-à-dire simultanément j ∈ Ni et i ∈ Nj . La matrice
adjacente associée à un graphe non-orienté est symétrique (aij = aji ).
Définition 2.43 (graphe orienté 5 ). Un graphe orienté est tel que les connexions ne sont
pas nécessairement réciproques. La matrice adjacente associée n’est pas nécessairement
symétrique.
Comme on peut le remarquer à partir de la définition de ces deux graphes, tout graphe
non-orienté est orienté mais la réciproque est fausse.
Exemples. Les matrices adjacentes suivantes sont respectivement, A1 celle du graphe
1 3 1 3
2 4 2 4
Figure 2.4 – Exemples de graphe : graphe orienté (à gauche), graphe non orienté (à
droite).
4. Dans la littérature on l’appelle aussi graphe indirecte, graphe non dirigé où graphe symétrique
5. Dans la littérature on l’appelle aussi graphe direct où graphe dirigé
2.7. Théorie de graphe 41
orienté de la figure 2.4 (gauche) et A2 celle du graphe non orienté de la figure 2.4 (droite).
0 1 0 1 0 1 1 1
0 0 0 0 1 0 0 0
A1 = et A2 =
1 1 0 0 1 0 0 1
0 0 1 0 1 0 1 0
Définition 2.44 (arbre couvrant). Un "arbre couvrant" est un graphe orienté qui com-
porte un noeud qui ne reçoit aucune information des nœuds du groupe.
Ainsi, s’il s’agit du k ème nœud, alors la k ème ligne de la matrice adjacente est nulle. On
peut voir la deuxième ligne de la matrice A1 ci-dessus, associée au graphe à gauche de le
figure 2.4.
Définition 2.45 Un graphe est dit fortement connexe lorsque pour tout couple (i, j), il
existe un chemin de i à j dans le graphe. Si le graphe est non orienté, on dit simplement
qu’il est connexe.
On note que les graphes ci-dessus ne sont pas fortement connexes car il n y a pas de
connexion entre (2,4) (graphe à gauche) et ((2,3) et (2,4)) (graphe à droite).
Définition 2.46 Un graphe pondéré G est celui dont les éléments de la matrice adjacente
sont positifs.
Dans un graphe pondéré, si le ième nœud prend une information du j ème nœud (j ∈ Ni ),
alors aij > 0. Autrement, aij = 0.
Le théorème suivant introduit les propriétés de la matrice laplacienne associée à un
graphe donné.
Théorème 2.47 [64]-[61]-[70] Soit L = [lij ] ∈ Rn×n la matrice Laplacienne d’un graphe
G
N
X
aik si j = i
lij = k=1
−aij
si j 6= i
alors on a :
42 Chapitre 2. Stabilité des systèmes autonomes et non autonomes et théorie des graphes
(i) 0 est une valeur propre de L et 1 est son vecteur propre associé.
(ii) Si G est un arbre couvrant, alors 0 est une valeur propre simple et toutes les autres
valeurs propres sont strictement positives.
(iii) Si G est fortement connexe, alors il existe un vecteur colonne strictement positif 6
tel que W T L = 0.
(iv) Supposons que G est fortement connexe et soit w > 0 tel que wT L = 0, alors
diag(w)L + LT diag(w) est la matrice Laplacienne du graph pondéré non orienté
G(diag(w)L + LT diag(w)).
alors λ2 > 0.
xT Lx
(vii) De plus on a λ2 = min T
et xT Lx ≥ λ2 xT x.
x6=0,1T x=0 x x
6. W = (w1 , ..., wn )T , le vecteur W est dit positif (resp. strictement positif) si wi ≥ 0 (resp. wi > 0)
2.9. Conclusion 43
1. (A + B) ⊗ C = (A ⊗ C) + (B ⊗ C)
2. (A ⊗ B)T = AT ⊗ B T
2.9 Conclusion
Dans ce chapitre, on a introduit les outils mathématiques liés essentiellement à la
stabilité asymptotique et à la stabilité en temps fin des systèmes autonomes et non auto-
nomes. Nous avons présenté brièvement la théorie de Lyapunov ainsi que les principaux
résultats concernant la stabilité à l’aide des fonctions de Lyapunov. En complément, pour
l’étude de la stabilité et du problème de stabilisation en temps fini des systèmes dyna-
miques interconnectés et des systèmes multi-agents, on a introduit la notion de graphes
et les propriétés des matrices associées. Tout au long de cette thèse, nous ferons usage de
ces résultats pour démontrer nos propositions et valider nos simulations.
44 Chapitre 2. Stabilité des systèmes autonomes et non autonomes et théorie des graphes
Première Partie : Stabilité et
stabilisation en temps fini des systèmes
perturbés
45
46 Première Partie : Stabilité et stabilisation en temps fini des systèmes perturbés
Chapitre 3
3.1 Introduction
L’analyse de la stabilité des modèles mathématiques utilisés en physique à travers les
comportements des solutions s’avère parfois difficile car la forme explicite de la solution
est difficile à obtenir. Particulièrement, quand des petits paramètres sont présents dans le
modèle. Lorsque l’on annule un petit paramètre, noté de façon symbolique ε, il se peut que
la solution du problème initial ne tende pas uniformément vers la solution du problème
réduit. On est alors confronté à un problème dit de perturbation singulière pour lequel de
grandes difficultés pour l’analyse de la stabilité peuvent se poser. Sans se confronter aux
problèmes de calcul de solutions pour l’analyse de stabilité, on suppose que cette solution
existe et qu’il est judicieux de distinguer un tel système par sa forme nominale et celle
de la perturbation. D’une façon générale, l’analyse de la stabilité d’un système perturbé
passe par l’analyse de stabilité de la forme nominale à laquelle est associée les conditions
sur le terme de perturbation. Autrement dit, l’étude de systèmes perturbés se ramène
généralement à une étude de robustesse de la stabilité de l’origine du système nominal.
L’analyse asymptotique et exponentielle est traitée dans [30] pour le cas d’un système
non autonome perturbé. Le résultat de stabilité en temps fini a été développé par Bhat
[19],[21] pour le cas d’un système autonome perturbé.
47
48 Chapitre 3. Stabilité en temps fini des systèmes perturbés
Dans ce chapitre on étudie les systèmes autonomes et non autonomes perturbés dont
on cherche à définir les conditions de stabilité en temps fini de l’origine. Ainsi, nous allons
étendre les résultats de stabilité asymptotique présentés par Khalil [30] et ceux obtenus
par Bhat [19], dans le cas autonome, afin de résoudre le cas temps fini. Après avoir isolé la
fonction de perturbation, nous étudions le cas où la perturbation s’annule à l’origine, pré-
servant l’équilibre du système. Suite aux modèles physiques bouclés qu’on a pu rencontrer,
l’écriture qui se prète à la résolution du problème de stabilisation consiste à gérer la fonc-
tion de perturbation comme étant une fonction à variables séparables. Finalement, nous
introduisons des exemples d’application au fur et à mesure de l’exposition des résultats.
ẋ = f (t, x) (3.1)
avec g : [0, +∞[×Ω → Rn . La fonction g(t, x), continue en (t, x), est une perturbation qui
apparaît comme un terme additif et qui pourrait résulter des erreurs de modélisation ou
des systèmes exogènes. Dans la réalité, on peut ne pas avoir la forme explicite de g(t, x),
néanmoins, pour l’analyse de stabilité du système perturbé, g(t, x) doit être bornée. Pour
la suite de l’étude, nous considérons une perturbation qui s’annule à l’origine.
Preuve. Par hypothèse x = 0 est stable en temps fini pour le système non perturbé (3.1).
En se basant sur le Théorème 2.32, il existe une fonction de Lyapunov V : [0, ∞[×Ω → R+
telle que ∀(t, x) ∈ [0, ∞[×Ω, on a :
α(kxk) ≤ V (t, x)
iii) ∃k > 0 tel que V̇ (t, x) ≤ −k[V (t, x)]λ avec λ ∈]0, 1[.
En dérivant cette même fonction de Lyapunov le long des trajectoires du système perturbé
(3.2), on obtient :
∂V ∂V ∂V
V̇ (t, x) = + f (t, x) + g(t, x). (3.3)
∂t ∂x ∂x
Par rapport aux deux premiers termes de l’égalité ci-dessus, d’après iii), on a :
∂V ∂V
+ f (t, x) ≤ −k[V (t, x)]λ (3.4)
∂t ∂x
50 Chapitre 3. Stabilité en temps fini des systèmes perturbés
Maintenant, par rapport à l’hypothèse 2, selon le Théorème 2.39 (Chapitre 2), V (t, .) est
homogène de degré l = max{0, −m} par rapport à la dilatation ∆λ . De plus, en utilisant
les propriétés des fonctions homogènes, on a :
∂V ∂V
x1 + ... + xn = lV (3.5)
∂x1 ∂xn
∂V
V̇ (t, x) ≤ − k[V (t, x)]λ + c1 k kkxkβ
∂x
≤ − k[V (t, x)]λ + c1 lV kxkβ−1 (3.7)
β−1
kxkβ−1 ≤ c2 V l (3.8)
Par conséquent,
β−1+l
V̇ (t, x) ≤ − k[V (t, x)]λ + c1 c2 lV l (3.9)
β−1+l
≤ − [V (t, x)]λ (k − c1 c2 lM V l
−λ
)
β−1+l
le fait que la fonction V est continue et s’annule à l’origine (V (t, 0) = 0) et l
− λ > 0,
k
alors ∃δ > 0 tel que ∀x ∈ Bδ (0), on a V (t, x) ≤ 2c1 c2 lM
, ce qui permet d’écrire
k
V̇ (t, x) ≤ − [V (t, x)]λ
2
3.2. Système non autonome perturbé 51
Comme conclusion, l’origine du système perturbé (3.2) est stable en temps fini. Le temps
d’établissement est estimé par
2
T(3.2) (t, x) ≤ [V (t, x)]1−λ
1−λ
1
où pour z 7→ r(z) = |z|3/4 , fonction définie positive et la fonction r(z)
integrable au
voisinage de 0 (au sens de Riemann). Ce qui achève la stabilité en temps fini de l’origine
du système non perturbé.
Afin de vérifier l’homogénéité de f (t, .). Soit ∆λ (x) = λ2 x, il est facile de vérifier que
f (t, ∆λ (x)) = λf (t, x). Ainsi f (t, .) est homogène de degré −1 par rapport à la dilatation
∆λ .
Il est trivial de montrer que |g(t, x)| ≤ |x|2 , par conséquent, |g(t, x)| = O(|x|2 ) avec β = 2.
52 Chapitre 3. Stabilité en temps fini des systèmes perturbés
Les hypothèses de la proposition sont atteintes et l’origine du système perturbé (3.10) est
stable en temps.
La figure 3.1 illustre la solution du système non perturbé et celle du système perturbé.
0.5
solution du sytème non perturbé
0.45 solution du système perturbé
0.4
0.35
0.3
position
0.25
0.2
0.15
0.1
0.05
0
0 10 20 30 40 50
time[sec]
ẋ = x1
q
1/2 1/3 −t/k
ẋ1 = −sgn(x1 )|x1 | − sgn(x)|x| +e x21 + x2 (3.11)
On note alors,
x1 0
f (t, x) = et g(t, x) = p .
−sgn(x1 )|x1 |1/2 − sgn(x)|x|1/3 e −t/k 2
x1 + x 2
Vérifions les hypothèses de la proposition précédente. Pour 1) et 2), on a f (t, .) est homo-
gène de degré −1 respectant la dilatation ∆λ (λ3 x, λ2 x1 ). D’autre part, x = 0 est stable
en temps fini pour le système non perturbé ẋ = f (t, x).
Concernant le terme de perturbation, on a kg(t, x)k ≤ kxk. Par conséquent, on conclut
que x = 0 reste stable en temps fini pour le système perturbé. Le résultat de simulation
du système (3.11) est illustré par les figures 3.2-3.3 (k = 0.25).
3.3. Système autonome perturbé 53
7 8
la dynamique x la dynamique x
6 la dynamique x1 la dynamique x1
6
5
4
4
3
positions
position
2 2
1
0
0
−1
−2
−2
−3 −4
0 10 20 30 40 50 0 10 20 30 40 50
time[sec] temps
ẋ = f (x) (3.12)
Preuve. Soit V (x) = 21 x2 associée au système perturbé (3.13). Le long du système (3.13),
la dérivée de V est donnée par
V̇ = xf (x) + xR(t)g(x)
Finalement, comme la fonction z 7→ |z| est continue et nulle à l’origine alors il existe
C > 0 telle que,
V̇ ≤ −C|x|α = −C1 r(V )
α
avec C1 = C2− 2 .
Ce qui achève la stabilité en temps fini de l’origine du système scalaire (3.13).
Exemple. soit le système donné par
1 1
ẋ = −ϕ 1 (x) + |x| 2 (3.14)
3 1+t
1 1
Si on prend β(t) = 1+t
et g(x) = |x| 2 qui vérifient bien 2. et 3., sous ces conditions ce
système est stable en temps fini. Les solutions du système perturbé et non perturbé sont
illustrées respectivement par les figures 3.3.1 et 3.3.1.
Les résultats de simulation impliquent que l’origine du système perturbé reste stable.
Cependant, le temps de convergence du système perturbé est nettement supérieur par
3.3. Système autonome perturbé 55
1.2 1.2
1 1
0.8 0.8
0.6 0.6
x(t)
x(t)
0.4 0.4
0.2 0.2
0 0
−0.2 −0.2
0 1 2 3 4 5 0 1 2 3 4 5
Time (sec) Time (sec)
Figure 3.4 – Solution du système non Figure 3.5 – Solution du système per-
perturbé ẋ = −ϕ 1 (x) turbé (3.14)
3
rapport au système non perturbé. D’où le temps requis par le système pour rejeter la
perturbation.
On définit l’homogénéité par rapport au système nominal pour une dilatation donnée.
On traite par la suite, pour x dans Rn , le système autonome perturbé à variables séparables
de la forme :
k
X
ẋ = f (x) + Ri (t)gi (x) (3.15)
i=1
Proposition 3.3.2 Etant donné le système (3.15), la stabilité en temps fini de son ori-
56 Chapitre 3. Stabilité en temps fini des systèmes perturbés
3. la fonction gi (x) = O(||x||αi ) au voisinage de l’origine, avec αi ∈]1, l[, l > {0, −m}
et α1 ≤ α2 ≤ ... ≤ αk .
l+m
V̇ ≤ − cV l + M1 k∇V kkgi (x)k
l+m
≤ − cV l + lM2 M1 V kxkαi −1
l+m
≤ − cV l + lM V kxkα1 −1
3.4. Système homogène et T-périodique 57
α1 −1
kxkα1 −1 ≤ c2 V l
l+m α1 −1+l
V̇ ≤ − cV l + c2 lM V l
l+m α1 −1−m
≤−V l [c − c2 lM V l ]
α1 −m
Comme V est continue et nulle à l’origine et l
> 0, alors
∃δ > 0 tel que ∀x ∈ Bδ (0), on a :
c l+m
V̇ (t, x) ≤ − [V (t, x)] l
2
Ce qui achève le résultat de la proposition.
En terme d’application, nous allons présenter dans la section 1.5 le modèle d’un drone où
on cherche à élaborer une commande qui stabilise en temps fini l’état d’équilibre.
ẋ = εf (t, x, ε) (3.16)
avec
T
1
Z
fmoy (x) = f (τ, x, 0)dτ
T 0
Notons aussi que fmoy est homogène de degré m < 0 par rapport à ∆λ . Le problème
fondamental de la méthode de moyennisation consiste à déterminer dans quel sens le
comportement du système autonome (3.17) se rapproche du comportement du système
non autonome (3.16). Nous énonçons nos résultats dans la proposition suivante.
Proposition 3.4.1 Supposons que l’origine du système moyennisé (3.17) est stable en
temps fini alors, pour ε > 0 suffisamment petit, l’origine du système initial (3.16) est
stable en temps fini.
x = z + εu(t, z)
Rt
où u(t, x) = 0
[f (τ, x, 0) − fmoy (x)]dτ .
On a la fonction f (t, x, 0)−fmoy (x) est T-périodique en t et de moyenne nulle et la fonction
u(t, x) est T-périodique en t, alors u(t, x) est bornée en (t, x).
3.4. Système homogène et T-périodique 59
De plus, on a :
∂u
= f (t, x, 0) − fmoy (x)
∂t
et
t
∂u ∂
Z
= [f (τ, x, 0) − fmoy (x)]dτ
∂x 0 ∂x
La dérivée de x par rapport au temps conduit à
∂u ∂u
ẋ = ż + ε (t, z) + ε (t, z)ż
∂t ∂z
∂u ∂u
[I + ε ]ż =εf (t, z + εu, ε) − ε
∂z ∂t
=εf (t, z + εu, ε) − εf (t, x, 0) + εfmoy (z)
∂u
D’autre part, on a ∂z
est bornée en (t, z), donc la matrice I + ε ∂u
∂z
est inversible. Pour ε
suffisamment petit on a :
∂u −1
[I + ε ] = I + O(ε)
∂z
Par conséquent, l’équation d’état en z est donnée par
transformer (3.18) en :
dz
= fmoy (z) + εq(s/ε, z, ε) (3.19)
ds
L’écriture (3.19) représente un système autonome (moyen) perturbé.
Partant du fait que fmoy est une fonction homogène de degré m < 0 par rapport à ∆λ
et que l’origine du système moyennisé (3.17) est stable en temps fini, alors il existe une
fonction de Lyapunov V de classe C 1 sur Rn homogène de degré l > max{0, −m} par
rapport à ∆λ . Le long du système moyennisé (3.17), il existe c > 0 tel que la dérivée de
l+m
V vérifie V̇ ≤ −cV l .
∂V
Comme ni=1 xi = lV et que q est bornée en (t, z, ε) pour M = sup q(s, z, ε), la
P
∂xi (s,z,ε)
dérivée de V le long du système (3.19) s’écrit
l+m
V̇ ≤ − cV l + εk∇V kkq(s/ε, z, ε)k
l+m −m
≤V l [c − lM V l ] (3.20)
−m
Le fait que l
> 0 et que V est une fonction continue et nulle à l’origine assure qu’il
existe un voisinage V de l’origine tel que
c l+m
V̇ ≤ − V l
2
Comme conclusion, l’origine du système (3.16) est stable en temps fini. Ce qui achève la
démonstration.
Les résultats théoriques de stabilité en temps fini d’un système homogène et T-périodique
sont importants dans le sens où on ramène l’étude à un système moyennisé autonome
3.5. Application au modèle d’un drone type XSF 61
dont la stabilité en temps fini de son origine ne nécessite pas la connaissance de la forme
explicite de la fonction de Lyapunov.
Figure 3.6 – Model de l’XSF à quatre rotors dont deux sont orientables.
62 Chapitre 3. Stabilité en temps fini des systèmes perturbés
Dans un référentiel cartésien, la dynamique issue de la figure 3.6 est donnée par :
mẍ =u sin(ψ)
mÿ =u cos(ψ)
mz̈ =mg − v
ψ̈ =τψ
ẋ =x1
1
ẋ1 = u sin(ψ)
m
ẏ =y1
1
ẏ1 = u cos(ψ)
m
ż =z1
1
ż1 =g − v
m
ψ̇ =ω
ω̇ =τψ
3.5. Application au modèle d’un drone type XSF 63
ẋ =x1
1
x˙1 = α sin(β)
m
ẏ =y1
1
y˙1 = α cos(β)
m
ż =z1
1
z˙1 =g − v
m
α̇ = u
β̇ =ψ
ψ̇ =ω
ω̇ =τψ
Il est clair qu’on peut désigner les bonnes commandes qui stabilisent en temps fini la
dynamique de (z, ψ) ce qui signifie la stabilisation du drone à une altitude en z et une
attitude en ψ données. Il reste à stabiliser en temps fini la position (x, y) dont la dynamique
reste toujours dépendant de ψ et qui s’exprime par :
ẋ =x1
1
ẋ1 = α sin(β)
m
ẏ =y1 (3.21)
1
ẏ1 = α cos(β)
m
α̇ =u
β̇ =ψ
Rappelons que le système (3.21) ne vérifie pas Brockett [11] (réf Brockett).
64 Chapitre 3. Stabilité en temps fini des systèmes perturbés
t
αd = 2mρ(x̄) sin( ) − 2m(ϕ 1 (y) + ϕ 1 (y1 ))
ε 3 2
t
sin( ε )
βd = −2 (ϕ 1 (x) + ϕ 1 (x1 )) (3.22)
ρ(x̄) 3 2
u = −k1 ϕ 1 (α − αd ) + α˙d
3
1
avec x̄ = (x, x1 , y, y1 ) et ρ(x̄) = |x2 + x31 + y 2 + y13 | 6 , k1 , k2 > 0. Pour tout ε > 0
suffisamment petit, le retour d’état instationnaire en u et ψ stabilise localement en temps
fini l’origine du système (3.21).
Ẋ = f (X, t)
avec
1 1
f (X, t) = (x1 , α sin(β), y1 , α cos(β), u, ψ)T
m m
A partir duquel on obtient le modèle linéarisé suivant :
ẋ =x1
1
x˙1 = αβ
m
ẏ =y1 (3.24)
1
y˙1 = α
m
α̇ =u
β̇ =ψ
3.5. Application au modèle d’un drone type XSF 65
ẋ =x1
1
x˙1 = αd βd (3.25)
m
ẏ =y1
1
y˙1 = αd
m
Afin d’appliquer les résultats de stabilité en temps fini obtenus dans le cas d’un système
homogène et T-périodique et dont le terme de perturbation est à variables séparables, la
forme compacte du modèle bouclé est donnée par :
t t
Ẋ = f (X) + R1 ( )g1 (X) + R2 ( )g2 (X) (3.26)
ε ε
où
x1
−2(ϕ1/3 (x) + ϕ1/2 (x1 ))
f (X) =
y1
−2(ϕ1/3 (y) + ϕ1/2 (y1 ))
0
4
(ϕ1/3 (x) + ϕ1/2 (x1 ))(ϕ1/3 (y) + ϕ1/2 (y1 ))
ρχ
g1 (X) =
0
2ρχ
0
−4(ϕ1/3 (x) + ϕ1/2 (x1 ))
g2 (X) =
0
0
R1 (t) = sin(t)
66 Chapitre 3. Stabilité en temps fini des systèmes perturbés
et
1
R2 (t) = sin2 (t) −
2
Le système (3.26) présente une partie nominale f (X) et une perturbation à variables
séparables, c’est la partie restante de cette écriture. De même, ce système est homogène
et 2π-périodique. Par conséquent, on peut appliquer les résultats des propositions 3.4.1
et 3.3.2. Par rapport à la dilatation ∆λ (X, t) = (λ3 x, λ2 x1 , λ3 y, λ2 y1 ), on peut facilement
vérifier que f (X) est homogène de degré (−1).
Si on se réfère à la proposition 3.3.2, le système nominal s’exprimant par,
Ẋ = f (X) (3.27)
présente une origine stable en temps fini avec Ri (t) et gi (X) vérifient les hypothèses de
la Proposition 3.3.2. A présent, on peut conclure que l’origine du système perturbé (3.26)
est stable en temps fini.
Une seconde preuve de la stabilité en temps fini, en appliquant la technique de moyenni-
sation au système (3.26), sachant que
2π 2π
1 1
Z Z
R1 (t)dt = R2 (t)dt = 0
2π 0 2π 0
par conséquent, la moyenne du système (3.26) est à présent aussi le système nominal
(3.27). Après avoir appliqué les résultats de la proposition 3.4.1 et partant du fait que
l’origine du système moyennisé est stable en temps fini, nous pouvons conclure que l’origine
du système (3.26) reste stable en temps fini. Ce qui achève la démonstration.
Dans cette section, on présente les résultats de simulation associés au modèle de l’XSF
(3.21) auquel on associe les entrées de commande (3.22)-(3.23). Les constantes sont telles
que m = 1, ε = 0.034, k1 = 0.25 et k2 = 0.25. Dans le plan, pour une altitude en z
atteinte, deux positions initiales ont été figées de la forme (x0 , y0 , ψ0 ) = (0.1m, 0.5m, − π2 )
3.6. Conclusion 67
1.2
0.8
0.7
1
0.6
0.8
0.5
0.6
0.4
y(m)
y(m)
0.3 0.4
0.2
0.2
0.1
0
0
−0.1 −0.2
−0.05 0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0.35 0.4 0.45 −2.5 −2 −1.5 −1 −0.5 0 0.5 1
x(m) x(m)
Figure 3.7 – Stabilisation de l’origine pour deux états initials différents et à une altitude
en z atteinte.
et (x0 , y0 , ψ0 ) = (−2m, 0.5m, 0rd). La figure 3.7 illustre la stabilité de l’origine pour les
deux états initiaux. De point de vue robustesse de la commande par rapport à un système
exogène (perturbation externe), non compensé par la commande, on se ramène au cas où
la perturbation ne s’annule pas à l’origine. On peut toujours appliquer les résultats de la
section 1.2.2 où le terme de perturbation devrait être borné (voir proposition ??). Cette
même analyse de robustesse peut concerner le cas où une erreur de modélisation affecte le
modèle qui a servi pour l’élaboration de la commande. Ainsi, cette perturbation dépend
forcement de l’état et on peut toujours la traiter sous la forme d’une perturbation qui
s’annule à l’origine. Ce cas de figure est associé aux résultats de la proposition 3.2.1.
3.6 Conclusion
Dans ce chapitre nous nous sommes intéressés à la stabilité en temps fini des systèmes
perturbés. Pour un système nominal autonome et non autonome, dont l’origine est supposé
stable en temps fini, auquel est ajouté un terme de perturbation qui s’annule à l’origine,
nous avons établi les conditions de stabilité en temps fini de l’origine du système initial.
Comme constat, la connaissance de la forme explicite de la fonction de Lyapunov n’est pas
nécessaire alors que l’homogénéité de la fonction qui représente le système nominal par
rapport à une dilatation donnée est requise. Par rapport aux problèmes de stabilisation
des systèmes contrôlés dont le vecteur de commande est instationnaire (systèmes qui
68 Chapitre 3. Stabilité en temps fini des systèmes perturbés
ne vérifient pas Brockett, tels que l’unicycle, dirigeable, véhicule terrestre, drone, ect.),
nous avons présenté des résultats théoriques généraux pour les systèmes bouclés dans le
cas où la perturbation est à variables séparables et le cas d’un système singulièrement
perturbé. La technique de moyennisation s’avère efficace pour l’étude de stabilité des
systèmes homogènes et T-périodiques. La complexité du modèle a été surmontée par
l’étude de propriétés du système moyennisé qui est rendu autonome. Afin de distinguer
les différentes propositions de ce chapitre, outre les exemples simples présentés comme
application directe de chaque résultat, on a présenté un exemple détaillé concernant la
stabilisation en temps fini de l’origine de la dynamique plan du drone XSF du laboratoire.
A travers ce dernier exemple, on s’est aperçu que la commande stabilisante est robuste vis-
à-vis d’une perturbation qui peut être liée à une erreur de modélisation ou à un système
exogène.
Chapitre 4
4.1 Introduction
Le but de ce chapitre est de mieux comprendre et de bien formaliser les effets induits
par les termes d’interconnexion dans la stabilité et la stabilisation des systèmes dyna-
miques éventuellement non linéaires et complexes. Il s’agit de développer des méthodes et
des outils pour l’analyse et la commande de tels systèmes. La question fondamentale est :
connaissant la forme nominale associée à un système dynamique et dont l’analyse de la
stabilité peut être rendue triviale avec les outils classiques, comment peut-on étendre ces
outils pour l’étude du système de départ ? Plusieurs auteurs se sont attaqués à l’analyse de
propriétés de stabilité des systèmes interconnectés [81]-[82] dont l’idée fondamentale est de
subdiviser le système en des sous-systèmes liés entre eux par des termes d’interconnexion
induisant des états croisés. Cette forme d’interconnexion est toujours existante dans la dy-
namique d’un système suite au couplage interne entre les variables d’état et à la présence
de non linéarités. Du point de vue des résultats, l’analyse des systèmes interconnectés a
conduit à des stabilités de type exponentielles et asymptotiques [30]. Partant du fait que
l’interconnexion résulte d’un couplage interne tel que les systèmes chainés, des résultats
sur la stabilité de ce type de systèmes sont détaillés dans [71]. Des conditions nécessaires
et suffisantes pour la stabilisation d’une formation de véhicules (vu comme des systèmes
69
70 Chapitre 4. Stabilité et stabilisation en temps fini des systèmes interconnectés
interconnectés) ont été présentées dans [72], dans le cas linéaire et en utilisant la théorie
du graphe. L’étude de la stabilité a été conduite dans le cas d’un système non linéaire
interconnecté dans [73] et [30]. Les auteurs parviennent à un résultat de stabilité de type
asymptotique. Pour l’étude des systèmes dynamiques, la notion de stabilité en temps fini
est un concept plus pratique [16], [21] et [22] auxquelles nous allons faire référence pour
analyser la stabilité et la stabilisation en temps fini des systèmes interconnectés.
Etant donné que la plupart de systèmes dynamiques contrôlés présentent un modèle
non linéaire affine à la commande avec ou sans terme de dérive, nous présentons les outils
qui réalisent la stabilisation en temps fini de l’origine de ce type de système après avoir
formé les dynamiques interconnectées (section 2). Partant du fait qu’on peut souvent
séparer la forme nominale et la perturbation à partir de la dynamique d’un système, nous
allons présenter une démarche qui permet de dégager les conditions sur la perturbation
pour lesquelles le système global reste stable en temps fini (section 3). Dans la section
3, nous faisons aussi la différence entre le couplage structurel et le couplage qui résulte
d’une commande d’interconnexion. Dans la section 4, une large partie de ce chapitre est
réservée à l’étude de la poursuite de trajectoire en temps fini d’un système multi-unicycles.
A travers les résultats de simulation, nous engageons une discussion sur la robustesse de
la commande vis-à-vis de l’ajout de l’entrée d’interconnexion comme une perturbation.
Pour chaque unicycle nous proposons une commande qui réalise la poursuite en temps
fini. Pour le groupe nous proposons , pour une topologie fixe donnée, une commande
d’interconnexion qui preserve la stabilité en temps fini du groupe.
pas de dériver la commande d’un système isolé, mais d’introduire la notion de stabilité
dans le cas où le système isolé se met en réseau réalisant ainsi un système interconnecté.
Généralement, le couplage interne entre les variables d’états introduit un couplage struc-
turel. Cependant, le système ne peut être considéré comme interconnecté. Dans l’étude
que nous menons, la source d’interconnexion est associée à la commande. Par conséquent,
chaque système isolé présente les commandes appropriées qui lui assurent son autonomie,
et sa stabilisation par rapport à son origine. Par rapport aux systèmes dynamiques contrô-
lés, nous allons formaliser sous forme d’un groupe les systèmes avec ou sans termes de
dérive, affines à la commande. Indépendamment de la nature physique du modèle d’étude,
hormis les exemples qu’on donne, les formes explicites des fonctions qui composent chaque
modèle ne sont pas nécessaires, ce qui conduit à des résultats de stabilité et de stabili-
sation généraux. Les applications qui peuvent tirer profit de l’originalité de la démarche
sont multiples et où la stabilité en temps fini des systèmes dynamiques interconnectés est
requise. Particulièrement, les études, qui se basent sur le système multi-agents dont les
dynamiques sont généralement simplifiées, sont conduites ici pour des modèles complexes
et non linéaires. Un tel exemple de systèmes en interaction est décrit dans la figure 4.1.
Un système dynamique avec dérive, affine à la commande, est représenté par une équa-
tion différentielle ordinaire du premier ordre par rapport au vecteur d’état. Ce modèle est
représentatif de la plupart des systèmes dynamiques contrôlés. Dans le cas d’un modèle
sous actionné, où la dimension du vecteur de commande est inférieure au nombre de de-
grés de liberté du système, la matrice qui apparaît comme coefficient du vecteur d’entrée,
appelée aussi matrice de commande, n’est pas carrée. Par conséquent, même dans le cas
de l’étude de la stabilité d’un système dynamique isolé, suite aux non linéarités dans le
modèle, le problème s’avère difficile à résoudre. Nous avons présenté les outils mathé-
matiques dans le chapitre précèdent qui permettent d’analyser la stabilité d’un système
bouclé sous forme perturbé. Ainsi, nous allons supposer le fait que chaque système isolé
satisfait les conditions de stabilité d’une manière décentralisée et nous cherchons à établir
les conditions de stabilité par rapport à plusieurs systèmes en réseau.
72 Chapitre 4. Stabilité et stabilisation en temps fini des systèmes interconnectés
m
X
ẋi = fi (xi ) + gi,j (xi )ui (4.1)
j=1
avec B(xi ) = [bij ] ∈ Rn×m est la matrice de commande dépendante de l’état du système
et l’entrée de commande est ui ∈ Rm .
Notons que dans le cas d’une matrice B constante, l’étude des dynamiques intercon-
nectées étant formalisée à partir de (4.2), Cremean et Murray [77] ont établi un résultat de
stabilité asymptotique. L’ensemble du système auquel nous allons associer des conditions
de stabilité en temps fini est défini par :
où la matrice C ∈ Rm×n est une matrice constante et L est la matrice laplacienne associée
à une topologie fixe donnée. Sous l’entrée (4.4), l’origine du système interconnecté (4.3)
est stable en temps fini si les hypothèses suivantes sont vérifiées :
2. xT [L ⊗ B(xi )C]x ≥ 0.
Preuve. En injectant la commande (4.4) dans le système (4.3) et en utilisant les propriétés
du produit de Kronecker (voir chapitre 2), la dynamique du système interconnecté en
74 Chapitre 4. Stabilité et stabilisation en temps fini des systèmes interconnectés
L’hypothèse 2. dans la proposition 4.2.1 implique que le deuxième terme de V̇ est semi-
défini négatif, ce qui permet d’écrire
V̇ ≤ −k(xT x)β
≤ −2β k[V ]β
Remarque 4.1 L’hypothèse 1. implique que l’origine de chaque système est stable en
temps fini pour une fonction appropriée de Lyapunov de type quadratique.
Remarque 4.2 L’hypothèse 2. équivaut à dire que la matrice L⊗B(xi )C est semi-définie
positive. Par conséquent, en utilisant les propriétés du produit de Kronecker , B(xi )C et
L sont deux matrices semi-définies positives ou semi-définies négatives, simultanément.
Ainsi, l’efficacité de l’entrée (4.4) dépend du choix du graphe G et de la conception de C.
4.2. Stabilisation en temps fini des systèmes dynamiques interconnectés 75
Pour l’étude de la stabilité d’un multi-système avec dérive, le terme de derive est souvent
compensé par la commande, ainsi, il n’apparaît pas dans l’écriture de la dérivée de la
fonction V . Or, dans notre cas d’étude, ce terme n’est pas compensé par la commande
(4.4) ce qui impose la condition 1. qui figure dans la proposition 4.2.1. D’un point de
vue pratique, cette condition est difficile à remplir car elle dépend fortement des carac-
téristiques physiques du système d’étude. Afin de prendre en compte le terme de dérive
par une commande auxiliaire, nous proposons de dissocier la commande en deux parties :
une partie qui se charge d’assurer la stabilité de chaque système isolé et la deuxième qui
préserve la stabilité du système global tout en assurant l’échange d’informations sur l’état
de chaque système. Nous allons introduire cette technique dans le cas d’un multi-systèmes
sans dérive et l’étendre au cas d’un multi-systèmes avec dérive. Les détails sont donnés
dans la section suivante.
Exemple. On considère le système contrôlé suivant, ∀i ∈ I,
ẏi =zi
avec ϕα (yi ) = sgn(yi )|yi |α (de même pour ϕα (zi )) α ∈]0, 1[ et xi = (yi zi )T . Ce système
se met sous la forme (4.3) avec
zi 0
fi (xi ) = et B =
−ϕα (yi ) − ϕα (zi ) 1
Soit x = (x1 , ..., xN )T et f (x) = (f1 (x1 ), ..., fN (xN ))T . On vérifie facilement que ∀x 6= 0,
xT f (x) ≤ −k(xT x)α . En se basant sur la Proposition 4.2.1, on propose une matrice
d’interconnexion de la forme C = (0 1)T et la commande d’interconnexion est donnée
par :
N
X
ui = − aij (zi − zj ) (4.7)
i=1
où aij sont les éléments de la matrice adjacente du graphe fixe (figure 4.2).
76 Chapitre 4. Stabilité et stabilisation en temps fini des systèmes interconnectés
1 2
4 3
0 0 1 0
1 0 0 0
A=
1 1 0 1
1 0 0 0
2
Un test de simulation a été effectué pour α = 3
et N = 4. Indépendamment de l’action
de ui qui est appliquée pour former le système interconnecté, les dynamiques en yi et zi
sont données respectivement par les figures 4.4 et 4.6. En présence de ui , le résultats sont
donnés par les figures 4.3 et 4.5. Clairement, l’origine du système interconnecté est stable
en temps fini.
2 1
0.5
1
0
−0.5
0
−1
yi
yi
−1 −1.5
−2
−2
−2.5
−3
−3
−3.5
−4 −4
0 5 10 15 20 25 30 0 5 10 15 20 25 30
temps[sec] temps[sec]
2 2
1.5 1.5
1 1
zi
zi
0.5 0.5
0 0
−0.5 −0.5
0 5 10 15 20 25 30 0 5 10 15 20 25 30
temps[sec] temps[sec]
Par rapport à la section précédente, un système dynamique sans terme de dérive est
tel que fi (xi ) = 0. Plusieurs systèmes physiques se décrivent sous cette forme, nous citons
par exemple, la cinématique d’un satellite, la cinématique d’un unicycle et la dynamique
d’une simple particule. On cherche à stabiliser un multi-système dont le modèle du ième
système est de la forme (∀i ∈ I = {1, ..., N }) :
où B(xi ) ∈ Rn×m et ui ∈ Rm . Soit le vecteur d’état x = (x1 , ..., xN )T , sous forme matri-
cielle, la dynamique d’un multi-système est donnée par :
et
avec k > 0, β ∈]0, 1[ et la matrice C ∈ Rm×n . Sous les commandes (4.10), (4.11), (4.12)
et l’hypothèse
xT [L ⊗ B(xi )C]x ≥ 0
Notons aussi qu’on n’a pas donné de forme explicite à une partie de la commande u, à
savoir ustf . Cette dernière dépend de la fonction de Lyapunov associée à chaque système
isolé ainsi que de sa dynamique. L’élaboration de la forme explicite de ustf revient à étudier
la stabilité en temps fini de chaque système seul, alors que l’inégalité (4.11) favorise une
forme quadratique de la fonction V . A noter aussi que, en se référant aux résultats de
l’étude de stabilité d’un multi-système avec dérive, la commande ustf peut être désignée
en fonction du terme de dérive ce qui affaiblit l’hypothèse 1. de la proposition 4.2.1.
A présent, le modèle d’un ième système dynamique bouclé s’écrit sous la forme (i ∈
I = {1, ..., N }) :
ẋi = fi (t, xi ) + gi (t, x) (4.17)
où les θij sont des constantes strictement positives et ψj : Rn → R est une fonction
continue et définie positive et telle que ψj (xj ) = O(xβj ) avec β > 0. L’équilibre du système
interconnecté (4.17) est localement stable en temps fini si les hypothèses suivantes sont
satisfaites :
4.3. Stabilité en temps fini des systèmes interconnectés 81
Preuve. Nous introduisons une fonction de Lyapunov V (t, x) globale qui combine l’in-
teraction entre les N systèmes issus de (4.18), soit
N
X
V (t, x) = ci Vi (t, x), ci > 0 (4.21)
i=1
Maintenant, par rapport aux systèmes perturbés, la dérivée de V (t, x) est donnée par
N N
X ∂Vi ∂Vi X ∂Vi
V̇ (t, x) = ci [ + fi (t, xi )] + ci gi (t, x) (4.22)
i=1
∂t ∂xi i=1
∂x i
Or, à partir de l’hypothèse 2., il existe une fonction de Lyapunov Vi (t, x) vérifiant l’inéga-
lité (4.19). Par conséquent, on obtient
N N
X ∂Vi ∂Vi X
ci [ + fi (t, xi )] ≤ − ci ki [Vi (t, x)]λ
i=1
∂t ∂xi i=1
D’autre part, comme la fonction fi (t, .) est homogène de degré m ce qui implique que la
fonction de Lyapunov Vi est aussi homogène de degré l = max{0, −m}. On a alors,
n
X ∂Vi
rk x i k = lVi
k=1
∂xik
avec xik est un élément de xi = (xi1 , ..., xin ). A partir de l’écriture (4.22) et la condition
(4.20),
N
X N
X N
X
V̇ (t, x) ≤ − ci ki [Vi (t, x)]λ + ci lVi θij ψj (xj )
i=1 i=1 j=1
N
X N
X
≤− ci [Vi (t, x)]λ [ki − lVi1−λ θij ψj (xj )]
i=1 j=1
Comme 1 − λ > 0, Vi (t, .) et ψj (.) sont des fonctions continues qui prennent la valeur 0 à
82 Chapitre 4. Stabilité et stabilisation en temps fini des systèmes interconnectés
N
1X
V̇ ≤ − ci ki [Vi (t, x)]λ
2 i=1
N
MX
≤− [ci Vi (t, x)]λ
2 i=1
avec M = max(ki ci1−λ ). Rappelons que pour toute variable ξ1 , ..., ξN ≥ 0 et λ ∈ (0, 1),
i∈I
N
X N
X N
X
λ λ 1−λ
( ξ) ≤ ξ ≤N ( ξ)λ
i=1 i=1 i=1
N
M X
V̇ ≤ − ( ci Vi (t, x))λ
2 i=1
M
=− [V (t, x)]λ
2
Les résultats de cette section, en terme de stabilité en temps fini sur les systèmes
interconnectés, vont être appliqués sur deux exemples. La première application concerne
un seul système où le couplage apparaît entre les variables d’état (couplage interne ou
structurel). Dans le deuxième exemple, le terme de perturbation est dû à un couplage
externe, conçu à partir d’une topologie fixe et la commande d’interconnexion. On résout,
par conséquent, le problème de stabilisation en temps fini d’un multi-système dynamique
et d’une interconnexion en temps fini.
4.3. Stabilité en temps fini des systèmes interconnectés 83
avec ν > 0 et a ∈]0, 1[. Ce système peut se représenter sous la forme (4.17)
f1 (x1 ) g1 (x)
ẋ = +
f2 (x2 ) g2 (x)
avec x = (x1 x2 )T et
5
la dynamique x1
la dynamique x2
4
3
position
−1
0 10 20 30 40 50
time[sec]
uinter (t, x) = uinter (x) car on traite le cas où la topologie est stationnaire. Si on applique
4.3. Stabilité en temps fini des systèmes interconnectés 85
Etant donnée une topologie stationnaire à laquelle est associée la matrice laplacienne L,
on propose de résoudre le problème d’interconnexion en temps fini à l’aide de uinter de la
forme :
uinter = −[L ⊗ Im ][IN ⊗ C]φα (x) (4.28)
ẋ = f (x) + (IN ⊗ B(xi ))ustf − (IN ⊗ B(xi ))[L ⊗ Im ][IN ⊗ C]φα (x) (4.29)
N
X
ẋi = fi (xi ) + B(xi )ustf
i − aij B(xi )C[φα (xi ) − φα (xj )]
j=1
Après réarrangement,
N
X N
X
ẋi = fi (xi ) − aij B(xi )Cφα (xi ) + B(xi )ustf
i + aij B(xi )Cφα (xj )
j=1 j=1
avec
N
X
hi (t, xi ) = fi (xi ) − aij B(xi )Cφα (xi ) + B(xi )ustf
i
j=1
et
N
X
gi (t, x) = aij B(xi )Cφα (xj )
j=1
Il est clair que le système nominal s’écrit ẋi = hi (t, xi ) où il apparaît que la dynamique du
ième système est perturbée par gi (t, x). La stabilité de l’origine du système interconnecté
86 Chapitre 4. Stabilité et stabilisation en temps fini des systèmes interconnectés
Proposition 4.5 S’il existe une commande ustf qui stabilise en temps fini l’origine du
système nominal ẋi = hi (t, xi ) et sous la condition (4.20), donnée par la Proposition 4.4,
alors l’origine du système (4.27) est stable en temps fini.
Preuve. Par rapport à l’étude de stabilité des systèmes interconnectés (section précé-
dente) où on a présenté une démonstration détaillée sur ce qui résulte de l’existence de
ustf , il reste à vérifier la condition sur gi (t, x). Ce terme vérifie bien l’inégalité suivante
N
X
kgi (t, x)k ≤ aij ψj (xj )
j=1
avec ψj (xj ) = kBCφα (xj )k qui est une application continue et définie positive. Ce qui
achève la preuve.
en temps fini. Nous procéderons différemment ici la forme quadratique d’une fonction de
Lyapunov sera candidate pour résoudre le problème de poursuite de trajectoire en temps
fini d’un système multi-unicycles. Nous nous inspirons d’un résultat asymptotique proposé
par Morin [80] qui va servir dans l’analyse du problème de poursuite d’un unicycle.
ẋ = u1 cos(θ)
ẏ = u1 sin(θ) (4.30)
θ̇ = u2
θ̇r = u2,r
où u1,r est la vitesse linéaire de référence, considérée constante, et u2,r est la vitesse angu-
laire de référence qui peut varier avec le temps. Nous allons définir un système d’erreurs
de poursuite tel que e = (x − xr , y − yr , θ − θr ) , (e1,r , e2,r , e3,r ) dont la dynamique est
88 Chapitre 4. Stabilité et stabilisation en temps fini des systèmes interconnectés
décrite par :
ė3,r = u2 − u2,r
z1 = e1,r
z2 = e2,r
w1 = u1 cos(e3,r ) − u1,r
u2 − u2,r
w2 =
cos2 (e3,r )
π
Ceci impose donc e3,r 6= 2
[π]. Dont la dynamique est déduite de (4.33) avec w1 et w2
comme nouvelles entrées,
ż1 = u2,r z2 + w1
ż3 = w2
l’origine du système (4.33) est stable en temps fini, par conséquent, le système (4.29)
suit la référence (4.30) en temps fini, avec ε > 0, e3,r > ε et α ∈]0, 1[.
1
V (z1 , z2 , z3 ) = (z12 + z22 + z32 )
2
= z1 w1 + z2 z3 w1 + z3 w2 + u1,r z2 z3
3 3
X zi α+1 1 X α+1
( ) ≤ z
i=1
3 3 i=1 i
De plus,
3 3
α+1
X X
α+1
( zi ) ≥( zi2 ) 2
i=1 i=1
u1,r = 1m/s
90 Chapitre 4. Stabilité et stabilisation en temps fini des systèmes interconnectés
1
u2,r = cos(t) − rad/s
4
Les conditions suivantes sont adoptées : α = 0.5, (x, y)(t = 0) = (−2, 0)m, (xr , yr )(t =
0) = (0, 0)m et (θ, θr )(t = 0) = (3π/4, 0)rad/s. La trajectoire de référence est obtenue
numériquement à partir de (4.32).
Nous avons simulé l’unicycle avec les commandes de poursuite (4.35) et (4.36). Le
résultats de simulation présenté dans la figure 4.8 montre la stabilisation des erreurs z1 ,
z2 et z3 . Par conséquent, on achève la poursuite en temps fini de trajectoire de référence,
comme le montre la figure 4.9 (plan de phase en (x, y)).
0.5 2
z1 unicycle in pursuit
z2 unicycle reference
1
z3
0
−0.5
Tracking error[m]
−1
−1 −2
x
−3
−1.5
−4
−2
−5
−2.5 −6
0 5 10 15 20 −4 −3 −2 −1 0 1 2 3 4
time[sec] y
Le modèle d’un unicycle est sans terme de dérive, nous allons appliquer directement
les résultats de la Proposition 4.2.2 pour un ensemble de N unicycles. Rappelons la forme
compacte du ième modèle
q̇i = B(qi )ui (4.38)
Le modèle de référence de chaque unicycle est défini par (4.32) et le ième système d’erreurs
est donné par (à partir de l’écriture (4.33))
ż3,i = w2,i
Etant donné un graphe fixe G dont la matrice laplacienne est L qui décrit la connexion
entre tous les unicycles, et C est une matrice dans R2×3 qui vérifie l’hypothèse 2. dans la
proposition 4.2.1, nous avons la proposition suivante.
stf
w1,i = −|u1,r |(sign(z1,i )|z1,i |α + z2,i z3,i ) (4.40)
stf
w2,i = −|u1,r |[z2,i − sign(z1,i )|z1,i |α
alors chaque unicycle poursuit la trajectoire de référence en temps fini. Si de plus pour
zi = (z1,i , z2,i , z3,i )T , l’entrée d’interconnexion est de la forme
N
X
wiinter =− aij C(zi − zj ) (4.42)
j=1
où aij sont les éléments de la matrice adjacente de G, alors la commande wi = wistf +wiinter
stabilise en temps fini l’origine du système (4.39), ce qui achève la poursuite de trajectoire
en temps fini du système multi-unicycles.
et
u2,r z2,i
stf
fi (zi ) = u2,r z1,i + u1,r z3,i + B(zi )wi
0
1 2
4 3
Nos résultats de simulation sont tels que α = 0, 5, les conditions initiales sur chaque
unicycles sont
(x1 , x2 , x3 , x4 )(t = 0) = (−3, −2, −1, −4)(m)
1
u1,r = 1m.s−1 , u2,r = cos(t) − rad.s−1
4
L’étude théorique menée implique que la stabilité et la stabilisation des systèmes inter-
connectés nécessitent, dans un premier temps, une commande stabilisante pour chaque
système isolé. La poursuite de trajectoire d’un système multi-unicycles, d’après la Pro-
position 4.4.2, est transformée en un problème de stabilisation du système d’erreurs de
chaque unicycle à travers la commande wistf pour tout i = 1, ..., 4. Cette commande est
augmentée par une commande d’interconnexion wiinter afin de réaliser une poursuite de
trajectoire respectant la topologie stationnaire G de la figure 4.10. Pour pouvoir compa-
rer l’effet de la commande suggérée, nous avons réalisé des simulations où chaque uni-
cycle évolue individuellement sous l’effet uniquement de la commande wistf , cherchant à
atteindre la trajectoire de référence indépendamment des comportements des autres uni-
cycles. Pour cela, les figures 4.12-4.14-4.16-4.18-4.20-4.22 illustrent le comportement de
chaque unicycle en l’absence de toute perturbation liée à la commande d’interconnexion.
Ces résultats vont être comparés aux cas où on ajoutera une stratégie de communication
qui imposera l’échange de données sur l’état de chaque unicycle avant d’atteindre l’objec-
tif. Cet échange restera tout au long de la poursuite, assuré par le terme d’interconnexion
94 Chapitre 4. Stabilité et stabilisation en temps fini des systèmes interconnectés
2 1
z1,1 z1,1
1.5 z1,2 z1,2
z1,3 z1,3
0
1 z1,4 z1,4
0.5
−1
erreurs en z1,i[m]
erreurs en z1,i[m]
−0.5 −2
−1
−3
−1.5
−2
−4
−2.5
−3 −5
0 5 10 15 20 0 5 10 15 20 25 30
temps[sec] temps[sec]
Figure 4.11 – Erreurs en z1,i = (xi − Figure 4.12 – Erreurs en z1,i = (xi −
xr ) avec uinter . xr ) sans uinter .
4.5. Conclusion 95
2 2.5
z2,1 z2,1
1.5 z2,2 2 z2,2
z2,3 z2,3
z2,4 1.5 z2,4
1
1
0.5
erreurs en z2,i[m]
erreurs en z2,i[m]
0.5
0
0
−0.5
−0.5
−1
−1
−1.5
−1.5
−2 −2
−2.5 −2.5
0 5 10 15 20 25 30 0 5 10 15 20 25 30
temps[sec] temps[sec]
Figure 4.13 – Erreurs en z2,i = (yi − Figure 4.14 – Erreurs en z2,i = (yi −
yr ) avec uinter . yr ) sans uinter .
4 4
z3,1 z3,1
z3,2 z3,2
3 2
z3,3 z3,3
z3,4 z3,4
0
2
−2
erreurs en z3,i
erreurs en z3,i
1
−4
0
−6
−1
−8
−2 −10
−3 −12
0 5 10 15 20 25 30 0 1 2 3 4 5 6 7 8
temps[sec] temps[sec]
commandes u1,i
5
2
0 0
−2
−5
−4
−10
−6
−15
−8
−20 −10
0 2 4 6 8 10 0 5 10 15 20
temps[sec] temps[sec]
Figure 4.17 – Commandes u1,i (m/s) Figure 4.18 – Commandes u1,i (m/s)
avec uinter . sans uinter .
4.5 Conclusion
La stabilité et la stabilisation en temps fini des systèmes interconnectés ont pu être
formalisées par une équation différentielle ordinaire du premier ordre où le terme d’in-
96 Chapitre 4. Stabilité et stabilisation en temps fini des systèmes interconnectés
150 150
u2,1 u2,1
u2,2 u2,2
u2,3 u2,3
100 100
u2,4 u2,4
50 50
commandes u2,i
commandes u2,i
0 0
−50 −50
−100 −100
−150 −150
0 2 4 6 8 10 0 5 10 15 20 25
temps[sec] temps[sec]
Figure 4.19 – Commandes u2,i (rad/s) Figure 4.20 – Commandes u2,i (rad/s)
avec uinter . sans uinter .
4 4
2 2
0 0
−2 −2
y[m]
y[m]
−4 −4
référence référence
−6 −6
−8 −8
−10 −10
−4 −2 0 2 4 6 8 10 12 −4 −2 0 2 4 6 8 10 12
x[m] x[m]
Figure 4.21 – Plan de phase en (x, y) Figure 4.22 – Plan de phase en (x, y)
avec uinter . sans uinter .
terconnexion apparaît comme une perturbation par rapport au système nominal. Lors de
l’étude des systèmes interconnectés, nous avons fait l’hypothèse que le système nominal
était stable en temps fini et nous avons suggéré des conditions sur les perturbations pour
que le système global reste stable en temps fini. Comme technique, sans avoir recours à
la forme explicite de la fonction de Lyapunov, dont l’existence découle de la stabilité en
temps fini du système nominal, on calcule la dérivée de cette fonction le long des tra-
jectoires d’un multi-systèmes pour prouver sa stabilité. Hormis l’exemple d’un système
formalisé par un couplage structurel entre les variables d’état, qui est considéré comme
un système interconnecté, nous nous sommes intéressés à la dynamique contrôlée de plu-
sieurs systèmes en réseau. Une commande d’interconnexion a été élaborée dans le cas
des systèmes contrôlés avec ou sans terme de dérive. L’idée fondamentale est de couvrir
4.5. Conclusion 97
une large variété des systèmes autonomes dont la dynamique est affine en la commande.
On a fourni un exemple de système multi-unicycle qui est stable en temps fini lors de la
poursuite d’une trajectoire de référence et pour lequel l’entrée de commande est robuste
vis-à-vis d’une perturbation provenant des interconnexions.
98 Chapitre 4. Stabilité et stabilisation en temps fini des systèmes interconnectés
Deuxième partie : Problèmes de
consensus en temps fini
99
100 Deuxième partie : Problèmes de consensus en temps fini
Chapitre 5
5.1 Introduction
L’étude des systèmes dynamiques en réseau est un domaine scientifique émergent dans
l’industrie automobile, en biologie, en écologie, en communication, en science sociale, etc.
Les systèmes dynamiques contrôlés en réseau peuvent être considérés comme un système
multi-agents formant ainsi un groupe collectif homogène ou hétérogène. Le groupe est
dit homogène si l’écriture de la dynamique de chaque agent est identique. Dans le cas
contraire, le groupe est dit hétérogène. L’interconnexion entre plusieurs systèmes dyna-
miques facilite la réalisation de la tâche, permet une répartition de la charge de travail,
assure un comportement global cohérent et permet de faire face aux différentes pertur-
bations extérieures. Chacun des objectifs cités, alors que d’autres objectifs peuvent être
intégrés, nécessite l’identification d’un modèle mathématique approprié, sa prise en compte
par une commande collective et sa répartition vers les commandes décentralisées. La co-
ordination entre chaque agent consiste à élaborer des protocoles distribués sur la base
d’une information locale qui permet à tous les agents de parvenir à un accord par rap-
port à l’objectif. Ce type de coordination est un mouvement collectif et cohérent, appelé
aussi consensus. Une fois que ce problème est résolu, le groupe d’agent va adopter une
direction commune de déplacement tout en restant assez proche. L’évitement de collision
101
102 Chapitre 5. Consensus en temps fini des systèmes dynamiques contrôlés
entre les membres du groupe et la coordination une fois l’objectif atteint est un problème
de formation.
Pour favoriser les applications pratiques liées aux systèmes dynamiques contrôlés, l’as-
pect temps fini associé au problème de consensus exprime notamment un besoin industriel
et une nécessité dans la prise de décisions. Le problème du consensus en temps fini d’un
système multi-agents a été abordé par Cortes [88] où le protocole de consensus est non
régulier. Pour le même objectif, dans [89] et [92], les auteurs sont parvenus à un protocole
non linéaire et continu qui assure un consensus en temps fini pour un graphe fixe non
orienté. Dans [95], les auteurs ont traité le problème du consensus en temps fini dans le
cas du double intégrateur sous un graphe fixe non orienté.
Notons que les problèmes de consensus ont été étudiés à travers des dynamiques simples
où un agent i est considéré comme étant un point matériel, c’est-à-dire avec une dynamique
de la forme ẋi = ui et ẍi = ui visant un nombre important d’agents (cas de "flocking",
"schooling", essaims). Pour cela, on peut se référer à [87], [61], [64] et [94] dans le cas
d’un consensus asymptotique et aux résultats dans [88], [89], [91], [92], [94] et [95], dans
le cas d’un consensus en temps fini. Dans l’ensemble, ces travaux se sont limités dans
5.2. Préliminaires et outils 103
Lemme 5.1 [19] On considère le système ẋ = f (x), f (0) = 0, x ∈ Rn . S’il existe une
fonction de Lyapunov V (x) : U ⊂ Rn → R et un voisinage de l’origine U0 ⊂ U tel que
V̇ + c(V (x))β ≤ 0, x ∈ U0 \{0} avec c > 0 et β ∈]0, 1[, alors V (x) converge vers zéro en
V (x(0))1−β
temps fini. De plus, le temps d’établissement T∗ satisfait T∗ ≤ .
c(1 − β)
104 Chapitre 5. Consensus en temps fini des systèmes dynamiques contrôlés
Lemme 5.2 [64] Soit G est arbre couvrant. Nous avons les propriétés suivantes :
1. La valeur propre 0 est simple et les autres valeurs propres sont strictement positives.
Lemme 5.3 [91] Supposons que G est fortement connexe et soit w > 0 tel que wT L = 0,
alors diag(w)L + LT diag(w) est la matrice Laplacienne du graphe pondéré non orienté
G(diag(w)L + LT diag(w)).
Lemme 5.4 [64] Pour un graphe non orienté G, la matrice laplacienne L de G a les
propriétés suivantes :
n
T 1X
x Lx = aij (xi − xj )2
2 i,j=1
ce qui implique que L est semi définie positive. 0 est une valeur propre simple de L
et 1 est le vecteur propre associé. Soient 0, λ2 , ..., λn les valeurs propres de L vérifiant
0 ≤ λ2 ≤ ... ≤ λn , alors λ2 > 0. Si de plus 1T x = 0, alors
xT Lx ≥ λ2 xT x.
n
X n
X n
X
( p
xi ) ≤ xpi ≤n 1−p
( xi ) p
i=1 i=1 i=1
pour tout i, j ∈ I.
N
X
i i
u = −C(x )φα ( aij (xi − xj )) (5.4)
j=1
où C(xi ) ∈ Rm×n , α ∈]0, 1[, aij sont les éléments de la matrice adjacente associée au
graphe fixe G et φα (xi ) = (ϕα (xi1 ), ..., ϕα (xin ))T . A présent, pour prouver nos résultats,
nous introduisons les hypothèses suivantes.
Hypothèse 5.6 Soit B̃(xi ) = B(xi )C(xi ) avec B̃(xi ) = [b̃mk ]m,k pour 1 ≤ m, k ≤ n. On
suppose qu’il existe une matrice C(xi ) ∈ Rm×n telle que B̃(xi ) est une matrice semi-définie
positive.
N
X N
X
k aij (f i (xi ) − f j (xj ))k ≤ µk aij (xi − xj )k (5.5)
j=1 j=1
Proposition 5.4.1 Pour un graphe fixe G donné, si G est orienté et fortement connexe,
le protocole (5.4), appliqué au système multi-Σ1 , résout le problème de consensus en temps
fini.
5.4. Consensus associé au système dynamique multi-Σ1 107
Preuve. Soit x = (x1 , ..., xN )T et u = (u1 , ..., uN )T , le système dynamique multi-Σ1 est
défini par
ẋ = IN ⊗ B(xi )u (5.6)
N
X
i
y = aij (xi − xj ) (5.7)
j=1
y = (L ⊗ In )x (5.8)
avec B̃(xi ) = B(xi )C(xi ). En utilisant le fait que u peut se mettre sous la forme
En utilisant les propriétés du produit de Kronecker et en dérivant (5.8), après avoir utilisé
(5.11), on obtient
ẏ = (L ⊗ In )ẋ
Ceci montre bien que le problème de consensus en temps fini est réduit à un problème de
stabilité en temps fini. Ainsi, l’objectif est de prouver que y converge vers zéro en temps
fini.
D’après le Lemme 5.2, comme G est fortement connexe, alors il existe un vecteur stric-
tement positif w = [w1 , w2 , ..., wN ]T ∈ RnN tel que wT L = 0 avec pour 1 ≤ i ≤ N ,
wi = [w1i , w2i , ..., wni ]T .
Prenons comme fonction de Lyapunov candidate
N
1 X
V (y) = < wi , δ 1+α (y i ) >, (5.13)
1 + α i=1
où < ., . > désigne le produit scalaire et δ 1+α (y i ) = [|y1i |1+α , ..., |yni |1+α ]T . La forme détaillée
de V est donnée par
N n
1 X X i i 1+α
V (y) = w |y | .
1 + α i=1 k=1 k k
N X
n i
i dyk
X
i
V̇ (y) = wk ϕα (yk )
i=1 k=1
dt
N X n N
!
X X
= wki ϕα (yki ) aij (ẋik − ẋjk ) (5.14)
i=1 k=1 j=1
N X
n N X
n
!
X X
= wki ϕα (yki ) i
aij [b̃km ϕα (ym j
) − b̃km ϕα (ym )]
i=1 k=1 j=1 m=1
5.4. Consensus associé au système dynamique multi-Σ1 109
1
Soit E , ((diag(w)L ⊗ B̃) + (L ⊗ B̃diag(w))T . Alors
2
Introduisons l’ensemble
Il est bien clair que l’ensemble Ω est compact et que la fonction z T Ez est continue dans
Ω, donc il existe un minimum min z T Ez 6= 0. De plus, E peut être interprétée comme la
z∈Ω
matrice laplacienne du graphe pondéré non orienté G(E) qui, d’après le Lemme 5.3, est
semi-définie positive. Ceci permet de conclure que min z T Ez > 0.
z∈Ω
φα (y)
Soit K1 = min z T Ez > 0. Comme √ ∈ Ω, on a
z∈Ω φT
α (y)φα (y)
Montrons à présent qu’il existe un c > 0 et β ∈]0, 1[ tels que la dérivée de V satisfait
V̇ ≤ −cV β . Par (5.15), on a
Or
110 Chapitre 5. Consensus en temps fini des systèmes dynamiques contrôlés
N X
X n
|yki |2α
φTα (y)φα (y) i=1 k=1
= !β
Vβ N X
n
X wki
|y i |1+α
i=1 k=1
α+1 k
XN Xn
|yki |2α
i=1 k=1
≥ N X
n
(Lemma 5.5)
X wi
( k )β |yki |(1+α)β
i=1 k=1
α+1
2α wki β
En choisissant β = 1+α
et pour k2 = max max( ) , il est clair que k2 > 0. En fixant
i k α+1
K1
c= K2
> 0,
2α
V̇ (y) ≤ −c(V (y)) 1+α (5.16)
(α + 1) 1−α
T∗ (y(0)) = V (y(0)) α+1 .
(1 − α)c
Proposition 5.4.2 Pour un graphe fixe G non orienté, le protocole (5.4) associé au sys-
tème dynamique multi-Σ1 résout le problème de consensus en temps fini.
5.4. Consensus associé au système dynamique multi-Σ1 111
ẋ = IN ⊗ B(xi )u (5.17)
1
V (y) = yT φα (y). (5.18)
1+α
Il est trivial de vérifier que V est définie positive. Le calcul de la dérivée de V par rapport
au temps le long de (5.12), donne
dy
V̇ (y) = φTα (y)
dt
= −φTα (y)(L ⊗ B̃)φα (y). (5.19)
Soit la matrice
0n
i
γ2 (x )
i
D(x ) =
...
γN (xi )
V̇ = −zTα Dzα
zTα Dzα
avec λ2 µ1 (xi ) = min .
zα ⊥1N n zTα zα
Prenons k = min λ2 µ1 (xi ) > 0 et y = 1N ⊗ y i = (ỹ1 , ..., ỹN n )T . On a
xi ∈RN
Nn
X
V̇ ≤ −k |ϕα (ỹi )|2
i=1
Nn
X
≤ −k |ỹi |2α
i=1
Nn
X 2α
≤ −k( |ỹi |α+1 ) α+1 (par le Lemme 5.5) (5.21)
i=1
2α 2α
V̇ ≤ −k(α + 1) α+1 V α+1 (5.22)
2α
2α
Or 0 < α+1
< 1 et k(α + 1) α+1 > 0. En se basant sur le résultat du Lemme 5.1, la fonction
de Lyapunov tend vers zéro en temps fini T∗ donné par :
1−α
(α + 1)V (y(0)) α+1
T∗ (y(0)) = 2α .
(1 − α)k(α + 1) α+1
Remarque 5.8 Pour un graphe G fixe orienté et non orienté, si on prend α = 1 dans
les inégalités (5.22) et (5.22), alors le problème de consensus en temps fini du système
5.5. Consensus associé au système dynamique multi-Σ2 113
En se basant sur la dynamique d’un agent décrite par la relation (5.2) et le protocole
(5.4), on va construire le système multi-agents qui permet d’étudier le comportement
d’un modèle décrit par multi-Σ2 . L’objectif est de résoudre le problème de consensus en
temps fini pour le système dynamique multi-Σ2 dans le cas d’un graphe fixe orienté et
non orienté. Nos résultats sont formalisés dans la Proposition 5.5.1 (graphe orienté) et la
Proposition 5.5.2 (graphe non orienté).
Proposition 5.5.1 Si le graphe G est fortement connexe, s’il possède un sous arbre cou-
vrant et si le terme de dérive satisfait l’inégalité (5.5), alors le protocole (5.4) associé au
système dynamique multi-Σ2 résout un problème de consensus en temps fini.
N
X N
X
i i i j j
ẏ = aij (f (x ) − f (x )) + aij [B(xi )ui − B(xj )uj ] (5.23)
j=1 j=1
soit y = (y 1 , ..., y N )T et f (x) = (f 1 (x1 ), ..., f N (xN ))T et à partir de (5.8), la dynamique
du système multi-Σ2 est donnée par
N X
n
X dyki
V̇ (y) = wki ϕα (yki )
i=1 k=1
dt
XN X n N
X
= wki ϕα (yki )( aij (ẋik − ẋjk ))
i=1 k=1 j=1
N X
X n N
X
= wki ϕα (yki )( aij (fki (xi ) − fkj (xj ))) + V̇/(1)
i=1 k=1 j=1
2α
! 1+α
N X
X n N
X
V̇ (y) ≤ µ wki sgn(yki )|yki |α aij (xi − xj )) − c(V (y)
i=1 k=1 j=1
N X
n
X 2α
≤µ wki |yki |α+1 − c(V (y)) 1+α
i=1 k=1
2α
≤ µ(1 + α)V (y) − c(V (y)) 1+α
2α
1−α
≤ −V α+1 c − µ(1 + α)V 1+α . (5.26)
1−α
Or 1+α
> 0 et V est une fonction continue avec V (0) = 0, donc il existe un voisinage
ouvert Ω de l’origine tel que ∀y ∈ Ω
c 2α
V̇ (y) ≤ − [V (y)] α+1 (5.27)
2
En utilisant le Lemme 5.2, V converge vers zéro en temps fini et le temps d’établissement
est donné par
2(α + 1) 1−α
T∗ (y(0)) = V (y(0)) α+1
c(1 − α)
5.5. Consensus associé au système dynamique multi-Σ2 115
En associant le protocole (5.4) au multi-Σ2 , l’ensemble est traité aussi comme un système
multi-agents auquel les propriétés d’un graphe fixe orienté sont appliquées. Ceci prouve
le consensus en temps fini entre les états.
Le cas d’un consensus en temps fini pour la dynamique d’un système basé sur multi-Σ2
est aussi traité dans le cas où la topologie est fixe et non orientée. Dans ce cas de figure,
l’échange d’information sur l’état de chaque agent (noeud) est jugé utile dans un sens
comme dans l’autre.
Proposition 5.5.2 Pour un graphe fixe non orienté G, supposons que l’inégalité (5.5) est
vérifiée, alors le protocole (5.4) résout le problème de consensus en temps fini du système
dynamique multi-Σ2 .
N
X N
X
i i i j j
ẏ = aij (f (x ) − f (x )) + aij [B(xi )ui − B(xj )uj ] (5.28)
j=1 j=1
Soient y = (y 1 , ..., y N )T et f (x) = (f 1 (x1 ), ..., f N (xN ))T . A partir de (5.8), la dynamique
du système multi-Σ2 s’exprime par :
2α
! α+1
Nn
X Nn
X
V̇ (y) ≤ µ |ỹi |α+1 − k |ỹi |α+1
i=1 i=1
2α
h 2α 1−α
i
≤ −V α+1 k(α + 1) α+1 − µV 1+α (5.31)
avec k = min
i n
λ2 µ1 (xi ) définie dans la preuve da la Proposition 5.4.1. Comme 1−α
1+α
>0
x ∈R
et que V est une fonction continue avec V (0) = 0, alors il existe un voisinage ouvert de
l’origine Ω tel que ∀y ∈ Ω
2α
k(α + 1) α+1 2α
V̇ (y) ≤ − [V (y)] α+1 (5.32)
2
En se basant sur le Lemme 5.1, on a que V tend vers zéro en temps fini et que le temps
d’établissement est défini par
1−α
(α + 1)V (y(0)) α+1
T∗ (y(0)) = 2α .
2(1 − α)k(α + 1) α+1
Le consensus en temps fini entre les états a bien été prouvé en associant le protocole (5.4)
au multi-Σ2 . L’ensemble est considéré comme étant un système multi-agents pour lequel
on a fait appel aux propriétés d’un graphe fixe non orienté.
Remarque 5.9 Il est trivial de prouver que si on prend α = 1 dans le protocole (5.4),
par l’inégalité (5.32) issue de la dynamique de multi-Σ2 en boucle fermée, le consensus en
temps fini se transforme en un consensus asymptotique .
5.6. Exemples d’application 117
Dans l’étude d’un système de type multi-Σ1 et multi-Σ2 , nous avons proposé un pro-
tocole adéquat pour résoudre le problème de consensus en temps fini. Ces résultats théo-
riques ont été prouvés moyennant les propriétés des graphes orientés et non orientés. Nous
remarquons que dans le cas d’un graphe non orienté la matrice laplacienne est symétrique
ce qui a facilité l’analyse théorique. De point de vue pratique, un graphe non orienté
entraîne un échange important des données, ainsi l’application du protocole requis est
plus de temps d’exécution, voire plus de capteurs. Par conséquent, on favorise l’utilisation
d’un graphe orienté auquel on a apporté une analyse complète pour un système de type
multi-Σ1 et multi-Σ2 .
Pour terminer cette analyse théorique, nous allons introduire dans le cas d’un système
multi-agents la notion d’un multi-systèmes homogène et hétérogène. En se basant sur
l’écriture (5.1) associée au système Σ1 , la structure de la matrice B(xi ) est supposée
identique, ainsi l’étude concerne un multi-Σ1 homogène. Si on se réfère à l’écriture (5.2)
pour décrire le système multi-Σ2 , si f i (xi ) présente une forme identique, alors le système
multi-Σ2 est dit homogène. Dans le cas contraire, c’est-à-dire si la structure de f i (xi ) est
différente d’un système à l’autre, le système d’étude multi-Σ2 est hétérogène. Si, de plus,
le système multi-agents intègre les deux dynamiques Σ1 et Σ2 , on est face à un multi-
systèmes hétérogène. Sur la base des modèles généraux ci-dessus, cette dernière analyse
n’a pas été traitée. Par rapport à la littérature, le modèle hétérogène formant un problème
de consensus en temps fini a été décrit par les deux dynamiques de type ẋi = ui et ẍi = ui .
A travers les résultats théoriques ci-dessus, on s’est attaqué aux systèmes avec et sans
terme de dérive, avec l’objectif d’aboutir à un consensus en temps fini entre les variables
d’états décrivant le comportement des noeuds d’un graphe. L’exemple type d’un système
sans le terme de dérive est celui de la cinématique d’un unicycle. Le système multi-
unicycles fera appel ainsi à l’étude menée dans le cas du système multi-Σ1 . Afin de décrire
les systèmes avec terme de dérive, nous nous sommes limités au cas d’un système multi-
agents décrit par plusieurs doubles intégrateurs. Sous forme d’états, au premier ordre,
118 Chapitre 5. Consensus en temps fini des systèmes dynamiques contrôlés
cette dynamique est avec un terme de dérive. Par conséquent, ceci permet d’appliquer
nos résultats dans le cas d’un système multi-Σ2 . Nous allons définir par la suite les deux
graphes fixes (figure 5.1) dans le cas de trois agents (graphe orienté (a)) et le cas de quatre
agents (graphe non orienté (b)).
1 3
1
2 3 2 4
Figure 5.1 – G Graphe orienté de 3 agents (a), et non orienté de 4 agents (b).
N
!
X
ui = −C(xi )φα aij (xi − xj ) (5.35)
j=1
qui dépend du choix de la matrice C(xi ) vérifiant que le produit B(xi )C(xi ) est semi
définie positive (Hypothèse.6.4). Pour l’étude en simulation, deux formes de la matrice
C(xi ) sont proposées :
cos θi sin θi 0 cos θi sin θi 0
C1 (xi ) = et C2 (xi ) =
− sin θi cos θi 0 − sin θi cos θi 1
Signalons qu’il est facile de vérifier que BC1 et BC2 sont semi-définies positives
(Hypothèse.6.4) dont les valeurs propres sont respectivement {0, 0, 1} et {0, 1, 1}.
En se basant sur la Proposition 5.4.1, le problème de consensus en temps fini est résolu à
partir des commandes suivantes : ((ui )C1 , (wi )C1 ) et ((ui )C2 , (wi )C2 ) avec (ui )C1 = (ui )C2 =
ui . La notation liée au protocole (ui )C1 implique que ce protocole est calculé à partir de
la matrice C1 , de même pour le protocole (ui )C2 qui dépend de la matrice C2 . Pour les
120 Chapitre 5. Consensus en temps fini des systèmes dynamiques contrôlés
π
x1 = (x1 , y1 , θ1 )(t = 0) = (4, 2, )
4
π
x2 = (x2 , y2 , θ2 )(t = 0) = (2, −1, − )
2
π
x3 = (x3 , y3 , θ3 )(t = 0) = (−6, 10, )
2
Les figures 5.2, 5.4 et 5.6 sont obtenues avec les protocoles (5.36) et (5.37) qui dé-
pendent du choix de la matrice de commande C1 . Pour les figures 5.3, 5.5 et 5.7, ce sont
les résultats des protocoles (5.36) et (5.38). Par rapport aux plans de phase (x, y), donnés
par la figure 5.6 (avec C1 ) et pour la figure 5.7 (avec C2 ), on constate que le choix de
C2 donne un résultat de consentement nettement meilleur que C1 . De même, sur chaque
plan de phase, le trois unicycles se rencontrent en un seul point qui est aussi un point de
rendez-vous. Le problème de consensus est transformé en un problème de rendezvous. Le
consentement présumé en matière d’une position commune dépend des conditions initiales,
5.6. Exemples d’application 121
10 10
8 8
6 6
position y
position y
4 4
2 2
0 0
−2 −2
−8 −6 −4 −2 0 2 4 −8 −6 −4 −2 0 2 4
position x position x
Figure 5.2 – Consentement d’un point Figure 5.3 – Consentement d’un point
commun par les 3 unicycles sous la ma- commun par les 3 unicycles sous la ma-
trice de commande C1 (graphe G orienté). trice de commande C2 (graphe G orienté).
4 4
u1 u1
u2 u2
3 3
u3 u3
2 2
1 1
control input ui
control input ui
0 0
−1 −1
−2 −2
−3 −3
−4 −4
0 20 40 60 80 100 0 10 20 30 40 50
time[sec] time[sec]
Figure 5.4 – Comportement des proto- Figure 5.5 – Comportement des proto-
coles ui avec la matrice de commande C1 coles ui avec la matrice de commande C2
(graphe G orienté) (graphe G orienté)
toutefois, on peut toujours modifier les protocoles pour atteindre la position prédéfinie
d’une cible. Ce cas d’étude est communément appelé problème de formation qui sort du
cadre de cette thèse. Nous comparons aussi le comportement de chaque protocole pour les
deux choix de la matrice de commande C. Ainsi, par rapport au protocole ui , la figure 5.4
est associée à C1 et la figure 5.5 à C2 . On remarque que le choix de cette matrice impacte
les amplitudes des vitesses linéaires, et la matrice C1 conduit à des oscillations en régime
permanent. Par rapport aux protocoles wi , cette même constatation peut être dégagée de
122 Chapitre 5. Consensus en temps fini des systèmes dynamiques contrôlés
2 1
w1 w1
w2 w2
1 w3 w3
0
0
−1
−1
−2
−2
−3
−3
−4
−4
−5 −5
0 20 40 60 80 100 0 10 20 30 40 50
time[sec] time[sec]
Figure 5.6 – Comportement des proto- Figure 5.7 – Comportement des proto-
coles wi avec la matrice de commande C1 coles wi avec la matrice de commande C2
(graphe G orienté) (graphe G orienté)
Rappelons qu’un graphe non orienté est un graphe dans lequel chaque agent (unicycle)
à la fois donne et reçoit l’information, de sorte que les matrices adjacente et laplacienne
sont symétriques. On procède à la simulation du comportement de quatre unicycles par
des matrices de commande C1 et C2 . Les états initiaux sont tels que :
π
x1 = (x1 , y1 , θ1 )(t = 0) = (4, 2, )
4
π
x2 = (x2 , y2 , θ2 )(t = 0) = (2, −1, − )
2
2π
x3 = (x3 , y3 , θ3 )(t = 0) = (1, 8, )
3
x4 = (x4 , y4 , θ4 )(t = 0) = (−1, −4, π)
figure 5.11, comparée à la figure 5.10. Nous tirons le même constat des deux figures 5.12
et 5.13. L’achèvement du problème de consensus par les quatre unicycles qui est aussi un
problème de rendez-vous a fait appel à des protocoles bornés en amplitudes, comparé aux
résultats de stabilisation de type instationnaires (discontinues) dans le cas d’un unicycle
(condition de Brockett non vérifiée).
8 8
6 6
4 4
position y
position y
2 2
0 0
−2 −2
−4 −4
−6 −6
−2 −1 0 1 2 3 4 5 −4 −3 −2 −1 0 1 2 3 4 5
position x position x
Figure 5.8 – Consentement d’un point Figure 5.9 – Consentement d’un point
commun par les 4 unicycles sous la ma- commun par les 4 unicycles sous la ma-
trice de commande C1 (graphe G non trice de commande C2 (graphe G non
orienté). orienté).
4 4
u1 u1
3 u2 3 u2
u3 u3
u4 u4
2 2
1 1
control input ui
control input ui
0 0
−1 −1
−2 −2
−3 −3
−4 −4
−5 −5
0 10 20 30 40 50 0 10 20 30 40 50
time[sec] time[sec]
Figure 5.10 – Comportement des proto- Figure 5.11 – Comportement des proto-
coles ui avec la matrice de commande C1 coles ui avec la matrice de commande C2
(graphe G non orienté) (graphe G non orienté)
124 Chapitre 5. Consensus en temps fini des systèmes dynamiques contrôlés
5 4
w1 w1
4 w2 3 w2
w3 w3
w4 w4
3 2
2 1
control input wi
control input wi
1 0
0 −1
−1 −2
−2 −3
−3 −4
−4 −5
0 10 20 30 40 50 0 10 20 30 40 50
time[sec] time[sec]
Figure 5.12 – Comportement des proto- Figure 5.13 – Comportement des proto-
coles wi avec la matrice de commande C1 coles wi avec la matrice de commande C2
(graphe G non orienté) (graphe G non orienté)
Comme application aux résultats des propositions 5.5.1 et 5.5.2 liées aux systèmes
avec dérive, on considère que chaque agent obéit à la dynamique d’une simple particule
qui est aussi un double intégrateur. Soit pour l’agent i :
ẋi = vi
v̇i = ui (5.39)
xi vi 0
avec xi = , f i (xi ) = , B = et ui = ui
vi 0 1
i
Il est évident de vérifier la condition sur f (5.5) conformément à l’Hypothèse 5.7. Pour
5.6. Exemples d’application 125
N
!
X
ui = −C(xi )φα aij (xi − xj ) (5.41)
j=1
N
! N
!
X X
ui = −ϕα aij (xi − xj ) − ϕα aij (vi − vj ) (5.42)
j=1 j=1
Tel que le montre le protocole ci-dessus, dans le cas d’un double intégrateur, on résout un
consensus en temps fini en position et en vitesse. Signalons que le problème de consensus
en temps fini d’un système multi-agents de type double intégrateur a été étudié par Wang
[94] dans le cas d’un graphe non orienté (matrices adjacente et laplacienne symétriques).
Cependant, du point de vue de son écriture, le protocole qu’on propose est différent de
celui de Wang [94], car, sous les hypothèses des propositions 5.5.2 et 5.5.1, il résout le
consensus en temps fini sous un graphe orienté et non orienté.
Chaque agent du graphe orienté de la figure 5.1-a est représenté par un double
intégrateur dont la dynamique est donnée par (5.40). L’échange des données se fera sur
l’état xi = (xi , vi ) pondéré par les éléments de la matrice adjacente déduite du graphe
orienté. Les simulations numériques se basent sur les données suivantes (α = 0.5) :
Sous un graphe orienté, nous avons simulé les comportement de trois agents dans le cas où
les vitesses initiales sont nulles (5.43) et non nulles (5.44). Du point de vue des résultats,
le consentement en vitesse est de 1.8m/s dans le cas (5.44) alors que ceci est réduit à
0.2m/s dans le cas (5.43). Le consensus en position est amené vers la droite de pente
1.8m/s selon la condition (5.44). Cette pente est dégressive quand les vitesses initiales se
rapprochent de zéro. Par rapport aux résultats de la figure 5.18 (condition (5.43)) et la
figure 5.19 (condition (5.44)), on remarque que l’amplitude de chaque protocole ne subit
pas beaucoup de variations et reste bornée.
10 2.5
9 2
8 1.5
7 1
vitesses(m/s)
positions(m)
6 0.5
5 0
4 −0.5
3 −1
2 −1.5
1 −2
0 5 10 15 20 0 5 10 15 20
temps(s) temps(s)
Figure 5.14 – Positions de 3 agents réa- Figure 5.15 – Vitesses de 3 agents réali-
lisant un consensus avec vi (0) = 0 sous sant un consensus avec vi (0) = 0 sous un
un graphe orienté. graphe orienté.
5.6. Exemples d’application 127
45 4.5
40 4
3.5
35
3
30
vitesses(m/s)
2.5
positions(m)
25
2
20
1.5
15
1
10
0.5
5 0
0 −0.5
0 5 10 15 20 0 5 10 15 20
temps(s) temps(s)
Figure 5.16 – Positions de 3 agents réa- Figure 5.17 – Vitesses de 3 agents réali-
lisant un consensus avec vi (0) 6= 0 sous sant un consensus avec vi (0) 6= 0 sous un
un graphe orienté. graphe orienté.
3 2.5
2
2
1.5
1
1
Protocoles ui (m/s2)
Protocoles ui (m/s2)
0.5
0 0
−0.5
−1
−1
−1.5
−2
−2
−3 −2.5
0 5 10 15 20 0 5 10 15 20
temps(s) temps(s)
Pour le cas de quatre agents évoluant sous un graphe non orienté (figure 5.1-b), on a
pris α = 0.5 et les conditions initiales suivantes :
128 Chapitre 5. Consensus en temps fini des systèmes dynamiques contrôlés
Par rapport aux conditions (5.45) et (5.46), le système multi-agents réalise un consensus
en temps fini répondant aux résultats théoriques de ce chapitre (figures 5.20 et 5.21 pour le
cas (5.45) et figures 5.22 et 5.23 selon les conditions (5.46)). Le fait d’adopter un graphe
non orienté a conduit à un consentement en vitesses et positions proche de zéro si les
conditions initiales sur les vitesses sont nulles (conditions (5.45)). Indépendamment des
conditions initiales, les protocoles donnés par la figure 5.24 (conditions (5.45)) et la figure
5.25 (5.46)), restent inchangés et les agents subissent des accélérations bornées.
5.7. Conclusion 129
10 3
5 1
Vitesses(m/s)
Positions(m)
0 −1
−2
−5 −3
0 5 10 15 20 0 5 10 15 20
temps(s) temps(s)
Figure 5.20 – Positions de 4 agents réa- Figure 5.21 – Vitesses de 4 agents réali-
lisant un consensus avec vi (0) = 0 sous sant un consensus avec vi (0) = 0 sous un
un graphe non orienté. graphe non orienté.
40 5
35
4
30
25 3
Vitesses(m/s)
Positions(m)
20
2
15
10 1
5
0
0
−5 −1
0 5 10 15 20 0 5 10 15 20
temps(s) temps(s)
Figure 5.22 – Positions de 4 agents réa- Figure 5.23 – Vitesses de 4 agents réali-
lisant un consensus avec vi (0) 6= 0 sous sant un consensus avec vi (0) 6= 0 sous un
un graphe non orienté. graphe non orienté.
5.7 Conclusion
2.5 3
u21 u21
2 u22 u22
u23 2 u23
1.5 u24 u24
1 1
Protocoles ui (m/s2)
Protocoles ui (m/s2)
0.5
0
0
−1
−0.5
−1 −2
−1.5
−3
−2
−2.5 −4
0 5 10 15 20 0 5 10 15 20
temps(s) temps(s)
posée dans ce chapitre. Nous avons mis en exergue un protocole résolvant le problème
de consensus en temps fini entre les états de tels systèmes. En terme de stratégie de
communication entre les agents, nous avons déployé deux graphes fixes de type orientés et
non orientés. Il s’est avéré que, dans la validation de nos protocoles, le graphe non orienté
a facilité nos preuves pourvu que la matrice laplacienne est symétrique mais au détriment
d’un échange important de données. D’un point de vue pratique, nous avons appliqué
nos résultats dans le cas d’un système multi-unicycles (système sans terme de dérive) et
un système multi-agents basé sur un double intégrateur (système avec terme de dérive).
Comme constat, le système multi-unicycles répond au problème de rendez-vous à travers
ses états sous un protocole qui dépend uniquement de l’état de chaque unicycle et de son
voisinage. Un tel protocole est un retour d’état pour le système interconnecté pondéré
par les éléments de la matrice adjacente alors qu’il est connu qu’un unicycle ne peut
être stabilisé par un retour d’état stationnaire. Enfin, les résultats énoncés peuvent être
étendus aux problèmes de consensus en temps fini des systèmes hétérogènes mélangeant
des dynamiques contrôlées avec ou sans terme de dérive. On peut citer l’exemple d’un
consensus hétérogène entre les engins volants et les véhicules terrestres.
Chapitre 6
6.1 Introduction
En système multi-agents ou pour les systèmes dynamiques en réseau, rappelons que le
problème du consensus se traduit par l’achèvement d’un comportement en masse cohérent
envers un objectif commun qui dépend des états initiaux de tous les agents. L’algorithme
d’un consensus est un protocole qui définit les règles d’interaction en spécifiant les in-
formations à échanger entre l’agent et son voisinages dans le graphe de connexion. Sans
s’attarder trop sur la notion de consensus, pour plus de détails le lecteur peut se référer
au chapitre précédent et sur la manière dont on a pu poser le problème et la solution.
Ainsi, par rapport au problème du consensus ordinaire, le consensus moyen se distingue
par deux problématiques : le consensus moyen statique et le consensus moyen dynamique.
Un consensus moyen statique est un problème de cohérence et de convergence de tous les
agents vers une valeur fixe bien définie. Celle-ci peut être calculée, par exemple, à partir
des conditions initiales connues de tous les agents. Ainsi, la dynamique de la moyenne
est nulle, par conséquent, elle n’affecte pas la dynamique de l’agent ni du groupe. Le
problème du consensus moyen dynamique c’est une convergence vers une moyenne qui
est définie en fonction des états instantanés des agents. Cette moyenne dynamique peut
être définie aussi comme la moyenne des signaux de référence. Dans ce chapitre, hormis
131
132 Chapitre 6. Consensus moyen et stabilisation d’une formation en temps fini
les complexités de nos modèles d’étude, à partir de l’évaluation de l’état de chaque agent
traduisant l’état de chaque noeud, nous proposons le protocole qui résout le problème
de consensus moyen dynamique. Ainsi, la difficulté réside dans le fait que le consensus
moyen qu’on traite n’est pas défini par rapport aux conditions initiales ni par rapport à
la moyenne des signaux de référence.
Dans la littérature, le consensus moyen statique a été étudié dans ([64], [97], [101]) où
les auteurs proposent des protocoles linéaires, alors que dans ([91], [99],[100]) les protocoles
sont de forme non linéaire. Pour le consensus moyen dynamique sous un protocole non
linéaire, on peut se référer à ([100]). D’une manière générale, la dynamique de l’agent
reste simple ce qui permet de répondre aux problèmes de consensus et consensus moyen
en positions et en vitesses d’un nombre important d’agents. Cependant, si la dynamique
de l’agent est non linéaire et le vecteur de son état est de dimension élevée, l’analyse du
protocole n’est pas triviale.
Dans la deuxième partie de ce chapitre, on fera la différence entre deux protocoles dont
les expressions sont très semblables. Cependant le premier est dévolu à la résolution du
problème de consensus moyen et le deuxième s’attaque à la stabilité de l’équilibre d’une
formation. Les agents en formation étudiés dans la littérature présentent une dynamique
linéaire assez simple, inspirée de celle d’une particule. La formation multi-agents qu’on
pose se base sur des modèles non linéaires pour lesquels la dimension du vecteur d’état du
groupe est assez consistante. De plus, on n’a pas la forme explicite du modèle de chaque
agent et les modèles sont généraux et largement présents pour l’étude des systèmes au-
tonomes (véhicules, drones, sous-marin, etc.). Les modèles sont affines en la commande
(avec ou sans terme de dérive non linéaire) et la matrice de commande est non constante
mais dépendante de l’état. D’où la complexité de l’étude de stabilisation qu’on mène.
A noter que la réussite de la stabilisation du groupe par le protocole permet d’orienter
la formation vers d’autres objectifs tels que l’alignement, le contournement d’une cible
et l’évitement de collision (on peut se référer à la thèse de ElKamel [13] pour tous ces
objectifs, traitant le cas d’un simple agent sous forme d’un simple intégrateur en forma-
tion). Toujours dans le cas de la dynamique d’un simple et double intégrateur, le système
multi-agents répondant aux problèmes dites ’flocking’ et ’schooling’ a été étudié par Saber
6.2. Préliminaires et outils 133
[65].
avec g(0) = 0, x ∈ Rn , g(x) est continue et homogène de degré k < 0 par rapport à une
dilatation ∆λ (x) = (λr1 x1 , ..., λrn x1 ) et ĝ(x) ∈ Rn satisfaisant ĝ(0) = 0. Supposons que :
Définition 6.3 (Consensus moyen) Etant donné un protocole ui (xi , xj ) pour tout j ∈ Ni ,
on dit que le ième système répond à un consensus moyen en temps fini si, pour toutes
données initiales, il existe un temps d’établissement T∗ tel que :
N
1 X j
pour tout i ∈ I avec χ(t) = x (t).
N j=1
La moyenne χ(t) peut être interprétée comme le consentement moyen instantané qui
sert les objectifs du groupe. χ(t) peut être également considéré comme le vecteur d’état
moyen du groupe. Nous montrons par la suite que la dynamique de χ(t) dépend fortement
de la topologie adoptée.
Pour les systèmes multi-Σ1 et multi-Σ2 on procédera à l’analyse des propriétés de
convergence à la fois du protocole non linéaire (6.5) pour le problème de consensus moyen
et de l’entrée de commande non linéaire (6.6) pour le problème de stabilisation d’une
formation.
N
X
ui = −C(xi ) aij φα (xi − xj ) (6.5)
j=1
6.3. Formulation du problème et objectifs 135
N
X
i i
u = −C(x ) aij (φα (xi ) − φα (xj )) (6.6)
j=1
où les coefficients aij sont les éléments de la matrice adjacente de G, α ∈]0, 1[ et φα (xi ) =
(ϕα (xi1 ), ..., ϕα (xin ))T . La matrice de commande C(xi ) ∈ Rm×n est fonction de l’état, elle
sera fixée par la suite.
Comme nous pouvons le constater dans les protocoles (6.5) et (6.6), la notion de
consensus moyen en temps fini est étroitement liée à la stabilité en temps fini. La dif-
férence principale est que le consensus moyen implique que l’état de chaque système
converge vers la trajectoire moyenne. Cependant, le problème de stabilité d’un groupe
d’agents en formation implique que chaque agent converge vers son état d’équilibre qui
forme par conséquent l’état d’équilibre du groupe. L’hypothèse suivante donne une forme
conceptuelle de C(xi ) par rapport aux systèmes dynamiques étudiés.
Hypothèse 6.4 La matrice non nulle C(xi ) est telle que le produit matriciel B(xi )C(xi )
est semi-défini positif.
Par la suite, on désigne par B̃(xi ) = B(xi )C(xi ) où B̃ = [b̃lk (xi )]l,k pour 1 ≤ l, k ≤ n et
B̃(xi ) ≥ 0 pour tout i ∈ I.
Hypothèse 6.5 La matrice C(xi ) est fixée par l’hypothèse 6.4. Pour tout (z1 , z2 ) ∈ Rn×n ,
on suppose que
(φα (z1 ) − φα (z2 ))T B̃(xi )φα (z1 − z2 ) ≥ (φα (z1 ) − φα (z1 ))T B̃(xi ) (φα (z1 ) − φα (z2 )) (6.7)
N
X
i
g(x ) , − aij B̃(xi )φα (xi − xj ) (6.8)
j=1
est localement homogène de degré d par rapport à une dilatation [σ1 , ..., σn ].
Pour chaque système dynamique multi-Σ1 et multi-Σ2 , nous allons aborder le problème
de consensus moyen en temps fini et le problème de stabilisation d’une formation.
136 Chapitre 6. Consensus moyen et stabilisation d’une formation en temps fini
Proposition 6.7 Soit G un graphe stationnaire non orienté, sous le protocole (6.5) et les
hypothèses 6.4, 6.5 et 6.6, le système multi-Σ1 réalise un consensus moyen en temps fini
dans le sens de (6.4).
Preuve. Par rapport aux objectifs fixés dans la relation (6.4), nous introduisons le chan-
gement de variable suivant ξ i (t) = xi (t) − χ(t) et soit ξ(t) = [ξ 1 , ..., ξ N ]T . Le fait que
aij = aji pour tout 1 ≤ i, j ≤ N (graphe non orienté) et que ϕα soit une fonction impaire,
entraîne que la dynamique de la moyenne sous le protocole (6.5) est donnée par :
N
1 X i
χ̇(t) = ẋ (t)
N i=1
N N
1 XX
=− aij B̃(xi )φα (xi − xj ) (6.9)
N i=1 j=1
N N
1 XX
=− aij B̃(xi ) − B̃(xj ) φα (xi − xj )
2N i=1 j=1
6.4. Consensus moyen du système multi-Σ1 137
j=1
2N i=1 j=1
N N N
X
i i 1 XX
j
=− aij B̃(x )φα (ξ − ξ ) + aij B̃(xi ) − B̃(xj ) φα (ξ i − ξ j )
j=1
2N i=1 j=1
Pour ξ(t) = (ξ 1 , ..., ξ N ), on peut réécrire la dernière égalité sous la forme suivante :
où
N
X
i
g(ξ ) = − aij B̃(xi )φα (ξ i − ξ j )
j=1
et
N N
1 XX
g̃(ξ) = aij B̃(x ) − B̃(x ) φα (ξ i − ξ j )
i j
2N i=1 j=1
Il est important de noter que le problème de consensus moyen est amené à un problème
de stabilité en temps fini. Ainsi, l’objectif est de prouver que l’équilibre du système (6.11)
est stable en temps fini et ceci sera atteint en deux étapes, répondant aux conditions du
Lemme 6.1. Partant du fait que la dynamique (6.11) est identique à celle donnée par (6.1),
nos étapes se résument par :
Étape 1. On s’intéresse à la stabilité en temps fini de l’équilibre du système
N
1 X i T
V (ξ(t)) = (ξ ) φα (ξ i ) (6.13)
α + 1 i=1
138 Chapitre 6. Consensus moyen et stabilisation d’une formation en temps fini
N
T
ξ˙i
X
V̇ (ξ(t)) = φα (ξ i )
i=1
N
X T
=− aij φα (ξ i ) B̃(xi )φα (ξ i − ξ j )
i,j=1
N
X T
= 1
−2 aij φα (ξ i ) − φα (ξ j ) B̃(xi )φα (ξ i − ξ j )
i,j=1
N
X T
≤ − 21 aij φα (ξ i ) − φα (ξ j ) B̃(xi ) φα (ξ i ) − φα (ξ j )
V̇
i,j=1
= − 21 φTα (ξ) L ⊗ B̃(xi ) φα (ξ)
= − 14 φTα (ξ)Θφα (ξ)
1
avec Θ = 2
L ⊗ B̃(xi ) + L ⊗ B̃ T (xi ) .
Soit
D(xi ) = diag{0n , γ2 (xi ), ..., γN (xi )}
V̇ ≤ − 14 zαT Dzα
≤ − 14 λ2 µ1 (xi )kzα k2
= − 14 λ2 µ1 (ξ i )kφα (ξ)k2
6.5. Consensus moyen du système multi-Σ2 139
zαT Dzα
où λ2 µ1 (xi ) = min Tz
.
zα ⊥1N n zα α
Soit k = min λ2 µ1 (xi ) > 0 et ξ = 1N ⊗ ξ i = (ξ˜1 , ..., ξ˜N n )T , par conséquent,
xi ∈RN
Nn
|ϕα (ξ˜i )|2
X
V̇ ≤ − k4
i=1
Nn
|ξ˜i |2α
X
≤ − k4
i=1
2α
! α+1
Nn
|ξ˜i |α+1
X
≤ − k4
i=1
Par conséquent, en utilisant le Lemme 6.1, l’équilibre du système (6.11) est stable en
temps fini.
En conclusion, le protocole (6.5) appliqué au système dynamique multi-Σ1 résout le pro-
blème de consensus moyen en temps fini dans le sens (6.4).
modèle décrit par multi-Σ2 . En se basant sur le développement théorique présenté dans le
paragraphe précédent, l’objectif est de résoudre le problème de consensus moyen en temps
fini pour le système dynamique multi-Σ2 dans le cas d’un graphe stationnaire non orienté.
En présence du terme de dérive, vu la complexité du changement de variable, deux cas
de figure seront analysés, le cas de l’application linéaire f i (xi ) , Ãxi avec à une matrice
constante, et celui d’une application non linéaire. Nos résultats sont formalisés dans les
propositions 6.8 (cas linéaire) et 6.9 (cas non linéaire).
Proposition 6.8 Etant donné un graphe stationnaire non orienté G, sous le protocole
(6.5), le système multi-agents basé sur le modèle (6.15) réalise un consensus moyen en
temps fini dans le sens de (6.4).
N
1 X
χ̇(t) = (Ãxi + B(xi )ui )
N i=1
N N
1 X i 1 X
= Ãx + B(xi )ui
N i=1 N i=1
N N N
1 X i 1 XX
= Ãx − aij B̃(xi ) − B̃(xj ) φα (xi − xj )
N i=1 2N i=1 j=1
6.5. Consensus moyen du système multi-Σ2 141
Par conséquent,
N N N
1 XX
ξ˙i = Ãξ i −
X
i i j
aij B̃(x )φα (ξ − ξ ) + aij B̃(xi ) − B̃(xj ) φα (ξ i − ξ j )
j=1
2N i=1 j=1
En suivant les mêmes étapes de la preuve précédente, nous obtenons une dynamique de
la forme
ξ˙i = h(ξ i ) + h̃(ξ)
avec
N
X
i i
h(ξ ) = Ãξ − aij B̃(xi )φα (ξ i − ξ j )
j=1
et
N N
1 XX
h̃(ξ) = aij B̃(xi ) − B̃(xj ) φα (ξ i − ξ j )
2N i=1 j=1
On remarque que h̃(ξ) , g̃(ξ) alors pour prouver nos résultats, il sera suffisant de montrer
que l’origine du système suivant est stable en temps fini.
N
φTα (ξ i )ξ˙i
X
V̇ (ξ(t)) =
i=1
N
X N
X
= φTα (ξ i )Ãξ i − aij φTα (ξ i )B̃(xi )φα (ξ i − ξ j )
i=1 i,j=1
N
X k 2α 2α
≤ kÃk∞ φTα (ξ i )ξ i − (α + 1) α+1 V α+1
i=1
4
2α 2α
≤ kÃk∞ V (ξ(t)) − k4 (α + 1) α+1 V α+1
2α 2α 1−α
≤ −V (ξ(t)) α+1 [ k4 (α + 1) α+1 − kÃk∞ (V (ξ(t))) α+1 ]
142 Chapitre 6. Consensus moyen et stabilisation d’une formation en temps fini
n
X
1−α
où kÃk∞ = max |ãpq | > 0. Le fait que α+1
> 0 et que V soit une fonction continue
1≤p≤n
q=1
et nulle à l’origine (V (ξ) = 0) entraîne qu’il existe un voisinage Ω de l’origine tel que
k 2α 2α
V̇ (ξ(t)) ≤ − (α + 1) α+1 V (ξ(t)) α+1 (6.17)
8
en utilisant le résultat de Bhat [21], on a V tend vers zéro en temps fini. Par conséquent,
l’origine du système (6.16) est stable en temps fini. Pour finir la démonstration, nous
pouvons suivre l’étape 2 de la proposition 6.7.
On considère que le terme de dérive dans (6.3) est non linéaire, un cas qui est cou-
ramment rencontré dans les systèmes dynamiques contrôlés. Rajoutons que si la structure
f i dans les systèmes dynamiques est identique alors le multi-système est dit homogène.
Autrement, le multi-système est appelé hétérogène.
Proposition 6.9 Soit G un graphe non orienté stationnaire et supposons que f i (xi ) est
convexe. Sous le protocole (6.5), pour une condition initiale donnée, la solution du sys-
tème multi-Σ2 (hétérogène ou non hétérogène) basée sur le modèle (6.3) converge vers la
trajectoire moyenne en temps fini dans le sens de (6.4).
Preuve. On introduit ξ i (t) = xi (t) − χ(t). L’objectif est de montrer que ξ i converge vers
zéro en un temps fini. Comme f i est supposée convexe, alors elle vérifie (inégalité de
Jensen)
N N
1 X i i 1 X i
f i (xi ) − f (x ) ≤ f i (xi ) − f i ( x)
N i=1 N i=1
N
X
f i (xi ) − 1
N
f i (xi ) ≤ kf i (xi ) − f i (χ)k
i=1
≤ ckξ i k
6.5. Consensus moyen du système multi-Σ2 143
N
(φα (ξ i ))T ξ˙i
X
V̇ (ξ(t)) =
i=1
N
X k 2α 2α
≤c φTα (ξ i )ξ i − (α + 1) α+1 V α+1
i=1
4
2α
h 2α 1−α
i
≤ −V (ξ(t)) α+1 k4 (α + 1) α+1 − c(V (ξ(t))) α+1
1−α
Or α+1
> 0 et V est une fonction continue avec V (0) = 0 donc il existe un voisinage
ouvert Ω de l’origine tel que pour ξ(t) ∈ Ω
k 2α 2α
V̇ (ξ(t)) ≤ − (α + 1) α+1 V (ξ(t)) α+1 (6.18)
8
Par conséquent, on conclut que sous le protocole (6.5), le système dynamique multi-Σ2
issue de (6.3) réalise un consensus moyen en temps fini.
Remarque 6.10 Notons que dans le cas où le terme de dérive est non linéaire et la
propriété de convexité de la fonction f i n’est pas satisfaite, l’alternative est de linéariser
ce terme dans chaque système Σ2 et d’utiliser le résultat obtenu dans le cas d’un multi-
système basé sur (6.15).
En se basant sur des modèles dynamiques contrôlés et non explicites, dans la première
partie de ce chapitre, nous avons étendu les résultats de la littérature qui consistent à
résoudre le problème de consensus moyen décrit par une valeur moyenne constante à
atteindre. Cette valeur est calculée à partir des positions initiales connues des agents.
Les résultats qu’on apporte sont différents de la littérature, car le consensus moyen qu’on
résout est celui de la trajectoire moyenne décrite par le vecteur d’état instantané de tous
les agents.
Afin de distinguer les formes des deux protocoles (6.5) et (6.6), dans la deuxième
partie de ce chapitre, on traite le problème de la stabilisation en temps fini de systèmes
144 Chapitre 6. Consensus moyen et stabilisation d’une formation en temps fini
dynamiques en formation. Pour une topologie stationnaire donnée, après avoir formé le
modèle de la formation, on cherche à rendre l’équilibre stable moyennant l’entrée de
commande (6.6). Nous allons traiter une formation décrite par le système multi-Σ1 et
celle associée au système multi-Σ2 .
dx
V̇ (x) = φTα (x)
dt
= −φTα (x)(L ⊗ B̃)φα (x)
V̇ = −zTα Dzα
avec
zTα Dzα
λ2 µ1 (xi ) = min
zα ⊥1N n zTα zα
146 Chapitre 6. Consensus moyen et stabilisation d’une formation en temps fini
.
Soit k = min λ2 µ1 (xi ) > 0 et x = 1N ⊗ xi = (x̃1 , ..., x̃N n )T , ainsi on obtient
xi ∈RN
Nn
X
V̇ ≤ −k |ϕα (x̃i )|2
i=1
Nn
X
≤ −k |x̃i |2α
i=1
2α
! α+1
Nn
X
≤ −k |x̃i |α+1 (6.23)
i=1
1−α
(α + 1)V (x(0)) α+1
T∗ (x(0)) = 2α
(1 − α)k(α + 1) α+1
Rappelons que le système dynamique multi-Σ2 est basé sur l’équation différentielle
ordinaire, affine en la commande avec un terme de dérive non linéaire, de la forme
où la structure de f i peut être différente dans chaque système d’étude. Dans ce cas, la
formation est dite hétérogène. Dans un premier temps, nous supposons que
Proposition 6.12 Supposons que l’inégalité (6.26) est satisfaite. Pour un graphe G sta-
tionnaire non orienté donné, la commande (6.6) associée au système dynamique multi-Σ2
résout le problème de stabilisation de la formation en temps fini.
Preuve. Soit x ∈ RN n et f (x) = (f 1 (x1 ), ..., f N (xN ))T . En utilisant la commande stabi-
lisante (6.19), le système dynamique multi-Σ2 en boucle fermée s’écrit :
Analysons la fonction de Lyapunov (6.21), sa dérivée le long du système (6.27) est donnée
par
V̇ (x) = φTα (x)f (x) − φTα (x)(L ⊗ B̃)φα (x) (6.28)
En introduisant l’inégalité (6.26), le premier terme dans (6.28) est négatif. D’autre part, le
terme restant dans (6.28) vérifie l’inégalité donnée par (6.24). Par conséquent, on conclut
que l’origine du système dynamique multi-Σ2 en formation (6.27) est stable en temps fini.
Remarque 6.13 La condition (6.26) sur le terme de dérive peut s’avérer difficile à vé-
rifier car elle dépend fortement du système étudié. Dans le cas d’un pendule simple, le
terme de dérive qui résulte de la dynamique, sous certaines simplifications, vérifie l’in-
égalité (6.26). On ramène nos résultats de stabilisation à une condition sur f i (xi ) moins
sévère dans la proposition suivante.
Proposition 6.14 Supposons que f i (xi ) est une fonction localement lipschitzienne avec
f i (0) = 0. Etant donnés la commande (6.6) et un graphe G non orienté, alors l’origine
du système dynamique multi-Σ2 (6.25) est stable en temps fini.
148 Chapitre 6. Consensus moyen et stabilisation d’une formation en temps fini
Preuve. En utilisant la propriété de Lipschitz et le fait que le terme de dérive est nul à
l’origine, la dérivée de la fonction de Lyapunov (6.21) s’écrit
où c > 0 est la constante de Lipschitz. Soit x = 1N ⊗ xi = (x̃1 , ..., x̃N n )T , par conséquent,
en utilisant les inégalités (6.23) et (6.29), on obtient
Nn Nn
X X 2α
α+1
V̇ (x) ≤ c |x̃i | − k( |x̃i |α+1 ) α+1
i=1 i=1
2α 2α 1−α
≤ −V α+1 [k(α + 1) α+1 − cV 1+α ] (6.30)
2α
k(α + 1) α+1 2α
V̇ (x) ≤ − [V (x)] α+1 (6.31)
2
En se basant sur le Lemme 5.1 (chapitre5), V atteint zéro en un temps fini estimé par
1−α
(α + 1)V (x(0)) α+1
T∗ (x(0)) = 2α
2(1 − α)k(α + 1) α+1
Par conséquent, l’origine du système dynamique multi-Σ2 en formation est stable en temps
fini.
Afin de conclure les analyses théoriques de ce chapitre, rappelons qu’on a proposé deux
formes de protocole résolvant dans un premier temps le problème de consensus moyen et
en second lieu le problème de stabilisation d’un groupe en formation. L’étude et les ré-
sultats sur les systèmes sans terme de dérive ont été étendus aux systèmes avec un terme
de dérive. Le problème du consensus moyen tel qu’il a été posé dans ce chapitre s’est
6.8. Exemples d’application 149
avéré différent de celui étudié dans la littérature. Au delà d’un comportement moyen
du groupe qui consente une valeur moyenne fixe (moyenne des conditions initiales des
agents), nos résultats réalisent un consentement instantané (trajectoire moyenne instan-
tanée). Ainsi, par rapport aux objectifs d’un groupe en terme d’un comportement collectif
et stable, nos deux modèles d’étude ne sont pas explicités et couvrent les modèles ciné-
matiques/dynamiques de plusieurs agents autonomes. On note également que le fait de
s’attaquer à la stabilité d’un groupe d’agents, permet de conclure sur la stabilité de chaque
agent alors que la forme de l’entrée de commande n’a pas un objectif directement com-
pensatoire des termes de dérive. Cependant, sous certaines conditions sur ces termes on
peut toujours se ramener à la stabilité du groupe. Les exemples de simulation, présentés
dans la section suivante, vont éclaircir d’avantage toutes les démarches théoriques de ce
chapitre.
1 3
2 4
En se basant sur la Proposition 6.7, le problème de consensus moyen en temps fini peut
être réalisé en appliquant les protocoles suivant :
N
X N
X
ui = − aij ϕα (xi − xj ) cos θi − aij ϕα (yi − yj ) sin θi (6.33)
j=1 j=1
N
X N
X N
X
wi = aij ϕα (xi − xj ) sin θi − aij ϕα (yi − yj ) cos θi − aij ϕα (θi − θj ) (6.34)
j=1 j=1 j=1
où aij sont les termes de la matrice adjacente associée au graphe de la figure Fig 6.1. Les
résultats de simulation sont limités à N = 4 agents et intègrent les conditions initiales
suivantes :
π
x1 = (x1 , y1 , θ1 )(t = 0) = (4, 2, )(m, m, rad)
4
π
x2 = (x2 , y2 , θ2 )(t = 0) = (2, −1, − )
2
2π
x3 = (x3 , y3 , θ3 )(t = 0) = (1, 8, )
3
6.8. Exemples d’application 151
12 8
10 6
8 4
Trajectoire moyenne
6 2
xi
4 0
yi
Trajectoire moyenne
2 −2
0 −4
−2 −6
−4 −8
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
temps[sec] temps[sec]
5 12
4
10
3
8
kxi (t) − χ(t)k
2
θi
6
1
4
0 Trajectoire moyenne
2
−1
−2 0
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
temps[sec] temps[sec]
Les simulations numériques sont obtenues moyennant les protocoles (6.33)-(6.34), ap-
pliqués au modèle (6.32). Les figures 6.2, 6.3 et 6.4 montrent le consentement par les
agents de la moyenne en position et en orientation. Cette moyenne est instationnaire et
se montre oscillante au départ des agents mais elle prend une allure linéaire quand les
positions des agents deviennent assez proches. La figure 6.5 montre aussi l’objectif du
consensus moyen tel qu’il a été défini dans (6.4), soit kxi (t) − χ(t)k qui tend vers zéro en
un temps fini.
152 Chapitre 6. Consensus moyen et stabilisation d’une formation en temps fini
On traite un exemple couramment utilisé dans la littérature qui est un système multi-
agents dont la dynamique de chaque agent est représentée par un second ordre (dynamique
d’une simple particule). Soit,
ẋi = vi
v̇i = ui (6.35)
N
X
ui = − aij (ϕα (xi − xj ) + ϕα (vi − vj )) (6.36)
j=1
Pour le cas de quatre agents (N = 4) évoluant sous un graphe non orienté, on a pris
α = 0, 5 et les conditions initiales suivantes :
Pour i = 1, ..., 4, la position xi (Fig. 6.6) et la vitesse vi (Fig. 6.7) montrent la conver-
6.8. Exemples d’application 153
Remarque 6.15 D’autres procédés peuvent être étudiés où la moyenne est une valeur
d’un accord entre les états comme par exemple, une donnée commune issue de plusieurs
capteurs et où les fluctuations peuvent être importantes. La consommation d’énergie est
également un facteur important pour la stabilité des générateurs électriques en réseau.
La figure 6.8 montre que l’énergie cinétique d’un système multi-particules (dynamique du
second ordre) converge vers la moyenne.
30 8
moy(xi ) moy(vi )
25
6
20
4
15
xi
10 2
vi
5
0
−2
−5
−10 −4
0 5 10 15 20 0 5 10 15 20
temps[sec] temps[sec]
30
moy(Ec)
25
20
Ec
15
10
0
0 5 10 15 20 25 30
temps[sec]
g ψi
θ̈i = − sin(θi ) − θ̇i + ui (6.38)
li m i li
N
X
ui = − aij (ϕα (θi − θj ) + ϕα (θ̇i − θ̇j )). (6.39)
j=1
2 5
moy(θi ) moy(θ̇i )
4
1.5
3
1 2
1
0.5
0
θi
θ̇i
0
−1
−0.5 −2
−3
−1
−4
−1.5 −5
0 2 4 6 8 10 0 2 4 6 8 10
temps[sec] temps[sec]
N
X N
X
ui = − aij (ϕα (xi ) − ϕα (xj )) cos θi − aij (ϕα (yi ) − ϕα (yj )) sin θi (6.40)
j=1 j=1
N
X N
X
wi = aij (ϕα (xi ) − ϕα (xj )) sin θi − aij (ϕα (yi ) − ϕα (yj )) cos θi
j=1 j=1
N
X
− aij (ϕα (θi ) − ϕα (θj )) (6.41)
j=1
π
x1 = (x1 , y1 , θ1 )(t = 0) = (4, 2, )(m, m, rad)
4
156 Chapitre 6. Consensus moyen et stabilisation d’une formation en temps fini
π
x2 = (x2 , y2 , θ2 )(t = 0) = (12, −10, − )
2
2π
x3 = (x3 , y3 , θ3 )(t = 0) = (10, −8, )
3
x4 = (x4 , y4 , θ4 )(t = 0) = (−10, −14, π)
15 2
x1 y1
x2 y2
x3 y3
x4 0 y4
10
−2
−4
5
−6
xi
yi
−8
0
−10
−12
−5
−14
−10 −16
0 5 10 15 0 5 10 15
temps[sec] temps[sec]
25
u1
u2
u3
20 u4
15
10
commande ui
−5
−10
−15
0 5 10 15
temps[sec]
Les résultats de stabilisation sont représentés par les figures 6.11, 6.12 et 6.14 et les
commandes sont données par les figures 6.13 et 6.15.Les entrées de commande (figures
6.13 et 6.15) ne présentent pas de pics et sont régulières, ces phénomènes sont présents
dans la plupart de résultats de commande instationnaire ou discontinue. D’où l’avantage
6.9. Conclusion 157
4 2
θ1 w1
w2
θ2 w3
θ3 1 w4
3 θ4
0
2 −1
commande wi
−2
1
θi
−3
0 −4
−5
−1
−6
−2 −7
0 5 10 15 0 5 10 15
temps[sec] temps[sec]
6.9 Conclusion
Dans ce chapitre, l’étude d’un système multi-agents est formulée par deux modèles non
linéaires traduisant les comportements des systèmes autonomes dynamiquement et/ou ci-
nématiquement contrôlés. Pour obtenir un mouvement en masse et un comportement
cohérent d’un tel multi-systèmes, nous avons proposé un protocole qui définit la règle
d’interaction tout en amenant l’agent à interagir avec son voisinage et à répondre à un
consensus moyen. Puisque on s’attaque à des modèles complexes et non linéaires, le pro-
blème de consensus moyen qu’on a pu résoudre dans ce travail est complètement différent
de celui posé dans la littérature. En effet, la moyenne atteinte par le groupe est rendue
non constante par le protocole (moyenne constante dans le cas du simple intégrateur), par
conséquent, son calcul n’est plus fonction uniquement des conditions initiales. Dans ce cas
de figure, la dynamique de la moyenne affecte la dynamique du groupe. Dans la deuxième
partie de ce chapitre, nous nous sommes intéressés au problème de convergence de l’état
du groupe vers l’équilibre. Une deuxième forme de protocole est proposée et analysée et
les résultats assurent la stabilité en temps fini de chaque agent, ceci étant pour les deux
modèles d’étude (avec et sans terme de dérive). Rappelons que nos résultats se limitent à
des topologies instationnaires et non orientées. Plusieurs modèles (multi-unicycles, multi-
158 Chapitre 6. Consensus moyen et stabilisation d’une formation en temps fini
pendules, multi-systèmes double intégrateur) ont été étudiés en simulation et les résultats
sont encourageants pour d’autres applications (systèmes véhicules terrestres et aériens,
multi-robots, etc.). L’analyse reste ouverte pour l’intégration d’une topologie dynamique
et orientée.
Chapitre 7
Conclusion générale
Le manuscrit de cette thèse est fondé autour de deux grandes parties. Deux piliers,
sous formes de deux chapitres, sont les porteurs de chaque partie, une introduction géné-
rale et les outils mathématiques qui représentent la fondation et une conclusion générale
matérialisant la toiture de cette contribution scientifique. Pour la réussite de l’œuvre,
l’analyse de l’interconnexion, l’identification de la perturbation et l’étude de stabilité en
un temps fini sont requises. Par le biais d’une bonne cohésion vers un objectif bien défini,
on peut toujours se ramener à un consensus, voir à un consensus moyen sous l’action d’un
protocole adéquat.
Dans première partie de ce manuscrit, nous avons posé le problème de stabilité et
stabilisation en temps fini des systèmes perturbés. Dans le premier chapitre, nous nous
sommes intéressés à la stabilité en temps fini des systèmes perturbés. Pour un système
nominal autonome ou non autonome, dont l’origine est supposée stable en temps fini,
auquel est ajouté un terme de perturbation qui s’annule et ou s’annule pas à l’origine,
nous avons établit les conditions de stabilité en temps fini de l’origine du système initial.
Nous observons que la connaissance de la forme explicite de la fonction de Lyapunov n’est
pas nécessaire alors que l’homogénéité de la fonction qui représente le système nominal par
rapport à une dilatation donnée est requise. Par rapport aux problèmes de stabilisation
des systèmes contrôlés dont le vecteur de commande est instationnaire (systèmes qui
ne vérifient pas Brockett, tels que l’unicycle, dirigeable, véhicule terrestre, drone, etc.),
nous avons présenté des résultats théoriques généraux pour les systèmes bouclés dans le
159
160 Chapitre 7. Conclusion générale
Dans la deuxième partie de cette thèse, nous avons abordé le problème du consensus en
temps fini et de la stabilisation en temps fini d’un groupe d’agents. Même si le problème de
consensus en temps fini des systèmes multi-agents a fait l’objet de plusieurs résultats dans
la littérature, dans le troisième chapitre de cette thèse, nous avons abordé cette notion en
ciblant les systèmes dynamiques contrôlés non linéaires et complexes. Les deux modèles
décrits, avec et sans terme de dérive et affine en la commande, sont toutefois largement
étudiés en terme de stabilité à l’aide des théories de commande linéaires et non linéaires,
161
mais n’ont pas analysés sous la problématique d’un consensus telle qu’elle a été posée dans
ce chapitre. Nous avons mis en exergue un protocole résolvant le problème du consensus
en temps fini entre les états de tels systèmes. En terme de stratégie de communication
entre les agents, nous avons considéré deux graphes fixes de type orientés ou non orientés.
Il s’est avéré que dans la validation de nos protocoles, le graphe non orienté a facilité nos
preuves parce que la matrice laplacienne est symétrique, mais cela s’est sent au détriment
d’un échange important de données. D’un point de vue pratique, nous avons appliqué
nos résultats au cas d’un système multi-unicycles (système sans terme de dérive) et à un
système multi-agents, basé sur un double intégrateur (système avec terme de dérive). Nous
observons que le système multi-unicycles répond au problème de rendez-vous à travers ses
états sous un protocole qui dépend uniquement de l’état de chaque unicycle et de son
voisinage. Un tel protocole est un retour d’état pour le système interconnecté pondéré
par les éléments de la matrice adjacente alors qu’il est connu qu’un unicycle ne peut
être stabilisé par un retour d’état stationnaire. Finalement, les résultats énoncés peuvent
être étendus aux problèmes de consensus en temps fini des systèmes hétérogènes croisant
les dynamiques contrôlées avec et sans terme de dérive. On peut citer l’exemple d’un
consensus hétérogène entre les engins volants et les véhicules terrestres.
Dans le dernier chapitre de cette thèse, l’étude d’un système multi-agents est formulée
pour deux modèles non linéaires traduisant les comportements des systèmes autonomes
dynamiquement et/ou cinématiquement contrôlés. Dans la perspective, un mouvement
de masse et un comportement cohérent d’un tel multi-systèmes, nous avons proposé un
protocole qui défini la règle d’interaction tout en amenant l’agent à interagir avec son
voisinage et de répondre à un consensus moyen. Si l’on considère des modèles complexes
et non linéaires, le problème de consensus moyen qu’on a pu résoudre dans ce travail est
complètement différent de celui traité dans la littérature. En effet, la moyenne atteinte
par le groupe est rendue non constante par le protocole (moyenne constante dans le cas du
simple intégrateur). Par conséquent, son calcul n’est plus fonction uniquement du condi-
tions initiales. Dans ce cas de figure, la dynamique de la moyenne affecte la dynamique du
groupe. Dans la deuxième partie de ce chapitre, nous nous sommes intéressés au problème
de convergence de l’état du groupe vers l’équilibre. Une deuxième forme d’un protocole
162 Chapitre 7. Conclusion générale
est proposée et analysée et les résultats assurent la stabilité en temps fini de chaque agent,
ceci étant pour les deux modèles d’étude (avec ou sans terme de dérive). Rappelons que
nos résultats se limitent à des topologies instationnaires et non orientées. Plusieurs mo-
dèles (multi-unicycles, multi-pendules, multi-systèmes double intégrateur) ont été étudiés
en simulation et les résultats sont encourageants pour d’autres applications (systèmes vé-
hicules terrestres et aériens, multi-robots, etc.). L’analyse reste ouverte pour l’intégration
d’une topologie dynamique et orientée.
Enfin, en terme de résultats, le travail effectué tout au long de ces années de recherche
a pu favoriser notre présence et celle du laboratoire dans des conférences internationales
de renommée et dans deux revues scientifiques de grande qualité en cours d’évaluation
(voir bibliographie).
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