Eldorado Analyse Globale
Eldorado Analyse Globale
Eldorado Analyse Globale
1) L’auteur :
Né en 1972. Dramaturge, romancier, nouvelliste français.
A eu de nombreux prix : Goncourt pour le soleil des Scorta / Goncourt des lycéens pour la
mort du roi Tsongor.
Bq de ses pièces sont régulièrement jouées en Europe.
Double inspiration : thèmes d’actualité mais aussi mythologie grecque. Souvent, L Gaudé
établit des parallèles entre ces 2 thèmes.
3) Résumé :
- Voir doc : surligner les étapes essentielles du récit. / Tracer sur la carte la trajectoire
des 2 personnages.
5) Clés de lecture :
- Le mythe de L’Eldorado : fable venue d’Amérique du Sud évoquant l’existence d’une
contrée fabuleuse regorgeant d’or. Donne le titre à l’œuvre.
- Plusieurs sens dans le roman :
. Ce que représente l’Europe pour les émigrés du continent africain : promesse d’or et
de prospérité. Dans le contexte actuel, rêve d’un travail et de conditions de vie
décentes. Lors de son voyage, Salvatore Piracci se trouve confronté à des hommes et
des femmes qui refusent de le croire quand il tente de les dissuader de poursuivre un
voyage dangereux (cf. dans le bus). Ils lui en veulent de briser leur rêve.
. Tournant dans le roman : rencontre de Salvatore Piracci avec un inconnu dans le
cimetière de Lampedusa : il comprend alors qu’il y a un Eldorado pour chacun :
métaphoriquement, la perspective d’un ailleurs, d’un avenir meilleur (quête du
bonheur), ce qui donne envie de poursuivre sa vie, la volonté de lutter. C’est après
cette rencontre que Salvatore, las de sa vie (solitude, milliers d’arrestations,
confrontation avec la mort de migrants) décide de partir à la recherche de son
propre Eldorado, celui qui fait naître la fièvre dans les yeux de ceux qui le désirent.
. Mais, comme l’a montré Voltaire dans Candide, l’Eldorado est un mythe et surtout
prétexte à un voyage initiatique (ici pour les 2 héros)
- Frontières et migrations :
. Champ lexical des frontières et barrières très présent dans l’œuvre : récit de 2
migrations croisées. Face aux constructions humaines (citadelles, forteresses,
barbelés), s’oppose la volonté humaine plus forte que tout : les frontières sont des
obstacles que l’on peut franchir.
. Les frontières se traversent au prix de sacrifices : la mort d’un enfant, des
renoncements (son nom, sa famille, sa jeunesse pour Soleiman).
. Les seuls obstacles que l’on ne peut pas franchir ne sont pas matériels mais
humains : la maladie (Jamal), la mer décrite comme un corps vivant qui engloutit les
migrants, la perte de goû t à la vie de Salvatore.
. Ce roman est aussi une fable humaniste : solidarité, générosité :
Soleiman/Boubakar/ Salvatore.
. Fin du roman : Salvatore lui aussi passe une frontière, celle de la vie et de la mort. /
La dernière frontière.
- Univers symbolique et inspiration dramatique : L Gaudé relie ici un sujet d’actualité à
la civilisation antique.
. Univers symbolique et légendaire : les héros sont confrontés à des personnages
mystérieux (l’homme du cimetière, la femme, Massambalo). Ces personnages
s’apparentent à des fantô mes, des oracles, des messagers des Dieux. Lien avec la
mythologie grecque et les légendes africaines. La mer est ici comme un monstre, une
divinité maléfique que les hommes cherchent à apaiser en chantant.
- Une inspiration dramatique : ce roman s’apparente à une tragédie/ L Gaudé, auteur
de tragédies.
. Violence des émotions et des sentiments.
. Omniprésence des signes et symboles qui annoncent la mort de Salvatore.
. Grands thèmes tragiques : mort, vengeance, violence, honte.
. Essence tragique : l’homme se débat contre des puissances qui le dépassent/ notion
de destin.
- Une forme narrative au service du récit :
. Des narrations distinctes : 1personnage= 1 narration= 1 focalisation). Roman à 2
voix avec alternance par chapitre : pour Salvatore, narrateur omniscient à la 3eme
personne du singulier/ Distanciation pour ce personnage qui n’a pas la main sur son
propre récit, se « déconstruit », perd son identité. Pour Soleiman, narration à la 1ere
personne/ Il construit son propre destin, est en devenir.
. Des narrations en décalage temporel : les 2 histoires débutent simultanément puis
un décalage temporel intervient dans la narration : l’entrevue entre les 2 hommes a
lieu plus tô t dans le récit de Soleiman que dans celui qui concerne Salvatore.
. Cette rencontre a un sens différent pour les 2 personnages : pour Soleiman, c’est
une étape dans le chemin qu’il lui reste à parcourir, un « signal de Dieu » qui lui
permet de se détacher de l’Afrique, de son passé, de trouver la force et le courage
d’aller vers l’Europe, une nouvelle vie (Renaissance). Pour Salvatore, c’est la fin de
son histoire, de son parcours : il devient alors une ombre avant de disparaître :
comme s’il transmettait la vie à Soleiman.