4AP51TEWB0023U02 CoursArtsPlastiques-U02
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Sommaire Narration
ÉTAPE 1 Image
Représenter le temps
ÉTAPE 4
Finaliser le projet
ANNEXE
Tu seras capable…
De produire des images
D’associer et d’organiser différentes images
D’occuper toute ta feuille
De maîtriser des outils et des techniques
De te repérer dans les étapes de ton projet
Charles Baudelaire 1
Le voyage, in « Les Fleurs du mal », 1857
[…]
Un seul murmure un seul matin
Et les saisons à l’unisson
Colorant de neige et de feu
[…]
3
Arthur Rimbaud Une foule enfin réunie.
Sensation, 1870
Et après ?
Laisse-toi guider dans les étapes qui suivent ! Il est possible d’attendre l’étape 6 avant de choisir le poème que
tu souhaites vraiment représenter. Tu pourras garder celui que tu viens de citer ou en choisir un autre parmi
les deux autres. Tu trouveras également dans cette étape 6 toutes les consignes pour finaliser ton projet,
ainsi que les éléments sur lesquels ton projet 2 sera évalué.
À tout moment, n’oublie pas que tu peux contacter ton tuteur si tu as besoin d’aide ou de conseils.
La forme d’un texte se caractérise par une suite de mots ordonnés en phrases. Pour comprendre sa signification,
le lecteur doit suivre le sens de lecture, de gauche à droite et de haut en bas de chaque page. Les phrases peuvent
décrire quelque chose, retranscrire les pensées de l’auteur, ou faire ressentir des sensations ou des émotions chez
le lecteur, par exemple. À la lecture d’un texte, les mots délivrent une signification mais ils font aussi apparaître des
images poétiques en mobilisant notre mémoire ou notre imagination.
Prends l’exemple de ce vers de Charles Baudelaire : « Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme ». Réflé-
chis à sa signification et imagine ce qu’il évoque pour toi (tu peux aussi aller relire la phrase dans son contexte dans
l’étape 1). Complète la phrase suivante. Ce vers me fait penser à ....................................................................................
………………………………………………………………………………………………………………………………………..
Cette phrase (ici également un vers, dans le cas d’un poème) est composée de deux parties. La première évoque
l’idée d’un voyage, ou d’un déplacement que l’on peut imaginer de différentes façons. La seconde partie évoque un
cerveau « plein de flamme » qui fait référence à un état d’agitation ou de colère. Au lieu de nommer directement ce
sentiment, le poète a comparé les pensées du voyageur à un incendie pour faire surgir en nous l’impression de la
colère. Il s’agit d’une métaphore*.
L’œuvre suivante illustre bien le principe de la métaphore. La figure mythologique de Neptune, dieu des eaux vives et
des sources, est associée à la représentation de la mer.
— Walter Crane, Les Chevaux de Neptune, peinture à l’huile sur toile, 85,6 / 215cm, 1893.
En comparant des vagues à des crinières de chevaux, l’artiste crée une image poétique ; celle de chevaux d’écume,
qui exprime la beauté et la puissance de cet élément naturel.
Ailleurs, dans le vers du poème de Paul Éluard, « Immenses mots dits doucement », l’auteur utilise un effet d’oppo-
sition avec la figure de style de l’antithèse* pour créer un contraste (immenses/doucement).
Il existe plusieurs sortes de figures de style mais le principal est de retenir qu’un texte contient aussi des images
car il suscite en nous des représentations mentales en agissant sur notre mémoire et notre imagination. Tu choisi-
ras le poème qui t’évoque les images les plus intéressantes.
Le terme d’image désigne aussi une représentation* matérielle, qui peut être produite à partir de différents
modèles et selon différentes techniques. Une représentation visuelle, comme un dessin ou une photographie par
exemple, rend quelque chose perceptible par des moyens plastiques (formes, couleurs). Elle a plus ou moins de
ressemblance avec la réalité mais elle peut aussi dépendre de l’imagination de son créateur.
Tu as déjà vu, en sixième, que la différence entre un objet réel et sa représentation s’appelle un écart*. Cet écart
n’est pas un problème car l’art ne se limite pas à l’imitation de la réalité et la différence avec le réel est une source
de liberté et de créativité pour les artistes. Tu bénéficieras aussi de cette liberté pour représenter ton poème.
Dans ta réalisation finale, les différentes représentations du poème pourront être réalisées selon les techniques et
le style de ton choix. Pour compléter ce que le texte te permettra d’imaginer, n’hésite pas à utiliser des modèles. Tu
veilleras à ce que l’on puisse reconnaître les parties du poème auxquelles chaque représentation se réfère.
3. Les symboles
Une image n’a pas seulement un lien de ressemblance avec la réalité ou avec l’imaginaire de son créateur. Elle peut
aussi contenir différents symboles. Un symbole est un signe figuratif, un être animé ou une chose qui représente
une idée. Par exemple, un drapeau est le symbole d'un pays. Les lettres qui composent un mot sont aussi des sym-
boles.
Observe la fresque qui suit pour identifier quelques éléments symboliques.
Nebamon était un scribe et un gestionnaire du comptoir à grain durant l’Antiquité égyptienne. La fresque qui le
représente, chassant et pêchant, n’est pas une image de loisirs. Pour les Égyptiens de cette époque, la mort est une
étape vers une autre vie. La fresque devait donc accompagner le défunt dans son tombeau en célébrant la grandeur
de ce personnage dont la posture exprime le pouvoir sur le monde qui l’entoure. Les marais fertiles étaient considé-
rés comme un symbole du renouveau de la vie.
À gauche, on peut apercevoir des œufs, symbole de la victoire de la vie sur la mort. Les nombreuses espèces
animales et végétales identifiables représentent la richesse et l’abondance auxquelles le défunt était promis. Le
chat est ici un symbole du dieu Soleil (Ra). Il chasse certains oiseaux qui sont considérés comme des ennemis de
la lumière et de l’ordre. On aperçoit aussi des hiéroglyphes qui nous renseignent sur le rôle de ces fresques : ils
indiquent que Nebamon pourra « se faire plaisir, contempler la beauté là où l’existence se répète éternellement ».
Cet exemple montre bien qu’une représentation n’est pas seulement ressemblante, mais qu’elle peut aussi renvoyer
à diverses significations.
Tu en sais un peu plus sur la manière dont un texte peut contenir des images et sur la manière dont des images
peuvent contenir des symboles. Tu pourras donc aussi utiliser des symboles (images, lettres, ponctuation…) dans
ton travail, mais sans pouvoir écrire des mots ou du texte ! La partie suivante t’aidera à imaginer différentes ma-
nières de représenter le poème.
Lorsque tu produiras tes images, tu devras rester fidèle au texte mais tu seras libre d’en donner une interprétation
personnelle, car les mots nous font imaginer les choses chacun(e) à notre manière. Représenter un texte peut se
faire de toutes sortes de façons et c’est à toi de trouver celle qui correspond le mieux à ce que ton poème t’inspire.
5 minutes
Exercice 2
Choisis un mot dans l’un des poèmes (Exemple : le mot « navire ») et représente-le de deux façons
différentes. La représentation n°1 doit être faite en une minute, sans modèle et au crayon à papier.
La représentation n°2 sera réalisée en trois minutes d’après un modèle et avec des crayons de cou-
leurs.
Essaye de respecter vraiment la durée de chaque exercice en utilisant un chronomètre !
—
Gustave Doré, Illustration de la fable Le Corbeau et le
Renard, gravure, 1876.
En comparant ces deux illustrations, tu peux donc constater que chaque artiste (se) représente autrement la même
fable. Cela vient du fait que les deux dessinateurs ne vivent pas à la même époque. Au 16e siècle les images étaient
liées à un contenu textuel le plus souvent moral ou religieux. Mais lorsque Gustave Doré réalise son illustration,
l’image est plus libre et indépendante. Comme tu l’as déjà vu précédemment, cela vient aussi du fait que chaque
personne imagine les choses selon la culture, le vécu ou la sensibilité qui lui est propre. La technique utilisée a
aussi son importance.
Je constate :
Dans mon dessin, on reconnaît la cigale et la fourmi : oui □ non □
L’utilisation de modèles a été nécessaire pour réaliser le dessin : oui □ non □
Les formes et les proportions des insectes sont réalistes : oui □ non □
La scène représente la cigale criant famine □ ou priant la fourmi priant de bien vouloir l’aider □.
Il a fallu dessiner certains éléments du décor : oui □ non □
Tu as dû représenter la scène de manière figurative* pour que l’on reconnaisse ses protagonistes. Ton dessin est
peut-être réaliste, ou il s’éloigne un peu de la réalité, de façon volontaire, pour montrer la fable sous un angle cari-
catural ou poétique, par exemple. Ce sera donc à toi de décider de la façon dont tu souhaites représenter le poème.
On devra pouvoir comprendre le lien entre ton travail et le texte de départ, mais tu auras une liberté d’interpréta-
tion*. En s’écartant un peu du texte, ton image peut acquérir une liberté expressive supplémentaire.
Pour comprendre les limites de ton interprétation, voyons l’exemple d’une œuvre réalisée par Henri Matisse. À la fin
de sa vie, alors qu’il était très malade, le peintre français a inventé la technique des papiers gouachés découpés. Il a
trouvé une solution pour continuer à travailler sans trop se fatiguer. Assis dans son fauteuil, il a eu l’idée de peindre
des feuilles puis de les découper. Il a réalisé de nombreuses compositions grâce à cette technique.
—
Henri Matisse, (A gauche) Jazz, livre de 160 pages contenant 20 planches illustrées, 42, 5cm (h), 32, 8cm (L), 4cm (prof), gouache et pochoir,
1947 (A droite) Vue du livre ouvert.
Jazz est un livre d’art en édition limitée, édité en 1947, contenant des impressions de collages colorés. Le titre fait
référence aux rythmes de cette musique auxquels il compare ses collages. L’artiste évoque différents souvenirs
et centres d’intérêt allant du cirque aux voyages, en passant par des contes populaires. Henri Matisse a réalisé
20 planches* illustratives. Elles sont accompagnées de ses pensées, prenant la forme d’un texte manuscrit, avec
lequel elles dialoguent librement. L’œuvre suivante est extraite de ce livre.
—
Henri Matisse, Jazz, Le lagon n°18, papiers gouachés,
découpés et collés sur toile, 43,6 x 67,1cm, 1946.
7 minutes
Exercice 4
Représente de nouveau le mot choisi dans l’exercice 2 (étape 2) mais avec la technique d’Henri
Matisse, c’est-à-dire avec des papiers colorés. Commence par peindre ou colorier un fond dans ton
brouillon puis découpe une forme en un seul trait de ciseaux. Réfléchis bien avant de commencer à découper !
Ce travail devra être envoyé à la correction avec la réalisation finale du projet (soit en photo si tu envoies
ton devoir en ligne, soit collé sur une copie CNED ou sur une feuille A4 si tu l’envoies par la poste).
Pense à écrire sur ton travail le mot choisi.
Mot choisi :
………………………………………………
Titre du poème dont le mot est extrait :
………………………………………………………….
Dans ta réalisation finale, tu pourras t’inspirer de la liberté de Matisse mais tes représentations devront garder un
lien de ressemblance avec les éléments du texte tout en étant disposées de manière chronologique. Dans l’étape
suivante tu verras différents exemples qui te permettront de réfléchir à la façon d’organiser le temps de la narration
dans une suite d’images.
CNED – Collège 5e ARTS PLASTIQUES – PROJET 2 : Un poème à regarder – Étape 2 33
ÉTAPE 3
Représenter le temps
Avant de représenter ton poème, tu le reliras plusieurs fois en te demandant comment organiser ton travail, tout en
tenant compte de la continuité des idées et des images qui apparaissent au fil du texte. Dans cette étape, tu t’inté-
resseras donc à l’organisation du temps dans une narration.
Pour représenter la continuité du temps avec des images rien ne vaut le cinéma ! Cette technique, inventée à la fin
du 19e siècle, permet de retranscrire le visible en donnant l’impression de voir les choses se dérouler sous nos yeux.
—
Les frères Lumière, Extrait du film Sortie des usines
Lumière à Monplaisir, Lyon, 1895.
7 minutes
Exercice 1
Mais, dans ce projet 2, tu ne pourras pas utiliser une caméra pour réaliser des images en mouvement ! Il va falloir
trouver d’autres solutions pour représenter le temps du poème avec des images fixes. Sur ta feuille, tu ne pourras
pas non plus faire comme dans l’exemple ci-dessous.
3 minutes
Exercice 2
Pour t’exercer à découper un texte en différentes unités narratives (images), illustre ces quatre vers
de Rimbaud en trois schémas rapides.
Il existe différentes solutions pour représenter le déroulement d’une narration et l’enchaînement des unités nar-
ratives. Observe les deux miniatures ci-dessous extraites du Roman de Mélusine. Ce livre raconte la légende d’une
femme, Mélusine, qui est victime d’une malédiction et qui se transforme en serpente le samedi. Elle sera sauvée si
elle épouse un être humain qui accepte de ne pas la voir ce jour-là de la semaine.
—
Anonyme, Rencontre de Mélusine et Raymondin à la fontaine,
miniature extraite du Roman de Mélusine, Jean D’Arras (1392) et
Coudrette, 1490.
Pour raconter une histoire se déroulant sur plusieurs années, par exemple, on ne peut pas tout dire et il faut trou-
ver une façon rapide d’évoquer les moments importants. C’est pour cette raison que les histoires sont rarement
racontées dans une seule séquence continue. Il est donc nécessaire de créer des ruptures dans le temps car tout
n’est pas forcément utile à la narration. Ces ruptures chronologiques permettent de ne pas tout montrer et éven-
tuellement d’accélérer le temps ou de revenir en arrière. Le cinéma et la bande dessinée ont souvent recours à ces
procédés. Par exemple, lorsqu’on raccourcit une séquence en supprimant une partie de l’histoire on parle d’ellipse
temporelle*.
Le défi de la bande dessinée est de réussir à entretenir l’intérêt du lecteur. La possibilité de recourir à l’ellipse est
très utile car elle permet d’éviter l’ennui d’une narration trop longue ou trop répétitive. Malgré la partie manquante,
l’histoire reste compréhensible pour le lecteur qui reconstitue le fil narratif.
—
Blutch, Un pas vers l’inconnu, in Le Petit Christian,
Volume 2, 2008
5 minutes
Exercice 3
Inspire-toi de cette planche de BD et continue l’histoire du Petit Christian en réalisant trois images à
partir des dessins ci-dessous. Tu devras différencier trois moments (un par image) sans tracer de case, en chan-
geant la couleur du fond. Tu peux utiliser des feutres, mais sers-toi d’un outil plus fin pour remplir les bulles.
ÉTAPE 4
Organiser des images
Pour représenter le poème, tu disposeras l’ensemble des images sur une feuille de format A4. Il s’agira donc pour
toi de les organiser dans un espace limité. Cela implique de déterminer le nombre d’images, leur format et leur
emplacement. L’organisation des images est très importante car elle détermine la signification et la cohérence de
ton travail qui doit respecter à la fois le sens de lecture et l’ordre du poème.
A. Le sens de lecture
Pour raconter une histoire ou pour représenter un texte en plusieurs images, il est important de définir l’ordre selon
lequel les images seront regardées. Une suite d’image s’organise, comme un texte, suivant un sens de lecture*. En
Occident ce dernier s’organise de gauche à droite et de haut en bas.
L’exemple ci-dessus montre trois vignettes* extraites d’une bande dessinée. Ces cases, qui occupent la largeur de
la planche, sont disposées en une séquence, c’est-à-dire en une suite d’images qu’on appelle un bandeau*. Comme
l’illustre ce passage, le sens de lecture est une convention d’organisation chronologique des images qui découle
de notre apprentissage de la lecture. Lorsqu’on arrive à la fin d’une ligne on sait donc qu’il faut aller à la ligne pour
continuer notre lecture.
—Marc-Antoine MATHIEU, Les Sous-sols du Révolu (Extraits du journal d’un expert), p. 48, bande dessinée, Futuropolis & Musée du Louvre
Éditions, 2006
Regarde bien de quelle façon ce bandeau a été organisé. C'est une démonstration qui illustre parfaitement la rela-
tion existant entre l'organisation de la BD et le sens de lecture. Tu constateras qu'il y a un lien très étroit entre le
sens de lecture, l'enchaînement du texte et l'enchaînement des images. Pour qu'une bande dessinée soit narrative,
elle doit guider le regard du lecteur de manière logique et sans utiliser de flèches. Dans ta réalisation finale, comme
tu ne pourras pas utiliser de texte, il te faudra concevoir les images en pensant à guider le regard du spectateur,
d'une case à l'autre, à travers ta feuille de dessin. Comme le montre la troisième case ci-dessus, la taille et la forme
des vignettes peuvent varier.
Si tu as bien regardé les deux exemples présentés, tu as pu constater que le sens de lecture détermine toujours le
sens de l’histoire. Même s’il peut y avoir différentes façons d’organiser la narration, il est important de bien com-
prendre que l’organisation d’une séquence dépend de la chronologie de l’histoire et du format du support.
2 minutes
Exercice 1
Exerce-toi à découper un récit en une séquence d’images. Avec tes crayons de couleur, représente le
vers suivant : « Je ne parlerai pas, je ne penserai rien ».
Même si ton projet ne consiste pas à raconter une histoire, il sera ordonné d’après la construction du poème.
Une fois que l’on a compris que le sens de lecture sert de guide à la fois à la construction d’une narration mais aussi
à sa lecture, il reste à savoir comment déterminer les unités narratives (nombre, taille et forme des cases) et com-
ment les enchaîner.
Dans cette partie, tu vas voir diverses façons d’organiser une séquence d’images à travers quelques exemples
concrets. Mais n’oublie pas qu’il te sera aussi possible de t’inspirer de ces références pour inventer ta propre
manière d’organiser la séquence d’image. Pour commencer, il est important de capter progressivement l’attention
du lecteur.
Dans cette planche de
bande dessinée, sur
laquelle s’ouvre l’his-
toire du pirate Sando-
kan, l’auteur a débuté
par une case très large
permettant de situer
l’histoire. Les indices
géographiques conte-
nus dans le cartouche*
(en haut à gauche) et le
paysage nous plongent
dans l’ambiance de cette
aventure.
La seconde case est un
gros plan sur le sommet
de l’île où l’on devine
une habitation. Enfin, on
découvre le héros, dans
la troisième case, mis en
scène grâce à différents
— Hugo Pratt, Sandokan, Le Tigre de Malaisie, bande dessinée, Casterman, 1971. éléments du décor.
Dans l’exemple précédent, le dessinateur a utilisé sa planche au format paysage et il l’a divisé en trois cases délimi-
tées très nettement. Mais il est possible d’enchaîner différents moments d’une narration sans cases, comme tu vas
le découvrir dans l’exemple suivant.
Voici une nouvelle planche du Journal d’un fantôme de
Nicolas de Crécy. Nous retrouvons le personnage dans
un autre moment du livre que tu as vu précédemment.
L’auteur a organisé sa planche en trois parties qui ne
sont pas délimitées par des cases.
En haut, tu peux voir la table du dessinateur avec dif-
férents objets qui accompagnent ses longues journées
de travail. La taille de l’image permet de bien voir les
objets.
En bas, dans la partie gauche, on voit le dessinateur se
lever et interrompre son travail. Il ressent le besoin de
se délasser et tu peux le voir sortir de l’atelier dans la
partie droite. Il n’y a pas de limite nette entre ces deux
moments. La montre, redessinée en grand, met en
avant le sujet de cette planche : le temps passé à dessi-
ner, qui rythme la vie de l’auteur.
— Nicolas de Crécy, Journal d’un fantôme, p.124, Futuropolis, 2014.
Observe à la page suivante l'œuvre de Jean-Michel
Basquiat, peintre issu du monde du tag et du graffiti.
Dans son travail culture du musée et culture de la rue
cohabitent librement. Il combine des fragments et des
échantillons de mots, d’images et de symboles.
Ici, tu peux voir qu’il n’y a pas de sens de lecture privi-
légié : une peinture n’a pas pour fonction de raconter
une histoire comme une bande dessinée. L’artiste s’est
inspiré de différents univers pour réaliser cette grande
composition hétérogène, qui peut paraître désordonnée
mais qui constitue une figuration libre et foisonnante.
—
Jirô Taniguchi, Les Gardiens du Louvre, bande dessinée,
Futuropolis, 2014.
1 minute
Exercice 2
Pour prendre conscience de l’organisation d’une séquence, prends un crayon à papier et dessine le
parcours de ton regard sur l’image lorsque tu lis la planche du manga ci-dessus. Pour éviter d’abîmer
ton livret de cours, tu peux éventuellement placer un calque directement sur l’image.
Chaque image d’une séquence doit donc être conçue pour s’intégrer à un ensemble. Et cet ensemble doit être bien
adapté au format du support. Dans le cas de la BD, les cases doivent bien occuper l’espace de la planche.
Le terme de composition désigne non seulement les éléments représentés dans l’image mais aussi le principe
d’organisation qui détermine la manière dont ces éléments sont disposés.
5 minutes
Exercice 3
Identifie le contenu figuratif d’un des trois poèmes de l’étape 1 en dressant une liste.
Les objets : ……………………………………………………………………………………………………
Le(s) paysage(s) : ………………………………………………………………………………………………………………….
Le(s) personnages(s) : ……………………………………………………………………………………………………………
Les actions / mouvements : ……………………………………………………………………………………………………….
Les couleurs / éclairages : ……………………………………………………………………………….………………………..
Autre(s) élément(s) du décor : …………………………………………………………………….………………………………
Tous ces éléments seront répartis dans les différentes images de ta séquence. Ceux qui te semblent plus impor-
tants peuvent être entourés, pour ne pas oublier qu’il faudra peut-être les inscrire dans une case plus grande. Si
tu as déjà choisi ton poème, tu peux commencer à faire un croquis de ta mise en page au brouillon, pour essayer
de visualiser l’emplacement que prendra chacun de ces différents éléments dans les cases. Une fois que tu sauras
exactement ce que chaque case doit contenir, tu pourras t’intéresser de plus près à leur composition.
—
Marc-Antoine Mathieu, Le dessin, p. 17, bande dessinée,
Guy Delcourt Productions, 2001.
Le cadre est donc la limite de la case. Il détermine ce qui va être vu mais peut prendre différentes formes. On a
l’habitude de voir des cases rectangulaires mais la forme peut aussi être irrégulière pour signifier, par exemple, que
l’on est dans le rêve ou dans un souvenir. Ci-dessous, tu peux voir quelques vignettes différentes.
—
Caumery et Pinchon, — David B, Les Incidents de la — Gipi, S., p. 104, 2014 — Blutch, Total Jazz, La vie
Bécassine voyage, p. 21, Les nuit, Vol 1, p. 2, 2012 d’artiste, 2013
dangers du métro, 1921
Exercice 4
Dans le poème de Paul Éluard, le poète écrit :
« Un grand navire au fil de l’eau / Ses voiles partagent le vent ». Représente ces vers selon deux cadrages diffé-
rents : un plan d’ensemble et un gros plan (voir annexe) dans ces deux cadres de tailles différentes.
La forme d’une case dépend à la fois du cadrage et de la composition que l’on souhaite réaliser. Il ne suffit pas de
tracer des cases et de les remplir mais il faut se demander ce que l’on veut représenter, et donc raconter, avant de
tracer les cases.
Dans ta réalisation, tu détermineras le format, la taille et le nombre des images en fonction de la longueur et du
contenu du poème choisi. Plus le poème est long, plus les images seront nombreuses et petites. Si tu veux donner
de l’importance à un élément, tu pourras choisir de prendre plus de place. Mais la technique utilisée sera aussi
déterminante. 5 minutes
Exercice 5
—
Winsor McCay, The walking bed, Little Nemo in Slumberland, 26 juillet
1908.
N’hésite pas à faire un brouillon, ou à dessiner d’abord sans appuyer sur ta feuille, pour savoir comment répartir les
différents éléments à représenter dans les images de ta séquence. Cela te permettra de savoir comment organiser
l’espace de ta planche mais aussi l’espace de chaque image.
ÉTAPE 5
Analyser différents dispositifs séquentiels
Cette étape comporte des exercices interactifs qui te permettront de vérifier ta compréhension des notions
abordées. Pense à te connecter à ton espace inscrit !
Dans ce projet 2, tu vas réaliser plusieurs images et les organiser en une séquence. Tu as déjà vu plus haut que,
dans une séquence, chaque image est en relation avec les images qui l’entourent. Tu vas découvrir dans cette étape
différents dispositifs séquentiels*.
—
Giotto di Bondone, Le triptyque Stefaneschi, 1320, peinture à tempera sur
panneau de bois, 222,4 × 254 cm
Sais-tu qu’avant de donner lieu à des commandes profanes la peinture avait un contenu presque exclusivement reli-
gieux ? C’est pour cette raison que de nombreux polyptyques ont été peints au Moyen Âge et à la Renaissance pour
servir de retables, c’est-à-dire de tableaux que l’on trouve derrière les autels, au sein des églises. Grâce aux volets
mobiles, les tableaux pouvaient être ouverts ou fermés en fonction des cérémonies et des fêtes.
Tu as maintenant toutes les clés en main pour finaliser ta réalisation finale. Pour construire ta séquence, n’hésite
pas à revenir voir tous les exemples dans le livret de projets. N’oublie pas que ton travail découlera de la forme et du
contenu du poème, à choisir dans l’étape 1 et à indiquer dans le bilan.
Maintenant, c’est à toi d’organiser ton travail, en veillant à ce que l’on comprenne bien le lien entre les images et en
occupant bien ta feuille !
Choisis le poème à représenter (parmi les trois extraits figurant dans l’étape 1).
Relis bien le poème. Aide-toi des étapes 1 et 2 pour déterminer ses différentes représentations visuelles en repérant
les éléments importants. Réfléchis à la manière dont tu vas le découper en différentes images.
Si nécessaire, tu peux aller voir la boîte à outils « Reproduire une image manuellement ».
Choisis au moins deux techniques parmi le dessin, la peinture, la photographie et le collage. Choisis celles que tu
sauras associer de la manière la plus harmonieuse.
Remarque : constituer et organiser une séquence d’image est une tâche complexe qui peut nécessiter de revenir en
arrière ou de faire des ajustements au fur et à mesure de sa réalisation. C’est pour cela qu’il t’est fortement recom-
mandé de faire d’abord un brouillon ou de commencer par tracer les cases ou les différentes représentations, sans
appuyer, pour pouvoir éventuellement gommer et modifier le dessin préparatoire.
C. Vérifier le travail
Vérifie que ton projet prenne bien en compte tous les éléments présents dans la grille d’évaluation qui suit. Com-
plète le bilan qui suit cette grille d’évaluation et envoie-le avec ton travail, soit en ligne, soit par la poste (dans ce cas,
découpe-le et colle-le sur la première page de ta copie du CNED).
Complète le bilan qui suit cette grille d’évaluation et envoie-le avec ton travail soit en ligne, soit par la poste (dans
ce cas découpe-le et colle-le derrière ton travail).
Barème
Tu es capable… Tu seras évalué(e) sur les points suivants :
20 points
Les différents éléments du poème ont été représentés en
1. De produire des images / 6 points
cinq à huit images. Ils sont identifiables.
La forme, la taille et l’organisation des images permettent
2. D’associer et d’organiser diffé-
de constituer une séquence dont on peut suivre le sens de / 6 points
rentes images
lecture.
3. D’occuper toute ta feuille L’organisation des images tient compte du format. / 2 points
4. De maîtriser des outils et des Les techniques sont maîtrisées et bien associées. La réalisa-
/ 4 points
techniques tion est soignée.
5. De te repérer dans les étapes
L’exercice 4 de l’étape 2 et le bilan ci-dessous sont présents. / 2 points
de ton projet
Pour envoyer tes copies à la correction, reporte-toi au document « Modèles de copies et consignes » que tu
trouveras dans ton espace inscrit, dans les « Informations et tutoriels », rubrique « Les indispensables ».
Tu trouveras au même endroit, la vidéo « Photographier son travail à plat ».
Bravo, tu as terminé le projet n° 2 ! Rends-toi sur ton espace inscrit pour voir les travaux de tes camarades et
exposer le tien !
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Le cadrage détermine ce qui sera visible dans l’image (le champ) et aussi ce qui ne sera pas visible (le hors-champ).
Il sert à attirer l’attention du spectateur et met en valeur certains éléments de la composition. Par exemple, lorsque
tu regardes un film, tu peux remarquer que des acteurs qui dialoguent ne sont pas cadrés de la même façon que
des acteurs qui effectuent une action dans un grand espace.
La façon de cadrer une image détermine ce qu’on appelle le plan, c’est-à-dire la position et les dimensions de ce
qui entre dans le champ de l’image. Voici quelques exemples de cadrages :
Le cadrage est un terme qui désigne l’action de choisir une partie du visible en définissant les limites de l’image
(que ce soit un dessin, une peinture, ou une photographie). Un artiste qui représente une nature morte ou un pay-
sage doit prendre en compte le format de son support, ou de son image, pour composer sa représentation ou pour
définir le point de vue qu’il veut donner sur les choses. Le cadrage définit donc aussi la position de l’observateur.
Généralement, le cadrage est défini par rapport aux personnages. Si tu veux représenter deux voisins qui se saluent
de loin, tu peux utiliser un plan de d’ensemble. Si tu veux montrer l’expression d’un personnage, le gros plan sera
plus adapté.