Analyse 4

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Université Mohammed V

Faculté des Sciences


Département de Mathématiques
& d’Informatique
Rabat, Maroc

1
Cours d’Analyse 4

Zine El Abidine ABDELALI


Table des matières

Chapitre 1. Notions sur la topologie de R 7


1. Rappel de quelques propriétés de R. 7
2. Théorème de Bolzano-Weierstrass. 8
3. Suites de Cauchy dans R. 9
4. Notions sur la topologie de R. 11
5. Applications continues et parties compacts. 14
6. Série no 1 15

Chapitre 2. Séries numériques 21


1. Suites dans C. 21
2. Séries numériques. 21
3. Séries numériques à termes positifs. 25
4. Règles de convergence. 26
5. Comparaison série-integrale. 28
6. Série à termes réels ou complexes. 29
7. Série no 2. 33

Chapitre 3. Espaces vectoriels normés 39


1. Définitions générales. 39
2. Espaces vectoriels normés de dimension finie. 49
3. Série no 3. 55

Chapitre 4. Suites et séries de fonctions 59


1. Suites de fonctions. 59
2. Différents types de convergence pour les séries de fonctions. 63
3. Séries entières. 67
4. Série no 4. 75

Chapitre 5. Intégrales dépendant d’un paramètre 83


1. Rappels 83

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6 Z. ABDELALI

2. Intégrales propre dépendant d’un paramètre 83


3. Série no 5. 84

Chapitre 6. Calcul différentiel 91


1. Applications différentiables. 91
2. Dérivées partielles et applications continument différentiables. 94
3. C k difféomorphismes. 97
4. Dérivées partielles d’ordre supérieure. 99
5. Extremums relatifs. 101
6. Série no 6. 102
CHAPITRE 1

Notions sur la topologie de R

1. Rappel de quelques propriétés de R.

Proprieté 1.1. (Caractérisation de R) L’ensemble R possède les propriétés sui-


vantes :
1) (R, +, ., ≤) est un corps comutatif totalement ordonné,
2) R vérifie la propriété de la borne supérieure,
3) R est un corps archimédien.

Exercices 1.1. 1) Déduire de la propriété 1.1, que R vérifie la propriété de la borne


inférieure.
2) Montrer que si (un )n est une suite croissante majorée (resp. décroissante minorée), alors
elle est convergente et on a lim un = sup un (resp. lim un = inf un ).
n→∞ n∈N n→∞ n∈N
3) Vérifier que la suite (1/n)n∈N∗ converge vers 0.

Remarque 1.1. Pour tout x ∈ R on peut définir :


1) La valeur absolue |x| = max{−x, x}.
• L’existence de la valeur absolue découle de 1) propriété 1.1.
2) La partie entière [x] qui n’est autre que l’unique entier relatif vérifiant [x] ≤ x < [x] + 1.
• L’existence de la partie entière découle de 2) propriété 1.1, et le fait que N est bien-ordonné.

Définition 1.1. Un sous ensemble A de R est dit dense dans R si tout élément de
R est une limite d’une suite d’éléments de A.

Proposition 1.1. Q dense dans R.

Démonstration. Soit x ∈ R, alors on a


[10n · x] [10n · x] + 1
≤ x < ,
10n 10n
ainsi
[10n · x]
x = lim .
n→∞ 10n

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8 Z. ABDELALI

Exercices 1.2. 1) Montrer que R \ Q dense dans R.


2) Montrer q’un sous ensemble A de R est dense dans R si, et seulement si, tout intervalle,
non vide, ]a, b[ de R contient un élément de A.
3) Pour tout (x, y) ∈ R2 , si x < y, alors ]x, y[ contient une infinité de rationnels et une
infinité d’irrationnels.

2. Théorème de Bolzano-Weierstrass.

Définition 1.2. Soit (un )n une suite réelle, on appelle sous suite extraite de (un )n ,
toute suite de la forme (uσ(n) )n où σ : N −→ N est une application strictement
croissante.

Remarque 1.2. 1) On a pour tout entier n, σ(n) ≥ n.


2) On a (un )n , (u2n )n , (u2n+1 )n , (u3n )n , (u3n+1 )n , (u3n+2 )n sont des sous suites extraites de
la suite (un )n .
3) Si (kn )n est une suite d’entier strictement croissante, alors (ukn )n est une sous suite
extraite de (un )n .
4) Une sous suite extraite d’une sous suite extraite de (un )n est une sous suite extraite de
(un )n .

Proposition 1.2. Soit (un )n une suite réelle, on a


1) si (un )n converge vers une limite l, alors toute sous suite extraite de (un )n
converge vers l.
2) si (un )n tend vers +∞ (resp. −∞), alors toute sous suite extraite tend vers
+∞ (resp. −∞).

Démonstration. Exercice. 

Remarque 1.3. 1) Si deux sous suites extraites d’une suite (un )n convergent vers deux
limites différentes, alors la suite est divergente.
2) La proposition précédente donne une méthode pour démontrer que certaines suites ne
sont pas convergentes. Par exemple la suite ((−1)n )n est divergente, car

lim u2n = 1 6= −1 = lim u2n+1 .


n→∞ n→∞

Corollaire 1.1. Soit (un )n une suite réelle, Alors (un )n tend vers une limite, finie ou infinie,
l si et seulement si (u2n )n et (u2n+1 )n tendent vers l.
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 9

Démonstration. Exercice. 
Une propriété équivalente à celle de la borne supérieure et le théorème suivant :

Théorème 1.1. (de Bolzano-Weierstrass) Toute suite réelle bornée admet une
sous suite extraite convergente.

Démonstration. Soit (un )n∈N une suite bornée. Il existe un segment [m, M ] qui contient
tous les éléments de la suite (un )n∈N . Soient (an )n et (bn )n les deux suites définies par a0 =
m, b0 = M , et si {k ∈ N : uk ∈ [an , an +b
2
n
]} est infini

an + b n
an+1 = an et bn+1 =
2
dans l’autre cas
an + b n
an+1 = et bn+1 = bn
2
M −m
alors on a (an )n est une suite croissante, (bn )n est une suite décroissante et bn − an = 2n
→ 0.
Donc (an )n et (bn )n convergent vers une même limite l, en effet, l c’est sup{an : n ∈ IN }.
Rappelons que pour tout entier n l’intervalle [an , bn ] contient une infinité de termes de la suite
(uk ). Posons k0 = 0 et choisisons pour tout n > 0 un entier kn vérifiant

kn > max{k0 , ..., kn−1 } et ukn ∈ [an , bn ]

Alors (ukn )n est une sous suite extraite de (un )n et on a lim ukn = l. 
n→∞

3. Suites de Cauchy dans R.

Définition 1.3. Une suite (un )n∈N est appelée suite de Cauchy si elle vérifie la
propriété suivante, appelée critère de Cauchy :

∀ε > 0, ∃N ∈ N : ∀n ≥ N, ∀m ≥ N, |un − um | < ε.

Le critère de Cauchy peut être aussi s’énoncer ainsi :

∀ε > 0, ∃N ∈ N : ∀n ≥ N, ∀p ≥ 0, |un+p − un | < ε.

Exercices 1.3. Vérifier qu’une suite (un )n∈N est de Cauchy si, et seulement si lim Mn = 0
n→∞
où

Mn = sup |un+p − un | = 0.
p∈N
10 Z. ABDELALI

Attention 1.1. La suite (ln(n + 1))n , est une suite qui vérifie pour chaque entier p fixe
n+p+1
|un+p − un | = | ln( )|
n+1
donc
lim |un+p − un | = 0
n→∞

Mais (ln(n + 1))n n’est pas une suite de Cauchy car par exemple on a pour tout n ∈ N

|u2n+1 − un | = ln(2) 6→ 0.

Proposition 1.3. Toute suite convergente est une suite de Cauchy.

Démonstration. Soit (un )n∈N une suite convergente vers une limite l, alors on a :

∀ε > 0, ∃N ∈ N : ∀n ≥ N, |un − l| < ε

par suite
∀n ≥ N, ∀m ≥ N, |un − um | ≤ |un − l| + |l − um | < 2ε. 

Proposition 1.4. Toute suite de Cauchy est bornée.

Démonstration. Soit (un )n∈N une suite de Cauchy. Pour ε = 1, il existe un entier N
tel que pour tout n ≥ N , |un − uN | < 1 ainsi |un | ≤ 1 + |uN |. D’où pour tout n ∈ N on a
|un | ≤ M , où M = max{|u0 |, |u1 |, ..., |uN −1 |, |uN | + 1}. 

Théorème 1.2. Toute suite de Cauchy est convergente.

Démonstration. Soit (un )n∈N une suite de Cauchy. Donc elle est bornée, d’après le
théorème de Bolzano-Weierstrass il existe une sous suite extraite (uσ(n) )n∈N qui converge vers
une limite l. Montrons que (un )n∈N converge vers l. Soit ε > 0, alors il existe un entier N1 tel
que
∀n ≥ N1 , |uσ(n) − l| < ε

il existe aussi un entier N2 tel que

∀n, m ≥ N2 , |un − um | < ε

Posons N = max{N1 , N2 }, pour tout n ≥ N on a :

|un − l| ≤ |un − uσ(N ) | + |uσ(N ) − l| < 2ε. 

On dit alors que R est un espace complet.


Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 11

Exemples 1.1. L’espace Q n’est pas complet.

4. Notions sur la topologie de R.

4.1. Voisinages, ouverts et fermés dans R.

Définition 1.4. Soit x ∈ R, un voisinage V de x est un sous ensemble de R


contenant un intervalle centré en x.

Remarque 1.4. 1) Un ensemble V est un voisinage d’un élément x si, et seulement si, V
contient un intervalle ouvert contenant x.
2) Si V est un voisinage de x et W ⊃ V , alors W est un voisinage de x.
3) Une intersection finie de voisinage de x est un voisinage de x.
4) Une réunion quelconque de voisinages de x est un voisinage de x.

Définition 1.5. 1) Un sous ensemble O de R est dit ouvert s’il est voisinage de
chaqun de ses points.
2) Un sous ensemble F de R est dit fermé si son complémentaire R \ F est un
ouvert.

Exemples 1.2. 1) L’ensemble R et l’ensemble vide sont des ouverts et des fermés.
2) Les ouverts sont stables par réunion quelconque et par les intersections finies.
3) Un intervalle ouvert est un ouvert.
4) Une réunion quelconque d’intervalles ouverts est un ouvert.
5) Un intervalle fermé est un fermé. En effet, R \ [a, b] =] − ∞, a[∪]b, ∞[ est un ouvert.
6) Un singleton est un fermé.
7) Un ensemble fini est un fermé.
8) L’ensemble Z est un fermé dans R.

Exercices 1.4. Soit E un sous ensemble de R.


T
1) Montrer que l’ensemble F des fermés de R contenant E est non vide et F est le plus
F ∈F
petit fermé contenant E.
S
2) Montrer que l’ensemble O des ouverts de R contenus dans E est non vide et O est
O∈O
le plus grand ouvert contenu dans E.
o
Définition 1.6. 1) L’intérieur d’un ensemble E, noté E est le plus grand ouvert
contenu dans E.
2) L’adhérence d’un ensemble E, noté E est le plus petit fermé contenant E.
12 Z. ABDELALI

4.2. Ouverts et fermés d’une partie de R. Soit A un sous ensemble de R et soit


x ∈ A, alors on a la définition suivante :

Définition 1.7. 1) Un voisinage V de x dans A est une intersection d’un voisinage


W de x dans R et A.
2) Un ouvert O dans A est une intersection d’un ouvert U dans R et A.
3) Un fermé F dans A est une intersection d’un fermé H dans R et A.

Remarque 1.5. 1) Toutes les propriétés vérifies par les voisinages (resp. ouverts, fermés)
restent vraies pour les voisinages (resp. ouverts, fermés) relativement à un sous ensemble de R.
2) Si A est un sous ensemble fermé dans R, alors un sous ensemble F de A et fermé dans A
si, et seulement si, il est fermé dans R.
3) Si A est un sous ensemble ouvert dans R, alors un sous ensemble O de A et ouvert dans
A si, et seulement si, il est ouvert dans R.
4) En général les voisinages (resp. ouverts, fermés) relativement à un sous ensemble de R
ne sont pas nécessairement des voisinages (resp. ouverts, fermés) dans R.

4.3. Limites et continuité.

Proposition 1.5. Soit (un )n une suite réelle et soit l ∈ R, alors on a


l’équivalence :
1) lim un = l,
n→∞
2) pour tout voisinage V de l, il existe un entier N ∈ N, tel que pour tout
n ≥ N , un ∈ V .

Définition 1.8. Soit f une application définie d’une partie A de R a valeurs réelles.
Soit x0 ∈ A,
1) on dit que f converge vers un élément y0 ∈ R lorsque x converge vers xO , et
on note lim f (x) = y0 , si
x→x0

∀ε > 0, ∃η > 0, : ∀x ∈ A, |x − x0 | < η


=⇒ |f (x) − y0 | < ε,

2) si x0 ∈ A, f est dite continue en x0 si lim f (x) = f (x0 ),


x→x0
3) f est continue sur A, si f est continue en tout point x de A.

Proposition 1.6. Soit f : A → R une applications. Alors


Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 13

1) Pour un élément x ∈ A, les propriétés suivantes sont équivalentes :


a) f est continue au point x,
b) l’image réciproque de tout voisinage de f (x) est un voisinage de x dans A,
c) pour toute suite (un )n dans A qui converge vers x, la suite (f (un ))n converge
vers f (x)
2) Les propriétés suivantes sont équivalentes :
a) f est continue sur A,
b) l’image réciproque de tout ouvert est un ouvert de A,
c) l’image réciproque de tout fermé est un fermé de A.

Remarque 1.6. On a les critères pratiques suivants pour reconnaı̂tre certains ouverts et
fermés de R.
1) Si F est un fermé dans R, si de plus f1 , f2 , ..., fn sont des applications, à valeurs réelles,
continues sur F , alors l’ensemble {x ∈ F : fi ≥ 0, 1 ≤ i ≤ n} est un fermé dans R.
2) Si O est un ouvert dans R, si de plus f1 , f2 , ..., fn sont des applications, à valeurs réelles,
continues sur O, alors l’ensemble {x ∈ O : fi > 0, 1 ≤ i ≤ n} est un ouvert dans R.

4.4. Parties fermées et suites.

Proposition 1.7. Soit F sous ensemble de R, alors on a l’équivalence :


1) F est fermé dans R,
2) pour toute suite (un )n ⊆ F , qui converge vers une limite l ∈ R, on a l ∈ F .

Démonstration. Soit F un fermé dans R, et supposons que (un )n une suite d’éléments
de F qui converge dans R vers une limite l. Supposons que l 6∈ F , donc l est in élément de
l’ouvert R \ F . Donc il existe un entier N , tel que pour tout n ≥ N , un ∈ R \ F . En particulier
uN ∈ R \ F , absurde.
Réciproquement, Supposons que 2) est vraie et que F n’est pas fermé, donc R \ F n’est pas
un ouvert. Donc il existe a ∈ R \ F tel que aucun intervalle centré en a n’est contenu dans
R \ F . Ainsi pour tout n ∈ N∗ , F ∩]a − n1 , a + n1 [ est non vide, soit xn un élément quelconque
de cette intersection. La suite (xn )n , est une suite d’éléments de F qui converge vers a 6∈ F , ce
qui est absurde. 

Exercices 1.5. I) Soit A une partie de R, montrer que les propriétés suivantes sont
équivalentes :
1) x ∈ A,
14 Z. ABDELALI

2) x est une limite d’une suite d’éléments de A


3) inf{|x − a| : a ∈ A} = 0.

II) Un sous ensemble A de R est dit complet si toute suite de Cauchy dans A est convergente
dans A. Montrer A est complet si et seulement si A est fermé.

Définition 1.9. Soit F un ensemble fermé un sous ensemble A de F est dit dense dans F
si A = F .

Exemples 1.3. 1) L’ensemble Q est dense dans R.


2) L’ensemble Q ∩ [0, 1] est dense dans [0, 1].

5. Applications continues et parties compacts.

Définition 1.10. Un sous ensemble K de R est dit compact si toute suite


d’éléments de K admet une sous suite extraite qui converge dans K.

Proposition 1.8. Les compact dans R sont les parties fermées bornées.

Démonstration. Soit K est une parties fermée bornée de R. Si (un )n est une suite
d’élément de K, alors (un )n est bornée donc elle possède une sous suite extraite (uσ(n) )n conver-
gente dans R. L’ensemble K est fermé donc la limite de (uσ(n) )n est un élément de K, ainsi K
est un compact.
Inversement, supposons que K est un compact, alors K est borné sinon il existe alors une
suite d’éléments de K qui diverge vers ∞ ou −∞. Une telle suite ne possède aucune sous suite
extraite convergente, absurde donc K est borné. L’ensemble K est fermé, car pour tout x ∈ K
il existe une suite (un )n dans K qui converge vers x. Donc il existe une sous suite extraite de
(un )n qui converge dans K, une telle sous suite converge vers x, ainsi x ∈ K. 

Exercices 1.6. Tout compact de R admet un plus grand élément et un plus petit élément.

Proposition 1.9. L’image d’un compact par une application continue est un
compact.

Démonstration. Soit K un compact est f une application continue sur K. Soit (yn )n
une suite dans f (K), pour tout entier n il existe xn ∈ K, tel que f (xn ) = yn . La suite (xn )n
possède une sous suite extraite (xσ(n) )n convergente vers un élément x de K, f est continue en
x donc la suite (f (xσ(n) ))n qui n’est autre que la sous suite extraite (yσ(n) )n de (yn )n , converge
vers f (x) ∈ f (K). D’où f (K) est un compact. 
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 15

Corollaire 1.2. Toute application continue d’un compact de R dans R est bornée
et elle atteint ses bornes.

Démonstration. Exercice. 

Définition 1.11. Soit f : A −→ R une application, on dit que f est uniformément


continue sur A si
∀ε > 0, ∃η > 0 : ∀x, y ∈ A, |x − y| < η
=⇒ |f (x) − f (y)| < ε.
Remarque 1.7. 1) Soit f : A −→ R une application, si f est uniformément continue sur
un ensemble A, alors f est continue sur A.
2) L’application f : R −→ R; x 7→ x2 est continue sur R, mais elle n’est pas uniformément
continue sur R.
3) L’application f : ]0, 1[−→ R; x 7→ x−1 est continue sur ]0, 1[, mais elle n’est pas
uniformément continue sur ]0, 1[.

Théorème 1.3. (de Heine) Toute application continue sur un ensemble fermé
borné est uniformément continue.

Démonstration. Supposons que E est un fermé borné et que f est continue mais non
uniformément continue. Il existe ε > 0 tel que pour tout entier n > 1, il existe xn , yn ∈ E
vérifiant |xn − yn | < 1/n et |f (xn ) − f (yn )| ≥ ε.
Il existe une sous suite extraite (xσ(n) )n de (xn )n qui converge vers un élément l ∈ E.
On a |xn − yn | < 1/n, donc (yσ(n) )n converge vers l.
La fonction f est continue au point l, donc (f (xσ(n) ))n et (f (yσ(n) ))n converge vers f (l), ceci
contredit le fait que |f (xσ(n) ) − f (yσ(n) )| ≥ ε, n ∈ N. 

6. Série no 1

Exercice 1. Soit u = (un )n une suite.


1) Vérifier que si les deux sous suites extraites (u2n )n et (u2n+1 )n convergent vers une même
limite, alors u est convergente.
2) Vérifier que si les sous suites extraites (u2n )n , (u2n+1 )n et (un2 )n convergent, alors u est
convergente.
3) Vérifier que si les sous suites extraites (u3n )n , (u3n+1 )n et (u3n+2 )n convergent, alors u
est convergente.
16 Z. ABDELALI

Exercice 2. Donner la nature des suites suivantes :



π n2 + n
sin(n ),
3 (n + 1)2 cos(n π5 )
Exercice 3. (e est irrationnel) Soient u et v les suites définies par
n n
X 1 1 X 1
un = et vn = +
k=0
k! n! k=0 k!

1) Vérifier que u et v sont deux suites adjacentes.


2) Soit l leur limite commune et supposons que l est un rationnel, c’est à dire que l = p/q
pour un certain (p, q) ∈ IN × IN ∗ ,
a) dire pour quoi uq < l < vq ,
b) déduire un encadrement de
q
X 1
N = (l − ) · q!,
k=0
k!
c) le nombre N est-il un entier, conclure.
3) En utilisant la formule de Taylor-Lagrange, vérifier que pour tout entier n,
e
|e − un | ≤
(n + 1)!
4) conclure que e est irrationnel.

Exercice 4. Soit I un intervalle de IR, et soit f : I −→ IR une une application telle que
l’image de toute suite convergente est une suite convegente. Montrons que f est continue.
1) Soient x ∈ I et (un )n une suite de I qui converge vers x, construire dans I une suite
convergente (wn )n admettant (un )n et une suite constante comme deux sous suites extraites.
2) Que peut on dire de la suite (f (wn ))n .
3) En déduire que la suite (f (un ))n converge vers f (x), conclure.

Exercice 5. I) Vérifier que pour tout réel ω > 0, l’ensemble (ωZZ, +) est un sous groupe
additif fermé de IR.
II) Soit (G, +) un sous groupe additif propre de IR, supposons de plus que G est fermé.
Posons ω = inf{g ∈ G : g > 0}.
1) supposons que ω = 0,
a) vérifier qu’il existe une suite (gn )n d’éléments de ]0, 1] ∩ G qui converge vers zéro.
b) Soit x ∈ IR+ vérifier que pour tout entier n il existe un entier un tel que un gn ≤ x <
(un + 1) · gn .
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 17

c) Vérifier que la suite (un gn )n converge vers x.


d) En déduire que x ∈ G, et que IR ⊆ G, conclure.
2) D’après ce qui précède ω > 0,
a) vérifier que ω ∈ G,
b) montrer que G = ωZZ (Ind. s’il existe g ∈ G ∩ IR+ qui n’est pas de la forme ωIN , considérer
l’élément g − [g/ω]ω).
III) Soit x ∈ IR tel que x/π est irrationnel, et soit E = {cos(nx) : n ∈ ZZ}.
1) Vérifier que E = {cos(g) : g ∈ G} où G = xZZ + 2πZZ.
2) Vérifier que G est dense dans IR.
3) Conclure que E est dense dans [−1, 1].

Exercice 6. Soit I un intervalle fermé et soit f une application contractante, c’est à dire
k-lipschitzienne 0 < k < 1. Supposons de plus que f (I) ⊆ I.
1) Soit x ∈ I, montrer (f n (x))n est une suite de Cauchy.
2) En déduire que f admet un point fixe unique.
3) Que peut on dire dans les deux cas suivants :
a) f est lipschitzienne, c’est à dire 1-lipschitzienne,
b) I n’est pas fermé.

Exercice 7. Montrer qu’une application continue sur [0, 1[ est uniformément continue si,
et seulement si, elle est prolongeable par continuité au point 1 (Ind. Si f est est uniformément
continue, soit (un )n une suite d’éléments de [0, 1[ qui converge vers 1, vérfier que (f (un ))n est
de Cauchy donc elle converge vers un réel l. Soit (vn )n une suite quelconque d’éléments de [0, 1[
qui converge vers 1 vérfier que (f (vn ))n converge vers l).
18 Z. ABDELALI

Série 1, Solution.
Exercice 5. II) 1) a)Par hypothèse 0 = inf{g ∈ G : g > 0}, donc pour tout entier n > 0,
il existe gn ∈ {g ∈ G : g > 0} tel que 0 ≤ gn < 1/n. D’où (gn )n ⊆]0, 1] ∩ G et gn → 0.
b) Il suffit de poser un = [x/gn ] (partie entière de x/gn ).
c) On a 0 ≤ x − un gn < gn et gn → 0. Donc (un gn )n converge vers x.
d) G est fermé, (gσ(n) )n ⊆ G et un gn → x. Donc x ∈ G. Donc IR+ ⊆ G, or G est un groupe
donc IR− ⊆ G.
2) a) Par hypothèse ω = inf{g ∈ G : g > 0}, donc pour tout entier n > 0, il existe
gn ∈ {g ∈ G : g > 0} tel que ω ≤ gn < ω + 1/n. D’où (gn )n ⊆ G et gn → ω. D’où ω ∈ G car
G est fermé.
b) Si g ∈ G et g ≥ 0. Posons g 0 = g − [g/ω]ω. On a g 0 ∈ G et 0 ≤ g 0 < ω donc g 0 = 0 car
ω = inf{g ∈ G : g > 0}. D’où g = [g/ω]ω ∈ ωIN .
III) 2) a) G est aussi un groupe car G 6= ∅ et si x, y ∈ G, il existe (xn )n et (yn )n deux suites
dans G telles que xn → x et yn → y, d’où xn − yn → x − y, ainsi x − y ∈ G.
b) Si G est de la forme ωZZ, alors xZZ + 2πZZ = G ⊆ ωZZ. Ainsi x ∈ ωZZ et π ∈ ωZZ. Donc
il existe n, m ∈ ZZ ∗ tels que x = ωn et y = ωm. Ainsi x/π ∈ IQ, ce qui est absurde.
3) Soit y ∈ [−1, 1], il existe x ∈ IR tel que cos(x) = y. Il existe (gn )n ⊆ G telle que gn → x,
donc cos(gn ) → y, mais pour tout entier n, gn = an + bn avec an ∈ xZZ et bn ∈ 2πZZ. Donc
cos(an ) = cos(gn ) → y, remarquons que (cos(an ))n ⊆ E d’où E est dense dans [−1, 1].

Exercice 6. On a pour tout (x, y) ∈ I 2 , |f (x) − f (y)| ≤ k|x − y|. fixons x ∈ I.


1) Soit m ≥ n,

|f m (x) − f n (x)| = |(f m (x) − f m−1 (x)) + (f m−1 (x) − f m−2 (x)) + · · · + (f n+1 (x) − f n (x))|

≤ |f m (x) − f m−1 (x)| + |f m−1 (x) − f m−2 (x)| + · · · + |f n+1 (x) − f n (x)|

Or on a pour tout entier k, |f n+1 (x) − f n (x)| ≤ k n |f (x) − x|. D’où


1 − k m−n kn
|f m (x) − f n (x)| ≤ k m−1 + k m−2 + · · · + k n = k n ≤
1−k 1−k
Ainsi (f n (x))n est une suite de Cauchy. Donc elle converge vers une limite a.
2) On a a ∈ I, car f (I) ⊆ I. Donc

f (a) = lim f (f n (x)) = lim f n+1 (x) = a.


n→∞ n→∞

3) Posons I = IR, x → x + 1 est 1-lipschitzienne mais elle n’admet aucun point fixe.
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 19

4) Pour I =]0, 1], x → x/2 est 1/2-lipschitzienne mais elle n’admet aucun point fixe.

Exercice 7. Soit f : [0, 1[→ IR, une application.


1) Si f est prolongeable par continuité au point 1 en une fonction g, alors g est continue
sur le compact [0, 1], donc g est uniformément continue sur [0, 1]. Ainsi f est uniformément
continue sur [0, 1[.
2) Supposons que f est uniformément continue sur [0, 1[.
a) Montrons que l’image par f d’une suite (an )n qui converge vers 1, est une suite conver-
gente. On a,
∀ε > 0, ∃η > 0, |x − y| < η =⇒ |f (x) − f (y)| < ε

Donc il existe un entier N , tel que pour tous m ≥ n ≥ N , |an − am | < η donc

|f (an ) − f (am )| < ε

Donc (f (an ))n est de Cauchy. Donc elle converge vers une limite l.
b) Montrons que l est unique. Si (bn )n une suite d’éléments de [0, 1[ qui converge vers 1.
Soit (cn )n la suite définie par c2n = an et c2n+1 = bn . Alors la suite (cn )n converge vers 1, ainsi
(f (cn ))n converge vers une limite l0 . Ainsi

l = lim an = lim c2n = l0 = lim c2n+1 = lim bn


n→∞ n→∞ n→∞ n→∞

D’où si bn → 1 on a f (bn ) → l. Ainsi f admet une limite quand x → 1, par suite f


prolongeable par continuité au point 1.
CHAPITRE 2

Séries numériques

1. Suites dans C.

Une suite complexe est une application de N dans C. Toutes les propriétés des suites réelles,
autres que celles qui dépendent de l’ordre, restent vrais pour les suites complexes. Dans le
reste de ce paragraphe, et sauf montion explicite du contraire, toutes les suites considérées sont
complexes.

Définition 2.1. Une suite complexe (un )n est dite convergente vers un élément
l ∈ C si la suite réelle (|un − l|)n converge vers zéro.

Soit (un )n une suite complexe et soit, pour tout n ∈ N, an (resp. bn ) la partie réelle (resp.
imaginaire) de un . Donc on a pour tout entier n, un = an + ibn . Avec ces notations on a

Proposition 2.1. (un )n convergente vers une limite l = a + ib ∈ C si, et seulement


si
lim an = a et lim bn = b.
n→∞ n→∞

Démonstration. On a pour tout n ∈ N,

|an − a| ≤ |un − l| et |bn − b| ≤ |un − l|.

Donc
lim |un − l| = 0 =⇒ lim an = a et lim bn = b.
n→∞ n→∞ n→∞

Réciproquement, si lim |an − a| = lim |bn − b| = 0, alors lim |an − a|2 + |bn − b|2 = 0, c’est à
n→∞ n→∞ n→∞
dire que lim |un − l| = 0. 
n→∞

2. Séries numériques.

Soit (un )n∈N une suite numérique et pour chaque n ∈ N soit Sn = u0 + · · · + un la somme
de n + 1 premiers termes de cette suite. Alors on a

21
22 Z. ABDELALI

Définition 2.2. 1) La suite (Sn )n est appelée série de terme général un , cette série
P P
sera notée un ou un .
n
n
P
2) Sn = uk est appelée la somme partielle d’ordre n de la série.
k=0P
3) La série un est dite convergente si la suite (Sn )n est convergente, dans ce
n
n
P P
cas lim Sn = lim uk , est alors appelée somme de la série un , et désignée par
n→∞ n→∞ k=0 n

P
un ou u0 + · · · + un + · · · .
n=0 P
4) La série un est dite divergente si elle n’est pas convergente.
n

Remarque 2.1. 1) On peut avoir une suite (un )n≥n0 qui n’est définie qu’à partir d’un
P
certain indice n0 ≥ 1. Dans ce cas la série un est la série de terme général un , où un := 0
n
pour 0 ≤ n ≤ n0 − 1.
2) Soit (un )n≥n0 une suite. Par abus de langage, et aussi suivant certains auteurs, on va se

P P ∞
P
permettre d’utiliser la notation un pour désigner à la fois la série un et la somme un ,
n=n0 n n=n0

P ∞
P
si elle existe. Mais pour éviter toute confusion, les expressions : série un , un converge
n=n0 n=n0

P
(ou diverge) ..., signifient qu’il s’agit d’une série, par contre les expressions : la somme un ,
n=n0

P
un égale à un scalaire (ou à l’infinie) ..., signifient qu’il s’agit d’une somme.
n=n0

rn , on a
P
Exemples 2.1. 1) Soit r ∈ R, la série géométrique de raison r est la série
n
rn converge si, et seulement si −1 < r < 1. En effet, si r ∈] − 1, 1[,
P
n

n ∞
X 1 − rn+1 X 1
Sn = rk = =⇒ rk = .
k=0
1−r k=0
1 − r


rk = ∞.
P
Pour r = 1, Sn = n + 1, donc
k=0

rk = ∞.
P
Pour r ≥ 1, Sn ≥ n + 1, donc
P k k=0
Pour r = −1, r diverge. En effet,
k

1 − (−1)2n+1
S2n = =1
1 − (−1)

et
1 − (−1)2n+2
S2n+1 = = 0.
1 − (−1)
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 23

rk diverge. En effet,
P
Pour r < −1,
k

1 − r2n+1
S2n = donc lim S2n = ∞
1−r n→∞

et
1 − r2n+2
S2n+1 = donc lim S2n+1 = −∞.
1−r n→∞

2) La série
X 1
n
n(n + 1)
est convergente, car pour tout entier n ≥ 1,
1 1 1
= −
n(n + 1) n n+1
Donc
Sn = (1 − 12 ) + ( 12 − 13 ) + · · · + ( n1 − 1
n+1
)
1
=1− n+1
.
Ainsi,

1 X
= 1.
n=1
n(n + 1)
P P P P
Définition 2.3. La somme de deux séries un et vn , notée un + vn , est
n n n n
la série
X
un + vn .
n
P P
Pour tout scalaire λ ∈ C, le produit de λ et la série un , notée λ · un , est la série
n n
X
λun .
n
P P
Proposition 2.2. Si un et vn sont deux séries convergentes et si λ et β sont
n n
deux scalaires alors la série
X X
λ· un + β · vn
n n

est convergente et on a

X ∞
X ∞
X
λ· un + β · vn = λun + βvn .
n=0 n=0 n=0

Démonstration. Découle du faite que cette propriété est vraie pour les suites formées
par les sommes partielles. 
24 Z. ABDELALI

P
Proposition 2.3. Une série un est convergente si, et seulement si elle vérifie
n
le critère de Cauchy suivant :
m
X
∀ε > 0, ∃N ∈ N : ∀m > n ≥ N, | uk | < ε.
k=n+1

n
P
Démonstration. Découle du critère de Cauchy pour la suite ( uk )n . 
k=0

P
Proposition 2.4. Si une série un converge, alors lim un = 0.
n n→∞

Démonstration.
n
P n−1
P
lim un = lim ( uk − uk )
n→∞ n→∞ k=0 k=0
n
P n−1
P
= lim uk − lim uk
n→∞ k=0 n→∞ k=0
P∞ P∞
= uk − uk = 0. 
k=0 k=0

Attention 2.1. La réciproque de la proposition 2.4 n’est pas vraie en général. Voici deux
exemples :
1) Soit la série

X n+1
ln( ).
n=1
n
Le terme général de cette série converge vers zéro. Mais
n n
ln( k+1
P P
k
) = ln(k + 1) − ln(k)
k=1 k=1
= ln(n + 1) → ∞.

2) Un exemple remarquable est donné par la série harmonique


X1
.
n
n

Le terme général de cette série est 1/n qui converge vers zéro. Mais on a
1 1 1
S2n − Sn = n+1
+ n+2
+ ··· + 2n
1 1 1
≥ + + ··· +
|2n 2n {z 2n}
n termes
1
= n· 2n
= 12 ,

donc la série harmonique ne vérifie pas le critère de Cauchy donc elle est divergente.
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 25

3. Séries numériques à termes positifs.

Dans se paragraphe on s’intéresse aux séries à termes généraux positifs, c’est à dire les séries
P
un telles que, pour tout n ∈ N, un ≥ 0.
n
P
Proposition 2.5. Une série un à termes positifs est convergente si, et seule-
n
ment si elle est bornée.
n
P
Démonstration. La suite ( uk )n est croissante, donc elle converge si, et seulement si
k=0
elle est bornée. 

P ∞
P n
P
Remarque 2.2. Si un une série à termes positifs, alors un = sup uk . D’où
n n=0 n∈N k=0

X
un ∈ R+ ∪ {∞}.
n=0
P P
Proposition 2.6. Soient un et vn deux séries à termes positifs, supposons
n n
de plus que pour tout n ∈ N, un ≤ vn , alors :
P P P∞ P∞
1) si la série vn converge la série un converge et on a uk ≤ vk .
n
P Pn k=0 k=0
2) si la série un diverge la série vn diverge.
n n

P n
P n
P ∞
P
Démonstration. Si vn converge, alors pour tout n ∈ N, uk ≤ vk ≤ vk < ∞.
n k=0 k=0 k=0

P ∞
P
D’où uk ≤ vk . 
k=0 k=0

Exemples 2.1. Etudions la nature de la série



X 1
2
.
n=1
n
On a pour tout entier n ≥ 2,
1 1
≤ ,
n2 (n − 1) · n
∞ ∞
1 1
P P
or (n−1)n
est convergente, d’où n2
converge.
n=2 n=1
P P
Corollaire 2.1. Soient un et
vn deux séries à termes positifs, supposons de
n P n P
plus que un = O(vn ) lorsque n tend vers ∞. Si vn converge, alors un converge.
n n
26 Z. ABDELALI

Démonstration. Il existe un réel M > 0 tel que pour tout n ∈ N, un ≤ M vn . La série


P P
M vn est convergente, donc un converge. 
n n

P P
Corollaire 2.2. Soient un et
vn deux séries à termes positifs, supposons de
n n P P
plus que un ∼ vn lorsque n tend vers ∞. Alors les séries un et vn sont de
n n
même nature.

Démonstration. Il suffit de remarquer que un = O(vn ) et vn = O(un ). 

4. Règles de convergence.

4.1. Règle de Riemann.



1
P
Proposition 2.7. Soit α ∈ R, la série de Riemann nα
est convergente si, et
n=1
seulement si α > 1.

Démonstration. Cas α = 1, (voir aussi Attention 2.1, 2)) on a


1 1
∼ ln(1 + ) = ln(n + 1) − ln(n)
n n

1
P
donc la série n
diverge.
n=1
Cas α 6= 1, pour tout entier n ≥ 2 on a :
1 1 1 1 α−1 
α−1
− α−1 = α−1
1− 1− .
(n − 1) n (n − 1) n
Remarquons que
1 α−1 1
1− ∼ 1 − (α − 1) ,
n n
d’où
1 1
(n−1)α−1
− nα−1
∼ (α − 1) (n−1)1α−1 n
α−1
∼ nα
.
Or on a
n
X 1 1 1
( α−1
− α−1 ) = 1 − α−1
k=2
(k − 1) k n
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 27


1
P
Ainsi, nα
converge si, et seulement si, α > 1. 
n=1

P
Corollaire 2.3. (Règle de Riemann) Soit un une série à termes positifs.
n
1) S’il existe un M > 0 et α > 1 tels que nα un ≤ M , en particulier si lim nα un
n→∞
P
existe, alors la série un converge.
n
2) S’il existe un M > 0 et α ≤ 1 tels que nα un ≥ M , alors la série
P
un diverge.
n

Démonstration. Exercice. 

4.2. Règle de Cauchy. Ici on vas étudier les séries comparables aux séries géométiriques.
P
Proposition 2.8. (Règle de Cauchy) Soit un une série à termes positifs.
√ n P
1) S’il existe 0 ≤ λ < 1 tel que pour n assez grand n un ≤ λ, alors la série un
n
converge.
√ P
2) Si pour une infinité d’indices on a n un ≥ 1, alors la série un diverge.
n
P
Remarque 2.3. Comme cas particulier de la règle de Cauchy, on a si un une série à
√ n
termes positifs, et si de plus lim n un = λ, alors :
n→∞
• si λ < 1, la série converge,
• si λ > 1, la série diverge,
• si λ = 1, on peut rien dire.

4.3. Règle de d’Alembert.


P P
Proposition 2.9. Soient un et vn deux séries, supposons de plus qu’il existe
n n
n0 ∈ N tel que pour n ≥ n0 , un > 0, vn > 0 et
un+1 vn+1
≤ .
un vn
P P
1) Si vn converge alors un converge.
n
P Pn
2) Si un diverge alors vn diverge.
n n

un+1 un un un0
Démonstration. Pour tout entier n ≥ n0 , vn+1
≤ vn
. D’où vn
≤ vn0
, ainsi
un0
un ≤ v .
vn0 n
D’où le résultat. 
28 Z. ABDELALI

P
Corollaire 2.4. (Règle de d’Alembert) Soit un une série à termes positifs,
n
supposons de plus que lim uun+1 n
= λ, alors :
n→∞
P
1) Si λ < 1, la série un converge.
Pn
2) Si λ > 1, la série un diverge.
n

Démonstration. Exercice. 

5. Comparaison série-integrale.

Soit f : [n0 , ∞[ −→ R, où n0 ∈ N, une fonction décroissante et positive alors on a :



P R∞
Théorème 2.1. La série f (n) et l’integrale n0
f (x)dx sont de même nature.
n=n0
De plus :
1) La série

X Z n 
f (x)dx − f (n)
n=n0 +1 n−1

est une série à termes positifs convergente.


P∞
2) Si la série f (n) converge, alors :
n=n0

X Z ∞ ∞
X
f (n) ≤ f (x)dx ≤ f (n).
n=n0 +1 n0 n=n0

Démonstration. 1)
X∞ Z n ∞
X
 
f (x)dx − f (n) ≤ f (n − 1) − f (n)
n=n0 +1 n−1 n=n0 +1

= lim f (n0 ) − f (n)


n→∞

Une telle limite existe car f est décroissante.


2) Exercice. 

Exemples 2.2. Considérons la Série de Bertrand :



X 1
, (α, β) ∈ R2
n=2
nα (ln(n))β
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 29

α+1
n 2
• si α > 1, la série converge ( lim n (ln(n))β
α = 0),
n→∞
α+1
n 2
• si α < 1, la série diverge ( lim n (ln(n))β
α = ∞),
n→∞
1
• si α = 1, x → x ln(x)
est une fonction définie sur [2, ∞[ décroissante et positive de plus
Z ∞ Z ∞
1 1
dx = dt (en posant t = ln(x)
2 x(ln(x))β 2 tβ

1
P
d’où l’integrale est convergente si, et seulement si β > 1, ainsi n(ln(n))β
.
n=2

6. Série à termes réels ou complexes.

6.1. Séries absolument convergentes.

P
Définition 2.4. Une série à termes réels ou complexes un est dite absolument
P n
convergente si la série |un |, est convergente.
n

Proposition 2.10. Une série absolument convergente est une série convergente.

P
Démonstration. On va appliquer le critère de Cauchy. La série |un | est convergente
n
donc
q
X
∀ε > 0, ∃N ∈ N : ∀q ≥ p ≥ N, |un | < ε.
n=p

L’inégalité triangulaire donne


q
X
∀ε > 0, ∃N ∈ N : ∀q ≥ p ≥ N, | un | < ε.
n=p
P
D’où la série un vérifie le critère de Cauchy donc elle converge. 
n

Remarque 2.4. Tous les résultats et les règles du paragraphe précédant s’étendent au cas
général mais en remplaçant ’convergente’ par ’absolument convergente’, les termes généraux
par leurs modules et ’divergente’ par ’ne converge pas absolument’.

Attention 2.2. L’équivalence des termes généraux de deux séries qui ne gardent pas un
signe constant, n’entraı̂ne pas le fait que les deux séries sont de même nature. Cosidérons
les deux séries suivantes :
∞ ∞
X (−1)n X (−1)n
√ et √
n=0
n+1 n=0
n + 1 + (−1)n
30 Z. ABDELALI

les termes généraux de ces deux séries sont équivalents, mais la première série est convergente
(voir le sous paragraphe sur les séries alternée) et la deuxième est divergenente. En effet, on a
∞ ∞
P (−1)n P (−1)n (−1)n

n+1+(−1) n et S = (√ n+1
− √n+1+(−1) n ) sont de même natures. De plus
n=0 n=0
√ √
(−1)n (−1)n (−1)n n+1+1−(−1)n n+1

n+1
− √
n+1+(−1)n
= √ √
n+1( n+1+(−1)n )

= √ √ 1
n+1( n+1+(−1)n )

Donc S est une série de terme général positif √ √ 1 ≥ 1


pour n ≥ 2, d’où elle
n+1( n+1+(−1)n ) n+1

P (−1)n
diverge, ainsi √
n+1+(−1)n
diverge.
n=0

6.2. Séries produit.



P ∞
P
Définition 2.5. Soient un et vn deux séries, la série produit des séries
n=n0 n=n00

P ∞
P
un et vn est la série :
n=n0 n=n0o

X
wn
n=n0 +n00

où
X
wn = up v q
p+q=n
p≥n0 , q≥n0 0

Remarque 2.5. 1) Dans la définition précédante si n0 = n00 = 0, alors


P
wn = up vq = un v0 + un−1 v1 + · · · + u0 vn
p+q=n
n
P
= un−k vk .
k=0

2) La série produit de deux série est appelée aussi produit de Cauchy.



P
Proposition 2.11. La série prduit wn de deux série absolument conver-
n=n0 +n00

P ∞
P
gentes un et vn est absolument convergente et on a
n=n0 n=n00


X ∞
X ∞
X
wn = ( un ) · ( vn )
n=n0 +n00 n=n0 n=n00


P ∞
P
Démonstration. a) Cas où les deux séries un et vn sont à termes positifs, on a
n=n0 n=n00
pour tout entier m ≥ n0 + n00 ,
m
X m
X 2m
X 2m
X 2m
X
( un ) · ( vn ) ≤ wn ≤ ( un ) · ( vn )
n=n0 n=n00 n=n0 +n00 n=n0 n=n00
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 31


P
donc si les deux séries sont convergente alors la séries wn converge. Il découle des deux
n=n0 +n00
inégalités précédantes que

X ∞
X ∞
X
wn = ( un ) · ( vn ).
n=n0 +n00 n=n0 n=n00

b) Cas général. Soit pour tout entier m ≥ n0 + n00 ,


m
P m
P m
P P
| wn − ( un ) · ( vn ) | =| up v q |
n=n0 +n00 n=n0 n=n00 m<p+q
p≤m, q≤m
P
≤ |up vq |
m<p+q
p≤m, q≤m

∞ ∞ ∞
wn0 la série produit de
P P P
Soit |un | et |vn |. Alors on a
n=n0 +n00 n=n0 n=n00

X m
X m
X m
X
|up vq | = wn0 − ( |un |) · ( |vn |).
m<p+q n=n0 +n00 n=n0 n=n00
p≤m, q≤m
P
Donc d’après a), lim |up vq | = 0. D’où
m→∞ m<p+q
p≤m, q≤m

m
X m
X m
X
lim | wn − ( un ) · ( vn ) |= 0.
m→∞
n=n0 +n00 n=n0 n=n00

Ainsi, la série produit est convergente et on a



X ∞
X ∞
X
wn = ( un ) · ( vn ).
n=n0 +n00 n=n0 n=n00

De plus pour tout entier n ≥ n0 + n00 , on a |wn | ≤ wn0 , donc la série produit est absolument
convergente. 

Exemples 2.3. Soit r ∈] − 1, 1[, étudions la série



X
(n + 1)rn .
n=0

n ∞
On a pour tout n ∈ N, (n + 1)rn = rn−k rk . Donc la série (n + 1)rn n’est autre que la
P P
k=0 n=0
∞ ∞
n n
P P
série produit de r et r . D’où elle est absolument convergente et on a
n=0 n=0

∞ ∞ ∞
(n + 1)rn = ( rn ) · ( rn )
P P P
n=0 n=0 n=0
1
= · 1
1−r 1−r
32 Z. ABDELALI

Attention 2.3. En général

X∞ X∞ ∞
X
( un ) · ( vn ) 6= un vn
n=0 n=0 n=0

par exemple
∞ ∞
X 1 2 2 4 X 1 2
( ) = 2 6= = ( )
n=0
2n 3 n=0 2n

6.3. Séries alternées.

P
Définition 2.6. Soit un une série convergente, le reste d’ordre n de cette série
n

P
est la somme un .
k=n+1

Remarque 2.6. En général le reste d’ordre n d’une série est noté Rn , donc on a S = Sn +Rn
où S et Sn sont respectivement la somme et la somme partielle d’ordre n de la série.

Définition 2.7. Une série alternée est une série dont le terme général un est de
la forme un = (−1)n vn , où
• (vn )n est une suite décroissante,
• (vn )n est une suite positive,
• (vn )n converge vers zéro.

Remarque 2.7. Il existe d’autres définitions des série alternées la plus générale dit qu’une
série de terme général un est alternée si (−1)n un garde un signe constant. Dans une autre
définition une telle série est alternée si (−1)n un est décroissante positive.

(−1)n vn est convergente. De plus :


P
Proposition 2.12. Toute série alternée
n
1) (Formule de majoration du reste) Pour tout entier n, |Rn | ≤ vn+1 .
2) La somme partielle Sn vérifie

X
S2n+1 ≤ (−1)n vn ≤ S2n .
n=0

De plus les deux suites (S2n+1 )n et (S2n )n sont adjacentes.

Démonstration. Posons pour tout n ∈ N,

an = S2n+1 et bn = S2n .
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 33

On a
an+1 −an = v2n+2 − v2n+3 ≥ 0,
bn+1 −bn = −v2n+1 + v2n+2 ≤ 0,
bn −an = v2n+1 −→ 0+ .
Donc les deux suites (an )n et (bn )n converge vers une même limite qui n’est autre que la somme
S de la série (−1)n vn . Par suite S2n+1 ≤ S ≤ S2n .
P
n
Il reste à montrer 1). On a pour tout entier n :

|R2n | = lim |S2m+1 − S2n | = lim S2n − S2m+1


m→∞ m→∞
≤ S2n − S2n+1 = v2n+1
≤ v2n+1 .
|R2n+1 | = lim |S2m − S2n+1 |
m→∞
= lim S2m − S2n+1
m→∞
≤ S2n+2 − S2n+1 = v2n+2 . 

Exemples 2.4. Les séries


X cos(nπ) X (−1)n ln(n + 1)
, √
n
n + 1 n
n+1

sont des séries alternée donc elle convergent.

7. Série no 2.

Exercice 1. Déterminer la nature des séries (a ∈ IR) :

X 1 + sin(n2 ) X
−(n2 +1)a
X (na)n 1
2
; e ; , 0 ≤ a 6= ;
n
n + 1 − sin(2n) n n
n! e
X 1 X (n!an )2 X na
; , 0 ≤ a 6
= 2; arccos( ).
n
n ln(n)(ln(ln(n)))a n (2n)! n
1 + n a


P (n+2)(n+1) n
Exercice 2. Déterminer la nature de 2
a , a ∈ IR, et calculer sa somme dans le
n=0
∞ ∞
an ) · ( an )2 ).
P P
cas où elle existe (Ind. donner l’expression de la série produit (
n=0 n=0

Exercice 3. (Formule de Stirling). On considère la suite :


1
nn+ 2 −n xn+1
xn = e et on pose un = ln( )
n! xn
1) Montrer que un = O( n12 ).
34 Z. ABDELALI

P
2) En déduire que la série un converge et que la suite (xn )n converge vers une limite
n
x > 0.
3) En utilisant la formule de Wallis :
2·2 4·4 2n · 2n π
lim · ··· =
n→∞ 1 · 3 3 · 5 (2n − 1) · (2n + 1) 2
(2n ·n!)2 pπ
montrer que lim (2n)!· √
2n+1
= 2
.
n→∞
x2n 1 √1 .
4) En remarquant que lim 2 = x , déduire que lim xn =
n→∞ (xn ) √ n→∞ 2π
−1 n
5) En déduire que (n!)n et ((ne ) 2πn)n sont équivalents.
P (ne−1 )n
6) En déduire la nature de la série n!
.
n

Exercice 4. 1) En utilisant le théorème de comparaison série-integrale, vérifier que


n
X 1
− ln(n)
k=1
k

converge vers une constante C (constante d’Euler).


2) Soit la série harmonique alternée :

X (−1)n
n=0
n+1
n
1
P
Démontrer que la some partielle S2n+1 de cette série vaut : σ2n+1 − σn où σn = k+1
.
k=0
3) Prouver que lim S2n+1 = ln 2 et que la somme de la série harmonique alternée existe et
n→∞
elle vaut ln 2.
1
4) En déduire une valeur approchée de ln 2 à l’ordre 10
.

Exercices facultatifs
Exercice 5. (Règle de Duhamel) 1) Soit (un )n une suite de termes positifs vérifiant :
un+1 β 1
= 1 − + o( )
un n n
P
Montrer que pour β ∈ IR \ {1}, un converge si et seulement si β > 1.
n
2) Soit (un )n une suite de termes positifs vérifiant :
un+1 α 1
= 1 − + O( β ) α > 0, β > 1
un n n
P vn+1
On pose vn = nα un , étudier la série ln( vn ) et déduire que la suite (vn )n possède une limite
n P
l > 0. En déduire la nature de la série un .
n
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 35

3) Etudier la nature des séries de termes généraux :


n n
Y 2k − 1 Y (ne−1 )n
; (n!) 1/2
sin(k −1/2 ); ;
k=1
2k k=1
n!
n p
(n!p ) 1 1 1
; a( p + p+1 +···+ p+n ) ; (p ∈ IN ∗ , a > 0)
(pn)!
Exercice 6. Dans cet exercice nous admettons le résultat suivant dit règle de Abel : Si
(un )n est une suite à termes positifs décroissante et converge vers zéro et si (vn )n est une suite
Pn P
telle que pour tout vn est bornée alors la série un vn est convergente.
k=0 n
P einθ
Montrer que pour θ ∈]0, 2π[, la série n
est convergente. En déduire la nature des séries
n
P sin(nθ) P cos(nθ)
n
et n
.
n n

Exercice 7. 1) Soit (un )n et (vn )n deux suites positives équivalentes. Montrer que :

P n
P Pn
1) Si un diverge, alors les sommes partielles uk et vk sont équivalentes.
n=0 k=0 k=0
P∞ ∞
P P∞
2) Si un converge, alors les restes uk et vk sont équivalentes.
n=0 k=n+1 k=n+1
n
k ln(1 + k1 ))a , a ∈ IR.
P
3) Donner la nature de la série de terme général (
k=1
36 Z. ABDELALI

Série 2, Solution.

Exercice 1.

1+sin(n2 ) 2
•0≤ n2 +1−sin(2n)
≤ n2
, la série converge;
2 +1)a
• si a ≤ 0, lim e−(n 6= 0, la série diverge, (terme général 6→ 0),
n→∞
2 a
si a > 0, lim n2 e−(n +1) = 0, la série converge, (Riemann);
n→∞
n )2
• un = (n!a
(2n)!
, a 6= 2,
un+1 ((n+1)a)2 2
un
= (2n+2)(2n+1) → a4 , la série converge ⇐⇒ a < 2, (d’Alembert);
n
• un = (na)
n!
, a 6= 1e ,
un+1
un
= a(1 + n1 )n → ae, la série converge ⇐⇒ a < 1e , (d’Alembert);
1
R∞ 1
• n ln(n)(ln(ln(n)))a
comarable à I = 3 x ln(x)(ln(ln(x))) a dx, posons t = ln(x),
R∞
on a I = ln(3) t1a dt, la série converge ⇐⇒ a > 1, (série-intégrale);
n a p
• arccos( 1+na ), l’équivalence au voisinage de 1, arccos(y) ' 2(1 − y),
q √
na 1 2
entraı̂ne arccos( 1+n a) ' 2 1+n a ' a ,
2 n

la série converge ⇐⇒ a > 2;

Exercice 2. Si |a| ≥ 1, la série diverge, car le terme général ne tend pas vers zéro.
∞ ∞
an est absolument convergente, donc la série produit ( an )2 est
P P
si a ∈] − 1, 1[, la série
n=0 n=0
absolument convergente, et on a
∞ ∞ X n ∞
X X
n n−k k
X 1 2
(n + 1)a = ( a a )=( an )2 = ( ),
n=0 n=0 k=0 n=0
1−a

∞ ∞
an )( (n + 1)an ) est absolument convergente, et on a
P P
donc la la série produit (
n=0 n=0

∞ ∞ X n
X (n + 2)(n + 1) n
X 1 1 2 1 3
a = ( an−k (k + 1)ak ) = ( ) =( ).
n=0
2 n=0 k=0
1−a 1−a 1−a

1
xn+1 (n+1)n+1+ 2 1
Exercice 3. 1) xn
= n+ 1
e−1 = (1 + n1 )n+ 2 e−1 . Donc
n 2 (n+1)

un = ln( xxn+1
n
) = −1 + (n + 12 ) ln(1 + n1 ) = −1 + (n + 12 )( n1 − 1
2n2
+ O( n13 ))
= −1 + 1 − n 2n1 2 + nO( n13 ) + 11
2n
− 1 1
2 2n2
+ 12 O( n13 ) = O( n12 ).
P P
2) De 1) la série un converge, donc (ln(xn+1 ) − ln(xn )) converge d’où (ln(xn ))n conver-
n n
gever une limite s, ainsi (xn )n converge vers une limite x = es > 0.
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 37

3)
n
(2 ·n!) 2 (2·2·4·4···2n·2n)2 1
( (2n)!· √
2n+1
)2 = 1·2·3···2n·(2n−1)·1·2·3···2n·(2n−1) 2n+1
  2
2·2 4·4 2n·2n 2·2·4·4···2n·2n 1
= 1·3
· 3·5
· · · (2n−1) 2·2·4·4···2n·2n 2n+1
.
n
(2 ·n!)2 (2n ·n!)2
2·2 4·4 2n·2n
→ π2 , ainsi lim

D’où ( (2n)!· √
2n+1
)2 = 1·3
· 3·5
· · · (2n−1)·(2n+1) (2n)!·

2n+1
= 2
.
n→∞
x2n x
4) On a lim xn = x 6= 0, donc lim 2 = x2
= x1 . D’autre part
n→∞ n→∞ (xn )
1 √ √ √
x2n (2n)2n+ 2 −2n (n!)2 2n 2(2)2n (n!)2 (2n · n!)2 2 2n + 1
2
= e 1 e = 1 = √ √ .
(xn ) (2n)! n 2n+2 2 (2n)! n 2 (2n)! · 2n + 1 n
p √
D’où d’après 3) x1 = lim (xxn2n)2 = π2 ( 2)2 , donc x = √12π .
n→∞
−1 n
√ √
5) D’après 4) on a lim (ne )n! 2πn = 1, ainsi n! ' (ne−1 )n 2πn.
n→∞
(ne−1 )n 1
P (ne−1 )n P 1
6) On a aussi n! ' √2πn , donc les séries n!
et √
2πn
sont de même nature,
n n
P (ne−1 )n
donc n!
diverge.
n

1
Exercice 4. 1) L’application f : [1, ∞[→ IR; x 7→ x
est décroissante positive donc, d’après
le théorème de comparaison série-intégrale, la série
∞ Z k
X 1 1
dx −
k=2 k−1 x k

est une série convergente, c’est à dire que


n Z k Z n n
X 1 1 1 X 1
( dx − ) = dx −
k=2 k−1 x k 1 x k=2
k

est convergente, d’où


n Z n n
X 1 1 X 1
− ln(n) = 1 − ( dx − )
k=1
k 1 x k=2
k
converge vers une constante C.
n n
P (−1)k P 1
2) Soient Sn = k+1
et σn = k+1
. On a
k=0 k=0

2n+1 n
(−1)k 2k (−1)2k+1 Pn
( (−1) 1 1
P P
S2n+1 = k+1
= 2k+1
+ 2k+1+1
) = k=0 ( 2k+1 − 2k+2
)
k=0 k=0
n
1 1 1
P
= ( 2k+1 + 2k+2
− 2 2k+2 )
k=0
2n+1 n
1 1
P P
=( k+1
) − k+1
= σ2n+1 − σn .
k=0 k=0

3) lim S2n+1 = σ2n −ln(2n)+ln(2)+ln(n)−σn → C +ln(2)−C = ln(2). La série harmonique


n→∞
alternée est une série alternée (de terme général tend vers zéro), donc elle converge vers une
limite S, par suite S2n+1 converge aussi vers S, donc S = ln(2).
38 Z. ABDELALI

4) D’après la formule de majoration du reste pour les séries alternées, on a


9
X (−1)k 1
| ln(2) − |≤ ,
k=0
k+1 10
9
P (−1)k 1
d’où k+1
est une valeur approchée de ln 2 à l’ordre 10
.
k=0
CHAPITRE 3

Espaces vectoriels normés

1. Définitions générales.

1.1. Définition et exemples.

Définition 3.1. Soit E un espace vectoriel une norme sur E est une application :
E −→ R+ , x → kxk telle que
1) kxk = 0 ⇐⇒ x = 0,
2) kx + yk ≤ kxk + kyk inégalité triangulaire,
3) pour tout λ ∈ R, on a kλxk = |λ|kxk.
L’espace (E, k k) est appelé espace vectoriel normé.

Exemples 3.1. I) Sur Rn , n ∈ N, on peut définir des normes par (pour x = (x1 , · · · , xn )) :

• kxk1 = |x1 | + · · · + |xn |,


p
• kxk2 = |x1 |2 + · · · + |xn |2 , norme euclidienne
• kxk∞ = max{|x1 |, · · · , |xn |}.
Montrons, par exemple, que

kx + yk2 ≤ kxk2 + kyk2 ,

c’est à dire
|x1 + y2 |2 + · · · + |xn + yn |2 = |x1 |2 + · · · + |xn |2
+|y1 |2 + · · · + |yn |2
+2(x1 y1 + · · · + xn yn )
Or on a
(x21 + · · · + x2n )(y12 + · · · + yn2 ) − (x1 y1 + · · · + xn yn )2
x2i · yj2 + x2j · yi2 − 2xi yi xj yj
P
=
1≤i<j≤n

(xi yj − xj yi )2 ≥ 0
P
=
1≤i<j≤n

Ainsi on a
2(x1 y1 + · · · + xn yn ) ≤ 2|x1 y1 + · · · + xn yn |
p p
≤ x21 + · · · + x2n y12 + · · · + yn2

39
40 Z. ABDELALI

par suite kx + yk2 ≤ kxk2 + kyk2 . 


II) Sur l’espace C([a, b]) des fonctions continues sur l’intervalle [a, b] où a < b, on peut
définir les trois normes suivantes :

• kf k∞ = max |f (x)| norme de la convergence uniforme


x∈[a,b]
Rb
• kf k1 = a |f (x)|dx
Rb 1
• kf k2 = ( a |f (x)|2 dx) 2

La seule propriété qui n’est pas évidente est l’inégalité triangulaire pour k·k2 . Cette propriété
Rb Rb 1 Rb 1
découle de l’inégalité de Cauchy-Schwartz | a f (x)g(x)dx| ≤ ( a |f (x)|2 dx) 2 ( a |g(x)|2 dx) 2
III) Sur l’espace R[X] des polynômes à coefficients réels, on peut définir les trois normes
suivantes (pour P = a0 + a1 X + · · · + an X n ) :

• kP k∞ = max{|a1 |, |a2 |, ..., |an |}


• kP k1 = |a0 | + |a1 | + · · · + |an |
p
• kP k2 = |a0 |2 + |a1 |2 + · · · + |an |2

Exercices 3.1. Soient a et b deux point différents d’un espace normé (E, k · k), soit pour
tout t ∈ R,
t
xt = a + (b − a)
kb − ak

1) Donner xt , pour t = 0 et pour t = kb − ak.


2) Vérifier que kxt − xs k = |t − s|.
3) Supposons r ≤ s ≤ t, comparer kxt − xr k et kxt − xs k + kxs − xr k.
4) Comparer suivant les valeurs de t ∈ R,

kb − ak, kxt − ak, kxt − bk.

1.2. Suites et limites. Soit (E, k k) un espace vectoriel normé. Une suite d’élément de
E est une application u : N −→ E, cette application sera notée u = (un )n∈N ou (un )n .

Définition 3.2. Une suite u d’éléments d’un espace vectoriel normé (E, k k) est
convergente vers un élément l ∈ E, si la suite réelle (kun − lk)n converge vers zéro.

Proposition 3.1. (Unicité de la limite) La limite d’une suite dans un espace


normé est unique.
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 41

Démonstration. Si l et l0 sont deux limites d’une suite (un )n dans un espace normé
(E, k k). Alors lim kun − lk = lim kun − l0 k, donc
n→∞ n→∞

kl − l0 k ≤ kl − un k + kun − l0 k → 0,

ainsi kl − l0 k = 0 et l = l0 . 

Définition 3.3. Une suite u = (un )n d’éléments d’un espace normé (E, k k), est
dite suite de Cauchy si :

∀ε > 0, ∃N ∈ N : ∀n ≥ N, ∀m ≥ N, kun − um k < ε.

Exactement comme le cas réel on a :

Proposition 3.2. Dans un espace normé toute suite convergente est de Cauchy.

Démonstration. Exercice. 

Attention 3.1. Dans un espace normé (E, k · k) une suite de Cauchy n’est pas
nécessairement convergente. Soit par exemple E = R[X] l’espace des polynômes à coefficients
réels, muni de la norme k · k∞ définie par :

ka0 + a1 X + · · · + an X n k∞ = max{|a0 |, |a1 |, ..., |an |}.

Alors, (un )n où un = X + 21 X + · · · + n1 X n est une suite de Cauchy car pour n, p ∈ N,


1
kun+p − un k ≤ n+1
, mais pour tout polynôme

P = a0 + a1 X + · · · + am X m ,

et pour tout n ≥ m + 1, on a
1
kun − P k1 ≥ >0
m+1
donc (un )n ne converge pas vers P .

Définition 3.4. Un espace normé (E, k·k) est dit complet si toute suite de Cauchy
de E est convergente.
Un espace normé complet est appelé espace de Banach.
42 Z. ABDELALI

1.3. Notions de topologie.

Définition 3.5. Soit (E, k · k) un espace normé, alors :


• si a ∈ E et r ∈ R+ l’ensemble

f
B(a,r) = {x ∈ E : kx − ak ≤ r}

est dite la boule fermée de centre a est de rayon r,


• si a ∈ E et r > 0 l’ensemble

B(a,r) = {x ∈ E : kx − ak < r}

est dite la boule ouverte de centre a est de rayon r,


• si a ∈ E et r > 0 l’ensemble

S(a,r) = {x ∈ E : kx − ak < r}

est dite la sphère de centre a est de rayon r.

f
Remarque 3.1. La boule B(0,1) (resp. B(0,1) ) est appelée la boule unité fermée (resp.
boule unité ouverte) est elle sera notée B (resp. B f ).

Définition 3.6. Dans un espace normé (E, k · k), un esemble B ⊆ E est dit borné
si {kbk : b ∈ B} est borné.

Remarque 3.2. 1) Un sous ensemble B d’un espace normé (E, k · k) est borné si, et
seulement si il existe r > 0 tel que B ⊆ B(0,r) .
2) Une réunion finie de bornés est un borné.
3) Tout sous ensemble d’un ensemble borné est borné.
4) Une suite (un )n est dite bornée si l’ensemble {un : n ∈ N} est borné.

Définition 3.7. Soit (E, k · k) un espace normé.


• Un sous ensemble O de E est dit ouvert si pour tout x ∈ O, il existe r > 0 tel
que la boule ouverte B(x,r) ⊆ O.
• Un sous ensemble F de E est dit fermé si E \ F est un ouvert.
• Soient a ∈ E et V ⊆ E, on dira que V est un voisinage de a si pour un certain
réel r > 0, on a B(a,r) ⊆ V .
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 43

Remarque 3.3. 1) L’ensemble vide ∅ et E sont des ensembles ouverts et fermés.


2) Une réunion quelconque d’ouverts (resp. de voisinages d’un élément a de E) est un ouvert
(resp. voisinage de a).
3) Une intersection finie de ouverts (resp. de voisinages d’un élément a de E est un ouvert
(resp. voisinage de a).
4) Une réunion finie de fermés est un fermé.
5) Une intersection quelconque de fermés est un fermé.
6) Une boule ouverte (resp. fermée) est un ouvert (resp. fermé).
7) Tout sous ensemble fini de E est fermé.

La remarque précédente permet de donner la définition :

Définition 3.8. Soient (E, k · k) un espace normé et A une partie de E.


o
1) L’intérieur de A, noté A est le plus grand ouvert contenu dans A (il existe
o
au moins un à savoir ∅). Un point de A est appelé point intérieur à A.
2) L’adhérence, ou la fermeture, de A, notée A est le plus petit fermé contenant
E (il existe au moins un à savoir E). Un point de A est appelé point adhérent à A.
o
3) La frontière de A, notée Fr(A), est l’ensemble A \ A = A ∩ CA
E

Exercices 3.2. Soit (E, k · k) un espace normé. Montrer que :


1) Toute boule ouverte est un ouvert.
2) Toute boule fermée est un fermé.
f
3) Pour tout r > 0 et a ∈ E, B(a,r) = B(a,r) .

Solution. 1) Soit b ∈ B(a,r) , posons s = r − kb − ak. Vérifions que B(b,s) ⊆ B(a,r) . En effet,
pour tout c ∈ B(b,s) , on a kc − bk < s, donc

kc − ak ≤ kc − bk + kb − ak < s + kb − ak = r.

D’où c ∈ B(a,r) . Ainsi B(a,r) est un ouvert.


f f
2) Soit b 6∈ B(a,r) , on a kb − ak > r. Posons s = kb − ak − r, alors B(b,s) ∩ B(a,r) = ∅, c’est à dire
f f
B(b,s) ⊆ E \ B(a,r) , d’où E \ B(a,r) est un ouvert.
f
3) Soit b ∈ B(a,r) si b 6∈ B(a,r) donc kb − ak = r. Soit pour tout n ∈ N∗ , bn = n1 a + (1 − n1 )b. On a

kbn − ak = k n1 a + (1 − n1 )b − ( n1 a + (1 − n1 )a)k
= k(1 − n1 )(b − a)k = (1 − n1 )r < r.
44 Z. ABDELALI

f f
Donc bn ∈ B(a,r) . De plus lim bn = b. D’où b ∈ B(a,r) . Ainsi B(a,r) ⊆ B(a,r) , de plus B(a,r) est
n→∞
un fermé qui contient B(a,r) , d’où l’égalité.

Exercices 3.3. Soit (E, k · k) un espace normé. Si A et B deux partie E, Montrer que :
1) A ∪ B = A ∪ B.
o o

2) C = C et C A = C A .
A
Eo
A
E
c
E E
o o
2) A
\ ∩ B = A ∩ B.

Proposition 3.3. Soit (E, k · k) un espace normé et F ⊆ E. Alors on a


l’équivalence :
1) F est fermé dans E,
2) toute suite d’éléments de F qui converge dans E, sa limite est dans F .

Démonstration. Analogue a celle donner pour R, le lecteur est invité à faire la preuve
en exercice.

Exercices 3.4. Soit (E, k · k) un espace normé, A ⊆ E et x ∈ E. Montrer l’équivalence :


1) x ∈ A,
2) il existe (an )n dans A telle que lim an = x.
n→∞
3) inf{kx − ak : a ∈ A} = 0

1.4. Distances et topologie d’une partie d’un espace normé.

Définition 3.9. I) Soient E un ensemble non vide et d : E × E −→ R+ , une


application telle que :
• d(x, y) = 0 ⇐⇒ x = y,
• d(x, y) = d(y, x), (symétrie),
• d(x, z) ≤ d(x, y) + d(y, z), (inégalité triangulaire).
On dit alors que d est une distance sur E et que (E, d) est un espace métrique.
II) Soit A un sous ensemble non vide d’un espace normé (E, k · k), l’application
d : A × A → R+ ; d(x, y) = kx − yk est dite distance associé à la norme k · k.

Définition 3.10. Soient (E, k · k) et (F, k · k0 ) deux espaces normés, A une partie de
E et B une partie de F . Soit f : A −→ B est une application :
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 45

1) Si a ∈ A, on dit que f converge vers b ∈ F quand x tend vers a, et on note


lim f (x) = b, si
x→a

∀ε > 0, ∃η > 0, ∀y ∈ A, kx − ak < η =⇒ kf (x) − bk0 < ε

2) l’application f est continue en un point a de A si lim f (x) = f (a)


x→a
3) f est continue sur A si elle est continue en tout point de A.

Proposition 3.4. Si (E, k · k) et (F, k · k0 ) sont deux espaces normés, A ⊆ E, f : A −→ F


une application et a ∈ A. Alors on a l’équivalence :
1) lim f (x) = b ∈ F ,
x→a
2) pour toute suite (xn )n dans A,

lim xn = a =⇒ lim f (xn ) = b


n→∞ n→∞

Démonstration. Exercice. 

Exemples 3.2. Soit (E, k · kE ), (F, k · kF ) deux espaces normés et A une partie de E.
1) Une application f : A −→ F et k un réel positif. On dira que f est k-lipschitziènne
si kf (x) − f (y)k ≤ kkx − yk. Alors toute application k-lipschitziènne est continue.
2) Soit dE la distance associée à k · kE , pour tout sous ensemble non vide A de E, on peut
définir l’application
f : E −→ R; x 7→ d(x, A)

où dE (x, A) = inf{d(x, a) : a ∈ A}, dite distance de x à A. Alors f est lipschitziènne.


3) Sur un espace normé (E, k · k) l’application

f : E → E; x 7→ λ · x + a

où a ∈ E et λ ∈ R, est continue.


4) Soient A (resp. B) une partie non vide de (E, k · kE ) (resp. (F, k · kF )). Une application
f : A −→ B est dite une isométrie si dF (f (x), f (y)) = dE (x, y) pour tout (x, y) ∈ A × B
(c’est à dire kx − ykE = kf (x) − f (y)kF ). Alors toute isométrie est continue.

Définition 3.11. Soit A une partie non vide d’un espace normé (E, k · k).
1) Un sous ensemble O de A est dit ouvert de A, si O = U ∩ A où U est un ouvert
de E.
2) Un sous ensemble F de A est dit fermé dans A, si F = G ∩ A où G est un fermé
dans E.
46 Z. ABDELALI

Proposition 3.5. Soit A une partie non vide d’un espace normé (E, k · k) et soit
d la distance associée à k · k. Si de plus O une partie de A, alors les propriétés
suivantes sont équivalentes :
1) O est un ouvert de A,
2) pour tout a ∈ A, il existe r > 0 tel que

BA (a, r) = {x ∈ A : d(a, x) < r} ⊆ O

Démonstration. Exercice. 

Proposition 3.6. Soit A (resp. B) une partie non vide d’un espace normé (E, k·k)
(resp. (F, k · kF )). Si de plus f : A −→ B une application. Alors on a l’équivalence :
1) f est continue sur A,
2) l’image réciproque de tout ouvert de B est un ouvert de A.
3) l’image réciproque de tout fermé de B est un fermé de A.

Démonstration. 1) =⇒ 2). Soit O un ouvert de b et U = f −1 (O), montrons que


U est un ouvert de A. Soit a ∈ U on a il existe une boule ouverte B(f (a),ε) dans F , telle que
B(f (a),ε) ∩B ⊆ O. La continuité de f en a entraı̂ne que pour un certain η > 0 et pour tout x ∈ A
tel que kx − akE < η, on a kf (x) − f (a)kF < ε, c’est à dire que f (A ∩ B(a,η) ) ⊆ B(f (a),ε) ∩ B ⊆ O.
D’où A ∩ B(a,η) ⊆ U , ainsi U est un ouvert dans A.
2) =⇒ 1). Soit a ∈ A, pour tout ε > 0, dans F la boule ouverte B(f (a),ε) est un ouvert,
donc f −1 (B(f (a),ε) ) est un ouvert de A contenant a, donc il existe η > 0 tel que A ∩ B(a,η) ⊆
f −1 (B(f (a),ε) ). D’où pour tout x ∈ A tel que kx − akE < η on a kf (x) − f (a)kF < ε, ainsi f est
continue sur A par suite f est contntinue en a pour tout a ∈ A, donc f est continue sur A.
f −1 (Y )
2) ⇐⇒ 3) Il suffit de remarquer que f −1 (CBY ) = CA .

Proposition 3.7. Soient (E, k · kE ) et (F, k · kF ) deux espaces normés et

f : E −→ F

une application linéaire, alors on a l’équivalence :


1) f est continue,
2) f est continue en 0,
3) il existe M > 0 tel que pour tout x ∈ E, kf (x)kF ≤ M kxkE .

Démonstration. Les implications 3) =⇒ 1) =⇒ 2) sont évidentes. Montrons que 2)


=⇒ 3). Sinon donc pour tout n ∈ N∗ il existe xn ∈ E, tel que kf (xn )kF > nkxn kE . Posons
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 47

1
yn = x ,
nkxn kE n
on a lim kyn kE = 0 donc lim yn = 0. Mais
n→∞ n→∞

1
kf (yn )kF = kf (xn )kF > 1.
nkxn kE
Ainsi (f (yn ))n ne converge pas vers 0, ce qui est absurde.

Exercices 3.5. Soit (E, k · k) un espace normé. Soit k · k0 une autre norme sur E. Montrer
que les propriétés suivantes sont équivalentes :
1) k · k0 est continue sur E,
2) k · k0 est continue en zéro,
3) il existe un réel M > 0 tel que pour tout x dans E, kxk0 ≤ M kxk.

Définition 3.12. Sur un espace vectoriel E deux normes k · k et k · k0 sont dites


équivalentes si il existe deux réels M et N strictement positifs tels que pour tout
x ∈ E,

N kxk ≤ kxk0 ≤ M kxk.

Exemples 3.3. 1) Sur Rn les normes k · k∞ , k · k1 et k · k2 sont équivalentes. En effet,

k · k∞ ≤ k · k2 ≤ k · k1 ≤ nk · k∞
n
X k,
P
2) Sur R[X] les normes k · k∞ et k · k1 ne sont pas équivalentes. En effet, pour Pn =
k=1
on a kPn k1 = n et kPn k∞ = 1. Donc on ne peut pas avoir kPn k1 ≤ M kPn k1 , pour tout n.

Remarque 3.4. Deux normes équivalentes sur un espace vectoriel définissent les mêmes
ouverts, les mêmes fermés, les mêmes bornés, les mêmes suites de Cauchy et les mêmes suites
convergentes.

1.5. Parties connexes par arcs.

Définition 3.13. Soit E un espace normé de dimension finie. Une partie non vide
de A de E est dite
1) convexe si pour tout (a, b) ∈ A2 , le segment [a, b] := {(1 − t)a + tb : 0 ≤ t ≤ 1}
est contenu dans A ;
2) étoilée par rapport à un point a de A, si pour tout b ∈ A, [a, b] ⊆ A ;
3) connexe par arcs si pour tout (a, b) ∈ A2 , il existe une application continue
f : [0, 1] −→ E telle que f (0) = a et f (1) = b.
48 Z. ABDELALI

Remarque 3.5. 1) Il est évident que convexe =⇒ étoilé =⇒ connexe pae arcs.
Vérifions par exemple que étoilé =⇒ connexe par arcs. Soit A un ensemble étoilé par rapport
à un point a, soit (b, c) ∈ A2 on a [b, a] ∪ [a, c] ⊆ A. Le segment [b, a] est l’image de [0, 1] par
l’application continue f (t) = (1 − t)b + ta (resp. g(t) = (1 − t)a + tc). Soit

 f (2t) si t ∈ [0, 21 ]
h(t) =
 g(2t − 1) si t ∈] 1 , 1]
2

L’application h est continue sur [0, 1], h(0) = b, h(1) = c et h([0, 1]) = [b, a] ∪ [a, c] ⊆ A.
2) Dans R2 un cercle, non réduit à un point, est un connexe par arcs qui n’est pas étoilé.
3) Dans R2 , [(0, 0), (1, 0)] ∪ [(0, 0), (0, 1)] est étoilée par rapport à (0, 0), mais elle n’est pas
convexe.

Proposition 3.8. Les connexes par arcs de R sont les intervalles

Démonstration. D’abord tout intervalle est convexe donc il est connexes par arcs. In-
versement, si I est un connexes par arcs dans R. Pour tout (a, b) ∈ I 2 , a ≤ b, il existe une
application continue f : [0, 1] −→ I telle que f (0) = a et f (1) = b. Par le théorème des valeurs
intermédiaires [a, b] ⊆ f ([0, 1]) ⊆ I. D’où I est un intervalle.

Proposition 3.9. L’image d’un connexe par arcs par une application continue
est un connexe par arcs.

Démonstration. Découle du fait que le composé de deux fonctions continues est une
fonction continue. 

Corollaire 3.1. L’image d’un connexe par arcs par une application continue à
valeurs réelles est un intervalle.

Démonstration. Découle des deux propositions précédantes. 

1.6. Parties compacts.

Définition 3.14. Soit E un espace vectoriel et Soit u = (un )n une suite dans E.
Une sous suite extraite de u est une suite de la forme (uσ(n) )n où σ : N → N est
strictement croissante.
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 49

Définition 3.15. Soit (E, k · k) un espace normé. Un sous ensemble K de E est


dit compact si de toute suite d’éléments de K on peut extraire une sous suite
convergente dans K.

Exercices 3.6. 1) Soit (E, k · k) un espace normé. Montrer que si K est un compact alors,
K est un fermé borné.
2) Soit (R[X], k · k∞ ) et F = {X n : n ∈ N∗ }. Montrer que F est un fermé borné qui n’est
pas compact.

Proposition 3.10. L’image d’un compact par une application continue est un
compact.

Démonstration. Exercice.

Corollaire 3.2. Soit K un compact d’un espace normé. Toute application f :


K −→ R continue est bornée et elle atteint ses bornes.

Démonstration. Exercice.

Définition 3.16. Soient (E, k · k) et (F, k · k0 ) deux espaces normés. Si de plus A


(resp. B) est une partie non vide de E (resp. F ) et f : A −→ F une application.
On dit que f est uniformément continue sur A si

∀ε > 0, ∃η > 0 : ∀x, y ∈ A, kx − yk < η


=⇒ kf (x) − f (y)k0 < ε.

Remarque 3.6. Soit f : A −→ F une application, si f est uniformément continue sur


A, alors f est continue sur A.

Théorème 3.1. (de Heine) Toute application continue sur un compact est uni-
formément continue.

Démonstration. Exercice.

2. Espaces vectoriels normés de dimension finie.

Proposition 3.11. Tout espace vectoriel de dimension finie possède des normes.

Démonstration. Soit {e1 , · · · , en } une base de E, alors si x = x1 e1 + · · · + xn en ,

kxk1 = |x1 | + · · · + |xn |,


50 Z. ABDELALI

kxk∞ = max |xi |,


1≤i≤n
p
et kxk2 = |x1 |2 + · · · + |xn |2 sont toutes des normes sur E. 

Remarque 3.7. Dans le reste de ce paragraphe si E est un espace vectoriel de dimension


finie. On peut se permettre de définir les normes

k · k1 , k · k2 , k · k∞

elles seront alors rapporter, sans le dire par fois, à une base quelconque de l’espace E. Signalons
que ces tois normes sont équivalentes.

Théorème 3.2. (de Bolzano-Weierstrass) Soit E un espace normé de dimension


finie muni d’une norme k · k∞ , où une norme équivalente, alors de toute suite
bornée de E on peut extraire une sous suite convergente.

Démonstration. On peut supposer que E = Rp et soit k · k∞ la norme infinie sur E. On


démontre le théorème par récurrence sur p. Si p = 1, le théorème est déjà démontré. Supposons
le résultat vrai pour p, Si (un )n est une suite bornée de Rp+1 , donc un = (u1 n , ..., up+1 n ),
alors la suite ((u1 n , ..., up n ))n est bornée dans Rp donc, par hypothèse de récurrence, elle
possède une sous suite extraite ((u1 σ(n) , ..., up σ(n) ))n qui converge. La suite (up+1 σ(n) )n est
bornée donc elle possède une sous suite extraite ((u1 σ(ϕ(n)) , ..., up σ(ϕ(n)) ))n qui converge. Donc
((u1 σoϕ(n) , ..., up+1 σoϕ(n) ))n est une sous suite extraite de (un )n qui converge. 

Proposition 3.12. Soit E un espace normé de dimension finie muni de la norme


k·k∞ , où une norme équivalente, Alors les parties compacts de E sont exactement
les parties fermées bornées.

Démonstration. Exercice.

Exemples 3.4. Soit E un espace normé de dimension finie muni d’une norme k · k∞ , où
une norme équivalente.
1) Les boules fermées est les sphères sont des compacts dans E.
2) Si (xn )n est une suite qui converge vers un élément x dans E, alors l’ensemble

K = {xn : n ∈ N} ∪ {x}

est un compact.
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 51

ka−xk
En effet, Il est clair que K est borné. Vérifions que K est fermé. Soient a 6∈ K et r = 2
,
il existe N ∈ N, tel que n ≥ N , xn ∈ B(x,r) . Soit s = min{r, ka − x0 k, ka − x1 k, ..., ka − xN −1 k}.
Alors B(a,s) ∩ K = ∅, d’où E \ K est un ouvert, c’est à dire K est fermé. Ainsi K est un
compact.

Théorème 3.3. Dans un espace vectoriel de dimension finie, toutes les normes
sont équivalentes.

Démonstration. Soit E un espace vectoriel de dimension finie et {e1 , · · · , en } une base


de E. Soit k · k une norme sur E, montrons que k · k est équivalente à k · k∞ . D’une part,

kxk ≤ kx1 e1 k + · · · + kxn en k


≤ max (|xi |) · (ke1 k + · · · + ken k)
1≤i≤n

= kxk∞ (ke1 k + · · · + ken k)


Nous avons démontrer que x 7→ kxk est continue sur (E, k · k∞ ) et puisque la sphère unité

Sk·k∞ = {x ∈ E : kxk∞ = 1}

de la norme k · k∞ est un compact dans (E, k · k∞ ). Donc x 7→ kxk atteint ses bornes sur Sk·k∞ .
D’où il existe s ∈ Sk·k∞ tel que
inf kxk = ksk = N > 0.
x∈S

D’où pour tout x ∈ E non nul, k kxk1 ∞ xk ≥ N , c’est à dire kxk ≥ N kxk∞ . Par suite pour tout
x ∈ E, N kxk∞ ≤ kxk ≤ (ke1 k + · · · + ken k)kxk∞ . 

Théorème 3.4. Toute espace normé de dimension finie est un espace de Ba-
nach.

Démonstration. Soit (E, k · k) un espace normé de dimension finie. Toute les normes sur
E sont équivalentes donc on peut utiliser la norme k · k1 par rapport à une base {e1 , ..., em }
de E. Soit (un )n une suite de Cauchy dans E. Pour tout n on a un = u1n e1 + · · · + um
n em .

Pour tout i ∈ {1, ..., m}, |uin+p − uin | ≤ kun+p − un k1 . Donc (uin )n est une suite de Cauchy
dans R, donc elle converge vers une limite notée li ∈ R. Soit l = l1 e1 + · · · + lm em , on a
kun − lk1 = |u1n − l1 | + · · · + |um m
n − l |, ainsi lim kun − lk1 = 0. D’où (un )n converge vers l dans
n→∞
E. 

Proposition 3.13. Soient (E, k · k) un espace normé de dimension finie, (F, k · k0 )


un espace normé et f : E −→ F , une application linéaire, alors f est continue.
52 Z. ABDELALI

Démonstration. Soit {e1 , ..., ep } une base de E et soit k·k∞ la norme infinie de E associée
à cette base. Pour tout x = x1 e1 + · · · + xp ep ∈ E, on a

kf (x)k0 ≤ |x1 |kf (e1 )k0 + · · · + |xp |kf (ep )k0


≤ kxk∞ (kf (e1 )k0 + · · · + kf (ep )k0 ).

Sur l’espace E, la norme k · k∞ est équivalente à la norme k · k. Donc il existe M > 0, tel que
pour tout x ∈ E, kxk∞ ≤ M kxk. D’où pour tout x ∈ E, on a

kf (x)k0 ≤ M (kf (e1 )k0 + · · · + kf (ep )k0 )kxk. 

2.1. Quelques Exemples d’espaces vectoriels normés. I. Le corps C est un espace


vectoriel sur R de dimension 2, de plus l’application R2 −→ C; (a, b) 7→ a + ib permet
d’identifier R2 à C. Ainsi la norme k · k2 sur C n’est autre que le module | · |.

II. Soient (E, k · k) et (F, k · k0 ) deux espaces normés de dimension finie. Soit L(E, F)
l’espace des homomorphismes de E dans F . Tout f ∈ L(E, F ), est continue. Donc sup kf (x)k0
kxk=1
existe et fini, alors f 7→ kf k := sup kf (x)k0 est une norme sur L(E, F ). On dira que f 7→ kf k
kxk=1
est la norme de L(E, F ) (subordonée aux normes de E et F ).

III. Soit L(E) l’espace des endomorphismes sur E, on a la norme k · k de L(E), subordonée
à la norme de E, vérifie aussi kf ◦ gk ≤ kf k · kgk.

IV. L’espace Mn (R) des matrices d’ordre n s’identifie à L(Rn ).


• Chaque norme sur Rn donne naissance à une norme sur Mn (R) qui vérifie pour tout
(A, B) ∈ Mn (R)2 , kABk ≤ kAk · kBk.
p
• On aussi pour M ∈ Mn (R), kM k = tr(M · M t ) définie une nourme eucli-
diennee sur Mn (R), où tr(M ) (resp. M t ) désigne la trace (resp. transposée) de M (en fait
p
hM, N i = tr(M · N t ) est un produit scalaire sur Mn (R)).

V. Si F = R alors L(E, F ) n’est autre que l’espace dual de E, noté E0 , c’est l’espace des
formes linéaires sur E.
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 53

VI. Si E = Rn muni de la norme k·k2 dite norme euclidienne. On a hx, yi = x1 y1 +· · ·+xn yn


est un produit scalaire sur Rn et
p
kxk2 = hx, xi.

Pour tout x ∈ Rn , l’application :

fx : Rn −→ R, y 7→ hx, yi

est un élément de E 0 et on a E −→ E 0 ; x 7→ fx est un isomorphisme isométrique (kxk2 = kfx k).


Ainsi E s’identifie à E 0 .
VII. Soient (E, k · k) et (F, k · k0 ) deux espaces normés.
1) L’espace E × F peut être muni des normes équivalentes suivantes :

• (x, y) 7→ kxk + kyk0


• (x, y) 7→ max{kxk, kyk0 }
p
• (x, y) 7→ kxk2 + kyk02 .

L’espace E × F est appelé espace normé produit de E et F .


2) Soit (G, k·k00 ) espace normé. Une application B : E×F −→ G, est dite bilinéaire si pour
tout x ∈ E (resp. y ∈ F ) l’application : E −→ G; y 7→ B(x, y) (resp. F −→ G; x 7→ B(x, y))
est linéaire.
3) L’application B est continue si et seulement si, il existe M > 0 tel que pour tout (x, y) ∈
E × F , on a kB(x, y)k00 ≤ M kxk · kyk0 .
En effet (nous vérifions seulement une implication). Pour (x, y) ∈ E × F et (x0 , y0 ) ∈ E × F ,
on a
kB(x, y) − B(x0 , y0 )k00 = kB(x, y) − B(x, y0 )
+B(x, y0 ) − B(x0 , y0 )k00
≤ kB(x, y − y0 )k00
+kB(x − x0 , y0 )k00
≤ kxk∞ ky − y0 k0∞ M
+kx − x0 k∞ ky0 k0∞ M
4) De plus si E et F sont de dimension finie alors B est continue.
En effet, soient B = {e1 , ..., en } (resp. B 0 = {f1 , ..., fm }) est une base de E (resp. F ). Pour
tous

x = x1 + · · · + xn en ∈ E et y = y1 + · · · + ym em ∈ F
54 Z. ABDELALI

soit k · k∞ (resp. k · k0∞ ) la norme infinie de E (resp. F ) par rapport à la base B (rep. B 0 ).

kB(x, y)k00 = k xi yj B(ei , fj )k00


P
i,j

≤ kxk∞ kyk0∞ ( kB(ei , fj )k00 )


P
i,j

≤ M kxk∞ kyk0∞
kB(ei , fj )k00 .
P
où M =
i,j
5) Si (E, k · k) est un espace normé, alors les deux applications suivantes, qui sont
réspectivement linéaire et bilinéaire, sont continues :

• S : E × E −→ E; (x, y) 7→ x + y

• Π : R × E −→ E; (λ, y) 7→ λ · x.

Donc si on a xn → x et yn → y dans E, et λn → λ dans R, alors λn · xn + yn → λ · x + y.

VIII. Si E1 , E2 ,..., Ep , des espaces vectoriels normés de dimension finie.


1) On peut définir par récurrence l’espace normé produit

E1 × E2 × · · · × Ep .

2) De même on a toute application p-linéaire

f : E1 × E2 × · · · × Ep −→ F,

où F est un espace normé, vérifie pour un certain M > 0,

kf (x1 , x2 , ..., xp )kF ≤ M kx1 kE1 kx2 kE2 · · · kxp kEp

pour tout (x1 , x2 , ..., xp ) ∈ E1 × E2 × · · · × Ep . Donc f est continue.


3) Comme conséquence on a le déterminant dét : Mp (IR) −→ R est une application
continue.
4) Le goupe linéaire GLp (IR) = dét−1 (IR∗ ) est un ouvert dans Mp (IR).
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 55

3. Série no 3.

Exercice 1. Soit (E, k · k) un espace normé. Soient A et B deux sous ensembles de E.


Montrer que o
z }| { o
1) E \ A = E \ A et E \ A = E \ A.
o
z }| { o o
2) A ∪ B = A ∪ B et A ∩ B = A ∩ B .

Exercice 2. Soit (E, k · k) un espace normé. Soient (r, s) ∈]0, ∞[2 et (a, b) ∈ E 2 . Montrer
que (ind. dans cette exercice on peut s’inspirer des positions relatives de deux disques dans le
plan).
f
1) B(a,r) est un ouvert et B(a,r) est un fermé.
z }|o {
f f
2) B(a,r) = B(a,r) et B(a,r) = B(a,r) .
3) B(a,r) ∩ B(b,s) 6= ∅ ⇐⇒ ka − bk < r + s.
4) B(a,r) = B(b,s) ⇐⇒ (a, r) = (b, s).

Exercice 3. Soit M2 (IR) l’espace des matrices carrées d’ordre 2, l’espace IR2 est muni de
k · k∞ .
la norme infinie  
a1,1 a1,2
1. Soit M =  , vérifier que ||M || = sup{kM xk∞ : kxk∞ ≤ 1} est une norme
a2,1 a2,2
sur M2 (IR) et que ||M || = max{|a1,1 | + |a1,2 |, |a2,1 | + |a2,2 |}.
2. Vérifier, de deux manières, que si M et N dans M2 (IR), kM N k ≤ kM k · kN k.

Exercice 4. Soit (E, k · k) un espace normé et soit d la distance associée à k · k. On rappel


que pour x ∈ E et A ⊆ E, on a d(x, A) = inf{d(x, a) : a ∈ A}.
1) Montrer que : d(x, A) = 0 ⇐⇒ x ∈ A.
2) Montrer que l’application fA : E −→ IR; x 7→ d(x, A) est continue (ind. on montrera
qu’elle est lipschitzienne).

Exercice 5. Soit (E, k · k) un espace normé dimension finie et soit d la distance associée à
k · k.
1) Montrer que si A est une partie fermée non vide de E et x ∈ E, alors il existe a ∈ A tel
que d(x, A) = d(x, a).
56 Z. ABDELALI

2) En déduire que dans (IR3 , k · k2 ) si x ∈ IR3 , et A est une droite ou un plan dans IR3 ,
alors il existe a ∈ A tel que d(x, a) = d(x, A).

Exercice 6. Soient dans (IR2 , k · k∞ ), A = {(x, y) ∈ IR2 : x ≥ 0, xy = 1} et B = IR × {0}.


1) Vérifier que A et B sont deux fermés disjoints.
2) Vérifier que d(A, B) = 0.

Exercice 7. Soit dans C la sphère unité dans (IR2 , k · k2 ). Soit f : C −→ IR une application
continue.
1) Montrer que l’image de f est un intervalle fermé.
2) Montrer que f n’est pas injective (ind. considérer l’ensemble C \ {a} où f (a) est un
point situé à l’intérieur de f (C), puis dire si f (C \ {a}) est connexe par arcs).

En déduire que f −1 est continue.

Exercice 8. Soit (E, k · k) un espace normé de dimension finie, (F, k · k0 ) un espace normé
et L : E −→ F une application linéaire.
1) Soit f : B(0, r) −→ F , r > 0, une application telle que kf (x) − L(x)k0 = o(kxk), montrer
que f est continue en zéro.
2) Supposons que f est la restriction d’une application linéaire G, montrer que L = G.

Exercices facultatifs

Exercice 1. Soit (E, k · k) un espace normé et soit d la distance associée à k · k. On rappel


que pour x ∈ E et A ⊆ E, on a d(x, A) = inf{d(x, a) : a ∈ A}.
1) Montrer que : d(x, A) = 0 ⇐⇒ x ∈ A.
2) Montrer que l’application fA : E −→ IR; x 7→ d(x, A) est continue.
3) Soit F1 et F2 deux sous ensembles non vides, fermés et disjoints.
i. Définissons sur E la fonction :

d(x, F2 )
f : x 7→
d(x, F1 ) + d(x, F2 )

Montrer que f est une application continue, f (E) ⊆ [0, 1], f (F1 ) = {0} et f (F2 ) = {1}.
ii. Déduire qu’il existe deux ouverts disjoints O1 et O2 tels que F1 ⊆ O1 et F2 ⊆ O2 .
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 57

4) Si A et B sont deux parties de E, on définie d(A, B) = inf{d(x, y)/ (x, y) ∈ A × B}.


i. Vérifier que d(A, B) = inf{d(x, B)/ x ∈ A} = inf{d(y, A)/ y ∈ B}.
ii. Supposons que A ∩ B = ∅, A est compact et B est fermé. Montrer que d(A, B) > 0.
5) Soient dans IR2 , A = {(x, y) ∈ IR2 : xy = 1} et B = IR2 × {0}.
i. Vérifier que A et B sont deux fermés disjoints.
ii. Vérifier que d(A, B) = 0.

Exercice 2. Soit dans C la sphère unité dans (IR2 , k · k2 ). Soit f : C −→ IR une application
continue.
1) Montrer que l’image de f est un intervalle fermé.
2) Montrer que f ne peut pas être bijective (ind. utiliser les propriété des ensembles
connexes par arcs).

Exercice 5. Soient (E, k · k) un espace normé. Un sous ensemble non vide A de E est dit
connexe si pour tous ouverts disjoints U et V de E, si A ⊆ U ∪ V alors A ⊆ U ou A ⊆ V .
1) (Tout intervalle de IR est connexe) Soit I un intervalle de IR et soient U et V deux ouverts
disjoints tels que I ⊆ U ∪ V .
i. Soit (a, b) ∈ I 2 , tel que a < b. Supposons que a ∈ U et posons

E = {x ∈ [a, b] : [a, x] ⊆ U }.

Montrer c = sup E existe, a-t-on c ∈ V . Conclure.


ii. Que peut-on dire si a ∈ V .
iii. En déduire que I ⊆ U ou I ⊆ V .
2) En déduire que tout connexe par arcs dans un espace vectoriel normé est un connexe
(ind. soit A un connexe par arcs dans E, s’il existe deux ouverts disjoints U et V tels que
A ⊆ U ∪ V , A ∩ U 6= ∅ et A ∩ V 6= ∅, considérer une application continue f : [0, 1] −→ A telle
que f (0) ∈ A ∩ U et f (1) ∈ A ∩ V ).

Exercice 3. Soit Mp (IR) munie de sa norme k · k. Soit A et B deux éléments de Mp (IR)


tels que AB − BA = B.
1) Calculer en fonction des puissances de B, AB n − B n A, où n ∈ IN ∗ .
2) En déduire que B est nilpotente.
CHAPITRE 4

Suites et séries de fonctions

1. Suites de fonctions.

Dans tout ce chapitre K désignera le corps R, C ou un espace normé de dimension finie


(E, | |)). Ainsi toute suite de Cauchy de K converge. Soit A un ensemble si pour tout n ∈ N,
on a une fonction
fn : A −→ K

alors (fn )n∈N est appelée suite de fonctions.

1.1. Différents types de convergence pour les suites de fonctions.

Définition 4.1. Soit (fn )n une suite de fonctions définie sur un ensemble non vide A.
1) On dira que (fn )n converge simplement, sur A, vers f : A → K si pour tout x ∈ A
fixe, la suite (fn (x))n converge vers f (x).
2) On dira que (fn )n converge uniformément sur A vers f : A → K, si

∀ε > 0, ∃N ∈ N, ∀n ≥ N, ∀x ∈ A, |f (x) − fn (x)| < ε.

Remarque 4.1. 1) Si (fn )n converge uniformément vers f sur A, alors elle converge
simplement sur A, vers f .
2) Si (fn )n est une suite de fonctions qui converge (simplement ou uniformément), alors sa
limite est unique.
3) (fn )n converge uniformément sur A vers f , si et seulement si, (sup |fn (x)−f (x)|)n converge
x∈A
vers zéro, si et seulement si, il existe une suite (λn )n converge vers zéro et il existe N ∈ N tels
que pour tout n ≥ N et tout x ∈ A, |fn (x) − f (x)| ≤ λn .

Exemples 4.1. Soit pour tout n ∈ N,

fn : [0, 1] −→ K; x 7→ xn .

On a (fn )n converge simplement vers

f : [0, 1] −→ K; f (1) = 1, f (x) = 0, si x ∈ [0, 1[,

59
60 Z. ABDELALI

mais elle ne converge pas uniformément vers 0. En effet, sup |fn (x) − 0| ≥ sup |xn − 0| = 1,
x∈[0,1] x∈[0,1[
ne converge pas vers zéro.

Définition 4.2. Soit (fn )n une suite de fonctions définie sur un ensemble non vide A. On
dira que (fn )n est uniformément de Cauchy si elle vérifie le critère de Cauchy uniforme
suivant :
∀ε > 0, ∃N ∈ N, ∀n ≥ N, ∀p ∈ N, ∀x ∈ A, |fn+p (x) − fn (x)| < ε.

Proposition 4.1. Une suite de fonctions définie sur un ensemble A, non vide, est uni-
formément convergente sur A si, et seulement si, elle est uniformément de Cauchy.

Démonstration. On peut vérifier facilement que la condition est nécessaire. Montrons


qui elle est suffisente. Soit (fn )n une suite de fonctions qui est uniformément de Cauchy. On a
pour tout x ∈ A, la suite (fn (x))n est de Cauchy dans K, donc elle converge vers une limite
notée f (x). La correspondance f : A −→ K; x 7→ f (x) est une applications. Par construction
(fn )n converge simplement vers f . Rappelons que (fn )n est uniformément de Cauchy, donc
1
∀ε > 0, ∃N ∈ N, ∀n ≥ N, ∀m ≥ N, ∀x ∈ A, |fm (x) − fn (x)| < ε.
2
Dans ces conditions on a :
1
|f (x) − fn (x)| = lim |fm (x) − fn (x)| ≤ ε < ε.
n→∞ 2
D’où (fn )n converge uniformément vers f . 

1.2. Convergence uniforme, limite et continuité.

Remarque 4.2. Dans l’exemple précédant, les fonctions fn , n ∈ N, sont continues et la


limite simple f n’est pas continue au point 1. Donc la convergence simple ne suffit pas pour
transporter la continuité.

Proposition 4.2. Soit (fn )n une suite de fonctions continues en un point a d’une partie
A de K, supposons de plus que (fn )n converge uniformément vers une fonction f sur A,
alors f est continue en a.

Démonstration. Soit ε > 0. Il existe N ∈ N, pour tout n ≥ N , sup |f (x) − fn (x)| < ε.
x∈A
On a fN est continue au point a, donc il existe η > 0 tel que pour tout x ∈ A, |x − a| < η =⇒
|fN (x) − fN (a)| < ε. D’où pour tout x ∈ A tel que |x − a| < η, on a

|f (x) − f (a)| ≤ |f (x) − fN (x)| + |fN (x) − fN (a)| + |fN (a) − f (a)| < 3ε.
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 61

Ainsi f est continue en a. 

Corollaire 4.1. Soit (fn )n une suite de fonctions continues sur une partie non vide A
de K, supposons de plus que (fn )n converge uniformément vers une fonction f sur A, alors
f est continue sur A.

Théorème 4.1. Soit (fn )n une suite de fonctions continues sur une partie A de K,
supposons de plus que (fn )n converge uniformément sur tout compact de A vers une
fonction f , alors f est continue sur A.

Démonstration. Soit (xk )k une suite qui converge vers x dans A, montrons que (f (xk ))k
converge vers f (x). L’ensemble

K = {xk : k ∈ N} ∪ {x}

est un compact (voir chapitre 3, §2, exemple 3.4). Donc (fn )n converge uniformément vers f
sur K, ainsi f est continue sur K. Alors lim f (xk ) = f (x). 
k→∞

Proposition 4.3. (Double limite) Soit (fn )n une suite de fonctions qui converge uni-
formément sur une partie non vide A de K vers un fonction f . Soit a ∈ A. Supposons de
plus que pour tout n ∈ N, lim fn (x) = ln existe. Alors les limites lim f (x) et lim ln existent
x→a x→a n→∞
et elles sont égales. C’est à dire que

lim lim fn (x) = lim lim fn (x)


x→a n→∞ n→∞ x→a

Démonstration. Chaque fn se prolonge en une fonction gn continue au point a, de plus


(gn )n vérifie le critère de Cauchy uniforme sur A ∪ {a}, ainsi elle converge vers un fonction g
continue au point a et la restriction de g sur A est f . D’où lim f (x) = g(a) = lim gn (a) =
x→a n→∞
lim ln . 
n→∞

Proposition 4.4. (Double limite) Soit (fn )n une suite de fonctions qui converge uni-
formément vers une fonction f sur un intervalle A = [a, +∞[ (ou ] − ∞, a]). Supposons de
plus que pour tout n ∈ N, lim fn (x) = ln existe. Alors les limites lim f (x) et lim ln existent
x→∞ x→∞ n→∞
et elles sont égales. C’est à dire que

lim lim fn (x) = lim lim fn (x)


x→∞ n→∞ n→∞ x→∞
62 Z. ABDELALI

1.3. Convergence uniforme, dérivée et intégrale.

Proposition 4.5. Soit (fn )n une suite de fonctions continues sur un ségment [a, b], sup-
posons de plus que (fn )n converge uniformément vers f . Alors f est continue sur [a, b]
et
Rb Rb
a
f (x)dx = lim fn (x)dx.
n→∞ a
Rb Rb Rb Rb
Démonstration. | a
f (x)− a
fn (x)dx| ≤ a
|f (x)−fn (x)|dx ≤ a
sup |f (t)−fn (t)|dx =
t∈[a,b]
(b − a) sup |f (t) − fn (t)|. 
t∈[a,b]

Exemples 4.2. (la convergence uniforme ne transporte pas la dérivée) Pour tout
q

n ∈ N , soit fn (x) = x2 + n1 . On a
q √
|fn (x) − |x|| = | x2 + n1 − x2 |
= 1
n
·√ 1
1
√ ≤ √1 .
n
x2 + n + x2

Ainsi la suite (fn )n converge uniformément vers f : x 7→ |x| et pour tout n ∈ N∗ , fn est
dérivable (elle est de classe C ∞ ), mais f n’est pas dérivable au point 0.

Théorème 4.2. Soit (fn )n une suite de fonctions définies sur un intervalle borné I de
longueur l, telle que :
1) pour tout n ∈ N, fn est dérivable sur I,
2) la suite de fonctions (fn0 )n converge uniformément vers une fonction g sur I,
3) il existe c ∈ I tel que (fn (c))n converge.
Alors (fn )n converge uniformément vers une fonction f dérivable sur I et on a f 0 = g.
c’est à dire que
lim fn0 = ( lim fn )0
n→∞ n→∞

Démonstration. • Nous utiliserons le théorème des accroissement finies. On a pour


tout x ∈ I :
|(fn+p (x) − fn (x)) −(fn+p (c) − fn (c))|
0
≤ |x − c| · sup |fn+p (t) − fn0 (t)|
t∈I
0
≤l· sup |fn+p (t) − fn0 (t)|.
t∈I
Donc pour tout x ∈ I, on a
0
|fn+p (x) − fn (x)| ≤ l · sup |fn+p (t) − fn0 (t)|
t∈I

+|fn+p (c) − fn (c)|.


Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 63

On a pour tout ε > 0, il existe N ∈ N tel que pour tout n ≥ N et tout p ∈ N,

0
sup |fn+p (t) − fn0 (t)| < ε et |fn+p (c) − fn (c)| < ε.
t∈I

Par suite pour tout n ≥ N , p ∈ N et tout x ∈ I,

|fn+p (x) − fn (x)| < (l + 1)ε

Donc (fn )n est uniformément de Cauchy ainsi elle est convergente uniformément vers une fonc-
tion continue f sur I. De plus pour tout (x, y) ∈ I 2 ,

|(f (y) − f (x)) −(fn (y) − fn (x))|


= lim |(fm (y) − fm (x)) − (fn (y) − fn (x))|
m→∞
0
≤ lim |y − x| sup |fm (t) − fn0 (t)|
m→∞ t∈I

= |y − x| sup |g(t) − fn0 (t)|.


t∈I

• Fixons x ∈ I, pour tout y ∈ I, y 6= x on a

| f (y)−f
y−x
(x)
− g(x)| ≤ | (f (y)−f (x))−(f
y−x
n (y)−fn (x))
|
+| fn (y)−f
y−x
n (x)
− fn0 (x)|
+|fn0 (x) − g(x)|
≤ sup |g(t) − fn0 (t)|
t∈I
fn (y)−fn (x)
+| y−x − fn0 (x)|
+|fn0 (x) − g(x)|.

Soit ε > 0, il existe N ∈ N tel que pour tout n ≥ N , sup |g(t) − fn0 (t)| < 13 ε. Il existe η > 0, tel
t∈I
que pour tout y ∈ I∩]x − η, x + η[, | fN (y)−f
y−x
N (x)
− 0
fN (x)| < 13 ε. D’où ∀ε > 0, ∃η > 0, ∀y ∈ I,

f (y) − f (x)
|y − x| < η =⇒ | − g(x)| < ε.
y−x

D’où pour tout x ∈ I, f est dérivable en x. 

2. Différents types de convergence pour les séries de fonctions.

Soit (fn )n une suite de fonctions définie sur un ensemble non vide A. La suite de fonctions
P
(Sn )n , où Sn = f0 + f1 + · · · + fn , est appelée série de fonctions et elle est notée fn .
n
64 Z. ABDELALI

2.1. Conséquences.

Définition 4.3. Soit (fn )n une suite de fonctions définie sur un ensemble non vide A.
P
1) On dira que la série de fonctions fn converge simplement sur A, si pour tout x ∈ A,
P n
la série numérique fn (x) est convergente.
n
P
2) On dira que fn converge uniformément sur A, si elle converge simplement et on a
n

∀ε > 0, ∃N ∈ N, ∀n ≥ N,

P n
P
∀x ∈ A, |Rn (x)| = | fk (x) − fk (x)| < ε.
k=0 k=0
P
Remarque 4.3. fn converge uniformément sur A, si et seulement si, la suite formée par
n
le sup sur A du reste d’ordre n, (sup |Rn (x)|)n converge vers zéro, si et seulement si, il existe
x∈A
une suite (λn )n converge vers zéro telle que pour tout x ∈ A et tout entier n, |Rn (x)| ≤ λn .
P
Proposition 4.6. Soit fn une série de fonctions définie sur un ensemble non vide A.
P n P
Alors fn converge uniformément si, et seulement si, fn est uniformément de Cauchy,
n n
c’est à dire elle vérifie le critère de la convergence uniforme :

∀ε > 0, ∃N ∈ N, ∀n ≥ N, ∀p ∈ N,
∀x ∈ A, |fn+1 (x) + fn+2 + · · · + fn+p (x)| < ε.
P
Proposition 4.7. Soit fn une série de fonctions continues en un point a d’une partie A
n
P ∞
P
de K, supposons de plus que fn converge uniformément sur A, alors fn est continue en
n n=0
a.
P
Corollaire 4.2. Soit fn une série de fonctions continues sur une partie non vide A de
n

P
K, supposons de plus que (fn )n converge uniformément sur A, alors fn est continue sur A.
n=0
P
Proposition 4.8. (double limite) Soit fn une série de fonctions qui converge uni-
n
formément sur une partie non vide A de K et soit a ∈ A. Supposons de plus que pour tout

P ∞
P
n ∈ N, lim fn (x) = ln existe. Alors les limites lim fn (x) et ln existent et elles sont
x→a x→a n=0 n=0
égales. C’est à dire que

X ∞
X
lim fn (x) = lim fn (x)
x→a x→a
n=0 n=0
P
Proposition 4.9. (Double limite) Soit fn une série de fonctions qui converge uni-
n
formément sur un intervalle A = [a, +∞[ ou ] − ∞, a]. Supposons de plus que pour tout n ∈ N,
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 65


P ∞
P
lim fn (x) = ln existe. Alors les limites lim fn (x) et lim ln existent et elles sont égales.
x→∞ x→∞ n=0 n→∞ n=0
C’est à dire que

X ∞
X
lim fn (x) = lim fn (x)
x→∞ x→∞
n=0 n=0
P
Proposition 4.10. Soit fn une série de fonctions continues sur un ségment [a, b],
n
P ∞
P
supposons de plus que fn converge uniformément. Alors fn est continues sur [a, b]
n n=0
et on a :

Z bX ∞ Z
X b
fn (x)dx = fn (x)dx.
a n=0 n=0 a
P
Proposition 4.11. Soit fn une série de fonctions définies sur un intervalle borné I de
n
longueur l, telle que :
1) pour tout n ∈ N, fn est dérivable sur I,

fn0 converge uniformément sur I,
P
2) la série de fonctions
n=0

P
3) il existe c ∈ I tel que fn (c) converge.
n=0P
Alors la série de fonctions fn converge uniformément et dérivable sur I. De plus
n
on a :
X∞ ∞
X
0
( fn ) = fn0 .
n=0 n=0

2.2. Autres types de convergence.

Proposition 4.12. Soit (fn )n une suite décroissante de fonctions positives sur un ensemble
A non vide, supposons de plus (fn )n converge uniformément vers zéro, alors la série (−1)n fn
P
n
converge uniformément.

(−1)n fn (x) est une série alternée, donc elle converge.


P
Démonstration. Pour tout x ∈ A,
n
D’après la formulle de la majoration du reste, on a |Rn (x)| ≤ fn+1 (x), ainsi le reste converge
uniformément vers zéro. D’où la série converge uniformément vers 0.
P
Définition 4.4. Soit fn une série de fonctions définies sur un ensemble A non vide. On
n
dira que :
P P
1) fn converge absolument, sur A, si la série |fn | converge simplement sur A.
n
P n
2) fn converge normalement sur A, si on a la convergence de la série
n
X
sup |fn (x)|.
x∈A
n
66 Z. ABDELALI

P
Remarque 4.4. 1) fn converge normalement sur A si, et seulement si, il existe une série
P n
convergente λn telle que pour tout x ∈ A et pour tout n ∈ N, |fn (x)| ≤ λn .
n
2) On a la comparaison suivante :

Convergence normale =⇒ Convergence uniforme


⇓ ⇓
Convergence absolue =⇒ Convergence simple
Les autres implications ne sont pas vraies en général.

Exemples 4.3. Soit pour n ∈ N∗ , fn l’application définie sur [0, 1] par :



 1 si x ∈] 1 , 1 ]
n n+1 n
fn (x) =
 0 si x ∈ [0, 1 ]∩] 1 , 1]
n+1 n


fn . On a pour tout x ∈]0, 1], il existe un entier unique n ∈ N∗ , tel
P
Considérons la série
n=1
que fn (x) 6= 0 et la somme de la série est nulle en zéro. D’où pour tout (n, p) ∈ N∗2 ,

|fn+1 (x) + fn+2 (x) + · · · + fn+p (x)| = max |fk (x)|


n+1≤k≤n+p
1
≤ n+1
.

P
Ainsi la série fn vérifie le critère de Cauchy unifirme, par suite elle converge uni-
n=1
formément sur [0, 1]. De plus la série est formée par des fonctions positives donc elle est
aussi absolument covergente.
Mais, on a pour tout n ∈ N∗ , sup |fn (x)| = n1 . Donc la série
x∈[0,1]


X
sup |fn (x)|
n=1 x∈[0,1]

diverge. Ainsi la série ne converge pas normalement.

Exercices 4.1. Considérons la fonction



X 1
ζ : R −→ R; x 7→ .
n=1
nx

1) Donner le domaine de définition D(ζ) de ζ.



1
P
2) i) Montrer que nx
converge uniformément sur tout intervalle [a, ∞[, où a > 1.
n=1
ii) En déduire que ζ est continue sur ]1, ∞[.
iii) En déduire la limite lim ζ(x).
x→∞
3) Montrer que ζ est dérivable sur ]1, ∞[ (ind. considérer les intervalle ]a, b[ avec 1 < a < b).
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 67

4) Montrer que ζ est de classe C ∞ (ind. par récurrence en donnant l’expression de la dérivée
k-ième).
5) i) Dire pour quoi la limite l = lim+ ζ(x) existe dans R ∪ {+∞}.
x→1
ii) Comparer ζ(x) et la somme partielle d’ordre n de la série au point x, x > 1, et déduire que
l = ∞.
Solution. 1) Pour tout x ∈ R, ζ(x) est une série de Riemann, donc elle converge si, est
seulement si, x > 1. Ainsi D(ζ) =]1, ∞[.

1 1 1
P
2) i) On a pour tout x ∈ [a, ∞[, nx
≤ na
et on a a > 1, donc na
converge. Donc ζ
n=1
converge normalement, par suite uniformément sur [a, ∞[.
ii) D’abord les fonctions x 7→ 1
nx
, n ∈ N∗ est continue sur ]1, ∞[. De plus pour tout compact
K ⊆]1, ∞[, on a pour a = min K, K ⊆ [a, ∞[. Ainsi ζ converge uniformément sur K. D’où
d’après le cours ζ est continue sur ]1, ∞[.
iii) On a pour tout n ∈ N∗ , lim 1
x égale à 0 si n > 1 et elle est égale à 1 si n = 1. De plus on
x→∞ n
a ζ converge uniformément sur [2, ∞[. Donc


X 1
lim ζ(x) = lim = 1.
x→∞ x→∞ nx
n=1

3) On a pour tout n ∈ N∗ , 1
nx
est dérivable sur ]1, ∞[ et on a

1 0 − ln(n)
( x
) = (exp(−x ln(n)))0 = − ln(n) exp(−x ln(n)) =
n nx


Pour tout x ∈]a, b[, 1 < a < b, |( n1x )0 | ≤ | ln(n) | ln(n)
P
na
|, la série de Bertrand na
| converge. Donc la
n=1

( n1x )0 converge normalement, donc uniformément, sur ]a, b[, de plus ζ converge sur un
P
série
n=1

− ln(n)
point, quelconque de ]a, b[, d’où d’après le cours, ζ est dérivable sur ]a, b[ et ζ 0 (x) =
P
nx
.
n=1
Ceci reste vrai sur ]1, ∞[.

3. Séries entières.

3.1. Définitions et propriétés.

Définition 4.5. Une série entière est une série de fonction définie sur une partie de R (ou
C) qui est de la forme S(x) = an xn , où (an )n est une suite réelle ou complexe.
P
n
68 Z. ABDELALI

an xn possède un rayon de convergence


P
Proposition 4.13. Toute série entière S =
n
R ∈ R+ ∪ {∞}, c’est à dire que R est l’unique élément de R+ ∪ {∞}, qui vérifie :

 si |x| > R, alors S(x) diverge
∀x ∈ K, on a
 si |x| < R, alors S(x) converge absolument

Démonstration. • Remarquons d’abord que pour (x, y) ∈ K2 , tel que |x| < |y|, si S(y)
converge, alors S(x) converge absolument. En effet, n |an xn | = n |an y n | · |x|
p p
|y|
, on a |an y n | → 0,
donc pour n assaz grand n |an y n | ≤ 1. Ainsi, n |an rn | · |x| ≤ |x|
p p
|y| |y|
< 1. D’où d’après la règle de
|an xn | converge.
P
Cauchy
n
• Posons
R = sup{r ∈ R+ : S(r) converge absolument}.

On a R existe dans R+ ∪ {∞}, car l’ensemble

A = {r ∈ R+ : S(r) converge absolument}

et non vide puisque il contient zéro. De plus d’après la première partie de la preuve I est un
intervalle de la forme [0, R[ ou [0, R]. Donc pour tout x ∈ K, tel que |x| < R, S(|x|) converge
absolument, ainsi S(x) converge absolument. Si |x| > R, on a S(x) diverge car sinon, S( |x|+R
2
)
|x|+R
converge absolument, mais 2
> R absurde. D’où R vérifie les conditions de la proposition.


Définition 4.6. 1) L’élément R de R+ ∪ {+∞} donné dans la proposition précédante est


appelé rayon de convergence de S.
2) L’intervalle ] − R, R[ (resp. le disque {x ∈ K : |x| < R}) est dit l’intervalle (resp. le
disque) ouvert de convergence de la série.

Proposition 4.14. Soit S(x) = an xn une série entière. Alors on a :


P
p n
1
1) Si lim n |an | = l existe, alors le rayon de convergence de S est R = l
(avec les conven-
n→∞
1 1
tions 0
= +∞ et +∞
= 0).
|an+1 |
2) Si pour n assez grand an 6= 0 et lim = l existe dans R+ ∪ {+∞}, alors le rayon de
n→∞ |an |
convergence de S est R = 1l .
p
Démonstration. 1) Soit x ∈ K∗ , lim n
|an xn | = l · |x|, donc, d’après la règle de Cauchy,
n→∞
la série S(x) converge absolument pour l · |x| < 1 et elle diverge pour l · |x| > 1. Ainsi R = 1l .
|an+1 xn+1 |
2) Soit x ∈ K∗ , lim |an xn |
= l · |x|, donc, d’après la règle de d’Alembert, la série S(x)
n→∞
converge absolument pour l · |x| < 1 et elle diverge pour l · |x| > 1. Ainsi R = 1l . 
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 69

P 1 n 1 |an+1 | 1
Exemples 4.4. 1) f (x) = x , on a an = , donc lim = lim = 0. Donc
n! n! n→∞ |an | n→∞ n+1
Rf = +∞.
P (−1)n |an+1 |
2) g(x) = xn , on a lim = 1, ainsi Rg = 1. Donc ] − 1, 1[ est l’intervalle ouvert
n n→∞ |an |
de convergence. De plus g(−1) diverge et g(1) converge. D’où l’intervalle de convergence est
] − 1, 1].
q
(−1)n 2n n (−1)n 2n
n
= 32 , d’où Rh = 19 .
P
3) h(x) = (3 + n
) x . lim (3 + n
)
n→∞


3n x2n . Il faut donner la représentation canonique de
P
Attention 4.1. Soit k(x) =
n=0

n n
P
k(x) = an x . Donc a2n = 3 et a2n+1 = 0. Ici on ne peut pas appliquer les règles de la
n=0
proposition précédante. Mais pour calculer le rayon de convergence Rk de k, on applique les
p
règles de convergence des séries numériques. Posons un = 3n x2n , on a lim n |un | = 3x2 . Donc
n→∞
2
k(x) converge pour 3x < 1 ⇐⇒ |x| < √1 2
et diverge si 3x > 1 ⇐⇒ |x| > √1 . D’où Rk = √1
3 3 3

an xn (resp. g(x) = bn xn ) une


P P
Proposition 4.15. (Somme et produit) Soit f (x) =
n n
série entière de rayon de convergence Rf (resp. Rg ), alors on a :
(an + bn )xn est une série entière de rayon Rf +g ≥
P
1) La série somme (f + g)(x) =
n
min{Rf , Rg }.
2) La série produit (de Cauchy)
XX n
h= ( ak bn−k )xn
n k=0

est une série entière de rayon de convergence Rh ≥ min{Rf , Rg }

Démonstration. On a si x ∈ K vérifiant |x| < min{Rf , Rg }, alors f (x) et g(x) converegent


absolument. Donc, au point x, la série somme et la série produit converegent absolument. 

Remarque 4.5. 1) Si Rf 6= Rg , alors Rf +g = min{Rf , Rg }.


2) Pour f = 0 et g(x) = xn , on a Rf = ∞ et Rg = 1, mais Rf g = ∞ > min{Rf , Rg }.
P

an xn une série entière de


P
Proposition 4.16. (Convergence normale) Soit f (x) =
n
rayon de convergence R > 0. Alors f converge normalement sur tout disque {x ∈ K : |x| ≤ r}
de centre zéro et de rayon r < R.

Démonstration. Soit 0 ≤ r < R, on a pour tout n ∈ N et tout x ∈ K tel que |x| ≤ r,


|an xn | ≤ |an rn |, et d’après la définition de R, la série |an rn | converge. Ainsi f converge
P
n
normalement sur le disque {x ∈ K : |x| ≤ r}. 
70 Z. ABDELALI

Corollaire 4.3. (Continuité) Toute série entière est continue sur son disque ouvert de
convergence

Démonstration. Soit R le rayon de convergence d’une telle série. Si R = 0 on a rien à


démontrer. Si R > 0, alors pour tout compact K ⊆ {x ∈ K : |x| < R} on a r = max |k|
K
existe donc r < R et K ⊆ {x ∈ K : |x| ≤ r}. D’où la série entière converge normalement,
donc uniformément, sur K. De plus les fonctions qui déterminent la série sont continues sur
{x ∈ K : |x| < R}, d’où la série est continue sur {x ∈ K : |x| < R}. 

an xn de rayon de convergence
P
Proposition 4.17. (Primitive) Tout série entière f (x) =
n
Rf > 0, possède une primitive sur ] − Rf , Rf [. De plus toute primitive F de f est donnée par

P an−1 n
F (x) = F (0) + n
x , c’est une série entière de même rayon de convergence que f ,
n=1
c’est à dire RF = Rf .

Démonstration. Exercice (elle découle aussi de la proposition suivante). 

an xn de rayon de conver-
P
Proposition 4.18. (Dérivation) Tout série entière f (x) =
Pn
gence Rf > 0, est dérivable sur ] − Rf , Rf [ et sa dérivé f 0 (x) = (n + 1)an+1 xn est une série
n
entière sur R de même rayon de convergence, c’est à dire Rf 0 = Rf .

Démonstration. pour tout r ∈]0, Rf [, soit s ∈]r, Rf [, on a pour n assez grand n+1 s
( rs )n ≤ 1,
donc |(n + 1)an+1 rn | = |an+1 sn+1 | · | n+1 ( rs )n | ≤ |an+1 sn+1 |. La série |an+1 sn+1 | converge
P
s
n
donc (n + 1)an+1 rn , converge absolument d’où (n + 1)an+1 xn et de rayon de convergence
P P
n n
Rf 0 ≥ Rf et il est évident que Rf 0 ≤ Rf . Ainsi la série des dérivées converge normalement,
donc uniformément, sur tout intervalle ] − r, r[, avec r ∈]0, Rf [. On a f (0) converge donc f est
dérivable sur ] − r, r[ et on a f 0 (x) = (n + 1)an+1 xn . Donc ceci reste vrai sur ] − Rf , Rf [. 
P
n

Corollaire 4.4. (Classe C ∞ ) Tout série entière f (x) = an xn de rayon de convergence


P
n
Rf > 0, est de classe C∞ sur ] − Rf , Rf [ et on a pour tout k ∈ N∗ ,
X X (n + k)!
f (k) (x) = (n + k) · · · (n + 1)an+k xn = an+k xn
n n
n!

est une série entière sur R de même rayon de convergence, c’est à dire Rf (k) = Rf .

Démonstration. Par récurrence. 

f (n) (0)
an xn une série entière, alors pour tout n ∈ N, an =
P
Corollaire 4.5. Soit f (x) = n!
.
n
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 71

Démonstration. On a pour tout entier k,

f (k) (0) = (0+k) · · · (0+1)a0+k +(1+k) · · · (1+1)a1+k 01 +· · ·+(n+k) · · · (n+1)an+k 0n +· · · = k!·ak . 

an xn une série entière de rayon


P
Remarque 4.6. (Définition et notation) Soit f (x) =
n
de convergence Rf > 0, alors
X
(n + k) · · · (n + 1)an+k xn
n

est une série entière sur C de rayon Rf . Une telle série sera appelée dérivée d’ordre k de f
est elle sera notée f (k) .

Exercices 4.2. Une fonction définie sur un ouvert, non vide, U de C est dite holomorphe
sur U , si pour tout z0 ∈ U , la limite
f (z) − f (z0 )
lim
z→z0 z − z0
existe. Cette limite sera notée f 0 (z0 ). Soit f (x) = an xn une série entière de rayon de conver-
P
n
gence Rf > 0 et soit f 1 sa série dérivée définie dans la remarque précédante. Montrer que pour
tout z0 ∈ {z ∈ C : |z| < Rf },
f (z) − f (z0 )
lim = f 1 (z0 ).
z→z0 z − z0

(an z n − an z0n ). Remarquons que an z n − an z0n = an (z −
P
Solution. On a f (z) − f (z0 ) =
n=1
n−1
z k z0n−1−k . Donc
P
z0 )un (z), où un (z) =
k=0


f (z) − f (z0 ) X
= an un (z)
z − z0 n=1

Soit r ∈]|z0 |, Rf [. Pour tous |z| < r et n ≥ 1, on a


n−1
X
|an un (z)| ≤ |an | · rk rn−1−k = |an |nrn−1 .
k=0


|an |nrn−1 converge, car sur R, f 1 et de rayon Rf donc elle converge absolument
P
La série
n=1
f (z)−f (z0 )
sur [0, Rf [. D’où la série de fonctions z−z0
converge normalement, donc uniformément, sur
{z ∈ C : |z| < r} \ {z0 }. D’après la proposition (double limite)
∞ ∞ ∞
f (z) − f (z0 ) X X X
lim = lim an un (z) = an un (z0 ) = an nz0n−1
z→z0 z − z0 n=1
z→z0
n=1 n=1
72 Z. ABDELALI

3.2. Fonctions développables en séries entières.

Définition 4.7. Une fonctions f définie sur un intervalle ouvert contenant 0 est dite
développable en série entière au voisinage de 0 s’il existe un intervalle ] − r, r[, où r > 0,
an xn définie sur ] − r, r[ tels que f (x) = an xn pour tout x ∈] − r, r[.
P P
et une série entière
n n
Dans ce cas on dit aussi que f est développable en série entière sur ] − r, r[.

Proposition 4.19. Si f est développable en série entière au voisinage de 0, alors cette série
est donnée par
X f (n)
(0)xn
n
n!

Remarque 4.7. 1) Une fonction qui est développable en série entière au voisinage de zéro
est de classe C ∞ . De plus sa série de Mac-Laurin est convergente.
2) Les conditions précédantes ne sont pas suffisantes pour dire que la fonction est
développable en série entière. Soit par exemple la fonction

 exp( 1 ) si x = 6 0
x2
f (x) =
 0 si x = 0

On a f est de classe C ∞ sur R∗ , par récurrence on montre que f est indéfiniment dérivable au
∞ (n)
f
point 0 et f (n) (0) = 0 pour tout entier n. D’où (0)xn = 0, pour tout x, mais f s’annule
P
n!
n=0

∗ f (n)
(0)xn .
P
seulement au point 0 donc pour x ∈ R , f (x) 6= n!
Ainsi f n’est pas développable
n=0
en série entière au voisinage de 0.

Proposition 4.20. Soit f une fonction de classe C ∞ sur ] − R, R[, avec R > 0, pour que
f soit développable en série entière sur ] − R, R[, il suffit que pour tout r ∈]0, R[,

(n) rn
lim sup |f (x)| = 0.
n→∞ x∈]−r,r[ n!

Démonstration. D’après la formule de Mac-Laurin pour tout x ∈]−R, R[, soit r ∈]|x|, R[,
il existe θ ∈]0, 1[ dépendant de x et n tel que
n
X f (k) (x)xk f (n+1) (θx)x(n+1) rn+1
|f (x) − |=| | ≤ sup |f (n+1) (x)| −→ 0. 
k=0
k! (n + 1)! x∈]−r,r[ (n + 1)!

Définition 4.8. Soit U un ouvert de R, une fonction f : U → R (ou C) est dite analytique
sur U si pour tout x0 ∈ U , la fonction g(x) = f (x + x0 ) est développable en série entière au
voisinage de 0.
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 73

3.3. Exemples de fonctions développables en séries entières.


1) Fonction exp. • On a exp(x) est de classe C ∞ sur R.
n n
• Pour tout r > 0, sup | exp(n) (x)| rn! ≤ exp(r) rn! −→ 0.
x∈]−r,r[

xn
P
• Donc cette fonction est développable en série entière sur R et exp(x) = n!
.
n=0
2) Nous déduisons que cosh et sinh sont développables en séries entières sur R et

∞ ∞
X x2n X x2n+1
cosh(x) = et sinh(x) =
n=0
(2n)! n=0
(2n + 1)!

3) Fonctions cos et sin. Ces deux fonctons sont développables en séries entières sur R et

∞ ∞
X (−1)n x2n X (−1)n x2n+1
cos(x) = et sin(x) =
n=0
(2n)! n=0
(2n + 1)!

4) Fonction f (x) = (1 + x)α , α ∈ R∗ . • L’équation différentielle (1 + x)y 0 − αy = 0, y(0) = 1


possède f comme solution unique sur ] − 1, 1[ (il suffit de calculer la dérivée de (1 + x)−α y(x)).
• D’autre part montrons que cette équation possède une solution donnée par une série entière.

an xn . Si h est une solution de l’équation sur ] − 1, 1[, alors (1 + x)h0 −
P
Posons h(x) =
n=0
∞ ∞ ∞
nan xn−1 − α an xn = 0, donc nan xn−1 +
P P P
αh = 0, h(0) = 1. Donc a0 = 1, et (1 + x)
n=1 n=0 n=1
∞ ∞ ∞ ∞ ∞
nan xn − αan xn = 0, c’est à dire (n + 1)an+1 xn + nan xn − αan xn = 0, d’où
P P P P P
n=1 n=0 n=0 n=1 n=0

((n + 1)an+1 + nan − αan )xn = 0. Nous obtenons les formulles a1 = αa0 =
P
(a1 − αa0 ) +
n=1
α(α−1)···(α−(n−1))
α, (n+1)an+1 +(n−α)an = 0. Ainsi an = n!
. De plus pour tout entier n, an 6= 0 et

lim |an+1 | n−α α(α−1)···(α−(n−1)) n
P
= lim = 1. D’où h(x) = 1+ x et Rh = 1, ainsi h est définie
n→∞ |an | n→∞ n+1 n=1
n!

sur ] − 1, 1[. D’après l’unicité de la solution de l’équattion différentielle on a pour x ∈] − 1, 1[


α
X α(α − 1) · · · (α − (n − 1))
(1 + x) = f (x) = h(x) = 1 + xn
n=1
n!

5) Foncton arctan. • On a arctan(x) est de classe C ∞ .


• arctan0 (x) = 1+x
1 0
2 , donc arctan (x) est développable en série entière sur ] − 1, 1[ et on a

arctan0 (x) = (−1)n x2n .
P
n=0
• arctan s’annule en 0, donc elle est développable en série entière sur ] − 1, 1[ et on a


X x2n+1
arctan(x) = (−1)n
n=0
2n + 1
74 Z. ABDELALI

6) En remarquant que (arcsin(x))0 = √ 1 (resp. (arccos(x))0 = √ −1 ), vérifier que sur


1−x2 1−x2
] − 1, 1[, on a

∞ ∞
X (2n)! 1 2n+1 π X (2n)! 1
arcsin(x) = 2 n
x et arccos(x) = − 2 n
x2n+1
n=0
(n!) 4 (2n + 1) 2 n=0 (n!) 4 (2n + 1)

3.4. Extension à C.

zn
P
1) La série exp(z) = n!
est bien définie sur C. Cette fonction sera appelée fonction
n=0
exponentielle complexe. On a les propriétés :
• exp(z + z 0 ) = exp(z) exp(z 0 ).
• Pour θ ∈ R,

∞ ∞ ∞ ∞ ∞
X (iθ)n X (iθ)2p X (iθ)2p+1 X (−1)p θ2p X (−1)p θ2p+1
exp(iθ) = = + = +i = cos(θ)+i sin(θ).
n=0
n! p=0
(2p)! p=0 (2p + 1)! p=0
(2p)! p=0
(2p + 1)!

• Pour tout z ∈ C∗ , l’ensemble {u ∈ C : exp(u) = z} = {ln(|z|) + i(arg(z) + 2kπ) : k ∈ Z}.


D’autre part, pour tout z = x + iy ∈ C, | exp(z)| = | exp(x) exp(iy)| = exp(x) ∈ R∗+ .
2) On peut définir les fonctions sin, cos, sinh, cosh complexes comme sommations des séries
entières sur C de rayon infinie :

∞ ∞ ∞ ∞
X (−1)n z 2n X (−1)n z 2n+1 X z 2n X z 2n+1
cos(z) = , sin(z) = , cosh(z) = et sinh(z) =
n=0
(2n)! n=0
(2n + 1)! n=0
(2n)! n=0
(2n + 1)!

De plus on a les propriétés suivantes :


exp(iz)+exp(−iz) exp(iz)−exp(−iz)
• cos(z) = 2
, sin(z) = 2i
, cos(z + z 0 ) = cos(z) cos(z 0 ) − sin(z) sin(z 0 ),
sin(z + z 0 ) = cos(z) sin(z 0 ) + sin(z) cos(z 0 ) et cos2 (z) + sin2 (z) = 1.
exp(z)+exp(−z) exp(z)−exp(−z)
• cosh(z) = 2
, sinh(z) = 2
et cosh2 (z) − sinh2 (z) = 1.
• sin(z) = sinh(iz) et i sin(z) = sinh(iz).
• cos(x + iy) = cos(x) cosh(y) + i sin(x) sinh(y) et sin(x + iy) = sin(x) cosh(y) − i cos(x) sinh(y).
3) Les fonctions (1 + z)−1 , ln(1 + z), arctan(z) sont définie sur le disque unité ouvert de C
par des séries entières et on a :
∞ ∞ n
∞ 2n+1
• (1 + z)−1 = (−1)n z n , ln(1 + z) = (−1)n+1 xn , arctan(z) = (−1)n z2n+1 .
P P P
n=0 n=1 n=0

Exercices 4.3. 1) Etendre autres fonctions aux certains disques de C de centre zéro (par
exemple (1 + z)−α , α ∈ R∗ ,...).
2) Vérifier les propriétés données dans les exemples précédants.
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 75

4. Série no 4.

Exercice 1. Soit (Pn )n la suite de fonctions définie sur [0, 1] par :

1
P0 = 0, Pn+1 (x) = Pn (x) + (x − (Pn (x))2 )
2

1) Vérifier que (Pn )n est une suite de polynômes, majorée par x et croissante.

2) En déduire que cette suite converge simplement vers x.
3) Etablir, par récurrence, les inégalités :

√ 2 x
0≤ x − Pn (x) ≤ √
2+n x

Indication : Si l’inégalité est vraie pour n, vérifier que


√ √
1 √ x + nx 2 + (n − 1) x
1 − ( x + Pn (x)) ≤ 1 − √ ≤ √ .
2 2+n x 2+n x

Puis conclure l’inégalité pour n + 1 en remarquant que

√ √ √ √
(2 + (n − 1) x)(2 + (n + 1) x) ≤ (2 + n x)2 − x ≤ (2 + n x)2 .


4) En déduire que la suite (Pn )n converge uniformément vers x sur [0, 1].

P∞ 1 2
Exercice 2. Pour x ∈ IR, on pose : g(x) = n=1 ( n ) exp(−nx2 ).
1) Montrer que g est partout définie et continue sur IR.
2) Montrer que g est de classe C 1 sur IR.

Exercice 3. Soit (λn )n≥1 une suite croissante de nombres réels strictement positifs et ten-

(−1)n exp(−λn x) (∗).
P
dant vers +∞. On pose pour x ∈ IR : f (x) =
n=1
1) Déterminer le domaine de définition de f .
2) Montrer que (∗) converge uniformément sur tout intervalle [α, +∞[, où α ∈]0, +∞[.
3) En déduire que f est continue sur ]0, +∞[.
R +∞
4) Montrer que l’intégrale 0 f (x)dx est convergente.
5) A l’aide de ce qui précède montrer la relation suivante :
+∞ ∞
(−1)n
Z X
f (x)dx =
0 n=1
λn
P∞ (−1)n
6) En déduire n=1 n
.
76 Z. ABDELALI

Exercice 4. Calculer le rayon de convergence et la somme de chacune des séries entières,


de terme général un (x), x ∈ IR, dans les cas suivants (α ∈ IR) :

xn cos(nα) (−1)n xn nxn


a) un = (n ≥ 1); b) un = ; c) un =
n (2n + 1)! (2n + 1)!
Exercice 5. (Une formule sur π découverte en 1995) Considérons pour tout entier p ≥ 1,
la série entière ∞
X 1 x8n+p
fp (x) =
n=0
16n 8n + p
√ √
1) Montrer que fp converge sur ] − 2, 2[.
2) En déduire que fp et de rayon de convergence Rp > 1.
3) Calculer la dérivée fp0 .
4) En déduire que pour x ∈ [0, 1],
x
16tp−1
Z
fp (x) = dt
0 16 − t8
5) Calculer 4f1 (1) − 2f4 (1) − f5 (1) − f6 (1) (ind. remarquer

4−2t3 −t4 −t5 = −(t−1)(t2 +2)(t2 +2t+2) et 16−t8 = −(t2 −2)(t2 +2)(t2 +2t+2)(t2 −2t+2),

puis calculer l’intégrale). En déduire une formule de π.

Exercice 6. Déterminer le développement en série entière à l’origine des fonctions suivantes


en pricisant l’intervalle ouvert de convergence :
ln(1 + x) 1+x
; e(xch(α)) ch(xsh(α)) ; e(x cos(α)) sin(x sin(α)) ; arctan( tan(α))
1+x 1−x
Exercice 7. Soit f la fonction : ] − 1, 1[→ IR; x → (arcsin(x))2 .
1) Vérifier que f est une solution de l’équation différentielle :

(1 − x2 )y 00 − xy 0 = 2 (∗)

2) Déterminer toutes les séries entières solutions de (∗) sur ] − 1, 1[.


3) Justifier pourquoi f est développable en série entière sur ] − 1, 1[ et déduire son
développement.
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 77

Solution de la série 4.

Exercice 1. Nous supposons toujours que x ∈ [0, 1]. 1) • Il est simple de voir que Pn est
un polynôme (il est de degré 2n−1 , n ≥ 1.
√ √ √
• Par récurrence, Supposons que Pn (x) ≤ x. On a x − Pn+1 (x) = ( x − Pn (x))(1 −
1 √ √ √ √ √
2
( x + Pn (x))). Or x − Pn (x) ≥ 0 et 1 − 12 ( x + Pn (x)) ≥ 1 − 21 ( x + x) ≥ 0. D’où

x − Pn+1 (x) ≥ 0.
• Pn+1 (x) − Pn (x) = 12 (x − (Pn (x))2 ). Par récurrence, en montre que Pn (x) ≥ 0. Donc x −
(Pn (x))2 ≥ 0. D’où Pn+1 ≥ Pn (x).
2) Pour x ∈ [0, 1], la suite numérique (Pn (x))n est croissante majotée donc elle converge
vers un limite l. De plus il découle de Pn+1 (x) = Pn (x) + 12 (x − (Pn (x))2 ), que l = l + 12 (x − l2 ),

de plus on a l ≥ 0, donc l = x.
3) Voir les indications.

2 x
4) L’étude des variations de x 7→ √ ,
2+n x
sur [0, 1] (où directement), permet de voir que

2 x

2 √1 2 √
sup √
2+n x
= 2+n 1
= 2+n . D’où lim sup | x − Pn (x)| = 0.
x∈[0,1] n→∞ x∈[0,1]

Exercice 2. Pour n ∈ IN ∗ , posons gn (x) = ( n1 )2 exp(−nx2 ).


1
1) gn est définie et continue sur IR et |gn (x)| ≤ n2
. Donc la série converge normalement,
donc uniformément, sur IR, ainsi g est définie et continue sur IR.
2 2x −nx2
2) gn est de classe C 1 sur IR et gn0 (x) = − 2x
n
e−nx . Calculons le sup |gn0 (x)| = sup n
e .
x∈IR x∈IR+
2x −nx2
L’étude des variations de x 7→ n
e sur I
R +
, montre que le sup est atteint au point x = √12n .
√ ∞
Donc sup |gn0 (x)| = |gn0 ( √12n )| 2 −1/2
gn0 (x) converge normalement sur IR
P
= n3/2 e . Donc h(x) =
x∈IR n=1
donc elle est continue. De plus on a g(0) converge, donc d’après le cours pour tout intervalle
] − r, r[, r > 0, g est dérivable et g 0 (x) = h(x). Donc g est de classe C 1 sur ] − r, r[, r > 0,
ainsi elle est de classe C 1 sur IR.

Exercice 3. Posons fn (x) = exp(−λn x). 1) • Pour x ≤ 0, fn (x) ≥ 1, donc le terme général
de la série ne tend pas vers zéro, d’où la série diverge.
• Si x > 0, la suite (fn (x))n est décroissante, positive et elle converge vers zéro, ainsi la série
est une série alternée onc elle converge. D’où le domaine de définition de f est ]0, ∞[.
2) Soit α > 0, la série converge simplement sur [α, ∞[. De plus, d’après le théorème de la
n
majoration du reste |f (x)− (−1)n fn (x)| ≤ fn+1 (x) ≤ fn+1 (α) → 0. Ainsi on a la convergence
P
k=1
uniforme sur [α, ∞[.
78 Z. ABDELALI

3) Pour tout α > 0, les fonctions sont continue sur [α, ∞[ et on a la convergence uniforme.
Donc f est continue sur [α, ∞[, α > 0, par suite f est continue sur ]0, ∞[.
4) On a f est continue sur ]0, ∞[ et |f (x)| ≤ f1 (x) (majoration du reste), de plus il est
R∞ R∞
clair que 0 f1 (x)dx existe. Donc f est absolument intégrable sur ]0, ∞[, ainsi 0 f (x)dx est
convergente.
5) 0n a pour tout n ≥ 1,
Z ∞ Z c
(−1)n+1 −λn x c (−1)n+1 (−1)n
fn (x)dx = lim fn (x)dx = lim [ e ]0 = − = .
0 c→∞ 0 c→∞ λn λn λn
m m m
R∞ P (−1)n R∞ P R∞ P
| 0
f (x)dx − λn
| = | 0 (f (x) − fn (x))dx| ≤ 0 |f (x) − fn (x)|dx
n=1 n=1 n=1
R∞ 1
≤ 0 fm+1 (x)dx = λm+1 −→ 0.

− exp(−x)
(− exp(−x))n =
P
6) Pour λn = n, on a f (x) = 1+exp(−x)
. Donc
n=1

X (−1)n
Z ∞
− exp(−x)
Z 0
1 √
= dx == du = −[ln(1 + u)]10 = − 2.
n=1
n 0 1 + exp(−x) |{z}
1 1+u
u=exp(−x)

Exercice 4. a) On a pour x ∈] − 1, 1[, |un (x)| ≤ |x|n , donc la série converge. Remarquons
que cos(nα) ne convrge pas vers zéro. Donc pour |x| > 1, un ne converge pas vers zéro donc
la série diverge. D’où le rayon de convergence est 1. On a aussi u0n (x) = xn−1 cos(nα) =
1
2
(xn−1 einα + xn−1 e−inα . Donc
∞ ∞ ∞
eiα e−iα eiα e−iα
u0n (x) = (eiα x)n−1 + (e−iα x)n−1 =
P P P
2 2 2(1−xeiα )
+ 2(1−xe−iα )
n=1 n=1 n=1
cos(α)−x −1 0 2
= 1−2x cos(α)+x2
= 2
ln (|x − 2x cos(α) + 1|)

−1
ln(|02 − 2 · 0 cos(α) + 1|), donc
P
De plus on a un (0) = 0 = 2
n=1

X −1
f (x) = un (x) = ln(|x2 − 2x cos(α) + 1|), x ∈] − 1, 1[.
n=1
2

P
b) Il est clair que le rayon de convergence est +∞. • Pour x = 0, un (0) = 1.
n=0
√ √ 2n+1
(−1)n x √ P∞ √
• Pour x > 0, on a xun (x) = (2n+1)!
, donc x un (x) = sin( x).
n=0
√ √ √
−x
2n+1 √ ∞
P √
• Pour x < 0, x = − −x, donc −xun (x) = (2n+1)!
. Ainsi −x un (x) = sinh( −x).
n=0
D’où  √
sin( x)



 √
x
si x>0
X 
g(x) = un (x) = 1 si x=0
n=0
 √
sinh( −x)

si x<0

 √
−x
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 79

c) Il est clair que le rayon de convergence est +∞. Remarquons que un (x) = xgn0 (−x), où
n xn ∞
gn (x) = (−1) un (x) = xg 0 (−x), où g est la fonction définie dans (b).
P
(2n+1)!
. Donc h(x) =
n=1


Exercice 5. 1) Pour |x| < 2,
∞ ∞
X 1 x8n+p √ pX |x|8 n
| n |≤ 2 ( )
n=0
16 8n + p n=0
16
8 √ √
cette série converge car |x|
16
< 1. D’où fp (x) converge sur ] − 2, 2[.

2) On a Rp ≥ 2 > 1.
3) Sur ] − Rp , Rp [,
∞ ∞ ∞
X 8n + p x8n+p−1 X x8n+p−1 X x8n 1
fp0 (x) = = =x p−1
= xp−1 · 8
n=0
16n 8n + p n=0
16n n=0
16n
1 − x16

4) fp est une primitive de fp0 sur [0, 1] qui s’annule au point zéro. Donc pour x ∈ [0, 1],
x x
16tp−1
Z Z
fp (x) = fp0 (t)dt = dt.
0 0 16 − t8

5) On a pour t ∈ [0, 1],

4 − 2t3 − t4 − t5
4f10 (t) − 2f40 (t) − f50 (1) − f60 (t) =
(t2 − 2)(t2 + 2)(t2 + 2t + 2)(t2 − 2t + 2)

(t − 1)(t2 + 2)(t2 + 2t + 2) 1 −t + 2 1
= 8
= √ + 2
+ √
16 − t 8(t + 2) 4(t − 2t + 2) 8(t − 2)
1 2t − 2 1 1
= √ − + + √
8(t + 2) 8(t2 − 2t + 2) 4(t2 − 2t + 2) 8(t − 2)
1 √ 1 1 1 √
4f1 (1)−2f4 (1)−f5 (1)−f6 (1) = [ ln(t+ 2)− ln(t2 −2t+2)+ arctan(t−1)+ ln(|t− 2|)]10
8 8 4 8

π X 4 2 1 1 1
= ⇒ π = 16 ( − − − ) n
16 n=0
8n + 1 8n + 4 8n + 5 8n + 6 16

Exercice 6. • On a ln(1 + t) et (1 + t)−1 sont développables en séries entièrs sur ] − 1, 1[,


donc ln(1 + t)(1 + t)−1 est développable en série entière sur ] − 1, 1[ et on a
∞ ∞ ∞ X n ∞ X n
ln(1 + t) X (−1)n+1 n X n n
X (−1)k+1 n−k n
X (−1)n+1 n
=( t )( (−1) t ) = ( (−1) )t = ( )t .
1+t n=1
n n=0 n=1 k=1
k n=1 k=1
k

n n
(−1)n+1 1
)1n |
P P
Pour t = 1, |( k
= | k
| → ∞ =
6 0. D’où ] − 1, 1[ est l’intervalle ouvert de
k=1 k=1
convergence.
80 Z. ABDELALI

• L’inetvalle ouvert de convergence est IR.

e(xch(α)) ch(xsh(α)) = exch(α) 12 (exsh(α) + e−xsh(α) ) = 12 (exch(α)+xsh(α) + exch(α)−xsh(α) )


∞ ∞
α −α (eα )n +(e−α )n n ch(nα) n
= 21 (exe + exe ) = 12
P P
n!
x = n!
x .
n=0 n=0

• Pososns f (x) = arctan( 1+x


1−x
tan(α)). On a f est dérivable sur ] − 1, 1[ et

2 sin(α) cos(α) e−i2α ei2α


f 0 (x) = ((1−x) cos(α))2 +((1+x) sin(α))2
= (1−e2i2α
sin(α) cos(α)
x)(1−e−i2α x)
= 2i ( 1−e −i2α x − 1−ei2α x
)
∞ ∞
i
(e−i2α(n+1) − ei2α(n+1) )xn = sin(2α(n + 1))xn
P P
= 2
n=0 n=0

On suppose que α ∈] − π2 , π2 [, on a f (0) = α, donc pour x ∈] − 1, 1[, qui est l’inetvalle ouvert
de convergence,

X sin(2nα)
f (x) = α + xn .
n=1
n
Exercice 7. 1) Calcul direct.

an xn est une série entière solution de (∗) sur ] − 1, 1[. On a
P
2) Supposons que h(x) =
n=0

∞ ∞ ∞
h0 (x) nan xn−1 , h00 (x) = n(n − 1)an xn−2 = (n + 2)(n + 1)an+2 xn ,
P P P
=
n=1 n=2 n=0
∞ ∞
0 n 2 00 n
P P
xh (x) = nan x , xh = n(n − 1)an x .
n=1 n=2

D’où
2 = (1 − x2 )h00 (x) − xh0 (x)

((n + 2)(n + 1)an+2 − n(n − 1)an − nan )xn
P
= 2a2 + (6a3 − a1 )x +
n=2

((n + 2)(n + 1)an+2 − n2 an )xn .
P
= 2a2 + (6a3 − a1 )x +
n=2

Ainsi a2 = 1, 6a3 − a1 = 0, et pour n ≥ 2, (n + 2)(n + 1)an+2 − n2 an = 0. Donc


22p−1 ((p − 1)!)2
a2p = , p ≥ 1,
(2p)!

(2p − 1)2 · · · 32 ((2p)!)2 (2p)!


a2p+1 = a1 = a 1 = a1 .
(2p + 1)! (2p + 1)! · 22p · p! (2p + 1) · 22p · p!
∞ 2p−1 ∞
2 ((p−1)!)2 2p (2p)!
x2p+1 . De plus pour 0 6= |x| < 1, on a
P P
D’où h(x) = a0 + (2p)!
x + a 1 · (2p+1)·22p ·p!
p=1 p=0

2p+1 2
| 2 (2(p+1))!
((p)!)
x2(p+1) | | (2p+3)·2(2p+2)!
2(p+1) ·(p+1)! x
2p+3
|
2
lim 2p−1 ((p−1)!)2 = x < 1 et lim (2p)!
= x2 < 1.
p→∞ | 2 (2p)! x2p | p→∞ | (2p+1)·2 2p ·p! x
2p+1 |

∞ ∞
22p−1 ((p−1)!)2 2p (2p)!
x2p+1
P P
Donc d’après la règle de d’Alembert les deux séries (2p)!
x et (2p+1)·22p ·p!
p=1 p=0
convergent sur ] − 1, 1[, donc h converge sur ] − 1, 1[.
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 81

3) la fonction arcsin(x) est développable en série entière sur ] − 1, 1[, donc le produit f (x) =

arcsin2 (x) est développable en série entière sur ]−1, 1[. De plus f est paire donc f (x) = b2p x2p ,
P
p=0

b2p x2p . D’où d’àprès la question précédante on a b2p = a2p , p ≥ 1,
P
b0 = f (0) = 0 donc f (x) =
p=1

2
P 22p−1 ((p−1)!)2 2p
ainsi sur ] − 1, 1[, arcsin (x) = (2p)!
x .
p=1
CHAPITRE 5

Intégrales dépendant d’un paramètre

1. Rappels

2. Intégrales propre dépendant d’un paramètre

Proposition 5.1. Soit f : [a, b] × [c, d] → R une application continue, alors l’application
Rb
F : [c, d] → R; t 7→ a f (x, t)dx est continue.

Démonstration. Soit t0 ∈ [c, d], pour montrer que F soit continue en t0 il suffit de montrer
que pour toute suite (un )n d’éléments de [c, d] qui converge vers t0 , (F (un ))n converge vers F (t0 ).
Pour une telle suite (un )n , posons fn : [a, b] → R; x 7→ f (x, un ) et f : [a, b] → R; x 7→ f (x, t0 ),
alors (fn )n est une suite de fonctions continues. De plus, d’après le théorème de Heine,
f est uniformément continue sur le compact [a, b] × [c, d]. Fixons ε > 0, il existe η > 0,
pour tous (x, t) et (y, s) dans [a, b] × [c, d], k(y, s) − (x, t)k1 < η, on a |f (y, s) − f (x, t)| < ε.
Rappelons que un → t0 , donc il existe N ∈ N, tel que pour n ≥ N , |un − t0 | < η, donc
k(x, un )−(x, t0 )k1 = |un −t0 | < η. Ainsi ∀ε > 0, ∃N ∈ N, ∀n ≥ N, ∀x ∈ [a, b], |fn (x)−f (x)| < ε.
Rb Rb
D’où (fn )n converge uniformément vers f . D’où lim a fn (x)dx = a f (x)dx, c’est à dire
n→∞
que lim F (un ) = F (t0 ). Ainsi F contunie en tout t0 ∈ [c, d].
n→∞

2.1. Deux théorèmes à admettre. Une suite de fonction (fn )n est dite croissante sur
un ensemble A si pour tout n ∈ N et x ∈ I, fn+1 (x) ≤ fn (x). La suite est dite dominée par
une fonction g si pour tout n ∈ N et x ∈ I, |fn (x)| ≤ g(x).

Théorème 5.1. (Convergence monotone) Soit (fn )n une suite de fonctions définie sur
un intervalle I, telle que :
1) (fn )n croissante sur I.
2) pour tout n ∈ N, fn est continue par morceaux sur I.
3) (fn )n converge simplement vers une fonction f continue par morceaux sur tout
ségment de I.
Alors Z Z
f (x)dx = lim fn (x)dx.
I n→∞ I

83
84 Z. ABDELALI

P
Corollaire 5.1. Soit fn une série de fonctions positives et continues par morceaux
n

P
sur I. Si de plus fn est Riemann-intégrable sur I, alors
n=0


Z X ∞ Z
X
fn (x)dx = fn (x)dx.
I n=0 n=0 I

Théorème 5.2. (Convergence dominée) Soit (fn )n une suite de fonctions définie sur
un intervalle I, telle que :
1) pour tout n ∈ N, fn continue par morceaux sur un intervalle I,
2) (fn )n est dominée par une fonction g Riemann-intégrable sur I,
3) (fn )n converge simplement vers une fonction f continue par morceaux sur tout
ségment de I.
Alors
Z Z
f (x)dx = lim fn (x)dx.
I n→∞ I
P
Corollaire 5.2. Soit fn une série de fonctions continues par morceaux sur I telle
n
que la somme existe est continue par morceaux sur tout ségment de I. Supposons de plus que
Pn
( fk )n est dominée par une fonction g Riemann-intégrable sur I.
k=0
Alors

Z X ∞ Z
X
fn (x)dx = fn (x)dx.
I n=0 n=0 I

3. Série no 5.

Exercice 1. Soient f la fonction 2π-périodique paire définie sur [0, π] par f (x) = sin(x).
1) Donner la série de Fourier de la fonction f .
2) Déduire une décomposition de sin, sur [0, π] en une série donnée par cos(nx).
Rx
3) En considérant l’intégrale 0 sin(t)dt, x ∈ [0, π], déduire une décomposition de
cos(x) + π2 x, sur [0, π] en une série donnée par sin(nx) (Justifier la permutation intégrale-
somme).

x3 −π 2 x
Exercice 2. Soit f l’application 2π-périodique définie sur [−π, π[ par f (x) = 12
.
1) Calculer les coefficients de Fourier de f .
2) i) Donner S(f ) la série de Fourier de f ,
ii) Montrer que f = S(f ).
iii) Montrer sans calcul que S(f ) converge uniformément vers f sur [−π, π].
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 85

3) Déduire les sommes des séries suivantes


∞ ∞
X (−1)n X 1
3
;
n=0
(2n + 1) n=1
n6

Exercice 3. Pour x ≥ 0, on pose


Z x 1 2 2
e−x (1+t )
Z
2
f (x) = ( e−t dt)2 et g(x) = dt
0 0 1 + t2
1
1) Montrer que f et g sont de classe C . Calculer la dérivée de f + g.
2
2) Vérifier que 0 ≤ g(x) ≤ e−x π4 . Déduire lim g(x) = 0.
√ x→∞
R ∞ −t2 π
3) En déduire que 0 e dt = 2 .

Exercice 4. Soit F la fonction dédinie sur IR+ par :


Z ∞
sin(t)
F (x) = e−tx dt
0 t
1) En utilisons les conditions de domaination montrer que,
i) F est de classe C 1 sur ]0, ∞[.
ii) Déduire que pour x > 0, F (x) = λ − arctan(x).
iii) Vérifier que pour tout x > 0, |F (x)| ≤ x1 . Déduire la valeur de λ.
∞ Rπ
(−1)n un où un = e−nπx 0 e−tx sin(t)
P
2) i) Vérifier que F (x) = t+nπ
dt.
n=0
ii) Vérifier que la série définie dans 2), i), est une série alternée.
iii) Déduire que F est continue sur [0, ∞[.
R∞
iv) Déduire que 0 sin(t)
t
dt = π2 .
86 Z. ABDELALI

Exercices facultatifs.
Exercice 1. Développer en série de Fourier la fonction f : R → R, impaire périodique de
période 2π, définie par : f (t) = 1 pour t ∈]0, π] ; les valeurs de f (0) et f (π) étant quelconques.
Calculer la somme de la série de f et déduire les sommes des séries :
∞ ∞
X (−1)n X 1
;
n=1
2n + 1 n=1
(2n + 1)2

Exercice 2. Développer en série de Fourier la fonction f : R → R, périodique de période


2π, définie par : f (t) = t2 − 2π 2 pour t ∈] − π, π].
En déduire les sommes des séries :
∞ ∞
X 1 X (−1)n
2
;
n=1
n n=1
n2

Exercice 3. Développer en série de Fourier la fonction f : R → R, périodique de période


2π, définie par : f (t) = cos(αt) pour t ∈] − π, π] où α est un réel qui n’est pas un entier. En
déduire la relation suivante pour tout réel non multiple de π :

1 X 2x
cotan(x) = +
x n=1 x − n2 π 2
2

Exercice 4. Soit C2π l’ensemble de fonctions f : R → C, continues périodiques de période


2π. Pour f et g dans C2π , soit f ∗ g la fonction définie sur R par :
Z π
1
f ∗ g(t) = f (u)g(t − u)du .
2π −π
1) a) Vérifier que f ∗ g est un élément de C2π .
b) Montrer que (C2π , +, ∗) est un anneau commutatif.
2) Pour f ∈ C2π , notons cn (f ) le coefficion de Fourier de f associé à en : t → eint (n ∈ Z).
a) vérfier que en ∗ em = δn,m en .
b) Montrer que pour f, g dans C2π , cn (f ∗ g) = cn (f )cn (g).
3) (Application) Proposer une méthode pour calculer
∞ ∞
X 1 X 1
4
; .
n=1
n n=1
n8
R∞
Exercice 5. Pour x ∈ R on considère Γ(x) = 0 e−t tx−1 dt.
1) Determiner le domaine de définition de Γ.
2) Montrer que Γ converge normalement sur tout compact de R∗+ et déduire que Γ et continue
sur R∗+ .
3) Pour x > 0 montrer que Γ(x + 1) = xΓ(x) et déduire Γ(n) pour n ∈ N ∗ .
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 87

4) Montrer que l’on peut prolonger continument Γ à R \ (−N ).


5) Montrer que Γ est de classe C ∞ et donner Γ(k) (x).

R∞ 2 −x2 /t2
Exercice 6. On considère pour x ∈ R, I(x) = 0
e−t dt.
1) Montrer que I(x) est continue sur R et derivable sur R∗ .
2) Montrer que I satisfait une équiation différentielle du premier ordre. Donner I(x).

Solution de la série 5.

Exercice 1. 1) f est paire donc bn = 0, an = π2 0 sin(x) sin(nx)dx donc

2
π (1 + (−1)n ) si n 6= 1
Z
2 1 π(1−n2 )

an = (sin(x + nx) + sin(x − nx))dx =
π 0 2  0 si n=1

∞ ∞
a0 2 4
P P
2) S(f )(x) = 2
+ an cos(nx) = π
+ π(1−(2p)2 )
cos(2px).
n=1 p=1
On a f est continue sur [−π, π], f est dérivable sur ] − π, 0[∪]0, π[ est les dérivées à droite
et à gauche de f aux points −π, 0 et π existent, donc d’après Dirichclet S(f )(x) = f (x) sur

[−π, π]. D’où sur [0, π], sin(x) = π2 + 4
P
π(1−(2p)2 )
cos(2px).
p=1

2 4
P
3) La série π
+ π(1−(2p)2 )
cos(2px) converge normalement, donc uniformément, sur [0, π],
p=1
4 4
ceci découle du fait que | π(1−(2p) 2 ) cos(2px)| ≤ π((2p)2 −1)
(On peut appliquer aussi ”Dirichlet
uniforme”). Donc

Rx Rx ∞
2 4
P
− cos(x) + 1 = 0
sin(t)dt = 0 π
+ ( π(1−(2p) 2 ) cos(2pt))dt
p=1
∞ R ∞
x
= π2 x + 4
cos(2pt)dt = π2 x + 2
P P
0 π(1−(2p)2 ) π(1−(2p)2 )p
sin(2pt)
p=1 p=1


D’où pour x ∈ [0, π], cos(x) + π2 x = 1 − 2
P
π(1−(2p)2 )p
sin(2pt).
p=1

2
Rπ x3 −π 2 x
Exercice 2. 1) f est impaire donc an = 0, n ∈ IN , bn = π 0 12
cos(nx)dx. Par une
cos(nπ) (−1)n
des intégrations par partie on trouve bn = n3
= n3
.

P (−1)n
2) i) S(f )(x) = n3
sin(nx).
n=1
ii) f est de classe C 1 sur [−π, π] donc d’après Dirichlet f = S(f ).
iii) f est de classe C 1 sur [−π, π], donc d’après Dirichlet uniforme on a S(f ) converge
uniformémement vers f .
88 Z. ABDELALI

∞ ∞ ∞
(−1)n (−1)2p+1 (−1)2p+1 (−1)p
3) On a f ( π2 ) = S(f )( π2 ) = sin(n π2 ) = sin((2p + 1) π2 ) =
P P P
n3 (2p+1)3 (2p+1)3
.
n=1 p=0 p=0
∞ ∞
( π2 )3 −π 2 π2 P (−1)p P (−1)p 3π 3 π3
D’où 12
=− (2p+1)3
, ainsi (2p+1)3
= 8·12
= 32
.
p=0 p=0
D’après Parseval

π ∞ ∞
x3 − π 2 x 2 1 X (−1)n 2
Z
1 X 1 1 6
| | dx = | 3 | d’où 6
= π .
2π −π 12 2 n=1 n n=1
n 945

2
Exercice 3. 1) f n’est autre que le carré d’une fonction primitive de t 7→ e−t , qui est
Rx 2 2
contnue sur IR, donc f est de classe C 1 sur IR, de plus f 0 (x) = 2( 0 e−t dt)e−x .
2 2) 2 2)
e−x (1+t ∂ e−x (1+t
On a • l’application (x, t) 7→ 1+t2
, est définie et continue sur IR × [0, 1], • ∂x 1+t2
=
2 (1+t2 )
−2xe−x existe et continue sur IR × [0, 1], donc d’après Leibniz g est de classe C 1 sur IR
R1 2 2
et on a g 0 (x) = 0 −2xe−x (1+t ) dt.
Rx 2 2
Le changement de variable u = xt permet d’avoir g 0 (x) = 0 −2e−x −u du = −f 0 (x). Ainsi
pour tout x ∈ IR, (f + g)0 (x) = 0.
2 R 1 −x2 t2 2 R1 2 2
2) On a 0 ≤ g(x) = e−x 0 e1+t2 dt ≤ e−x 0 1
1+t2
dt = e−x π
4
. On a lim e−x π
4
= 0, donc
x→∞
lim g(x) = 0.
x→∞
R1 1 π
3) L’application h(x) = f (x) + g(x) est constante sur IR, h(0) = 0 + 0 1+t2 dt = 4 .
R∞ 2 p p R∞ 2
Donc | 0 e−t dt| = lim f (x) = lim f (x) + g(x) = . Or 0 e−t dt ≥ 0, donc

x→∞ x→∞ 4
R ∞ −t2 √
π
0
e dt = 2
.

R∞
Exercice 4. Posons f (x, t) = e−tx sin(t)
t
. On a |e−tx sin(t)
t
| ≤ e−tx et 0
e−tx dt existe pour
R ∞ sin(t)
tout x > 0, d’où F est définie sur ]0, ∞[. De plus pour x = 0, F (0) = 0 t
dt existe (une
intégration par parites permet de conclure) d’où F est définie sur [0, ∞[.
∂ −tx sin(t) ∂ −tx sin(t)
1) i) Soit a > 0, pour (x, t) ∈]a, ∞[×]0, ∞[, ∂x e t
existe et continue, | ∂x e t
|=

|e−tx sin(t)| ≤ e−ta et 0 e−ta dt est convergente. Donc F est de classe C 1 sur ]a, ∞[, pour tout
R

a > 0, d’où elle est de classe C 1 sur ]0, ∞[.


ii) Par une intégration par parties deux fois on trouve que F 0 (x) = − 1+x
1
2 . D’où il existe

une constante λ, telle que pour tout x > 0, F (x) = λ − arctan(x).


R∞ R ∞ −tx
iii) On a pour tout x > 0, |F (x)| ≤ 0 |e−tx sin(t)
t
|dt ≤ 0
e dt = x1 . Donc lim F (x) = 0,
x→∞
ainsi 0 = lim (λ − arctan(x)) = λ − π2 . D’où λ = π2 .
x→∞
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 89

∞ R
nπ+π
e−tx sin(t)
P
2) i) On a F (x) = nπ t
dt. Pour tout n ∈ IN , le changement de variable
n=0
s = t − nπ, permet d’avoir
R nπ+π −tx sin(t) R π −(s+nπ)x sin(s+nπ) −nπx π −sx sin(s+nπ)
R

e t
dt = 0
e s+nπ
ds = e 0
e s+nπ
ds
π sin(s)
= (−1)n e−nπx 0 e−sx s+nπ ds = (−1)n un .
R

ii) Il est clair que (un )n est décroissante, en n, et positive, de plus pour n ≥ 1 et x ≥ 0, on

a un ≤ n1 → 0. D’ù F (x) = (−1)n un est une sŕie alternée.
P
n=0
iii) Une application directe du théorème de continuité des intégrales simples dépendants
1
d’un parametre, assure que un est continue sur [0, ∞[. De plus pour tout x ≥ 0, un (x) ≤ n
.
D’où la série converge uniformément sur [0, ∞[, ainsi F est continue sur [0, ∞[.
R∞
iv) On a 0 sin(t)t
dt = F (0) = lim+ F (x) = lim+ ( π2 − arctan(x)) = π2 − arctan(0) = π2 .
x→0 x→0
CHAPITRE 6

Calcul différentiel

1. Applications différentiables.

Dans ce paragraphe E et F désignent deux espaces vectoriels normés de dimension finie, U


un ouvert de E, f : U −→ F une application et x ∈ U .

Définition 6.1. • L’application f est dite différentiable au point x, s’il existe une
application linéaire L : E −→ F telle que

f (x + h) − f (x) − L(h) = o(h).

• Si f est différentiable en tout point de U on dit alors que f est différentiable


sur U .

Remarque 6.1. 1) L’application L de la définition est continue car elle est définie sur un
espace de dimension finie.
2) On a l’équivalence

f (x + h) − f (x) − L(h) = o(h)


kf (x+h)−f (x)−L(h)k
⇐⇒ lim khk
= 0.
khk→0

3) Si E = R, alors une application f définie d’un ouvert U de R dans F et différentiable en un


point x ∈ U si, et seulement si, elle est dérivable en x, c’est à dire f 0 (x) = lim f (x+t)−f
t
(x)
existe.
t→0
Dans ce cas on peut identifie l’application L de la définition 6.1 à f 0 (x). Remarquons que le
premier membre de l’égalité précédante est une application linéaire et le deuxième membre est
un vecteur, ceci à un sens grâce à l’identification de toute application linéaire L : R → F au
vecteur L(1) de F .

Proposition 6.1. Si f est différentiable, alors on a :


1) L’application linéaire L, de la définition 6.1, est unique, elle sera notée
Df (x), df (x), dfx ou f 0 (x).
2) f est continue au point x.

91
92 Z. ABDELALI

Démonstration. 1) Supposons qu’il existe une application linéaire K vérifiant la même


formule. Alors l’application linéaire U = L − K = o(h). Donc
kU (h)k
lim = 0.
khk→0 khk
Pour tout x ∈ Rn , non nul, on a pour t ∈]0, ∞[ :
kU (x)k kU (tx)k
= lim =0
kxk t→0 ktxk
D’où kU (x)k = 0, ainsi U = 0 et L = K.
2) On a f (x+h)−f (x) = L(h)+o(h), donc lim f (x+h)−f (x) = lim L(h)+o(h) = 0. 
khk→0 khk→0

Remarque 6.2. 1) Si f : U −→ F est différentiable sur l’ouvert U , l’espace L(E, F ) des


applications linéaires de E dans F est un espace vectoriel normé de dimension finie, alors
• on peut définire l’application

df : U −→ L(E, F ); x 7→ df (x).

Alors, si df est continue en un certain point x de U (resp. sur U ) on dit que f est continument
différentiable au point x (resp. sur U ) ;
• de même on peut définir les différentielles d’ordre supérieur (1, 2, ...). Si la k-ème
différentielle de f existe et continue on dit que f est de classe C k .
• si f est de classe C k , pour tout k ∈ N, on dit que f est de classe C ∞ .
2) Il est simple de voir que si f et g sont différentiables en un point x (resp. sur l’ouvert U )
alors λf + βg, où λ, β ∈ R, est différentiables en un point x (resp. sur l’ouvert U ). De plus

d(λf + βg)(x) = λdf (x) + βdg(x).

Théorème 6.1. Soit U (resp. V ) un ouvert de E (resp. F ) et soit x ∈ U . Suppo-


sons que f : U −→ F est différentiable en x, f (x) ∈ V et g : V −→ G est différentiable
en f (x), où G est un espace vectoriel normé de dimension finie, alors g ◦ f est
différentiable en x et on a :

d(g ◦ f )(x) = dg(f (x)) ◦ df (x).

Démonstration. Posons

∆ = g ◦ f (x + h) − g ◦ f (x)
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 93

∆ = g(f (x) + df (x) · h + o(h)) − g(f (x))


= dg(f (x))(df (x) · h + o(h)) + o(df (x) · h + o(h))
= dg(f (x)) ◦ df (x) · h + r(h),

où r(h) = dg(f (x)).(o(h)) + o(df (x) · h + o(h)), donc

kr(h)k ≤ kdg(f (x)).(o(h))k + ko(df (x) · h + o(h))k


≤ kdg(f (x))k · ko(h)k + ko(df (x) · h + o(h))k,

on a lim kdf (x) · h + o(h)k = 0, donc


khk→0

ε(df (x) · h + o(h)) = ε1 (h).

Posons s(h) = ko(df (x) · h + o(h))k, donc

s(h) = kdf (x) · h + o(h)kkε(df (x) · h + o(h))k


≤ (kdf (x) · hk + ko(h)k)kε(df (x) · h + o(h))k
≤ (kdf (x)k · khk + kε(h)kkhk)
×kε(df (x) · h + o(h))k
≤ khkε1 (h).

D’où r(h) = o(h), ainsi g ◦ f est différentiable en x et d(g ◦ f )(x) = dg(f (x)) ◦ df (x). 

Corollaire 6.1. Dans les conditions du théorème si les applications f et g sont


de classe C k , k ∈ N, alors g ◦ f est de classe C k .

Corollaire 6.2. Soit U un ouvert de E, supposons que f : U −→ F est


différentiable en un point x de U , si de plus f −1 existe sur un ouvert V conte-
nant y = f (x) et si elle est différentiable en y, alors df (x) est inversible et
(df (x))−1 = d(f −1 )(y).

Démonstration. On a f −1 ◦ f = I l’application identitée, donc I = dI(x) = d(f −1 )(y) ◦


df (x). D’où (df (x))−1 = d(f −1 )(y). 

Remarque 6.3. Avec les hypothèses du corollaire précédant, les espaces E et F sont
nécessairement de même dimension.
94 Z. ABDELALI

2. Dérivées partielles et applications continument différentiables.

2.1. Dérivée suivant un vecteur. Dans ce paragraphe E et F désignent deux espaces


vectoriels normés de dimension finie, U un ouvert de E, f : U −→ F une application et
x ∈ U.

Définition 6.2. Soit h ∈ E un vecteur non nul, si la limite suivante existe


f (x + th) − f (x)
lim ,
t→0 t
alors elle sera notée Dh f (x) ou dh f (x), et appellée dérivée suivant le vecteur (ou
dérivée suivant la direction) h.

Proposition 6.2. Si f : U −→ F est une application diffŕentiable en un point


x ∈ U , alors f admet une dérivée suivant tout vecteur non nul h et on a :

dh f (x) = df (x) · h .

Démonstration. Soit h vecteur non nul de E, on a pour un certain réel r > 0, l’application

ϕ : ] − r, r[−→ F
t 7→ f (x + th)

est bien définie, de plus ϕ = f ◦ g, où

g : ] − r, r[−→ E, t 7→ x + th.

On a g est diffŕentiable en 0, g(0) = x ∈ U et f est diffŕentiable en x, d’où ϕ est diffŕentiable


en 0 et
lim f (x+th)−f
t
(x)
= dϕ(0)
t→0
= df (x) ◦ dg(0)
= df (x) · h . 

Exemples 6.1. Soit

ϕ : R2 −→ R

 xy2 si (x, y) 6= (0, 0)
x2 +y 4
(x, y) 7→
 0 si (x, y) = (0, 0)

Alors ϕ admet des partielles suivant toutes les directions au point (0, 0) mais elle n’est pas
différetiable au point (0, 0). En effet, soit h = (h1 , h2 ) ∈ R2 non nul,
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 95

• si h1 = 0 ou h2 = 0, alors
ϕ((0, 0) + t(h1 , h2 )) − ϕ((0, 0))
=0
t
ainsi dh ϕ(0, 0) = 0,
• si h1 6= 0 et h2 6= 0, alors
ϕ((0, 0) + t(h1 , h2 )) − ϕ((0, 0)) h1 h22
=t 2
t h1 + t2 h42
d’où dh ϕ(0, 0) = 0.
• Maintenant si ϕ est différentiable en (0, 0), alors pour tout vecteur non nul h ∈ R2 ,

dϕ(0, 0) · h = dh ϕ(0, 0) = 0 =⇒ dϕ(0, 0) = 0.

Or l’application f : R −→ R2 , t 7→ (t2 , t) est différentiable en 0 et f (0) = (0, 0), par suite ϕ ◦ f


sera différentiable en 0 et
1 ϕ(t2 ,t)−ϕ(0,0)
2
= t
= d(ϕ ◦ f )(0)
= dϕ(0, 0) ◦ df (0) = 0
ce qui est absurde. Donc ϕ n’est pas différentiable en (0, 0).

2.2. Dérivées partielles. Soient n et p deux entiers non nuls, U un ouvert de Rn et


f : U −→ Rp une application. Soit {e1 , · · · , en } la base canonique de Rn . Si la dérivée de f
en un point x de U suivant le vecteur ei existe, alors elle sera appeller la i-ème dérivée partielle
(ou la dérivée partielle par rapport à xi ) de f en x et elle sera notée

f (x) ou Di f (x) .
∂xi

Donc ∂xi
f (x1 , · · · , xi , · · · , xn ) est égale à
f (x1 , · · · , xi + t, · · · , xn ) − f (x1 , · · · , xi , · · · , xn )
lim
t→0 t
Proposition 6.3. On a si f est différentiable en un point x ∈ U , alors toutes les
dérivées partielles existent et
∂ ∂
df (x) · (h1 , · · · , hn ) = f (x) · h1 + · · · + f (x) · hn .
∂x1 ∂xn
Démonstration.
n
P
df (x) · (h1 , · · · , hn ) = df (x) · ( hi ei )
i=1
n
P
= hi · df (x) · ei
i=1
n

P
= hi · ∂xi
f (x) .
i=1
96 Z. ABDELALI

D’après l’exemple 6.1 l’existence des dérivées partielles n’implique pas que l’application est
différentiable. Mais on a

Théorème 6.2. Soit U est un ouvert de Rn , une application f : U → Rp et conti-


nument différentiable sur U si, et seulement si, ses dérivées partielles existent
sur U et elles sont continues.

Soit {e01 , · · · , e0p } la base canonique de Rp . Alors pour toute application f : U −→ Rp , on


a
f (x) = (f1 (x), · · · , fp (x))

où fi : U −→ R est la i-ème composante de f , c’est à dire fi = πi ◦ f où πi est la i-ème


projection. On a

Proposition 6.4. L’appliquation f est de classe C k , k ∈ N, si, et seulement si,


pour tout 1 ≤ i ≤ p, fi est de classe C k .

Démonstration. Les projections πi , 1 ≤ i ≤ p, sont linéaires donc elle sont de


classe C k . Si f est de classe C k , k ∈ N, fi = πi ◦ f est aussi de classe C k . Inversement, si les
fi , 1 ≤ i ≤ p, sont de classe C k , l’écriture f = f1 e01 +· · ·+fp e0p entraı̂ne que f est de classe C k . 

2.3. Matrice jacobienne. Comme conclusion des résultats précédants on a

Corollaire 6.3. Une application

f : U −→ Rp ,

est continument différentiable sur U si, et seulement si,



fi , 1 ≤ i ≤ p, 1 ≤ j ≤ n
∂xj
sont bien définies et continues.

Définition 6.3. Soit f : U −→ Rp une application différentiabe en un point x de


U , la matrice jacobienne de f au point x, notée J(f )(x) est la matrice de df (x) dans
 
les bases canoniques de Rn et Rp respectivement, c’est à dire ∂x∂ fi 1≤i≤p .
j
1≤j≤n

La formulle de compositions des différentielles permet d’obtenir la règle de la chaine


suivante
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 97

Proposition 6.5. Soit U (resp. V ) un ouvert de Rn (resp. Rp ) et soit x ∈ U .


Supposons que f : U −→ Rp est différentiable en x, f (x) ∈ V et g : V −→ Rq est
différentiable en f (x), alors pour tout 1 ≤ k ≤ q
p
∂ X ∂ ∂
(gk ◦ f )(x) = gk (f (x)) · fj (x).
∂xi j=1
∂yj ∂xi

Démonstration. On a d(g ◦ f )(x) = dg(f (x)) ◦ df )(x), donc la matrice J(g ◦ f )(x)
n’est autre que la matrice produit J(g)(f (x)) · J(f )(x). Donc les deux expressions de la k-ème
colonne de la matrice J(g ◦ f )(x) donne le résultat. 

3. C k difféomorphismes.

Définition 6.4. Soit f une application bijective d’un ouvert de Rn sur un ouvert
V de Rn . Alors on dit que f est un
1) homéomorphisme ou C 0 -difféomorphisme si f et f −1 sont continues,
2) C k -difféomorphisme, k ≥ 1, si f et f −1 sont de classe C k .

Remarque 6.4. Dans la définition précédante si on suppose que V est ouvert de Rp et si


f est un C k -difféomorphisme, k ∈ N, alors p = n nécessairement. Pour k ≥ 1, on a df (x) est
un isomorphisme de Rn sur Rp . Mais pour k = 0 la conclusion est difficile.

Théorème 6.3. (d’inversion locale) Soit f une application de classe C k , k ≥ 1,


sur un ouvert U de Rn dans Rn , supposons que pour un certain point x de U , on
a df (x) est inversible, c’est à dire |J(f )(x)| =
6 0, alors il existe un voisinage ouvert
O ⊆ U de x et un voisinage ouvert V de f (x), tels que la restriction de f à O est
un C k -difféomorphisme de O sur V .

Démonstration. À admettre. 

Corollaire 6.4. (d’inversion globale) Avec les hypothèses du théorème précédant. Sup-
posons de plus que f est injective sur U et pour tout x ∈ U , |J(f )(x)| =
6 0, alors f (U ) est un
ouvert et
f : U −→ f (U )

est un C k -difféomorphisme.

Démonstration. Exercice. 
Une conséquence du théorème d’inversion locale on a le théorème important suivant
98 Z. ABDELALI

Théorème 6.4. (fonctions implicites) Soit O un ouvert de Rn × Rp et soit

f : O −→ Rp , (x, y) → f (x, y)

une application de classe C k , k ≥ 1, si pour un certain (a, b) ∈ O on a f (a, b) = 0,


alors il existe
• U ⊆ Rn voisinage ouvert de a,
• V ⊆ Rn voisinage ouvert de b,
• U × V ⊆ O,
• une unique application ϕ : U −→ V de classe C k telle que ϕ(a) = b et pour
tout x ∈ U , f (x, ϕ(x)) = 0.

Démonstration. Soit

Φ : O −→ Rn × Rp ; (x, y) 7→ (x, f (x, y)).

On a Φ est de classe C k et on a
 
In 0
J(f )(x) =  ∂f (a,b) ∂f (a,b)

∂x ∂y

donc |J(Φ)(a, b)| = |In | · | ∂f∂y


(a,b)
6 0, ainsi il existe un voisinage U 0 × V ⊆ O de (a, b) tel que Φ
|=
est un C k –difféomorphisme de O0 sur un voisinage ouvert de (a, 0) contenant un voisinage de
(a, 0) de la forme U × U 0 . Donc l’application

ϕ : U −→ V ; x 7→ πRp ◦ Φ−1 (x, 0)

est de classe C k et f (x, ϕ(x)) = 0. L’unicité découle du fait que s’il existe une autre application
ψ définie de U dans V vérifiant les mêmes propriétés que ϕ alors

ψ(x) = πRp ◦ Φ−1 (x, f (x, ψ(x)))


= πRp ◦ Φ−1 (x, 0)
= ϕ(x). 

Exemples 6.2. Cas particuliers.


I) Courbes dans R2 . Soit U un ouvert de R2 , et soit f : R2 −→ R, une application de classe

C k , k ≥ 1, supposons qu’il existe (a, b) ∈ U tel que f (a, b) = 0 et ∂y
f (a, b) 6= 0. Alors il existe
un intervalle ouvert I centré en a, un intervalle ouvert J centré en b et une fonction unique
ϕ : I → J de classe C k tels que ϕ(a) = b, I × J ∈ U et f (x, ϕ(x)) = 0 pour tout x ∈ I. Donc
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 99

au voisinage de (a, b), l’équation f (x, y) = 0 définie une courbe possèdant une paramétrisation
de la forme z = ϕ(x). De plus la tangente en (a, b) est d’équation :
∂ ∂
(x − a) f (a, b) + (y − b) f (a, b) = 0.
∂x ∂y
II) Surfaces dans R3 . Soit U un ouvert de R3 , et soit f : U −→ R, une application de classe

C k , k ≥ 1, supposons qu’il existe (a, b, c) ∈ U tel que f (a, b, c) = 0 et ∂z
f (a, b, c) 6= 0. Alors il
existe un intervalle ouvert I centré en a, un intervalle ouvert J centré en b, un intervalle ouvert
K centré en c et une fonction unique ϕ : I×J → K de classe C k tels que ϕ(a) = b, I×J ×K ∈ U
et f (x, y, ϕ(x, y)) = 0 pour tout (x, y) ∈ I × J. Donc au voisinage de (a, b, c), l’équation
f (x, y, z) = 0 définie une surface possèdant une paramétrisation de la forme z = ϕ(x, y). De
plus le plan tangent en (a, b) est d’équation :
∂ ∂ ∂
(x − a) f (a, b, c) + (y − b) f (a, b, c) + (z − c) f (a, b, c) = 0.
∂x ∂y ∂z
III) Courbes dans R3 . Soit U un ouvert de R3 , et soient f : U −→ R et g : U −→ R,
deux applications de classe C k , k ≥ 1, supposons qu’il existe (a, b, c) ∈ U tel que f (a, b, c) =
0, g(a, b, c) = 0 et
∂ ∂ ∂ ∂
f (a, b, c) · g(a, b, c) − f (a, b, c) · g(a, b, c) 6= 0.
∂y ∂z ∂z ∂y
Alors il existe un intervalle ouvert I centré en a, un intervalle ouvert J centré en b, un intervalle
ouvert K centré en c et un unique couple de fonctions (ϕ, ψ) avec ϕ : I → K, ψ : J → K
de classe C k tels que (ϕ(a), ψ(a)) = (b, c), I × J × K ∈ U et f (x, ϕ(x), ψ(x)) = 0 pour tout
x ∈ I. Donc au voisinage de (a, b, c), le système f (x, y, z) = 0, g(x, y, z) = 0 défini une courbe
possèdant une paramétrisation de la forme y = ϕ(x), z = ψ(x). De plus la tangente en (a, b)
est d’équations :
∂ ∂ ∂
(x − a) f (a, b, c) + (y − b) f (a, b, c) + (z − c) f (a, b, c) = 0.
∂x ∂y ∂z
∂ ∂ ∂
(x − a) g(a, b, c) + (y − b) g(a, b, c) + (z − c) g(a, b, c) = 0.
∂x ∂y ∂z
4. Dérivées partielles d’ordre supérieure.

4.1. Théorème de Schwarz.

Théorème 6.5. (de Schwarz) Soit f une application définie sur un ouvert U de
Rn dans Rp , si
∂2 ∂2
f et f, 1 ≤ i, j ≤ n,
∂xi ∂xj ∂xj ∂xi
100 Z. ABDELALI

existent et continues sur un voisinage de x alors elles sont égales.

Corollaire 6.5. Soit f une application définie sur un ouvert U de Rn dans Rp ,


si
∂k ∂k
f et f,
∂xi1 · · · ∂xik ∂xiσ(1) · · · ∂xσ(k)

où σ est une permutation de {1, · · · , k}, existent et continuent sur un voisinage
de x alors elles sont égales.

Démonstration. Toute permutation est une composition de transpositions de la formes


(i, i + 1). 

4.2. Expression des différentielles d’ordre supérieure. Si f une application de classe


C k , k ≥ 1, sur un ouvert U de Rn dans Rp , alors la différentielle, Dm f (x), d’ordre m, 1 ≤
m ≤ k, de f en un point quelconque x de U est une application n-linéaire symétrique de
Rn × · · · × Rn dans Rp associant à un m-uple (h1 , · · · , hm ) l’élément Dm f (x) · (h1 , · · · , hm ),
notée Dm f (x) · h1 · · · hm , donnée par l’expression :

X m! ∂ m f (x)
α1 hα1 · · · hαnn .
αn 1
α1 +···+αn
α
=m 1
! · · · αn ! ∂x 1 · · · ∂x n

En effet, l’élément Dm f (x) · h1 · · · hm n’est autre que la dérivée, d’ordre m, au point 0 de


l’application ϕ : t 7→ f (x + th). Donc

n

ϕ1 (t)
P
= ∂xi
f (x + th)hi
i=1
n Pn ∂ ∂
ϕ2 (t)
P
= hi j=1 ∂xj ∂xi f (x + th)hj
i=1
P hi1 ·hj2 ∂2
= 2 i!·j! ∂xi ·∂xj
f (x + th)
i+j=2 1 2

··· ··· ···


m! ∂ m f (x+th) α1
ϕm (t) = · · · hαnn .
P
m! · α1 !···αn ! ∂xα 1 αn h1
α1 +···+αn =m 1 ···∂xn

4.3. Formule de Taylor-Young.

Théorème 6.6. Soit U un ouvert de Rn et soit x ∈ U ,

f : U −→ Rp
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 101

une application admet une différentielle d’ordre m + 1, m ≥ 1, alors pour h ∈ Rn


assez petit on a

f (x + h) = f (x)
m α
P P h1 1 ···hα
n
n
∂r
+ α1 !···αn ! ∂xα 1 ···∂xαn f (x)
1 n
r=1 α1 +···+αn =r

+ o(khkm ).

Démonstration. Dans les conditions du théorème. Soit fi la i-ème composante de f ,


posons
ϕi : [−1, 1] −→ R; t 7→ fi (x + th).

Alors ϕi admet une dérivée d’ordre m + 1, ainsi elle vérifie la formule de Taylor-Young ”clas-
sique”, c’est à dire pour un certain θ ∈ [0, 1]
m
X 1 r 1
ϕi (1) = ϕ(0) + ϕ (0) + ϕm+1 (θ).
r=1
r! (m + 1)!

Or on a pour r ∈ {1, · · · , m + 1},


X hα1 1 · · · hαnn ∂r
ϕri (t) = r! · fi (x + th).
α1 +···+αn =r
α1 ! · · · αn ! ∂xα1 1 · · · ∂xαnn

Donc la formule Taylor-Young est vérifie pour toute composante fi , ainsi elle est vraie pour f .


5. Extremums relatifs.

Définition 6.5. Soit f une application définie d’un ouvert U de Rn dans R. On


dit que f presente en un point a de U :
• un maximum local s’il existe un voisinage V ⊆ U de a tel que f (x) − f (a) ≤
0, x ∈ V ,
• un minimum local s’il existe un voisinage V ⊆ U de a tel que f (x) − f (a) ≥
0, x ∈ V ,
• un extremum local si f présente en a un maximum local ou un minimum local.

La proposition suivante donne une condition nécessaire pour qu’un point soit un extremum
local.

Proposition 6.6. Soit f une fonction de classe C k , k ≥ 1, définie d’un ouvert


U de Rn dans R. Si un point a de U est un extremum local de f , alors a est un
point critique de f c’est à dire df (a) = 0.
102 Z. ABDELALI

Démonstration. Soit {e1 , · · · , en } la base canonique de Rn . Le point 0 est un extremum


local des fonctions ϕi : t 7→ f (a + tei ), ainsi ϕ0i (0) = 0 1 ≤ i ≤ n. D’où les dérivées partielles de
f au point a sont toutes nulles, donc df (a) = 0. 
Voici une condition suffisante.

Proposition 6.7. Considérons une fonction f de classe C k , k ≥ 2, définie d’un


ouvert U de Rn dans R. Soit a ∈ U , si pour tout vecteur non nul h de Rn , on a
d2 f (a) · h · h est strictement positif (resp. strictement négatif ), alors f presente au
point a un minimum local (resp. maximum local).

Démonstration. Découle du fait que pour khk assez petit f (a + h) − f (a) et d2 f (a) · h · h
sont de même signe, car

f (a + h) − f (a) = df (a) · h + 21 d2 f (a) · h · h


+khk2 ε(h)
1 2
= 2
d f (a) · h · h + khk2 ε(h). 

6. Série no 6.

Exercice 1. Soient U =]0, ∞[×] − π, π[, V = IR2 \] − ∞, 0] × {0}, P : U −→ V ; (r, θ) 7→


p
(r cos(θ), r sin(θ)) et C : V −→ U ; (x, y) 7→ ( x2 + y 2 , 2 arctan( √y 2 2 )).
x+ x +y
1) Vérifier que S et P sont de classe C 1 .
2) Calculer P ◦ S et S ◦ P .
3) Calculer la jacobienne et le jacobien de P en tout point x de U .
4) Calculer de deux manières la jacobienne et le jacobien de S en tout point y = f (x) de V .

Exercice 2. Soient U = {(x, y) ∈ IR2 : x2 − y 2 > 0} et f : U −→ IR une application de


∂2f ∂2f
classe C 2 telle que : (∗) ∂x2
(x, y) − ∂y 2
(x, y) =√ 1
.
x2 −y 2
1) Soit ϕ : IR2 −→ IR2 ; (x, y) 7→ (x + y, x − y). Montrer que ϕ est un C ∞ -difféomorphisme.
∂2f 2
2) Soit V = ϕ(U ), est g : V −→ IR définie par g◦ϕ = f , calculer ∂x2
(x, y)− ∂∂yf2 (x, y) en fonc-
tion des dérivées partielles de g (ind. utiliser la règle de lma chaine). Déduire les solutions de (∗).

Exercice 3. Soit f : IR3 −→ IR; x 7→ kxk2 . Montrer que f est différentiable en tout point
x
x 6= 0 est df (x) · h = h kxk 2
, hi.
Cours d’Analys 4, SM3 -SMI3 103

Exercice 4. Soit S(r, θ, ϕ) = (r cos(θ) sin(ϕ), r sin(θ) sin(ϕ), r cos(ϕ)), (r, θ, ϕ) ∈ U =


IR∗+ ×] − π, π[×]0, π[.
1) Vérifier que S est de classe C ∞ .
2) Calculer la jacobienne et le jacobien de S en tout point U .
3) Vérifier que S(U ) est un ouvert et que S est un C ∞ -difféomorphisme de U sur S(U ).

Exercice 5. 1) Montrer que au voisinage de (0, 0), l’ensemble

Γ = {(x, y) ∈ IR2 : arctan(xy) + 1 = ex+y }

admet une représentation de la forme y = ϕ(x), x ∈ I avec I un intervalle centré en 0 et ϕ est


de classe C 1 sur I.
2) Donner l’équations de la droite tangente à Γ au point (0, 0).

Exercice 6. 1) Montrer que au voisinage de (1, 1, 1), l’ensemble

Γ = {(x, y, z) ∈ IR3 : x2 + y 2 + z 2 = 3, x3 + 2xz − y = 2}

admet une représentation de la forme y = ϕ(x), z = ψ(x), x ∈ I avec I un intervalle centré en


1 et ϕ et ψ sont de classe C 1 sur I.
2) Donner les équations de la droite tangente à Γ au point (1, 1, 1).

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