Centrale-Supélec PC 2020 - Maths 1: I Cas Des Matrices de Taille 2 × 2

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Corrigé Centrale PC 2020 — Maths 1

Centrale-Supélec PC 2020 — Maths 1

Denis Jourdan, Lycée du Parc, Lyon

I Cas des matrices de taille 2 × 2

Q 1. Soit n ∈ N∗ . Par produit par blocs,


 
−In 0n,n
Jn2 =   = −I2n .
0n,n −In

On a clairement Jn> = −Jn et donc Jn> Jn Jn = −Jn3 = Jn . Autrement dit :

Jn ∈ Sp2n (R) ∩ A2n (R)

 
a b
Q 2. Soit M =   ∈ M2 (R). On calcule
c d
 
0 ad − bc
M > J1 M =   = det(M )J1
bc − ad 0

Il s’ensuit que

M ∈ M2 (R) est symplectique si, et seulement si det(M ) = 1


  


 x21 + x22 = 1 (1)
x1 y1 
Q 3. M =   est orthogonale donc y12 + y22 = 1 (2) .
x2 y2 


x1 y1 + x2 y2 = 0 (3)

B Si M est symplectique, alors avec Q.2., det(M ) = x1 y2 − x2 y1 = 1 (4)

Multiplions (3) par x1 et (4) par −x2 : tenant compte de la relation (1), on obtient : y1 = −x2 .

Multiplions (3) par x2 et (4) par x1 : tenant compte de la relation (1), on obtient : y2 = x1 .
   
1 y −x2
D’où M2 =   =   = −J1 M1 .
y2 x1

B Réciproquement, si M2 = −J1 M1 , on a y1 = −x2 et y2 = x1 donc det(M ) = x21 + x22 = 1 et avec Q.2., M est

symplectique.

M est symplectique si et seulement si M2 = −J1 M1 .

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 
cos(θ)
Q 4. Soit X1 ∈ M2,1 (R) de norme 1 : il existe un réel θ tel que X1 =  .
sin(θ)
 
cos(θ) − sin(θ)
La matrice de colonnes X1 et −J1 X1 est donc M =  .
sin(θ) cos(θ)
M est une matrice orthogonale de déterminant 1, donc est à la fois orthogonale et symplectique.
 
.
Si X1 ∈ M2,1 (R) est de norme 1, alors M = X1 .. − J1 X1 est à la fois orthogonale et symplectique.

Q 5. Soit M ∈ M2 (R) à la fois symétrique et symplectique.

M étant symétrique réelle, le théorème spectral assure qu’il existe P ∈ O2 (R) et deux réels λ1 et λ2 tels que
 
λ1 0
M =P  P >.
0 λ2

M étant symplectique, det(M ) = 1 donc λ1 .λ2 = 1 : les valeurs propres de M sont inverses l’une de l’autre.

De plus, quitte à changer la première colonne de P en son opposée, on peut supposer que P est de déterminant

égal à 1, donc que P est symplectique (avec Q.2.).


 
λ 0
Si M ∈ S2 (R) ∩ Sp2 (R), alors il existe λ ∈ R et P ∈ O2 (R) ∩ Sp2 (R) tels que M = P   P >.
1
0 λ

 
0 a
Q 6. Soit A ∈ A2 (R). Il existe un réel a tel que A =  .
−a 0
Si A est symplectique, alors det(A) = 1 donc a2 = 1, puis A = J1 ou A = −J1 .

Réciproquement, J1 et −J1 sont des matrices à la fois antisymétriques et symplectiques.

L’ensemble des matrices de M2 (R) qui sont à la fois antisymétriques et symplectiques est égal à {J1 , −J1 }

J1 et −J1 ont pour polynôme caractéristique X 2 + 1 qui n’a pas de racine réelle.

En particulier J1 et −J1 ne sont pas diagonalisables dans M2 (R).

II Cas des matrices symplectiques et orthogonales.

Q 7. Soit K ∈ A2n (R).

B ϕ est bien une application de M2n,1 (R) × M2n,1 (R) dans R.

B Soit Y ∈ M2n,1 (R). Soient X1 , X2 dans M2n,1 (R) et λ1 , λ2 dans R.

En utilisant la linéarité de M 7→ M > et la bilinéarité du produit matriciel, il vient :

ϕ(λ1 X1 + λ2 X2 , Y ) = (λ1 X1 + λ2 X2 )> KY = λ1 X1> KY + λ1 X1> KY = λ1 ϕ(X1 , Y ) + λ2 ϕ(X2 , Y )

Cela prouve que pour tout Y ∈ M2n,1 (R), l’application X 7→ ϕ(X, Y ) est linéaire.

On vérifie de la même manière que pour tout Y ∈ M2n,1 (R), l’application X 7→ ϕ(Y, X) est linéaire.

ϕ est une forme bilinéaire sur M2n,1 (R)

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Q 8. Soit X ∈ M2n,1 (R).

Vu que ϕ(X, X) ∈ R, on a : ϕ(X, X)> = ϕ(X, X).

D’autre part, ϕ(X, X)> = (X > KX)> = X > K > (X > )> = X > (−K)X = −ϕ(X, X). D’où ϕ(X, X) = 0.

∀X ∈ M2n,1 (R), ϕ(X, X) = 0

De même, soient X, Y ∈ M2n,1 (R).

ϕ(X, Y ) = ϕ(X, Y )> = (X > KY )> = Y > K > (X > )> = Y > (−K)X = −ϕ(Y, X).

ϕ est antisymétrique.

Remarque : on peut s’interroger sur l’intérêt de cette question...


On peut aussi remarquer qu’une forme bilinéaire est antisymétrique si, et seulement si elle est alternée.

En effet, soit ψ est une forme bilinéaire sur un espace vectoriel E.

Si ∀(X, Y ) ∈ E 2 , ψ(X, Y ) = −ψ(Y, X) alors en particulier ∀X ∈ E, ψ(X, X) = −ψ(X, X) donc ψ est alternée.

Réciproquement, supposons ψ alternée et soient X, Y dans E ; en utilisant la bilinéarité de ψ, il vient :

ψ(X + Y, X + Y ) = ψ(X, X) + ψ(X, Y ) + ψ(Y, X) + ψ(Y, Y ) donc, vu que ψ est alternée, ψ(X, Y ) = −ψ(Y, X).

Retenons quand-même, ce qui sera utilisé plusieurs fois par la suite, que

Si A ∈ A2n (R), alors ∀X, Y ∈ M2n,1 (R), < X, AY >= X > AY = − < AX, Y > et < AX, X >= 0.

 
y
 n+1 
     . 
x1 y1  .. 
     
 
 x2   y2 
     y2n 
 ..  et Y =  ..  dans M2n (R). On calcule Jn Y = 
Q 9. Soient X =  , puis
    
 .   .  
 −y1


     . 
 . 
x2n y2n  . 
 
−yn
n
X
ϕ(X, Y ) =< X, Jn Y >= (xk yk+n − xn+k yk ).
k=1


 1

si i = j
Q 10. On notera, pour tous entiers relatifs i et j : δi,j :=
 0 si i 6= j

   
δ1,i δ1,j
   
 δ2,i   δ2,j 
   
Soient i, j ∈ {1, . . . , 2n}. Vu que ei =  .  et ej =  . 
  
 la question Q.9. fournit :
 ..   .. 
   
δ2n,i δ2n,j

n
X n
X
ϕ(ei , ej ) = (δk,i δk+n,j − δn+k,i δk,j ) = (δk,i δk,j−n − δk,i−n δk,j )
k=1 k=1

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n
X n
X
Calculons séparément les sommes δk,i δk,j−n et δk,i−n δk,j .
k=1 k=1
n
X
B Si i 6= j − n, alors ∀k ∈ {1, . . . , n}, δk,i δk,j−n = 0 donc δk,i δk,j−n = 0.
k=1
n
X
2
B Si i = j − n, alors ∀k ∈ {1, . . . , n}, δk,i δk,j−n = δk,i = δk,i , donc δk,i δk,j−n = 1.
k=1

Ainsi
n
X
δk,i δk,j−n = δi,j−n = δi+n,j
k=1

De même, on montre que


n
X
δk,i−n δk,j = δi−n,j = δi,j+n
k=1

En définitive :

Pour tous i, j ∈ {1, . . . , 2n}, ϕ(ei , ej ) = δi+n,j − δi,j+n

Q 11. Soit X ∈ M2n,1 (R). On a vu en Q 8. que < X, Jn X >= ϕ(X, X) = 0, donc Jn X ∈ X ⊥ .

D’autre part, Jn> Jn = −Jn2 = I2n (cf Q 1.) donc Jn est orthogonale et :

ϕ(Jn X, X) = (Jn X)> Jn X = X > Jn> Jn X = X > X = ||X||2 .

∀X ∈ M2n,1 (R), Jn X ∈ X ⊥ et ϕ(Jn X, X) = ||X||2 .

Q 12. Soient X, Z ∈ M2n,1 (R).

Vu que ϕ est antisymétrique, ϕ(X, Z) = −ϕ(Z, X) = − < Z, Jn X >.

Par conséquent, ϕ(X, Z) = 0 si, et seulement si Z est orthogonal à Jn X. Autrement dit :

X Jn = (Jn X)⊥

Q 13. Le système des vecteurs colonnes d’une matrice orthogonale est une famille orthonormée, donc :

Pour tout (i, j) ∈ {1, . . . , 2n}2 , kXi k = 1 et i 6= j ⇒ Xi ⊥ Xj .

Soit (i, j) ∈ {1, . . . , 2n}2 . Vu que Xi = P ei et Xj = P ej , il vient :

ϕ(Xi , Xj ) = ϕ(P ei , P ej ) = e> >


i P Jn P ei .

Or P est symplectique donc P > Jn P = Jn , d’où :

∀(i, j) ∈ {1, . . . , 2n}2 , ϕ(Xi , Xj ) = ϕ(ei , ej ) = δi+n,j − δi,j+n

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Remarque :

Réciproquement, si les colonnes X1 , . . . , X2n de P ∈ M2n (R) vérifient






 kXi k = 1

2
∀(i, j) ∈ {1, . . . , 2n} , i 6= j ⇒ Xi ⊥ Xj .



ϕ(Xi , Xj ) = ϕ(ei , ej ) = δi+n,j − δi,j+n

Alors P soit orthogonale et par produit par blocs, P > Jn P = (< Xi , Jn Xj >)1≤i,j≤2n = (ϕ(Xi , Xj ))1≤i,j≤2n = Jn , donc

P est symplectique.

Q 14. Soit i ∈ {1, . . . , n}. Soit Z ∈ M2n,1 (R). On décompose Z sur la base orthonormée (X1 , X2 , . . . , X2n ) :

2n
X
Z= zj Xj avec, pour tout j ∈ {1, . . . , 2n}, zj =< Z, Xj >
j=1

On calcule, avec la bilinéarité de ϕ :

2n
X 2n
X
ϕ(Xi , Z) = zj ϕ(Xi , Xj ) = zj (δi+n,j − δi,j+n )
j=1 j=1

Or i ∈ {1, . . . , n}, donc pour tout j ∈ {1, . . . , 2n}, δi,j+n = 0. Dès lors :

2n
X
ϕ(Xi , Z) = zj δi+n,j = zi+n =< Z, Xi+n > .
j=1

Cette dernière égalité prouve que Z ∈ XiJn si, et seulement si Z est orthogonal à Xi+n :

∀i ∈ {1, . . . , n}, XiJn = Xi+n



.


Q 15. Soit i ∈ {1, . . . , n}. Les questions Q 12. et Q 14. montrent que Xi+n = (Jn Xi )⊥ .

Or pour tout X ∈ M2n,1 (R), (X ⊥ )⊥ = (Vect(X)⊥ )⊥ = Vect(X), donc Vect(Jn Xi ) = Vect(Xi+n ).

Par conséquent, il existe un réel α tel que Xi+n = αJn Xi .

En utilisant la bilinéarité de ϕ et la question Q 11.,

ϕ(Xi+n , Xi ) = αϕ(Jn Xi , Xi ) = αkXi k2 = α

D’autre part, on a vu en Q 13. que ϕ(Xi , Xi+n ) = δi+n,i+n − δi,i+2n = 1, donc vu que ϕ est antisymétrique,

ϕ(Xi+n , Xi ) = −1

En définitive, Xi+n = αJn Xi , avec α = −1 :

∀i ∈ {1, . . . , n}, Xi+n = −Jn Xi

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Remarque :

Réciproquement, une matrice orthogonale dont les colonnes sont de la forme X1 , .., Xn , −Jn X1 , .., −Jn Xn est symplectique.
 
A −B
En effet, une telle matrice P est de la forme P =  .
 
B A
Un calcul par blocs montre que Jn P = P Jn , donc en multipliant à gauche par P > , et en utilisant que P est orthogonale,

il vient P > Jn P = P > P Jn = Jn .

Cette remarque nous servira à la question Q 24.

III Quelques généralités sur les matrices symplectiques.

Q 16. Soit M ∈ Sp2n (R). On a donc M > Jn M = Jn .

Une matrice carrée et sa transposée ayant le même déterminant, il vient :

det(M )2 det(J) = det(J)

Or det(Jn ) 6= 0 d’après Q1. donc det(M )2 = 1 :

Le déterminant d’une matrice symplectique vaut soit 1 soit -1

Remarque : on peut montrer que le déterminant d’une matrice symplectique vaut toujours 1.

(voir le sujet Mines-Ponts PSI 2015, Maths 1).

Q 17. Soit M ∈ Sp2n (R). D’après la question précédente, M est inversible.

En multipliant la relation M > Jn M = Jn par M −1 à gauche et par (M > )−1 à droite, on obtient :

Jn = (M > )−1 Jn M −1 = (M −1 )> Jn M −1

ce qui prouve que M −1 est symplectique.

L’inverse d’une matrice symplectique est encore symplectique

Q 18. Soient M, N ∈ Sp2n (R).

(M N )> J(M N ) = N > M > JM J = N > JN = J

Le produit de deux matrices symplectiques est symplectique.

Toute matrice symplectique étant inversible, la matrice nulle n’appartient pas à Sp2n (R). En particulier :

Sp2n (R) n’est pas un sous-espace vectoriel de M2n (R)

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IV Réduction des matrices symétriques et symplectiques.

Soit M ∈ Sp2n (R) ∩ S2n (R). On a donc M Jn M = Jn .

Q 19. Supposons que λ soit valeur propre de M , et soit X ∈ M2n,1 (R) un vecteur propre associé.

M est inversible d’après Q 16., donc λ 6= 0.


1 1
M Jn X = M Jn ( λ1 M X) = M Jn M X = Jn X.
λ λ
De plus, X est non nul et Jn est inversible, donc Jn X 6= 0.
1
Ainsi Jn X est un vecteur propre de M associé à la valeur propre λ.

Si X est un vecteur propre de M associé à la valeur propre λ,


1
alors Jn X est un vecteur propre de M associé à la valeur propre λ.

Q 20. Soit λ une valeur propre de M . La question Q 19. permet de définir l’application

Eλ (M ) → E1/λ (M )
fλ :
X 7→ Jn X

B fλ est linéaire

B fλ est injective car Jn est inversible.

B Montrons que fλ est surjective.

Soit Y ∈ E1/λ (M ). D’après Q.1, Y = Jn X avec X = −Jn Y .

On a M X = −M Jn Y = −M Jn (λM Y ) = −λJn Y = λX donc X ∈ Eλ (M ) et fλ (X) = Jn X = Y .

On a montré que fλ est un isomorphisme de Eλ (M ) sur E1/λ (M ).

Eλ (M ) et E1/λ (M ) ont la même dimension.

Plus précisément, si (X1 , . . . , Xp ) est une base de Eλ (M ), alors (Jn X1 , . . . , Jn Xp ) est une base de E1/λ (M )

Remarque : vu que Jn est une matrice orthogonale, on peut même dire que si (X1 , . . . , Xp ) est une base orthonormée

de Eλ (M ), alors (Jn X1 , . . . , Jn Xp ) est une base orthonormée de E1/λ (M ).

Q 21. Soient Y1 , . . . , Yp et Y dans M2n,1 (R).



Supposons que Y ∈ (Vect(Y1 , . . . , Yp , Jn Y1 , . . . , Jn Yp )) .

Soit i ∈ {1, . . . , p}. On a donc < Y, Yi >=< Y, Jn Yi >= 0.

La question Q 8. fournit : < Jn Y, Yi >= − < Y, Jn Yi >= 0 et < Jn Y, Y >= 0.

De plus, Jn est une matrice orthogonale, donc < Jn Y, Jn Yi >=< Y, Yi >= 0.

Par conséquent, Jn Y est orthogonal à tous les vecteurs de la famille (Y1 , . . . , Yp , Y, Jn Y1 , . . . , Jn Yp ), et donc

Jn Y ∈ (Vect(Y1 , . . . , Yp , Y, Jn Y1 , . . . , Jn Yp )) .
⊥ ⊥
Si Y ∈ (Vect(Y1 , . . . , Yp , Jn Y1 , . . . , Jn Yp )) , alors Jn Y ∈ (Vect(Y1 , . . . , Yp , Y, Jn Y1 , . . . , Jn Yp )) .

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Q 22. Le lemme suivant sera utilisé à plusieurs reprises par la suite :

Lemme : si un sous-espace F de M2n,1 (R) est stable par Jn , alors sa dimension est paire.

F → F
en effet, si F est stable par Jn , l’application JF : est un endomorphisme de F qui vérifie
X 7→ Jn X
JF2 = −IdF , donc en prenant les déterminants : det(JF )2 = (−1)dim(F ) ≥ 0.

Supposons que 1 soit valeur propre de M .

La question Q 20. montre que E1 (M ) est stable par Jn , donc est de dimension paire d’après le lemme.

Soit p ∈ N∗ tel que dim(E1 (M )) = 2p.

Montrons par récurrence sur k ∈ {1, . . . , p} la propriété

« Il existe X1 , . . . , Xk ∈ M2n,1 (R) tels que (X1 , . . . , Xk , Jn X1 , . . . , Jn Xk ) soit


Pk :
une famille orthonormée de E1 (M ) »

B P1 est vraie : soit X un vecteur de E1 (M ) de norme 1. D’après Q 19., Jn X appartient à E1 (M ).

Jn est antisymétrique donc < X, Jn X >= 0 et Jn est orthogonale, donc kJn Xk = kXk = 1.

Ainsi (X, Jn X) est une famille orthonormée de E1 (M ).

B Supposons que Pk soit vraie pour un certain k ∈ {1, . . . , p − 1}.

Soient X1 , . . . , Xk ∈ M2n,1 (R) tels que (X1 , . . . , Xk , Jn X1 , . . . , Jn Xk ) soit une famille orthonormée de E1 (M ).

Vu que 2k < 2p, (Vect(X1 , . . . , Xk , Jn X1 , . . . , Jn Xk )) qui est de dimension 2n − 2k > 2n − 2p n’est pas en

somme directe avec E1 (M ), donc il existe un vecteur Xk+1 dans E1 (M ) de norme 1 tel que

Xk+1 ∈ (Vect(X1 , . . . , Xk , Jn X1 , . . . , Jn Xk )) .

La question Q 21. assure alors que Jn Xk+1 ∈ (Vect(X1 , . . . , Xk , Xk+1 , Jn X1 , . . . , Jn Xk )) .

De plus kJn Xk+1 k = kXk+1 k = 1, donc la famille (X1 , . . . , Xk , Xk+1 , Jn X1 , . . . , Jn Xk , Jn Xk+1 ) est une famille

orthonormée de E1 (M ). D’où Pk+1

Par récurrence, Pk est vraie pour tout k ∈ {1, . . . , p} et Pp fournit le résultat voulu.

Il existe une base orthonormée de E1 (M ) de la forme (X1 , . . . , Xp , Jn X1 , . . . , Jn Xp )

Q 23. Un raisonnement en tout point analogue montre que E−1 (M ) est de dimension paire et qu’il existe une base

orthonormée de E−1 (M ) de la forme (X1 , . . . , Xp , Jn X1 , . . . , Jn Xp ).

Q 24. Supposons que les valeurs propres distinctes de M soient 1 et −1 et λ1 , . . . , λs , 1/λ1 , . . . , 1/λs

où |λ1 | < 1, . . . , |λs | < 1.

(le raisonnement s’adapte sans aucune difficulté dans les cas où 1 ou −1 ne sont pas valeurs propres de M ou

que M n’a pas de valeur propre de valeur absolue différente de 1 ).

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Pour alléger, on note Eλ au lieu de Eλ (M ).

Le théorème spectral fournit :

⊥ ⊥ ⊥ ⊥ ⊥ ⊥ ⊥
M2n,1 (R) = E1 ⊕ E−1 ⊕ Eλ1 ⊕ · · · ⊕ Eλr ⊕ E1/λ1 ⊕ · · · ⊕ E1/λr

Il existe une base orthonormée de E1 de la forme (X1 , . . . , Xp , Jn X1 , . . . , Jn Xp ).

La famille (X1 , . . . , Xp , −Jn X1 , . . . , −Jn Xp ) est encore une base orthonormée de E1 .

De même, il existe une base orthonormée de E−1 de la forme (Y1 , . . . , Yq , −Jn Y1 , . . . , −Jn Yq ).
⊥ ⊥
Prenons enfin (Z1 , . . . , Zr ) une base orthonormée adaptée à Eλ1 ⊕ · · · ⊕ Eλs .

D’après la remarque faite à la fin de Q 20., la famille (−Jn Z1 , . . . , −Jn Zr ) une base orthonormée adaptée à
⊥ ⊥
E1/λ1 ⊕ · · · ⊕ E1/λs .

Soit P la matrice dont les colonnes sont (dans cet ordre) :

X1 , . . . , Xp , Y1 , . . . , Yq , Z1 , . . . , Zr , −Jn X1 , . . . , −Jn Xp , −Jn Y1 , . . . , −Jn Yq , −Jn Z1 , . . . , −Jn Zr

Les colonnes de P forment une base orthonormée de M2n,1 (R) donc P est orthogonale et la remarque faite à la

fin de la partie II montre que P est aussi symplectique.

De plus, par construction de P , la matrice P −1 M P est diagonale de coefficients diagonaux d1 , . . . , d2n où pour

tout k ∈ {1, . . . , n}, dn+k = 1/dk .

la propriété annoncée au début de la partie IV est donc démontrée.


 
9 1 3 3
       
 
1 1 9 3 3 B C 9 1 3 3
= 1
 
Q 25. Soit A =   en posant B =   et C =  .
8 3 3 9 1 8 C
 
B 1 9 3 3
 
3 3 1 9
On constate que A> = A.
 
1 1
D’autre part, notons U =  . On a B = U + 8I2 et C = 3U et U 2 = 2U .
1 1
Donc B et C commutent et B 2 − C 2 = U 2 + 16U + 64I2 − 9U 2 = 64I2 .

En faisant du produit par blocs, on obtient donc :


 
1  BC − CB B2 − C 2
A> J2 A = AJ2 A =  = J2
64 C 2 − B 2 BC − CB

A est symétrique et symplectique

Q 26. On reprend le raisonnement de Q 24. sur cet exemple.


           
1 1 1 1 1 1
           
           
1 1 −1 −1 −1 1
On observe que A   = 2   et que A   =  . Posons X1 =  , X2 = 
         
 .

1 1 0 0 0 1
           
1 1 0 0 0 1

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   
0 −1
   
   
0 −1
D’après Q 19., −JX1 =   et −JX2 = 
 
  sont des vecteurs propres de A respectivement associés aux

1 1
   
−1 1
valeurs propres 1 et 1/2.

Considérons la matrice :
 √ 
− 2 1 0 −1
 √
 

1 − 2 1 0 −1
P =  √
.
2 0 1 2

1

 
0 1 − 2 1

P est orthogonale car ses vecteurs colonnes forment une base orthonormée de M4,1 (R) et on vérifie que

P > J2 P = J2 , c’est-à-dire que P est symplectique.


 
1 0 0 0
 
 
> −1
0 2 0 0 
De plus, par la formule du changement de base : P AP = P AP = 

.

0 0 1 0 
 
0 0 0 1/2

V Étude du cas des matrices antisymétriques.

Soit M ∈ A2n (R) ∩ Sp2n (R). On a donc M Jn M = −Jn . On a déjà observé en Q 8. que

∀X, Y ∈ M2n,1 (R), < X, M Y >= X > M Y = − < M X, Y > et < M X, X >= 0.

Q 27. Raisonnons par l’absurde et supposons que M ait une valeur propre réelle λ.

Vu que M est symplectique, elle est inversible (Q 16.) et donc λ 6= 0.

Soit X ∈ M2n,1 (R) non nul tel que M X = λX.

On a 0 =< M X, X >= λkXk2 avec et X non nuls, ce qui est absurde.

M n’a pas de valeur propre réelle

Q 28. M est antisymétrique donc (M 2 )> = M > M > = (−M )2 = M 2 i.e. M 2 ∈ S2n (R).

D’autre part, M 2 est symplectique comme produit de deux matrices symplectiques (Q 17.).

Le résultat voulu découle donc de la partie IV.

Soit X ∈ M2n,1 (R) un vecteur de norme 1 tel que M 2 X = λX.

Q 29. B Tout d’abord, les matrices Jn et M étant inversibles, les trois vecteurs M X, Jn X et Jn M X ne sont pas nuls.

B M 2 M X = M (λX) = M X donc M X est un vecteur propre de M associé à la valeur propre λ


1 2 1
B M 2 Jn X = M 2 Jn ( λ1 M 2 X) = M Jn M 2 X = Jn X car M 2 est symplectique.
λ λ

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1 2 1
B M 2 Jn M X = M 2 Jn M ( λ1 M 2 X) = M Jn M 2 M X = Jn M X
λ λ

Si X est un vecteur propre de M 2 associé à la valeur propre λ, alors M X est un vecteur propre de M 2
1
associé à λ et Jn X et Jn M X sont des vecteurs propres de M 2 associés à la valeur propre
λ

Q 30. Soit F = Vect(X, M X, Jn X, Jn M X).

B F est stable par M :

en effet, M X ∈ F , M (M X) = M 2 X = λX ∈ F ,
−1
M (Jn X) = M Jn ( λ1 M 2 X) = λ1 M Jn M M X = λ Jn M X ∈ F et M (Jn M X) = −Jn X ∈ F.

Soit alors Y ∈ F ; Y est combinaison linéaire de X, M X, Jn X, Jn M X, donc d’après les calculs ci-dessus, M Y

est aussi combinaison linéaire de X, M X, Jn X, Jn M X donc appartient à F .

B F est stable par Jn :

en effet, Jn X ∈ F , Jn (M X) = Jn M X ∈ F , Jn (Jn X) = −X ∈ F et Jn (Jn M X) = −M X ∈ F .

On en déduit comme précédemment que F est stable par Jn .

Si X est un vecteur propre de M 2 , alors F = Vect(X, M X, Jn X, Jn M X) est stable par M et par Jn .

Q 31. Soit λ une valeur propre de M 2 . Il existe X ∈ M2n,1 (R) tel que X 6= 0 et M 2 X = λX.

Vu que M est antisymétrique, < M 2 X, X >= − < M X, M X >= −kM Xk2 .

D’autre part, < M 2 X, X >= λkXk2 .


kM Xk2
Vu que X est non nul et M inversible, on a kXk2 6= 0 et kM Xk2 > 0 donc λ = − <0
kXk2

Les valeurs propres de M 2 sont strictement négatives

1
Q 32. Supposons λ 6= −1, donc λ 6= ·
λ
Les espaces propres d’une matrice symétrique réelle étant deux à deux orthogonaux, Eλ (M 2 ) ⊥ E1/λ (M 2 ).

Observons que < X, M X >= 0 car M est antisymétrique.

Jn étant orthogonale, on a alors < Jn X, Jn M X >=< X, M X >= 0.

Par conséquent, la question Q 29. montre que la famille (X, M X, Jn X, Jn M X) est orthogonale et constituée de

vecteurs non nuls, donc est libre. Autrement dit,

F = Vect(X, M X, Jn X, Jn M X) est de dimension 4.

 
−1 1
On vient d’observer que la famille X, √ M X, −Jn X, √ Jn M X est orthogonale.
−λ −λ
−1 1 1
De plus, k √ M Xk2 = < M X, M X >= < M 2 X, X >= kXk2 = 1
−λ −λ λ
1 1
Enfin, Jn est orthogonale donc kJn Xk = kXk = 1 et k √ Jn M Xk = k √ M Xk = 1.
−λ −λ
 
−1 1
La famille X, √ M X, −Jn X, √ Jn M X est une base orthonormée de F
−λ −λ

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  
−1
M X = − −λ √ M X



 −λ



 

 −1 −λ
 M √ M X = √ X = −λX


Enfin −λ −λ  
1 −1 1
 M (−Jn X) = Jn M X = √ √ Jn M X en utilisant Q 30.




  λ  −λ −λ

 1 −1
 M √ Jn M X = √ Jn X


−λ −λ
 
−1 1
La matrice de mF dans la base orthonormée X, √ M X, −Jn X, √ Jn M X est donc égale à
−λ −λ


 
0 −λ 0 0
 √
  
 √ 
− −λ 0 0 0 
  −λ J1 02,2
1 =

1
 
 0 0 0 √  02,2 √ J1
 −λ  −λ
 −1 
0 0 √ 0
−λ

Remarque : Dans la perspective de la question Q 34., traitons le cas où λ = −1.

Soit X un vecteur unitaire tel que M X = −X.

Le sous-espace F = Vect(X, M X, Jn X, Jn M X) est stable par Jn donc d’après le lemme vu en Q 22., la

dimension de F est paire.

Vu que X et M X sont orthogonaux et non nuls, la dimension de F est donc égale à 2 ou 4.

B Si dim(F ) = 2, alors F = Vect(X,


  X), la famille (X, −M X) est une base orthonormée de F et la matrice
M
0 1
de mF dans cette base est   = J1 .
−1 0
B Si dim(F ) = 4, alors (X, −M
 X, −Jn X,
Jn M X) est une base orthonormée de F et la matrice de mF dans
J1 02,2
cette base orthonormée est  
02,2 J1

Q 33. Montrons plus généralement que

Si A ∈ A2n (R) stabilise un sous-espace V , alors A stabilise aussi V ⊥ .

Démonstration : Soit Y ∈ V ⊥ . Soit X ∈ V . A est antisymétrique, donc < AY, X >= − < Y, AX >.

Or A stabilise V donc AX ∈ V et < Y, AX >= 0.

Ainsi AY est orthogonal à tout vecteur X de V c’est-à-dire AY ∈ V ⊥ .

Les matrices M et Jn sont antisymétriques et stabilisent F , donc elles stabilisent F ⊥

Q 34. • Soit λ une valeur propre de M 2 et X1 un vecteur de norme 1 tel que M 2 X1 = λX1 .

Notons F1 = Vect(X1 , M X1 , Jn X1 , Jn M X1 ).

On a vu en Q 32. et Q 33. que F1 est de dimension 2 ou 4, que F1 et F1⊥ sont stables par M et Jn et qu’il

existe une base orthonormée de F1 dans laquelle la matrice de mF1 a une des deux formes indiquées.

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• B Si F1⊥ = {0}, c’est terminé.

B Sinon, F1⊥ est un sous espace stable par M donc par M 2 . L’endomorphisme induit par m2 sur F1⊥ est

symétrique, donc il existe λ2 ∈ R et X2 ∈ F1⊥ , tels que M 2 X2 = λ2 X2 et kX2 k = 1.

Notons F2 = Vect(X2 , M X2 , Jn X2 , Jn M X2 ).

Avec Q 32. et Q 33., il est immédiat que F1 et F2 vérifient les propriétés (b), (c), (e) et (f ).

De plus, F1 et F2 sont orthogonaux et si Y ∈ F1 , Z ∈ F2 , alors ϕ(Y, Z) =< Y, Jn Z >= 0 car Jn Z ∈ F2 .

Donc F1 et F2 vérifient (d).

• Supposons avoir construit, pour un certain k ∈ N∗ , des sous-espaces F1 , . . . , Fk deux à deux orthogonaux

(donc en somme directe) et vérifiant les propriétés (b) à (f ).

B Si F1 ⊕ F2 ⊕ · · · ⊕ Fk = M2n,1 (R), c’est terminé.

B Sinon G := (F1 ⊕ F2 ⊕ · · · ⊕ Fk )⊥ est un sous-espace stable par M donc par M 2 .

L’endomorphisme induit par m2 sur G est symétrique, donc il existe λk+1 ∈ R et Xk+1 ∈ G, tels que

M 2 Xk+1 = λk+1 Xk+1 et kXk+1 k = 1.

Posons Fk+1 = Vect(Xk+1 , M Xk+1 , Jn Xk+1 , Jn M Xk+1 ).

On vérifie comme précédemment que les sous-espaces F1 , . . . Fk , Fk+1 satisfont aux propriétés (b) à (f ).

Vu que dim(F1 ⊕ F2 ⊕ · · · ⊕ Fk ) ≥ 2k, ce procédé de construction s’arrête au bout d’au plus n étapes, ce qui

prouve le résultat voulu.


 
0 −5 0 −3
 
 
1 5 0 3 0 
Q 35. Soit B =  
4 0 −3 0 −5

 
3 0 5 0
   
1 1
   
   
1 −1 2
Posons U =  . On calcule BU = −2 
 
  puis B U = −4U .

1 1
   
1 −1
   
1 1
   
   
1
2 
 1
B   = −4 
 .

1 1
   
1 1

 
1
 
 
1 1
Q 36. On applique Q 32. sur cet exemple, avec λ = −4 et X =  .
2 
1
 
1

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     
1 −1 −1
     
     
−1 1−1 1 −1 1 1 1
On calcule donc BX =  , −J2 X =   et J2 BX = 
    .
2 21 21 2 2 
1
     
−1 1 −1
 
1 1 −1 −1
 
 
1 1 −1 −1 1
Considérons la matrice P =  
2
1 1 1

1
 
1 −1 1 −1
P est orthogonale car ses colonnes forment une base orthonormée.

De plus ses colonnes sont de la forme X1 , X2 , −J2 X1 , −J2 X2 donc P est symplectique (cf remarque à la fin de

la partie II).
 
0 2 0 0
 
 
>
−2 0 0 0 
Enfin, on a vu en Q 32. que P BP = 



0 0 0 1/2
 
0 0 −1/2 0

—FIN—

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