Document 574409
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Smith
2.1.1 Sylviculture tropicale
La sylviculture peut être définie comme l’ensemble des techniques de conduite et de
traitement des formations ligneuses naturelles ou créées artificiellement. Des exemples
de modalités de gestion des peuplements ligneux pour l’obtention de bois-énergie
seront présentées dans ce chapitre.
Foresterie extensive : amélioration sylvicole des peuplements naturels, selon les critères de
dépenses minimales, visant à conserver et optimiser la potentialité de production de ces
peuplements. (Mémento du forestier, 1989)
- Mise en œuvre de techniques culturales dont le coût doit rester limité pour être
compatible avec la durée du cycle de production et la productivité du peuplement.
-Le choix d’espèces bien adaptées aux conditions écologiques locales, susceptibles de fournir
les produits définis qui sont recherchés, à fortes potentialités spécifiques et à croissance
juvénile importante permettent à la fois une production élevée, une facilité d’entretien et
une récolte précoce.
• Si possible le matériel végétal utilisé aura fait, au préalable, l’objet d’une amélioration
génétique poussée lui conférant un niveau élevé, notamment sur le plan de la vigueur (liée
finalement à la production et à la réduction des façons d’entretien nécessaires) et sur celui des
caractéristiques techniques (rectitude, cylindricité, finesse de branche) densité du bois, pouvoir
calorifique, caractéristiques mécaniques, retrait, caractéristiques papetières, etc...).
• On recherche une utilisation optimale des potentialités offertes par le milieu (topographie,
sol, climat et saisons, etc.) qui peut être assez fortement artificialisé par des façons culturales
intensives favorisant la croissance, l’application de fertilisation, par l’utilisation de l’irrigation,
voire l’inoculation à l’aide de souches de symbiotes sélectionnées pour leur efficacité.
Dans cette partie, nous aborderons l’association des cultures avec les arbres pour la
production de bois- énergie.
La combinaison peut être simultanée ou échelonnée dans le temps et dans l’espace. Elle a
pour but d’optimiser la production par unité de surface, C’est un système stable,
écologiquement sain qui fait toujours appel à des méthodes compatibles avec les
pratiques sociales et culturelles de la population locale.
Cet aspect de la foresterie n’est pas fait pour satisfaire tous les forestiers, car la foresterie
apparaît au service de l’agriculture, c’est-à-dire d’agriculteurs de communautés rurales
soucieux de l’efficacité-rentabilité de tout le système. II est beaucoup plus rare d’observer
une agriculture au service de la foresterie ce qui n‘empêche pas, bien au contraire par leur
association un échange de bons et loyaux services.
Ce système a été utilisé en particulier pour les plantations de Teck en Asie et en Côte
d’Ivoire, pour celles d’Okoumé au Gabon et de Limba dans les deux Congo. Il pourrait
redevenir d’actualité, si les grands groupes d’exploitation forestière s’orientait vers le
reboisement des zones dégradées de leurs permis, à proximité des campements.
Systèmes agrosylvicoles
1. Méthode Taungya et techniques Sytèmes agrosylvicoles faisant de la foresterie
apparentées aux cultures dans des la composante privilégiée. Systèmes
plantations forestières généralement non traditionnels.
2. Arbres dans l’espace cultural : Systèmes agrosylvicoles fortement
arbres fruitiers, arbres à bois, arbres représentés et variés, souvent complexes.
d’ombrage, légumineuses forestières et Combinaisons multiformes allant de la
autres arbres de valeur ainsi associés à symbiose permanente Arbres-Cultures à
l’agriculture l’association temporaire avec une jachère
forestière.
3. Arbres juxtaposés à l’espace cultural : haies Systèmes agrosylvicoles caractérisés par la
vives, brise-vent ... répartition de la composante foresterie en
alignements. Associations en général
permanentes.
Le choix des systèmes agrosylvicoles devra être fait en fonction des pratiques culturales
pratiquées dans la zone d’intervention pour maximiser l’appropriation des itinéraires techniques
Le Taungya dont le nom vient du birman est connu en Indonésie dès 1851 à Java -sous le terme «
Tumpansari » et pratiqué en Thaïlande depuis 1911. Diffusée par les britanniques depuis le début
du siècle dans leurs anciennes colonies, la méthode Taungya a fait école en Inde, dans de
nombreux pays asiatique, en Afrique et en Amérique Centrale.
C’est en fait un contrat passé entre des agriculteurs locaux et généralement le service forestier
du pays. Ce contrat est traditionnellement formulé pour réaliser des plantations de Tecks (Tectona
grandis), sinon le plus souvent d’essences à (très) courte révolution comme Gmelina arborea.
Précisément, les services forestiers n’ont longtemps vu dans la méthode Taungya qu’un moyen
peu coûteux de reforester des territoires grâce à une main-d'œuvre bon marché et généralement
qualifiée (défricheurs).
Mais depuis 30 à 40 ans, devant la montée des problèmes inhérents aux besoins des
communautés rurales: le système Taungya s’est développé par le biais du rôle socio-économique
primordial qu’on lui a accordé. C’est pourquoi on peut y reconnaître une des techniques
agroforestières lorsqu’il existe une réelle considération des besoins ruraux.
Désavantage :
- Le sarcleur doit avoir connaissance des arbres plantés pour ne pas les couper;
- Cette méthode est peu adaptée aux zones les plus sèches (moins de 600-700 mm), à
cause de la concurrence pour l’eau. En fait elle a eu une certaine extension pour des
pluviométries annuelles dépassant 1 000 mm.
- Difficilement applicable pour de grandes superficies plantées en régie, du fait de la difficulté
de bien maîtriser l’occupation du terrain par les agriculteurs. Pour de petites superficies, on
en revient à l’association temporaire arbres-cultures au niveau du paysan. Par exemple, dans
des zones de pluviométrie 800-1400 mm, dans l’Est-Kenya, au Burundi, dans l’Ouest et le
Nord-Cameroun, les paysans plantent des cultures intercalaires dans leurs petits boisements
d’eucalyptus, tant que l’arbre est très jeune, par exemple arachide en première année et
sorgho en deuxième.
Arbre dans l’espace cultural
Agriculture en rotation avec les essences forestières
Exemple en Afrique :
Au Soudan un système de rotation du gommier (Acacia senegal) avec les cultures vivrières
fonctionne depuis fort longtemps. Les cultures durent environ 4 ans, après lesquelles le
gommier se régénère et reconstitue la fertilité du sol sur une jachère de 12 ans environ.
Aux différents stades de leur développement, les peuplements de gommier produisent de la
gomme, du fourrage et du bois.
- Le système « Nkunku » après les cultures comporte une mise en défens contre le feu de la zone
laissée en jachère ; celle-ci enrichie, par semis, d’arbres fruitiers divers (goyavers, avocatiers, papayers)
appartenant à la collectivité. De petits jardins familiaux (plantain, palmier et safoutier) s’installent
également pendant qu’une végétation forestière se reconstitue sur l’ensemble de la surface de la
jachère, ou « Nkunku », qui occupe des superficies de 10 à 200 ha. Ce système permet une remise en
culture après une dizaine d’années ; il suppose un travail communautaire pour la réalisation du pare-feu
et une coordination entre les villages pour la maitrise du feu.
- Le système « Mafuku » s’adresse à des savanes dont la fertilité est très dégradée. La végétation
existante est coupée et mise en tas (de plusieurs centaines à presque 2 000 par ha) puis, après 2 à 3
semaines, recouverte de terre et incinérée. La cendre est ensuite mélangée à la terre et chaque
emplacement est mis en culture (manioc, haricots, arachides ou oignons) avec de bons rendements ; le
sol est ensuite laissé en jachère sur une durée très longue. L’expérience a montré qu’il était possible de
mettre en place un plant d’Eucalyptus citriodora ou robusta au niveau de chaque emplacement pour
constituer des peuplements forestiers intéressants.
A l’heure actuelle, la pratique du Nkunku est encore utilisée dans certaines localités de la
province du Bas-Congo, mais l’exploitation de la ressource en bois pour la fourniture de
charbon de bois à la ville de Kinshasa a conduit à la disparition progressive des massifs
forestiers et à une diminution progressive des rendements culturaux.
Voir : Nsimundele Nkondo L., Diansambu Makanua I., Dubiez E., Proces P., Peltier R.,
Marien J.N. et Vermeulen C, 2010. Conserver ou manger la forêt. Le paradoxe des
paysans en périphérie de Kinshasa. Aires protégées traditionnelles du Bas
Congo. (Le Flamboyant, juin 2010, 66/67) ;
Photo : Nkunku dans le village de Kingunda, province du Bas Congo, RDC (E. Dubiez, 2010)
Dans la zone intertropicale, les exemples d’arbres vivant en symbiose étroite avec les
cultures sont nombreux et variés. D’une façon générale, la très fréquente protection par les
agriculteurs d’Afrique de l’Ouest d’essences telles que Néré, le Karité, le Rônier et
beaucoup d’autres donne de nombreux exemples de cette symbiose de l’arbre avec les
cultures vivrières.
Cependant, au niveau du développement de ces pratiques, les résultats ont été décevants
(cultures en couloir, bois raméal, micro-char, etc.) en raison de la faible appropriation par les
agriculteurs. A l’heure actuelle, encore plus d’un milliard d’agriculteur dépendent
encore de l’agriculture sur brûlis pour leur survie quotidienne. Il est donc
indispensable de proposer des pratiques facilement appropriable par les
populations et adaptées à leurs pratiques culturales.
Ce projet est situé sur le plateau Batéké (4°20 S, 16°18 E), à une altitude de 670-720 m. Il
se trouve à 165 km à l’est de la capitale Kinshasa. L’emplacement a été choisi à proximité
immédiate du centre de recherche de Kinzono, créé en 1976. Ayant testé plus de quatre-
vingts espèces locales et exotiques, ce centre avait montré l’excellente croissance de
l’espèce Acacia auriculiformis et l’intérêt de son utilisation pour la production de bois
énergie. Entre 1987 et 1993, Hva a boisé 7 262 ha de savane dégradée, principalement à
l’aide d’Acacia auriculiformis (plus de 95% de la surface plantée) et d’eucalyptus dans une
mesure très marginale.
Suite aux événements de 1991, Hva abandonna les travaux en mars 1992. De janvier 1994
à mai 1995, la Fondation Hanns Seidel et le Centre d’Appui au Développement Intégré de
Mbankana (CADIM) se virent confier le mandat d’assurer la protection de la concession.
Historique du massif
À partir des années 1998, la plantation de Mampu fut divisée en lots de 25 ha qui ont été
attribués à des agriculteurs. Ceux-ci devaient gérer leur plantation, suivant un modèle
agroforestier inspiré du modèle traditionnel de culture sur brûlis.
En effet, si les termes « système agroforestier » ont un sens très large d’association entre
arbre, culture et élevage, dans l’espace et/ou dans le temps, on peut parler de « système
agroforestier séquentiel » quand il s’agit d’alternance dans le temps, sur une même parcelle,
entre culture et forêt. C’est le cas pour l’amélioration de l’agriculture itinérante par la
jachère améliorée – improved fallow – (Torquebiau, 1990).
La parcelle n’est pas abandonnée après les quelques saisons de culture, mais enrichie de
ligneux utiles. Il est possible d’ensemencer la jachère soit par plantation, soit par
régénération naturelle à partir d’arbres fixateurs d’azote, qui peuvent contribuer à rétablir
un sol de bonne qualité plus vite que les espèces spontanées.
Ce système de jachère arborée enrichie consiste en des rotations successives dont chacune
voit se succéder un semis ou une plantation d’Acacia auriculiformis, son exploitation, une culture
de maïs, de manioc ou d’autres cultures.
• Entretien et protection des plants contre la concurrence herbacée les incendies, le bétail,
etc…. Il est également possible de cultiver des bandes, entre les lignes d’arbres, pendant une
ou deux années, en utilisant des cultures qui ne soient pas trop concurrentielles pour les
jeunes arbres, aux niveaux racinaires et aériens (par exemple : arachide en premier cycle,
maïs en second) ;
• Mise à feu contrôlée et superficielle des résidus d’exploitation forestière (après les
premières pluies de la saison humide), pour lever la dormance des semences d’Acacia
auriculiformis contenues dans le sol et renouveler le peuplement à moindre frais (sans passer
par la phase de production de plants en pépinière).
Ce brûlis permet aussi de faciliter le semis agricole, de relever le pH superficiel du sol et de
libérer des éléments minéraux qui faciliteront le démarrage des cultures agricoles ;
• Mise en culture agricole de la bande située entre les lignes d’arbres (par ex. bande de 3m
de large, si plantation initiale à 2,5 x 4m), via un assolement maïs, manioc, arachides ... En
fonction des potentialités agricoles et des marchés locaux;
Itinéraire technique
Une agroforesterie à Acacia auriculiformis
• Gestion des semis naturels d’Acacia auriculiformis en mélange avec la culture agricole, sur
l’inter-bande non cultivée d’environ 1m de large, par éclaircie ou regarnissage, pour arriver à
la densité finale recherchée au bout de 2 ans
•(par ex. garder un semis tous les 2,5m, si bandes espacées de 4m, pour obtenir une densité
de 1000 plants/ha pour débuter la deuxième rotation arborée ;
• Pour les cycles suivants, on pourra installer le nouveau peuplement d’acacias, soit par semis
naturel assisté, tel que décrit ci-dessus, soit par une nouvelle plantation, si le semis n’a pas
bien réussi ou si l’on souhaite avoir une espèce ou une provenance plus productive.
Cette dernière option n’est envisageable que s’il existe des sources de graines ou de clones
et des pépinières.
Principaux enseignements et recommandations
du système Mampu
• Techniques
• Sociologiques
• Economiques
Une agroforesterie à acacias est une activité à finalité économique, faute de quoi il
sera difficile de pérenniser des filières durables et rentables.
La composante agricole d’un projet agroforestier est très importante puisque les
revenus induits par cette activité représentent souvent plus de la moitié du chiffre
d’affaire de l’exploitation. Maîtriser les coûts et rechercher une bonne rentabilité
nécessitent de disposer de données fiables et réalistes.
Certains éléments sont souvent difficiles à appréhender, comme par exemple comptabiliser les
coûts de main d’oeuvre familiale et les rendements agricoles sous Acacia sp. Mieux connaitre
ces différents éléments permet de quantifier les gains, d’améliorer la conduite du système et
de rendre durable le système, en maintenant des revenus élevés aux
agriculteurs.
La composante agricole n’est pas la seule source de revenue. Au-delà du charbon
de bois produit avec les Acacias, le miel peut également, comme à Mampu, contribuer
aux revenus des fermiers avec une espèce mellifère comme l’Acacia.
Ecologiques
Les effets bénéfiques des plantations agroforestières se déclinent à tous les niveaux
d’agrégation spatiale, de la parcelle au massif, au terroir et aux espaces périphériques
(territoire au sens large).
Les bénéfices, affichés par les porteurs de projet et les bailleurs de fonds, vont de
l’augmentation des rendements agricoles par l’amélioration de la fertilité des sols,
à la conservation des sols, au stockage de carbone et à l’augmentation de la
biodiversité dans les peuplements.
Ils conduisent à une augmentation des productivités et des revenus des populations
mais sont minimisés si les itinéraires techniques ne sont pas respectés et adaptés aux
conditions socio-environnementales des zones d’interventions.
Il semble dorénavant indispensable d’identifier et mesurer ces effets, de manière à
optimiser les bénéfices issus de ces plantations agroforestières.
• Institutionnelles
Le cadre institutionnel est un élément majeur à prendre en considération dans l’élaboration de
projets agroforestiers.
La sécurisation du foncier (différente de la délivrance de titres fonciers) est un
préalable, que ce soit au niveau individuel, villageois ou agroindustriel pour la
réussite d’un projet agroforestier.
La reconnaissance par les autorités administratives des activités agroforestières doit
permettre de renforcer la sécurisation des plantations, de rassurer les acteurs et de les
conforter dans leurs décisions d’investir dans l’agroforesterie.
La durabilité des systèmes agroforestiers à Acacia sp. dépend du maintien des revenus apportés aux
populations qui en bénéficient. Ces revenus dépendent de la productivité ligneuse et agricole des
cultures. En partant du principe que les itinéraires techniques seront respectés par l’agriculteur, la
productivité dépendra de l’évolution de la fertilité du sol dans le système agroforestier et de la base
génétique des acacias pour ce qui concerne la productivité en bois.
A Mampu, la base génétique des plantations est assez étroite et s’érode génération après génération
par la pratique de la régénération par semis dans le système agroforestier de Mampu. Les plus
faibles productivités des plantations diminuent la quantité de charbon de bois produite et le revenu
des agroforestier. Il est donc important d’améliorer le matériel végétal en repassant par une phase
de pépinière lors de la 3ème rotation.
La diminution des revenues agricoles et forestiers est également due à une baisse de la fertilité des
sols du système sans pratiques adaptées. Malgré l’amélioration en Azote des sols par les Acacia
auriculiformis, l’exportation de l’ensemble des éléments minéraux par la récolte des végétaux
(cultures agricoles et bois), conduit à une diminution de la fertilité chimique des sols du
système agroforestier.
Amélioration génétique du matériel végétal
La base génétique des plantations est assez étroite et s’érode génération après génération par
la pratique de la régénération par semis. Il est donc important d’utiliser du matériel végétal
performant pour augmenter les productivités en bois et rendre efficace les financements
dédiés au programme de (re) boisement.
Cet effet induit (i) dans tous les cas, une légère augmentation de l’acidité des sols et de la teneur en Al
échangeable, qui peuvent conduire, à moyens termes, à des problèmes de toxicité aluminique (ii) une
diminution de la somme des bases échangeables (Ca, K, Na, Mg) liée à l’acidification des sols et par la
fixation des éléments minéraux dans les végétaux (sur pieds ou déjà exportés, sous forme de bois et de
produits agricoles). (iii) une augmentation de la teneur en N et de la CEC. Avec un recul de 22 ans après
son installation, ce système agroforestier, bien que très productif, ne semble donc pas durable, à moyen et
long termes, d’un point de vue de la fertilité chimique des sols. Il semble aussi que l’essentiel de la fertilité
acquise par ce système agroforestier au cours du temps soit stockée dans la végétation (A. auriculiformis
et/ou cultures exportées) et non pas dans le sol. Il reste cependant que ce système agroforestier est plus
durable que la culture continue sans jachère améliorée, qui aboutit à une baisse plus importante de la
CEC, des taux de matière organique, d’azote et de la plupart des autres éléments minéraux, en particulier
sur les sols sableux du plateau Batéké.
2.1.4 - Directives principales
pour la selection des essences
Sélection des essences forestières
• Le choix des arbres dépend de différents facteurs qui doivent être pris en
compte pour maximiser la réussite des activités entreprises avec les populations
locales et le niveau d’appropriation des pratiques proposées pour pérenniser les
actions dans le temps.
Programmes de reboisement
traditionnellement concentrés sur la
promotion de quelques espèces bien
connues et souvent en système de
plantation monocultural (Eucalyptus sp.,
Acacia sp. ...)
Difficile de prévoir comment ils vont s’adapter aux conditions locales. Se renseigner
sur l’introduction antérieure d’espèces exotiques dans le milieu d’intervention pour
connaître leur adéquation.
Le manque de connaissances des agriculteurs sur ces espèces peut limiter leur
appropriation.
Espèces exotiques ou natives ?
En pratique il faut souvent combiner les espèces natives et exotiques pour pouvoir
répondre aux différents besoins des agriculteurs et des niches agro-écologiques
(noter que la plupart des fruitiers améliorés sont exotiques !) ;
Les légumineuses permettent de fixer l’azote atmosphérique grâce à leur symbiose avec
des bactéries (rhizobium). Cela peut contribuer à améliorer la fertilité du sol.
Un suivi de l’évolution de la fertilité des sols suite à l’introduction d’une légumineuse serait
nécessaire pour évaluer l’apport de l’arbre et réajuster les itinéraires techniques, si besoin.
Conclusion
Il n’existe pas une sylviculture unique et reproductible à toutes les zones.
Il est nécessaire d’adapter la sylviculture proposée en fonction des contextes
d’interventions, qui doivent être étudiés préalablement, pour définir les itinéraires
techniques, le choix des espèces ...
Il est nécessaire de bien déterminer les capacités et les besoins des populations pour que
les programmes de gestion sylvicole soient compatibles avec les attentes des bénéficiaires.
Prendre en compte les pratiques des agriculteurs, leurs savoirs locaux ...
pour proposer des solutions appropriables et pérennes dans le temps.
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-Weber J. Ressource renouvelables et systèmes fonciers. In Quelles politiques foncières pour l’Afrique rurale ? Réconcilier pratiques,
légitimité et légalité. Sous la direction de Lavigne. Delville P. Karthala Coopération Française.1998. p.20 à 22.
Merci de votre attention