10 Idees Recues Sur L Agroforesterie
10 Idees Recues Sur L Agroforesterie
10 Idees Recues Sur L Agroforesterie
L'AGROFORESTERIE
FAUX !
L’agroforesterie, c’est des alignements d’arbres
au sein d’une parcelle cultivée!
L’agroforesterie désigne une importante diversité de systèmes associant arbres et
productions agricoles : parcours de volailles fermières, systèmes bocagers (900 000
ha*), systèmes intraparcellaires (6 000 ha*), pré-vergers (140 000 ha*)...
Dans son usage courant, le terme « agroforesterie » est effectivement employé pour en
désigner les formes les plus modernes et innovantes, c’est-à-dire des alignements
intraparcellaires d’arbres d’essences forestières ou fruitières au sein de parcelles en
grandes cultures, mais ceux-ci ne représentent qu'une petite partie des systèmes
agroforestiers puisque les arbres peuvent également se trouver en périphérie de parcelles.
On y retrouvera notamment tous les modes d’exploitation des terres agricoles associant
des plantations d'arbres dans des cultures ou des pâturages. Cette association se retrouve
dans une grande variété de systèmes agricoles : pré-vergers, bocage, abattis-brûlis en
outre-mer...
*Chiffres 2016
Idée reçue n°2
à FAIT!
TOUT
PAS
L’agroforesterie, c’est trop récent pour savoir si
ça marche vraiment !
En France, les premières traces de bocage remontent au 7ème siècle, mais des
associations étroites entre arbres et cultures étaient pratiquées dès l’Antiquité,
notamment en association maraîchage & arboriculture.
C’est au contraire la forte régression de l’arbre en milieu rural qui est récente : le linéaire
de haie a ainsi été réduit de trois quarts au cours du 20ème siècle, mais tend à se
stabiliser depuis la fin des années 90.
L’évaluation rigoureuse des performances de l’association entre arbre et production
agricole à travers des travaux de recherche est effectivement récente. Deux parcelles
suivies par l’INRA sont arrivées à maturité (les arbres ont été récoltés) et ont permis
d’établir qu’en moyenne, sur ce système testé en céréales et peupliers sur 14 ans, on a
pu produire autant de bois et de culture sur 1 ha d’agroforesterie que sur 1,3 ha de forêt
et culture séparées. Mais les publications à ce sujet sont encore trop peu nombreuses...
Idée reçue n°3
FAUX !
L’agroforesterie, c’est facile, il suffit de planter
des arbres alignés sur une parcelle agricole!
Un projet agroforestier peut échouer !
Il est vivement conseillé de se faire accompagner par un conseiller spécialisé.
Pour réussir son projet de nombreux critères doivent être pris en compte. Il faut par
exemple déterminer les essences à planter, la densité de plantation, l’orientation des
rangées d’arbres, la distance entre ces rangées et entre les arbres au sein de chaque
rangée. Ces choix dépendent aussi des objectifs de l’agriculteur, des contraintes de sol
et des contraintes du système de production (comme la dimension des machines
agricoles).
En clair, il n’y a pas de formule magique !
Les Chambres d’agriculture et d'autres organisations accompagnent les agriculteurs
dans leurs projets agroforestiers, de la conception du projet de plantation d’arbres à la
valorisation en bois d’œuvre et bois énergie.
Idée reçue n°4
à FAIT!
TOUT
PAS
Les arbres dans une parcelle agricole, c’est autant d’eau,
de lumière et de nutriments en moins pour les cultures!
La compétition pour une ressource dépend de nombreux facteurs (essence et taille
des arbres, orientation, taille, culture intercalaire…), et l'association arbre/culture
peut au contraire optimiser la mobilisation d’une ressource : on parle de facilitation.
Tout l’enjeu d’un projet agroforestier est de favoriser les facilitations, et de limiter les
compétitions entre les arbres et les cultures…
On pourra citer parmi les effets de facilitation l'effet brise-vent qui réduit l'évaporation,
l'augmentation de la matière organique du sol, l'amélioration de l'infiltration de l'eau et
l'augmentation de la réserve utile... On peut également citer les processus de
complémentarité de niche telle que la valorisation de la lumière sur une période plus
longue due aux différents cycles de végétation.
Ce sont tous ces effets combinés qui font qu'un système agroforestier peut être plus
performant qu'un système agricole sans arbres.
Idée reçue n°5
FAUX !
L’agroforesterie, c’est moins de rendement, donc
moins d’argent pour l’agriculteur !
En plantant des rangées d’arbres dans une parcelle de grande culture, par exemple, il
faut effectivement s’attendre à une diminution des rendements lorsque les arbres se
seront développés. Cependant, cela ne se traduit pas nécessairement par une baisse
du revenu.
Les vingt premières années, on ne perd que la surface de production occupée par les
lignes d'arbres (2 à 8 %). Ensuite, en construisant intelligemment le projet au départ
(orientation et espacements, adaptation de la culture intercalaire…), la baisse de
rendement de la culture intercalaire peut être minimisée. Ces systèmes permettent:
- des revenus supplémentaires apportés par les arbres (vente des fruits, de bois énergie
ou de bois d’œuvre…),
- de meilleures performances zootechniques grâce à une amélioration du bien-être animal,
- voire des diminutions de charge par la diminution du besoin en intrants et en irrigation.
Dans la plupart des cas connus, la marge brute est améliorée !
Idée reçue n°6
FA UX !
Lorsqu’un agriculteur se lance en agroforesterie,
il risque de perdre ses aides PAC !
Les parcelles agroforestières restent éligibles aux Droits à Paiement de Base
(DPB) si la densité d’arbres d’essence forestière (non fruitière) reste inférieure
ou égale à 100 arbres / ha.
Se lancer dans l’agroforesterie ne conduit donc pas à la perte des aides de la PAC et
peut même au contraire les accroitre! Les surfaces d’emprise des haies, des bosquets
et des arbres fruitiers sont également éligibles. Sous certaines conditions, les arbres
peuvent même être comptabilisés comme Surfaces d’Intérêt Environnementale (SIE),
qui permettent d’accéder à une partie des aides directes appelée Paiement Vert.
D'où l'importance d'un bon accompagnement!
Idée reçue n°7
Un ordre de grandeur cité aujourd’hui pour de l’agroforesterie intraparcellaire est de 1000 € / ha pour...
40 ou 50 ans ! La plantation se faisant en hiver, période souvent moins chargée pour les agriculteurs,
ceci ne pose généralement pas de problème d'organisation du temps. Attention toutefois, les périodes
de taille dans les premières années peuvent rapidement être chronophages !
La PAC (2014-2020) prévoit une mesure spécifique pour aider l’installation et le maintien de systèmes
agroforestiers: la mesure 8.2. Elle permet de financer jusqu’à 80 % du coût des projets agroforestiers.
Pour en bénéficier, rapprochez vous de votre contact au réseau rural agroforestier français.
Selon les régions les critères de sélection des projets, les conditions d’éligibilité, la
densité d’arbres et les montants alloués peuvent varier.
Idée reçue n°8
à FAIT!
OU T
PAS T
Les arbres attirent une faune indésirable sur les
parcelles agricoles!
L’introduction de l’arbre en milieu agricole induit une diversification de l’habitat, et
donc des habitants. Les arbres vont héberger une biodiversité nouvelle, composée
certes de ravageurs potentiels, mais également d’auxiliaires des cultures qui vont
participer à la limitation des populations de ravageurs. Ces arbres permettent de
développer un nouvel équilibre plus favorable à la fois aux arbres et aux cultures.
FAUX !
L’agroforesterie, c’est peu d’avantages pour
l’agriculteur!
L’agroforesterie génère de nombreux effets positifs… Elle contribue à la lutte
contre le réchauffement climatique en stockant du carbone (entre 1,5 et 4tC/ha/an),
à l’amélioration de la qualité de l’eau grâce à la filtration des racines, à la
diversification du paysage et au maintien de la biodiversité. Et pour l’agriculteur,
installer un système agroforestier génère de multiples avantages : diversification
des sources de revenu et revenu issu de la vente des bois, diminution des charges,
amélioration du bien-être animal, autonomie énergétique, participation au contrôle
des populations de ravageurs, amélioration du cadre de vie et de l'image de la
ferme...
Idée reçue n°10
FAUX !
L’agroforesterie, c’est surtout pour les zones
tropicales!
Des bocages bretons en zone océanique, aux prés-vergers lorrains sous un climat
continental tempéré, en passant par les alignements de noyers sur des parcelles
céréalières en zone méditerranéenne, des systèmes agroforestiers variés, anciens
comme actuels, existent sous toutes les latitudes où les arbres poussent !
Il existe bien entendu des systèmes très performants en région tropicale : les Jardins
Créoles sur l’île de la Réunion, à Mayotte, en Martinique et en Guadeloupe.
Sur ces espaces de superficie souvent faible, on trouve une douzaine d’espèces
cultivées, herbacées, arbustives et arborées.
Les associtions pratiquées permettent d’obtenir des rendements supérieurs aux
monocultures.
Et pour aller plus loin...
Consultez le site web du RMT AgroforesterieS : www.rmt-agroforesteries.fr