Ci Nbsap 01 FR 1
Ci Nbsap 01 FR 1
Ci Nbsap 01 FR 1
PREFACE
Les populations locales, la société civile, les experts et les autres acteurs institutionnels ont
alimenté de leurs propositions pertinentes, les réflexions destinées à doter notre pays d’une
stratégie et d’un plan d’action sur la diversité biologique. On peut en déduire un document
consensuel reflétant nos aspirations communes.
Avec cette stratégie, tous les acteurs du secteur disposent d’un cadre de référence pour toutes
les interventions dans le domaine de la conservation et de l’utilisation durable de la diversité
biologique. C’est un pas important dans la planification et la coordination des initiatives
visant la sauvegarde de la diversité biologique, un patrimoine dont nous subodorons à peine la
valeur économique.
« Chacun doit et peut jouer sa partition », bien entendu la faiblesse des moyens de l’Etat peut
à priori susciter des doutes, mais à l’analyse l’on aperçoit que l’essentiel du capital est
disponible ; il relève de la volonté de tous d’accomplir un geste, d’entreprendre une activité
pour assurer la sauvegarde de la diversité biologique.
RESUME
La présente stratégie nationale de conservation et d’utilisation durable de la diversité
biologique est l’aboutissement d’une tâche exaltante d’évaluation, d’analyse et de
concertation, menée au cours d’ateliers régionaux et nationaux de formulation et de validation
qui ont eu lieu en 2000, 2001 et 2002.
Elle est structurée autour d’une vision globale, de huit (8) thèmes fondamentaux et de dix huit
(18) axes stratégiques dont la mise en œuvre devrait permettre d’inverser la tendance de la
dégradation de la riche diversité biologique dont dispose la Côte d’Ivoire.
La vision globale est qu’à l’horizon 2025, la diversité biologique de la Côte d’Ivoire soit
gérée de manière durable, en vue de l’équilibre des écosystèmes, de l’amélioration de la
qualité de vie des populations actuelles et de la préservation de l’héritage des générations
futures, en tenant compte de la dynamique sous-régionale et des dimensions régionale et
mondiale.
Sur la base de cette vision, huit (8) thèmes fondamentaux ont été identifiés. Il s’agit :
Ces thèmes ont été l’objet de différentes problématiques. Afin d’apporter des réponses aux
problèmes relevés au niveau de chacun des thèmes fondamentaux, différents axes stratégiques
assortis d’actions prioritaires à court ( dans moins de 3 ans), moyen (les cinq années à venir)
et long (au-delà des cinq années à venir) termes ont été validés. Ces axes stratégiques et
actions subséquentes se résument pour chaque thème comme suit :
1-1 La conservation in situ dans les aires protégées et les sites sacrés a pour objectifs
d'améliorer les connaissances sur ces entités biologiques, consolider et renforcer leur rôle de
conservation, améliorer leur gestion et enfin réduire les pressions humaines. Pour ce faire, les
orientations dégagées porteront à la fois sur le renforcement des connaissances, des capacités
humaines et institutionnelles, la protection, l'amélioration du cadre législatif et institutionnel,
la responsabilisation des populations riveraines et la diminution des impacts négatifs des
activités sectorielles. Ces orientations sont traduites en 21 actions dont 10 considérées comme
prioritaires.
Stratégie Nationale de conservation et d’utilisation durable
de la diversité biologique
de la Côte d’Ivoire
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1-2 La conservation ex situ hors des aires protégées a pour objectif unique d'optimiser
le rôle de conservation de ce type fondamental de conservation avec pour orientations,
l'amélioration de la conservation des espèces en péril, du matériel génétique nécessaire au
développement de l'agriculture, de la foresterie, de l'aquaculture et de l'élevage, le
renforcement des capacités du personnel spécialisé et enfin l'amélioration de la connaissance
du matériel en collection. Toutes ces orientations sont traduites en 13 actions dont 3
prioritaires au regard de leur importance relative.
1-4 La conservation des ressources fauniques terrestres a pour objectifs d'améliorer les
connaissances sur le sujet, de favoriser leur utilisation durable et d'appliquer une
réglementation plus stricte sur le commerce des animaux sauvages. Les orientations consistent
à l'amélioration des connaissances sur l'état et la dynamique des populations animales, le
renforcement des capacités des spécialistes, l'exploitation rationnelle des espèces fauniques
par la responsabilisation des populations, la lutte contre le braconnage et le commerce illégal
et le respect des accords internationaux dont la Côte d'Ivoire est signataire. Sur les 17 actions
identifiées, 13 sont ici considérées comme prioritaires.
1-5 Les objectifs relatifs à la conservation des ressources aquatiques vivantes consistent
à améliorer les connaissances sur le sujet, à lutter contre la destruction de ces ressources et à
impliquer les populations concernées dans la conservation de ces ressources, l'élaboration et
la mise en œuvre des plans d'aménagement. Les orientations spécifiques concernent
l'amélioration des connaissances sur le fonctionnement des milieux aquatiques, l'inventaire et
la protection efficace des ressources vivantes, l'élaboration de lois, règlements et plans de
gestion spécifiques aux milieux aquatiques, la réduction de la pollution, la prévention des
dégâts causés par les mauvaises pratiques de pêche et enfin la responsabilisation des acteurs
dans la protection des milieux et ressources aquatiques. 29 actions sont mises en évidence
dont 21 prioritaires (72% environ).
1-6 La conservation des ressources agricoles a pour objectifs de favoriser leur utilisation
durable et d'améliorer les connaissances sur les espèces agricoles. Les orientations portent sur
le développement de méthodes et de techniques agricoles qui respectent la diversité
biologique, l'utilisation durable des ressources génétiques, l'inventaire des espèces agricoles
domestiques et sauvages à potentiel agronomique et le renforcement des capacités des acteurs.
Sur 11 actions mises en évidence, 8 sont prioritaires soit environ 73%.
renforcement des capacités nationales dans le domaine de l'élevage. 10 actions ont été
identifiées dont 80% sont considérées comme prioritaires.
Ces orientations sont soutenues par 17 actions dont 16 sont considérées comme prioritaires.
Stratégie Nationale de conservation et d’utilisation durable
de la diversité biologique
de la Côte d’Ivoire
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4 – Formation et recherche
Afin de faciliter l’accès aux connaissances et pratiques traditionnelles et de les valoriser pour
la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique, quatre orientations
stratégiques ont été identifiées : 1) Identification des connaissances et pratiques traditionnelles
contribuant à la conservation et à l’utilisation durable des ressources biologiques ; 2)
utilisation des connaissances et des pratiques traditionnelles dans la conservation et
l’utilisation durable de la biodiversité 3) protection des droits des dépositaires des
connaissances et pratiques traditionnelles 4) pérennisation des connaissances endogènes
SIGLES ET ACRONYMES
ANDE ....................Agence Nationale de l’Environnement
BAD .......................Banque Africaine de Développement
CDB........................Convention sur la Diversité Biologique
CITES.....................Convention sur le Commerce International des Espèces de faune et de flore
................................sauvage menacée d’extinction
CNF ........................Centre National de Floristique
CNLFB ...................Comité National de Défense de la Forêt et de lutte contre les Feux de Brousse
CNRA.....................Centre National de Recherche Agronomique
DECV .....................Direction de l’Environnement et du Cadre de Vie
DPF.........................Direction de la Police Forestière
DPIF .......................Direction de la Production et des Industries forestières
DPN........................Direction de la Protection de la Nature
ENDA.....................Environnement et Développement du Tiers Monde
FEM........................Fonds pour l’Environnement Mondial
MCN.......................Musée Canadien de la Nature
MECV Ministère de l’Environnement et du Cadre de Vie
MINAGRA Ministère de l’Agriculture et des Ressources Animales
MINEF Ministère des Eaux et Forêts
OGM.......................Organismes Génétiquement Modifiés
OMV.......................Organismes Modifiés Vivants
ONG .......................Organisation Non Gouvernementale
PCGAP ...................Programme Cadre de Gestion des Aires Protégées
PNAE .....................Programme National d’Action pour l’Environnement I
PNAE .....................Plan National d’Action pour l'Environnement
PNB ........................Produit National Brut
PNUD .....................Programme des Nations Unies pour le Développement
PNUE .....................Programme des Nations Unies pour l’Environnement
SODEFOR..............Société de Développement des Forêts
SPAN-DBCI...........Stratégie et Plan d’Action National pour la Diversité Biologique de la Côte
d’Ivoire
UDB/PNUE............Unité de la Diversité Biologique du Programme des Nations Unies pour
l’Environnement
UICN ......................Union Internationale pour la Conservation de la Nature
UNESCO................Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture
WRI ........................World Resources Institute
WWF ......................World Wildlife Fund ( Fonds Mondial pour la Nature)
ZEE.........................Zone Economique Exclusive
CRE Centre de Recherche en Ecologie
CRO Centre de Recherche Océanologique
BNETD Bureau d’Etudes Technique et de Développement
CRES-ERE Cercle de Réflexion, d’Etudes et de Soutien à l’Education Relative à
............................. l’Environnement
INTRODUCTION
La Côte d’Ivoire aborde une dynamique décisive en ce qui concerne la conservation de ses
ressources. La Côte d’Ivoire dispose d’une riche diversité biologique répartie sur l’ensemble
du territoire. Cependant, elle doit faire face à une dégradation rapide de ses ressources
naturelles ainsi qu’à une diminution drastique des ressources génétiques marquée par la
disparition des espèces, et des gènes.
La sérieuse atteinte des écosystèmes naturels et la destruction des espèces sont la conséquence
des multiples agressions anthropiques. De plus, l’inadéquation entre les règles coutumières et
les règles adoptées par l’État, par rapport à la gestion des terres, compliquent les efforts de
protection. L’initiation d’actions vigoureuses et bien ciblées est maintenant impérative pour
maintenir et améliorer l’état de la situation.
Par son adhésion à la Convention sur la Diversité Biologique (CDB), la Côte d’Ivoire prenait
des engagements devant la communauté internationale par rapport à la conservation de la
diversité biologique. Depuis, de nombreuses actions ont été mises en œuvre, au plan national
avec des fortunes diverses. Dans ce cadre, certaines réalisations de base étaient nécessaires et
ont été achevées récemment. Il s’agit de la monographie sur la diversité biologique, de la
préparation d’une stratégie nationale et de la réalisation d’un plan d’action national.
Les données recueillies ont permis d’élaborer le présent rapport sur la stratégie nationale de
conservation et d’utilisation durable de la diversité biologique de la Côte d’Ivoire qui visent à
résoudre les problèmes majeurs identifiés.
La stratégie contient une vision nationale et définit les objectifs thématiques pratiques et
opérationnels en vue d’asseoir une politique globale de conservation et d’utilisation durable
des ressources de la diversité biologique nationale.
Cette stratégie doit, par conséquent, être prise comme un guide des actions à entreprendre
pour atteindre les objectifs arrêtés, et servir d’outil d’aide à la décision politique.
Cette politique consiste à créer un contexte national propice à une approche intégrée du
développement et de l’environnement. Elle est aussi soutenue par un cadre institutionnel, des
outils législatifs et réglementaires, et des instruments économiques de gestion de
l’environnement.
La Côte d’Ivoire, en ratifiant la CDB, s'est engagée à promouvoir les trois objectifs de la
convention ci-après :
Au plan national, le Gouvernement de la Côte d’Ivoire s’est doté des moyens permettant de
mieux orienter ses stratégies portant sur l’environnement et la conservation des ressources
(PNAE, monographie nationale sur la diversité biologique, le Plan directeur forestier,
Programme Cadre de gestion des Aires Protégées, Code de l’Environnement, etc.).
Le PNAE 1996-2010 par ses principes et ses objectifs généraux guide désormais une bonne
partie des actions environnementales du pays notamment la présente stratégie sur la diversité
biologique.
Pour atteindre ces objectifs généraux, le Gouvernement ivoirien a prévu de les soutenir à
l’aide des cinq piliers suivants :
Le climat, du domaine des climats chauds de la zone intertropicale, se distingue par le passage
d’un régime à quatre saisons au Sud, vers un régime à deux saisons au Nord. Par contre,
l’Ouest demeure particulier à cause de l’influence orographique. On retrouve sur l’ensemble
du territoire, différentes zones climatiques :
- zone à climat subéquatorial qui présente quatre faciès liés à l’abondance des précipitations ;
- zone à climat tropical humide qui se distingue par trois faciès ;
- zone à climat tropical différencié selon deux faciès ;
- et une zone de climat submontagnard.
Les écosystèmes du milieu terrestre se sont développés sur différents types de sols. Ces sols
qui recouvrent le territoire ivoirien sont regroupés en quatre entités d’importance inégale que
sont les sols ferrallitiques désaturés, les sols ferrugineux tropicaux, les sols sur roches
basiques avec zones de cuirassement et les sols hydromorphes ou sols littoraux.
Aujourd’hui, le pays fait face à une sérieuse atteinte à la diversité biologique, ayant pour
résultat une diminution drastique des ressources génétiques. Cet état de la situation est en
partie la conséquence de l’inadéquation entre les règles coutumières et les règles adoptées par
l’État, par rapport à la gestion de ses terres. En parallèle, l’état des connaissances sur
l’existence des espèces et sur les niveaux de conservation de leurs populations est très
incomplet. Cela a pour conséquence d’entraîner une méconnaissance de la grande variété de
la flore et de la faune ivoiriennes.
La végétation de la Côte d’Ivoire est subdivisée, du sud vers le nord, par le domaine
guinéen (secteur littoral, secteur ombrophile, secteur mésophile et secteur montagnard) et
soudanais (secteur sub soudanais et secteur soudanais). Si dans la moitié Sud du pays les
limites du domaine guinéen sont presque en concordance avec les limites des grands
ensembles climatiques (climat littoral, climat attiéen, climat baouléen et climat de montagne),
il n’en est pas ainsi dans la partie septentrionale où les deux secteurs semblent en discordance
avec les types climatiques locaux (climat sub soudanais et climat soudanais).
Champignons
La flore des champignons comprend 388 espèces dont 167 espèces de champignons
supérieurs parmi lesquels on compte 9 comestibles, 42 espèces de champignons inférieurs
parasites de l’homme et 179 espèces de champignons inférieurs parasites des plantes
cultivées.
Bryophytes
La flore des bryophytes ou des mousses se trouve essentiellement dans les forêts des
régions du sud de la Côte d’Ivoire. Les inventaires réalisés, signalent l’existence de 55
espèces réparties entre 32 genres, 6 familles, 5 ordres et 2 classes.
Ptéridophytes ou Filicinophytes
Progymnospermes
Les progymnospermes, en Côte d’Ivoire, sont des plantes introduites et sont utilisées
comme plantes ornementales ou essences servant à la fabrication de papier. La flore
comprend 17 espèces réparties entre 6 genres, 4 familles, 2 ordres et 2 classes.
Angiospermes
La faune terrestre est caractérisée par une richesse et une diversité biologique
importante. Cette faune compte 11 embranchements d’animaux repartis en 74 ordres, 203
familles, 731 genres et 6994 espèces.
Le groupe d’animaux qui compte le plus grand nombre d’espèces est celui des insectes
avec 5 493 espèces. Ce groupe représente 79 % des espèces rencontrées contre 10,2% pour les
oiseaux qui occupent la deuxième place et seulement 0,01 % pour les Mollusques terrestres
qui occupent la dernière place.
Nématodes
Oligochètes
Comme les nématodes, les Oligochètes sont nombreux dans les sols riches en matière
organique, à régime hydrique satisfaisant et à bonne structure, lesquels sont nombreux dans
les différentes régions du pays.
Mollusques terrestres
Les Mollusques terrestres sont essentiellement représentés par les limaces et les
escargots des genres Achantina, Archachatina et Limicolaria. Il existe parmi les mollusques
terrestres, des espèces endémiques et des espèces pérégrines. Le nombre d’espèces ivoiriennes
est relativement limité et avoisine la trentaine.
Arachnides
La faune des arachnides en Afrique tropicale, comprend les scorpions, les tiques, les
araignées et les acariens. En Côte d’Ivoire, 237 espèces ont été « recensées ». Celles ci sont
réparties en 37 familles dont la plus importante est actuellement celle des thomisidae avec 30
genres et 41 espèces.
Myriapodes
La faune des myriapodes est représentée par 132 espèces que l’on regroupe en
Symphiles, Chilopodes et Diplopodes.
Insectes terrestres
Batraciens ou Amphibiens
Reptiles
Oiseaux
L’avifaune signalée en Côte d’Ivoire est composée de 712 espèces (20 ordres, 83
familles et 314 genres). L’ordre des passériformes est le plus important « avec » plus de 50%
des familles et 45 % des espèces. Parmi ces oiseaux, 102 sont migrateurs paléarctiques, 38
migrateurs intra-africains ne se reproduisant pas en Côte d’Ivoire et 25 migrateurs intra-
africains qui se reproduisent dans le pays pendant la saison sèche.
Mammifères
La faune des mammifères comprend la faune sauvage (14 ordres, 32 familles, 102
genres et 160 espèces) et la faune domestique (10 ordres, 10 familles, 13 genres et 18 espèces
et sous-espèce). Neuf (9) espèces sont signalées endémiques et 26 espèces sont considérées
comme rares ou menacées. L’ordre des rongeurs est le groupe le plus important avec 52
espèces.
Fleuves et rivières
Le réseau des fleuves et des rivières peut être regroupé en trois sous-ensembles que sont les
fleuves principaux, les petits fleuves côtiers et les affluents des fleuves étrangers au territoire
ivoirien.
Réservoirs d’eau
Il existe en Côte d’Ivoire cinq cent soixante-douze retenues d’eau, inégalement réparties, sur
l’ensemble du territoire. La majorité de ces ouvrages sont des barrages souples en terre, en
enrochement ou en gabion. Les barrages de béton sont plutôt rares mais principalement
utilisés pour l’hydroélectricité. En tout, ce sont 300 milliards de m3 d’eau qui sont stockés
chaque année. Les barrages hydroélectriques sont au nombre de six.
Le pays dispose de zones humides qui font actuellement l'objet d'une attention particulière
que ce soit en raison de leur valeur économique, de leur richesse biologique ou des
conséquences écologiques liées à leur dégradation par les activités humaines. Parmi ces
zones, on peut noter par exemple, les forêts ripicoles, les forêts périodiquement inondées, les
sols argileux humides, les forêts marécageuses d’arrière côte, les mangroves.
Systèmes lagunaires
Le complexe lagunaire, localisé le long de la moitié orientale de la façade littorale couvre une
surface de près de 1 200 km2 et comprend quatre systèmes lagunaires ; la lagune de Fresco, la
lagune de Grand-Lahou, la lagune Ebrié et la lagune d’Aby.
Milieu marin
Le plateau continental est extrêmement étroit, avec une longueur qui varie entre 9 et
18 miles, et sa chute se situe entre 120 et 130 mètres.
Bactéries
Ils sont représentés par 1241 espèces, 3 sous-espèces, 263 variétés et 29 formes
d’algues, auxquelles il faut ajouter 113 espèces et 1 variété de Cyanophycées encore appelées
Cyanobactéries ou « algues bleues ».
Comme Protozoaire, il n’a été inventorié que 26 espèces pathogènes, ceci sans tenir
compte d’espèces comme l’hématozoaire du paludisme, le trypanosome de la maladie du
sommeil. Cet inventaire ne prend pas non plus en compte les espèces comme la paramécie, la
vorticelle etc.
En Côte d’Ivoire les végétaux aquatiques sont composés de 327 espèces réparties en
76 familles et 212 genres. Les monocotylédones comprennent 133 espèces et 14 familles, les
dicotylédones sont composés de 186 espèces et 54 familles et enfin les ptéridophytes
comprennent 8 espèces et 8 familles.
Annélides polychètes
Brachiopodes et Mollusques
Les travaux réalisés en Côte d’Ivoire ont permis d’inventorier une seule espèce de
Brachiopode et 581 espèces de Mollusques. Parmi les mollusques, l’on distingue les
Gastéropodes, les Bivalves, les Scaphopodes et les Céphalopodes dans les eaux douces,
saumâtres et marines.
Crustacés ou Diantennates
Les Crustacés signalés en Côte d’Ivoire sont subdivisés en 4 sous classes, 13 ordres
pour 302 espèces regroupées au sein de 61 familles. Ces Crustacés se rencontrent dans les
Stratégie Nationale de conservation et d’utilisation durable
de la diversité biologique
de la Côte d’Ivoire
17
Poissons
Le nombre d’espèces de poissons recensés en Côte d’Ivoire est de 1 104 dont 496 sont
reconnues valides. Ces dernières se répartissent entre 3 classes, 33 ordres, 276 genres et 130
familles. Il existe par ailleurs, 166 espèces exclusivement marines contre 152 espèces en eaux
douces et 19 espèces en eaux saumâtres. 76 espèces vivent à la fois dans ces deux derniers
milieux. 18 espèces sont capables de vivre dans les trois milieux à la fois. 11 espèces dont
(Oreochromis mossambicus, O. macrodir, O. hornorum, et Tilapia rendalli.) ont été
introduites dans le cadre de la pisciculture ou du contrôle biologique.
Mammifères aquatiques
La vie animale des zones humides présente des intérêts multiples en raison de sa
grande diversité. Que ce soit en zones d’eaux douces, lagunaires ou d’estuaire, dans les
marécages ouverts, les mangroves ou les forêts inondées, l’ensemble du règne animal y est
bien représenté.
La faune de ces milieux est constituée en particulier par des reptiles représentés par les
sauriens (3 espèces), les tortues, les serpents, les oiseaux appartenant à des grandes familles
telles les anatidés, les ardélites, les rallidés, les rapaces et divers limicoles, les poissons et les
mammifères comme l’hippopotame nain ( Choeropis liberiensis).
Les avantages tirés par les populations de la diversité biologique sont variés. On peut citer la
production de biens de consommation, la production de produits médicinaux, les valeurs
socioculturelles, etc. L’utilisation qui en est faite s’avère importante particulièrement sur le
plan économique. Malheureusement, l’estimation exacte de la valeur de la diversité
biologique pour la population est rendue difficile, voire impossible, par les insuffisances des
outils d’évaluations proposés. Toutefois, certains éléments constitutifs peuvent servir
d’indicateur économique.
Le cacao et le café sont les deux cultures d’exportation d’excellence de la Côte d’Ivoire. Elles
représentent 1/3 de la valeur ajoutée, 7 % du PIB et 46 % des exportations du pays. Avec plus
de 33 % de la production mondiale du cacao et 4 % de celle du café, la Côte d’Ivoire est dans
l’ordre, la première et la troisième exportatrice mondiale de ces produits agricoles.
L’agriculture vivrière et l’élevage connaissent une croissance plus modeste mais constante.
Ces ressources ont plutôt une valeur de consommation. D’ailleurs, l’élevage demeure une
activité économique secondaire avec une contribution d’environ 4,5 % au PIB agricole et 2 %
au PIB total.
Sur le plan forestier, les ressources sont utilisées à différentes fins que sont l’exploitation du
bois d’œuvre, le bois de chauffe et charbon, les produits de la pharmacopée traditionnelle et le
gibier. De plus, nombre de plantes possèdent une valeur commerciale selon qu’elles sont des
essences forestières commerciales, des plantes médicinales, des plantes alimentaires de
cueillette, des plantes ornementales ou des plantes à divers autres usages traditionnels.
Environ 1500 espèces sont utilisées à des fins médicinales et 800 pour tous les autres usages
confondus.
« À l’horizon 2025, la diversité biologique de la Côte d’Ivoire sera gérée de manière durable,
en vue de l’équilibre des écosystèmes, de l’amélioration de la qualité de vie des populations
actuelles et de la préservation de l’héritage des générations futures, en tenant compte de la
dynamique sous-régionale et des dimensions régionale et mondiale ».
Principes directeurs
Cette vision globale est liée à des principes essentiels qui guideront la planification et l’action
environnementale des Ivoiriens jusqu’à l’horizon 2025.
• Valeurs : Toute forme de vie possède une valeur intrinsèque et celle des éléments qui
constituent la diversité biologique se répercute sur les plans environnementaux, sociaux,
économiques, scientifiques, génétiques, éducatifs, culturels et spirituels.
• Concertation : La conservation des gènes, des espèces et des écosystèmes exige une
action concertée qui procède de décisions communes et d’un mode participatif tenant
compte des avis de tous les partis impliqués (locaux, régionaux, nationaux et
internationaux).
Les orientations et les mesures opérationnelles retenues pour atteindre les objectifs souhaités
ont été définies au regard de la situation nationale, de la vision à l’horizon 2005 et des
objectifs de la convention sur la diversité biologique autour de huit (8) thèmes fondamentaux
dont découlent dix huit (18) axes stratégiques. Ces thèmes sont :
De ces huit thèmes, découlent 18 axes stratégiques. Par chacun des axes, la stratégie traite de
la problématique et des orientations devant être données dans le cadre des actions prioritaires
pour atteindre l’objectif escompté. Les projets prioritaires sont également présentés. Ces
projets ont été identifiés sur la base de leur importance et la durée de leur mise en œuvre telle
que suit :
- à court terme (dans moins de 3 ans)
- à moyen terme (les 5 années à venir)
- à long terme (au-delà des 5 années à venir)
Stratégie Nationale de conservation et d’utilisation durable
de la diversité biologique
de la Côte d’Ivoire
22
3-3-1-1-1. la conservation in situ dans les aires protégées et dans les sites
sacrés
Problématique
Depuis 1926, les actions de l’État visant la sauvegarde de la diversité biologique ont permis
de créer à partir de sites naturels un important réseau d’aires protégées. Le réseau de parcs et
de réserves se veut représentatif des écosystèmes terrestres et aquatiques rencontrés dans
l’ensemble du pays.
La Côte d’Ivoire compte 8 Parcs nationaux couvrant une superficie totale de 1.732.100 ha,
5 réserves naturelles qui couvrent 339 630 hectares et 16 réserves botaniques d’une
superficie de 198 418 hectares. A ces lieux privilégiés de conservation in situ que sont les
aires protégées (légalement) s’ajoutent 231 forêts classées de 4.200 000 hectares dont
certaines sont particulièrement riches et 6.702 forêts sacrées de 36.434 ha dont le mode de
conservation intègre les valeurs traditionnelles des populations locales.
La Direction de la Protection de la Nature est chargée de créer, gérer et protéger les parcs
nationaux et réserves. Certaines de ces attributions seront dévolues à l’Office ivoirien des
Parcs et Réserves qui a été créé par décret n° 2002 – 359 du 24 juillet 2002 portant création.
Malgré l’ampleur des efforts déployés, le constat est que les aires protégées ont du mal à
assurer leur fonction de conservation de la diversité biologique, car elles sont confrontées à
des problèmes majeurs d’insuffisance des approches stratégiques mises en œuvre pour
renforcer la protection. Cette problématique se traduit sur le terrain par :
Axes stratégiques de conservation in situ dans les aires protégées et dans les sites sacrés
OBJECTIF1.1.1.4 Priorités
Réduire les pressions humaines et les impacts négatifs des activités sectorielles sur la conservation des
aires protégées 1 2 3
Orientation 1.1.1.4.1 Actions
Responsabilisation des 1) Mettre en œuvre des activités alternatives permettant de
populations riveraines à la compenser les sacrifices consentis par les populations X
conservation des aires locales pour la conservation des aires protégées ;
protégées 2) Elaborer des modules de formation, d’information et de
communication à l’endroit des populations riveraines et X
autres (citadins, braconniers, commerçants, touristes,
tenanciers de maquis etc; )
3) Concevoir des projets intégrés de gestion participative de X
la faune et des ressources naturelles à la périphérie des
parcs et réserves. ;
4) réaliser des évaluations environnementales X
Problématique
La conservation ex situ est un moyen d’intervention qui permet d’affranchir les éléments
constitutifs de la diversité biologique des pressions exercées dans leur milieu naturel.
La conservation de la faune est moins développée que celle de la flore. Les collections
mortes les plus fournies sont celles des institutions de recherche et de formation mais
elles sont modestes et souvent trop ciblées sur certains taxons pour être représentatives
faune locale. Ces institutions possèdent en particulier des sites de conservation
d’insectes.
Les seuls sites de collections vivantes sont le serpentarium de l’Institut Pasteur de Côte
d’Ivoire, le lac de Yamoussoukro et le parc zoologique d’Abidjan. La Côte d’Ivoire ne
possède pas de Musée d’Histoire Naturelle pour la conservation de la faune.
Au niveau du cheptel national, l’absence de politique de conservation et de promotion
des espèces locales (Djalonké, N’dama) menace ces espèces de disparition. En effet,
plusieurs opérations de sélection comportant des croisements avec des espèces exotiques
sont menées par des individus isolés, notamment des éleveurs, et concourent à la
disparition des races locales.
Problématique
A ces trois grandes zones s’ajoutent des forêts marécageuses, des forêts de montagne à l’ouest
et des mangroves sur le littoral.
Au cours des années subséquentes à 1960, l’exploitation de ces zones à des fins de
développement a eu pour conséquences la disparition des ¾ de la couverture forestière du
pays que les reboisements de l’ordre de 150 000 hectares ne peuvent compenser. La forêt
dense humide, la plus riche et qui abrite une grande diversité floristique et faunique est passée
malheureusement de 16 millions d’hectares au début du siècle dernier à 9 millions d’hectares
en 1965 et à 3 millions d’hectares en 1991.
Cette situation est imputable à l’agriculture extensive basée sur la technique des cultures
itinérantes sur brûlis, la surexploitation de la forêt en bois d’œuvre, bois d’énergie et de
service, les feux de brousse et les incendies de forêt.
Les zones de conservation des ressources forestières sont principalement les forêts classées
(4,2 millions d’hectares), les parcs nationaux et réserves (2 millions d’hectares) et quelques
36 000 hectares de forêts sacrées dont le taux de dégradation plus important en forêts classées
est souvent supérieur à 25 %. De plus, plusieurs plantes possèdent de grandes valeurs
économiques qui semblent justifier leur surexploitation. Environ 1500 espèces sont utilisées à
des fins médicinales et 800 pour tous les autres usages.
Malgré les différentes reformes des activités du secteur, et les mesures réglementaires arrêtées
par le Gouvernement pour assurer une utilisation durable des ressources forestières, les forêts
connaissent un fort taux de dégradation et une utilisation abusive de leurs ressources.
Il importe donc que, les efforts de protection des massifs forestiers et de la conservation de
leurs ressources soient consolidés, améliorés et renforcés.
Problématique
La faune de la Côte d’Ivoire présente des intérêts multiples en raison de sa grande diversité.
Malgré un taux endémique relativement faible, la situation géographique du pays, conférant
une variété importante d’écosystèmes, permet d’accueillir bon nombre d’espèces migratrices
et d’espèces non confinées à la seule Côte d’Ivoire.
Bien que protégée, la faune subit des pressions anthropiques qui ne cessent d’avoir des effets
néfastes et conduisent, dans la plupart des cas, à la dégradation ou à la disparition des habitats
des animaux qui met en danger plusieurs espèces.
La Côte d’Ivoire fait beaucoup d’effort pour arrêter le déclin et la loi no 94-442 du 16 août
1994 sur la faune et la chasse s’inscrit dans cette perspective mais plusieurs fléaux déciment
la faune ivoirienne.
Le braconnage demeure l’un des fléaux les plus importants. Il est devenu une activité
professionnelle pour certains chasseurs qui commercialisent leurs produits. Les animaux sont
chassés pour la vente des carcasses (céphalophes ) dans les restaurants, la vente de trophées
(éléphants) ou la vente de spécimens vivants (singes). Les parcs nationaux et les réserves ne
sont pas épargnés par le braconnage.
Les planteurs sont une source constante de danger pour les animaux. Ils les abattent parce
qu’ils les considèrent comme nuisibles pour les plantations mais aussi pour la chasse
traditionnelle. Le gibier, même s’il est destiné dans 87 % des cas à la consommation
personnelle, est devenu une nouvelle source de revenus pour le paysan.
Le commerce des animaux sauvages et des produits dérivés constitue une autre menace pour
la diversité de la faune. La demande en animaux sauvages exotiques (mammifères et oiseaux)
est toujours croissante et les utilisateurs sont nombreux : laboratoires de recherche
biomédicale, nucléaire ou militaire, acheteurs particuliers, amateurs ou collectionneurs, parcs
zoologiques. Pourtant, le commerce d’animaux exotiques, aussi bien que les transactions sur
les produits d’origine animale, est réglementé par la Convention de Washington (CITES), à
laquelle la Côte d’Ivoire est signataire.
Les feux de brousse constituent également une autre menace importante pour la faune. L’effet
destructeur des feux, surtout lorsqu’ils sont incontrôlés, est très important sur la faune. Même
si plusieurs mesures ont déjà été prises par le Gouvernement avec la création du CNLFB et
l’application d’une stratégie de lutte par la SODEFOR, les feux sont, pour la plupart,
provoqués par l’homme dans le cadre des pratiques de chasse, de renouvellement des
pâturages ou de préparation de terrains de cultures.
D’autres causes ont aussi des effets directs ou indirects sur la diversité biologique par la
destruction des niches écologiques de plusieurs espèces ou la disparition de la faune :
occupation anarchique du territoire ; usage abusif de pesticides, herbicides et autres produits
qui ont des effets directs sur les ressources, battues administratives, agriculture intensive sans
apport organique, exploitation forestière anarchique et incontrôlée, constructions diverses,
transformation des lacs en réservoirs d’eau, rythme d’accroissement démographique.
Problématique
Les écosystèmes aquatiques s’étendent sur d’immenses complexes. En se fondant sur leurs
caractéristiques spécifiques d’ordre écologique, biogéographique et climatique on peut les
repartir en trois catégories : les eaux marines ; les zones humides côtières; les eaux
continentales.
Ces ressources, de par leur diversité, leurs spécificité (mangroves), leur valeur marchande
etc., constituent une source d’alimentation de la population, contribuent à l’édification du
tissu industriel du pays, procurent de nombreux emplois et concourent à l’équilibre de la
balance commerciale grâce aux exportations.
En effet, la flotte de pêche industrielle, basée à Abidjan, a enregistré, en 1995, des captures
totales évaluées à 26 196 tonnes. Théoriquement, le potentiel halieutique marin devrait se
révéler plus performant et générer des quantités de poissons appréciables vouées à
l’exportation. Dans les faits, l’analyse de ces captures indique une tendance à la diminution
des stocks, car le tonnage représente seulement 7 tonnes par marée pour les chalutiers et les
sardiniers con,trairement à des captures de II à 20 tonnes, en 1986. Pour les crevettiers, les
captures de crevettes ont atteint des niveaux si bas qu’ils pêchent désormais plus de poissons
que de crevettes.
Elles sont de ce fait exploitées par les populations. Ces exploitations ne sont pas faites dans le
respect des principes de la durabilité. Elles son donc le motif principal de l’extinction de
nombreuses espèces animales et végétales. Ces ressources sont en effet victimes de menaces
de toutes sortes à savoir :
- les phénomènes naturels (envahissement des plans d’eaux par les végétaux aquatiques
envahissants) ;
- les prélèvements continuels, sans esprit de conservation, de mol1usques et de crevettes
dans les lagunes
- La dégradation des mangroves
- etc.
L’impératif d’une gestion rationnelle et durable des ressources aquatiques vivantes a entraîné
le gouvernement à l’initiation de projets divers (inventaires, documentations, connaissances,
valorisations, conservation). En dépit de tous ces efforts, les résultats obtenus, mesurés en
terme d’impact, tant sur les préoccupations des communautés que la conservation des
ressources demeurent très faibles. En effet, la faiblesse des moyens humains, logistiques et
financiers, les fortes pressions anthropiques, l’absence de responsabilisation des
communautés locales et l’inadéquation du cadre juridique avec les effets mal maîtrisés de la
croissance démographique demeurent des points à améliorer.
OBJECTIF 1.2.3.1 1 2 3
Améliorer les connaissances sur les ressources aquatiques et leurs habitats.
Orientation 1.2.3.1.1 Actions
Amélioration des connaissances sur 1. Renforcer les connaissances sur la gestion intégrée de la zone X
le fonctionnement des milieux côtière
aquatiques 2. Réaliser des études de suivi écologique et de dynamique des X
populations sur ressources aquatiques des eaux continentales,
lagunaires et marines
3. Former des spécialistes et renforcer les capacités des X
gestionnaires des écosystèmes aquatiques.
Orientation 1.2.3.1.2 Actions.
Inventaire des ressources aquatiques 1) Déterminer les ressources aquatiques des eaux continentales X
vivantes 2) Déterminer les ressources aquatiques des eaux lagunaires X
3) Déterminer les ressources aquatiques des eaux marines X
4) Evaluer les effets de l’exploitation des ressources halieutiques
dans la Zone Economique Exclusive ( ZEE ). X
Problématique
Depuis quelques années, les fruits comme l’ananas, la banane, la mangue, etc. occupent une
place importante au niveau des exportations.
Au niveau des cultures vivrières, le pays dispose de nombreuses espèces représentatives des
différentes zones phytogéographiques. Les principales cultures vivrières sont le riz, l’igname,
la banane plantain, et à un degré moindre, le maïs, le taro, l’arachide, le mil, le fonio et le
sorgho. Parmi ces espèces, très peu de variétés sont consommées par les populations et les
autres variétés non consommées ne font pas l’objet de programme de recherche spécifique.
Les conditions de conservation des ressources agricoles sont difficiles du fait du manque de
moyens des institutions chargées de la conservation.
Malgré cette situation, quelques résultats importants ont été obtenus, notamment en ce qui
concerne la mise au point de nouvelles variétés. Ces résultats restent néanmoins à être mieux
valorisés et mieux vulgarisés.
Problématique
En effet, l’élevage conventionnel est peu diversifié. Il est limité à certaines espèces (bœufs,
moutons, porcs, poulets) minimisant d’autres espèces telles que le lapin, le canard, la pintade,
le cheval et le cabri. Les goûts et habitudes alimentaires des populations sont ainsi très peu
pris en compte.
La mise en place de nouveaux types d’élevage pourrait également s’avérer intéressante : petits
mammifères (lapins, cobayes, aula code), crustacés, poissons et batraciens. Le développement
d’un système de production biotique, tel que l’élevage de gibier, pourrait contribuer de
manière évidente à limiter la pression du braconnage et à diminuer les prélèvements opérés
sur les espèces vivant dans le milieu naturel. L’élevage des escargots pourrait aussi s’avérer
intéressant, car les Ivoiriens en maîtrisent la technique. Ces types d’élevage pourraient non
seulement diminuer les pressions sur les ressources sauvages, mais aussi compenser une
partie des énormes manques du cheptel national.
Par ailleurs, l’élevage conventionnel extensif ou transhumant demeure non efficient, peu
productif. Du fait du faible taux de femelles reproductrices disponibles, le pays est confronté à
un manque de productivité des animaux élevés. Ce phénomène est visible en particulier chez
les ruminants. La croissance de la production animale doit donc être orientée vers une
augmentation de la productivité par animal. Par contre, il faudra assurer l’immunisation
contre les virus, tel que la peste porcine africaine qui a déjà causé de graves dommages sur les
ressources animales, en lançant des campagnes de vaccination pour éviter les pertes à grande
échelle.
Il résulte de ceci une offre inférieure à la demande, ce qui pousse les populations à se tourner
vers d’autres sources de protéines animales, notamment la faune sauvage. L’élevage extensif
ou transhumant favorise l’adéquation de l’environnement et les conflits d’intérêt entre acteurs
économiques ( agriculteurs et éleveurs).
Une étude du CIRAD-EMVT sur les interactions entre l’élevage et l’environnement a révélé,
dans un premier temps, la contribution de cette activité à la dégradation de l’environnement.
Cette dernière peut prendre diverses formes : dégradation du sol par le surpâturage, pollution
du sol et des eaux par les déjections animales et les déchets d’abattoirs, réchauffement de la
planète.
D’autre part, la faible tradition d’élevage en Côte d’Ivoire a conduit à une faible proportion
dans la population active. Ceux-ci s’ajoutent au manque de promotion du métier d’éleveur
dans ses multiples facettes.
Problématique
- eaux marines ;
- eaux continentales ;
- autres milieux aquatiques.
L’ensemble du territoire ivoirien compte plus de 572 barrages de toutes dimensions construits
par l’État, des sociétés privées ou des particuliers. La retenue d’eau est fréquemment la
conséquence d’initiatives individuelles ou privées qui se concrétise par la construction de
barrages à des fins diverses. Cette construction anarchique de barrages se fait, la plupart du
temps, sans dossier technique ou étude d’impact sur l’environnement. Cela a pour
conséquence de créer une fragmentation des cours d’eau. Cette situation est néfaste à certains
écosystèmes situés en amont (inondation) ou en aval (assèchement) des ouvrages. De plus,
cela entraîne des variations des régimes hydrographiques qui sont nuisibles à la faune et à la
flore du milieu affecté.
D’autres problèmes issus des fortes pressions humaines au niveau des points d’eau et des
zones humides, viennent menacer l’intégrité des écosystèmes aquatiques et accélérer le
processus de dégradation : méthodes culturales recourant à l’usage massif de produits
chimiques (pesticides et engrais), développement des industries, forte croissance
démographique, pauvreté, insuffisance de moyens d’entretien des lieux d’habitation, érosion
des berges, déchets d’origine humaine, surexploitation de l’eau libre et de la nappe
phréatique.
(régimes d’écoulement, état de la pollution, distribution des eaux souterraines, etc.). Cette
méconnaissance a souvent empêché une réalisation performante de certains projets
d’infrastructures. Elle a également contribué de façon directe à la dégradation de la diversité
biologique. Elle se reflète aussi sur le plan de l’assainissement et de l’approvisionnement dont
les gestions déficientes ont conduit à la dégradation du cadre de vie des citadins et de la
qualité des eaux de la zone côtière. On notera également l’absence de concertation entre les
divers utilisateurs de la ressource et un manque de vulgarisation technique auprès des
populations protagonistes.
Problématique
Dans les domaines sectoriels, notamment l’énergie, les infrastructures et les mines,
l’exploitation des ressources cause des impacts sur la faune, la flore et les milieux naturels
(aquatiques et terrestres). Il en résulte une dégradation continuelle de la diversité biologique.
Jusqu’à tout récemment, la Côte d’Ivoire n’avait pas entrepris de démarche visant à prendre
en compte les dommages causés à la diversité biologique dans ces secteurs d’activités. Avec
la formulation d’une stratégie nationale, l’intégration et la prise en compte de la diversité
biologique dans les projets de développement sectoriel permettront de réduire la dégradation
de cette diversité.
1 2 3
Problématique
La Côte d’Ivoire s’étend sur 322.462 km2 . Ce territoire abrite une diversité biologique
importante évaluée à 16.034 espèces connues, reparties dans plusieurs écosystèmes
terrestres et aquatiques. Il est avéré également que cette richesse biologique n’est pas
uniforme sur l’ensemble du territoire. Certaines zones présentent plus d’intérêt que
d’autres, par exemple, le projet « Haute Guinée » indique que les zones prioritaires de
conservation de la diversité biologique devraient être le sud-ouest forestier.
Malheureusement, la préservation de la diversité biologique n’est pas suffisamment pris
en compte dans l’aménagement du territoire, malgré les actions menées à travers l’AVB
et l’ARSO.
Même les forêts classées et les parcs nationaux, sanctuaires par excellence de la
conservation de la diversité biologique, ont subi des empiètements de leur superficies
allant de 20 à 30% en moyenne.
L’urbanisation qui était un phénomène modeste au début des années 1960, est désormais une
donnée particulièrement sensible de toute stratégie nationale de développement sectoriel ou
global. Les villes sont le moteur du développement de l’économie moderne et constituent de
véritables zones d’attraction pour les populations en quête d’un mieux-être. L’expansion des
agglomérations urbaines, notamment la croissance démographique qui y est observée,
l’occupation accrue de l’espace et le développement des activités économiques (industrie,
commerce, artisanat, secteur informel), ont un impact négatif sur la conservation de la
diversité biologique. Aujourd’hui, la population urbaine représente plus de 51% de la
population totale, contre X% en 1960 et Y% en 1990.
L’occupation de l’espace deviendra une question de plus en plus primordiale avec une
population urbaine qui devrait passer d’un peu moins de X millions actuellement à Y ou Z
millions d’habitants en 2015. Dans ce contexte, l’amélioration générale des conditions passe
par une meilleure gestion principalement urbaine mais aussi rurale. L’ensemble de
l’aménagement du territoire et du développement urbain sera possible uniquement si des
actions complémentaires sont menées simultanément : maîtrise de la démographie, adéquation
du cadre réglementaire et efficacité du cadre institutionnel.
Problématique
La Côte d’Ivoire fait face à un grave problème de dégradation de ses ressources. Les
conséquences de ce problème sont préjudiciables à toute la population actuelle, mais surtout
aux générations futures si les tendances d’évolution se maintiennent. Cet état de fait est dû
entre autres à une mauvaise utilisation et une insuffisance de la valorisation de la diversité
biologique.
Problématique
Même à un niveau supérieur, dans les structures intervenant sur les sites abritant les
ressources naturelles en général, les questions relatives à la biodiversité restent toujours mal
appréhendées et souvent marginalisées. Par ailleurs, l’insuffisance d’une collaboration
soutenue et constructive entre les différents partenaires, demeure l’une des principales lacunes
concernant la participation des populations dans la volonté de conserver la diversité
biologique en Côte d’Ivoire.
En effet, les nécessités qui concernent la diversité biologique passent d’abord par l’éveil de la
conscience et de l’intérêt des populations. Cette prise de conscience des interrelations entre le
développement, le bien-être et la conservation de la diversité biologique se réalise
essentiellement à travers une démarche plaçant en priorité l’information, l’éducation, et la
sensibilisation des populations ainsi que la mise en œuvre d’activités alternatives génératrices
de revenus. Aussi, un accent particulier doit –il être mis sur l’importance de l’utilisation
durable de la diversité biologique et sur le rôle des populations dans la mise en œuvre et la
concrétisation des objectifs de la CDB.
Comme la stratégie élaborée à cet effet doit toucher l’ensemble de la population et des
institutions, des campagnes de sensibilisation et de diffusion d’information vulgarisée
deviennent nécessaires pour accompagner la restructuration éducative. La coopération des
médias et des autres agents de diffusion de l’information permettra de sensibiliser un nombre
accru de citoyens.
Dans ce rôle, une place plus grande doit être accordée aux ONG ivoiriennes qui devraient être
des agences efficaces de sensibilisation, d’information et d’éducation.
50
Problématique
En Côte d’Ivoire, comme dans plusieurs pays de la sous-région on remarque que l’ignorance
étroitement associée à la pauvreté, constitue une des causes fondamentales de destruction de
la diversité biologique. En y ajoutant la carence en données de recherche qui sont souvent
fragmentaires et parfois peu fiables, on retrouve la problématique typique liée à la diversité
biologique. Cette problématique se traduit par :
Cette disposition utile n’est pas aujourd’hui garantie, car la Côte d’Ivoire connaît une
dynamique de formation et de recherche encore timide en matière de protection, de
valorisation et de conservation de ressources naturelles.
Les programmes de formation professionnelle mettent peu l’accent sur les divers aspects
relatifs à la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique. Les personnes
compétentes et les différents intervenants du domaine (agents gouvernementaux, exploitants,
ONG, propriétaires fonciers, organisations socioprofessionnelles et collectivités locales)
doivent bénéficier de programmes de formation orientés vers l’actualisation de leurs
connaissances et l’acquisition des nouvelles techniques de gestion des ressources naturelles
pour être plus efficaces.
52
Problématique
Au cours de son évolution, l’humanité a appris à utiliser la nature dans le but de résoudre ses
différents problèmes d’existence (santé, nourriture, etc.). Elle lui a accordé certaines valeurs
spirituelles fondamentales qui ont contribué à une exploitation rationnelle des ressources
qu’elle renfermait. Dans le même temps, ces valeurs spirituelles ont permis de développer des
connaissances et des usages traditionnels qui se sont conservés dans les legs des populations
autochtones. Aujourd’hui, il apparaît comme évident que ces connaissances et ces valeurs
peuvent servir d’éléments de base dans l’élaboration et la formulation de programmes et de
politiques de conservation et d’utilisation durable de la biodiversité.
Remarque : Le terme endogène ici révèle les aspects positifs des connaissances et valeurs
traditionnelles
Problématique
Conscient des menaces qui pèsent lourdement sur les ressources biologiques de la Côte
d’Ivoire, le Gouvernement ivoirien a conçu et mis en place un cadre institutionnel, des
instruments juridiques (textes législatifs et réglementaires), des plans et programmes devant
assurer la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique.
Au plan institutionnel, l’Etat ivoirien a mis en place des structures chargées de résoudre les
problèmes environnementaux en s’appuyant sur un cadre juridique avec des textes de lois
pertinents qui marquent la volonté de sauvegarder et protéger l’environnement et les
ressources en tenant compte des impacts négatifs des activités humaines.
Cependant, pour tenir compte des principes de la CDB, il est nécessaire que certaines lois
soient révisées, actualisées et qu’un cadre de concertation entre les institutions de gestion de
la diversité biologique soit mis en place. Il convient également de prendre en compte les
droits des communautés locales sur les ressources, de définir une réglementation relative à
l’accès aux ressources biologiques et de garantir la propriété intellectuelle sur le plan
national.
Par ailleurs, la souveraineté de l’État ivoirien sur ses ressources n’est pas toujours observée et
est constamment remise en question. La preuve en est l’inadéquation entre les règles
coutumières en matière de gestion des terres et forêts domaniales et celles adoptées par l’État,
la non-reconnaissance des droits des communautés locales sur les ressources, l’inexistence
d’une réglementation relative à l’accès aux ressources biologiques et une insuffisance des
garanties de la propriété intellectuelle sur le plan national.
En dépit des avancées intéressantes obtenues dans le domaine, grâce à cette politique, la
diversité biologique est toujours menacée du fait entre autres, de l’absence d’un cadre
juridique cohérent et suffisamment protecteur, et surtout du fonctionnement pas tout a
fait satisfaisant des structures existantes, compromettant ainsi l’objectif de
développement durable auquel aspire le gouvernement ivoirien..
Problématique
Un état de la diversité biologique a été dressé par la monographie nationale. Il y est confirmé
que la Côte d’Ivoire dispose de ressources biologiques appréciables susceptibles de soutenir
les politiques de développement et les actions de lutte contre la pauvreté. Cependant il
apparaît que les avantages tirés de l’exploitation de ces ressources ne sont pas partagés de
manière juste et équitable.
En réalité, peu abordé avant 1992, le concept « partage juste et équitable des avantages
découlant de l’exploitation des ressources biologiques » a fait l’objet, au cours des dernières
années en Côte d’Ivoire, de plusieurs réflexions et discussions par différents acteurs et
organismes. Il en est ressorti l’identification de problèmes qui devront être résolus à savoir
notamment: la mauvaise répartition des avantages et des bénéfices tirés de l’exploitation des
ressources, l’insuffisance des connaissances et de la formation au niveau des populations sur
les ressources de la diversité biologique, la monopolisation des avantages, la dégradation et la
destruction de la diversité biologique, le manque de contrôle et la fraude. Une grande lacune
demeure également c’est la faible prise en compte de ce concept dans les textes légaux.
58
Problématique
L’état des recherches sur les biotechnologies et la bio-sécurité révèle que d’importants efforts
ont été accomplis notamment en matière agronomique (les vitro plants de palmiers à huile et
de cocotiers et les variétés d’ignames et de riz) et en matière de ressources animales (les
technologies de reproduction des espèces animales et de croisement des animaux).
L’utilisation de ces technologies permet notamment l’amélioration de la qualité des plantes
(plus grosses, plus belles, résistantes aux insectes et aux bactéries…) et l’augmentation de la
quantité des productions en Côte d’Ivoire.
Cependant, des risques avérés et potentiels sur l’environnement et sur la santé humaine sont à
noter. Il s’agit notamment de l’apparition des résistances aux insecticides, de la transmission
de résistance aux herbicides dû au croisement entre les plantes transgéniques et des espèces
sauvages apparentées et des déséquilibres dans les écosystèmes dus à l’introduction de
nouveaux gènes dans la nature.
OBJECTIF Formuler au niveau national des lignes directrices et une législation en matière de Priorité
biotechnologie et de biosécurité.
1 2 3
Orientation Actions
Définition de politiques 1) Evaluer la situation actuelle des biotechnologies en Côte d’Ivoire. X
nationales en matière de X
biotechnologie et de
2) Définir les enjeux nationaux et les risques majeurs liés aux biotechnologies.
biosécurité. 3) Formuler une politique nationale en matière de biotechnologie et de X
biosécurité.
4) Elaborer une législation nationale visant à garantir les bonnes conditions des X
transferts, manipulation, utilisation et stockage des OGM et autres produits
dérivés.
Orientation Actions
Meilleure gestion des 1) Préparer des stratégies nationales en matière de biotechnologie et de biosécurité. X
biotechnologies 2) Renforcer les contrôles sur les produits biotechnologiques qui entrent sur le X
appliquées à la diversité territoire national.
biologique. 3) Informer, éduquer et sensibiliser la population sur les avantages et les risques de X
la biotechnologie, et les mesures de biosécurité adaptées aux conditions locales.
4) Vulgariser les résultats de recherche en matière de biotechnologie. X
5) Développer une collaboration régionale et internationale sur les X
biotechnologies.
6) Développer et coordonner les capacités institutionnelles en matière de X
biotechnologie.
2. Préservation de l’environnement
- création de gisements de bois - énergie
- identification et promotion de méthodes alternatives d’utilisation durable des
sols
- Mise en place d’une base de données relative à l’exploitation des ressources génétiques
- Sensibilisation et information des populations sur la valeur économique des
ressources génétiques
Stratégie Nationale de conservation et d’utilisation durable
de la diversité biologique
de la Côte d’Ivoire
63
Les différents axes identifiés dans le cadre de la présente stratégie permettront de réduire les
menaces sérieuses qui pèsent sur le riche patrimoine biologique national.
Cependant, le succès réside dans une ferme volonté politique qui permettrait de mettre en
œuvre de manière cohérente, dans un environnement institutionnel et réglementaire approprié,
toutes les actions identifiées.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
Formation et recherche