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Mathématiques

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Atout concours
c o l l e c t i o n d i r i g é e pa r p i e r r e d a l l e n n e

Stéphane Préteseille
Diplômé de l’ESCP, professeur agrégé
de mathématiques au lycée Saint-Jean de Douai

Mathématiques

ConCours d’entrée aux grandes écoles

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Dans la même collection « Atout concours »

Biat Régine, Camphyn Carole, Rautenbach Pascale, Anglais, concours d’entrée des
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ISBN 9782340049178
©Ellipses Édition Marketing S.A., 2015
32, rue Bargue 75740 Paris cedex 15

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Avant-propos
Les mathématiques occupent une place capitale dans la réussite aux concours
des écoles de commerce et il est donc essentiel à tout candidat d’être le mieux
préparé et le plus entraîné possible. Il est également fondamental de bien com-
prendre qu’il n’est pas si difficile d’obtenir des notes honorables, voire excellentes
en mathématiques aux concours.

Cet ouvrage a été conçu pour apporter aux candidats un entraînement com-
plet et soutenu dans la phase ultime de révision avant les écrits. L’ensemble du
programme de mathématiques de classe préparatoire ECS est ainsi couvert, au
travers de 17 thèmes classiques en mathématiques.

Pour chaque thème, les notions abordées et la difficulté sont précisées avant le
sujet. Après chaque sujet figurent des indications puis une correction détaillée.
Pour être réellement utile, votre travail sur chacune des épreuves devra se
diviser en deux étapes principales :
⇧ dans un premier temps, afin d’éprouver vos connaissances et votre réflexion,
vous devrez essayer de résoudre le sujet (ou la partie traitée) dans son
intégralité, question par question, sans faire appel à la correction. En cas
de difficulté, il faudra vous reporter d’abord à votre cours (pour vérifier qu’il
est bien assimilé) puis éventuellement aux indications qui sont proposées à
la fin du sujet,
⇧ dans un second temps, il vous faudra reprendre l’épreuve, en confrontant
votre copie et la correction proposée. Outre la vérification de vos réponses
ainsi que la compréhension des questions non traitées, cette lecture appro-
fondie vous permettra également de vous familiariser avec la précision et la
rigueur attendues par les correcteurs.

Dans tous les cas, j’insiste sur le fait que, bien que cela puisse paraître tentant, il
est parfaitement inutile de lire la correction d’une épreuve que l’on n’a pas cherché
à résoudre auparavant.

Espérant que cet ouvrage agrémentera avec succès votre travail, je vous sou-
haite bon courage et bonne chance.

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Sommaire

Thème 1 : Polynômes de Bernoulli . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7


Thème 2 : Matrices trigonalisables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
Thème 3 : Endomorphismes nilpotents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
Thème 4 : Pseudos-solutions d’un système linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
Thème 5 : Exponentielle d’une matrice carrée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
Thème 6 : Matrices symétriques positives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
Thème 7 : Suites définies implicitement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
Thème 8 : Fonctions absolument monotones . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
Thème 9 : Fonctions définies par une intégrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
Thème 10 : Autour de l’intégrale de Gauss . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163
Thème 11 : Optimisation de fonctionnelles quadratiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189
Thème 12 : Étude d’une suite de lancers de pièce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 209
Thème 13 : Fonction génératrice d’une variable aléatoire discrète . . . . . . . . . . . 239
Thème 14 : Étude d’une chaîne de Markov . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 261
Thème 15 : Estimation par la méthode du maximum de vraisemblance . . . . . 277
Thème 16 : Étude d’un processus de Poisson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 295
Thème 17 : Étude d’une stratégie de vente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 317

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Thème 1
Polynômes de Bernoulli

A. Commentaires sur le sujet et notions abordées


Il arrive fréquemment que le calcul exact d’une intégrale soit difficile, voire
impossible pour certaines fonctions et il est courant, dans ce cas, de chercher à
approcher la valeur de l’intégrale en utilisant des polynômes. Ce sujet propose une
méthode de calcul approché utilisant les polynômes de Bernoulli.
Il offre une révision des notions fondamentales sur les applications linéaires et
les polynômes et s’adresse aux candidats de tous niveaux.

B. Le sujet
Dans tout ce problème, on note E le R-espace vectoriel des polynômes à co-
efficients réels et, pour tout n 2 N, En le sous-espace vectoriel de E formé des
polynômes de degré inférieur ou égal à n.

Partie I. Construction des polynômes de Bernoulli


On considère l’application définie sur E par :

8P 2 E, (P ) = P (X + 1) − P (X).

Pour tout n 2 N, on note n la restriction de à En .


1. Montrer que est un endomorphisme de E et que, pour tout n 2 N, n
est un endomorphisme de En .
2. Soit n un entier naturel non nul.
(a) Déterminer le noyau de n .
(b) En déduire le rang puis l’image de n.
3. Déterminer alors le noyau et l’image de .
4. Prouver alors qu’il existe une unique suite (Bn )n2N de polynômes à coeffi-
cients réels telle que B0 = 1 et :
Z 1
⇤ n−1
8n 2 N , (Bn ) = nX et Bn (x) dx = 0.
0

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8 Thème 1 : Polynômes de Bernoulli

Partie II. Propriétés des polynômes de Bernoulli


1. (a) Calculer B1 et B2 .
(b) Pour tout n 2 N, déterminer le degré et le coefficient dominant de Bn .
2. Prouver que :
8n > 2, Bn (0) = Bn (1).
3. (a) On considère la famille (Cn )n2N de polynômes définie par :
0
Bn+1
8n 2 N, Cn = .
n+1
Expliciter C0 et, pour tout n 2 N⇤ , calculer (Cn ).
(b) En déduire que :
8n 2 N⇤ , Bn0 = nBn−1 .
4. (a) Démontrer que :
8n 2 N, Bn (X) = (−1)n Bn (1 − X).

(b) En déduire que :


✓ ◆
⇤ 1
8k 2 N , B2k+1 (0) = B2k+1 = B2k+1 (1) = 0.
2

5. (a) Démontrer que :


 ✓ ◆ ✓ ◆�
X X +1
8n 2 N, Bn (X) = 2n−1 Bn + Bn .
2 2

(b) En déduire que :


✓ ◆
⇤ 1 � �
8k 2 N , B2k = 21−2k − 1 B2k (0).
2
� 
1
6. (a) Démontrer que, pour tout k 2 N⇤ , B2k−1 ne s’annule pas sur 0, et
�  2
1
que B2k s’annule exactement une fois sur 0, .
2
(b) En déduire que :
8k 2 N⇤ , max |B2k | = |B2k (0)| .
[0,1]

Partie III. Calcul approché d’une intégrale


Dans cette partie, n désigne un entier naturel non nul et f désigne une fonction
de classe C2n sur [0, 1].
1. Pour tout k 2 [[0, n]], on note :
Z 1
1
Rk = f (2k) (x)B2k (x) dx.
(2k)! 0

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C. Indications et méthodes de résolution 9

(a) Soit k 2 [[0, n − 1]]. Déterminer une expression de Rk en fonction de


Rk+1 .
(b) En déduire que :
Z
f (0) + f (1) X B2k (0) h (2k−1) i
1 n
f (x) dx = + f (0) − f (2k−1) (1) + Rn .
0 2 (2k)!
k=1

2. Prouver que :
|B2n (0)|
|Rn | 6 M ,
(2n)!
où M désigne le maximum de f (2n) (x) sur [0, 1].

C. Indications et méthodes de résolution


Partie I. Construction des polynômes de Bernoulli
2. (a) Remarquer que, pour tout élément P de Ker( n ), si P admet une racine
complexe , alors, pour tout k 2 N, + k est racine de P .
(b) Après avoir déterminé le rang de n grâce au théorème du rang, remar-
quer que, pour tout polynôme P de En , P (X + 1) − P (X) appartient à
En−1 .
3. Pour déterminer le noyau de , remarquer que, si P est un élément non
nul de Ker( ), P appartient à Ker( n ) où n est le degré de P .
Pour déterminer l’image de , remarquer que, pour tout Q appartenant à
E, il existe un entier naturel n tel que Q appartienne à Im( n ).
4. Commencer par remarquer qu’il existe un polynôme P appartenant à E
tel que (P ) = nX n−1 puis raisonner par analyse-synthèse en utilisant la
linéarité de pour exprimer Bn en fonction de P .

Partie II. Propriétés des polynômes de Bernoulli


1. (b) Exprimer le monôme de plus haut degré de Bn (X + 1) − Bn (X) (pour
n 2 N⇤ ) en fonction des coefficients et du degré de Bn puis identifier
avec nX n−1 .
3. (b) Utiliser la définition de la suite (Bn )n2N .
4. (a) Raisonner comme dans la question 3.
5. (a) Raisonner comme dans la question 3.
6. (a) Procéder par récurrence sur k en utilisant le théorème de la bijection.
(b) Utiliser la monotonie de B2k (vue dans la question précédente).

Partie III. Calcul approché d’une intégrale


1. (a) Effectuer deux intégrations par parties.
(b) Sommer les égalités précédentes.
2. Utiliser la croissance de l’intégration.

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10 Thème 1 : Polynômes de Bernoulli

D. Correction détaillée du sujet


Partie I. Construction des polynômes de Bernoulli
1. I Pour tout P 2 E, P (X) et P (X + 1) sont des polynômes à coefficients
réels, donc (P ) est un polynôme à coefficients réels et est une appli-
cation de E dans E. De plus, pour tout (P, Q) 2 E 2 et pour tout 2 R,
on a :
( P + Q) = ( P + Q)(X + 1) − ( P + Q)(X)
= P (X + 1) + Q(X + 1) − P (X) − Q(X)
= [P (X + 1) − P (X)] + [Q(X + 1) − Q(X)]
= (P ) + (Q),
donc est linéaire, ce qui nous permet de conclure :
est un endomorphisme de E

I Comme est linéaire sur E et comme En est un sous-espace vectoriel de


E, n est linéaire sur En . De plus, pour tour P 2 E, P (X) et P (X + 1)
sont des polynômes à coefficients réels, tous deux de degré inférieur ou
égal à n, donc n (P ) aussi et n est donc une application de En dans
En , ce qui nous permet de conclure :
n est un endomorphisme de En

2. (a) Soit P 2 En . On a :

P 2 Ker( n) , P (X + 1) − P (X) = 0
, 8x 2 C, P (x + 1) = P (x). (1.1)

On constate alors que les polynômes constants vérifient cette dernière


égalité, donc :
E0 ⇢ Ker( n ).
Supposons alors que P appartienne à Ker( n ) et ne soit pas un poly-
nôme constant. D’après le théorème de d’Alembert, P admet alors au
moins une racine complexe et alors, d’après (1.1) avec x = + k :
8k 2 N, P ( + k + 1) = P ( + k)
donc la suite (P ( + k))k2N est constante égale à P ( ), et donc :
8k 2 N, P ( + k) = 0.
Ainsi, P admet une infinité de racines distinctes, donc P est le polynôme
nul, ce qui est absurde (puisqu’on a supposé que P n’était pas constant).
On en déduit que :
Ker( n ) ⇢ E0
ce qui nous permet de conclure :

Ker( n) = E0

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D. Correction détaillée du sujet 11

Commentaire sur la question


Il s’agit d’une question très classique, qui doit donc être parfai-
tement maîtrisée. Retenir que, plus généralement, les fonctions
polynômes constantes sont les seules fonctions polynômes pério-
diques.

(b) I Comme n est un endomorphisme de En et comme En est un espace


vectoriel de dimension finie égale à n + 1, on a, d’après le théorème
du rang :
dim(Ker( n )) + Rg( n) = dim(En ) = n + 1
et donc, comme Ker( n) est de dimension 1 d’après le résultat pré-
cédent :

Rg( n) =n

I On peut remarquer que, comme P (X + 1) et P (X) sont de même


degré, on a :
8P 2 En−1 , n (P ) 2 En−1 .
Soit alors P un polynôme de degré n. Comme P (X + 1) et P (X) ont
le même monôme de degré n, alors P (X + 1) − P (X) est de degré
inférieur ou égal à n − 1, donc :
8P 2 En , n (P ) 2 En−1
d’où :
Im( n) ⇢ En−1
et finalement, comme Im( n) et En−1 sont de même dimension
(égale à n) :

Im( n) = En−1

3. I On peut déjà remarquer que les polynômes constants appartiennent à


Ker( ). De plus, pour tout P 2 E, il existe n 2 N⇤ tel que P appartienne
à En et alors :
(P ) = 0 , n (P ) = 0
, P 2 E0 ,
ce qui nous permet de conclure :

Ker( ) = E0

I Soit Q 2 E. Il existe n 2 N⇤ tel que Q appartienne à En−1 , donc à


Im( n ) et il existe donc un polynôme P de En tel que :

n (P ) =Q

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12 Thème 1 : Polynômes de Bernoulli

et donc :
8Q 2 E, 9 P 2 E / (P ) = Q,
ce qui nous permet de conclure, comme Im( ) est inclus dans E :

Im( ) = E

4. Tout d’abord, le polynôme B0 = 1 est défini de manière unique. Soit alors


n 2 N⇤ . Comme nX n−1 appartient à E, il existe, d’après le résultat de la
question précédente, un polynôme P appartenant à E et tel que :
(P ) = nX n−1 .
Supposons alors qu’il existe un polynôme Bn tel que :
Z 1
n−1
(Bn ) = nX et Bn (x) dx = 0.
0

On a alors : (Bn ) = (P ) et donc, comme est linéaire : (Bn −P ) = 0.


D’après la question précédente, il existe donc un réel k tel que : Bn = P +k.
On a alors, par linéarité de l’intégration :
Z 1 Z 1
Bn (x) dx = 0 , [P (x) + k] dx = 0
0 0
Z 1
,k=− P (x) dx
0
Z 1
, Bn = P − P (x) dx.
0

Z 1 Bn , alors celui-ci est unique. De plus, en


Ainsi, s’il existe un tel polynôme
notant Bn = P + k où k = − P (x) dx, alors on a, comme est linéaire :
0

(Bn ) = (P ) + (k) = nX n−1


et par linéarité de l’intégration :
Z 1 Z 1
Bn (x) dx = P (x) dx + k = 0,
0 0

ce qui nous permet de conclure :


Il existe une unique suite (Bn )n2N de polynômes à coefficients
réels telle que B0 = 1 et :
Z 1
8n 2 N⇤ , (Bn ) = nX n−1 et Bn (x) dx = 0.
0

N.B. Dans le raisonnement précédent, le polynôme P peut être choisi dans


En d’après le résultat de la question I.2b, donc le polynôme Bn appartient
aussi à En .

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D. Correction détaillée du sujet 13

Partie II. Propriétés des polynômes de Bernoulli


1. (a) I En notant B1 = aX + b, on a : B1 (X + 1) = aX + a + b donc :
(B1 ) = 1 , a = 1
et alors : Z Z
1 1
B1 (x) dx = 0 , (x + b) dx = 0
0 0
 �1
x2
, + bx =0
2 0
1
, +b=0
2
1
,b=−
2
et donc :

1
B1 = X −
2

I De même, en notant B2 = aX 2 + bX + c, on a :
h i ⇥ ⇤
2
(B2 ) = 2X , a (X + 1) + b (X + 1) + c − aX 2 + bX + c = 2X
, 2aX + a + b = 2X
donc, deux polynômes étant égaux si et seulement si leurs coefficients
sont égaux : ⇢
2a = 2
(B2 ) = 2X ,
a+b=0

a=1
,
b = −1
et alors :
Z 1 Z 1 � �
B2 (x) dx = 0 , x2 − x + c dx = 0
0 0
 �1
x3 x2
, − + cx =0
3 2 0
1 1
, − +c=0
3 2
1
,c= ,
6
ce qui nous permet de conclure :

1
B2 = X 2 − X +
6

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14 Thème 1 : Polynômes de Bernoulli

(b) Soit n 2 N⇤ . Par définition de Bn , on a :

Bn (X + 1) − Bn (X) = nX n−1 . (1.2)

Bn n’étant pas le polynôme nul (sinon l’égalité ne serait pas vraie), on


note p son degré et :
X p
Bn = ak X k .
k=0
On a alors :
p
X
Bn (X + 1) = ak (X + 1)k .
k=0
On sait déjà que Bn (X + 1) − Bn (X) est alors de degré inférieur ou égal
à p − 1 (d’après la question I.2b). De plus, le monôme de degré p − 1
de Bn (X + 1) est (pap + ap−1 )X p−1 donc le monôme de degré p − 1 de
Bn (X + 1) − Bn (X) est pap X p−1 .
Comme pap n’est pas nul (ap 6= 0 car c’est le coefficient dominant de
Bn ), on en déduit que Bn (X + 1) − Bn (X) est de degré p − 1 et donc,
d’après (1.2) :
p − 1 = n − 1 et pap = n
donc Bn est de degré n et de coefficient dominant 1, ce qui nous permet
de conclure, ce résultat étant encore valable si n = 0 :
Pour tout n 2 N, Bn est de degré n et de coefficient dominant 1

Commentaire sur la question


Se souvenir que, dans la plupart des cas, pour déterminer le degré
et le coefficient dominant d’un polynôme vérifiant une certaine
égalité polynômiale, on peut considérer son monôme dominant et
identifier dans l’égalité. Attention cependant à ne négliger aucun
terme, notamment ici le terme de degré p − 1 de (X + 1)p , égal
à pap X p−1 grâce à la formule du binôme de Newton).

2. On a :
8n > 2, Bn (X + 1) − Bn (X) = nX n−1
donc en évaluant en 0 :
8n > 2, Bn (1) − Bn (0) = 0
et donc :

8n > 2, Bn (0) = Bn (1)

3. (a) I On a :

C0 = B10 = 1

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D. Correction détaillée du sujet 15

I Par linéarité de , on a :
1
8n 2 N⇤ , (Cn ) = 0
(Bn+1 )
n+1
1 ⇥ 0 0

= Bn+1 (X + 1) − Bn+1 (X)
n+1
1 0
= [Bn+1 (X + 1) − Bn+1 (X)]
n+1
1 0
= [(n + 1)X n ]
n+1
et donc :

8n 2 N⇤ , (Cn ) = nX n−1

(b) On constate donc que :


C0 = B0 = 1 et 8n 2 N⇤ , (Cn ) = (Bn ) = nX n−1 .
Or (Bn )n2N⇤ est l’unique suite vérifiant ces égalités donc :
8n 2 N, Cn = Bn
c’est-à-dire : 0
Bn+1
8n 2 N, = Bn
n+1
soit encore :

8n 2 N⇤ , Bn0 = nBn−1

4. (a) On note :
8n 2 N, Dn = (−1)n Bn (1 − X).
On a alors :
D0 = B0 (1 − X) = 1
et :
8n 2 N⇤ , (Bn ) = (−1)n (Bn (1 − X))
= (−1)n [Bn (1 − (X + 1)) − Bn (1 − X)]
= (−1)n−1 [Bn (1 − X) − Bn (−X)]
= (−1)n−1 (Bn )(−X)
= (−1)n−1 n(−X)n−1
= nX n−1 .
Finalement, (Dn )n2N vérifie encore la relation vérifiée uniquement par
la suite (Bn )n2N , ce qui nous permet de conclure :

8n 2 N, Bn (X) = (−1)n Bn (1 − X)

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16 Thème 1 : Polynômes de Bernoulli

(b) I Soit k 2 N⇤ . D’après le résultat précédent, on a :

B2k+1 (0) = (−1)2k+1 B2k+1 (1) = −B2k+1 (1).

De plus, d’après le résultat de la question II.2 et comme 2k + 1 est


supérieur ou égal à 2, on a aussi :

B2k+1 (0) = B2k+1 (1)

et donc :

8k 2 N⇤ , B2k+1 (0) = B2k+1 (1) = 0

1
I Soit k 2 N⇤ . En évaluant le résultat de la question précédente en ,
2
on obtient : ✓ ◆ ✓ ◆
1 1
B2k+1 = −B2k+1
2 2
et donc :
✓ ◆
1
8k 2 N⇤ , B2k+1 =0
2

5. (a) On note :
 ✓ ◆ ✓ ◆�
n−1 X X +1
8n 2 N, En = 2 Bn + Bn .
2 2

On a alors :
 ✓ ◆ ✓ ◆�
1 X X +1
E0 = B0 + B0 =1
2 2 2

et :
✓ ✓ ◆ ✓ ◆◆
X +1 X +2
8n 2 N⇤ , (En ) = 2n−1 Bn + Bn
2 2
✓ ✓ ◆ ✓ ◆◆�
X X +1
− Bn + Bn
2 2

d’où :
 ✓ ◆ ✓ ◆�
X X
8n 2 N⇤ , (En ) = 2n−1 Bn + 1 − Bn
2 2
✓ ◆n−1
X
= 2n−1 n
2
= nX n−1

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D. Correction détaillée du sujet 17

Finalement, (En )n2N vérifie aussi la relation vérifiée uniquement par la


suite (Bn )n2N , ce qui nous permet de conclure :
 ✓ ◆ ✓ ◆�
X X +1
8n 2 N, Bn (X) = 2n−1 Bn + Bn
2 2

(b) En prenant n = 2k et évaluant en 0, on en déduit :


 ✓ ◆�
1
8k 2 N, B2k (0) = 22k−1 B2k (0) + B2k
2

d’où : ✓ ◆
2k−1 1
2 B2k = (1 − 22k−1 )B2k (0)
2
et finalement :
✓ ◆
1 � �
8k 2 N, B2k = 21−2k − 1 B2k (0)
2

6. (a) Montrons par récurrence que,


� pour tout k 2 N , la proposition P(k) :

1
« B2k−1 ne s’annule pas sur 0, et B2k s’annule exactement une fois
�  2
1
sur 0, » est vraie.
2
⇧ Pour k = 1, on a vu que :
1 1
B1 = X − et B2 = X 2 − X + .
2 6
� 
1
Par conséquent, B1 ne s’annule pas sur 0, . De plus, un rapide
2
1
calcul de discriminant (égal à ) nous permet de constater que les
3
racines de B2 sont :

1− p1 1+ p1
3 3
x1 = et x2 =
.
2 2
� 
1
On constate alors que x1 appartient à 0, , mais pas x2 . Finale-
2
ment, P(1) est vraie.
⇧ Soit k 2 N⇤ . On suppose P(k) vraie. D’après le résultat de la ques-
tion II.3b, on a :
0 0 0
B2k = (2k)B2k−1 , B2k+1 = (2k + 1)B2k et B2k+2 = (2k + 2)B2k+1

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18 Thème 1 : Polynômes de Bernoulli

� 
1
De plus B2k−1 ne s’annule pas sur I = 0, donc, comme B2k−1
2
est une fonction polynôme continue sur I, elle est de signe constant
sur I. Supposons alors que B2k−1 soit strictement positive sur I. En
notant ↵k l’unique racine de B2k appartenant à I, on obtient alors
les tableaux de signes et de variations suivants :
1
x 0 ↵k 2
0
B2k (x) +

B2k 0

0
B2k+1 (x) − 0 +
0 0
B2k+1

On constate alors que B2k+1 est strictement négative sur I, donc


ne s’annule pas sur cet intervalle. Par ailleurs, on a le tableau de
variations suivant :
1
x 0 2
0
B2k+2 (x) −

B2k+2

Ainsi, B2k+2 est strictement décroissante et continue sur I donc in-


duit une bijection de I sur B2k+2 (I). Or, d’après le résultat de la
question précédente et comme 21−(2k+2) −✓1 est◆ strictement négatif
1
lorsque k est supérieur ou égal à 1, B2k+2 et B2k+2 (0) sont de
2
signes contraires, donc 0 appartient à B2k+2 (I) et B2k+2 s’annule
exactement une fois sur I.
Le cas où B2k−1 est strictement négative se traite de manière ana-
logue. Finalement : P(k) ) P(k + 1).
⇧ On peut finalement conclure :
� 
1
Pour tout k 2 N⇤ , B2k s’annule exactement une fois sur 0,
�  2
1
et que B2k+1 ne s’annule pas sur 0, .
2

(b) Soit k 2 N⇤ . On peut déjà remarquer que :


8x 2 R, B2k (1 − x) = B2k (x),

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D. Correction détaillée du sujet 19

ce qui signifie que la courbe représentative dans le plan muni d’un repère
orthonormé de B2k est symétrique par rapport à la droite d’équation x =
1
. En particulier, on en déduit que le maximum de |B2k | sur [0, 1] (qui
2
existe car |B2k | est� continue sur le segment [0, 1]) est aussi le maximum
1
de |B2k | sur 0, .
2
De plus, en raisonnant comme dans laquestion � précédente, on établit
1
que B2k est strictement monotone sur 0, et donc que :
2
⇢ � ✓ ◆��
� 1 ��
max |B2k | = max |B2k (0)| , ��B2k .
[0, 12 ] 2 �

Enfin, d’après le résultat de la question II.5b, on a :


� ✓ ◆� ✓ ◆
� �
�B2k 1 � = 1 − 1 |B2k (0)|
� 2 � 22k−1
6 |B2k (0)| ,
ce qui nous permet de conclure :

8k 2 N⇤ , max |B2k | = |B2k (0)|


[0,1]

Commentaire sur la question


Se souvenir que si (a, b) 2 R2 et si f est une fonction définie sur
une partie I de R centrée en a alors :
• si f vérifie :

8x 2 I, f (2a − x) = f (x),

alors la courbe représentative de f dans le plan muni d’un


repère orthonormé est symétrique par rapport à la droite
d’équation x = a,
• si f vérifie :

8x 2 I, f (2a − x) = 2b − f (x),

alors la courbe représentative de f dans le plan muni d’un


repère orthonormé est symétrique par rapport au point de
coordonnées (a, b).

Partie III. Calcul approché d’une intégrale


1. (a) On peut remarquer, grâce à la question II.3b que :
0 00
B2k+1 B2k+2
B2k = =
2k + 1 (2k + 1)(2k + 2)

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20 Thème 1 : Polynômes de Bernoulli

et donc, par linéarité de l’intégration :


Z 1 00
1 B2k+2 (x)
Rk = f (2k) (x) dx
(2k)! 0 (2k + 1)(2k + 2)
Z 1
1 00
= f (2k) (x)B2k+2 (x) dx.
(2k + 2)! 0

De plus, les fonctions f (2k) et B2k+2


0
sont de classe C1 sur [0, 1] donc,
par intégration par parties (on dérive f (2k) et on intègre B2k+2
00
):
1 h i1
0
Rk = f (2k) (x)B2k+2 (x)
(2k + 2)! 0
Z 1
1 0
− f (2k+1) (x)B2k+2 (x) dx
(2k + 2)! 0

et donc, à l’aide d’une seconde intégration par parties, f (2k+1) et B2k+2


étant de classe C1 sur [0, 1] et comme B2k+2
0
= (2k + 2)B2k+1 :

1 h i1
Rk = f (2k) (x)B2k+1 (x)
(2k + 1)! 0
1 h i1
− f (2k+1) (x)B2k+2 (x) + Rk+1 .
(2k + 2)! 0

1 1
(b) On a donc, comme B1 (0) = − et B1 (1) = et comme B2 (0) = B2 (1) :
2 2
f (0) + f (1) B2 (0) 0
R0 − R1 = + [f (0) − f 0 (1)]
2 2!
et, comme B2k+1 (0) = B2k+1 (1) = 0 si k > 1 :
B2k+2 (0) h (2k+1) i
8k 2 [[1, n − 1]] , Rk − Rk+1 = f (0) − f (2k+1) (1)
(2k + 2)!
donc, en sommant toutes ces égalités :
n−1
X f (0) + f (1)
(Rk − Rk+1 ) =
2
k=0

B2k+2 (0) h (2k+1) i


n−1
X
+ f (0) − f (2k+1) (1)
(2k + 2)!
k=0

soit encore, les termes de la première somme se « télescopant » et en


effectuant le changement d’indice k := k + 1 dans la dernière somme :

f (0) + f (1) X B2k (0) h (2k−1) i


n
R 0 − Rn = + f (0) − f (2k−1) (1)
2 (2k)!
k=1

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E. Pour aller plus loin 21

Z 1
et finalement, comme R0 = f (x) dx :
0

Z 1
f (0) + f (1)
f (x) dx =
0 2
B2k (0) h (2k i
n
X
1)
+ f (0) − f (2k 1)
(1) + Rn
(2k)!
k=1

2. Les fonctions en présence étant continues sur [0, 1], on a, par croissance de
l’intégration, avec 0 6 1 :
Z 1
1
|Rn | 6 f (2n) (x) |B2n (x)| dx.
(2n)! 0
De plus, par définition de M , on a :
8x 2 [0, 1] , f (2n) (x) 6 M
et donc, d’après le résultat de la question II.6b, les termes étant tous positifs
ou nuls :
8x 2 [0, 1] , f (2n) (x) |B2n (x)| 6 M |B2n (0)|
d’où, par croissance de l’intégration (les fonctions en présence étant encore
continues sur [0, 1], avec 0 6 1) :
Z 1 Z 1
f (2n) (x) |B2n (x)| dx 6 M |B2n (0)| dx
0 0
et finalement :

|B2n (0)|
|Rn | 6 M
(2n)!

E. Pour aller plus loin


Ce sujet est tiré de l’épreuve A de l’Agro 1999. Les questions qu’on y retrouve
sont très classiques sur les polynômes de Bernoulli. Les étudiants souhaitant ap-
profondir le sujet pourront traiter les sujets suivants :
• ESSEC 2001, voie S, épreuve 1 (approximation de la somme d’une série à
l’aide des polynômes de Bernoulli),
• ESM Saint-Cyr 1999, épreuve 1 (approximation de la somme d’une série et
d’une intégrale à l’aide des polynômes de Bernoulli).
Pour approfondir le thème de l’approximation d’intégrale à l’aide de polynômes,
les candidats pourront traiter les sujets suivants :
• ESCP 2002, voie S, épreuve 1,
• HEC 1996, voie S, épreuve 1.

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Thème 2
Matrices trigonalisables

A. Commentaires sur le sujet et notions abordées


Ce sujet propose, à travers l’étude d’un thème classique d’algèbre linéaire (la
trigonalisation des matrices carrées), une révision de la plupart des chapitres d’al-
gèbre linéaire : calcul matriciel et systèmes linéaires, espaces vectoriels, applica-
tions linéaires, réduction des endomorphismes et des matrices carrées.
Les trois parties sont indépendantes et abordent le thème de la trigonalisation
de trois points de vue différents. La première partie s’adresse à tous les niveaux, la
deuxième partie aux élèves de niveau moyen à bon, tandis que la troisième partie
sera traitée en priorité par les étudiants aspirant aux très bonnes notes à HEC et
à l’ESSEC.

B. Le sujet
Partie I. Un premier exemple
On note B = (e1 , e2 , e3 ) une base de R3 et on considère l’endomorphisme f de
R dont la matrice dans la base B est la matrice
3

!
1 1 2
A= 0 1 0 .
3 2 4

1. (a) Déterminer les valeurs propres et les sous-espaces propres de f .


(b) f est-il diagonalisable ? f est-il un automorphisme de R3 ?
2. (a) On considère la famille B 0 = (e01 , e02 , e03 ) définie par :

e01 = e1 + e3 , e02 = 2e1 + 3e3 , e03 = e1 + e2 + e3 .

Montrer que B 0 est une base de R3 .


(b) Déterminer la matrice P de passage de B à B 0 et déterminer la matrice
P −1 .
(c) Déterminer la matrice T représentative de f dans la base B 0 et donner
une expression de T en fonction de A.

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24 Thème 2 : Matrices trigonalisables

Partie II. Un deuxième exemple


On considère la matrice B suivante :
!
3 2 −2
B= −1 0 1
1 1 0
et on note g l’endomorphisme de R3 associé à la matrice B dans la base cano-
nique de R3 .
1. Vérifier que : B 2 + I3 = 2B, où I3 désigne la matrice identité d’ordre 3.
2. Montrer que B admet une unique valeur propre . B est-elle diagonalisable ?
3. Déterminer le sous-espace propre E (g) de g associé à .
4. (a) Déterminer l’image de g − Id puis montrer que E (g) \ Im(g − Id) est
une droite vectorielle et en déterminer un vecteur non nul e2 .
(b) Déterminer un vecteur e1 de R3 tel que (e1 , e2 ) soit une base de E (g).
(c) Déterminer un vecteur e3 de R3 tel que : g(e3 ) = e2 + e3 .
5. Montrer que B est semblable à
!
1 0 0
C= 0 1 1 .
0 0 1

Partie III. Trigonalisation des matrices à coefficients complexes


On se propose de démontrer que toute matrice carrée d’ordre n > 2, à coef-
ficients complexes, est semblable à une matrice triangulaire supérieure. Une telle
matrice est dite trigonalisable.
1. Soient n un entier naturel supérieur ou égal à 2 et M une matrice apparte-
nant à Mn (C).
(a) Prouver que M admet un polynôme annulateur non constant.
(b) En déduire que M admet au moins une valeur propre complexe.
2. On suppose que n = 2 et on considère une matrice M de M2 (C). On note
f l’endomorphisme de C2 canoniquement associé à la matrice M .
(a) Prouver qu’il existe une base de C2 dans laquelle la matrice associée à
f est triangulaire.
(b) En déduire que M est trigonalisable.
3. On suppose que n est supérieur ou égal à 2 et que toute matrice de Mn (C)
est trigonalisable. On considère une matrice M de Mn+1 (C) et l’on note f
l’endomorphisme de Cn+1 canoniquement associé à M .
(a) Prouver qu’il existe une base B = (e1 , . . . , en+1 ) de Cn+1 relativement
à laquelle la matrice associée à f est de la forme :
✓ ◆
0 L
M = ,
On,1 N

où On,1 désigne la matrice nulle de Mn,1 (C), L est un élément de


M1,n (C), N un élément de Mn (C) et un nombre complexe.
(b) En déduire que M 0 est trigonalisable.
4. Conclure.

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