2021 FUI-FF Session 2 SUJET DE MATHS

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CONCOURS D’ADMISSION 2021

FILIERE UNIVERSITAIRE INTERNATIONALE


FORMATION FRANCOPHONE
FUI-FF_ Session 2_Printemps

Épreuve n°1

MATHEMATIQUES
Durée : 3 heures

L’utilisation des calculatrices n’est pas autorisée pour cette épreuve


Ce problème porte sur l’analyse de Fourier, dans un cadre discret, puis continu. La partie 1
est indépendante des parties 2 et 3.

Partie 1 : Transformée de Fourier discrète


On fixe un entier N ě 1. Pour un vecteur de nombres complexes x “ px0 , . . . , xN ´1 q P CN ,
on pose pour tout 0 ď k ď N ´ 1
N ´1
1 ÿ 2π
yk “ ? xn e´i N nk poù i2 “ ´1q
N n“0

et on définit Dpxq “ py0 , . . . , yN ´1 q P CN la transformée de Fourier discrète de x. Pour simplifier



les notations on posera ζ “ e´i N .
J
Si A P Mn pCq est une matrice à coefficients complexes, on note A˚ “ A la transposée de
la conjuguée de A. On rappelle que si α “ pαi qN i“1 est une suite de N nombres complexes, la
matrice de Vandermonde V pαq est définie par V pαq “ pαij´1 q1ďi,jďN et
ź
detpV pαqq “ pαj ´ αi q.
1ďiăjďN

1. Montrer que D est une transformation linéaire de CN dans lui même, et exprimer sa matrice
dans la base canonique, qui sera notée U .
Nÿ
´1
2. Un entier q ě 0 étant fixé, calculer ζ nq en fonction de q.
n“0
3. Calculer U U . En déduire que D est inversible et donner l’expression de D´1 .
˚

4. Calculer D2 puis D4 . En déduire que U est diagonalisable et que ses valeurs propres appar-
tiennent à l’ensemble t1, ´1, i, ´iu.

Dans toute la suite de cette partie nous supposerons que N est impair et notre objectif est de
déterminer la dimension des espaces propres de U . Pour α P C on note mα “ dimpkerpU ´ αIN qq.
ÿ N pN ´ 1q2
5. (a) Montrer que pk ` `q “ .
0ď`ăkďN ´1
2
ˆ ˙
´N
N pN ´1q N pN ´1q ź πpk ´ `q
(b) Montrer que detpU q “ N 2 i 2 p´1q 2 2 sin .
0ď`ăkďN ´1
N
Nÿ
´1 ?
2
6. On pose S “ ζ ` . Montrer que |S| “ N.
`“0
7. En déduire que :
pm1 ´ m´1 q2 ` pmi ´ m´i q2 “ 1
?
et qu’il existe des nombres ε P t´1, `1u et η P t1, iu tels que S “ εη N .
8. En considérant la matrice U 2 , montrer que

m1 ` m´1 ´ mi ´ m´i “ 1.

3
9. Montrer que :
— si N ” 1 r4s alors η “ 1 ;
— si N ” 3 r4s alors η “ i.
N pN ´1q
10. Montrer que detpU q “ i 2 ε et en déduire la valeur de ε en fonction de N .
11. Conclure que, en posant M “ tN {4u, on a
$
&m “ M ` 1 et m “ m “ m “ M si N ” 1 r4s,
1 ´1 i ´i
%m1 “ m´1 “ m´i “ M ` 1 et mi “ M si N ” 3 r4s.

Note : la somme S a été introduite et longuement étudiée par Gauss, qui en a déterminé la valeur.

Partie 2 : Transformée de Fourier sur R.

On introduit l’espace de Schwartz


" ˇ ˇ *
8 ˇ α pβq ˇ
S “ SpRq “ u P C pR, Cq, @α, β P N, sup ˇx u pxqˇ ă 8 .
xPR

Si u est une fonction de S on définit sa transformée de Fourier, notée Fu ou u


p (ou parfois
z ou Fpupxqq ) par :
abusivement upxq
ż `8
@y P R, u
ppyq “ upxqe´2iπxy dx.
´8

ż `8
2 ?
On rappelle que e´x dx “ π.
´8

On pourra librement utiliser la version suivante du théorème de Fubini : soit f : R2 Ñ C est


une fonction continue telle qu’il existe des fonctions continues et intégrables ϕ et ψ sur R telles
que pour tout px, yq P R2 , on ait |f px, yq| ď ϕpxqψpyq, alors
ż 8 ˆż 8 ˙ ż 8 ˆż 8 ˙
f px, yqdy dx “ f px, yqdx dy.
´8 ´8 ´8 ´8

12. Montrer que si u est une fonction continue et intégrable sur R, alors u
p est bien définie sur R,
continue et uniformément bornée.
p est de classe C α et
13. Montrer que pour u P S et pour tout α P N, u

ppαq “ F pp´2iπxqα upxqq .


u
` ˘
14. Montrer que si u P S et α P N alors F upαq est bien définie et

pαq pyq “ p2iπyqα u


@y P R, uy ppyq.

15. Déduire des questions précédentes que si u P S alors u


p P S.

4
2
16. Montrer que la fonction w : x ÞÑ e´πx appartient à S et que w p “ w.
ˆ ˙1
w
p
(indication : on pourra calculer )
w
17. Démontrer que pour tous u, v P S on a
ż `8 ż `8
u
ppyqvpyqdy “ upyqpv pyqdy
´8 ´8

(on justifiera que ces intégrales sont bien définies).


18. Pour u P S, montrer la relation
ż `8 ż `8
2 2 2
ppyqe´πt y e´2iπxy dy “
u upty ´ xqe´πy dy.
´8 ´8

19. En déduire que F ˝ Fpuqpxq “ up´xq. Conclure que F réalise une bijection de S dans lui
même et exprimer son inverse.

Partie 3 : Théorème de De Moivre-Laplace.

On admettra qu’il existe un espace probabilisé pΩ, A, Pq sur lequel toutes les variables aléatoires
considérées dans la suite sont définies, et on notera Ep¨q l’espérance d’une variable aléatoire définie
sur pΩ, A, Pq, à valeurs réelles ou complexes.
Soit pXn qně1 une suite de variables aléatoires indépendantes, suivant une loi de Bernoulli de
paramètre p, avec 0 ă p ă 1. Pour n ě 1 on pose
n
ÿ 1
Sn “ Xk et Sn› “ a pSn ´ npq.
k“1 npp1 ´ pq

20. Calculer l’espérance et la variance de Sn .


´ z ¯n
21. Si z est un nombre complexe, montrer que 1 ` tend vers ez quand n Ñ 8.
ˇ n ˘n ˇ ˘n
(indication : on pourra montrer l’inégalité ˇez ´ 1 ` nz ˇ ď e|z| ´ 1 ` |z|
` `
n )
22. Montrer que pour tout t P R,
´ ›
¯ 2 2
E e´2iπtSn ÝÑ e´2π t .
nÑ8

23. En utilisant les résultats de la partie 2, conclure que si ϕ est une fonction de S, on a
ż8
1 2
E pϕpSn› qq ÝÑ ? ϕptqe´t {2 dt.
nÑ8 2π ´8

˛˛˛

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