Thexe Neyens Delphine Dumas
Thexe Neyens Delphine Dumas
Thexe Neyens Delphine Dumas
Cette thèse d’exercice est le fruit d’un travail approuvé par le jury de soutenance et réalisé
dans le but d’obtenir le diplôme d’Etat de docteur en médecine. Ce document est mis à
disposition de l’ensemble de la communauté universitaire élargie.
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Année 2015 N° 43
THÈSE
POUR LE DIPLÔME D’ÉTAT
DE
DOCTEUR EN MÉDECINE
Par
Delphine NEYENS
Née le 7 août 1986 à Saint-Julien-en-Genevois (74)
I. INTRODUCTION ........................................................................................................... 10
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Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
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Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
V. CONCLUSION................................................................................................................ 70
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Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
REMERCIEMENTS
À Monsieur le Professeur Poiraudeau, vous me faites l’honneur de présider cette soutenance
de thèse. Veuillez recevoir mes plus vifs remerciements et l’expression de mon plus profond
respect.
À Madame le Professeur Durand Zaleski, vous avez accepté immédiatement de faire partie de
mon jury et je vous en remercie. Veuillez recevoir l’expression de mon plus profond respect.
À Monsieur le Professeur Lorenzo, qui a accepté d’être mon directeur de thèse. Je te remercie
de m’avoir accompagnée pendant la réalisation de ce travail qui fut passionnant. Merci pour
ta disponibilité et tes conseils éclairés tout au long du chemin. J’espère avoir été digne de la
confiance que tu m’as accordée et continuer à l’être pour les différents projets que nous
menons ensemble. Trouve ici l’expression de ma gratitude et de ma profonde reconnaissance.
À Madame le Docteur Dreyfus, trouve ici toute ma gratitude pour l’enseignement que tu m’as
dispensé pendant six mois en stage de niveau 1 en ambulatoire. Tu m’as permis d’éclairer et
d’encadrer ma découverte de la médecine générale, de découvrir les différents aspects du
métier que je voulais faire et d’avoir une révélation sur la carrière que j’allais entreprendre
dans cette belle spécialité. Ton engagement auprès des patients, ton expérience, tes
compétences et ton professionnalisme sont un exemple pour moi. Tu as accepté de faire partie
de ce jury et je t’en remercie infiniment.
Aux 30 médecins généralistes qui ont accepté de participer à notre étude et qui nousont
montrés la diversité et la richesse de cette profession.
Aux différents médecins que j’ai croisé sur mon chemin vers la médecine générale et qui ont
participé à ma formation : Docteur Thomas, Docteur Sorial, Docteur Chung, Docteur
Khaznadar, Docteur Si Houcine, Docteur Wargon, Docteur Caron, Docteur Hervieux,
Docteur Godefroy, Docteur Anquetil, Docteur Leroy, Docteur Chace, Docteur Delalie,
Docteur Blasquez, Docteur Condat, Docteur Bonnet, Docteur Zanditenas, un grand merci
pour m’avoir tous permis dans vos spécialités de me faire progresser. C’est grâce à vous que
j’en suis là aujourd’hui.
À Anne Elisabeth et Jeanne, membres du groupe B, étant devenues des amies sur qui j’ai pu
compter aussi bien dans les joies que dans les peines et qui m’ont permis d’avancer dans ma
vie personnelle et professionnelle. Je ne vous remercierai jamais assez.
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Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
À Laure et Camille, qui m’ont suivie tout au long du chemin tortueux de l’internat, qui m’ont
aidée à franchir différentes étapes de ma vie et qui sont toujours présentes pour moi. J’espère
que notre amitié durera encore de longues années.
À la famille Steelandt, Cathy, Thierry, Nathalie, Patrice, Alexine, merci pour votre présence
et votre soutien.
À Alexandra, ma meilleure amie, présente depuis le début de ces longues études de médecine,
toujours là quand il faut. Tu es un exemple pour moi et je mesure chaque jour ma chance de
t’avoir.
À Joëlle, présente depuis le collège, ces longues années à tes côtés te permet de me connaître
mieux que je ne me connais, je te remercie d’avoir toujours été là pour moi.
À mes parents sans qui je ne serais pas là et qui m’ont donné le goût des études et l’envie de
réussir, de me battre et de vouloir toujours plus, je ne vous remercierai jamais assez de
m’avoir inculqué les bases d’une vie saine et épanouissante aussi bien au niveau professionnel
que personnel.
À Maxime, pour l’amour et le soutien que tu m’as apporté et peut être m’apporteras. Tu m’as
permis de m’ouvrir à la vie parisienne et de découvrir un nouvel horizon. Ton envie de
réussite tout au long de mes études de médecine m’a portée et c’est en grande partie grâce à
toi si j’en suis là aujourd’hui. Malgré toutes les épreuves que nous avons traversées et
traversons, ma gratitude envers toi n’a jamais failli.
Encore un grand merci à toutes les personnes qui ont relu ce travail avec attention et ont
permis de l’enrichir : Elodie, Anne Elisabeth, Maxime, Rémi.
Et pour finir à ma sœurette, Elodie, tu as toujours été présente pour moi et ma réussite est
également liée à toi. Mon amour pour toi est sans faille et cet amour m’a servi de base pour
avancer et je ne sais comment te remercier pour tout ce que tu as fait et fais encore pour moi
envers et contre tout et tous. Je te dédie ce travail et te remercie du fond du cœur pour ton aide
dans ma vie personnelle et professionnelle.
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Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
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Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
VL Vaste Latéral
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Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
I. INTRODUCTION
Le syndrome fémoro-patellaire est décrit dans la littérature comme une douleur antérieure du
genou provoquée par une augmentation de friction de la patella dans la gorge de la trochlée
fémorale.
Sa prévalence est élevée chez les adolescents et les adultes jeunes, 4 à 33% voire jusqu’à 45%
chez les adolescents [1] ; avec une apparition plus importante chez les femmes que chez les
hommes. Ce syndrome est donc rencontré de façon fréquente chez le médecin généraliste et
représente l’acteur principal de la prise en charge.
A ce jour, les traitements communément prescrits sont les AINS, les antalgiques et la
kinésithérapie, d’après le peu d’études existantes.
Cependant, les AINS ne sont pas sans conséquence et nous pouvons nous apercevoir que les
exercices de kinésithérapie ne sont pas toujours effectués correctement.
Pour le moment, aucune étude ne prouve la supériorité d’un traitement par rapport à un autre
en France dans le syndrome fémoro-patellaire.
Cette thèse est une étude descriptive et exploratoire cherchant à faire un état des lieux des
pratiques des médecins généralistes à Paris et dans le Val de Marne sur la prise en charge
diagnostique et thérapeutique des patients présentant un syndrome fémoro-patellaire grâce à
la méthode du patient standardisé. Cette méthode permet de limiter les biais liés au
questionnaire habituellement utilisé dans ce genre d’étude.
Devant l’absence de référentiel dans cette pathologie, nous espérons pouvoir mettre en place
des études de plus grande ampleur (étude de cohorte) en se basant sur les résultats de cette
étude pilote dans l’optique de travailler sur des recommandations officielles.
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Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
Dans une étude prospective menée sur 1020 soldats durant 3 mois de classe aux USA, 48 ont
présenté un SFP [9].
Dans une étude réalisée auprès de 586 adolescents Hongrois [10] en 2004, la prévalence du
syndrome fémoro-patellaire a été de 20,65%, sans différence significative entre homme et
femme.
Selon Pourcher et D. Dejour, la prévalence est de 20% chez les adolescents et les adultes
jeunes [11].
Dans une étude prospective américaine [12] menée sur 1535 incorporés pendant deux ans,
l'incidence du SFP a été de 22/1000 personnes/année, soit une prévalence d'environ 15% chez
les femmes et 12% chez les hommes.
Une revue de la littérature anglaise, datant de 2008 [13], montre que les sources de données
concernent exclusivement la médecine du sport et la médecine militaire. Une prévalence de
25% a été citée dans 13 articles sur 40 mais les autres incidences étaient comprises entre 3%
et 40% selon les articles.
En 2010, 97 279 recrues de l'armée israélienne (équivalent des appelés) dont 18 338 femmes
ont été incluses dans une étude rétrospective [14] afin d'évaluer la prévalence des douleurs
antérieures du genou. Les patients présentant un genou traumatisé, opéré, une pathologie
méniscale, une épiphysite de croissance ou une instabilité fémoro-patellaire étaient exclus. La
prévalence des douleurs antérieures du genou est de 4,15%, avec une différence significative
chez les patients présentant des pieds plats. Les douleurs antérieures du genou semblent plus
fréquentes chez le jeune homme que chez la jeune femme, contrairement à la majorité des
études anglo-saxonnes.
11
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
Les douleurs antérieures du genou sont, après les lombalgies, le motif de consultation le plus
fréquent concernant l'appareil locomoteur.
Ce problème est fréquent et concerne deux types de population : les adolescents et jeunes
adultes, souvent les filles et les sujets plus mûrs (60 ans).
Les pathologies du genou sont complexes et multifactorielles [7] car elles font intervenir des
structures multiples, articulaires et tendino-musculaires.
D'après Dupont [15], le syndrome douloureux antérieur du genou peut être qualifié de
spécifique, lorsqu'il existe une cause précise aux douleurs, retrouvée à l'examen clinique ou
lors d'examens d'imagerie. Il s'agit des principaux diagnostics différentiels du SFP que nous
détaillerons plus tard. Par opposition, on retrouve des syndromes douloureux antérieurs du
genou non spécifiques en ce sens où il n'est pas retrouvé de causes précises aux douleurs
évoquées par le patient.
D'après H. Dejour [16], le SFP est caractérisé par l'absence de tout épisode de luxation ainsi
que de toute anomalie morphologique, ce qui se rapproche de la définition de Dupont.
Le syndrome fémoro-patellaire est décrit comme une douleur antérieure du genou provoquée
par une friction anormale de la patella dans la gorge de la trochlée fémorale, qui résulte de
modifications biochimiques et/ou physiques de l’articulation fémoro-patellaire. Certains
auteurs l’associent à un déséquilibre chronique des muscles des membres inférieurs [17].
Deux principales manifestations cliniques le caractérisent : l’instabilité et la douleur. La
combinaison des deux est souvent présente mais, dans un certain nombre de cas, la gêne est
provoquée par l’instabilité isolée ou par la douleur seule.
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Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
Le stress articulaire de l’AFP est déterminé en divisant la force de compression par la surface
de contact articulaire fémoro-patellaire
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Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
Il existe également des anomalies osseuses qui peuvent aussi affecter indirectement l’AFP et
la surface de contact articulaire en provoquant un mauvais alignement des membres inférieurs
avec, par exemple, une torsion fémorale excessive [22], une angulation exagérée du genou en
varus ou valgus, une rotation tibiale anormale ou un mauvais alignement du pied.
Les effets d’un mauvais alignement des membres inférieurs peuvent être résumés par le
principe que le squelette dicte l’endroit où la charge croise l’articulation fémoro-patellaire.
Chaque variation à partir d’un alignement squelettique optimal peut conduire à l’action de
forces anormales sur l’AFP pouvant causer, soit une atteinte des tissus mous avec par
conséquent une subluxation de patella, soit une atteinte cartilagineuse ; soit les deux.
14
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
• Antéversion fémorale
L’antéversion fémorale normale est d’environ 15°, il existe des variations considérables entre
8 et 30° d’antéversion.
Une antéversion anormale a été associée avec des douleurs antérieures de genou.
15
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
Il faut toutefois rappeler que toute douleur antérieure de genou n’est pas forcément associée à
une anomalie d’alignement de la rotule ou à des variations anatomiques.
Réciproquement, un mauvais alignement de la rotule ne doit pas être considéré
obligatoirement comme déclencheur de douleur antérieure de genou.
16
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
Le moyen fessier, qui est un abducteur, mais aussi un rotateur externe de hanche est un
stabilisateur important du bassin. Sa faiblesse musculaire peut favoriser une adduction et une
rotation interne augmentées du fémur qui contribuent à un valgus fonctionnel exagéré du
genou.
Powers et al. ont démontré qu’une rotation interne et une adduction de hanche augmentées
durant la marche sont un facteur de risque de développement d’un SFP [1] par le valgus
fonctionnel excessif de genou engendré.
17
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
- variables dans le temps et dans l’espace pas toujours ressentie pour le même effort ni
au même endroit ;
- liées aux accroupissements prolongés, au relevé de la position assise, à la montée ou
descente d’escaliers, impression d’instabilité.
La douleur du SFP est volontiers antérieure ou antéro-interne, pouvant évoquer une lésion
méniscale interne. Cette douleur est augmentée par la station assise prolongée (signe du
cinéma), augmentée par la course à pied ainsi que les montées /descentes.
Puis un GONFLEMENT.
Il est bien entendu en rapport avec un épanchement, le plus souvent synovial. Sa présence
traduit une réaction inflammatoire du genou, dont il convient de rechercher la cause.
Enfin un BLOCAGE.
Il faut bien différencier le vrai blocage, dû à une cause mécanique intra articulaire : anse de
seau méniscale, corps étranger libre dans l’articulation. C’est l’impossibilité à étendre le
genou, alors que la flexion reste possible. Le vrai blocage se produit donc en extension.
Les « faux » blocages se produisent quant à eux, en flexion, dans des circonstances très
variables. Ils peuvent persister plusieurs heures. Ils sont évocateurs d’une étiologie rotulienne.
18
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
II.B.5.a. L’interrogatoire
L’interrogatoire est essentiel et permet souvent d’orienter le diagnostic.
Le sujet se plaint généralement d’une douleur antérieure du genou, derrière la rotule ou autour
de celle-ci. Cette douleur peut être difficile à localiser et les patients peuvent décrire un cercle
avec leur doigt autour de la patella, appelé le « circlesign ». Unilatérale ou bilatérale, elle
apparaît souvent de manière insidieuse et peut être très fluctuante en termes de fréquence et
d’intensité. Un des signes caractéristiques est qu’elle augmente généralement en position
assise prolongée («signe du cinéma») ou lors de la montée/descente des escaliers.
Une sensation d’instabilité subjective de la rotule est parfois présente, associée ou non à des
défauts de glissement (bruits articulaires, accrochages, ressauts, pseudo blocages). Il est
important de déterminer si un antécédent de subluxation est présent car une instabilité
patellaire peut être associée au SFP. Enfin, un antécédent de traumatisme direct avec impact
sur la rotule doit être pris en compte [5].
Il est important de ne pas banaliser les plaintes car cette pathologie peut fortement influencer
le moral des patients et diminuer significativement leur qualité de vie comme toute douleur
chronique.
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Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
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Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
• Le signe de Smilie
C’est un signe pathognomonique de l’instabilité rotulienne lorsqu’il est positif [29].
L’examinateur subluxe la patella en dehors tout en fléchissant le genou du sujet comme le
montre la photo 4. Le signe est positif lorsqu’il déclenche une nette appréhension du patient
qui ressent l’impression d’une luxation imminente. On ne recherche pas de douleur par ce test
mais bien une sensation d’instabilité.
Figure4:Signe de Smilie
• Le signe de l’engagement
La douleur du syndrome rotulien est reconnue par le patient lors d’un mouvement de flexion
passive du genou tout en tenant la pointe de la rotule.
22
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
- Chondromalacie.
- Synovite villonodulaire pigmentée.
• Lésions osseuses
- Pathologie tumorale.
- Ostéochondrite disséquante.
- Dysplasie trochléenne.
- Patella bipartite.
- Tumeurs osseuses et exostoses.
• Fractures et apophysites
- Maladie d’Osgood-Schlatter.
- Fracture de fatigue.
- Maladie de Sinding-Larsen-Johansson.
• Douleurs référées
- Subluxation tibiofibulaire.
- Articulation coxo-fémorale.
- Lombaire (radiculopathie L2-L3-L4).
• Syndrome douloureux régional complexe (algoneurodystrophie).
• Taping de la patella
Une diminution significative des douleurs peut être obtenue avec le taping de Mc Connell[2].
Ce type de bandage (taping) du genou s’effectue depuis la partie latérale de la patella et
permet de déplacer médialement la patella, en l’attachant aux tissus mous médiaux du genou,
corrigeant artificiellement la traction latérale exagérée de la patella comme le montre la figure
6 et la photo 7.
23
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
• Renforcement musculaire
Le renforcement des muscles amyotrophiés prend une part importante dans le traitement
fonctionnel. Les déséquilibres musculaires entre quadriceps et ischio-jambiers dans le plan
sagittal mais aussi entre vaste médial oblique et vaste latéral du quadriceps dans le plan
frontal dus à l’amyotrophie de certains muscles ou à leur retard d’activation sont une cause
importante de l’augmentation du stress articulaire au niveau de l’AFP.
24
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
évaluation iso cinétique notamment, dans un certain nombre de cas de SFP [32]. Ces
dernières études renforcent le concept de la nécessité de ne pas se focaliser sur le
renforcement du quadriceps lors de la rééducation des SFP [32].
D’autre part, Powers a montré qu’un valgus de genou excessif est relié à la diminution de la
force musculaire des muscles fixateurs de hanche et contribue à augmenter le nombre de
blessures de genou comme la rupture de ligament croisé antérieur [32] ou l’apparition d’un
syndrome fémoro-patellaire [1]. Une force augmentée des abducteurs de hanche avec le
moyen fessier en tête contribue à diminuer le valgus du genou dans le plan frontal et donc le
risque d’apparition de SFP ou l’importance de symptômes douloureux qui en découlent. C’est
pourquoi le renforcement musculaire des abducteurs de hanche et notamment du moyen
fessier a également une place privilégiée dans le programme de rééducation du SFP.
Pour étirer ces muscles, une technique myofasciale est appliquée par le thérapeute, prolongée
au domicile par l’apprentissage d’auto exercices. Par exemple, on montre au patient comment
placer un rouleau de mousse perpendiculairement au tenseur du fascia lata (soit
perpendiculaire à l’axe de la cuisse) en se positionnant en décubitus latéral et comment rouler
dans un mouvement de va-et-vient sur le tenseur du fascia lata. L’apprentissage d’auto
exercices permet au patient d’être acteur de sa rééducation et de la poursuivre au domicile
(annexe 3).
Des études à ce sujet méritent encore d’être menées. C’est la raison pour laquelle les
recommandations de traitement doivent être fondées sur le risque individuel de luxation
récidivante, la douleur et le handicap entraîné par l’instabilité patellaire et sur une
compréhension approfondie de l’anatomie de l’AFP, avec des objectifs de traitement
clairement définis.
Il n’existe pas de bénéfice évident à associer à quelque thérapie que ce soit une prise d’AINS
per os à moyen ou long terme; les groupes sans médication anti-inflammatoire n’ont jamais
évolué plus défavorablement au cours du temps que ceux avec [34]. L’utilisation d’AINS peut
tout de même se justifier à court terme en phase aiguë, en particulier en cas de tendinopathie
d’accompagnement.
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Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
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Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
Depuis cette méthode est largement utilisée dans les facultés du monde entier pour la
formation des étudiants ou l’évaluation des professionnels[39].
Les patients « standardisés » sont formés à simuler l’histoire d’un vrai patient et à reproduire
systématiquement les signes cliniques, la personnalité, le langage corporel et les réactions
émotionnelles qui auront été prédéterminés en fonction des objectifs de la simulation.
Une recherche dans la base de données Pub Med confirme l’absence d’autres études, publiées
en France ou à l’étranger, portant sur le syndrome fémoro-patellaire avec l’utilisation de cette
méthode.
Au niveau déontologique, dans les études étrangères utilisant cette méthode, le consentement
préalable des médecins évalués n’était pas requis [40-43].
Les deux thèses soutenues à Paris V et ayant utilisé cette méthode [38,43] prévoyaient le
recueil systématique du consentement des praticiens avant la visite de la patiente standardisée.
Nous souhaitions éviter ce biais de sélection induit par l’inclusion de médecins acceptant un
regard extérieur sur leur pratique.
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Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
Nous n’avons obtenu aucune possibilité de financement, ni par la faculté ni par l’industrie
pharmaceutique.
Par conséquent, ne pouvant rémunérer une tierce personne pour jouer la fausse patiente, en
sus des 800 euros à débourser pour les consultations, j’ai décidé d’incarner moi-même la
patiente standardisée. J’ai donc réalisé les 30 consultations seule ce qui permet une meilleure
reproductibilité et de limiter les frais.
J’ai suivi un scénario préalablement défini, très détaillé et reproductible à chaque visite.
o Arrêt de travail
- Si le médecin demande si la patiente peut continuer à aller travailler : elle ne sait pas.
Qu’en pense-t-il ? A-t-il déjà vu des personnes avec les mêmes symptômes, et combien de
temps ceux-ci duraient-ils ?
- Si le médecin demande si cela posera un problème avec le travail s’il fait un arrêt : non.
o Sur le plan des traitements
- Si le médecin demande si la patiente souhaite des traitements : elle aimerait simplement
être soulagée.
- Si le médecin demande si antécédents de douleurs gastriques avec les anti-inflammatoires :
la patiente ne sait pas, elle n’en a jamais pris.
- Si le médecin lui propose une infiltration ou de la mésothérapie d’emblée, la patiente dira
qu’elle préfère attendre car elle a peur des aiguilles.
o Sur le plan administratif
- Règlement de l’acte : la patiente n’a pas sa carte vitale. Paiement de toutes les
consultations en chèque et demande d’une feuille de soins papier.
- Si le médecin demande pourquoi l’avoir choisi comme médecin : car il était le premier sur
les pages jaunes.
- Pourquoi ne pas voir son médecin traitant : parce qu’il est à Cannes.
o Justifications du scénario
- Secrétaire médicale car la patiente étant une ancienne interne de ce service, elle pouvait
alors répondre aux questions que le médecin serait susceptible de poser sur ce métier et cet
hôpital ; de plus ce poste nécessite une station assise prolongée.
- Afin de limiter les coûts liés à cette thèse, il a été décidé que je serais la patiente
standardisée. Mon directeur de thèse m’avait entraînée pour les consultations, autant sur le
plan de l’interrogatoire que sur le plan clinique.
- La patiente amène ses radios pour éviter les deuxièmes consultations au cas où le médecin
aurait demandé à faire des radios.
- Les différents symptômes du scénario peuvent être justifiés pour guider le médecin
généraliste vers le diagnostic de syndrome fémoro-patellaire et surtout ne pas l’influencer
vers un autre diagnostic.
- Arguments pour éliminer une pathologie méniscale : pas de blocage ni instabilité du
genou, douleur à la palpation de l’interligne, grinding test négatif.
- Arguments pour éliminer une pathologie tendineuse : début progressif, pas de douleur à
l’insertion des tendons, pas de syndrome de l’essuie-glace, pas de sport traumatisant, test
de Renne négatif, testing appareil extenseur normal.
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Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
Les médecins étaient ensuite sélectionnés de la façon suivante sur le site pages jaunes:
o Le 3ème médecin et le 10ème de chaque page si plus de 30 médecins par
arrondissement ou par ville ;
o Le 2ème, 3ème, 10ème et 13ème médecin de chaque page si moins de 30 médecins
par arrondissement ou par ville ;
o Tous les médecins si moins de 20 médecins par arrondissement ou par ville.
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Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
Pour les arrondissements de Paris, des courriers ont été envoyés aux deux premiers et deux
derniers médecins de notre liste randomisée (annexe 1).
Pour les villes du 94, des courriers ont été envoyés aux quatre premiers et quatre derniers
médecins de notre liste randomisée.
Nous avons donc envoyé 56 courriers dans Paris et 64 courriers dans le 94 en décembre 2013
et avons renvoyé 40 courriers en mars 2014.
Suite à l’envoi de ce courrier, les médecins étaient joints par téléphone pour obtenir leur
accord quant à recevoir un patient simulé au sein de leur cabinet dans l’année suivante sans
précision sur la pathologie visée.
Dans le cabinet, la patiente répondait aux questions que le médecin lui posait et se limitait à
cela, selon le scénario.
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Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
Un seul « oui » par arrondissement était accepté pour Paris et deux pour les villes du Val de
Marne.
En cas de refus des 4 médecins sélectionnés par ville ou arrondissement, les médecins
suivants de la liste randomisée étaient contactés par téléphone après avoir renvoyé le courrier
de présentation de la thèse.
Sur 120 courriers envoyés en décembre 2013, il a été nécessaire d’appeler 106 médecins.
J’ai obtenu 22 accords pour recevoir un patient simulé.
J’ai donc renvoyé 40 courriers pour obtenir les 8 derniers accords en mars 2014 et rappelé 30
médecins.
Les causes de refus évoquées étaient :
- refus catégorique : 30 ;
- pas de nouveau patient : 13 ;
- manque de temps : 31 ;
- gêne liée à la méthode : 5 ;
- départs en retraite : 2 ;
- déménagement ou erreur de numéro : 5 ;
- blocage par la secrétaire : 2 ;
- pas de réponse aux appels : 7.
Nous avons eu 11 médecins exclus car ils exerçaient d’autres pratiques que la médecine
générale.
Au total, sur 136 appels passés, 30 médecins ont donné leur accord pour participer à ma thèse,
soit respectivement 22% des médecins comme l’illustre la figure 8 ou flow chart.
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Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
Nombre de
courriers
envoyés: 160
Nombre
d’appels passés:
136
Nombre de Nombre
refus: 95 d’exclus: 11
Nombre final de
médecins inclus:
30
Nombre final de
consultations
réalisées: 30
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Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
Femmes
30%
Hommes
70%
D’après le baromètre INPES 2009, les médecins généralistes sont 89% à exercer en secteur 1,
ce qui est le cas dans notre échantillon si on ne considère que la banlieue ; le secteur d’activité
des médecins dans Paris intra-muros étant assez spécifique (voir figure 10).
90% 83%
80%
70%
60% 56%
50% 44%
40%
30%
20% 17%
10%
0%
Secteur 1 Secteur 2
Paris Banlieue
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Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
• Durée de la consultation
1 médecin a effectué la consultation (interrogatoire, examen physique et prise en charge
thérapeutique) en 5 minutes ;
15 médecins : 10 minutes ;
10 médecins : 15 minutes ;
4 médecins : 20 minutes.
5mn
20mn
4%
13%
15mn 10mn
33% 50%
III.B.3. Interrogatoire
• Coordonnées
2 médecins n’ont pas demandé la date de naissance à la patiente.
NON
7%
OUI
93%
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Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
• Antécédents
25 médecins ont interrogé la patiente sur ses antécédents.
Non recherchés
17%
Recherchés
83%
• Pratique sportive
19 médecins ont interrogé la patiente sur la pratique sportive.
Non recherché
37%
Recherché
63%
• Prise d’antalgiques
17 médecins ont recherché à l’interrogatoire la prise d’antalgiques pour calmer la douleur.
Non recherché
43%
Recherché
57%
39
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
• Symptômes associés
7 médecins ont recherché des symptômes associés type arthralgie ou fièvre.
Recherché
23%
Non recherché
77%
• Mode de début
18 médecins ont recherché le mode de début des douleurs.
Non recherché
40%
Recherché
60%
• Type de douleur
8 médecins ont recherché à caractériser la douleur : mécanique ou inflammatoire.
Recherché
23%
Non recherché
77%
40
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
• Utilisation d’échelle
Aucun médecin n’a utilisé des échelles type EVA ou autre pour caractériser la douleur.
• Douleur dans les escaliers
21 médecins ont recherché la douleur dans les escaliers.
Non recherché
30%
Recherché
70%
Non recherché
13%
Recherché
87%
41
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
Non recherché
13%
Recherché
87%
• Douleur projetée
Aucun médecin n’a recherché une douleur projetée.
Non recherché
10%
Recherché
90%
42
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
Mesuré
3%
Non mesuré
97%
Recherché
17%
Non recherché
83%
43
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
Non palpées
7%
Palpées
93%
Non réalisée
40%
Réalisée
60%
• Examen méniscal
21 médecins ont réalisé des tests pour rechercher un problème méniscal.
Non réalisé
30%
Réalisé
70%
44
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
Non examiné
20%
Examiné
80%
Non testée
23%
Testée
77%
45
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
Non demandées
27%
Demandées
73%
• Echographie
Aucun médecin n’a demandé la réalisation d’une échographie.
• Scanner
Aucun médecin n’a demandé la réalisation d’un scanner du genou.
• IRM
17 médecins ont demandé la réalisation d’un IRM du genou.
Non prescrit
43%
Prescrit
57%
46
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
• Arthroscopie
1 médecin a prescrit une arthroscopie.
Prescrite
3%
Non prescrite
97%
• Bilan biologique
Aucun médecin n’a demandé un bilan biologique.
III.B.6. Traitements
• Anti inflammatoires non stéroïdiens
12 médecins ont prescrit des AINS.
Prescrit
40%
Non prescrit
60%
47
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
Pour cinq médecins, ils ont prescrit des AINS associés à des IPP :
- Omeprazole 20mg 1 fois par jour pendant 7 jours par deux médecins ;
- Omeprazole 20mg 1fois par jour pendant 15 jours par deux médecins ;
- Lansoprazole 15mg 1fois par jour pendant 8 jours.
Aucun médecin ne s’est renseigné sur le risque de grossesse en prescrivant les AINS.
• Myorelaxants
1 médecin a prescrit des myorelaxants : Thiocolchicoside 2 gélules 2 fois par jour pendant 7
jours.
• Antalgiques
5 médecins ont prescrit des antalgiques de palier 1. Aucun n’a prescrit ni des antalgiques de
palier 2, ni de palier 3.
- Paracétamol 1g 3 fois par jour pendant 5 jours par deux médecins ;
- Paracétamol 1g 3 fois par jour pendant 7 jours par trois médecins.
Prescrit
17%
Non prescrit
83%
• Topiques
7 médecins ont prescrit des topiques.
- Idrocilamide 5% crème 1 tube ;
- Diclofénac 1% 2 applications par jour pendant 5 jours par deux médecins ;
- Diclofénac 1% 2 applications par jour pendant 10 jours ;
- Diclofénac 1% 3 applications par jour pendant 7 jours ;
48
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
- Acide niflumique 2,5% 3 applications par jour pendant 10 jours par deux médecins.
Prescrits
23%
Non prescrits
77%
• Kinésithérapie
10 médecins ont prescrit de la kinésithérapie.
Prescrite
33%
Non prescrite
67%
OUI
7%
NON
93%
49
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
• Repos au lit
Aucun médecin n’a recommandé le repos au lit.
• Arrêt du sport
7 médecins ont recommandé un arrêt du sport.
OUI
24%
NON
76%
• Arrêt de travail
1 médecin a proposé un arrêt de travail.
• Spécialiste
6 médecins ont adressé la patiente vers un spécialiste (rhumatologue).
OUI
2%
NON
98%
50
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
• Prothèses orthopédiques
3 médecins ont prescrit des semelles orthopédiques.
2 médecins ont prescrit des genouillères.
Prescrites
17%
Non prescrites
83%
• Infiltration
2 médecins ont recommandé une infiltration du genou.
51
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
TARIFS CCAM
ACTES
(EUROS)
Consultation 23,00
Radiographie genou (3 22,61
incidences)
IRM genou 55,00
Arthroscopie 125,40
AINS Suivant dosage
Antalgiques palier 1 Suivant dosage
Topiques Suivant dosage
Kinésithérapie 96,78
Auto rééducation 0
Consultation 28,00
spécialiste
Semelles 100
orthopédiques
Genouillère 49,90
Infiltration genou 30,82
Mésothérapie 69
Figure 41:Desriptif des tarifs des différents actes médicaux
Les radiographies des genoux sont réalisées dans 73% des cas au tarif de 22,61 euros.
L’IRM du genou avec injection de produit de contraste pourra être réalisée au tarif de
55euros.
L’arthroscopie à visée diagnostique a été prescrite dans un seul cas pour un tarif de
125,40euros.
52
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
Suivant les différentes molécules prescrites et les dosages, les tarifs diffèrent. Nous avons
considéré que dans tous les cas les pharmaciens auraient substitué la spécialité par le
générique comme la loi le prévoit.
Les AINS représentent les traitements médicamenteux prescrits en plus grand nombre :
- Diclofenac 1cp de 75mg LP 2 fois par jour pendant 5 jours : 3,17 euros la boîte ;
- Diclofenac 1cp de 75mg LP 2 fois par jour pendant 7 jours par trois médecins : 3,17
euros la boîte ;
- Diclofenac 25mg 3 fois par jour sans durée prescrite par deux médecins : 3,17 euros la
boîte ;
- Celecoxib 200mg 1cp 2 fois par jour pendant 4 jours puis 1cp par jour pendant 10
jours : 7,42 euros la boîte ;
- Acéclofénac 100mg 1cp 2fois par jour pendant 7 jours puis 1cp par jour pendant 5
jours : 3,82euros la boîte ;
- Naproxène 550mg 1cp 2fois par jour pendant 5 jours : 2,18 euros la boîte ;
- Naproxène 550mg 1cp 2fois par jour pendant 8 jours : 2,18 euros la boîte ;
- Ibuprofène 200mg 2cp 3 fois par jour pendant 5 jours : 1,36 euros la boîte ;
- Ibuprofène 400mg 1cp 3 fois par jour pendant 5 jours. : 1,55 euros la boîte.
Pour cinq médecins, ils ont prescrit des AINS associés à des IPP :
- Omeprazole 20mg 1 fois par jour pendant 7 jours par deux médecins : 2,05 euros la
boîte ;
- Omeprazole 20mg 1fois par jour pendant 15 jours par deux médecins : 7,94 euros la
boîte ;
- Lansoprazole 15mg 1fois par jour pendant 8 jours : 4,28 euros la boîte ;
- Thiocolchicoside 2 gélules 2 fois par jour pendant 7 jours : 5,25 euros la boîte.
53
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
Pour les semelles orthopédiques, après analyse sur internet et appels de 3 podologues
prothésistes, les prix se situent entre 75 et 125 euros d’où une moyenne de 100euros dont
17,32 euros pris en charge par la sécurité sociale.
III.C.2.c. Mésothérapie
Pour ce qui est de la mésothérapie, cela dépend du nombre de séances réalisées par le
médecin.
III.C.2.d.Kinésithérapie
Pour connaître précisément les prises en charge en kinésithérapie des syndromes fémoro
patellaires, j’ai appelé le centre référence situé à Cochin. J’ai joint la cadre de santé des
kinésithérapeutes Mme Alexandra Roren, qui m’a précisé que le nombre de séances réalisées
était de 4 à 6 séances suivant leur protocole avec des exercices d’étirement des muscles de la
jambe et des ailerons rotuliens, des exercices de renforcement musculaire au niveau du
quadriceps et des ischio jambiers et de la chaine interne dont les péroniers latéraux ainsi que
des exercices de proprioception et des exercices d’auto mobilisation (annexe 2).
Désormais, les médecins n’ont pas à prescrire le nombre de séances mais plutôt à indiquer les
types d’exercice souhaités et surtout, faire figurer sur l’ordonnance la pathologie traitée afin
de faciliter la prise en charge par le kinésithérapeute.
54
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
Sur les conseils de Mme Roren pour connaître la tarification faite en ville, j’ai contacté un
centre de kinésithérapie travaillant avec l’hôpital Cochin et j’ai joint M. Flavio Bonnet
(masseur kinésithérapeute) qui m’a apporté de nombreuses précisions sur cette prise en
charge.
En ajoutant toutes les dépenses autant diagnostiques que thérapeutiques, les coûts varient de
46,61 à 260,27 euros.
<50€
3%
>200€
13% entre 50
entre 150 et 100€
et 200€ 17%
13%
entre 100 et
150€
54%
Figure 42: Répartition des coûts en fonction des différentes prises en charge
55
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
IV. DISCUSSION
IV.A. Les forces et les faiblesses de l’étude
IV.A.1. Points forts
IV.A.1.a. Utilisation de la méthode du patient standardisé
L’évaluation de la qualité des soins repose sur la comparaison d’une pratique réelle à une
pratique idéale définie par un référentiel.
La méthode du patient standardisé permet de confronter la pratique réellement observée à la
pratique idéale, à l'inverse des questionnaires qui favorisent un biais de déclaration (on peut
idéaliser sa pratique face à un questionnaire).
De plus, malgré les réticences initiales à l’inclusion, il convient de souligner l’acceptabilité de
cette méthode par les médecins.
Il s’agit de la méthode d’évaluation de qualité des soins la plus directe et la plus objective
comme l’a prouvé Rethans [39-42].
Différentes méthodes sont utilisées pour l’évaluation des pratiques professionnelles, la plus
fréquente en médecine ambulatoire étant l’audit clinique. Elle a comme inconvénient d’être
une méthode rétrospective, de consommer du temps aux médecins, de se heurter à l’absence
d’uniformité des dossiers médicaux, et enfin de manquer d’objectivité.
Se référer aux données recueillies par la revue du dossier médical n’est pas une méthode
valide, comme l’a montré Rethans : seulement 32% des actions des médecins étaient
rapportées dans le dossier.
En outre cette méthode est la seule qui permet de s’exonérer de l’effet Hawthorne. L'effet
Hawthorne ou expérience Hawthorne, décrit la situation dans laquelle les résultats d'une
expérience ne sont pas dus aux facteurs expérimentaux mais au fait que les sujets ont
conscience de participer à une expérience dans laquelle ils sont testés, ce qui se traduit
généralement par une plus grande motivation [44].
Notre étude vient s’ajouter aux précédentes pour démontrer la valeur objective de l’évaluation
des pratiques mais également sa faisabilité. Aucun des 30 médecins visités n’a décelé le
56
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
patient standardisé, tout comme dans les différentes études de Rethans et al. Ceci est
probablement dû à la qualité du jeu du comédien, à son bon entrainement préalable, mais
aussi au délai suffisant entre le consentement des médecins acceptant de participer à l’étude et
la visite du patient standardisé.
En tant que patiente standardisée, je n’ai pas ressenti de différence de prise en charge en
fonction des arrondissements ni des départements.
De plus, malgré les contraintes financières, j’ai décidé de ne pas exclure les médecins secteur
2, ce qui a permis de limiter les biais liés au secteur d’activité. En effet, le secteur 2 représente
sur la France 10% des médecins généralistes donc ce n’est pas négligeable au niveau de la
prise en charge des patients.
Au niveau du sexe, d’après l’IRDES, la part des femmes dans la démographie médicale en
2010 était de 40,3% et d’après le baromètre INPES, 30,2% en 2009, donc peu éloignée de ce
que l’on retrouve dans notre échantillon (30%).
57
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
De même, le caractère chronophage des consultations (transports, temps d’attente dans la salle
d’attente jusqu’à 3 heures 30, avec certaines consultations à 2 heures de route du domicile de
la patiente) a limité leur nombre.
Un acteur n’a pas pu être engagé pour faire le travail faute de moyens.
Nous n’avons pas récupéré l’âge des médecins visités, ce qui aurait pu être intéressant pour
étudier un lien avec la formation des médecins.
Le taux de réponse positive des appels passés pour participer à ma thèse a été de 22%.
Ce résultat est plutôt décevant. Dans la thèse de Madame Dougados [38], le taux de réponse
favorable était de 50%. Nous sommes donc en deçà d’un précédent résultat pour une étude
similaire. Existe-il un biais lié à la localisation des médecins ? La thèse de Madame Dougados
se déroulant dans Paris, on pourrait se dire que les médecins de Paris intra-muros sont peut-
être plus sensibilisés sur les thèses car plus souvent sollicités.
Dans la thèse de Madame Schildt le taux de réponse favorable est de 36% [43].
Il existe un biais naturel lié à la profession de l’actrice (interne en médecine) qui comprend
mieux les propos du médecin, notamment s’il utilise de nombreux termes médicaux.
Un biais liés à l’âge de la patiente est également présent : l’étiologie, la gravité du diagnostic,
les thérapeutiques instaurées n’auraient pas été les mêmes s’il s’agissait d’une patiente de 50
ans.
58
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
Selon une étude publiée en 1996 dans le BMJ et concernant la durée des consultations, 65%
des médecins passaient 10 minutes ou plus en consultation et 86% 8 minutes ou plus [45].
Selon une enquête de la Dress en Mars 2012 [46], les généralistes français déclarent pour 47%
avoir des consultations d’une durée de 15 minutes, et pour 30 % des durées de consultation de
20 minutes. Nos résultats sont donc nettement en dessous de ces déclarations (respectivement
33 et 13%). Cette enquête se base sur des déclarations alors que notre étude est une étude
prospective. La différence s’explique donc probablement par ce fait car lors d’un
interrogatoire les médecins ont tendance à gonfler le temps de consultation pour se donner
meilleure conscience et également car les médecins n’ont pas vraiment l’œil sur la pendule
pour connaître la durée de leurs consultations.
L’horaire de la douleur n’a été que rarement demandé (23%). Or, cela permet d’orienter la
gravité du diagnostic. Cependant, là encore, le terrain peut biaiser la recherche de cet élément.
59
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
Une enquête du CNGE dans les années 1990 retrouvait que 25% des médecins généralistes
utilisent les échelles d’évaluation d’intensité de la douleur pour 9% des patients [47].
Dans la thèse de Monsieur Liguori en 1999 [48], selon une enquête de la société française de
la douleur et du CNGE auprès des médecins généralistes de la région parisienne, seules 6%
des plaintes douloureuses sont évaluées avec des échelles [49].
La formation des médecins généralistes en termes d’évaluation de la douleur est-elle
suffisante ? Sont-ils suffisamment sensibilisés à l’importance de l’évaluation de la douleur ?
A l’hôpital, évaluer l’EVA est une pratique quotidienne, mais en cabinet de ville, on remarque
que cela est plus rare.
La douleur en position assise prolongée a été recherchée par 87% des médecins ce qui est une
bonne nouvelle car elle reste un des éléments primordial pour orienter le diagnostic à
l’interrogatoire.
90% ont recherché un choc rotulien. Un certain nombre (cinq médecins) a retrouvé un choc
rotulien alors que les symptômes étaient simulés. Il peut en découler qu’il est facile de flouer
les médecins sur des symptômes qui n’existent pas et que l’examen du genou n’est pas un
examen facile à pratiquer lorsqu’il n’est pas pratiqué régulièrement.
60
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
L’amyotrophie du quadriceps, qui est un des facteurs de risque d’apparition d’un syndrome
rotulien, n’a été mesurée que dans 3% des cas. On peut imaginer que cette mesure est trop
contraignante pour les médecins à réaliser.
Le signe du rabot qui est un élément essentiel de l’examen clinique pour le diagnostic de
syndrome rotulien a été recherché dans 17% des cas. Ce signe est probablement mal connu.
En revanche, les facettes rotuliennes ont été palpées dans 93% des cas. On peut donc imaginer
que cet examen facile à réaliser est bien ancré dans les pratiques des médecins généralistes.
La manœuvre d’engagement de la rotule, qui est douloureuse dans le syndrome rotulien et qui
est pathognomonique de ce syndrome, a été réalisée par 60% des médecins. Il reste donc à
former un nombre certain de médecin afin que l’examen clinique soit efficient.
L’examen des mobilités articulaires, de la laxité ligamentaire et des ménisques est de façon
générale bien réalisé et bien mené par respectivement 80, 77 et 70% des médecins. On peut
imaginer que ces examens ont été appris par tous à la Faculté et de réalisation facile et
reproductible.
IV.B.5.b. IRM
Le résultat principal de cette thèse est que 57% des médecins ont prescrit un IRM lors de la
première consultation alors que celui-ci ne présente aucun intérêt pour la suite de la prise en
charge si l’interrogatoire et l’examen clinique sont faits correctement.
On peut imaginer que cela est dû au fait que les médecins généralistes soit ne réalisent pas
l’examen de façon correcte pour porter le diagnostic soit qu’ils ne sont pas assez sûrs d’eux
pour faire confiance à leur sens clinique.
61
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
IV.B.6. Traitements
IV.B.6.a. AINS
Dans notre étude, 40% des médecins ont prescrit des AINS. On peut imaginer que les
médecins connaissant peu la physiopathologie du syndrome fémoro patellaire, ont pensé que
ce traitement pourrait être efficace.
Ce pourcentage élevé est à mettre en lien avec l’âge de la patiente et ses comorbidités. Le
risque d’une prise d’AINS dans ce contexte (pas d’antécédent d’ulcère, jeune femme de 28
ans) est très faible. Réaliser la même étude avec un patient de plus de 45 ans serait intéressant
dans la mesure où la tolérance des AINS est moins bonne, du fait des comorbidités fréquentes
(diabète, hypertension et inhibiteurs de l’enzyme de conversion, association à l’aspirine…).
Une étude sur le profil des patients traités par AINS a été menée en 2007 par l’observatoire
Thalès. Elle indique que 12,3 millions de patients sont traités par AINS en France, dont 2
millions âgés de 65 ans et plus [50].
Aucun médecin n’a posé la question du risque de grossesse de cette jeune patiente en
prescrivant les AINS. Cela pourrait être lié à un manque d’information des risques tératogènes
des AINS.
5 médecins sur 12 ont associé cette prescription à des IPP. Ces médecins anticipent
probablement le risque peu avéré de gastrite et d’ulcère que la patiente pourrait présenter sous
IPP malgré l’absence de facteur de risque. L’HAS précise clairement dans la commission de
transparence de juin 2009 sur la réévaluation de l’utilisation des IPP que « la prévention des
lésions gastroduodénales dues aux AINS utilisés dans le cadre d’affections aiguës chez des
patients non à risque (moins de 65 ans, sans antécédent ulcéreux et n’étant traités ni par
antiagrégant plaquettaire, ni par anticoagulant, ni par corticoïde) est injustifiée » [51].
Selon une étude de 2005 basée sur les données de l’assurance maladie des pays de la Loire,
une analyse de la co-prescription IPP/AINS retrouve que 43,9% des patients de
rhumatologues ont une co-prescription contre 14,8% des généralistes (p<0,0001) [52].
62
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
Dans l’étude Image [53], portant sur les patients de plus de 40 ans, les rhumatologues
prescrivent plus de gastro-protecteurs que les généralistes (77 % versus 66 %, p < 0,05).
Dans la population générale, 39 % des sujets de plus de 65 ans prenant un traitement AINS
sont traités par gastro-protecteurs [53]. Ces résultats sont à contrebalancer avec l’âge de notre
patiente.
L’utilisation massive des IPP trouve vraisemblablement son origine dans la forte pression
commerciale des laboratoires, mais aussi dans le fait que les IPP ont véritablement
révolutionnée le traitement des affections gastriques : plus efficaces que leurs alternatives
thérapeutiques, ils occasionnent également moins d’effets secondaires et sont bien tolérés.
Dans ce contexte, les IPP constituent pour les médecins un moyen pratique et fiable de
protéger les patients contre la survenue de complications, mais aussi de se protéger contre une
« erreur » de diagnostic.
La durée de prescription est de moins d’une semaine en règle générale sauf pour un médecin
(10 jours). On peut imaginer que les médecins suivent les recommandations de prescription
d’ordre général des AINS qui sont de moins d’une semaine d’après l’HAS [51].
IV.B.6.b. Antalgiques
17% des médecins ont prescrit des antalgiques de palier 1. Aucun médecin n’a prescrit ni des
antalgiques de palier 2, ni 3.
Le paracétamol a été peu prescrit dans notre étude, cela peut être dû à différentes raisons :
- l’âge de la patiente : les médecins ont privilégié les AINS au détriment des antalgiques
simples sans crainte des effets secondaires chez cette jeune patiente ;
- les médecins savaient que les différents antalgiques étaient peu efficaces dans ce
syndrome ;
- plusieurs médecins ont précisé que ce type de douleur était peu calmé par les
antalgiques.
IV.B.6.c. Topiques
23% des médecins ont prescrit des topiques alors que ce type de traitement dans le syndrome
fémoro-patellaire présente peu d’intérêt et même peut entraîner de surcroît des effets
secondaires locaux.
La plupart n’ont pas écrit le nombre de séances, ce qui d’après la sécurité sociale est la
pratique à avoir en terme de prescription de kinésithérapie : « la demande de rééducation à
réaliser qui fera l'objet d'une évaluation par le kinésithérapeute permettant de déterminer le
nombre de séances et la ou les techniques de soins. Pour les traitements se situant dans le
périmètre des référentiels validés par la HAS: l'aide à la prescription est facilitée dans le
respect de la stricte nécessité et si le médecin indique toutefois le nombre de séances, le
kinésithérapeute doit tenir compte de l'évolution effective de l'état du patient pour adapter la
durée de ses soins en coordination avec le prescripteur. »
Il existe des RMO datant de 1996 [54] sur la prescription de la kinésithérapie dans le cadre de
la pathologie fémoro-patellaire :
64
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
7% des médecins ont prescrit et donc expliqué des exercices d’auto rééducation. On peut
aisément imaginer que le manque de temps des médecins généralistes et le déficit de
formation pour ce genre de pratique joue un grand rôle dans le faible nombre de prescription
d’exercices d’auto rééducation (ou autoprogramme).
Ces autoprogrammes ne se substituent pas aux séances supervisées mais devraient leur faire
suite pour que des gains durables de performances musculaires et articulaires ainsi que des
capacités fonctionnelles puissent être observées.
Pour améliorer l’observance quantitative et surtout qualitative, ces programmes doivent être
simples et comporter peu d’exercices (4 à 6) pouvant éventuellement évoluer dans le temps. Il
est vraisemblable que quelques séances supervisées (très peu nombreuses, 2 à 4),
programmées tous les 6 mois, améliorent l’observance et limitent l’effet “lassitude”. L’envoi
de messages téléphoniques (SMS) réguliers automatiques pourrait être une solution à
l’observance. Cela peut poser des problèmes d’ordre éthique par rapport au secret médical. En
effet, soit cet envoi est réalisé par le médecin lui-même et cette manœuvre est très fastidieuse,
soit une société utilisant des serveurs informatiques gère cette manœuvre et le problème se
pose alors de la gestion des données personnelles et du coût financier.
Pour être efficaces, ces programmes doivent être réalisés de façon quotidienne. La durée de
chaque séance est idéalement comprise entre 20 et 30 minutes.
Figure 43: Renforcement du muscle quadriceps et du rotateur interne (à gauche) et externe (à droite) du genou
65
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
Une étude publiée en 2009 [8] cherchait à comparer par un essai contrôlé et randomisé
l’efficacité sur la douleur au repos et à l’effort à 3 et 12 mois dans le syndrome fémoro-
patellaire de la kinésithérapie supervisée versus les autoprogrammes. Les résultats montrent
que la kinésithérapie supervisée serait moins douloureuse et donnerait un meilleur résultat à
court et long terme sur la douleur au repos et à l’effort que les autoprogrammes. Cependant
cette étude n’analyse pas les causes de cette différence d’efficacité et on peut imaginer que
cela est dû à un manque d’observance des patients. Dans le syndrome fémoro-patellaire, ce
genre de recherche n’a pas encore été réalisé contrairement aux lombalgies.
IV.B.6.e. Repos
Aucun médecin n’a prescrit le repos au lit.
66
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
24% des médecins ont préconisé un arrêt du sport ce qui peut se concevoir devant des
gonalgies mais ils auraient dû privilégier le changement de sport comme de la natation pour
un renforcement du quadriceps sans traumatisme pour les articulations.
La plupart des médecins (16 sur 30) effectuent une prise en charge coûtant entre 100 et 150
euros.
67
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
Une thèse française écrite par Baptiste Claudon sur le phénomène d’adaptation cinétique lors
de la marche du patient présentant un syndrome fémoro-patellaire douloureux avec mise en
évidence et réversibilité sous traitement de rééducation a démontré grâce à une étude
prospective en comparant 23 patients atteints de SFP symptomatiques par rapport à une
population saine de 22 témoins l’efficacité d’un traitement de rééducation [56].
68
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
efficiente comporterait des radiographies standards (face, profil et défile fémoro patellaire) et
la prise en charge thérapeutique consisterait en un traitement physique avec une préférence
pour les autoprogrammes au niveau financier par rapport à la kinésithérapie en recherchant
une observance suffisante grâce à des rendez-vous réguliers avec le kinésithérapeute et
l’envoi de textos.
IV.C.2. Perspectives
Ce travail démontre la nécessité d’uniformiser les prises en charge afin d’obtenir une
meilleure efficacité pour les patients sans perte de temps.
Pour cela, une mise en place de recommandations officielles me semble nécessaire afin que
les médecins aient une idée plus précise des différentes prises en charge possibles.
Cette étude pilote exploratoire pourrait servir de base à une étude de plus grande ampleur
pour affiner ces résultats.
Enfin, si des recommandations étaient mises en place, cette méthode du patient simulé
pourrait permettre d’évaluer par une deuxième étude le suivi de celles-ci.
69
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
V. CONCLUSION
Le syndrome douloureux fémoro-patellaire est l’une des causes les plus fréquentes de douleur
antérieure du genou chez l’adolescent et l’adulte jeune avec une prévalence de 40% chez ces
classes d’âge.
Cette étude, bien que n’ayant pas la prétention d’être représentative de la gestion des
gonalgies en médecine générale car présentant de nombreux biais, montre que la prise en
charge diagnostique est très aléatoire en fonction des médecins et que l’examen clinique est
non exhaustif (manœuvre d’engagement de rotule non effectuée dans 40% des cas). Des
examens complémentaires ont été prescrits dans la majorité des cas (radiographies : 73% et
IRM 57%). Seuls 3 médecins ont posé leur diagnostic par les seuls interrogatoire et examen
clinique. La prise en charge thérapeutique est quant à elle tout autant fluctuante suivant les
médecins. En effet, la moitié d'entre eux a prescrit un traitement médicamenteux alors que
40% ont prescrit un traitement par physiothérapie, que ce soit par le kinésithérapeute ou par
des exercices d’auto rééducation.
Cette prise en charge variable tient probablement d’un déficit de formation des médecins et de
l’absence de vraie recommandation sur la conduite à tenir du syndrome fémoro-patellaire qui
devrait reposer sur un interrogatoire précis, un examen clinique complet des membres
inférieurs, des radiographies simples et de la physiothérapie.
Du point de vue économique, nous constatons que ces différences de prise de prise en charge
entrainent un surcoût pour la société. Compte tenu de la prévalence de cette pathologie (40%
chez les adolescents et adultes jeunes), les économies potentielles sont majeures. La prise en
charge globale efficiente de ce syndrome a été évaluée dans notre étude à moins de 50 euros.
Or la plupart des médecins (16 sur 30) effectuent une prise en charge coûtant entre 100 et
150€.
De nombreux progrès restent à accomplir dans cette prise en charge aussi bien pour le patient
que pour notre société. La fréquence du syndrome fémoro-patellaire est telle en médecine
générale que l'élaboration de recommandations officielles semble indispensable. De même
l'amélioration de la formation des médecins généralistes aux autoprogrammes parait
incontournable, ainsi que le travail en coordination avec les kinésithérapeutes.
70
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
VI. ANNEXES
Annexe n°1 : Courrier à l’attention des médecins
Melle NEYENS Delphine
…
Dr…
Cher confrère,
Dans le cadre d’un travail qui aboutira à ma thèse de médecine, je souhaite étudier l’attitude
pratique des médecins généralistes afin de faire un état des lieux.
Vous ne saurez pas qu’il s’agit de l’étude. Vous recevrez vos honoraires normalement. La
feuille de soins que vous remettrez au « patient » sera détruite.
Les données recueillies seront bien évidemment traitées anonymement. Vous serez
informé(e) des résultats obtenus dès la fin de l’étude.
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71
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
Coordonnées
Interrogatoire :
Age
Profession
Pratique sportive
ATCD traumatique
ATCD médicaux
ATCD chirurgicaux
Prise d'antalgiques
Caractéristiques
Mode de début
de la douleur
Positions antalgiques
Douleur escaliers
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Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
Douleur projetée
Poids
Clinique
Mesure de l’angle Q
Examens
Arthroscopie
complémentaires
Radiographie.
Bilan biologique.
Echographie
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Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
Repos au lit
Kinésithérapie
Arrêt de travail
Topiques
Semelles
Infiltration
Mésothérapie
Glace
Homéopathie
Acupuncture
Ostéopathie
Sport
Conseils
Poids
Transport
74
Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
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Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
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Thèse Syndrome Fémoro-Patellaire
CONTEXTE : Les douleurs antérieures du genou sont, après les lombalgies, le motif de consultation
le plus fréquent concernant l'appareil locomoteur avec une prévalence de 40% chez les adolescents et
les adultes jeunes. En France, il n'existe actuellement aucun consensus quant à la définition de ce
syndrome, sa physiopathologie ou son traitement. D’après certaines recommandations internationales,
la prise en charge efficiente repose sur des radiographies du genou et un traitement par kinésithérapie.
MÉTHODES : Étude descriptive utilisant la méthode du patient simulé standardisé. Évaluation d’un
échantillon randomisé de trente médecins généralistes de 15 arrondissements de Paris et 15 villes du
Val de Marne, visités par une patiente de 28ans présentant une douleur au genou depuis 10 mois.
Analyse économique pour étudier l’impact économique de cette pathologie.
RÉSULTATS : 73% des médecins ont prescrit des radiographies du genou, 57% une IRM du genou,
40% des AINS et 40% un traitement par physiothérapie.
Pour ce qui concerne l’analyse économique, le coût des différentes prises en charge varie entre 46,61
et 260,27 euros.
CONCLUSION : Même si notre étude présente de nombreux biais, nous constatons une prise en
charge très aléatoire diagnostique et thérapeutique ce qui entraine un surcoût pour le patient et pour la
société. La méthode utilisée dans cette étude du patient simulé est un excellent outil d’évaluation de la
pratique réelle des médecins. Des recommandations officielles ainsi qu’une amélioration de la
formation initiale et continue nous semblent essentielles. Enfin, le travail en coordination avec les
kinésithérapeutes doit être développé.
CONTEXT: Anterior knee-pain is, after the back-pain, the main reason for consultation regarding
musculoskeletal disorders. Currently, in France, there is no consensus about this syndrome definition,
pathology or treatment. According to other countries recommendations, an efficient management
relies on knee-x-ray and physiotherapy.
RESULTS: 73 % of the GPS prescribed knee x-ray, 57% a knee MRI, 40 % prescribed non-steroidal
anti-inflammatory drugs and only 10% physiotherapy. The cost of the GP’s strategies varied between
46,61 et 260,27euros.
CONCLUSION: Even if our study is not representative, due to the small sample, we find out that
diagnostic management and therapeutic measures to be very random, which leads to an additional cost
for society. Official recommendations and improvement in the formation seem essential.
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