Bosser: Gramihi!Es DES Paturages ET Des Cultures A Madagascar
Bosser: Gramihi!Es DES Paturages ET Des Cultures A Madagascar
Bosser: Gramihi!Es DES Paturages ET Des Cultures A Madagascar
BOSSER
GRAMIHI!ES
DES PATURAGES
ET DES CULTURES
A MADAGASCAR
r. O. M. 0E TAN ANAR1VE
OFFICE DE LA REGliERGHE SGIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUTRE-MER
CATALOGUE SOMMAIRE des Publications (1)
DIFFUSION· VENTES
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1. ANNUAIRE HYDROLOGI Q UE
Première sér ie de 1949 à 1959. 1 volume ento ilé: Nouvelle série depuis 1959, en deux tomes :
France 55 F: Ëtranger 60 F. Tome 1. États africains d'express ion française et République Malgache.
Le volume relié, la x 27 : France 70 F: Ëtranger 75 F.
Tome II. Territoires et départements d'Outre-Mer.
Le volume relié, 18 x 27 : France 16 F: Ëtranger 22 F.
II. BULLETINS ET INDEX BIBLIOGRAPH IQUES (format rogné: 21 x 27, couverture bleue) (2)
1. KOECHLIN (J.) . - 1961 - La véçétstion des savanes 3 xxxx. LËVËQUE (A.). - 1967 - Les sols ferralliliques de
dans le sud de la République du Congo-Brazzaville. Guyane française. 168 p. . . . • . . . . . . • •• 50 F
310 p. + carte 1I l 000000 (noir) • • . • • . • . . 45 F 3 xxxxx . HURAULT (J .). - 1968 - Les Indiens Wayana de
2. PI AS (J .). - 1963 - Les sols du Moyen et Bas Logone, la Guyane française - Structure sociale el coulume
du Bas-Chari, des réglons riveraines du Lac Tchad famil iale . 168 p. . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 F
el du Bahr-el-Ghaza/. 438 p. + 15 cartes 1/1 000 000, 4. BLACHE (J.) , MITON (F.). - 1963 - Tome 1. Première
1/200000 et 1/100 000 (couleur). . . . . . . . . . 200 F conlribuiion â la connaissance de la péche dans le
3 x. LËVËQUE (A.). - 1962-Mémoire explicatif de la bassin hydrographique Loçone-Cb srl-Lec Tchad.
carle des sols de Terres Basses de Guyane française. 144 p.
88 p. + carte 1/100000,2 coupures (couleur) . . . 65 F BLACHE (J .) . -1964 - Tome Il. Les poissons du bassin
3 xx. HIEZ (G.), DUBREUIL (P.) . .:.... 1964 - Les régimes du Tchad el du bassin adjacenl du Mayo Kebbl.
hydrologiques en Guyane française. 120 p. + carte tlude syslémallque el biologique. 485 p., 147 pl.
1/1 000000 (noir) . . . . . . . . . . • . . . . . . 70 F Les deux volumes (3) .. . . . . • . . . . . . . 75 F
3 xxx. HURAULT (J .). - 1965 - La vie malérielle des 5. COUTY (Ph.), - 1964 - Le commerce du poisson dans
Noirs réfugiés Boni el des Indiens Wayana du Heut- le Nord-Cameroun . 225 p. . . . . • . . . . • •. épuisé
Maroni (Guyane française). Agricu/lure, Économle 6. RODIER (J .). - 1964 - Régimes hydrologiques de
el Habllal. 142 p. . . . . . . . . . . . . . . . . 65 F l'Afrique Noire à l'ouest du Congo. 18 x 27, 137 p. (3) 55 F
(1) Tous rense ignements complémentaires dans le catalogue général des pub licat ions, à demand er : SCD ORSTOM -70-74, route d'Aulnay, 93-Bondy.
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(3) En vente chez Gauthier-Villars, 55, quai des Grands-Augustins. Paris VI' .
MÉMOIRE ORSTOM nO 35
J. BOSSER
Directeur de Recherches de rORSTOM
dessins de E. RAZAFINDRAKOTO
ORSTOM
PA RIS
1969
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CUL'rURES
A MADAGASCAR
SOMMAIRE
Pages
- Préface 7
Il - Introduction 9
III - Avant-propos 13
Dans la conjoncture économique actuelle, les efforts du Gouvernement Malagasy sont axés parti-
culièrement sur l'intensification de l'élevage et l'exploitation rationnelle du bétail. C'est dire combien
apparaît d'actualité l'ouvrage de M. Jean BOSSER « Graminées des pâturages et des cultures à Madagascar ».
La présentation de l'ouvrage, la richesse de son illustration, la présence des clés de détermination,
la spécification des caractères économiques et écologiques des espèces décrites doivent en faire un instru-
ment de travail précieux pour les spécialistes travaillant sur le terrain à la conception ou à la réalisation des
projets de développement.
Qu'il me soit permis ici d'apporter mes remerciements à l'auteur et à son équipe ainsi qu'à l'Office
de la Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer qui a bien voulu se charger de l'édition de cet ouvrage.
Calvin TSIEBO
Le Vice-Président du Gouvernement,
Président du Comité de la Recherche
Scientifique et Technique
INTRODUCTION
d'autre part, les difficultés de l'étude des graminées restent grandes. En particulier les recherches sur la
définition de certaines espèces. leurs variations possibles, sont encore peu avancées. Elles ne peuvent être
complétées que par les méthodes modernes de taxinomie expérimentale qui, après le dégrossissage que repré-
sente une première étude de la flore, sont un deuxième stade dans la chaîne de l'amélioration des connais-
sances.
Ce livre se présente sous forme d'une flore. Il comprend des clés, la description des espèces, des
dessins. Pour bien déterminer une espèce il est nécessaire d'utiliser ces 3 parties. Les clés conduisent à un
genre puis à une espèce, les descriptions et les dessins. dont on confronte les caractères avec I'échantillon
à déterminer, servant à vérifier l'exactitude de l'identification. Pour ce qui est des clés, nous avons essayé
de les rendre aussi simples et aussi pratiques que possible, peu soucieux de leur caractère artificieL Nous
n'avons donné de synonymie que pour les plantes habituellement connues ou trouvées dans des flores
sous des noms maintenant non valides d'après la nomenclature. Dans les descriptions, seuls les caractères
principaux et, sauf exception, d'observation facile ont été notés. Mais les parties florales des graminées
étant petites, il faut utiliser une loupe de grossissement 10 pour les observer. Il est cependant préférable de
disposer d'une loupe binoculaire dont le grossissement peut atteindre 30 - 40 pour voir facilement certains dé-
tails : nervation des glumes et lem mas, pilosité, glandes. Nous avons essayé, dans la mesure du possible, d'évi-
ter l'emploi de termes et d 'appellations trop spécialisés. Il est cependant indispensable, surtout pour ceux qui
sont appelés à des identifications fréquentes de graminées, de se familiariser avec les termes principaux,
propres à la famille, de comprendre la structure des épillets, les diverses dispositions des inflorescences.
Cela est nécessaire à une bonne utilisation des clés, et à la compréhension des descriptions. Une étude
attentive de la partie « Généralités» où des données élémentaires sur la botanique des graminées ont été
rassemblées, est recommandée. Les dessins représentent parfois le port de la plante, plus souvent un fragment
de la souche, l'inflorescence, l'épillet et certains de ses détails, la ligule. Toutes les espèces à quelques ex-
ceptions près, ont été représentées et les dessins sont tous originaux. Chaque description est suivie d 'une
note rassemblant les données connues sur la répartition géographique de l'espèce, son écologie, son impor-
tance économique et les utilisations dont elle peut être l'objet. Enfin, pour un certain nombre d'espèces,
nous avons donné les noms malgaches et les noms communs. Mais il faut être prudent dans leur utilisation.
Par exemple, ne jamais faire correspondre sans vérification sur des échantillons, les noms vernaculaires et
les noms scientifiques, car les noms vernaculaires ne désignent pas toujours avec rigueur une espèce donnée,
Ils s'appliquent souvent à plusieurs espèces et ils peuvent d'autre part varier avec les régions géographiques.
Ils peuvent être seulement utilisés comme guides, à titre indicatif.
Enfin il nous a paru utile de retracer les grands traits de la géographie physique de Madagascar
déterminant les conditions d'évolution des sols et de la répartition de la végétation, de passer en revue les
principaux types de sols, et, en un raccourci que nous espèrons, malgré tout, suffisamment clair, de schéma-
tiser les types de végétation, leur évolution. aboutissant le plus souvent à des formes de dégradation où
dominent les graminées.
Je terminerai ce liminaire en disant à tous ceux qui m'ont encouragé et aidé dans la poursuite de ce
travail combien j'ai été sensible à leurs marques d'attention et à leurs conseils et c'est pour moi un devoir
bien agréable que de leur exprimer toute ma reconnaissance. Tout particulièrement au Professeur G.
MANGENOT, président du Comité technique de biologie végétale de l'ORSTOM et au Professeur A. AUBRE-
VILLE, professeur titulaire de la chaire de Phanérogamie du Muséum de Paris, dans les laboratoires duquel
les études, commencées sur le terrain, ont pu être poursuivies et conclues.
J'ai fait appel à des organismes étrangers pour obtenir du matériel de comparaison et des types :
l'herbier du jardin botanique de Kew, l'herbier du jardin botanique et du Muséum de Berlin-Dahlern. Je
remercie vivement les responsables de ces herbiers d'avoir répondu dans la mesure de leurs possibilités à
mes demandes. Je tiens tout particulièrement à exprimer au Dr. C.E. HUBBARD, de l'herbier de Kew,
toute ma gratitude pour sa grande amabilité et l'aide qu'il m'a apporté dans la détermination d'un certain
INTRODUCTION 11
nombre d'espèces, ainsi qu'au Dr W.-O. CLAYTON, qui révisant les Hyparrhenia africains, a également
revu et nommé les espèces de ce genre à Madagascar. rai pu avoir au Muséum de Paris, d'utiles échanges
de vue avec M. JACQUES-FÉLIX dont la compétence en ce qui concerne les graminées d'Afrique tropicale est
vaste et approfondie. M. MORAT agrostologue du centre üRSTüM de Tananarive a contribué par ses
récoltes à rendre plus complète cette flore des graminées. Il a eu l'amabilité de superviser la réalisation des
derniers dessins et je l'en remercie bien vivement. Enfin, je remercie le personnel malgache du service de
botanique du centre üRSTüM de Tananarive, et tout particulièrement M. Armand RAKOTOZAFY pour sa
collaboration et son dévouement. Cette flore n'aurait pu être aussi abondamment et excellemment illustrée
sans le concours de M. Edmond RAZAFINDRAKOTO dont le talent, joint à une très grande patience, n'a
cessé de s'affirmer.
AVANT-PROPOS
Il est évidemment d'un grand prix, pour tous ceux dont la profession est d'étudier des problèmes d'éle-
vage, de pouvoir connaître la composition spécifique des pâturages. Il n'est pas moins précieux, pour le bota-
niste, d'être en mesure d'identifier les Graminées qu'il rencontre, nombreuses, dans ses prospections. A Mada-
gascar, dont la flore est d'une originalité et d'une richesse exceptionnelles, cette double nécessité soulevait
jusqu'à présent des difficultés presque insurmontables: nommer correctement une Graminée malgache exigeait
le recours à l'Herbier constitué et conservé par le Centre ORSTOM de Tananarive et, le plus souvent même,
la confrontation avec les types appartenant aux grands herbiers d'Europe. La « Flore de Madagascar et des
Comores », œuvre monumentale des phanérogamistes du Museum National d'Histoire Naturelle, n'est pas
achevée et la famille des Graminées est l'une de celles qui n'a pas encore été traitée. L'extrême difficulté de
nommer une Graminée observée sur le terrain était, pour le botaniste ou l'agrostologue travaillant à Mada-
gascar, un obstacle particulièrement irritant,
Cet obstacle, M. Bosser l'a vivement ressenti. Aqrostoloque, chargé d'étudier, en agronome, les for-
mations herbeuses malgaches, il les a prospectées partout dans la grande île, s'efforçant de les comprendre,
afin d'améliorer les conditions de l'élevage. En dépit des difficultés, il afini par acquérir une grande expérience
des Graminées de ce pays. Mais il est ainsi devenu botaniste et les aspects extraordinaires de la flore malgache
l'ont captivé. Nous lui devons d'avoir rassemblé le fonds initial de l'important herbier du Centre 0 RSTOM
de Tananarive.
Cependant, l'inéoitable insuffisance des moyens d'investigation floristique dans un pays lointain ne
permettait pas de donner à cette œuvre les développements nécessaires. M. Bosser est donc revenu en France;
les collections graminéennes du riche herbier composé par les récoltes réunies de tous les prospecteurs de la
flore malgache attendaient que quelqu'un se consacrât à leur étude. M. Bosser, admirablement préparé par
ses activités, a entrepris cette tâche, aussi difficile qu'ingrate.
Tout cet effort devait naturellement aboutir à l'élaboration d'une œuvre écrite, au service de tous. La
flore agrostologique abrégée qui est désormais achevée est, en prélude à la publication d'une flore complète,
la première partie de cette œuvre. Elle présente, en un texte simplifié, clair et parfaitement illustré, 291 espèces
de Graminées malgaches, rudérales ou prairiales, en fait toutes les Graminées les plus répandues, celles que
le botaniste rencontre partout, et que l'agrostologue doit pouvoir identifier: plus de 100 d'entre elles sont
endémiques; presque toutes sont dessinées. L'ouvrage, extrêmement précieux pour les botanistes, est réelle-
ment accessible, même aux amateurs ou praticiens les moins entraînés à la reconnaissance des plantes; à
tous elle apporte non seulement un nom et une diagnose, mais encore d'intéressants renseignements sur la
répartition géographique de l'espèce, ses préférences écologiques et ses propriétés fourragères.
On comprendra mieux I'lmportance de cet ouvrage si l'on ajoute que la flore graminéenne de Mada-
gascar comprend approximativement 450 espèces: la « Flore » abrégée de M. Bosser intéresse donc à peu
près les 2/3 de l'ensemble; les espèces omises sont des Graminées rares, sylvatiques ou vivant dans des habitats
spéciaux, sans utilité pour l'agrostologue praticien, et que le botaniste a peu de chances de rencontrer.
En France et à l'étranger, la publication de ce livre sera considérée comme un très heureux événement
par tous ceux qui s'intéressent, soit à la flore malgache, soit, pour des raisons diverses, à la grande famille
des Graminées.
G. MANGENOT
GRANDS TRAITS DE LA GÉOGRAPHIE DE MADAGASCAR
Ile de l'Océan Indien située entre 11 0 57' et 25 0 32' de latitude Sud, Madagascar est allongée dans
le sens Nord, Nord-Est à Sud, Sud-Ouest sur 1 500 km. Sa superficie est voisine de 590000 krn-.
Elle est basée sur un socle ancien cristallin précambrien, formé surtout de granites, migmatites,
gneiss. Des affleurements, parfois importants, de quartzites et de cipolins existent dans le centre, et des
épanchements volcaniques puissants ont créé les massifs les plus élevés. Ce socle est ceinturé de plaines
sédimentaires, étroites à l'Est, étendues à l'Ouest, où un volcanisme récent s'est localement développé.
La partie centrale est un haut plateau très mamelonné, d'altitude moyenne supérieure à 800 m,
dominé par de hauts massifs montagneux volcaniques (Tsaratanana, Ankaratra) ou cristallins (Andringi-
tra), culminant à 2 876 m (Maromokotro dans le massif du Tsaratanana). Ce plateau est limité à l'Est par
des falaises abruptes, proches de la côte; il descend en pente douce vers l'Ouest et se termine aussi, loca-
lement, par une falaise, mais moins élevée (falaises du Bongolava, de Janjina) surplombant de vastes
plaines sédimentaires. L'érosion a remodelé cet ensemble, creusant les vallées, comblant, dans le centre,
des dépressions lacustres étendues (Antsirabé, Lac Alaotra) et créant les plaines alluvionnaires de l'Ouest.
Deux grands types de climat se partagent l'île. Le premier, constamment humide, est dû à la pré-
sence quasi constante de l'alizé du Sud-Est soufflant de l'Océan Indien, et qui. buttant sur la falaise Nord-
Sud, provoque sur toute la côte et les falaises qui la domine, des précipitations abondantes toute l'année.
La deuxième, subhumide à semiaride, intéresse la partie Ouest protégée de l'influence des alizés. Les
pluies sont apportées par des moussons d'été soufflant du Nord et de l'Ouest. Elles sont abondantes dans
le Nord-Ouest mais vont décroissant vers le Sud qui a un climat subaride à pluies irrégulières. La saison
sèche, est dans tout l'Ouest, longue et sévère. Sur les Hauts Plateaux le climat est de type subhumide, avec
une saison sèche marquée. La bordure Est subit les influences des alizés et est plus humide, la partie Ouest
est davantage pénétrée par les influences du climat plus sec de l'Ouest. La température, moins élevée du
fait de l'altitude, influant sur le déficit de saturation, contribue cependant à rendre la saison sèche moins
sévère que dans les basses plaines de l'Ouest.
La température varie relativement peu au niveau de la mer, mais elle est soumise aux effets de l'altitude.
Ces différents facteurs associés composent des bioclimats de type équatorial et tropical, qui ont
déterminé l'évolution des sols et la répartition de la végétation. L'influence prépondérante des deux fac-
teurs : relief et direction des vents dominants fait que les variations longitudinales Est-Ouest prennent
le pas sur les variations latitudinales Nord-Sud.
Les sols
Sur la plus grande partie des plateaux et de la région Est, les sols sont ferrallitiques. Ce sont des
sols à l'origine profondément altérés, de couleur rouge, fortement acides, compacts, avec une faible
teneur en éléments fertilisants, une forte teneur en silice et en alumine. La déforestation, suivie de
CAP D'AMBRE
LÉGENDE
CAP
ST.VINCENT li'-
CAP STE·MARIE
l'érosion, entraîne un décapage des horizons superficiels, les seuls contenant de la matière organique
et une certaine richesse potentielle. Ceci explique la pauvreté des collines du centre de l'île couvertes
par une maigre savane steppique. Ces sols se forment sur différentes roches mères, quand ils se développent
sur des basaltes, ils gardent une meilleure structure et une fertilité plus grande (Itasy, Montagne d'Ambre).
Dans certaines conditions de topographie plane et de mauvais drainage, un horizon d'accumulation des
éléments alumineux et ferriques se forme; par disparition de la nappe phréatique et dessèchement, cet
horizon s'indure et peut se souder en cuirasse (Tampoketsa d'Ankazobe).
Le deuxième grand type de sol est constitué par les sols ferrugineux tropicaux. Ils se forment sous
climat subhumide à longue saison sèche et on les trouve donc surtout dans l'Ouest. Ces sols, de couleur
rouge ou jaune, souvent sableux, sont moins épais, de meilleure structure et un peu plus riches que les
sols ferrallitiques ; ils conservent quelques minéraux plus ou moins altérés. Mais ils sont souvent érodés
et leur grande sécheresse les rend d'utilisation difficile. Différents types se distinguent suivant la roche
mère.
Un autre type de sol important à Madagascar est représenté par les sols hydromorphes. Ce sont
les sols des bas-fonds inondés ou conservant une nappe phréatique à faible profondeur. Ils sont caracté-
risés par l'accumulation en surface d'une matière organique abondante et tourbeuse. Ces sols, si on peut
se rendre maître de l'eau, sont à vocation rizicole, ou maraîchère et fourragère.
Les alluvions formés par les dépôts des rivières et des fleuves constituent des sols peu évolués. Leur
nature est très variable ; elle dépend des sols et des roches dont elles dérivent. Ce sont en général de très
bons sols de culture, sauf quand elles sont trop sableuses. Dans les régions de forte pluviosité elles s'appau-
vrissent rapidement, par contre, dans l'Ouest, leur fertilité potentielle se conserve. Elles évoluent très sou-
vent vers différents types de sols hydromorphes.
Les sols dits « squelettiques» ou lithosols sont aussi très fréquents. Ce sont des sols peu profonds,
très pauvres, caillouteux ou truffés de gros blocs de rochers, ou encore très sableux, formés par des arènes
quartzeuses ou grèseuses peu altérables. Ils n'offrent aucune possibilité d'utilisation, sauf s'ils se prêtent
à une reforestation.
Citons encore les sols halomorphes situés le long des côtes, caractérisés par l'abondance des sels
(ClNa) et colonisés par une végétation spéciale.
La végétation
Perrier de la Bathie et le Professeur H. Humbert ont décrit les grands types de végétation de Mada-
gascar.
Deux régions phytogéographiques, déterminées par les conditions climatiques, sont aisées à dis-
tinguer.
1. Une région de l'Est, humide toute l'année, soumise à l'action des alizés venant de l'Océan Indien.
2. Une région de l'Ouest, où les moussons d'été apportent les pluies; cette région étant caractérisée
par une longue saison sèche.
La région de l'Est peut être subdivisée en 4 domaines. Le domaine de l'Est proprement dit, allant
de la côte à une altitude de 800 m environ, le domaine du centre, au-dessus de 800 m et jusqu'à 2000 m,
qui couvre tous les Hauts Plateaux, le domaine des hautes montagnes, au-dessus de 2000 m, et le domaine
un peu particulier du Sambirano, qui bien qu'au Nord-Ouest de l'île, a un climat qui se rattache au type
Est par suite des conditions de relief lui permettant de bénéficier des influences des vents humides du Sud-
Est.
18 GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
Dans ces domaines, sauf celui des hautes montagnes où la végétation principale est constituée
par des fourrés éricoïdes, dominaient divers types de forêts denses à feuilles persistantes. Les caractères
de ces forêts varient avec l'altitude, avec l'exposition aux vents dominants, la situation géographique.
Par exemple, la partie occidentale des plateaux et les pentes orientées à l'Ouest ayant une saison sèche plus
sévère, étaient localement occupées par une forêt basse, sclérophylle dont les vestiges actuels sont les bois
de tapias (Uapaca Bojeri).
Cette végétation primitive a été détruite dans de très grandes proportions; et si, sur les falaises
orientales très humides, subsistent encore des zones importantes de forêt, sur les Hauts Plateaux, elle ne se
signale que par des vestiges peu étendus. L'action de l'homme a été et continue à être déterminante dans
la disparition de la couverture forestière de l'île. Il défriche pour ses cultures, il brûle les pâturages pour
éliminer les herbes sèches mais sans contrôler les feux, qui attaquent les lisières forestières partout où
ils les atteignent. Notons en passant que ce fait est extrêmement grave pour l'avenir du pays. C'est en effet
la dilapidation d'une richesse potentielle encore mal connue et qui pourrait être plus rationnellement
exploitée. C'est aussi méconnaître le rôle des grands massifs forestiers naturels sur le régime des fleuves
qu'ils régularisent en emmagasinant de l'eau et en la restituant progressivement. De leur disparition
résulte un accroissement du régime torrentiel, une reprise de l'érosion et un appauvrissement généralisé
des sols.
Dans le domaine de l'Est et le domaine du Sambirano, la forêt est remplacée par une végétation
secondaire ligneuse appelée « savoka ». Les savokas sont de types divers suivant la plante dominante,
les principaux sont formés par des bambous, ou par Haronga madagascariensis, ou par Ravenala mada-
gascariensis. Ils feraient peu à peu retour à la forêt primitive ou à un type s'en rapprochant, s'ils n'étaient,
à leur tour, défrichés ou attaqués par les feux. La dégradation concomittante des sols cause le remplace-
ment des savokas par des savanes herbacées à base d'Andropogonées (Hyparrhenia rufa, H. cymbaria,
H. variabilis, Imperata cylindrica), et finalement, quand le sol est très appauvri et érodé, d' Aristida similis.
Le long de la côte, sur les sols dunaires non consolidés (régosols), la forêt cède la place à une prairie rase
ou dominent Panicum umbellatum, Digitaria didactyla. Sous les plantations de Filaos, Stenotaphrum
dimidiatum forme des peuplements denses.
En altitude et sur les plateaux, les savokas sont d'un type différent. Ils sont constitués, le plus sou-
vent, de fourrés buissonnants à Philippia (Ericacée) et Helichrysum (Composée). On peut même observer,
autour des vestiges forestiers de faible étendue, le passage presque direct de la forêt à la savane herbeuse
steppique, les reculs récents étant simplement marqués par une bande étroite de fougère aigle (Pteridium
aquilinum). On peut être frappé par le manque de dynamisme marqué par ces vestiges forestiers, et l'impos-
sibilité apparente où ils sont de regagner sur les savanes le terrain perdu. A notre sens, cela s'explique par
diverses causes. D'abord le passage régulier des feux ne permet pas aux jeunes semis de s'implanter.
Ensuite, ces vestiges sont en général de faible étendue, entourés de vastes espaces de savane herbeuse,
ceci détermine, sur leurs lisières, un microclimat plus sec, peu propice à la germination des graines et à
la survie des jeunes semis. Si ces lambeaux forestiers étaient plus nombreux et plus rapprochés, certains
facteurs comme le déficit de saturation de l'air pourrait être plus favorable en saison sèche. Enfin, les sols
sont de vieux sols ferrallitiques très évolués. Seul l'horizon superficiel contient un pourcentage suffisant
d'éléments fertilisants. Dès qu'il disparaît, épuisé par les cultures, décapé par l'érosion, affleurent des
couches argileuses compactes d'une extrême pauvreté, constituant un milieu tant physique que chimique
impropre à la croissance de jeunes semis forestiers.
Aux forêts des plateaux ont ainsi succédé des savanes steppiques. Quand le sol n'est pas trop dégradé
elles sont à base d'Andropogonées : Hyparrhenia rufa, Heteropogon contortus, Imperata cylindrica. Sur
les sols dégradés c'est Aristida rufescens qui domine. Les savanes à Aristida couvrent de grandes étendues
dans le centre sur des sols ferrallitiques squelettiques. Le long de la bande forestière Est, des types de
savane à Loudetia simplex subsp. stipoides ou à Sporobolus centrifugus sont fréquents. Des hauts plateaux
GRANDS TRAITS DE LA GÉOGRAPHIE DE MADAGASCAR 19
à mauvais drainage (Tampoketsas) sont aussi occupés par des savanes à Loudetia simplex subsp. stipoides,
Trachypogon spicatus.
Pour ce qui est du domaine des hautes montagnes, on observe que, dans le massif de l'Ankaratra,
la végétation éricoïde d'altitude a presque entièrement disparu et a été remplacée par une prairie à base
de Pentaschistis Perrieri, Loudetia madaqascariensis, Andropogon trichozygus, dans laquelle on note la
présence de genres dont l'importance est surtout marquée en zones tempérées (Anthoxanthum, Poa).
La région de l'Ouest peut être divisée en deux domaines, le domaine de l'Ouest proprement dit
où une saison de pluies plus abondantes dans la partie Nord que dans la partie Sud, alterne régulièrement
avec la saison sèche, et le domaine Sud, caractérisé par des pluies moins abondantes et surtout beaucoup
plus irrégulières, certaines zones pouvant même rester plus d'un an sans eau. Cette sécheresse est cepen-
dant tempérée principalement au bord des côtes par une hygrométrie qui se maintient élevée.
Sur la plus grande partie du domaine de l'Ouest a existé une forêt sèche semi-caducifoliée. Cette
forêt varie suivant la roche mère et les sols qui les portent, et aussi suivant la latitude, les parties Sud de
ce domaine ayant une saison sèche plus sévère et recevant moins de pluie. On a pu distinguer une forêt
sur sols argileux compacts, une forêt sur sols arénacés, une forêt sur plateaux calcaires et une forêt sur
alluvions. Cette dernière, défrichée pour l'établissement de cultures, a presque entièrement disparu. Les
lambeaux les plus importants qui subsistent sont des forêts sur sols arénacés qui sont des sols ferrugineux
tropicaux et sur sols squelettiques calcaires. Ces lambeaux sont disséminés sur toute la longueur du do-
maine de l'Ouest. Dans la partie Sud de ce domaine, on trouve un type de forêt où les baobabs sont très
remarquables (Adansonia Grandidieri au Nord de Morondava et dans le bassin inférieur du Mangoky).
La forêt a été remplacée par des savanes herbeuses et des savanes arborées. Les savanes herbeuses
se situent en général sur les sols alluvionnaires profonds et riches. Elles sont constituées par de grandes
herbes, des Andropogonées : Hyparrhenia rufa, Sorqhum brevicarinatum, Rottboellia exaltata, des Pani-
cées : Panicum maximum. Les savanes arborées qui occupent des sols plus secs, souvent érodés et pauvres,
sont de types divers. Suivant la richesse du sol et l'alimentation en eau, les graminées qui les composent
varient. Sur les sols les plus riches, bien pourvus en eau, Hyparrhenia rufa, Bothriochloa glabra sont fré-
quents ; Imperata cylindrica domine aussi localement. Sur les sols plus pauvres et plus secs Heteropogon
contortus devient le principal constituant. Les sols très érodés et très pauvres sont dévolus à Aristida
rufescens. Par endroits Chrysopogon serrulatus, et au Nord, Themeda quadrir:alvis, ont aussi une certaine
importance.
Pour ce qui est des arbres, et des arbustes qui parsèment ces savanes on note aussi des dominances
locales. Dans les parties Nord et centrale du domaine, deux palmiers sont extrêmement communs : Hy-
phaene shatan et Medemia nobilis. Un autre palmier, Borassus madagascariensis, est observé beaucoup
plus rarement. Parmi les arbustes les plus communs, parfois dominants, dans ces savanes citons : Sc/ero-
carya caffra (Anacardiacée), Zyziphus mauritiana (Rhamnacée), Acridocarpus excelsus (Malpighiacée),
Dicoma incana (Composée), Gymnosporia linearis (Célastracée). D'autres arbres et arbustes peuvent être
aussi localement abondants : Tamarindus indica (Caesalpiniacée), Stereospermum euphorioides (Bigno-
niacée), Strychnos spinosa (Loganiacée), Terminalia Seyrigii (Combrétacée). Les savanes arborées, sur
sols secs, constituent, pour la plupart, des pâturages de faible valeur, car la couverture graminéenne,
même quand les espèces sont bonnes fourragères, reste faible.
La végétation du domaine du Sud est d'une originalité très marquée. Elle a un pourcentage très
élevé dendémicité. Le paysage est souvent façonné par deux familles: les Didiéréacées, végétaux ligneux,
épineux, propres à Madagascar, comptant quatre genres : Didierea, Alluaudia, Decarya, Alluaudiopsis
et les Euphorbiacées dont les espèces les plus communes appartiennent aux genres Euphorbia, Croton,
Acalypha. Cette végétation se présente sous la forme d'un fourré buissonnant, dominé par quelques
20 GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
espèces de port plus élancé et plus élevé: Alluaudia, Euphorbia. Elle ne brûle pas facilement d'elle-même
car les végétaux crassulescents y sont nombreux, mais elle est abattue pour libérer le terrain et cède la
place à des cultures. Elle disparaît peu à peu. Ainsi, l'extension de la culture du sisal dans la vallée du
Mandrare a entraîné le défrichement de la forêt à Alluaudia qui la couvrait. De plus, la multiplication des
chèvres dans toute cette région, est un facteur de destruction de la végétation naturelle dont on observe
avec inquiétude les progrès.
Cette végétation n'est pas homogène sur l'ensemble du domaine. Deux secteurs, l'un, plus sec,
correspondant au pays Mahafaly (Sud-Ouest), l'autre un peu plus humide correspondant au pays Antan-
droy (Sud) peuvent être distingués. Les caractères géologiques et pédologiques des substrats interviennent
aussi dans la répartition des différents types de fourrés xérophiles. L'étude précise de ses groupements
est encore à entreprendre. Elle est rendue difficile par les lacunes de nos connaissances floristiques, des
familles très importantes n 'ayant pas encore été mises à jour (Euphorbiacées, Légumineuses, Apocynacées,
Asclépiadacées, Rubiacées...).
Sur les sols squelettiques de la partie cristalline du domaine, laissés nus après les cultures ou brûlés,
de maigres savanes steppiques s'implantent. Elle sont à base d' Aristida congesta (subsp. congesta et subsp.
barbicollis) ou d'Eragrostis cylindriflora. Les sols sableux, abandonnés après les cultures, restent parfois
longtemps nus et finissent par se réembroussailler. Les espèces les plus fréquentes dans ces broussailles sont
des Thyméleacées (Lasiosiphon). Sur certaines zones sableuses, plus près des côtes, Cenchrus ciliaris peut
former de petits peuplements. Cynodon dactylon couvre aussi les jachères dans la partie Sud de l' Androy
où les rosées nocturnes sont abondantes.
Communs à différents domaines phytogéographiques et déterminés par certains caractères prépon-
dérants du substrat, notons pour terminer cette brève revue de la végétation de Madagascar un certain
nombre de types de végétation édaphique. Le plus caractéristique est la mangrove qui colonise les boues
salées, instables, le long des côtes et dans les estuaires des fleuves. Elle est surtout étendue sur la côte
Ouest, la côte Est sablonneuse, escarpée et battue par les vagues se prêtant mal au dépôt des alluvions
boueuses. Les espèces principales qui la constituent sont : Rhizophora mucronata, Ceriops tagal, Bru-
quiera gymnorhiza (Rhizophoracées), Sonneratia alba (Sonneratiacée), Avicennia marina (Avicenniacée),
Carapa obovata (Méliacée).
Le long des côtes, sur le haut des plages et les dunes récentes non stabilisées, pousse une végétation
peu dense, recevant les embruns marins, caractérisée par Ipomea pes-caprae (Convolvulacée), des Scaevola
(Goodéniacées), Canavalia obtusifolia (Papilionacée), Thuarea involuta, Sporobolus virginicus (Graminées).
Les sols salés, surtout développés le long de la côte Ouest, portent une végétation caractéristique
à base de Chénopodiacées (Salicornia, Atriplex, Arthrocnemum), ou de graminées (Paspalum vaginatum,
Sporobolus virginicus, Sclerodactylon macrostachyumï,
Les sols hydromorphes, communs dans toute l'île, portent des types de végétation déterminés
par leur degré dhydrornorphie. Les tourbes liquides, parfois très étendues et très profondes au bord des
lacs (Lac Alaotra) sont occupées par de grandes Cypéracées (Cyperus papyrus subsp. madagascariensis,
Cyperus latifolius). Les sols hydromorphes argileux ou limoneux à engorgement de surface permanent
sont couverts par une prairie marécageuse où Leersia hexandra est souvent dominant, accompagné de
cypéracées (Pycreus Mundtii) ou d'autres graminées (Eragrostis atrovirens). Phragmites mauritianus forme
des peuplements sur des alluvions sableuses ou limoneuses pouvant se dessécher une partie de l'année.
Sur les jachères de rizières suivant les conditions, s'étendent des prairies à Leersia hexandra ou Cynodon
dactylon, Brachiaria arrecta.
Enfin certaines vallées à basses altitudes dans l'Ouest ou la zone forestière de l'Est sont occupées
par des peuplements denses de Raphia ou de Pandanus.
GÉNÉRALITÉS SUR LA FAMILLE DES GRAMINÉES
Si on excepte les bambous, dont l'étude n'est pas abordée dans ce livre, les graminées sont des
plantes herbacées, souvent de petite taille, mais parfois aussi très développées et pouvant atteindre plu-
sieurs mètres de haut (Phragmites, certains Panicum et Hyparrhenia).
Leur durée de vie est variable. Certaines sont annuelles, accomplissant tout leur cycle de la graine
à la graine en une seule saison. A l'opposé, une herbe est dite pérenne ou vivace si elle prolonge son déve-
loppement pendant de nombreuses années, pouvant fleurir et grainer tous les ans ou seulement de temps
en temps, dans certaines circonstances. Si elle ne vit que 2 ans ou un nombre restreint d'années, elle est
dite bisannuelle ou pluriannuelle.
Sous des formes extrêmement diverses, se retrouvent toujours les mêmes éléments structuraux
que nous allons ici, schématiquement, passer en revue.
Un pied de graminée se compose de racines, de tiges garnies de feuilles, toutes ou certaines terminées
par les inflorescences, celles-ci formées du groupement divers des éléments inflorescentiels : les épillets.
Le système racinaire
Les racines des graminées sont presque toujours fibreuses, fasciculées à la base de la plante. Sur les
stolons (1), sur les rhizomes (1), des racines adventives se développent aux nœuds. Chez certaines espèces
(Isachne, Schizachyriumï, des racines naissent sur les tiges aux nœuds inférieurs, souvent genouillés ;
au contact avec le sol, elles enterrent leur extrémité, formant ainsi des sortes d'échasses soutenant la plante.
Certaines graminées croissant sous des climats secs et sur des substrats sableux, ont des racines qui con-
servent leur assise pilifère, et secrètent un mucus qui agglomère les grains de sable, formant ainsi un man-
chon protecteur (Halopyrum mucronatum).
Les caractères du système racinaire n'interviennent guère dans la classification des graminées,
du moins dans le type d'ouvrage que nous entreprenons. Sur le plan pratique, le développement des racines
a une action sur la structuration des sols, la formation d'agrégats stables, et, partant, leur pouvoir de résis-
tance à l'érosion. De ce fait, il intéresse le praticien, agriculteur, agent des services de conservation des sols.
La tige
La tige des graminées est de structure homogène. Elle se présente comme un long cylindre, parfois
un peu comprimé diamétralement, formé d'une succession de nœuds plus ou moins nombreux et d'entre-
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GÉNÉRALITÉS SUR LA FAMILLE DES GRAMINÉES 23
nœuds plus ou moins longs. Les nœuds sont décelés extérieurement par une zone annulaire, souvent brune
ou noirâtre, qui est située immédiatement au-dessus du nœud lui-même. La tige au niveau du nœud est
toujours pleine. Les ramifications des tiges, le bourgeonnement de racines adventives se fait toujours aux
nœuds. La partie de la tige comprise entre 2 nœuds constitue l'entre-nœud, dont la partie axiale est, soit
remplie de moelle, soit vide.
Trois sortes de tiges peuvent être distinguées
1. -LES CHAUMES
Les chaumes sont les tiges dressées, portant, en fin de développement, une inflorescence à leur
extrémité. Ils peuvent être couchés à la base mais leur extrémité se redresse plus ou moins au moment de
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la floraison. Ils sont soit simples, soit ramifiés aux nœuds. Les modalités de cette ramification influe sur
l'apparence générale ou port de la plante. La ramification peut se produire uniquement sur les nœuds
inférieurs au niveau du sol, les entre-nœuds peuvent être très courts; il ya alors formation d'une sorte de
plateau dont les différents nœuds s'enracinent et donnent des bourgeons se développant en chaumes
florifères. L'ensemble forme une touffe dense. C'est le tallage, qui se produit chez les graminées annuelles
cultivées : riz, blé. Chez d'autres espèces, la ramification se produit sur les nœuds intermédiaires ou supé-
rieurs du chaume, donnant à la plante un port fasciculé. Chez les Andropogonées par exemple, ce sont
presque uniquement les nœuds supérieurs qui portent les rameaux, l'ensemble formant les inflorescences
complexes, pourvues de feuilles plus ou moins modifiées en spathes.
Les chaumes sont souvent glabres, mais ils peuvent être pileux ou scabérules sous les nœuds et sous
les inflorescences. Les nœuds sont glabres ou pileux. Cette pilosité pouvant être un caractère distinctif des
espèces.
2. - LES S T 0 LON S
Les stolons sont des tiges feuillées, bourgeonnant à partir des nœuds inférieurs des chaumes et crois-
sant couchées sur le sol. Ils ne développent pas d'inflorescence à leurs extrémités. Les stolons peuvent se
ramifier et s'enraciner aux nœuds, lesquels émettent aussi des bourgeons se développant en chaumes. Il
y a ainsi multiplication de la plante.
Certains chaumes longuement couchés et rampants à leur base peuvent parfois être pris pour des
stolons.
FIG. 2. - Plante annuelle (Eragrostis tenella). c, chaume fleuri ; i, inflorescence ; p. jeune pousse (qui fleurira dans
J'année) ; g, gaine foliaire; l, limbe foliaire; n, nœud ; r, racines fasciculées.
r
1
GÉNÉRALITÉS SUR LA FAMILLE DES GRAMINÉES 25
3. - LES R H 1 Z 0 MES
Les rhizomes sont des tiges de développement souterrain. Ils se distinguent des racines car ils ont la
même structure qu'une tige, présentant des nœuds et des entre-nœuds. Ils ne portent pas de vraies feuilles,
mais on trouve, aux nœuds, des feuilles réduites transformées en écailles. Ils peuvent se ramifier, s'enraciner
aux nœuds et y bourgeonner des tiges dressées qui donneront de nouveaux pieds.
Une herbe peut être à la fois stolonifère et rhizomateuse = Cynodon dactylon ; ou uniquement
rhizomateuse : Imperata cylindrica, Digitaria Humbertii ; ou uniquement stolonifère : Digitaria longi-
jfora.
Ces notions élémentaires sur les tiges des graminées nous conduisent à considérer la distinction des
herbes annuelles d'avec les herbes pérennes. Ce caractère entre souvent dans les clés de détermination.
Une herbe annuelle accomplit son cycle en une saison et meurt. Tous les bourgeons qui se dévelop-
pent finissent par donner un chaume florifère. Les chaumes sont simples ou ramifiés aux nœuds. L'ensemble
donne donc une touffe, le plus souvent lâche, dont toutes les tiges et leurs ramifications portent des inflo-
rescences d'âge différent, donc à différents stades.
Les exemples sont nombreux; parmi les plantes courantes prenons Eragrostis tenella, Tragus
Berteronianus, Echinochloa colonum.
Une herbe pérenne vit plusieurs années. Tous les chaumes n'arrivent pas à maturité en même temps.
On trouvera donc à la base des chaumes fleuris, des pousses feuillées stériles ou au moins des bourgeons
latents. Chez beaucoup de graminées pérennes, les chaumes qui ont fleuri meurent et ce sont les pousses
feuillées et les nouveaux bourgeons de la base qui donneront l'inflorescence la saison suivante.
Deux types morphologiques se rencontrent, conséquence du mode de développement des bourgons.
Un type cespiteux, quand les bourgeons se développent dans la gaine des feuilles presque verticale-
ment ou formant un angle faible avec le chaume. Ce sont des graminées formant des touffes denses et serrées,
dont la partie vivace est constituée par la base des tiges.
Un type gazonnant, quand les bourgeons se développent en perçant la gaine et en s'écartant aussitôt
des chaumes, formant soit des stolons rampants sur le sol, ou des rhizomes. Ce type gazonnant fournit à
l'agriculteur des espèces précieuses pour la constitution de prairies temporaires et pour la fixation des sols
dans la lutte contre l'érosion. Citons Pennisetum c1andestinum (Kikuyu) et Cynodon dactylon.
La feuille
Les feuilles naissent aux nœuds des tiges et sont disposées en alternance dans un même plan, de part
et d'autre de j'axe. Une telle disposition est dite distique.
La feuille des graminées est typiquement formée d'une partie basale ou gaine et d'une partie ter-
minale ou limbe.
La gaine
La gaine est insérée sur le nœud et entoure la tige sur une longueur plus ou moins grande, pouvant
cacher tout l'entre-nœud. A la base des tiges, quand les entre-nœuds sont courts, les gaines sont imbriquées
et sont parfois flabellées. Elles peuvent former un cylindre clos, mais, plus souvent, les deux bords sont libres,
l'un recouvrant l'autre. Au sommet se développent parfois des appendices latéraux: les auricules, que l'on
peut observer chez le riz. Les gaines sont pourvues d'une nervation longitudinale, la nervure médiane
pouvant être plus forte et carénée. Ces nervures peuvent, dans certains cas, porter des glandes plus ou moins
visibles (Eragrostis cilianensis).
Les gaines ont un rôle de protection des jeunes bourgeons, surtout celles de la base, qui sont par-
fois de texture plus dure (scarieuse) ou garnies d'un feutrage dense de poils (Alloteropsis semialata, Loude-
FIG. 4. - Limbes foliaires. a, linéaire; b, à base sagittée et pseudopétiolée ; c, lancéolé; d, ové ; e, à marges scabres ; f,
à marges ciliées pectinées; g. à marges épaissies, ondulées crispées.
GÉNÉRALITÉS SUR LA FAMILLE DES GRAMINÉES 27
tia simplex, Redfieldia Hitchcockii). Chez certaines espèces pérennes, après la mort de la feuille, la gaine
peut persister en se désagrégeant, donnant des fibres sciérifiées qui forment autour de la plante un manchon
protecteur (Digitaria setifolia).
Le limbe est la partie terminale de la feuille prolongeant la gaine. Il est le plus souvent linéaire,
allongé, à bords parallèles, restant plan ou les bords s'enroulant vers l'intérieur ; mais il peut aussi être de
petite taille, lancéolé ou ové lancéolé, plan, ce qui se produit surtout chez des graminées vivant à l'ombre
(Panicum brevifolium, Oplismenus Burmannii). Le sommet est souvent aigu ou terminé en pointe fine,
mais il est plus ou moins obtus et arrondi chez certaines espèces de Schizachyrium et Stenotaphrum. A la
base il peut être arrondi et semi-amplexicaule (Panicum breoifoliumï, ou être plus ou moins régulièrement
rétréci sur la gaine. Il n'y a jamais de véritable pétiole, mais il peut être réduit à la base, sur une longueur
variable, en la zone étroite de la nervure médiane, qui simule un pétiole (Camusiella Vatkeana, Cymbose-
taria saqittifoliaï. Très rarement la base est auriculée ou sagittée (Cymbosetaria sagittifolia).
Les nervures sont parallèles, d'importance égale, ou, assez souvent, la nervure médiane est plus
forte, nettement saillante à la face inférieure, ayant un rôle de soutien.
Les bords du limbe peuvent être lisses; mais, plus souvent, ils sont rugueux, scabérules, garnis
d'aspérités courtes et dures. Parfois ils sont épaissis et sinués (Brachiaria Perrieriï, ou frangés de poils
longs à base tuberculée (Perotis patens) ou munis de glandes cratériformes (Eragrostis cilianensis).
La gaine et le limbe peuvent être dans le prolongement l'un de l'autre, mais assez souvent ils forment
un angle plus ou moins grand, plus rarement le limbe est réfléchi sur la gaine (Trichopteryx Dregeana).
Les limbes et les gaines sont glabres ou pileux. Cette pilosité pouvant être assez diverse même chez une
espèce donnée .
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FIG. 5. - Ligules: a. membraneuse, munie d'oreillettes ciliées (Oryza saliva) ; b, membrane tronquée, ciliolée au sommet:
c, membrane ovée, glabre: d, ligne de poils raides; e, membraneuse raccordée à des prolongements auriculés de la
gaine tSacciolepis auriculataï,
c
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k
GÉNÉRALITÉS SUR LA FAMILLE DES GRAMINÉES 29
La ligule est un organe se trouvant à la jonction entre le limbe et la gaine, sur la face interne. Elle
apparaît soit sous forme d'une membrane mince, hyaline, nervée ou non, plus ou moins haute et développée,
glabre ou ciliée à pileuse sur son bord, soit sous forme d'une membrane plus épaisse scarieuse et brune, soit
sous forme d'une ligne de poils serrés plus ou moins longs; très rarement elle est totalement absente (chez
certains Echinochloa et Braehiaria). Parfois, elle est raccordée latéralement à des prolongements auriculés
de la gaine (Saeciolepis auriculata, Andropogon rriehozygus).
Les caractères de la ligule peuvent servir à distinguer certaines espèces à l'état végétatif.
L'élément de l'inflorescence chez les graminées est l'épillet, que nous analyserons plus loin.
La partie florale d'une graminée n'est qu'exceptionnellement constituée par un seul épillet. Il yen
a le plus souvent un certain nombre, parfois un très grand nombre. Le groupement de ces épillets forme
l'inflorescence. Ces inflorescences sont terminales sur les chaumes, leurs ramifications ou certaines de leurs
ramifications.
Trois grands types d'inflorescences peuvent être distingués : l'épi, le racème, la panicule.
l.-L'ÉPI
C'est le type le plus simple d'inflorescence. Les épillets sont sessiles et insérés directement et en alter-
nance de part et d'autre d'un axe simple constitué par le sommet du chaume. Cet axe peut être grêle ou
épaissi comme dans le genre Lepturus.
Un épi peut être dorsiventral ou asymétrique, les épillets étant insérés sur deux rangs d'un même
côté de l'axe (Mieroehloa).
L'inflorescence peut être constituée d'un épi simple terminal. Mais plus souvent elle est composée de
plusieurs épis, ceux-ci pouvant être digités, fixés au sommet même du chaume et plus ou moins divergents,
ou subdigités, insérés sur une zone apicale très courte de ce chaume, ou encore échelonnés le long d'un axe
plus ou moins allongé.
Les épis vrais sont assez rares, les épillets ayant souvent un pédicelle très court ce qui ramène
au type suivant d'inflorescence.
2. - L E R A C ÈME
Le racème est une inflorescence proche de l'épi, mais les épillets y sont pédicellés et non plus insérés
directement sur l'axe, le pédicelle pouvant être plus ou moins long mais restant toujours nettement percep-
tible. Racème est donc synonyme de grappe, mais c'est le terme communément adopté par tous les agrosto-
logues.
FIG. 6. - Inflorescences. a, épi; b, racèrne ; c, racèmes digités (schéma) ; d, racèrnes paniculés; e, panicule (Tricholaena
monachneï ; f, panicule spiciforrne (Setaria pallidefusca) ; g, panicule contractée interrompue (Eragrostis Chapelieri) ;
h, panicule spiciforme iEnneapogon cenchroidesï ; i, fragment d'épi dorsiventral (Cynodon) ; j, fragment de racéme
dorsiventral (Digitaria) ; k, fragment d'inflorescence spathée (Hyparrhenia) ; l, fragment de racéme dorsiventral à
axe grele (Brachiaria deftexa).
30 GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
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Les épillets peuvent être solitaires ou géminés, l'un pouvant être plus longuement pédicellé que
l'autre, ou encore fasciculés par petits groupes. On adopte aussi le nom de racème chez les Andropogonées
où les épillets sont insérés par paire, l'un étant sessile ou paraissant sessile, et l'autre pédicellé.
Comme pour les épis, un racème peut être dorsiventral, les épillets étant insérés solitaires ou par
groupes sur deux rangs, d'un même côté de l'axe, qui est alors souvent aplati. Cela se produit dans de
nombreux genres (E/eusine, Ch/oris, Cynodon, Brachiaria, Paspa/um).
L'inflorescence peut être constituée d'un seul racème terminal. Mais plus souvent elle est composée de
plusieurs racèmes qui sont soit digités, soit subdigités, soit échelonnés le long d'un axe (Pogonarthria,
Leptocarydion). Parfois encore, les racèmes élémentaires ne sont pas insérés sur l'axe principal mais sur
des ramifications de ce dernier. L'inflorescence est dite alors en panicule racèmeuse. Chez les Andropo-
gonées, les racèmes sont souvent groupés par deux ; ils sont plus rarement solitaires. Chaque racème ou
paire de racèmes étant, dans nombre de genres, sous-tendu par une spathéole qui est une feuille modifiée,
souvent colorée. L'ensemble forme des inflorescences paniculées, souvent très amples, caractéristiques de
cette tribu. Chez les Stenotaphrum (Paniceae), l'inflorescence donne l'impression d'être un épi terminal.
C'est en fait un racème composé, dont l'axe principal est épaissi ou élargi. Les racèmes sont très courts,
parfois réduits à un seul épillet, et logés dans des dépressions ou cavité de l'axe, ou étroitement appliqués
sur une de ses faces.
3. - LA PAN 1 CUL E
C'est une inflorescence ramifiée où l'axe principal porte des rameaux pouvant être eux-mêmes
plusieurs fois et irrégulièrement divisés, les épillets étant placés aux extrémités des ramifications; c'est une
sorte de racème composé irrégulier. Les ramifications de l'axe principal sont insérées isolément, ou fasci-
culées par petits groupes, ou même encore verticillées. Assez souvent, quand les ramifications inférieures
sont verticillées, les ramifications supérieures sont isolées.
Suivant les proportions qu'adoptent entre elles les différentes parties : axe principal, ramifications
de divers ordres, pédicelles des épillets, l'aspect de la panicule est très différent. Si les axes de divers ordres
sont longs et les pédicelles longs, la panicule est très lâche, ample, diffuse. C'est ce qui se produit chez les
Panicum (P. maximum) et certains Eragrostis (E. aspera). Mais les ramifications peuvent être plus ou moins
courtes ; la base des ramifications primaires pouvant même être soudée à l'axe principal. On obtient des
inflorescences plus denses, plus contractées, qui à l'extrême, simulent un épi cylindrique.
Suivant les degrés, on distingue, des panicules contractées comme chez Rhynche/ytrum setifolium,
Aristida rufescens ; des panicules spiciformes, plus denses et se rapprochant par leur aspect d'un épi,
comme chez Anthoxanthum madagascariense, Agrostis Elliotii ; des panicules spiciformes glomérulées
dont les axes secondaires et d'ordre supérieur sont très courts, et certains des rameaux ultimes transformés
en soies, l'ensemble formant un glomérule compact porté sur un pédoncule court, ne comprenant qu'un ou
que peu d'épillets bien développés. Ceci se produit par exemple dans les genres Pennisetum et Cenchrus et
chez des Setaria. L'axe principal lui-même peut être réduit, la panicule est alors contractée à l'extrême en
une tête ovée, très compacte, les épillets cachant les pédicelles et les ramifications comme chez Crypsis
schoenoides. Une panicule spiciforme peut être interrompue ou lobée si elle n'est pas uniformément
FIG. 7. - Structure des épillets (Aspects de l'épillet et schéma). A. Eragrostis tenuifolia. B. Panicum parvifolium, G. Paspa-
lum Commersonii (vue ventrale).
(g, glumes; I, lem mas ; D, paléas ; f, fleur).
32 GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
dense sur toute sa longueur, et si, dans sa partie basale, des portions plus ou moins importantes sont
individualisées et séparées de la zone terminale dense de l'inflorescence (Eragrostis Chapelieri, Agrostis
Elliotii). Parfois, les ramifications primaires demeurent longues ou relativement longues, les ramifications
d'ordre supérieur étant très réduites. On obtient des inflorescences secondaires contractées et spiciformes
longuement pédonculées sur un axe principal comme chez Aristida conqesta subsp. barbicollis.
Chez les Arundinellées, les épillets, tous pédicellés, sont parfois rapprochés par deux (Loudetia) ou,
leurs pédicelles soudés, constitués en triades sessiles au sommet des rameaux (lsa/us).
L'épillet est l'élément d'inflorescence. Sa structure est toujours basée sur le même schéma. Mais,
par suite des formes très diverses que peuvent prendre ses différents éléments, de la réduction extrême ou
même de la disparition de certains d'entre eux, l'aspect extérieur de ces épillets varie considérablement.
Typiquement, tel qu'il peut par exemple se présenter chez un Eraqrostis, l'épillet se compose d'un
axe, la rachéole, qui porte des bractéoles distiques. Les deux bractéoles de la base sont vides. Ce sont les
glumes. Elles sont insérées à des niveaux un peu différents et on les distingue en glume inférieure et glume
supérieure. Les bractéoles suivantes sont appelées lemmas ou glumelles inférieures. Elles portent à leur
aisselle un axe court qui est l'axe floral. Sur cet axe, opposée à la lem ma, se développe une deuxième brac-
téole appelée paléa ou glumelle supérieure. La fleur proprement dite est portée au sommet de l'axe floral.
L'ensemble lernma, paléa et fleur est appelé fleuron. Par suite de la réduction de l'axe floral, la fleur est
étroitement enserrée et peut paraître sessile entre la paléa et la lem ma.
Les glumes
La taille des glumes par rapport à la longueur de l'épillet varie beaucoup avec les genres et les es-
pèces. Mais comme, dans une espèce donnée, les proportions restent assez stables, c'est un caractère qui
est souvent pris en considération dans les clés de détermination.
Les glumes peuvent être aussi longues que l'épillet, englobant les fleurs (chez les Andropogonées et
certains genres comme Danthonia, Dinebra). L'une peut être courte et très réduite, l'autre restant bien
développée (certains Digitaria et Sporobo/us) ; ou encore elles peuvent être toutes deux courtes (Para-
theria) ; plus rarement, la glume inférieure peut être totalement absente (Zoysia ; Paspa/um, certains
Digitaria) , ou les deux glumes peuvent être supprimées et réduites à un simple bourrelet au sommet du
pédicelle (Leersia, Oryzaï.
Les glumes sont souvent herbacées, vertes, soit de texture identique à celles des lemmas (chez
beaucoup de Pooidées) soit plus fines que les lem mas des fleurs fertiles (Panicées) ou au contraire, plus
épaisses que les lemmas (Andropogonées). Quand elles som bien développées, elles sont nervées et peuvent
être aristées à leur sommet ; réduites, elles sont parfois hyalines et sans nervure.
La lemma
La lemma est la pièce extérieure du fleuron. Sa texture et sa forme sont variables. Elle peut être her-
bacée et de même texture que les glumes, ou plus ferme, papyracée, chartacée, épaissie et crustacée comme
dans la fleur fertile des Panicées, où, au contraire, très fines et hyalines dans le cas où les glumes sont indurées
GÉNÉRALITÉS SUR LA FAMILLE DES GRAMINÉES 33
(Andropogonées). Dans un même épillet, quand les fleurs sont de sexe différent, les lemmas sont parfois de
forme et de texture différentes (Panicées), ou quand la fleur est stérile, de taille extrêmement réduite par
rapport à celles des fleurs fertiles (Ch/oris). Dans les épillets où toutes les fleurs sont identiques et de même
sexe, les lemmas sont semblables, décroîssant seulement de taille vers le sommet de la rachéole (Eragrostis).
Les lemmas sont toujours nervées ; le nombre des nervures étant le plus souvent impair. Elles peu-
vent être mutiques ou porter une ou plusieurs arêtes. L'arête peut être terminale et prolonger la nervure
médiane, ou être insérée sur le dos à un niveau plus ou moins élevé (Agrostis, He/ictotrichon). Parfois la
lemma est plus ou moins échancrée et bifide au sommet, l'arête partant du fond du sinus entre les lobes
(lemma de la fleur fertile de certaines Andropogonées). Dans certains genres (Enneapogon), chacune des
nervures de la lemma se prolonge à son sommet en une arête. Chez certaines Andropogonées (Bothriochloa,
Themeda) l'arête est robuste et la lemma n'apparaît que comme la partie basale étroite de cette arête.
L'arête peut être simple et droite ou différenciée en une partie inférieure plus ou moins torsadée,
hygroscopique : la colonne, et une partie terminale plus fine, droite, formant souvent un coude avec la
colonne : la subule. Chez les Aristida, dans la plupart des espèces, l'arête est trifurquée, avec parfois
une colonne basale plus ou moins nette, qui porte parfois une articulation, les trois arêtes terminales
pouvant se séparer, à maturité, de la lemma.
En général, les lemmas aristées sont celles des fleurs fertiles, mais cette règle souffre quelques excep-
tions. Les lemmas peuvent être glabres ou diversement pileuses, les poils pouvant parfois être groupés en
touffes individualisées (Trichopteryx, Isalus, Danthonia).
La paléa
La paléa est la bractéole insérée sur l'axe floral et faisant face à la lemma. Elle est le plus souvent
binervée, bicarénée, les carènes étant lisses, scabérules ou ciliées (certains Eragrostis). Chez les Oryzées elle
est tri à plurinervée. Quand elle est de taille réduite, la nervation est peu apparente ou absente. Elle est
souvent de texture délicate et plus petite que la lemma. Chez les Panicées, la paléa des fleurs fertiles est
épaissie et chartacée à crustacée comme la lemma.
La fleur proprement dite est très simple. Elle est formée des lodicules, des étamines et du pistil. Les
lodicules, restes du périanthe, sont le plus souvent au nombre de deux. Ce sont des pièces de petite taille,
visibles seulement à un grossissement assez fort. En devenant turgescents, ils écartent plus ou moins les deux
glumelles, permettant ainsi la sortie des étamines et des stigmates.
Les étamines sont le plus souvent au nombre de trois; on en compte parfois deux (chez certains
Loudetia et Eragrostis), ou six (chez les Oryzées). Les filets sont libres, longs et grêles, les anthères versa-
tiles, fixées en leur milieu. Le pistil se compose d'un ovaire supère, formé d'un seul carpelle uniovulé,
surmonté de deux styles à stigmates longuement papilleux ou plumeux.
A l'anthèse, les styles et les stigmates sont longuement exserts des glumelles.
Le fruit
Le fruit des graminées est un fruit sec: le caryopse. La graine adhère étroitement au péricarpe.
Dans certains cas, le péricarpe peut se séparer aisément après humidification (Sporobolus).
34 GRA\fINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
Nous venons de voir la structure d'un épillet multiflore. Dans ce type d'épillet un certain nombre de
fleurs basales sont semblables et ~ mais quelques fleurs terminales, tout en conservant une forme analogue,
peuvent être stériles et plus petites.
1"
FIG. 8. - a, fleur, (e, étamine; l, lodicule ; 0, ovaire; s, stigmate). Différents types d'épillets : b, Cynodon ; c, Cynodon,
glumes enlevées montrant la rachéole prolongée; d , Sporobolus ; e, Oryza ; f', Ch/oris (2 glumes, fleur basale fertile,
fleurs terminales vides) ; g, Aristida (2 glumes, l, fleur à lemma aristée) ; h, Aristida, fleur montrant le callus basal
pileux.
GÉNÉRALITÉS SUR LA FAMILLE DES GRAMINÉES 35
Ce module se retrouve fréquemment chez les Pooidées (Eragrostis, Festuca, Poa, E/eusine ...), mais
il subit des modifications qui peuvent rendre l'interprétation de l'épillet difficile pour le débutant et amener
à des conclusions erronées. Aussi, n'est-il pas inutile de passer en revue un certain nombre de types d'épillets.
Les modifications portent sur le nombre des fleurs, le sexe de ces fleurs, l'importance relative des
différentes pièces (Iemmas, paléas, glumes), certaines pouvant être supprimées, ainsi que sur leur texture et
leur forme. Ces différents facteurs sont souvent conjugués.
Schématiquement, nous pouvons prendre comme point de départ, deux types d'épillets. Un épillet
multiflore à fleurs fertiles basales comme celui d'un Eragrostis, un épillet biflore à fleur fertile terminale
comme celui d'un Panicum.
l. Partant d'un épillet multiflore ayant plusieurs fleurs fertiles à sa base et au sommet quelques
fleurs réduites, la modification la plus simple sera une réduction du nombre des fleurs fertiles. On aboutira
ainsi à des épillets ayant seulement une fleur fertile basale. Cette fleur pourra encore être suivie d'une ou de
plusieurs fleurs stériles réduites comme dans le genre Ch/oris; ou bien, les fleurs stériles étant elles-mêmes
supprimées, l'épillet sera uniflore comme dans les genres Cynodon, Sporobo/us, Aristida. Un prolongement
de la rachéole après cette première fleur peut persister. Elle apparaît comme un appendice filiforme, grêle,
appliqué contre le dos de la paléa. Elle peut porter parfois un fleuron rudimentaire à son sommet. C'est le
cas de Cynodon et d'une espèce de Sporobo/us. Dans les autres Sporobo/us et les Aristida par exemple, ce
prolongement de la rachéole n'existe pas. L'épillet n'est plus constitué que de deux glumes et d'une fleur :}.
Ce mode d'évolution simple qui à partir d'un épillet pluriflore aboutir à un épillet uniflore souffre
des exceptions. Il peut y avoir modification du sexe d'un certain nombre de fleurs basales. Ainsi, dans le
genre Ctenium, les deux fleurs basales sont stériles, la troisième fleur est fertile, elle-même suivie de deux ou
plusieurs fleurs stériles. Chez les Arundinellées, où les épillets sont biflores, la fleur basale est CS ou neutre,
la fleur terminale est fertile et seule caduque. Chez les Phalaridées et les Oryzées, la fleur fertile qui est aussi
en position terminale est précédée de deux fleurs stériles.
Les glumes sont le plus souvent présentes toutes deux, mais la glume inférieure peut être très réduite
comme chez certains Sporobo/us ou même manquer totalement comme dans le genre Zoysia. L'épillet ne
comprend plus alors que trois bractéoles : la glume supérieure, la lemma et la paléa de la fleur.
2. Un épillet biflore, typique des Panicées et des Andropogonées, comprend les deux glumes, une
fleur inférieure è, une fleur supérieure çles lem mas et paléas des fleurs sont bien développées (1). La
;
rachéole n'est jamais prolongée après la fleur fertile. Chez les Panicées, les modifications transformant ce
module, affectent d'une part le sexe de la fleur inférieure, cette fleur devient neutre par suppression des
étamines, et elle est alors souvent réduite à la seule lemma : et d'autre part la longueur des glumes, surtout
de la glume inférieure qui peut être très réduite, jusqu'à disparaître totalement dans certains Digitaria et
les Paspalum. On aboutit ainsi à des épillets biflores constitués de quatre bractéoles ; ces bractéoles étant :
la glume supérieure, la lemma de la fleur inférieure, qui est souvent semblable à la glume, la lemma et la
paléa de la fleur supérieure fertile. Un examen superficiel peut faire croire à un épillet uniflore formé de
deux glumes et d'une fleur fertile, de même structure par exemple que l'épillet d'un Sporobo/us. L'inter-
prétation est parfois délicate et on est obligé de procéder par analogie (un épillet de Paspa/um par exemple,
ressemblant malgré tout à un épillet de Panicum), et de faire appel à des caractères tels que la caducité de
l'épillet, la texture des glumelles de la fleur fertile.
Chez les Andropogonées, le schéma est le même que chez les Panicées. Les glumes restent toujours
bien développées et plus épaisses que les lernmas. englobant les fleurs; la fleur basale est typiquement Q,
(l) C'est aussi la structure des épillets des Arundinellées, mais chez ces dernières l'épillet se désarticule au-dessus de la
fleur stérile, alors qu'il tombe entier chez les Panicées et Andropogonées.
36 GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
la fleur terminale fertile, à lemma souvent aristée. Les lemmas et les paléas sont fréquemment très fines,
membraneuses et hyalines. Les réductions qui interviennent portent sur la fleur inférieure qui est souvent
neutre, les étamines étant supprimées, la paléa est alors réduite et peut même être absente. De même, dans
la fleur supérieure, la paléa peut aussi être très petite ou avortée. Un épillet biflore, peut être constitué par
les deux glumes; la lemma de la fleur inférieure et la lemma de la fleur supérieure.
La séparation des sexes au niveau des fleurs est donc un facteur important de diversification des
épillets. Dans certains cas, beaucoup plus rares il est vrai, cette séparation des sexes peut intervenir au niveau
FIG. 9. - Types d'épillets. a, Loudetia madagascariensis (2 glumes, fleur basale 0 ou vide, persistante, fleur terminale aristée,
caduque, fertile; b, Loudetia, fleur terminale montrant le callus pileux) ; c et d, Brachiaria deflexa : c, face ventrale;
d, face dorsale (glume supérieure aussi longue que l'épillet) ; e et f : Digitaria atrofusca, e, face ventrale (glume infé-
rieure très réduite) ; f, face dorsale (glume supérieure également peu développée) ; g, Bothriochloa glabra, article de
racème à droite portant un épillet sessile fertile aristé et un épillet pédicellé stérile.
GÉNÉRALITÉS SUR LA FAMILLE DES GRAMINÉES 37
des épillets eux-mêmes. Il y a alors des épillets uniquement formés de fleurs Ô et des épillets uniquement
formés de fleurs Q. Ces épillets peuvent être groupés dans une même inflorescence (Thuarea, Coix) ou en
inflorescences séparées sur un même pied (Zea). Dans ces deux cas la plante est dite monoïque. Si les épillets,
de sexe différent, sont portés par des pieds différents, la plante est dite dioïque. A Madagascar, aucune
graminée dioïque n'a jusqu'ici été signalée.
Chez les Andropogonées, il y a fréquemment séparation des sexes entre les épillets. Le plus souvent,
l'épillet sessile a une fleur terminale c; ou Q, mais l'épillet pédicellé, dans beaucoup de cas, ne comprend
que les fleurs Ô ou est neutre, pouvant alors être très réduit et représenté seulement par des glumes ou même
être totalement supprimé. L'inverse : épillet sessile Ô et épillet pédicellé fertile se produit rarement (Tra-
chypogon).
Parfois, c'est l'inflorescence qui se désarticule. Par exemple, dans certaines panicules spiciformes
glomérulées (Cenchrus, Pennisetum) les glomérules se détachant de leur pédoncule et tombant entiers,
avec les épillets mûrs qu'ils contiennent. Chez les Andropogonées, les racèmes se séparent en fragments
comprenant chacun un article du rachis, un épillet sessile, le pédicelle de l'épillet pédicellé, ce dernier
persistant ou tombant à part. Dans les racèmes ayant à leur base un certain nombre de paires d'épillets
homogames Ô ou stériles, ceux-ci ne sont pas caduques, l'axe ne se désarticule qu'au-dessus d'eux entre les
paires d'épillets hétérogames (Heteropogon).
Plus souvent, les rameaux de l'inflorescence sont persistants. L'épillet peut tomber entier comme chez
la plupart des Panicées. La désarticulation se fait au sommet du pédicelle. Plus rarement, le pédicelle est
entraîné dans la chute de l'épillet (Paratheria). Chez beaucoup de Pooidées, les glumes (ou au moins une
glume) sont persistantes et restent sur l'inflorescence. Mais trois processus peuvent intervenir:
1. La rachéole se désarticule au-dessus des glumes mais pas entre les fleurs qui tombent ensemble,
comme dans le genre Ch/oris.
2. La rachéole se désarticule au-dessus des glumes et entre les fleurs. Chaque élément est constitué
d'un article de la rachéole, d 'une lemma et d'une paléa entourant le caryopse, (certains Eraqrostis, Festuca,
Eleusine...).
3. La rachéole est tenace et ne se désarticule pas au-dessus des glumes ni entre les fleurs. A maturité
les lemmas tombent une à une, libérant les caryopses ; les paléas pouvant persister un certain temps (cer-
tains Eragrostis).
Quand la fleur basale est Ô ou neutre, la désarticulation de la rachéole se produit au-dessus d'elle
(Arundinellées, Phragmites). Parfois le caryopse est libre entre les glumelles et tombe seul (Sporobolus).
En tombant, le fragment d'inflorescence, l'épillet ou la portion d'épillet, peuvent entraîner avec eux,
respectivement, une partie de l'axe de la ramification, du pédicelle ou de la rachéole, qui reste fixée à leur
base formant un éperon plus ou moins développé, qui constitue le callus. Certains sont très aigus, vulnérants
(Heteropogon), d'autres obtus et moins marqués (Hemarthria), d'autres courts et arrondis (Bothriochloa,
Festuca) ; rarement le sommet est bidentelé (certains Loudetia). Ce callus est souvent pileux et s'accroche
facilement aux vêtements ou à la toison des animaux, facilitant la dissémination des plantes.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES
1. Epillets 1 à pluriflores, se désarticulant à maturité au-dessus des glumes. celles-ci plus ou rnoms per-
sistantes. Epillets comprimés latéralement ou cylindriques.
(Rarement épillets tombant entiers et dans ce cas n'étant pas biflores avec la fleur supérieure fertile
et la fleur inférieure è (1) ou stérile, caractère du groupe suivant: le plus souvent. la ou les fleurs infé-
rieures sont fertiles. la ou quelques fleurs supérieures pouvant être stériles ou réduites. ou encore l'épillet
est uniflore; parfois cependant, il est composé d'une fleur fertile terminale précédée de 1 ou 2 fleurs
stériles, mais alors l'épillet se désarticule aisément au-dessus des glumes).
Groupe 1 (POOIDEAE)
1. Epillets toujours biflores, en général tombant entiers à maturité. Fleur inférieure ="' ou stérile. fleur
supérieure Q (1) ou ~ (1). Epillets ovoïdes, souvent comprimés dorsalement. plus rarement comprimés
latéralement i Rhynchelytrum, Melinis. Cyrtococcumi.
(Exception: dans la tribu des ISACHl\;EAE. les épillets sont biflores et les deux fleurs sont souvent fertiles:
ses autres caractères conduisent à la placer dans ce groupe et en particulier la texture des lem mas ; la
la lemma des deux fleurs ou la lemma de la fleur inférieure seulement. sont de texture papy racée à co-
riace, plus épaisse que celle des glumes. De plus, Iépillet est mutique. n'est pas comprimé latéralement
et ressemble à un épillet de Panicum).
Groupe /1 (PANICOIDEAE)
Groupe 1 (POOIDEAE)
1. Epillets à une seule fleur fertile, pouvant être accompagnée de fleurs stériles situées en-dessous ou au-
dessus d'elle (2).
2. Glumes très petites ou représentées par un simple bourrelet au sommet du pédicelle, ou encore,
absentes. Epillets à 1-3 fleurs ; s'il y a trois fleurs, fleur terminale fertile, les 2 premières réduites à
des lemmas parfois vestigiales, peu visibles (leur position sous la fleur fertile peut les faire confondre
avec des glumes). Paléa de la fleur fertile de même texture que la lemma (chartacée à coriace), à 1-3
nervures ou plus ; 6 étamines.
1. ORYZEAE
2. Glumes bien développées, au moins la supérieure. Paléa de la fleur fertile mince, à 2 nervures fines.
3 étamines ou moins.
3. Epillets à 2 fleurs stériles réduites à des lem mas aristées, situées sous la fleur fertile terminale
mutique.
II. PHALARIDEAE
3. Epillets n'ayant pas ces caractères.
4. Epillets à 1 fleur stérile ou Ô située sous la fleur fertile terminale, celle-ci subcylindrique et
aristée.
III. ARUNDINELLEAE
4. Epillets à fleur de la base fertile, suivie ou non de 1 ou plusieurs fleurs stériles (1).
5. Inflorescences en épis ou racèmes spiciformes cylindriques, à axe épais, articulé. Epillets
sessiles, insérés sur deux rangs opposés dans des cavités de l'axe.
IV. LEPTUREAE
7. Lemma de la fleur (ou des fleurs dans le genre Decaryella) hyaline ou membraneuse, non
indurée, mutique ou à arête simple insérée sur le dos ou au sommet entier ou bifide.
8. Glumes égales, plus longues que la fleur (ou les 2 fleurs pour le genre Decaryella),
longuement aristées au sommet. Epillet tombant entier.
VII. PEROTIDEAE
(1) le genre endémique VIGUIEREllA est rangé dans les ERAGROSTEAE. bien que l'épillet n'ait qu'une fleur fertile
basale, suivie de 1 à 3 fleurs stériles, mais l'inflorescence est un épi cylindrique terminal, ce qui le distingue des CHlORIDEAE.
l'épillet tombe entier comme dans les PEROTIDEAE, mais il y a plusieurs fleurs, les lemmas sont aristées et ne sont pas
incluses dans les glumes.
Le genre CTENIUM (Chlorideae) est une exception, la fleur fertile est précédée de 2 fleurs stériles basales.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 41
9. Epillets ne tombant pas entiers; glumes minces, l'inférieure plus ou moins déve-
loppée, jamais absente.
10. Lemma de la fleur à 3-5 nervures, aristée sur le dos ou au sommet.
IX. AGROSTIDEAE
10. Lemma de la fleur à 1-3 nervures, toujours mutique.
X. SPOROBOLEAE
1. Epillets à 2 ou plusieurs fleurs fertiles. En général, les fleurs fertiles sont celles de la base, la fleur ou
plusieurs fleurs du sommet pouvant être réduites et stériles. (Exception: dans le genre endémique
Viguiere/la, les épillets ont une fleur fertile basale, suivie d'une ou plusieurs fleurs stériles, mais l'inflo-
rescence est formée d'un épi unique terminal, non dorsiventral, et les glumes sont plus courtes que
l'épillet, caractères qui le singularisent par rapport aux autres tribus).
Il. Articles de la rachéole munis de longs poils fins, plus longs que la fleur et
l'enveloppant. Herbes à chaumes très robustes et à grandes panicules plumeuses.
XI. ARUNDINEAE
1. Epillets unisexués, les è et les Q groupés dans des inflorescences séparées ou dans des parties différentes
d'une même inflorescence. Lemmas des fleurs membraneuses et fines. moins épaisses que les glumes.
XVII. MA YDEAE
1. Epillets toujours 9, ou une même inflorescence groupant des épillets è et des épillets;;? ou 9, mélan-
gés dans la même inflorescence ou, si tous unisexués, la lemma de la fleur fertile est indurée et plus
épaisse que les glumes.
2. Epillets géminés, l'un sessile, l'autre pédicellé : de même sexe et de même forme, ou plus souvent
épillet sessile fertile, épillet pédicellé è ou stérile, de forme différente, parfois très réduit, voire même
supprimé; le pédicelle persistant alors ou plus rarement pouvant lui-même être très réduit (Arthra-
xon). Glumes aussi longues que l'épillet, de texture plus épaisse que les lem mas qui sont minces et
fines. Lemma de la fleur fertile souvent munie d'une arête coudée.
XVlll. ANDROPOGONEAE
2. Epillets solitaires ou géminés ou fasciculés, le plus souvent semblables entre eux (rarement de forme
et de sexe différents: Thuarea). Glumes membraneuses, l'inférieure souvent plus petite ou même
absente, de texture plus fine que la (ou les) lemma (s) de la (ou des) fleur (s) fertile (s). Ces dernières
mutiques, plus rarement munies au sommet d'une arête droite.
3. Epillets à 2 fleurs fertiles, à lemmas et paléas indurées coriaces ou papyracées. (Dans Coelachne,
certains épillets peuvent avoir la fleur supérieure réduite et vide et les lem mas et paléas des fleurs
sont seulement papy racées à peine plus fermes que les glumes).
XIX. ISACHNEAE
3. Fleur inférieure de l'épillet Ô ou neutre, à lemma de même texture que les glumes et souvent sem-
blables à la glume supérieure; fleur supérieure fertile à lemma et paléa indurées.
XX. PANICEAE
1. OR YZEAE
1. Epillets grands, de plus de 5 mm, portant 2 lemmas stériles sous la fleur fertile.
ORYZA
1. Epillets petits ne dépassant pas 4 mm, sans lemma stérile sous la fleur fertile.
LEERSIA
(Les lemmas stériles chez Oryza peuvent être prises pour des glumes, ces dernières étant réduites et
pouvant ne former qu'un bourrelet au sommet du pédicelle).
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 43
II. PHALARIDEAE
Un seul genre
ANTHOXANTHUM
III. ARUNDINELLEAE
1. Epillets en triades sessiles. Lemma de la fleur fertile munie, au tiers supérieur, d'une zone transversale
de 6-8 touffes de poils longs et fins. Lobes du sommet prolongés par une pointe sétacée.
ISALUS
1. Epillets solitaires ou par deux. Lemma de la fleur fertile n'ayant pas ces caractères.
2. Lemma de la fleur fertile munie de 2 touffes submarginales de poils fins. Lobes du sommet prolongés
par une arête fine.
TRICHOPTERYX
2. Lemma de la fleur fertile scabérule ou pubescente mais sans touffes de poils individualisées. Lobes du
sommet aigus, non aristés.
3. Epillets ne dépassant pas 5 mm de long. Lemma de la fleur supérieure scabérule.
ARUNDINELLA
IV. LEPTUREAE
Un seul genre.
LEPTURUS
V. CHLO RIDEAE
1. Glume supérieure munie d'une forte arête latérale excurrente. Epillets à 2 fleurs stériles sous la fleur
fertile, et 1 ou plusieurs fleurs stériles au-dessus. Epi solitaire terminal.
CTENIUM
J. Glume supérieure sans arête latérale. Epillet sans fleur stérile sous la fleur fertile. Epi solitaire terminal,
ou plusieurs, digités ou subdigités ou insérés sur un axe plus ou moins long.
2. Epillet uniflore, sans fleur stérile au-dessus de la fleur fertile.
3. Glumes su bégaIes et nettement plus longues que la fleur.
4. Lemma munie d'une très longue arête torsadée.
SCHOENEFELDIA
4. Lemma mutique.
5. Epi solitaire terminal.
MICROCHLOA
44 GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
5. Epis 3 à nombreux, insérés et échelonnés le long d'un axe plus ou moins allongé.
CRASPEDORACHIS
6. Lemma mutique ou à mucron court. Epillet à callus basal arrondi non barbu.
CYNODON
8. Epillet à 2 ou plusieurs fleurs, la fleur inférieure seule fertile. Callus plus court.
CHLORIS
VI. A RISTIDEAE
Un seul genre.
ARISTIDA
VII. PEROTIDEAE
1. Glumes plurinerves, épaissies coriaces, pileuses et terminées par une forte arête subulée. Callus de la
base des épillets longs de 1,5-5 mm.
DECARYELLA
1. Glumes uninerves, finement chartacées, seulement scabérules, arêtes très fines. Callus de la base arrondi
ou un peu allongé mais moins long.
PEROTIS
VIII. ZO YSlEAE
1. Epillets groupés par 2-3 sur un pédoncule commun court. Glume supérieure à 5 nervures saillantes
couvertes d'épines crochues.
TRAGUS
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 45
IX. AGROSTIDEAE
Un seul genre.
AGROSTIS
X. SPOROBOLEAE
1. Inflorescences capitées, ovoïdes ou oblongues, compactes, sous-tendues par une ou deux feuilles à
gaines spathiformes. Glumes subégales.
CRYPSIS
1. Inflorescences en panicules lâches ou contractées et spiciformes, mais non en têtes compactes, ni sous-
tendues par des feuilles. Glumes subégales ou inégales.
SPOROBOLUS
XI. ARUNDINEAE
Un seul genre.
PHRAGMITES
XII. ERAGROSTIDEAE
2. Lemmas mutiques ou aristées mais n'ayant pas l'ensemble des caractères précédents. Panicules
lâches, non plumeuses, ou contractées spiciformes, ou épis.
3. Base des lemmas munie de poils fins assez longs, couvrant une partie de la lemma.
4. Glume inférieure à 3-5 nervures, glume supérieure à 5 nervures. Epillets gros.
HALOPYRUM
7. Axe des épis prolongé au-delà de l'insertion de l'épillet terminal par une pointe courte.
Epillets à 2-7 fleurs. Glume supérieure munie d'une arête forte, subulée.
DACTYLOCTENIUM
9. Glumes inégales ou subégales mais plus courtes que les fleurs, celles-ci étant bien
visibles.
10. Lemma munie d'une arête longue et fine, nervures marginales longuement et
finement pileuses. Inflorescence spiciforme dense formée de très nombreux
racèmes. Feuilles oblongues, arrondies à la base.
LEPTOCARYDION
DIPLACHNE
XIII. PAPPOPHOREAE
Un seul genre.
ENNEAPOGON
XIV. A VENEAE
Un seul genre.
HELICTOTRICHON
XV. DANTHONIEAE
1. Epillets de 3 à pluriflores, souvent les 2 fleurs de la base seules fertiles, les autres réduites et stériles.
Lemmas ayant sur le dos des touffes de poils séparées.
DANTHONIA
1. Epillets biflores, les 2 fleurs fertiles. Rachéole prolongée au-delà de la 2e fleur mais ne portant pas, à son
sommet, de fleur même réduite. Lemmas des fleurs glabres ou pileuses mais poils non groupés en touffes.
PENTASCHISTIS
XVI. FESTUCEAE
1. Epillets subsessiles, en racèmes simples, terminaux. Styles insérés latéralement sous le sommet de l'ovaire
qui est apiculé et velu.
BRACHYPODIUM
1. Epillets pédicellés, en panicules lâches ou parfois contractées. Styles insérés au sommet de l'ovaire qui
est glabre.
2. Lemmas mutiques, comprimées latéralement, ayant parfois des poils aranéeux fins, à la base.
POA
2. Lemmas souvent aristées au sommet, arrondies sur le dos (au moins dans sa moitié basale), toujours
glabres à la base.
FESTUCA
48 GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
XVII. MA YDEAE
1. Epillets Ô et Q dans la même inflorescence. Epillet Q solitaire, inclus dans une spathe globuleuse.
indurée et crustacée. Epillets Ô en épi pédonculé sortant de la spathe Q.
COIX
1. Epillets Ô et Q dans des inflorescences séparées. Epillets Ô en grandes panicules terminales ; épillets Q
en épis épais cylindriques ou fusiformes. à l'aisselle des feuilles.
ZEA
XVIII. ANDROPOGONEAE
1. Articles de l'axe des racèmes et pédicelles des épillets épais, arrondis sur le dos ou trigones, élargis
vers le haut, ou sur toute leur hauteur, rapprochés et contigus ou même soudés entre eux et ménageant
ainsi une cavité où est logé l'épillet sessile (plus rarement un peu écartés et divergents). Epillets le plus
souvent mutiques (sauf Ischaemum, Urelytrum).
2. Fleur fertile à lemma bifide et aristée dans le sinus (épillet sessile aristé). Articles de l'axe des racèmes
et pédicelles contigus, non soudés. Racèmes digités ou fasciculés.
ISCHAEMUM
2. Fleur fertile à lemma mutique (épillet sessile sans arête). Articles de l'axe des racèmes et pédicelles
contigus ou soudés. Inflorescences en racèmes spiciformes solitaires au sommet des chaumes et de
leurs ramifications (parfois digités chez Urelytrum), parfois sous-tendus par des spathes.
3. Epillets pédicellés à glume inférieure prolongée par une arête souvent forte, longue, subulée.
URELYTRUM
3. Epillets pédicellés à glumes mutiques, ou encore épillets pédicellés absents.
4. Epillets pédicellés et pédicelles absents ; axe du racème creusé de cavités recevant l'épillet sessile,
à articulations très obliques, chaque article étant prolongé à son sommet par un appendice
oblong obtus.
OXYRACHIS
4. Epillets pédicellés ou tout au moins pédicelles présents ; articulations de l'axe du racème droites
ou obliques mais sans appendice.
5. Pédicelles et articles de l'axe du racème soudés.
6. Racèmes fortement comprimés latéralement, se désarticulant tardivement. Epillets d'une
même paire assez semblables de forme.
HEMARTHRIA
1. Articles de l'axe du racème et pédicelles grêles, non ou peu élargis au sommet, non soudés. Epillets
fertiles le plus souvent aristés, plus rarement mutiques, mais alors inflorence paniculée, ample ou con-
tractée spiciforme.
9. Epillets d'une même paire de sexe semblable et de forme semblable ou extrêmement
voisine.
10. Epillets mutiques, à callus portant de longs poils fins et soyeux formant une sorte
d'involucre. Inflorescences en panicules amples ou contractées spiciformes.
Il. Inflorescences contractées en faux épis denses, blancs, soyeux. Epillets d'une
paire tous deux pédicellés.
IMPERATA
Il. Inflorescences grandes, lâches, paniculées. Dans une paire d'épillets, l'un
sessile, l'autre pédicellé (Plante cultivée).
SACCHARUM
9. Epillets d'une même paire de sexe et de forme différents, parfois épillet pédicellé très
réduit ou même absent, plus rarement pédicelle lui-même avorté; exceptionnellement,
épillet pédicellé assez semblable de forme à l'épillet sessile mais de sexe toujours dif-
férent (0 ou neutre).
12. Inflorescence en panicule ample ou plus ou moins contractée, terminale, à
axe principal plus long que les racèmes. Racèmes nombreux, non sous-tendus
par des spathes.
13. Epillets groupés en triades au sommet des ramifications grêles et longues de
l'inflorescence, l'un sessile, fertile, très comprimé latéralement, les deux
autres pédicellés, 0 ou neutres. Triade d 'épillets tombant entière à maturité,
à articulation très oblique.
CHRYSOPOGON
BOTHRIOCHLOA
VETIVERIA
12. Axe principal de l'inflorescence plus court que les racèmes (inflorescence sub-
digitée ou fastigiée), ou inflorescence à racèmes solitaires, géminés ou groupés,
chaque racème paire ou groupe de racèmes sous-tendu par une spathe.
18. Epillets d'une paire tous deux pédicellés.Tun à pédicelle court,
Ô ou neutre, mutique, l'autre à pédicelle plus long. fertile et
aristé. Racèmes solitaires ou subdigités par 2-5.
TRACHYPOGON
BOTHRIOCHLOA
OICHANTHIUM
52 GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
HYPERTHELIA
ANDROPOGON
XIX. ISACHNEAE
1. Lemma de la fleur supérieure indurée coriace à maturité (souvent aussi celle de la fleur inférieure)
glumes finalement caduques.
ISACHNE
XX. PANICEAE
1. Epillets unisexués, monoïques; 1-2 épillets Q (plus rarement ~) à la base de l'inflorescence, 4-8 épillets
o au sommet. Inflorescence en épis dorsiventraux, rachis accrescent, se recourbant à maturité sur les
caryopses, donnant ainsi un faux fruit anguleux.
THUAREA
1. Epillets tous semblables, c}. Caractères des inflorescences et du fruit différents des précédents.
2. Tous les épillets ou un certain nombre des épillets de l'inflorescence ayant à leur base 1 ou plusieurs
soies scabérules ou ciliées, bien différenciées, pouvant former un involucre.
(Cependant dans les genres Panicum, Brachiara, Digitaria, le sommet du pédicelle des épillets porte
parfois des poils sétacés raides et lisses, assez longs, qu'il ne faut pas confondre avec les soies précé-
dentes).
3. Epillets lancéolés, grands, 7-8 mm de long, comprimés dorsalement. Glumes réduites à deux
écailles membraneuses à la base de l'épillet. Epillet accompagné d'une forte soie anguleuse tombant
avec lui.
PARATHERIA
3. Epillets ovoïdes ou oblongs nettement plus petits et n'ayant pas les caractères précédents.
4. Lemma de la fleur inférieure à dos induré coriace ou chartacé et à marges larges, ailées, embras-
sant la fleur supérieure.
CAMUSIELLA
4. Lemma de la fleur inférieure herbacée.
5. Feuilles auriculées à la base et souvent pseudopétiolées. Epillets un peu comprimés latérale-
ment, à fleur supérieure anguleuse carénée sur le dos.
CYMBOSETARIA
54 GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
5. Feuilles ni auriculées à la base, ni pseudopétiolées. Fleur supérieure non carénée sur le dos.
6. Epillets tombant sans la ou les soies de l'involucre.
SETARIA
2. Epillets sans soies scabérules ou ciliées à leur base (parfois cependant des poils sétacés lisses au sommet
du pédicelle).
8. Inflorescence en panicule lâche (épillets pédicellés et solitaires), ou plus ou moins con-
densée ou contractée en épi dense et cylindrique; jamais formée de racèmes dorsi-
ventraux diversement groupés.
9. Epillets longuement pileux soyeux (poils dépassant le sommet de l'épillet), compri-
més latéralement ; glume inférieure étroite ou petite et cachée dans les poils (peu
visible) ; glume supérieure et lemma de la fleur inférieure semblables, parfois nette-
ment gibbeuse sur le dos et rétrécie au sommet en un bec glabre ; sommet obtus ou
faiblement échancré, aristulé.
RHYNCHELYTRUM
9. Epillets glabres ou parfois pileux mais lâchement et brièvement, et n'ayant pas cet
ensemble de caractères.
10. Epillets un peu comprimés latéralement, aristés ou non, à glume inférieure très
petite et réduite à une écaille.
Il. Epillets aristés ou non ; fleur inférieure stérile ; glume supérieure à 7 nervures.
MELINIS
TRICHOLAENA
10. Epiliets non comprimés latéralement ; glume inférieure en général bien déve-
loppée ; ou, si comprimés latéralement alors fortement, et glume inférieure bien
développée atteignant la moitié de la longueur de l'épillet.
12. Epillets fortement comprimés latéralement, de profil semi-circulaire ou
presque, à dos arrondi et caréné. Panicule lâche.
CYRTOCOCCUM
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 55
PSEUDECHINOLAENA
UROCHLOA
AXONOPUS
PASPALUM
ECHINOCHLOA
ORYZA Linn.
Inflorescence en panicule plus ou moins lâche. Epillets comprimés latéralement, paraissant uni-
flores mais en réalité comprenant 3 fleurs dont les 2 basales sont réduites à la lemma, la terminale étant
seule fertile; glumes réduites à une bordure annulaire ou un rebord membraneux au sommet du pédicelle.
Ce genre comprend à Madagascar 2 espèces sauvages, et une espèce très largement cultivée, grou-
pant de nombreuses variétés.
1. Herbe annuelle, cultivée, panicules à rameaux penchés à maturité épillets ne tombant pas de façon
précoce, mutiques ou aristés.
I. O. sativa
I. Herbes pérennes; épillets toujours aristés et caduques précocement; panicules à rameaux dressés.
2. Plantes robustes (chaumes de 6-12 mm d'épaisseur à la base), à rhizone allongé, ramifié. Epillets
de 7-10 mm de long à arête de 2-6 cm.
2. O. longistaminata
2. Plantes cespiteuses, plus grêles. Epillets de 5-7 mm de long à arête de 2-3,5 cm.
3. O. punctata
1. O. sativa Linn.
Nom général malgache: Vary.
Nom commun : Riz.
Herbe annuelle, tallant à la base, chaumes dressés; aquatique ou de station sèche sous climat très
humide à forte hygrométrie. Feuilles linéaires, glabres, à limbes plans ; ligule membraneuse, longue,
atteignant 2,5 cm de long, munie de 2 oreillettes basales, ciliées.
Panicules de 15-40 cm de long, à rameaux penchés à maturité. Epillets oblongs, de 8-15 mm, tous
fertiles, ne se désarticulant pas facilement, mutiques ou aristés suivant les variétés, jaunes, orangés ou par-
fois teintés de pourpre noir; arête atteignant 3-4 cm de long.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 59
Le riz cultivé est la base de l'alimentation des Malgaches. Il présente à Madagascar de très nom-
breuses variétés dont l'étude sort du cadre de ce travail (1). Sa culture est répandue dans tous les domaines
géographiques de l'île ; dans le domaine du Sud-Ouest trop sec, elle est cependant moins importante.
Il s'agit surtout d'une culture de bas-fonds, sous irrigation. Mais dans le domaine de la forêt humide de
l'Est, elle se pratique aussi sur collines sèches après défrichement de la forêt. Elle monte en altitude jus-
qu'à 1 800-2000 m dans le massif de I'Ankaratra.
2. O.longistaminata A. Chev. et Roehr. (O. madaqascariensis (A. Chev.) Roshev) (fig. 10).
Nom malgache: Vary andrianahary, (le riz du bon Dieu), Vary jao (le riz des ancêtres).
Herbe pérenne, robuste, rhizomateuse ; chaumes dressés, atteignant 1-1,50 m de long, donnant
des racines adventives aux nœuds inférieurs. Feuilles linéaires, grandes, glabres; ligule membraneuse
nervée, très développée, 1-3,5 cm de long; sommet de la gaine prolongée par 2 auricules nettes, allongées,
soudées latéralement à la ligule.
Panicules étroites, atteignant 40 cm de long, rameaux solitaires, plus ou moins rapprochés, grêles,
obliquement dressés, ceux de la base atteignant 10-12 cm de long. Epillets très caduques, oblongs, de 7-
10 mm de long, aristés ; glumes réduites à un bourrelet mince, cupuliforme ; lemmas des deux fleurs ba-
sales membraneuses à scarieuses, lancéolées aiguës, courtes : 1,5-3 mm de long ; fleur fertile, de la lon-
gueur de l'épillet, à lemma crustacée, scabre, surtout sur la carène et les marges, à sommet longuement
aristé ; arête de 2-6 cm de long.
Espèce africaine. Elle est assez fréquente à Madagascar dans le domaine de l'Ouest. On la rencon-
tre en station humide, sur des sols hydromorphes argileux et lourds : bords de marigots, de lacs, de rivières.
Elle est plus rare sur les plateaux et se rencontre surtout sur le pourtour du lac Alaotra. Elle est devenue
une mauvaise herbe nuisible dans les régions où la riziculture est pratiquée sur une grande échelle (lac
Alaotra et plaine de Marovoay, où elle supporte des sols salés).
Les épillets avortent très souvent et l'espèce ne donne que peu de graines. Elle se multiplie végéta-
tivement à partir du rhizome.
Les graines étaient autrefois récoltées par les Sakalaves.
Signalé en Afrique du Sud comme étant un bon fourrage bien accepté par les animaux.
2n = 24 (Ghosh)
Herbe pérenne, cespiteuse à feuillage glauque; chaumes dressés, atteignant 70 cm à l,50 m de haut.
Feuilles à limbes linéaires aigus, glabres, atteignant 40 cm de long sur 10-12 mm de large; ligule mem-
braneuse, de 4-8 mm de long.
FIG. 10. - Oryza longistaminata Chev. et Roehr. : a, base d'un chaume et fragment de rhizome; b, panicule jeune (longueur:
jusqu'à 40 cm) ; c, épillet (long de 7 - 10 mm) ; d, ligule. - Oryza punctata Kotschy ex. Steud. : e, base d'une plante;
f, panicule (longue de 15 - 20 cm) ; g, épillet (long de 5 - 7 mm).
(I) Se reporter au travail de R. PORTER ES dans le Journ. d'Agric. Tropic. et Bot. Appl., 1956.
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 61
LEERSIA Swartz
Epillets ressemblant à de petits épillets de riz, mais uniflore, les deux lemmas stériles sous la fleur
fertile étant absentes.
Plantes de stations marécageuses. Deux espèces dans l'île, dont l'une à une vaste répartition mon-
diale, l'autre est endémique.
1. Epillets nettement aristés, arête de 5-6 mm. Inflorescence petite (3 cm), paucispiculée.
2. L. Perrieri
1. L. bexandra Swartz (fig. 11).
FIG. Il. - Leersia hexandra Swartz : a, base d'une plante; b, panicule (longue de 5 - 12 cm) ; c, épillet (long de 3 - 5 mm).
- Leersia Perrieri (A. Camus) Launert : d, base d'une plante; e, inflorescence (longue de 1,5 - 3 cm) ; f, épillet (long
de 3,5 - 4 mm).
b
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 63
atteignant 3-5 mm, mutiques, sommet souvent un peu tordu ; fleur à lemma 5-nervée, très comprimée,
carénée, carène fortement scabre ainsi que les marges ; paléa trinerve, comprimée carénée également,
carène scabre.
Espèce pantropicale, commune dans tous les domaines phytogéographiques de l'île, sauf le Sud
trop sec ; forme des prairies marécageuses sur sols hydromorphes constamment inondés, dans les bas-
fonds. C'est un bon fourrage, bien qu'assez fortement silicifié. Avec Cynodon dactylon, qui occupe des
terrasses plus hautes, exondées, forme la base des pâturages de saison sèche dans les grandes zones d'éle-
vage des plateaux: Ankaizina, lac Alaotra, cuvette dAndilamena. Mauvaise herbe en rizières.
2n = 48 (Ramiah).
Herbe aquatique ou de station très humide; annuelle, cespiteuse (ou peut-être pouvant être pluri-
annuelle, à rhizome court) ; chaumes grêles, de 15-30 cm de haut, glabres, nœuds à pilosité réfléchie.
Feuilles glauques, glabres; limbes linéaires, de 3-6 cm de long, 2,5 - 5 mm de large; ligule tronquée, mem-
braneuse, de 2 mm de long.
Panicules étroites, petites, 1,5-3 cm de long, à base incluse dans la gaine de la feuille supérieure,
formées de 2-4 rameaux courts, de 1-1,5 cm, dressés, portant de 3-5 épillets subsessiles. Epillets oblongs,
aristés, de 3,5-4 mm de long (sans l'arête). Fleurs à base rétrécie, à lem ma 5-nervée, papyracée, comprimée,
carénée, carène et marges scabres, sommet prolongé par une arête subulée, de 5-6 mm de long ; paléa
trinerve, comprimée carénée et à carène scabre, sommet muni d'une arête courte, de 1,5-2 mm de long.
Petite espèce endémique, qui n'a jusqu'à présent été récoltée que dans la région de Majunga. On la
trouve au bord des marigots temporaires (appelés localement « matsabory »). La floraison a lieu en juin,
au moment du retrait des eaux, l'espèce disparaît ensuite jusqu'à la saison des pluies suivante. Les sols des
stations qu'elle occupe sont argileux, hydromorphes, parfois un peu salés. Trop localisée pour présenter un
réel intérêt pour le bétail.
ANTHOXANTHU/If Linn.
FIG. 12. - Anthoxanthum madagascariense Stapf : a, base d'un chaume; b, inflorescence (longue de 4 - 10 cm) ; c. épillet
profil (long de 6 mm) ; d. épillet, glumes enlevées montrant les 3 fleurs. - Anthoxanthum odoratum Linn. : e, base
d 'une plante; f, inflorescence (longue de 2 -7 cm) ; g, les 2 fleurs basales stériles (longueur d'une fleur: 2,5 mm) ;
h, épillet, profil (long de 6 - 8 mm) ; i, fleur supérieure fertile.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 65
rieure un peu plus courte que l'épillet, uninerve, la supérieure trinerve aussi longue que l'épillet; fleurs 3,
première fleur vide, à lemma brune, pileuse, 5-nervée, largement échancrée au sommet, avec, dans le sinus,
une arête droite et courte, dépassant peu les lobes; deuxième fleur, vide, lemma semblable à la première
mais à arête genouillée, de 4-5 mm de long, insérée sous le milieu ; fleur terminale cl, petite, ovée, très
comprimée latéralement, de 2 mm de long ; lemma glabre, finement chartacée, lisse et brillante.
Espèce endémique, de la prairie altimontaine du massif volcanique de l'Ankaratra ; assez fréquente
au-dessus de 1 800 m d'altitude. C'est une constituante de la prairie à Pentaschistis Perrieri, Andropogon
trichozygus, Poa madecassa. Bon fourrage, mais peu productif, a une odeur agréable de coumarine en
séchant. Cette espèce est proche de A. Ecklonii (Nees) Stapf, d'Afrique du Sud.
La flouve a été introduite sans doute depuis peu à Madagascar, vraisemblablement en impureté,
dans des lots de graines potagères ou fourragères.
Elle a été récoltée à Fianarantsoa, au bord des chemins, et dans l' Ankaratra, dans la station fores-
tière d'Antsampandrano. Elle est susceptible de se répandre dans l'Ankaratra en altitude. A l'île de la
Réunion, cette espèce s'est naturalisée dans les pâturages d'altitude, où on la trouve fréquemment (Plaine
des Cafres).
Cette espèce se distingue aisément de A. madagascariense par les lemmas des deux fleurs inférieures
stériles, qui sont beaucoup plus petites (2,5 mm de long contre 4-5 mm pour A. madagascariense), dépassant
à peine la fleur fertile.
ISALUS Phipps
Genre endémique de Madagascar, comptant 3 espèces dont une assez commune dans l'Isalo.
FIG. 13. - Loudetia filifolia Schweick. subsp. Humbertiana A. Camus: a, fragment de souche: b, inflorescence (longue de
5 - 15 cm) ; c, épillet, profil (long de 7,5 - 10 mm) ; d, fleur fertile (face ventrale). - Isalus isalensis (A. Camus) Phipps :
e, fragment de souche et inflorescence (longueur de cette dernière: 3,5 - 8 cm) ; f, triade d'épillets (longueur d'un
épillet: 9 - 14 mm).
GRAMINEES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 67
dos de la lemma pubescent à la base et à 6-8 touffes de longs poils alignées transversalement au 1/3 supé-
rieur; sommet bifide avec une forte arête médiane genouillée de 12-15 mm de long, les deux lobes diver-
gents, prolongés par une pointe sétacée.
Espèce de station sèche, sableuse, en climat subhumide à saison sèche longue et fortement marquée.
Elle se rencontre sporadiquement dans les savanes à Loudetia spp. des plateaux grèseux de l'Isalo. Elle est
assez abondante par endroits et résiste aux feux qui sont allumés périodiquement. C'est un fourrage mé-
diocre, vite dédaigné par les animaux.
Une espèce très voisine, Isalus Humbertii (A. Camus) Phipps, existe aussi dans le massif de 1'Isalo.
Elle reste confinée sur les reliefs rocheux où elle occupe de petites corniches où les failles entre les blocs.
Elle ne fait pas partie de la savane à Loudetia, Elle se distingue de l'espèce précédente par son port : les
chaumes sont beaucoup plus robustes (atteignant 3 mm de diamètre), rigides, à feuilles distiques, très
rapprochées, les gaines recouvrant la tige sur une grande longueur (jusqu'à 40 cm) ; les limbes des feuilles
sont rigides, plans, larges (jusqu'à 6 mm), souvent arqués.
TRICHOPTERYX Nees
FIG. 14. - Arundinella nepalensis Trin. : a, base d'une plante; b, inflorescence (longueur: jusqu'à 30 - 40 cm) ; c, épillet,
profil (long de 4 - 5 mm) ; d, fleur fertile (face ventrale). - Trichopteryx Dregeana Nees: e, fragment de souche
et chaume feuillé; f, inflorescence (longue de 10 - 12 cm) ; g, épillet, profil (long de 5 - 7 mm) ; h, fleur fertile (face
dorsale).
68 GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
ARUNDINELLA Raddi
LOUDETIA Hochst.
Inflorescences en panicules lâches ou plus ou moins contractées et denses. Epillets roussâtres à brun
foncé; glumes trinervées, inégales, l'inférieure plus courte que l'épillet, la supérieure de même longueur
que lui ; fleur inférieure è, à 2 ou 3 étamines, ou vide, à lemma trinervée assez semblable à la glume supé-
rieure ; fleur supérieure '1, de forme et de texture différentes de celles de la fleur inférieure, lemma arrondie
sur le dos, pubescente ou pileuse, à sommet brièvement bilobé, longuement aristé entre les lobes, callus
basal bidenticulé ou tronqué.
Genre surtout africain ; trois espèces communes à Madagascar.
1. 3 étamines. Epillets glabres (ou sommet de la glume inférieure avec quelques poils sétacés sans base
tuberculée) ; glume inférieure plus ou moins longuement aristée.
1. L. ft/ifo/ia subsp. Humbertiana
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 69
1. 2 étamines. Epillets presque toujours pileux ; poils sétacés, à base tuberculée, alignés le long des nervures
des glumes et de la lemma de la fleur inférieure. Glume inférieure sans arête.
2. Panicules grandes (atteignant 40 cm), à épillets très nombreux. Glume inférieure ovée, sommet
arrondi ou un peu tronqué, atteignant environ la moitié de la longueur de l'épillet (souvent un peu
plus courte) (1). Feuilles jeunes mollement enroulées, finalement planes et atteignant 5 mm de large.
2. L. simplex subsp. stipoides
2. Panicules plus petites, atteignant 20 cm (le plus souvent, plus ou moins 10 cm), toujours lâche et à peu
d'épillets. Glume inférieure ovée lancéolée, à sommet subaigu, dépassant la moitié de la longueur de
l'épillet. Feuilles filiformes restant étroitement enroulées.
3. L. madagascariensis
Herbe pérenne, cespiteuse ; chaumes de 45-75 cm de haut, ramifiés aux nœuds inférieurs. Feuilles à
limbes étroitement linéaires, enroulés ou plus ou moins étalés, 1,5-3 mm de large ; gaines et limbes pileux,
à poils longs et fins, assez lâches, à base un peu renflée, ou encore, glabres ; ligule représentée par une ligne
dense de poils très courts.
Panicules d'un brun clair, lâches, ovées, de 5-15 cm de long, à ramifications longuement nues à la
base, glabres ou plus rarement pileuses. Epillets lancéolés. de 7,5-10 mm de long; glume inférieure un peu
plus courte que la moitié de l'épillet, sommet plus ou moins longuement aristé (arête de 0,5-3,5 mm de
long), et portant quelques poils sétacés; glume supérieure glabre; fleur inférieure Ô (3 étamines) ou vide
par avortement ; fleur supérieure ~, de 3,5-4,5 mm de long, pileuse blanchâtre ou jaune pâle, callus basal
pileux, court, tronqué ; arête de 2-2,8 cm de long.
L'aire de cette espèce à Madagascar est représentée par deux zones disjointes, l'une au Nord, dans
la vallée de la Mahavavy du Nord, aux environs de Manambato (station du type), l'autre au Centre-Sud et
au Sud (plateaux de l'Horombe, Isalo, environs de Betioky). Cette plante est surtout abondante sur les
plateaux gréseux de l'Isalo où elle est souvent associée à L. simplex subsp. spitoides. Elle occupe des sols
ferrallitiques érodés et appauvris, compacts, dérivant de gneiss, ou des sols arénacés; localement dominante
dans une savane très ouverte, parcourue régulièrement par les feux, en zone de climat semi-aride à sub-
humide avec une saison sèche longue et prononcée et une moyenne élevée de température. Cette espèce
est peu productive et ne donne qu'un fourrage médiocre.
L. filifolia Schweick. a été décrit d'Afrique du Sud, la sous-espèce est endémique de Madagascar.
(1) Les proportions sont données pour les épillets mûrs, elles sont différentes sur les épillets immatures.
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 71
Panicules grandes, lâches ou parfois contractées, 15-40 cm de long, à épillets très nombreux. Epillets
lancéolés, de 8-13 mm de long, pileux, poils sétacés à base tuberculée, plus ou moins abondants, alignés le
long des nervures des glumes et de la lemma de la fleur inférieure, rarement glabres ou presque glabres;
glume inférieure mutique, ne dépassant pas la moitié de la longueur de l'épillet, souvent plus courte,
sommet arrondi ou tronqué; fleur inférieure Q, à 2 étamines, ou vide par avortement; fleur supérieure c;
de 6-7 mm de long, callus basal bidenticulé, pileux ; arête forte, de longueur variable (2-4 cm).
Espèce très polymorphe; variations dans la taille, la robustesse, la pilosité de la plante, les dimen-
sions et l'aspect de l'inflorescence; elle est parfois très lâche, les ramifications étant longuement nues à la
base, parfois contractée, plus dense, les ramifications étant brièvement pédonculées. Les épillets sont le
plus souvent pileux, très rarement glabres, contrairement à l'espèce africaine, L. simplex, qui a les épillets
souvent glabres. Son aire géographique est très étendue. C'est une espèce de haute ou moyenne altitude
allant de l'Ankaizina au Nord à Sakaraha au Sud. Elle peut exceptionnellement descendre à des altitudes
assez basses (300-400 m) sur la bordure Ouest des Hauts Plateaux. Elle occupe une large bande Nord-Sud,
non continue, surtout dans la partie Ouest des plateaux. Elle est dominante sur les plateaux dits des « tam-
poketsas » et certaines zones de collines érodées. On la trouve abondante sur certaines parties des plateaux
de l'Horombe et dans les savanes sur arènes gréseuses de l'Isalo.
Schématiquement, on peut dire que les formes septentrionales, de plus haute altitude, ont une
panicule plus dense, et que les formes méridionales ont une panicule plus lâche et de couleur plus claire.
Mais ce n'est pas une règle absolue. Elle s'accommode de conditions assez diverses, mais on la trouve
surtout sur sols ferrallitisés, érodés, à mauvais drainage pendant la saison des pluies. Sur les plateaux des
Tampoketsas et sur l'Horombe, ces sols sont localement cuirassés, la cuirasse étant parfois peu profonde et
durcie; vers l'extrémité Sud de son aire, elle peut occasionnellement occuper des sols ferrugineux tropicaux.
Elle forme une savane généralement ouverte, parcourue régulièrement par les feux, qui est utilisée pour le
pâturage; mais c'est une espèce peu productive, qui donne un fourrage médiocre, broûté seulement
pendant une courte période de l'année.
L'espèce Loudetia simplex est très répandue en Afrique; la sous-espèce est endémique de Madagas-
car.
3. L. madagascariensis (Bak.) Bosser (fig. 15)
Herbe pérenne, cespiteuse, voisine de la précédente mais moins robuste; chaumes dressés, simples,
de 30-75 cm de haut. Feuilles glabres ou pileuses, à limbes étroitement filiformes, enroulés ; ligule repré-
sentée par une ligne dense de poils courts ; gaines des feuilles inférieures à base pileuse, se désagrégeant en
fibres.
Panicules lâches, de 5-20 cm de long, à ramifications grêles, paucispiculées. Epillets lancéolés, de
10-13,5 mm de long, à glumes et lemma de la fleur inférieure presque toujours pileuses; poils sétacés,
blancs, à base tuberculée, alignés le long des nervures, quelquefois également implantés entre les nervures
sur les échantillons très pileux; glume inférieure mutique, ovée lancéolée, à sommet subaigu, dépassant
la moitié de la longueur de l'épillet; fleur inférieure Q, à 2 étamines, ou vide, à lemma dépassant parfois
la glume supérieure ; fleur supérieure C;, callus basal bidenticulé, pileux ; arête de 2-3,5 cm de long.
Cette espèce, qui a une parenté certaine avec le groupe de L. simplex, est beaucoup moins répandue
que la précédente. Elle est plus strictement confinée aux Hauts-Plateaux (au-dessus de 1 ()()() rn) et se
FIG. 15. - Loudetia madagascariensis (Bak.) Bosser: a, fragment de souche; b, inflorescence (longue de 5 - 20 cm) ; c,
épillet, vu de Irois qua ris (long de 10 - 13,5 mm). -Loudetia simplex (Nees) Hubb. subsp. stipoides (Hack.) Bosser:
d, fragment de souche; e, inflorescence (longue de 15 - 40 cm) ; f, épillet (long de 8 - 13 cm) ; g, fleur fertile (face ven-
trale).
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 73
rencontre surtout dans la partie Est de ces plateaux, qui bénéficie d'un climat plus humide. Elle ne se trouve
jamais en mélange avec L. simplex subsp. stipoides. Elle est fréquente et forme des peuplements parfois
importants dans le massif de l'Ankaratra, aux environs de Tananarive, dans la région dAmbositra, de
Fandriana, sur sols ferrallitiques, souvent érodés, dérivant de gneiss ou de basalte, ou sur alluvions ancien-
nes également ferrallitisées, à mauvais drainage pendant la saison des pluies. Elle constitue un type de
savane basse, ouverte, où elle est dominante ; son intérêt en tant que pâturage peut être considéré comme
nul.
LEPTURUS R. Br.
1. Epillets plus petits, 3-5,5 mm seulement, aigus ou à acumen court; le plus souvent à 2 fleurs?
2. Plante basse, rampante, à chaumes ne dépassant pas 20 cm de haut. Feuilles à limbes non ou très peu
rétrécis à la jonction avec la gaine.
2. L. radicans
2. Plante à chaumes dressés, plus élevés, 30-45 cm de haut. Feuilles de la base des chaumes à limbes
nettement rétrécis sur la gaine en pseudopétiole étroit.
3. L. Humbertianus
1. L. repens (G. Forst.) R. Br. (fig. 16)
Herbe pérenne, à stolons couchés, s'enracinant et se ramifiant aux nœuds; chaumes genouillés
ascendants, atteignant 35-45 cm de haut. Feuilles vert glauque, glabres ou munies de longs poils fins au
FIG. 16. - Lepturus repens (G. Forst.) R. Br. : a, base d'une plante; b, épi (long de 3 - 15 cm) ; c, un article de l'épi por-
tant un épillet montrant sa glume supérieure (longueur de la glume avec l'arête: 6 - 14 mm) ; d, fleur inférieure fertile
et rachéole portant à son sommet un fleuron réduit (longue de 4 - 5 mm). - Lepturus Humbertianus A. Camus: e.
fragment de souche; f. épi (long de 4 - 6 cm) ; g, un article de l'épi portant un épillet montrant sa glume supérieure
(longueur de la glume: 3,5 - 5,5 mm) ; h, les 2 fleurs, profil (longueur d'une fleur 3 - 4 mm).
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 75
sommet des gaines; limbes linéaires, atteignant 20 cm de long sur 8-10 mm de large; ligule membraneuse,
courte, tronquée, de 0,5 -1 mm de haut.
Inflorescences en épis de 3-15 cm de long, cylindriques ou un peu aplatis, se désarticulant facilement,
articles de 4-7 mm de long, portant chacun 1 épillet. Epillets lancéolés aigus ou plus souvent acuminés, de
6-14 mm de long (suivant le développement de l'acumen qui est plus ou moins allongé) ; dans les échantil-
lons où les glumes sont longuement acuminées, l'épi paraît barbelé ; glume inférieure absente, glume
supérieure, externe, de la longueur de l'épillet, 9-nervée, arrondie sur le dos, coriace, dépassant de beaucoup
l'article du rachis correspondant; une seule fleur 2, à lemma ovée, aiguë, arrondie sur le dos, un peu pubes-
cente à la base, trinerve, de 4-5 mm de long, rachéole prolongée au-delà de la fleur et portant parfois un
fleuron rudimentaire; épillet terminal de 14-18 mm de long. à deux glumes à arêtes longues et divergentes.
Espèce côtière, répandue dans les îles du Pacifique, sur les côtes Nord de l'Australie, les côtes de
l'Océan Indien. A Madagascar, elle n'a été jusqu'à présent que peu récoltée (des environs de Majunga à
Nosy-Bé) ; elle est uniquement côtière et doit exister sporadiquement le long de la côte Ouest. Elle occupe
les sables dunaires récents, en bordure de mer et les rochers battus par les embruns.
Herbe basse, pérenne, à stolons rampants, divisés et enracinés aux nœuds ; chaumes genouillés,
ascendants, simples ou ramifiés, de 15-20 cm de haut. Feuillage vert à vert glauque; limbes linéaires,
plans, le plus souvent glabres, terminés en pointe aiguë, de 3-12 cm de long sur 3-8 mm de large ; ligule
membraneuse, tronquée, courte, 0,5 mm de haut.
Inflorescences en épis linéaires, cylindriques ou un peu comprimés, de 3-7 cm de long sur 2 mm de
diamètre, se désarticulant facilement ; articles de 2-4 mm de long, portant chacun 1 épillet. Epillets de
3-5 mm de long, glume inférieure absente, glume supérieure externe, oblongue à sommet aigu ou sub-
acuminé, dépassant un peu l'article du rachis, 9-nervée, coriace et arrondie sur le dos; 1 ou 2 fleurs '2 (plus
souvent 2 fleurs), l'inférieure un peu plus grande, de 2,5-3,5 mm de long, à lemma ovée, sommet obtus,
dos arrondi et lisse, rhachéole prolongée au-delà de la 2e fleur. Epillet terminal de 5-8 mm de long, lan-
céolé, à 2 glumes su bégaies, aiguës à acuminées, souvent un peu écartées.
Petite espèce rampante qui se rencontre aux Seychelles, aux îles Comores, en Afrique de l'Est.
Elle a aussi été signalée à Ceylan. A Madagascar, elle n'est pas très fréquente et est confinée aux domaines
sub-humide de l'Ouest et sub-désertique du Sud. Elle préfère les stations un peu ombragées et fraîches,
sous-bois sur alluvions limoneuses des rivières par exemple. C'est une adventice occasionnelle dans les
cultures sur alluvions. Dans le Sud, on la trouve dans le fourré xérophile plus ou moins dégradé à Alluaudia
spp. sur sable, où elle croît à l'ombre des arbustes. Elle peut être broutée par les ovins et caprins qui par-
courent ces zones.
Herbe pérenne, stolonifère, stolons en arceaux, enracinés aux nœuds; chaumes fasciculés, ge-
nouillés à la base, atteignant 30-45 cm de haut. Feuilles vert glauque, glabres, à limbes plans, de 10-15 cm
de long sur 3-6 mm de large, linéaires aigus, celles de la base à limbes longuement rétrécis sur la gaine en
un pseudopétiole ; ligule membraneuse, courte, tronquée, de 1,5 mm de haut.
FIG. 17. - Ctenium concinnum Nees: a, base d 'une plante; b. épi jeune (long de 5 - 20 cm) ; c, épi mûr; d, épillet sans les
glumes (long de 3,5 - 7 mm) ; e. glumes. - Schoenefeldia gracilis Kunth : f, base d'une plante; g, inflorescence (lon-
gueur d'un épi, jusqu'à 18 cm) ; h, fleur (longue de 2 mm) ; i, glumes (la supérieure de 4 mm).
.
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 77
Inflorescences en épis cylindriques, de 4-6 cm de long, fragiles, à articles de 4-5,5 mm, le même arti-
cle portant 1 ou plus rarement 2 épillets subopposés (1). Epillets à glume supérieure aiguë ou un peu acu-
minée, de 3,5-5,5 mm de long, 9-nervée, un peu plus longue que l'article du rachis, biflores, les 2 fleurs r},
rachéole prolongée au-delà de la 2e fleur; lemma ovée, de 3-4 mm de long; épillet terminal à 2 glumes,
longuement acuminés, de 7-8 mm de long.
Espèce endémique, assez répandue dans les domaines de l'Ouest et du Sud. C'est une plante de la
forêt claire, semi-décidue, qui pousse en général en lisière ou dans les faciès dégradés de cette forêt ou des
fourrés xérophiles du Sud. Elle se trouve alors à l'ombre des arbustes et des buissons qui subsistent. Comme
ces zones sont parcourues par des troupeaux (bovins, ovins, caprins), elle peut être broutée mais n'a que
peu d'intérêt. Cette espèce est assez proche par son inflorescence et les épillets de L. radicans et les formes
dépaupérées ne s'en distinguent que difficilement.
CTENIUM Panzer
Genre comprenant une quinzaine d'espèces des régions tropicales d'Afrique et d'Amérique.
1 espèce commune à Madagascar qui existe aussi en Afrique du Sud-Est.
(1) Ceci peut s'observer aussi chez d'autres espèces de Lepturus, notamment. L. repens.
FIG. 18. - Neostapfiella Perrieri A. Camus: a, plante portant un chaume fleuri; b, épillet sans les glumes (long de 4,5 -
5,5 mm) ; c, fragment de racème avec le pédicelle d'un épillet et ses 2 glumes (longueur d'une glume: 3 - 4 mm) ; ct
paléa d'une fleur; e, base d'un limbe et ligule. - Microchloa Kunthii Desv. : f, plante fleurie; g, portion d'épi (lon-
gueur d'un épillet: 2,5 - 3 mm) ; h, lemma de la fleur, face dorsale (longue de 1,5 - 2 mm) ; i, glume supérieure; j,
base d'un limbe et ligule.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 79
rufescens ou Loudetia simplex subsp. stipoides ; localement dominante dans ces savanes, surtout aux
endroits érodés. C'est un fourrage médiocre, sans intérêt. Facilement reconnaissable à ses épis spiralés à
mâturité.
SCHOENEFELDIA Kunth
MICROCHLOA R. Br.
Genre surtout africain, représenté à Madagascar par une espèce assez commune.
FIG. 19. - Craspedorachis a/ricana Benth. : a, fragment de souche; b, inflorescence (longue de 5 - 15 cm) ; c, épillet vu
de trois quarts (long de 3 - 4,5 mm) ; d, lemma de la fleur vue de dos (longue de 1,5 - 2 mm) ; e, base d'un limbe et
ligule. - Dinebra Perrieri (A. Camus) Bosser: f, base d'une plante; g, inflorescence (longue de 10 - 40 cm) ; h,
épillet, profil (long de 3,5 - 5 mm) ; i, base d'un limbe et ligule.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 81
sur une face de l'axe étroit ; glumes uninervées, de la taille de l'épillet, rougeâtres, assez semblables, souvent
un peu tordues, aplaties sur le dos; fleur l , :;, beaucoup plus courte que les glumes, lemma trinerve,
membraneuse, plus ou moins rosée ou blanchâtre, de 1,5-2 mm de long, abondamment pileuse sur les
nervures, à sommet tronqué ou arrondi ou plus ou moins apiculé.
Cette petite espèce se rencontre sur les plateaux, presque uniquement sur des affleurements rocheux,
en station temporairement humide où l'eau suinte en saison des pluies, elle se trouve ainsi incluse dans
différents types de savanes à Aristida ou Loudetia dont elle ne fait, en réalité. pas vraiment partie. On la
trouve aussi bien sur roches acides (granites, gneiss) que basiques (cipolins d'Ambatofinandrahana) ;
elle forme de petites plages presque pures ou est associée avec Perotis, Schizachyrium brevifolium (gra-
minées), Chrysanthellum indicum (Composée). Son développement est très variable et est lié aux condi-
tions stationnelles : richesse du sol. longueur de la période sèche. En circonstances très défavorables, la
plante est parfois nanifiée.
C'est une cosmopolite tropicale. On la retrouve en Afrique, en Amérique du Nord et du Sud, en
Asie (Indes, Chine), toujours dans des stations identiques (rochers, rocailles ensoleillées). Le Microchloa
caffra Nees d'Afrique du Sud est, sinon conspécifique du moins très proche de M. Kunthii Desv.
2n = 40 (Gould)
CRASPEDORACHIS Benth.
Genre africain ne comprenant pas plus de trois espèces, dont une assez commune à Madagascar.
FIG. 20. - Ch/oris barbara Swartz : a, base d'une plante: b, inflorescence (longueur d'un épi: 3 - 8 cm); c, épillet sans
les glumes (long de 2,5 mm) ; d, glumes (longueur de la glume supérieure: 2 - 2,5 mm) ; e, base d'un limbe et ligule.
- Ch/oris Boivinii A. Camus: f, base d'une plante; g, inflorescence (longueur d'un épi: 2,5 - 6 cm) ; h, fleur (forme
à arête longue) ; i, fleur (forme à arête courte) (longueur de la fleur 2 - 2,5 mm) ; j, glumes (longues de 0,5 - 1,2 mm) ;
k, base du limbe et ligule.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 83
CHLORIS Swartz
Genre comptant de nombreuses espèces des régions tropicales; 5 espèces communes à Madagascar
dont deux endémiques ; une espèce introduite, cultivée.
Ce genre est caractérisé par ses inflorescences digitées ou subdigitées, formées d'épis dorsiventraux.
Les épillets sont aristés, comprimés latéralement, à 1-4 fleurs ; les glumes sont persistantes, uninervées ;
la fleur inférieure est 9 la 2 e fleur 0, vide, (ou même absente), les fleurs suivantes, quand elles existent,
sont stériles et réduites ; les lemmas sont trinervées, aristées.
1. Epillet à 1 fleur, de 2-2,5 mm de long. Arête de la lemma de longueur variable (0,2-9 mm). Plante
longuement rampante, stolonifère.
1. C. Boioinii
1. Epillets à 2-4 fleurs, de 2,5-3,5 mm de long, à 2-4 arêtes atteignant 4-25 mm. Plantes parfois à stolons
courts mais non longuement rampants.
2. Epillets à 3-4 fleurs, donc à 3-4 arêtes.
2. C. barbata
2. Epillets à 2 fleurs, donc à 2 arêtes.
3. Lemma de la fleur inférieure à marges largement ailées au sommet, nervures marginales se rami-
fiant vers les ailes.
3. C. Humbertiana
4. Epillets de 2,5-3 mm de long; lemma de la fleur inférieure à dos non gibbeux et à carène glabre,
marges à pilosité courte ; lemma de la 2 e fleur très réduite, aiguë au sommet.
5. C. pycnothrix
1. C. Boivinii A. Camus (= C. Perrieri A. Camus), (fig. 20)
Herbe annuelle, à stolons traçants, ramifiés et enracinés aux nœuds ; chaumes grêles, dressés, de
10-30 cm de haut. Feuilles glabres, à limbes oblongs ou linéaires oblongs, sommet arrondi ou obtus, base
FIG. 21. - Ch/oris virgata Swartz : a, base d'une plante: b, inflorescence (longueur d'un épi: 2 - 10 cm) ; c, épillet sans
les glumes (long de 3 - 3,5 mm) ; d, glumes (longueur de la glume supérieure: 2,5 - 3 mm). - Ch/oris pycnothrix
Trin. : e, fragment de la base d'une plante: f, inflorescence (longueur d'un épi: 3 - 8 cm) ; g, épillet sans les glumes
(long de 2,5 - 3 mm) ; h, glumes (longueur de la glume supérieure: 1,8 - 3 mm).
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 85
arrondie et contractée sur la gaine. atteignant 3 cm de long sur 4 mm de large (souvent plus petits: 1.5 cm
sur 2.5 mm) ; ligule représentée par une très courte membrane ciliolée.
Inflorescences digitées ou subdigitées, formées de 2-5 épis, 1 ou 2 épis pouvant être insérés un peu
au-dessous du verticille principal; épis grêles. de 2,5-6 cm de long. Epillets de 2-2,5 mm de long, sessiles,
glumes su bégaies mais de longueur variable (0,5-1.2 mm). (1 "inférieure un peu plus courte). arrondies.
tronquées et denticulées au sommet; fleur J. ~. lemma trinervée. de la taille de l'épillet, à carène scabre
ou brièvement ciliolée, aristée, arête de longueur très variable, parfois réduite à un mucron de 0.2-0,3 mm
de long, pouvant atteindre 9 mm, tous les intermédiaires étant possibles entre ces deux extrêmes : rachéole
prolongée, grêle, sans fleuron au sommet.
Petite espèce endémique. couvrant le sol d'un réseau lâche de stolons: fréquente surtout dans la
zone subaride du Sud-Ouest, en station sèche, sableuse : dunes récentes à Euphorbia stenoclada, fourrés
xérophiles à Didierea et Alluaudia. bords de chemins. C'est accasionnellement une adventice en culture
sèche. Rencontrée aussi. mais plus rarement dans l'Ouest (région de Majunga) et le Nord-Est (Port-
Leven). Elle doit exister sporadiquement dans tout l'Ouest. dans la zone côtière. sur sables. Fourrage
de peu d'intérêt, brouté par les chèvres.
FIG. 22. -- Etel/sine africana Kennedy O'Byrne : a, fragment d'un pied fleuri: b. épillet (long de 6 - 7,5 mm) : c, caryopse:
d, lemma d'une fleur (longue de 4 - 5 mm). ~ Chloris Humbertiana A. Camus: e, fragment d'un pied fleuri: f, épillet
sans les glumes (long de 2,5 - 3 mm) : g. lemma de la fleur inférieure. vue de dos: h, glumes (longues de 1 - 1.5 mm) :
i, jonction du limbe et de la gaine.
86 GRAM/NÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
Herbe annuelle, à chaumes dressés, souvent genouillés à la base et pouvant s'enraciner aux nœuds
inférieurs, de taille très variable, 10 cm à 1 m de haut. Feuilles à limbes linéaires, aigus au sommet, attei-
gnant 15 cm de long sur 6 mm de large, glabres ou munis de longs poils sétacés, épars, sur la face supé-
rieure ; ligule membraneuse, de 0,5 mm de haut, ciliolée au sommet.
Inflorescences digitées, à 4-16 épis, argentés ou rosés quand ils sont jeunes, noircissant à maturité,
de longueur variant avec la robustesse de la plante (2-10 cm). Epillets de 3-3,5 mm de long; glumes iné-
gales, subaiguës ou obtuses au sommet, l'inférieure de 1,5-2,5 mm, la supérieure de 2,5-3 mm, brièvement
aristée sous le sommet ; lem ma de la fleur inférieure à dos nettement gibbeux et plus ou moins pileuse sur
la gibbosité, marges pileuses, à poils plus longs et plus denses, pénicillés dans le tiers supérieur, arête de
5-10 mm de long; 2e fleur petite (1,5 mm environ), élargie, tronquée au sommet, à arête plus courte.
Espèce commune, s'adaptant à des conditions climatiques diverses; son aire s'étend de la zone
subaride du Sud, à la zone subhumide de moyenne altitude des plateaux (jusqu'à 900 m environ). Elle
est surtout abondante dans le Sud et l'Ouest, présente dans la partie Ouest des plateaux et la région du
lac Alaotra, totalement absente de la zone très humide de l'Est. C'est donc une plante de région sèche
ou à longue saison sèche, avec une moyenne élevée de température et une forte insolation. Elle est surtout
anthropophile : bords des chemins, jachères, champs cultivés, mais elle peut aussi se rencontrer en savane
(savane à Heteropogon contortus dans l'Ouest) ; elle occupe alors les plages où la couverture végétale
s'est ouverte sous l'effet du surpâturage ou d'un piétinement excessif ou de l'érosion. Ses exigences du point
de vue sol sont aussi très lâches ; on la trouve aussi bien en station très sèche sur sols ferrugineux tropi-
caux (sables roux), que sur sols hydromorphes argileux de bas-fonds, Elle donne un bon fourrage mais
est trop peu productive et trop sporadique pour avoir un intérêt réel. En Afrique du Sud, elle est signalée
comme ayant été utilisée au début du siècle pour la production de foin.
C'est une cosmopolite tropicale très répandue, que l'on retrouve en Amérique Centrale, en Afri-
que comme en Asie. On observe quelques variations dans la forme de l'épillet : la lem ma est plus ou moins
gibbeuse et la carène peut être glabre. Les échantillons malgaches se signalent par une lem ma à dos très
gibbeux et densément pileux; mais des échantillons similaires se retrouvent aussi en Afrique.
Herbe annuelle, en touffes ou à stolons courts, enracinés et ramifiés aux nœuds; chaumes dressés
ou genouillés à la base. de taille variable (15-50 cm). Feuilles d'un vert glauque, à gaines très comprimées,
carénées, limbes linéaires ou linéaires oblongs, arrondis ou subaigus au sommet, un peu contractés à la
base, le plus souvent glabres, de taille très variable: 1,5-15 cm de long sur 2-6 mm de large; ligule mem-
braneuse, courte, ciliolée.
Inflorescences digitées ou subdigitées (quelques épis pouvant être insérés sous les autres), formées
de 3-10 épis(le plus souvent 4-5), grêles, de 3-8 cm de long. Epillets de 2,5-3 mm de long; glumes inégales,
étroites, aiguës à subulées au sommet (la supérieure de 1,8-3 mm de long), l'inférieure un peu plus courte;
lemma de la fleur basale étroite, aiguë au sommet, à arête droite et fine de 1-2,5 cm de long ; 2e fleur à
lemma très réduite (0,5 mm de long), arête beaucoup plus courte (0,2-0,5 cm).
Cosmopolite tropicale, qui est fréquente à Madagascar; on la trouve dans les différents domaines
climatiques sauf la zone subaride du Sud-Ouest où elle ne semble pas exister. C'est une plante anthropo-
phile, adventice en cultures sèches. Elle donne un bon fourrage mais est peu productive. On peut la
trouver aussi dans les savanes à Heteropogon contortus et Hyparrhenia rufa. en des endroits piétinés et
mal couverts.
Elle a des affinités certaines avec C. Boicinii avec laquelle on pourrait parfois la confondre. Elle
se distingue cependant aisément par son épillet biflore à 2 arêtes, l'épillet de C. Boivinii étant toujours
uniflore à une seule arête.
2n = 40 (Moffett et Hurcombe) (Tateoka), 30 (De Wet)
Espèce cultivée :
C. gayana Kunth
Herbe pérenne, en touffes, mais émettant de longs stolons s'enracinant aux nœuds; chaumes de
50-\20 cm de haut. Epis nombreux, 5-20. en 1 ou 2 verticilles. Epillets de 3-5 mm de long, à 3-5 fleurs,
la 1re 7. munie d'une arête de 4-5 mm de long, la 2e généralement C..... les autres stériles et réduites.
C'est une espèce africaine qui comprend de nombreuses races. Elle a été récemment introduite à
Madagascar. C'est un fourrage de très bonne valeur adapté surtout à la zone de moyenne altitude des
plateaux (entre 800 et 1 500 m). On considère en général qu'une prairie artificielle de Ch/oris gayana ne
dure pas plus de 3 ans. Mais cette période est certainement fonction des conditions climatiques (longueur
et sévérité de la saison sèche), du niveau de fertilité du sol, et des techniques d'exploitation. En Afrique
du Sud, ce Ch/oris a été utilisé en mélange avec Paspa/um dilatum, pour obtenir un meilleur rendement
du pâturage.
A Madagascar, il a servi à constituer des prairies temporaires entrant dans une rotation et a été utilisé
dans ce sens, dans la région du lac Alaotra sur alluvions anciennes ferrallitisées. On peut le faner ou t'en-
liser. Il graine abondamment, mais ne semble pas, jusqu'à présent, s'être échappé des cultures. Il se dis-
tingue aisément des autres Ch/oris existant à Madagascar par le nombre des fleurs de l'épillet. Sous ce
rapport, il se rapproche de Ch/oris barbata, mais s'en sépare par ses arêtes plus courtes, sa glume supé-
rieure mucronée ou aristulée, ses lemmas moins longuement et moins abondamment pileuses au sommet.
88 GRAM/NÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
e
~ f
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 89
CYNODON Rich.
Genre comprenant une espèce de répartition mondiale (C, dactylon) et des espèces plus localisées,
en Afrique du Sud, Asie, Australie. A Madagascar, on trouve 3 espèces et une espèce a été introduite récem-
ment et est cultivée. Les caractères principaux de ce genre sont les suivants: Inflorescences digitées ou
subdigitées, formées d'épis dorsiventraux ; épillets uniflores, comprimés latéralement, mutiques, à rachéole
prolongée ou non après la fleur; glumes uninervées, persistantes; fleur c}, à lemma comprimée carénée,
trinervée, callus basal arrondi non barbu.
1. Petite plante à chaumes florifères ne dépassant pas 10-11 cm de haut (souvent plus courts : 3-4 cm).
Inflorescences à 2-4 épis courts, de 1,5 cm de long au plus. Plante non rhizomateuse.
1. C. Poissonii
1. Plantes plus robustes, chaumes florifères, nettement plus longs (10-60 cm). Inflorescences à 3-11 épis
de 2-10 cm de long.
2. Inflorescences à 3-7 épis droits et raides de 2-6 cm de long. Epillets de 2-3 mm de long. Plante le plus
souvent stolonifère et rhizomateuse.
2. C. dactylon
2. Inflorescences à 4-11 épis grêles et flexueux de 4-10 cm de long. Epillets de 1,8-2,2 mm de long.
Plante uniquement stolonifère.
3. C. arcuatus
FIG. 23. - Cynodon Poissonii (A. Camus) Bosser : a, pied fleuri (au plus 10- 11 cm de haut) ; b, épillet, vue latérale (long de
2 - 2,2 mm) ; c, fleur montrant la rachéole prolongée ; d, paléa de la fleur et rachéole, vue de dos ; e, glume inférieure ;
f, glume supérieure ; g, base du limbe et ligule.
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d
GRAJllNÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 91
abondantes, elle peut se trouver sur sables, et devenir adventice dans les cultures. Elle existe aussi dans
la partie Sud du domaine de l'Ouest, mais n'y a été que rarement récoltée (Belo-sur-Tsirihibina) ; elle
pousse dans cette région sur diguettes et jachères de rizières. Son intérêt est très limité, par son peu
d'extension et sa faible productivité. Elle est cependant broutée par les animaux (surtout ovins et caprins).
FIG. 24. - Cynodon dactylon (Linn.) Pers. : a, fragment d'une plante (hauteur 15 - 40 cm) ; b, épillet (long de 2 - 3 mm) ;
c, épillet, glumes enlevées, montrant la rachéole ; d, base d'un limbe et ligule. - Lepturus radicans (Steud.) A. Camus :
e, lemma d'une fleur (vue de trois quarts) ; f', glume supérieure, dos (longue de 3 - 5 mm) ; g, fragment de la base
d'une plante; h, épi (long de 3 à 7 cm) ; i, article de l'épi portant un épillet (vue latérale).
d
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 93
bonne valeur ; la teneur en protéines reste toujours plus élevée que celle d'autres espèces croissant dans les
mêmes conditions. En climat humide. il est souvent parasité par un Helminthosporium, Certaines variétés
peuvent produire de l'acide cyanhydrique, surtout en période de sécheresse et pendant la fenaison ; mais,
aucun accident dû à ce toxique n'a, jusqu'à présent, été signalé à Madagascar. R. BOST note que Cynodon
dac/y/on est utilisé dans la pharmacopée locale contre la splénomégalie, l'albumine, la fatigue générale.
Le complexe du Cynodon dac/y/on comprend des biotypes différents et, du point de vue agrono-
mique, une étude plus précise de ces biotypes permettrait de dégager les lignées les plus intéressantes pour
l'agriculture et l'élevage.
2n = 36 (Avdulov, Darlington et Janaki Ammal) ; 40 (Moffet et Hurcombe).
Espèce introduite :
FIG. 25. - Viguierella madagascariensis A. Camus : a, plante fleurie: b, épillet, profil (long de 5 - 8 mm, sans les arêtes) ;
c, lem ma de la )" fleur, profil (longue de 4 - 6 mm) : d, glume supérieure (dos) ; e, paléa de la )" fleur (profil). - Cy-
nodon arcuatus J.S. Pres!. ex. CB. Presl. : f', fragment de souche; g, inflorescence (épis atteignant )0 cm de long) ;
h, épillet, profil (long de I ,8 - 2,2 mm) ; i, fleur (profil), montrant la rachéole prolongée; j, paléa de la fleur.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 95
courte). Sa multiplication se fait par fragments de stolons. Mais dans son utilisation, il faut tenir compte du
fait qu'une fois implantée, elle est difficile à éliminer et constitue, dans les cultures, une mauvaise herbe
tenace.
Cette espèce a été introduite à Madagascar très récemment et est actuellement cultivée aux environs
de Tananarive. On ne la rencontre pas en dehors des parcelles où on la cultive. La région qui lui convient le
mieux est celle des plateaux entre 800 et 1500 m et surtout la bande Est plus humide.
ENTEROPOGON Nees
Genre ne comptant que peu d'espèces, ayant des représentants en Afrique de l'Est et en Asie; une
espèce à Madagascar, très proche d'une espèce asiatiq ue.
NEOSTAPFIELLA A. Camus
Genre endémique qui comprend 3 espèces, dont une assez fréquente dans le Nord-Ouest.
FIG. 26. - Leptochloa squarrosa Pilger ; a, fragment de la base d'une plante ; b, inflorescence (longue de 15 - 35 cm) ; c,
épillet, profil (long de 3,5 - 5 mm) ; d, lemma d'une fleur, vue de dos, (longue de 2 - 2,5 mm). - Enteropogon se-
chellensis (Bak.) Dur. et Schinz. ; e, fragment de la base d'une plante; f, épi (long de 6 - 20 cm) ; g, épillet sans les
glumes (long de 6,5 - 8 mm) ; h, glumes (glume supérieure aussi longue que l'épillet).
96 GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
pilosité analogue à celle des gaines, de 1,2-4,5 cm de long sur 3-4 mm de large, sommet subobtus à obtus
ligule représentée par une très courte membrane ciliolée.
Inflorescences formées de 2-4 épis grêles, digités, de 3-7 cm de long. Epillets biflores, aristés, de 4,5-
5,5 mm de long; glumes persistantes, membraneuses, su bégaies ou peu inégales, de 3-4 mm de long, à 1
nervure verte dorsale; fleur inférieure 9, à cali us poilu, long de 1-1,5 mm, lemma de 3,2-3,5 mm, pubes-
cente sur le dos, indurée, à 3 nervures saillantes, à arête droite, scabérule, subapicale, rougeâtre, 9-14 mm
de long, fleur supérieure 9, 0 ou vide et alors réduite, sinon semblable à la fleur inférieure.
Cette espèce est localisée dans le Nord-Ouest de Madagascar, de Majunga à Diego-Suarez. C'est, à
l'origine, une espèce de forêt claire, de basse altitude. On la trouve dans la savane à Heteropoqon contortus
et Medemia nobilis, sur sols ferrugineux tropicaux sur sables bruns ou roux bien drainés, sur les dunes en
bord de mer en station un peu ombragée et aux bords des chemins. Jusqu'à présent. elle n'a été que peu
récoltée.
AR/STIDA Linn.
Herbes pérennes ou annuelles, cespiteuses, à chaumes dressés assez souvent ramifiés aux nœuds.
Feuilles linéaires, étroites, souvent enroulées, ligule réduite à une ligne de poils. Inflorescences en panicules
étalées ou plus ou moins contractées. Epillets aristés, uniflores, rachéole se désarticulant au-dessus des glu-
mes; glumes persistantes, étroites, linéaires ou lancéolées, à 1-3 nervures; fleur 9, à callus basal aigu ou
obtus, pileux, lemma trinerve, cylindrique, à marges enroulées englobant la paléa, finalement indurée et
coriace, aristée au sommet, arête trifurquée ou plus rarement simple, parfois avec sa partie basale en colonne
torsadée.
Ce genre groupe des espèces de stations très sèches, ou pionnières sur sols dégradés, plus rarement
de stations humides marécageuses. Certaines sont grégaires et forment des savanes qui couvrent des surfaces
importantes. A Madagascar, ces savanes sont sans intérêt pour l'élevage; elles résultent de la dégradation
de pâturages de meilleure valeur (à Hyparrhenia et Heteropogon) sous l'action conjuguée du surpâturage,
des mises à feu trop fréquentes et de l'érosion de surface.
Ce genre comprend à Madagascar 7 espèces principales. Il est représenté dans toutes les parties
chaudes du monde.
1. Partie inférieure de l'arête en colonne munie d'une articulation située soit à sa base, soit à son sommet,
d'où arêtes se séparant de la lemma à maturité.
2. Articulation à la base de la colonne (colonne et arêtes tombant ensemble). Arêtes longues, atteignant
3,5-4,5 cm.
1. A. ambonqensis
2. Articulation au sommet de la colonne (arêtes tombant sans la colonne). Arêtes plus courtes, de moins
de 3 cm.
3. Panicules denses, spiciformes ; ramifications sessiles ou subsessiles, ou celles de la base à pédoncule
court.
2. A. congesta subsp. congesta
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 97
3. Panicules lâches, à ramifications nettement et le plus souvent longuement pédonculées, les épillets
densément groupés au sommet des pédoncules.
2'. A. congesta subsp. barbicollis
1. Pas de colonne à la base de l'arête ou, quand elle existe, colonne sans articulation ; arêtes et colonne
ne se séparant pas de la lemma.
4. Lemma terminée par une colonne torsadée de 3-4 mm de long prolongée par une seule arête
coudée, ou, plus rarement se divisant à son sommet en trois arêtes.
3. A. tenuissima
4. Lemma non amincie à son sommet en colonne torsadée, ou seulement en bec ou en colonne
courte ; rarement colonne bien développée, mais toujours 3 arêtes.
5. Petite plante annuelle grêle, ne dépassant pas 25 cm de haut (le plus souvent 10 cm environ).
Epillets petits, 2-3 mm de long, arêtes de 3-5 mm.
4. A. Cumingiana
5. Plantes plus robustes et plus hautes, à épillets nettement plus grands.
6. Plante annuelle en touffes lâches. Lemma comprimée latéralement, encore large à son sommet
5. A. adscensionis var. mandrarensis
6. Plantes pérennes, en grosses touffes denses. Lemma amincie au sommet en bec ou colonne
courte ou plus ou moins développée.
7. Plante robuste, chaumes de 2,5-3 mm de diamètre à la base (jusqu'à 5 mm). Panicules
pouvant atteindre jusqu'à 40 cm de long. Epillets de 7,5-9 mm de long à arêtes de 16-30 mm.
6. A. rufescens
L'épillet de cette sous-espèce est identique à celui de la précédente. Le meilleur critère pour distinguer
l'une de l'autre les deux sous-espèces reste la forme de l'inflorescence. Elle est dense et spiciforme pour la
sous-espèce conqesta, lâche et paniculée pour la sous-espèce barbicollis ; d'autre part, cette dernière semble
avoir dans le cas général, les arêtes un peu plus courtes (12-15 mm) et le sommet des gaines foliaires est
régulièrement longuement cilié. 11 existe des échantillons dont les ramifications n'ont qu'un court pédon-
cule. La panicule est alors plus contractée, et il est difficile de les attribuer à telle ou telle sous-espèce. La
même observation a été faite en Afrique du Sud (de Winter).
C'est une herbe pérenne dont les chaumes peuvent atteindre 40-50 cm de haut (rarement plus). Elle
est assez fréquente dans le Sud et le Sud-Ouest, en station aride comme la précédente. Dans les situations
les plus difficiles, elle se comporte sans doute comme une annuelle et est alors nanifiée, les feuilles sont
petites, arquées et groupées en une sorte de coussinet à la base, elles possèdent de longs cils blancs à la
jonction de la gaine et du limbe. Elle est parfois dominante dans des savanes très ouvertes et dégradées, et
peut aussi se rencontrer dans les différents types de fourrés à Didiéréacées et à Euphorbes. C'est un mau-
vais fourrage; les jeunes pousses sont broutées par les animaux.
FIG. 27. - Aristida rufescens Steud. : a, fragment d'une souche; b, inflorescence (longue de 15 - 40 cm) ; c, glume infé-
rieure ; d, glume supérieure; e, fleur (longue de 7,5 - 9 mm). - Aristida congesta Roem. et Schult. subsp. congesta :
f, fragment d'une souche; g, inflorescence (longue de 8 - 20 cm) ; h, fleur (longue de 8 - 10 mm) ; i, glumes.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 101
Petite herbe pérenne, plus rarement annuelle, cespiteuse, de taille très variable, 10-50 cm de haut;
chaumes grêles (0,3-0,5 mm de diamètre), glabres, simples ou ramifiés aux nœuds. Feuilles à gaines striées,
glabres ou lâchement et longuement pileuses, limbes sétacés, filiformes, enroulés, canaliculés dessus,
glabres ou à pilosité lâche sur la face supérieure, glabres dessous, très variables de taiIle, 2-12 cm de long
sur 0,5-0,8 mm de diamètre ; ligule réduite à une ligne dense de poils très courts.
Inflorescences en panicules contractées, très appauvries, ne comportant que peu d'épiIlets, attei-
gnant 3-8 cm de long; ramifications solitaires ou par deux à la base de l'axe, chacune portant 1 à 3 épiIlets.
Epillets linéaires, glabres, à glumes uninervées, ovées lancéolées, inégales, l'inférieure de 3-4,5 mm de long,
aiguë ou brièvement aristée, la supérieure de 4-6,5 mm de long, à sommet un peu tronqué et mucronulé à
aristulé ; fleur à calius tronqué, court et brièvement pileux, lemma souvent violacée, scabérule, à partie
basale fusiforme de 4-5 mm de long, prolongée par une colonne torsadée de 3-4 mm de long, se divisant au
sommet en 3 arêtes inégales, la médiane plus longue atteignant 8-10 mm de long, les latérales 3-5 mm, ou,
assez souvent, arêtes latérales absentes, la médiane seule développée, l'ensemble prenant l'aspect d'une
arête subulée coudée.
Espèce endémique, assez fréquente sur les Hauts-Plateaux (au-dessus de 1 000 m). Elle occupe,
dans les savanes herbeuses à Aristida ou Loudetia, des affleurements rocheux où suinte une nappe en saison
des pluies, cette nappe se maintenant pendant une partie de la saison sèche. Elle peut former dans ces
stations de petits peuplements. Des épillets à arêtes simples et à arête trifurquée peuvent se trouver dans
une même inflorescence.
Petite herbe annuelle, cespiteuse, ayant le plus souvent 5-10 cm de haut, pouvant atteindre excep-
tionnellement 25 cm ; chaumes grêles, glabres, ramifiés aux nœuds. Gaines foliaires glabres, carénées,
limbes linéaires, étroits, pliés, de 2-4 cm de long sur 1-1,3 mm (étalés), glabres ou avec quelques longs poils
épars sur la face supérieure ; ligule réduite à une ligne dense de poils très courts.
Panicules lâches, souvent violacées, de taille très variable comme la plante elle-même ; ramifi-
cations capillaires, fasciculées par 2-3 ; pédicelles des épillets longs et grêles. Epillets petits, 2-3 mm de
long; glumes uninervées, l'inférieure ovée lancéolée, mucronée au sommet, de 2-2,5 mm de long, la
supérieure un peu plus étroite et plus longue, dépassant la lemma ; fleur à callus court et obtus, brièvement
pileux, lemma de 1,5-2 mm de long, scabérule dans sa partie supérieure, sans colonne différenciée au sommet,
trois arêtes, la médiane de 3-5 mm de long, les latérales de 2-3 mm.
Cette espèce existe aussi en Asie et en Afrique où certaines formes ont une seule arête au lieu de
trois, les arêtes latérales ne se développant pas. A Madagascar, on la rencontre sporadiquement sur les
Hauts Plateaux, ou, moins souvent, dans l'Ouest. Elle occupe des stations analogues à l'espèce précédente:
rochers suintants, ou encore des bords de marais où eIle forme parfois de petits peuplements.
FIG. 28. - Aristida congesta Roem. et Schult. subsp, barbicollis (Trin. et Rupr.) de Winter : a, base de la plante; b, inflo-
rescence (longueur jusqu'à 15 cm) ; c, fleur (longue de 8 - 10 mm, sans les arêtes) ; d, glumes (la supérieure de 8 -
10 mm). - Aristida ambongensis A. Camus: e, base d'une plante; f, inflorescence (longueur jusqu'à 15 cm) ; g,
fleur (longue de 8 - JO mm sans l'arête) ; h, glumes (la supérieure longue de 17 - 19 mm).
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 103
FIG. 29. - Aristidis similis Steud. : a, fragment de souche: b, inflorescence (longue de 4 - 20 cm) ; c, fleur (longue de 6 -
7,5 mm) ; d, glumes. - Aristida tenuissima A. Camus: e, base d'une plante: f, inflorescence (longue de 3 - 8 cm) ; g,
fleur (corps de la lemma long de 4 - 5 mm) ; h, glumes.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 105
Cette espèce est très répandue sur les Hauts Plateaux et dans les plaines de l'Ouest, donc en climat
subhumide à humide, méga à mésotherrnique, à longue saison sèche. Elle est grégaire et constitue des
savanes souvent très ouvertes, sur sols ferrallitiques ou ferrugineux tropicaux érodés, représentant le
stade ultime de la dégradation du couvert végétal. Ces savanes occupent le plus souvent des collines à
fortes pentes bien drainées; elles sont périodiquement brûlées, les touffes d'Aristida donnent ensuite
de jeunes pousses qui sont broutées au passage par les animaux, mais la production fourragère de telles
savanes peut être considérée comme nulle.
La plante est utilisée pour la confection de toits de chaume et de balais rustiques d'où son nom de
kifafa (balai).
Herbe pérenne, en touffes denses fortement enracinées ; chaumes à 3-4 nœuds, dressés, ramifiés
aux nœuds, de 30-70 cm de haut, glabres, vert glauque, grêles, de 0,8-1,5 mm de diamètre. Feuilles à gaines
glabres ou longuement pileuses au sommet, limbes filiformes, étroits, enroulés, atteignant 20 cm de long
sur 1-1,8 mm de large, glabres ou à face supérieure longuement pileuse à la base; ligule réduite à une
ligne dense de poils très courts.
Panicules petites, étroites ; de 4-10 cm de long sur 0,5-1,5 cm de large, à ramifications fasciculées.
dressées, courtes. Epillets petits, de 6-7,5 mm de long; glumes uninervées, lancéolées étroites, à sommet
aigu ou aristé, l'inférieure en général plus courte que j'épillet, 4-5 mm de long, la supérieure de la taille
ou un peu plus longue que l'épillet; fleur à callus basal court, obtus, pileux. lem ma de 6-6,5 mm de long,
étroite, à bec plus ou moins marqué et parfois un peu torsadé. trois arêtes. la médiane de 9-14 mm de
long, les latérales de 7·10 mm.
Espèce endémique. abondante dans l'Est, le Centre, le Sambirano et Nosy-Bé. C'est donc une
plante de climat humide ou sub-humide, ce dernier avec une saison sèche à moyenne de température basse
et déficit de saturation peu élevé. Dans l'Est où l'hygrométrie est forte toute l'année, on la trouve sur col-
lines et pentes érodées. sur sols ferrallitiques très appauvris, à nombreuses concrétions en surface. Elle
forme une savane peu élevée, très ouverte où l'érosion en nappe ravine le sol entre les touffes. Le feu passe
périodiquement. Cette savane n'est d 'aucun intérêt pour l'élevage. Sur les Hauts Plateaux, par suite de la
longue saison sèche de mars à octobre. cette espèce, de tendance hygrophile, occupe surtout des bas-fonds
à sols hydromorphes ; cependant, dans la partie Est des plateaux, plus humide, on la rencontre aussi sur
des terrasses d'anciennes alluvions, sur collines et pentes érodées et dans la végétation secondaire à Phi-
lippia.
Elle est très proche de A.junciformis Trin. et Rupr., de laquelle elle est souvent difficile à séparer.
Elle se distingue par une panicule plus petite, plus étroite, des épillets plus petits à arêtes plus courtes.
Une étude de l'ensemble du matériel africain et malgache de ces espèces sera nécessaire pour mieux saisir
leurs rapports.
FIG. 30. - Aristida adscensionis Linn. var. mandrarensis A. Camus: a. base d'une plante: b, inflorescence (longue de
10 - 20 cm) : c, fleur (longue de 8 - 9 mm, sans les arêtes) ; d, glumes. - Aristida Cumingiana Trin. et Rupr, : e, port
de la plante (hauteur 5 - 10 cm) : f. glumes: g. fleur (longue de 1.5 - 2 mm, sans les arêtes).
c
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 107
PEROTIS Ait.
Genre ne comprenant que quelques espèces réparties en Afrique, en Asie et en Australie; à Mada-
gascar, une espèce de vaste répartition.
FIG. 31. - Decaryella madagascariensis A. Camus : a, plante fleurie (10 - 30 cm de haut) ; b, inflorescence (longue de
4 - 12 cm) ; c, épillet (long de 6 - 8,5 mm avec le cali us) ; d, fleur d'un épillet uniflore (longue de 2,2 - 3 mm)
e, fleurs d'un épillet biflore ; f, paléa d'une fleur (face ventrale) ; g, lemma (face ventrale) ; h, caryopse jeune.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 109
Espèce commune dans les domaines du Centre, de l'Ouest et du Sud-Ouest. Elle ne semble pas
exister dans l'Est trop humide. C'est surtout une plante anthropophile, adventice des cultures sèches,
parfois très abondante sur les jachères. Mais on la trouve aussi souvent dans les faciès dégradés des savanes
herbeuses à Hyparrhenia rufa ou Heteropogon contortus sur les sols ferrallitiques ou ferrugineux tropicaux.
Elle y forme des plages dans les endroits ouverts, érodés, à sol tassé et compact. Son développement est
très variable; en stations difficiles (rochers ensoleillés, très temporairement humides), on observe souvent
des individus nanifiés, n'atteignant pas plus de 2-3 cm de haut.
Chez cette espèce, les feuilles sont parfois rayées transversalement de bandes violacées ou pourpres.
Ceci s'observe également chez Echinochloa colonum.
TRAGUS Hall.
Petit genre ne comptant que peu d'espèces (4 ou 5) des régions tropicales, facilement caractérisé
par ses inflorescences spiciformes, ses épillets épineux, insérés par 2-5 sur un pédoncule commun court.
Une espèce à Madagascar.
Petite herbe annuelle, à chaumes dressés ou parfois genouillés à la base et enracinés aux nœuds
inférieurs, de 10-25 cm de haut. Feuilles vert glauque, à limbes linéaires ou linéaires lancéolés, de 1-3,5 cm
de long sur 2-4 mm de large, glabres et à marges garnies de cils raides ; ligule réduite à un rebord mem-
braneux longuement cilié au sommet.
Inflorescences spiciformes cylindriques, de 3-10 cm de long sur 0,5-0.7 cm de diamètre. Epillets
lancéolés aigus, de 2,5-3,5 mm de long, groupés par 2-3 sur un pédoncule court, le 3e épillet, quand il
existe, étant plus réduit ; glume inférieure réduite à une très petite écaille hyaline, sans nervure, ou presque
absente, glume supérieure de la taille de l'épillet, lancéolée, aiguë, concave, à 5 nervures saillantes, por-
tant des poils à base conique, renflée, et à partie terminale crochue, translucide ; fleur plus courte que la
glume, glabre, à lemma ovée aiguë, acuminée à brièvement aristée, de 2-2,5 mm de long, trinervée, nervures
latérales fines et peu visibles.
Plante rudérale et adventice des cultures, fréquente dans les zones subarides du Sud, ou à longue
saison sèche de l'Ouest, n'existe pas dans les régions plus humides des plateaux et de l'Est. Elle se trouve
aussi dans les faciès dégradés de la savane à Heteropogon contortus, en station sèche, sableuse ou pier-
reuse, et les faciès dégradés et ouverts des fourrés xérophiles du Sud. Cette espèce est très répandue et se
retrouve sur les 3 principaux continents. Dans la région malgache, il est curieux de constater qu'elle n'existe
pas dans les îles de la Réunion et de Maurice où elle est remplacée par l'espèce voisine T. biflorus (Roxb.)
Schult. qui a des épillets plus grands, plus aigus au sommet et des épis moins denses.
2n = 20 (Tateoka)
FIG. 32. - Perotis aff. patens Gand. : a, base d'une plante; b, inflorescence (ayant de quelques centimètres à 28 cm de long) ;
c, épillet (long de 2,5 - 3,5 mm) ; d, glumelles de la fleur ; e, caryopse. - Sclerodactylon macrostachyum (Benth.)
A. Camus: I, fragment d'une souche; g, inflorescence (épis longs de 3 - 15 cm) ; h, épillet (longs de 1 - 2 cm) ;
i, lemma d'une fleur.
h
~ d
~
b
GRAMINEES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS III
ZOYSIA Willd.
Petit genre, comprenant des espèces gazonnantes des bords de mer, répandues surtout en Asie.
Certaines espèces: Z. japonica Steud. (Japanese ou Korean lawn grass), Z. tenuifolia Willd. ex. Thiele
(Mascarene lawn grass) ont été introduites en Amérique et en Afrique du Sud pour la constitution de
pelouses.
Une espèce à Madagascar.
AG ROSTfS Linn.
Genre des régions tempérées, ayant quelques représentants dans les zones montagneuses tropicales.
Trois espèces, assez communes à Madagascar sur les Hauts Plateaux, dont une se cantonne sur les plus
hauts massifs.
Ce genre est caractérisé par des inflorescences souvent lâches, parfois contractées, denses et spici-
formes, des épillets petits, uniflores, le plus souvent aristés, à glumes égales, persistantes ; fleur 9, plus
courte que les glumes ou les égalant presque, à callus basal arrondi, glabre ou plus ou moins longuement
pileux, lemma 3-5-nervée, aristée sur le dos, ou, plus rarement, mutique.
FIG. 33. - Zoysia matrella (Linn.) Merrill : a, fragment de rhizome et plante fleurie; b, inflorescence (longue de 1,5 - 3 cm) ;
c, épillet, profil (long de 2,5 - 3 mm) ; d, lemma de la fleur; e, base d'un limbe et ligule. - Tragus Berteronianus
Schult. : f, pied fleuri (10 - 25 cm de haut) ; g, groupe d'épillets sur son pédoncule (long de 2,5 - 3.5 mm) ; h, lemma
de la fleur (longue de 2 - 2,5 mm) ; i, paléa ; j, caryopse jeune.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 113
1. Inflorescences en panicules contractées, denses, spiciformes callus de la fleur à poils très courts ;
lemma glabre, à arête insérée à la base.
1. A. Elliotii
1. Inflorescences en panicules grandes et lâches ; arête de la lemma insérée au-dessus de la base.
2. Callus de l'épillet à poils courts : lemma pileuse, à arête insérée en-dessous du milieu.
2. A. tsaratananensis
2. Callus de l'épillet à poils longs, égalant la lemma ou presque; lemma glabre ou finement scabérule,
à arête subterminale.
3. A. emirnensis
1. A. Elliotii Hack. (fig. 34)
Herbe pérenne, à rhizomes courts, formant des touffes lâches ; chaumes dressés ou genouillés à
la base, de 40-70 cm de haut, variables, de grêles à moyennement robustes. Feuilles glabres, à limbes
enroulés ou plans, de 7-20 cm de long sur 2-4 mm de large ; ligule membraneuse, hyaline, de 2-5 mm de
haut.
Inflorescences en panicules spiciformes, denses, plus ou moins lobées à la base, souvent rougeâtres
ou violacées, de taille et d'épaisseur très variables, atteignant 25 cm de long sur 1 cm de large, mais n'ayant
souvent pas plus de 5-10 cm sur 4 mm ; ramifications trapues et denses, dressées et appliquées contre
l'axe, celles de la base pouvant atteindre 5 cm de long. Epillets lancéolés aigus, de 3,5-4,5 mm de long,
finement scabérules ; glumes semblables, l'inférieure de la taille de l'épillet, à 1 nervure, un peu carénée
sur le dos, la supérieure un peu plus courte ; fleur étroitement lancéolée, de 3-3,5 mm de long, callus basal
à poils très courts, lemma à dos glabre, trinerve, les deux nervures latérales prolongées au-delà du som-
met par un court mucron, arête insérée dans le lj4 basal de la lemma, plus courte que la lemma ou en
dépassant peu le sommet, de 2-2,5 mm de long, un peu coudée vers son sommet.
Espèce endémique, très variable de port (taille et diamètre des chaumes, taille et densité de l'inflo-
rescence), mais caractères de l'épillet très constants; commune sur les Hauts Plateaux au-dessus de 1 000 m
et jusqu'à 2 400-2 500 m dans l' Ankaratra. On la trouve en station fraîche à humide, bords de ruisseaux
et de marais, prairie marécageuse. En altitude, au-dessus de 1 800 m, elle fait partie de la prairie altimon-
taine à Pentaschistis Perrieri et Andropogon trichozyqus. C'est un bon fourrage, mais la plante est géné-
ralement trop dispersée pour être productive. Les feux fréquents, la font disparaître.
2n = 56 (Tateoka)
FIG. 34. - Agrostis Elliotii Hack. : a, base d'un chaume; b, inflorescence (longueur jusqu'à 25 cm) ; c, épillet, profil
long de 3,5 - 4,5 mm) ; d, fleur (longue de 3 - 3,5 mm). - A. tsaratananensis A. Camus: e, base d'une plante: f, inflo-
rescence (longue de 15 - 30 cm) ; g, épillet, profil (long de 3,5 - 4,5 mm) ; h, fleur (longue de 2,5 - 3 mm).
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 115
Inflorescences en grandes panicules lâches, pyramidales, de 15-30 cm de long sur 10-15 cm de large
quand elles sont étalées à l'anthèse ; ramifications de la base verticillées, très grêles et longuement nues
dans leur partie inférieure, atteignant 5-12 cm de long. Pédicelles des épillets longs et grêles. Epillets com-
primés latéralement, lancéolés aigus, ouverts et bailiants à l'anthèse, de 3,5-4,5 mm de long; glumes sub-
égales, uninervées, carénées et scabres sur la carène ; fleur de 2,5-3 mm de long, callus basal à poils courts,
lemma trinervée, à nervures latérales prolongées par un court mucron, plus ou moins pileuse sur le dos,
parfois presque glabre avec quelques poils épars près des marges, arête insérée entre le 1/3 inférieur et le
milieu, de 4-5 mm de long, dépassant la lemma.
Espèce endémique des hauts sommets de Madagascar, au-dessus de 1 500 m d'altitude. Elle existe
dans le Massif de l'Ankaratra où elle est assez fréquente. C'est une espèce de la forêt ombrophile d'al-
titude, qui se trouve surtout en lisière. Après disparition de la forêt, elle subsiste dans des stations humides,
un peu ombragées, aux bords de fossés ou de ruisseaux. Elle disparaît dès qu'elle est brûlée.
Herbe pérenne, en touffes diffuses à rhizome grêle, superficiel ; chaumes grêles, dressés, de 30-80 cm
de haut. Feuilles fines, glabres, à limbes plans, de 6-15 cm de long sur 2-4 mm de large ; ligule membra-
neuse, glabre, tronquée au sommet, de 1-3 mm de haut, variable avec la vigueur de la plante.
Panicules de 15-35 cm de long, lâches et diffuses, très légères, argentées ou plus ou moins rosées
ou violacées ; ramifications grêles, flexueuses, fasciculées, les basales, plus longues, atteignant JO cm de
long (le plus souvent 5-6 cm). Pédicelles des épillets grêles et longs. Epillets un peu comprimés latérale-
ment, étroitement lancéolés, de 2,8-3,8 mm de long, très largement ouverts et baillants à l'anthèse et
laissant voir la fleur; glumes étroitement lancéolées aiguës, glabres, carénées et scabres au sommet, uni-
nervées, su bégaIes ou la supérieure un peu plus courte, déterminant la taille de l'épillet; fleur un peu plus
courte que les glumes, 2,3-3 mm de long, callus basal petit et arrondi, à longs poils argentés, plus courts
ou atteignant la longueur de la lemma ; lemma glabre, trinervée, nervures latérales un peu prolongées en
pointe, arête médiane droite et courte, 1,2-2,5 mm, insérée juste sous le sommet.
Espèce endémique, commune sur les Hauts-Plateaux au-dessus de 800 m d'altitude. Elle occupe
des endroits frais: bords de ruisseaux, bords de marais, prairies marécageuses où elle est parfois assez
abondante, sur sols hydromorphes, limoneux à sableux, ou tourbeux.
C'est une bonne plante fourragère, donnant un fourrage fin, bien accepté des animaux, mais elle
est peu productive.
CR YPSIS Ait.
Genre ne comptant que peu d'espèces, surtout de régions tempérées chaudes, méditerranéennes;
une espèce de répartition mondiale, qui pénètre en zone tropicale et qui se trouve aussi à Madagascar.
Ce genre se reconnaît à ses inflorescences contractées en têtes ovoïdes, denses, sous-tendues par
des feuilles à gaines renflées.
FIG. 35. - Crypsis schoenoides (Linn.) Lamk. : a, pied fleuri (haut de 10 - 30 cm) ; b, inflorescence (longue de 1 - 4 cm) ;
c, épillet, profil (long de 3 - 3,5 mm) ; d, base d'un limbe et ligule. - Agrostis emirnensis (Bak.) Bosser: e, base d'un
chaume; f, inflorescence (longue de 15 - 35 cm) ; g, fleur, profil (longue de 2,3 - 3 mm) ; h, une glume, (longue de
2,8 - 3,8 mm).
GRAMiNÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRiPTiONS 117
SPOROBOLUS R. Br.
Genre comprenant de nombreuses espèces, surtout tropicales, dont 12 sont communes ou assez
communes à Madagascar.
Ce sont des plantes de port variable, cespiteuses, ou rampantes et gazonnantes, Les inflorescences
sont en panicules lâches ou parfois contractées et spiciforrnes, Les épiJlets sont petits, uniflores, pédicellés,
mutiques, à rachéole non prolongée (sauf pour S, subtilis) ; les glumes sont membraneuses, bien dévelop-
pées, inégales ou subégales, aussi longues ou nettement plus courtes que l'épillet, uninervées ou l'infé-
rieure sans nervure; la lem ma de la fleur est assez semblable à la glume supérieure, 1 à 3-nervée, de la
taille de l'épillet, la paléa est aussi longue et bien développée. A maturité, la lemma et la paléa sont écartées
et laissent voir le grain; celui-ci de couleur jaune orangé à brune, est libre et tombe séparément.
1. Ramifications de l'inflorescence portant de longs poils fins brillants. Rachéole de l'épillet prolongée
au-delà de la fleur en un article aussi long ou presque que la paléa.
J. S. subtilis
1. Ramifications de J'inflorescence non longuement pileuses. Rachéole de l'épillet non prolongée.
FIG. 36. - Sporobolus subtilis Kunth : a, base d'une plante; b. inflorescence (longue de 5 - 15 cm) ; c, épillet, profil (long
de 1,5 - 2 mm) ; d, paléa de la fleur avec le prolongement de la rachéole. - Sporobolus tenuissimus (Schrank.) O.
Kuntze : e, base d'une plante et inflorescence jeune; f', inflorescence (longue de 10 - 40 cm) ; g, épillet mûr, profil
(long de 1 mm) ; h, lemma de la fleur; i, glume supérieure; j, glume inférieure.
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GRAi\'llNÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 119
2. Plante robuste atteignant 1,5-2,5 m de haut ; chaumes de 0,4-0,6 cm de diamètre à la base. Panicules
grandes, de 30-50 cm de long, à ramifications atteignant 10-15 cm de long.
2. S. elatior
2. Plantes moins robustes, plus petites, à panicules moins développées.
3. Glume supérieure aussi longue que l'épillet.
4. Annuelles; épillets petits, de 1-2 mm de long.
5. Panicule grise; épillets ne dépassant pas 1,5 mm, à glume inférieure petite: 1/5 à 1/4 de la
longueur de l'épillet.
3. S. coromandelianus
5. Panicule brun-rouge à maturité; épillets de 1,3-2 mm ; glume inférieure de 1/3 à 1/2 de la
longueur de l'épillet.
6. Epillets de 1,5-2 mm ; glume inférieure de la moitié de la longueur de l'épillet.
4. S. paniculatus
6. Epillets ne dépassant pas 1,3 mm ; glume inférieure de 1/3 à 1/2 de la longueur de l'épillet.
5. S. reqularis
4. Pérennes, épillets plus grands, de 1,7-4,5 mm de long.
7. Plantes rhizomateuses ; panicules contractées, spiciformes ; épillets de 1,7-3 mm. Halo-
phile, côtière.
6. S. virginicus
7. Plantes cespiteuses ; panicules lâches, à ramifications verticillées; épillets de 3-4,5 mm,
Plante non halophile, des Hauts Plateaux.
7. S. centrifuqus
3. Glume supérieure plus courte que l'épillet.
8. Plante annuelle, à épillets petits ne dépassant pas 1 mm de long.
8. S. tenuissimus
8. Plantes pérennes à épillets plus gros, de 1,5-2,5 mm de long.
9, Panicules lâches, diffuses; pédicelles des épillets longs. grêles et flexueux; épillets
ne dépassant pas 1.5 mm de long, vieilles gaines basales se désagrégeant en fibres.
9. S. festicus
9. Panicules contractées, étroites ou spiciformes ; pédicelles des épillets courts (plus
courts que la longueur des épillets) ; épillets de 1,5-2,5 mm de long; vieilles gaines
ne se désagrégeant pas en fibres.
10. Glume supérieure atteignant les 2/3 ou les 3/4 de la longueur de l'épillet. Plante
halophile côtière.
10. S, halophilus
10. Glume supérieure plus courte, dépassant rarement la 1/2 de la longueur de l'épillet.
Plantes non halophiles côtières.
FIG. 37. - Sporobolus virginicus Kunth : a, inflorescence (longue de 1 - 9 cm) : b. épillet (long de 1,7 - 3 mm). - Sporo-
bolus elatior Bosser: c, fragment d'une souche: d, inflorescence (longue de 30 - 50 cm) ; e, épillet (long de 1,7 -
2 mm). - Sporobolus coromandelianus Kunth : f, épillet (long de 1 - 1,5 mm) : g, inflorescence (longue de 2,5 - 10 cm) ;
h, base d'une plante.
120 GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
6 cm de long sur 2,5-6 mm de large, glabres ou plus ou moins pileux sur la face supérieure et près de la
base, poils longs à base tuberculée ; ligule réduite à une ligne de poils.
Panicules ovées, assez lâches, de 2,5-10 cm de long sur 1-4 cm de large ; ramifications grêles, nette-
ment verticillées, assez longuement nues à la base et portant des zones glanduleuses linéaires. Pédicelles
des épillets grêles, courts, ou un peu plus longs que les épillets. Epillets lancéolés, de 1-1,5 mm de long;
glumes très inégales, l'inférieure très courte, réduite à une petite membrane hyaline, triangulaire, attei-
gnant Ils à 1/4 de la longueur de l'épillet sans nervure; glume supérieure ovée lancéolée, aussi longue
que l'épillet, uninervée ; lemma de la fleur assez semblable à la glume supérieure, uninervée.
Petite herbe de la zone subaride du Sud-Ouest, assez commune. On la trouve sur sables ou calcaires,
au bord de routes, dans les cultures, ou dans de petites dépressions qui rassemblent temporairement l'eau
de pluie. Elle semble pouvoir supporter une certaine salure du sol. Elle est broutée occasionnellement
par le bétail.
Cette espèce est commune aux Indes et se trouve aussi en Afrique.
Herbe annuelle, en touffes lâches ; chaumes grêles, glabres, dressés ou genouillés ascendants.
simples ou ramifiés aux nœuds inférieurs, de 10-40 cm de haut. Feuilles à limbes linéaires, de 1,5-5 cm de
long sur 3-5 mm de large, plans ou à bords un peu enroulés, portant, le long des marges, des poils sétacés
à base renflée ; ligule représentée par une membrane très courte, ciliée au sommet.
Panicules assez lâches ou plus ou moins contractées à subspiciformes, oblongues ou ovées, de
4-12 cm de long sur 1-3 cm de large: ramifications grêles, verticillées, obliquement dressées, en général
courtes (I -1.5 cm). Pédicelles des épillets grêles, flexueux, de courts à nettement plus longs que l'épillet.
Epillets lancéolés, 1,5-2 mm, baillant à maturité, brun rouge, glabres ; glume inférieure étroitement lan-
céolée, sans nervure, atteignant la 1/2 de la longueur de l'épillet ou un peu plus longue, glume supérieure
de la taille de l'épillet, uninervée ; lemma de la fleur semblable à la glume supérieure; caryopse ové, len-
ticulaire, comprimé latéralement, arrondi au sommet.
Espèce qui se cantonne aux Hauts Plateaux, au-dessus de 800 m d'altitude. C'est une plante de sta-
tion temporairement humide sur des rochers dénudés, aux bords des chemins, sur les talus de routes. Elle
peut aussi être adventice en cultures sèches. Elle est fréquente aussi en Afrique.
Espèce très voisine de la précédente par son aspect général, la couleur brun rouge de la panicule,
la morphologie des épillets. La panicule est plus lâche, oblongue, de 10-20 cm de long sur 1,5-4 cm de large.
à ramifications nettement verticillées. grêles. souvent plus longuement nues à la base. Les épillets sont plus
petits et ne dépassent pas 1.3 mm de long; la glume inférieure, petite, atteint 1/3 à 1/2 de la longueur de
l'épillet.
Les autres caractères sont semblables à ceux de S. panicu/atus.
Cette espèce est plus fréquente que la précédente, on la trouve sur les Hauts Plateaux ou dans l'Ouest.
Sur les plateaux, c'est souvent une rudérale, mais elle occupe aussi des stations analogues à S. paniculatus :
rochers temporairement humides, arènes grossières au bord de ruisseaux. Les deux espèces peuvent par-
fois se trouver mélangées. Dans l'Ouest, elle peut se rencontrer dans des faciès dégradés de la savane à
Heteropogon con tortus ou Loudetia spp. (Isalo). Elle se trouve aussi en Afrique.
1
1
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1
h
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 123
FIG. 38. - Sporobolus regularis Mez. : a. base d'une plante; b. inflorescence (longue de 10 - 20 cm) ; c, épillet. profil (long
de 1,3 mm) ; d, caryopse; e, glume supérieure (longue de 1,2 - 1,3 mm) ; f, glume inférieure. - Sporobolus centri-
fugus Nees: g, base d'une plante; h, inflorescence (longue de 10 - 40 cm) ; i, épillet, profil (long de 3 - 4,5 mm) ;j, glume
inférieure.
c
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 125
grandes panicules. La structure de l'inflorescence, à rameaux verticillés et les caractères de l'épillet restent
constants. Elle est répandue en Afrique.
A Madagascar, c'est une plante fréquente sur les plateaux, où elle occupe grossièrement une bande
Nord-Sud dans la partie Est plus humide, le long de la zone forestière. Elle est dominante dans certains
types de savanes sur collines, sur sols ferrallitiques bien drainés, dérivant de gneiss, migmatites et granites.
Ces sols sont plus ou moins érodés mais ont souvent gardé un horizon de surface humifère assez important.
On la trouve parfois aussi sur des arènes grossières à mauvais drainage pendant la saison des pluies (Isalo).
Elle est présente aussi dans le domaine humide de l'Est, où elle peut descendre jusqu'à la mer. Mais elle
est là beaucoup moins fréquente que sur les plateaux. Dans cette zone, elle fait partie de la savane à Aristida
similis, souvent sur sols ferrallitiques sur alluvions anciennes très érodées.
La plante résiste aux feux courants et donne des repousses qui, jeunes, sont broutées par les ani-
maux, mais c'est un fourrage médiocre.
FIG. 39. - Sporobolus africanus (Poir.) Robyns et Tournay: a, fragment de la base d'une plante; b, inflorescence (longue
de 15 - 3D cm) ; c, épillet (long de 2 - 2,5 mm) ; d, glume supérieure. - Sporobolus festivus Hochst. : e, base d'une
plante; f, inflorescence (longue de 5 - 15 cm) ; g, épillet (long de 1,5 mm).
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h
b
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 127
Panicules oblongues, lâches et très délicates, de 5-15 cm de long sur 2-4 cm de large ; ramifications
fines, capillaires, flexueuses, solitaires, divisées près de la base, les inférieures atteignant 2-5 cm de long.
Pédicelles des épillets longs et flexueux. Epillets petits, lancéolés, baillant à maturité, d'environ 1,5 mm de
long, d'un jaune doré ou plus ou moins pourprés; glumes inégales, toutes deux plus courtes que l'épillet,
l'inférieure, plus courte, ovée lancéolée, sans nervure, atteignant 1/3 de la longueur de l'épillet, la supérieure,
ovée aiguë, dépassant la 112 de la longueur de l'épillet, uninervée ; lemma de la fleur de la longueur de
l'épillet, uninervée ; caryopses petits, 0,5-0,6 mm, à sommet largement arrondi à tronqué.
Petite espèce, reconnaissable à ses touffes denses et basses protégées par des fibres provenant de la
désagrégation des gaines, et à ses panicules légères, à ramifications capillaires. Elle est fréquente sur les
plateaux et dans l'Ouest de l'île. Dans l'Ouest, elle fait partie des savanes sèches à Heteropogon contortus,
sur sols ferrugineux tropicaux, et se rencontre aussi dans la savane à Loudetia simplex subsp. stipoides
sur arènes grèseuses de l'Isalo. Sur les plateaux, c'est une plante qui se cantonne aux rochers, dans des sta-
tions temporairement humides. Elle est incluse ainsi dans des zones de savane à Aristida rufescens dont elle
ne fait pas vraiment partie. Elle n'est que rarement adventice dans les cultures. La présence de vieilles
gaines fibreuses sur le pourtour de la touffe assure une protection efficace des jeunes bourgeons contre les
feux. C'est un fourrage peu productif et sans intérêt.
2n = 24 (Tateoka)
FIG. 40. - Sporobolus pyramidalis P. Beauv. : a, base d'une plante: b, inflorescence (longue de 10 - 40 cm) ; c, épillet,
profil (long de 1,5 - 2 mm) ; d, glume supérieure (longue de 0,5 - 0,6 mm) : e, glume inférieure (longue de 0,4 - 0,5 mm)
f, lemma de la fleur. - Sporobolus halophilus Bosser: g, base d'une plante: h, inflorescense (longue de 6 - 15 cm)
i, épillet profil (long de 2 - 2,5 mm) ; j, lemma de la fleur ; k, glume supérieure; l, glume inférieure; rn, caryopse
(profil).
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 129
rieuses, parfois un peu ciliolées le long des marges et au sommet ; limbes linéaires, de 10-40 cm de long,
enroulés ou plans, glabres, amincis au sommet en pointe fine ; ligule réduite à un rebord étroit, ciliolé.
Panicules étroites, linéaires ou oblongues, de spiciformes et denses à plus ou moins lâches et à ra-
meaux étalés, atteignant 10-40 cm de long sur 1-5 cm de large ; ramifications solitaires, se divisant à la
base ou près de la base, d'abord dressées puis obliquement étalées, de longueur très variable: 2-8 cm ;
pédicelles des épillets grêles et courts, plus courts que les épillets eux-mêmes. Epillets densément groupés,
lancéolés, de 1,5-2 mm de long, gris sombre ou vert pâle, glabres; glumes peu inégales, toutes deux nette-
ment plus courtes que l'épillet, l'inférieure, sans nervure, atteignant le 1/4 de sa longueur, tronquée et
denticulée au sommet, la supérieure atteignant le 1/3 de l'épillet, à une nervure médiane faible, sommet
également tronqué et denticulé; lemma de la fleur ayant la taille de l'épillet, ovée aiguë, uninervée, finement
membraneuse comme les glumes ; paléa de même taille que la lemma ; caryopse oblong, un peu tronqué
au sommet, de 1 mm de long environ.
Espèce très répandue en Afrique et à Madagascar. On la trouve dans tous les domaines géographi-
ques mais elle est surtout fréquente sur les plateaux et dans l'Est. Dans l'Ouest et le Sud-Ouest, elle se
rencontre dans des dépressions temporairement humides, mais aussi en savane sèche. C'est donc une plante
résistant à la sécheresse grâce à un enracinement puissant, mais pouvant supporter un engorgement tempo-
raire du sol en eau pendant la saison des pluies. Anthropophile, elle occupe les vieilles jachères, les abords
d 'habitations, les bords de chemins, et, à partir de ces stations, elle s'implante dans les savanes herbeuses,
les pâturages avoisinants, surtout dans les zones surpâturées, les lieux piétinés, les zones de passage des
troupeaux. C'est donc une mauvaise herbe des pâturages, car son feuillage est dur, sans qualité fourragère,
et est dédaignée par le bétail. Les tiges sont parfois utilisées en vannerie pour la confection de chapeaux.
2n = 24, 36 (Tateoka)
PHRAGMITES Adans.
Genre ne comprenant que quelques espèces de grandes herbes subligneuses. de stations fraîches à
humides, facilement reconnaissables à leurs grandes panicules plumeuses. Les épillets sont pluriflores,
comprimés latéralement, à glumes plus courtes que les fleurs ; la fleur inférieure est Ô ou neutre, persistante,
FIG. 41. - Phragmites mauritianus Kunth : a, fragment de rhizome portant des pousses; b, inflorescence (longue de 30 -
60 cm) ; c, épillet (long de 8 - 15 mm) ; d, lemma vue de dos ayant a sa base l'article de rachéole.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 131
les fleurs suivantes sont? : la rachéole est grêle et se désarticule entre les fleurs fertiles, les articles sont pour-
vus de poils longs, fins, soyeux (saufle premier article entre les glumes et la 1re fleur qui est glabre et tenace).
Une espèce très commune à Madagascar.
NEYRAUDIA Hook. f.
Genre asiatique et indo-malais, ne comptant que 4 espèces dont deux de vaste répartition, l'une d'en-
tre elles étant fréquente à Madagascar.
FIG. 42. - Enneapogon cenchroides (Licht.) Hubb. : a, base d 'une plante: b, inflorescence (longue de 5 - 15 cm) : c, épillet
(long de 3,5 - 4,5 mm) ; d, lemma d'une fleur, vue de dos. - Neyraudia arundinacea (Linn.) Henr. : e, base d'une
plante; î, inflorescence (longue de 15 -50 cm) ; g, épillet (long de 5 - 7 mm) ; h, lemma d'une fleur, vue de dos.
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 133
limbes linéaires plans ou enroulés, de 25-50 cm de long sur 1,5-2,5 cm de large, parfois cependant plus
étroits et filiformes, gaines lisses et jaunes ; ligule représentée par une ligne de poils denses.
Panicules soyeuses, flexueuses, ovées, de 15-50 cm de long ; ramifications fasciculées, grêles, d'abord
dressées, puis étalées et souples, assez longuement nues à la base, les premières atteignant 15 cm de long.
Epillets petits, pileux et aristés, comprimés latéralement, de 5-7 mm de long, rachéole se désarticulant au-
dessus des glumes et entre les fleurs, à articles glabres dans leur partie inférieure, brièvement pileux au
sommet; fleurs 4-8, ~, la supérieure réduite et stérile; callus basal court, obtus, brièvement pileux; glumes
persistantes, peu inégales ou l'inférieure plus courte, ovées, aiguës, brun rouge à brun doré, l'inférieure
uninervée, de 2-3 mm de long, la supérieure 1-3-nervée, de 2,5-3 mm de long; lemmas trinervées, de 2,5-
3,5 mm de long (sans l'arête), à deux aristules latérales courtes et droites, une arête centrale plus forte,
recourbée, de 1,5-2 mm de long; nervures latérales et marges longuement pileuses sur presque toute leur
longueur, poils blancs, brillants, atteignant 1,5-2 mm de long.
Espèce polymorphe ; la taille et la vigueur dépendent de la station ; commune dans la plupart des
domaines phytogéographiques de l'île, rare cependant dans le sud subaride, où on ne la trouve que dans
certaines conditions (abords de bas-fonds rassemblant les eaux de pluie). Elle est surtout fréquente dans les
domaines humides de l'Est et sur les plateaux. C'est une espèce de lisière forestière, en station semi-ombra-
gée. Mais elle s'adapte bien à des stations plus ensoleillées, telles bords de fossés, talus, abords des villages.
Dans la zone de la forêt, elle peut être une adventice dans les cultures sur brûlis. On ne la trouve pas dans
les savanes herbacées où elle ne résiste pas aux feux. Les tiges servent à faire des paniers ou des nasses pour
la pêche.
La plante se retrouve en Afrique et dans le Nord-Ouest des Indes.
2 n = 40 (Tateoka).
HALOPYRUM Stapf
Genre monospécifique, réparti sur la côte orientale de l'Afrique et sur la côte asiatique de l'Océan
Indien jusqu'à Ceylan, présent à Madagascar sur la côte Ouest.
Ce genre est voisin d'Eragrostis dont il diffère surtout par les glumes plurinervées, les lemmas
pileuses à la base et le caryopse, grand, comprimé, et fortement concave sur une face.
FIG. 43. - Halopyrum mucronatum (Linn.) Stapf. : a, inflorescence (longue de 20 - 40 cm) ; b, fragment de la base d'une
plante et racines; c, épillet (long de 15 - 20 mm) ; d, lemma d'une fleur. - Leptochloa coerulescens Steud. : e, frag-
ment de la base d'une plante; f, inflorescence (longue de 10 - 20 cm) ; g, épillet (long de 3 mm).
1
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 135
même texture que les glumes, ovées, à sommet obtus, mucroné, trinerves, celles des fleurs basales plus lon-
gues, de 8-9 mm, les suivantes décroissant de taille vers le sommet.
Herbe dure, halophile, des bords de mer, à racines épaisses entourées d'un manchon de grains de
sables agglomérés. Elle est intéressante pour la fixation des dunes. Sa présence est signalée aux Indes, en
Arabie, sur la côte Est d'Afrique. A Madagascar, c'est une espèce de la côte Ouest. Elle a été trouvée sur
les dunes de l'embouchure du Mangoky et de la région de Majunga. Elle doit exister sporadiquement
dans tout l'Ouest, mais ne forme pas de peuplements importants.
REDFIELDIA Vasey
Genre de répartition cuneuse, ne comprenant que deux espèces, l'une nord-américaine, l'autre
malgache.
VIGUIERELLA A. Camus
Genre endémique, monospécifique, de Madagascar, caractérisé par ses inflorescences en épis, ses
épillets tombant entiers, longuement aristés, munis à leur base d'un cali us long, aigu, pileux, à 2-4 fleurs,
dont l'inférieure est seule fertile, les autres étant réduites.
FIG. 44. - Redfieldia Hitchcockii. A. Camus: a, base d'une plante. b, inflorescence (longue de 5 - 20 cm) ; c, épillet (long
de 5 - 7,5 mm) ; d, base d'un limbe et ligule. - Leptocarydion vulpiastrum (de Not.) Stapf : e, base d'une plante;
f, inflorescence (longue de 5 - 20 cm) ; g, épillet (long de 6 - 7 mm) ; h, base d'un limbe et ligule.
136 GRA,'v1/NÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
ERAGROSTIS P. Beauv.
Genre de vaste extension et comptant de nombreuses espèces. Nous en avons retenu 24, communes
ou assez communes à Madagascar.
Ce genre est caractérisé par des inflorescences en panicules lâches ou parfois très contractées, denses
et spiciforrnes, les épillets sont mutiques, comprimés latéralement, 2 à pluriflores, à rachéole se désarticulant
au-dessus des glumes et entre les fleurs, ou tenace et persistante, les lemmas tombant à partir de la base,
les paléas moins facilement caduques; les glumes sont plus courtes que la 1re fleur, les fleurs sont ?, toutes
semblables ou celles du sommet de taille plus réduite ; les lemmas sont glabres, trinervées.
4. Inflorescences denses, spiciformes, plus ou moins cylindriques, d'aspect laineux. Lemmas ciliées
sur la carène.
3. E. ciliaris
1
4. Inflorescences en panicules lâches, parfois un peu contractées mais jamais cylindriques, denses et
J d'aspect laineux. Lemmas glabres sur la carène.
4. E. tenella
1 3. Paléas à carènes scabérules ou lisses, non ciliées.
5. Epillets à 2-3 fleurs.
5. E. Chabouisii
7. Glandes cratériformes visibles sur les carènes des lemmas, sous forme de petites verrues en
relief. Epillets plus gros, dépassant 1,3 mm de large; lem mas de plus de 1,5 mm de long.
8. Epillets de 2-4 mm de large ; lemmas de 2-2,8 mm de long.
7. E. cilianensis
6. Pas de glandes cratériformes en relief sur la carène des lernmas, les marges des limbes, les
nervures des gaines ou les pédicelles des épillets; annuelles ou pérennes; ramifications de
l'inflorescence solitaires ou verticillées.
9. Epillets ovés ou oblongs, de 4-7 mm de large; lem mas étroitement imbriquées de
3-4 mm de long, fortement concaves, naviculaires.
9. E. capensis
9. Epillets plus étroits ne dépassant pas 3 mm de large; lemmas nettement plus courtes.
10. Plante ayant des zones glanduleuses collantes au toucher, rougeâtres ou noirâtres,
agglomérant des grains de sable et des brindilles, sous les nœuds des chaumes, et
dans les parties supérieures et inférieures des gaines.
10. E. gummiflua
12. Pérenne, ayant une zone annulaire brunâtre sous les nœuds des chaumes, et
assez souvent des glandes déprimées (non cratériformes ni en relief) sur les
nervures des gaines.
Il. E. cylindriflora
12. Annuelles; chaumes sans zone brunâtre sous les nœuds.
13. Epillets petits et étroits, n'atteignant pas 1 mm de large ; lemmas ne dépas-
sant pas 1 mm de long.
12. E. aethiopica
13. Epillets plus larges, 1-1,5 mm ; lemmas plus grandes, 1,5-2 mm.
14. Lemmas nettement tronquées au sommet, décroissant peu de taille de la
base à l'extrémité de l'épillet, à nervures nettement saillantes.
13. E. aspera
2. E. diplachnoides Steud.
Espèce très affine de la précédente de laquelle elle ne peut guère se séparer que par le caractère donné
dans la clé (carènes de la paléa scabérules). Elle semble être beaucoup moins fréquente. Elle a été surtout
trouvée dans l'Ouest (région de Majunga, Maevetanana, Ambato-Boeni) et le Sud (vallée du Mandrare).
Sur le plan écologique, elle paraît être moins hygrophile et adaptée à des stations plus sèches que E. nama-
quensis, sables, alluvions exondées.
Cette espèce existe aussi en Afrique de l'Ouest et en Asie tropicale.
FIG. 45. - Eragrostis namaquensis Nees: a, base d'une plante; b, inflorescence (longue de 5 - 50 cm) ; c, épillet, profil
(long de 1,5 - 3 mm) ; d, lemma d'une fleur (longue de 0,8 - 1 mm) ; e, paléa, - Eragrostis Capuronii A. Camus:
f, base d'une plante; g, inflorescence (longue de 2 - 12 cm) ; h, épillet, profil (long de 2 - 8 mm) ; i, Iemma d'une
fleur (longue de 1 - 1,4 mm).
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G e
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 143
FIG. 46. - Eragrostis tenella (Linn.) P. Beauv, : a, base d'une plante; b, inflorescence (longue de 3 - 20 cm) ; c, épillet,
profil (long de 2 - 5 mm) ; d, lemma d'une fleur (longue de 0,8 -1,3 mm) ; e, paléa ; f, caryopse. - Eragrostis ciliaris
(Linn.) R. Br. : g, base d'une plante; h, inflorescence (longue de 3 - 20 cm) ; i, lemma d'une fleur (longue de 1 -
1,3 mm) ; j, épillet, profil (long de 2 - 4 mm) ; k, paléa.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 145
dans l'Ouest, de la savane herbeuse à Heteropogon contortus et Hyparrhenia rufa, surtout sur sables.
Elle occupe alors les plages laissées nues par l'érosion. Le développement de la plante est très variable,
les panicules sont plus ou moins denses et développées. Une variété (var. insularis C.E. Hubbard), à pani-
cule très contractée et linéaire a été distinguée; elle existe dans l'Est et le Nord de Madagascar, ainsi
qu'aux Mascareignes, à Ceylan et aux Indes. Cette espèce est peu productive et est sans intérêt sur le plan
fourrager.
2n = 20 (Tateoka)
FIG. 47. - Eragrostis cilianensis (AIl.) Lutati. : a, base d'une plante; b, inflorescence (longue de 5 - 20 cm) ; c, épillet, profil
(long de 5 - 25 mm) ; d, paléa d'une fleur ; e, lemma (longue de 2 - 2,8 mm). - Eragrostis Chabouisii Bosser : f'.
pied fleuri (haut de 15 - 30 cm) ; g, épillet, profil (long de 2,5 - 3 mm) ; h, lemma d'une fleur (longue de 1,5 mm).
GRAAllNÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 147
ovées, de 1-1,4 mm, comprimées, carénées. à 3 nervures saillantes, obtuses ou un peu tronquées au sommet,
glabres, sans glande sur les nervures ; paléas persistantes, plus courtes que les lemmas, à carènes scabé-
rules ; 3 étamines.
Petite herbe endémique, assez commune, de la zone subaride du Sud. Elle est assez variable quant à
la pilosité des feuilles, la présence et l'abondance des glandes cratériformes sur les gaines, les marges des
limbes, le développement et la densité de la panicule. C'est une espèce de station sèche et ensoleillée qui
pousse aussi bien sur les calcaires squelettiques que sur les sables. On la trouve dans le fourré à Euphorbia
stenoclada sur dunes récentes et dans les faciès dégradés des fourrés à Didiéréacées. C'est aussi une adven-
1 tice en cultures sèches.
FiG. 48. - Eragrostis poaeoides P. Beauv. : a, pied fleuri (haut de 10 - 50 cm) ; b, épillet, profil (long de 5 - 15 mm) ; c,
glume inférieure; d, glume supérieure; e, lemma d'une fleur (longue de 1,5 - 2 mm) ; f, paléa ; g, base d'un limbe
et ligule.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 149
sur la face supérieure, glanduleux sur les marges et le dos de la nervure médiane; ligule représentée par
une ligne de poils.
Panicules oblongues ou linéaires oblongues, en général assez contractées et étroites, de 5-15 cm
de long sur 2-5 cm de large; ramifications solitaires, subsessiles, paucispiculées ; pédicelles des épillets
latéraux courts, parfois glanduleux. Epillets gris pâle plus ou moins teintés de rougeâtre, ou gris sombre,
linéaires oblongs, de 5-15 mm de long sur 1,3-2 mm de large, à 5-30 fleurs; rachéole persistante; glumes
ovées aiguës, de 1,5-1,8 mm, carénées et à carène parfois glanduleuse; lemmas caduques, ovées, obtuses,
de 1,5-2 mm de long, à 3 nervures saillantes plus ou moins glanduleuses, paléas plus courtes à carènes
scabérules ; 3 étamines.
Espèce très affine de Eragrotis cilianensis mais toujours plus grêle, à panicules moins développées,
épillets plus étroits et lemmas plus courtes. Elle est beaucoup moins fréquente et est presque exclusivement
limitée au domaine subaride du Sud. On la trouve aussi cependant sporadiquement dans l'Ouest (Région
de Majunga). C'est une espèce de fourrés xérophiles éclaircis et dégradés, sur calcaires comme sur sables,
qui peut devenir une adventice des cultures sèches.
On la trouve aussi dans la région méditerranéenne, en Afrique et en Asie.
Herbe pérenne, cespiteuse, à chaumes simples, genouillés, ascendants, glabres, de 30-80 cm de haut.
Feuilles groupées à la base, à gaines imbriquées, glabres ou pileuses au sommet et le long des marges ;
limbes filiformes ou linéaires, enroulés ou plus ou moins déroulés et plans, en général de 5-12 cm de long
sur 2-4 mm (déroulé), glabres; ligule réduite à une ligne de poils courts.
Panicules contractées, étroitement oblongues, de 5-10 cm de long sur 1,5-2 cm de large, formées
en général de peu d'épillets (10-25) ; ramifications courtes, solitaires, dressées, brièvement pédonculées;
pédicelles des épillets courts, épillets densément groupés. Epillets ovés à ovés oblongs, grands, de 4-15 mm
de long sur 4-7 mm de large, à lemmas étroitement imbriquées, très comprimés latéralement, souvent
teintés de pourpre, ayant de 5-30 fleurs (parfois plus) ; rachéole persistante; glumes subégales, assez sem-
blables aux lemmas, plus étroites, de 3-4 mm de long, l'inférieure 1-3-nervée, la supérieure trinervée;
lemmas caduques, concaves, naviculaires, largement ovées, arrondies au sommet, de 3-4 mm de long,
à 3 nervures un peu saillantes; paléas plus courtes à carènes un peu ailées; 3 étamines.
Espèce assez fréquente sur les plateaux entre 1 ()()() et 1 800 m d'altitude. C'est une plante de sta-
tions sèches : bords de route, vieilles jachères sur collines. On la trouve aussi sporadiquement dans les
savanes à Loudetia et Aristida sur sols ferrallitiques érodés. Plus rarement, elle accepte des stations plus
humides de bas de pente. C'est un mauvais fourrage qui ne semble pas bien accepté par les animaux et
qui disparaît devant les feux.
Cette espèce est très caractéristique et se reconnaît aisément grâce à ses gros épillets. Elle existe
aussi en Afrique.
FIG. 49. - Eragrostis capensis (Thunb.) Trin. : a, base d'une plante; b, inflorescence (longue de 5 - 10 cm) ; c, épillet,
profil (long de 4 - 15 mm) ; d, lemma d'une fleur (longue de 3 - 4 mm) ; e, paléa. - Eragrostis Chapelieri (Kunth)
Nees: f, base d'une plante; g, inflorescence (longue de 10-15 cm) ; h, épillet, profil (long de 6 - 25 mm) ; i, paléa
d'une fleur; j, lemma vue de dos (longue de 2 - 2,2 mm).
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 151
FIG. 50. - Eragrostis gangetica (Roxb.) Steud. : a, base d'une plante; b, inflorescence (longue de 10 - 25 cm) ; c, épillet
long de 3,5 - 18 mm). - Eragrostis gumrniflua Nees: d, fragment de la base d'une plante; e, inflorescence (longue
de 10 - 30 cm) ; f, épillet (long de 2 - 4 mm).
g
1
f
a
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 153
caduques, de 1,5-1,8 mm de long, gris sombre, ovées obtuses un peu comprimées latéralement, à 3 nervures
peu marquées; paléas persistantes, aussi longues que les lemmas, à 2 carènes scabérules ; 3 étamines,
Espèce commune dans le Sud subaride. Elle remonte un peu dans l'Ouest (Ankazoabo Mahabo).
Elle est la constituante de base de certains types de savanes herbeuses très claires, sur sols ferrugineux tro-
picaux érodés, caillouteux, ou sur sables. Elle se rencontre aussi fréquemment, sous forme de pieds isolés,
dans les fourrés xérophiles dégradés et ouverts, dans les vieilles jachères et elle peut être adventice en cul-
tures sèches. Quand la période d'inondation est très brève, elle peut occuper des sols de tendance hydro-
morphe : sables roux de bas-fonds, plus ou moins colmatés. C'est un fourrage de valeur très moyenne.
peu productif.
Cette plante existe aussi en Afrique où les échantillons provenant d'Abyssinie sont nettement
plus pileux.
FIG. 51. - Eragrostis cylindriflora Hochst. : a, pied fleuri (haut de 30 - 90 cm) ; b, épillet, profil (long de 3 - 7 mm) ; c, glume
supérieure; d, glume inférieure; e, lemma d'une fleur, vue de dos (longue de 1,5 - 1,8 mm) ; f, paléa ; g, base d'un
limbe et ligule.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 155
Epillets très lâchement disposés, vert pâle à pourpres, linéaires oblongs, de 5-9 mm de long sur 1-1,5 mm
de large, à 6-17 fleurs; rachéole très fragile et se désarticulant entre les fleurs; glumes obtuses au sommet,
uninervées, subégaies et d'environ 1 mm de long ; lem mas oblongues, tronquées au sommet, de 1,5 mm
de long, à 3 nervures saillantes; paléas légèrement plus courtes que les lemmas, à carènes scabérules ;
3 étamines.
Espèce répandue en Afrique et en Asie. Elle a été récoltée à Madagascar dans le domaine subaride
du Sud et sur les plateaux dans la partie Ouest, plus sèche, du massif de l'Ankaratra. C'est une adventice
des cultures sèches, surtout sur sols sableux. Elle n'est pas très fréquente et n'a, jusqu'à présent, jamais
été récoltée dans le domaine Ouest de l'île où très vraisem blablement elle doit exister.
2 JI = 20 (Advulov).
FIG. 52. - Eragrostis passa Rendle : a. base d'une plante; b, inflorescence (longue de 5 - 20 cm) ; c, épillet, profil (long
de 2 - 5 mm) ; d, lemma d 'une fleur. vue de dos (longue de 1,5 - 2 mm) ; e, glume supérieure. - Eragrostis aethiopica
Chiov. : I, base d'une plante: g, inflorescence (longue de 10 - 25 cm) ; h, épillet (long de 3 - 5 mm) ; i, lemma d'une
fleur, vue de dos (longue de 0.7 - 1 mm) ; j, glume supérieure; k, glume inférieure; 1, base d'un limbe et ligule.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 157
coup plus petites, 3-4 cm de long sur les échantillons malvenants et ne comportant que quelques épillets, ou
beaucoup plus grandes et atteindre 25 cm de long; ramifications courtes, denses, dressées contre l'axe,
celles de la base solitaires, à pédoncules atteignant 1-2 cm de long. Epillets linéaires de longueur très varia-
ble, liée au nombre des fleurs: 6-25 mm (exceptionnellement jusqu'à 40 mm), pluriflores, en général à
10-20 fleurs mais pouvant avoir jusqu'à 70 fleurs ; glumes petites, subégales, l'inférieure un peu plus courte,
de 1,5-2 mm de long, uninervée; lemmas brun-rouge, ovées aiguës, carénées, de 2-2,2 mm de long, triner-
vées, les nervures latérales saillantes, n'atteignant pas le sommet; paléas plus courtes, à carènes scabé-
rules ; rachéole de l'épillet persistante, lemmas cad uques, paléas persistantes ; 2 étamines.
Espèce commune dans tous les domaines géographiques saufle Sud trop sec. Sur les plateaux et dans
l'Ouest, on la trouve en station sèche, sur sols ferrallitiques ou ferrugineux tropicaux dégradés; dans l'Est,
elle occupe assez souvent des arènes grossières très perméables. Elle fait partie de la savane herbeuse à
Aristida ou Heteropogon contortus sur collines. Elle n'est pas de caractère grégaire et on la trouve surtout
isolée. C'est un mauvais fourrage.
Elle existe également en Afrique tropicale.
2 n = 20 (Moffett et Hurcombe, Tateoka)
FIG. 53. - Eragrostis aspera (Jacq.) Nees: a, base d'une plante; b. inflorescence (longue de 20 - 40 cm) ; c, épillet (long
de 5 - 9 mm) ; d,lemma d'une fleur, vue de dos (longue de 1,5 mm).
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 159
quelques épillets (2 à 10), distantes entre elles, distance entre les ramifications de la base atteignant 2 à
5 cm. Epillets oblongs ou linéaires de 0,6 à 2,5 cm de long sur 2-3 mm de large, à 10-50 fleurs (longueur de
l'épillet en relation avec le nombre de fleurs), jaune pâle ou vert pâle, sessiles ou à pédicelles courts, dressés
contre l'axe; rachéole persistante ; glumes subégales, de 1,2-2 mm de long, l'inférieure aussi longue ou
presque que la 1re lemma, lancéolées, aiguës, uninervées ; lemmas caduques, vert pâle, à sommet parfois
rougeâtre à pourpre, largement ovées aiguës, de 1,6-2 mm de long, carénées sur le dos, à 3 nervures, les
latérales un peu saillantes, n'atteignant pas le sommet ; paléas persistantes aussi longues que les lemmas,
à carènes scabérules ; 2 étamines.
Espèce endémique, ayant des traits de ressemblance avec E. Chapelieri pour ce qui est de la forme
des épillets et des lemmas. Mais elle se distingue aisément car c'est une espèce annuelle plus grêle, à inflo-
rescences de couleur claire, très étroites et interrompues. C'est une plante du domaine de l'Ouest subhumide
et à longue saison sèche. Elle est assez peu fréquente et a surtout été récoltée dans la partie Nord-Ouest.
Elle occupe des stations très sèches, en général sableuses. Elle fait partie de la savane à Heteropoqon
COll tortus sur sols ferrugineux tropicaux sableux (sables roux) et peut être une adventice en cultures sèches.
Fourrage sans intérêt.
Herbe annuelle, humble, en petites touffes peu développées ; chaumes dressés ou genouillés à la
base, de 10-40 cm de haut. Gaines foliaires glabres ou, plus souvent, pileuses au sommet et le long des marges;
limbes linéaires, plans, de 1,5-5 cm de long à 1,5-4 mm de large, de glabres à abondamment pileux sur les
deux faces et munis le long des marges de longs poils sétacés à base tuberculée ; ligule réduite à une ligne
de poils denses.
Panicules ovées à oblongues, parfois assez contractées subspiciformes, rigides, de 3-8 cm de long sur
1-3 cm de large, en général pauvres, formées de quelques ramifications solitaires, obliquement dressées,
courtes (1-1,5 cm de long), paucispiculées (1 à II épillets) ; pédicelles des épillets courts et rigides, plus
courts que la longueur des épillets. Epillets gris sombre, oblongs à linéaires, assez variables de taille, de
0,3-1,5 cm de long sur 1,5-2 mm de large, à 7-40 fleurs densément imbriquées, rachéole persistante; glumes
ovées aiguës, carénées, uninervées, su bégaIes, l'inférieure de 0,8-1,2 mm de long, la supérieure de 1-1,5 mm ;
lem mas de 1,5-1,7 mm de long, ovées subaiguës, comprimées, lisses et brillantes, trinervées; paléas un peu
plus courtes, à carènes ciliolées, scabérules ; 2 étamines.
Espèce variable quant au développement de l'inflorescence, parfois réduite et spiciforme, parfois
plus développée, lâche et paniculée ; longueur des épillets également très variable, ainsi que la pilosité des
feuilles. Elle est très commune sur les plateaux entre 800 à 2 000 m d'altitude. Mais elle peut se trouver
aussi dans l'Ouest et l'Est jusqu'à des altitudes de 100-200 m. Son aire géographique étendue explique sa
variabilité. C'est une plante de station sèche; elle occupe le plus souvent des sols ferrallitiques érodés et
peut être considérée comme une pionnière sur les plages de sol décapées par l'érosion. Elle se trouve ainsi
incluse dans la savane à Aristida rufescens ou à Loudetia simplex subsp. stipoides où on la trouve entre les
touffes des grandes graminées cespiteuses. Elle est parfois abondante mais n'est jamais groupée en peuple-
ments denses. On l'observe aussi fréquemment sur les bords des chemins et dans les vieilles jachères.
Sans intérêt en tant que fourrage, car de développement réduit.
FIG. 54. - Eragrostis sarmentosa (Thunb.) Trin. : a, base d'une plante; b, inflorescence (longue de 4 - 15 cm) ; c, épillet
(long de 0,4 - 0,7 cm) ; d, lemma d'une fleur. - Eragrostis plana Nees: e, fragment de la base d'une plante; I, inflo-
rescence (longue de 10 - 30 cm) ; g, épillet (long de 7 - 15 mm).
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 161
FIG. 55. - Eragrostis boinensis A. Camus: a, base d'une plante: b, inflorescence (longue de 3-25 cm) ; c, épillet (long de
0,6 - 2,5 cm) : d, glume inférieure: e, glume supérieure; f, lem ma d'une fleur, vue de dos (longue de 1,6 - 2 mm) ;
g, paléa ; h, caryopse, profil ; i, caryopse, vue latérale; i, base d'un limbe et ligule.
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 163
FIG. 56. - Eragrostis lateritica Bosser: a, pied fleuri ; (haut de 10- 40 cm) ; b, épillet (long de 3 - 15 mm) ; c, lemma d'une
fleur, vue de dos (longue de 1,5 - 1,7 mm) ; d, paléa ; e, caryopse, vue latérale; f, caryopse, profil; g, glume infé-
rieure ; h, glume supérieure; i, base d'un limbe et ligule.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 165
des de l'île. Elle existe aussi en Afrique de l'Est, en Asie (Indes). A l'île Maurice, elle est signalée comme
pouvant être une mauvaise herbe dans les cultures de canne à sucre.
L'épillet de cette espèce rappelle beaucoup par sa morphologie celui de E. plana, mais la panicule
est plus lâche, à épillets plus longuement pédicellés, et les renflements à l'aisselle des ramifications sont
longuement pileux. Dans les échantillons malgaches, les anthères sont toujours très petites et ne dépassent
pas 0,5 mm de long. Ils diffèrent des échantillons asiatiques et de l'île Maurice où les anthères peuvent
avoir jusqu'à 1 mm de long. Celles d'E. plana sont plus longues et atteignent jusqu'à 1,6 mm.
2 n = 40 (Tateoka)
FIG. 57. - Eragrostis stolonifera A. Camus : a, pied fleuri (haut de 15 - 45 cm) ; b, épillet (long de 3 - 6 mm) ; c, lemma
d'une fleur, vue de dos (longue de 1,5 - 2 mm) ; d, paléa ; e. caryopse. - Eragrostis pi/osa (Linn.) P. Beauv, : I, base
d'une plante; g, épillet (long de 3 - 7 mm) ; h, inflorescence (longue de 5 - 30 cm) ; i, lemma (longue de 1,5 - 2 mm) ;
i, paléa,
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 167
Cette espèce semble peu fréquente et n'a été, jusqu'à présent, que peu récoltée. Toutes les récoltes
ont été faites dans le Nord-Ouest : régions de Majunga, Marovoay, Maromandia. On la trouve dans des
bas-fonds à sols hydromorphes assez compacts, temporairement humides ou sur des jachères de rizières.
Elle se développe alors en début de saison sèche, après le retrait des eaux. Pendant la saison des pluies, on
peut la trouver sur sols sablonneux bien drainés.
La plante existe aussi en Afrique et en Asie.
2n = 80 (Tateoka).
E. cbIoromelas Steud.
Espèce très voisine de la précédente, avec laquelle elle peut parfois être confondue. Elle peut être
utilisée de la même manière.
SCLERODACTYLON Stapf
Genre comptant 2 espèces, l'une malgache, l'autre décrite récemment de Chine; l'inflorescence
rappelle celles des Eleusine et Dactyloctenium.
FIG. 58. - Eragrostis tenuifolia Hochst. ex Steud. : a, base d'une plante; b, inflorescence (longue de 7 - 25 cm) ; c, épillet
(long de 5 - la mm) ; d, lemma, vue de dos (longue de 2 - 2,5 mm). - Eragrostis atrovirens (Desv.) Trin. : e, base d'une
01ante ; f, inflorescence (longue de 7 - 25 cm) ; g, lemma d'une fleur, vue de dos (longue de 2 - 2,3 mm) ; h, épillet
(long de 4 - 10 mm).
168 GRAAf/NÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A AfADAGASCAR
ELEUSINE Gaertn.
Genre ne comptant qu'une dizaine d'espèces dont une (E. indica) pantropicale ; deux espèces natu-
ralisées et communes à Madagascar, une espèce autrefois cultivée, aujourd'hui encore présente.
Ce genre est caractérisé par des inflorescences digitées ou subdigitées, ombelliformes, formées d'épis
dorsiventraux, dont l'axe est terminé par un épillet; des épillets sessiles, mutiques, comprimés latérale-
ment, pluriflores (2 à 6 fleurs ~ et semblables ou les supérieures Ô et réduites) ; glumes persistantes, plus
courtes que l'épillet, 1-5-nervées ; lem mas 1-7·nervées ; rachéole se désarticulant au-dessus des glumes et
entre les fleurs fertiles chez les espèces sauvages, ne se désarticulant pas chez l'espèce cultivée (E. coracana).
1. Epis grêles, ne dépassant pas à maturité 6 mm de large ; rachéole des épillets se désarticulant entre les
fleurs, grain oblong.
2. Plante ayant rarement plus de 50 cm de haut ; épis de 2-12 cm de long sur 3-4 mm de large ; épillets
de 4-5,5 mm de long sur 2-2,5 mm de large; lem ma de la première fleur de 2,7-3,2 mm de long.
1. E. indica
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 16<J
2. Plante plus robuste atteignant 1 m de haut; épis de 6-15 cm de long sur 4-6 mm de large; épillets de
6-7,5 mm de long sur 3-4 mm de large; lem mas de la première fleur de 4-5 mm de long.
2. E. africana
1. Epis épais, de 10 mm de large ou plus à maturité. Rachéole ne se désarticulant pas entre les fleurs ;
grains isodiarnétriques, globuleux.
3. E. coracana
1. E. indica (Linn.) Gaertn.
Nom malgache: Tsipipina.
Noms communs: Gros chiendent (La Réunion), chiendent patte de poules, Goose grass (Ile Maurice)
Herbe annuelle, en touffes étalées, à pousses rayonnantes, au stade jeune ; chaumes genouillés
ascendants, fortement comprimés latéralement, ramifiés aux nœuds inférieurs. Feuilles à gaines comprimées,
limbes linéaires, le plus souvent pliés, de 5-20 cm de long sur 4-5 mm de large, glabres ou avec de longs poils
fins épars sur la face supérieure ; ligule représentée par une courte membrane tronquée, ciliolée au sommet.
Inflorescences dressées, de 3-15 cm de long, formées de 2-10 épis (rarement 1 seul), dorsiventraux,
dressés obliquement. Epillets étroitement imbriqués, ovés ou elliptiques, de 4-5,5 mm de long sur 2-2,5 mm
de large, à 2-6 fleurs ; glumes inégales, l'inférieure uninervée, de 1/3 à 1/2 de la longueur de l'épillet, la
supérieure atteignant 2/3 de l'épillet, 3-5-nervée ; lem mas ne dépassant pas 3,2 mm de long, trinervées, de
taille progressivement réduite vers le sommet de l'épillet.
Espèce fréquente à Madagascar en climat humide et subhumide. Elle n'existe pas dans le Sud-Ouest
subdésertique. C'est une plante rudérale des bords de chemins, des abords d 'habitations et une adventice
des cultures. Elle préfère les sols bien drainés et profonds, son enracinement est très puissant, ce qui lui
confère une action de structuration des horizons superficiels du sol. On la trouve isolée, ou formant de
petits peuplements. Sa production fourragère est intéressante et sa culture a été parfois préconisée, mais les
animaux ne semblent pas toujours bien l'accepter. Son développement varie beaucoup en fonction de la
profondeur du sol et de sa fertilité. C'est une espèce diploïde 2 n = 18. (Avdulov, Darlington et Janaki
Ammal). D'après R. BOST, utilisée en décoction contre les maux de reins et en emplâtre contre les luxations,
entorses, foulures.
semble pas exister dans l'Est et n'y a jamais été récoltée. Ses exigences écologiques sont les mêmes que
celles de E. indica. C'est surtout une adventice des cultures sèches. Elle est commune en Afrique tropicale,
mais n 'a jusqu 'à présent jamais été signalée en Asie.
DACTYLOCTENIUM Willd.
Genre comptant une dizaine d'espèces de régions tropicales et tempérées chaudes, dont une très
répandue (D. aegyptium). Quatre espèces communes ou assez communes à Madagascar.
Dans ce genre, les inflorescences sont formées d'épis dorsiventraux digités ou subdigités, rappelant
les épis à'Eleusine, mais l'axe est terminé par une pointe. Les épillets sont sessiles ou subsessiles, très
comprimés latéralement, à 2-7 fleurs ; glumes plus courtes que l'épillet, uninervées, l'inférieure persistante,
à sommet aigu, la supérieure finalement caduque, à sommet muni d'une forte subule ; lemmas très compri-
mée latéralement, trinervées, mutiques ou brièvement aristées.
1. Petite plante ne dépassant pas 18 cm de haut, à épis courts ne dépassant pas 1,5 cm de long.
1. D. capitatum
1. Plantes nettement plus grandes et à épis plus longs.
2. Espèce pérenne ; inflorescences à 2-3 épis.
2. D. australe
2. Espèces annuelles ; inflorescences à 3-8 épis.
Herbe pérenne (mais pouvant sans doute, dans certaines circonstances, être annuelle), à stolons
assez longs, atteignant 20-30 cm, s'enracinant aux nœuds; chaumes dressés, parfois genouillés à la base,
grêles, de 30-60 cm de haut. Feuilles glauques, à limbes linéaires, de 10-20 cm de long sur 4-8 mm de large,
glabres ou portant des poils fins peu denses sur les marges et le dos de la nervure médiane ; ligule repré-
sentée par une courte membrane tronquée, ciliolée au sommet.
Inflorescences digitées, peu denses, formées de 2-3 épis assez grêles, vert pâle, ayant de 2,5-7 cm de
long sur 3,5-6 mm de large ; épillets ovés, de 4-4,5 mm de long à 3-4 fleurs ; glume inférieure lancéolée
aiguë, de 2 mm de long, à carène forte et scabre, glume supérieure de 1-1,5 mm de long, obtuse au sommet
et pourvue d'une arête de 1,5-2 mm de long tordue sur sa base ; lemmas de 2,7-3 mm de long, à sommet
très aigu; caryopse oblong, tronqué au sommet, strié transversalement et ressemblant à celui de D.
aeqyptium, mais à crêtes plus fines et plus rapprochées.
Espèce de la zone subdésertique du Sud et remontant dans l'Ouest jusqu'à la vallée de la Morondava.
C'est une plante des fourrés xérophiles à Didierea et Alluaudia, dégradés et ouverts, des lisières de forêts
semi-décidues. Elle peut aussi être adventice dans les cultures sèches. Elle occupe des sols sableux ou
squelettiques et pierreux, calcaires ou non. Elle est relativement commune et se trouve sous forme de
pieds isolés.
Cette espèce existe aussi en Afrique du Sud, où elle est parfois utilisée pour constituer des pelouses,
ou pour la fixation des sables côtiers. C'est un bon fourrage dont la teneur en protéine est élevée mais il est
peu productif.
Herbe annuelle, cespiteuse ; chaumes dressés parfois genouillés à la base et s'enracinant aux nœuds
inférieurs, mais non nettement stolonifères, de 30-70 cm de haut. Feuilles à limbes linéaires, plans, de
longueur très variable, atteignant 15 cm de long sur 8-9 mm de large, glabres ou plus souvent avec des
poils raides à base tuberculée, en général peu denses, le long des marges et sur la face inférieure ; ligule
membraneuse, courte, tronquée, ciliée au sommet.
Inflorescences digitées, formées de 3-8 épis (le plus souvent 3-4), denses, épais, obliquement dressés,
de 1-6 cm de long sur 5-8 mm d'épaisseur, terminés par une pointe courte. Epillets ovés, de 3-5 mm de long,
à 3-5 fleurs; glumes à carènes scabres, l'inférieure aiguë, de 2-4 mm de long, la supérieure de 2-2,5 mm de
long et pourvue d'une arête droite et raide, de 1,5-2 mm de long, finalement tordue sur sa base; lemmas de
3-3,5 mm de long, prolongée au sommet par une courte aristule. Caryopse subglobuleux à oblong, tronqué
au sommet, à crêtes transversales grossières, peu nombreuses.
Espèce commune dans le domaine subhumide de l'Ouest et subaride du Sud ; elle n'existe pas en
altitude sur les plateaux ou dans les régions humides de l'Est. C'est surtout une plante rudérale et une adven-
tice des cultures sèches, qui affectionne les stations sableuses bien drainées et ensoleillées. Elle peut éven-
tuellement faire partie de la savane à Heteropogon contortus, mais n'y est jamais très fréquente. C'est une
bonne plante fourragère. Cependant, BOR signale qu'à certaines périodes, elle est riche en glucosides
cyanogénétiques et elle peut donc être un danger pour les animaux. Ce fait n'a jusqu'à présent jamais été
signalé à Madagascar. Les graines sont récoltées en période de disette aux Indes et en Afrique. Cette espèce
est commune dans les régions tropicales de l'ancien monde,
2n = 40 (Tateoka)
Herbe annuelle, très semblable par le port à D. aegyptium ; touffes lâches émettant parfois des
stolons courts; chaumes genouillés ascendants, s'enracinant aux nœuds inférieurs, ayant de 30-45 cm de
haut. Feuilles à limbes linéaires plans, portant de longs poils à base tuberculée sur les marges et les deux
faces, ou presque glabres et seulement pileux à la base et sur les marges ; ligule membraneuse tronquée,
ciliée au sommet.
Inflorescences digitées, formées de 3-7 épis en général denses et trapus, dressés ou plus rarement
étalés, ayant de 1,5-4 cm de long sur 4-7 mm de large. Epillets de 4 mm de long, le plus souvent à 3 fleurs,
semblables à ceux de D. aeqyptium. Caryopse subglobuleux, arrondi au sommet, très finement ponctué
verruqueux.
Espèce moins répandue que la précédente et qui ne semble exister qu'en bord de mer, sur sables
dunaires siliceux ou sables d'origine corallienne. Elle a été récoltée sur les côtes Nord-Ouest et Nord-Est et
sur la côte Sud-Ouest. Elle est très proche de D. aeqyptium et la seule façon de distinguer les deux espèces
est l'ornementation des caryopses.
DINEBRA Jacq.
Genre ne comptant que deux espèces, dont l'une (D. retroflexa (Vahl) Panz.) commune sous les
tropiques de l'ancien monde, mais jusqu'à ce jour, non signalée à Madagascar, l'autre endémique de la
Grande Ile.
FIG. 59. - Dactyloctenium ctenoides (Steud.) Lorch ex Bosser : a, pied fleuri (haut de 30 - 45 cm) ; b, épillet (long de 4 mm) ;
c, caryopse; d, base d'un limbe et ligule. - Dactyloctenium capitatum A. Camus: e, pied fleuri (haut de 10 - 18 cm) ;
f, {pillet (long de 3,5 - 4 mm) ; g, caryopse; h, base d'un limbe et ligule.
b
"! ~
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 175
Annuelle; chaumes dressés, ramifiés aux nœuds inférieurs, de 30-80 cm de haut. Feuilles glabres,
à limbes plans, de 12-15 cm de long sur 5-8 mm de large ; ligule formée par une membrane bien déve-
loppée, ciliée au sommet, de 1,5-2 mm de haut.
Inflorescences rigides, à axe épais, de 10-40 cm de long, formées de 4-20 épis dorsiventraux, lâche-
ment échelonnés le long d'un axe, d'abord obliquement dressés, puis réfractés, ceux de la base atteignant
10-18 cm de long; axes des épis larges et raides, s'épaississant à maturité. Epillets sessiles, lancéolés,
de 3,5-5 mm de long, à glumes égales, de la taille de l'épillet, glabres, devenant coriaces, glume inférieure,
étroite, asymétrique, carénée sur le dos vers le sommet, à 1-3 nervures difficiles à distinguer quand la glume
est épaissie, glume supérieure assez semblable, plus symétrique, parfois un peu plus courte et plus large,
trinervée; fleurs 3-5, celles de la base C}, plus grandes, de 2 mm de long, les suivantes progressivement
plus petites; lemmas ovées obtuses, finement membraneuses, trinervées, pubescentes à la base.
Espèce endémique du domaine subaride du Sud. Elle remonte dans l'Ouest jusqu'à la vallée du
Mangoky. C'est une plante du sous-bois clair de la forêt semi-décidue et du fourré xérophile. On la trouve
en station sèche, un peu ombragée, sur sol sableux ou sur des calcaires squelettiques. Elle s'est adaptée
à des conditions anthropophiles et est devenue une adventice, localement assez abondante, dans les cul-
tures sèches sur sables et alluvions calcaires.
Genre ne comptant que 2 espèces dont l'une, assez commune dans l'Est et le Sud-Ouest africain,
existe aussi à Madagascar.
Herbe annuelle, en touffes lâches; chaumes dressés, parfois genouillés à la base, simples ou rami-
fiés aux nœuds inférieurs, de 40 cm à 1 m de haut. Feuilles glabres ou à gaines lâchement pileuses, limbes
minces, plans, oblongs ou linéaires lancéolés, arrondis à la base, finement nervés, de taille et de forme
assez variable : 2,5-8 cm de long sur 5-15 mm de large ; ligule représentée par une courte memhrane
ciliée.
Inflorescences dressées, denses, plumeuses, de 5-20 cm de long sur 1-2,5 cm de large, jaunes ou
roussâtres ; formées de racèmes très nombreux, densément disposés, dressés, courts, les plus longs ayant
1,5-2,5 cm. Epillets très comprimés latéralement, de 6-7 mm de long, brièvement pédicellés, insérés iso-
lément sur 2 rangs et densément imbriqués sur une face de l'axe ; fleurs 5-9, les supérieures réduites ;
glumes étroitement lancéolés, l'inférieure plus courte à sommet aigu à aristulé, 2-2,5 mm de long, la supé-
rieure lancéolée aiguë, 3-3,5 mm de long; lemmas lancéolées de 2,5 mm de long, trinervées, pubescentes
sur le dos et finement ciliées le long des nervures latérales, à arête terminale, très fine, de 3,5-4 mm de long.
FIG. 60. - Dactyloctenium aegyptium (Linn.) P. Beauv., a. fragment de souche; b. inflorescence (épis longs de 1 - 6 cm) ;
c, épillet (long de 3 - 5 cm) ; d, caryopse. - Dactyloctenium australe Steud. : e, fragment de souche; f, inflorescence
(épis longs de 2,5 - 7 cm) ; g, épillet (long de 4 - 4,5 mm).
b
d
.... -- ....
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 177
Espèce du domaine semi-aride du Sud et subhumide à longue saison sèche de l'Ouest. On la trouve
en station sèche, le plus souvent sableuse et un peu ombragée. Elle n'est pas fréquente et se rencontre aux
bords des chemins, en lisière de la forêt semi-décidue et elle peut occasionnellement être adventice dans
les cultures sèches sur sable.
CAMUSIA Lorch
POGONARTHRIA Stapf
Genre africain comptant quatre espèces dont une, répandue en Afrique du Sud, est commune à
Madagascar.
FIG. 61. - Camusia Perrieri (A. Camus) Lorch : a, base d'une plante; b, inflorescence (racèmes longs de 1 - 8 cm) ; c,
épillet (long de 6 - 8 mm) ; d, base de limbe et ligule.
~.
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 179
4-6 mm de long, à 3-6 fleurs ; glumes glabres, inégales, uninervées, l'inférieure plus petite de 1-1,5 mm de
long, la supérieure de 2-2,5 mm, d'un brun rouge ou orangé ; lem mas jaunâtres à gris sombre, glabres,
trinervées, étroitement lancéolées aiguës, de 2-2,5 mm de long; rachéole se désarticulant facilement,
sommet des articles portant le plus souvent quelques cils courts et raides.
Espèce très variable par son port, le développement de son inflorescence, fréquente dans le domaine
subhumide de l'Ouest, à basse altitude et dans le Sud subdésertique. C'est une plante qui s'adapte à des
conditions très diverses ; on la trouve aux bords des chemins, dans les vieilles jachères, en adventice dans
les cultures sèches, en lisière de la forêt semi-décidue. Elle fait aussi partie des savanes à Heteropogon con-
tortus, Hypparrehenia rufa ou Aristida rufescens, et surtout, de leurs faciès de dégradation sur sols pauvres
et secs, sableux, calcaires ou marneux. C'est un mauvais fourrage.
LEPTOCHLOA P. Beauv.
Genre comptant une vingtaine d'espèces des régions tropicales et tempérées chaudes du monde.
Deux espèces à Madagascar, assez communes et localisées au Nord-Ouest de l'île.
1. Inflorescences grandes, atteignant 35 cm de long, à racèmes rigides, étalés, de 15-20 cm de long. Epillets
de 3,5-5 mm de long.
1. L. squarrosa
1. Inflorescences ne dépassant pas 20 cm de long, à racèmes flexueux et arqués, ne dépassant pas 7-S cm.
Epillets de 3 mm au plus.
2. L. coerulescens
1. L. squarrosa PiIger (fig. 26).
Herbe annuelle. en touffes grêles à moyennement robustes ; chaumes dressés, parfois genouillés
à la base, de 30-S0 cm de haut. Feuilles molles. à gaines glabres ou portant de longs poils fins à base tuber-
culée, limbes linéaires, plans, de 10-20 cm de long sur 5-7 mm de large, glabres ou à pilosité identique à
celle des gaines ; ligule représentée par une courte membrane tronquée.
Inflorescences en fausses panicules très grandes, atteignant le 1(3 à la 1(2 de la longueur totale des
chaumes, de 15-35 cm de long, formées de racèmes dorsiventraux longs et grêles, d'abord dressés puis
étalés, solitaires ou par 2 ou 3, portant des épillets presque jusqu'à la base ou brièvement pédonculés, sur
les pieds robustes, atteignant 15·20 cm de long. Epillets de 3,5-5 mm de long, sur 2 rangs, sur une face de
l'axe du racème, brièvement pédicellés ; glumes persistantes, subégales, lancéolées aiguës, uninervées,
FIG. 62. - Pogonarthria squarrosa (Licht.) Pilger : a. base d'une plante, b, inflorescence (longue de 10 - 35 cm) ; c, épillet
(long de 4 - 6 mm) ; d, lemma d'une fleur, vue de dos (longue de 2 - 2,5 mm). - Diplachne fusca (Linn.) P. Beauv. :
e, base d'une plante, f, inflorescence (longue de 15 - 30 cm) ; g, épillet (long de 4 - 10 mm) ; h, lemma d'une fleur, vue
de dos (longue de 3 - 3,5 mm).
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 181
carénées, l'inférieure de 2-2,5 mm de long, la supérieure de 2,5-3 mm ; fleurs 2-4, à callus basal très court,
arrondi et glabre, articles de la rachéole grêles et glabres ; lemmas de 2-2,5 mm de long. ovées, aiguës
ou obtuses au sommet. comprimées latéralement et carénées. à 3 nervures saillantes, la médiane pileuse
et les marges pileuses dans leur partie inférieure.
Espèce de la partie Nord-Ouest subhumide de Madagascar, à basse altitude. C'est une plante de la
lisière de la forêt serni-décidue, qui se rencontre dans les savanes à Heteropogon contortus sur marnes et
sur sables. C'est aussi une adventice des cultures sèches autour des villages. Dans certains bas-fonds,
conservant un peu d 'humidité au début de la saison sèche, elle donne, à la base, des rejets feuillés plus nom-
breux ; elle a dans ce cas une certaine valeur fourragère. En station sèche. son développement foliaire
est réduit.
Cette espèce existe en Afrique de l'Est et a été aussi récoltée aux îles Comores.
DIPLACHNE P. Beauv.
Genre ayant des représentants en Asie, en Afrique et en Australie, une espèce à Madagascar.
FIG. 63. - Helictotrichon avenoides (Bak.) A. Camus: a, base d'une plante, b, inflorescence (longueur jusqu'à 30 cm) ;
c, épillet (long de 0,8 - 1,8 cm) ; d, sommet de la lemma d'une fleur, vue de dos. - Pentaschistis Perrieri A. Camus :
e, base d'une plante; f, inflorescence (longue de 10 - 20 cm) ; g, épillet (long de 6 - 7,5 mm) ; h, lemma d'une fleur, vue
de dos.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 183
grêles. Epillets linéaires ou étroitement lancéolés, de 4-10 mm de long, brièvement pédicellés glumes
uninervées très inégales, l'inférieure lancéolée aiguë, de 2-2,5 mm de long, la supérieure à sommet aigu
ou tronqué et mucroné, de 3-4 mm de long; fleurs 5 à 12, les inférieures '2, les supérieures stériles, plus
petites ; lemmas étroitement oblongues, trinervées, de 3-3,5 mm de long, sommet plus ou moins aigu ou
tronqué parfois mucroné ou aristulé, les 2 nervures latérales parfois prolongées en une courte pointe,
bases des nervures un peu pileuses.
Espèce des domaines de l'Ouest et du Sud. C'est une plante de dépressions inondées temporaire-
ment en saison des pluies. Elle se développe après le retrait des eaux. On peut la trouver fleurie de février
à septembre. Elle est très tolérante au point de vue des sols, et s'accommode de sols sableux aussi bien que
de sols argileux compacts et de sols salés. Sans intérêt en tant que fourrage.
Cette espèce se retrouve en Australie, en Afrique et en Asie tropicale.
ENNEAPOGON Desv.
Genre comprenant des espèces africaines, américaines et australiennes ; une seule espèce à Mada-
gascar, anciennement introduite. Ce genre est aisé à reconnaître grâce aux lemmas des fleurs portant
au sommet 9 arêtes plumeuses.
Genre comprenant de nombreuses espèces, surtout de régions tempérées, existant en pays tropi-
caux à des altitudes élevées, caractérisé par des inflorescences en panicules étroites ou lâches, des épillets
FIG. 64. - Danthonia Macowanii Stapf : a, base d'une souche: b. inflorescence (longue de 10 - 25 cm) : c, épillet (long de
10 - 15 mm) ; d, lemma d'une fleur, vue de dos; e, paléa ; f, glume supérieure.
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 185
pluriflores, aristés, comprimés latéralement. se désarticulant au-dessus des glumes et entre les fleurs;
glumes plus courtes ou presque aussi longues que l'épillet; lemmas des fleurs bilobées au sommet (lobes
aigus, parfois sétacés, munies d'une arête dorsale genouillée.
Une espèce assez commune sur les Hauts Plateaux.
DANTHONIA D.C.
Grand genre, surtout africain. représenté à Madagascar par 3 espèces dont une assez fréquente
dans le massif de l'Ankaratra. Ce genre est caractérisé par des épillets pluriflores, comprimés latéralement,
se désarticulant au-dessus des glumes et entre les fleurs ; les glumes sont persistantes, de même longueur
que l'épillet ou dépassant les fleurs; les lem mas sont bilobées au sommet, aristées dans le sinus entre les
lobes, et à dos pileux, les poils étant souvent groupés en touffes disposées différemment suivant les espèces,
FIG. 65. - Festuca Camusiana St. Yves subsp. madecassa St Yves : a. base d 'une plante; b, inflorescence (longue de 15 -
30 cm) ; c, épillet (long de 12 - 18 mm). - Brachypodium Pariai A. Camus : d, base d'une plante; e, inflorescence
(longue de 5 - 15 cm) ; f, lemma d'une fleur, vue de dos (longue de 9,5 - 12 mm, sans l'arête) ; g, épillet (long de 2-
3,5 cm).
186 GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
Panicules assez contractées, étroitement ovées, de 10-25 cm de long sur 2-3 cm de large. d'un jaune
doré ; ramifications solitaires, dressées, les inférieures atteignant 10-12 cm de long. Epillets de 10-15 mm de
long, densément groupés, à pédicelles grêles, assez courts ; glumes écartées à l'anthèse, subégales, de la
taille de l'épillet, l'inférieure paraissant uninervée mais en réalité trinervée près de la base, la supérieure
5-nervée ; fleurs 3-4, à cali us long d'environ 1 mm, pileux, la fleur supérieure ou les deux fleurs supérieures
réduites ; lemma de la fleur inférieure de 8-9 mm de long, à 9 nervures, ayant sur le dos 6 touffes de poils
symétriques, les premières allongées près de la marge au 1/3 inférieur de la lem ma, les autres punctiforrnes,
rapprochées, un peu au-dessus et vers le centre, lemma par ailleurs glabre, sommet bilobé, arête insérée
entre les lobes, atteignant 10 mm de long.
Espèce du domaine des hautes montagnes. Dans le massif de l' Ankaratra, elle occupe des pentes de
rocailles trachytiques, au-dessus de 1 800 m d'altitude. Elle pousse assez souvent dans les fissures entre les
rochers. Elle résiste bien au feu. mais n'a pas d'intérêt en tant que fourrage.
Cette plante existe aussi en Afrique du Sud. Les vieilles feuilles ont la particularité de se briser un
peu au-dessus de la ligule, la base persistante se fendant longitudinalement et chaque partie s'enroulant for-
tement vers l'extérieur. Ce caractère donne à la touffe un aspect très particulier.
PENTASCHISTIS Stapf
Genre essentiellement africain (Afrique du Sud), comptant 3 espèces à Madagascar, dont une
fréquente dans le massif de I'Ankaratra. Ce genre est proche de Danthonia mais se distingue par ses épillets
biflores, à lemmas glabres ou pileuses, les poils ne formant pas de touffes individualisées.
Herbe pérenne. en touffes denses ; chaumes assez grêles, dressés, atteignant 30-80 cm de haut.
Feuilles glabres ou, plus souvent, à gaînes densément pileuses, limbes lâchement pileux. linéaires, enroulés
ou plans, étroits. atteignant 45 cm de long sur 1-3 mm de large; ligule représentée par une ligne dense de
longs poils.
Panicules très lâches, ovées, de taille variable : 10-20 cm de long sur 6- 15 cm de large ; pédicelles
des épillets longs et grêles. Epillets ovés aigus, de 6-7,5 mm de long, d'un jaune doré ou plus ou moins
violacés. baillant à l'anthèse: glumes lancéolées, aiguës ou acuminées à subaristées, subégales, l'inférieure
un peu plus grande, de la taille de l'épillet. uninervée, carénée, carène tuberculée verruqueuse dans sa partie
inférieure (pas toujours nettement) ; glume supérieure semblable; fleurs 2, ~, semblables, à callus court,
arrondi, pileux, lemmas 9-nervées, uniformément pileuses, plus courtes que les glumes : 3,5 mm de long. à
sommet bilobé, chaque lobe. étroit, prolongé par une arête droite et fine de 3 mm de long, arête médiane
insérée entre les lobes, de 9-12 mm de long. genouillée, à colonne brune étroitement enroulée.
Floraison de février à mai.
Espèce endémique. fréquente en altitude. au-dessus de 1 800 m, dans le massif de l'Ankaratra. Elle
semble être limitée à ce massif. Elle occupe des sols ferrallitiques évolués sur basalte, à humus noir acide.
sur pentes souvent fortes. C'est une des caractéristiques de la prairie altimontaine de cette région. Elle
résiste aux feux qui sont allumés périodiquement en fin de saison sèche. C'est un fourrage de moyenne
valeur.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 187
BRACHYPODIUM P. Beauv.
Genre de régions tempérées et de hautes montagnes en régions tropicales. Une espèce à Madagascar,
assez fréquente en altitude.
POA Linn.
Genre de région tempérée, ou de hautes montagnes en zone tropicale ; deux espèces sont assez
communes en altitude à Madagascar, et on trouve assez souvent une espèce anthropophile introduite.
I. Plantes atteignant 40-60 cm de haut; lemmas des premières fleurs glabres ou avec une touffe de poils
aranéeux à la base.
2. Lemma de la fleur inférieure de 4,5-6 mm de long, portant une touffe de longs poils fins à la base.
1. P. madecassa
1
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 189
1. Plante ayant le plus souvent une quinzaine de centimètres de haut, ne dépassant pas 30 cm ; lemma por-
tant des lignes de poils apprimés sur les nervures, sans touffe de poils à la base.
3. P. annua
1. P. madecassa A. Camus (fig. 66).
Herbe pérenne, à stolons courts; chaumes grêles, dressés de 15-60 cm de haut. Feuilles molles, glabres;
limbe linéaire étroit, plan ou enroulé, atteignant 10 cm de long sur 1,5 mm de large (le plus souvent 4-5 cm
sur 1 mm) ; ligule membraneuse ovée, plus ou moins déchirée au sommet, longue de 2,5-3 mm.
Inflorescences en panicules étroites, penchées, de 4-20 cm de long; ramifications grêles, solitaires
ou plus rarement géminées, de longueur variable (2-12 cm). Epillets glabres, ovés, aigus, de 5-7 mm de
long, brièvement pédicellés, à 3-5 fleurs, les deux premières 9 ; glumes vertes ou plus ou moins violacées,
lancéolées aiguës, plus courtes que l'épillet, l'inférieure de 2,5-3 mm de long, trinervée, la supérieure de
3-4 mm, 3-5-nervée ; lemmas 5-7-nervées, lancéolées, subaiguës au sommet, glabres, sauf la base qui porte
une touffe de longs poils fins aranéeux, les lemmas des premières fleurs, plus grandes, ont de 4,5-6 mm de
long, la taille allant décroissant vers le sommet.
Espèce endémique, de la prairie alti montai ne, de caractère mésophile, qui n'a jusqu'à présent été
récoltée que dans le massif de lAnkaratra, au-dessus de 1 800 m d'altitude.
Assez fréquente, elle fleurit de décembre à mars. Elle est assez variable ; en particulier la touffe de
poils à la base de la lemma est parfois peu fournie.
Bon fourrage mais peu productif.
2n = 42 (Tateoka)
2. P. ankaratrensis A. Camus
Espèce proche de la précédente par le port, le développement foliaire, la taille de la panicule et des
épillets, mais qui s'en distingue aisément par des lemmas toujours plus courtes (3,5 mm), glabres ou très
peu pileuses à la base, la ligule des feuilles est aussi plus courte (l ,5 mm), arrondie ou tronquée au sommet.
Espèce plus rare que la précédente, que l'on trouve aussi dans le massif de l'Ankaratra sur sols
volcaniques, au-dessus de 1 800 m d'altitude. Elle fait partie du même type de prairie altimontaine.
FIG. 66. - Poa madecassa A. Camus: a, base d'une plante; b, inflorescence (longue de 4 - 20 cm) ; c, épillet (long de 5 -
7 mm) ; d, 1" fleur montrant la callus pileux. - Poa annua Linn. : e, inflorescence (longue de 5 • 6 cm) ; f, épillet;
g, lemma d'une fleur, vue dorsale (longue de 2,5 - 4 mm) ; h, base d'une plante.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 191
FESTUCA Linn.
Genre de régions tempérées ou de hautes montagnes en régions tropicales. Une espèce endémique à
Madagascar, assez répandue.
COIX Linn.
FIG. 67. - Coix lacryma-jobi Linn. : a, fragment de la base d'une plante; b, portion d'inflorescence; c, glume inférieure
d'un épillet 0 (longue de 8 - 10 mm) ; d, fleur Q ; e, fleur 07.
192 GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
2 n = 20 (Longley)
ZEA Linn.
Z. mays Linn.
Herbe annuelle, en touffes, atteignant 2-3 m de haut. Limbes foliaires très grands, atteignant 1 m de
long sur 10 cm de large. Inflorescences 0 en grandes panicules terminales, pyramidales, de 20-30 cm de
long, formées de racèmes spiciformes, insérés sur un axe allongé ; épillets c3 par 2, l'un sessile, l'autre
pédicellé, biflores, les 2 fleurs è (3 étamines). Inflorescences Ç2 axillaires, engaînées par des spathes, en épis
cylindriques; épillets Q, mutiques, biflores, à fleur inférieure stérile, fleur supérieure Ç2, alignés en rangs
longitudinaux sur un axe épais et spongieux; styles très longs, sortant en bouquet à l'extrémité des gaînes
qui enserrent I'épi. A maturité, épi de taille et de couleur variables, souvent jaune ou jaune orangé. Grains
durs et cornés ; plus ou moins aplatis, parallélépipédiques ou trapézoïdaux.
Espèce d'origine américaine cultivée partout dans le monde en régions tropicales et tempérées.
C'est, après le riz, la seconde céréale de Madagascar cultivée dans tous les domaines climatiques, sur sols
riches : alluvions limoneuses, terres ferrallitiques profondes brunes ou rouges sur gneiss, migmatites ou,
surtout basaltes, bien pourvues en matières organiques.
Sa culture est surtout importante dans l'Ouest et le Sud.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 193
Certaines variétés peuvent être utilisées pour la production de fourrage vert, et donnent un ensilage
excellent, facile à réussir (1).
JSCHAEMUM Linn.
Genre surtout asiatique, comptant quelques espèces en Afrique et en Amérique; 3 espèces assez
communes à Madagascar.
Dans ce genre, les inflorescences sont formées de racèmes spiciforrnes, digités ou fasciculées au
sommet des chaumes; les articles du racème et les pédicelles sont épais et non soudés; la lemma de la
fleur fertile est bilobée au sommet et aristée dans le sinus.
(1) Deux Maydées ont été introduites et son! cultivées en station d'essais. Elles ont un intérêt certain en tant que four-
rage, mais leur culture ne s'est pas étendue.
Euchlaena mexicana Schrad.
La téosinte est une herbe américaine proche du maïs, avec lequel elle peut s'hybrider. Les inflorescences 6 sont en
panicules terminales, comme pour le maïs, les inflorescences Q sont axillaires, en épis étroits, les épillets étant solitaires, sur 2
rangs opposés.
La plante donne un fourrage abondant et préfère les sols profonds, limoneux, en climat humide et chaud. Elle ne
présente cependant pas davantage par rapport au mais fourrage.
Herbe annuelle, cespiteuse ; chaumes dressés ou parfois genouillés et couchés à la base, ramifiés
et enracinés aux nœuds inférieurs, glabres, mais à nœuds pileux, atteignant 20 cm-I m de long. Feuilles à
limbes linéaires plans, terminés en pointe fine et rétrécis à la base, lâchement pileux, de taille très variable,
5-30 cm de long sur 0,5-1 cm de large ; ligule membraneuse, glabre, de 3-5 mm de haut.
Inflorescences d'abord incluses dans la dernière gaine spathiforme, puis finalement nettement
exsertes, formées de 2 racèmes géminés, jaune doré, dorsiventraux, d'abord étroitement accolés (l'inflo-
rescence semble être un épi cylindrique) puis séparés et obliquement dressés, de 3-9 cm de long; axe des
racèmes très fragile, formé d'articles épais, glabres ou ciliés sur le dos, plus courts que les épillets sessiles.
Epillets sessiles de 4-6 mm de long, oblongs, apprimés contre le rachis, jaunes à la base, brun-rouge ou verts
au sommet; glume inférieure de la taille de l'épillet, jaune, brillante, dans les 2/3 inférieurs épaisse, et
très fortement ondulée transversalement, dans le 1/3 supérieur amincie chartacée, bicarénée scabre latérale-
ment ; glume supérieure aussi longue, plus étroite comprimée latéralement et carénée sur le dos ; lemma de
la fleur fertile, plus courte que les glumes, un peu épaissie dans sa partie médiane, plus mince et hyaline sur
les marges, profondément bifide (jusqu'à la moitié ou presque) et portant dans le sinus une arête brune,
genouillée, atteignant 2 cm de long (assez souvent beaucoup plus courte). Epillet pédicellé de morphologie
semblable à l'épillet sessile, avec la glume inférieure ondulée transversalement, presque aussi long que lui,
mutique ou aristé, ou beaucoup plus petit et représenté par une glume réduite lisse ou à peine ondulée
transversalement. Pédicelle robuste court et trapu, très élargi au sommet.
Espèce d'origine asiatique, introduite il y a une cinquantaine d'années dans la région de Diégo-
Suarez. Elle s'est répandue rapidement dans le Nord-Ouest, pour atteindre plus récemment la zone rizicole
du lac Alaotra.
C'est une plante de stations humides, subaquatiques(marais, bords des eaux), qui est une adventice
très gênante dans les rizières. Les graines, flottant sur l'eau, sont propagées par les eaux d'irrigation. Elle
pousse surtout dans les rizières mal irriguées, où elle peut alors étouffer complètement le riz. N'était son
caractère agressif en riziculture, cette plante aurait de bonnes qualités fourragères. D'après BOR, le grain
a été autrefois utilisé comme céréale de cueillette aux Indes, et l'est encore occasionnellement.
2n = 18.
FIG. 68. - Ischaemum rugosum Salisb. : a, base d'une plante; b, inflorescence (racèmes longs de 3 - 9 cm) ; c, article du
racème portant un épillet sessile et un épillet pédicellé (épillet sessile long de 4 - 6 mm) ; d, glume supérieure de l'épillet
sessile (dos) ; e, lemma de la fleur fertile (vue latérale). - Ischaemum purpurascens Stapf: f, base d'un chaume; g,
inflorescence (racèmes longs de 3 ·9 cm) ; h, article du racème portant un épillet sessile et un épillet pédicellé (épillet
sessile long de 3 - 4 mm) ; i, lemma de la fleur fertile.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 197
supérieure fertile, hyaline, 5-nervée, brun rouge, bilobée au sommet et munie dans le sinus d'une arête
atteignant 10-15 mm de long, finalement fortement coudée à la base ou à colonne plus ou moins longue.
Epillet pédicellé semblable à l'épillet sessile mais plus étroit, un peu dissymétrique, aristé. Pédicelle sem-
blable à l'article de l'axe du racème correspondant ou arrondi sur le dos dans sa partie supérieure.
Espèce de régions chaudes et humides de basse altitude, souvent en bord de mer, sur les rochers,
et en stations un peu fraîches: bords de lagunes, voisinage des sources, rives des cours d'eau. Elle supporte
une certaine salure de la station.
C'est un bon fourrage mais de faible production. D'après BERNIER, cette plante est utilisée contre
les affections rhumatismales.
A Madagascar, on la trouve assez fréquemment tout le long de la côte Est, dans le Sambirano, à
Nosy-Bé. Elle existe aussi aux îles Comores et Nicobars.
Herbe pérenne. cespiteuse, à chaumes traînants et couchés à la base, puis genouillés ascendants,
simples ou ramifiés aux nœuds, ayant de 40 cm à 1 m de long, glabres, un peu ciliés sous les nœuds. Feuilles
à limbes plans, de 5-12 cm de long sur 4-6 mm de large, glabres ou un peu pileux derrière la ligule, deve-
nant brun-rouge en séchant ; ligule représentée par une membrane courte (0,5-0,6 mm de haut), tronquée,
longuement ciliée.
1nflorescences presque toujours formées de 2-3 racèmes dorsiventraux, obliquement dressés et en
général rapprochés, vert jaunâtre ou assez souvent plus ou moins pourprés, ayant 3-9 cm de long; axes
des racèmes fragiles, à articles relativement peu robustes (0,7-0,8 mm de large au sommet), trigones,
longuement pileux sur le dos, atteignant ou dépassant la moitié de la longueur de l'épillet sessile. Epillets
sessiles oblongs, de 3-4 mm de long, ayant à la base un cali us tronqué, pileux; glume inférieure de la
taille de l'épillet, arrondie sur le dos et jaune à la base, aplatie, brun rougeâtre et bicarénée dans sa partie
supérieure, bifide au sommet, glabre ou plus ou moins garnie de longs poils fins ; glume supérieure, de
même taille, carénée près du sommet, aiguë ou acuminée ; lemma de la fleur supérieure fertile, plus courte
que les glumes, très finement hyaline, à sommet bifide, aristée dans le sinus entre les lobes, arête de 6-
7 mm de long. Epillet pédicellé assez semblable à l'épillet sessile, à glume inférieure comprimée latérale-
ment et carénée sur le dos, de même structure que l'épillet sessile et à fleur supérieure fertile et aristée.
Pédicelle semblable à l'article du rachis correspondant, un peu plus grêle.
Plante de stations humides: bords de marais et de cours d'eau, prairies marécageuses, assez com-
mune sur les plateaux au-dessous de 800-900 m d'altitude.
Elle existe aussi en Afrique de l'Est et du Sud, les échantillons africains, comme le fait remarquer
STAPF, ayant des épillets un peu plus grands que les plantes malgaches. Certains auteurs la confondent
avec 1. arcuatum (Nees) Stapf qui est très proche et se distingue par les glumes inférieures des épillets
sessiles plus largement carénées ailées au sommet.
C'est un bon fourrage mais de faible rendement.
FIG. 69. - Ischaemum heterotrichum Hack. : a, base d'une plante; b, inflorescence (racèmes longs de 4 - 10 cm) ; c, article
d'un racème portant un épillet sessile (de dos au 1e r plan) et un épillet pédicellé (épillet sessile long de 6 - 9 mm) ; d
lemma de la fleur inférieure de l'épillet sessile; e, paléa de cette même fleur; f, lemma de la fleur supérieure fertile,
(arête longue de 10 - 15 mm) ; g, glume supérieure de l'épillet sessile, vue latérale; h, base d'un limbe et ligule.
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 199
URELYTRUM Hack.
Genre africain comptant une vingtaine d'espèces; deux espèces à Madagascar. Ce genre est aisé-
ment reconnaissable à ses racèmes spiciformes solitaires, géminés, ou insérés sur un axe, longuement
barbelés, les épillets sessiles étant mutiques, les épillets pédicellés à glume inférieure longuement aristée
subulée.
1. Epi de 10-30 cm de long; épillet sessile de 7-9 mm de long; arête de l'épillet pédicellé de 5-8 cm de
long.
1. U, squarrosum
2. Epi de 10-15 cm de long; épillet sessile de 5-7 mm de long; arête de l'épillet pédicellé de 1,5-4 cm
de long.
2. U. Humbertianum
1. U. squarrosum Hack. (u. madaqascariense A. Camus) (fig. 70).
Grande herbe pérenne, cespiteuse, à chaumes simples, robustes, glabres, de 60 cm à 1,20 m de haut
(rarement plus). Feuilles à limbes linéaires, étalés ou enroulés, atteignant 50 cm de long sur 2-8 mm de
large, glabres ou avec de longs poils fins, épars, parfois densément pileux à la base derrière la ligule;
ligule représentée par une longue membrane tronquée au sommet.
Inflorescences en racèmes terminaux, solitaires ou géminés, rigides, droits ou un peu arqués, se
désarticulant aisément, atteignant 10-30 cm de long, fortement barbelés. Epillets sessiles lancéolés ou
étroitement oblongs, de 7-9 mm, mutiques ; glume inférieure coriace, glabre ou pileuse, bicarénée et à
carènes plus ou moins tuberculées scabres ; glume supérieure naviculaire, aiguë au sommet, carénée sur
le dos; fleur supérieure fertile à lemma hyaline, mutique. Epillets pédicellés variables, tantôt bien déve-
loppés et à 2 fleurs pouvant être toutes deux è, mais souvent neutres, très réduits et représentés parfois
par 1 ou 2 glumes ; glume inférieure prolongée le plus souvent par une très longue et forte arête subulée,
arquée, aplatie et scabre à la base, de longueur variable, pouvant atteindre assez communément 7-8 cm
de long.
Espèce africaine, commune à Madagascar sur les plateaux au-dessus de 1 000 m d'altitude, elle
descend vers le Sud jusqu'aux environs de Betroka, et n'existe pas à basse altitude dans l'Est et l'Ouest.
C'est une constituante des savanes à Aristida rufescens ou à Loudetia simplex subsp. stipoides,
sur sols ferrallitiques érodés, souvent pierreux ou squelettiques. On la trouve, le plus souvent, sous forme
de pieds isolés. De goût amer, elle n'a pas de qualité fourragère. Elle est facilement reconnaissable à ses
épis très longuement barbelés. Une zoocécidie des chaumes est très fréquente chez cette espèce, provoquant
une galle ovalaire allongée assez caractéristique, qui permet de la distinguer à l'état stérile.
FIG. 70. - Urelytrum squarrosum Hack. : a, fragment de la base d'une plante; b, inflorescence (racèmes longs de 10-
30 cm) ; c, article du racème portant un épillet sessile (vu de dos) et un épillet pédicellé (épillet sessile de 7 - 9 mm long) ;
d, glume inférieure de l'épillet sessile, face ventrale; e, glume supérieure de l'épillet sessile (vue latérale) ; f, lemma de
la fleur fertile. f
f
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 201
OXYRACHIS Pilger
FIG. 71. - Urelytrum Humbertianum A. Camus; a, fragment de souche ; b, racème (long de 10 - 15 cm) ; c. article du
racème portant l'épillet sessile, et un rudiment d'épillet pédicellé aristé. - Schizachyrium exile (Hochst.) Stapf : d,
base d'un chaume: e, inflorescence: f, base d'un racème incluse dans une spathéole ; g, article d'un racèrne portant
l'épillet sessile, et un rudiment d'épillet pédicellé.
h
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 203
Cette espèce est assez fréquente sur les plateaux au -dessus de 1 ()()() m d'altitude. C'est une plante
de station humide, marécageuse, vivant à l'état de pieds isolés ou en petits peuplements, au bord des marais
temporairement inondés, où les sols restent constamment gorgés d'eau pendant la saison sèche, et sur des
suintements de nappe, en bas de pente. Elle résiste au feu qui peut passer en saison sèche sur ces stations
et est alors réduite à une pelote d'éteules piquantes. Espèce non fourragère et sans utilisation connue.
Petit genre de 7-8 espèces, dont une très répandue dans le monde tropical, existe aussi à Madagas-
car ; caractérisé par des racèmes spiciformes comprimés latéralement, la soudure du pédicelle et de l'ar-
ticle du racème correspondant, des épillets mutiques, les pédicellés ayant sensiblement la même forme
que les sessiles.
FIG. 72, - Rhytachne caespitosa (Bak.) Bosser: a, fragment de la base d'une plante; b. inflorescence (longue de 8 - 15 cm) ;
c. article du racèrne montrant le pédicelle de face et l'épillet sessile de profil ; d, glume inférieure de l'épillet sessile
(longue de 4 - 6 mm). - Oxyrachis gracillima (Bak.) Hubb. : e, fragment d'une souche (racèmes longs de 5 - 12 cm) ;
f, glume inférieure de l'épillet, face ventrale (longue de 4 - 6 mm) ; g, glume supérieure ; h, Iemma de la fleur fertile;
i, paléa .J, un article du racème avec l'épillet (vue latérale).
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 205
tats satisfaisants. On peut l'utiliser pour constituer des pâturages en bas-fonds un peu humides. Elle
supporte une charge importante en animaux.
HACKELOCHLOA O. Kuntze
Genre ne comptant qu'une seule espèce répandue dans toutes les régions tropicales, aisé à recon-
naître à ses épillets hétéromorphes, le sessile globuleux, à glume inférieure épaisse et réticulée, quadrillée.
ROTTBOELLIA Linn. f.
Genre ne comptant que 2 ou 3 espèces dont une répandue dans les régions chaudes du globe.
FIG. 73. - Hemarthria a/tissima (Poir.) Stapf, : a, base d'une plante; b, sommet de chaume florifère (racèmes longs de 5·
12cm) ; c, article de racème portant un épillet sessile (vu de dos) et un épillet pédicellé (épillet sessile long de 5 • 7 mm) ;
d, glume supérieure de l'épillet sessile. - Euclasta condylotricha (Hochst.) Stapf : e, base d'une plante; f, inflores-
cence (racèmes longs de 3 - 6 cm) ; g, épillet sessile, vue latérale (long de 3,6 - 4 mm) et épillet pédicellé ; h, lemma
de la fleur fertile, et base de l'arête; i, glume inférieure d'un épillet sessile fertile.
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 207
Grande herbe annuelle, cespiteuse, atteignant près de 2 m de haut (parfois cependant plus basse
et ne dépassant pas 40-50 cm) ; chaumes robustes, genouillés, ascendants, ramifiés et portant des racines
adventives aux nœuds inférieurs, glabres ou pileux sous les nœuds. Feuilles à gaines en général pileuses
et hirsutes, à poils dressés, raides et piquants, à base tuberculée ; limbes linéaires ou linéaires lancéolés,
grands, atteignant 60 cm de long sur 1-3 cm de large, pileux sur la face supérieure, marges très scabres,
rugueuses, nervure médiane forte et large ; ligule courte, ciliée.
Inflorescences formées de racèmes spiciformes, solitaires, terminant la tige et ses ramifications,
sous-tendus chacun par une spathe. Racèmes cylindriques dorsiventraux, de 6-15 cm de long, se désar-
ticulant facilement, vert pâle, terminés en une pointe acuminée, formée par les épillets supérieurs à glumes
allongées et étroites; articles de l'axe et pédicelles soudés sur toute leur longueur, ménageant une cavité
où est logé l'épillet sessile, formant une pièce cylindrique ou un peu comprimée latéralement, creusée en
cupule au sommet et munie à sa partie inférieure d'une rotule s'articulant avec l'article sous-jacent. Epil-
lets hétéromorphes, mutiques ; épillet sessile de 4-7 mm de long, vert pâle, à glume inférieure coriace,
lisse sur le dos, souvent contractée et subapiculée au sommet; fleur supérieure fertile mutique; épillet
pédicellé, vert plus foncé, souvent plus petit (paraissant sessile par suite de la soudure totale du pédicelle
avec l'article du racème), 2 fleurs Ô ou neutres ou absentes, glume inférieure plurinervée striée, parfois
bilobée au sommet.
Espèce répandue en Afrique et en Asie, présente aussi en Amérique tropicale, introduite sans doute:
de longue date à Madagascar. Elle est fréquente dans l'Ouest à climat subhurnide, à saison sèche marquée
mais encore chaude, et dans le domaine humide de l'Est, plus rare sur les plateaux où on la trouve dans
la partie Ouest jusqu'à 900-1 000 m d'altitude. Cette espèce atteint de grandes tailles sur sols alluvion-
naires riches, à nappe phréatique peu profonde. Elle est parfois abondante et forme des peuplements.
Elle peut aussi être une adventice des cultures sèches sur sols ferrallitiques et ferrugineux tropicaux bien
drainés. Au stade jeune, elle pourrait être considérée comme un bon fourrage, n'était la présence sur les
gaines foliaires de poils silicifiés piquants, qui la rendent impropre à la consommation par le bétail.
2n = 20 (Moffett et Hurcombe).
Genre comprenant quelques espèces réparties dans les régions tropicales du globe. Une espèce
endémique de Madagascar.
FIG. 74..- Hackelochloa granularis (Linn.) O. Kuntze : a, inflorescence (racèmes longs de 1 - 2 cm) ; b, un racème ; c,
épillet sessile, vue ventrale (long de 1,5 - 2 mm) ; d, un article du racème, montrant la soudure avec le pédicelle portant
son épillet, épillet sessile à l'arrière plan. - Melinis minutiflora P. Beauv. : e, base d'un chaume; f, inflorescence
(longue de 10 - 30 cm) ; g, épillet, vue latérale (long de 1,8 - 2,3 mm) ; h, glume inférieure ; i, glume supérieure; j,
fleur supérieure fertile, vue latérale.
208 GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
pileux dans leur partie basale, ou à pilosité éparse, assez lâche, sur la face supérieure ; ligule réduite à
un très court rebord ciliolé.
Inflorescences formées de racèmes solitaires, terminaux, longuement exserts de la spathe, grêles,
droits ou un peu courbés ou flexueux, se désarticulant facilement, jaunâtres ou plus souvent violacés,
ayant de 3-9 cm de long sur 2-3 mm de large ; articles de l'axe du racème un peu aplatis, lâchement pubes-
cents à pileux, de 2-3,5 mm de long. Epillets géminés, vert jaunâtre ou violacés, mutiques ; épillet inférieur
subsessile (pédicelle court et épais, de 0,5-0,7 mm de long), lancéolé, aigu ou bifide au sommet, de 4-
6 mm de long; glume inférieure aplatie ou un peu arrondie sur le dos, paraissant glabre, bicarénée, les
carènes pectinées scabres et soulignées de deux lignes glanduleuses balsamiques; glume supérieure navi-
culaire aiguë, de même taille; glumelles des fleurs hyalines, plus courtes que les glumes, fleur supérieur ~.
Epillet pédicellé assez semblable à l'épillet sessile. à fleur supérieure G, ou parfois épillet neutre et de taille
réduite.
Espèce endémique, commune dans les savanes des Hauts Plateaux, sur sols ferrallitiques dérivés
de gneiss, migmatites ou granites, souvent érodés. C'est une plante de stations sèches bien drainées, moins
souvent trouvée en bas de pente sur sols temporairement gorgés d'eau. C'est une constituante de savanes
à Aristida rufescens ou Loudetia simplex subsp. stipoides. On la rencontre le ri us souvent sous forme de
pieds isolés, mais elle peut être assez fréquente. Elle résiste au passage des feux courants. C'est une plante
sans qualité fourragère. D'après R. BOST, elle est utilisée en décoction contre la dysenterie.
RHYTACHNE Desv.
Genre africain comptant deux espèces à Madagascar dont une commune sur les plateaux.
IMPERATA Cyr.
Une espèce de ce genre, facilement reconnaissable à ses panicules condensées en faux-épis blancs
et soyeux, est répandue dans toutes les régions chaudes du monde. On reconnaît dans cette espèce un cer-
tain nombre de variétés dont deux peuvent être retenues pour Madagascar.
Espèce répandue dans les régions tempérées chaudes et tropicales de l'ancien monde, introduite
en Amérique, commune à Madagascar dans tous les domaines phytogéographiques sauf le Sud où il est
peu fréquent.
Plante de climat humide ou subhumide, ou, en zone sèche, de bas-fonds rassemblant temporaire-
ment les eaux. Elle est héliophile mais peut subsister aussi sous couvert en sous-bois assez clair. Elle monte
en altitude jusqu'à 2 000 m. On la trouve surtout en station sèche et bien drainée, parfois en zone basse
mais non inondée ou à période d'inondation courte. Elle affectionne des sols peu tassés, profonds : sols
ferrallitiques des collines, sur basalte, cendres volcaniques, migmatites ou gneiss profondément altérés,
alluvions anciennes ou récentes, sableuses ou limono-sableuses. Les rhizomes peuvent descendre à des pro-
fondeurs de 1 m. On ne la rencontre guère sur sols érodés, ou alors sous des formes appauvries, ces sols
peu profonds et compacts se prêtant mal au développement des rhizomes. La plante réagit avec une cer-
taine sensibilité au niveau de fertilité des sols et son développement, sa vigueur, sont des indices qu'il
peut être parfois utile de noter.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 211
C'est une mauvaise herbe envahissante dans les zones de cultures, mais on peut cependant l'éliminer,
quand les rhizomes ne sont pas trop profondément enfouis, par un labour au début de la saison sèche.
Certaines plantes étouffantes : Leucaena glauca, les Pueraria, les Centrosema, peuvent aussi être utiles
pour lutter contre l'Imperata. Dans les pâturages extensifs, elle donne des repousses après les feux; ces
repousses sont broutées, jeunes, par les animaux, mais elles sont assez vite dédaignées, le sommet des
feuilles durcissant et devenant vulnérant. On ne peut guère la considérer comme une plante fourragère.
Malgré ses inconvénients, elle est parfois préconisée pour tenir les sols dans la lutte antiérosive et pour
la fixation des sables.
L'Imperata prend souvent possession des sols laissés nus après intervention de l'homme (jachères
en zone forestière de l'Est par exemple, où il représente un stade dans la succession occupant les sols
après les « tavy »). Les peuplements qu'il forme sont souvent denses, exclusifs, étouffant les autres plantes
herbacées. Ces peuplements peuvent régresser par épuisement du sol après des feux trop fréquents et éro-
sion. La floraison a lieu d'octobre à mai, en général après les feux. La plante donne des pousses à cycle
végétatif court, fleurissant très vite.
Elle est utilisée localement pour la confection de toits de chaume et les inflorescences servent parfois
à faire des matelas et des oreillers.
2n = 20 (Janaki Ammal), 60 pour var. africana (Tateoka).
SACCHARUM Linn.
Genre de grandes herbes pérennes, à chaumes robustes et épais, terminées par des panicules rami-
fiées, amples, généralement plumeuses et argentées.
Une espèce à Madagascar est cultivée sur une grande échelle, c'est la canne à sucre.
S. officinarum Linn.
Noms malgaches: Fary, Fisika.
Nom commun: Canne à sucre.
Grande herbe pérenne, formant de grosses touffes; chaumes épais, saccharifères, ayant jusqu'à
5 cm et plus de diamètre, atteignant 5-6 m de haut, de coloration différant suivant les variétés. Feuilles
à limbes plans, atteignant de grandes tailles, jusqu'à 2 m de long sur 6 cm de large, glabres, à marges très
scabres ; ligule réduite à une ligne de poils.
Panicules pyramidales, plumeuses, pouvant atteindre 1 m de long; ramifications nombreuses,
flexueuses et fragiles ; axe et ramifications des panicules glabres ou à pilosité courte. Epillets mutiques,
de 3,5-4 mm de long, à calius basal portant une couronne de longs poils atteignant 1 cm de long.
La canne à sucre n'est connue qu'en culture. Il en existe de très nombreuses variétés. Elle est cul-
tivée à Madagascar dans les régions Est (Brickaville, Tamatave) et Nord-Ouest (Sambirano, Nosy-Bé,
Namakia). Mais, un peu partout, dans les zones suffisamment humides et chaudes, elle est plantée près des
FIG. 75. - Imperata cylindrica (Linn.) P. Beauv. var. africana (Anderss.) Hubb. : a, fragment de la base d'une plante; b,
inflorescence (longue de 5 - 20 cm) ; c, épillet, vue latérale (long de 4 - 5,5 mm) ; d, lemma d'une fleur. - Schiza-
chyrium sanguineum (Retz.) Alst. : e, base d'une plante; f, sommet d'une chaume florifère (racèmes longs de 5 - 10 cm) ;
g, article de racème (1" plan) portant un épillet sessile et un épillet pédicellé ; h, glume inférieure de l'épillet sessile
(longue de 6 - ~ mm) ; i, lemma de la fleur fertile.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 213
villages pour la consommation locale. Sa culture, sous cette forme, s'effectue sur les plateaux jusqu'à
1 200-1 500 m. Les sols qui lui conviennent le mieux sont des alluvions limoneuses riches et profondes,
bien drainés, des sols ferrallitiques sur basaltes.
Outre la fabrication du sucre, la canne à sucre est distillée après fermentation et donne le rhum,
ou un alcool appelé localement « toaka ».
2n = 80 (Bremer).
S. sinense Roxb.
Nom commun : Canne uba.
C'est une plante fourragère qui a été introduite récemment en station d'essai (lac Alaotra). Elle a
donné de bons résultats, mais sa culture ne s'est pas répandue.
C'est une espèce voisine de S. officinarum mais elle est de plus petite taille, plus grêle, les tiges ne
dépassant guère 2 cm de diamètre. Des races de cette espèce sont aussi saccharifères et ont été autrefois
cultivées, mais leur rendement en sucre est faible. Un caractère permet de distinguer facilement le S. sinense
de S. officinarum : les axes des panicules et leurs ramifications portent chez S. sinense des poils longs et
soyeux; ils sont glabres ou seulement à pubescence courte chez S. officinarum.
EULALIA Kunth
Genre comptant environ 25 espèces des régions tropicales et subtropicales d'Afrique et d'Asie;
une seule espèce à Madagascar, existant aussi en Afrique, facilement reconnaissable à ses inflorescences
formées de racèmes pileux, brun jaune, digités, à épillets tous semblables et aristés.
FIG. 76. - Arthraxon antsirabensis A. Camus: a, base d'une plante: b. inflorescence (racèmes longs de 2 - 6 cm) : c,
article du racème avec un épillet sessile, ayant à sa base le vestige du pédicelle (épillet sessile long de 6 - 7,5 mm) :
d, lemma de la fleur fertile. - Eulalia vil/osa (Thunb.) Nees: e, fragment de la base d'une plante: f, inflorescence
(racèmes longs de 6 - 30 cm) : g, article de racème portant un épillet sessile et un épillet pédicellé (épillet sessile, vu de
dos, long de 5 - 7 mm) ; h, lemma de la fleur infèrieure ; i, lernrna de la fleur fertile (profil).
214 GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
jaune et brillante au moins dans sa moitié inférieure, ciliolée au sommet ; lemma de la fleur supérieure
fertile, hyaline, nettement plus courte que les glumes, bifide au sommet et aristée dans le sinus ; arête
brune, genouillée, de 12-20 mm de long. Epillets pédicellés semblables à l'épillet sessile, pédicelle assez
semblable à l'article du rachis correspondant, un peu aplati.
Espèce africaine, commune à Madagascar sur les plateaux, descendant dans l'Est jusqu'à une alti-
tude assez basse (Ifanadiana, Midongy du Sud) et montant dans le massif de l'Ankaratra jusqu'à 2 400 m.
C'est une plante de climat humide à subhumide, supportant une saison sèche assez longue, surtout si le
déficit de saturation est peu élevé. C'est pourquoi elle est plus abondante dans la partie Est des plateaux ;
mais on la trouve aussi dans la zone des pentes occidentales plus sèches. C'est une héliophile, non grégaire,
qui affectionne deux types de stations : la première sur collines et pentes, dans la végétation secondaire
(savoka à Philippia) et dans les savanes herbeuses à Loudetia et, plus rarement à Aristida. Les sols sont en
général des sols ferrallitiques bien drainés et pas très érodés ; la seconde, en bas-fonds marécageux, pério-
diquement inondés, sur sols alluvionnaires hydromorphes, à humus noir et tourbeux. Les plantes de ces
deux stations, pourtant bien différentes, sont morphologiquement identiques. Les échantillons croissant en
altitude sont un peu plus grêles.
C'est un mauvais fourrage, peu appété des bovins. Il passe pour être amer. (Perrier de la Bathie).
CH RYSOPOGON Trin.
Genre d'une vingtaine d'espèces, disséminées dans les régions chaudes du monde; comptant une
seule espèce commune à Madagascar. Facilement reconnaissable à ses épillets groupés par 3, l'un sessile
fertile, comprimé latéralement les deux autres, pédicellés mâles ou neutres.
I'Isalo et constitue peut-être une bonne variété de cette espèce. C'est une plante de station sèche, bien drai-
née, ensoleillée, qui se rencontre sous forme de pieds isolés dans les savanes à Aristida ou Loudetia ; elle
est parfois assez abondante sur certains types de sols érodés, caillouteux. Elle accepte des substrats très
divers: calcaires très secs, grès et arènes gréseuses, sols ferrallitiques bruns sur basalte. C'est un bon four-
rage, recherché par les animaux, donc une bonne espèce des pâturages extensifs.
SORGHASTRUM Nash
Genre surtout américain, très voisin du genre Sorghum, caractérisé par des pédicelles sans épillet à
leur sommet ; parfois le racème est réduit à un seul épillet fertile sessile, accompagné de 2 pédicelles. Une
seule espèce à Madagascar.
Herbe annuelle, en touffes diffuses de 50 cm - 1,20 m de haut ; chaumes grêles, simples ou ramifiés
aux nœuds inférieurs, glabres, à nœuds pileux. Feuilles vert glauque, à gaines glabres, auriculées au sommet,
limbes linéaires, pliés ou plans, glabres ou avec quelques longs poils derrière la ligule, ayant de 7-25 cm de
long sur 3-6 mm de large; ligule représentée par une courte membrane tronquée, ciliolée.
Herbe africaine, certainement introduite à Madagascar où elle n'est pas très fréquente. Elle se limite
à la partie Nord-Ouest de l'île en climat chaud avec une saison de pluies fortes (1,20-1,50 m) et une saison
sèche prolongée, une moyenne élevée de température. C'est une plante de station sèche : savanes sur colli-
nes, sur sols ferrugineux tropicaux sableux ou sur marnes érodées et compactes. C'est un bon fourrage,
bien accepté par les animaux, mais il est peu productif.
BOTHRIOCHLOA O. Kuntze
Genre ayant des représentants dans toutes les régions chaudes du globe.
Ce sont des herbes parfois aromatiques. Les épillets d'une paire sont de sexe différent, le sessile
étant fertile et aristé. Les racèmes sont subdigités ou groupés en inflorescences paniculées. Les articles de
l'axe des racèmes et les pédicelles sont nettement cannelés, cannelure en dépression longitudinale.
Il existe 3 espèces de ce genre à Madagascar dont une très commune.
g -- -
, f 1
a .1.
1
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1
1
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 217
1. Racèmes en général très nombreux, insérés en verticilles sur un axe allongé ; longueur des racèmes plus
courte que celle de l'axe.
1. B. glabra
1. Nombre des racèmes n'excédant pas 15 (le plus souvent 2-7) ; racèmes fastigiés, subdigités au sommet
des chaumes; longueur de l'axe de l'inflorescence plus courte que celle des racèmes.
2. Glume inférieure de l'épillet sessile pileuse dans sa moitié inférieure; glume inférieure de l'épillet
pédicellé non déprimée sur le dos.
2. B. pertusa
2. Glume inférieure de l'épillet sessile glabre entièrement; glume inférieure de l'épillet pédicellé à 1-3
1 dépressions.
3. B. insculpta
1. B, ~labra (Roxb.) A. Camus (fig. 78).
1 Noms malgaches: Mafiloha, Tsimanimpanarivo.
Herbe cespiteuse, pouvant donner des touffes épaisses; chaumes simples, glabres ou munis d'une
couronne de poils dressés sous les nœuds, droits ou genouillés à la base, de grêles à robustes, ayant de 40 cm
à l,50 m de haut; nœuds glabres. Feuilles parfois vert pâle, souvent tachées de rouge violacé, aromatiques
quand on les froisse (odeur doléo-résine) ; limbes linéaires, atteignant 40 cm de long sur 3-10 mmde large,
plans, terminés en longue pointe fine aiguë, glabres ou pileux derrière la ligule, à marges scabres, rugueuses ;
ligule représentée par une membrane tronquée, ciliolée.
Inflorescences oblongues ou linéaires oblongues, de 7-25 cm de long, jaune verdâtre ou assez souvent
violacées, formées de nombreux racèmes insérés en verticilles successifs sur un axe allongé; racèmes grêles,
pédonculés, obliquement dressés, se désarticulant très facilement, les plus longs atteignant 4-5 cm. Epillets
souvent violacés. sessiles, oblongs, un peu tronqués au sommet, de 3-4 mm de long, callus basal court,
arrondi, pileux ; glumes finement chartacées, l'inférieure lâchement pileuse ou glabre, munie d'une petite
dépression (fovéole) circulaire, ou seulement légèrement déprimée sur le dos (ce caractère n'étant parfois pas
très sensible) ; lemma de la fleur fertile linéaire, étroite. entière au sommet et prolongée par une forte arête
jaunâtre ou brune, genouillée. de 6-12 mm de long; épillets pédicellés mutiques, presque aussi grands que
les épillets sessiles, ou réduits et représentés par 1 ou 2 glumes, glume inférieure rarement déprimée sur dos.
Espèce répandue en Afrique, en Asie, dans le Nord-Est de l'Australie. Elle est fréquente à Mada-
gascar. C'est une plante de climat subhumide, pouvant supporter une saison sèche longue si le déficit de
saturation n'est pas trop important. En zone plus chaude et à saison sèche plus sèvère, elle se réfugie dans
les bas-fonds. A Madagascar, elle est absente du domaine aride du Sud et ne semble pas non plus exister
dans l'Est humide. Dans l'Ouest et le Centre Sud (Arnpandrandava, Beraketa), c'est souvent une plante de
bas-fonds un peu humides. temporairement inondés en saison des pluies; elle y forme parfois des peuple-
ments localisés. Elle fait aussi partie de la savane à grandes Andropogonées (Hyparrhenia) qui s'installe
FIG. 77. - Sorghastrum bipennatum (Hack.) Pilger : a, base d 'une plante; b, inflorescence (longue de 7 - 15 cm) : c, un
épillet sessile (long de 4.5 - 5 mm) encadré de 2 pédicelles; d, base d'un limbe et ligule; e, glume inférieure de l'épillet
(dos) ; f, glume supérieure de l'épillet (face ventrale) ; g, lemma de la fleur inférieure; h, lemma de la fleur supérieure
fertile.
1
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 219
après disparition de la forêt primaire sur calcaires ou marnes. Dans le Moyen Ouest et sur les plateaux (où
elle peut monter jusqu'à 1 500 rn), on la trouve en station plus sèche sur collines, dans les savanes à Hetero-
pogon contortus et Hyparrhenia rufa. Elle n 'y est pas grégaire et les pieds sont dispersés. Elle disparaît dans
les stades dégradés de cette savane et n'existe guère dans la savane à Aristida.
On la considère comme étant un bon fourrage à l'état jeune. La plante se reconnaît aisément, même
stérile, à l'odeur caractéristique dûe à des oléo-résines, odeur qui se révèle quand on froisse les feuilles.
2n = 40 (de Wet, Tateoka).
FIG. 78. - Bothriochloa glabra (Roxb.) A. Camus : a, fragment de la base d 'une plante: b, inflorescence (longue de 7 - 25 cm)
c. article du racème portant un épillet sessile vu de dos (long de 3 - 4 mm), et un épillet pédicellé ; d, glume supérieure
de l'épillet sessile, face ventrale; e, lemma de la fleur inférieure: f', Iemma de la fleur supérieure fertile; g, base d'un
limbe et ligule.
b
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 221
Espèce africaine, existant aussi aux Indes. Sa découverte à Madagascar est récente et elle n'a jusqu'à
présent été trouvée que dans la région du plateau de l'Horornbe.
C'est une plante de bas de pentes et bas-fonds un peu humides qui, au même titre que la précédente
est intéressante en tant que fourrage. Elle lui est d'ailleurs botaniquement parlant très proche, et Chippin-
dall, dans « The grasses and pastures of South Africa » dit que les caractères utilisés pour séparer les 2 espè-
ces ne sont pas constants. Il existe en Afrique du Sud des échantillons à épillets sessiles pileux et à glume
inférieure des épillets pédicellés, portant des dépressions. Le matériel malgache de B. insculpta est trop
pauvre pour qu'il nous soit possible de nous forger une opinion, mais il n'est pas exclu que ces deux espèces,
si espèces il y a, s'hybrident.
Genre africain et asiatique dont une espèce est cultivée pour 1'huile parfumée contenue dans ses
racines. Cette espèce a été introduite et est cultivée localement à Madagascar.
FIG. 79. - Bothriochloa pertusa (Linn.) A. Camus: a, fragment de stolon; b, inflorescence (racèmes longs de 3 - 7 cm) ;
c, article du racène portant un épillet sessile, (long de 3 - 4 mm) et à l'arrière plan, un épillet pédicellé ; d, épillet pédi-
cellé. - Rottboellia exaltata Linn. f. : e, base d'un chaume ; f, portion d'inflorescence (racème long de 6 - 15 cm) ;
g, article de racème portant l'épillet sessile, vu de dos (long de 4 - 7 mm) et l'épillet pédicellé ; h, lemma de la fleur
fertile; i, glume supérieure.
222 GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
SORGHUM Moench.
Ce genre compte de nombreuses espèces spontanées en région chaude, et une vingtaine d'espèces
cultivées, surtout en Afrique, scindées en de multiples variétés. A Madagascar, 3 espèces sont sauvages et
2 assez largement cultivées. Les plantes qui entrent dans ce genre sont en général robustes, annuelles ou
pérennes, à larges feuilles planes. Les inflorescences sont grandes, paniculées et lâches, à racèmes fragiles,
se désarticulant facilement dans les espèces sauvages ; elles sont plus contractées et denses, à racèmes plus
solides et plus persistants dans les espèces cultivées. Les épillets sessiles sont }, mutiques ou aristés, à
glume inférieure large et aplatie sur le dos ; les épillets pédicellés, Ô ou neutres sont de forme très différente
des sessiles.
récente et pour l'instant son aire est très limitée. Elle est naturalisée dans le delta du Fiherenana, sur allu-
vions.
C'est un bon fourrage, qui résiste bien à la sécheresse et qui peut être fané ou ensilé; mais dans les
zones de culture, cette plante peut devenir une mauvaise herbe très gênante et envahissante, difficile à éra-
diquer à cause de ses rhizomes s'enfonçant parfois à 50 cm de profondeur. Des accidents, dus à la présence
de glucosides cyanogénétiques ont souvent été notés sur le bétail se nourrissant de cette plante. Elle en
contient à tous les stades de son développement ; les accidents ont lieu le plus fréquemment quand les
animaux ingèrent de jeunes pousses fraîches. Après fanaison, les risques sont moindres. La fermentation
pendant l'ensilage, détruit aussi les glucosides. La toxicité de la plante est plus grande quand elle a souffert
d'une sécheresse prolongée. Les zébus la supportent bien, mais les caprins sont beaucoup plus sensibles.
2n = 40 (Nakajima).
3. S. brevicarinatum Snowd.
Nom malgache : Bakaka.
Grande espèce cespiteuse de 1,5-2,5 m de haut, très proche de S. certicilliflorum et qui ne s'en dis-
tingue guère que par les caractères donnés dans la clé. Feuilles à limbes linéaires plans, de 25 à 85 cm de long
sur 2,5-5 cm de large, arrondis à la base.
Panicules et racèmes comme la précédente espèce. Epillets sessiles jaunes parfois violacés à pourpre
noir (assez souvent pour le matériel malgache étudié), ovés ou elliptiques, de 4,5-5,5 mm de long, parfois un
peu acuminés au sommet ; glume inférieure bicarénée au sommet, à carènes assez larges, se terminant par
2 pointes courtes sous le sommet, arête de la lemma de la fleur supérieure de l'épillet sessile de longueur
variable 5-15 mm. Epillets pédicellés c3 ou neutres et réduits, caduques.
Espèce africano-malgache : Afrique de l'Est, Tanzanie, Iles Comores, Seychelles, Mascareignes.
Dans son travail sur les sorghos sauvages e), J. D. SNOWDEN sépare S. breoicarinatum de S. verticil/iflorum.
Ces deux espèces sont très proches et il semble parfois difficile de décider si tel échantillon appartient à l'une
ou à l'autre espèce. Une étude des populations de sorghos sauvages de ce groupe, et en particulier de l'île de
La Réunion d'où S. vertici/liflorum a d'abord été décrit, serait utile et pourrait apporter des précisions.
Pour le moment, nous adoptons le point de vue de Snowden. En utilisant les critères qu'il donne pour sépa-
rer les deux espèces, la plupart des Sorghos sauvages de Madagascar sont à rapporter à S. brevicarinatum.
Cette espèce est donc très répandue dans tout l'Ouest, et se retrouve aussi dans l'Est. Sur les plateaux, elle
est plus rare et peut se rencontrer jusqu'à 800 m d'altitude (Lac Alaotra). C'est aussi une plante des bas-
fonds, des alluvions basses à nappe phréatique peu profonde en saison sèche. Elle peut former des peu-
plements. On ne la trouve pas sur collines en station sèche.
Du point de vue fourrager, elle présente les mêmes inconvénients que S. certicilliflorum et n'est pas
utilisée. D'après Snowden. elle s'hybride naturellement avec S. Roxburghii.
4. S. Roxburghii Stapf.
Nom malgache: Ampemba.
Grande herbe annuelle, cespiteuse, à chaumes robustes, dressés, atteignant 2-3 m de haut (parfois
plus), à nœuds densément pubescents. Feuilles à limbes plans, étalés, atteignant 1 m de long sur 7-8 cm
de large, à base arrondie.
Inflorescences en grandes panicules, en général assez denses, de 20-35 cm de long sur 5-15 cm de large,
à ramifications de la base verticillées. Epillets sessiles ovés, aigus, de 4,5-5,5 mm de long; glume inférieure
coriace, pileuse ou presque glabre, jaune ou brunâtre, à nervation non visible sur le dos : lem mas ciliées,
celle de la fleur fertile mutique ou aristée, arête courte ne dépassant guère 5 mm de long. Grains arrondis,
nettement visibles entre les glumes écartées, mais n'excédant pas la longueur de ces glumes, de couleur
variable, blancs, jaunâtres ou pourpres. Epillets pédicellés persistants, étroits, lancéolés, neutres, atteignant
3-6 mm de long.
(1) Wild fodder Sorghums of the section Eu-Sorghum. Journ. Linn. Soc. London, LV, n° 358, 1955, pp. 191-260.
FIG. 80. - Sorghum verticillifiorum (Steud.) Stapf: a, base d'un chaume; b, inflorescence (longue de 15 - 50 cm) ; c, un
article du racème portant un épillet sessile (long de 5,5 - 6,5 mm), et un épillet pédicellé ; d, lemma d'une fleur fertile;
C, glume inférieure de J'épillet sessile; f, un lodicule de la fleur fertile.
g
/f~'
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 227
Espèce cultivée aux Indes et en Afrique de l'Est. Vraisemblablement introduite par les Indiens à
Madagascar et cultivée pour son grain dans l'Ouest et le Sud. Elle comprend un certain nombre de variétés
et Snowden a distingué celle qui existe à Madagascar sous le nom de fulvum. Cette variété, d'après Hubbard,
se trouve aussi à l'île Maurice. La culture du sorgho, concurrencée par le maïs, a conservé une certaine
importance dans la région sèche du Sud, sur des sols sableux.
Grande herbe cespiteuse, assez semblable à la précédente. Panicules grandes de 10-35 cm de long et
5-15 cm de large, denses et contractées. Epillets sessiles largement ovés, de 3-5,5 mm de long, mutiques ou
aristés. Grains arrondis ou ovoïdes, dépassant nettement les glumes à maturité. Epillets pédicellés persis-
tants.
Espèce africaine introduite, cultivée dans l'Ouest de Madagascar et qui semble moins fréquente que
la précédente.
Espèce pérenne, à rhizome court, qui passe pour être lin hybride de S. halepense, mais est un fourrage
plus productif. Cette plante est moins agressive que S. halepense et est donc plus facile à contrôler. La teneur
en glucosides cyanogénétiques est également moindre.
La distinction avec S. halepense n'est pas facile à faire. Les chaumes sont plus robustes et plus élevés
d'après Chippindall, à maturité, l'épillet pédicellé tombe avec la partie supérieure du pédicelle, alors que
dans S. halepense, la désarticulation est nette et se fait au sommet du pédicelle.
Espèce annuelle qui a été très utilisée et préconisée comme fourrage en pays tropicaux, particulière-
ment aux Etats-Unis où sa culture a pris une certaine extension. Elle peut atteindre 3 m de haut. Les épillets
sessiles ont 6-7 mm de long. Les épillets pédicellés persistent dans cette espèce à maturité.
Cette plante est originaire d'Afrique tropicale, et est un fourrage intéressant en zone de climat sub-
humide, à longue saison sèche.
2 n = 20 (Huskins et Smith)
FIG. 81. - Lasiorrachis Viguieri (A. Camus) Bosser: a, fragment d'une souche; b, inflorescence (longue de 6 - 15 cm) :
c, glume supérieure de l'épillet sessile (longue de 7 - 9,5 mm) ; d, glume inférieure de l'épillet sessile; e, lemma de la
fleur fertile; f, paléa de la fleur fertile; g, lem ma de la fleur inférieure stérile; h, un lodicule de la fleur fertile.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 229
LAS/ORRACH/S Stapf
Herbe pérenne, cespiteuse, en touffes robustes fortement enracinées, à rhizomes courts, ligneux,
épais; chaumes dressés, simples, grêles ou moyennement robustes, ayant de 50 cm à 1 m de haut, glabres, à
nœuds le plus souvent pileux, hirsutes. Feuilles surtout basales, à gaines comprimées carénées, côtelées,
celles de la base densément pileuses, à poils blancs apprimés, plus longs et hirsutes au sommet au niveau
de la ligule, finalement glabrescentes et se désagrégeant en fibres grossières; limbes linéaires, étroits,
filiformes, de 30-70 cm de long, de section subcylindrique, ou un peu comprimés latéralement, plus rare-
ment étalés ou enroulés, terminés en pointe aiguë, glabres ou plus souvent longuement pileux derrière la
ligule; ligule représentée par une membrane arrondie courte, de 0,7-1 mm de haut, glabre.
Inflorescences paniculées, terminales, étroites et oblongues, ayant de 6-15 cm de long, souvent
violacées, pileuses, formées de racèmes insérés sur un axe commun, solitaires ou rapprochés par 2, oblique-
ment dressés ou apprimés contre l'axe, très fragiles, brièvement pédonculés ; articles des racèmes et pédi-
celles des épillets munis le plus souvent de longs poils sur les bords, ou densément pileux. Epillets sessiles,
9, vert jaunâtre ou violacés, étroitement oblongs, de 7-9,5 mm de long, à callus basal tronqué, muni d'une
couronne de longs poils blancs ou rose violacé ; glumes chartacées, égales, l'inférieure bicarénée et un peu
tronquée, longuement pileuse sur le dos, 9-II-nervée ; la supérieure naviculaire, carénée, pileuse sur les
marges et le plus scuvent sur la carène, 7-nervée ; lemma de la fleur supérieure fertile trinervée, plus courte
que les glumes, large, bilobée au sommet, à lobes aigus, ciliés, aristés dans le sinus, arête brune genouillée,
atteignant 10-15 mm de long. Epillets pédicellés variables, parfois Ô et presque aussi grands que les épillets
sessiles, avec la lemma de la fleur supérieure aristée, parfois neutres et vides, réduits et pouvant n'être
représentés que par les glumes.
Espèce endémique, assez fréquente dans la zone centrale des plateaux (massif de l'Ankaratra et
pourtour) de 1 200 à 2500 m d'altitude. Elle se trouve en général sur des pentes fortes, érodées, à sols
ferrallitiques dérivant de gneiss, migmatites, granites ou basaltes, ou encore sur alluvions récentes à nappe
phréatique près de la surface. Elle peut faire partie des savanes à Loudetia madaqascariensis et Pentaschistis
Perrieri. Elle fleurit rarement mais est pourtant reconnaissable à l'état stérile grâce à ses grosses touffes à
feuilles junciformes, comprimées, longues et raides.
Ce n'est pas une plante fourragère. Les feuilles sont utilisées en vannerie et servent à tresser des cha-
peaux et des paniers.
FIG. 82. - Trachypogon spicatus (Linn.) O. Kuntze: a, fragment de la base d'une plante; b, inflorescence (longue de 10-
30 cm) ; c, paire d'épillets (longueur d'un épillet: 7 - 8 mm) ; d, lemma d'une fleur fertile (arête sectionnée). - Cym-
bopogon plicatus Stapf : e. fragment de la base d'une plante; f, inflorescence (longue de 10 - 35 cm) ; g, un article du
racème (écarté) portant un épillet sessile, vu de dos (long de 3,5 - 4,5 mm) et un épillet pédicellé ; h, lemma d'une fleur
fertile.
230 GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
TRACHYPOGON Nees
Genre ne comptant qu'une dizaine d'espèces, surtout américaines, et ayant quelques représentants
en Afrique. Une espèce très polymorphe existe à Madagascar. Ce genre se reconnaît aisément au fait que les
épillets d'une même paire sont tous deux pédicellés, l'un à pédicelle court étant Ô ou neutre et mutique,
l'autre à pédicelle long étant <:} et aristé.
Herbe pérenne, cespiteuse, à rhizome court ; chaumes nombreux, de grêles à moyennement robus-
tes, ayant de 50 cm à 1,20 m de haut, glabres mais portant sous les nœuds une couronne dense de poils
dressés. Feuilles à gaines glabres, ou presque, ou densément pileuses; limbes filiformes étroitement enroulés
ou linéaires et plans, pouvant atteindre 7 mm de large, terminés en pointe fine, à pilosité très variable
ligule scarieuse, brune, glabre, de longueur variable (2-5 mm de long ou parfois plus).
Inflorescences nettement exsertes, formées de 1-5 racèmes subdigités ; racèmes grêles, dressés, assez
rigides ou un peu flexueux, longuement barbelés et d'aspect duveteux, ayant de 10-30 cm de long. Epillets
géminés, inégalement pédicellés ; l'un à pédicelle long, <:} et aristé, subcylindrique, de 7 à 8 mm de long et
muni d'un callus basal aigu et barbu atteignant 3 mm de long; glumes chartacées l'inférieure arrondie sur
le dos, tronquée au sommet, de presque glabre à plus ou moins pileuse, la supérieure à carème dorsale
arrondie, glabre ou pileuse ; lemma de la fleur fertile hyaline à la base, épaissie et entière au sommet,
prolongée par une forte arête genouillée, plumeuse ou longuement pileuse dans sa partie inférieure, ayant de
4 à 8 cm de long; l'autre à pédicelle plus court, Ô ou neutre, de même taille que l'épillet fertile ou un peu
plus long, mutique, sans callus aigu à la base, à glumes assez semblables à celles de l'épillet fertile, un peu
aplaties.
Espèce extrêmement polymorphe, très répandue en Afrique du Sud et en Amérique tropicale, com-
mune à Madagascar surtout sur les plateaux au-dessus de 1 000 m et jusqu'à 2 500 m d'altitude. Mais on la
trouve aussi dans l'Ouest et jusque dans le Sud (Betioky), sur des plateaux assez peu élevés (300-400 m
d'altitude).
C'est une espèce héliophile, de station sèche et bien drainée. Elle occupe des sols divers, le plus sou-
vent ferrallitiques érodés, sur gneiss, granites, migmatites, des arènes quartzitiques (Itremo) ou gréseuses
(Isalo). Elle fait partie des savanes à Loudetia simplex subsp. stipoides ou Loudetia madagascariensis. Elle
croît en touffes épaisses, compactes, résiste aux feux. Elle est parfois abondante mais rarement dominante,
et peut envahir de vieilles jachères.
Les formes d'altitude sont plus petites, à feuilles plus fines, étroitement enroulées ; les formes de sta-
tion plus basses et plus chaudes (Isalo, Ouest) sont plus grossières, à racèmes plus longs, à feuilles souvent
déroulées et planes, plus larges,
Dans l'état actuel des choses, il est préférable de ne pas distinguer et nommer ces différentes formes.
Une étude de l'ensemble des variations de cette espèce à travers son aire africaine et américaine pourra
peut-être, ultérieurement, le permettre.
C'est un fourrage de peu d'intérêt.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 231
ARTHRAXON P. Beauv.
Ce genre compte surtout des espèces en Asie, quelques espèces en Afrique, une endémique de Mada-
gascar, qui se reconnaît à l'absence de l'épillet pédicellé et à la réduction du pédicelle à une pointe courte.
THEMEDA Forsk.
Genre de plantes asiatiques (in do-malaises) dont une espèce (T. triandra) est largement répandue
en Afrique de l'Est, une autre à Madagascar; aisément reconnaissable à ses inflorescences spathées,
dont chaque élément (racème) est composé à la base de 2 paires d'épillets semblables, sessiles ou briève-
ment pédonculés, Ô ou neutres, mutiques, formant une sorte d'involucre, surmonté de 2 ou 3 épillets
différant par la forme et le sexe, l'un sessile, 9, aristé ou mutique, l'autre ou les 2 autres pédicellés, Ô ou
neutres, mutiques. Le groupe formé des 2 ou 3 épillets terminaux tombant entier à maturité.
Feuilles vert glauque, devenant brun rouge en séchant; gaines comprimées carénées, glabres;
limbes linéaires, de 10-30 cm de long sur 3-8 mm de large, pliés le long de la nervure médiane ou étalés,
glabres ou, plus souvent, portant sur les marges, à la base, quelques poils sétacés raides, à base tuberculée
ligule représentée par une membrane tronquée ou un peu arrondie, d'environ 2 mm de haut.
Inflorescences en panicules feuillés, interrompues, de 15-50 cm de long, de développement assez
variable, parfois relativement simples et composées de quelques inflorescences partielles à l'aisselle des
feuilles supérieures, parfois plus complexes, à inflorescences partielles nombreuses, fasciculées. Elément
d'inflorescence formé d'un racème court, sous-tendu par une spathéole linéaire, acuminée à son sommet,
de 12-20 mm de long, verte ou très souvent brun rouge. Racème formé à la base de 2 paires d'épillets
subsessiles, semblables, étroitement oblongs, de 5-6 mm de long, stériles, persistants et formant une sorte
d'involucre, à glume inférieure portant à son sommet des poils sétacés raides, à base tuberculée, puis de
3 épillets dont l'un, sessile, fertile et les 2 autres, pédicellés, stériles; épillet sessile, cylindrique, de 4-5 mm
de long, brun clair ou brun foncé, à callus court, obtus, muni de poils brun clair; glume inférieure arrondie
sur le dos, pubescente; lemma de la fleur fertile entière au sommet et munie d'lue forte arête brune,
genouillée, de 3,5-4,5 cm de long; épillets pédicellés étroitement lancéolés, de 4-4,5 mm de long.
Espèce d'origine asiatique, introduite en Afrique, apparue à Madagascar assez récemment; intro-
duite sans doute par Diego-Suarez, elle s'est répandue dans tout le Nord-Ouest jusqu'à Majunga et est
maintenant assez commune dans cette zone. C'est une plante de climat chaud et humide ou subhumide
à longue saison sèche. On la trouve en station sèche, bien drainée. Son comportement à Madagascar est
surtout celui d'une plante rudérale. Elle pousse aux bords des chemins, dans les jachères et les cultures,
mais elle peut aussi former des petits peuplements sur sols dérivant de calcaires et de marnes et s'intro-
duire dans la savane à Heteropogon contortus où elle occupe des plages de sol nu. C'est un bon fourrage,
bien accepté par le bétail. Cette plante existe aussi aux îles Comores et aux Mascareignes. Par contre
l'espèce voisine, T. triandra n'a pas été trouvée à Madagascar jusqu'à présent.
HETEROPOGON Pers.
4 espèces seulement dans ce genre, l'une ayant une très vaste répartition et se trouvant dans toutes
les régions chaudes du globe. Elle existe aussi à Madagascar qui compte, en outre, une espèce endémique
beaucoup moins fréquente.
Ce genre est caractérisé par des racèmes spiciforrnes, solitaires : plusieurs paires d'épillets de la
base sont hornogames, C.... ou neutres, et de forme semblable, imbriqués, mutiques; les paires d'épillets
de la partie supérieure des racèmes sont hétérogames et de forme différente, l'épillet sessile étant fertile,
brun, aristé, l'épillet pédicellé mutique et stérile, ressemblant aux épillets de la base.
FIG. 83. - Themeda quadrivalvis (Linn.) O. Kuntze : a. base d'une plante; b, inflorescence (longue de 15 - 50 cm) ; c, un
racème sous-tendu par une spathe (épillets involucraux de la base longs de 5 - 6 mm) ; d, épillet fertile, face ventrale
(long de 4 - 5 mm, sans l'arête). - Chrysopogon serrulatus Trin. : e, fragment de la base d 'une plante; f, inflorescence
(longue de 6 - 15cm) ; g, triade d'épillets (épillets pédicellés longs de 6 - 7 mm).
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 235
1. Glume inférieure des épillets pédicellés et des épillets hornogarnes, plus ou moins densément pourvue
de poils sétacés à base tuberculée ; pas de glande le long des nervures ; racèmes à arêtes brunes,
nombreuses (jusqu'à 12) et longues : 5-10 cm.
1. H. contortus
1. Glume inférieure des épillets pédicellés et des épillets homogames glabres, munie de glandes le long
de la nervure médiane et parfois de certaines autres nervures ; racèmes à 3-6 arêtes jaune pâle, de 2-
4 cm de long.
2. H. betafensis
1. H. contortus (Linn.) P. Beauv. ex. Roem. et Schult. (fig. 84).
FIG. 84. - Heteropogon betafensis A. Camus: a, fragment de la base d'une plante; b, inflorescence (longue de 3 - 5 cm sans
les arêtes) ; c, un épillet sessile et un épillet pédicellé (épillet sessile, sans le cali us, long de 5 mm) ; d, lemma de la
fleur fertile (arête sectionnée) ; e, jonction du limbe et de la gaine, ligule. - Heteropogon contortus (Linn.) P. Beauv.
ex Roem. et Schult. : I, base d'une plante; g. inflorescence (longue de 3 - 7 cm, sans les arêtes) ; h, une paire
d'épillets (épillet sessile, sans le cali us long de 5 - 6,5 mm).
236 GRAJflNÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
squelettiques. Cette espèce est grégaire et forme parfois des peuplements purs ou presque. On la trouve
aussi assez souvent associée à Hyparrhenia rufa. Ces savanes sont partout soumises à des feux périodiques
et la densité du recouvrement du sol par les plantes est souvent faible, ce qui est un facteur défavorable
à une bonne production de ces pâturages. La savane à Heteropogon contortus et l'association avec Hypar-
rhenia rufa, couvrent encore des surfaces importantes dans l'Ouest et la partie Ouest des plateaux. Elles
sont considérées comme fournissant les meilleurs pâturages extensifs de l'île. Heteropogon contortus
repart après les feux, mais les brûlis trop fréquents et le surpâturage le font disparaître au profit d'Aristida
rufescens. Bon fourrage à l'état jeune, il perd rapidement de sa valeur en mûrissant. Il donne un foin
excellent qui doit être coupé avant épiaison. Les épillets, munis d'un callus piquant, acéré, sont cependant
gênants pour les animaux. Ils pénètrent dans la peau, provoquent des blessures et peuvent causer des abcès.
Les bêtes ne pénètrent d'ailleurs pas dans les parcelles d' Heteropogon mûr. Les bovins en souffrent moins
que les animaux à toison épaisse (moutons, chèvres) qui collectent plus aisément les épillets. A maturité,
sous l'effet de la dessiccation, les arêtes d'un épi ou de plusieurs épis contigus, s'enroulent les unes autour
des autres, formant des faisceaux, donnant une allure caractéristique aux savanes à Heteropogon contortus.
Malgré ces inconvénients, cette espèce peut servir à constituer des pâturages, en zone d'élevage extensif,
dans des régions à saison sèche longue. Bien conduits, ils peuvent avoir une bonne productivité, [es touffes
s'épaississant et donnant une couverture plus dense du sol. La plante est assez variable quant au port et
à la pilosité, mais elle garde cependant toujours la même physionomie et est aisément reconnaissable à
ses épis aristés au sommet.
Herbe pérenne, cespiteuse, à rhizome court et ligneux ; chaumes dressés ou genouillés et enracinés
aux nœuds inférieurs, grêles, glabres, atteignant 40-70 cm de haut ; nœuds glabres. Feuilles à gaines
comprimées, glabres, limbes linéaires, aigus au sommet, de 7-25 cm de long sur 3-5 mm de large, glabres
ou pileux derrière la ligule ; ligule représentée par une courte membrane tronquée.
Racèmes solitaires au sommet des ramifications de l'inflorescence, peu à assez nettement exserts
de la spathe, ayant de 3-5 cm de long (sans les arêtes), de 5 à 10 paires d'épillets homogames à la base,
3 à 6 paires d'épillets hétérogames au sommet. Epillets sessiles fertiles, cylindriques, de 5 mm de long
(sans le callus), d'abord jaune pâle puis brun noirâtre, cali us basal aigu, de 3 mm de long; glume infé-
rieure coriace, arrondie sur le dos, densément pileuse ; arête de la lemma de la fleur supérieure fertile
genouil1ée, de 2-4 cm de long, jaune pâle, subule terminale parfois réduite (les arêtes ne s'entortillant pas
comme chez H. contortus et ne formant pas de faisceaux). Epillets stériles, oblongs lancéolés, de 10-
13 mm de long, un peu asymétriques, à glume inférieure plurinerve, herbacée, verte, glabre, avec une
ligne de glandes pustulées le long de la nervure médiane et parfois le long des marges ou de certaines
nervures secondaires, sommet bicaréné ailé.
Espèce endémique, beaucoup moins fréquente que la précédente. Elle se limite aux abords du massif
de I'Ankaratra, entre 1 000 et 1 500 m d'altitude, surtout abondante dans la région de Betafo, et trouvée
sporadiquement jusqu'aux environs de Tananarive. C'est une adventice des cultures, une plante des jachères
sur sols ferrallitiques sur basalte, et alluvions non inondées.
C'est un bon fourrage, mais la plante paraît peu grégaire et ne forme pas des peuplements impor-
tants. Elle avait été décrite comme annuelle, mais des récoltes récentes et les observations que nous avons
pu faire, nous font admettre que la plante est bien vivace.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 237
DICHANTHIUM WiHem.
Genre des regions tropicales ou tempérées chaudes de l'Ancien monde ; comptant 2 espèces à
Madagascar; caractérisé par des inflorescences subdigitées, parfois réduites à 1 seul racème ; des épillets
de forme semblable très comprimés dorsalernent, l'épillet sessile étant seul fertile et aristé ; les racèmes
possédant à leur base 1 à 2 paires d'épillets homogames 0 ou neutres, mutiques.
1. Sommet du pédoncule de 1"inflorescence glabre. Epillets sessiles ne dépassant pas 1,5 mm de large.
1. D. annulatum
1. Sommet du pédoncule ayant sous l'inflorescence une zone de pilosité dense et courte. Epillets sessiles
dépassant 2 mm de large.
2. D. aristatum
~Ed.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 239
D. caricosum (L.) A. Camus est une espèce voisine de D. aristatum et ne se distingue guère que
par le fait qu'elle a le sommet du pédoncule glabre. Elle existe peut-être dans cette même zone du N-O
malgache, mais nous n'avons vu aucun échantillon que l'on puisse lui attribuer avec certitude. Ces 2
plantes ne sont d'ailleurs peut-être pas spécifiquement différentes.
EUCLASTA Franch.
Genre ne comprenant qu'une espèce qui existe dans les parties tropicales de l'Afrique, de l'Amérique
et des Indes. Elle est aussi présente à Madagascar et aux îles Comores.
FIG. 85. - Dichanthium annulatum (Forsk.) Stapf : a, base d'une plante; b, inflorescence (racèmes longs de 2 - 5 cm) ;
c, un article d'un racème portant un épillet sessile, vu de dos (long de 3 - 4 mm) et un épillet pédicellé ; d, glume infé-
rieure de l'épillet sessile (face ventrale) ; e, lemma de la fleur inférieure stérile; f, glume supérieure de l'épillet sessile
(face ventrale) ; g, base d'un limbe et ligule; h, lemma de la fleur fertile.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 241
axe de l'inflorescence court, grêle, longuement pileux aux nœuds ; racèmes de 3-6 cm de long, flexueux,
ayant à leur base 1 à 3 paires d'épillets homogames Ô ou neutres, persistants, se désarticulant aisément
au-dessus, dans la zone des épillets hétérogames ; articles de l'axe des racèmes et pédicelles grêles, aplatis,
déprimés longitudinalement et glanduleux entre les marges épaissies, ciliés de blanc sur les bords. Epillets
sessiles fertiles oblongs, de 3,6-4 mm de long, à callus basal court et pileux ; glume inférieure pileuse à
la base, glabre vers le sommet, celui-ci hyalin arrondi ou tronqué, bicarénée scabre, 9-nervée et déprimée
entre les nervures ; glume supérieure glabre, à carène lisse sur le dos un peu scabre au sommet ; lemma
de la fleur supérieure fertile linéaire, entière au sommet, prolongée par une arête brune, forte, genouillée,
de 2,S-3,S cm de long. Epillets pédicellés et épillets homogames de la base des racèmes semblables, mutiques,
plus grands que les épillets fertiles : S-6 mm de long et de coloration différente : brun clair ou brun rouge ;
glume inférieure, pileuse à la base, bicarénée scabre dans sa partie supérieure, plurinervée, tronquée ou
irrégulièrement denticulée au sommet, glume supérieure nettement plus courte.
Cette espèce se rencontre sporadiquement dans la partie Nord-Ouest de Madagascar donc sous
climat chaud, subhumide, à longue saison sèche et à moyenne élevée de température. Elle ne paraît pas
être très fréquente. On la trouve sur les alluvions limoneuses ou sableuses des fleuves, restant fraîches
assez longtemps après les pluies, mais elle accepte aussi des stations plus sèches, calcaires. C'est une bon-
ne plante fourragère mais qui n'est jamais abondante.
2n = 40.
Genre séparé de Hyparrhenia ; comptant quelques espèces africaines, dont une de vaste répartition
se retrouvant en Amérique Centrale et à Madagascar.
H. dissoluta (Nees ex. Steud.) Clayton. (= Hyparrhenia dissoluta (Nees ex. Steud.) Hubb.) (fig. 87).
Herbe pérenne, cespiteuse, à chaumes simples, robustes, dressés, parfois genouillés à la base, ayant
de 1-2 m de haut (parfois plus). Feuilles souvent glauques, à gaines glabres et lisses, auriculées ou non au
sommet ; limbes linéaires, plans ou à marges enroulées, de 10-40 cm de long sur 3-6 mm de large, glabres
ou pileux derrière la ligule ; nervure médiane forte et large sur la face supérieure ; ligule représentée par
une membrane glabre, tronquée ou arrondie au sommet.
Inflorescences en grandes panicules spathées, interrompues, assez étroites, ayant de IS-70 cm de
long; inflorescence partielle de la base parfois réduite à une ramification solitaire, longuement pédonculée
et atteignant jusqu'à 30 cm de long, les autres en petits fascicules aux nœuds supérieurs; élément d'in-
florescence composé de 2 racèmes sous tendus par une spathéole étroite, aiguë, glabre, ou plus rarement
pileuse sur les marges, verte ou brun-rouge clair, de 4-6 cm de long; pédoncule commun des 2 racèmes
plus court que la spathéole, peu ou pas exsert, avec une zone de longs poils fins vers le sommet. Racèmes
de 2-3 cm de long, sortant latéralement de la spathéole, contigus ou obliquement dressés, jamais réfléchis,
l'un subsessile, l'autre à base grêle, de 3-4 mm de long, glabre; base de chaque racème pourvue d'une
bractée scarieuse, glabre, jaune ou brun pâle, de S-ll mm de long; chaque racème formé d'un seul épillet
fertile aristé et de 2 épillets pédicellés mutiques, le racème subsessile ayant en outre une paire d'épillets
FIG. 86. - Dichanthium aristatum (Poir.) Hubb. : a, fragment de la base d'une plante; b, inflorescence (racème long de
3 - 5 cm) ; c, une paire d'épillets, épillet sessile, vu de dos (long de 3,5 - 5 mm) ; d, glume inférieure de l'épillet sessile
(face ventrale) ; e, glume inférieure de l'épillet pédicellé (face ventrale) ; f, base d'un limbe et ligule.
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 243
homogames Ô ou neutres, mutiques, à la base, Epillets sessiles fertiles, oblongs, subcylindriques, de 6,5-
8 mm de long, sans le cali us, celui-ci linéaire aigu de 3-6 mm de long, densément pileux (poils blancs,
courts, apprimés) ; glume inférieure glabre, subcoriace, vert clair ou jaune pâle, arrondie sur le dos
et creusée d'un sillon médian profond, sommet bicaréné, scabre, bimucroné ou biaristulé ; lemma de la
fleur supérieure fertile linéaire, à sommet faiblement bilobulé, avec dans le sinus une arête forte, genouillée,
de 7 à 10 cm de long, à colonne jaune, brièvement hirsute, Epillets pédicellés glabres, linéaires aigus, attei-
gnant 15 mm de long, à gl ume inférieure herbacée verte ou plus ou moins pourpre, parfois terminée par
une aristule courte et droite, Epillets homogames de la base du racème sessile semblable aux épillets pédi-
cellés,
Espèce répandue en Afrique et en Amérique tropicale, existant sporadiquement à Madagascar
dans l'Ouest (Majunga, Morondava, Sakaraha), Elle monte sur les plateaux, dans leur partie Ouest (Sakay)
et se retrouve sur les grès ou arènes gréseuses de 1'1 salo. C'est une rudérale des bords de chemin, une adven-
tice des cultures sèches, mais elle se retrouve aussi dans certaines savanes arborées à Medemia nobilis
ou Hyphaene shatan, ou herbeuses à Heteropogon contortus et Hyparrhenia rufa. C'est une plante hélio-
phi le, assez abondante parfois localement. En bonne condition, les chaumes sont robustes et élevés, mais
en conditions difficiles, la plante est parfois nanifiée, ne donnant que des chaumes peu élevés et grêles.
Elle est cependant toujours aisément reconnaissable aux longues et fortes arêtes jaunes de ses épillets
fertiles. Ces arêtes peuvent s'enrouler en faisceaux en séchant. C'est un fourrage médiocre, peu feuillu,
montant rapidement en chaumes et alors dédaigné par les animaux.
2n = 40 (Moffet et Hurcombe) et (de Wet et Anderson).
HYPARRHENJA Anderss,
Grand genre surtout africain, comptant à Madagascar une dizaine d'espèces toutes d'origine afri-
caine. Ce genre est caractérisé par ses inflorescences paniculées, munies de nombreuses spathes, ses racèmes
géminés, plurispiculés, pouvant être réfractés, toutes les paires d'épillets étant hétérogames, ou l'un des
racèmes ayant 1 ou 2 paires d'épillets homogames à la base. L'épillet sessile est fertile et aristé, l'épillet
pédicellé mâle ou neutre et mutique. La lemma de la fleur fertile de l'épillet sessile est bilobée au sommet
et munie dans le sinus d'une arête genouillée, grêle ou robuste, à colonne plus ou moins longuement hir-
sute.
1. Bases des deux racèmes inégales, l'une courte, l'autre plus développée, grêle, atteignant 2-10 mm de
long, glabres ou pileuses.
2. 2 paires d'épillets homogames mutiques à la base du racème pédonculé. 2 à 3 arêtes par paire de
racèmes.
1. H. filipendula
FIG. 87. - Hyperthelia dissoluta (Nees) Clay ton : a, fragment de la base d'une plante; b, une paire de racèmes et la spa-
théole (racème long de 2 - 3 cm) ; c. glume inférieure de l'épillet sessile (dos), et callus (longue de 9,5 - 14 mm) ; d,
glume supérieure de l'épillet sessile (vue latérale) ; e, lem ma de la fleur inférieure stérile de l'épillet sessile; f', lemma de
la fleur fertile. - Hyparrhenia Newtonii (Hack.) Stapf : g, fragment de la base d'une plante; h, une paire de racèmes
et la spathéole (racème, sans les arêtes long de 1,5 - 2 cm) ; i, glume inférieure de l'épillet sessile, face dorsale (longue
de 5,5 - 8 mm) ; i. glume supérieure de "épillet sessile (face ventrale) ; k, épillet pédicellé (face ventrale) ; l, base d'un
limbe et ligule.
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 245
2. Racème pédonculé sans ou avec seulement 1 seule paire d'épillets homogames à sa base. 6 à 14
arêtes par paire de racèmes.
3. Poils du dos des épillets blancs.
2. H. hirta
3. Poils du dos des épillets colorés, roux, fauves, brun jaune, plus rarement jaune très clair.
4. Epillets sessiles fertiles de 6-7 mm de long, à longs poils brun jaune à jaune pâle sur le dos.
Racèmes finalement toujours fortement réfléchis.
3. H. aff. nyassae
4. Epillets sessiles fertiles de 3,5-5 mm à poils roux, brun rouge, courts. Racèmes réfléchis ou non.
4. H. rufa
1. Base des deux racèmes courtes, aplaties, su bégales, portant des poils raides, hirsutes.
5. Une bractée scarieuse développée au sommet des articles de l'axe des racèrnes, à la base des
épillets sessiles.
5. H. Newtonii
5. Pas de bractée à la base des épillets sessiles.
7. Spathéoles ayant jusqu'à 2,5 cm de long. 5-6 arêtes par paires de racèmes.
7. H. variabilis
FIG. 88. - Hyparrhenia filipendula (Hochst.) Stapf. : a, fragment de la base d'une plante; b. fragment d'une inflorescence
(racème long de 1 - 1,8 cm) ; c, épillet sessile fertile, vu de dos (long de 6 - 7 mm) ; d, épillet pédicellé et son pédicelle;
e, lemma de la fleur inférieure stérile; f, glume supérieure de l'épillet sessile (face ventrale) ; g, base d'un limbe et ligule.
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GRAJlINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 247
Racèmes de 1-1,8 cm de long à 2-3 arêtes par paire, dressés, contigus, non réfléchis, l'un subsessile, l'autre
à pédicelle grêle assez long (S-7 mm) ; typiquement, une paire d'épillets homogames à la base du racème
subsessile et 2 paires à la base du racème pédicellé (ou parfois 1 seule paire). Epillets fertiles étroitement
oblongs. de 6-7 mm de long, à callus basal, aigu et pileux ; glume inférieure, chartacée, glabre, tronquée
ou bidenticulée au sommet et faiblement bicarénée ; lem ma de la fleur supérieure fertile étroite, bilobulée
au sommet. à arête brune de 3-4 cm de long. colonne à poils bruns ou roussâtres, hirsutes. Epillets pédi-
cellés souvent rougeâtres, linéaires lancéolés. d'environ 6 mm de long, è. glume inférieure glabre, terminée
par une courte arête. Epillets homogames de la base des racèmes semblables aux épillets pédicellés.
Espèce africaine, qui se retrouve aussi aux Indes et en Australie. Elle semble être, à Madagascar.
d'introduction assez récente et n'a été que rarement récoltée. On la trouve dans la région de Maevatanana
(Ouest), sur les alluvions des rivières, où, associée à Hyparrhenia rufa et H. cymbaria elle forme une
savane herbeuse élevée, mais de peu d'extension. C'est un fourrage médiocre quand il est monté en chaume,
de moyenne valeur à l'état jeune. Il est considéré en Afrique du Sud comme pouvant être intéressant pour
le fanage ou le pâturage.
Herbe pérenne, cespiteuse, à chaumes simples ou ramifiés à la base. atteignant 1 m de haut. glabres.
Feuilles souvent vert glauque ou teintées de violacé. glabres ou à pilosité éparse; limbes linéaires. de 10-
20 cm de long sur I.S-3 mm de large; ligule réduite à une courte membrane scarieuse, tronquée.
1nflorescences lâches, interrompues. parfois peu fournies. atteignant 20-S0 cm de long. Spathéoles
sous-tendant les racèmes étroites. linéaires. de 4-S cm de long, brun rouge pâle. en général glabres ; pédon-
cule de la paire de racèmes presque aussi long que la spathéole, glabre. ou plus rarement pileux près du
sommet. Chaque paire de racèmes munie de 8-14 arêtes; racèmes exserts, plus ou moins densément
pileux. ayant de 1,S-4 cm de long, en général grêles, l'un subsessile, l'autre brièvement pédonculé, restant
contigus et dressés ou, beaucoup plus rarement. réfléchis sur le pédoncule ; une paire d 'épillets homo-
games présents à la base du racème subsessile ou à la base des deux racèmes. Epillets sessiles oblongs.
de 4-S mm de long. à callus basal subaigu et pileux; glume inférieure chartacée. un peu émarginée et rou-
geâtre au sommet. à dos plan ou un peu déprimé, à pilosité blanche. assez dense ou éparse; lemma de
la fleur fertile à arête genouillée brune ou brun jaune, de I,S-3 cm de long. Epillets pédicellés è, étroite-
ment lancéolés aigus, atteignant 6 mm de long. Epillets homogames semblables aux épillets pédicelles.
Espèce de vaste répartition: région méditerranéenne. Afrique et Asie tropicale, seulement pré-
sente et peu commune à Madagascar. où elle doit exister sporadiquement dans l'Ouest et la partie
occidentale plus sèche des plateaux.
1
Cette espèce englobe différentes races genetiques et est assez variable. Elle est rustique et peut r
1 croître dans des endroits rocailleux et secs. C'est une plante intéressante pour repeupler les surfaces érodées.
C'est une bonne plante de pâturage extensif. pour la partie Ouest de Madagascar. Elle demande une plu-
viosité annuelle d'environ 1 m et des moyennes élevées de température. 1
2n = 30 (Garber). [
1
FIG. - 89. Hyparrhenia Schimperi (Hochst. ex Rich.) Anderss. ex Stapf. : a. base d 'une souche: b. inflorescence (jusqu'à 60cm
de long) : c, spathéole et racèmes (longs de 15 - 20 mm). - Hyparrhenia hirta (Linn.) Stapf : d, base d'une souche:
f
e. portion d "inflorescence : f. spathéole et racèmes (longs de 1.5 - 4 cm).
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 249
(1) Celte espèce avait été groupée avec H. hirta (Linn) Stapf dans notre étude « Notes sur les graminées de Mada-
gascar.
r. - Les genres Hyparrhenia et Heteropogon. Mérn. I.S.M., sér. B, X, 2, 1961, pp. 123-143.
FIG. 90. - Hypparrhenia rufa (Nees) Stapf : a, fragment d'une souche: b, inflorescence (longue de 20 - 60 cm) : c, base de
2 racèmes soudées: d, glume inférieure de l'épillet fertile, dos, (longue de 3,5 - 5 mm) : e, glume supérieure de l'épillet
fertile, face ventrale. - Cymbopogon giganteus (Hochst.) Chiov. subsp madagascariensis A. Camus: f, fragment d'une
souche: g, portion d'inflorescence; h, article de racème montrant l'épillet sessile vu de dos (long de 4 - 5 mm).
GRA\IINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 251
1nflorescences paniculées, de 20-60 cm de long, jaune fauve à brun rouge, parfois denses et abon-
damment fleuries, parfois plus maigres, plus simples, et avec seulement quelques ramifications aux nœuds
supérieurs des chaumes. Spathéoles lancéolés aiguës, étroites, souvent enroulées, de 3,5-5 cm de long,
glabres ou, plus rarement. pileuses. vertes et, finalement, plus ou moins brun rouge ou rougeâtres. Pédon-
1 cule de la paire de racèmes variable, grêle, plus court que la spathéole et sortant latéralement ou nettement
l plus long et exsert au sommet. à pubescence courte ou parfois avec une zone subterminale de cils raides à
base tuberculée. Racèmes fauves ou roux, de 1,5-3,5 cm de long, contigus, divariqués ou parfois réfléchis
sur le pédoncule, chaque paire de racèmes à 7-18 arêtes; racème subsessile à base courte portant une paire
d'épillets homogames ê ou neutres, l'autre racème à pédicelle grêle, de 2,5-3 mm de long, avec ou sans
1 paire d'épillets homogames ; base des racèmes à pubescence courte, ou portant des poils raides à base
tuberculée, parfois aussi soudés sur tout ou partie de leur longueur. Epillets fertiles oblongs, de 3,5-5 mm
de long, à cali us basal court, arrondi, pileux (poils blancs) ; glume inférieure subchartacée, aplatie sur le dos
ou un peu arrondie, faiblement bicarénée et émarginée au sommet. verte ou violacée ou rougeâtre, à poils
fauves ou roux, assez lâches, de la base aux 2/3 environ, ou encore presque glabre; lemma de la fleur
fertile supérieure, étroite, bilobée au sommet, arête de 2-4 cm de long, à colonne spiralée, brune, hirsute.
1 Epillets pédicellés et épillets hornogarnes, lancéolés, un peu plus grands; 4,5-6 mm de long.
Espèce répandue dans toutes les régions chaudes du monde; commune à Madagascar dans tous les
domaines, même le Sud aride où on la trouve dans certains bas-fonds humides. Hyparrhenia rufa est une
des bonnes plantes du pâturage naturel. Avec Heteropogon contortus elle constitue la base des meilleurs
pâturages de Madagascar. C'est une plante héliophile, grégaire, que l'on trouve dans des conditions éco-
logiques assez diverses, mais elle donne surtout une bonne couverture du sol et une bonne production sur
des terres suffisamment profondes et riches, pas trop érodées ni trop sèches. Les sols sont souvent des sols
ferrallitiques ou ferrugineux tropicaux dérivés de gneiss, granites, basaltes, des alluvions anciennes, des
colluvions récentes peu évoluées, des alluvions récentes limoneuses suffisamment drainées. La plante
craint un excès d'humidité et ne supporte pas l'inondation. Le surpâturage et les feux répétés la font
disparaître. Mais, bien conduite, c'est un excellent pâturage ou une bonne prairie de fauche dont l'herbe
peut être fanée ou ensilée. Elle répond bien aux engrais minéraux (N, P, K). Les épillets sont souvent
attaqués par un charbon.
Etant donné sa vaste répartition, c'est une espèce très variable. L'aspect général de l'inflorescence
varie beaucoup du fait que les racèmes peuvent ou non être réfractés. Cette plante comprend certainement
des races dont l'intérêt pour l'agriculture et l'élevage est inégal. Une étude serait nécessaire pour déter-
miner les lignées le, plus intéressantes, ainsi que leurs caractéristiques.
2 Il = 30.4J, 20.36 (Tateoka).
FIG. 91. - Hyparrhenia aff. nvassae (Rendle) Stapf : a. fragment d 'une souche: b. portion d'inflorescence: c, glume
inférieure de l'épillet sessile (longue de 6 - 7 mm) ; d, glume supérieure (vue de dos) ; e, lemma de la fleur inférieure de
l'épillet fertile: f, lemma de la fleur inférieure de l'épillet pédicellé : g, lemma de la fleur fertile et base de l'arête; h,
base d 'un limbe et ligule.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 253
FIG. 92. - Hyparrhenia cymbaria (Linn.) Stapf : a, base d'un chaume; b, inflorescence (longue de 20 - 60 cm) ; c, paire de
racèmes dans une spathéole (spathéole longue de 1 - 1,8 cm) ; d, glume inférieure d'un épillet sessile (longue de 4 -
4,5 mm); e, base d'une paire de racèmes et sommet du pédoncule commun; f, un épillet pédicellé ; g, base d'un limbe
et ligule.
GRAMiNÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTiONS 255
presque glabre ; lemma de la fleur fertile à arête ayant 5-15 mm de long (rarement plus). Epillets pédiceIlés
et épillets homogames assez semblables, de 6-7 mm de long, assez souvent rougeâtres ou brun rouge.
Espèce africaine, reconnaissable à ses grandes panicules à spathes nombreuses courtes, larges, brun
rouge.
Les échantillons que l'on peut rapporter de façon certaine à H. cymbaria sont finalement assez peu
nombreux à Madagascar. L'espèce se trouve en altitude sur de bons sols assez profonds et bien pourvus en
eau : alluvions, colluvions, sols ferrallitiques sur basaltes profondément altérés. Elle forme parfois de
petits peuplements denses en lisière forestière, sur des terres encore humifères non dégradées. Elle dispa-
raît dès que le sol s'appauvrit et ne résiste pas à l'action répétée des feux. C'est un bon fourrage à l'état
jeune mais il monte rapidement en chaume et est alors délaissé par les animaux.
2n = 30 (Tateoka).
FIG. 93. - Hyparrhenia variabilis Stapf : a, base d'un chaume; b. inflorescence (atteignant 60 cm de long) ; c, spathéole
(longue de 2 - 2,5 cm) et racèmes. - Vetiveria zizanioides (Linn.) Nash. : d, base d'une souche; e, inflorescence
(longue de 25 - 40 cm) : f, article de racème portant un épillet sessile (long de 4 - 5 mm) et un épillet pédicellé.
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 257
de long. Epillets pédicellés et épillets homogames lancéolés, atteignant 6 mm de long, glabres ou pileux et à
glume inférieure assez souvent prolongée par une courte aristule.
Espèce africaine existant dans l'Ouest de Madagascar et montant vraisemblablement sur les plateaux.
Dans l'état actuel de nos connaissances, il est difficile de dire si elle est fréquente ou non. C'est une plante
héliophile, de station sèche, qui occupe des situations analogues à H. cymbaria (1).
SCHIZACHYRIUM Nees
Genre comptant une soixantaine d'espèces dans les régions tropicales des deux mondes dont cer-
taines sont de vaste répartition. Quatre espèces sont communes à Madagascar.
Ce genre est caractérisé par ses inflorescences paniculées, lâches, composées de racèmes solitaires
au sommet des ramifications, sous-tendus par des spathes étroites. Les épillets d'une paire sont de sexe
différent, le sessile est fertile et aristé ; le pédicellé est stérile et mutique, parfois bien développé, parfois
aussi réduit et très petit. La glume inférieure est toujours plane ou plus ou moins convexe sur le dos. La
lemma de la fleur fertile est le plus souvent bifide au sommet, quelquefois fendue presque jusqu'à la base,
aristée dans le sinus.
1. Epillets sessiles de 2,5-3 mm de long. Feuilles oblongues ou linéaires oblongues, celles des chaumes
primaires arrondies au sommet.
1. S. brevifolium
1. Epillets sessiles plus grands. Feuilles linéaires, aiguës au sommet.
2. Annuelle, en touffes peu denses. Racèmes à pédoncules courts, à base plus ou moins incluse dans la
spathéole.
2. S. exile
2. Pérennes, en touffes denses. Racèmes à pédoncules plus longs, exserts de la spathéole.
3. Epillets sessiles à glume inférieure glabre sur le dos.
3. S. sanguineum
4. Epillets sessiles à glume inférieure nettement et souvent densément pileuse sur le dos.
4. S. domingense
(1) Hyparrhenia diplandra (Hack.) Stapf a été récolté dans l'Est de Madagascar (région de Vohipeno) mais son intro-
duction est vraisemblablement récente, et il ne semble pas que celte espèce se soit étendue ou peut-être même maintenue.
FIG. 94. - Schizachyrium brevifolium (Swartz) Nees: a, pied fleuri (haut de 10 - 70 cm) ; b, un article d'un racème, (au 1e r
plan), portant un épillet sessile et un épillet pédicellé (épillet sessile long de 2.5 - 3 mm) ; c, glume inférieure d'un épillet
sessile (dos) ; d, glume supérieure d'un épillet pédicellé (vue de trois quarts) ; e, lemma d'une fleur fertile; f, base d'un
limbe et ligule. - Schizachyrium domingense (Spreng.) Nash: g, fragment de la base d'une plante; h, portion d'in-
florescence (racèmes longs de 4 - 8 cm) ; i, un article du racème avec ses épillets (épillets vus latéralement, épillet
sessile à droite, long de 6 - 8 mm) ; j, glume inférieure de l'épillet sessile (dos) ; k, glume supérieure de l'épillet sessile
(vue latérale) ; l, lemma de la fleur fertile; m, base d'un limbe et ligule.
258 GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
Herbe annuelle, en touffes diffuses ; chaumes de 40-90 cm de haut, peu nombreux à nombreux,
grêles, glabres, simples à la base, donnant aux nœuds supérieurs des ramifications solitaires ou fasciculées,
grêles, chacune terminée par un racème.
Feuilles devenant brun rouge en séchant, à gaines glabres, celles de la base comprimées carénées ;
limbes linéaires, pliés puis étalés, aigus au sommet, de 5-15 cm de long sur 2-4 mm de large, glabres ou pileux
à la base derrière la ligule (poils longs et fins) ; ligule représentée par une membrane courte, tronquée ou
arrondie.
Spathéoles linéaires aiguës, vertes ou brun rouge, de 3-5 cm de long ; pédoncules des racèmes courts,
Racèmes spiciforrnes, cylindriques, ayant de 3-4 cm de long, se désarticulant facilement, pileux, base
incluse dans les spathéoles. Epillets sessiles linéaires, étroits, de 7-8 mm de long, avec le callus, celui-ci
obtus pileux; glume inférieure subcoriace, arrondie et pileuse sur le dos, à sommet bidenticulé ; lemma de
la fleur fertile profondément bifide (jusqu'aux 3/4), arête brune de 10-20 mm de long.
Espèce africaine, existant aux Indes, vraisemblablement d'introduction assez récente à Madagascar.
C'est une plante héliophile de climat subhumide à longue saison sèche et à moyenne élevée de température.
On la trouve sporadiquement dans l'Ouest (région de Majunga, Maevatanana) et le Sud-Ouest (Bezaha).
C'est une rudérale: bords de route, champs cultivés et une adventice des cultures sèches, s'introduisant
éventuellement dans la savane à Heteropogon contortus sur sols ferrugineux tropicaux sableux.
GRAJlINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 259
Herbe pérenne, ces piteuse, à rhizome court : chaumes dressés, parfois genouillés à la base, atteignant
50 cm à 1 m de haut (parfois plus), glabres, ramifiés aux nœuds supérieurs, ramifications solitaires ou fasci-
culées, grêles, terminées par un racème. Feuilles devenant brun rouge en séchant, à gaines basales compri-
mées carénées, glabres ou lâchement pileuses, limbes linéaires, de 5-15 cm de long sur 2-4 mm de large,
pliés puis plus ou moins plans, aigus au sommet, glabres ou lâchement pileux ; ligule représentée par une
membrane scarieuse, courte, tronquée ou arrondie.
Racèmes spiciformes, parfois violacés, pileux, de 4-8 cm de long, exserts de spathéoles linéaires.
Epillets sessiles linéaires, étroits, de 6-8 mm de long; glume inférieure subcoriace, arrondie et pileuse sur le
dos, saufau sommet, ce dernier bidenté ; lemma de la fleur supérieure, profondément bifide, presque jusqu'à
la base, à arête brune, de 10-15 mm de long. Epillets pédicellés, è ou neutres, réduits, lancéolés aigus ou
brièvement aristulés, glabres ou pileux.
Espèce répandue en Amérique tropicale, existant aussi en Afrique; assez commune à Madagascar
sur les plateaux : elle monte en altitude jusqu'à 1 800 m ; elle est très proche de S. sanguineum et n'est
peut-être qu'une forme pileuse de cette dernière. En Amérique, les 2 espèces se trouvent souvent en mélange
et à Madagascar leurs aires se recouvrent aussi. C'est une plante des savanes herbeuses, souvent dégradées,
sur collines à sols ferrallitiques bien drainés, ou pentes rocailleuses sèches. Dans l'Ouest, on peut aussi la
trouver sur sols ferrugineux tropicaux sableux. Schizachyrium ambalavense A. Camus n'est, à notre avis,
qu'une forme à épis un peu plus robustes.
260 GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
CYMBOPOGON Spreng.
Grand genre d'herbes souvent aromatiques, comptant surtout des espèces en Afrique et en Asie.
Deux espèces assez communes à Madagascar, à l'état sauvage, deux autres espèces étant parfois cultivées.
Ce genre est caractérisé par des inflorescences paniculées, en général denses et contractées, les racèmes
sont toujours géminés, plus ou moins inclus dans les spathéoles ou se dégageant latéralement.
1. Pérenne, une paire d 'épillets homogames stériles présents à la base du racème sessile. Racèmes fortement
réfléchis à maturité; arêtes de 10-14 mm de long (Centre et Est).
1. C. plicatus
1. Annuelle; le plus souvent pas de paire d'épillets homogames à la base du racème sessile (cependant, il
est parfois présent). Racèmes obliquement dressés ou au plus étalés à maturité; arêtes de 15-18 mm de
long (Ouest).
2. C. giganteus subsp. madagascariensis
1. C. plicatus Stapf (fig. 82).
Herbe pérenne, cespiteuse, à rhizome court ; chaumes atteignant 0,70-1,20 m de haut, dressés,
fasciculés, glabres, simples, à nœuds glabres, terminés aux nœuds supérieurs par les infloresences panicu-
lées, feuillées. Feuilles parfois vert glauque, assez souvent teintées de rougeâtre, à gaines glabres ; limbes
linéaires, étroits, étalés, de 10-30 cm de long sur 2-6 mm de large, glabres ; ligule représentée par une
membrane scarieuse assez longue: 2-4 mm, tronquée ou un peu arrondie au sommet.
Inflorescences paniculées, étroites, à 3-4 nœuds, interrompues à la base, ayant de 10-35 cm de long
sur 3-5 cm de large ; ramifications grêles, courtes, condensées, fasciculées ou celles de la base plus longues et
composées, atteignant 10-15 cm de long. Spathéoles sous-tendant les racèmes linéaires aiguës, étroites, de
2-2,5 cm de long, souvent rougeâtres ; pédoncules des paires de racèmes très courts, beaucoup plus courts
que les spathéoles. Racèmes géminés, l'un sessile, l'autre à base très courte, divergents puis réfléchis for-
tement à maturité, ayant de 1 à 1,5 cm de long, à 4-5 articles, le racème sessile ayant à sa base une paire
d'épillets homogames. Epillets sessiles étroitement oblongs, de 3,5-4,5 mm de long; glume inférieure
chartacée, jaune pâle ou vert jaunâtre, à marges rougeâtres au sommet, soulignées de 2 bandes vertes, dos
plan, creusé dans sa partie basale d'une dépression médiane assez étroite, sommet subaigu, bicaréné ailé, à
ailes étroites; lemma de la fleur supérieure fertile bifide jusqu'à la moitié, à arête brune de 10-14 mm de
long. Epillets pédicellés mutiques, glabres, lancéolés, souvent rougeâtres.
Espèce endémique, commune sur les plateaux au-dessus de 1 000 m d'altitude. Elle descend vers le
Sud jusqu'aux environs de Sakaraha. Elle se trouve aussi dans l'Est mais, moins fréquemment, à plus basse
altitude. C'est une plante des formations secondaires à Philippia, assez fréquente aussi dans les savanes à
Aristida sur sols ferrallitiques érodés bien drainés, où elle existe sous forme de pieds isolés. Elle est peu
aromatique; les racines, d'après, Stapf ont une odeur de Cyclamen europeum. C'est un bon fourrage
mais peu abondant. R. Bost la signale comme pouvant être utilisée en décoction contre la dysenterie.
C'est une espèce proche de C. excava tus qui est africaine et se retrouve à La Réunion et Maurice.
GRAAf/NÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCR/PTIONS 261
Herbe annuelle, à chaumes fasciculés, moyennement robustes à robustes, dressés, parfois genouillés
à la base et pouvant être radicants aux nœuds inférieurs, glabres, atteignant 40 cm à 1,5 m de haut; nœuds
glabres. Feuilles vert glauque, glabres, à limbes plans, linéaires, peu ou pas arrondis à la base, rétrécis en
longue pointe sétacée au sommet, ayant de 10-35 cm de long sur 4-15 mm de large; ligule représentée par
une membrane scarieuse, glabre, tronquée ou arrondie, de 1-3 mm de haut.
Espèce très aromatique, du domaine subhumide à longue saison sèche de l'Ouest et du Sud sub-
aride. Elle est peu abondante. C'est une plante héliophile, de stations sèches, que l'on peut rencontrer
en petites colonies dans les savanes, aux bords des routes ou en adventice dans les cultures. Ses exigences
au point de vue pédologique ne sont pas précises et elle accepte des sols argileux hydromorphes de bas-
fonds, marneux ou calcaires, des alluvions récentes peu évoluées limono-sableuses du bord des rivières,
des sols ferrugineux tropicaux présentant des traces d 'hydrornorphie dans les horizons superficiels. Signa-
lons qu'elle n'a jusqu'à présent pas été récoltée au Nord de Majunga. C'est un bon fourrage mais peu
productif.
Espèces cultivées.
Sous le nom de « citronnelle », on trouve, plantés dans les villages ou cultivés sur de petites par-
celles, plusieurs espèces de Cymbopogon. Les floraisons de ces espèces cultivées sont rares et nous n'en
avons pas eu à notre disposition, si bien que la détermination de ces plantes demeure aléatoire. Deux
espèces doivent vraisemblablement exister. Ce sont des plantes pérennes, cespiteuses, formant des touffes
denses, à feuilles atteignant 1 m de long et groupées à la base.
Espèce à épillets sessiles lancéolés oblongs, de 4-5 mm de long, munis d 'une arête genouillée de
8-10 mm de long.
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 263
ANDROPOGON Linn.
Grand genre comptant de nombreuses espèces dans toutes les régions chaudes du globe. A Mada-
gascar, 6 espèces sont communes ou assez communes.
Ce genre est caractérisé par des inflorescences paniculées, spathées, les racèmes étant multispi-
culés, géminés, digités ou plus rarement solitaires. Les épillets sont géminés, et, dans chaque paire, hété-
rogames et de forme différente ou parfois la paire inférieure pouvant être homogame. L 'épillet sessile
est fertile et le plus souvent aristé, à glume inférieure plate ou comprimée latéralement et creusée, cana-
liculée longitudinalement. La glume supérieure est parfois aristée. La lemma de la fleur fertile est bifide ou
bidentée au sommet, aristée dans le sinus, arête à colonne non ciliée hirsute. Par opposition à Cymbopoqon,
ce sont des herbes non aromatiques.
3. Epillets de 4-S mm de long. Poils plus courts, de 0,S-0.7 cm de long, dépassant peu les épillets.
3. A. huillensis
2. Plantes à inflorescences rouge violacé n'ayant pas l'aspect soyeux. Poils sur les articles de l'axe des
racèmes et les pédicelles blancs et courts (moins de S mm de long).
4. Herbe robuste, atteignant parfois I,SO m de haut. Gaine foliaire fortement auriculée au som-
met; ligule scarieuse longue de 0,S-I,2 cm.
4. A. trichozyqus
4. Herbes plus grêles, de moins de 1 m de haut. Gaines foliaires non auriculées au sommet : ligule
membraneuse, tronquée, beaucoup plus courte.
S. Feuilles filiformes, enroulées, de O,S mm de diamètre (ne dépassant guère 1 mm quand elles
sont étalées). Racèmes toujours peu nombreux: 2-3.
S. A. imerinensis
S. Feuilles linéaires. pliées puis étalées, de I,S-4 mm de large. Racèmes le plus souvent au nombre
de 3-S, jusqu'à 7-9.
6. A. icohibensis
FIG. 95. - Andropogon fastigiatus Swartz : a, base d'une plante; b, inflorescence; c, racème (long de 2,5 - 5 cm) ; d,
article du racème portant l'épillet sessile (au centre) (long de 4 - 5 mm) et l'épillet pédicellé, à gauche. - Sorghum
halepense (Linn.) Pers. : e, base d'un chaume avec le départ d'un rhizome; f, inflorescence (longue de 20 - 25 cm) ;
g, article du racème portant l'épillet sessile (long de 4,5 - 5,5 mm) et l'épillet pédicellé.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 265
FIG. 96. - Andropogon eucomus Nees: a, fragment de la base d'une plante: b, fragment d'inflorescence (racèmes longs
de 2,5 - 5 cm) ; c, fragment de racème (éprllets sessiles longs de 2,5 - 3 mm) : d, glume inférieure de l'épillet sessile (dos)
e, glume supérieure de l'épillet sessile (dos) : f, base d'un limbe et ligule.
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 267
stations bien drainées: arènes quartzeuses, bords de routes, talus. Mais c'est surtout une plante de bas de
pentes ou de dépressions un peu humides, à sols hydromorphes, de différentes origines, souvent sableux.
Elle forme parfois de petits peuplements, reconnaissables au moment de la floraison aux inflorescences
légères, argentées (elle peut se confondre sous ce rapport avec l'espèce voisine A. huillensisï. C'est un four-
rage de peu d'intérêt.
3. A. huillensis Rendle.
Cette espèce est très proche de la précédente. Elle est cependant en général plus robuste, atteignant
parfois I,SO m de haut. Les racèmes sont groupés par 3-7 (les échantillons africains pouvant a voir parfois
jusqu'à 12 racèmes) et atteignent 4-8 cm de long. Les articles de l'axe du racème et les pédicelles ont de
3-S mm de long, les poils argentés qui les garnissent étant plus courts (7 mm). Les épillets sessiles ont de
4-S mm de long, de forme semblable à ceux de A. eucomus, l'arête de la lemma de la fleur fertile ayant
8-14 mm de long. Les épillets pédicellés sont très réduits, parfois totalement absents.
Espèce africaine qui, à Madagascar, semble se limiter aux plateaux. Elle descend vers le Sud jus-
qu'à l'Horombe et l'Isalo, C'est souvent une plante de prairie marécageuse et elle occupe des bas-fonds
à sols hydromorphes. Dans la partie Est, plus humide, des plateaux, on la trouve aussi sur collines à sols
ferrallitiques dans les savanes à Loudetia. Elle est très proche par son aspect de A. eucomus.
FIG. 97. - Andropogon ivohibensis A. Camus: a, fragment de la base d'une plante: b, un article d'un racème portant un
épillet sessile, vu de dos (long de 4 - 6 mm) et un épillet pédicellé ; c. inflorescence (racèmes longs de 4 - 7 cm) ; d,
lemma d'une fleur fertile: e, lemma d'une fleur inférieure stérile de l'épillet sessile; f, paléa d'une fleur fertile; g,
glume supérieure d'un épillet sessile: h, base d'un limbe et ligule. - Andropogon trichozygus Bak. : i, fragment de
la base d'une plante; j, inflorescence (racèrnes longs de 4 - 8 cm) ; k, article d'un racème portant un épillet sessile, vu
de dos ( long de 5 - 6 mm) et un épillet pédicellé ; l, lem ma d'une fleur fertile; m. glume supérieure d'un épillet sessile
(dos) : n, base d'un limbe et ligule.
GRAMINEES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 269
à sols hydromorphes souvent arénacés. En altitude, où le déficit de saturation est plus faible (au-dessus
de 1 800 rn), elle croît aussi sur pentes bien drainées, et est là une des constituantes de prairies altimon-
taines à Pentaschistis Perrieri ou Loudetia madagascariensis. Les formes d'altitude sont moins robustes,
à feuilles plus strictement filiformes. Le feuillage de cette herbe est grossier, rugueux, et n'est brouté qu'au
stade de jeunes pousses. Les animaux la dédaignent très vite.
1 Herbe pérenne, cespiteuse, formant des touffes denses ; chaumes grêles de 40-80 cm de haut, com-
primés, glabres ou plus rarement pileux sous les nœuds, simples ou ramifiés aux nœuds supérieurs, les
ramifications terminées par les inflorescences partielles. Feuilles souvent vert glauque, à gaines fortement
comprimées carénées, imbriquées, glabres ou longuement pileuses au sommet; limbes linéaires, de 12-
30 cm de long sur 1,5-4 mm de large, pliés bord à bord à l'état jeune puis plus ou moins étalés, presque
glabres ou portant de longs poils à la base, sur les marges : ligule représentée par un très court rebord mem-
braneux.
Inflorescences paniculées, lâches, chaque élément formé de 3-5 racèmes (jusqu'à 7-9) subdigités,
finalement exsert sur un pédoncule glabre et grêle, sortant d'une spathéole étroite, linéaire. Racèmes
FIG. 98. - Andropogon imerinensis Bosser: a, fragment de la base d'une plante: b, un article de racème portant un épillet
sessile, vu de dos (long de 4 - 5 mm), et un épillet pédicellé : c, inflorescence (racèmes longs de 2,5 - 5 cm) ; d, Iemma
d'une fleur fertile (arête sectionnée). - Elionurus tristis Hack. : e, fragment de la base d'une plante; f, un racême
(long de 3 - 9 cm) ; g, article de racème portant un épillet sessile, face ventrale, (long de 4 - 6 mm), et un épillet pédiceI-
lé ; h, glume inférieure d'un épillet sessile; i, Iemma d'une fleur inférieure de l'épillet sessile.
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 271
atteignant 4-7 cm de long (rarement plus) souvent rougeâtres ou violacés; articles de l'axe des racèmes
et pédicelles grêles, de 2,5-4 mm de long, munis de longs poils blancs, obliquement dressés, plus ou moins
denses. Epillets sessiles, étroitement oblongs, de 4-6 mm de long, callus court et pileux; glume inférieure
glabre, chartacée, bicarénée au sommet et déprimée concave sur le dos ; lemma de la fleur supérieure
fertile bifide jusqu'à la moitié environ, à arête brune de 10-14 mm de long. Epillets pédicellés étroitement
lancéolés aigus, souvent bien développés, è, et aussi longs que les épillets sessiles, à glume inférieure
aiguë, parfois mucronée, ou encore neutres et réduits.
Espèce endémique, apparentée à A. appendiculatus Nees d'Afrique du Sud. Elle est assez commune
sur les plateaux: Sud d'Antsirabé, Ambositra, descendant au Sud jusqu'à l'Isalo. C'est une plante hélio-
phi le, de station sèche, faisant partie des savanes sur sols ferrallitiques souvent érodés et pierreux, où elle
peut localement, être assez abondante. C'est un mauvais fourrage, dont les repousses sont broutées après
les feux, qui, trop fréquents, la font disparaître; elle persiste dans des rocailles un peu protégées.
JSACHNE R. Br.
FIG. 99. - Isachne muscicola A. Camus: a, inflorescence (longue de 15 - 25 cm) : b. base d'un chaume; c, épillet (long de
2 - 2,5 mm) ; d, une glume (vue ventrale) : e, une fleur (vue ventrale).
272 GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 273
glabres ou avec quelques poils raides et courts vers le sommet ; fleurs ~, semblables de forme et de tex-
ture, plan-convexes, obtuses au sommet, à glumelles coriaces, la fleur supérieure un peu plus petite.
Espèce assez commune dans les régions humides de l'Est et du Sambirano, y compris Nosy-Bé,
et subhumides des plateaux, montant en altitude jusqu'à 1 500 m. Elle existe aussi à l'île Maurice, d'où
elle a été décrite, les échantillons malgaches ayant des épillets un peu plus petits.
C'est une plante d'ombre légère, de sous-bois clair et lisières forestières, adventice occasionnelle
dans les cultures de la zone forestière : caféières, bananeraies...
COELACHNE R. Br.
Petit genre groupant des espèces d'Asie, d'Australie, d'Afrique de l'Est. Ces espèces sont très affines
et ne se séparent pas toujours très nettement. Deux espèces des lieux humides peuvent être reconnues à
Madagascar. Ce sont des plantes humbles, grêles, à port couché, panicules petites et délicates.
1. Inflorescences spiciformes, étroites, ne dépassant pas 1 cm de large pédicelles des épillets courts,
1 mm de long au plus.
1. C. simpliciuscula
1. Inflorescences en panicules ovées, plus larges 1 à 4 cm pédicelles des épillets de 1-4 mm.
2. C. africana
FIG. 100. - Coelachne a/ricana Pilger : a, un chaume fleuri (panicule longue de 3 - 8 cm) ; b, épillet, vue latérale (long de
2 - 3 mm) ; c, base d'un limbe et ligule ; d, lemma de la fleur inférieure (vue ventrale) ; e, paléa de la fleur inférieure,
vue dorsale montrant la rachéole.
274 GRA.\1INÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
Petite herbe hygrophile. annuelle, parfois pérenne; chaumes très grêles, feuillés sur presque toute
leur longueur. glabres. traînants et radicants à la base puis dressés et ayant. en général de 5-25 cm de haut.
Feuilles à limbes lancéolés ou linéaires lancéolés, petits, mais de taille très variable: 0,5-4 cm de long
sur 1 à 4 mm de large. glabres; ligule réduite à une ligne de cils parfois peu dense à subnulle.
Inflorescences engainées par la dernière feuille puis plus ou moins exsertes, étroites et spiciforrnes,
plus ou moins interrompues. de 2-5 cm de long sur 1 cm de large au plus ; ramifications courtes, soli-
taires, appliquées contre l'axe principal ou un peu obliquement étalées, celles de la base pouvant atteindre
1 cm de long, mais plus souvent très courtes et denses, paucispiculées ; pédicelles des épillets courts,
1 mm au plus. Epillets ovés. baillant le plus souvent au sommet, de 2-2,5 mm de long. vert pâle ou plus
ou moins teintés de violacé; glumes membraneuses, ovées, obtuses au sommet; l'inférieure, atteignant
environ la moitié de la longueur de l'épillet, 1-3-nervée. la supérieure un peu plus longue et pouvant attein-
dre les 2/3 de l'épillet. 3-5-nervée ; fleur inférieure }. de la taille de l'épillet, à lemma ovée ou elliptique,
arrondie sur le dos, lisse. un peu papyracée et à nervation peu visible, base lâchement pubescente; fleur
supérieure. è. de taille variable, atteignant 1,5 mm de long. ovée ou elliptique, à glumelles membraneuses
lâchement et finement pubescentes.
Espèce variable, d'Asie du Sud-Est et de Chine. existant à Madagascar dans les domaines à climat
humide et subhumide de l'Est et des plateaux. C'est une herbe de station très humide, marais, bords
d'étangs et de ruisseaux, dépressions marécageuses. Elle forme localement des tapis ras et denses, toujours
verts. Elle n'a pas d'intérêt pour l'élevage. Son nom malgache: Ahigisa, herbe aux oies, suggère qu'elle est
broutée par ces animaux.
Petite herbe ayant un port semblable à celui de la précédente espèce. Feuilles à limbes lancéolées
ou linéaires lancéolées. de 1-4 cm de long sur 1,5-6 mm de large, glabres ou à faces assez longuement
pileuses.
Inflorescences en panicules ovées, lâches, de 3-8 cm de long (rarement plus) sur 1,5-4 cm de large;
ramifications solitaires, dressées ou étalées, lâches, paucispiculées, celles de la base plus longues, attei-
gnant 1-2,5 cm ; pédicelles des épillets de 1-4 mm de long. Epillets souvent orientés vers le bas, très sem-
blables à ceux de la précédente espèce, de 2-3 mm de long.
Plante décrite de l'Afrique de l'Est. Elle existe à Madagascar surtout sur les plateaux, dans des bas-
fonds humides, des prairies marécageuses. Elle est très proche de C. simpliciuscula et certains échantillons
à panicules moins développés font transition entre les deux.
Genre comprenant deux espèces à Madagascar. l'une commune et également répandue sur les côtes
du Sud-Est asiatique, l'autre endémique; caractérisé par ses inflorescences en épis dorsiventraux, monoï-
ques, ayant à leur base des épillets fertiles et au sommet des épillets mâles, l'axe accressant se repliant à
maturité, recouvrant les épillets fertiles et formant un faux fruit anguleux.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 275
1. Epis non exserts, à base restant incluse dans la gaine de la feuille ; chaumes florifères ne dépassant
pas 10 cm de haut ; plante densément pileuse, veloutée au toucher.
1. T. involuta
2. Epis nettement exserts et portés sur des pédoncules grêles ; chaumes florifères de 15-30 cm de haut ;
plante glabre ou à pilosité éparse.
2. T. Perrieri
1. T. iovoluta (G. Forst.) R. Br. ex. Roem. et Schult. (fig. 101).
Herbe pérenne, à stolons rampants, atteignant 1 m de long, parfois plus, radicants et ramifiés aux
nœuds; stolons assez robustes, glabres, à entre-nœuds en général courts ; jeunes pousses à feuilles dis-
tiques étroitement imbriquées; chaumes florifères dressés, courts, atteignant 5-10 cm de haut. Feuilles
densément pubescentes à velues, à limbes linéaires lancéolés ou lancéolés, plans ou à marges enroulées,
un peu arrondis à la base et terminés en pointe au sommet, ayant de 1-5 cm de long sur 3-8 mm de large ;
ligule représentée par une ligne dense de poils courts.
Epis dorsiventraux, courts, 1-1,5 cm de long, peu visible car engainés dans la dernière feuille, à
axe pileux sur le dos, large à la base, aminci au sommet et terminé en pointe courte portant parfois un
épillet terminal réduit ; 1-2 épillets fertiles à la base, 2-5 épillets mâles, caduques au sommet. Epillets
fertiles oblongs, de 4-5 mm de long; glume inférieure absente, glume supérieure presque aussi longue que
l'épillet, pileuse, 5-7-nervée ; fleur inférieure è ou vide, à lemma semblable à la glume supérieure, 7-nervée ;
fleur supérieure fertile aussi longue que l'épillet, à glumelles finement coriaces, glabres et lisses. Epillets 0,
de même taille que les épillets fertiles mais plus étroits; glume inférieure absente, glume supérieure attei-
gnant les 3/4 ou les 4/5 de la longueur de l'épillet, pileuse, 3-nervée, les 2 fleurs, 0, assez semblables, les
lemmas 7-nervées, aussi longues que l'épillet, pileuses. Faux fruit globuleux, anguleux, terminé en pointe;
pouvant s'enfoncer dans le sable meuble, à la suite d'une courbure du pédoncule.
Espèce exclusivement littorale, dont les faux fruits, arrachés au sable, peuvent être dispersés par la
mer. Elle occupe les dunes et sables côtiers et est surtout fréquente sur la côte Est. C'est une plante de la
zone à Ipomea pes-caprea et Scaevola; elle ne forme jamais de peuplements importants. Elle est aisément
reconnaissable à son port, défini par ses stolons étroitement appliqués sur le sable, et sur lesquels se dressent
des pousses courtes à feuilles étroitement imbriquées, très pileuses, veloutées au toucher. Cette espèce
se trouve aussi sur les côtes du Sud-Est asiatique.
2n = 18 (Tateoka),
2 à 7, (rarement plus) épillets c3' au sommet. Epillets fertiles de 5-6 mm de long; glume supérieure seule
présente, atteignant les 3/4 de la longueur de l'épillet, 3-5-nervée, pubescente sur le dos; fleur inférieure
vide ou 0, à lemma aussi longue que l'épillet, 5-nervée ; fleur supérieure '2, de même taille, à glumelles
finement coriaces, glabres et lisses. Epillets c3' lancéolés aigus, plus étroits et un peu plus petits que les
épillets fertiles ; glume supérieure seule présente, nettement plus courte que l'épillet ; 2 fleurs, 0 ou
vides déterminant la taille et la forme de l'épillet. Faux fruit trigone, angulé, ailé.
Espèce endémique, de la forêt serni-décidue de l'Ouest, à sous-bois clair. Elle se rencontre spora-
diquement dans tout l'Ouest et plus rarement sur les plateaux où elle monte dans la partie occidentale,
jusqu'à 1 200-1 300 m d'altitude. C'est une plante de station sèche, supportant une forte insolation,
que l'on trouve sur des sols en général sableux, où elle a la possibilité d'enterrer son faux fruit, mais qui
croît aussi sur sols bruns, compacts, dérivés de basalte, ou, sur les plateaux, sur des sols ferrallitiques
provenant de gneiss ou de migmatites. C'est une adventice occasionnelle des cultures sèches, ou une rudé-
rale des bords de chemins, ou encore une plante des savanes herbeuses, dans des zones peu éloignées de
lisières forestières. Les feux répétés la font rapidement disparaître. Son développement foliaire est faible.
C'est un fourrage de peu d'intérêt.
PA RATHERIA Griseb.
Genre ne comprenant que 2 espèces, dont une, largement répandue (Afrique, Amérique du Sud
et Centrale), existe aussi à Madagascar.
FIG. 101. - Thuarea involuta (G. Forst) R. Br. ex Roem. et Schult. : a, fragment de stolons avec chaumes fleuris (hauteur d'un
chaume: 5 - 10 cm) ; b, épillet fertile (long de 4 - 5 mm) ; c, fleur fertile (vue ventrale). - Thuarea Perrier; A. Camus:
d, fragment de stolon avec chaumes fleuris (hauteur des chaumes: 15 - 30 cm) ; e, épillet fertile (long de 5 - 6 mm) ;
f, fleur fertile (vue ventrale).
e
CAMUSlELLA J. Bosser
Genre endémique, comptant 2 espèces, dont une assez fréquente dans tout l'Ouest, Ce genre est
proche de Setaria et s'en distingue surtout par l'induration de la Jemma de la première fleur de l'épillet.
CYMBOSETARIA Schweick.
Genre ne comptant qu'une espèce existant en Afrique du Sud et de l'Est, en Arabie et à Madagascar.
Ce genre est proche de Setaria dont il se distingue par les épillets comprimés latéralement, arrondis gibbeux
sur le dos. Les feuilles pseudopétiolées et sagittées à la base sont un trait caractéristique de cette plante.
FIG. 102. - Paratheria prostrata Griseb. : a. fragment de la base d'une plante; b, épillet, face dorsale (long de 7 - 9mm)
et l'arête; c, épillet, face ventrale. - Setaria Scottii (Hack.) A. Camus: d, fragment de la base d'une plante; e,
inflorescence (longue de 2,5 - 10 cm) ; f, épillet, face latérale (long de 2 mm) et soie ; g, fleur fertile, face ventrale.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 281
SETARJA P. Beauv.
Grand genre comprenant de nombreuses espèces des régions chaudes du monde et quelques espèces
des régions tempérées. Nous avons retenu 9 espèces communes ou assez communes à Madagascar.
Ce genre est caractérisé par des inflorescences souvent spiciforrnes, cylindriques avec les épillets
groupés en glomérules et ayant chacun à leur base une ou plusieurs soies, ou en panicules parfois lâches, les
épillets non fasciculés, tous ou seulement un certain nombre sous-tendus par une soie, parfois seul l'épillet
terminal, en étant pourvu. Les épillets tombent toujours entiers sans la ou les soies.
FIG. 103. - Camusiefla Vatkeana (Schum.) Bosser: a, fragment de la base d'une plante; b, inflorescence (longue de 7 -
30 cm) ; c, épillet, vue latérale (long de 3 - 3,5 mm) et soie; d, glume supérieure (dos) ; e, fleur supérieure fertile, vue
latérale, - Setaria barbara (Larnk.) Kunth. : e, fragment de la base d'une plante; f, inflorescence (longue de 4 -
20 cm) ; g, épillet, vue latérale (long de 2,5 - 3 mm) ; h, fleur supérieure fertile, vue ventrale.
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIOJliS 283
1. Inflorescences paniculées, lâches ou formées de racèmes grêles. simples ou divisés. échelonnés le long
d'un axe commun.
5. Plantes à feuilles à limbes lancéolés ou linéaires lancéolés, plissés longitudinalement en éven-
tail à l'état jeune, et demeurant ensuite plus ou moins sillonnés, longuement rétrécis sur la
base.
6. Plante pérenne; glumelles de la fleur supérieure de l'épillet lisses.
5. S. Cheoalieri
FIG. 104. - Cymbosetaria sagittifolia (A. Rich.) Schweick. : a, pied fleuri (haut de 10 - 40 cm) ; b, épillet, vue de trois
quarts (long de 2 mm), et soie; c, fleur supérieure fertile, vue latérale; d, glume supérieure; e, glume inférieure; f,
lem ma de la fleur inférieure (face ventrale) ; g, paléa de la fleur inférieure,
b
(B)h
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 285
Inflorescences terminales, longuement exsertes, en faux épis cylindriques, denses, barbelés, de 3-12 cm
de long sur 3-5 mm de diamètre, vert pâle ou jaunâtres. Epillets elliptiques, de 2,5 mm de long, glabres,
groupés par 2-4 en fascicules subsessiles, accompagnés de 5-7 soies, assez souvent plusieurs épillets sont
avortés et plus petits ; soies de 3-7 mm de long, dépassant peu les épillets, munies de longs poils fins presque
jusqu'au sommet ; glume inférieure largement ovée, suborbiculaire, de 1/3 à 1/2 de la longueur de l'épillet,
1-3-nervée, glume supérieure orbiculaire, largement arrondie au sommet, un peu plus grande, 3-nervée ;
fleur inférieure réduite à la lemma, aussi longue que l'épillet, elliptique, 5-nervée ; fleur supérieure 9,
elliptique à oblongue, à glumelles coriaces, finement rugueuses, jaune pâle ou parfois un peu teintées de
violacé au sommet.
Espèce endémique qui se distingue bien grâce à ses soies plumeuses. C'est une plante de stations très
humides, marécageuses. Elle forme parfois de petits peuplements dans les bas-fonds. Jusqu'à présent, elle
n'a été trouvée que dans la région d'Ambositra, Ambatofinandrahana, Fandriana. Elle doit exister assez
régulièrement dans les bas-fonds marécageux de cette zone. Elle est sans intérêt en tant que fourrage et sans
utilisation connue.
FIG. 105. - Se/aria verticillata (Linn.) P. Beauv, : a, fragment de la base d'une plante; b, inflorescence (longue de 3 - 10 cm);
c, épillet (long de 1,7 - 2 mm) entouré de ses soies; d, glume inférieure; e. glume supérieure; f, lemma de la fleur
inférieure; g, fleur supérieure fertile (face ventrale) ; h, caryopse; i, base d'un limbe et ligule.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 287
genouillés à la base, nœuds glabres, brun noirâtre. Feuilles à limbes linéaires, plans, de 5-15 cm de long
(parfois plus), glabres ou portant quelques longs poils près de la base, ou lâchement pileux sur la face
supérieure.
Inflorescences en faux épis cylindriques denses, nettement exserts sur de longs pédoncules, roussâtres,
ou jaunâtres, très variables de taille, 1,5-12 cm de long sur 4-5 mm de large, chaque épillet sous-tendu par
un involucre de plusieurs soies (6-8 en général) droites et scabérules, ayant de 4-9 mm de long. Epillets
ovés ou elliptiques, de 1,8-2,5 mm de long, glabres, le plus souvent solitaires ; glumes inégales, l'inférieure
largement ovée, atteignant 1/2 de la longueur de l'épillet, 3-nervée ; glume supérieure ayant les 2/3 de la
longueur de l'épillet, 5-nervée ; fleur inférieure c3 ou vide. à lemma aussi longue que l'épillet, déprimée
sur le dos, 7-nervée ; fleur supérieure ~, de même taille, à glumelles coriaces, jaunes à maturité et ridées
transversalement.
Espèce commune dans les régions tropicales, fréquente à Madagascar et répandue dans tous les
domaines géographiques. C'est une rudérale qui occupe les bords des routes, les jachères et une adventice
des cultures sèches. Elle peut s'introduire aussi dans les différents types de savanes herbeuses, sur les plages
de sol nu, surtout au voisinage des lieux cultivés et habités. Cette espèce est variable d'aspect ; la longueur
des arêtes est parfois très différente d'un échantillon à l'autre, ce qui affecte l'apparence de l'épi. L'in-
florescence rappelle celle de S. sphacelata, mais cette dernière espèce est pérenne et plus robuste. Des formes
plus élevées de S. pallide-fusca, atteignant 90 cm de haut se trouvent dans le Sud-Ouest sur les plateaux cal-
caires Mahafaly.
C'est une bonne plante fourragère, mais el1e forme rarement, naturellement, des peuplements
importants. En Afrique du Sud, elle est comprise dans un mélange nommé « Lands grass », composé d'es-
pèces annuelles, qui, par semis naturels, constitue certaines prairies temporaires, qui sont fauchées, fanées
ou ensilées.
2 n = 36 (Moffett et Hurcornbe), 18 (Krishnaswamy, Tateoka),
FIG, 106. - Setaria pallide-fusca (Schumach.) Stapf et Hubb. : a, fragment d'une souche; b, inflorescence (longue de l,5-
12 cm) ; c, épillet, dos (long de 2,5 mm) et involucre de soies; d, épillet (profil). - Setaria Chevalieri Stapf ex Stapf
et Hubb. : e, fragment d'une souche; f, inflorescence (longue de 20 - 40 cm) ; g, épillet, profil (long de 2,5 - 3 mm) ;
h, fleur fertile (face ventrale).
288 GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
Espèce assez commune sur les plateaux, entre 800 et 1 800 m d'altitude ; moins fréquente à plus
basse altitude dans l'Est humide et chaud. C'est une plante de stations humides et fraîches : alluvions
limono-sableuses, colluvions sableuses, bas-fonds temporairement inondés. Dans la région forestière à
hygrométrie plus forte et plus constante, elle occupe aussi des pentes mieux drainées sur sols ferrallitiques
dégradés. On peut ainsi la trouver isolée, dans la savane à Aristida similis dans l'Est et la végétation secon-
daire à Philippia dans la partie Est des plateaux.
Par son épillet et son inflorescence, elle a quelque analogie avec S. pallide-fusca avec laquelle on
peut la confondre. Elle se distingue par le port, la présence de rhizomes ; l'épi est souvent plus long, plus
grêle. C'est une bonne plante fourragère, peu productive.
sessiles et denses, celles de la base atteignant 1-3 cm de long (parfois plus), elles-mêmes divisées, chaque
division étant un racème dorsiventral. Epillets ovés ou elliptiques aigus, de 2,5-3 mm de long, turgides,
glabres, vert pâle ou tâchés de rose violacé, portés sur des pédicelles courts et pour la plupart sous-tendus
par une arête grêle, flexueuse, parfois courte et dépassant peu l'épillet, mais pouvant atteindre 15 mm de
long; glume inférieure de 1/4 à 1/3 de la longueur de l'épillet, largement arrondie au sommet, 3-5-nervée ;
glume supérieure atteignant les 2/3 de la longueur de l'épillet, ovée, à 5-7-nervures vertes ; fleur inférieure
Ô ou vide, à lemma aussi longue que l'épillet, déprimée dans sa partie médiane, 7-nervée ; fleur supé-
rieure 9, de même taille que la première, ovée ou elliptique, aiguë au sommet, à glumelles coriaces, ridées
transversalement.
Espèce commune en Afrique de l'Ouest, ainsi qu'à La Réunion et île Maurice, où elle est une mau-
vaise herbe de la culture de la canne à sucre; introduite en Amérique, en Asie. Son apparition à Madagascar
est sans doute assez récente. Elle se cantonne actuellement dans la partie Nord-Ouest : Diego-Suarez, le
Sambirano, Nosy-Bé. C'est une plante de climat chaud, à pluviosité forte, humidité constante. Elle ne sem-
ble toutefois pas être présente dans la partie Est de Madagascar, où pourtant le climat lui conviendrait.
C'est une rudérale et une mauvaise herbe des cultures sèches, préférant une ombre légère.
Herbe annuelle, cespiteuse ; chaumes grêles, atteignant 40-70 cm de haut, genouillés à la base,
glabres, simples ou ramifiés aux nœuds supérieurs, chaque ramification terminée par une inflorescence.
Feuilles à limbes linéaires, plans, de 6-20 cm de long sur 2-6 mm de large, hirsutes (poils longs, blanchâtres,
denses) ; ligule représentée par une ligne de poils denses.
Inflorescences paniculées, grêles, étroites, ayant de 5-15 cm de long, formées de racèmes dorsi-
ventraux, de 1,5-2,5 cm de long, solitaires, échelonnés le long d'un axe commun, obliquement dressés ou
peu étalés. Epillets ovés ou elliptiques, de 2 mm de long environ, glabres, vert clair ou plus ou moins tachés
de rose ou de violacé, insérés isolément, bisériés sur une face de l'axe des racèrnes, brièvement pédicellés,
presque tous sous-tendus par une soie fine, sinueuse, de 5-12 mm de long ; glume inférieure de l'épillet attei-
gnant 1/4 à 1/3 de la longueur de l'épillet, 3-nervée ; glume supérieure plus longue et atteignant les 3/4 de
la longueur de l'épillet, 5-nervée ; fleur inférieure C, lem ma aussi longue que l'épillet, déprimée sur le dos,
5-nervée ; fleur supérieure :, un peu plus courte que la précédente, à glumelles crustacées, ridées transver-
salement.
Espèce endémique, peu commune, du domaine subhumide de l'Ouest. Elle fait partie de certaines
savanes à Heteropogon contortus, ou Trachypogon spica tus sur des sols ferrugineux tropicaux sableux ou
des sols squelettiques sur substrat gréseux.
C'est un bon fourrage, recherché par les animaux qui le broutent ras, mais la plante est trop spora-
dique et peu productive. Son port rappelle beaucoup celui de S. Scottii avec lequel cette espèce a des affi-
nités.
FIG. 107. - Setaria Humbertiana A. Camus: a, fragment de la base d'une plante; b, inflorescence (longue de 7 - 20 cm) ;
c. épillet, vue latérale (long de 2 - 2,5 mm) ; d, fleur supérieure fertile, vue ventrale ; e, lemma de la fleur inférieure;
I, paléa de la fleur inférieure; g, glume supérieure; h, glume inférieure.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 293
S. splendida Stapf
C'est une herbe assez proche de S. sphacelata mais plus robuste, et pouvant dépasser 3 m de haut
en bonnes conditions. C'est aussi une bonne plante fourragère qui a été essayée dans diverses stations
agronomiq ues.
CENCHRUS Linn.
Genre surtout américain, mais de vaste répartition, ayant des représentants dans les diverses régions
tropicales du monde. Trois espèces sont communes ou assez communes à Madagascar.
Ce genre est caractérisé par ses inflorescences en épis cylindriques, et ses épillets, solitaires, géminés
ou fasciculés, contenus dans des involucres formés de soies ou d'arêtes épineuses, soudés à leur base,
tombant entiers à maturité.
1. Involucres formés de soies grêles, non piquantes, l'une nettement plus longue que les autres.
1. C. ciliaris
1. Involucres formés d'aiguillons rigides et piquants, aiguillons internes peu inégaux.
2. Aiguillons soudés sur une grande partie de leur longueur parfois jusqu'au 1/3 ou à la 1/2, et formant
une cupule profonde.
2. C. echinatus
2. Aiguillons soudés seulement à leur base, cupule aplatie.
3. C. bifiorus
FIG. 108. - Cenchrus echina/us Linn. : a, base de la plante: b, inflorescence (longue de 3 - 10 cm) : c, un involucre (haut de
5 - 7 mm) ; d, un épillet, vue latérale (long de 4,5 - 6,5 mm) ; e, fleur supérieure fertile (face ventrale) : f, base d'un
limbe et ligule. - Cenchrus ciliaris Linn. : g, fragment de la base d'une plante: h, inflorescence (longue de 3 - 15 cm) :
i, involucre (soie le plus longue atteignant 15 mm) ; i. épillet, vue latérale (long de 3,5 - 5 mm) ; k, fleur supérieure
fertile, face ventrale; J, base d'un limbe et ligule.
1
294 GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
Nom commun: Herbe à Cateaux (Ile Maurice), Herbe pagode (La Réunion).
Nom anglo-saxon : Coastal burr grass.
Herbe annuelle, cespiteuse ; chaumes parfois couchés à la base, puis genouillés ascendants, ramifiés
aux nœuds, glabres, un peu scabres et rudes au toucher sous les inflorescences, atteignant 25-60 cm de long.
Feuilles à gaines comprimées carénées, limbes linéaires, de 5-25 cm de long sur 3-10 mm de large, un peu
arrondis à la base, plans, pileux sur la face supérieure ; ligule représentée par un court rebord cilié.
Inflorescences en faux épis terminaux à base incluse dans la gaine de la dernière feuille ou finalement
exserte, ayant de 3-10 cm de long sur 10-14 mm de diamètre. Involucres subsessiles, gros, souvent plus
larges que hauts, de 5-7 mm de haut sur 5-8 mm de large. Aiguillons rigides, vulnérants, soudés jusqu'à
la moitié (ou parfois plus) de leur longueur en une cupule profonde; aiguillons internes très larges et plats,
relativement courts, à pointe finement scabre rétrorse, base ciliée sur les bords et pubescente sur le dos,
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 295
sillonnée d 'une ou deux dépressions vertes peu profondes; aiguillons externes plus grêles et plus courts,
généralement dressés, finement scabres rétrorses. Epillets sessiles groupés par 2-6 dans un invol ucre,
ovés aigus. de 4,5-6,5 mm de long ; glume inférieure atteignant la moitié de la longueur de l'épillet, plus
souvent plus courte, O-I-nervée ; glume supérieure atteignant les 3/4 de la longueur de l'épillet, 5-nervée ;
1 fleur inférieure en général vide, lemma semblable à la glume supérieure, un peu plus longue; fleur supé-
rieure :J, de la taille de l'épillet, à glumelles finement coriaces, lisses.
Espèce d'origine américaine répandue sous les tropiques. C'est une plante de bord de mer, croissant
sur les sables dunaires, ne formant jamais des peuplements importants. On la trouve sporadiquement à
Madagascar le long des côtes. Dans le Sud (Arnbovornbe), c'est une mauvaise herbe occasionnelle des
cultures sur sable. Elle est fréquente dans les îles Maurice et La Réunion.
Herbe annuelle, en touffes diffuses; chaumes genouillés à la base, ramifiés aux nœuds inférieurs,
glabres, ayant de 25-80 cm de haut. Feuilles d'un vert un peu glauq ue, à gaines un peu comprimées carénées,
limbes linéaires, plans ou enroulés, de 5-20 cm de long sur 3-6 mm de large, glabres ou plus ou moins
pileux sur la face supérieure ; ligule réduite à un court rebord ciliolé.
Inflorescences en faux épis terminaux exserts, de 5-15 cm de long sur 8-12 mm de diamètre, denses
et hérissés d'aiguillons. Involucres subsessiles, à aiguillons nombreux, rigides, pointus et vulnérants,
soudés à leur base en une cupule aplatie, les internes dressés, élargis inférieurement, de 4-7 mm de long,
scabres rétrorses au sommet, ciliés à la base, creusés sur leur face externe de 1-2 sillons verts, les externes
plus grêles et plus courts, étalés et parfois réfléchis. Epillets solitaires ou géminés (plus rarement par trois)
dans un involucre, sessiles, ovés lancéolés, de 4-6 mm de long; glumes finement membraneuses, glabres,
l'inférieure plus courte, atteignant la 1/2 ou les 2/3 de la longueur de l'épillet, 1-3-nervée, la supérieure
3-5-nervée ; fleur inférieure souvent réduite à une lem ma, semblable à la glume supérieure et légèrement
plus courte que l'épillet; fleur supérieure :J, de la longueur de l'épillet, à glumelles finement coriaces,
glabres et lisses.
Espèce africaine, d'introduction sans doute assez récente (récoltée pour la première fois en 1922).
Elle existe sporadiquement dans l'Ouest de Majunga à Tuléar. C'est une plante de station sèche, en général
sableuse, des bords de chemins ou des jachères, ou adventice dans les cultures où elle est une mauvaise
herbe gênante à cause des aiguillons vulnérants des involucres. N'était cet inconvénient, elle donne un
bon fourrage au stade jeune, avant floraison.
211 = 34 (Delisle).
PENNISETUM Rich.
Genre comptant de très nombreuses espèces en régions tropicales. Certaines sont bonnes fourra-
gères et d'autres sont cultivées comme céréales (mils). Quatre espèces se rencontrent à Madagascar à
l'état sauvage, trois autres. introduites et cultivées. ont une certaine importance.
Proche du genre Cenchrus, mais les soies de l'involucre sont libres et ne forment pas de cupule
par soudure de leurs bases.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 297
1. Epi grêle, lâche, étroit (ne dépassant pas S mm de diamètre) ; épillets de 7-9 mm de long.
1. P. pseudotriticoides
1. Epis cylindriques, hirsutes. de 1 cm de diamètre au moins, en général denses. Epillets ne dépassant
pas 5 mm de long.
2. Soies internes de l'involucre seulement scabres (rarement avec quelques poils peu denses à la base).
2. P. atrichum
2. Soies internes de l'involucre densément pileuses à leur base, poils fins, cotonneux, entremêlés.
FIG. 109. - Cenchrus bifiorus Roxb. : a, fragment de la base d'une plante; b, inflorescence (longue de 5 -15 cm) ; c, invo-
lucre (haut de 4 - 7 mm) ; d, épillet, face ventrale (long de 4 - 6 mm) ; e, glume supérieure: f, fleur supérieure fertile
(dos) ; g, base d'un limbe et ligule. - Pennisetum atrichum Stapf et Hubb. : h, fragment de la base d'une plante;
i, inflorescence (longue de 10 - 20 cm) ; j, involucre (soies les plus longues de 15 - 25 mm) ; k, lemma de la fleur infé-
rieure (longue de 4 mm) ; J, fleur supérieure fertile, face ventrale (longue de 1,8 - 2 mm).
GRAJllNÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 299
FIG. 110. - Pennisetum polystachyon (Linn.) Schult. : a. fragment de la base d'une plante; b, inflorescence (longue de 7 -
20 cm) ; c, involucre (soies les plus longues atteignant 12 - 30 mm) ; d, glume supérieure (longue de 4 - 5 mm) ; e, fleur
supérieure fertile. - Pennisetum pseudotriticoides A. Camus: f, fragment de la base d'une plante; g, involucre et
épillet (épillet long de 7 - 9 mm) ; h, inflorescence (longue de 8 - 20 cm) ; i, fleur supérieure fertile; j, lemma de la fleur
inférieure.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 301
Espèce existant en Afrique, en Amérique, aux Indes, très commune à Madagascar, dans tous les
domaines climatiques sauf le Sud subaride. Elle s'accommode de stations diverses, en général bien drainées
et à sols assez profonds: plateaux non érodés, bas de pentes, alluvions, exceptionnellement sur sols érodés
et tassés. Son comportement est celui d'une plante rudérale; on la trouve en bord de route, en adventice
dans les cultures sèches. Elle est parfois abondante sur les jachères et on la rencontre aussi sporadiquement
dans les savanes à Heteropogon et Hyparrhenia. C'est un bon fourrage au stade jeune qui peut fournir
un pâturage de valeur.
Les plantes rattachées à P. polystachyon forment un complexe qui comprend peut-être 2 espèces :
P. polystachyon proprement dit, plante annuelle, et P. setosum Rich., plante pérenne. Les échantillons
que nous avons de Madagascar ne nous permettent pas pour l'instant d'élucider ce problème. Une étude
plus fouillée sur le terrain et l'expérimentation en station, permettraient de mieux l'éclairer.
2n = 54 (Tateoka).
FIG. III. - Pennisetum pedicellatum Trin. : a, fragment de la base d 'une plante; b, inflorescence (longue de 5 - 15 cm) ;
c, involucre (soies les plus longues de 15 - 25 mm) ; d, épillet, vue latérale (long de 3 - 4 mm) et son pédicelle; e, glume
inférieure; f, glume supérieure; g, lemma de la fleur inférieure; h, fleur supérieure fertile (longue de 2,5 mm).
302 GRA.'wINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
C'est un millet d'origine africaine, introduit sur la côte Ouest de Madagascar où il a donné lieu à
une culture familiale, surtout en pays Makoa. Cette culture n'est plus guère pratiquée. mais on peut trouver
encore quelques pieds dans les villages, près des habitations.
P. purpureum Schumach.
RHYNCHELYTRUM Nees
Genre surtout africain dont certaines espèces sont largement répandues. Deux d'entre elles sont
naturalisées à Madagascar. Ce genre est caractérisé par ses épillets comprimés latéralement, généralement
pileux, soyeux, à poils longs, argentés ou rosés.
1. Annuelle ou pluriannuelle, en touffes lâches, gaines des feuilles basales ni imbriquées ni persistantes;
limbes plans ou lâchement enroulés, mais non étroitement filiformes. Epillets à glume supérieure et
lemma inférieure nettement gibbeuses sur le dos ; insertion des glumes séparées, distantes de 0,5-
0,7 mm.
1. R. repens
1. Pérenne, en touffes denses, gaines des feuilles basales persistantes et imbriquées; limbes filiformes
très étroits (0,5 mm de diamètre enroulés). Epillets à glume supérieure et lemma inférieure peu nette-
ment ou non gibbeuses sur le dos; insertion des glumes proches l'une de l'autre.
2. R. setifolium
1. Rhynchelytrum repens (Willd.) Hubb. (= R. roseum (Nees) Stapf et Hubb.) (fig. 112).
1 :
i~
1
d
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 305
dans le Sud, elle est en général plus grande, en touffes moins denses, à chaumes plus grossiers. C'est une
héliophile, s'accommodant de stations très diverses, en général bien drainées, commune au bord des chemins,
dans les jachères et champs cultivés, s'introduisant occasionnellement dans les savanes herbeuses à Hete-
ropogon contortus et Hyparrhenia rufa. En bonnes conditions, elle peut persister plusieurs années, mais
se comporte le plus souvent comme une annuelle. C'est un bon fourrage qui peut être installé par semis,
50 % des graines mûrissent et sont fertiles.
2n = 36 (Tateoka).
MELINIS P. Beauv.
Genre africain dont une espèce est naturalisée à Madagascar. Il est caractérisé par des épillets petits,
1 comprimés latéralement, glabres ou lâchement pileux, aristés ou non, à glume inférieure très petite, glume
supérieure aussi longue que l'épillet semblable à la lemma inférieure.
FIG. 112. - Rhynchelytrum repens (Willd.) Hubb. : a, fragment d'une souche; b, inflorescence (longue de 5 - 20 cm) ;
c, épillet (long de 3 - 6 mm) ; d, fleur fertile; e, base du limbe et ligule. - Sacciolepis indica (Linn.) Chase: f, base
d'une plante; g, inflorescence (longue de 2 - 5 cm) ; h, épillet (long de 2,3 - 2,8 mm) ; i, fleur fertile, face ventrale;
j, lemma de la fleur inférieure, dos.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 307
Feuilles le plus souvent très pileuses, poisseuses au toucher, à poils secrétant une oléo-résine visqueuse
et très odorante, odeur spécifique signalant la plante ; limbes étalés ou à marges enroulées, atteignant
15 cm de long sur 4-12 mm de large, souvent plus ou moins rougeâtres ou bruns, surtout en sèchant ;
ligule représentée par une ligne de poils assez longs.
Inflorescences en panicules terminales, grêles, oblongues ou ovées, souvent violacées, le plus souvent
assez denses et contractées, plus rarement lâches et étalées, ayant de JO-30 cm de long ; ramifications
fasciculées, grêles, dressées ou étalées ; pédicelles des épillets grêles, atteignant 2 mm de long. Epillets
glabres, de 1,8-2,3 mm de long, aristés ou non, vert pâle ou plus ou moins pourpres; glume inférieure
réduite à une petite écaille sans nervure à la base de l'épillet; glume supérieure aussi longue que l'épillet,
lobée au sommet, et avec parfois un mucron entre les lobes, à 7 nervures nettement saillantes ; fleur infé-
rieure stérile, lem ma semblable à la glume supérieure, lobée au sommet, mutique ou aristée entre les lobes
(arête fine atteignant JO mm de long, parfois plus), à 5 nervures saillantes ; fleur supérieure ~, plus courte
que l'épillet, à glumelles finement chartacées, jaune pâle, lisse.
Espèce africaine, assez commune à Madagascar dans toute la zone des plateaux. Elle se comporte
parfois comme une rudérale, croissant aux bords des routes, sur les talus, mais on la trouve aussi, souvent,
dans les rocailles, les amas de rochers, en station sèche, ensoleillée, protégée des feux auxquels elle ne
résiste pas. On ne peut dire qu'elle soit une constituante des savanes à Aristida, mais on la rencontre cepen-
dant sur certaines pentes érodées, sur sols ferrallitiques dérivant de gneiss ou de granites, dans une végé-
tation très ouverte où le feu ne passe plus que rarement. Elle peut constituer de petits îlots mais ne forme
jamais de peuplements très denses. Dans la nature, elle ne semble pas être broutée par les animaux. C'est
pourtant un excellent fourrage qui peut être utilisé pour constituer des prairies temporaires. Il a été intro-
duit dans beaucoup de pays tropicaux à cette fin. A Madagascar, diverses variétés ont été essayées en
station avec succès. Il s'établit par semis. Les bovins finissent par bien s'y accoutumer malgré son odeur
forte et sa viscosité.
2n = 36 (Avdulov, Tateoka).
TRICHOLAENA Schrad.
Genre groupant une dizaine d'espèces africaines et asiatiques; une espèce naturalisée et commune
à Madagascar. Ce genre est proche de Melinis et s'en distingue surtout par la fleur inférieure de l'épillet
qui est 0 au lieu d'être stérile.
FIG. 113. - Rhynchelytrum setifolium (Stapf) Chiov. : a, fragment de la base d'une plante; b, inflorescence (longue de 8 -
20 cm) ; c, épillet (long de 4 - 6 mm) ; d, base d'un limbe et ligule. - Tricholaena monachne (Trin.) Stapfet Hubb. :
e, épillet, vue latérale (long de 2 - 3 mm) ; I, fragment de la base d'une plante; g, inflorescence (longue de 6 - 15 cm) ;
h, fleur supérieure fertile, face ventrale (longue de 1,5 mm) ; i, base d'un limbe et ligule.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 309
longuement nues à la base ; pédicelles des épillets capiIlaires, sinueux, atteignant 7 mm de long. Epillets
comprimés latéralement, ovés, de 2-3 mm de long, baillant au sommet, glabres, jaunâtres ou violacés ;
glume inférieure réduite à une petite écaille à peine visible à la base de l'épillet; glume supérieure de la
longueur de l'épillet ou un peu plus courte, 5-nervée ; fleur inférieure aussi longue que l'épillet, le plus
souvent Ô, lemma ressemblant à la glume supérieure, mais plus ample, 5-nervée ; fleur supérieure C},
petite, de 1,5 mm de long environ, lancéolée, à glumelles finement coriaces, lisses et brillantes, jaune pâle.
Espèce commune en Afrique, qui s'est étendue jusqu'en Asie. Elle existe aussi dans les îles Maurice
et La Réunion et est fréquente à Madagascar sous climats secs ou à longue saison sèche et à moyenne
élevée de température (Sud et Ouest). C'est une plante héliophile, de station sèche, qui s'accommode de
sols divers, dunes de bord de mer, calcaires squelettiques, sols ferrugineux tropicaux sur sables. Elle fait
partie des savanes à Heteropogon contortus dégradés et des savanes à Aristida rufescens.
Elle peut monter en altitude dans la partie Ouest, plus sèche, des plateaux (Ambatofinandrahana).
1 Cette plante a l'allure générale d'un Panicum, mais elle se distingue par son épillet comprimé latéralement,
et sa glume inférieure minuscule. C'est un fourrage médiocre.
2 n = 36 (de Wet)
1
CYRTOCOCCUM Stapf
Genre ne comptant que quelques espèces asiatiques, malaises, une seule espèce africaine. A Mada-
gascar, deux espèces peuvent être retenues.
Ce genre se signale par ses épillets très comprimés latéralement, à profil gibbeux sur le dos.
i
1
1
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 311
épilIets grêles, longs et flexueux. Epillets ovés aigus, de 1,5-2 mm de long, comprimés latéralement, glabres
ou paraissant glabres, vert sombre, souvent teintés de violacé ; glume inférieure ovée aiguë, atteignant les
3/4 de la longueur de l'épillet, 3-nervée ; glume supérieure subégale ou un peu plus longue, 3-nervée ; fleur
inférieure Ô ou vide, lemma de la taille de l'épillet, 5-nervée, un peu pileuse sur les marges au sommet ;
fleur supérieure-:;, très comprimée latéralement et arrondie, gibbeuse sur le dos, à glumelIes indurées,
chartacées, pâles et lisses, lemma munie d'un petit cal vert au sommet.
Herbe endémique, commune dans le domaine humide de l'Est et sur les plateaux. C'est une plante
d'ombre légère, de la lisière de la forêt ombrophile entre 700 et 1 500 m d'altitude. Elle se trouve aussi dans
des endroits découverts, frais, bas de pente, alluvions, bords de ruisseaux. A l'ombre des arbres, elle peut
donner des tapis presque purs. Elle peut être adventice dans les cultures de la zone forestière : caféières,
bananeraies.
Herbe annuelle, en touffes diffuses, chaumes glabres, grêles, couchés à la base, ramifiés et enracinés
aux nœuds, puis dressés, ayant de 30-40 cm de haut. Feuilles à limbes linéaires, ou lancéolés linéaires, de
1,5-6 cm de long sur 4-8 mm de large, plans, rétrécis sur la base, à pilosité très lâche ; ligule membraneuse,
glabre, tronquée.
Inflorescences en panicules oblongues ou ovées, de 7-15 cm de long, à nombreux petits épillets;
ramifications solitaires, d'abord dressées, puis étalées, très grêles, glabres, longuement nues à la base,
pouvant atteindre 5·10 cm de long; pédicelles des épillets courts (sauf ceux des extrémités des ramifica-
tions). Epillets de 1,2-1,4 mm, glabres, comprimés latéralement, face dorsale arrondie, gibbeuse, glume
inférieure triangulée, atteignant la 1/2 ou les 3/4 de la longueur de l'épillet, 3-nervée ; glume supérieure un
peu plus longue en général, obtuse au sommet, 3-nervée ; fleur inférieure de la taille de l'épilIet, à lemma
obtuse, 5-nervée ; fleur supérieure aussi longue que la fleur inférieure, à glumelles finement coriaces, pâles,
lisses, lem ma ayant un petit cal vert au sommet.
Espèce endémique, qui se distingue aisément de la précédente par son port et ses petits épillets. Elle
est beaucoup moins répandue. Elle est fréquente surtout dans I'Ankaizina (environs de Betainkankana).
C'est, à l'origine, une espèce de la forêt des plateaux, qui s'est adaptée à des conditions rudérales et qui est
parfois abondante sur certaines alluvions sableuses, où elle devient une adventice des cultures sèches
(arachides). C'est un exemple d'une espèce endémique de sous-bois et lisières forestières, s'adaptant à
un milieu plus ensoleillé. On peut la trouver aussi en d'autres points des plateaux (environs de Tananarive)
dans des rocailles, ou amas de rochers protégés des feux.
SACCIOLEPIS Nash
Genre de plantes hygrophiles pour la plupart, répandu dans les régions chaudes du monde et comp-
tant à Madagascar 7 espèces communes ou assez communes. Ce genre est caractérisé par des épis le plus
souvent cylindriques et denses et des épillets gibbeux à la base (ce caractère n'étant pas toujours très mar-
qué).
FIG. 115. - Sacciolepis auriculata Stapf : a, fragment de la base d'une plante; b, inflorescence (longue de 4 - 10 cm) ;
c, épillet, vue latérale (long de 3,2 - 4 mm) ; d, fleur supérieure fertile (vue ventrale) ; e, base d'un limbe et ligule. -
Sacciolepis curvata (Linn.) Chase: f, fragment de la base d'une plante; g, inflorescence (longue de 4 - 17 cm) ; h,
épillet, vue latérale (long de 2,3 - 3 mm) ; i, fleur supérieure, vue de trois quarts (longue de 1,5 mm).
1
l
h
b
J
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 313
1. Inflorescences en panicules lâches ou plus ou moins contractées (mais non cylindriques et denses).
Epillets fortement asymétriques, à dos très gibbeux à la base ; glume inférieure courte, 1/4 à 1/5 de la
longueur de l'épillet.
1. S. eurvata
1. Inflorescences en faux épis cylindriques et denses ou plus ou moins interrompus. Epillets à dos arrondi
ou presque droit, non fortement gibbeux; glume inférieure atteignant 1/3 à 2/3 de la longueur de
l'épillet.
2. Epillets n'atteignant jamais 2 mm de long.
3. Epillets très petits, ne dépassant pas 1 mm de long. Faux épis atteignant JO cm de long, à épillets
très nombreux. Limbes foliaires filiformes enroulés.
2. S. microeoeea
3. Epillets de 1,3-1,5 mm de long. Faux épis courts : 0,5-1,8 cm de long. Limbes foliaires plans, liné-
aires ou lancéolés linéaires.
3. S. delieatu/a
2. Epillets ayant toujours plus de 2 mm de long.
4. Annuelle ; épillets de 2,3-2,8 mm de long, asymétriques, comprimés latéralement ; lem ma de la
fleur inférieure nettement gibbeuse à la base.
i 4. S. indiea
1
1
4. Pérennes; plantes n'ayant pas cet ensemble de caractères.
5. Epillets ne dépassant pas 2,5 mm de long.
5. S. Viguieri
5. Epillets de plus de 2,8 mm de long.
6. Epillets de 3,2-4 mm de long, asymétriques, comprimés latéralement, arrondis et gibbeux
sur le dos, souvent plus ou moins pileux.
6. S. auriculata
FIG. 116. - Sacciolepis a/ricana Hubb. et Snowd. : a. base de chaume; b, inflorescence (atteignant 25 cm de long) ; c, épillet,
dos (long de 2,8 - 3,5 mm) ; d, épillet, face ventrale; e. fleur fertile. - Sacciolepis Viguieri A. Camus : I, fragment d'une
souche; g, épillet (long de 2 - 2.5 mm) ; h. inflorescence (longue de 10 - 20 cm) ; i. fleur fertile (profil) ; i, glume
inférieure; k, glume supérieure.
b
e
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 315
6 mm de large, glabres ou à pilosité lâche sur les 2 faces, plans ; ligule réduite à une très courte membrane
ciliolée, de 0,1-0,3 mm de haut.
Inflorescences en panicules lâches ou contractées de 4-17 cm de long; ramifications solitaires res-
tant dressées et appliquées contre l'axe ou étalées ; pédicelles des épillets, grêles, flexueux et lisses. Epillets
de 2,2-3 mm de long, asymétriques, fortement gibbeux sur le dos, verts ou plus ou moins teintés de rose
violacé, glabres, rarement avec quelques poils sur la glume supérieure et la lemma inférieure; glume infé-
rieure réduite à une écaille triangulée de 0,5 mm de long; glume supérieure de la longueur de l'épillet,
arrondie au sommet, à 9-11 nervures fortement saillantes ; fleur inférieure stérile ou G, lemma semblable à
la glume supérieure mais plus étroite et à 5 nervures; fleur supérieure fertile, de 1,5 mm de long, jaune
pâle, à glumelles finement crustacées, lisses, brillantes.
1
Espèce assez commune, se rencontrant sur la côte Est, sur les sables ou dans des sous-bois clairs, sur
les bords des chemins et les berges des rivières. C'est aussi une adventice des cultures sèches. Elle monte en
1 altitude jusqu'à environ 1 000 m.
1
j Dans l'Ouest, on la trouve sporadiquement sur alluvions fraîches, en bordures de marais et dans des
endroits un peu ombragés. Une forme à panicule étroite a été récoltée dans le massif de l'Isalo en bords de
routes et en sous-bois. Cette espèce existe aussi aux îles Comores. Elle est sans intérêt en tant que fourrage.
1
2n = 18 (Tateoka).
1t
2. S. micrococca Mez (fig. 117).
\ Herbe annuelle, cespiteuse ; chaumes dressés, grêles, de 40-75 cm de haut, ramifiés aux nœuds
inférieurs, pouvant être teintés de rose violacé. Feuilles de la base à gaines amples, de texture spongieuse;
limbes filiformes, enroulés, de longueur variable, atteignant 12 cm de long, glabres; ligule réduite à une
très courte membrane tronquée de 0,3-0,4 mm de haut.
1
Inflorescences en faux épis cylindriques denses ou plus ou moins interrompus, atteignant 1 cm de °
1 long sur 2-3 mm de large, ramifications courtes, apprimées contre l'axe ; pédicelles des épillets grêles et
flexueux, courts. Epillets elliptiques, symétriques, de 1 mm de long au plus, glabres, brun clair ou jaunes,
souvent teintés de rose violacé; glume inférieure atteignant environ la moitié de la longueur de l'épillet,
1 3-nervée ; glume supérieure de la longueur de l'épillet, arrondie sur le dos, à 7 nervures saillantes; fleur
l
J
inférieure stérile, lemma semblable à la glume supérieure. 7-nervée ; fleur supérieure fertile, un peu plus
courte que l'épillet, de 0,8-0,9 mm de long. à glumelles finement crustacées, lisses et brillantes, blanchâtres
à jaune clair.
t Cette petite espèce hygrophile est sans doute d'introduction assez récente. Elle n'a jusqu'à présent
été récoltée que sur la rive Ouest du lac Alaotra (Ambohijanahary, Andramosabe). Elle n'était connue que
de l'Afrique du Centre et de l'Ouest. Elle croît sur les jachères de rizières et graine abondamment, ce qui
lui permettra sans doute de se répandre rapidement. Sa floraison a lieu en mai-juin. En fin de végétation,
elle semble pouvoir donner des chaumes fertiles à épis plus petits et beaucoup moins denses que les épis
normaux.
1
FIG. 117. - Sacciolepis micrococca Mez: a, fragment de la base d'une plante; b, inflorescence (longueur: jusqu'à JO cm) ;
c, épillet, vue latérale (long de 1 mm) ; d, fleur supérieure, face ventrale; e, glume supérieure; f, glume inférieure;
g, base de limbe et ligule. - Sacciolepis delicatula Mez: h, plante fleurie (haute de 6 - J 3 cm) ; i, épillet, vue latérale
(long de J ,5 mm) ;j, fleur supérieure fertile, face ventrale.
316 GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
mm de long, aplatis dorsiventralement, à dos à peine arrondi, jaune verdâtre et à sommet vert sombre,
toujours glabres; glume inférieure très mince, atteignant 1/3 de la longueur de l'épillet (ou un peu plus), à
5-7 nervures fines non saillantes ; glume supérieure de la longueur de l'épillet, à 9 nervures saillantes ; fleur
inférieure stérile, lemma identique à la glume supérieure, un peu plus étroite, 9-nervée ; fleur supérieure
fertile plus courte, 2-2,5 mm de long, à glumelles crustacées, lisses, brillantes, blanchâtres ou jaune pâle.
Plante africaine, commune dans toute l'île, au bord des eaux, dans les marais. C'est aussi une
adventice fréquente en rizières où elle n'est pas très gênante. On peut la considérer comme un bon fourrage
mais elle produit peu.
2n = 18 (Tateoka).
PANICUM Linn.
Très grand genre comprenant de nombreuses espèces réparties dans les régions tropicales et sub-
tropicales, quelques-unes en zones tempérées. Nous avons retenu 19 espèces comme étant communes ou
assez communes à Madagascar.
Ce genre est caractérisé par des inflorescences en panicules grandes et lâches, ramifiées, plus rare-
ment un peu contractées, des épillets non gibbeux, solitaires, pédicellés, mutiques, non comprimés latérale-
ment, sans soies à leur base.
2. Epillet pubescent. Plante plus petite, de 40-80 cm de haut (rarement plus). Panicules de 10-25 cm de
long.
2. P. mahafalense
1. Fleur supérieure fertile à glumelles lisses ou parfois un peu verruqueuses mais non ridées transversale-
ment.
3. Axe de l'inflorescence et ses ramifications, ainsi que les gaines foliaires, portant de longs poils à
sommet épaissi glanduleux. Plante de station humide.
3. P. glanduliferum
3. Axe de l'inflorescence et ses ramifications, gaines foliaires, glabres ou pileux mais poils non épaissis
glanduleux au sommet.
4. Glume inférieure aussi longue ou presque que l'épillet.
5. Epillets de 1,5-2 mm de long.
6. Limbe foliaire lancéolé ou ové lancéolé, plan, arrondi et embrassant à la base. Petite herbe
molle de station ombragée, à tige couchée.
4. P. brevifolium
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS Er DESCRIPTIONS 319
12. Epillets glabres; feuilles à limbes plans ou à bords enroulés, mais non
filiformes.
1
f
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 321
FIG. ll8. - Panicum maximum Jacq. : a, fragment de la base d'une plante; b, inflorescence jeune, rameaux inférieurs non
étalés (longue de 15 - 70 cm) ; c, épillet, face ventrale (long de 3 - 4 mm) ; d, épillet face dorsale; e, fleur supérieure
fertile face ventrale; f, paléa de la fleur inférieure.
1
1
pileuses; limbes linéaires rubanés, de 30·80 cm de long (parfois plus) sur 1-4 cm de large, plans, souvent
avec une zone de longs cils raides derrière la ligule ; ligule représentée par une membrane tronquée, ci-
liolée au sommet.
Inflorescences en grandes panicules terminales, pyramidales, de 15-70 cm de long sur 10-25 cm de
large; ramifications dressées puis étalées, nombreuses, celles de la base plus longues, habituellement de
10-25 cm, mais pouvant atteindre 40 cm, verticillées, elles mêmes plusieurs fois divisées; pédicelles des
épillets grêles et assez courts. Epillets oblongs, de 3-4 mm de long, peu aigus au sommet, un peu turgides,
verts, vert olive ou assez souvent teintés de violacé; glume inférieure, largement ovée, embrassant la base
de l'épillet, et atteignant 1/4 à 1/3 de la longueur, le plus souvent 1-3-nervée ; glume supérieure de la taille
et de la forme de l'épillet 5-nervée ; fleur inférieure 0, à lemma semblable à la glume supérieure, 5-7-nervée ;
fleur supérieure, 9, oblongue, aiguë au sommet, aussi longue que l'épillet ou presque, à glumelles crusta-
cées, nettement ridées transversalement.
Herbe originaire d'Afrique tropicale, maintenant répandue dans toutes les régions chaudes où elle
a été introduite. Elle est commune dans tous les domaines géographiques de Madagascar. On la trouve au
bord des routes, aux alentours des villages, sur les anciennes jachères. Dans les régions plus sèches de l'Ouest
et du Sud, elle est surtout fréquente sur les alluvions des rivières et dans des bas-fonds humides. Sur les
alluvions, elle peut donner, naturellement, des peuplements denses, localisés. Elle s'introduit occasionnel-
lement dans les savanes à Hyparrhenia sur de bons sols. C'est une bonne plante fourragère, à l'état jeune,
dont la culture a été souvent préconisée en régions tropicales. Elle se multiplie surtout par éclats de souche,
car elle ne graine pas régulièrement, ce qui est un handicap pour son extension. Les épillets sont parfois
attaqués par un charbon. C'est une plante exigeante qui ne donne des rendements intéressants que sur sols
profonds et fertiles.
Panicum maximum est un complexe, dont les individus sont assez variables et où il existe différentes
!
lignées.
D'après R. BOST, cette plante est utilisée en décoction contre les maladies de foie.
; 2n = 18 (de Wet), 32 (Moffett et Hurcornbe, Tateoka), 36 (Burton, Darlington et Janaki-Ammal).
FIG. 119. - Panicum Decaryanum A. Camus: a, fragment de la base d'une plante; b, inflorescence (longue de 5 - 10 cm) ;
c, épillet, vue latérale (long de 1,5 - 1,8 mm) ; d, fleur supérieure fertile, face ventrale. - Panicum mahafalense A. Camus:
e, fragment de la base d'une plante; I, inflorescence (longue de 10 - 25 cm); g, épillet, face ventrale (long de 2,5 - 3 mm) ;
h, fleur supérieure fertile, face ventrale.
GRAAJlNÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 325
de long, turgides, vert olive ou pourpre, très semblables à ceux de Panicum maximum, mais à glumes et
lem ma de la fleur inférieure pubescentes.
Espèce endémique de la zone subaride du Sud, remontant dans l'Ouest jusqu'au Mangoky. C'est
une plante héliophile ou d 'ombre légère qui croît dans des stations très sèches: sables, calcaires. Elle n'est
rencontrée que sporadiquement.
j linéaires ou linéaires lancéolés, de 1-10 cm de long sur 1-7 mm de large, plans, finalement étalés et réfléchis,
glabres ou un peu pileux derrière la ligule, face inférieure portant parfois des poils glanduleux épars ;
ligule réduite à un très court rebord ciIiolé.
Inflorescences en panicules ovées de 4-10 cm de long sur 2-6 cm de large; ramifications grêles,
divisées dès la base ou près de la base, les plus longues atteignant 4-5 cm ; axe de l'inflorescence et ses
ramifications munis de deux types de poils, les uns fins non glanduleux, les autres renflés en massue au
sommet, glanduleux. Epillets solitaires ou géminés et alors l'un brièvement pédicellé, l'autre à pédicelle
plus long, de 2-4 mm. Epillets elliptiques, glabres, vert pâle ou teintés de violacé, de 2-2,8 mm de
long ; glume inférieure lancéolée étroite, atteignant 1/3 ou 1/2 de la longueur des épillets, l-nervée ;
glume supérieure, de la longueur de l'épillet, 5-9-nervée ; fleur inférieure vide, lemma semblable à la
glume supérieure; fleur supérieure :, un peu plus courte ou presque aussi longue que l'épillet, elliptique
] aigue, à glumelles finement crustacées, pâles, lisses.
Espèce endémique, aisément reconnaissable à son port et à son inflorescence pileuse glanduleuse
1 sur les axes. C'est une plante hygrophile de stations très humides: bords de marais (où elle est souvent
associée avec Cyperus latifolius Poir., Ethulia conyzoîdes Linn., Cyclosorus gongylodes (Schkuhr.) Link).
prairies marécageuses. Elle est répandue dans les bas fonds humides de la zone Est des plateaux, et est moins
fréquente dans la partie Ouest. Elle n'existe pas dans les parties sèches de Madagascar (Sud et Ouest).
2n = 36 (Tateoka).
FIG. 120. - Panicum glanduliferum Schum. : a, base d'un chaume: b, inflorescence (longue de 4 - ID cm) ; c, épillet, vue
latérale (long de 2 - 2,8 mm) ; d, fleur supérieure fertile, face ventrale: e, glume inférieure. - Panicum cinctum Hack. :
f, fragment de la base d'une plante; g, épillet, vue latérale (long de 2 - 3 mm) : h, inflorescence (longue de 3 - 18 cm) :
i, fleur supérieure fertile (dos).
GRAJlINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 327
Inflorescences en panicules ovées, lâches, à base d'abord engainée par la dernière feuille, puis assez
nettement exsertes, atteignant 5-15 cm de long sur 2,5-12 cm de large ; ramifications grêles, solitaires ou
irrégulièrement rapprochées, divisées ; pédicelles des épillets capillaires, flexueux, de longueur variable :
0,7-12 mm. Epillets petits, ovés aigus, de 1,5-2 mm de long, glabres ou pileux, vert sombre ou pourprés,
aplatis ventralement et bombés sur le dos; glumes peu inégales, l'inférieure un peu plus courte que l'épil-
let ou presque aussi longue, étroite, 3-nervée. la supérieure de la taille de l'épillet 5-nervée ; fleur infé-
rieure èS ou vide, lemma assez semblable à la glume supérieure mais aplatie sur le dos, 5-nervée ; fleur
supérieure, ~,ovée aigue. un peu plus courte que l'épillet, glumelles chartacées à crustacées, lisses, pâles.
Espèce commune en Afrique et en Asie, fréquente aussi en zone forestière à Madagascar, dans l'Est
et le Sambirano. Elle monte en altitude jusqu'à 1 100-1 300 m. C'est une plante d'ombre légère, que l'on
trouve en lisière de la forêt, mais qui, sous climat humide à déficit de saturation faible, croît également
à découvert. Elle est adventice dans certaines cultures : bananeraies. plantations de canne à sucre, de
caféiers; et elle est parfois très abondante, formant des tapis denses sur remplacement des « tavy » (brûlis
de forêt) laissés en jachères. Elle est absente de la forêt semi-décidue de I'Ouest, mais peut se trouver
dans des bas-fonds humides et ombragés (raphières).
2n = 36 (Tateoka).
Herbe pérenne, grêle, à chaumes faibles, pouvant atteindre 2 m de long, très ramifiés, couchés ou
grimpants dans les plantes voisines. Feuilles à limbes linéaires ou linéaires lancéolés, plans, de 5-13 cm
FIG. 121. - Panicum brevifolium Linn. : a, fragment de la base d 'une plante: b, inflorescence (longue de 5 - 15 cm) ; c,
épillet, vue latérale (long de 1.5 - 2 mm) : d, glume supérieure: e, glume inférieure; f, fleur supérieure fertile (dos). -
Panicum uvulatum Stapf : g, fragment de la base d'une plante: h, portion d'inflorescence (longueur: jusqu'à 15 cm) :
i, épillet vu de trois quarts, (long de 1,2 - 1,5 mm) : i. fleur supérieure fertile vue de trois quarts. 1
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GRA.HINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 329
de long sur 3-10 mm de large, glabres ou pubescents; ligule réduite à un très court rebord, glabre ou
faiblement ciliolé.
1nflorescences en panicules lâches. de 10-25 cm de long. à épillets très dispersés ; ramifications
finalement largement étalées. solitaires, celles de la base. plus longues, atteignant 5-15 cm, divisées, les
divisions capillaires. longuement nues à leur base et portant seulement quelques épillets au sommet.
Epillets ovés lancéolés, de 2-2,5 mm de long, glabres, verts ou teintés de violacé au sommet. glumes sub-
égales, l'inférieure aussi longue ou un peu plus courte que l'épillet. 3-nervée, la supérieure, aussi longue
que l'épillet. 5-7-nervée ; fleur inférieure vide, lemma semblable à la glume supérieure 5-nervée ; fleur
supérieure, ?, ovée lancéolée, aiguë, légèrement plus courte que l'épillet, à glumelles crustacées, pâles.
lisses.
Espèce endémique, de la zone forestière de moyenne et haute altitude, de l'Est et du Centre. Elle
croît jusqu'à 2000 m. Elle se trouve en lisière et en sous-bois, dans les formations secondaires à Philippia.
Elle se maintient sur les talus humides aux bords des fossés, et est éventuellement une adventice dans les
cultures: caféières, bananeraies. Elle est très proche de P. Hochstetteri Steud. d'Afrique avec lequel il
1
faudra peut-être la confondre.
2n = 36 (Tateoka)
1
7. P. Perrieri A. Camus (fig. 123).
Herbe pérenne, cespiteuse, à rhizome grêle; chaumes faibles. couchés sur le sol, de 15-70 cm de
long, très grêles, glabres, ramifiés et enracinés aux nœuds inférieurs, puis genouillés ascendants. Feuilles
à limbes linéaires aigus, de 2-8 cm de long sur 2-6 mm de large. glabres ou à pilosité lâche sur les deux
faces; ligule réduite à un court rebord membraneux, ciliolé.
Inflorescences en panicules étroites, de 2-8 cm de long, longuement exsertes sur des pédoncules très
grêles et glabres; ramifications dressées, apprimées contre l'axe, ou la basale oblique, solitaires, celle de
la base le plus souvent longuement nue dans sa partie inférieure. Epillets rassemblés vers le sommet des
ramifications, sur des pédicelles généralement courts (2-3 mm au plus). Epillets étroitement elliptiques
aigus, subacuminés, de 2,5-3 mm de long, glabres ou un peu pileux, verts ou tachés de violacé; glumes
subégales. à nervation saillante, aussi longues que l'épillet, l'inférieure 3-5-nervée, plus étroite, la supé-
rieure 7-nervée ; fleur inférieure vide; lemma très semblable à la glume supérieure; fleur supérieure,
?, nettement pl us courte que l'épi llet. oblongue aiguë, à glumelles crustacées, lisses, d'abord blanchâtres
puis brunâtres.
Espèce endémique, assez fréquente sur les plateaux au-dessus de 800 m d 'altitude, et jusqu'à 2 000 m
et plus. C'est une espèce des lisières de la forêt ombrophile d'altitude qui s'est adaptée à des stations plus
éclairées. Elle fait partie de la végétation secondaire à Philippia et se rencontre dans des bas-fonds un peu
humides, sur des colluvions. Dans le massif de l'Ankaratra, elle est fréquente et est devenue une adven-
tice des cultures sèches (maïs, pomme de terre). Elle entre dans la constitution de la prairie altimontaine
à Pentaschistis Perrieri et à Loudetia madagascariensis.
FIG. 122. - Panicum ambositrense A. Camus; a. inflorescence (longue de 10 - 25 cm) ; b. fragment de chaume; c. épillet
(long de 2 - 2,5 mm) ; d, fleur inférieure de l'épillet montrant la lemma et la paléa réduite; e, fleur fertile; f, glume
supérieure; g, base d 'un limbe et ligule.
GRAAJlNÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 331
plus), ramifiés aux nœuds et à nombreuses racines adventives. Feuilles à limbes de forme assez variable:
lancéolés, linéaires lancéolés à linéaires, de 0,8-9 cm de long sur 3-12 mm de large, plans, mous, glabres
ou pileux sur les 2 faces; ligule représentée par une courte membrane tronquée.
Inflorescences en panicules feuillées, terminales ou axillaires à l'aisselle des 2-5 feuilles supérieures.
Panicules de taille très variable, 3-15 cm de long, à ramifications très grêles, glabres, peu nombreuses,
d'abord dressées puis très divergentes, longuement nues à la base, les épillets étant agglomérés au sommet
en petites têtes ovoïdes de 0,5-1 cm de long. Epillets très petits, de 1,2-1,5 mm, elliptiques aigus, glabres,
verts ou teintés de pourpre; glume inférieure 1/3 à 2/5 de la longueur de l'épillet. l-nervée ; glume supé-
rieure aussi longue que l'épillet ou un peu plus courte, 3-nervée ; fleur inférieure stérile, réduite à la lem ma,
semblable à la glume supérieure, 5-nervée : fleur supérieure J, elliptique, obtuse, aussi longue que l'épillet
ou presque, à glumelles finement crustacées, lisses et brillantes.
Espèce endémique, commune dans toute la zone forestière humide de l'Est et des plateaux, montant
en altitude jusqu'à 2 000 rn. C'est une plante de lisières forestières et de sous-bois, qui s'est adaptée à des
stations plus éclairées: bords de chemins, talus humides et ombragés; elle est fréquente sur les défriche-
ments de forêt après les cultures, et dans les plantations arbustives (caféières, bananeraies). Elle a un
port très caractéristique dû à ses panicules feuillées et à ses petits épillets groupés à l'extrémité des ramifi-
cations. Elle est en fleurs toute l'année.
FIG. 123. - Panicum novemnerve Stapf : a, base d'une plante: b, inflorescence (longue de JO - 20 cm) ; c, épillet, vue
latérale (long de 2 - 2.5 mm) ; d, fleur supérieure fertile. face ventrale. - Panicum Perrieri A. Camus: e, fragment de
la base d'une plante: f', inflorescence (longue de 2 - 8 cm) ; g, épillet. vue latérale (long de 2.5 - 3 mm) ; h, fleur supé-
rieure fertile. face ventrale.
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 333
trouvant sur les plateaux. Deux sous-espèces ont pu ainsi être distinguées : la plante typique: P. umbella-
tum subsp. umbellatum qui est la plante de l'Est et P. umbellatum subsp. nossibense A. Camus de l'Ouest.
La première occupe des sables stabilisés, en arrière des premières dunes, le long de la côte, des colluvions
un peu humides et aussi des collines à sols ferrallitiques pas très érodés. Elle forme souvent un gazon dense
et ras couvrant parfaitement le sol et où les autres plantes s'introduisent difficilement. Elle donne un pâtu-
rage court, utilisé par les animaux. La seconde est moins fréquente, on la trouve sur des bas de pentes un
peu humides où elle gazonne, mais aussi sous forme de pieds isolés dans les savanes herbeuses à Heteropo-
gon contortus, mais elle est là peu fréquente. Elle est indiquée, à l'île Maurice, comme étant une plante
pionnière sur sol nu et sur les laves. On pourrait aussi, dans certaines conditions, l'utiliser pour maintenir
les sables.
2n = 18 (Tateoka).
FIG. 124. - Panicum umbellatum Trin. ; a. stolons et chaumes fleuris (hauts de 8 - 30 cm) ; b, épillet, vue latérale (long de
1,7 - 2 mm) ; c, épillet, face ventrale; d, fleur supérieure fertile, face ventrale ; e, base d'un limbe et ligule. - Panicum
parvifolium Lamk. : f, fragment de la base d'une plante; g, inflorescence (longue de 2 - 4 cm) ; h, épillet, vue latérale
(long de 1,3 - 1,8 mm) ; i, fleur supérieure fertile, face ventrale ; j, base d'un limbe et ligule.
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS
7-8 cm ; pédicelles des épillets très grêles, sinueux, de longueur variable, 1,5-7 mm. Epillets ovés aigus,
baillant un peu au sommet, de 1,7-2 mm de long, glabres, souvent rougeâtres ou pourpres ; glume infé-
335
1
rieure ovée, aiguë à faiblement acuminée, atteignant les 3/4 de la longueur de l'épillet, 3-nervée ; glume
1 supérieure aussi longue que l'épillet, à sommet un peu comprimé, 5-nervée ; fleur inférieure vide, à lemma
semblable à la glume supérieure; fleur supérieure ç, un peu plus courte que l'épillet, 1,5 mm de long,
1 oblongue obtuse, à glumelles finement crustacées lisses, brillantes. pâles, puis plus ou moins colorées de gris.
Espèce africaine existant aussi en Asie (Indes) ; assez peu commune à Madagascar. Elle se trouve
sous climat subhumide à longue saison sèche (Ouest et partie Ouest des plateaux jusqu'à 1 000 m d'alti-
tude environ).
Elle a une tendance hygrophile et affectionne les bas-fonds un peu humides, les bords de marigots,
sur des sols sableux ou plus lourds et argileux. Elle pousse parfois en stations plus sèches où elle peut être
une adventice des cultures.
1
1 12. P. luridum Hack. (fig. 125).
Herbe pérenne, stolonifère; stolons assez souvent en arceaux, enracinés et ramifiés aux nœuds,
pouvant atteindre 50 cm de long; chaumes florifères grêles, dressés, genouillés à la base, glabres, de 10-
40 cm de haut. Feuilles glabres ou lâchement pileuses ; limbes linéaires ou linéaires lancéolés, de 2-10 cm
de long sur 2-5 mm de large, à marges souvent munies de poils sétacés à base tuberculée ; ligule repré-
sentée par une ligne de cils courts.
Inflorescences en panicules ovées, de 4-7 cm de long sur 2-5 cm de large, lâches, glabres ; ramifica-
tions solitaires ou rapprochées par 2 ou subverticillées, obliquement dressées, celles de la base longuement
nues dans leur partie inférieure et pouvant atteindre 5 cm de long. Epillets ovés aigus, de 1,8-2,5 mm de
long, baillant au sommet, glabres, le plus souvent teintés de violacé ou de rougeâtre ; glumes inégales,
l'inférieure atteignant environ la moitié de la longueur de l'épillet, aiguë au sommet. 1-3-nervée, la supé-
rieure de la taille de l'épillet, 5-nervée ; fleur inférieure è. à lemma semblable à la glume supérieure,
1 5-nervée ; fleur supérieure ~, un peu plus courte que l'épillet. glumelles pâles, crustacées, lisses, brillantes.
Espèce endémique, commune sur les plateaux. Elle occupe des colluvions un peu fraîches, ou des
stations très sèches, érodées, sur sols ferrallitiques. Elle entre ainsi dans la constitution des savanes à
Aristida où elle est localement assez abondante et peut couvrir plus ou moins le sol entre les touffes des
graminées cespiteuses. Elle est aussi très fréquente sur les jachères et est une adventice des cultures sèches :
arachide, manioc, maïs. Elle existe aussi dans l'Ouest, mais elle y est plus rare. Elle est broutée par le bétail
et donne un fourrage court, peu productif. La floraison est très étalée et on trouve la plante en fleurs pra-
tiquement toute l'année.
FIG. 125. - Panicum luridum Hack. : a. base d'une plante: b, inflorescence (longue de 4 - 7 cm) ; c, épillet, vue latérale
(long de 1,8 - 2,5 mm) ; d, fleur supérieure fertile, face ventrale; e, base d'un limbe et ligule. - Panicum walense Mez:
f, fragment de la base d 'une plante (haut de 10 - 40 cm) ; g, épillet, vue latérale (long de 1,7 - 2 mm) ; h, fleur supérieure
fertile, face ventrale; i, base d'un limbe et ligule.
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FIG. 126. - Panicum pseudo voelrzkowii A. Camus: a, base d'une souche et fragment de stolon; b, épillet, profil (long de 1,3 -
1.7 mm) ; c, inflorescence (longue de 2,5 - 6 cm) ; d, fleur fertile. - Panicum Dregeanum Nees: e, fragment d'une
souche ; f, inflorescence (longue de 10 - 25 cm) ; g, épi Ilet (long de 2 - 2,5 mm) ; h, fleur fertile,
1
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11 2n = 32 (Tateoka)
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16. P. cinctum Hack. (fig. 120).
Herbe pérenne, cespiteuse, à rhizome court ligneux ; chaumes dressés, simples, en général assez
grêles, glabres, ayant IS-SO cm de haut; base des pousses protégées par des feuilles modifiées (cataphylles)
courtes, densément pileuses. Feuilles glabres ou plus ou moins densément pileuses, à limbes linéaires,
de 3-20 cm de long sur I,S-S mm de large, plans ou à marges enroulées, dressés et assez rigides ; ligule
1 réduite à une ligne de poils denses.
Inflorescences en panicules ovées, lâches, très variables, de 3-18 cm de long; ramifications grêles,
glabres, obliquement dressées, solitaires ou rapprochées par deux, celles de la base le plus souvent lon-
, guement nues dans leur partie inférieure, atteignant jusqu'à 12 cm de long; pédicelles des épillets grêles,
ayant juste sous le sommet une zone de poils blancs sétacés (parfois quelques poils seulement) formant
autour de l'épillet un pseudo-involucre. Epillets ovés aigus, de 2-3 mm de long, finalement baillant au
sommet, glabres, verts ou souvent teintés de pourpre; glumes inégales, l'inférieure 1/2 (ou un peu plus)
de la longueur de l'épillet, 3-S-nervée, la supérieure aussi longue que l'épillet ou légèrement plus courte,
à S nervures un peu saillantes ; fleur inférieure 0, lemma semblable à la glume supérieure, S-7-nervée ;
1 fleur supérieure, s.
plus courte que l'épillet, I,S-I,8 mm de long, étroitement oblongue, obtuse au sommet,
à glumelles pâles, finement crustacées, lisses et brillantes.
Espèce endémique, assez commune sur les plateaux entre 800 et 1 SOO m d'altitude ; elle descend
vers le Sud jusqu'à l'Isalo. Elle fait partie des savanes dégradées à Aristida et Loudetia, sur des sols ferral-
litiques érodés, secs. On la trouve sous forme de pieds isolés. C'est un fourrage sans intérêt.
FIG. 127. - Panicum trichocladum Hack. : a, fragment de la base d'une plante; b, inflorescence (longue de 5 - 15 cm) ;
c, épillet, vue latérale (long de 3 mm) ; d, fleur supérieure fertile, face ventrale. - Panicum subalbidum Kunth : e,
fragment de la base d'une plante; f, inflorescence (longue de 15 - 40 cm) ; g, épillet, face ventrale (long de 2,5 - 3 mm) ;
h, fleur supérieure fertile, face ventrale.
340 GRAM/NÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
la nervure médiane où ils portent des poils à base tuberculée ; ligule représentée par une membrane courte,
tronquée, ciliée au sommet.
Inflorescences en panicules lâches, diffuses, à axe pileux à la base, engainées dans la dernière feuille
quand elles sont jeunes puis peu exsertes, ayant de 10-20 cm de long sur 5-10 cm de large; ramifications
solitaires ou rapprochées par deux, très divisées, obliquement dressées; pédicelles des épillets, grêles,
sinueux, de longueur variable: U-IO mm. Epillets elliptiques aigus, de 2-2,5 mm de long, glabres, jaune
pâle ou tachés de violacé, baillant au sommet à maturité ; glumes inégales, l'inférieure, d'environ 1/2
de la longueur de l'épillet, en embrassant la base, 5-nervée, la supérieure de la taille de l'épillet, à 7-9
nervures un peu saillantes; fleur inférieure vide, lemma semblable à la glume supérieure, 9-nervée ; fleur
supérieure cl, nettement plus courte que l'épillet, 1,7-1,8 mm de long, oblongue, obtuse au sommet, à
glumelles crustacées, lisses, jaune pâle puis brunâtres à maturité.
Cette espèce se retrouve en Mozambique et en Afrique du Sud ; elle n'avait pas été signalée jus-
qu'à présent à Madagascar où elle est confinée au domaine subaride du Sud. C'est une héliophile que l'on
trouve en stations sèches, calcaires ou sableuses. Elle remonte sur les plateaux jusqu'aux environs de
Betroka et dans l'lsalo. Dans l'ensemble elle est peu fréquente et on ne la rencontre que sporadiquement.
Elle fait partie des fourrés dégradés à Didiéracées et Euphorbes, et plus au Nord se comporte comme
une rudérale et une adventice des cultures sèches.
2n = 36 (Tateoka).
PSEUDECHINOLAENA Stapf
Genre comprenant 2 espèces dont une est très répandue dans les régions chaudes du globe. Cette
plante est facilement reconnaissable aux expansions crochues qui existent la plupart du temps sur la glume
supérieure de l'épillet.
P. polystachya(H.B.K.)Stapf(fig.128).
Herbe pérenne (peut-être aussi annuelle), diffuse, à tiges couchées sur le sol, ramifiées et enracinées
aux nœuds; chaumes genouillés, dressés, atteignant 40 cm de haut, grêles, glabres; nœuds pileux. Feuilles
molles. à limbes lancéolés ou linéaires, rétrécis sur la base un peu arrondie, ayant 2-7 cm de long sur 4-
13 mm de large, plans, glabres ou plus ou moins pileux et pouvant porter des poils à base tuberculée sur
les marges ; ligule représentée par une membrane tronquée.
Inflorescences de 4-15 cm de long. nettement exsertes sur de longs pédoncules grêles, formées
de 2-7 racèmes dorsiventraux, subsessiles, grêles, insérés le long d'un axe, ceux de la base, plus longs,
atteignant 4 cm et nettement distants, obliquement dressés. Epillets lancéolés aigus, de 3,5-4,5 mm de long,
vert sombre parfois plus ou moins pourpres, solitaires ou géminés, assez lâchement disposés et bisériés
sur une face de l'axe du racème : glume inférieure de 1/2 à 3/4 de la longueur de l'épillet, ovée, presque
plane sur le dos, 3-nervée ; glume supérieure un peu plus courte que l'épillet, concave, aiguë au sommet,
7-nervée, munie, entre les nervures, de lignes d'appendices (poils) crochus au sommet, ou parfois à la place
des appendices seulement de poils courts et raides (les deux types de pilosité pouvant se trouver sur la
même inflorescence) ; fleur inférieure è ou vide, aussi longue que l'épillet, à lemma indurée, crustacée à
la base; fleur supérieure 1, beaucoup plus courte que l'épillet (2,5 mm de long), lisse et brillante.
Espèce existant en Afrique et en Asie. présente à Madagascar dans les régions humides de l'Est
et du Sambirano et subhumides des plateaux. Elle affectionne une ombre légère et croît souvent à l'ombre
d'arbres sous lesquels elle peut donner un tapis dense. On la trouve aux bords des chemins, dans les fossés.
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 343
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Dans l'Ouest, à saison sèche plus longue, elle peut occuper des bas fonds un peu humides. Elle devient
une adventice dans les cultures arbustives (caféiers dans l'Est). Les poils crochus sur le dos des épillets,
aident à la dissémination de la plante. Elle est sans intérêt en tant que fourrage.
1 2n = 36 (Tateoka)
ERIOCHLOA Kunth
Genre groupant environ 25 espèces des régions tropicales. Quatre sont communes ou assez com-
munes à Madagascar. Ce genre est caractérisé par le cali us renflé se trouvant à la base de l'épillet.
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1. Plantes robustes, pérennes. Epillets à fleur inférieure Ô (rarement vide et représentée seulement par la
lemma). Lemma de la fleur supérieure à peine mucronée au sommet.
2. Epillets glabres ou presque; glume inférieure bien développée, atteignant jusqu'à 1/6 de la longueur
de l'épillet et en entourant la base.
1. E. Meyeriana.
1. Plantes grêles, annuelles. Epillets à fleur inférieure toujours réduite à la lemma. Lemma de la fleur
supérieure nettement mucronée (0,3-1 mm).
3. Racèmes denses; épillets sur 4 rangs, brièvement pédicellés (moins de 1,2 mm).
3. E. parvispiculata
3. Racèmes lâches; dans une paire d 'épillets, l'un à pédicelle nettement plus long, atteignant 2,5-
3 mm.
4. E. nubica.
1. E. Meyeriana (Nees) Pilger (fig. 129).
Nom malgache: Karangy.
Herbe pérenne, cespiteuse, à rhizome court ; chaumes en général robustes, de 50 cm à 1,20 m de
haut, (parfois plus), pouvant atteindre 6 mm de diamètre, simples ou ramifiés aux nœuds; nœuds glabres ou
pubescents. Feuilles à limbes linéaires lancéolés, glabres, plans, de 6-20 cm de long sur 5-15 mm de large
ligule représentée par une ligne de poils courts et denses.
FIG. 128. - Axonopus compressus (Swartz) P. Beauv. : a, pied fleuri (épis longs de 3 - 9 cm) ; b, épillet, face ventrale
(long de 2,5 - 3 mm) ; c, glume supérieure; d, fleur supérieure fertile, face ventrale. - Pseudechinolaena polystachya
(H.B.K.) P. Beauv. : e, fragment de la base d'une plante; f, inflorescence (longue de 4 - 15 cm) ; g, épillet, vue latérale
(long de 3,5 - 4,5 mm) ; h, fleur supérieure fertile, vue de trois quarts.
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 345
1 Inflorescences paniculées, pyramidales, de taille très variable, 5-20 cm de long sur 2-10 cm de large,
formées de racèmes nombreux, lâches, insérés le long de l'axe, solitaires ou rapprochés par deux, oblique-
1 ment dressés, subsessiles ou brièvement pédonculés (1 cm), divisés et portant à leur base, de courtes racé-
1 mules de quelques épillets (rarement racémules dépassant 1,5 cm de long) ; pédicelles des épillets courts,
pouvant porter quelques poils sétacés. Epillets ovés lancéolés, aigus, de 3-3,5 mm de long, souvent plus ou
moins violacés, glabres ou presques glabres, cal de la base réduit mais net (0,1 mm de haut), surmonté
d'une glume membraneuse plus ou moins développée, atteignant 1/6 de la longueur de l'épillet; glume su-
1 périeure aussi longue que l'épillet, 5-nervée ; fleur inférieure è, à lemma semblable à la glume supérieure ;
fleur supérieure 9, ovée ou elliptique, plus courte que l'épillet, à glumelles crustacées, un peu rugeuses,
jaune pâle, lemma ayant un mucron à peine marqué au sommet.
Espèce africaine, existant à Madagascar dans l'Ouest et le Nord-Ouest, et la partie Nord des Hauts
Plateaux (Ankaizina), le lac Alaotra. Elle est localement assez fréquente. C'est une plante croissant en
stations humides, bords des rizières, et de marais, bas fonds à sols lourds et argileux où elle peut former des
peuplements presque purs. Elle reste verte une grande partie de la saison sèche après le retrait des eaux et,
pendant cette période difficile, c'est un fourrage très recherché par les animaux. Elle supporte une cer-
taine salure du sol et elle est très vigoureuse en bonnes conditions, atteignant 2-2,5 m de haut.
2 n = 36 (Tateoka)
2. E. borumensis Stapf
Herbe pérenne, cespiteuse, rhizomateuse ; chaumes moyennement robustes, genouillés ascendants,
simples ou ramifiés aux nœuds inférieurs, atteignant 1,50 m de haut (rarement plus). Feuilles à limbes
linéaires plans ou à marges enroulées, de 7-20 cm de long sur 5-7 mm de large, glabres ou avec une zone de
pubescence derrière la ligule ; ligule réduite à une ligne de poils denses et courts.
Inflorescences paniculées, de 7-22 cm de long, assez étroites, formées de 10-20 racèmes dorsiventraux
insérés sur l'axe, solitaires ou parfois rapprochés par deux, obliquement dressés, les inférieurs, plus longs,
pouvant atteindre 6-7 cm, composés à leur base et pouvant porter des racémules courtes et denses, attei-
gnant jusqu'à 2,5 cm de long, appliquées contre l'axe du racème ; pédicelles des épillets courts, portant
des poils sétacés. Epillets ovés lancéolés, aigus, de 2,7-3,5 mm de long, solitaires ou géminés, pileux, poils
soyeux, brillants, apprimés ; cal à la base, arrondi, petit, de 0,1-0,2 mm de haut; glume inférieure presque
absente, ou représentée au-dessus du cal, par une petite écaille membraneuse très réduite; glume infé-
rieure de la longueur de l'épillet, 5-nervée : fleur inférieure typiquement d, parfois cependant vide, lemma
semblable à la glume supérieure ; fleur supérieure 9, plus courte que l'épillet, de 2-2,5 mm de long, à glu-
melles crustacées, finement rugueuses, lemma portant au sommet un mucron en général très court, parfois
à peine marqué.
Cette espèce se retrouve aussi en Afrique. Elle a quelque analogie d'allure avec E. Meyeriana,
mais s'en distingue assez facilement par ses épillets pileux, à glume inférieure et lemma supérieure plus
étroitement appliquées sur la fleur fertile, l'absence presque complète de la glume inférieure, la panicule plus
étroite. C'est une plante de tendance hygrophile, que l'on trouve dans les bas-fonds temporairement inondés
à sol argileux lourds. Elle est surtout fréquente dans la zone subaride du Sud et la partie Sud de l'Ouest,
alors que E. Meyeriana est surtout abondant dans le Nord-Ouest, C'est un bon fourrage à l'état jeune,
mais il ne forme jamais de peuplements importants.
FIG. 129. - Eriochloa nubica (Steud.) Hack. et Stapfex TheIl.: a, fragment de la base d'une plante; b, inflorescence (longue
de 5 - 18 cm) ; c, épillet, face ventrale (long de 3 - 4 mm) ; d, fleur supérieure fertile, face ventrale; e, base d'un limbe
et ligule. - Eriochloa Meyeriana (Nees) Pilger : f, base d'un chaume; g, inflorescence (longue de 5 - 20 cm) ; h,
épillet, face ventrale (long de 3 - 3,5 mm) ; i, fleur supérieure fertile, face ventrale; i, base d'un limbe et ligule.
1
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 347
4. E. nubiea (Steud.) Hack. et Stapf ex Thell. (= E. acrotricha (Steud.) Hack. ex TheIl.) (fig. 129).
Herbe annuelle, en touffes diffuses ; chaumes de grêles à moyennement robustes, dressés, parfois
genouillés à la base, glabres, de 15-75 cm de haut, nœuds pubescents ou glabres. Feuilles glabres ou plus
ou moins pubescentes, à limbes linéaires aigus, plans, ayant le plus souvent 5- J2 cm de long sur 5-6 mm de
large (atteignant 18 cm sur 9 mm) ; ligule réduite à une ligne dense de poils assez courts.
Inflorescences paniculées, exsertes, assez grêles, ayant de 5-18 cm de long, formées de racèmes dorsi-
ventraux nombreux, grêles et lâches, obliquement dressés et insérés le long de l'axe, ceux de la base, plus
longs, de 2,5 à 8 cm, parfois composés et ayant dans leur partie inférieure quelques racémules secondaires;
pédicelles des épillets grêles et inégaux. le plus long atteignant 2,5-3 mm ; axes des inflorescences, des
racèmes et pédicelles portant souvent une pilosité fine, plus ou moins abondante. Epillets solitaires ou
géminés, bisériés sur une face de l'axe du racème, ovés aigus, subulés ou cau dés, de 3-4 mm de long, pileux
soyeux, à poils apprimés, cal de la base bien développé, 0,2-0,3 mm de long, souvent marqué de violet ou
de pourpre sombre, glume inférieure absente ou représentée par une bordure membraneuse peu dévelop-
pée au dessus du cal ; glume supérieure aussi longue que l'épillet, ayant au sommet une aristule de 1,2-3 mm
de long, 5-nervée ; fleur inférieure vide, réduite à la lem ma, caudée, assez semblable à la glume supérieure ;
fleur supérieure ?, ovée, de 2-2,3 mm de long, à glumelles crustacées, un peu rugueuses, lemma mucronée
à aristulée, aristule de 0.5 mm de long.
Espèce pantropicale, existant à Madagascar dans les zones sèches à subhumides, du Sud, de l'Ouest
et des plateaux. Elle n 'existe pas dans la zone humide de l'Est. C'est une plante fréquente, de comporte-
ment surtout rudéral, adventice des cultures ou occupant des jachères, qui ne se rencontre qu 'occasionnelle-
FIG. 130. - Alloteropsis paniculata (Benth.) Stapf : a, base d'un chaume; b. inflorescence (racèrnes pouvant atteindre 15 cm) ;
c, épillet, face ventrale (long de 4 - 5 mm, sans l'arête) ; d, fleur supérieure fertile, face ventrale. - Eriochloa parvispi-
culata Hubb. : e, base d 'une plante; f, inflorescence (longue de 7 - 18 cm) ; g, épillet, face ventrale (long de 2,5 - 3 mm);
h, fleur supérieure fertile, face ventrale.
1
1
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 349
ment dans les savanes. Elle ne forme pas de peuplements. Elle croît sur différents types de sol, sableux à
argileux et lourds, en stations sèches, ensoleillées, bien drainées. Elle peut supporter une légère salure.
C'est un bon fourrage mais peu productif.
2 n = 36 (Tateoka)
UROCHLOA P. Beauv.
Genre ayant des représentants surtout en Afrique et en Asie, une espèce à Madagascar, sans doute
d'introduction assez récente. Ce genre est caractérisé par ses épillets aplatis dorsalernent, groupés en racè-
mes dorsiventraux, la lemma de la fleur fertile étant munie d'un mucron ou d'une aristule assez développée.
ALLOTEROPSIS Pres\.
Genre ne comptant que 5 ou 6 espèces, dont 3 sont communes ou assez communes à Madagascar.
Ce genre est caractérisé par des inflorescences formées de racèmes dorsiventraux, grêles, des épillets plus ou
moins nettement comprimés dorsalement, la fleur supérieure fertile étant mucronée ou aristée au sommet,
à glumelles lisses, de texture papyracée.
FIG. 131. - Urochloa mosambicensis (Hack.) Dandy; a, fragment d'une souche; b, inflorescence (racèmes de 3 - 9 cm) ;
c, épillet, face ventrale (long de 3 - 5 mm) ; d, fleur fertile, face ventrale. - Brachiaria pseudodichotoma Bosser :
e, port de la plante (hauteur 2 - 6 cm) ; f, épillet, dos (long de 2 - 2,5 mm) ; g, épillet, face ventrale; h, base d'un
limbe et ligule ; i, fleur fertile, face ventrale.
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 351
1. Herbe pérenne, en touffes denses gaines basales densément imbriquées; feuilles linéaires, étroites.
Epillets de 5-6 mm de long.
J. A. semialata
1. Herbes annuelles, en touffes diffuses ; gaines basales non densément imbriquées ; feuilles lancéolées ou
linéaires lancéolées, arrondies à la base. Epillets de 4-5 mm de long.
2. Epillets ovés, de 4-5 mm de long sur 1,5 mm de large ; arête en général courte : 2-3 mm. Racèmes
2-7.
2. A. cimicina
2. Epillets lancéolés aigus, de 4-5 mm de long sur 1 mm de large ; arête en général plus longue : 3-5 mm.
Racèmes nombreux, 10 ou plus.
3. A. paniculata.
l. A. semialata (R. Br.) Hitchc. (fig. 132).
Noms malgaches: Horona, Ahitornendry, Ahitrakanga, Tongolonakanga.
Herbe pérenne. en touffes denses et compactes, protégées par les gaines des feuilles inférieures
chaumes dressés, simples, ayant de 25 cm à 1 m de haut, glabres ou plus ou moins pileux sous l'inflores-
cence et sous les nœuds ; nœuds pileux. Feuilles basales à gaines persistantes, étroitement imbriquées,
densément pileuses, côtelées ; limbes linéaires, à base étroite, plans ou à bords enroulés, glabres ou à
pilosité éparse, ayant de 5-25 cm de long sur 4-6 mm de large ; ligule réduite à une courte bordure ciliée.
Inflorescences formées de 2-5 racèmes dorsiventraux, digités, ayant de 3-15 cm de long (parfois plus),
obliquement dressés, pédonculés à leur base ou subsessiles, à axe grêle, longuement pileux. Epillets ovés
aigus ou acuminés, aristés, de 5-6 mm de long, à glumes et lemma inférieure ciliées sur les bords, par ailleurs
glabres, légèrement comprimés dorsiventralement, verts, assez souvent teintés de brun ou de pourpre,
solitaires, géminés ou fasciculés, bisériés sur une face de l'axe du racème, à pédicelles relativement courts,
les plus longs ayant 5-6 mm ; glume inférieure ayant la moitié de la longueur de l'épillet ou un peu plus,
mucronée, à 3-5 nervures saillantes; glume supérieure aussi longue que l'épillet, à sommet un peu tronqué,
5-nervée ; fleur inférieure c3'; lemma semblable à la glume supérieure, un peu indurée, 7-nervée ; fleur
supérieure 9, un peu plus courte que l'épillet, à glumelles papyracées, lem ma lancéolée, embrassant étroi-
tement la paléa, aristée au sommet, arête courte, 2-5 mm de long.
Espèce existant en Afrique et en Asie, commune à Madagascar sur les plateaux au-dessus de 900-
1 000 m d'altitude. C'est une plante de stations sèches bien drainées, ou encore, plus ou moins gorgées
d'eau pendant une période de la saison des pluies. Elle pousse sur des sols ferrallitiques souvent érodés,
résiste à une saison sèche longue et au passage des feux courants, les touffes étant protégées par les vieilles
gaines périphériques. Elle fait partie des savanes herbeuses à Loudetia et Aristida, où elle est localement
assez abondante. C'est un fourrage médiocre.
FIG. 132. - Alloteropsis cimicina (Linn.) Stapf : a, base d'une plante; b, inflorescence (racèmes longs de 7 - 15 cm) ; c,
épillet, face ventrale (long de 4 - 5 mm, sans l'arête) ; d, fleur supérieure fertile, face ventrale. - Alloteropsis semialata
(R. Br.) Hitchc. : e, fragment de la base d'une plante; f, inflorescence (racèmes longs de 3 - 15 cm) ; g, épillet, vue
latérale (long de 5 - 6 mm, sans l'arête) ; h, fleur supérieure fertile, face ventrale.
352 GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
La floraison débute fin décembre. Deux variétés ont parfois été distinguées : var. semialata, à épil-
lets uniformément verts; var. Eckloniana (Nees) Pilger, à lemmas des fleurs inférieures et des fleurs
fertiles striées de bandes brunes ou pourpres.
OPLISMENUS P. Beauv.
Genre d'une quinzaine d'espèces comptant des représentants dans toutes les régions chaudes du
monde; certaines ont une très vaste répartition; 3 espèces sont communes à Madagascar. Ce genre se
distingue par des épillets un peu comprimés latéralement, à glumes aristées, et fleur supérieure à glumelles
lisses. Ce sont des plantes de sous-bois.
I. Herbe annuelle; arêtes des épillets scabérules et fines; axes des racèmes densément pileux et d'aspect
hirsute.
I. O. Burmannii
1. Herbes pérennes ; arêtes robustes et lisses ; axes des racèmes pouvant porter des poils sétacés, mais ja-
mais d'aspect hirsute.
2. Racèmes courts et denses, ceux de la base ne dépassant pas 2,5 cm de long (parfois réduits à un fasci-
cule d'épillets), distants entre eux de plus de leur longueur.
2. O. hirtellus
2. Racèmes lâches, en général plus longs, ceux de la base ayant 2,5-10 cm, distants entre eux de moins de
leur longueur (racèmes de la base parfois distants de plus de leur longueur mais alors de plus de 2,5 cm
de long).
3. O. compositus
I. O. Burmannii(Retz.) P. Beauv. (fig. 133).
Herbe annuelle, à tiges grêles, couchées sur le sol, enracinées et ramifiées aux nœuds; chaumes flori-
fères dressés, grêles, glabres ou pubescents, ayant de 10-40 cm de haut; nœuds pileux. Feuilles à limbes
lancéolés, à base contractée arrondie, dissymétrique, de taille très variable, 1-7 cm de long sur 4-15 mm de
large, plans, mous, de presque glabres à densément pubescents; ligule représentée par une membrane
tronquée, ciliée au sommet.
Inflorescences de 5-10 cm de long (rarement plus), formées de 3-10 racèmes dorsiventraux, éche-
lonnés sur un axe grêle, denses, très pileux, obliquement dressés, très variables de taille : 0,3-2 cm de long,
ceux de la base souvent distants de plus de leur longueur. Epillets lancéolés, pileux, de 2-3 mm de long, à 3
arêtes scabérules inégales, géminés, à pédicelles courts ; glume inférieure 3-5-nervée, atteignant les 2/3 de
la longueur de l'épillet, longuement aristée au sommet, arête droite ou sinueuse de 8-15 mm de long ;
glume supérieure semblable à la première, un peu plus longue, 5-7-nervée, arête plus courte, fleur inférieure
vide, réduite à la lemma, pileuse dans sa partie supérieure, brièvement aristée, 7-nervée ; fleur supérieure rj,
lancéolée aiguë, un peu plus courte que l'épillet, à glumelles papyracées, lisses.
Espèce pantropicale, commune dans toute l'île, même dans les régions sèches du Sud et de l'Ouest.
C'est une plante d'ombre légère, que l'on trouve surtout en lisières forestières, sous-bois. Elle est surtout
fréquente dans les zones humides de l'Est et du centre. Dans l'Ouest elle végète à l'ombre de grands arbres
(Tamarindus indica Linn.) sur alluvions et elle a souvent dans cette région un cycle végétatif très bref. Elle
forme parfois des peuplements presque purs et ne semble pas être broutée par les animaux. Dans la zone
forestière elle est souvent adventice dans les cultures.
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GRAMiNÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRiPTiONS 355
ECHINOCHLOA P. Beauv.
Genre groupant des plantes de stations humides ou marécageuses, vivant surtout en régions tropi-
cales, quelques-unes s'adaptant aux climats tempérés. Certaines espèces ont une très vaste répartition.
FIG. 133. - Oplismenus Burmannii (Retz.) P. Beauv. : a, fragment de la base d'une plante; b, inflorescence (longue de
5 - 10 cm) ; c, épillet, vue latérale (long de 2 - 3 mm, sans les arêtes) ; d, fleur supérieure fertile (dos). - Oplismenus
compositus (Linn.) P. Beauv. : e, base d'un chaume; f, inflorescence (longue de 5 - 20 cm, racèmes longs de 2 - 10 cm)
g, épillet, vue latérale (long de 4 - 5 mm, sans les arêtes) ; h, fleur inférieure fertile, face ventrale.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 357
Nous avons retenu 5 espèces pour Madagascar. Ce genre se reconnaît à des inflorescences formées de ra-
cèmes dorsiventraux, à épillets brièvement pédicellés, cuspidés ou aristés, en général convexes sur le dos et
à glumes et lemma inférieure scabres sur les nervures.
Dans ce genre les variations sont très nombreuses et ne paraissent pas toujours très stables ; de
plus, une même plante peut présenter des développements très différents suivant les stations ou même dans
une même station. Si bien qu'il est parfois difficile de rapporter un échantillon donné à telle ou telle espèce.
Stapf, dans la « Flora of Tropical Africa» disait déjà que la distinction des différentes espèces n'était guère
satisfaisante et, depuis cette époque, il semble que les progrès n'aient guère été sensibles.
1. Pérennes; ligule représentée par une ligne très nette de longs poils (cependant souvent absente sur les
feuilles supérieures des chaumes).
2. Epillets de 4,5-6 mm de long, longuement aristés (rarement à arête courte ou seulement cuspidés).
1. E. stagnina
2. Epillets plus petits, 2,5-4 mm de long; cuspidés au sommet, jamais aristés.
3. Plantes robustes, à tiges dépassant souvent 1 m de long. Inflorescences grandes, pyramidales, de 15-
30 cm de long, formées de racèmes nombreux, rapprochés, parfois subverticillés, obliquement
étalés.
2. E. pyramidalis
3. Plantes plus grêles, tiges ne dépassant pas 90 cm de long. Inflorescences étroites, de 5-15 cm de long,
formées de 4-8 racèmes solitaires, dressés.
3. E. Holubii
1. Annuelles ; ligule absente sur toutes les feuilles (parfois une zone de pubescence plus ou moins longue
à la base du limbe, mais pas de ligne de longs poils à la place de la ligule).
4. Inflorescences étroites, assez rigides, formées de racèmes courts, denses, le plus souvent soli-
taires, ne dépassant que rarement 2 cm de long; lemma inférieure et glume supérieure aiguës
ou un peu comprimées au sommet, non aristées ; épillets de 2,5-3 mm de long.
4. E. colonum
4. Inflorescences ovées, plus souples, à racèmes plus longs ; lemma inférieure à sommet nettement
cuspidé à longuement aristé ; épillets de 3-4 mm de long.
5. E. crusgalli
FIG. 134. - Echinochloa crusgalli (Linn.) P. Beauv. : a, base d'un chaume; b, inflorescence (longue de 5 - 35 cm) ; c, épillet,
face ventrale (long de 3 - 4 mm) forme à arête courte; d, fleur inférieure fertile, vue latérale; e, base du limbe (la
ligule est nulle). - Echinochloa stagnina (Retz.) P. Beauv. : f, fragment de rhizome; g, inflorescence (longue de
10 - 35 cm) ; h, épillet, face ventrale (long de 4,5 - 6 mm, sans l'arête) ; i, fleur supérieure fertile, vue latérale; j,
base du limbe et ligule représentée par une ligne de longs poils.
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 359
FIG. 135. - Echinochloa colonum (Linn.) Link : a, fragment de la base d'une plante: b, inflorescence (longue de 5 - 15 cm) ;
c, épillet, vu de trois quarts (long de 2,5 - 3 mm) : d, fleur supérieure fertile, vue latérale; e, fleur supérieure fertile,
face ventrale; f, base du limbe, ligule nulle. - Echinochloa Holubii (Stapf) : g, fragment de rhizome; h, inflorescence
(longue de 5 - 15 cm) ; i, fleur supérieure fertile, face ventrale: j, épillet, face ventrale (long de 3 - 4 mm) ; k, base du
limbe, ligule représentée par une ligne de longs poils.
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 361
longs poils à la base; ligule représentée par une ligne de longs poils, absente parfois dans les feuilles supé-
rieures.
Inflorescences paniculées, amples, dressées ou penchées, pyramidales, souvent denses, atteignant
15-30 cm de long ; racèmes nombreux, denses, solitaires ou plus ou moins groupés, le plus souvent dressés
et assez rigides, ceux de la base, plus longs, pouvant atteindre 10 cm. Epillets ovés, de 2,5-4 mm de long,
à sommet aigu ou un peu cuspidé (cuspide de 2-2,5 mm), verts ou teintés de violacé ou de pourpre; en
général plus nettement convexe sur le dos que E. stagnina. Par ailleurs, les caractères des 2 espèces sont
semblables.
Espèce tropicale africaine, introduite aux Indes et à la Guadeloupe ; présente dans tous les domaines
(sauf le Sud) à Madagascar et montant en altitude jusqu'à 1 500 m. Elle est assez répandue mais n'est
jamais très fréquente et ne forme pas de grands peuplements. Son écologie est analogue à celle de E. sta-
gnina. Elle affectionne les boues liquides du bord des eaux. Mais en conditions difficiles elle donne des for-
mes dépaupérées qu'il est difficile d'identifier à coup sûr, ces formes pouvant en particulier se confondre
avec des échantillons de E. Hobubii.
C'est un fourrage, un peu aqueux, qui se maintient vert pendant la saison sèche aux bords des lacs,
des mares, des rivières, et est alors très recherché par le bétail. En Afrique, elle est citée comme pouvant être
fanée et donnant un bon foin. Elle est connue en Afrique du Sud sous le nom d'« Antelope grass ». Elle
peut être utilisée pour constituer des paturages dans des bas-fonds humides. On la multiplie par éclats de
souches ou fragments de rhizomes. Elle donne peu de graines fertiles.
2n = 54, 72 (Parodi, Tateoka)
FIG. 136. - Echinochloa pyramidalis (Larnk.) Hitchc. et Chase : a, inflorescence (longue de 15 - 30 cm) ; b, base d'un limbe
et ligule; c, épillet (long de 2,5 - 4 mm) ; - Setaria madecassa A. Camus: d, inflorescence (longue de 5 - 15 cm) ;
e, épillet (long de 2 mm). - Brachiaria nana Stapf, : f, port de la plante (hauteur 5 - 20 cm) ; g, inflorescence; h,
épillet, face ventrale (long de 2,2 - 2,7 mm).
362 GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
courte, 0,5-1 cm et parfois presque nulle; fleur supérieureç, aussi longue ou presque que l'épillet, convexe
sur le dos, ovée aiguë, un peu comprimée au sommet, à glumelles subcoriaces à crustacées, lisses.
Espèce de climat tropical ou tempéré doux, répandue de par le monde, commune à Madagascar
dans tous les domaines, assez rare cependant dans le Sud plus sec. Son écologie est semblable à celle de E.
colonum. Elle croît en bordure des marais et est une adventice très fréquente dans les rizières. C'est une bonne
plante fourragère.
Cette espèce est assez difficile à distinguer, d'une part, de certains échantillons de E. colonum quand
les épillets ne sont pas aristés et d'autre part de certains échantillons de E. stagnina, quand elle est robuste
et à épillets aristés. Elle se distingue de E. colonum par ses épillets un peu plus gros et au moins assez
nettement caudés au sommet, et de E. stagnina par des épillets un peu plus petits et par la ligule qui n'est
pas représentée, par une ligne de longs cils. Certains échantillons malgaches ont, à la base du limbe, une
zone de pubescence qu'il ne faut pas confondre avec la ligule proprement dite. Ceci s'observe aussi sur des
échantillons africains.
STENOTAPHRUM Trin.
Genre ne comptant que peu d'espèces (7) des régions tropicales et tempérées chaudes. 3 sont com-
munes à Madagascar. Ce genre est caractérisé par ses inflorescences spiciformes, à axe épaissi, comportant,
sur une seule face ou sur 2 rangs opposés, des cavités ou des logettes déprimées où sont placés des racèmes
courts, formés rie 1 à 8 épillets mutiques.
1. Faux épis oblongs, courts, ne dépassant pas 1,5 cm de long, et portant des racèmes réduits à 1 seul épil-
let, sur deux rangs opposés.
1. S. oostachyum.
1. Faux épis allongés, dorsiventraux, à axe aplati ; racèmes de plusieurs épillets, insérés sur une même
face de l'axe.
2. Axe de l'inflorescence épaissi et rigide ; racèmes à 2-8 épillets ; lemma de la fleur inférieure de l'épillet
le plus souvent épaissie et indurée. Plante surtout côtière.
2. S. dimidiatum
2. Axe de l'inflorescence peu épaissi, à ailes latérales molles ; racèmes à 2-4 épillets ; lemma de la fleur
inférieure toujours herbacée et molle. Plante des plateaux.
3. S. unilaterale
1. S. oostachyum Bak. (fig. 137).
Petite herbe pérenne, stolonifère, gazonnante, à tiges couchées, ramifiées et enracinées aux nœuds ;
chaumes florifères ascendants, grêles, glabres, de 6-25 cm de haut ; nœuds pileux. Feuilles à gaines forte-
ment comprimées carénées; limbes linéaires oblongs, arrondis au sommet, rétrécis et un peu arrondis à la
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 365
base, pliés ou plans, le plus souvent glabres, ayant de 1-8 cm de long sur 3-8 mm de large; ligule réduite à
un mince rebord ciliolé.
Faux épis oblongs ou ovoïdes, glabres, compacts, courts, de 0,6-1,5 cm de long sur 2,5-4 mm de
large, longuement exserts sur des pédoncules grêles ; axe épais, spongieux, creusé sur 2 rangs opposés de
1-3 cavités où sont logés les racèmes ; racèmes réduits à 1 épillet. Epillet oblong, enfoui dans la cavité et
de ce fait peu visible, de 2,5-3 mm de long, baillant un peu à l'anthèse; glume inférieure réduite à une écaille
tronquée ou arrondie au sommet, sans nervure, atteignant 1/6 à 1/5 de la longueur de l'épillet; glume supé-
rieure également courte et semblable à la première glume ; fleur inférieure Ô, ou vide, aussi longue que
l'épillet, à lemma oblongue, un peu aiguë au sommet, légèrement indurée sur le dos, à 3 nervures un peu
saillantes; fleur supérieure 9, un peu plus courte, lemma très concave, aiguë au sommet, papyracée, bru-
nâtre.
Espèce endémique, très caractéristique, qui sur le plan de l'écologie se comporte curieusement. On
la trouve sur les plateaux, en bordure de la forêt ombrophile d'altitude (1 ()()() - 1 300 m), donc sous climat
humide, sur des sols ferrallitiques d'origine cristalline. Elle occupe des lisières forestières, des talus et bords
de chemins, s'installe sur les jachères (région de Manjakandriana). Par contre, dans l'Ouest, c'est une
plante halophile croissant en bord de mer, sur le pourtour de marais salants (régions de Soalala). C'est
un bon fourrage, qui donne un tapis ras qui peut être brouté par les moutons.
FIG. 137. - Stenotaphrum dimidiatum (Linn.) Brongn. : a, fragment de la base d'une plante et chaume fleuri (haut de 10 -
4û cm) ; b, épillet, vue latérale (long de 4 - 5 mm) ; c, fleur supérieure fertile, face ventrale; d, lemma de la fleur infé-
rieure (vue latérale). - Stenotaphrum oostachyum Bak. : e, chaume fleuri (haut 6 - 25 cm) ; f, épillet, vue latérale
(long de 2,5 - 3 mm). - Stenotaphrum unilaterale Bak : g, inflorescence (longue de 7 - 22 cm) ; h, épillet, face ven-
trale (long de 4 - 5,5 mm) ; i, fleur supérieure fertile, face ventrale.
366 GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
Espèce existant en Afrique et en Asie, commune aux Mascareignes, Comores et Madagascar. Elle
est fréquente le long des côtes (surtout de la côte Est), sur sables dunaires. Elle forme des gazons grossiers
en haut des plages, tout de suite après les groupements à Ipomea pes-caprae. Elle est susceptible de donner
des peuplements denses, monospécifiques, qui colonisent les sous-bois dans les plantations de filaos. Plus
à l'intérieur, on la trouve en bas de pentes, ou sur des bas-fonds un peu humides mais non inondés, sur les
berges des rivières. Sur le plan écologique, elle accepte des sols très différents s'ils sont bien pourvus en
eau et des sols sableux à pédoclimat sec, s'ils sont situés près de la mer, l'hygrométrie élevée et constante de
l'atmosphère compensant le faible pouvoir de rétension de l'eau par les sables. Ces formes de bord de mer
sont en général robustes, à gros épis, à feuilles épaissies, plus fermes, réaction à une certaine salinité du
milieu ; les formes éloignées de la mer ou de l'intérieur sont plus grêles, à feuilles plus minces, plus molles,
moins développées. Dans la zone humide de l'Est c'est aussi une adventice fréquente dans les caféières, bana-
neraies, cultures vivrières sur alluvions. C'est une bonne plante de pâturage, restant verte toute l'année.
Grand genre d'une centaine d'espèces, répandu dans le monde tropical, et avec quelques espèces en
régions tempérées. Nous avons retenu 21 espèces comme étant communes ou assez communes à Madagas-
car.
Ce genre est caractérisé par des inflorescences formées de racèmes dorsiventraux grêles, digités ou
subdigités au sommet des chaumes, plus rarement échelonnés le long d'un axe allongé. Les épillets sont
lancéolés ou elliptiques, mutiques, géminés ou en petits fascicules, les groupes d'épillets bisériés sur une
face de l'axe du racème ; la glume inférieure est souvent petite parfois même absente, la glume supérieure,
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 367
de taille variable peut être aussi longue que l'épillet, la fleur inférieure est vide, souvent réduite à la lem ma,
qui a la taille de l'épillet, la fleur supérieure 7, à la taille et la forme de l'épillet, des glumelles finement
coriaces ou chartacées, les bords de la lemma étant minces en non enroulés.
1. Glume supérieure plus longue que l'épillet et terminée en pointe en dépassant nettement le sommet.
1. D. debilis
1. Glume supérieure ne dépassant pas la longueur de l'épillet, souvent nettement plus courte.
2. Epillets géminés dans la partie moyenne des racèmes.
3. Epillets de moins de 2 mm de long.
4. Petite herbe pérenne, gazonnante, à chaumes florifères ne dépassant pas 3 cm de haut. Epillets
glabres.
2. D. ankaratrensis
4. Herbes annuelles, plus élevées, non gazonnantes. Epillets pileux.
S. Inflorescences à racèmes nombreux, verticillés sur un axe allongé. Glume supérieure aussi
longue que l'épillet.
3. D. Perrottetii
S. 1nflorescences à 2-3 racèmes digités. Glume supérieure atteignant 1/4 à 1/3 de la longueur de
l'épillet.
4. D. glauca
3. Epillets de 2 mm ou plus de long.
6. Herbes pérennes, rhizornateuses, gazonnantes, ou cespiteuses mais pourvues de longs
stolons enracinés aux nœuds.
7. Epillets glabres; glume inférieure développée et atteignant 1/4 de la longueur de l'épillet,
bordée par une marge hyaline large.
S. D. Humbertii
7. Epillets pileux; glume inférieure plus réduite et différente.
6. D. didactyla
6. Herbes annuelles, en touffes diffuses, chaumes parfois couchés à la base mais non stoloni-
fères.
8. Epillets de plus de 2,S mm de long.
9. Glume supérieure ne dépassant pas la 1/2 de la longueur de l'épillet (1/3 à 1/2). Epil-
lets étroitement lancéolés: (2,S-3 mm de long sur 0,S-0,7 mm de large), assez souvent,
mais pas de façon absolument constante, seulement 3 nervures de la lemma infé-
rieure directement visibles sur la face ventrale de l'épillet.
7. D. timorensis
368 GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
12. Epillets plus grands, pileux (parfois cependant glabres dans D. atrofusca) ;
pédicelles sans longs poils sétacés ; glume supérieure plus longue, nervée.
13. Herbe densément cespiteuse, touffes protégées extérieurement par des
fibres grossières, brunâtres, provenant de la désagrégation des gaines.
Feuilles filiformes.
13. D. setifolia
13. Herbes à rhizome diffus, ou plantes cespiteuses mais dont les gaines
externes ne se désagrégent pas en fibres grossières. Feuilles non filiformes.
14. Epillets petits, ne dépassant 1,8 mm de long.
15. Plante stolonifère, pérenne (ou parfois annuelle). Fleur supérieure
fertile vert olive ou grisâtre à maturité.
14. D. longifiora
de l'Ouest et du Centre, existant aussi dans l'Est. C'est une plante de tendance hygrophile, végétant dans les
bas-fonds encore frais, après le retrait des eaux, sur les diguettes et jachères des rizières. Elle s'accommode
de stations plus sèches : bords de route, et est aussi une adventice assez commune des cultures sèches et
peut occasionnellement, s'introduire sur les plages de sol nu dans les savanes sur sables.
C'est un bon fourrage, mais peu productif. Stapf la cite comme étant utilisée pour l'alimentation des
chevaux au Nigéria.
FIG. 138. - Digitaria debilis (Desf.) Willd. : a, base d 'une plante; b, inflorescence (racèmes les plus longs pouvant atteindre
15 cm) ; c, épillet, face dorsale (long de 2 - 3 mm) ; d, épillet, face ventrale. - Digitaria glauca A. Camus: e, plante
fleurie (hauteur jusqu'à 35 cm) ; f, inflorescence (racèmes longs de 2 - 4 cm) ; g, épillet, face ventrale (long de 1,5 -
1,8 mm) ; h, épillet, face dorsale; i, fleur supérieure fertile, face ventrale.
d
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 373
absente ; glume supérieure aussi longue que l'épillet, lancéolée, étroite, pileuse, 3-nervée ; fleur inférieure
vide, lemma aussi longue et aussi large que l'épillet, pileuse, 5-nervée ; fleur supérieure lancéolée, subaiguë,
aussi longue ou presque que l'épillet, à glumelles chartacées, brun clair.
Espèce africaine, introduite assez récemment à Madagascar, actuellement confinée, à basse alti-
tude dans certaines zones de l'Ouest subhumide, à longue saison sèche (Mahabo, Ankazoabo, Sakaraha,
environs de Majunga). C'est une plante de la lisière de la forêt semi-décidue ; assez souvent adventice
dans les cultures sèches. Elle est facilement reconnaissable à son inflorescence allongée, aux racèmes groupés
en verticilles successifs.
2n = 18 (Tateoka).
FIG. 139. - Digitaria aff. divaricata Henr. : a, base d'une plante; b, inflorescence (racèmes longs de 4 - 15 cm) ; c, épillet,
face dorsale (long de 2 - 2,5 mm) ; d, épillet, face ventrale. - Digitaria ankaratrensis A. Camus: e, plante fleurie
(haute de 1,5 - 3 cm) ; f, inflorescence (racèmes longs de 2 - 7 mm) ; g, épillet, face ventrale (long de 1,5 - 1,9 mm) ;
h, épillet, face dorsale; i, fleur supérieure fertile, face ventrale.
GRA.\1INÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 375
ou souvent teintés de pourpre, glabres, assez lâchement disposés et non apprimés contre l'axe, solitaires
ou géminés et inégalement pédicellés, pédicelle le plus long ayant de 1-2 mm : glume inférieure de 1/4
à 1/2 de la longueur de l'épillet, largement ovée et très arrondie au sommet, à marges membraneuses,
hyalines, développées, nervation non visible ; glume supérieure aussi longue que l'épillet, à 5 nervures
un peu saillantes; fleur inférieure vide, lemma semblable à la glume supérieure, 7-nervée ; fleur supérieure
~, aussi longue que l'épillet, oblongue aiguë, à glumelles chartacées, jaune pâle ou violacées, lisses.
Espèce endémique, cependant très voisine de D, scalarum (Schweinf.) Chiov. d'Afrique, Très
commune sur les plateaux de Madagascar, existant aussi dans l'Est à basse altitude mais, là, moins fré-
quente. On ne la trouve pas dans les régions plus sèches de l'Ouest et du Sud.
C'est une plante de stations fraîches à subhumides : colluvions de bas de pente, alluvions, diguettes
de rizières, s'accommodant aussi de stations plus sèches sur collines, C'est une adventice des cultures
sèches dans la bande Est des plateaux vers la zone forestière plus humide et à brouillards fréquents. Elle
est très agressive et est une mauvaise herbe gênante dont il est difficile de se débarrasser à cause de ses
nombreux rhizomes, Elle forme des gazons très denses où les autres plantes ne peuvent s'introduire. Elle
est souvent parasitée par des champignons et le gazon qu'elle donne est alors d'aspect chétif. C'est un
fourrage sans intérêt qui semble être souvent dédaigné par le bétail. Elle rappelle un peu par son aspect
le Cynodon dactylon, elle peut en être assez aisément distinguée à l'état stérile par sa ligule qui est nette-
ment plus longue.
FIG. 140. - Digitaria Perrottetii (Kunth) Stapf : a, base d'une plante; b, inflorescence (longue de 10 - 25 cm) : c, épillet
face ventrale (long de 1,7 - 1.8 mm) ; d, épillet face dorsale. - Digiraria minutiflora (Rich.) Stapf : e, plante fleurie
(haute de 15 cm à 1 m) ; f, épillet face ventrale (long de 1 - 1,3 mm) : g, épillet, face dorsale.
. 1
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 377
de D. psammophila Henr. une plante du Sud, très proche de D. didactyla Willd., mais plus grossière et
plus pileuse. Une étude plus approfondie amènera vraisemblablement à confondre ces deux espèces.
2n = 18 (Tateoka).
FIG. 141. - Digitaria longiflora Pers. : a, fragment de la base d'une plante; b. inflorescence (forme à sommet du pédoncule
pileux, plus rare que la forme glabre) ; c. fragment de racèrne, montrant un groupe de 3 épillets (épillets longs de 1,3-
1,8 mm) ; d, épillet, face ventrale ; e, fleur fertile, face ventrale. - Digitaria Humbertii A. Camus: f, fragment de la
base d'une plante: g, inflorescence (racèmes longs de 2 - 6 cm) ; h, épillet, face ventrale (long de 2 - 2,2 mm).
b
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 379
sur les marges et entre les nervures, poils d'abord apprimés puis étalés pour l'épillet pédicellé ; fleur infé-
rieure vide, lem ma de la taille et de la forme de l'épillet, 7-nervée, pour l'épillet sessile presque glabre ou
un peu pileuse sur les marges, pour l'épillet pédicellé très pileuse le long des marges et entre les premières
et deuxième paires de nervures latérales, poils finalement hérissés; fleur supérieure ~, lancéolée aiguë,
un peu plus courte que l'épillet, à glumelles jaunes, chartacées.
Espèce de régions tropicales, se retrouvant aux 1ndes, en Arabie. aux Mascareignes et aux îles
Comores. Elle est commune à Madagascar dans les domaines subaride du Sud et subhumide de l'Ouest.
C'est une plante de stations sèches et ensoleillées, qui se comporte comme une rudérale. C'est une adven-
tice fréquente des cultures sèches, sur alluvions et sols ferrugineux tropicaux sableux (sables roux). Elle
est assez abondante sur certaines jachères. Occasionnellement. elle peut aussi être trouvée dans les savanes
herbeuses à Heteropogon contortus. C'est un bon fourrage. mais peu productif et existant la plupart du
temps sous forme de pieds isolés.
FIG. 142. - Digitaria didactyla Willd. : a, base d'une plante; b, inflorescence (racèmes longs de 2 - 8 cm) ; c, épillet, face
ventrale; d, épillet, dos (long de 2,2 - 2,8 mm). - Digitaria adscendens (H.B.K.) Hem. : e, fragment de la base d'un
chaume; f, inflorescence (racèmes longs de 3 - 12 cm) ; g, épillet, face ventrale; h, épillet, dos (long de 3 - 3,2 mm).
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 381
texture molle, de glabres à densément pileux, ayant 2-15 cm de long sur 3-10 mm de large ; ligule mem-
braneuse, glabre, tronquée, de 1 mm de haut environ.
Inflorescences formées de 4-15 racèmes insérés sur un axe plus ou moins allongé (2-7 cm) ; racèmes
grêles, d'abord obliquement dressés puis ceux de la base étalés, de 4-15 cm de long, axes des racèmes por-
tant souvent de longs poils fins très dispersés. Epillets étroitement lancéolés, de 2-2,5 mm de long, pileux,
mais à poils apprimés entre les nervures et peu visibles, géminés, l'un subsessile, l'autre à pédicelle de l,5-
3 mm de long; glume inférieure réduite à une petite écaille triangulée mais toujours présente ; glume supé-
rieure lancéolée étroite, atteignant 1/2 de la longueur de l'épillet ou un peu plus courte, 3-nervée, pileuse
le long des marges et entre les nervures; fleur inférieure vide, lemma de la taille et de la forme de l'épillet,
à 7 nervures un peu saillantes, pileuse le long des marges et entre les première et deuxième paires de nervures;
fleur supérieure cl lancéolée aiguë, à glumelles chartacées, jaunes ou un peu violacées.
Espèce américaine, que l'on trouve aussi en Afrique. A Madagascar, elle est fréquente dans les régions
chaudes et humides de l'Est et du Sambirano, plus rare dans l'Ouest où elle végète sur des bas-fonds
restant un peu humides en saison sèche. Elle ne monte pas en altitude, où elle est remplacée par l'espèce
affine D. divaricata qui ne se distingue guère que par sa deuxième glume plus développée.
C'est une plante rudérale, des bords de chemins et des jachères, une mauvaise herbe des cultures
sèches. Elle est localement abondante sans pour autant être grégaire et former des peuplements étendus.
FIG. 143. - Digitaria timorensis (Kunth) Balansa : a, fragment de chaume; b, inflorescence (racèmes longs de 5 - 10 cm) ;
c, épillet, face ventrale; d, épillet, dos (long de 2,5 - 3 mm). - Digitaria horizontalis Willd. : e. base de chaume; f,
inflorescence (racèmes longs de 4 - 15 cm) ; g, épillet, face ventrale ; h, épillet, dos (long de 2 - 2,5 mm).
1
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 383
Inflorescences nettement exsertes sur des pédoncules grêles, glabres, formées de nombreux racèmes
(en général de 10 à 20, mais parfois seulement 3-4 sur les échantillons dépaupérés) insérés sur un axe attei-
gnant jusqu'à 8 cm de long; axe des racèmes très grêles, sinueux, ceux de la base ayant de 3 à 12 cm de
long. Epillets ovés aigus, de 1-1,3 mm de long, glabres, insérés par petits groupes de 2-4, inégalement
pédicellés, les pédicelles les plus longs ayant 3 mm ; pédicelles munis, près du sommet, de longs poils
sétacés raides; glume inférieure absente; glume supérieure réduite à une écaille hyaline de 1/5 à 1/4 de
la longueur de l'épillet, sans nervure; fleur inférieure, réduite à la lemma, celle-ci de la taille et de la
forme de l'épillet, à 3 nervures saillantes; fleur supérieure ?, ovée aiguë, aussi longue que l'épillet, à
glumelles chartacées, brun clair devenant brun foncé à maturité.
Espèce africaine qui existe à Madagascar sur les plateaux entre 800 el 1 500 m. C'est une rudérale
et une adventice des cultures sèches, abondante localement. Elle existe aussi dans l'Est mais elle y est plus
rare.
FIG. 144. - Digitaria setifolia Stapf : a, fragment de la base d'une plante et chaume fleuri (hauteur: jusqu'à 60 cm) ; b,
épillet face ventrale (long de 3 - 4 mm) : c, épillet, face dorsale. - Digitaria madagascariensis Bosser: d, base d'une
plante: e, inflorescence (racèmes les plus longs pouvant atteindre 15 cm) : f, épillet, face ventrale (long de 2,2 - 2,6 mm) ;
g, épillet face dorsale.
/
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 385
lancéolés, arrondis à la base, de 1-2 cm de long sur 2-3 mm de large, ou linéaires et pouvant atteindre 6-8 cm
de long sur 5-6 mm de large ; ligule représentée par une membrane courte, tronquée, glabre.
Inflorescences longuement exsertes sur des pédoncules filiformes très grêles, formées le plus souvent
de 2 racèmes digités (plus rarement 3), obliquement dressés, grêles, sessiles ou subsessiles, de 2-8 cm de long.
Epillets ovés, de 1,3-1,8 mm de long, apprimés contre l'axe, pileux, poils fins entre les nervures des glumes
supérieures et lemmas inférieures, blanc argenté, étroitement appliqués ; épillets insérés par 3, à pédicelles
inégaux, les plus longs ayant 2-2,5 mm ; glume inférieure absente ou représentée par une imperceptible
membrane ; glume supérieure de la taille et de la forme de l'épillet, à 5-7 nervures un peu saillantes; fleur
inférieure réduite à la lemma, semblable à la glume supérieure ; fleur supérieure ovée aiguë, à glumelles
ç,
chartacées, lisses.
Espèce commune sous tous les tropiques. Fréquente à Madagascar sur les plateaux et dans le do-
maine humide de l'Est, plus rare dans l'Ouest. Elle monte en altitude jusqu'à 2 200 m environ et descend
vers le Sud jusque sur les plateaux grèseux de l'Isalo.
C'est une plante en général de station sèche, ensoleillée. Elle occupe les bords de chemins, est
adventice dans les cultures sèches, couvre parfois les jachères, sur sol usé, d'un tapis très ras, dominé par
les hampes très grêles des inflorescences. Elle accepte aussi des stations un peu humides mais non sub-
mergées : colluvions de bas de pente, diguettes de rizières. Dans l'Ouest, elle fait assez souvent partie,
localement, de la savane herbeuse à Aristida rufescens. où elle couvre parfois le sol entre les graminées
cespiteuses.
Ses exigences au point de vue sol sont lâches, mais elle ne supporte pas l'inondation, on ne la trouve
donc pas sur sols à hydromorphie superficielle. C'est une plante rustique, pionnière, colonisant les plaques
de sol restées nu. Elle est sans intérêt en tant que fourrage.
Herbe annuelle, en touffes lâches; chaumes dressés, parfois genouillés à la base, simples ou ramifiés,
glabres, de 15 cm à 1 m de haut; nœuds glabres. Feuilles à limbes linéaires, plans, de 5-20 cm de long sur
3-8 mm de large, glabres ou à pilosité lâche; ligule représentée par une courte membrane glabre, tronquée.
Inflorescences exsertes, formées de 3-8 racèmes grêles, subdigités, insérés sur un axe court, de 5 cm
de long au plus ; racèmes souvent arqués, de longueur très variable suivant le développement de la plante :
4-18 cm, axes glabres, un peu sinueux, de 0,7-0,8 mm de large. Epillets ovés subaigus, de 1,3-1,4 mm de
long, à pilosité très courte, insérés, dans la partie médiane des racèmes, par groupe de 3-5, tous pédicellés,
mais inégalement, les pédicelles les plus longs pouvant atteindre 2 mm ; glume inférieure absente ou réduite
à une petite bordure hyaline; glume supérieure ayant des 2/3 aux 4/5 de la longueur de l'épillet, 3-nervée,
ayant le long des marges et entre les nervures des zones de poils courts, épaissis et arrondis au sommet
(visibles à un assez fort grossissement) ; fleur inférieure vide, lemma de la taille et de la forme de l'épillet.
à 5 nervures saillantes, ayant le long des marges et entre les nervures des zones de poils semblables à ceux de
la glume supérieure ; fleur supérieure aussi longue que l'épillet, à glumelles chartacées, brun noirâtre.
Espèce existant à Madagascar et aux îles Comores.
J
FIG. 145. - Digitaria atrofusca (Hack.) A. Camus: a, base d'une plante: b, inflorescence (racèmes longs de 6 - 15 cm) ;
c, épillet, face dorsale (long de 1,8 - 2,2 mm) ; d, épillet, face ventrale. - Digitaria Thouaresiana (Fluegge) A. Camus:
e, base d'une plante, f, inflorescence (racèmes longs de 4 à 18 cm) ; g, épillet, face ventrale (long de 1,3 - 1,4 mm) ;
h, épillet, face dorsale. 1
f
GRA.\fINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 387
C'est surtout une plante de zone humide et chaude (domaine de l'Est), montant cependant jusqu'à
800 m d'altitude. C'est une adventice assez fréquente des cultures sèches et une rudérale qui occupe les
bords des chemins, les abords de villages. On la rencontre sporadiquement, sous forme de pieds isolés.
Herbe annuelle, en touffes lâches; à chaumes dressés, ou un peu couchés à la base puis genouillés
et ascendants, grêles, glabres, de 10-30 cm de haut. Feuilles à limbes linéaires, plans, glabres, de 1-8 cm de
long sur 2-4 mm de large; ligule représentée par une membrane glabre et tronquée.
Inflorescences digitées ou subdigitées formées de 2-6 racèmes (le plus souvent 2-3) grêles, oblique-
ment dressés, droits ou un peu courbés, de 2-8 cm de long, à axe aplati, atteignant 1 mm de large. Epillets
ovés ou elliptiques, aigus, de 1,7-1,8 mm de long, d'aspect blanc-argenté, insérés par 3 sur des pédicelles
inégaux, les plus longs ayant 2 mm environ; glume inférieure absente, glume supérieure aussi longue que
l'épillet ou un peu plus courte, lancéolée, étroite, 3-nervée, ayant des lignes de poils fins, apprimés, le long
des marges et entre les nervures; fleur inférieure vide, lemma de la taille et de la forme de l'épillet. à 5 ner-
vures un peu saillantes, ayant, le long des marges et entre les première et deuxième paires de nervures laté-
rales les même poils fins que la glume supérieure: fleur supérieure }, à glumelles chartacées, brun pâle à
brun foncé.
Espèce des régions tropicales d'Amérique et d'Asie, qui n'avait pas jusqu'à présent été signalée à
Madagascar. C'est une plante de la zone chaude et humide de l'Est. Elle se comporte comme une rudérale
et une adventice des cultures sèches. Elle n'est pas fréquente, on en trouve seulement des pieds isolés,
les récoltes provenant des régions de Fénérive, Tamatave, Mananjary.
Herbe annuelle, en touffes lâches ; chaumes grêles, glabres, genouillés ascendants, simples ou
ramifiés aux nœuds, de 30-70 cm de haut. Feuilles à gaines comprimées carénées, limbes linéaires lancéolés
ou linéaires, de 2-10 cm sur 4-8 mm, plans, glabres ou munis à la base de quelques longs poils, marges un
peu ondulées crispées ; ligule représentée par une membrane glabre, tronquée.
1nflorescences digitées, formées de 2-3 racèmes dressés, d'aspect soyeux, blancs, de 4-15 cm de long,
à axes assez raides, aplatis, de 0,8-1 mm de large. Epillets lancéolés aigus, subacurninés, environ de 2 mm de
long, manifestement pileux soyeux, apprimés contre l'axe, insérés par 3 dans la partie médiane des racèmes,
inégalement pédicellés, pédicelles les plus longs ayant 1-2 mm : glume inférieure réduite à une membrane
hyaline très fine entourant la base de l'épillet (se désagrégeant tôt et pas toujours très perceptible) ; glume
supérieure aussi longue que l'épillet. à 3 nervures saillantes, munie le long des marges et entre les nervures
de poils fins, apprirnés, argentés, dépassant le sommet de l'épillet ; fleur inférieure vide, lemma de la lon-
gueur et de la forme de l'épillet, 5-nervée, munie de la même pilosité que la glume supérieure ; fleur supé-
rieure J, un peu plus courte, glumelles chartacées, jaunes à brun pâle.
Espèce africaine (Mozambique, Afrique de l'Est) ; introduite fortuitement et récemment par le port
de Tamatave. Elle rayonne en se propageant le long des routes tout autour de cette ville et semble devoir se
naturaliser rapidement.
FIG. 146. - Digitaria violascens Link. : a, base d'une plante; b. inflorescence (racèmes longs de 2 - 8 cm) ; c, épillet, dos
(long de 1,7 - 1,8 mm) ; d, épillet, face ventrale. - Digituria fu/va Bosser: e, base d'une plante et rhizome ; f, inflores-
cence (racèmes de 3 - 12 cm) ; g, épillet, dos (long de 2,7 - 3,5 mm) ; h, épillet, face ventrale.
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 389
FIG. 147. - Digitaria biformis Willd. : a, fragment de la base d'une plante: b. inflorescence (racèrnes longs de 4 - 20 cm) ;
c, glume supérieure de l'épillet pédicellé (longue de 2 - 3 mm) ; d, lem ma de la fleur inférieure de l'épillet pédicellé
(longue de 3 - 4 mm) ; e, glume inférieure. - Digitaria argyrotricha (Anderss) Chiov. : I, base d'une plante ; g,
inflorescence (racèmes longs de 4 - 15 cm) ; h, épillet, face dorsale (long de 2 mm) ; i, épillet, face ventrale.
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 391
ferrallitisés, très acides. On la trouve à plus basse altitude (1 200- 1 500 m) mais en stations marécageuses.
Elle compense un déficit de saturation plus élevé en s'adaptant à une station humide. C'est un bon fourrage
mais qui produit peu.
FIG. 148. - Digitaria aff. seminuda Stapf : a, base d'une souche; b. inflorescence (racèmes longs de 15 - 20 cm) ; c, épillet,
dos (long de 2.5 - 3.2 mm) ; d, épillet face ventrale (1 r e glume tombée). - Setaria Bathiei A. Camus : e. fragment de
souche; f, détail d 'une soie de l'inflorescence; g, inflorescence (longue de 3 - 12 cm) ; h. épillet vu de dos (long de
2.5 mm) entouré de ses soies.
1
392 GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
Herbe endémique, de station humide : prairies marécageuses, bords de ruisseaux, alluvions fraîches,
diguettes de rizières, commune sur les plateaux entre 1 ()()() et 1 500 m d'altitude. Elle est assez variable
quant à la robustesse. C'est une plante proche de D. seminuda qui est une espèce africaine. C'est un bon
fourrage mais peu productif.
AXONOPUS P. Beauv.
Genre comptant surtout des plantes américaines, une espèce très largement répandue sous les
tropiques existe à Madagascar.
Les plantes de ce genre rappellent les Digitaria, dont elles se distinguent essentiellement par l'orien-
tation différente des épillets par rapport à l'axe des racèmes, et par la fleur fertile dont la lemma est à
bords enroulés et non minces et plans.
PASPALUM Linn.
Très grand genre répandu de par le monde, mais groupant surtout des espèces américaines. Nous
retenons 7 espèces communes ou assez communes à Madagascar.
Ce genre est caractérisé par des racèmes dorsiventraux, solitaires, digités, ou échelonnés le long d'un
axe commun, des épillets plan-convexes, souvent orbiculaires, solitaires ou géminés, en général briève-
ment pédicellés, à glume inférieure en général absente, glume supérieure développée et adossée à l'axe,
lemma de la fleur fertile à bords épais et enroulés.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 393
1. Epillets très aplatis dorsiventralement et entourés d'une frange de longs poils fins.
2. Epillets de 1,5-2 mm de long. Inflorescences à 2 racèmes finalement étalés, subhorizontaux.
1. P. conjugatum
2. Epillets de 3-4 mm de long; inflorescences formées de 3-8 racèmes insérés sur un axe plus ou moins
long.
2. P. dilatatum
1. Epillets plus convexes, glabres ou à pilosité éparse mais sans frange de longs poils.
3. Epillets solitaires, en 2 séries alternes sur l'axe du racème.
4. Plante à rhizome et stolons longs, gazonnante. Epillets de 3-4 mm de long, aigus au sommet.
3. P. vaginatum
4. P. Commersonii
Espèce d'Amérique tropicale, répandue sous les tropiques. Elle est fréquente à Madagascar dans
tout le domaine à climat chaud et humide: région forestière de l'Est, Sambirano ; elle monte en altitude
jusqu'à 1 000-1 200 m. Elle est commune aux bords des chemins, sur les lisières forestières, sur les alluvions
limoneuses des rivières où elle forme des tapis denses et ras, éliminant les autres espèces. C'est aussi une
adventice dans les cultures arbustives (caféiers, bananiers).
Les épillets sont très caduques à maturité, et, par suite de leur configuration et de la frange de poils
qui les cerne, adhèrent très facilement au pelage et aux pattes des animaux, aux souliers et aux vêtements,
facilitant ainsi la dissémination de la plante. Elle passe pour être bonne fourragère.
2 n = 40 (Tateoka).
2 n = 40 (Burton).
FIG. 149. - Paspalum conjugatum Berg. : a, base d'une plante: b, inflorescence (racèrnes longs de 4 - J 5 cm) : c. fleur supé-
rieure fertile, face ventrale: d, épillet, face ventrale (long de 1,5 - 2 mm). - Paspalum paniculatum Linn. : e, fragment
de la base d'une plante: f, inflorescence (racèmes les plus longs ayant de 5 - JO cm) : g, fleur supérieure fertile, face
ventrale: h, épillet, face ventrale (long de 1,2 - 1,5 mm).
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 391
FIG. 150. - Paspalum dilatatum Poir. : a, fragment de la base d'une plante; b, inflorescence (racèmes longs de 3 - 10 cm) ;
c, fleur supérieure fertile, face ventrale; d, épillet, face ventrale (long de 3 - 4 mm). - Brachiaria mutica (Forsk.)
Stapf : e, sommet d'une chaume et inflorescence (longueur de la panicule: 10 - 20 cm) ; f, épillet, face ventrale (longueur
3 - 3,5 mm) ; g, fleur supérieure fertile (face ventrale).
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 399
met, glabres, vert jaunâtre à brun sombre, solitaires, subsessiles, bisériés sur une face de l'axe glume
inférieure absente ; glume supérieure de la taille de l'épillet, très concave, 5-nervée, les 2 nervures laté-
rales submarginales ; fleur inférieure à lemma assez semblable à la glume supérieure, mais plane, 5-nervée ;
fleur supérieure, aussi longue que l'épillet, marron ou brun sombre à maturité, à glumelles crustacées,
lisses et brillantes.
Herbe commune en Asie et en Afrique, fréquente à Madagascar, sauf dans le domaine subdéser-
tique du Sud. Elle monte en altitude jusqu'à 2000 m. C'est une plante rudérale, des bords de chemins,
une adventice des cultures, parfois abondante sur certaines jachères. On la trouve aussi sur des diguettes
de rizières et des bas-fonds un peu humides, mais elle ne supporte pas longtemps un excès d'humidité.
Elle s'accommode de diverses stations et de divers sols, même pauvres et érodés, et peut ainsi, occasion-
nellement, être observée dans les savanes à Aristida et Loudetia des plateaux. C'est une plante voisine
de Paspalum scrobiculatum Linn. qui est une annuelle, cultivée aux Indes comme céréale de complément.
Une forme à 1 seul racème est assez fréquente sur les plateaux.
2n = 40 (Moffet et Hurcornbe, Singh). 20 (Tateoka).
FIG. 151. - Paspalum nutans Lamk. : a, fragment de la base d'une plante ; b, inflorescence (racème long de 2 - 5 cm) ;
c, épillet, face ventrale (long de 2 mm) ; d, épillet face dorsale ; e. fleur supérieure fertile, face ventrale. - Paspalum
vaginatum Swartz : f, plante fleurie (haute de quelques centimètres à 40 cm) ; g, épillet, face ventrale (long de 3 - 4 mm) ;
h, épillet, face dorsale; i, fleur supérieure fertile, face ventrale; j, base d'un limbe et ligule.
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 401
limbes linéaires, plans, à sommet aigu, de taille très variable: 10-40 cm de long sur 8-25 mm de large,
glabres à lâchement pileux sur les 2 faces; ligule réduite à une courte membrane brune, tronquée.
Inflorescences ovées, de 5-20 cm de long, jaunâtres, brun clair à brun foncé, formées de nombreux
racèmes (7 à 60), insérés isolément ou plus ou moins rapprochés sur un axe allongé; racèmes grêles,
dressés, puis obliquement étalés, les plus longs atteignant 5-10 cm, à axe de 0,4-0,5 mm de large, portant
souvent des poils sétacés à leur base. Epillets petits, plan-convexes, de 1,2-1,5 mm de long, souvent bruns,
géminés, l'un sessile, l'autre pédicellé, pédicelle court et grêle; glume inférieure absente ; glume supé-
rieure aussi longue que l'épillet, un peu pubescente, 3-nervée ; fleur inférieure à lemma semblable à la
glume supérieure, légèrement plus courte, 3-nervée ; fleur supérieure 9, de la taille de l'épillet, à glumelles
chartacées, glabres, lisses, jaunâtres.
Espèce américaine, introduite en Afrique, en Australie, aux Mascareignes, très commune à Mada-
gascar dans la zone de la forêt humide de l'Est et sur les plateaux. C'est une plante qui affectionne les sta-
tions un peu ombragées: lisières forestières, végétation secondaire (savoka) à Ravenala et bambous,
mais qui végète aussi en stations découvertes (bords de chemins) et est assez souvent une adventice dans
les cultures sur défrichements de forêt (tavy). Les sols sont ferrallitiques sur gneiss ou basaltes ou des
alluvions limoneuses de rivières. Les graines, comme celles de P. conjuqatum et aussi P. dilatatum adhérent
par temps de pluie sur les animaux et les hommes et sont ainsi transportées. Cette espèce est un mauvais
fourrage qui ne semble pas être bien accepté par les animaux.
2n = 20 (Burton, Tateoka).
FIG. 152. - Paspalidium geminatum (Forssk.) Stapf: a, fragment de la base d'une plante; b, inflorescence (longue de 6 -
30 cm) ; c, épillet, face ventrale (long de 2 - 2,5 mm) ; d, épillet, face dorsale; e, fleur supérieure fertile, face ventrale. -
Paspalum Commersonii Lamk. : f, fragment de la base d'une plante; g, inflorescence (racémes longs de 2,5 • 8 cm) ;
h, épillet, face ventrale (long de 2 - 2,8 mm) ; i, fleur supérieure fertile, vue de trois quarts.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 403
P. virgatum Linn.
Plante d'origine américaine, pérenne, cespiteuse, robuste, ayant 1-2 m de haut. Limbe foliaire
plan, de 1-2,5 cm de large. Inflorescences à 10-16 racèmes insérés sur un axe plus ou moi ns allongé. Epillets
de 2,5 mm de long, ovés obtus au sommet, pubescents le long des bords, géminés.
C'est une plante fourragère de bonne valeur, utile également dans la lutte contre l'érosion pour
tenir les bords de banquettes dans les systèmes antiérosifs. Elle convient surtout aux régions humides de
l'Est et sur les plateaux.
P. Urvillei Steud.
P. notatum Fluegge
Grand genre comptant des espèces dans toutes les régions chaudes du globe mais surtout en Afrique.
A Madagascar, 16 espèces peuvent être considérées comme communes ou assez communes.
Ce genre est caractérisé par des inflorescences paniculées, formées de racèmes dorsiventraux plus
ou moins nombreux échelonnés le long d'un axe. Les épillets sont mutiques, ressemblant à des épillets
de Panicum, solitaires et brièvement pédicellés, géminés ou fasciculés et inégalement pédicellés, bisériés
sur une face de l'axe du racèrne, la glume inférieure de l'épillet étant tournée contre cet axe.
Chez certaines espèces où l'axe des racèmes est grêle et les épillets à pédicelles relativement longs,
l'inflorescence prend l'aspect d'une panicule de Panicum ; mais les racèmes restent toujours dorsiventraux,
les épillets ou groupes d'épillets étant bisériés sur une face de l'axe.
FIG. 153. - Paspalum polystachyum R. Br. : a, fragment de la base d'une plante; b, inflorescence (racèrnes longs de 5 -
14 cm) ; c, épillet, face dorsale (long de 2 - 2,5 mm) ; d, épillet, face ventrale; e, fleur supérieure fertile, face ventrale;
f, base d'un limbe et ligule.
GRAMINÉES DES PATuRAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
2. Epillets de 3-3,5 mm de long; glume inférieure petite, nettement plus courte que la moitié de la
longueur de l'épillet; nervation de la glume supérieure et de la lemma de la fleur inférieure saillante.
2. B. subrostrata
1. Epillets glabres ou pileux mais sans longs poils formant frange transversale.
3. Epillets de 1,7-2 mm de long. Inflorescences contractées en têtes globuleuses ou oblongues, attei-
gnant 1 cm de long.
3. B. Hubbardii
3. Epillets de 2 mm ou plus de long. Inflorescences paniculées, plus ou moins lâches, non capitées.
4. Plantes robustes, dépassant 1 m de haut, et atteignant 2,50 m ou plus; chaumes en général
épais (5 mm de diamètre) à nœuds hirsutes.
4. B. mutica
4. Plantes beaucoup plus grêles et moins élevées (dépassant rarement 1 m) ; nœuds glabres ou
pileux.
5. Petites plantes à stolons ramifiés appliqués sur le sol ; chaumes ne dépassant pas 12 cm de
haut. Feuilles petites, lancéolées ou linéaires lancéolées, ne dépassant pas 20 mm de long.
6. Inflorescences lâches et pauvres, réduites parfois à l'axe principal portant quelques paires
d'épillets distantes, finalement réfléchies ; pédicelles les plus longs dépassant 1 mm.
5. B. epacridifolia
8. Epillets géminés, au moins à la base des racèmes ; chaumes glabres sous l'inflorescence.
9. Epillets de 2-2,2 mm de long; glume inférieure 1/5 à 1/4 de la longueur de l'épillet,
sans nervure.
8. B. reptans
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 405
5. Plantes plus robustes, plus élevées, cespiteuses ou à chaumes parfois un peu couchés à la base
et radicants aux nœuds. Feuilles plus grandes.
10. Glume inférieure grande, atteignant les 2/3 ou les 3/4 de la longueur de l'épillet-
10. B. antsirabensis
Il. Epillets géminés au moins à la base des racèmes (pouvant être solitaires vers
le sommet).
15. Epillets ne dépassant pas 2,2 mm de long; glume inférieure courte
1/5 à 1/4 de la longueur de l'épillet, sans nervure.
8. B. reptans
(1) Sur certains échantillons de B. eruciformis, les racèmes inférieurs peuvent porter de courtes racèmuJes secondaires,
ce qui peut donner l'impression que les épillets sont groupés.
(2) Chez B. arrecta, J'aisselle des racèmes est souvent pileuse, le chaume lui-même ne l'étant pas ou alors très peu.
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 407
14. B. bemariuensis
Herbe annuelle, grêle ; chaumes couchés à la base puis genouillés et ascendants, pileux sous les
nœuds et sous l'inflorescence, plus rarement glabres, ramifiés aux nœuds inférieurs, ayant de 10-45 cm
de haut; nœuds pileux. Feuilles à gaines densément pileuses, limbes lancéolés ou ovés lancéolés, de 1-
3 cm de long, 0,3-1 cm de large, plans à marges épaissies, cartilagineuses, ondulées, densément pileux
sur les 2 faces ; ligule représentée par une ligne de poils denses.
Inflorescences de 2,5-7 cm de long, longuement exsertes, paniculées, formées de 5-12 racèmes ses-
siles ou subsessiles, courts, les plus longs ayant 1,8 cm de long, échelonnés le long de l'axe, dressés et appli-
qués contre lui ; axes pileux. Epillets ovés, petits, 2-3 mm de long, à pilosité argentée ou rosée, solitaires,
brièvement pédicellés (0,3-1 mm) ; glume inférieure ovée aiguë, pileuse, 3-nervée, atteignant les 2/3
de l'épillet ; glume supérieure aussi longue que l'épillet, 5-nervée, brièvement pileuse dans les 2/3 ou 3/4
inférieurs, munie au 1/4 ou au 1/2 supérieur d'une ligne transversale dense de longs poils raides et bril-
lants dépassant le sommet de l'épillet ; fleur inférieure vide, à lemma semblable à la glume supérieure,
brièvement aristée au sommet ; fleur supérieure 9, de 2 mm de long, ovée, api culée au sommet, à glu-
melles crustacées, jaune pâle, finement striées longitudinalement.
Espèce endémique, des plateaux, que l'on trouve surtout sur des sols rocailleux ou des rochers
temporairement humides en saison des pluies. Accessoirement, elle fait partie des savanes herbeuses à
Aristida et Loudetia sur des sols ferrallitiques en pente, érodés (région dAmbalavao, Horombe).
La plante jeune forme une rosette étalée sur le sol, les gaines et les limbes foliaires sont parfois
teintés de rose. C'est une espèce gracieuse, facile à reconnaître à son inflorescence étroite, contractée,
argentée ou rosée.
FIG. 154. - Brachiaria Perrieri A. Camus: a, pied fleuri (haut de 10 - 45 cm) ; b, épillet, vue latérale (long de 2 - 3 mm) ;
c, fleur supérieure fertile, vue latérale; d, base d'un limbe et ligule. - Brachiaria epacridifolia A. Camus: e, plante
fleurie (hauteur des chaumes florifères: 4 - 10 cm) ; f, épillet, vue latérale (long de 2 mm) ; g, fleur supérieure fertile,
face ventrale; h, base d'un limbe et ligule.
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 409
FIG. 155. - Brachiaria reptans (Linn.) Gardn. et Hubb. : a, pied fleuri (haut de 15 - 50 cm) ; b, épillet, face ventrale (long de
2 - 2,2 mm) ; c, fleur supérieure fertile, face ventrale; d, base d'un limbe et ligule. - Brachiaria subrostrata A. Camus:
e, pied fleuri (haut de 7 - 20 cm) ; f, épillet. face ventrale (long de 3 - 3,5 mm) ; g, fleur supérieure fertile, face ventrale;
h, base d'un limbe et ligule.
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 411
FIG. 156. - Brachiaria antsirabensis A. Camus : a, base d'un chaume : b, inflorescence (longue de 2 - 7 cm) : c, fleur supé-
rieure fertile, vue latérale: d, épillet, vue latérale (long de 2,7 - 3 mm) : e, fleur supérieure fertile, face ventrale. - Bra-
chiaria Hubbardii A. Camus: f, plante fleurie (haute de 5 - 30 cm) : g, épillet vu de trois quarts (long de 1,7 - 2 mm) :
h, glume supérieure, face dorsale: i, fleur supérieure fertile, profil: i. fleur supérieure fertile, vue de trois quarts.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 413
la zone subhumide des plateaux, au dessus de 900-1 000 m. C'est à l'origine, une plante de sous-bois clair
et de lisière forestière, fréquente aussi dans les formations dégradées à Philippia. Dans le massif de l'An-
karatra, elle occupe aussi des dépressions un peu marécageuses et est une constituante occasionnelle de
la prairie altimontaine à Pentaschistis Perrieri. C'est aussi une adventice dans les cultures sèches sur
pentes de ces régions (pomme de terre, maïs).
Petite herbe annuelle, rampante, à stolons grêles, glabres, enracinés et ramifiés aux nœuds; chaumes
florifères dressés, ramifiés, de 2-6 cm de haut. Feuilles à gaines un peu comprimées carénées, glabres ou
pileuses le long des marges, limbes plans, lancéolés ou linéaires lancéolés, de 8-20 mm de long sur 2,5-
3,5 mm de large, glabres ; ligule représentée par une ligne de poils assez longs.
Inflorescences peu exsertes, engainées par les dernières feuilles, formées de 1-2 racèmes courts,
de 1-1,5 cm de long, à axe étroit, de 1 mm de large. Epillets lancéolés aigus, de 2-2,5 mm de large, glabres,
solitaires, brièvement pédicellés, ou géminés à la base des racèmes ; glume inférieure, largement ovée
obtuse, atteignant 1/3 de la longueur de l'épillet, 2-3-nervée ; glume supérieure aussi longue que l'épillet,
5-nervée ; fleur inférieure réduite à la lemma, semblable à la glume supérieure; fleur supérieure ~, un peu
plus courte que l'épillet, elliptique obtuse, à glumelles finement crustacées, rugueuses transversalement.
Espèce endémique, de faible développement, à réseau lâche de stolons couchés sur le sol, assez
fréquente dans le domaine subaride du Sud. C'est une plante de station sèche, ensoleillée ou un peu ombra-
gée, sur sables ou sols rocailleux. On la trouve dans les faciès dégradés du fourré xérophile, sur d'anciennes
jachères, aux bords des routes. Elle n'est pas grégaire et ne se trouve que sporadiquement. Elle se développe
après les premières pluies.
Dans l'Ouest, elle est signalée dans la région de Marovoay sur des marnes gypseuses, qui sont
très érodées et particulièrement sèches et craquelées en période hivernale.
Herbe pérenne, à stolons couchés, enracinés et ramifiés aux nœuds ; chaumes dressés, de 5-25 cm
de haut, pileux au sommet sous l'inflorescence; nœuds pileux. Feuilles à limbes linéaires lancéolés, ou
linéaires, de 1,5-5 cm de long sur 3-8 mm de large, plans, glabres ou plus ou moins pileux, un peu arrondis
à la base; ligule représentée par un rebord membraneux assez longuement cilié.
Inflorescences paniculées, de 2-5 cm de long, formées de 2-5 racèrnes, échelonnés le long d'un
axe pileux; racèmes sessiles ou subsessiles, obliquement dressés, de 1-3 cm de long, à axe grêle, aplati.
Epillets elliptiques, de 2,5-3 mm de long, comprimés dorsiventralement, glabres, solitaires, brièvement
pédicellés ; glume inférieure assez ample et lâche, atteignant environ 1/2 de la longueur de l'épillet, 5-
7-nervée ; glume supérieure, de la taille et de la forme de l'épillet, 7-nervée ; fleur inférieure vide, à lemma
assez semblable à la glume supérieure, aplatie, sur le dos, 5-nervée; fleur supérieure ~, plus courte que
l'épillet, à glumelles crustacées, ridées transversalement.
FIG. 157. - Brachiaria bemarivensis A. Camus: a, fragment de la base d'une plante; b, inflorescence (longue de 4 - 15 cm) ;
c, fleur supérieure fertile, face dorsale; d, épillet, vue latérale (long de 2 - 2,5 mm) ; e, base d'un limbe et ligule. - Bra-
chiaria distachya (Linn.) Stapf : f, base d'une plante; g, inflorescence (longue de 2 - 5 cm) ; h, épillet, face dorsale
(long de 2,5 - 3 mm) ; i, épillet, face ventrale; j, fleur supérieure fertile, face ventrale.
414 GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
Espèce des Indes et de la région malaise, commune aux Mascareignes, moins fréquente à Mada-
gascar où on la trouve dans les zones sèches, subarides du Sud et dans l'Ouest subhumide (environs de
Majunga). C'est une adventice des cultures sèches. sur sols sableux.
2n = 72 (Tateoka).
actuel des prospections le laisse supposer. Les sols sont des sols ferrugineux tropicaux sur sables ou des
alluvions sableuses. La plante a normalement des stolons développés, mais parfois, quand elle végète en
conditions difficiles elle peut être nanifiée, à entre-nœuds courts, à chaumes alors très feuillés et inflo-
rescences partiellement incluses dans la dernière gaine, ce qui lui donne un port très différent.
FIG. 158. - Brachiaria eruciformis (J.E. Sm.) Griseb. : a, pied fleuri (haut de 15 - 30 cm) ; b, épillet, face ventrale (long de
2 - 2,2 mm) ; c, épillet, face dorsale; d, portion de l'axe d'un racème montrant l'insertion des épillets; e, fleur supé-
rieure fertile, face ventrale; f, pa1éa de la fleur supérieure; g, base d'un limbe et ligule. - Brachiaria Humbertiana
A. Camus : h, base d'une plante; i, inflorescence (longue de 5 - 12 cm) ; j, épillet, face dorsale (long de 2,5 -3 mm) ;
k, épillet, face ventrale ; 1, fleur supérieure fertile, face ventrale; m, base d 'un limbe et ligule.
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GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 419
Herbe annuelle, en touffes diffuses ; chaumes couchés sur le sol, à la base, ramifiés et radicants aux
nœuds puis genouillés ascendants, grêles, glabres, ayant de 10-40 cm de haut; nœuds pileux. Feuilles à
gaines pileuses le long des marges, glabres par ailleurs ou plus ou moins munies de poils à base tuberculée,
limbes lancéolés ou linéaires lancéolés, dissymétriques à la base, de 1-5 cm de long sur 0,4-1 cm de large,
glabres ou pileux.
Inflorescences paniculées, ovées, de 4-15 cm de long, lâches, formées de 3-8 racèmes grêles, dressés
puis obliquement étalés, les inférieurs pouvant atteindre 6 cm de long ; axe des racèmes glabres, sinueux,
grêles, de 0,2-0,3 mm de large. Epillets ovés obtus, de 2-2,5 mm de long, plan-convexes, glabres, solitaires
au sommet des racèmes, puis géminés et inégalement pédicellés, pédicelles les plus longs grêles, ayant l,5-
3 mm de long; paires d'épillets souvent très espacés sur l'axe; glume inférieure environ 1/2 de la longueur
de l'épillet, 3-nervée ; glume supérieure un peu plus courte que l'épillet, 5-nervée ; fleur inférieure è, ou
vide, de la taille de l'épillet, lemma assez semblable à la glume supérieure, plane sur le dos ; fleur supérieure
r;, aussi longue que l'épillet ou un peu plus courte, à glumelles chartacées, lisses, la lemma très convexe,
présentant 2 crêtes anguleuses obtuses, l'une longitudinale, l'autre transversale.
Espèce endémique, de vaste répartition, trouvée dans les domaines humides de l'Est et subhumides
de l'Ouest et du Centre. C'est, à l'origine, une espèce des lisières forestières, de stations légèrement ombragées
qui s'est localement adaptée à des conditions plus rudérales: bords de chemins, adventice dans les cul-
tures. Elle végète aussi parfois sur des arènes quartzeuses humides, et dans des rocailles à l'abri des feux,
auxquels elle ne résiste pas. Dans ces stations les inflorescences et les feuilles sont souvent teintées de violacé.
Elle n'a aucun intérêt en tant que fourrage.
Herbe pérenne, cespiteuse, à rhizome ligneux, court ; chaumes dressés, parfois genouillés à la base,
glabres, ramifiés aux nœuds, de 20-60 cm de haut ; nœuds glabres. Feuilles glabres ou plus ou moins pi-
leuses, limbes linéaires aigus, parfois très étroits, de 3-10 cm de long sur 1-5 mm de large, plans ou plus ou
moins enroulés; ligule réduite à une courte membrane, tronquée, ciliolée.
Inflorescences paniculées, lâches, de 5-12 cm de long, ovées ou oblongues, à axes grêles, glabres ou
portant des poils sétacés sous l'insertion des racèmes, formées de 3-8 racèmes subsessiles, lâches, dressés ou
obliquement étalés, de 2-6 cm de long, assez distants les uns des autres à la base. Epillets oblongs, de 2,5-
3 mm de long, glabres, solitaires au sommet des racèmes, géminés à la base et inégalement pédicellés, l'un
à pédicelle court (1 mm) l'autre à pédicelle plus long (2-4 mm), paires d'épillets distantes entre elles de
plus de leur longueur ; glume inférieure n'atteignant pas 1/2 de la longueur de l'épillet, largement ovée
obtuse ou subaiguë, 3-nervée ; glume supérieure de la longueur et de la forme de l'épillet, à 5 nervures
vert sombre; fleur inférieure vide, à lemma semblable à la glume supérieure, 5-nervée ; fleur supérieure r;,
plus courte, à glumelles crustacées, jaunes, ridées transversalement.
Espèce endémique de la zone subaride du Sud. C'est une plante des fourrés xérophiles clairs qui s'est
adaptée à des conditions plus rudérales : bords de routes, adventice dans les cultures sèches ; elle est fré-
FIG. 159. - Brachiaria arrecta (Hack.) Stent. var. madecassa A. Camus: a, fragment de la base d'une plante; b, inflo-
rescence (longue de 7 - 20 cm) ; c, épillet (long de 3,2 - 3,8 mm) face ventrale; d, fleur supérieure fertile (face ventrale) ;
e, base d'un limbe et ligule. - Brachiaria deflexa (Schum.) Hubb. ex Robyns : f, base d'une plante; g, inflorescence
(longue de 8 - 15 cm) ; h, épillet, face ventrale (long de 2,7 - 3 mm) ; i, fleur supérieure fertile, face ventrale.
420 GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
quente dans les fourrés dégradés et ouvert à Alluaudia procera et Euphorbia stenoclada. Elle s'accommode
de différents types de sols : sables dunaires, calcaires squelettiques, alluvions sableuses ou limoneuses des
rivières. Elle n'est pas grégaire et est sans intérêt en tant que fourrage.
19. B. deflexa (Schum.) Hubb. ex Robyns (fig. (59). (= B. regularis (Nees) Stapf)
Herbe annuelle, cespiteuse, en touffes lâches ; chaumes dressés, fasciculés, à base genouillée,
ramifiés aux nœuds, glabres ou un peu pubescents, ayant de 25-70 cm de haut. Feuilles vert clair, à gaines
brièvement pileuses, limbes linéaires, de 5-20 cm de long sur 5-15 mm de large, plans, arrondis à la base,
finement pubescents sur les 2 faces ; ligule représentée par une ligne de poils courts et raides.
Inflorescences paniculées, lâches, ovées ou oblongues, de 8-15 cm de long sur 5-12 cm de large
(parfois plus réduite sur les petits échantillons), peu exsertes et à base engainée dans la dernière feuille,
formées en général de 5-12 racèmes, grêles, lâches, solitaires ou rapprochés par 2, obliquement dressés ou
étalés, subsessiles, ceux de la base ayant de 4-12 cm de long, parfois composés et portant de courtes racé-
mules secondaires; axe de l'inflorescence et des racèmes, pédicelles des épillets, portant de longs poils plus
ou moins abondants. Epillets largement ovés, aigus au sommet, de 2,7-3 mm de long, comprimés vent ra-
lement, un peu bombés dorsale ment, finement pubescents, vert pâle ou jaune pâle, solitaires au sommet des
racèmes puis géminés, inégalement pédicellés, l'un à pédicelle court (1 mm ou moins), l'autre à pédicelle
plus long (de 2 à 12 mm) ; épillets ou paires d'épillets nettement distants les uns des autres sur l'axe des
racèmes ; glume inférieure environ 1/2 de la longueur de l'épillet, largement ovée, obtuse ou subaiguë au
sommet, 5-nervée, embrassante à la base ; glume supérieure de la taille et de la forme de l'épillet, 7-nervée ;
fleur inférieure è ou vide, lem ma semblable à la glume supérieure mais 5-nervée ; fleur supérieure C:, un
peu plus courte que l'épillet, largement ovée et un peu apiculée au sommet, à glumelles crustacées, jaunes,
ridée transversalement.
Espèce africaine, commune à Madagascar dans les régions sèches du Sud et subhumides de l'Ouest,
n'existant pas sur les plateaux et dans l'Est. C'est une plante rudérale, du bord des routes, une adventice
des cultures sèches, qui peut aussi s'introduire dans les savanes herbeuses à Heteropogon contortus sur les
plages de sol nu. Elle occupe aussi des clairières en forêt dégradée. Elle s'accommode de différents types de
substrat, sableux, calcaire, gneissique, mais croît toujours en station sèche. Bien que commune, elle ne
forme guère de peuplements importants et n'a que peu d'intérêt en tant que fourrage.
Grande herbe cespiteuse, pérenne, caractérisée par des inflorescences formées de 3-7 racèmes denses,
axes des racèmes aplatis rubanés, larges de 3-5 mm, des épillets grands (5-6 mm de long), solitaires,
contigus, à glume supérieure et lemma inférieure pileuses vers leur sommet; des feuilles larges (10-15 mm),
pileuses.
C'est une plante originaire du Congo (vallée de la Ruzizi). Elle donne une forte production d'un
excellent fourrage bien appété du bétail. Elle est mieux adaptée aux régions humides de l'Est et aux plateaux.
La multiplication se fait par graines, boutures ou éclats de souche.
GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES - CLÉS ET DESCRIPTIONS 421
Herbe pérenne, cespiteuse qui, en bonne condition, peut atteindre 2 m de haut. Les inflorescences
sont formées de 2-8 racèmes, à axe aplati, de 1 mm de large environ. Les épillets sont gros (4-6 mm), soli-
taires, contigus, brièvement pédicellés, habituellement glabres. Les limbes foliaires peuvent atteindre
40 cm de long sur 15 mm de large.
Espèce d'origine africaine, qui fournit un bon fourrage, réussissant bien sur les plateaux. Des sols
profonds, restant frais en saison sèche sont préférables, mais elle peut aussi donner un rendement intéres-
sant sur sols ferrallitiques de collines s'ils ne sont pas trop dégradés.
PASPALIDIUM Stapf
Genre ne comptant que peu d'espèces, des régions chaudes du globe, les principales étant austra-
liennes. 2 espèces à Madagascar, dont 1 assez commune.
Les plantes de ce genre ressemblent à certains Brachiaria, mais l'épillet est orienté différemment par
rapport à l'axe du racèrne, la glume inférieure étant tournée vers l'extérieur.
(Les synonymes sont en italique, l'astérisque indique les espèces figurées, la page de la figure est en chiffre gras).
Eragrostis gangetica (Roxb.) Steud.· ISO, 164 Imperata Cyr. 49, 209
» gumrniflua Nees" ISO, 151 » cylindrica (Linn.) P. Beauv." 209,210
» 1ateritica Bosser" 159, 162 Isachne R. Br. ..... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 53, 271
» namaquensis Nees" 140, 141 )) mauritiana Kunth 271
» passa Rend1e 154, 164 » muscicola A. Camus" 270, 273
» pilosa (Linn.) P. Beauv." 155, 165 Isachneae . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 42, 53
» plana Nees" 158, 163 Isalus Phipps 43, 65
» poaeoides P. Beauv.· 146, 147 Isalus Humbertii (A. Camus) Phipps 67
» sarmentosa (Thunb.) Trin.· 157, 158 » isalensis (A. Camus) Phipps" 64,65
» sto1onifera Hochst. ex Steud." 161, 165 Isachaemum Linn. .,. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48, 193
» tef (Zucc.) Trotter 166 » arcuatum (Nees) Stapf . . . . . . . . . . 197
» tenella (Linn.) P. Beauv. ex Roem. et » heterotrichum Hack." 195,196
Schult." 142, 143 » purpurascens Stapf" 194, 197
)) tenuifolia Hochst. ex Steud." 163, 167 » rugosum Salisb." 193,194
Eriochloa Kunth . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55, 343
» acrotricha (Steud.) Hack. ex Theil. 347 Lasiorrachis Stapf ." . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 50, 229
» borumensis Stapf 345 Lasiorrachis Viguieri (A. Camus) Bosser" 226, 229
» Meyeriana (Nees) Pilger." 343, 344 Leersia Swartz 42, 61
)) nubica (Steud.) Hack. et Stapf ex Theil. 344, 347 1
» hexandra Swartz" 60, 61
» parvispiculata Hubb." 346, 347 )) Perrieri (A. Camus) Launert" 60, 63
Euchlaena mexicana Schrad. 193 Leptocarydion Hochst, ex Benth. et Hook. 46, 175
Euclasta Franch. 52,239 )) vulpiastrum (de Not.) Stapf" 134, 175
)) condylotricha (Hochst.) Stapf'" 204, 239 Leptochloa P. Beauv. 47, 178
» coerulescens Steud." . . . . . . . . . . . .. 132, 180
Eulalia Kunth . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 49, 213
» squarrosa Pilger" , .. .. . . .. 94, 178
» villosa (Thunb.) Nees" 212, 213
Leptureae. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 40, 43
Lepturus R. Br. 43, 73
Festuca Linn. 47, 191 Lepturus R. Br. 43, 73
)) Camusiana St Yves" 185, 191 )) Humbertianus A. Camus" 72, 75
Festuceae. 41, 47 » radicans (Steud.) A. Camus" 75, 90
» repens (G. Forst.) R. Br." 72,73
Hackelochloa O. Kuntze . 48, 205 Loudetia Hochst, 43, 68
» granu1aris O. Kuntze" . 205,206 )) filifolia Schweick, subsp. Humbertiana
Halopyrurn Stapf . 45, 133 A. Camus" 64, 69
» mucronatum (Linn.) Stapf" . 132, 133 » madagascariensis (Bak.) Bosser" 70, 71
Helictotrichon Bess. ex Roem. et Schu1t. . 47, 182 » simplex (Nees) Hubb. subsp. stipoides (Hack).
» avenoides (Bak.) A. Camus" . 181, 184 Bosser" 69, 70
)) elongatum (Hochst. ex A. Rich.)
Maydeae. 42, 48
Hubb. 184
1 Melinis P. Beauv. 54, 305
Hemarthria R. Br. 48, 203
minitiflora P. Beauv." 206, 305
» altissirna (Poir.) Stapf" 203,204,
Microchloa R. Br. 43, 79
Heteropogon Pers. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 51, 233 » caffra Nees . . . . . . . . . . . . . . . .. 81
» betafensis A. Camus" 234, 236 )) Kunthii Desv.· 76, 79
» contortus (Linn.) P. Beauv." 234,235
Hyparrhenia Anderss. . " 52, 243 Neostapfiella A. Camus 44, 95
» cyrnbaria (Linn.) Stapf" 252, 253 ' » Perrieri A. Camus" 76, 95
)) diplandra (Hochst.) Stapf 257 Neyraudia Hook. f. 45, 131
» dissoluta (Nees) Hubb. 241 » arundinacea (Linn.) Henr.· 130, 131
)) filipendula (Hoscht.) Stapf'" 244, 245 » madagascariensis Hook. f 131
)) hirta (Linn.) Stapf" 246, 247
)) Newtonii (Hack.) Stapf" 242, 251 Oplismenus P. Beauv. 56, 353
» H. aff. nyassae (Rend le) Stapf'" 249, 250 )) Burmannii (Retz) P. Beauv.· 353, 354
)) rufa (Nees) Stapf'" 248, 249 )) compositus (Linn.) P. Beauv.· 354, 355
)) Schirnperi (Hochst. ex A. Rich.) Anderss. )) hirtellus (Linn.) P. Beauv. 355
ex Stapf'" 246, 255 Oryza Linn. 42, 57
)) variabilis Stapf" 254, 255 )) Eichingeri Peter . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 61
Hyperthelia Clayton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 52, 241 » longistaminata A. Chev. et Roerhr." 58,59
» dissoluta (Nees) Clayton" 241,242 » madagascariensis (A. Chev.) Roshev, 59
426 GRAtI-flNÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A AfADAGASCAR
abaxial se dit d'un épillet lorsqu'il tourne le dos à l'axe qui le porte; la glume inférieure, ou, quand elle est absente,
la lemma de la fleur inférieure, est orientée vers l'extérieur.
accrescent se dit des parties d'une inflorescence ou d'une fleur, autre que l'ovaire, qui continue à s'accroître indépen-
damment des autres jusqu'à la maturité (axe de l'épi de Thuarea).
acumen pointe terminale d'un organe brusquement rétréci à une certaine distance du sommet puis graduellement
effilé.
acuminé terminé par un acumen (sommet de feuilles, de glumes ou de glumelles).
adaxial se dit d'un épillet dont la glume inférieure ou, quand elle est absente, la lemma de la fleur inférieure, est
située contre l'axe qui le porte.
adventice se dit de plantes croissant naturellement dans les cultures sans y avoir été semées par l'homme.
adventif organe se développant en un point qui ne lui est pas habituel, sur une partie déjà formée et différenciée
(par ex. racines des nœuds inférieurs des chaumes).
aff. abréviation de affine : proche de, mais pour le moment ne pouvant être assimilée à cette espèce.
aile partie aplatie et amincie prolongeant ou adhérant latéralement à certains organes. Les carènes de cer-
taines lemmas portent parfois des crêtes qui méritent cette appellation.
amplexicaule se dit de la base des limbes foliaires développée et élargie, embrassant la tige.
anthèse moment de l'ouverture des fleurs et de l'émission du pollen.
anthropophile se dit d'une plante affectionnant les endroits habités ou transformés par l'homme.
antrorse dirigé vers l'extrémité d'un organe; s'emploie à propos des arêtes scabres, garnies de petites pointes
courtes et dures; ces pointes peuvent être dirigées soit vers le sommet de l'arête, elles sont dites antrorses,
soit vers la base, elles sont dites rétrorses.
apiculé terminé brusquement en une pointe courte et large. (De même nature que l'acumen. alors que l'arête et
le mucron sont filiformes, prolongeant seulement une nervure).
apprimé appliqué étroitement contre.
aranéeux se dit de poils longs, très fins, entremêlés, ressemblant par leur finesse à des fils d'araignée.
arête appendice filiforme, raide; droit, enroulé, ou coudé, naissant sur le dos ou à l'extrémité d'un organe
(glumes, glumelles), constitué par le prolongement d'une nervure.
aristé pourvu d'une arête.
aristule arête courte.
article chaque entre-nœud de l'axe d'un racème (chez les Andropogonées par exemple), ou entre-nœud séparant
2 fleurs sur la rachéole d'un épillet.
articulation surface suivant laquelle se séparent les 2 parties d'un organe discontinu.
ascendant se dit de tiges d'abord plus ou moins horizontales ou obliquement dressées, se redressant pour se rappro-
cher de la verticale.
auricule appendice se trouvant à la jonction du limbe et de la gaine dans certaines espèces de graminées (Oryza),
et par extension, prolongement du sommet de la gaine des feuilles.
barbelé pourvu d'arêtes longues et raides.
barbu pourvu de poils denses et raides, relativement courts.
bifide divisé profondément en deux lobes étroits.
bilobé divisé en deux parties ou lobes (voir à ce mot).
430 GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
bisannuel qui accomplit son cycle en deux saisons de végétation et meurt ensuite.
bractée feuilles modifiées et souvent de taille réduite, ayant un rôle de protection. On les trouve en général à la
base des fleurs et sur les inflorescences.
bractéole petite bractée.
caduque désigne un organe ou une partie d'un organe qui se sépare plus ou moins tôt d'un ensemble et tombe
isolément.
cal, callus prolongement de la base d'un épillet ou d'une fleur, parfois arrondi et peu net, mais aussi allongé dur et
piquant, glabre ou barbu,
canaliculé creusé d'un sillon long et étroit.
capillaire se dit de poils longs et fins comme des cheveux,
capité se dit d'une inflorescence dense et globuleuse, en téte.
carène désigne le plus souvent une nervure en relief sur un organe (feuilles, glumes, glumelles), rappelant dt
façon plus ou moins prononcée la quille d'un bateau. Si elle est nettement en relief, en lame aplatie, la ca-
réne est dite ailée.
carpelle partie unitaire d'un ovaire. L'ovaire des graminées n'a qu'un seul carpelle.
caryopse désigne le fruit des graminées, le grain; c'est un fruit sec, la graine étant soudée aux enveloppes du fruit.
caudé désigne la partie extrême d'un organe, rétrécie en appendice allongé rappelant une queue (diffère de l'arête
qui est mince et filiforme).
caulinaire se dit des feuilles qui se développent aux nœuds moyens et supérieurs des chaumes.
cespiteux en touffes denses et compactes, à chaumes dressés.
chartacé ayant la consistance d'un papier fort.
chaume désigne les tiges florifères des graminées.
cil poil court et raide.
ciliolé bordé de petits poils courts et raides.
colonne dans certaines arêtes, désigne la partie basale torsadée,
contracté se dit d'une inflorescence (panicule) dont les ramifications ont des pédoncules relativement courts, ce
qui donne à l'ensemble un aspect plus dense se rapprochant de l'épi.
coriace désigne chez les glumes et les glumelles une consistance ferme rappelant le cuir.
cotonneux se dit de poils fins, denses ou assez denses, plus ou moins entremêlés.
cratériforme se dit de petits mamelons ou glandes ornant les feuilles, les glumes ou les glumelles, creusés en leur centre
d'une petite dépression.
crustacé de consistance dure et cassante, (Par exemple chez les glumelles des fleurs fertiles de certaines Panicées),
cunéiforme en forme de coin.
cuspidé rétréci au sommet et terminé en pointe effilée (par rapport à caudé, la pointe est nettement moins longue),
cymbiforme ayant la forme d'une nacelle,
diffus par opposition à compact, se dit d'une touffe dont les chaumes sont lâchement groupés.
digité qualifie une disposition des épis ou des racèmes groupés au sommet des chaumes et divergeant, comme
les doigts d'une main.
dioïque désigne des plantes dont les sexes sont séparés et portés su r des pieds différents.
distique qualifie des feuilles ou des organes opposés, alternant régulièrement dans un même plan.
dorsiventral désigne des épis ou des racèmes dissymétriques, les épillets étant portés sur une seule face de l'axe,
écologie science qui étudie les rapports des êtres vivants entre eux et avec le milieu dans lequel ils vivent.
émarginé qualifie le sommet ou le bord d'un organe (glume, glumelle) présentant une faible échancrure.
endémique propre à une région géographique donnée.
entier se dit du sommet ou du bord d'un organe quand il est régulier, sans découpure,
entre-nœud portion de tige comprise entre deux nœuds.
épi inflorescence simple formée d'un axe portant des épillets sessiles,
épillet inflorescence élémentaire des graminées constituée d'un axe, la rachéole, ayant typiquement à sa base
deux bractées vides, les glumes, auxquelles succèdent des fleurs distiques,
excurrent terme qualifiant les arêtes se détachant ou se prolongeant au-delà de l'organe qui les porte,
GLOSSAIRE DES TERMES TECHNIQUES 431
exsert sortant de, libre de ; par opposition à inclus, qualifie certaines inflorescences par rapport aux spathes qui
les sous-tendent, ou les stigmates par rapport aux glumelles.
fasciculé rapprochés et divergeant d'un point commun ou presque commun, en faisceau (rameaux d'une inflo-
rescence, racines).
fastigié nuance de fasciculé où les sommets des ramifications arrivent approximativement sur un même plan.
ferrallitique ou latéritique; désigne des sols évolués sous climat tropical humide. Ils sont compacts, de couleur rouge,
profondément altérés, fortement acides et pauvres chimiquement, à forte teneur en alumine et oxydes
de fer.
ferrugineux : désigne des sols évolués sous climat sub-humide comportant une longue saison sèche. Ce sont des
tropicaux sols moins profonds que les sols ferrallitiques, de meilleure structure, un peu plus riches en éléments
fertilisants bien qu'ils restent pauvres dans l'ensemble.
filet dans une étamine, partie inférieure grêle qui porte l'anthère.
filiforme long et mince comme un fil.
flabellé disposé en éventail, se dit par exemple des gaines basales des feuilles distiques quand les entre-nœuds
sont courts et que les feuilles sont rapprochées.
fleur organe reproducteur d'une plante. Chez les graminées, elle se compose typiquement de deux bractées:
la glumelle inférieure ou lemma et la glumelle supérieure ou paléa, de deux ou trois lodicules, de l'ovaire
et des étamines. Une fleur peut être? si elle contient un ovaire et des étamines, 0 si les étamines sont pré-
sentes et l'ovaire avorté, neutre ou vide si J'ovaire et les étamines sont absents.
flexueux désigne des pédoncules ou pédicelles fins, non rigides.
fourré formation végétale buissonnante et dense ne dépassant pas 3 - 4 m de hauteur.
fovéole dépression circulaire (sur les glumes et glumelles de certaines graminées: Bothriochloaï.
fusiforme allongé et étroit, en forme de fuseau.
gaine partie basale de la feuille naissant aux nœuds et entourant la tige.
gazonnant formant un gazon, c'est-à-dire se ramifiant dans toutes les directions au niveau du sol et le couvrant.
géminé disposé par paire.
genouillé changeant de direction et présentant un coude (chaume brusquement redressé au niveau d'un nœud, arête
dont la subule n'est pas dans le prolongement de la colonne).
gibbeux présentant de profil une bosse nettement marquée.
glabre sans pilosité d'aucune sorte.
gla brescent perdant rapidement toute pilosité et devenant secondairement glabre.
glomérule chez les Cenchrus, les Pennisetum, élément d'inflorescence comprenant 1 ou plusieurs épillets entourés
de nombreuses soies.
glumes bractées vides à la base de l'épillet. Elles sont en nombre de deux, parfois de taille réduite, l'une pouvant
être supprimée.
glumelles bractées de la fleur. On distingue une glumelle inférieure ou lemma et une glumelle supérieure ou paléa,
grégaire vivant en colonies ou peuplements importants.
halophile qualifie une plante vivant sur des sols salés.
héliophile qualifie une plante demandant une forte luminosité et une insolation directe pour croître normalement.
herbacé parlant de glumes et de glumelles: de texture molle, ayant la consistance d 'une feuille, et de couleur verte.
hétérogame se dit de fleurs ou d'épillets de sexe différents. (par exemple, chez certaines Andropogonées, dans une paire
d'épillets, l'un est ? et fertile, l'autre 0 ou neutre).
hétéromorphe de forme différente. Chez les Andropogonées il arrive fréquemment que, dans une paire, les épillets soient
de sexe et de forme différents.
hirsute garni de poils raides, dressés.
holarctique domaine géographique groupant les régions tempérées et froides de l'hémisphère Nord.
homogame qualifie les épillets d'une même paire quand ils sont de même sexe: soit .? ' soit 0 ou neutres.
hyalin de texture membraneuse, fine, transparente, non coloré en vert (les paléas sont souvent hyalines).
hydromorphe qualifie des sols inondés une bonne partie de l'année ou toute l'année ou ayant une nappe phréatique en
permanence à faible profondeur et dans la formation desquels l'eau joue un rôle prépondérant. Ces sols
occupent en général des bas-fonds.
432 GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
tallage chez certaines graminées, mode de ramification de la base de tiges à entre-nœuds courts, formant des
touffes lâches (ex. : les riz).
tenace qualifie la rachéole quand elle ne se désarticule pas facilement.
tétragone à quatre angles.
tomentum poils courts ou plus ou moins longs, denses, entremêlés et formant une sorte de bourre feutrée.
triade désigne des épillets groupés par trois.
trifide à propos d'une arête: divisée en 3, comme chez les Aristida.
trigone à trois angles.
tuberculé portant de petits mamelons arrondis.
turgescent, tur-
gide gonflé.
unisexué fleur, épillet ou inflorescence où un seul sexe est représenté.
velu : à poils mous, denses.
versatile désigne les anthères de graminées fixées au filet par leur milieu et pouvant ainsi s'incliner sous différents
angles.
verticille groupement de plusieurs organes naissant à un même niveau.
vivace pouvant durer plusieurs années.
xérophile adapté à des stations sèches.
LISTE DES NOMS MALGACHES ET DES NOMS COMMUNS
FRANÇAIS ET ANGLO-SAXONS
(1) Ahipody veut dire l'herbe du fody, Le fody ou cardinal est un oiseau très commun et de nombreuses espèces de
graminèes sont appelées ainsi.
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440 GRAMINÉES DES PATURAGES ET DES CULTURES A MADAGASCAR
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