Carnet TROUBLES PSYCHOTIQUES
Carnet TROUBLES PSYCHOTIQUES
Carnet TROUBLES PSYCHOTIQUES
Mieux comprendre
les troubles psychotiques
Sommaire
Que sont les troubles psychotiques ? /3
À NOTER !
Il est important de noter que les personnes concernées par un trouble psychotique
ne le considèrent pas toutes comme un problème. Cela n’a pas toujours un impact
négatif sur leurs expériences ou elles ne sont pas forcément en situation de crise
(état psychotique grave, pensées ou comportement suicidaires, comportement
agressif). Ces carnets concernent les premiers soins en santé mentale à apporter en
cas de conséquences négatives d’un trouble psychotique. Sauf indication contraire,
les informations contenues dans les carnets concernent les situations hors crise.
Il est également important de tenir compte du contexte spirituel et culturel des comportements de
la personne, car ce qui est interprété comme un symptôme de trouble psychotique dans une culture peut
être considéré comme normal dans une autre culture.
Si vous n’êtes pas sûr que la personne souffre d’un trouble psychotique, demandez conseil à un
professionnel de santé.
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Signes et symptômes fréquents
À noter
Changements de comportement
Troubles du sommeil, isolement social ou repli sur soi, réduction des aptitudes
professionnelles ou sociales.
Ne pas ignorer ou rejeter les signes d’alerte, même s’ils apparaissent progressivement
ou ne sont pas clairs. Par exemple, une baisse de motivation peut être un symptôme de
trouble psychotique plutôt que de la paresse.
Ne supposez pas qu’une personne présentant des signes et des symptômes de trouble
psychotique « traverse simplement une phase », qu’il s’agit d’une « crise d’adolescence »,
qu’elle connaît les hauts et les bas ordinaires ou qu’elle consomme des substances illicites.
1
Adapté de : Edwards, J & McGorry, PD (2002). Implementing Early Intervention in Psychosis. Martin Dunitz, London.
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Comment approcher une personne
qui pourrait avoir un trouble
psychotique ?
Une personne qui développe un trouble psychotique peut ne pas demander de l’aide. Si vous êtes
inquiet pour une personne, abordez-la avec bienveillance et sans porter de jugement. Il s’agit d’engager
une conversation en tête-à-tête, plutôt qu’une discussion en groupe. Choisissez un environnement
susceptible d’être sûr, réconfortant et sans distractions. Prévoyez suffisamment de temps pour avoir une
conversation avec la personne.
Essayez de rester calme, quel que soit l’état émotionnel de la personne. N’approchez pas la
personne de manière conflictuelle. Si sa réaction vous inquiète, envisagez d’agir avec une personne de
confiance. Adaptez votre approche et votre interaction à son comportement. Par exemple, si elle est
méfiante et évite le contact visuel, tenez-en compte et laissez-lui l’espace dont elle a besoin.
Si la personne vous aborde parce qu’elle veut parler de ce qu’elle vit, mais que vous n’avez pas le
temps de lui accorder toute votre attention, expliquez-lui la situation et proposez une rencontre à un autre
moment plus propice.
La personne peut être consciente de ce qui lui arrive, ne pas s’en rendre compte ou ne pas
admettre qu’elle ne va pas bien. Commencez par essayer de trouver un terrain d’entente pour la
discussion, en posant des questions plus spécifiques sur ce que vit la personne. N’utilisez pas le terme
« psychose », mais parlez plutôt des changements des pensées, des sentiments ou des comportements
que vous avez remarqués chez la personne.
Demandez à la personne si elle veut parler de ce qu’elle ressent ou expliquer ce qu’elle vit.
Permettez-lui de parler de ses expériences, de ses sentiments et de ses croyances afin de comprendre son
point de vue. Dans la mesure du possible, laissez-la déterminer le rythme et le style de la conversation.
N’oubliez pas que la personne peut être floue lorsqu’elle décrit ses symptômes, et qu’elle peut se
concentrer sur les symptômes physiques plutôt que sur les symptômes psychiques. Reconnaissez le
courage qu’implique le partage de ces problèmes.
Si la personne a remarqué des changements dans son comportement, demandez-lui depuis combien
de temps cela dure et si cela la perturbe. Dites à la personne que vous comprenez que ce qu’elle vit peut être
effrayant. Ne dites pas à la personne que vous comprenez parfaitement ce qu’elle vit et n’avancez pas de
diagnostic. Si d’autres personnes sont présentes, ne parlez pas de la personne comme si elle n’était pas là.
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Conseils pour communiquer avec une personne
qui pourrait être concernée par un trouble psychotique
Nos conseils
Langage
• Utilisez un langage courant plutôt qu’un langage simplifié.
• Utilisez un langage qui normalise l’expérience de la personne, par exemple le mot « stress ».
• Utilisez les mêmes termes que ceux utilisés par la personne pour décrire ses expériences.
• N’utilisez pas de termes stigmatisants (par exemple : fou, cinglé, psychopathe).
Langage corporel
• Ne touchez pas la personne sans sa permission.
• Réduisez au minimum le langage corporel qui indique l’inquiétude ou un comportement
nerveux (par exemple, agiter ses jambes, manipuler un objet ou se ronger les ongles).
• Si la personne est assise, ne vous tenez pas au-dessus d’elle et ne circulez pas autour
d’elle.
Demandez à la personne si, et comment, elle souhaite obtenir votre soutien. Rassurez-la en
affirmant que vous êtes là pour l’aider et que vous souhaitez préserver sa sécurité. Demandez-lui
également si des facteurs de stress peuvent contribuer à ses symptômes et si elle a besoin d’un soutien
pratique, par exemple une garde d’enfant ou de l’aide pour aller à un rendez-vous médical. Toutefois,
n’essayez pas de fournir immédiatement des solutions à la personne. Vous devez indiquer clairement ce
que vous voulez et pouvez faire pour la soutenir.
Le soutien social peut être très utile. Cependant, la personne peut manquer de soutien social,
car elle s’isole ou car son comportement peut éloigner les autres. Si la relation le permet, demandez à la
personne si vous pouvez prendre de ses nouvelles de temps en temps. Si elle accepte, continuez de lui
tendre la main en rappelant que vous tenez à elle. Si vous êtes en contact permanent avec la personne,
surveillez les signes qui indiquent une aggravation de ses symptômes. Toutefois, ces interactions
permanentes ne doivent pas se concentrer uniquement sur les troubles psychiques de la personne. Il est
également important d’éviter d’être négatif ou pessimiste en parlant de l’avenir de la personne.
Il est important de toujours traiter la personne avec respect. Il s’agit de l’aider à prendre des
décisions concernant sa santé mentale et non d’essayer de prendre le contrôle ou de prendre des
décisions à sa place, sans sa participation. Acceptez que la personne puisse ne pas suivre vos suggestions.
Vous devez respecter sa vie privée et son droit à la confidentialité, sauf si la personne présente un
danger pour elle-même ou pour autrui.
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Les hallucinations sont de fausses perceptions et
À noter
Il est important de savoir que les délires ou les hallucinations sont très réels pour ceux qui en ont.
Demandez à la personne si elle veut parler de ce qu’elle voit ou entend. Si la personne veut parler de ses
hallucinations ou de ses délires, écoutez-la et faites preuve d’empathie pour comprendre ce qu’elle vit.
Lors de la conversation, utilisez la même terminologie que votre interlocuteur pour parler des
hallucinations ou des délires, par exemple « les voix » ou « ton inquiétude concernant ta sécurité ».
Il est important d’essayer d’avoir de l’empathie pour ce que la personne ressent à propos de ses
croyances et de ses expériences, sans porter de jugement. Il s’agit de valider ce que la personne considère
comme réel, sans confirmer ou nier ses hallucinations ou ses délires, comme par exemple en déclarant :
«Je peux comprendre que tu entendes des voix ou que tu voies des choses de cette façon, mais ce n’est
pas mon cas.» Si la personne entend des voix, elle peut répondre à la voix qu’elle entend, par exemple en
parlant ou en se chuchotant à elle-même. Rappelez-vous que la personne éprouve des symptômes qui
échappent à son contrôle et que vous ne devez pas considérer qu’elle en est responsable ou prendre ses
actions personnellement.
À NE PAS FAIRE
L’expérience d’hallucinations ou de délires peut l’empêcher de faire confiance aux autres, même à
ses proches. Si la personne souffre de paranoïa :
• Dites-lui que vous ne voyez aucune menace, mais que vous resterez avec elle si cela l’aide à se
sentir en sécurité.
• Encouragez-la et aidez-la à s’éloigner de ce qui provoque sa peur, si cela est possible en toute
sécurité.
• Informez la personne de vos actions, par exemple dites que vous allez sortir votre téléphone.
• Donnez à la personne des instructions simples, par exemple : « Asseyons-nous et parlons-en ».
• Restez avec la personne, à une distance confortable pour vous deux.
N’encouragez pas ou n’aggravez pas la paranoïa de la personne, par exemple en chuchotant. De même,
n’utilisez pas de langage corporel qui pourrait exacerber sa paranoïa, par exemple en vous approchant de la
personne avec les mains dans les poches ou derrière le dos, ou en vous tenant au-dessus ou trop près d’elle.
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Que faire si la personne a
des difficultés à communiquer ?
Une personne souffrant de troubles psychotiques peut ne pas être en mesure de communiquer
normalement et son niveau de compréhension et sa capacité de raisonnement peuvent être affectés.
Par exemple, elle peut donner des réponses sans rapport avec la question, passer d’un sujet à l’autre ou
entendre des voix, ce qui peut rendre la communication difficile. Elle peux avoir des difficultés à percevoir
le langage non verbal, comme l’expression du visage et le ton de la voix. Si cela est approprié et possible,
demandez conseil à d’autres personnes qui la connaissent bien et qui savent comment communiquer avec
elle.
Essayez de communiquer clairement et simplement, en répétant les choses si nécessaire. Évitez
d’utiliser un langage complexe, comme des métaphores ou du sarcasme. Il est important de laisser
suffisamment de temps à la personne pour répondre aux questions ou aux déclarations, car elle peut avoir
des difficultés à traiter l’information.
Si le discours de la personne devient confus, concentrez-vous sur ses sentiments plutôt que sur
ce qu’elle essaie de dire. Si l’expression de ses sentiments est difficile, sachez que cela ne représente pas
forcément l’ensemble de son ressenti. De même, ne supposez pas que la personne n’est pas en capacité
de comprendre ce que vous dites, même si sa réponse est limitée.
Si la personne a des difficultés à communiquer, n’oubliez pas que votre présence peut déjà être
rassurante.
Sachez que la personne peut réagir par des émotions qui ne semblent pas correspondre au
contexte de la conversation, par exemple en riant. Si vous trouvez le comportement de la personne
désagréable ou irritant, gardez à l’esprit que la situation peut être pénible pour elle également.
Informez-vous sur les solutions disponibles dans votre secteur et sur les types de traitement
disponibles qui peuvent être utiles pour le trouble psychotique.
Renseignez-vous également sur les dispositifs locaux et les modalités d’accès aux soins en santé
mentale.
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Comment encourager la personne à
chercher une aide professionnelle ?
Partagez un message d’espoir, en soulignant qu’il est possible d’obtenir de l’aide et que les
choses peuvent s’améliorer. Pour encourager la personne à chercher une aide professionnelle, donnez les
informations suivantes :
Essayez d’identifier le type d’aide professionnelle dont la personne pense pouvoir bénéficier
et proposez-lui plusieurs solutions correspondantes. Toutefois, si la personne a du mal à prendre des
décisions, limitez le nombre de solutions proposées.
Faites-lui savoir que son médecin traitant ou son médecin de famille peut être un bon point de
départ pour obtenir une aide professionnelle. Demandez à la personne si elle a un médecin en qui elle
a confiance, et dans ce cas, encouragez-la à prendre rendez-vous avec ce dernier. Pour l’encourager
à consulter son médecin pour un bilan de santé, rappelez que les symptômes du trouble psychotique
peuvent être dus à des maladies physiques. Si vous découvrez que la personne ne prend pas les
médicaments qui lui ont été prescrits, encouragez-la à en parler à son médecin.
Les menaces, la confrontation et la pression doivent être exclues lorsque vous l’encouragez à
chercher une aide professionnelle. Soyez conscient de l’influence que peut avoir la famille de la personne,
notamment pour encourager ou décourager la personne à obtenir les soins dont elle a besoin. Toutefois,
s’il s’agit d’un adolescent et que vous avez un devoir de vigilance à son égard, veillez à ce qu’il obtienne
un rendez-vous avec un professionnel de santé et proposez-lui de l’accompagner. Si la personne demande
des conseils ou des suggestions à propos d’un traitement, rappelez qu’il faut plutôt en parler à un
professionnel de santé.
Même si il est difficile de trouver de l’aide professionnelle, continuez à encourager la personne dans
sa recherche. Si la personne a du mal à obtenir des conseils ou de l’aide d’un professionnel, encouragez-la
à contacter une association de soutien.
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Que faire si la personne ne veut pas d’aide professionnelle ?
Si la personne ne souhaite pas obtenir d’aide professionnelle, soyez patient, car les personnes
atteintes d’un trouble psychotique ont souvent besoin de temps pour admettre qu’elles ne vont pas bien.
Cherchez les raisons de son refus, par exemple parce qu’elle ne se rend pas compte qu’elle ne va pas bien,
parce qu’elle s’inquiète de la stigmatisation, parce qu’elle ne sait pas où obtenir de l’aide ou parce qu’elle
pense que d’autres personnes lui veulent du mal.
Expliquez calmement à la personne que ce refus vous inquiète et discutez des conséquences de
ce refus. Demandez-lui quels sont les avantages et les inconvénients d’une aide professionnelle, à son avis.
Insistez sur des bénéfices potentiels comme le soulagement de l’anxiété ou des symptômes effrayants.
Essayez de trouver un terrain d’entente avec la personne sur ce qu’elle pense problématique, et
suggérez de chercher de l’aide pour ce symptôme. Par exemple, si la personne dit se sentir anxieuse en
présence des autres, encouragez-la à chercher de l’aide pour l’anxiété.
Si la personne n’admet pas qu’elle ne va pas bien, elle peut être dans le refus d’aide. Soyez prêt à
avoir plusieurs conversations avant que la personne ne soit disposée à demander une aide professionnelle.
La personne a le droit de refuser un traitement, sauf si elle correspond aux critères du traitement
sans consentement. Renseignez-vous sur les lois qui couvrent ce sujet. Cependant, ne menacez jamais
quiconque d’un traitement ou d’une hospitalisation sans consentement. Informez la personne des autres
possibilités d’aide hors de l’hôpital, par exemple les visites à domicile ou des services sociaux. Il est
important d’essayer de maintenir une bonne relation avec la personne, car elle pourrait vous demander de
l’aide à nouveau.
Si la personne ne souhaite pas obtenir d’aide professionnelle, vous pouvez parler de vos
préoccupations à son sujet avec un professionnel de santé. Dans ce cas, décrivez clairement vos
observations (par exemple, ses paroles et ses actions, ainsi que le lieu et le moment concerné) afin de
transmettre toutes les informations nécessaires. Vous avez le droit d’exprimer vos préoccupations auprès
d’un professionnel de santé et de lui demander son aide, mais ce dernier doit respecter la confidentialité
de la personne en question.
Demandez à la personne si elle a déjà été dans cette situation et, si oui, ce qu’elle a fait pour y
remédier. Encouragez-la à essayer des stratégies d’auto-
aide, comme des méthodes de relaxation, une activité
physique, de bonnes habitudes de sommeil. Si la relation le
permet, encouragez-la à prendre soin de sa santé physique,
par exemple en adoptant un mode de vie sain et en
bénéficiant d’un suivi médical régulier.
Essayez de déterminer si son réseau social peut la soutenir et dans ce cas, encouragez-la à
mobiliser ce réseau. Demandez à la personne si elle souhaite parler de ce qu’elle traverse avec sa famille
ou ses amis. Encouragez-la à parler à une personne de
confiance.
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Que faire si...
La personne a récemment eu un enfant ?
Un trouble psychotique peut débuter soudainement dans les premières semaines après
l’accouchement. Ce type de trouble peut s’aggraver rapidement et tout retard de traitement peut
augmenter les risques pour la mère et son bébé.
Si vous pensez qu’une mère souffre d’un trouble psychotique ou qu’elle a des délires concernant
son bébé, appelez immédiatement des professionnels de santé. Essayez d’impliquer le/la partenaire ou
la famille de la mère pour réduire les risques pour la mère ou le bébé. Veillez à ce que quelqu’un reste en
permanence auprès d’eux jusqu’à l’intervention d’une aide professionnelle.
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Questions de sécurité
en cas de crise psychotique
Il s’agit d’écouter plus que de parler. Laissez la personne exprimer ses sentiments et faites
preuve d’empathie à son égard.
Utilisez des phrases courtes et simples, et posez-lui des questions directes. Parlez
calmement, n’élevez pas la voix et ne criez pas après la personne. Essayez de ne pas montrer trop
d’émotions, restez calme et ne montrez pas votre peur ou votre anxiété. Essayez de ne pas prendre
personnellement ce que la personne peut dire.
Ne faites rien qui l’agiterait davantage. Évitez les comportements nerveux, par exemple
trépigner, s’agiter, faire des mouvements brusques ou parler rapidement. Si vous devez vous
approcher de la personne ou établir un contact physique avec elle, commencez par lui demander la
permission, par exemple : « Est-ce que je peux m’asseoir à côté de toi ? » ou « Je vois que ton bras
est blessé. Est-ce que je peux le soigner avec la trousse de premiers secours ? ».
Si vous devez contacter un service de santé mentale, ne dites pas que la personne a une
« psychose », mais décrivez plutôt ses symptômes et ses préoccupations immédiates.
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Si vos préoccupations concernant la personne sont rejetées par les services que vous contactez,
persévérez et appelez un autre service pour obtenir du soutien. Si vous êtes seul avec la personne
et que vous ne pouvez pas rester, appelez quelqu’un qui pourra rester jusqu’à l’arrivée d’une aide
professionnelle.
Si vous pensez que la personne peut présenter un risque pour elle-même ou pour les autres,
contactez immédiatement les services d’urgence. Toutefois, l’appel aux services d’urgence ne doit pas
être utilisé comme une menace. Si vous devez appeler les services d’urgence, expliquez que la personne
a un besoin urgent d’aide médicale. L’hospitalisation n’est pas systématique. Si vous pensez que la
personne risque de se suicider ou de se faire du mal, les services d’urgence doivent en être informés.
Expliquez que vous pensez que la personne traverse un trouble psychotique. Décrivez des observations
spécifiques et concises sur son comportement et ses symptômes. Si un trouble psychotique lui a déjà
été diagnostiquée, vous devez l’expliquer. Indiquez aux services d’urgence si la personne est armée ou si
des armes sont accessibles à proximité.
Si les services d’urgence interviennent, essayez de les rencontrer à leur arrivée, afin de pouvoir
expliquer la situation avant qu’ils ne s’approchent de la personne. Si la police intervient, préparez-vous
à ce que la personne soit maîtrisée ou à ce qu’elle fasse l’objet de poursuites. Si d’autres intervenants
arrivent, expliquez à la personne qui ils sont, qu’ils sont là pour l’aider et comment ils vont l’aider.
Si vous pensez que la personne doit être hospitalisée, appelez les services d’urgence. Si la personne
se rend à l’hôpital, et que cela est approprié à votre relation, essayez de parler directement au médecin
ou au personnel des urgences pour fournir des informations pertinentes sur la situation. Si la personne
doit être hospitalisée, soutenez-la en orientant la conversation sur le fait qu’une hospitalisation peut la
soulager en réduisant ses symptômes.
Les personnes souffrant d’un trouble psychotique ne sont généralement pas agressives et
risquent beaucoup plus de se faire du mal que de blesser autrui. Ne faites pas d’hypothèses sur son
agressivité éventuelle, mais soyez conscient des risques pour les autres. Certains symptômes du
trouble psychotique (par exemple, les hallucinations visuelles ou auditives) peuvent rendre agressif, et
l’agressivité peut être motivée par la peur.
Ne menacez pas la personne, car cela pourrait accroître sa peur ou provoquer un comportement
agressif. Ne répondez pas de manière hostile, autoritaire, argumentative ou provocatrice. Évitez de
poser trop de questions à la personne, car cela peut provoquer une attitude défensive et renforcer la
colère. Si la personne devient agressive, cela peut être exacerbé par certaines de vos actions, comme un
appel à la police.
Si vous appelez la police, expliquez aux agents que la personne peut souffrir d’un trouble
psychotique et que vous avez besoin de leur aide pour obtenir un traitement médical et pour contrôler
le comportement agressif de la personne. Dites à la police si la personne dispose d’une arme ou non.
Si vous êtes seul avec la personne, appelez une autre personne qui pourra rester avec vous jusqu’à
l’arrivée d’une aide professionnelle. Si l’agressivité de la personne s’intensifie, éloignez-vous.
Si vous pensez que la personne risque de se suicider, vous devez suivre le carnet « Comment mieux
accompagner les pensées et les comportements suicidaires».
Il peut être téléchargé sur notre site : https://pssmfrance.fr/ressources/
Si vous pensez que la personne ne court pas de risque immédiat, mais que vous êtes tout de même
inquiet pour son bien-être, demandez-lui si un de ses proches pourrait l’aider à rester en sécurité. Si la
personne que vous aidez est un adolescent et qu’il souhaite contacter un parent ou un autre adulte de
confiance, proposez-lui de rester pendant qu’il appelle.
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Nos asutces
Mes notes
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Mes notes
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Mes notes
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Mes notes
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Mes notes
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Illustrations ©Lavilleetlesnuages / Traductions des guidelines : Sandrine Jamen
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OBJECTIF DE CE CARNET
Ce carnet est conçu pour aider le grand public à offrir les premiers secours à une personne qui
pourrait traverser un trouble psychotique. Le rôle du secouriste est d’aider la personne jusqu’à une
prise en charge professionnelle appropriée ou la résolution de la crise.
Les détails de la méthodologie peuvent être consultés dans ce document : Cottrill FA, Bond KS,
Blee FL, Kelly CM, Kitchener BA, Jorm AF, Reavley NJ. Offering mental health first aid to a person
experiencing psychosis: a Delphi study to redevelop the guidelines published in 2008. BMC
psychology 2021, 9:29.
https://bmcpsychology.biomedcentral.com/articles/10.1186/s40359-021-00532-7
Ces carnets ont été élaborés dans le cadre d’une série de recommandations faites par MHFA sur l’aide
la plus adaptée pour les personnes souffrant de troubles psychiques.
Les autres carnets peuvent être téléchargés sur notre site : www.pssmfrance.fr/ressources
Même si ces carnets sont protégés par le droit d’auteur, ils peuvent être librement reproduits à des fins
non lucratives, à condition que la source soit mentionnée : © MHFA x PSSM France - 2023.