Ge CM Droit Du Travail M202
Ge CM Droit Du Travail M202
Ge CM Droit Du Travail M202
Manuel du stagiaire
M 202 : DROIT DU TRAVAIL
2ème Année
Filière :
ASSISTANT ADMNISTRATIF
FORMATEUR :
BOUKHOUCH YOUNESS
I/ Définitions :
A/ Définition du travail :
Le travail est une activité consciente et volontaire, naturelle, comportant un effort appliqué à l’élaboration
d’une œuvre utile, matérielle ou immatérielle.
Le droit du travail est l’ensemble des règles juridiques, qui régissent les relations entre un employeur et un
salarié. Ces règles juridiques sont regroupées dans le code de travail
Le souci principal du droit du travail est la protection du faible contre le fort, du travailleur contre les excès
du pouvoir patronal, cette finalité sociale et humaine demeure essentielle et inspire le contenu des règles.
Le droit du travail exerce une importante emprise sur la vie économique, il agit sur les éléments essentiels
pour l’activité économique : l’emploi de la main d’œuvre, le pouvoir d’achat des salariés, les charges des
entreprises, pour ces raisons, la connaissance de ces règles intéresse des milieux étendus : chefs
d’entreprises, syndicalistes, administrateurs et juristes.
a- La constitution :
Un certain nombre de droits sociaux sont reconnus constitutionnellement, parmi ces droits :
Le droit au travail « tous les citoyens ont droit à l’éducation et au travail» article 13.
Le droit syndical « la constitution garantie à tous les citoyens la liberté d’association et la liberté
d’adhésion à toute organisation syndicale et politique de leur choix».
Le droit de grève « le droit de grève demeure garantis »
b- La loi :
La loi fixe les principes fondamentaux en toutes les matières, notamment de réglementer les droits et les
obligations des travailleurs.
d- La jurisprudence :
Comprend les interprétations des lois par les tribunaux lors du jugement des litiges.
b- Le règlement intérieur :
Le règlement intérieur ou le règlement d’atelier est un véritable traité de l’entreprise, il a pour but de fixer
les conditions dans lesquelles doit s’effectuer l’exécution du travail par le personnel et les sanctions qui
peuvent leur être appliquées.
Outre les dispositions ayant trait à la discipline, il réglemente aussi plusieurs situations se rapportant à
l’horaire du travail, au salaire, à l’hygiène et à la sécurité…
c- Le contrat de travail :
En tant que source spécifique du droit du travail, ce contrat présente à l’heure actuelle une importance
limitée et pour plusieurs raisons :
Dans la plupart des entreprises la rédaction d’un écrit est peu fréquente.
Sachant que le contrat de travail est un contrat d’adhésion, qui se caractérise par l’absence
de discussion, car il est rédigé d’avance par la partie la plus forte à savoir l’employeur.
Donc, le contrat de travail restera alors à l’égard du salarié un facteur de complications plutôt qu’une
source de droit.
A/ Définition :
Le contrat de travail est une convention par laquelle une personne appelée « employé » ou « salarié »
s’engage à accomplir des actes matériels, généralement de nature professionnelle, au profit d’une autre
personne appelée « employeur » ou « patron », et à travailler sous la subordination de celui-ci, moyennant
une rémunération « salaire ».
Les éléments constituants le contrat de travail sont :
La prestation de travail : qui peut être manuelle ou intellectuelle.
La rémunération du travail : est indispensable pour qu’il y ait contrat de travail, elle peut être
versée en espèces ou revêtir la forme d’avantages en nature, en partie ou même en totalité.
Le lien de subordination juridique et non économique : qui permet de distinguer le contrat de
travail d’autres contrats : contrat de société, contrat de loyer…
1/ Le consentement des parties : il peut être donné par écrit ou verbalement, ou résulter seulement
d’un accord tacite. La volonté réelle de contracter doit avoir été exercée librement, c'est-à-dire sans
être entachée, sous peine de nullité du contrat, d’un vice de consentement : erreur, dol, ou violence.
3/ L’objet et la cause :
Le contrat ne peut avoir pour objet l’exercice d’une activité contraire à l’ordre, à la morale et aux bonnes
mœurs, il en serait ainsi d’un emploi dans une maison de tolérance.
Il ne peut également contenir des clauses contraires à l’ordre public : serait annulée par exemple une
clause de non affiliation syndicale, ou fixant un salaire inférieur au SMIG.
Le code prévoit la réglementation de plusieurs contrats, il a retenu ceux qui sont les plus répandus :
Le contrat à essai
Le contrat à durée indéterminée
Le contrat à durée déterminée
Le contrat pour accomplir un travail déterminé
En outre d’autres obligations résultent soit du contrat de travail, soit du règlement intérieur, soit de
Module 201 : Droit du travail 6
la convention collective :
le salarié ne peut refuser d’exécuter les tâches entrant dans son emploi.
Le salarié doit respecter le temps du travail notamment les horaires en vigueur dans l’entreprise.
Le salarié ne doit pas exécuter le travail pour son compte personnel.
B/ Les obligations à la charge de l’employeur :
L’employeur est tenu de respecter les règles légales, conventionnelles ou du règlement intérieur.
L’employeur doit procurer le travail convenu et payer le salaire accordé.
L’employeur doit prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les salariés, leur santé et
leur dignité : il doit veiller à la bonne conduite et des bonnes mœurs et sur l’établissement de la
discipline dans l’entreprise.
L’employeur doit délivrer au salarié une carte de travail.
IV/ Les droits résultant du contrat de travail :
A/ Les droits du salarié :
Le salarié a droit en contrepartie de la prestation du travail, d’une rémunération correspondant à sa
qualification professionnelle et au travail fourni.
B/ Les droits de l’employeur :
L’employeur exerce un double pouvoir :
Un pouvoir de discipline : l’employeur a une autorité juridique sur son employé, celui-ci doit être
discipliné, le manquement à la discipline expose le salarié à des sanctions disciplinaires graduées. Il
peut faire l’objet d’une réprimande par écrit, d’un changement de service ou d’atelier, d’un renvoi
temporaire qui ne dépasse pas 8 jours, et enfin d’un renvoi définitif. (deux réprimandes dans une
même période d’un mois peuvent motiver le renvoi définitif du salarié).
Le pouvoir de direction : l’employeur exerce le pouvoir de diriger son entreprise, il lui appartient de
prendre toutes les décisions qui lui paraissent nécessaires pour la bonne marche de l’entreprise :
C’est lui qui embauche, réparti les tâches et détermine les cadences de production.
A/ Définition :
La suspension est l’interruption momentanée du contrat de travail sans être rompu. Le contrat n’est que
suspendu. A la fin de la période de suspension, le salarié retrouve son emploi, et son ancienneté lui reste
acquise.
Lorsque l’absence du salarié pour une maladie non professionnelle est supérieure à 180 jours continus
pendant une période de 365 jours, ou bien lorsque le travailleur devient inapte à exercer ses
fonctions, l’employeur considère le travailleur comme démissionnaire (article 272).
Durée de service militaire obligatoire : le travailleur appelé à effectuer son service militaire légal a
droit à la suspension de son contrat de travail. Et lorsqu’il intègre à nouveau son poste, il va
bénéficier de tous les avantages acquis avant son départ (article 510).
Périodes d’absence légales du salarié soit pour convenance personnelle (congés pour événements
familiaux, formation…), soit pour mandat électoral.
Durée de la grève : la constitution prévoit que le droit de grève demeure garanti. En tout Etat de
cause, la grève constitue une cause de suspension du contrat du travail.
2- Cas de suspension du contrat de travail par l’employeur :
Fermeture temporaire de l’entreprise (force majeure, difficultés techniques…) ;
Mise à pied disciplinaire (pour faute du salarié) ;
La démission est la décision unilatérale de la part du salarié de mettre fin au contrat de travail. Elle doit
être obligatoirement écrite, signée, avec la légalisation de la signature du salarié.
La démission doit indiquer la date à partir de laquelle elle prend effet. Le délai de préavis, commence à
courir à partir de cette date.
Le délai de préavis est suspendu, pour l’impossibilité de son exécution dans les deux cas suivants :
Pendant la période d’incapacité temporaire du salarié (cas de maladie, d’accident de travail ou
de maladie professionnelle).
La démission met fin aux obligations réciproques découlant de la relation de travail, la seule obligation du
salarié est de respecter le préavis avant de quitter l’entreprise.
Pendant le délai de préavis :
- Le salarié et l’employeur sont tenus de respecter leurs obligations réciproques.
- Le salarié bénéficie de permissions d’absence, à raison de 2 heures par jour dans la limite de 8
heures par semaine ou 30 heures pour une période de 30 jours consécutifs.
A la fin de préavis :
L’employeur doit :
- Verser au salarié le solde de tout compte (salaires ; accessoires et congés payés).
- Lui délivrer une attestation de travail dans un délai de 8 jours.
N.B : si le salarié n’a pas respecté le délai de préavis, il n’a droit à aucune indemnité.
2- Le licenciement :
a) Définition :
C’est la rupture du contrat du travail par l’employeur qui exerce son droit de résiliation unilatéral.
b) Causes :
Le licenciement pour motif personnel : le licenciement doit être fondé sur l’existence d’un motif
valable :
- Inaptitude professionnelle et invalidité du salarié : le salarié n’est plus apte ou invalide pour pouvoir
continuer l’emploi convenu dans le contrat de travail (incapacité permanente suit à un accident,
longue maladie…etc.).
- A une mesure disciplinaire : vol, abus de confiance, absences fréquentes, agression corporelle, non-
respect des règles de sécurité…etc.
N.B : En cas de faute grave, le salarié peut être licencié sans préavis ni indemnité, ni versement des
dommages et intérêts.
Les cas de faute grave pouvant donner lieu au licenciement sont énumérées par l’article 39 du code du
travail. Il s’agit :
+ Le délit portant atteinte à l’honneur, à la confiance, aux bonnes mœurs ayant donné lieu à un
jugement définitif et privatif de liberté.
× Le vol.
× L’ivresse publique.
× L’agression corporelle.
× L’insulte grave.
× L’absence non justifiée du salarié pour plus de quatre jours ou de huit demi-journées pendant une
période de douze mois.
× La détérioration grave des équipements, des machines et des matières premières causée
délibérément par le salarié ou suite à une négligence grave de sa part.
× L’inobservation par le salarié des instructions à suivre pour garantir la sécurité du travail ou de
l’établissement ayant causé un dommage considérable.
× L’incitation à la débauche.
× Toute forme de violence ou d’agression dirigée contre un salarié, l’employeur ou son représentant
portant atteinte au fonctionnement de l’entreprise.
La décision de licenciement est soumise à une procédure fixée par le code de travail. Elle comporte trois
phases
- 1ere phase : convocation : l’employeur doit informer le salarié dans un délai de 8 jours au
maximum par lettre recommandée avec accusé de réception de la décision de licenciement.
- 2eme phase : entretien : le déroulement de l’entretien se réalise entre l’employeur et le salarié
avec la présence de son représentant (délégué du salarié).
- 3eme phase : notification au salarié de la décision de licenciement, une copie doit être adressée à
l’inspecteur de travail.
c) Effets :
N.B :
Le CDI peut cesser sous réserve des dispositions relatives au délai de préavis. Soit par la volonté de
l’entreprise, soit par la volonté du salarié.
Le préavis n’est du qu’en absence de faute grave, le délai de préavis commence à courir le lendemain
de la notification de la décision de mettre fin au contrat.
Article 49 du code de travail stipule : en vue de la recherche d’un autre emploi, le salarié bénéficie
pendant le délai de préavis, de permissions d’absence rémunérées comme temps de travail effectif,
soit 2 heures par jour sans excéder 8heures dans une même semaine ou 30 heures dans une même
période de 30 jours consécutifs.
La durée de préavis pour le CDI, quel que soit le mode de rémunération, est fixée selon la qualification
et l’ancienneté du salarié :
Lorsque le salarié fait l’objet de licenciement, alors qu’il compte au moins 6 mois de service effectif
dans le même établissement ou la même entreprise peut prétendre à une indemnité de licenciement
calculée en fonction de son ancienneté.
Le montant de l’indemnité de licenciement prévue par l’article 53 du code de travail, correspond pour
chaque année ou fraction d’année de travail effectif à :
Il est à signaler que l’indemnité de licenciement est calculée sur la base de la moyenne des salaires
perçus au cours des 52 semaines qui ont précédé la rupture du contrat.
Un employeur ne peut pas licencier un salarié sans cause réelle et sérieuse, il doit motiver le licenciement
pour une faute grave, ou des considérations économiques bien définies. Si ce n’est pas le cas, il s’agit d’un
licenciement abusif.
En cas de licenciement sans juste motif d’un salarié ayant travaillé pendant plus de 6 mois dans la même
entreprise, le nouveau code de travail prévoit le paiement des indemnités suivantes :
Indemnité de préavis : cette indemnité est prévue par l’article 51 du nouveau code du travail, son
montant est égal au salaire qu’aurait perçu le salarié licencié s’il était resté dans son emploi jusqu’au
terme de sa période de préavis, telle que prévue par son contrat de travail ou par décret d’application y
afférant.
Indemnité légale de licenciement : cette indemnité est prévue par l’article 53 du code du travail, est
calculée sur la base de l’ancienneté du salarié dans l’entreprise et de son salaire horaire moyen
(voir barème ci-dessus).
Dommages et intérêts : sont prévus par l’article 41 du code du travail : le montant est fixé à 1,5 mois
de salaire par année d’ancienneté, et plafonné à 36 mois de salaire (soit 24 ans).
Indemnités compensatrice pour congés payés non consommés : cette indemnité est prévue par l’article
251 du code du travail et rémunère les jours non consommés du congé annuel payé auquel a droit le
salarié.
Indemnité de perte d’emploi : dont aucune définition n’a été donnée par le législateur à ce jour et dont
les conditions d’applicabilité restent à définir.
3- La retraite :
CH IV LA REGLEMENTATION DU TRAVAIL
I/ LA DUREE LEGALE DE TRAVAIL :
A/ LA DUREE NORMALE DE TRAVAIL :
Est le nombre d’heures que doit effectuer normalement un salarié :
Dans les activités non agricoles : 2288 heures par an ou 44 heures par semaine (8H par jour et 191H
par an).
Dans les activités agricoles 2496 heures par an réparties sur des périodes en fonction des besoins
de l’activité.
Cette durée doit être répartie sur les jours ouvrables de la semaine sous réserve du repos hebdomadaire à
condition que les heures normale de travail ne dépassant pas 10 heures par jour (8 heures si le travail en
équipes successives ou 12 heures si travail intermittent).
B/ les heures supplémentaires :
Les heures supplémentaires sont des heures effectuées au-delà de la durée normale du travail.
Au moins une fois par mois pour les employés et les ouvriers mensualisés.
Au moins deux fois mois pour les ouvriers non mensualisés.
Au moins une fois tous les trois mois pour les VRP.
Lieu : la paie est remise au salarié sur son lieu de travail.
Moment : le paiement du salaire est interdit pendant le jour de repos du salarié.
Introduction :
Le Code du travail prévoit l’existence, dans la représentation du personnel, de deux organisations
professionnelles : les syndicats professionnels de travailleurs et les délégués du personnel.
I/ Les syndicats professionnels des travailleurs :
La législation marocaine reconnaît aux travailleurs le droit de se grouper en syndicats pour la défense de
leurs intérêts professionnels. Les litiges individuels relatifs à l'exécution du contrat de travail sont réglés
par les tribunaux sociaux.
A/ Mission :
L’article 396 du Code du travail dispose que « Le but des syndicats professionnels est la défense des
intérêts économiques, sociaux, moraux et professionnels, l’étude et le développement de ces intérêts ainsi
que l’évolution du niveau culturel de leurs adhérents ». Ils participent à la préparation de la politique
nationale dans les domaines économique et social. Ils peuvent être consultés pour tous les différends et les
affaires qui ont une relation avec leur domaine d’activité…
B/ Les principaux syndicats professionnels au Maroc :
Il existe plusieurs syndicats mais les quatre centrales syndicales les plus représentatives au Maroc sont :
- L’Union Marocaine du Travail (UMT) ;
- L’Union Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM) ;
- L’Union Nationale du Travail au Maroc (UNTM)
- La Confédération Démocratique du Travail (CDT)
En cas de présence des représentants des syndicats et des délégués élus dans un même établissement,
l’employeur doit, chaque fois qu’il y-a besoin, de prendre les mesures appropriées pour d’une part, ne pas
user de la présence des délégués élus pour affaiblir le rôle des représentants des syndicats, et d’autre part,
encourager la coopération entre ces deux parties qui représentent les salariés.
II/ Les délégués du
personnel A/ Définition
Les salariés ont pris conscience peu à peu du fait qu’ils formaient une véritable collectivité liée par une
Solidarité d’intérêts. Ils ont émis le désir de participer activement à la vie de l’entreprise. Cette
Participation s’est concrétisée au Maroc par l’institution des délégués du personnel ayant pour mission
Essentielle d’exprimer les réclamations et les revendications du personnel à la direction de
L’entreprise, ainsi que de veiller à l’application de la législation du travail…
B/ Les délégués du personnel à élire :
Les délégués du personnel sont régis par le Dahir du 29 octobre 1962 relatif à la représentation du
Personnel dans les entreprises qui avait institué « des délégués du personnel dans tous les
Établissements industriels, commerciaux, agricoles dans les professions libérales,
Ainsi que dans tous les syndicats professionnels, associations, sociétés civiles et
Groupements de quelque nature que ce soit employant habituellement au moins dix
Salariés ».
Ils sont élus par les salariés des deux sexes âgés de seize ans révolus et sont
Éligibles à condition d’être de nationalité marocaine âgés de 21 ans révolus.
Le nouveau Code du travail a étendu le principe d’élection dans les exploitations
Agricoles et forestières. Il prévoit aussi la rédaction d’une clause retirant le mandat
Au Maroc, l’article 464 institut ce comité dans les entreprises qui emploient cinquante salariés au moins.
1/ Composition :
Il est prévu que le comité comporte :
L’employeur et son représentant
Deux délégués des salariés élus parmi les délégués
Un ou deux représentants syndicaux de l’entreprise s’ils en existent
2/ Les attributions :
Le comité d’entreprise se réunit tous les six mois et chaque fois que le besoin s’en fait sentir.
Toute violation des dispositions du comité d’entreprise implique le paiement d’une amende comprise
entre 10.000 et 20.000DH.
B/Le comité d’hygiène et de sécurité
Il doit être institué dans les entreprises industrielles, commerciales, d’artisanat, de même que dans les
exploitations agricoles et forestières et qui emploient cinquante salariés au minimum.
1/ Mission :
Le comité d’hygiène et de sécurité a pour mission de prévenir les risques professionnels dans l’entreprise
et de veiller à l’application de la législation du travail en matière de santé et de sécurité. Le comité se
réunit tous les trois mois sur convocation de son président et lorsqu’il y a une nécessité (accident, par
exemple). 2/ composition :
Ce comité se compose de :
- L’employeur ou de son représentant : le président ;
- Chef du service de la sécurité ou d’un agent technique désigné par l’employeur ;
- Médecin du travail de l’entreprise ;
- Deux délégués du personnel élus par les délégués du personnel de l’entreprise où
Même de deux délégués syndicaux.
Le comité d’hygiène et de sécurité, après enquête, adresse un exemplaire du rapport à l’inspecteur du
travail.
La couverture retraire des différents régimes de base est assurée par les caisses suivantes :
Pour les travailleurs salariés du secteur privé : la caisse Nationale de sécurité sociale (CNSS) :
établissement public placé sous la tutelle du ministère du travail et de l’insertion professionnelle.
Pour les salariés du secteur public et semi public (régime des pensions civiles et pensions
militaires) : la caisse marocaine de retraite (CMR), établissement public placé sous la tutelle
du ministère de l’économie et des finances.
4/ Financement :
Le financement du régime est assuré par une contribution patronale et salariale assise sur les salaires
Taux de cotisation au 1er janvier 2022 :
Risques Part patronale Part salariale plafond
Maladie- maternité (prestations en espèces) 0,67% 0,33% 6 000dh
Pension de décès 7,93% 3,96% 6 000dh
Prestations familiales 6,40% - Pas de plafond
Solidarité AMO obligatoire 1,85% - Pas de plafond
N.B : Acote du recouvrement des cotisations de sécurité sociale, la CNSS est également chargée du
recouvrement de la taxe de formation professionnelle et de son versement à l’office de formation
professionnelle et de la promotion du travail(OFPPT)
B/ Les prestations de la CNSS :
1/ Maladie/ Maternité
1.1/Maladie :
a) Prestations en nature :
Couverture :
Le panier de soins de l’AMO du secteur privé contient :
Le suivi de la maternité et les actes médicaux et chirurgicaux en découlant.
Les prestations liées à l’enfant de moins de 12 ans.
Les prestations médicales requises et le suivi des affections longues et coûteuses(ALC) et des
affections de longue durée(ALD)
L’ensemble des soins et prestations dans le cadre d’une hospitalisation.
Depuis 2015, les soins ambulatoires pour l’ensemble des bénéficiaires.
Les soins préventifs et curatifs liés au programme prioritaire de l’Etat.
Les actes de médecine générale et de spécialités médicales et chirurgicales.
Les analyses de biologie médicale.
La radiologie et l’imagerie médicale.
Les médicaments admis au remboursement.
Les actes de rééducation fonctionnelle et de kinésithérapie.
Les actes paramédicaux.
Les appareils de prothèse médicale admis au remboursement.
N.B : les soins de santé relevant du RAMED sont identiques au panier de soins de l’AMO mais ne peuvent
être dispensés que dans les hôpitaux publics, établissements publics de santé et services sanitaires
relevant de l’Etat.
b) prestations en espèces :
Pour prétendre aux indemnités journalières lors d’un premier arrêt de travail, l’assuré salarié doit justifier
de 54 jours de cotisations au cours des 6 mois civils précédant l’incapacité de travail.
Les indemnités journalières correspondent aux 2/3 du salaire journalier moyen sur lequel les cotisations
ont été versées durant les 6mois qui précédent le début de l’incapacité de travail. Elles ne peuvent être
inférieures au salaire minimum légal.
1.2 / Maternité :
a) Prestations en nature :
Le panier de l’AMO (ou RAMED) prévoit que la femme enceinte ouvre droit pendant toute sa période de
grossesse à l’ensemble des prestations en nature requises par son état (visites médicales, radio, analyses…)
avant et après l’accouchement.
b) Prestations en espèces :
Les indemnités journalières sont égales à 100% du salaire brut moyen plafonné à 6 000dh par mois. Elles
ne peuvent être inférieures au SMIG.
1.3 /Remboursement des congés de naissance :
Lorsqu’une naissance survient dans un foyer, le père a droit à un congé de naissance de 3 jours, remboursé
directement par la CNSS à l’employeur (692,30dh) maximum.
2/ Allocations familiales :
Ce sont des aides sociales versées par la CNSS aux salariés ayant des enfants à charge.
L’âge limite des enfants bénéficiaires est en principe de 12 ans ; toutefois le service des allocations
familiales est poursuivi :
Jusqu’à 18 ans pour les enfants placés en apprentissage.
21 ans pour les titulaires du baccalauréat qui poursuivent leurs études au Maroc ou à l’étranger.
Sans limite d’âge pour les enfants qui, suite d’infirmité ou de maladie incurable, sont dans
l’impossibilité permanente d’exercer une activité lucrative.
La pension d’invalidité est remplacée par une pension de vieillesse de même montant lorsque le
bénéficiaire atteint l’Age de retraite.
5/ Vieillesse :
5.1 / Régime de base :
Pour bénéficier d’une pension de retraite, l’assuré doit :
Etre âgé d’au moins 60 ans.
Cesser toute activité salariale.
Justifier d’au moins 3 240 jours d’assurance.
Le montant mensuel de la pension est égal à 50% du salaire moyen mensuel sans dépasser 70% du salaire
de référence plafonné à 6 000dh (soit 4 200dh) et ne peut être inférieure à 1 000dh par mois.
5.2 / Retraite anticipée :
A partir de 55 ans et jusqu’aux 59 ans, l’assuré a la possibilité de demander une retraite anticipée
moyennant le versement d’une prime par l’employeur à la CNSS. Le montant de cette prime varie en
fonction de l’Age de l’assuré.
Les taux de cotisation de la CIMR varient entre 6,90% et 27,60% de la masse salariale et sont répartis à
parts égales entre salariés et employeur (avec une surprime au niveau patronal)
6/ Chômage (indemnité pour perte d'emploi) :
L’assuré salarié qui perd involontairement son emploi peut bénéficier durant 6 mois, d’une indemnité pour
perte d’emploi, selon les conditions suivantes :
Avoir été salarié du secteur privé.
Etre en recherche active d’emploi.
Avoir cumulé 780 jours de cotisations salariales pendant les 36 derniers mois précédant la date de
perte d’emploi.
Le montant mensuel de l’indemnité est égal à 70% du salaire de référence (salaire moyen des 36 derniers
mois précédant la date de perte d’emploi).
L’assuré remplissant les conditions précitées doit déposer une demande à la CNSS, dans un délai ne
dépassant pas 60 jours à compter de la date de perte d’emploi.
II/ La caisse interprofessionnelle Marocaine de retraite :
A/ Statut juridique :
La CIMR est une association à but non lucratif. Elle est formée entre les personnes physiques et morales
privées employant du personnel salarié.
B/ Mission :
La mission de la CIMR consiste à promouvoir un régime de retraite garantissant aux bénéficiaires une
pension complémentaire au régime de base (en plus de la pension de vieillesse de la CNSS)
C/ Les cotisations sociales :
1/ L’assiette des cotisations :
Les cotisations sociales sont assises sur tous les éléments bruts de rémunération pris en considération
avant leur imposition à l’impôt sur le revenu (salaire de base, heures supplémentaires, gratifications…)
2/ Les taux de cotisations :
Les taux de cotisation de la CIMR varient entre 6,90% et 27,60% de la masse salariale et sont répartis à
parts égales entre salariés et employeur (avec une surprime au niveau patronal).
SYNTHESE : Les différentes prestations de la CNSS :
Type de prestations Couverture
Allocations familiales 1- Enfants âgés de moins de 12 ans