Capteurs Électrochimoiques
Capteurs Électrochimoiques
Capteurs Électrochimoiques
biochimiques
III.1.Introduction
Au cours des dernières décennies, les progrès considérables des techniques mises en
jeu dans des domaines aussi variés que la médecine et la biologie clinique, l’agro-alimentaire
ou le contrôle de la qualité de notre environnement (surveillance des rejets industriels ou
domestiques) ont nécessité la mise au point de méthodes analytiques de plus en plus précises
et sélectives. Les biocapteurs constituent sans doute l’alternative la plus séduisante pour
proposer des systèmes simples, fiables, rapides et sélectifs de détection [1].
Dans la première partie dans ce chapitre, nous essayerons de donner un aperçu
général sur les capteurs, plus particulièrement, leur définition, les paramètres qui les
caractérise, etc…
Et dans la deuxième partie nous présenterons les types des capteurs chimiques ou
biochimique.
III.2.1.Définition
Un capteur est un dispositif qui transforme l’état d’une grandeur physique observée en une
grandeur utilisable, exemple : une tension électrique, une hauteur de mercure, une intensité, la
déviation d’une aiguille…On fait souvent (à tort) la confusion entre capteur et transducteur :
le capteur est au minimum constitué d’un transducteur.
Perturbations ou grandeurs
d’influence
Signal électrique
Grandeur physique à
CAPTEUR
mesurer de mesure
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Les capteurs électrochimiques et
biochimiques
Les capteurs sont les éléments de base des systèmes d’acquisition de données. Leur mise en
œuvre est du domaine de l’instrumentation [2].
Généralement, on obtient une grandeur de sortie du type électrique. Elle peut être soit :
III.2.2.Chaîne de mesure
Pour obtenir une image d’une grandeur physique, on fait appel à une chaîne de mesure
qui peut faire intervenir plusieurs phénomènes différents. Par exemple, la mesure d’un débit
peut se faire en plusieurs étapes :
d
Figure (III-2) : constitution d’une chaîne de mesure classique.
De manière classique la sortie d’une chaîne de mesure est du type électrique. Si la chaîne de
mesure fait intervenir plusieurs transducteurs.
On appelle corps d’épreuve celui qui est en contact direct avec la mesurande, le dernier
transducteur est associé à un conditionneur qui fournit la grandeur électrique de sortie de
manière exploitable.
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Les capteurs électrochimiques et
biochimiques
Le choix de conditionneur est une étape importante dans le cadre de la chaîne de mesure car,
associé au capteur, il détermine la nature finale du signal électrique et va influencer sur les
performances de la mesure.
On peut classer les grandeurs physiques en 6 familles, chaque capteur s’associant à l’une d’
entre elles :
II.2.4.1.Capteurs passifs
Le capteur se comporte en sortie comme un dipôle passif qui peut être résistif, capacitif ou
inductif.
Le tableau ci-dessous résume, en fonction de la mesurande, les effets utilisés pour réaliser la
mesure.
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Les capteurs électrochimiques et
biochimiques
III.2.4.2.Capteurs actifs
Dans ce cas, la sortie du capteur est équivalente à un générateur. C’est un dipôle actif qui peut
être du type courant, tension ou charge. Les principes physiques mis en jeu sont présentés ci-
dessous [3].
Tableau (III-2) : L’effet utilisé sur la mesurande pour réalisé la grandeur de sortie.
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Les capteurs électrochimiques et
biochimiques
III.2.5.1.Etendue de mesure
Sur cette courbe, on notera l’étendue de mesure. C’est la différence algébrique entre les
valeurs extrêmes pouvant être prises par la grandeur à mesurer, pour laquelle les indications
d’un capteur, obtenues à l’intérieur du domaine d’emploi en une seule mesure, ne doivent pas
être entachées d’une erreur supérieure à celle maximale tolérée [4].
Etendue de mesure
Signal
S
Zéro
G Grandeur
On appelle portées les valeurs limites de la grandeur à mesurer correspondant à cette étendue
de mesure ; et zéro la valeur de l’information de sortie du capteur correspondant à la portée
minimale.
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Les capteurs électrochimiques et
biochimiques
III.2.5.2.Sensibilité
III.2.5.3.Finesse
C’est la qualité d’un capteur à ne pas venir modifier par sa présence la grandeur à mesurer.
Cela permet d’évaluer l’influence du capteur sur mesure. On la définit non seulement vis-à-
vis du capteur mais aussi vis-à-vis de l’environnement d’utilisation du capteur. La finesse
d’un capteur donnée ne peut donc être appréciée qu’en fonction de ses conditions effectives
d’utilisation.
III.2.5.4.Linéarité
On définit à partir de ce droit l’écart de linéarité qui exprime en % l’écart maximal entre la
courbe réelle et la droite approchant la courbe.
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Les capteurs électrochimiques et
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S
Caractéristique
réelle
Caractéristique linéarité
Ces paramètres permettent de prendre en compte la notion d’erreurs accidentelles qui peuvent
survenir sur un capteur.
On peut, pour cela rappeler les résultats suivants : soient n mesures effectuées sur un
mesurande ; on définit à partir de ces n mesures :
- La valeur moyenne :
i mi
m= [III-2]
n
mi- m 2 [III-3]
σ=
n-1
III.2.6.1.Fidélité
Elle définit la qualité d’un capteur à délivrer une mesure répétitive sans erreurs. L’erreur
de fidélité correspond à l’écart type obtenu sur une série de mesure correspondant à une
mesurande constante.
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Les capteurs électrochimiques et
biochimiques
III.2.6.2.Justesse
C’est l’aptitude d’un capteur à délivrer une réponse proche de la valeur vraie et ceci
indépendamment de la notion de fidélité. Elle est liée à la valeur moyenne obtenue sur un
grand nombre de mesure par rapport à la valeur réelle.
III.2.6.3.Précision
Elle définit l’écart en % que l’on peut obtenir entre la valeur réelle et la valeur obtenue en
sortie du capteur. Ainsi un capteur précis aura à la fois une bonne fidélité et une bonne
justesse.
III.2.6.4.Rapidité
C’est la qualité d’un capteur à suivre les variations de la mesurande,on général est elle
représentée par temps de réponse (à x%) à un échelon de la mesurande.
III.2.7.Conclusion 01
Tous les capteurs présentent, en général, deux parties distinctes : une première partie
qui a pour rôle de détecter un événement et une deuxième partie qui a pour rôle de traduire
l’événement en une grandeur généralement électrique.
Ses performances, son encombrement, sa fiabilité, la nature du signal délivré par le capteur
(électrique, pneumatique), son prix…
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Les capteurs électrochimiques et
biochimiques
III.3.1.Les biocapteurs
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Les capteurs électrochimiques et
biochimiques
En ce qui concerne les transducteurs, des avancées majeures ont été faites grâce à la
miniaturisation qui a notamment permis de développer des micro-électrodes Les
fibres optiques ont, pour leur part, facilité la détection de signaux biologiques par
absorbance ou fluorescence.
Dans les nombreux travaux existants sur les biocapteurs, le choix du transducteur et du
biorécepteur dépend de plusieurs facteurs présentés dans le Tableau (III-3).
A l’heure actuelle, une grande partie des études menées sur les biocapteurs tend à optimiser
leurs caractéristiques pour répondre au mieux aux exigences de leur domaine d’application,
notamment en travaillant sur la stabilité de la réponse, la sélectivité et la sensibilité des
biocapteurs [8].
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Les capteurs électrochimiques et
biochimiques
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Les capteurs électrochimiques et
biochimiques
-Enzyme
-Micro-organisme
-Tissu Ampérométrie Carbamates, Pesticides
organophosphorés
-Anticorps Optique
-Acide nucléide
Fluorescence
-Anticorps Cu2+, Cd2+, Pb2+, Zn2+, Ni2+,
-Antigène atrazine, paraoxon
-Enzyme Résonnance plasmonique
-Acide nucléide de surface(SPR)
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Les capteurs électrochimiques et
biochimiques
Les capteurs à fibre optique ont un fonctionnement simple puisqu’il repose sur le phénomène
de réflexion totale le long de la fibre optique. Il est ainsi possible de suivre la lumière émise
lors de la sollicitation du biorécepteur.
Différents signaux peuvent être adaptés à ce type de détection, notamment la fluorescence
chlorophyllienne des cellules végétales, les réactions enzymatiques au cours desquelles des
produits fluorescents se forment…
Enfin, les capteurs piézoélectiques sont des dispositifs gravimétriques qui mesurent la masse
d’un échantillon déposé sur la surface d’un cristal piézoélectrique par l’intermédiaire de la
variation de sa fréquence de résonance caractéristique [8].
III.3.1.2.Les biorécepteurs
Le biorécepteur (enzymes, organites cellulaires, cellules, tissus…) catalyse des réactions
biochimiques en présence de substrats, ou interagit avec des structures complémentaires
(antigène, anticorps, ADN ou récepteur d’hormones) conduisant à des changements de
propriétés physiques, chimiques ou optiques au niveau du biorécepteur. Quant au
transducteur, il convertit ces changements en signaux électriques mesurables. Enfin, les
signaux électriques sont amplifiés et traités par des circuits électroniques.
Du point de vue réactionnel, deux types de biocapteurs peuvent être distingués selon la nature
du système de reconnaissance :
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Les capteurs électrochimiques et
biochimiques
-Les biocapteurs dits ″ biocapteurs d’affinité ″ sont fondés sur de simples interactions entre
les analytes chimiques en solution et le biorécepteur. L’analyte à détecter n’est pas détruit.
-Les biocapteurs dits ″ biocapteurs métaboliques (ou catalytiques) ″ reposent sur une réaction
spécifique entre l’analyte en solution et le biorécepteur. La molécule recherchée est alors
dégradée. La diminution de la concentration d’un réactif ou la formation de produits est alors
détectée [10].
Le choix du biorécepteur est également lié à celui du transducteur selon la nature du signal
biologique émis (modifications physico-chimiques, fluorescence, …).
De plus, le biorécepteur doit répondre à un certain nombre d’exigences telles que la stabilité de
son signal ou sa facilité d’immobilisation [8].
Figure (III-8) : Schéma de principe d’un capteur à ondes acoustiques de surface [11].
III.3.1.2.1.Les enzymes
Les enzymes sont des protéines globulaires composées d’un nombre élevé d’acides aminés.
Elles jouent un rôle très important dans la catalyse des réactions se déroulant au sein des
cellules.
Leurs propriétés fondamentales et leurs spécificités les rendent bien adaptées à la conception
de biocapteurs sélectifs. Les enzymes sont capables d’augmenter la vitesse d’une réaction
jusqu’à dix millions de fois sans être consommées.
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Les capteurs électrochimiques et
biochimiques
III.3.1.2.2.Les anticorps
Ces anticorps ou immoglobulines sont des protéines qui possèdent des sites capables de
reconnaître spécifiquement une substance cible, qui constitue l’antigène correspondant. A
l’inverse de la biocatalyse, le couplage immunologique n’implique pas de produit de réaction
ou de consommation de substrat. La détection actuelle des anticorps est basée sur des
méthodes de marquage permettant de suivre l’interaction anticorps-antigène.
Les biocapteurs utilisant l’anticorps comme biorécepteur suscitent un grand intérêt quant à la
détection immunologique direct, c'est-à-dire sans molécule marquée.
III.3.1.2.3.L’ADN
L’ADN renferme l’information nécessaire pour la synthèse des protéines. En plus de son rôle
comme biomolécule d’intérêt biologique, elle a suscité l’attention des chercheurs pour la mise
au point de biocapteurs d’ADN servant à l’analyse in situ des gènes. Ces capteurs ou biopuces
(microréseau à base d’ADN) offrent une nouvelle technologie qui exploite l’appariement de
deux oligoonnucléotides complémentaires et même la possibilité d’identifier la séquence d’un
gène et de détecter des mutations génétiques. Ces biopuce à ADN ont bouleversé ce domaine
en offrant aux chercheurs la possibilité de réaliser des milliers d’analyses génétiques en
parallèle, que ce soit dans le domaine du diagnostic, du génotype ou de l’analyse globale de
l’expression des gènes.
III.3.1.2.4.Les microorganismes
L’utilisation de microorganismes ou de cellules entières pour la conception de biocapteurs est
parfois envisagée. Pour remédier aux problèmes posés par les enzymes isolées, la solution est
d’utiliser directement le tissu ou le microorganisme contenant l’enzyme dans un
environnement déjà optimisé par la nature. La stabilité et l’activité de ces enzymes dans la
cellule sont plus grandes que celle des enzymes purifiées.
III.3.1.2.5.Techniques d’immobilisation
L’association du récepteur et du transducteur est une étape délicate et les contraintes de la
fonctionnalisation de surface sont nombreuses (Figure (III-9)).
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Les capteurs électrochimiques et
biochimiques
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Les capteurs électrochimiques et
biochimiques
III.3.1.2.2.Avantages et inconvénients
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Les capteurs électrochimiques et
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Le développement d’un biocapteur, dont le but est utilisation pour doser des molécules
présentant un danger pour l’environnement, répond à un cahier des charges strict.
Critères Spécifications
Coût 1 à 15€ par analyse
Type d’appareillage Portable Une personne est suffisante pour le porter
Autonome du point du vus énergétique
Utilisation sur site Facilement transportable dans une
camionnette
Source d’énergie extérieure minimale
Temps de formation du personnel Après 1 à 2 heures de formation, l’opérateur
est capable d’utiliser le biocapteur
Duré de l’expérience 1 à 60 minutes
Préparation de l’échantillon La plus simple et la plus rapide
Sensibilité ppm/ppb
Game dynamique Au moins deux ordre de grandeur
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Les capteurs électrochimiques et
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-les systèmes permettant de doser et de détecter un groupe de molécule (par exemple une
famille chimique).
-les systèmes permettant de suivre une toxicité globale car, dans ce cas, le biorecepteur joue le
rôle d’un bio-indicateur de toxicité (par exemple les électrodes à cholinestérase) [7].
a)Les pesticides
Les pesticides ont fait l’objet de très nombreuses études afin de mettre au point des biocapteurs
à partir de technologies différentes.
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Les capteurs électrochimiques et
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Un grand nombre de ces biocapteurs repose sur l’inhibition des enzymes cholinestérases par
des composés organophosphorés et carbamates et utilisent des capteurs électrochimiques
comme transducteurs. Cremisini et al. (1995) proposent, par exemple, un capteur
ampérométrique à acétylcholinestérase pour la détection de paraoxon dans la gamme 1 à
15ppb.
On trouve également des capteurs conductimétriques avec des limites de détection (Ld)
inférieures à 25 ppb.
L’utilisation de systèmes FIA (le système d’analyse par injection en flux continue) permet de
se rapprocher de la configuration la plus adaptée aux mesures sur site et a été utilisée par
Pogacnik et Franko (2001) pour étudier l’inhibition de cholinestérases de différentes origines
par du paraoxon (Ld inférieure à 0,5ppb) et du carbofuran (Ld inférieure à 5ppb) afin
d’optimiser le choix du biorécepteur.
Quelques immunocapteurs ont également fait l’objet de recherches. La plupart est basée sur
des détections optiques et permet la mise en évidence d’atrazine, de s-triazines et de carbaryl.
Enfin, des capteurs à cellules entières sont apparus récemment et reposent généralement sur la
mesure de l’activité photosynthétique de cellules algales perturbée en présence d’herbicides.
En mesurant la fluorescence chlorophyllienne, Frense et al. (1998) ont mis en évidence la
présence d’atrazine jusqu’à 1ppb.
Les travaux menés par Védrine (2003) ont débouché sur la mise au point d’un biocapteur à
cellules algales sensible à des concentrations inférieures à 0,25 ppb en atrazine, à 0,025ppb en
diuron et isoproturon et à 0,5ppb en simazine.
D’autres auteurs se sont intéressés aux variations de la consommation d’O 2 ou de la production
de CO2 lors de la photosynthèse pour détecter la présence d’herbicides.
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Les capteurs électrochimiques et
biochimiques
Des biocapteurs optiques utilisant des algues Chlorella vulgaris comme biorécepteurs ont
permis de suivre l’activité des phosphatases alcalines membranaires ainsi que leurs
perturbations en présence de divers métaux lourds avec des limites de détection d’environ 10
ppb pour Cd2+ et pb2+ .
D’autres capteurs basés sur la fluorescence chlorophyllienne d’algues immobilisées peuvent
également servir à la détection du mercure et du cuivre comme l’ont montré Campanella et al.
(2000).
Les métaux lourds ont une densité supérieure à 5g/cm3. Ils sont généralement fixés sur de très
fines particules (comme la suie, les particules terrigènes ou autres), ce qui permet leur
transport sur de longues distances, la pénétration dans les poumons...
Ils s'accumulent dans l'organisme et peuvent générer une toxicité à long terme, et être
cancérigène.
Ils sont dangereux car s’accumulent dans l’environnement. Ils contaminent en premier lieu les
sols et les végétaux, ainsi que certains animaux, puis par effet de bio accumulation, ils
remontent la chaîne alimentaire, jusqu’à nous [8].
c)Autres pollutions
Les phénols sont des molécules dont l’usage est très répandu (pesticides, plastiques surfactants,
médicaments…).
L’enzyme tyrosinase utilisant des dérivés phénoliques comme substrat a permis de développer
de nombreux capteurs. Mai An et al. (2002) ont ainsi proposé des capteurs ISFET à tyrosinase
pour la détection de phénol dans l’eau avec une limite de détection de 20 ppm pour le 4-
chlorophénol. De nombreux autres capteurs électrochimiques avec des limites de détection
inférieures à 0,5ppb ont également fait l’objet d’études.
Enfin, l’évaluation de la pollution organique globale peut être réalisée grâce à des biocapteurs
basés sur la mesure de la DBO (Demande biologique en oxygène) de bactéries immobilisées.
La dégradation de molécules organiques par les microorganismes s’accompagne en effet d’une
augmentation de leur consommation en oxygène modifiant le signal mesuré par le capteur [8].
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Les capteurs électrochimiques et
biochimiques
III.4.Capteurs électrochimiques
III.4.1. Principe
Les équilibres électrochimiques réalisé à des interfaces électrode | électrolyte sont mis à profit
pour la réalisation de capteurs permettant la mesure de la concentration d’une espèce en
solution. Ces capteurs comprennent une électrode sélective d’une espace et une électrode de
référence de potentiel mesurée aux bornes du capteur, portionnelle à l’activité de l’espace
concernée, suit une relation analogue, dans sa forme, à celle de Nernst [13].
Les capteurs électrochimiques sont classés selon leur mode de transduction: Potentiométrique,
conductimétrique ou ampérométrique comme dans la figure (III-10).
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Les capteurs électrochimiques et
biochimiques
III.4.2.Capteurs potentiométrique
Le potentiel du capteur ou électrode (qui n’est parcourue par aucun courant) est mesuré par
rapport à un potentiel de référence.
Ce dernier est obtenu par une électrode de référence. Cette condition de courant nul est
d’autant mieux respectée que la résistance aux bornes de laquelle sont branchées les
électrodes est plus grande. En pratique, les voltmètres aux entrées desquels sont reliées les
électrodes ont des impédances d’entrée très grandes (> 1012Ω).
L’électrode, supposée inattaquable dans les conditions de la mesure (platine, or, etc.), plongée
dans une solution contenant un réducteur et un oxydant du même couple électrochimique tel
que :
Ox + ne− ↔ Red
Adopte, dans le cas d’un système réversible et à courant nul, un potentiel d’équilibre qui
résulte des courants d’échange d’électrons entre l’oxydant et le réducteur par l’intermédiaire
du conducteur électronique.
L’expression de ce potentiel d’équilibre E est donnée par la relation de Nernst :
𝐑𝐓 𝐚
𝐄 = 𝐄 𝟎 + 𝟐. 𝟑 𝐧𝐅 𝐥𝐠 𝐚 𝐎𝐱 [III-4]
𝐑𝐞𝐝
Avec
E0 (V) : potentiel normal du couple Ox/Red,
R :(8,314 J · K-1.mol-1) constante molaire des gaz,
T :(K) température absolue,
F :(9,648 456 ×104 C · mol-1) constante de Faraday.
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Les capteurs électrochimiques et
biochimiques
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Les capteurs électrochimiques et
biochimiques
Le dispositif le plus simple a été décrit par Hildebrand et représenté sur la figure (III-12).
La mise en œuvre d’une telle électrode présentant quelques difficultés, d’autres électrodes
dites de référence sont utilisées couramment.
L’électrode au calomel est l’électrode de référence de potentiel la plus couramment utilisée.
Elle est constituée du mélange intime mercure-chlorure mercureux (calomel) baigné par une
solution de concentration connue et constante (saturée). Le système électrochimique
réversible est :
Hg 2 Cl2 + 2e− ↔ 2Hg + 2Cl−
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Les capteurs électrochimiques et
biochimiques
𝑹𝑻 𝟏
𝑬 = 𝑬𝟎 + 𝟐. 𝟑 𝟐𝑭 𝒍𝒈 𝒂𝟐 [III-5]
𝑪𝒍−
Avec E0 potentiel normal du couple Hg2 Cl2/Hg et aCl-, activité de l’ion Cl-.
recouvert de chlorure d’argent plongeant dans une solution d’ions chlorures. Le système
AgCl + e− ↔ Ag + Cl−
𝑹𝑻 𝟏
𝑬 = 𝑬𝟎 + 𝟐. 𝟑 𝒍𝒈 𝒂 [III-6]
𝑭 𝑪𝒍−
III.4.2.3.Électrodes spécifiques
Les électrodes spécifiques existantes mettent en jeu des équilibres électrochimiques aux
interfaces entre des électrolytes liquides et des membranes constituées de matériaux
conducteurs ioniques (électrolytes solides, polymères conducteurs ioniques, membranes
liquides). La nature de l’ion échangé est déterminée par la composition du matériau
constituant la membrane.
Comme seuls les transferts d’ions sont possibles à ces interfaces, l’interférence d’équilibres
redox (en particulier de l’oxygène dissous) est exclue.
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Les capteurs électrochimiques et
biochimiques
Dans l’électrode spécifique, la membrane ionique est en équilibre avec des solutions
électrolytiques de compositions différentes dont l’une est inconnue (solution 1) et l’autre
connue (solution 2).
Supposons que seuls les ions A puissent être échangés à travers les interfaces
membrane/solution représentées sur la figure (II-12), il en résulte qu’à l’équilibre les
potentiels électrochimiques µA de ces ions ont la même valeur des deux côtés de la membrane
𝜇𝐴1 𝑒𝑡 𝜇𝐴2 et dans la membrane 𝜇𝐴𝑚 , d’où la relation :
𝛍𝐀𝟏 = 𝛍𝐦
𝐀 = 𝛍𝐀𝟐 [III-7]
0
standard des ions 𝜇𝐴1
𝛍− 𝟎
𝐀𝟏 = 𝛍𝐀𝟏 + 𝐑𝐓𝐥𝐧𝐚𝐀𝟏 + 𝐙𝐅𝛟𝟏 [III-8]
électrique entre l’électrolyte liquide et la membrane à l’une des deux interfaces. Cela est
𝟏 𝐑𝐓 𝐚
∅𝐦𝟏 − 𝛟𝟏 = 𝐳𝐅 𝛍𝟎𝐀𝟏 − 𝛍𝐦 ( 𝐀𝟏 𝐚𝐦 ) [III-9]
𝐀 + 𝐳𝐅 𝐥𝐧
𝐀𝟏
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Les capteurs électrochimiques et
biochimiques
𝐑𝐓
𝛟𝟐 − 𝛟𝟏 = 𝐥𝐧
(𝐚𝐀𝟏 𝐚𝐀𝟐 ) + 𝚫𝛟𝐚𝐬 [III-10]
𝐳𝐅
Le premier terme de l’équation précédente dépend du rapport des activités de l’ion dans les
deux solutions électrolytiques ; le second terme ΔΦAS décrit une asymétrie possible à
l’intérieur de la membrane due à la différence des compositions chimiques.
Le schéma de la chaîne électrochimique pour la mesure de l’activité des ions est le suivant :
La différence de potentiel globale E mesurée entre les deux extrémités de la chaîne a comme
expression :
𝐄 = 𝐄𝐫é𝐟𝟏 + 𝐄𝐣𝟏 + 𝛟𝟐 − 𝛟𝟏 − 𝐄𝐣𝟐 − 𝐄𝐫é𝐟𝟐 [III-11]
Soit :
𝐑𝐓 𝐚
𝐄 = 𝐄𝐫é𝐟𝟏 + 𝐄𝐣𝟏 − 𝐄𝐣𝟐 − 𝐄𝐫é𝐟𝟐 + 𝚫𝛟𝐚𝐬 + 𝐥𝐧 𝐚𝐀𝟏 [III-12]
𝐳𝐅 𝐀𝟐
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Les capteurs électrochimiques et
biochimiques
𝐑𝐓
𝐄 = 𝐄𝟎𝟏 + 𝐳𝐅 𝐥𝐧𝐚𝐀𝟏 [III-13]
La figure (III-14) représente la structure générale d’une électrode spécifique ainsi que celle de
l’électrode de référence qui lui est associée pour la mise en œuvre des mesures.
La sélectivité de la membrane vis à vis d’un ion interférant B (pouvant interagir avec la
membrane) est quantifiée par un coefficient de sélectivité KAB. Les coefficients de sélectivité
sont définis par l’équation de Nicolsky :
𝐑𝐓
𝐄 = 𝐄𝟎𝟐 + 𝐳𝐅 𝐥𝐧
(𝐚𝐀𝟏 + 𝐊 𝐀𝐁 𝐚𝐁𝟏 ) [III-14]
Cette équation a été simplifiée au cas où les ions A et B ont la même charge z et où seul l’ion
B est interférent. Les meilleures sélectivités correspondent aux très faibles valeurs de KAB. La
meilleure électrode spécifique est l’électrode à membrane de verre pour la détermination du
pH (ion H+) qui présente un coefficient de sélectivité de 10-12 par rapport à la plupart des
cations. La seconde meilleure électrode est l’électrode sélective aux ions fluorures à
membrane LaF3 monocristalline, elle présente un coefficient de sélectivité de l’ordre de 10 -7
pour la plupart des ions excepté OH-. En général, la valeur maximale tolérée du coefficient de
sélectivité est de 10 -4, cela signifie qu’un excès de 104 de l’ion interférent B entraîne une
erreur de 100 % sur la mesure directe de la concentration de l’ion A.
Les différents types de membranes pour les électrodes spécifiques sont les suivants :
— membranes cristallines (monocristallines ou polycristallines) ;
— membranes non cristallines :
• à matrice rigide : membranes de verre,
• à porteur mobile : membranes échangeuses d’ions, liquides ou solides à l’exclusion des
membranes de verre.
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Les capteurs électrochimiques et
biochimiques
III.4.3.Capteurs ampérométriques
III.4.3.1.Principe
L’allure d’une courbe intensité-potentiel de réduction d’une espèce réductible dissoute,
obtenue en appliquant une surtension entre une électrode indicatrice (conducteur électronique)
et une électrode de référence est représentée sur la figure (III-15). Pour une surtension
suffisamment importante (» EA), on atteint un palier limite de diffusion pour lequel l’intensité
est proportionnelle à la concentration de l’espèce réductible. Les techniques d’ampèremètre,
de voltammétrie et de polarographie sont basées sur la mesure de courants limites de diffusion
d’espèces électroactives.
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Les capteurs électrochimiques et
biochimiques
90
Les capteurs électrochimiques et
biochimiques
L’électrode à goutte de mercure est constituée d’un capillaire relié à un réservoir de mercure.
La structure des électrodes de platine, or, carbone vitreux est généralement semblable à celle
des électrodes redox.
Certains capteurs ampérométriques permettent de détecter la teneur en oxygène dans un
liquide ou dans un gaz. Les électrodes enzymatiques sont également basées sur la détection
ampérométrique.
III.4.5.Capteurs conductimétriques
III.4.5.1.Principe
La conductance électrique G d’un corps, inverse de sa résistance, est proportionnelle à la
surface S de la section perpendiculaire à la direction du courant et inversement
proportionnelle à sa longueur l :
𝜸𝑺
𝑮= [III-15]
𝒍
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Les capteurs électrochimiques et
biochimiques
La mesure de conductance ne peut être effectuée en courant continu, car il se produirait alors
une polarisation des électrodes et une électrolyse entraînant une variation de résistance. Il est
donc indispensable de réaliser la mesure en courant alternatif de fréquence suffisamment
élevée pour éliminer ces effets perturbateurs. Pour les solutions faiblement conductrices, dont
la conductivité est inférieure à quelques microsiemens, on emploie de préférence des
fréquences de mesure faibles : 50 Hz par exemple. Pour les solutions fortement conductrices,
dont la conductivité est supérieure à quelques millisiemens, des fréquences plus élevées sont
employées : 10 kHz. Pour les solutions de conductivité moyenne, on utilise des fréquences
comprises entre 102 et 103 Hz. La conductivité d’un électrolyte dépend de sa température ;
lorsqu’on désire comparer, par mesure directe, les valeurs de conductivité de différentes
solutions, en vue de déterminer leurs concentrations, il faut effectuer toutes les mesures à la
même température.
92
Les capteurs électrochimiques et
biochimiques
III.5.Conclusion
Les capteurs sont très utilisés dans le domaine de la chimie analytique et d’industrie agro-
alimentaire pour le control ou la fabrication des produits.ces capteurs électrochimiques font
actuellement l’objet de nombreuses recherches et développements dans le domaine de la
biologie et de la médecine. Des résultats prometteurs ont déjà été obtenus et le domaine
d’utilisation des biocapteurs et très large : mesures de PH, de pression d’oxygène, de taux de
glucose, de pénicilline, de certain enzyme dans les tissus, le sang, la salive ou l’urine et pour
des mesures en vivo. Ces capteurs ont pour avantage de permettre une analyse rapide et
sélective. On peut ainsi effectuer une analyse d’un produit en continue, suivre la cinétique
d’une réaction biochimique et l’état physiologique d’un patient. Fonctionnement sur très
faible courant, ils peuvent dans certains cas être miniaturisés et implantés dans des zones
d’accès difficile du corps humain et de nombreux nouveaux capteurs électrobiologiques
devraient être commercialisés dans les prochaines années [13].
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biochimiques
Références bibliographiques
[2] http://fr.wikipedia.org/wiki/capteur.
[3] http://www.esiee.fr/Francaio/enseignement/version-pdf/II-capteur.pdf.
[5] www.espci.fr/mpa/appel/2005/66200593/4k.
[6] Silvia Fabiano, immobilisation d’anzymes dans des films de polymere conducteur : Le
[9] Basma khadro, conception et réalisation de biocapteurs pour le suivi de polluants dans les
[10] Guiot Alexis, Métrologie et traitement des pollutions de l’air, Eléments pour un état des
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biochimiques
[12] Dennison M.J. and Turner A.P.F. Biosensors for environmental monitoring.
[14] Anh Tuan MAI, Développement des biocapteurs électrochimiques a base de tyrosinase
Fonctionnalisation des Surfaces (UMR 5621) de l’École Centrale de Lyon, PE 360 - R 420,
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