Rakotonaivoln Espa Ing 05
Rakotonaivoln Espa Ing 05
Rakotonaivoln Espa Ing 05
Membre de Jury :
Le présent mémoire est le fruit d’un travail basé sur nos acquis théoriques de la formation en
« Bâtiment et Travaux Publics » de l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo, des
recherches documentaires, et d’entretien avec diverses personnes des organismes compétents.
Aussi tous ceux qui ont contribué directement, ou indirectement, à l’élaboration de cet
ouvrage, trouvent ici l’expression de notre reconnaissance et nos sincères remerciements.
Nous ne pouvons non plus ne pas remercier nos parents et nos proches qui nous ont toujours
soutenu moralement et matériellement. Et aussi, à nos amis qui nous ont apportés leur aide, et
pas la moindre.
MERCI A TOUS
RAKOTONAIVO Lala Nirina
SOMMAIRE
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : Généralité sur la protection du littoral
Chapitre I : Régimes et défenses des côtes
Chapitre II : Protection du littoral malgache.
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
LISTE DES ABBREVIATIONS
m : la masse de l’élément en t ;
ρa : masse volumique apparente du matériau en t/m3;
ρw : masse volumique de l'eau en t/m3 ;
Ic : indice de continuité ;
Df : degré de fissuration ;
Dh : Deval humide ;
E : module d’élasticité ;
Rc : compression simple ;
RT : traction simple ;
VLm : vitesse de propagation de l'onde longitudinale ;
VLc : vitesse de propagation théorique ;
L : la plus grande dimension du bloc ;
G : la plus grande dimension mesurable perpendiculaire à la direction de L ;
E : la plus grande dimension perpendiculaire au plan formé par L et G ;
W : poids du bloc en t ;
H : hauteur de la houle en m ;
T : période de la houle en s ;
L : la longueur d’onde de la houle en m ;
Hd : hauteur de déferlement de la houle en m ;
Hs : hauteur significative de la houle en m ;
kd : coefficient de stabilité ;
W50 : masse moyenne en t ;
kRR : indice de stabilité,
Ns : nombre de blocs par unité de surface.
INTRODUCTION
Madagascar est une île dont la zone côtière abrite une part significative de la richesse
économique et écologique, et représente un potentiel à la fois immense et très menacé pour le
développement futur du pays.
Les littoraux se trouvent à l’interface d’actions et pressions naturelles (météo marines pour
l’essentiel) ou anthropiques (aménagements, exploitations...).
Parmi les littoraux, les plages sableuses et leurs annexes sédimentaires sont les plus
convoitées et leur fort potentiel socio-économique dans les régions insulaires tropicales
devrait amener les autorités concernées à tout mettre en oeuvre pour préserver au mieux, leurs
fragiles équilibres sédimentaires.
L’érosion littorale est une forme de dégradation mécanique qui se manifeste par un recul du
trait de côte. Présente à toutes les échelles d’espace et de temps, elle est l’expression de
processus morphodynamiques affectant l’interface terre /mer / atmosphère. Elle est naturelle
mais peut être déclenchée et souvent accélérée par des interventions humaines.
L'érosion du littoral inquiéterait peu si elle ne concernait que quelques rivages. Mais en
menaçant les constructions «pieds dans l'eau», elle menace aussi le bénéfice des
entrepreneurs, l'intérêt des communes et, a fortiori, celui des riverains.
Jusqu’à une date récente, le problème de l’érosion du littoral à Madagascar ne semble pas
avoir retenu l’attention soutenue du Gouvernement pour aboutir à des travaux efficaces et
sérieux des côtes menacées, dont les problèmes sont connus depuis longtemps. C’est pourquoi
dans le présent mémoire, intitulé « OUVRAGES EN ENROCHEMENT EN PROTECTION
DU LITTORAL A MADAGASCAR », nous abordons essentiellement des ouvrages
longitudinaux en enrochement dans la protection du littoral pour renforcer nos connaissances
sur ces ouvrages.
L’objectif principal que l’on se fixe est de mettre en exergue les différentes méthodes de
détermination des poids des blocs entrant dans la construction d’un ouvrage en enrochement.
L’intérêt réside dans la recherche de la méthode combinée donnant un poids minimal pouvant
faire face aux attaques incessantes de la mer pour une hauteur de vague donnée.
Pour ce faire, nous avons subdivisé cet ouvrage en quatre grandes parties :
Sous l’influence de la mer et du vent, les côtes sont en continuel changement. Cette
transformation tend à organiser les côtes en amoindrissant les zones convexes et en
remblayant les zones de concavité de la côte (compensation volumétrique). Elle peut pourtant
se manifester localement par des évolutions rapides préjudiciables aux activités humaines non
seulement en cas de sédimentation mais encore en entaillant des terrains déjà occupés et
édifiés ou en diminuant le potentiel de terrains aménageables.
La capacité d'une zone littorale à résister à l'érosion est liée à la présence de matériaux
mobilisables (sables, graviers, galets). Empiriquement, la perte annuelle de volume est
convertie en perte annuelle de largeur en admettant que la perte d’un m3 de matériaux de
plage est équivalente à la perte de 0,125 m² de surface de plage, au niveau de la berme. Cette
règle est applicable en premier lieu sur un littoral exposé.
Mais qu'il soit naturel ou construit, le territoire en bordure de mer est fréquemment soumis à
l'érosion et sa protection engage des choix parfois irréversibles.
A- Morphologie côtière :
Les figures 1.a et 2.b ci-après, selon Johnson, montrent la définition des différentes parties
d’une côte au stade primitif et à un stade avancé de développement.
Johnson a classifié les côtes suivant la variation relative de la mer et de la terre. Ainsi, il a
attribué le nom de :
- Côte de submersion correspondant à un relèvement du niveau de la mer ;
- Côte d’émersion, à celui du relèvement du niveau terrestre comportant des barres des
plages ;
- Côte de type mixte où il y a l’action de la mer sur la plage.
La mer passe son temps à remuer et reclasser les matériaux du fond sans arrêt, en portant vers
le large les matériaux les plus fins. Mais on pourrait définir un profil d’équilibre sur lequel la
surface des matériaux tendrait à s’adapter si le mouvement de la mer était permanent.
Ce profil limite est formé schématiquement de :
- une partie concave toujours submergée, s’étalant du plateau continental à la laisse de
basse mer ;
- une partie rectiligne, à faible pente, s’étendant de la laisse de basse mer à la limite
extrême d’action des vagues à haute mer ;
- une partie abrupte toujours émergée, appelée microfalaise, à la limite de l’action des
vagues de haute mer.
1. La Houle :
La houle est un ensemble de vagues enclenchées sur des dizaines voire des centaines de
kilomètre. Elle est définie par sa direction (Est, Ouest, ...) et sa hauteur (1 mètre, 2 mètres, ...).
La houle se forme au milieu de l'océan ou de la mer; il faut pour cela un conflit de masses
d'air pour qu'il y ait formation d'une dépression et donc générant des rafales de vent au niveau
de l'eau : la houle est formée.
Reste à savoir la taille de la houle ; elle dépend de la profondeur de l'eau ; plus le sol s'enfonce
dans l'eau, plus la houle aura une chance d'être grande.
- les matériaux grossiers (galets) sont abandonnés sur place après déferlement des
vagues formant ainsi des barres de lévigation.
L’action des houles frontales se manifeste par un déplacement des matériaux dans le profil
conduisant à un triage granulométrique avec ou sans formation de rides.
Le déferlement sépare les zones près du rivage en deux masses d’eau bien distinctes. Un
transport vers le rivage s’effectue de la zone de déferlement à la terre et vers le large au-delà
de cette zone.
Elles sont à l’origine d’un transport important parallèle au rivage. Ce transport a lieu selon
plusieurs mécanismes, sur l’estran, par jet de rive et dans les rouleaux.
Ces transports d’eau portent le nom de long-shore currents, transports légèrement pulsatoires
le long de trajectoires plus ou moins hélicoïdales d’axe parallèle au rivage.
Le maximum de débit de sable se situe dans la première ligne de rouleaux.
2. Le Courant :
Un certain nombre de courants sont dus à la houle : le courant littoral (ou longshore current)
dit ci-dessus, les rip-currents et les courants d’expression latérale ou courant de houle. Mais il
y a aussi le courant de marée.
2.1- Rip-currents :
Ce sont des jets concentrés qui entraînent l’eau vers le large de part la zone de déferlement.
On leur attribue le creusement de petites ondulations et dépressions perpendiculaires à la côte.
Les courants d’expansion latérale sont dus à la surcôte du niveau de l’eau entre zones
inégalement agitées. Les matériaux transportés sont déposés dans des zones plus abrités où le
courant de houle les dépose.
3. Le Vent :
Il a une influence sur le transport du sable de l’estran. D’une part, il dessèche le sable
permettant ainsi son transport, d’autre part, il assure ce transport.
Prélèvements ou apports de matériaux sur les côtes, bâtiments modifiant localement le régime
de vents, digues, épis,…
Les sables mis en mouvement se déposent dès qu’ils perçoivent des vitesses inférieures au
seuil d’érosion sur leur parcours. L’action d’un obstacle résulte de sa force, de son
implantation et de la direction caractéristique des lames et de la granulométrie des sables.
La zone littorale constitue généralement un secteur fragile sur lequel des dégradations même
limitées sont susceptibles d’avoir des répercussions graves.
La mise en œuvre de protection convenable est de nature à prévenir des évolutions
défavorables.
Différentes solutions sont possibles pour remédier à ces problèmes d’attaques de la mer, mais
on peut les regrouper en trois catégories :
- les mesures préventives ;
- action directe sur les matériaux ;
- réalisation d’ouvrages.
A- Mesures préventives :
Une action directe sur les matériaux peut s’avérer efficace, sous formes variées :
- remodelage de l’estran ;
- rechargement de la plage ;
- déversement de matériaux par petits fonds ;
- établissement d’un transit artificiel ;
- stabilisation et création de dunes.
C- Réalisation d’ouvrages :
La réalisation d’ouvrages peut exiger des dépenses importantes mais ne peut assez souvent
être évitée si les mesures déjà décrites s’avèrent inefficaces ou impossibles à mettre en œuvre.
Les ouvrages les plus couramment utilisés sont :
- ouvrages longitudinaux : ouvrages émergés pleins parallèle à la côte, construits en
bordure ou à quelque distance du rivage ;
- ouvrages transversaux : ouvrages émergés pleins perpendiculaires à la côte ;
- ouvrages de type mixte.
De nombreuses données sont à prendre en compte pour le choix d’une structure et son
dimensionnement :
- L’exposition à l’action des houles :
o ouvrages légers en site abrité ;
o ouvrages à carapaces d’enrochements lourds par exemple en site exposé.
- Conditions de fondation :
La structure choisie doit tout d’abord être compatible avec le sol de fondation ;
- Disponibilité des matériaux :
Dans la mesure où le type d’ouvrage nécessite souvent de grandes quantités de
matériaux, les conditions techniques et économiques de leur obtention constituent un
élément essentiel du choix d’un type de structure.
- Coûts d’investissement et entretien :
Les différentes solutions possibles pour obtenir un degré de protection donné doivent
bien évidemment être comparées au plan des coûts, non seulement d’investissement,
mais également d’entretien sur toute la durée de vie des ouvrages.
- Expérience :
Les types d’ouvrages ayant fait leurs preuves dans un site donné seront généralement
préférés à des conceptions entièrement nouvelles sous réserve toutefois des
adaptations que peuvent nécessiter les conditions précises de leur implantation.
Les ouvrages de défense (épis, digues, perrés, ...) ainsi que les volumes nécessaires pour les
ré-ensablements de plages sont définis à partir des contraintes de projet.
Le littoral malgache présente une différence marquée entre la Côte Est offerte à la houle de
l'Océan, et la Côte Ouest plus sereine : l'Est, pays des falaises surplombant une bande littorale
étroite où la forêt tropicale est omniprésente, et le Versant Ouest incluant deux grands bassins
sédimentaires (Majunga et Morondava) et possédant de vastes plateaux calcaires comme
Bemaraha, ou gréseux comme l'Isalo.
Le littoral Est de Madagascar s’étale sur environ 1 170 km ; celui de l’Ouest se déroule sur
environ 3 930 km (1 660 du cap Sainte-Marie au cap Saint- André, 2 270 du cap Saint-André
au cap d’Ambre) du 12è au 25è degré et demi de latitude sud. Géologiquement, il s’inscrit
presque entièrement dans un grand bassin sédimentaire qui occupe le tiers occidental de la
Grande Ile.
Les actions de la mer ont tendance à faire reculer le rivage dans la plupart des côtes
malgaches.
A l’échelle nationale, la zone côtière marine malgache semble relativement être préservée en
raison de zones encore non explorées. Seules les zones naturelles proches des agglomérations
littorales sont dégradées par suite d’un développement non maîtrisé ; une définition et la mise
en œuvre de mesures de protection efficaces s’avèrent nécessaires.
Ainsi nous allons voir le cas du littoral de Morondava puis de Toamasina.
La ville de Morondava est située au coeur d'une zone deltaïque entre deux embouchures :
celle de la rivière Morondava au nord et celle de la rivière Kabatomena au sud, qui n'est, en
fait, que le deuxième bras d'embouchure de la Morondava.
Entre ces deux embouchures principales, il en existe deux autres intermédiaires : celle de la
Matanito au nord, et celle de l'Andraverava au sud, qui débouche à la mer par la passe de
Béthania. Enfin, jusqu'en 1956, existait une autre embouchure de l'Andraverava, celle du
canal HELLOT qui a été supprimé par remblaiement.
la passe de Bethania. Ils s’accumulent donc au sud de celle-ci sans atteindre la plage de
Morondava sur la presqu’île de Nosy Kely.
La ville de Morondava a été construite sur un cordon lagunaire dont l'altitude moyenne
correspond sensiblement à la côte des Plus Hautes Mers de Vives-Eaux (PHMVE) ce qui la
rend très vulnérable aux inondations et aux attaques de la mer qui a rongé progressivement la
plage devant elle. C’est ainsi qu’entre 1914 et 1974, le trait de côte a reculé, en moyenne, de
10 m par an ; en détruisant les constructions édifiées en bordure du littoral.
En effet, le tourisme a pris un essor considérable à Morondava. De nombreuses constructions
hôtelières se sont multipliées le long du littoral, même en zone non protégée, comme dans la
partie sud du littoral de Morondava. Malheureusement, cette urbanisation sur le front de mer
s'est effectuée sans prise en compte de l'érosion des côtes, nécessitant, par la suite, des
ouvrages afin de protéger ces constructions de l'érosion marine.
A- Conditions du site :
1. Climatologie :
Une longue saison sèche d’avril à novembre et 4 mois de saison humide de décembre à mars.
1.2- La pluviométrie :
surface.
2. Océanographie :
2.1- La marée :
Elle est de type semi-diurne avec des hauteurs de marée du soir légèrement supérieures à celle
du matin.
La campagne d’étude du LCHF sur site a conduit à retenir les valeurs caractéristiques
suivantes :
Les courants de marée ont des vitesses faibles et si le marnage ne semble pas jouer de rôle
prépondérant, il en va tout différemment pour les régimes saisonniers de vent.
3. Régime cyclonique :
Il affecte cette région entre octobre et avril et génère des houles qui peuvent être violentes et
agressives pour le littoral ; surtout si ce dernier est saturé par la forte pluviométrie qui
accompagne souvent ce genre de météore. Leur direction, leur fréquence et leur force sont
aléatoires comme le phénomène lui-même.
Les cyclones provenant généralement des secteurs Nord et Est, leur passage sur la Grande Ile
les a généralement affaiblis et ce ne sont souvent que les « queues » de cyclones qui se font
ressentir.
1. Historique :
De 1914 à 1951
Par la suite d'un cyclone, en mars 1951 : Forte érosion depuis le village d’AVARADROVA
jusqu’au Nord de l’embouchure de LOVOBE (recul du trait de côte de 300 à 500 m entre
Bethania et la ville). Sédimentation marquée au Nord et au Sud de ce linéaire.
De 1951 à 1974
Erosion significative au Sud de LOVOBE et forte au Nord de BETHANIA (recul du trait de
côte de près de 200 m).
Devant MORONDAVA, la construction en 1954 de 11 épis en bois, lesquelles devaient
protéger 1350 m de plage, limite le recul entre 35 et 70 m.
On note une certaine stabilité du littoral devant AVARADROVA.
1952. Cyclone dévastateur dans la nuit du 14 au 15 mars ; érosion intense.
1953. Fortes marées de tempête ; la mer envahit les rues de la ville proche ; érosion
de la plage sur 200 m.
1954. Cyclone Andevoranto : Des pluies importantes entraînent de gros dégâts. Le
canal Hellot est en crue. La digue Charbon est à l’état de ruine et le boulevard
maritime est en grande partie détruit ; forte érosion.
1954. 11 épis sont construits sur le littoral de la ville. En bois à l’origine, ils furent
remplacés par d’autres en enrochements en 1958.
1955, ces épis furent complétés par des épis filtrants, en clayonnages parallèles à la
cote.
1956. Réfection et élargissement du chenal selon un nouvel axe globalement
parallèle au littoral et débouchant à 400 m seulement de la mer dans l’anse de
Bethania. Fermeture définitive de la Passe Hellot de Port Bebe par des travaux de
terrassement.
1960, la forte tempête conduisit à la construction, dans le haut-estran, d'une digue
longitudinale de 280 mètres de longueur dans la zone du phare, dans la partie sud de
la ville, qui était la plus menacée.
1963. Après une période de calme de 10 ans sans attaque littorale spectaculaire, une
forte agitation liée à de grandes marées marque le retour en force de l’érosion avec
destruction d’habitations et du phare en 1964.
1964 - 1965. Remplacement des épis clayonnés en bois par des systèmes de
palplanches remplis de sable et couronnés par du béton massif. Leur nombre passe à
13 plus 3 en enrochements.
1966 - 1967. Construction de 2 épis convergents de part et d’autre de la passe de
Bethania.
1968. L’épi situé au Nord de cette passe est mis hors d’usage par des affouillements.
Il est détruit en 1969.
Cette défense a été renforcée entre 1966 et 1974 par une ligne de gabion en haut de plage
puis, par la suite, par des épis en enrochements et une défense longitudinale de haut de plage
en enrochements, dans le secteur nord et dans la partie sud de la ville.
De 1974 à 1997
1979 : L’épi Sud de la passe de Bethania disparaît sous des ensablements. L’érosion
se poursuit au Nord de la passe et engendre un recul littoral d’environ 100 m.
1989 : Le cyclone Kalasanguy provoque une érosion de plusieurs mètres de la côte
au droit de la ville.
1991 : Le cyclone Cynthia provoque une crue de la Kabatomena, génératrice d’un
apport de sédiments important. Un banc de sable se développe au droit de Bethania.
Il génère une flèche sableuse par le travers de la passe dont le courant de vidange
déflecté vers le Nord érode la pointe Sud de Nosy Kely.
1996 : Recul d’une trentaine de mètres du haut estran de la zone Sud de Nosy Kely
depuis 1991.
Les études sur modèle réduit faits par le LCHF de septembre 1974 à décembre 1975 ont pu
mettre en évidence le fait que le type d'aménagement mis en oeuvre pour le port avait une
influence sur le transit de sable le long du littoral et donc sur le phénomène d’érosion devant
la ville de Morondava. Certains types de solution comportant des épis de guidage de grande
longueur, entraînaient même des érosions catastrophiques devant la ville.
L’engouement pour les littoraux qui caractérise la fin de ce siècle a été la cause directe de la
construction sur le domaine côtier consistant à une emprise sur des compartiments propres au
fonctionnement de la plage.
L’urbanisation très littorale a fait que des stocks sédimentaires (généralement dunaires)
prisonniers de la propriété construite n’entrent plus dans les échanges sédimentaires
nécessaires au maintien de l’équilibre des estrans.
Les volumes sédimentaires des hautes plages ne peuvent plus compenser les pertes des bas
estrans par régime de tempête.
Les équilibres sédimentaires littoraux sont rompus. Face aux « coups de boutoirs » des
cyclones et autres tempêtes, l’ablation des matériaux prend le pas sur l’alimentation.
Des épis à couronnement en béton forment à l'heure actuelle le seul dispositif de défense qui a
freiné l'érosion incessante subie par la ligne du rivage entre la passe de Béthania et le nord de
la ville. Les petits épis en enrochements ainsi que les défenses longitudinales du haut de
plages en enrochements construits en prolongement au nord et au sud du système défensif
n'ont pas tenu.
Depuis 1965, cette barre de défense avait tenu permettant à une grande partie de la ville de
Morondava de ne pas être sous les eaux, comme l'ancien boulevard maritime.
•le dispositif existant le long du littoral de la ville, à savoir, le système d'épis complété par
des protections longitudinales de haut de plage (principalement entre les épis n°4 à 15 et à
l'extrémité sud de la pointe de Nosy Kely en bordure de la passe de Béthania) a été très
efficace tant que les ouvrages étaient en bon état. Ce dispositif peut donc être reconduit.
•Le littoral sud devrait être le siège d'une forte sédimentation sous l'effet de l'avancée vers
le nord du banc de sable actuellement au droit de Béthania, cette zone du littoral ne
nécessite donc pas de protections lourdes comme dans la partie nord ;
•la passe de Béthania se déplace vers le nord et s'appuie contre la pointe sud de Nosy Kely
entraînant l'érosion de cette dernière. Une fixation de la passe doit être réalisée pour éviter
la poursuite de ce déplacement (5 m/an) ;
•le pivotement du chenal de la passe de Béthania le long de la plage du littoral sud doit être
évité afin de limiter l'érosion de la plage.
Comme solution s°1, le confortement du haut de plage par des méthodes dites « douces » type
implantation de ganivelles et revégétalisation et par la réalisation d'une protection
longitudinale basse est proposé. Cette protection longitudinale de faible hauteur, en retrait de
la zone revégétalisée, servira de seuil de garanti contre les affouillements, lors des événements
d'agitation et de surcôte exceptionnels, pour protéger des bungalows de la zone hôtelière
bordant le haut de plage.
protection longitudinal bas afin de limiter l'impact visuel de l'ouvrage ; l'ouvrage sera
ensouillé et aura une hauteur au-dessus du terrain naturel de 0,50 mètres alors que
•recharger périodiquement l'extrémité de la plage sud avec les matériaux de dragage devra
passe de son embouchure de façon à :
- maintenir l'orientation de la passe dans le nord-ouest ;
- colmater le chenal en cours de pivotement le long de la plage.
•établir une protection longitudinale à la pointe sud de Nosy kely pour bloquer le
déplacement de la passe vers le nord.
Par ailleurs, la plage doit être protégée contre les deux risques d'érosion identifiés :
•érosion de la pointe Nosy Kely liée à la dérive de la passe dans le nord qui nécessite la
mise en place d'une protection longitudinale antiaffouillement.
•érosion de la plage liée au rabattement du chenal de Béthania contre le rivage. Pour cela,
qui est proposé d'effectuer le rechargement périodique du Sud de la plage à l'occasion des
dragages de la passe et du chenal de Béthania (50.000 m³ par an)
Variantes d'aménagement
Quatre variantes d'aménagement du littoral ont été définies en combinant les solutions n°1 et
n°2 pour la partie du littoral au nord du printemps US, avec les solutions s°1 et s°2 pour le
littoral sud :
•variante 1 : n°1 + s°1
•variante 2 : n°1 + s°2
•variante 3 : n°2 + s°1
•variante 4 : n°2 + s°2
Une estimation sommaire des coûts de chacune de ces variantes ont été réalisée afin de
permettre leur comparaison du point de vue économique en vue de l'analyse multicritère.
Tamatave est situé sur la côte est de Madagascar à 250 km au sud de la baie d’Antongil sur
une côte rectiligne bordant une plaine côtière sableuse, qui longe l’Est de Madagascar sur 50
km de large en moyenne, à 18° 07 de latitude Sud et 49° 24 de longitude Sud. Il abrite le
premier port de Madagascar avec 70 % du trafic portuaire de la grande Ile ; un port construit
sur un Tombolo formé par le grand Récif Hastié, qui s’étend sur 1500 m par 800 m de large
au sud, dans une rade bien abritée par le grand Récif.
Depuis des années, en particulier après 1974, suite aux travaux d’extension du môle C et de la
digue BLOSSET, une érosion inquiétante s’exerce sur le littoral nord de Toamasina. Une
érosion qui a évolué au rythme de 12,5 à 15m en moyenne par an depuis 1986.
Entre 1982 – 1984, le gouvernement a fait procéder à une étude approfondie du phénomène.
L’étude a conclu à une érosion intense de la partie nord du littoral à partir de la pointe
TANIO, et à l’ensablement de la rade et du port par dépôt sédimentaire de sable, et, à la
disparition à moyen et long terme, dans les environs immédiats de la pointe qui sont vitales
pour la ville (Hôpital principal, Lycée…), d’une bande de 1,5 km de terre si des travaux de
protection ne sont pas entrepris très rapidement.
A- Conditions du site:
1. Climatologie :
2. Météorologie :
Deux saisons :
- Hiver austral : mai à septembre ; les vents d’Alizé Est/Sud Est dominent ;
- Eté austral : Novembre à Avril ; Les alizés laissent la place au vents Nord/Nord Ouest
qui dominent. C’est la période des moussons durant laquelle se forment les cyclones
avec des vents violents qui peuvent atteindre 250 à 300 km/H, avec des effets
dévastateurs sur tout le littoral, la ville et la région.
Ces dépressions prennent naissance en général au Nord-Est et se dirige Sud-Ouest.
3. La marée :
Les cyclones peuvent engendrer une surcôte de +0,90 m. il faut prévoir un niveau maximum
possible de la mer de + 2,00 m dans la constructions de protection, si possible.
4. La Houle :
Les conditions les plus défavorables, correspondant à un cyclone de période de retour 50 ans
générant une houle au large d’amplitude H = 12,2 m et de période T = 16 s, s’établissent à :
• une surélévation du niveau de la mer (wave set-up) de 0,82 m,
• une houle en pied d’ouvrage de 2,60 m d’amplitude, en déferlement,
• une longueur d’onde maximale de 16 secondes.
Ces valeurs caractérisent la plus forte vague atteignant l’ouvrage dans les conditions
cycloniques avec 50 ans de période de retour.
1. Historique :
Pour comprendre le phénomène d’érosion qui s’est accélérée au niveau du littoral nord de
Toamasina depuis 1974 et l’ensablement progressif de la rade et du port, il convient de faire
l’historique du port qui s’est développé au 19è siècle.
Les cyclones dévastateurs rendaient, cependant, ce port peu sûr, et en 1924, la construction
d’une digue de 300 m a été entreprise sur le Récif Hastié, c’est la digue Blosset.
1927 : un terrible cyclone accompagné de raz marée détruisit la digue.
1957-1960 : - Construction du môle C.
- Reconstruction du tronçon de la digue détruite sauf 80 m.
1972-1974 : La digue fut prolongée de 225 m et la passe fut réduite à 335 m.
15 mars 1986 : le cyclone HONORINE, d’une rare violence comparée à celui de 1927,
détruisit Toamasina à 90 %, et endommagea sérieusement la digue sur 60 m.
La conséquence la plus spectaculaire du cyclone fut le recul de 40 à 80 m du littoral au nord
de la Pointe TANIO en l’espace de 5 heures (temps de la durée du cyclone) et l’ensablement
massif de la rade et du port.
Le boulevard littoral au nord de la Pointe TANIO est directement menacé de disparition car il
a perdu une grande partie de l’espace vert qui le borde.
2 février 1994 : GERALDA, un cyclone d’une violence inattendue (200 à 300 km/h) et d’une
duré de 20h avec des vents tourbillonnants, arrachera 20 à 30 m de terre à la côte à nouveau.
Le boulevard littoral au nord de la Pointe TANIO fut détruit en totalité mettant les habitations
directement sur la plage.
1996 : BONITA, bien que de moindre intensité, fit reculer de nouveau le littoral de 5 à 10m et
acheva la destruction de la Pointe TANIO en couchant le phare abandonné dans les eaux.
Les cyclones ont accéléré le phénomène d’érosion qui s’exerce sur le littoral nord qui est
inexorablement menacé de disparition à moyen terme.
Depuis des années, le littoral de Toamasina connaît des modifications se traduisant par une
érosion du littoral au nord de la pointe TANIO et un dépôt de sable dans la rade au sud de la
Pointe. Mais ce phénomène n’avait pas de caractère alarmant jusqu’en 1974.
Depuis l’extension du môle C en 1971-1974, l’érosion s’est accentué et a été, par la suite,
accélérée par la succession de cyclones d’une rare violence qui ont frappé Toamasina entre
1986-1996.
En 1982-1984, les études de LCHF/BCEOM ont fait apparaître que le rétrécissement de la
passe Sud est à l’origine de la modification dramatique de l’érosion qui s’exerce sur le littoral
nord de Toamasina.
Le rétrécissement de la passe Sud a entraîné une rupture de l’équilibre de l’énergie des
agitations et des courants provenant de la passe Nord et de la passe Sud, qui, jusque là, s’est
stabilisé au niveau de la Pointe de TANIO et du trait de côte qui a faiblement évolué jusqu’en
1974.
Parallèlement, cette érosion provoque l’ensablement de la rade et du port par dépôt
sédimentaire. Le cyclone HONORINE a entraîné un dépôt impressionnant de sable encore
observable au niveau du Club nautique et de l’église St Joseph par accélération du
phénomène.
Toamasina est située dans une zone cyclonique, et périodiquement, entre Novembre et Avril,
la ville est à la merci des cyclones qui sévissent dans cette région du globe.
De 1986 à 1998, un grand changement climatique a été observé : la fréquence des cyclone de
forte intensité n’a plus respecté le cycle de 50 ans et que Toamasina a connu 3 cyclones très
violents (HONORINE, GERALDA, BONITA).
En 10 ans, le littoral a perdu 125 à 160m de bande de terre, soit une moyenne de 12,5 m par
an de recul du trait de côte.
C- Défense du littoral :
Rétablir l’équilibre de conditions naturelles qui ont prévalu dans la rade et sur le littoral nord
n’étant pas envisageable, seuls des travaux de protection rapide peuvent arrêter l’érosion et le
recul du trait de côte.
Jusqu’à une date récente, le problème de l’érosion du littoral à Madagascar ne semble pas
avoir retenu l’attention soutenue du Gouvernement pour aboutir à des travaux efficaces et
sérieux des côtes menacées, dont les problèmes sont connus depuis longtemps.
Le cas de Toamasina remonte à 1971-1974 ; il est bien connu à travers l’étude menée par la
BCEOM/LCHF en 1982-1984.
Jusqu’au cyclone GERALDA (1994) aucune action concrète du gouvernement n’est
intervenue. Ce cyclone qui a également détruit toutes les prévisions sur les cyclones de forte
intensité, et a mis en évidence la disparition à court terme de tous les quartiers nord de la ville,
sans une intervention d’urgence.
C’est seulement en 1997 que les travaux de protection, de 432 ml de la Pointe de TANIO sur
4 km qui nécessitent une protection urgente, ont été entrepris malgré l’étendue de l’érosion
provoquée par HONORINE et GERALDA.
De 1994 à 1997, sur la partie nord de la zone menacée, une protection longitudinale consistant
en un mur de soutènement en béton armé avec contrefort a été adoptée par les riverains, de
Analamboanio à Tahiti kely, un quartier résidentiel. Le cyclone BONITA a permis de
constater la résistance de ce type d’ouvrage.
Le mur de soutènement est plus léger que la défense en enrochement mais offre les mêmes
caractéristiques de protection. (Seuls les travaux de fouille nécessitent une intervention de
pelle chargeur). Mais comme toute protection longitudinale, il n’a pas arrêté l’affouillement
du littoral nord et le dépôt sédimentaire dans la rade et port de Toamasina.
Les résultats de l’étude en 1996, une réactualisation de l’étude 1982-1984, ont abouti à la
proposition de 3 types de solution :
• Défense longitudinale par enrochement et réhabilitation du boulevard littoral
(Boulevard RATSIMILAHO) :
Elle n’arrête pas l’affouillement et le dépôt sédimentaire (ensablement) dans la rade et
le port.
L’enrochement du littoral entamera les réserves en carrière et rendrait plus difficile la
réalisation des brise-lames dans le futur, faute de réserves suffisantes à proximité.
• Défense par des épis :
Consiste en la construction de 21 épis répartis le long du littoral de la pointe TANIO à
Ampanalana, au niveau du restaurant DARAFIFY.
Solution pérenne, mais n’arrête pas l’affouillement que sur le littoral protégé qui se
reconstitue. Donc le dépôt sédimentaire dans la rade et le port persistera.
• Défense par brise-lames :
Consiste en la construction de 13 îlots de 150 m, parallèles à la côte, espacés de 80m à
150m de littoral, par enrochement de blocs de 3 à 4 T ou avec des accropodes de plus
d’un mètre cube.
Elle allie les avantages de la défense longitudinale et de la défense par des épis : Arrêt
du recul du trait de côte, reconstitution du littoral.
Elle neutralise la force des agitations, arrête l’affouillement et l’ensablement dans la
rade et le port.
Elle valorise les plages qui sont ainsi abritées et bénéficie d’une mer calme, propice au
développement des activités touristiques à condition d’être protégée des requins.
Toutefois, si les brise-lames constituent la solution qui assurera la protection optimale
et définitive du littoral nord de Toamasina, le coût de financement des travaux en fait
un obstacle majeur dont la solution résidera dans une approche économique du projet.
Toutes ces solutions ont les mêmes caractéristiques que la défense longitudinale par
enrochement et en diffèrent seulement par leur pérennité.
L’expérience a démontré que la défense par palplanche est la plus fragile des solutions de
protection possible, dû au fait de la corrosion rapide des palplanches observable sur la
protection réalisée par le consulat Soviétique en 1987, après HONORINE.
Comme l’objet de notre travail est les enrochements, plus particulièrement les enrochements
naturels, alors on en parlera dans les parties qui suivent mais on aussi intérêt à savoir les
propriétés spécifiques des Core-Loc par rapport aux autres enrochements artificiels tels que
les tétrapodes, les tribars, les dolos et les accropodes.
Les Core-loc sont des blocs de béton non-armé préfabriqué dont la géométrie est donnée en
figure 5.
Le core-loc est une nouvelle série de structure d’enrochement artificiel, rapportée par les
Américains depuis 1992, à la suite des recherches faits par le CHL (Coastal Hydraulics
Laboratory).
Il est utilisé lorsque les enrochements naturels sont insuffisants ou ne répondent pas aux
spécifications requises.
Les caractéristiques d’une unité de core-loc peuvent être résumées comme suit:
• Les unités du core-loc ont été conçues pour être placé par hasard dans une épaisseur de
couche en pente douce ou raide.
• Les formes du core-loc ont été optimisées pour maximiser la stabilité hydraulique et
résiduelle, la porosité et la dissipation de l'énergie des vagues mais surtout, minimiser
la surface d’attaque de la mer.
• Le Core-loc a été conçu pour bien s’emboîter avec les dolos qui peuvent être utilisé
comme unité de réparation.
• L’étude du core-loc par la méthode de l’élément fini a montré que sa contrainte
maximale de flexion est, respectivement, 46 %, 74 %, et 33 % par rapport à celles des
dolos, des accropodes et des tribars. La contrainte de torsion était, respectivement, de
54 %, 74 % et 38 %.
Les Core-Loc sont préfabriqués à l’aide de coffrages spéciaux, constitués de deux parties
symétriques, jointes au niveau du grand axe des pattes extérieures.
Le coffrage doit être effectué sur un terre-plein horizontal
• Les deux parties du coffrage sont rassemblées et maintenues verticales (patte centrale
horizontale, appui sur les extrémités des pattes extérieures) ;
• Le béton est coulé par les extrémités hautes des pattes extérieures, et vibré ;
• Les deux parties du coffrage sont désolidarisées pour l’enlèvement du bloc
RESUME
Le problème d’érosion à Morondava n’est pas récent : un recul du trait de côte a pu être
recensé dès 1914.
A des causes naturelles fortes (cyclones, changements du débit des fleuves...) s’ajoutent des
causes humaines qui, à des degrés divers; ont fortement accéléré le phénomène : accélération
forte et brutale avec l’élargissement de l’anse de Bethania en 1934 et la déviation du Canal
Hellot vers cette passe en 1951, accélération moins forte mais continue avec l’urbanisation du
littoral et les causes en amont (déforestation, irrigation...).
La lutte contre l’érosion a commencé dans les années 1950-1960, avec la construction d’épis
tout le long du front de mer de la ville de Morondava, partie la plus touchée du littoral.
Depuis l’extension du môle C en 1971-1974, l’érosion s’est accentué et a été, par la suite,
accélérée par la succession de cyclones d’une rare violence qui ont frappé Toamasina entre
1986-1996.
En 1982-1984, les études de LCHF/BCEOM ont fait apparaître que le rétrécissement de la
passe Sud est à l’origine de la modification dramatique de l’érosion qui s’exerce sur le littoral
nord de Toamasina.
De 1986 à 1998, un grand changement climatique a été observé : la fréquence des cyclone de
foret intensité n’a plus respecté le cycle de 50 ans et que Toamasina a connu 3 cyclones très
violents (HONORINE, GERALDA, BONITA).
En 10 ans, le littoral a perdu 125 à 160m de bande de terre, soit une moyenne de 12,5 m par
an de recul du trait de côte.
Douze ans après HONORINE (1986), quatre ans après GERALDA, seule la pointe TANIO.
Les travaux d’enrochements ont été achevés en janvier 1998.
Des protections longitudinales en mur de béton et en enrochement ont été construites mais
elles n’arrêtaient pas l’affouillement et le dépôt sédimentaire dans la rade et le port.
Dernièrement, une protection longitudinale en enrochement artificiel de type Core-Loc était
adoptée.
I- CLASSIFICATION :
A- Catégorie :
Par ailleurs, suivant le type d’ouvrage et la position de l’enrochement, les sollicitations subies
sont très diverses et les qualités à demander peuvent se répartir sur une échelle assez large.
Une répartition des enrochements en trois classes est alors proposé suivant leurs
caractéristiques.
- Classes Ai et Ai’ : enrochements de grande qualité (carapaces, musoirs…) ;
- Classes Bi et Bi’ : enrochements de bonne qualité (pour zones moyennement
sollicitées)
- Classes Ci et Ci’ : enrochements pour zones peu sollicitées.
B- Tolérances :
Il est évident que ces enrochements doivent être propres et dégagés de toute gangue de terre ;
ne renfermer ni partie friable, ni partie hétérogène.
En général, il est admis que la plus petite dimension de chaque bloc ne sera pas inférieure au
1/3 de la plus grande.
Les caractéristiques en poids des enrochements sont définies pour chacune des catégories par
m 2 + m3
la masse moyenne des éléments m1 : m1 =
2
où m2 : la masse maximale des éléments admis ;
m3 : la masse minimale des éléments admis.
Pour chaque catégorie, une tolérance de 10 % est habituellement admise pour la masse par
rapport aux extrêmes et pour 5 % des blocs. Il est demandé assez couramment que 50 % au
moins des blocs aient une masse unitaire supérieure à la masse moyenne de la catégorie.
Les matériaux tout-venant doivent satisfaire à certaines règles granulométriques soit par
exemple 10 % au moins des blocs de plus du poids moyen m1.
Dans les formules de dimensionnement des enrochements que nous parlerons ultérieurement,
les concepteurs attachent un rôle prépondérant à la masse de l’enrochement et à sa forme. La
masse volumique de la roche est une caractéristique de dimensionnement que le concepteur
du projet devra moduler en fonction des ressources locales et de la destination du bloc dans
l’ouvrage.
Il y a lieu de distinguer les caractéristiques qui sont inhérentes à la nature des matériaux,
caractéristiques intrinsèques mesurées dans le gisement ou en carrière, et celles qui
dépendent essentiellement des modalités de fabrication et de manutention, caractéristiques de
fourniture contrôlées le plus prés possible de l’ouvrage.
Il existe, par ailleurs, des caractéristiques également fondamentales liées à l’environnement ou
aux conditions particulières de l’ouvrage, qu’il sera nécessaire d’appréhender ou non suivant
les cas. On les appellera caractéristiques complémentaires.
A. La caractéristique de dimensionnement :
1. La Masse volumique :
Les roches sont constituées de minéraux assemblés au cours de la diagénèse et diffèrent par:
- la nature de ces minéraux et leurs proportions : composition minéralogique;
- l'architecture de cet assemblage (dimensions et dispositions relatives de minéraux, mode
d'assemblage...) et son état de conservation (altération, fissuration...), ces différents
facteurs influents sur la porosité de la roche.
Le choix est laissé au maître d’œuvre en fonction des ressources locales. Le tableau 3 rappelle
quelques masses volumiques des principales familles de roches.
Pour préciser ces fourchettes de valeur de " ρa " dont l'étendue peut résulter de variations de la
composition minéralogique ou de la porosité (altération, fissuration), il faut passer à des
mesures de la masse volumique du matériau.
La masse volumique étant une propriété intrinsèque du matériau, on peut considérer que
l'effet d'échelle est négligeable sur la mesure, dans le cas de roches homogènes et en absence
de microfissuration.
Remarque :
La norme NF P18-554 permet également de calculer la masse volumique imbibée, définie
comme le quotient de la masse de l'échantillon imbibé par le volume réel de l'échantillon
incluant la matière solide et les pores.
La différence entre les deux mesures est relativement faibles : elle dépend de la porosité du
matériau, définie comme le rapport du volume des vides contenues dans les grains et
accessibles à l'eau, au volume réel de l'échantillon (exprimé en pourcentage).
Sachant que pour les matériaux de carapace, certain maître d'oeuvre demande une porosité
inférieure à 2 %, on peut considérer que dans ce cas de figure, la différence entre la masse
volumique réelle et masse volumique imbibée est négligeable.
1. Résistance à la compression :
Le tableau ci-dessous indique l’ordre de grandeur des résistances à la compression simple Rc,
à la traction simple RT et du module d’élasticité E, obtenus par chargement statique, des
espèces minérales les plus courantes.
La connaissance de la fissuration des roches est un des aspects fondamentaux entrant dans
l'étude des enrochements. L'enrochement naturel, fissuré ou lité se cassera à court ou moyen
terme et ne répondra plus aux spécifications. Les désordres pourront alors apparaître dans les
ouvrages.
Les types de discontinuités existant dans les roches peuvent être multiples. Citons :
les stratifications et feuilletages qui marquent des arrêts dans la sédimentation. Les
joints des stratifications se soulignent par un arrangement zonaire des éléments. Il
s'agit donc de plans plus ou moins fragiles ;
la schistosité (clivage de la roche en minces feuillets) ;
les diaclases qui sont des cassures bien développées dans les roches dures, dues aux
déformations intimes des roches au cours des mouvements orogéniques;
la fracturation de la fissuration des roches dues à des accidents tectoniques (failles),
pouvant affecter tout ou partie de gisements;
la microfissuration : liée à la fissuration des microfissures peuvent affecter les roches
particulièrement fragiles.
Lorsque Ic tend vers 100, la roche tend vers son modèle parfait. Inversement, la qualité de la
roche se dégrade lorsque la valeur de Ic décroît.
(LCPC 1989)
Figure 6 : Variation de l’indice de continuité en fonction de la porosité n pour des roches
poreuses et fissurées.
Le volume des fissures étant négligeable devant celui des pores, on a déterminé
expérimentalement la diminution de Ic due aux seuls pores : (100 - 1,4 n).
Il en résulte que l'écart que l'on peut que constater entre Ic et (100 - 1,4 n) soit dû à la
présence de fissures et l'on peut calculer un degré de fissuration (Df).
Df = 100 - 1,4 n - Ic
À titre d'exemple, nous indiquons dans le tableau 3 quelques valeurs de Ic mesurées sur blocs
non fissurés aux différents types de roches.
Dans le cas de milieu poreux, l’eau n’a pratiquement aucune action, tout au plus une légère
variation de vitesse (<10%) est notée lorsque les porosités sont supérieures à 20 %.
Pour les milieux fissurés, les phénomènes sont beaucoup plus complexes. Les vitesses de
propagation des ondes longitudinales sont toujours supérieures lorsque les roches sont
saturées et Ic peut être multiplié par un facteur variant de 1 à 2 en fonction de l'intensité de la
fissuration, du remplissage minéralogique des fissures et de la teneur en eau.
3. Deval humide :
Dans le domaine des enrochements, le problème d’usure ne se pose que pour des roches très
tendre, un coefficient Deval humide faible (Dh ≤ 4) ; le résultat de l’essai est alors exprimé en
pourcentage d’usure.
100 m
7 000
7000 g est le poids de l’échantillon soumis à l’essai.
m : masse (g) des éléments inférieurs à 1,6mm créés par la machine Deval par usure pendant
l’essai.
Cette formule est la même que pour les essais sur les granulats pour les travaux routiers.
Dans les spécifications actuelles, il est fréquemment demandé un coefficient Deval humide tel
que :
- Dh ≥ 3 (pourcentage d’usure 13 %) ; ou
- Dh ≥ 4 (pourcentage d’usure 10 %)
Il apparaît nécessaire de procéder à des constations sur le comportement des enrochements par
nature géologique et analyser l’ensemble des phénomènes avant de fixer des seuils de
résistance à l’usure.
Pourtant ce n’est pas le Deval qui sélectionnera le matériau, mais plutôt un essai traduisant la
fissuration (Ic).
Tableau 3 : Masse volumique des roches saines et Indice de continuité des roches non fissurées.
Catégorie des Composition Masse volumique Ic* sur roches non Obseravtions
roches Exemples de roches saines minéralogique réelle de la roche fissurées
dominante (t/m3)
Roches carbonatées Craie (utilisée en enrochement) Calcite 2,0 à 2,2 ≥ 40 Comportement de roches
Calcaire non poreux Calcite 2,7 ≥ 50 à 55 poreuses
Calcaire dolomitique Calcite+dolomite 2,7 à 2,9
Roches plutoniques Granite Quartz 2,55 à 2,75 70 à 88 Sur les faciès altérés
Diorite
Gabbro Feldspaths + 2,75 à 3,05 ≥ 70 Ic chute en dessous de
Dolérite pyroxènes 70 : roches granitiques
altérées non fissurées : Ic
50 et 66
Roches volcaniques Rhyolite Equiv. granite 2,6 à 2,7 > 70 Certains basaltes peuvent
Andésite Equiv. diorite 2,6 à 2,78 > 70 être relativement poreux
Basalte Equiv. gabbro 2,7 à 3,1 > 60 (bulles d’air)
Dacite 2,6
50 à 88 = Ic très dépendant de
Roches Schistes, micaschistes Micas + quartz ≥ 50 (┴ à schistosité) l’orientation de la mesure
métamorphiques Cornéennes, gneiss +feldspaths 2,65 à 2,85 ≥ 75 dans les roches litées.
Amphibolites Amphiboles+feldspaths 64 à 91 ; Ic moy.91
Pyroxénites Pyroxènes + feldspaths 2,80 à 3,1
Elles prennent en compte le respect des granularités demandées par le maître d’œuvre, le
respect de la forme et également de la qualité en tenant compte ici de l’échelle par rapport aux
caractéristiques intrinsèques.
La « durée de vie » des ouvrages dépend en grande partie du respect d’une fourniture de
qualité.
1. La Granulométrie :
Dans le domaine des enrochements, la granularité est le plus souvent exprimé en masse, plus
facile à mesurer, est englobant les paramètres spécifiques (masse volumique) est
dimensionnel de chaque bloc unitaire. On notera également que les fuseaux granulométriques
sont définis aussi pour répondre à des conditions de stabilité et de filtres. Le respect des
granularités définies est donc impérieux.
BTP 2005
Partie II : Ouvrage longitudinal en enrochement en protection du littoral
Chaque couche d'enrochements doit répondre aux conditions ci-dessus à l'égard de la couche
immédiatement inférieure.
Compte tenu que l'on connaît pour un projet donné la masse moyenne de la carapace et la
granularité du sol support, il sera procédé par approches successives pour définir la structure
de l'ouvrage et les différentes fournitures.
Quel que soit l'ouvrage, il appartient au projeteur de préciser les tolérances par rapport à une
masse donnée. Il importe également de vérifier si le fuseau granulométrique demandé sera
applicable et facilement contrôlable.
2. La Forme :
Dans les formules de dimensionnement des enrochements présentées dans le chapitre III,
intervient le coefficient kd, sans dimension, qui tient compte de la forme des blocs.
Un enrochement cubique sera préféré à un enrochement tabulaire, plus fragile, un bloc arrondi
est pénalisé par rapport à un bloc anguleux.
Il est donc nécessaire de faire apparaître dans les spécifications des caractéristiques de forme
s'exprimant par :
- le rapport dimensionnel,
- l'angularité.
E G
BTP 2005
Partie II : Ouvrage longitudinal en enrochement en protection du littoral
Définitions :
L : la plus grande dimension (longueur) ;
G : la plus grande dimension mesurable perpendiculaire à la direction de L ;
E : la plus grande dimension perpendiculaire au plan P (LG).
L+ G
Le rapport dimensionnel est généralement déterminé par la formule :
2E
Un rapport dimensionnel inférieur à 2 ou 2,5 est généralement requis.
La stratification :
Un massif calcaire finement stratifié pourra fournir des enrochements tabulaires ;
La tectonique :
Certains massifs affectés par une tectonique intense présentent une forte densité de
fracturation dans une direction privilégiée (bancs-debout, zones de cisaillement...), il en
résulte un débit en plaques suivant cette direction ;
2.2- Angularité :
Pour les enrochements, on se contente généralement de spécifier qu'ils ne doivent pas être de
forme arrondie.
BTP 2005
Partie II : Ouvrage longitudinal en enrochement en protection du littoral
De tels matériaux peuvent provenir par exemple de vallées torrentielles, de certaines formes
d'altération des granites (altération en boules).
L'angularité qui intervient dans le coefficient des formules de dimensionnement intègre
désormais plus ou moins vifs des arêtes, d'une part, et forme générale permettant plus ou
moins d'imbrications des blocs entre eux, d'autre part.
Les matériaux de faible résistance à l’usure peuvent fournir des enrochements qui,
rapidement, peuvent s'émousser. Il y a donc évolution dans le temps du coefficient kd. Il
apparaît nécessaire de prendre en compte ce paramètre et d'analyser en quoi cela hypothèque
l'ouvrage.
Comme il n’y pas d’essai existant pour une mesure de l’angularité des blocs, certain la classe
parmi les caractéristiques complémentaires.
D. Caractéristique complémentaire :
Intégrité
Les tests classiques utilisés pour évaluer la résistance aux chocs d'un matériau sont l'essai Los
Angeles et l'essai de fragmentation dynamique (norme NF P18-574).
Bien adaptés aux granulats par la granularité de l'échantillon analysé, ces essais traduisent la
fragilité intrinsèque du matériau en fonction de la minéralogie, de la structure et de la
microfissuration.
Ils peuvent donc donner de précieuses indications sur les caractéristiques intrinsèques de la
roche, mais sont difficilement transposable pour tester la fragilité des blocs d'enrochements
qui est surtout liée à des discontinuités d'une échelle différente, naturelles (fissures, fils,
BTP 2005
Partie II : Ouvrage longitudinal en enrochement en protection du littoral
Pour tester la fragilité des enrochements, il est donc nécessaire de s'orienter vers des essais sur
blocs qui permettront de fixer un seuil réaliste de l'indice de continuité (Ic), facilement
mesurable sur blocs.
Parmi les techniques qui peuvent être utilisées, « l'essai de chute » en carrière apparaît bien
adapté.
Altérabilité
L’eau de mer contient du sel et possède un pH compris entre 7,7 et 8,4 (milieu alcalin). On
note aussi la présence de dioxyde de carbone qui dissout le carbonate de calcium.
Les principales actions de l’eau de mer sont la carbonatation du à l’action du dioxyde de
carbone, la corrosion due à l’oxygène et aux chlorures, l’attaque due aux acides.
BTP 2005
Partie II : Ouvrage longitudinal en enrochement en protection du littoral
I- GÉNÉRALITÉS :
La conception générale d’un ouvrage de protection contre la mer, à construire dans un site
donné dépend essentiellement de la nature des enrochements que l’on peut se procurer à
proximité et de la proportion d’éléments de divers poids que l’on peut économiquement
obtenir d’une exploitation normale de carrière.
A- Exposition du problème :
Nombreux cas montrent la nécessité de protéger des ouvrages contre les agents d’érosion et
d’altération ; mais pourquoi ces protections sont prévues au moyen d’enrochements ?
En plus de la diversité des problèmes, il faut faire intervenir les contextes économique et
technique.
1. Contexte économique :
Une étude comparative sur le prix de revient entre un enrochement naturel et un enrochement
BTP 2005
Partie II : Ouvrage longitudinal en enrochement en protection du littoral
en béton montrent que le bloc de roche est d'un coût moindre que celui d'un bloc artificiel
même si la distance de transport est parfois assez grande.
- Les enrochements sont parfois mis en dépôt car trop gros pour passer dans le
concasseur primaire : prix départ carrière relativement bas ;
- La confection d'un bloc de béton nécessite un approvisionnement en granulats et en
ciment dont les fournitures ne sont pas toujours aisées ;
- Même si le béton peut paraître moins cher à la tonne par rapport aux blocs de granit,
ce constat ne tient plus en considérant le coût au mètre linéaire des ouvrages
rechargés. (Densité plus élevée du granit joue un rôle très important dans la formule
de Hudson).
2. Contexte technique :
L'utilisation des enrochements est favorisée par sa facilité de mise en oeuvre et la possibilité
assez souple de rechargement en cas de désordre.
Des difficultés se présentent pour les fournitures de béton :
- Les densités élevées sont difficiles à obtenir ;
- Des problèmes d'alcali-réaction sont parfois signalés.
Rapporté au mètre linéaire, un ouvrage consomme plus de blocs cubiques que d'éléments
naturels en raison de la forme des éléments constitutifs et de l'arrangement possible des blocs.
L'imbrication des blocs naturels étant plus « rustiques » et les modalités de mis en oeuvre et
de rechargement sont moins contraignantes.
BTP 2005
Partie II : Ouvrage longitudinal en enrochement en protection du littoral
Les volumes et les catégories d’enrochements varient suivant les projets. Ils peuvent être de
quelques milliers de mètres cubes pour un ouvrage de protection, et peuvent atteindre ou
parfois dépasser 500 000 m3 pour un nouveau port.
Sans entrer dans les détails des études aux digues à talus et ouvrages de défenses des côtes
utilisant le même principe, il paraît intéressant d’en souligner deux points essentiels
concernant :
- Le recueil des données naturelles et fixation des paramètres de conception ;
- La conception de l’ouvrage.
BTP 2005
Partie II : Ouvrage longitudinal en enrochement en protection du littoral
2. Paramètres de conception :
L'ensemble des données précédentes est exploité pour fixer un certain nombre de paramètres
qui serviront eux-mêmes à l'équilibre des solutions possibles et au prédimensionnement de
l'ouvrage.
B- Conception de l’ouvrage :
BTP 2005
Partie II : Ouvrage longitudinal en enrochement en protection du littoral
Les divers aspects à étudier dépendent grandement des fonctions assignées à l'ouvrage. Dans
notre cas, il s'agit d'une protection du littoral vis-à-vis des actions de la mer.
Il faut toutefois préciser que dans l'hypothèse où les franchissements sont susceptibles de
menacer la pérennité de l'ouvrage, les événements considérés sont également ceux retenus
pour la stabilité de l'ouvrage.
Les critères dépendent de la nature des matériaux composant la partie d'ouvrage concernée et
en particulier de la possibilité de les remplacer, de les réparer voire même de surveiller leur
comportement dans le temps.
À titre indicatif, pour une carapace en enrochements un jeu courant de critères pourrait être le
suivant :
− début de dommage pour une houle décennale ;
− ruine pour une houle centennale.
Le premier critère s'apparente à un état limite de service et le second à un état limite ultime.
Il serait sans doute logique de définir la fréquence des événements de référence par rapport à
la durée de vie de l'ouvrage T. Le lien est proposé approximativement comme suit :
T(E.L.S)/T = 1/2 à 1/5
T(E.L.U)/T = 2 à 5
Évidemment ces rapports seraient d’être pondérés en fonction de la nature des services offerts
par l'ouvrage, du fait qu'il protège une zone peuplée, un patrimoine quelconque, qu'il soit ou
non facile à entretenir, en somme, les conséquences entraînées par les dommages. Aussi les
valeurs proposées ne le sont elles qu'à titre purement indicatif.
Ces choix sont du ressort du concepteur, même si le maître d'ouvrage serait sans doute parfois
bien en peine de préciser la durée de vie qu'il souhaiterait voir affecter à son ouvrage.
BTP 2005
Partie II : Ouvrage longitudinal en enrochement en protection du littoral
La prise en compte de la sécurité sur les ouvrages a désormais tendance à être traitée par
l'approche semi-probabiliste.
Les sujétions de mise en œuvre et d’entretien ultérieur peuvent être déterminantes quant à la
conception de l’ouvrage. Il peut s’agir tout d’abord de la nature et qualité des matériaux
disponibles et notamment les enrochements. Les caractéristiques des engins mobilisables sur
place et plus particulièrement leur capacité de manutention de blocs imposants à des portées
importantes constituent des éléments susceptibles d’infléchir substantiellement les esquisses
initiales.
BTP 2005
Partie II : Ouvrage longitudinal en enrochement en protection du littoral
L’ouvrage est constitué habituellement d’un massif de tout-venant formant le remblai, d’une
carapace côté mer, en gros enrochements ou en blocs artificiels et d’une ou plusieurs couches
d’enrochements disposées entre la carapace et le remblai afin de constituer un filtre.
La butée de pied est une partie très importante de l’ouvrage dont la conception et la réalisation
doivent être conduites avec grand soin.
I- LA CARAPACE :
La construction de la carapace est importante car c'est elle qui subi les attaques les plus fortes
de la houle, forme la première défense contre l'action d'érosion des vagues et représente aussi
une protection pour les sous-couches. C'est en effet entre les blocs de la carapace que
l'essentiel de l'énergie contenue dans les vagues va être dissipée, avant de rentrer en contact
avec les sous-couches.
Les enrochements sont généralement disposés en deux couches et leur stabilité dépend,
essentiellement, de leur masse volumique mais aussi de leur forme et d'une imbrication
convenable.
Certains blocs artificiels (tétrapodes, accropodes,...) résiste autant à l'action de la houle que
par leur enchevêtrement que par leur poids propre, ils réservent moins de sécurité lors des
premiers endommagements et nécessitent donc des coefficients de sécurité assez élevés ainsi
qu'une détermination plus précise de la houle de projet. Les blocs artificiels font l'objet d'une
attention particulière lors de leur mise en place. Un plan de pose est déterminé préalablement
à cette opération.
Les enrochements naturels dont la stabilité est assuré en grande partie par leur poids propre,
chaque bloc étant relativement indépendant de ses voisins, ne nécessitent pas l'établissement
d'un plan de pose.
Le choix du type de blocs dépend quant à lui, de la disponibilité des enrochements de bonne
BTP 2005
Partie II : Ouvrage longitudinal en enrochement en protection du littoral
qualité, de leur prix, du coût de fabrication des blocs artificiels, de la possibilité de les stocker
sur le chantier, ainsi que de l'expérience des concepteurs de l'ouvrage.
Les couches de filtre ont pour but, à la fois d'empêcher que les matériaux du remblai passent à
travers les protections latérales contre l'érosion des courants engendrés essentiellement par la
montées et descentes des vagues sur l'ouvrage, et de continuer à dissiper l'énergie de la houle
après son passage à travers la carapace. Ils ont également un rôle de fondation de la carapace,
et de protection du remblai pendant la construction de l'ouvrage et doivent présenter une
bonne perméabilité pour éviter les sous pressions.
Le poids unitaire des matériaux constituant le filtre est déterminé en fonction de celui des
blocs de la carapace, ainsi que de leur forme.
Le filtre est généralement de deux types différents:
− Le premier se place directement sous les blocs de carapace, désigné sous le vocable de
FILTRE SUPPORT. Le poids moyen des blocs le composant représente
généralement une fraction de celui du bloc de carapace, le fuseau granulométrique
étant le plus souvent assez resserré autour de cette valeur.
Le rôle de cette couche est d’offrir une assise permettant d'obtenir un bon accrochage
de la carapace en présentant une taille et une distribution des cavités adaptées au type
de bloc utilisé. Il importe d'autre part que le filtre support bénéficie d'une perméabilité,
car cette dernière influence directement sur les circulations hydrauliques de la couche
BTP 2005
Partie II : Ouvrage longitudinal en enrochement en protection du littoral
Lorsqu'un filtre de transition n'a pas été prévu, c'est alors le filtre support qui doit assurer le
rôle de l'élément manquant. Mais il importe de mettre en œuvre des filtres au moins en deux
couches avec un minimum de 30 cm d’épaisseur.
Les butées de pied ont pour but de constituer une butée pour les carapaces, mais elles ont
aussi un rôle à la fois de protection et de filtre des matériaux sous-jacents, voire le remblai
lorsqu'il est en contact, et assurent une protection de l'ouvrage contre les affouillements de
pied.
La butée de pied est soumise à l'action des courants de retour des vagues.
Une disposition fréquente consiste à bâtir la butée de pied à l'aide d'enrochements de même
calibre que ceux du filtre support, lorsque tel arrangement est possible.
À noter que la butée de pied peut prendre la forme d'une simple assise horizontale des blocs
de carapace, constituant une protection avancée du pied du talus, et améliore la tenue de
l'ouvrage.
En général, il est recommandé que :
− La largeur d’arase de buté est au moins égale à l’épaisseur de la carapace (en général
de deux à trois blocs) afin de retenir à ce niveau les éventuels blocs de carapace ayant
chuté ;
− La hauteur minimale sera de deux épaisseurs de blocs la constituant ;
− Elle doit se reposer sur une bonne assise.
R. Lala Nirina 54 BTP2005
BTP 2005
Partie II : Ouvrage longitudinal en enrochement en protection du littoral
Lorsqu’il n’est pas possible de mettre en œuvre des filtres de transition, un minimum
d’épaisseur du tout-venant doit être prévue. Les recours aux géotextiles sont possibles, à
condition d’assurer leur protection vis-à-vis de poinçonnement.
BTP 2005
Partie II : Ouvrage longitudinal en enrochement en protection du littoral
A- Carapace :
C’est surtout la carapace de protection qui subit l’action de la houle, aussi la détermination de
ses caractéristiques a fait l’objet d’importantes recherches.
R. Lala Nirina 56 BTP2005
BTP 2005
Partie II : Ouvrage longitudinal en enrochement en protection du littoral
De nombreux auteurs ont définis des formules empiriques, basées sur des études
expérimentales systématiques en laboratoire. Parmi elles, on évoquera des formules usuelles :
k H 3ρ
W= 3
a
ρ
a
− 1 ( cos α − sin α )3
ρ w
W : poids du bloc en t, stable au niveau de la mer sous l’action d’une houle au
déferlement d’amplitude H.
k = 0,019 pour les blocs artificiels parallélépipédiques.
ρa : masse volumique du matériau du bloc de carapace en t/m3 ;
ρw : masse volumique de l'eau de mer en t/m3 ;
α : pente du talus ;
2π H
k H 3ρ L
W= a
*
ρ
3
4π D p
a
− 1 ( cos α − sin α )3 sinh
L
ρ w
k = 0,0152 pour les enrochements naturels ;
= 0,019 pour les blocs artificiels parallélépipédiques ;
= 0,005 pour les tétrapodes.
Dp : profondeur supposée uniforme ;
L : la longueur d’onde (calculée) de la houle à la profondeur Dp.
BTP 2005
Partie II : Ouvrage longitudinal en enrochement en protection du littoral
ρ 1
W= a
kH 3 − 0,15
cot gα − 0,8
3
ρa
− 1
ρw
Avec k = 0,25 pour des enrochements de carrières ;
k = 0,12 pour des blocs béton cubiques.
Dans cette formule, k tient compte d’un coefficient de sécurité 2,5 % aux valeurs
expérimentales.
H3 *ρ 1
W= a
*
ρ
3
cot gα
kd a − 1
ρw
H : hauteur de déferlement de la houle ;
kd : coefficient de stabilité.
Tableau 4.b : Valeurs de kd obtenues par Hudson et utilisées dans l’interprétation des essais
LNH.
Dommages en %
Kd
0-1 1-5 5 - 10 10 - 20
La formule et les abaques (figure 8 et Tableau 5) de R. Hudson sont très largement utilisés.
Même étant la plus utilisée, une des premières difficultés de l'application de cette formule
réside dans le choix de la valeur de H dans le cas d'une houle aléatoire. Bien qu'on ait retenu
la valeur de H1/3, c'est désormais H1/10 qui est suggéré. Cette valeur désigne la moyenne des 10
% des vagues les plus fortes devant l'ouvrage.
D'autre part, l'estimation de la valeur H1/10 devant l'ouvrage n'est pas immédiate lorsqu'une
influence de la pente des fonds et du déferlement interviennent.
Incertitude de la formule :
En 1988, Van Der Meer a estimé à 18 % le coefficient de variation de la formule. Melby
et Mlaker, en 1997, ont rendu compte d’un coefficient de variation de 25 % pour le
coefficient de stabilité de l’enrochement, kd.
BTP 2005
Partie II : Ouvrage longitudinal en enrochement en protection du littoral
ρ aH 3 1
W50 = *
ρ
3
cot gα
k RR a − 1
ρw
W50 : masse moyenne, avec un coefficient de 3,6 pour les plus gros enrochements et un
coefficient de 0,22 pour les plus petits.
kRR : indice de stabilité, pris à 1,3 si la profondeur au pied n'excède pas 6 m et 1,7 dans le cas
contraire.
Dans ces conditions, l’ouvrage peut subir au plus 5 % de dommage. Mais dès que le creux
dépasse 1,50m, une granulométrie serrée est plus économique.
Un fuseau granulométrique resserré s’exprime par des valeurs variant de 0,75 W50 à 1,25 W50
et un fuseau plus large, allant de 0,125 W50 à 4 W50.
2
p ρ a 3
Ns = k ∆ 1 −
100 W
où : k Δ : coefficient mesuré
= 1,02 pour un bloc naturel arrondi, carapace en 2couches
= 1,15 pour un bloc naturel anguleux, carapace en 2 couches
= 1,10 pour un bloc naturel anguleux, carapace en 3couches
BTP 2005
Partie II : Ouvrage longitudinal en enrochement en protection du littoral
W : masse du bloc
En général, les blocs sont disposés pêle-mêle, l’imbrication accroît la stabilité et la chut de
l’un d’entre eux ne crée pas de dommage en chaîne.
B- Butée de pied :
Pour ne pas utiliser des enrochements de poids unitaire élevé à des profondeurs où leur
emploi ne se justifie plus, on dispose en général une butée de pied qui doit cependant résister
à l’affouillement.
D'après la SOGREAH, le poids unitaire des enrochements peut être calculé par la formule de
R. Hudson aménagée :
0,1 ρ a *H3 H
W= * 3
*
kd ρ h (* 1,2 ou 1,3 si h ≥ 0,1H).
a − 1 * cot gα
ρw
Avec h = côte d'emplois de l'enrochement calculé, comptée par rapport au niveau de repos.
BTP 2005
Partie II : Ouvrage longitudinal en enrochement en protection du littoral
Contrairement à la carapace qui doit présenter une catégorie assez homogène pour obtenir un
fort indice de vides en vue de réduire les sous pression, la couche de transition (catégories
intermédiaires) devrait présenter une granularité assez étendue pour participer à l'étanchéité
de l'ouvrage.
L'ensemble des auteurs mentionne les règles de Terzaghi pour le dimensionnement des filtres
qui s'écrit :
4 d15 D15 4 d 85
N.B :
− d correspond toujours au diamètre des éléments du plus petit des matériaux en contact
d
Le simple examen de quelques coupes types représentatives de la pratique montre bien que les
usages s’en écartent sensiblement.
À l'heure actuelle, seuls des essais en modèle réduit permettent de vérifier une carapace
intérieure de moindre granulométrie par rapport à la carapace extérieure.
Après le calcul hydraulique ayant déterminé la masse unitaire, il est défini un fuseau de
niveau du projet à partir de l'application des conditions de filtre. Pour faciliter les contrôles, il
est plus avantageux de donner les « fuseaux de distribution des masses » que « la distribution
BTP 2005
Partie II : Ouvrage longitudinal en enrochement en protection du littoral
À la suite des diverses étapes mentionnées précédemment, le projecteur dispose des valeurs
pondérales caractérisant « son enrochement ». Ce prédimensionnement met en évidence
plusieurs aspects importants :
− par exemple, sur le plan de la masse volumique l'enjeu est sérieux ; passer de la masse
volumique 2,4 à 2,7 t/m3 permet de diviser la masse des blocs par 1,6 ;
− en ce qui concerne la forme des blocs et son incidence sur la valeur du coefficient kd,
il est intéressant de noter que la réalisation d'une carapace en deux couches avec des
enrochements anguleux permet de diviser la masse unitaire des blocs par 1,6 à 1,7 par
rapport à des enrochements arrondis ;
− enfin, la pente de la carapace (protection) est définie par la taille maximale des
enrochements. Réduire la pente permet de réduire également la masse unitaire des
enrochements les conduits corrélativement à une augmentation dans les quantités de
matériaux à mettre en oeuvre.
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Partie II : Ouvrage longitudinal en enrochement en protection du littoral
et la notion de dommage.
Il faut aussi préciser que la performance hydraulique d’un bloc ne se résume pas forcement à
l’aspect stabilité. Son comportement vis-à-vis du run-up ou ascension de la vague sur le talus
peut dans certains cas constituer un critère de choix déterminant.
A- Houle de projet :
A titre indicatif, les ordres de grandeur des fréquences des événements à retenir pour les
problèmes à examiner dans la plupart des cas sont :
− Pour une agitation touchant l’ensemble de l’ouvrage : H1/3 annuel
− Pour la stabilité externe de la carapace (la stabilité interne non maîtrisée) :
H1/10 décennal en phase de début de dommage ;
H1/10 centennal en phase de ruine.
Une formule permettant de trouver la valeur de H1/3 est donnée par GODA dans le paragraphe
C- 4 qui suivra.
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Partie II : Ouvrage longitudinal en enrochement en protection du littoral
La houle équivalente (au large) H'0 est défini comme étant la houle du large qui, si elle se
propageait frontalement sur une pente régulière (en 2D), conduirait à la même hauteur au
point où elle est calculée.
−1
4π d 2
KS = 1+
L
(
sinh 4π d ) (
tanh 2π d
L
)
L
1. Intérêt :
2. Formules historiques :
BTP 2005
Partie II : Ouvrage longitudinal en enrochement en protection du littoral
Nous pouvons considérer que la deuxième formule généralise les deux autres.
En effet, si L0 correspond à la houle en grande profondeur, la formule de MICHE va s'écrire :
À noter également qu'en faisant tendre d/L vers zéro, la formule de MICHE devient pour les
faibles profondeurs :
Il importe de souligner que les formules précédentes en eau peu profonde conduisent à des
résultats erronés lorsque la pente des fonds s'écarte sensiblement de la valeur nulle.
3. Formules du CERC :
Lorsque les fonds varient uniformément, diverses formules incluant la pente des fonds (m) ont
été proposées :
H d d = 1,09 m 0,19 ( d L0 )
− 0 ,1
SUNAMARA
Hd
Hd d = b− a WEGGEL
( g T ²)
( )
a = 4,46 1 − e − 19 m
b = 1,56 / (1 + e )
− 19 , 5 m
En fait la vague maximale susceptible d'atteindre l'ouvrage peut excéder les valeurs fournies
par ces formules lorsque la valeur d retenue dans le calcul correspond à la valeur en pied.
En effet, c'est la profondeur du début de déferlement qui compte et les trajets au cours duquel
le processus de déferlement s'effectue doit être pris en compte.
R. Lala Nirina 66 BTP2005
BTP 2005
Partie II : Ouvrage longitudinal en enrochement en protection du littoral
Ce trajet est donné par GALVIN pour le déferlement plongeant sous la forme :
x
= 4 − 9,25 m
Hd
La combinaison de cette équation avec celles données par WEGGEL conduit la résolution de
la valeur du déferlement suivante :
H d = ds A( B − C)
Avec :
A = [ m a (18,5 m − 8) ]
−1
T²
B= a+ (1 + 9,25 m² b − 4 m b )
ds
1
T ²
2
T² 2
C = a + ( 1 + 9,25 m² b − 4 m b ) − 4 m b a * ( 9,25 m − 4)
ds ds
L'expression de Hd/ds est donnée sous forme d'abaques en fonction de ds/T² et de m la pente
des fonds. (Figure 9)
Il faut remarquer que ces formules ne font pas intervenir la houle au large, les valeurs données
représentent les grandeurs maximales physiquement envisageables en fonction de la
profondeur, de la pente des fonds et de la période.
Il importe donc de connaître la houle équivalente du large susceptible de générer pareille
hauteur. Ceci s'obtient aisément à l'aide de la figure 10.
Si la valeur trouvée excède la valeur de la houle équivalente de référence, cela signifie que les
houles du large sont trop faibles pour occasionner la vague maximale physiquement possible.
La figure 11 fournit alors une nouvelle valeur de déferlement inférieure à la précédente
représentant le maximum susceptible d'être généré en fonction de la pente par H'o vague de
référence.
Il s'agit ensuite de vérifier que l'ouvrage est bien implanté dans la zone où la valeur
précédemment trouvée est censée se produire.
C'est la figure 12 qui sert de base à l'identification de cette zone. Son utilisation conduite à la
détermination de dd min et dd max. Il faut assurer qu'en théorie :
BTP 2005
Partie II : Ouvrage longitudinal en enrochement en protection du littoral
d d min ≤ d s ≤ d d max
Le LNH a aussi fait des travaux de recherches similaires portant principalement sur des
enrochements naturels placés en deux couches à 3/2 devant des fonds présentant des pentes de
1 %, 5 % et 10 %. Les résultats sont synthétisés sous forme d’abaques.
4. Formules de GODA :
Les résultats exploités ci-dessus résultent le plus souvent d'anciens essais menés en canal de
houle monochromatique. GODA a développé des formules basées à la fois sur une
schématisation numérique, sur des résultats d'essais en laboratoires et sur des observations en
nature. Ces formules très pratiques donnent la variation d'amplitude d'une houle aléatoire se
propageant frontalement sur des fonds de pente constante est soumis au processus de
déferlement.
Elles décrivent :
K s H 0′ :d ≥ 0,2
L0
H1 =
3
[( )
min β 0 H 0′ + β 1 d ; β max H 0′ ; K s H 0′ ] :d
L0
0,2
1,8 K s H 0′ :d ≥ 0,2
L0
H max = H 1 =
250
[( *
)
min β 0 H 0′ + β 1 d ; β
* *
max H 0′ ; 1,8 K s H 0′ ] :d
L0
0,2
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Partie II : Ouvrage longitudinal en enrochement en protection du littoral
− 0 , 38
H′
β 0 = 0,028 0
1, 5
e 20 m
L0
β 1 = 0,52 e 4, 2 m
H 0′
− 0 , 29
β = max 0,92 ; 0,32 e 2, 4 m
max
L0
− 0 , 38
H′
β 0* = 0,052 0
1, 5
e 20 m
L0
β 1* = 0,63 e 3,8 m
H′
− 0, 29
β *
= max 1,65 ; 0,53 0 e 2, 4 m
max
L0
gT²
(m) étant la pente des fonds et L0 la longueur d'onde au large soit 2 π où T est la période
significative de la houle.
A- Estimation de run-up
Il s'agit de la cote maximale atteinte par l'ascension de la vague sur la pente en prenant
comme référence le niveau de l'eau au repos. S'il fallait choisir le terme français équivalent, il
pourrait être « ascension ». De la même façon, on définit un run-down ou descente. Ces
grandeurs sont souvent caractérisées par leurs coefficients respectifs, rapport entre les valeurs
concernées, la houle les générant, la pente du talus et la rugosité, la porosité et la perméabilité
de la structure.
C'est le coefficient du run-up qui évidemment a mobilisé le plus de recherches car il sous
entend le pourcentage des vagues capables de franchir l’ouvrage. En effet, l’absence totale de
franchissement, quel que soit les conditions de houle et de surélévation du plan d’eau, n’est
pas souvent acceptable au plan économique.
BTP 2005
Partie II : Ouvrage longitudinal en enrochement en protection du littoral
Les valeurs concernent le run-up issue d'une houle régulière. Pour la transposition des
résultats à la houle aléatoire, le CERC néglige l'interaction entre les vagues successives en
admettant que la distribution des run-up correspond à celle des vagues incidentes. Ainsi en
grandes profondeurs, c'est la distribution du RAYLEIGH qui sert de référence, c'est-à-dire
que les run-up suivent la relation :
Ru ( p ) − ln p
=
Ru s 2
Où Rus est le run-up calculé à partir de Hs ou H1/3 comme précédemment indiqué, Ru(p) et
dont la valeur du run-up dans la fréquence de dépassement dans le train de vagues est p.
2. La formule du LNH :
Le LNH à partir des résultats d'essais propose pour les enrochements la formule suivante :
0 , 51
Ru tg α
= 0,67 *
H H
L
Où L désigne la longueur d'onde au pied de l'ouvrage,
α la pente de l'ouvrage.
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Partie II : Ouvrage longitudinal en enrochement en protection du littoral
Courbe A B
1 1,79 - 0,46
3 1,45 - 0,52
4 1,37 - 0,60
Les résultats obtenus par Van Der Meer pour les enrochements placés sur support perméable
ou non sont présentés. Les formules proposées s'écrivent :
Ru ( p )
= aξ si 1 ξ ≤ 1,5
Hs
Ru ( p )
= bξ c
si ξ 1,5
Hs
BTP 2005
Partie II : Ouvrage longitudinal en enrochement en protection du littoral
B- Notion de dommages :
Le dommage était estimé, en 1958 par Hudson, en pourcentage du rapport de la moyenne des
surfaces érodées et la moyenne des surfaces initiales. Le shore protection manual 1984 le
calculait à partir du volume déplacé dans la zone de déferlement.
Le LNH a conduit des essais visant à mesurer l’influence de la durée de la tempête sur la
stabilité de la carapace. Les formules de quantification des dommages ont été développées
sous la forme :
D = a H α1 t β
10
S d = Ae
( Dn50 ) 2
Ae représente la surface érodée dans le profil.
Par une nouvelle approche, les enrochements sont caractérisés par leur diamètre nominal
BTP 2005
Partie II : Ouvrage longitudinal en enrochement en protection du littoral
s'exprimant par :
1
Dn50 = 50
W 3
ρa
Ns = ( kd cot g α ) 13
houle.
L’action dynamique de la houle s’écrit donc : FD = 2 k ρ w Dn 50 g H
2
BTP 2005
Partie II : Ouvrage longitudinal en enrochement en protection du littoral
H k2
= = Ns
∆ Dn50 2k
Ns est le nombre de stabilité de la structure ; un nombre adimensionnel dépendant des
caractéristiques de l’enrochement et de l’eau.
Avec Ns = ( kd cot g α ) 13 , on a :
H = ( kd cot g α ) 13
∆ Dn50
1. Stabilité de la carapace :
BTP 2005
Partie II : Ouvrage longitudinal en enrochement en protection du littoral
0, 2
Hs
= 6,2 P 0 ,18 Sd ξ − 0,5
∆ Dn50
N
avec [
ξ c = 6,2 P 0,31 tg α ](
1
P + 0,5 )
Les formules de Van Der Meer sont relatives à Hs, hauteur significative de la houle au pied de
la structure.
Validité :
- ces formules sont valables en grande profondeur : Hs/d = 1/3 ;
- seule la première est à utiliser pour cotg α ≥ 4,0 ;
- 0,1 ≤ P ≤ 0,6 ; 0,005 ≤ γ ≤ 0,06 ; 2,0 t/m3 ≤ ρ ≤ 3,1 t/m3 ;
- En petite profondeur, Hs est remplacé par H2 % /1,4; on a ainsi :
0, 2
H 2% Sd − 0,5
= 8,7 P 0,18
ξ
∆ Dn50 N
BTP 2005
Partie II : Ouvrage longitudinal en enrochement en protection du littoral
Les coefficients de variation des facteurs 6,2 et 1,0 des deux formules sont estimés
respectivement à 6,5 % et 8 %.
En 1991, Van Der Meer a entré un facteur de réduction fi du diamètre nominal Dn50
entrant dans le calcul de stabilité d’un ouvrage infranchissable. Donc Dn50 est remplacé
par fiDn50.
R Sp
fi = 1,25 − 4,8 c
H 2π
s
Où Rc est hauteur du franc-bord ;
Hs
Sp =
Lp
Rc Sp
Mais une limite est posée : 0 0,052
Hs 2π
Une expression analytique est proposée après les essais réalisés par DELFT
HYDRAULICS et la DANISH HYDRAULIC INSTITUTE et publiés dans e manuel
du CIRIA/CUR et le Shore Protection Manual.
Elle s’écrit :
1, 43
= 8,7 t
Hs h
∆ Dn h
ht est la côte d’arase de la butée de pied par rapport au niveau de repos.
h est la profondeur de la butée de pied par rapport au niveau de repos.
BTP 2005
Partie II : Ouvrage longitudinal en enrochement en protection du littoral
RESUME :
Les réponses à apporter dans le domaine des enrochements en travaux maritimes tiennent
essentiellement à la confrontation des données de conception avec les ressources
géométriquement et qualitativement disponibles.
Les hiatus, qui ne manque pas d'apparaître au sein des projets, proviennent de processus
consacré par l'habitude : les dimensionnements sont établis fréquemment avant de considérer
l'ensemble des problèmes liés à la fourniture des matériaux (et lorsque le projet est prêt, on
n'est pas sûr de trouver des enrochements).
Les caractéristiques minimales auxquelles doivent satisfaire les enrochements sont définies
par le Maître d’œuvre dans son CCTP :
− la masse volumique, en kg/m3 ;
− la résistance à la compression, en MPa ou kg/cm² ;
− la résistance au choc dont l’essai de référence est Los Angeles ;
− la résistance à l’usure obtenue par l’essai Deval.
L'évaluation qualitative des enrochements ne doit donc pas se limiter un contrôle des
spécifications requises pour une dimensionnement, mais inclure les conditions d'intégralité
des enrochements.
Les critères de qualité d'un enrochement sont définis en conséquence, à partir de deux types
de paramètres.
Les paramètres pris en compte dans le dimensionnement :
− masse (au diamètre) et granularité,
− forme,
− masse volumique réelle (et porosité).
Les paramètres exprimant des risques d'évolution du matériau sous l'effet d'actions
mécaniques ou physico-chimiques :
R. Lala Nirina 77 BTP2005
BTP 2005
Partie II : Ouvrage longitudinal en enrochement en protection du littoral
BTP 2005
PARTIE III : PROTECTION EN ENROCHEMENT DU
LITTORAL DE MAHAJANGA
Partie III : Etude de cas : Protection du littoral de Mahajanga
I- SITUATION :
Le littoral ouest de Madagascar se déroule sur environ 3 930 km (1 660 du cap Sainte-Marie
au cap Saint- André, 2 270 du cap Saint-André au cap d’Ambre) du 12è au 25è degré et demi
de latitude sud.
La ville de Mahajanga (15° 44’ S – 46° 20’ E), au débouché en mer (canal de Mozambique)
de la rivière Betsiboka, est située au Nord-Ouest de Madagascar, capitale du Royaume
Sakalava du Boina.
La côte de la région du Boina présente généralement un aspect tourmenté avec des estuaires et
un vaste delta. La côte est sinueuse et accidentée. Les mangroves et les plages de sable
s’altèrent. Le littoral de la zone va de la baie de la Mahajanga à celle de Marambitsy.
Les terrains sédimentaires forment, le long de la côte, une bande de largeur variable. Les
zones de pêche maritime se caractérisent par leurs conditions physiques, hydrographiques et
par leurs ressources biologiques
R. Lala Nirina 74 BTP2005
BTP 2005
Partie III : Etude de cas : Protection du littoral de Mahajanga
A- Localisation :
Le littoral concerné par l’étude est situé entre l’Hôtel La Piscine jusqu’à la jetée du port aux
boutres. Longeant le boulevard Poincaré, il se trouve à la sortie au large de la baie de
Bombetoka entre la Pointe Anorombato et la Pointe de sable.
Ce littoral constitue la rive droite de la sortie vers la mer du fleuve Betsiboka. Il est exposé
aux influences du canal Mozambique.
Depuis l’Hôtel La Piscine sur une longueur de 750 mètres allant vers la résidence de la
Préfecture, le talus exposé à la mer est protégé par un affleurement de roche calcaire. Sur ce
tronçon, l’affleurement de roche calcaire est assez élevé par rapport aux déferlements des
vagues.
BTP 2005
Partie III : Etude de cas : Protection du littoral de Mahajanga
B- Topographie et Bathymétrie :
Les levés topographique et bathymétrique réalisés dans le cadre de l’étude étaient rattachés en
altimétrie au niveau zéro hydrographique qui est situé à la cote (- 3,004 m) NCM du
nivellement terrestre de Madagascar.
En planimétrie, le levé était rattaché au système Laborde en vigueur à Madagascar à partir des
coordonnées x et y des points géodésiques cités ci-après :
- le sommet du phare de KATSEPY ;
- le sommet du phare d’ANOROMBATO ;
- le sommet du phare de la Pointe du sable.
Le levé topographique réalisé définit le trait de cote et les profils de la plage depuis l’hôtel La
Piscine jusqu’au port aux boutres en longeant le boulevard Poincaré sur une distance de 1700
mètres environ.
La bathymétrie a été réalisée sur une bande de la plage s’étendant sur une largeur moyenne de
50 à 80 mètres depuis les pieds des talus existants du littoral.
A- Climatologie :
1. Température :
La Province en général jouit d’un climat tropical à saisons contrastées où la chaleur est une
constante : La température moyenne annuelle est de 25°C.
BTP 2005
Partie III : Etude de cas : Protection du littoral de Mahajanga
2. Pluviométrie :
La saison pluvieuse s’étale sur sept mois, d’octobre à avril et la pluviométrie annuelle atteint
en moyenne 1.000 à 1.500 mm d’eau et une saison sèche avec moins de 10 % du total
pluviométrique.
3. Vents :
Les vents sont modérés toute l’année (20 à 30 km/h dans 85% des cas), avec dominance de
l’Alizé, du Sud-Est d’Avril à Septembre.
Le vent de mousson ou talio venant du nord-ouest d’octobre à mars, et le « Varatraza » qui
souffle en Août-Septembre est un vent desséchant et peut avoir une influence néfaste sur la
floraison du riz.
A ces vents s’ajoutent trois autres d’importance moindre quant à leur durée et/ou force :
- le Kosy précédant la saison sèche, qui peut parfois devenir violent et qui souffle du Sud-
Ouest.
- l’ Avaraka, soufflant du nord en janvier et février
- le Mantsaly soufflant durant la saison humide toujours accompagné de pluies torrentielles.
Les brises jouent un rôle non négligeable sur le littoral en y rafraîchissant les températures
jusqu’à des dizaines de kilomètres à l’intérieur, le long des voies d’eau qui les canalisent.
4. Régimes cycloniques :
La région n’est pas une zone cyclonique. La plupart des cyclones qui touchent Madagascar
viennent de l’Océan Indien. Ils arrivent sur Mahajanga déjà affaibli par la traversée d’une
partie de l’île, apportant de fortes précipitations, mais ne sont plus accompagnés de vents
violents dévastateurs.
Cependant, des destructions considérables peuvent être occasionnées par les cyclones qui se
forment dans le canal de Mozambique, tel est le cas de Cynthia en 1991, ou qui reprennent
vigueur au contact de la mer, cas de Kamisy en 1984 qui a traversé l’île d’est en ouest, et est
passé sur les Comores avant de revenir sur Mahajanga qu’il a détruit.
B- Données océanographiques :
R. Lala Nirina 77 BTP2005
BTP 2005
Partie III : Etude de cas : Protection du littoral de Mahajanga
1. Marées :
La marée présente un caractère semi-diurne avec des variations diurnes notables qui peuvent
être de 0.60 m pour des marées de 4 mètres.
L’amplitude de la marée est de l’ordre de 3 mètres mais peut atteindre 5 mètres en Vives Eaux
Exceptionnelles.
PHMVE moyenne PHMME moyenne Niveau moyen PBMME moyenne PBMVE moyenne
+ 4.80 m + 3.50 m + 2.93 m + 2.30 m + 1.0 m
2. Houles :
Les houles du large ne sont très marquées à Mahajanga que pendant la saison des pluies. Elles
sont liées, à cette époque, à la présence d’une dépression sur le canal de Mozambique.
Direction : WNW
Période :6à8s
Creux moyen : 0,40 m
Creux maximum : 1,25 m
Suite aux observations effectuées par le LCHF entre 1954 et 1956 et à défaut d’autres
renseignements statistiques, on peut admettre que le chiffre de 25 jours de houle (saison
1955 – 1956) est voisin de la fréquence normale pour une saison moyenne.
BTP 2005
Partie III : Etude de cas : Protection du littoral de Mahajanga
La direction des houles expose le littoral de Mahajanga à des houles frontales d’où l’adoption
des ouvrages de protection longitudinaux pour stabiliser le rivage vis-à-vis des attaques de la
mer.
BTP 2005
Partie III : Etude de cas : Protection du littoral de Mahajanga
III- MATÉRIAUX :
Enrochements :
La carrière est située à environ 1,2 km du PK 11 de la RN4, accessible par une piste en terre
praticable toute l’année.
C’est une carrière de roche calcaire.
Ces résultats proviennent des essais en laboratoire effectués lors des travaux d’aménagement
du port de Mahajanga en 2001 – 2003.
En Avril 2004, l’Entreprise COLAS a entrepris à Belobaka des essais de tir pour apprécier le
rendement de production des blocs pour enrochement de 2 à 4 T.
Le rendement obtenu est de 50% ; ce qui est très satisfaisant compte tenu de la morphologie
de la carrière qui présente des poches fragmentées et poreuses par endroit.
BTP 2005
Partie III : Etude de cas : Protection du littoral de Mahajanga
I- REGIME DU LITTORAL :
Le régime du littoral de la plage de Mahajanga est très fortement lié aux évolutions du
débouché de l’Antsahanibingo.
Du point de vue régime sédimentologique, les actions de la mer se traduisent par des
mouvements dans le profil, perpendiculairement à la côte et parallèlement à la côte (transit
littoral). A ces actions « classiques » s’ajoutent celles des cyclones.
B- Transit littoral :
C- Cyclones :
L’intensité des mouvements sédimentaires en périodes cyclonique est très forte. Ainsi, en
quelques heures ou jours, les évolutions des fonds et du littoral peuvent se faire sentir pendant
plusieurs années. Les cyclones peuvent aussi être le facteur déclenchant de processus tels que
le développement rapide d’une flèche littorale ou encore de son percement par une rivière.
R. Lala Nirina 81 BTP2005
BTP 2005
Partie III : Etude de cas : Protection du littoral de Mahajanga
Les premiers effets érosifs sur des zones littorales habitées sont apparus en 1994 pour
MAHAJANGA. C’est à l’initiative de privés, d’associations, des autorités locales et de
techniciens de l’ONE que fut exprimé un gros risque d’irréversibilité du phénomène. En mars
1997, la SOGREAH réalisait un rapport sur les aménagements mixtes (lourds et légers) à
envisager pour traiter le phénomène.
Tableau 8 :
Il ressort des constats bibliographiques qui si les causes anthropiques sont souvent précisées,
des causes naturelles sont aussi citées.
1. Causes anthropiques :
Des effets directs ont permis de bien les identifier : aménagements littoraux et
hydrographiques, empiétements extractions ...
Des effets indirects les caractérisent et permettent de les soupçonner : Cela concerne
l’évolution de l’érosion continentale, des changements dans les débits solides des cours d’eau
et de la position de leurs lits. Des zones d’hypersédimentation se développent en progradation
sur des secteurs littoraux. Des évolutions morphosédimentaires côtières sont induites,
BTP 2005
Partie III : Etude de cas : Protection du littoral de Mahajanga
modifiant à leur tour toute l’hydrodynamique littorale et pouvant créer des crises érosives là
où elles étaient inconnues.
Des dégradations de barrières coralliennes sont occasionnées et l’affaiblissement de leurs
rôles protecteur face aux houles et nourriciers en sédiments, n’est pas sans impacts sur des
littoraux associés.
2. Causes naturelles :
Elles sont particulièrement ciblées sur la côte Est où l’on constate une augmentation de la
fréquence de cyclones de forte intensité.
Vingt ans après KAMISY (1984), un des cyclones les dévastateurs de Madagascar
accompagné de vents très violents atteignant les 280 km/heure, voilà ELITA (2004) qui a
traîné, avec un vitesse de déplacement allant de 6 à 13 km/h. Ce cyclone a provoqué des
pluies diluviennes accompagnées de rafales de vent de 150 à 200 Km/h. Sa lenteur a été à
l'origine d'importants dégâts surtout matériels. Les pertes en vies humaines étant minimes par
rapport à KAMISY.
Le 8 mars 2004, le cyclone GAFILO, d’une violence extrême provoquant des rafales de vent
entre 100 et 150 km / h et se déplaçant à 25 km/h, a ravagé la ville de Mahajanga ; des dégâts
considérables ont été causés, en particulier le long de la protection du Boulevard Poincaré sur
le littoral sur un linéaire de plus de 1,7 kilomètres. Il y est entré à 15h et y a sorti à 18h.
C’est un cyclone important pour la région, le plus gros depuis dix ans ; d'un diamètre de 400
km avec une pression de 895 hPa au centre. Le cyclone ELITA qui le précédait, le 29 janvier
2004, a déjà laissait sa trace avec une vitesse de vent de 150 à 200 km/h et une vitesse de
déplacement allant de 6 à 13 km/h. Ce dernier était entré à 14h 30 et n’a quitté la ville qu’à
19h.
BTP 2005
Partie III : Etude de cas : Protection du littoral de Mahajanga
GAFILO avait traversé deux fois Madagascar, et le bilan était très lourd: 200 morts et prés
de 800.000 personnes sinistrées recensées officiellement sur la terre ferme (selon le Centre
National de Secours à Antananarivo), auxquelles viennent s'ajouter 118 personnes disparues
lors du naufrage du "Samson", ainsi que quinze autres personnes dans le naufrage d'un
bateau de pêche à la crevette dans l'embouchure de la Betsiboka.
Après les reconnaissances effectuées sur le site, il s’avère que ce tronçon de 600 mètres
environ, littoral depuis l’Hôtel La Piscine jusqu’au 2ème ponceau après ce bâtiment, n’est pas
menacé par les érosions. Le niveau de l’affleurement de rocher calcaire est assez élevé (entre
la cote 9,65 m et la cote 7,00 m CM).
BTP 2005
Partie III : Etude de cas : Protection du littoral de Mahajanga
La régression, après la remontée de la mer, est accompagnée de départ de fines, créant des
cavités sous la chaussée au Boulevard Poincaré et provoquant son effondrement par endroit.
Depuis le phare de la Pointe du sable jusqu’à la jetée du port aux boutres, on a noté l’absence
de barbacanes sur les revêtements en perrés maçonnés de la protection de talus du littoral. De
plus, beaucoup de joints des perrés ont été lessivés par les eaux de mer.
IV- DÉFENSES EXISTANTES DES CÔTES :
Point métrique de
Tronçons
localisation Particularité structurale Particularités constructives
N° Section Début Fin
Butée de pied ancrée dans
Protection de talus érodé par
1 A 0 150 l’affleurement rocheux (banc
enrochement 0,5 à 1,5 tonnes
de calcaire +4,72 CM)
Remplacement protection en perrés
Cote d’arase de butée de pied
2 B 150 300 maçonnés par une protection en
à +2.50 CM à +1,50 CM
enrochement de 2 à 4 tonnes.
Dépose des enrochements existants et
Cote d’arase de butée de pied
3 C 300 1025 reconstruction de structure de la
à +1.50 CM à +1.20 CM
protection en enrochement 2 à 4 tonnes
Réparation talus en perrés maçonnés et
Cote d’arase du buttage en confortation de mur de soutènement en
4 D 1025 1150
enrochement +5,00 béton par buttage en enrochement 2 à 4
tonnes
Réparation talus en perrés maçonnés et
Cote d’arase de butée de pied
5 E 1150 1365 protection du talus par des
à +5.00
enrochements 0,5 à 1,5 tonnes
BTP 2005
Partie III : Etude de cas : Protection du littoral de Mahajanga
I- CALCUL DE LA HOULE :
1. Houle au large :
Les études menés par le LCHF ont donné une houle au large d’amplitude H = 1,25 m et de
période T = 6 à 8 s
Ces données proviennent de l’étude qui, menée par Météomer, présente les résultats des
données de houles extrêmes sur le site côtier de Mahajanga.
Hs (m)
Mahajanga – Avril à Septembre
Durée de projet (année) Hs (le plus probable) T (s)
1 1.1 4–6
5 1.4 5–7
10 1.5 5–7
20 1.6 6–8
30 1.7 6–8
50 1.8 6–8
100 1.9 6–8
Hs (m)
Mahajanga – Octobre à Mars
Durée de projet (année) Hs (le plus probable) T (s)
1 4.0 8 – 12
5 4.5 10 – 12
10 4.7 10 – 12
20 4.9 10 – 12
30 5.0 11 – 13
50 5.1 11 – 13
R. Lala Nirina 86 BTP2005
BTP 2005
Partie III : Etude de cas : Protection du littoral de Mahajanga
100 5.2 11 – 13
Le dimensionnement des ouvrages de protection est effectué dans les conditions les plus
défavorables : cyclone de période de retour 10 ans correspondant à un début de dommage.
Ainsi on prendra une hauteur de houle au pied de l’ouvrage Hs = 4,7 m de période T = 12s.
Ce qui nous donne une valeur de la houle équivalente au large H’0 = 2,65 m.
En effet, à une profondeur de 5,80 m (niveau d’eau), on a:
−1
2
8π ² ∗ 5.8
KS = 1+
(9.81 ∗ 13²) tanh 4π ² ∗ 5.8 = 1,77
(9.81 ∗ 13²)
sinh 8π ² ∗ 5.8
(9.81∗ 13²)
H 0′ = 4,7 = 2,65 m
1,77
Des levés bathymétriques (SOMEAH mai 2003 et mars 2005) ont permis d’établir une pente
moyenne de fonds de 1/50 ou 2 %.
B- Houle de projet :
La hauteur d’eau maximale en pied d’ouvrage est le résultat de la marée en vives eaux
exceptionnelles, de 5 m, auquel s’ajoute la surélévation extrême de la mer.
BTP 2005
Partie III : Etude de cas : Protection du littoral de Mahajanga
π H² 2π d
s= coth = 0,56 m
4L L
Mais lors des travaux de réhabilitation du port de Mahajanga, une surélévation de 0,80m a pu
être mesurée.
Or, en prévision des conditions les plus défavorables d’érosion, les pieds des ouvrages sont
établis à des côtes différentes suivant le type du terrain d’assise mais en moyenne de 1,50 m.
D’où la profondeur en pied d’ouvrage est :
ds = 5,00 + 0,80 – 1,50 = 4,30 m
ds = 4,30 m
La hauteur de déferlement est calculée d’après les formules de CERC et assimilée à la houle
déferlante calculée à partir de l’abaque de Weggel (figure 9) :
On a ds = 4,30 m et T = 12s
d s / g T ² = 0,003
et pour m = 0,02 on a :
H d / d s = 0,95
Hd (1) = 4,09 m
Voyons d’après la figure 10 la houle équivalente du large susceptible de donner cette hauteur
de déferlement :
H d / gT ² = 0,0029
H d / H 0′ = 1,32
Et avec m = 0,02, on a :
H d / H 0′ = 1,35
BTP 2005
Partie III : Etude de cas : Protection du littoral de Mahajanga
Hd (2)= 3,58 m
Comme ds < ddmax, alors les vagues déferlent bien avant d’atteindre les ouvrages. La
profondeur d’implantation est telle que le processus de déferlement intervient.
Alors on a Hd = 3,58 m
Le LNH a aussi étudié l’influence du déferlement et de la pente des fonds sur la stabilité de la
carapace :
L’étude a principalement porté sur des enrochements naturels placés en deux couches devant
des fonds présentant des pentes de 1 %, 5 % et 10 %. Les résultats sont synthétisés sous une
forme d’abaques mais comme les abaques ne sont pas produits pour 2 %, nous avons recours
aux expressions analytiques :
H
α
H1
α
H d H 110 1 − th K 110 K (K γ + K )
= 1 + L ∗ th 10
ds ds 1 2 3
ds
d
s
Avec α=2
K1 = 1
K2 = -2
K3 = 1
L = A(B – C) : limite donnée par les expressions de Weggel
(
a = 4,46 1 − e − 19 ∗ 0,02 = 1,41 )
b = 1,56 / (1 + e − 19 , 5 ∗ 0 , 02
) = 0,93
BTP 2005
Partie III : Etude de cas : Protection du littoral de Mahajanga
2π ∗ 4,77
γ = = 0,0212
9,81∗ 12²
Hd
= 0,96
ds
Alors on a Hd = 4,13 m
Ce qui est supérieure à la valeur de la hauteur de déferlement calculée par la méthode de
CERC. Seulement, la formule de Weggel associée avec celle de Galvin tient compte du trajet
des vagues.
Avec d/L<0,2 :
[(
H 1 = min β 0 H 0′ + β 1 d ; β
3
) max H 0′ ; K s H 0′ ]
H max = H 1
250
[(
= min β 0* H 0′ + β 1* d ; β ) *
max H 0′ ; 1,8 K s H 0′ ]
− 0 , 38
β 0 = 0,028 2π ∗ 2,65 1, 5
e 20 ∗ 0, 02 = 0,16
(9,81 ∗ 12²)
β 0* = 0,297
β *
max = 2,015
H 13 = 3,23 m
BTP 2005
Partie III : Etude de cas : Protection du littoral de Mahajanga
H max = 4,73 m
Mais afin de pouvoir utiliser les formules de Van der Meer, il nous faut ajuster la valeur de
H1/3 (de Goda) entrant dans le calcul en considérant le trajet des vagues par la formule de
Galvin.
La valeur Hmax trouvée est sensiblement supérieure à celle de la valeur donnée par Weggel.
A titre de comparaison et pour prendre en compte ce phénomène, des calculs itératifs sont
nécessaires puisque la formule de Galvin fait intervenir Hd dans le résultat cherché.
H max (n° 0) = 4,73 m
H max(n° 2) = 4,26 m
H 1 / 3 (n° 3) = 3,25 m
Alors c’est H1/3 = 3,32 m qu’on prendra en compte dans les formules de Van der Meer.
x d = (4 − 0,02 ∗ 9,25) ∗ 3,32 = 12,66 m
BTP 2005
Partie III : Etude de cas : Protection du littoral de Mahajanga
A- Carapace :
D’où kd = 9,5.
Les autres caractéristiques sont les même que ce qui précèdent mais la hauteur de la houle de
calcul est de Hs = 4,13 m.
W50 = 3,19 t. Donc des blocs d’enrochement de 2 à 4 tonnes.
BTP 2005
Partie III : Etude de cas : Protection du littoral de Mahajanga
[
ξ c = 6,2 P 0,31 tg α ](
1
P + 0,5 )
= 3,77 pour P = 0,4
ξ = 0,5 = 4,11
3,32 224,83
H 1 = 1,80 H rms
10
H1 = 2,36 H rms
100
H 2 % = 4,81 m
3
H 2%
Alors on a W50 = ρ a Dn50
3
= ρ a = 5,95 tonnes où ∆ = 1,43 et ρ a = 2,5 t / m 3
∆ ∗ 2,52
W50 = 5,95 t. Donc des blocs de 4,5 à 7 t.
1.4 Comparaison :
Les écarts entre les résultats fournis par les diverses méthodes sont assez grands. Il serait donc
délicat de trancher de façon catégorique car les méthodes s’appuient sur divers auteurs ayant
mené leurs travaux sur des configurations différentes. Les impressions dégagées par des
calculs peuvent, toutefois, être évoquées.
La méthode du CERC conduit à surdimensionner l’ouvrage du fait qu’elle prend en compte
une grande marge de sécurité en considérant une valeur du coefficient de stabilité kd faible.
La méthode du LNH conduit à des valeurs plus optimisées car elle fait entrer dans la formule
d’Hudson la valeur maximale physiquement possible du coefficient de stabilité kd, se basant
BTP 2005
Partie III : Etude de cas : Protection du littoral de Mahajanga
sur une hypothèse de calcul tenant en compte un dommage admissible par les blocs. Une
tentation est donc d’essayer d’obtenir la valeur de H1/10 intéressant l’ouvrage.
Les formules de GODA permettent de connaître H1/3 et Hmax dans la zone de déferlement et
tenant compte ou non du trajet des vagues déferlantes. Des valeurs de H1/10 peuvent être
proposées.
Pour des raisons économiques, on adoptera les poids des blocs fournis par la méthode LNH
mais des entretiens périodiques ou après le passage d’un cyclone s’imposent ; des entretiens
représentant 10 % des travaux.
2
p ρ a
Donc, le nombre de blocs par unité de surface est : Ns = k ∆ 1 −
3
= 0,62 blocs/m².
100 W
Avec p = 37
B- Filtre :
Le choix des enrochements à placer sous les blocs de carapace s’expriment généralement sous
la forme d’un rapport entre les éléments des deux couches. Alors pour les enrochements
naturels on prendra WF = W50/8.
Ainsi, on disposera des blocs d’enrochement de 300 à 500 kg en deux couches, avec une
épaisseur de 1m.
En effet, les matériaux des filtres seront disposés en deux couches avec un diamètre nominal
d’environ 50 cm.
BTP 2005
Partie III : Etude de cas : Protection du littoral de Mahajanga
C- Butée de pied :
La formule dérivée de celle d’Hudson, proposée par SOGREAH, donne la valeur du poids des
blocs de la butée de pied ; mais comme elle se situe dans la zone de déferlement, cas le plus
défavorable, le poids des blocs est donc calculée sous la même conditions que les blocs de
carapace.
2,5 ∗ 4,133 1
WBP = 3
* = 2,12 t
2,5 3
9,5 ∗ − 1
1,03
W = 2,12 t ; donc des blocs de 1,5 à 2,5 t.
Avec cotg α = 3, inclinaison équivalente considérée de la butée de pied, correspondant
à sa diagonale.
Disposée sur une épaisseur de 1m équivalent à un diamètre nominal, le filtre lui servant de
support est composé d’enrochement de 200 à 300 kg, étalé sur une épaisseur de 50 cm.
La côte d’arase de l’ouvrage est déterminée par les calculs de franchissement, qui dépend :
- des caractéristiques de la houle incidente ;
- de la surélévation de la vague sur l’ouvrage ;
- de la capacité d’absorption de l’ouvrage ;
- des conditions de vents.
La réponse de l’ouvrage face aux risques de franchissement a été modélisée avec une gamme
de vagues d’amplitudes et de longueurs d’ondes caractéristiques de la zone de projet, avec
différentes situations de vent.
A- Franchissements critiques :
Les franchissements sur les ouvrages de protection côtière sont parfois admissibles.
Le franchissement est calculé en litres/seconde/mètre linéaire d’ouvrage (l/s/m) à partir des
données de houle, de terrain et du type de structure. Il existe une échelle des valeurs critiques
de franchissement dans le manuel du CIRIA/CUR, dont on retiendra :
BTP 2005
Partie III : Etude de cas : Protection du littoral de Mahajanga
B- Vérification :
1. Calcul du Run-up :
d s / H 0′ = 1,62
L’abaque correspondant donne la valeur du Run-up pour une pente de 2/3 alors, nous allons
utiliser les abaques (figures 17 et 18) relatives aux pentes lisses et faire ensuite des correction
par le coefficient de rugosité « r » égal à 0,5 pour les enrochements naturels et coefficient de
correction d’échelle « k » donné par la figure 19.
d s / H 0′ = 0,8
Cotg α = 2 ; on a : Ru / H 0′ = 3,5
d s / H 0′ = 2
Cotg α = 2 ; on a : Ru / H 0′ = 3,3
L’interpolation donne :
d s / H 0′ = 1,62
Cotg α = 2 ; on a : Ru / H 0′ = 3,36
BTP 2005
Partie III : Etude de cas : Protection du littoral de Mahajanga
Ru = 5,30 m
Ru = 3,87 m
Ru
H 0′
[
= A 1 − e ( B∗ I r ) ]
La courbe 4 de la figure 13 donne A = 1,37 et B = - 0,60
Ru
= 1,2
H 0′
Ru = 3,18 m
1.4. Comparaison :
La grande disparité des valeurs trouvées montre, s’il en était besoin, l’importance des
conditions d’essais sur les résultats et la difficulté l’extrapolation lorsque le projet s’en écarte
sensiblement.
L’influence de la nature du support enrochement et de la pente de l’ouvrage (lisse ou
rugueuse) explique que les valeurs proposées par le CERC soient fortes.
De plus, la pente des fonds devant l’ouvrage constitue un élément également significatif non
pris en compte plus haut.
2. Calcul de débits :
R. Lala Nirina 97 BTP2005
BTP 2005
Partie III : Etude de cas : Protection du littoral de Mahajanga
De par la figure 20 :
H 0′ / g T ² = 0,0019
d s / H 0′ = 1,62
Aucun point expérimental n’est situé près des coordonnées nous intéressant, alors
l’interpolation nous a donné α = 0,05 et Q0* = 0,064
Des simulations ( méthode itérative) avec différentes vitesses de vent ont été opérées, pour
des hauteurs de crêtes de + 6,00 CM et + 6,50 CM.
BTP 2005
Partie III : Etude de cas : Protection du littoral de Mahajanga
On constate que dans la situation la plus défavorable (un vent de 250 km/h), les critères
d’ordre structurel sont respectés (Q < 50 l/m/s) pour les deux cas ; seulement, il est mieux de
prendre une marge de hauteur en adoptant +6,50 CM pour assurer un non franchissement de
l’ouvrage du fait que l’on a considéré un dommage du moins élevé.
Le côte d’arase de l’ouvrage en blocs d’enrochement est donc établie à + 6,50 CM.
Le « manual on the use of rock in coastal and shoreline engineering » publié par le CIRIA et
le CUR propose un approche un peu différente. Les paramètres de calcul sont
adimensionnels :
- cambrure : S = 2π ∗ 2,65 /(9,81 ∗ 12²) = 0,012 ;
le paramètre F* : F = R / H 0′ ∗ R = 0,003 ;
∗ ∗
-
Q s
- le débit étoilé Q* : Q* = = a ( F *) − b = 0,165
g H 0′ 3 2π
très élevé.
Pour R = 2 m ; Q = 0,065 m3/s/ml : supérieur à la limite
Pour R = 2,5 m ; Q = 0,016 m3/s/ml ;
Pour R = 2,1 m ; Q = 0,047 m3/s/ml. Soit une côte d’arase + 7,9 CM.
2.3 Comparaison :
Le franchissement étant fortement influencé par le vent, ce dernier n’est pas considéré dans la
méthode énoncée par CIRIA/CUR. Aussi, le run-up n’est pas pris en compte alors que
l’estimation des franchissements s’effectue généralement suivant des critères comme le
pourcentage des vagues pouvant franchir l’ouvrage dont le calcul passe par détermination du
Run-up. C’est ce qui aurait surélevé la côte d’arase.
La méthode de CERC considère ces paramètres et nous amène à un résultat plus confiné.
Chaque géotextile est dimensionné pour la ou les fonctions qu’il remplit au sein de l’ouvrage.
Le dimensionnement de chaque fonction est conduit de sorte à répondre à trois types
d’exigences :
• Exigences fonctionnelles : dimensionnement des caractéristiques du géotextile lui
permettant d’assurer sa ou ses fonctions ;
• Exigences liées à la mise en œuvre : dimensionnement des caractéristiques du géotextile
lui permettant de préserver ses caractéristiques fonctionnelles lors de son installation ;
• Exigence de durabilité : dimensionnement des caractéristiques fonctionnelles pour la
durée définie.
Pour la fonction « séparation», les caractéristiques qu’il faut dimensionner pour répondre à
ces exigences sont les suivantes :
A- Exigences fonctionnelles :
Par ailleurs, et pour réduire les risques de colmatage par quelques fines transportées en
suspension dans l’écoulement, l’ouverture de filtration devra être supérieure à 63µm afin de
favoriser leur passage. La limite de 63µm correspond au seuil minimum de mesure de
l’ouverture de filtration dans le cadre de la certification ASQUAL.
1. Résistance à la traction :
2. Allongement à la rupture :
Le remblai support étant meuble, il va se produire des tassements ou des déformations locales
lors de la mise en place des enrochements. Le géotextile devra avoir une déformation à la
rupture ≥ 75 % en sens production (SP) et ≥ 65 % en sens travers (ST) pour éviter tout risque
de déchirure.
La déformation à l’effort maximal est εmax = 80 % en SP et 70 % en ST (mesurée selon NF
EN ISO 10319).
Le dimensionnement tient compte des séquences de pose (pose des filtres, de la carapace et de
la butée de pied) et inclue les risques de poinçonnement liés à la mise en œuvre uniquement
lorsque celle-ci est effectuée selon les règles de l’art avec tout le soin nécessaire pour éviter
l’endommagement du géotextile.
La résistance au poinçonnement statique du Bidim S60 est Ps = 1,1 kN (mesurée selon NF G
38019).
C- Exigences de durabilité :
D- Mode opératoire :
Après le terrassement du talus, une tranchée d’ancrage du géotextile sera creusée en haut du
talus, conformément aux plans. Le rouleau sera placé en haut de talus, ancré par remplissage
de la tranchée puis déroulé jusqu’à l’extrémité du futur pied de talus. Les lés feront l’objet
d’un recouvrement minimal de 50 cm ou seront assemblés par couture.
V- CALCUL DE STABILITE :
La stabilité des blocs est déjà considérée lors du calcul de leur poids. En effet, les diverses
méthodes de détermination du poids de ces blocs sous entendent la stabilité.
Dn50 = 3,19
3
= 1,08 m
2,5
0,7 0,012
fi = 1,25 − 4,8 ∗ = 1,24
2,65 2 π
I- EVALUATION DU PRIX :
Les prix fournis par l’Entrepreneur dans les Bordereaux des Prix chiffré inclus dans son offre
devront comprendre toutes les installations de construction, la main-d’œuvre, la supervision,
les matériaux, le montage, l’entretien, les assurances, les frais généraux et profits, les impôts,
droits et taxes, ainsi que la couverture des risques généraux, des engagements et autres
obligations spécifiées explicitement ou implicitement dans le Marché.
Les Tableaux des Bordereaux des Prix et le Détail Quantitatif et Estimatif seront composés
d’une série de Tableaux dont le contenu correspondra à la nature ou à la séquence des tâches
correspondantes.
Ils seront présentés en accord avec les dispositions prévues pour les monnaies de soumission
et de règlement dans les Instructions aux soumissionnaires et les DAO.
BTP 2005
Partie III : Etude de cas : Protection du littoral de Mahajanga
Bien que ces études ne fassent pas partie de la série de prix enrochement pour protection,
elles font partie des études préliminaires requises pour une protection en enrochement
artificiel. Donc un surplus par rapport à une protection en enrochement naturel.
Le prix rémunère l’étude de modélisation en canal à houle des profils de talus, conformément
aux spécifications techniques. Il comprend la construction du profil de test en canal à houle
au 1/50, la réalisation des essais en canal à houle et toutes les sujétions.
Le prix est payé à la présentation du rapport d’essais.
BTP 2005
Partie III : Etude de cas : Protection du littoral de Mahajanga
Le prix rémunère le volume de béton dosé à 400 kg/m3 de ciment pour la construction des
Core-loc. Il comprend :
2.5 les frais d'étude des bétons ;
2.6 la fourniture des matériaux et leurs transports sur toutes distances ;
2.7 toutes les sujétions y compris coffrage et frais de fabrication et de mise en oeuvre
telles qu'elles sont développées aux spécifications techniques, notamment la
construction des coffrages spéciaux ;
2.8 le décoffrage, entreposage et toutes sujétions.
Il s’applique aux volumes résultants des projets d'exécution approuvés.
A- Enrochements naturels :
1 - MATERIEL
Transport m3xkm 480 3400 1.632.000 1.632.000
Pelle 322 h 90.055 10 900.550 900.550
BTP 2005
Partie III : Etude de cas : Protection du littoral de Mahajanga
2 - MAIN D'OEUVRE
Manoeuvres hj 4.624 6 27.744 27.744
Ouvriers hj 6.160 6 36.960 36.960
Conducteurs hj 8.008 4 32.032 32.032
3 - MATERIAUX
Enrochements 2 à 4 T m3 40 82.497 3.299.880 3.299.880
Le prix du mètre cube d’enrochements naturels est de trente neuf mille cent trente deux ariary.
Sur un kilomètre de long, on aura besoin de 27946 m3 d’enrochements de 2 à 4 t.
Donc le kilomètre est de Ariary 1.093.582.872 (5.467.914.360 Fmg)
B- Enrochements artificiels :
1 - MATERIEL
Pervibrateur h 52.000 6 312.000 312.000
Centrale à béton j 260.000 1 260.000 260.000
Malaxeur L 1.800 106 190.800 190.800
Groupe électrogène j 208.000 1 208.000 208.000
2 - MAIN D'OEUVRE
Chauffeur hj 5.370 3 16.109 16.109
Opérateur hj 6.339 3 19.018 19.018
Chef labo hj 104.128 1 104.128 104.128
Opérateur labo hj 4.882 1 4.882 4.882
Manœuvre hj 3.661 11 40.269 40.269
Groupiste hj 4.882 1 4.882 4.882
3 - MATERIAUX
Ciment t 340.000 13,25 4.505.000 4.505.000
Gravillon m3 18.000 26,50 477.000 477.000
R. Lala Nirina 105 BTP2005
BTP 2005
Partie III : Etude de cas : Protection du littoral de Mahajanga
Le poids unitaire requis du Core-loc à la protection du littoral de Mahajanga est 1,67 t avec un
coefficient de stabilité kd = 14 (pour le Core-loc) et le même angle d’inclinaison.
Le volume de béton nécessaire pour une unité de Core-loc est de 0,70 m3.
Soit Ariary 257.295 par unité de core loc.
COMPOSANTE DE PRIX
1 - MATERIEL
R. Lala Nirina 106 BTP2005
BTP 2005
Partie III : Etude de cas : Protection du littoral de Mahajanga
2 - MAIN D'OEUVRE
Manoeuvres hj 2.984 4578 13.659.660 13.659.660
Ouvriers hj 3.944 4578 18.057.590 18.057.590
3 - MATERIAUX
Amortissement coffrage m2 2.463 7325 18.044.112 18.044.112
Consommables m2 1.024 7325 7.500.800 7.500.800
En récapitulant :
- Béton : 257.295
- Coffrage : 72.489
- Licence : 49.468 (représentant 15 % des deux prix précédents)
- Transport et pose : 32.978 (représentant 10 % des deux premiers prix).
La mise en place des blocs artificiels s’opère suivant un plan de pose. Et le positionnement
de chaque bloc se fait individuellement.
BTP 2005
Partie III : Etude de cas : Protection du littoral de Mahajanga
C- Récapitulation :
Ainsi, le prix au km d’enrochement artificiel, Core-loc, coûte 2,28 fois de plus à celui de
l’enrochement naturel.
BTP 2005
Partie III : Etude de cas : Protection du littoral de Mahajanga
RESUME
Située dans le Nord Ouest de Madagascar, la ville de Mahajanga (15° 44’ S – 46° 20’ E),
largement sous l’influence maritime, est caractérisée par un climat chaud et humide et des
végétations typiques des zones côtières.
Sa côte est exposée à l’action frontale des houles, d’où la nécessité d’une construction d’un
ouvrage longitudinal.
Cet ouvrage est préférable en enrochement naturels car la carrière, située à environ 1,2 km du
PK 11 de la RN4, et peut assurer la fourniture la quantité des matériaux nécessaires. De plus
cette structure à talus réfléchie moins les vagues et absorbe l’énergie dissipée par la houle en
l’atteignant.
Nombreux sont les méthodes utilisées pour déterminer le poids du bloc mais le choix dépend
des contraintes qu’on devrait tenir compte. Ces diverses méthodes tiennent déjà en compte
dans les calculs, la stabilité du blocs.
Une étude comparative de prix au kilomètre entre enrochement naturel et Core-loc montre
que ce dernier coûte 2,28 fois plus cher que le naturel. Mais on est contraint à l’utiliser au cas
les carrières disponibles ne peuvent pas fournir la quantité et les caractéristiques requises
pour l’emploi de la roche.
BTP 2005
Partie III : Etude de cas : Protection du littoral de Mahajanga
BTP 2005
PARTIE IV- CONSIDERATIONS
ENVIRONNEMENTALES
Partie IV : Considérations environnementales
La notion de littoral, qui est celle qui nous intéresse dans une optique de protection des
systèmes naturels, recouvre un territoire à la fois beaucoup plus étendu et difficilement
délimitable a priori.
A la suite des tempêtes récentes, l'urgence et la menace sur des zones habitées ont impliqué
que les travaux de réfection et de confortation soient entrepris rapidement. L'horizon d'une
nouvelle tempête de cette importance est en effet imprévisible.
Après le passage du cyclone Gafilo, une grande partie du littoral de Mahajanga a été détruite
donc des travaux de protection ont été entrepris. La solution en ouvrage longitudinal en talus
en enrochement a été prise du fait en premier lieu de la direction frontale de la houle agissant
sur la côte et pour des raisons économiques.
Ces ouvrages destinés à assurer la protection de la côte contre l’action destructive de la mer
nécessitent la mise en œuvre d’importantes quantités de matériaux notamment
d’enrochements. Ainsi, la protection du littoral relève d’un problème environnemental, du fait
des actions de l’homme et des promoteurs, ayant entraîné la rupture de l’équilibre du milieu
naturel terrestre et marin, dont des conséquences sont irrémédiables.
L’objectif du projet est de protéger le Boulevard Poincaré sur le littoral entre l’Hôtel La
Piscine jusqu’à la jetée du port aux boutres, sur un tronçon de 1,7 kilomètres, contre l’érosion.
Depuis l’Hôtel La Piscine sur une longueur de 750 mètres allant vers la résidence de la
Préfecture, le talus exposé à la mer est protégé par un affleurement de roche calcaire. Sur ce
tronçon, l’affleurement de roche calcaire est assez élevé par rapport aux déferlements des
vagues. Par contre, les talus constitués par du terrain meuble non végétalisé ont été érodés, sur
certains endroits, occasionnant un recul du littoral et des dégâts importants, surtout lors de
l’occurrence des cyclones, sur les 150 mètres avant d’arriver à la résidence de la Préfecture.
La durée des travaux était estimée à 4,35 mois pour 2 lots. Mais notre étude se focalise sur la
majeure partie du lot 1 de 3 mois, sur une longueur de 1365m au total, qui consiste à la remise
en état de la protection existante détruite par le cyclone Gafilo.
I- LÉGISLATION :
La mise en place d'une base légale cohérente pour l'aménagement de la zone côtière peut être
extrêmement difficile. Dans la plupart des pays, toutes sortes d'institutions locales, régionales
et nationales ont des responsabilités administratives dans cette zone. Souvent, leurs mandats
se chevauchent ou se contredisent.
La législation propre au littoral varie beaucoup d'un pays à l'autre - certains d'entre eux,
comme les Etats-Unis, ont promulgué des lois qui portent spécifiquement sur l'aménagement
du littoral. Dans d'autres, cet aménagement est abordé par le biais des lois relatives à la
protection de l'environnement ou à la gestion des ressources en eau (aux Pays-Bas par
exemple). De nombreux pays n'ont aucune législation nationale applicable à l'aménagement
de la zone côtière. Le niveau auquel la juridiction s'exerce varie aussi - aux Pays-Bas, par
exemple, où l'aménagement du littoral est une question de survie, l'administration centrale
exerce un grand contrôle. D'autres pays, (par exemple l'Australie) délèguent aux Etats ou aux
régions la responsabilité de l'aménagement de la zone côtière.
Quelle que soit l'approche, un bon programme de gestion des zones côtières exige une
législation relative à quelques points fondamentaux. Parmi ces points figurent une définition
précise des droits de propriété, d'une part, et des droits d'exploitation, d'autre part, la
désignation d'une institution pilote pour l'aménagement de la zone côtière et la définition de
ses responsabilités, ainsi que la fixation de normes minimales (par exemple concentration
admissible de contaminants).
A- La charte de l’environnement :
Même si Madagascar ne s’est adhéré dans la convention de Rio qu’en 1995, en 1990 l’Etat
malgache a déjà reconnu l’importance de la préservation de l’environnement en décrétant la
loi 90-033 du 21 décembre 1990 portant sur la charte de l’environnement malgache. La
finalité ce cette loi est de réconcilier l’homme avec son environnement (Ressources
naturelles) défini comme : l’eau, le sol, l’air, la forêt, les faunes et les flores. Cette fameuse loi
aussi décrit le Plan d’action environnemental (PAE).
B- Le décret MECIE :
II- RÉGLEMENTATION :
La réglementation sert à fixer des limites aux types d'activités menées dans la zone côtière et à
leur intensité. En général, certaines activités sont purement et simplement interdites (par
exemple rejet de déchets toxiques, pêche à l'explosif, destruction de zones humides), tandis
que d'autres sont contrôlées grâce à la délivrance de permis et de licences (permis
d’exploitation de carrière).
La réglementation forme la base d'un grand nombre de programmes de gestion qui ont porté
leurs fruits. Toutefois, leur efficacité est largement fonction de la surveillance, des sanctions
Le zonage est une technique de réglementation puissante utilisée pour délimiter des zones
terrestres et aquatiques réservées spécifiquement à des utilisations déterminées (par exemple,
aménagement de zones résidentielles, commerce, agriculture, aquiculture, conservation) et pur
appliquer dans ces zones les normes pertinentes. Ainsi, des normes rigoureuses de
construction ou d’aménagement peuvent être imposées dans des zones côtières exposées aux
inondations ou érosion et on peut imposer aux bâtiments d'être construits en retrait sur les
rivages grignotés par l'érosion.
Le zonage peut représenter une technique précieuse pour orienter la croissance future. Dans
les zones qui font déjà l'objet d'une mise en valeur intense, son utilité reste toutefois limitée et
il peut avoir un effet secondaire malencontreux en stimulant les aménagements non
souhaitables, les propriétaires terriens se hâtant de mettre leurs biens en valeur avant que de
nouvelles restrictions entrent en vigueur.
III- ADMINISTRATION :
Néanmoins, la prévention, qui est au cœur de la politique suivie par le Gouvernement, ne doit
pas se limiter à la reconstruction de dispositifs de protection, qui, l'expérience le démontre, est
coûteuse pour les maîtres d'ouvrage et le budget de l'Etat, sans pour autant effacer le risque.
Une politique active de prévention, seul moyen de contenir, voire de diminuer, les menaces
qui pèsent sur les personnes et les biens sur les zones littorales menacées par les submersions
marines, passe par la mise en œuvre de Plans de Prévention du Risque Littoral (PPR Littoral).
Une fois approuvé, un PPR Littoral devient un document d'urbanisme annexé au PUDi. Les
PPR sont élaborés par les chefs de régions qui les approuvent par arrêté. Les communes sont
consultées. Les coûts d'élaboration de la cartographie sont pris en charge par le ministère de
l'environnement (Direction de la prévention des pollutions et des risques).
La ville de Mahajanga (15° 44’ S – 46° 20’ E) est située sur la cote Nord-ouest de
Madagascar, au débouché en mer (canal de Mozambique) du fleuve Betsiboka, lequel forme à
cet emplacement la baie de Bombetoka d’environ 30 km de longueur et d’une largeur variable
de 5 à 13 km.
Les enjeux majeurs du projet sont la reconstruction des protections des côtes du boulevard qui
longe le littoral et la protection des habitations et blocs administratifs indirectement menacés
par l’érosion, soit un tronçon d’environ 1,4 km.
L’ouvrage de protection côtière est implanté en haut de plage, sur une bande d’environ 1,4 km
de long du boulevard Poincaré.
Les travaux sont décrits brièvement pour l’ensemble de construction. Cette description
résume les points essentiels pour l’analyse environnementale :
- Décapage ;
- Démolition et dépose des enrochements
- Terrassement ;
- Filtre géotextile ;
- Couche de filtre ;
- Butée de pied ;
- Carapace en enrochement
Le projet est conçu pour résister aux vagues déferlantes extrêmes provoquées par les plus
forts cyclones connus, du type de Gafilo. Le seul facteur qui serait susceptible de porter
atteinte à l’ouvrage serait un abaissement sensible du niveau de la plage, là où il n’y pas de
banc de calcaire. Dans une telle hypothèse, qui ne devrait être que transitoire, des
rechargements ponctuels à l'aide de blocs d’enrochements de carrière permettraient de
préserver l'intégrité de l'ouvrage.
Les protections longitudinales de haut de plage auront peut-être pour effet d’augmenter
légèrement l’érosion de la plage, par réflexion des vagues contre les ouvrages. Cet effet sera
cependant très limité puisque les ouvrages proposés sont absorbants.
I- ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX :
Les principaux enjeux environnementaux pour le milieu physique (eau, sol, air) sont donnés
ci-dessous, en ce qui concerne d’une part le littoral à aménager, d’autre part les sites de
carrières et emprunts.
1. Littoral :
2. Carrières et emprunts :
- Altération de la topographie ;
- érosion et stabilité des sols ; pertes de sols ;
- création de mares insalubres ;
- pollution, gestion des déchets et manipulation de produits polluants ;
- dégradation des cours d’eau (qualité de l’eau, profils).
Les principaux enjeux environnementaux pour le milieu biologique (faune & flore du milieu
terrestre et marin) sont donnés ci-dessous, en ce qui concerne d’une part le littoral à
aménager, d’autre part les sites de carrières et emprunts.
1. Littoral :
2. Carrières et emprunts :
- Défrichements de végétation ;
- dégradation / perturbation / pertes d’habitats terrestres (forêts sèches, végétation
ripicole, savanes);
- perturbation de la faune ;
- perte de biodiversité et espèces animales et végétales listées (espèces rares, en voie de
disparition, etc.) ;
- pertes des fonctions écologiques et structurantes.
1. Littoral :
2. Carrières et emprunts :
La localisation de la zone d’étude est présentée sur la carte de situation générale (en annexe).
Les travaux d’aménagement du littoral affecteront les hauts de plage sur tout le long du
tronçon affecté. Les zones affectées comprendront également les accès à la plage et des sites
de dépôt. Enfin, la production et le transport de matériaux roches affectera les zones de
carrières et l’axe routier, ainsi que la traversée de la ville, et les accès au littoral.
Il est important de noter que la plage fait partie du domaine public. De plus, selon la
législation malgache, la bande de 80 mètres (milieu rural) ou 40 mètres (milieu urbain) le long
de la zone de balancement des marées ou de tout plan d’eau directement lié à la mer fait partie
du domaine public inaliénable.
Les impacts directs des travaux sur le milieu physique portent essentiellement sur le littoral de
Mahajanga depuis l’Hôtel La Piscine jusqu’à la jetée du port aux boutres où sont implantés
les aménagements anti-érosion.
Les nuisances et pollutions engendrées par les travaux affecteront le haut de plage, la plage et
les petits fond au droit des aménagements et leurs environs immédiats, ainsi que les accès au
littoral et leurs environs immédiats. La fourniture de matériaux engendrera des impacts aux
sites de carrières utilisés. Les pistes et routes d’accès au littoral et aux carrières et emprunts
ainsi que tous les axes de transport et déplacement de véhicules sont pris en compte.
A- L’environnement physique:
1. Vents :
Le régime général des vents à Madagascar (hors situations cycloniques) est lié au
déplacement de la zone de basse pression équatoriale au nord et à celui de l’anticyclone de
l’Océan Indien centré vers le Sud des Mascareignes. Ces vents d’Alizé Est/Sud Est dominent
durant l’hiver austral (mai à septembre), et les vents du Nord/Nord Ouest les remplacent
pendant la période des moussons (novembre à avril).
2. Précipitations :
La région jouit d’un climat tropical à saisons contrastées où la chaleur est une constante : La
température moyenne annuelle est de 25°C. Les pluies sont réglées par les centres d’actions
atmosphériques. La saison pluvieuse s’étale sur sept mois, d’octobre à avril et la pluviométrie
annuelle atteint en moyenne 1.000 m à 1.500 mm d’eau et une saison sèche avec moins de 10
% du total pluviométrique.
3. Activité cyclonique :
Ce n’est pas une zone cyclonique. La plupart des cyclones qui touchent Madagascar viennent
de l’Océan Indien. Ils arrivent sur la zone déjà affaiblie par la traversée d’une partie de l’île,
apportant de fortes précipitations, mais ne sont plus accompagnés de vents violents
dévastateurs.
Cependant, des destructions considérables peuvent être occasionnées par les cyclones qui se
forment dans le canal de Mozambique.
4. Hydrologie :
La Région est largement drainée par un réseau hydrographique particulièrement dense qui met
à sa disposition un capital d’eau considérable, susceptible de dynamiser les activités (transport
fluvial et maritime, alimentation en eau, pêche, agriculture, énergie hydroélectrique).
Mais cette hydrographie est tributaire du relief et du climat, qui confèrent des régimes
capricieux, traduits par l’alternance des crues inondatrices et des étiages souvent absolus.
B- Environnement biologique :
D’un point de vue écologique, l’environnement biologique aux environs du tronçon littoral à
aménager est relativement pauvre et peu étudié.
Le milieu marin, caractérisé par des conditions difficiles, ne supporte pas d’espèces
particulièrement sensibles ou vulnérables et ne montrent pas de biodiversité importante. Par
contre, le plateau continental constitue une zone de pêche très importante.
C- Environnement socio-économique :
La Province de Mahajanga, de loin la plus importante de toutes les Provinces de par son
étendue, après Toliary, n’abrite que 11 % de la population malgache, avec ses 1.633.236
habitants.
1. Population et démographie :
2. Activités économiques :
D’après l’étude effectuée par la FAO en 1987 - 1990, les réserves de ressources halieutiques
du pays sont estimés à 340 410 tonnes pour les façades maritimes et 40 000 tonnes pour la
pêche continentale, l’aquaculture produisant 88 000 tonnes ce qui fait un total de 448 400
tonnes.
La pêche industrielle est essentiellement maritime et vise surtout les crevettes, les poissons et
les crabes. A Mahajanga, quatre sociétés s’occupent de la pêche industrielle.
La pêche artisanale et maritime est très importante dans la zone et dans l’ensemble du
Province de Mahajanga en général.
Volume de production totale de la pêche artisanal est de 665 tonnes de poisson, 454 tonnes de
crevettes et 55 tonnes de crabe.
Une société dénommée EXPOLMA expédié des crevettes vivantes aux Seychelles, 2.300
tonnes environ par an.
Pour les pêches industrielles, les activités Commerciales se tournent en priorité vers
l’exportation. Les projets sont alors calibrés et ceux qui n’ont pas atteint les norme requises
sont vendus sur le marché local et sur le marché Tananarivien par l’intermédiaire des petites
sociétés comme la SOGEDIPROMA, la SOMAPECHE, la SOPEBO.
Crevette
Entière congelée 1 715 76 490 518 19 128 2 408 115 297 417 8 160
Etêtée congelée 1 190 44 460 81 3 212 68 4 517 41 991
Etêtée décortiquée - - 24 1 041 46 2 911 26 930
Têtes de crevettes 22 69
CRABE
Morceau 4 40
Les industries essentiellement localisées dans la ville de Mahajanga sont toutes des industries
légères où prédominent les activités de transformation des matières premières en vue de la
consommation interne (80% agro-alimentaire, textile, travail du bois). Elles sont presque
toutes monopolisées par les étrangers en particulier par les Indopakistanais (plus de 60 %).
Ces industries peuvent être classées en trois catégories.
− Agro-alimentaire ;
− Bois et fer ;
− Imprimerie.
− Agro-alimentaire ;
− Corps Gras ;
− Tabac ;
− Textiles.
maritime et les activités portuaires prennent une importance toujours croissante. A partir de là,
les industriels ont souvent intérêt à se rapprocher au maximum des zones d’exportation et
d’approvisionnement, ou au moins à voir se développer des infrastructures routières,
ferroviaires et aériennes reliant efficacement le littoral aux zones de production.
3. Trafic maritime :
Le trafic maritime se fait par boutre entre Mahajanga et Soalala et Analalava - Nosy-Bé,
Besalampy, Maintirano ainsi que vers les Comores et Mayotte : Transports de voyageurs et de
marchandises et par 2 Bacs entre Mahajanga et Katsepy : transport de voyageurs, camions et
voitures.
Le port de Mahajanga, le plus grand de la Côte-Ouest de Madagascar, est un port de cabotage
jouant le rôle de port d’éclatement. Il expédie des marchandises, surtout des produits
agricoles, destinés au commerce extérieur et reçoit les marchandises nécessaires au
fonctionnement des unités de production locales et au commerce régional.
Outre le trafic des marchandises, Mahajanga est également un grand port de pêche spécialisé
dans la production de crevettes.
Le port de Mahajanga dessert toutes les localités de la côte occidentale par le biais de
cabotage, soit par boutre, soit par les bateaux armateurs locaux pour le transport des produits
de première nécessité, produits agricoles, bois et articles divers.
Situé sur le littoral, la ville de Mahajanga offre 5km de plages de sable fin alternées par
endroits d'escarpements rocheux qui ajoutent un cachet exotique et intime et constituent la
particularité du site (roche rouge, cirque rouge). Au total 250 000 m² de plage allant de la
jetée Shneider (village touristique) à Amborovy. On peut disposer de 500 m² par baigneur les
jours d’affluence. Cette plage continue vers Ampazony et la baie de Narindra.
Si Mahajanga ne peut rivaliser avec Nosy-Be comme station balnéaire, la mer, le soleil
peuvent procurer de la détente et du bon temps. Le fait d’être en dehors des grands circuits
offerts par les Tours Opérateurs peut constituer un certain charme et un attrait.
La population, en majorité jeune, n’oppose pas de résistance au phénomène du tourisme, au
contraire on sent une certaine envie de communication. La sécurité des touristes n’a pas posé
de problèmes aux autorités locales.
Ainsi, la protection du littoral fait partie des priorités de la population de Mahajanga mais
aussi pour l’Etat pour beaucoup de raisons d’où la nécessité de construire des ouvrages
répondant à cet effet.
Il est important de noter que l’évaluation de la plupart des impacts se fait de façon
essentiellement qualitative. En effet, la prévision quantitative de l’intensité, de la durée ou de
l’étendue des impacts attendus est souvent impossible à développer pour diverses raisons :
manque de données, manque de moyens, manque de modèles adéquats, ou simplement car il
s’agit de valeurs abstraites difficilement chiffrables.
A- Impacts positifs :
L’exploitation d’une carrière rapporte des revenus pour les fournisseurs de matériaux et
permet la stabilisation d’une voie d’accès permanente pour une réouverture. Comme, en effet
pour le cas de la carrière de Belobaka déjà exploitée pour les travaux d’aménagement du port
et les travaux de protection du littoral de Mahajanga.
B- Impacts négatifs :
Les engins qui travaillent dans les carrières et le va et vient des véhicules qui évacuent les
produits engendrent un niveau de bruit élevé qui peuvent entraîner des affections auditives. A
ces engins s’ajoute l’explosion due aux tirs de mines qui s’accompagne de vibration du sol.
Ces bruits et vibrations sont gênants non seulement pour des personnes mais aussi pour la
faune terrestre (oiseaux et mammifères des forêts) et aquatique (batraciens et oiseaux des
mares).
Ainsi, l’entreprise doit fournir à ses employées une protection auditive dont le port est
obligatoire. Aussi, les machines doivent être équipées d’un système d’isolation phonique.
Les travaux d’excavation et du décapage du sol émanent dans l’atmosphère des nuages de
poussières entraînées par le vent. A ces travaux s’ajoute le chargement de produits dans les
véhicules de transport.
Ces émanations poussiéreuses affectent non seulement les travailleurs et la population
environnante mais aussi la végétation de la zone d’exploitation qui voient leur feuilles
couvertes de poussières.
La survenue d’une maladie respiratoire aux ouvriers et à la population locale est très probable.
Les poussières dites respirables (1 à 5 microns) sont les plus dangereuses, mais il ne faut pas
oublier qu’elles sont invisibles : on peut très bien, donc, ne pas voir de poussières et être en
présence de danger.
La prévention repose sur l'aspiration des poussières à la source au niveau des machines. Les
engins de foration peuvent être équipés d’un capteur de poussière. Cette mesure de prévention
à la source est efficace et limite considérablement les risques dus à l’empoussièrement. Elle
est bien sûr préférable à l’emploi de moyens de protection individuels (masques à cartouches,
etc.). Il faut capter les poussières au plus près de la source d'émission avec un dispositif de
captage adapté à l'outil et des ventilations conformes aux besoins.
Les techniques de prévention lors du concassage et broyage sont l’aspiration aux points
d’émission, l’abattage par pulvérisation d’eau.
Les sédiments véhiculés par les eaux de ruissellement qui augmentent en saison de pluies ou
par glissement le long d’une pente peuvent combler les bas fonds marécageux, entraînant
ainsi la stérilité des sols due à l’ensablement. D’où un impact économique en plus de la perte
des profits des petits exploitants miniers.
Les sols peuvent également se trouver pollués par les déversement de substances polluantes
causées par l’utilisation des engins.
Pour atténuer ces faits, l’entreprise doit limiter au strict minimum les défrichements et
réhabiliter au fur et à mesure de l’avancement de l’exploitation les sites pour ne pas y laisser
des désordres physiologiques pour les sols.
Malgré les mesures visant à atténuer l’ampleur des impacts, à les prévenir ou à les compenser,
des impacts négatifs résiduels sont bien marqués.
L’empreinte des carrières laissera des traces visibles et permanentes (fosses, front de taille)
dans le paysage.
La restauration de la végétation sur les surfaces perturbées nécessitera le temps de repousse
des plants de revégétalisation ainsi que l’établissement de la végétation secondaire.
L’épuisement probable des ressources créera un manque à gagner dans le futur pour les
Fokontany et Commune sur lesquels sont installés ces carrières, ainsi que pour les petits
exploitants.
Les nuisances sonores et poussiéreuses engendrées par l’exploitation et le transport des
matériaux ne peuvent pas être éliminées.
Et en dépit de toutes précautions, les risques d’accidents doivent être considérés comme un
souci constant, de la part de toutes les parties prenantes (entrepreneur, ouvriers, autorités
locales et la population). Une vigilance accrue devra être de rigueur.
A- Impacts positifs :
Tous travaux rapportent des profits pour les entreprises et les fournisseurs de matériaux
divers. Aussi, des emplois supplémentaires sont crées pour les travailleurs locaux qui
bénéficieront après des expériences leur facilitant les travaux d’entretien de la protection du
littoral par le fait de l’amélioration de leurs compétences.
B- Impacts négatifs :
1. Nuisances sonores :
Les grands travaux nécessitent une mobilisation d’un certain nombre de machines dont les
moteurs peuvent provoqués des bruits assourdissants. A cela s’ajoutent le va et vient des
camions transportant les matériaux de construction et le bruit de leur déchargement ainsi que
les mouvements alternatifs des camions pour évacuer vers les décharges.
Tous ces bruits assourdissants peuvent entraîner des affections auditives pour les travailleurs
en exposition continue et entraîner des difficultés de concentration pour les habitants des
alentours du chantier et aux quartiers où passent les véhicules de transport.
Ainsi, une protection auditive dont le port est obligatoire doit être fournie par l’entreprise aux
employés car il est largement reconnu aujourd’hui que l’exposition prolongée à des niveaux
de bruits supérieurs ou égaux à 85 dB (décibel) crée un risque certain de détérioration de
l’audition.
Mais la population riveraine n’éprouve que des gênes car le bruit perçu est en dessous de 60
dB, valeur normale acceptable le jour.
Le principal impact sur la qualité des eaux superficielles est la forte augmentation du taux de
matières en suspension résultant de la présence des poussières, du rejet des déchets solides de
construction sur les cours d’eaux. Les effluents aqueux de la cantine de travailleurs peuvent
également constituer une source de pollution non négligeable.
Il s’agit dans l’ensemble d’une pollution physique et chimique qui peuvent entraîner
d’importantes perturbations de l’écosystème aquatique.
Ainsi, une mise en place de système de gestion de déchets est de rigueur, notamment, le
traitement des eaux usées avant rejet.
Les sols sont perturbés par les modifications de profils, compactage, empreinte des véhicules
dus aux terrassements, construction de digue provisoire servant d’accès aux engins et la mise
en place des aménagements de stockages des matériaux et équipements.
Les déversements accidentels de carburants et d’huiles polluent les sols. Donc, ces sols
pollués doivent être récupérés et stockés dans un site approprié et autorisé par la Commune.
Alors, l’entreprise doit limiter au strict minimum les surfaces perturbées et occupées et doit
ajuster la durée des travaux en un point donné et l’étendue des travaux en un moment donné.
Et la remise en état et stabilisation des petits fonds doivent se faire au fur et à mesure de
l’avancement des travaux.
Des mesures de contrôle des contaminations devront être prises :
- Les véhicules doivent être entretenus régulièrement pour éviter les fuites d’huiles ou de
carburant ;
- Tous déversements accidentels nécessitent de réparation immédiate avec des matériaux
absorbants (sables) prévus à cette opération ;
- Le stockage et le transport de grandes quantités de carburants doivent être éviter du fait
que les travaux se font en ville. Sinon, l’entreprise doit disposer des équipements
spécialisés de transport et de stockage en concertation avec un distributeur officiel.
Malgré toutes tentatives d’atténuation des impacts, un grand chantier occasionnera des gênes
et nuisances temporaires mais importantes pendant toute la durée des travaux : bruits,
vibrations, poussières, dégradation esthétique du littoral, encombrement divers, empreinte des
opérations.
A ceux-ci s’ajoutent les risques d’accidents qui ne doivent pas être négligés par toutes les
parties prenantes.
Les aménagements pourvoient non seulement la protection du littoral contre l’érosion mais
sécurisent les biens des riverains : terrains privés et publics, habitations, hôtels et entreprises
et aussi et surtout améliore l’esthétique du littoral par la remise en état des ouvrages de
protection.
Les ouvrages mis en place ont une incidence directe sur la stabilisation du rivage et son
évolution à court et à moyen terme, auront aussi une influence sur le maintien de l’attractivité
du front de mer pour les touristes.
Les ouvrages n’ont pas d’incidence sur la qualité des eaux ; néanmoins, ils peuvent favoriser
la rétention de certains déchets amenés par la mer et le vent ou rejetés par les touristes.
A- IMPACT SÉDIMENTAIRE :
Une plage est un milieu mobile qui correspond à des zones de dépôts et de transferts
incessants de sédiments meubles. Son budget sédimentaire est défini comme la somme
algébrique de l’alimentation et de l’ablation du matériel détritique.
Par définition, une plage est une structure d’accumulation et si une érosion s’instaure, c’est
que l’ablation prend le pas sur l’alimentation. Il y a donc renversement de la tendance
évolutive qui présidait à sa pérennité.
Placer des protections entre la mer et le sable ne résout pas davantage le problème. Certes, les
vagues n'ôtent plus de sédiments. Mais elles n'en apportent pas non plus. Le rivage se voit
ainsi privé d'une source d'alimentation indispensable à son équilibre.
Pour sortir de ce cercle infernal, Roland Paskoff suggère de recourir à la seconde solution - le
rechargement - qui, selon lui, «permet de s'attaquer directement à la racine du mal sans
perturber l'environnement». Mais encore mieux si on combine les deux solutions.
B- Impacts paysagers :
Leur construction ne se contente pas de défigurer le paysage, mais elle met en péril l'existence
des plages.
La protection des côtes ne doit pas conduire à une défiguration du littoral mais au contraire
participer à sa valorisation. Les stratégies de défense doivent tenir compte des objectifs à long
terme de l'utilisation de la frange côtière et de son développement en harmonie avec les
usages existants.
Mais l’érosion accrue de la plage au droit des ouvrages et augmentation de la pente de la
plage et des petits fonds, existera de manière très limitée.
C- Impacts socio-économiques :
Les tempêtes et les inondations qui frappent le littoral ont depuis toujours fait des victimes et
détruit des biens mais, malgré l'effort accru pour réduire les risques dus aux tempêtes, le "prix
à payer" continue de progresser. Cela s'explique notamment par l’accroissement des
populations qui vivent près des côtes et par la poursuite des implantations humaines dans les
deltas, les îles sur cordon littoral et d'autres zones côtières basses exposées aux inondations
lors des tempêtes.
La destruction de barrières naturelles faisant obstacle aux inondations du littoral - récifs,
mangroves et dunes - accroît encore la vulnérabilité des populations côtières, de même que
peut provoquer l'extraction à large échelle d'eaux souterraines
Les capacités d'accueil de la frange littorale sont limitées. Le respect de l'espace est une
nécessité tant pour le maintien d'une protection efficace que pour le développement des
activités socio-économiques.
Les systèmes côtiers ont la capacité de soutenir un large éventail d'activités. La diversité de
celles-ci est à elle seule une preuve éclatante de la valeur des ressources côtières pour les
sociétés humaines. Malheureusement, les utilisations conflictuelles se multiplient aujourd'hui.
Des activités humaines de plus en plus diverses - urbanisation, industrialisation, création de
zones résidentielles - rivalisent notamment pour occuper les sols.
RESUME :
Les littoraux regorgent de ressources naturelles de grande valeur : ressources halieutiques (et
sites d’aquaculture), forêt, matériaux de construction (sable et corail), etc., auxquelles on peut
ajouter des facteurs favorables pour la production d’énergie (eau, vent, marées). Les côtes
jouent de plus un rôle stratégique de premier plan en matière de sécurité.
Les ouvrages de protection longitudinaux ont pour objet de s’opposer aux houles frontales
pour protéger la zone terrestre située immédiatement en arrière.
Cependant, les impacts sur l’environnement de ce type d’ouvrage sont très variables en
fonction de leurs caractéristiques structurelles. Ils contribuent à artificialiser le haut de plage,
l’impact paysager étant plus ou moins marqué selon que l’ouvrage est en enrochement.
Les impacts des travaux de réalisation sont principalement les nuisances acoustiques et la
gêne de circulation, en milieu urbain et la destruction du profil des sols et la perturbation de la
faune, en milieu naturel.
Les solutions pour y remédier sont d’ordre général : établissement d’un plan de circulation,
respect des heures de sommeil les jours ouvrables, remise en état à la fin des travaux
(remodelage et reprofilage des petits fonds de plage), choix de la période de travaux (hors
saison touristique, hors des périodes sensibles du point de vue écologique).
Ce type d’ouvrage a pour conséquence immédiate sur les plages sableuses d’entraîner un
abaissement du profil de la plage et de diminuer sa largeur par réflexion des houles.
Le seul moyen pour y remédier est de concevoir un ouvrage le moins réfléchissant possible,
ce qui conduit à des ouvrages à très faible pente aussi absorbant que possible et perméable
comme l’enrochement.
Par ailleurs, même si toutes les précautions sont prises du point de vue structurel, ce type
d’ouvrage n’enraye pas l’érosion générale d’une plage car il ne modifie pas les transports
sédimentaires. De plus, il semblerait que celui-ci puisse aggraver les tendances à l’érosion
dans les zones adjacentes non protégées contre l’action des houles de tempête.
Toutefois, le projet et ses mesures d’accompagnement ont été formulés de manière à limiter
les impacts à un niveau acceptable pour le milieu naturel, la population, les activités et les
biens et infrastructures.
Le recul des côtes est un phénomène naturel que l'on observe partout à l'échelle mondiale et
qui, à certains endroits, s'aggrave sous la pression des activités humaines.
Ainsi, la réponse pourra être différente selon qu'il s'agit de protéger des zones habitées depuis
longtemps directement exposées aux risques car en dessous du niveau de la mer, de protéger
des espaces ruraux ou habité situées dans l'arrière-pays mais qui pourraient être inondées en
cas de rupture, de conserver des plages à haut intérêt touristique et qui tendent à disparaître.
Pour enrayer l'érosion des rivages, l'une des techniques se résume à construire des ouvrages
de protection, soit transversalement au trait de côte, soit parallèlement à celui-ci.
Mais la construction des digues à talus, ne renfermant pas de noyau, requiert la fourniture des
matériaux naturels de type enrochements de qualité et de granulométrie données dans des
volumes pouvant être importants.
Ceci peut entraîner d’importants impacts qu’il convient de bien appréhender pour le respect
de l’environnement.
Publications :
[1]- CORE-LOC Concrete Armour Unit : Technical Guidelines - CHL-97-6, US Army corps of
Engineers, 1997.
[2]- François CRANUS, Asitoela RABEHASININA, Noëlson RAHARIJAONA, « Mission
pilote d’évaluation de l’érosion côtière et des risques sur les aménagements et la ville de
Morondava Madagascar », Février 1998.
[3]- Jeffrey A. Melby, George F. Turk, « Core-loc concrete armor unit », US Army Corps
of Engineers, mars 1997.
[4]- ONG "Sauvons Toamasina", Protection du littoral nord de la ville de Toamasina menacé par
l'érosion marine, 1998.
[5]- Prix Jean Goguel_Dupray – Intégrité des enrochements.
[6]- Ramisandrazana RAKOTOARISEHEN0, « LA SITUATION DU TOURISME DANS
LES ZONES COTIERES », 1995.
[7]- Virginie CAZES, Roland TROADEC, « Valorisation des acquis du programme
régional, Environnement dans le domaine de l’érosion », Janvier 2000.
Ouvrages :
Documents électroniques :
ANNEXE 1
ANNEXE 2
ANNEXE 3
ρ a
3
Figure 8 : courbe donnant ρa
− 1
ρw
en fonction de ρa (t/m3).
H3
Tableau 5 :
cot g α
Cotg α
2/1 3/1 4/1 5/1 6/1 3/2 5/2 4/3 5/4
H
0,5 0,06 0,04 0,03 0,02 0,02 0,08 0,05 0,09 0,1
1,0 0,5 0,3 0,2 0,2 0,2 0,7 0,4 0,7 0,8
1,5 1,7 1,1 0,8 0,7 0,6 2,2 1,3 2,5 2,7
2,0 4,0 2,7 2,0 1,6 1,3 5,3 3,2 6,0 6,4
2,5 7,8 5,2 3,9 3,1 2,6 10,4 6,2 11,7 12,5
3,0 13,5 9,0 6,7 5,4 4,5 10, 10,8 20,2 21,6
3,5 21,4 14,3 10,7 8,6 7,1 28,6 17,1 32,1 34,3
4,0 32,0 21,3 16,0 12,8 10,7 42,7 25,6 48,0 51,2
4,5 43,6 30,4 22,0 18,2 15,2 60,7 36,4 68,3 72,9
5,0 62,5 41,7 31,2 25,0 20,8 83,3 50,0 93,7 100,0
5,5 83,2 55,4 41,6 33,3 27,7 110,9 66,5 124,8 133,1
6,0 108,0 72,0 54,0 43,2 36,0 144,0 86,4 162,0 172,8
6,5 137,3 91,5 68,6 54,9 45,8 183,1 109,8 206,0 219,7
7,0 171,5 114,3 85,7 68,6 57,2 228,7 137,2 257,2 274,4
7,5 210,9 140,6 105,5 84,4 70,3 281,2 168,7 316,4 337,5
8,0 256,0 170,7 128,0 102,4 85,3 341,3 204,8 384,0 409,6
8,5 307,1 204,7 153,5 122,8 102,3 409,4 245,6 460,6 491,3
9,0 364,5 243,0 182,2 145,8 121,5 486,0 291,6 546,7 583,2
9,5 428,7 285,8 214,3 171,5 142,9 571,6 342,9 643,0 685,9
10 500,0 333,3 250,0 200,0 166,7 666,7 400,0 750,0 800,0
10,5 578,8 385,9 289,4 231,5 192,9 771,7 463,0 868,2 926,1
11,0 665,5 443,7 332,7 266,2 221,8 887,3 532,4 998,2 1064,8
11,5 760,4 506,9 380,2 304,2 253,5 1013,9 608,3 1140,6 1216,7
12,0 864,0 576,0 432,0 345,6 289,0 1152,0 691,2 1296,0 1382,4
12,5 976,6 651,0 488,3 390,6 325,5 1302,1 781,2 1464,8 1562,5
13,0 1098,5 732,5 549,2 439,4 366,2 1464,7 878,8 1647,7 1757,6
13,5 1230,5 820,1 615,1 492,1 410,1 1640,2 904,1 1845,3 1968,3
14,0 1372,0 914,7 686,0 548,8 457,3 1829,3 1097,6 2058,0 2195,2
14,5 1524,3 1016,2 762,1 609,7 508,1 2032,4 1219,4 2286,5 2438,9
15,0 1685,5 1125,0 843,7 675,0 562,5 2250,0 1350,0 2531,2 2700,0
BTP 2005
Annexe
BTP 2005
Annexe
R. Lala Nirina IX
BTP 2005
Annexe
R. Lala Nirina X
BTP 2005
Annexe
ANNEXE 4
ANNEXE 5
1. Stabilité du remblai :
On étudie la stabilité en fin de mise en œuvre du remblai avant la mise en œuvre du mur de
chasse mer; et on prend ϕ = 35° et C = 0 car les caractéristiques du remblai gravelo-sableux
utilisé sont :
- γs = 25 KN/m3 et W = 7,65 % donc on a γs = 22,6 KN/ m3
- ϕ = 35° et C = 0
De par le tableau de Taylor :
β° ϕ° Ψ° θ°
90° 0 47,5 30,2
10 53 27
20 58 24
Alors avec ϕ = 35°, on a, par extrapolation, Ψ = 65,5° et θ = 19,5° : les angles critiques.
h
D’où R = = 14,54 m avec h= 4.5 m, hauteur du remblai.
2 sinψ sin θ
2
Ainsi, les coordonnées du centre du cercle de glissement O sont :
π θ
xo = R cos − + ψ = − 12,02 m
2 2
π θ
y o = R sin − + ψ = 8,18 m
2 2
F=
∑ N i tgϕ i + C i l i
∑ Ti
Q = γ S = 120 KN
∑ Ti = 40,06
Le mur chasse mer est un mur en béton pour servir de soutènement de la dalle de la voie
piétonne et de buttage de la partie supérieure de la protection en enrochement. Et pour le
calcul de sa stabilité, deux cas jugés les plus défavorables sont vérifiés.
L’effort de sous-pression, une pression interne due à la présence d’eau sous la fondation de
l’ouvrage.
Le niveau d’eau côté terre est estimé à +2,90 CM.
Donc on a, W = C s ∗ Ls ∗ h ∗ γ w
La composante horizontale : EpH = 54,93 * cos (π/2 - 26,57) = 24,57 t à 1,32 m du point O.
Calcul de la sous-pression :
ea = 0 pour r = 0
ea = 2,35 t pour r = 4 m
3, 45
Ea = ∫ 0,68r dr =
0
4,05 t
La poussée agissant sur le mur est EaH = 4,05 * cos (π/2 - 26,57) = 1,81 t
Figure 23 : Epure des efforts sur les parois du mur chasse mer
Sans tenir compte de son poids, le mur chasse mer est un peu surdimensionné de par la
présence des enrochements qui lui servent de buttage.
REMERCIEMENTS
Sommaire
Liste des abréviations
Liste des figures
Liste des tableaux
INTRODUCTION
RESUME............................................................................................................................ 140
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
RESUME :