1 Cours Oac Complet 2021
1 Cours Oac Complet 2021
1 Cours Oac Complet 2021
3. Cycle de l'eau
3.1. Répartition des eaux dans les réservoirs terrestres
3.2. Changements d'états de l'eau
3.3. Cycle hydrologique
3.4. Origine de l'eau à la surface de la Terre
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-Salinité, structures thermohaline, circulation thermohaline
6.3. Marées océaniques: mécanismes et effets
7. Couplages atmosphère-Océan
8. Variabilité du climat
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1. La Terre sur son orbite
1.1. Rotation
Les pôles géographiques sont les deux seuls points d’une planète, situés aux antipodes
l’un de l’autre, desquels on peut observer sur une durée de 24 heures la voûte céleste,
invariante en composition (astres visibles), tourner autour d’un point fixe situé sur un axe
perpendiculaire au sol. Conventionnellement le pôle Nord est situé dans l’hémisphère qui est
tourné vers le haut dans la représentation du système solaire et le pôle Sud est situé dans
l’hémisphère opposé, aux « antipodes ».
L’ « axe de rotation » est un segment de droite joignant virtuellement les pôles
géographiques. Dans le référentiel des étoiles, son orientation est considérée comme fixe à
court terme*: au Nord il pointe en direction de l’étoile Alpha de la Petite Ourse, dite «étoile
polaire ». L’axe de rotation est incliné de 23° 26’ ( 23,5° en arrondissant) par rapport à la
normale au plan de l’écliptique (plan de révolution de la Terre autour du soleil.
* à long terme, l’axe de rotation est animé d’oscillations d’amplitudes et de périodes variées: périodes
« décennales » pour les faibles amplitudes (fractions de degré) à période multimillénaires pour les fortes
amplitudes (dizaines de degrés). Ceci en raison des hétérogénéités de forme et de composition de la Terre et des
interactions avec les astres du système solaire (surtout la Lune qui est l’astre le plus proche, donc le plus
perturbateur).
Sens de rotation : vue d’au-dessus du pôle Nord la terre tourne dans le sens inverse des
aiguilles d’une montre (sens anti-horaire). Vue d’au-dessus pôle Sud, la terre tourne dans le
sens des aiguilles d’une montre (sens horaire). La voute céleste, vue de la terre, tourne dans
les sens indiqués ci-dessus. Vues au-dessus de l’équateur, les surfaces terrestres défilent de
gauche à droite c’est à dire de l’Ouest vers l’Est.
Classiquement le jour, ou journée, est l'intervalle de temps qui sépare le lever du coucher du
Soleil ; c'est la période entre deux nuits, pendant laquelle les rayons du Soleil éclairent le ciel.
Son début (par rapport à minuit heure locale) et sa durée dépendent de l'époque de l'année et
de la latitude. Attention : selon cette définition, le jour dure 6 mois aux pôles.
Mais par extension, le jour ou journée est la durée du jour et de la nuit consécutive, donc
l'intervalle de temps qui sépare un instant t de son équivalent le lendemain t+24 h au même
endroit. Le jour est donc une unité de temps qui vaut 86 400 secondes. Symbole : j ou d (du
latin diurnus).
- jour solaire, temps mis par la Terre pour faire un tour sur elle-même par rapport au Soleil
(temps séparant deux passages consécutifs du Soleil au-dessus d’un méridien donné). Cette
durée combine la rotation de la Terre sur elle-même et le déplacement de la Terre sur son
orbite. Il y a 365 ou 366 jours (année bissextile) dans une année.
- jour sidéral, temps mis par la Terre pour faire un tour sur elle-même, par rapport à une
étoile (point fixe) (temps séparant deux passages consécutifs d'une même étoile au-dessus
d’un méridien donné. Un jour sidéral dure 23 heures, 56 minutes et 4,09053 secondes. Une
année contient environ UN jour sidéral de plus que de jours solaires.
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À cause de la dissipation d'énergie que produisent les marées, la vitesse de rotation de la Terre diminue. La durée
du jour augmente au rythme d'environ 2 millisecondes par siècle. Voici 100 millions d'années, l'année durait 380
jours (cycles mesurés sur des coraux fossiles). La Lune s'éloignant de la Terre, le taux d’allongement des jours
diminue et diminuera en raison de la réduction de l’effet de la lune sur la marée (fonction de carré de la distance
Terre-Lune).
1.2. Révolution
La révolution de la Terre autour du Soleil se fait sur une trajectoire faiblement
elliptique (presque circulaire) contenue dans un plan dit « plan de l’écliptique ». Elle dure 365
jours ¼, ce qui justifie l’addition tous les 4 ans d’un jour supplémentaire (29 février).
La révolution des planètes est régie par les 3 lois de Képler (1571-1630) :
-1ère loi : les planètes tournent autour du soleil sur des orbites elliptiques. Le degré d’ellipsité
de l’orbite varie d’une planète à l’autre.
-2è loi : en vertu du principe de la gravitation universelle, la ligne joignant le soleil à une
planète balaie des surfaces égales en des durées égales. Lorsque la distance Terre-Soleil
diminue, la vitesse de la Terre sur son orbite augmente : la distance parcourue en un temps t
donné augmente. Inversement lorsque la distance Terre-Soleil augmente, la vitesse de la Terre
sur son orbite diminue : la distance parcourue pendant le même temps t, diminue.
La surface balayée par la ligne Terre-Soleil en un temps t étant constante, les saisons ont donc
des durées variables: actuellement pour l’hémisphère Nord Hiver= 89 j ; Automne=89j 19h ;
Printemps : 92 j 20h ; Eté : 93 j 15h. Inverser cet ordre pour l’hémisphère Sud.
-3è loi : le carré de la période de révolution est proportionnel au cube de la distance moyenne
planète-soleil r : T2 = k * r3
Autrement dit : plus une planète est loin du soleil, plus son temps de révolution est long. Non
seulement parce que la trajectoire est plus longue, mais aussi parce la vitesse de déplacement
de la planète est plus faible. En effet, il y a équilibre entre attraction gravitationnelle (exercée
par le soleil) et la force centrifuge due à la révolution de la planète. Par contre plus une
planète est proche du soleil, plus elle subit l’attraction du soleil et plus sa rotation est lente
(jour planétaire plus long).
Trois paramètres orbitaux, variant de façon périodique, règlent l’insolation (W/m2 ) reçue
par la Terre selon la latitude et la saison. Leurs périodicités majeures ont été récemment re-
calculées par Berger (1973, 1977), puis par Laskar (1990). Elles sont présentées ici par ordre
de période décroissante.
1.3.1. L’excentricité
La terre tourne autour du soleil sur une orbite elliptique, dont le soleil est un des 2 foyers
(points fixes servant à tracer l’ellipse au moyen d’ une ficelle).
L’excentricité e est la mesure du degré d’aplatissement de l’ellipse:
a et b étant respectivement le demi-grand axe et le demi-petit axe de l’ellipse,
e = (a2 – b2)/a
ou : e = c/a avec c = moitié de la distance entre les foyers : e = [F1,F2] / 2 a
ou encore : e = O-soleil / O-périhélie, O étant le centre de l’ellipse.
Valeurs limites: e varie de 0 (orbite circulaire) à 0.0607 (6,07 %) (orbite la plus elliptique).
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Valeur actuelle : e = 0.0167 : a = 149,6 106 km. Le soleil étant un des foyers de
l’ellipse, les extrémités du grand axe définissent des distances Terre-Soleil différentes :
périhélie (le + proche): 147,1 106 km → radiation = 351 W.m-2 (~ 550 W.m-2 en été 90°S.)
aphélie (le + éloigné): 152,1 106 km → radiation = 329 W.m-2 (~500 W.m-2 en été 90°N.)
Périodes de variations de e : e varie de 0 à 0.0607 avec des périodicités principales
T1= 413 000 ans, T2 = 136 000 ans et T3 = 95 000 ans : T2 et T3 sont souvent confondues en
une périodicité unique voisine de 100 mille ans.
1) axe de rotation (et plan de l’équateur) orientés en direction du soleil. C’est le solstice d’été;
l’hémisphère Nord bénéficie d’un ensoleillement maximum et l’hémisphère sud d’un
ensoleillement minimum (hiver).
3) axe de rotation (et plan de l’équateur) orientés dans la direction opposée à celle du soleil.
C’est le solstice d’hiver: l’hémisphère Nord bénéficie d’un ensoleillement minimum et
l’hémisphère sud d’un ensoleillement maximum (été).
4) axe de rotation contenu dans un plan perpendiculaire à la direction terre-soleil (idem 2).
L’équinoxe qui suit le solstice d’hiver est l’équinoxe de printemps (h.n.).
L’obliquité détermine les contrastes d’insolation entre hiver et été (saisonniers) et entre hautes
et basses latitudes (latitudinaux). Comme elle varie dans le temps avec une période de 41 000
ans (elle passe donc par ses valeurs maximale (24°30’ ou 24,5°) et minimale (22° 06’, ou
22,1°) tous les 20 500 ans) elle a un effet majeur sur le climat global et module la capacité des
hautes latitudes de conserver des calottes glaciaires.
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1) Contrastes saisonniers: une forte obliquité favorise l’insolation des hautes latitudes de l’hémisphère orienté
vers le soleil (inso d’été) au détriment de l’insolation de l’hémisphère orienté à l’opposé du soleil (inso
d’hiver). L’écart d’insolation entre l’été et l’hiver pour un même hémisphère détermine la saisonalité.
2) Contrastes entre hautes et basses latitudes: une forte (faible) obliquité favorise (défavorise) l’insolation
d’été des hautes latitudes, donc elle réduit (augmente) le contraste entre les insolations d’été respectives des
pôles et de l’équateur. Faire le raisonnement inverse pour l’insolation d’hiver : forte obliquité = plus grand
contraste entre insolation d’hiver des pôles et de l’équateur; faible obliquité = plus faible contraste entre les
insolations d’hiver des pôles et de l’équateur.
Actuellement le passage à la position la plus proche du soleil (le périhélie) a lieu lors de
l’hiver de l’hémisphère Nord, exactement le 3 Janvier.
EXCENTRICITE :
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OBLIQUITE
PRECESSION ASTRONOMIQUE
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Résultat de la précession des équinoxes : la figure suivante présente la situation 10 500 ans,
avant et après aujourd’hui: le passage au périhélie avait (aura) lieu en été de l’hémisphère
Nord (vers le 3 Juillet) ; le passage à l’aphélie avait (aura) lieu en hiver de l’hémisphère Nord
(3 janvier).
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2. Energies et forces à la surface de la Terre
2.1. Energies
Max Planck en 1900 trouva empiriquement une loi de rayonnement en accord avec les
mesures expérimentales réalisées jusque-là, qui donne naissance à la mécanique quantique : il
suppose que la lumière, et le rayonnement électromagnétique en général, n'est pas absorbée et
émise de manière continue, mais de manière discrète, par paquets ou quanta (appelés
photons).
La valeur d’un quantum d’énergie (en Joules) transporté par une radiation dépend de sa
fréquence f (en Hertz), elle même étant proportionnelle à sa longueur d’onde (en m):
f = C / C étant la vitesse de la lumière 300.108 m.s-1)
E = h . f = h.C /(avec h = cste de Planck = 6,626 10-34 J.s
Loi de Stefan-Boltzmann, la puissance par unité de surface (W.m -2) rayonnée par un « corps
noir » (corps qui absorbe, ou émet, toute l’énergie qu’il reçoit ou fabrique), est liée à sa
température de surface T (K): M = e. * T4
M puissance/surface (W/m2) ; e (émissivité) = 1 pour les corps noirs (sans dimension)
cste de Stefan-Botzmann = 5,67 10-8 W.m-2.K- 4 ; T la température de surface du corps noir;
Exemple pour la Terre :
-240 W/m2 (Rayonnement UV+vis.+IR proche, absorbé et rendu (IR lointain): T app.= -18°C
-390 W/m2 correspondent à la T° moy. Réelle = 15° C
Pour le soleil, la valeur M =1370 W.m-2 permet de calculer la T° à sa surface : 5780 K
(cf aussi application à la Terre en TD III )
L’irradiance solaire totale (IST) est la puissance moyenne reçue par un disque de 1m2 placé
hors de l’atmosphère perpendiculairement aux rayons du soleil. Elle est souvent appelée
constante solaire, mais elle varie dans le temps et l’espace en fonction de la distance Terre-
Soleil (variable selon la position de la Terre sur l’orbite elliptique) et de façon quasi-
négligeable en fonction de l’activité solaire (cf chapitre 8.2.) et.
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IST = 1370 W.m-2 [Rappel: 1Watt = 1 Joule/sec (P puissance= W travail / t temps ] est contenue
dans un rayonnement composé d’ultraviolets (longueur d’onde ()= 0,2-0,4 m), de lumière
visible ( = 0,4-0,7 m) et d’infrarouge proche ( = 0,7 -4 m).
De rayon moyen 6375 km, la terre oppose au rayonnement solaire un hémisphère qui
reçoit l’énergie du disque plat de même rayon (surface 1,27676 1014 m2). Ce disque capte
donc une puissance totale de 1,27676 1014 m2 x 1370 W.m-2 = 1,75 1017 W.
Si l’on considère que cette puissance totale est en réalité répartie sur la totalité de la surface
terrestre (4 r2 = 5,11 1014 m2), la puissance moyenne reçue est donc :
1,75 1017W / 5,11 1014m2 = 342 W.m-2
Cette valeur est une moyenne. Elle ne prend aucun compte des changements de latitude et de
saison ; or en un site donné et à un instant donné, l’énergie reçue dépend de l’angle
d’incidence déterminé par la latitude du site et la saison.
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nulle). Pour les autres cas il faut se reporter à la méthode de calcul de l’incidence selon la
latitude du site et la déclinaison du soleil à l’équateur.
1) le faisceau Q’ balaie une surface plus grande que le faisceau Q (la distance M’N’
est supérieure à la distance MN). La puissance par unité de surface (m 2) est donc plus faible
en a’ qu’en a. S0 étant la surface balayée par un rayonnement qui lui est perpendiculaire, si
le rayonnement arrive avec un angle d’incidence î (donc une hauteur h), la surface balayée
devient S = S0 / cos i (ou S= S 0/sin h). La puissance P0 se répartit donc sur une surface plus
grande et la puissance P’0 par unité de surface est donc plus faible :
P’0 = P0 . cos i ou (P’0 = P0 . sin h)
3) l’épaisseur atmosphérique (b’a’) traversée par Q’ est plus grande que celle
traversée par Q (ba) ; ceci entraîne une plus forte absorption d’énergie, donc l’énergie
atteignant a’ est plus faible que celle atteignant a.
En résumé : l’énergie arrivant au sol en a’ se répartit sur une plus grande surface que celle qui
arrive en a ; donc l’énergie normalisée est plus faible, elle subit plus de réflexion (par la
surface ET par l’atmosphère) et elle subit plus d’absorption par l’atmosphère.
Tableau 2 : Puissance lumineuse absolue reçue par l’atmosphère (P0), réfléchie ou absorbée
lors de la traversée de l’atmosphère selon la hauteur du soleil au dessus de l’horizon.
A 47° de latitude le 21 décembre à midi un faisceau de 1 m 2 arrive avec une incidence de 70°;
il balaie donc une surface de 2,9 m2 ; d’où P0= 1370/2,9 = 470 W. Le 21 juin le même faisceau
balaie une surface de 1,1 m2 ; d’où P0 = 1370/1,1 = 1250 W.
Les valeurs de puissance réflechie et absorbée sont calculées avec les % du tableau ci-dessus.
Solst. HIVER (21/12 à midi) Solst. ETE (21/06 à midi)
Hauteur du soleil 20° 66°
Incidence 70° 24°
P0 reçue surface de 470 1250
l’atmosphère
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Pr réfléchie 70,5 75
Pa absorb. Atmosp 108 22.5
Ps reçue par le sol 291 950
2.1.4. Chemins et transformations subies par l’énergie solaire
1) 102 unités sont directement réfléchies vers l'espace (82 unités par les nuages et les
particules atmosphériques; 19 unités par la surface terrestre). On définit l'albédo qui est le
quotient de l'énergie réfléchie sur l'énergie reçue. Pour la Terre, l'albédo moyen est de :
102/342 = 0,2982.
Localement l’albédo dépend du pouvoir réflecteur des surfaces et de l'angle d'incidence des
rayons. La nature des surfaces détermine leur teinte (sombre = faible albédo; claire= fort albédo). Glaciers,
banquises et neige présentent un albédo maximum (d’autant plus fort que l’angle d'incidence, lié à la latitude est
fort); les surfaces couvertes de végétation (couleur sombre) ont un faible albédo (d’autant plus faible que l’angle
d'incidence, lié à la latitude, est faible).
Rappel (l’eau dans tous ses états, cours cycle de l’eau et TD):
Dans l'atmosphère, l'énergie est stockée et transmise sous 3 formes :
-Energie thermique provoque l’augmentation de T° de l’air
-Energie latente pompée lors de l’évaporation et contenue dans la vapeur d’eau jusqu’à
restitution (à l’air) lors de la condensation.
-Energie potentielle : énergie cinétique des masses d'air en mouvement vertical.
Un flux descendant de rayonnement I.R. lointain de 340 W.m -2 est mesurable par des
capteurs tournés vers le ciel. Il s’ajoute au flux de 159 W.m -2 (UV + Visible + IR proche) reçu
et absorbé par les surfaces continentales et océaniques.
La surface terrestre traite ces flux de la manière suivante (bilan révisé régulièrement).
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1) La chaleur absorbée par les surfaces terrestres est transmise, par convection et transfert
d’énergie cinétique, aux basses couches de l'atmosphère: 25 W.m -2 se transforment ainsi en
énergie potentielle qui participe à la convection atmosphérique.
2) l’énergie consommée par l’évaporation et l’évapotranspiration (via la photosynthèse) est
contenue dans la vapeur d’eau (elle est dite « latente » car elle est en réserve). La
condensation de la vapeur d’eau ayant lieu en altitude, cette énergie est restituée à l’air
d’altitude sous-forme de chaleur (énergie thermique) : 82 W.m-2.
3) Emission de rayonnement infra-rouge lointain (grande longueur d’onde) par les surfaces
(continent + océan) vers le ciel : 392 W.m-2 dont 240 W.m-2 rayonnent vers l’espace, à travers
deux voies: 208 W.m-2 traversent une atmosphère riche vapeur d’eau et nuages et 32 W.m -2
sortent « directement » par la « fenêtre atmosphérique » (air sec au-dessus des zones
désertiques).
Il reste donc dans l’atmosphère 152 W.m-2 (392 – 240) de rayonnement I.R. lointain qui
échauffe des gaz dits « à effet de serre », ce qui fabrique de la chaleur.
Ces 152 W.m-2 s’ajoutent à l’énergie contenue dans l’atmosphère: absorbée (81 W.m -2) +
énergie latente (82 W.m-2) + énergie cinétique (25 W.m-2), constituant ainsi un rayonnement
total de 340 W.m-2 (I.R. proche + lointain), mesurable en absence de rayonnement solaire
direct.
En conclusion: Ce mécanisme est équivalent à celui d'une serre qui laisse entrer UV, visibles
et I.R. proche (240 W/m2) et s’oppose à la sortie immédiate des I.R. lointains. L’énergie qui
entre (240 W/m2) et qui est restituée à l’espace permet de calculer une T° apparente de -18°C
(loi de Stefan-Boltzmann). La différence entre cette T° théorique et la T° réelle des basses
couches atmosphériques (+15°C, qui permet la présence d’eau liquide) est de 33°C ; elle est
due à l’interaction du rayonnement infra-rouge avec les gaz à effet de serre.
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2.1.6. Autres énergies
Les énergies non-liées au soleil et à l’effet de serre sont négligeables ; il s’agit
principalement de :
- Energie géothermique produite par les désintégrations radioactives dans le manteau
et la croûte, ainsi que par la cristallisation du noyau. Le gradient géothermique de 25 à 30°C
de la croûte entretient un flux de chaleur de 0,05 W. m-2.
Cette énergie, évacuée de façon très inégale dans le temps et l'espace peut avoir une contribution fondamentale
lors de crises de l’histoire de la Terre, ou même actuellement dans certaines régions (volcanisme,
hydrothermalisme). La libération d'énergie par le volcanisme est localisée en des régions où le flux de chaleur est
beaucoup plus fort.
- Energie cinétique liée à la rotation, produite par la rotation de la Terre, cette énergie
de 2 W.m-2 est dissipée par le frottement des masses d'eau sur les plateformes continentales
lors des mouvements de marées. Cette dissipation cause à long terme un ralentissement de la
rotation de la terre.
Bilan (W.m-2)
Puissance solaire (hors Albédo): 240
Puissance de l’effet de serre: 152
Puissance recyclée par les sous-systèmes 107
(e. latente, e. potentielle, e. photosynthèse)
Energie cinétique de rotation (dissipée par friction) 2
Energie géothermique (flux de chaleur interne): 0,05
Energie réfléchie par la lune + énergie des marées 0,02
Puissance crée par les activités humaines
(hors contribution à l’effet de serre): industrie, transport… 0,02
Trois accélérations agissent sur les masses d’air et masses d’eaux présentes dans
l’environnement terrestre externe ; elles déterminent l’intensité, les directions et les sens des
mouvements de brassage par l’action des forces qu’elles exercent sur les masses de matière
solide, liquide ou gazeuse (F = m ).
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G étant la constante de gravitation universelle (6,67428 10-11 m3.kg-1s-2)
Les autres effets gravitationnels sensibles sont exercés par le soleil et les planètes du
système solaire, notamment par la lune (directement observable sur les masses océaniques
(marées). Voir cours de L2 L3 Géophysique (Gravimétrie et Géodésie) pour compléments et
précisions.
Tout point en déplacement rectiligne à une vitesse v, sur un plan animé d’une rotation
autour d’un axe, à une vitesse angulaire , est soumis à une accélération C, qui est
proportionnelle à la vitesse v et à la vitesse angulaire du plan : C = 2 v.
L’accélération concerne les composantes de mouvement perpendiculaires à l’axe de rotation,
et s’exerce dans une direction perpendiculaire à la direction du déplacement, et dans le sens
opposé au sens de rotation du plan.
Donc seul le déplacement dans un plan perpendiculaire à l'axe de rotation est soumis à
l'accélération de Coriolis. Or, sur terre la majorité des déplacements se font sur des plans
obliques par rapport à l’axe de rotation (sauf aux pôles). On ne doit donc considérer que la
composante de déplacement qui est perpendiculaire à l’axe de rotation de la terre v.sin
La généralisation de la formule à la surface de la sphère est : C = 2 v sin donc maximale
au pôle (sin 90° = 1) et nulle à l'équateur (sin0°=0).
Pour un observateur placé au-dessus du pôle Nord, la rotation de la Terre est anti-horaire ou
vers sa gauche. L’accélération de Coriolis s’exerce donc vers la droite de la trajectoire. Un
déplacement du pôle Nord vers l'équateur (centrifuge) est donc dévié vers l'Ouest et un
déplacement de l'équateur vers le pôle Nord (centripète) est dévié vers l'Est. Un déplacement
aller-retour pôle nord– équateur - pôle nord est donc affecté d’une rotation horaire (tourne à
droite).
Dans l’hémisphère sud, le sens de rotation relatif à l’observateur étant inversé (pour un
observateur situé au-dessus du pôle Sud, la Terre tourne dans le sens horaire ou vers la
droite), l’accélération de Coriolis s’exerce donc vers la gauche : un déplacement du pôle Sud
vers l’équateur (centrifuge) est donc dévié vers l’Ouest et un déplacement de l'équateur vers le
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pôle Sud (centripète) est dévié vers l'Est. Un déplacement aller-retour pôle sud – équateur -
pôle sud est donc affecté d’une rotation anti-horaire (tourne à gauche).
2.3. Conclusion
2) La rotation de la Terre implique une énergie (Energie cinétique, dissipée par les frottements
des masses d’eau sur les plates-formes continentales lors des marées) et 3 accélérations
(gravitationnelle, centrifuge et de Coriolis) qui, appliquées aux masses d’air et d’eau,
engendrent des forces qui dévient les trajectoires de ces masses. Les mouvements se font en
3D (selon X, Y et Z, respectivement vers le Nord, vers l’Est, et vers le bas), les masses d’air
et d’eau animées de mouvements (resp. vents et courants) sont affectées par les 3
accélérations. La pesanteur et sa contrepartie (poussée d’Archimède), animent les
mouvements verticaux, l’accélération centrifuge influe sur les mouvements verticaux et
horizontaux (vers l’équateur), et l’accélération de Coriolis affecte toutes les composantes de
mouvements perpendiculaires à l’axe de rotation de la Terre.
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3. Le cycle de l'eau
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L’EAU DANS TOUS SES ETATS (cf aussi TD : humidité et instabilité)
Extrait de http://www.pensifs.com/techniques/eau-generalites-proprietes.php
Diagramme des trois états de l'eau, selon la pression et la température, en échelle log10: Nous nous trouvons sur
la ligne 105 car la pression atmosphérique moyenne est de 101 325 Pascal. A ce niveau, les températures de
congélation et d'ébullition de l'eau sont de 0°C et de 100°C.
Le diagramme est approximatif pour la température de congélation :.la barre verticale se situe à 0,01 et non à
0°C.
Ainsi la pression atmosphérique terrestre permet à l'eau d'exister sous forme liquide, pour une gamme de
température fréquente sur la majeure partie du globe terrestre, avec une T° d'ébullition largement supérieure aux
températures terrestres.
A des pressions inférieures à celle du point triple: 610 Pascals, il n'y a ni congélation ni ébullition: elles sont
remplacées par la sublimation. La glace se transforme en vapeur, et vice-versa, comme sur la planète Mars où la
pression (variable selon la saison) est en moyenne de 700 Pascals. Il peut cependant y avoir sublimation, même à
de fortes pressions.
La fusion de l'eau consomme 334.000 Joules par kg, qu'on appelle chaleur latente de fusion. Il en faut environ 8
fois plus pour la vaporisation: la chaleur latente de vaporisation vaut 2.503.000 Joules par kg. Ces énergies sont
restitués lors des passages inverses: condensation et gel. Il fait donc plus doux par temps pluvieux et le gel peut
arrêter la chute des températures vers les valeurs négatives.
La condensation d'un litre d'eau dégageant 2.5 Méga Joules, on peut calculer qu'une précipitation de un
centimètre de pluie sur un kilomètre carré libère dans l'air plusieurs milliards de Joules sous forme d'énergie
thermique). La sublimation nécessite la somme des chaleurs latentes de fusion et de vaporisation, soit 2.837.000
Joules par kg. Contrairement à ce qu'on pense généralement, le gel ne se passe pas forcément à 0°C. La
congélation nécessite la présence d'une substance présentant une ressemblance avec la maille cristalline
élémentaire de la glace. L'eau peut donc exister liquide, dite surfondue, à des températures largement négatives,
au-delà de -40°C. D'où : 1) la résistance au gel des plantes et des animaux et 2) l'existence de nuages remplis
d'eau liquide même à des températures auxquelles il devrait y avoir congélation.
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3.3. Le cycle hydrologique
Les moteurs du mouvement, les trajets et les quantités d'eau constituent le cycle
hydrologique. Le "temps de résidence" des éléments est le temps qui sépare le moment de
leur entrée dans un réservoir du moment de leur sortie de ce réservoir vers un autre.
(temps de résidence = volume du réservoir/ taux d'échange).
L’air chargé en vapeur d'eau, passant en ascension, est décomprimé car la pression
atmosphérique diminue avec l’altitude, donc son volume augmente et sa température diminue
(application de la loi des gaz parfaits). Le gradient de température varie de 6° à 10° C/km
selon le taux d’humidité (voir TD). Le refroidissement entraîne d’abord la condensation de la
vapeur d’eau en gouttelettes, ce qui entraîne d’abord la formation de nuages, puis, si la
dimension des gouttes augmente, les précipitations.
La majeure partie des précipitations (4/5) se produit au-dessus des océans. Une
fraction de la vapeur d’eau (1/5) est transportée vers les continents et subit des variations de P
et T° qui entraînent sa condensation puis sa précipitation (pluie, neige).
Bilan annuel Evaporation-précipitation (en 1012 m3 /an, attention figure en 1013 m3 /an)
OCEAN CONTINENT Ocean+continent
Precipitation + 370 +90 460
ECOULEMENT + 30 -30
(vers l'océan)
Evaporation + 400 +60 460
Pour l’ensemble du globe la quantité évaporée annuellement est égale à la quantité précipitée.
L'évaporation de l’eau océanique alimente seulement le tiers des précipitations sur les
continents. Les 2 autres tiers sont évaporés (ou évapotranspirés des surfaces continentales).
Un tiers de l’eau précipitée ruisselle vers l’océan et constitue l’essentiel de l'eau douce
utilisable (30 1012 m3 /an).
19
La surface de la Terre étant (4 R2) de 511 1012 m2 (dont 66 % de surface océanique et 33%
de surface continentale) on peut calculer :
Ailleurs que sur Terre, l’eau existe sous forme de glace (comètes, surface de Mars),
mais aucune trace d’eau liquide n’est actuellement visible. L’eau liquide de la surface
terrestre peut avoir deux origines.
-Origine « interne » (volcans, geysers et sources juvéniles) : la vapeur d’eau et les gaz (HCl,
CO2, Cl2, H2S, SO2) contenus dans le manteau auraient été expulsés par l’activité volcanique.
L’activité volcanique actuelle ne peut être considérée comme responsable de la production du
volume d’eau disponible à la surface de la Terre.
1) parce que les gaz volcaniques actuels présentent des affinités chimiques avec la croûte, pas
avec le manteau.
2) l’émission de telles quantités d’eau par une activité régulière mais ralentie, telle que
l’actuelle, aurait nécessité de très longues durées, or l’abondance d’eau liquide a été très
précoce: les plus vieilles roches sédimentaires datent de 3,86 Ga.
3) Les exigences écologiques « apparentes » des organismes fossiles suggèrent que l'océan et
l'atmosphère ont eu des compositions quasi-constantes depuis au moins 580 Ma.
L’eau et les gaz auraient donc été émis avant. On suppose que cela s’est produit lors du 1er
milliard d’années) par dégazage brutal du manteau sur une Terre encore très chaude.
REMARQUE: Le volume du manteau terrestre (9 10 20 m3) étant 650 fois supérieur au volume des eaux de
surface, il suffirait que sa teneur en eau atteigne 0,15%, pour qu’il contienne encore l’équivalent de ce volume.
-Origine extra-terrestre : les comètes -qui ont fréquemment percuté les planètes lors du
premier milliard d’années- sont constituées de glace et de roches hydratées (par exemple
chondrites carbonées). Elles peuvent donc avoir largement contribué à l’apport d’eau à la
Terre.
Le cycle hydrologique externe, animé par l'énergie solaire, fait intervenir l'eau comme
agent de transport. Les eaux de précipitation érodent les roches, transportent le matériel
dissous dans les sols et dans les cours d'eau. Le tout, transporté dans l'océan participe
(complété par les contributions volcaniques) à la composition chimique des masses d'eaux
marines et des stocks particulaires qui décantent au fond des bassins océaniques formant les
sédiments.
20
Les temps de résidence des éléments sont très variables, ils dépendent de la masse
volumique de l'élément et de la possibilité d'association avec des substances dissoutes :
carbonates, matière organique. (Exemples: Fe: 140 ans; CaCO3: 8 Ma; Na : 260 Ma).
Au cycle de surface à court terme, s'ajoute le cycle de profondeur qui agit à l’échelle des temps
géologiques animé par l’énergie interne: l'eau et les substances dissoutes entrent dans la composition des roches
sédimentaires (eau intersticielle) ou magmatiques (hydratation des minéraux), qui sont engagées dans le cycle
pétrologique de la croûte et du manteau. L'eau pourra soit être expulsée lors de la compression des roches
sédimentaires, soit contribuer à la fusion partielle des roches du manteau et revenir à la surface avec les
magmas (dégazage de vapeur d'eau par le volcanisme); soit encore être réintégrée dans le manteau terrestre.
Les cycles de O2 et de C sont étroitement liés par l’association de ces éléments en molécules
de gaz (CO2) ou en longues molécules de matière organique dans la biosphère, l'hydrosphère
et l'atmosphère. Leurs abondances relatives dans l’univers sont légèrement différentes: Nbre
at O /at.Si = 18,4 ; Nbre at C /at.Si = 11,1.
21
Dans l’atmosphère, la concentration d’Oxygène est beaucoup plus forte que celle du Carbone:
O2= 20,98%; CO2= 0,0345%;
En revanche dans la matière organique C prend le dessus: O= 33% et C= 47% (/ mat. sèche).
On observe que si l’oxygène avait existé dès le début de l’histoire de la Terre, étant
donné la composition et les dimensions de la croûte, les processus d’oxydation des minéraux,
très actifs à partir de 4,6 Ga auraient du épuiser l’Oxygène présent dans l’atmosphère initiale.
Or, d’après les archives géologiques, c’est le seul gaz atmosphérique dont la concentration a
considérablement augmenté (actuellement [O2 ] = 21%) depuis le début de l’histoire de la vie.
Les premières bactéries vivaient dans des eaux dépourvues d'oxygène libre, en
utilisant directement l'énergie chimique par :
pour plus d’infos voir annexe en fin de polycope et consulter site Internet) http://www.ens-lyon.fr/Planet-
Terre/Infosciences/Climats/Rayonnement/Effetserre/methanogenese.html
La photosynthèse
Certains organismes ont ensuite acquis la capacité de synthétiser de la chlorophylle,
molécule complexe absorbant l'énergie lumineuse et catalysant la production de matière
organique (autotrophes).
La respiration
La faible concentration en oxygène dans l'air a pu être utilisée par certains organismes
pour fabriquer de l’énergie (nécessaire à croissance, locomotion, reproduction) par
combustion (oxydation) de matière organique (hétérotrophes):
*6 O2 + C6 H12 O6 énergie + 6 CO2 + 6 H2O
production d’énergie, gaz carbonique et eau.
22
Budget simplifié (Photosynthèse – Respiration) depuis l’apparition de la photosynthèse:
Entre 3,5 et 2,8 milliards d’années (Ga), le déséquilibre photosynthèse >>> respiration a
abouti au stockage d'oxygène atmosphérique et de matière organique lithosphérique.
Depuis au moins 580 Ma, le budget ci-dessus a du être équilibré. La quantité d'O 2 recyclée
chaque année est infime par rapport à la quantité disponible dans l'atmosphère (1,27 106 Gt).
Une certaine régulation du cycle du CO2 devrait donc s'opérer par les échanges
océan-atmosphère: si la concentration de CO2 atmosphérique augmente, le pompage du CO 2
par l'océan est activé. La précipitation des carbonates de Calcium, de Magnésium…augmente.
Les carbonates stockés dans les sédiments sont recyclés dans le cycle pétrologique général et
sont origine du CO2 rejeté par le volcanisme.
Si au contraire la concentration en CO 2 atmosphérique diminue, la chaîne de réactions
s'inverse: les carbonates tendent à être dissous ce qui aboutit au rejet de CO2 dans
l'atmosphère.
23
Cependant ces équilibres sont influencés par la libération des protons (H +) lors de la
dissociation de l’acide carbonique et de l’ion bicarbonate: l’acidification tend à activer la
dissolution des carbonates. Localement comme globalement, les bilans de ces réactions sont
encore mal évalués et les sources et puits de carbone des systèmes carbonatés océaniques sont
encore à l’étude.
Les échanges les plus importants se font sous-forme gazeuse (CO2) entre:
1) océan et atmosp. 74 GtC /an
2) biosphère terrestre et atmosp.: 63 GtC/an.
3) la biosphère marine et l'océan: 45 GtC/an.
Les flux naturels externes totalisent 182 GtC/an, ce qui est complété par un cycle
interne (sédimentation, métamorphisme, magmatisme) de 0,2 GtC/an (la sédimentation
fournit 0,2 Gt/an à la lithosphère et le volcanisme fournit 0,2 Gt/an à l'atmosphère et à
l'océan). Le bilan des contributions de l'érosion des carbonates et des silicates reste mal évalué
et constitue un objet d'étude indispensable pour la compréhension du cycle du carbone.
24
5. Structure et dynamique de l'atmosphère
(texte incomplet se référer aux notes de cours et aux TD)
5.2.1 Introduction
Un volume d’air (souvent nommé « masse d'air ») est comparable à un ballon à paroi
fine et peu gonflé. La conductivité thermique de l’air étant négligeable, son coefficient de
dilatation étant fort et sa viscosité dynamique faible, des mouvements de convection, ou
même turbulents, peuvent se déclencher, ce qui assure le transport rapide des énergies.
Rappels :
- Energie thermique : à basse altitude et notamment dans les régions d’insolation
moyenne maximum (rég. intertropicales), les couches d’air chauffées au contact de la surface
terrestre (sols, surface océanique) acquièrent de l’énergie thermique.
25
de chaleur initialement contenue étant répartie dans un volume plus important, il y a
refroidissement sans perte de chaleur on parle de décompression et de refroidissement
adiabatique. L’énergie de l’ascension est donc due à la poussée d’Archimède, c’est de
l’énergie cinétique, appelée énergie potentielle car elle peut être libérée sous une autre forme
(mécanique, par exemple, utilisée alors pour faire tourner des turbines de centrales
éléctriques).
Dans la troposphère, on peut considérer l'air comme un gaz parfait car la pression est
relativement faible et les molécules n'ont pas d'autres interactions que des chocs légers.
On peut donc appliquer la loi de Mariotte (loi des gaz parfaits) soit : PV = n r T ou encore
PV/T = constante. La masse volumique de l’air dépend donc bien entendu de la pression.
Pour une pression donnée, (par exemple Patm moyenne = 1013,25 hPa), la masse volumique
de l’air [kg/m3] dépend de deux variables :
1) sa température.
Exemples : pour l’air sec : T1 = 0°C, Mv = 1,292 ; T2 = 15°C, Mv = 1,225
l’air chaud est moins dense que l’air froid (conséquence de la dilatation) ce qui influence
directement la répartition verticale des masses d’air: l’air froid tend à descendre, l’air chaud
tend à monter, entretenant un mouvement permanent puisque la chaleur est transmise aux
basses couches et perdue par les hautes couches. C’est le processus de convection.
2) sa teneur en vapeur d’eau : la masse volumique de la vapeur d’eau étant environ 2 fois
plus faible que celle de l’air Mv vap H20 = 0,59 kg/m3
Exemples : Mv air saturé (Hum. rel = 100%): T1 = 0°C, Mv = 1,289; T2 = 15°C, Mv = 1,217
l’air pauvre en vap H2O est plus dense que l’air riche en vap H2O;
Noter que la différence de masse volumique entre air sec et air saturé est d’autant plus forte
que la température est élevée : à 0° elle est de 0,003 kg/m3 à 15° elle est de 0,008.
(Voir tableau des valeurs de Mv en fonction de T° et de Hum rel. (TD). Ceci exprime le fait
que plus sa T° est élevée plus l’air peut contenir de vapeur d’eau (cf tableau suivant).
Au final, la masse volumique de l’air dépend donc à deux titres de la T° car celle-ci
conditionne non seulement son degré de dilatation, mais aussi sa capacité à stocker de la
vapeur d’eau. Par exemple, Mv =1 kg/m3 pour l’air sec à 80°C et pour l’air humide à 57°C.
Définitions
1) Chaleur latente d’évaporation : c’est la quantité de chaleur nécessaire pour faire passer
un gramme (1 g) d’eau de l’état liquide à l’état gazeux : 600 calories.
La calorie (symbole cal) est une unité d'énergie, définie (calorie à 15°C) comme étant la quantité de chaleur
nécessaire pour élever la température d'un gramme d'eau de 14,5°C à 15,5°C à la pression atmosphérique
normale (soit 1013,25 hPa).
2) Humidité atmosphérique absolue et spécifique
L’humidité atmosphérique s’exprime en termes de masse de vapeur d’eau divisée par :
26
a) le volume de mélange: l’humidité absolue ou tension de vapeur notée f est le quotient
« masse de vapeur d’eau » [g] / « volume de mélange » [m3].
ou b) par la masse de mélange (air + vapeur) : l’humidité spécifique ou rapport de mélange
est le quotient « masse de vapeur d’eau » [g] / masse du mélange [kg].
Remarque: les masses volumiques de l’air et de la vapeur variant avec la T° et avec la
pression, les 2 expressions de « l’humidité atmosphérique » ne sont pas en rapport constant.
5) Température (ou point) de rosée : c’est la température à laquelle, pour une pression
donnée, l'air est saturé en vapeur d'eau (f = F). La condensation produit alors des gouttelettes
dans l’air (formation de brumes et nuages) ou sur surfaces de matériaux (rosée).
Pour des valeurs de f inférieures à F, l’air est dit « sec », bien qu’il contienne de la
vapeur d’eau. Pour les valeurs de f = F (matérialisant la courbe de saturation), l’air est dit
«saturé »: la vapeur d’eau condense en gouttelettes autour de particules en suspension
(poussières, aérosols), dits noyaux de condensation. En absence de ces derniers l’air peut
continuer à absorber de la vapeur d’eau, au-delà de la tension saturante (f>F). Il est alors dit
« sursaturé ». Le déclenchement de la condensation peut se faire brutalement si des noyaux
de condensation sont introduits. Exemple des traînées d’avions engendrées par l’addition de
vapeur d’eau et de poussières par l’échappement des réacteurs l’air d’altitude très froid.
1) Le mélange de volumes d’air non-saturé, l’un chaud, l’autre froid peut fournir les
conditions de la saturation, d’où condensation, formation de nuages et renforcement des
instabilités atmosphériques (fronts atmosphériques).
2) Le refroidissement par contact : des couches d’air sec peuvent se refroidir au contact de
surfaces froides et atteindre la saturation, engendrant brumes et brouillards (surfaces
continentales, ou étendues d’eaux froides : lacs de montagne, courants marins froids, marée
montante). Exemple : dans les régions Ouest de bassins océaniques, les courants froids
Humbolt, Californie, Benguéla, Labrador déclenchent des brouillards dont la durée peut
dépasser 80 j / an.
3) Refroidissement dû à la décompression : ce mécanisme concerne des parcelles
d’atmosphère chaudes et humides qui, en montant subissent une décompression (due à
l’augmentation de leur volume) et en redescendant subissent une compression (due à la
diminution de leur volume). L’ascension peut-être être déclenchée par des phénomènes
thermodynamiques, dynamiques ou orographiques.
27
exporter la chaleur. La convection est facilitée 1) si la quantité de chaleur apportée est forte;
2) si la différence de T° entre le bas et le haut du système est forte; 3) si le matériau possède
un fort coefficient de dilatation (cas de l’air); 4) si sa viscosité est faible et enfin 5) si sa
conductivité et sa diffusivité thermiques sont faibles (cas des gaz).
Dans l’atmosphère, la convection est provoquée par l’instabilité des masses d’air
surchauffées par le contact avec le sol, et riches en humidité. Elle peut être accélérée par une
arrivée d’air froid en altitude (augmentation de l’écart de T° entre la base et le sommet). Les
cellules de convection ont donc une phase ascendante (air chaud et humide donc moins
dense), compensée par une phase descendante (air froid et sec donc plus dense).
Les nuages de type cumulo-nimbus sont de véritables tours de convection qui s’étendent du
sol à la tropopause.
Lorsque le gradient thermique d’une masse d’air dépasse 5,5°C/km, elle tend à être
instable et donc à s’élever. Le changement d’altitude s’accompagne d’une diminution de
pression, donc d’une augmentation de volume et donc d’une diminution de T°, et ce sans
perte de chaleur. Le refroidissement est dit « adiabatique ». Selon sa teneur en vapeur d’eau,
il suit 2 gradients :
- le gradient adiabatique sec = 10°C/km.
- le gradient adiabatique saturé = 6°C/km: lors de la condensation l’énergie latente de la
vapeur d’eau est fournie à l’air, d’où un refroidissement plus réduit que pour l’air sec.
La variation de température d’un volume d’air qui change d’altitude dépend donc de sa
concentration initiale en vapeur d’eau et de la façon dont cette vapeur d’eau évolue: la
saturation peut être atteinte simplement par un changement de température imposé par
refroidissement adiabatique (augmentation d’altitude, diminution de pression) et ce sans
28
échanger de chaleur avec l’air environnant. En cas de condensation, le changement de
concentration en vapeur d’eau de la masse d’air est réversible si aucune précipitation n’a lieu
mais il devient irréversible en cas de précipitation. L’humidité absolue change alors et, selon
son parcours vertical, l’air peut trouver un équilibre thermique radicalement différent de son
équilibre initial.
L'effet de Foëhn est une conséquence remarquable du passage d'une masse d'air sur un relief. Il est marqué par les effets
suivants sous le vent du relief : une élévation de la base des nuages, une hausse de la température et une diminution de
l'humidité relative : la masse d'air s'assèche en passant au-dessus du relief. Ceci explique pourquoi dans les Alpes par
exemple le versant au vent est plus verdoyant et plus humide que le versant sous le vent.
1. Elévation de la base des nuages :Au cours du soulèvement forcé sur le relief, la température des particules d'air
inférieures diminue le long d'une adiabatique sèche jusqu'au niveau de condensation (altitude de la base du nuage au vent
du relief), puis au-delà de ce niveau le long d'une (pseudo-) adiabatique saturée. Les précipitations qui interviennent sur le
versant au vent du relief entraînent une diminution de la quantité d'eau liquide contenue dans le nuage. Lors de la descente
le long du versant sous le vent du relief, l'évaporation de l'eau du nuage sera terminée plus tôt; de ce fait, la base du nuage
se trouvera à un niveau plus élevé : disymétrie du chapeau du Foëhn.
2. Hausse de la température : Lorsque l'évaporation est terminée, la température de l'air augmente le long d'une
adiabatique sèche. La représentation graphique sur un diagramme thermodynamique des transformations subies met en
évidence l'augmentation de température (+10°) causée par le passage de l'air au-dessus du relief (températures T 1 à l'avant
du relief; T2 à l'arrière).
3. Diminution de l'humidité relative : Les précipitations impliquant une diminution de l'eau contenue dans les nuages, le
rapport de mélange diminue. De plus le rapport de mélange saturant augmente en raison de la hausse de température :
d’où une forte diminution de l'humidité relative.
29
5.3. La circulation atmosphérique générale
Ces mouvements suivent des cellules de convection dites cellules de Hadley (0 à 30°
de latitude N et S) ou cellules de Ferrel (30 à 60° N et S) ou encore cellules polaires (60° à 90°
N et S).
30
Courants-jets ou « jets-streams »
Au niveau de la tropopause, et à la limite Nord des cellules de Hadley et de Ferrel, les
forts contrastes de T° entre masses d’air issues des basses ou hautes latitudes, engendrent des
vents violents appelés courants-jets (jets streams). Canalisés dans ce gradient thermique, ces
vents circulent de l’Ouest vers l’Est à des vitesses de l’ordre de centaines de km/h. Ils sont
déviés par le jeu de l’accélération de Coriolis et des gradients de pression, et présentent donc
des parcours sinueux. Ils sont en interaction avec les zones de hautes pressions tropicales et de
basses pressions de moyenne latitude, en ce sens qu’ils en sont modifiés mais aussi qu’ils
influent sur la position de ces zones. Certains secteurs tels que la région des açores et de
l’Islande présentent ainsi des états «relativement stables» : anticyclones des açores et
dépression d’Islande.
Extrait de http://en.wikipedia.org/wiki/Jet_stream
Noter que ce schéma est l’image miroir de celui fourni dans le polycope de figures.
31
Soufflant de l’Ouest vers l’Est autour de la terre, les courants-jets contournent les hautes
pression selon un mouvement dextre et les basses pressions selon un mouvement senestre, ils
ondulent à des vitesses de plusieurs centaines de km/h.
Version originale :
http://archive.globe.gov/sda/images/poster_letter_color.jpg
32
6. Structure et Dynamique de l’océan
( se référer aussi aux notes de cours et de TD)
L’âge de la croûte océanique, fond de l’océan actuel, est de 200 106 ans, soit seulement
0,4% de la durée de l’histoire de la Terre, alors que les plus vieux minéraux de la croûte
continentale (Australie) ont des âges de l’ordre de 4,3 10 9 ans (milliards d’années). La croûte
continentale, plus légère (d= 2,7) tend à rester en surface, tandis que la croûte océanique plus
lourde (d= 2,9) est perpétuellement crée par, et recyclée dans, le manteau. Les équilibres
isostatiques impliquent que : 1) les continents « légers » profondément enracinés dans le
manteau dense (d=3,3), constituent des reliefs élevés ; 2) la croûte océanique, plus dense mais
beaucoup plus mince, recouvre le manteau dans toutes les zones « déprimées ». qui sont
envahies par l’eau liquide.
Les continents ont des marges peu étendues et le talus continental est situé entre 150 et
500 m de profondeur. La majorité des surfaces des plateaux continentaux a cependant une
profondeur de moins de 150 m (Manche, Golfe de Gascogne, Grands bancs de Terre-Neuve,
Nord Australie-Papouasie...).
Au cours des temps géologiques, le niveau marin a varié selon deux principaux
mécanismes :
1) variation de forme, donc de volume, du « récipient » : selon la déformation du fond
océanique, résultat de l’activité géodynamique*, la mer envahit plus ou moins les marges
continentales. *Bombements du fond océanique lors de « crises » des dorsales, lors de
l’ouverture océanique (mers du crétacé), lors de crises volcaniques de points chauds.
2) variation de volume du contenu : une partie de l’eau liquide peut être stockée dans
les calottes glaciaires situées sur les continents. L’accrétion et la fusion de ces calottes, variant
avec les changements d’insolation, agissent sur le niveau moyen de l’océan : en quelques
millénaires, ce niveau peut varier de quelques mètres à plus de 100 m (lors de la fin de la
dernière glaciation, le niveau de la mer est monté de + 120 m, en environ 9000 ans (17 000 -
8000 ans avant le présent, suite à la fusion des grandes calottes qui couvraient l’Amérique du
Nord.
6.2.1. Température :
La répartition des températures des eaux de surface océanique est initialement due aux
variations d’énergie incidente en fonction de la latitude et secondairement modifiée par la
redistribution de la chaleur par le transport d’eau assuré par les courants. L’océan équatorial
reçoit l’énergie selon une incidence favorable à la l’absorption de chaleur par la colonne
d’eau, il est donc surchauffé (27 à 32°C). On note que les températures les plus élevées sont
celles du bassin Pacifique Ouest (30 à 32° dans la « warm pool »). Les températures les plus
basses sont enregistrées aux hautes latitudes, où la T° peut être négative (-2°C). Dans les
régions de moyenne latitude, la T° présente des valeurs intermédiaires (10 à 25°C).
Les contrastes thermiques, notamment latitudinaux, sont atténués, par rapport à ce que
l’on attendrait des contrastes d’insolation, en raison de la redistribution de chaleur par les
courants. Sous l’effet de l’accélération de Coriolis, les vents, initialement de direction N-S ou
S-N, sont fortement déviés, ce qui entraîne une redistribution des eaux de surface d’Est en
Ouest dans la région intertropicale et d’Ouest en est dans les régions tempérées. Ainsi sous
33
l’effet des alizés les eaux chaudes de surface sont poussées vers l’Ouest, ce qui détermine un
contraste : dans le Pacifique la T° est de 27°C à l’Est et atteint 32° à l’Ouest.
La température diminue rapidement, (cf carte isobathe 500 et 2000 m), notamment
autour d’une profondeur moyenne de 1000 m, où elle passe de 12°C à 5°C. La profondeur de
cette ligne thermocline, varie dans un même océan, et d’un océan à l’autre. Sous la
thermocline, les contrastes thermiques s’atténuent. L’océan atlantique se différencie des
océans pacifique et indien : en raison de la présence de l’anomalie des eaux méditerranéennes,
ainsi qu’à un régime de circulation profonde dite « thermo-haline » orientée du Nord vers le
Sud. Dans les océans arctique et austral, donc à haute latitude, les eaux de fond sont
légèrement moins froides que les eaux de surface.
La température moyenne des océans toutes profondeurs confondues est de 3,5°C.
6.2.2. Salinité
La masse totale de sels dissous dans un kg d’eau de mer est en moyenne de 34,71 g/kg
soit, 3,471% de sels pour 96,53% d’eau pure. La salinité moyenne de l’océan est donc de
34,71 ‰ (pour mille).
- 90% des eaux ont une salinité comprise entre 34 et 35 ‰ (variabilité modérée)
- 50% des eaux ont une salinité comprise entre 34,6 et 34,7 ‰ (variabilité infime)
L'Atlantique est chaud et salé en raison de l’influence des eaux méditerranéennes vers
500 m de profondeur sur le seuil de Gibraltar ; plus à l'Ouest, vers à 1200 m de profondeur les
eaux sont à (T°=) 12°C et (S=) 36‰. Océans Pacifique et Indien sont plus froids et moins
salés que l’Atlantique, et de structure verticale moins complexe. Le mélange des eaux
antarctiques intermédiaires et de fond avec les eaux profondes de l’Atlantique produit l'eau
dite « centrale » qui passe en profondeur dans l’Indien et le Pacifique (cf circulation
thermohaline).
34
6.2.4. Courants, origine et conséquences : de la friction à la dérive d’Ekman
Les courants marins sont dus à la friction des vents sur la surface océanique. Le
couplage mécanique entre air et eau est d’autant plus grand que la surface de l’océan est
crénelée. Les vagues, crées et entretenues par le vent, constituent donc les « dents » de
l’engrenage qui anime le courant. Les courants affectent généralement une tranche d'eau de
100 m d’épaisseur, mais dans les régions où le régime des vents est intense et permanent
(océan austral) leur influence peut se faire sentir jusqu’à 1000 m de profondeur.
Dans la région intertropicale, les alizés, orientés NE-SW dans l’hémisphère Nord et
SE-NW dans l’hémisphère Sud, poussent les eaux de surface vers l’Ouest. Les déplacements
des masses d’eaux se font sous l’effet de vents déviés par l’accélération de Coriolis, et sont
eux-mêmes déviés par cette accélération. Au nord et au sud de l’équateur, les courants
forment des boucles, ou gyres, dans le sens horaire dans l’hémisphère nord et anti-horaire
dans l’hémisphère sud. Aux limites Ouest des bassins océaniques, ces gyres sont forcées par
les contours côtiers, ce qui accentue leur déviation vers le Nord (hémisphère nord) ou vers le
Sud (hémisphère sud). Elles apportent donc aux moyennes latitudes la chaleur des basses
latitudes. Aux moyennes latitudes (40° nord et sud), les courants revenant d’Ouest en Est sont
repris et accélérés par les vents dominants d’Ouest; ils rapportent les eaux de surface dans les
parties est des bassins, d’où leur nom de « dérives » (exemple la dérive Nord Atlantique). Les
eaux refroidies toujours déviées par l’accélération de Coriolis, cette fois vers les basses
latitudes, reprennent la direction de l’équateur sous l’influence des alizés. La «gyre » est
ainsi bouclée par un retour d’eaux froides vers la région équatoriale où elles vont se
réchauffer.
35
où, T est la tension de vent (force F divisée par la surface d’exercice)
et f est le paramètre de Coriolis, qui dépend de la vitesse de rotation et de la
latitude : f = 2 sin (latitude).
La dérive d’Ekman aboutit donc à des déplacements d’eau, qui sous l’effet des vents
dominants vont converger vers des régions privilégiées, générant des bosses, ou au contraire
diverger de zones défavorisées, y engendrant et des creux. La convergence résulte en un
enfoncement des eaux vers le fond « pompage » ou « downwelling» ; alors que la divergence
entraîne au contraire un appel, aspiration ou succion, des eaux vers la surface.
Cette topographie océanique influence encore les directions des courants : les courants
tournent autour des bosses dans le sens horaire et autour des creux dans le sens anti-horaire
dans l’hémisphère Nord, et inversement dans l’hémisphère sud. Ceci explique que dans les
hautes latitudes 60-70° N du Pacifique et de l’Atlantique, les courants suivent des boucles
dans le sens anti-horaire ce qui est a priori contre intuitif puisque l’accélération de Coriolis s’y
exerce dans la sens opposé.
Remarque : les variations de masse volumique étant généralement faibles, on utilise souvent la notion
(abus de langage) de « densité de l’eau de mer » : (T,P,S) = (T,P,S) – 1000 [kg/m3].
Une densité, = 20 kg/m3 signifie donc que =1020 kg/m3.
La masse volumique varie de façon complexe en fonction de ces 3 paramètres, mais les
variations respectivement liées à chaque paramètre sont les suivantes:
- dMv/dT : - 0,2 kg.m-3 / °C
- d Mv/dS : + 1 kg.m-3 / unité relative de salinité (‰)
- d Mv/dP : + 0,5 10-4 kg.m-3 / hpa (100 Pa = 1 mBar)
A l’équilibre statique, les masses d’eaux tendraient à se répartir sous l’effet de leur
masse volumique (donc selon T, S et P (P atmosphérique + P hydrostatique). Mais sous l’effet
des vents, une dynamique s’établit entre des masses d’eau de T° et de salinité différentes,
animées par des courants de vitesses, de directions (ou sens) différentes.
36
6.4. Salinité : composition, origine, méthode de mesure
37
La composition de ces sels résulte d’un équilibre entre sources et puits d’ions.
On admet que la composition en sels est à l’équilibre, et que la teneur totale en sels n’a pas
significativement varié depuis plusieurs centaines de millions d’années. De plus le pH de
l’océan a du être constant pour permettre aux formes de vie actuelles d’évoluer (en effet une
baisse de 1% de [Na+] produirait un océan acide au pH = 2,6).
A long terme les rapports d’éléments ont fortement varié: par exemple, le rapport Na +/K+ a
changé de 1 à 28 depuis le Précambrien.
Finalement, si la composition chimique des sels influe sur la biosphère, elle en dépend aussi:
les organismes extraient les éléments (Ca et Si par exemple) pour synthétiser leurs coquilles et
modifient ainsi l’équilibre de la balance.
Exemple : un K15 = 0,99986 inscrit sur l’étiquette de l’ampoule d’EMN signale que la salinité du standard est de
34,994 UPS. Si le salinomètre fournit un R 15 = 0,99, le rapport salinité échantillon/étalon est R15 x K15 : la salinité
échantillon = 35 x 0,9898614 = 34,64 UPS.
38
7. Interaction Océan–Atmosphère : couplages, gradients
thermodynamiques latitudinaux et longitudinaux
Les changements subis par une masse d'air continental lors de son passage au-dessus
de l'océan sont importants pour comprendre les interactions océan -atmosphère.
Les budgets énergétiques de la zone des alizés ont montré que le flux de chaleur descendant à
travers l'inversion est aussi important que le flux de chaleur sensible montant de la surface.
Ils ont aussi montré que toute l'eau évaporée est exportée horizontalement hors de la zone
d'alizés et précipitée dans la zone de convergence intertropicale.
La vitesse des vents alizés étant élevée ( ~6 m.s-1), la masse d'air de surface - si elle
reste dans la couche limite - traverse les 2500 km de distance entre la région source et la ZCIT
en seulement 5 jours.
2) Air froid sur eau chaude : le 2ème exemple concerne l’interaction air-océan à
latitude moyenne : au cours d'hivers très froids, l'air au-dessus de l'Asie et de l'Amérique du
Nord surgit périodiquement au dessus des eaux plus chaudes du Pacifique Nord-Ouest et de
l'Atlantique Nord-Ouest. Ces incursions d’air froid sont liées à un flux de N-O lié à l'arrière
des cyclones ; elles peuvent durer plusieurs jours. La figure présente les transformations
d'une masse d'air froid sec et stable lorsqu'elle "coule" au-dessus de la Mer de Chine et du
courant chaud Kuroshio. Initialement, les masses d'air continental ont une T° de 0 à 20° et
39
une humidité très faible (< 1g/kg). La température des eaux de surface (SST) augmente de
5°C (près de la côte) à 20° (courant du Kuroshio). Lorsque la masse d'air traverse d'abord la
Mer de Chine de l'Est, la couche limite instable va rapidement être réchauffée par le flux
vertical de chaleur sensible. Bien que l'air soit sec, il est initialement très froid, donc incapable
de pomper de l’humidité de façon efficace. Lorsque la couche limite se chauffe et d'épaissit,
le flux de chaleur latente devient comparable au flux de chaleur sensible. Contrairement à la
couche limite des alizés, qui s'épaissit lentement, ici l'apport d'air froid engendre une
épaississement très rapide de la couche limite. A une échelle horizontale de 200 à 300 km,
l'épaisseur peut atteindre 1 à 2 km.
Au cours de l'expérience AMTEX (Air-mass transformation experiment) en 1974-75,
des flux de chaleur totaux de surface de 700 à 800 W.m-2 ont été observés sur 2 périodes de 4
jours. Ce flux, équivalent à la moitié de l’irrrradiance solaire totale a chauffé une colonne d'air
de 2 km d'épaisseur à un taux de 30K/Jour et a abouti à une instabilité verticale de la couche
limite.
La croissance de nuages convectifs est limitée par la hauteur de la couche d'inversion
qui marque la limite entre la masse d'air modifié, au dessous, et la masse d'air continental au
dessus. Près de la côte, la couche limite est peu épaisse donc le nuage convectif est peu
développé en hauteur (strato-cumulus de faible dimensions horizontale). Cependant, alors que
la couche limite s'épaissit, la hauteur et le développement horizontal du nuage convectif
augmente et ce , suffisamment pour produire des précipitations.
Les régions de forte transformation de masses d'air sont aussi des régions de fort
développement de cyclone en raison d'importants gradients thermiques. La région de la Mer
de chine du Sud est la plus active du monde pour la formation de cyclones au cours de la
saison d'hiver.
La perte moyenne de chaleur de l'océan vers l'atmosphère au dessus du Kuroshio en
février est de 350 W.m-2 ce qui est suffisant pour refroidir une couche océanique de 100 m
d'épaisseur de 2,2 °C en 1 mois.
A petite échelle, une augmentation de SST peut changer la stabilité de la masse d'air qui la
« survole », ce qui peut à sont tour changer la couche nuageuse d'une type stable stratus à un
type instable convectif (cumulus ou cumulo-nimbus).
Par exemple, l'intensité de la circulation de brise de mer dépend de la différence de T° entre la
terre et la mer, qui génère l'énergie potentielle disponible pour maintenir la circulation.
A grande échelle, la circulation atmosphérique est fortement influencée par les distributions
spatiales des continents et des océans. L'océan est capable de stocker d'importantes quantités
40
de chaleur pendant la saison inactive et de les relâcher dans l'atmosphère, fournissant ainsi
l’énergie des moteurs atmosphériques.
La position des ondes longues de Rossby est partiellement déterminée par la distribution des
sources et des puits de chaleur (la figure montre les pressions à la surface observées et
l'altitude normale de l'isobare 500 hPa ainsi que les sources et puits de chaleur entre la
surface et la moyenne altitude dans l’hémisphère Nord. La caractéristique principale prédite
par la théorie est le développement d'un anticyclone à 25° sous le vent d'un puits de chaleur
(resp. d’un cyclone sous le vent d'une source de chaleur) et le développement d'une ride (resp.
d’une « vallée » ) à 50 hPa à 10° vers l'Ouest. Les décalages entre la position observée d’un
anti-cyclones ou d’une dépressions aux latitudes moyennes, et leurs position théorique sont
dus aux barrières topographiques constituées par les reliefs des chaînes de montagne. Le flux
troposphérique supérieur est le plus sensible à la distribution des topographies alors que le
flux de basse troposphère est surtout déterminé par les structures thermiques caractéristiques
du réchauffement continental et océanique. Les reliefs de très haute altitude, telles que
l'Himalaya empêchent cependant le transport d'humidité en basse troposphère et influencent
donc directement la distribution des sources et des puits de chaleur.
41
d'Avril à Septembre, jusqu'à 90% des précipitations annuelles sur ces régions, avec des vents
de Sud-Ouest (Inde) et de Sud Est (Asie) transportant l'humidité de l'Océan Indien ou de
l'océan Pacifique.
Les cellules de moussons sont animées par de forts gradients de pression engendrés
par le réchauffement estival des masses continentales, produisant une ascension d'air chaud,
(basses pression) qui engendre une aspiration des masses d'air chaud et humide (évaporat°
maximale au dessus de l'océan) vers les continents. L’ascension de l’air accompagnée de
précipations intenses alimente un flux d’altitude orienté vers l'hémisphère Sud, qui redescend
sous forme de masses d'air froid sur l'Afrique du Sud (Namibie) et le Pacifique Sud (zones
sèches).
42
Les mesures détaillées de SST montrent que le réchauffement s'étend vers l'Est à partir
du méridien 180° jusqu'à la côte sud américaine et ce jusqu'à 20° de latitude Sud. Cette
surface équivalent à 10% de la surface terrestre, une augmentation de température de surface
globale de quelques dizièmes de °C peut être engendréepar un événement El Nino. Cette
augmentation étant du même ordre que celle enregistrée globalement au cours des 100
dernières années, ce phénomène doit donc etre considéré dans les mécanismes du
réchauffement global actuel.
43
Dans l'Océan les alizés poussent les eaux froides du courant de Humbolt vers
l'équateur et animent l’upwellings le long de la côte de l’Amérique du Sud produisant une
grande langue d'eaux de surface froides dans le Pacifique Est tropical. En conditions El Nino
cette langue d'eaux froides est remplacée par des eaux chaudes revenant du Pacifique Central
et du Nord de l'équateur. Au cours d'événements extrêmes tels que celui de 1982-1983, le
réchauffement a été tel que la langue d'eaux froides a disparu. La diminution de la circulation
des alizés est associée à des déplacements majeurs des zones de convergence tropicale. La
ZCIT tend à se déplacer au Sud de l'Equateur alors que la SPCZ se déplace vers l'Est. Au
dessus de l'Australie du Nord et de l'Indonésie les précipitations sont plus faibles que normale
et la sécheresse s'installe. Au contraire les Iles du Pacifique central et oriental, habituellement
en zone sèche, voient de fortes précipitations associées au déplacement vers l’Est de la ZCIT
et à l’arrêt de la subsidence d’air sec.
Il existe donc une boucle de rétroaction atmosphère-océan (vents-SST) dont les principaux
états sont :
- Régime normal (le plus stable) : Pacifique Sud Est froid et Pacifique Ouest chaud (régime
normal d’ alizés).
- Régime inversé (sporadique vers fin décembre) Pacifique central et Pacifique Sud Est
chauds et (régime d’alizés faibles : El Nino)
Le régime normal poussé à son extrême (Pacifique Sud Est très froid et Pacifique Ouest très
chaud ) lié à un régime d’alizés très forts et in fine à une différence de pression Tahiti-Darwin
plus forte, est appelé La Nina (par opposition à El Nino).
Les mesures de vitesses de courants, de niveau de la mer, de SST, de vitesses de vents
et de position de la thermocline, sont utilisées par des modèles couplés afin de fournir des
prévisions des événements El Nino plusieurs mois à l'avance.
44
8. Variations climatiques historiques et préhistoriques et leurs causes
Les mesures systématiques de la météo de surface au-dessus des océans ont commencé
en 1853 mais il a fallu attendre 1940 pour avoir des rapports quotidiens réguliers sur la
troposphère. L’observation la plus connue est le réchauffement global de la Terre observé au
cours de ce siècle.
D’abord cet enregistrement est basé sur les T° de surface (1 m au-dessus du sol et à la
surface de l’eau). Les T° globales présentent une augmentation de 0,5° de 1860 à1990. Elle
est cependant loin d’être régulière: la plus forte croissance a lieu entre 1910 et 1940, suivie
par un léger refroidissement de 20 ans puis par une remontée depuis 1970.
Deuxièmement, la signal de réchauffement est plus fort à terre que sur l’océan ce qui
pourrait indiquer une réaction à retardement de celui-ci.
Troisièmement certaines régions telle que l’océan Atlantique nord ont présenté un
refroidissement systématique au cours des 20 dernières années alors même que le
réchauffement global est clairement distingué (cf Gulf stream).
L’enregistrement instrumental montre qu’il existe une forte variabilité à toutes les
échelles de temps, mais nous ne considèrerons que quelques exemples bien étudiés.
A l’échelle décennale les fluctuations entre les pluies au Sahel et les SST ont été mises
en évidence. Le Sahel a souffert d’un certain nombre de sécheresses dévastatrices dans les
années 70 et 80, alors qu’en 1950 des conditions raisonnablement humides prévalaient.
La différence entre ces 2 périodes est caractérisée par des changements signficatifs des
T° de surface de l’océan global. Les modèle atmosphériques globaux ont démontré que l
position des principales zones de pluies dans les tropiques est influencée par les anomalies de
SST ce qui est a rapprocher des observations sur le système ENSO. Au cours des années
sèches du Sahel la mousson Ouest Africaine ne pénètre pas aussi loin au Nord que dans les
années humides ce qui est associé à des conditions d’eaux plus chaudes qu la normale dans les
océans Atlantique, Indien et Pacifique Sud et équatoriaux et plus froides que la moyenne dans
les Océans Nord.
45
Le deuxième exemple de variabilité décennale concerne l’Atlantique Nord dans les
années 60 et 70 : les eaux de surface se sont refroidies sur une large région. La GSA grande
anomalie de salinité s’est déplacée autour de la gyre sub polaire du Groenland à l’Ecosse en
environ 10 ans. Ce chapeau d’eaux douces a empêché l’overturn profond des eaux au cours
des périodes de fort refroidissement de la fin d’hiver. Il y eut donc une forte réduction de la
production des eaux profondes (reconnue comme la principale masse d’eaux entre 1000 et
2000 m de profondeur de l’océan mondial, associée au bras le plus profond de la ceinture
thermohaline. Comment s’est développée cette GSA ? Des indications nous disent qu’elle a
été causée par une forte exportation d’eau douce associée au pack en provenance de l’O.
arctique vers l’Atlantique Nord via la mer du Groenland. Quelle qu’en soit la cause, cet
événement montre qu’un léger changement du système climatique, dans ce cas un apport
d’eau douce peut produire d’importants changements sur l’océan profond et sa circulation.
Une période médiévale (IXè au XI siècle) chaude, suivie d’un fort refroidissement, le « petit
âge glaciaire » (XV au XVIIIè siècle)
Extrait (W. Broecker Science 2001).
Malgré les innombrables tendances climatiques reportées ici ou là selon les régions,
plusieurs points sont formellement établis.
1) Les témoignages historiques et archéologiques (par exemple culture du blé au
Groënland par les Vikings au moyen-âge) suggèrent que le climat du moyen-âge était plutôt
chaud (on parle d’optimum climatique médiéval).
2) Les températures atmosphériques restituées par étude des carottes de glace et par les
mesures en puits de forages* confirment que le climat du moyen-âge était globalement doux.
3) Deux grandes sècheresses de durée multidécennale ont affecté l’Amérique du Nord
Ouest au cours du moyen-âge.
4) Un refroidissement très significatif de l’hémisphère Nord a eu lieu du XV au XVIIIè
siècle. Ce « petit âge glaciaire » semble s’être étendu globalement.
5) Un réchauffement marqué de l’atmosphère et de l’océan (cf paragraphe précédent)
commence dès 1850. La croissance des T° (atmosphériques et océaniques) est irrégulière
(arrêt entre 1940 et 1970), elle atteint environ 0,8° entre 1900 et 2000. Cependant, elle n’est
vraiment incontestable et globale que depuis 1980.
46
8.2. Variations de l’activité solaire
Leur taux d’apparition annuel suit une fluctuation cyclique de périodicité dominante
d’environ 11 ans. Le cycle qui se termine actuellement est le n° 23, le prochain commençant
dès 2008 sera donc le n°24).
En début du cycle de 11 ans, les taches se forment à la surface du soleil autour des
latitudes +35° et -35° ; par la suite, leur région de formation préférentielle glisse vers
l’équateur solaire. Leur durée de vie varie de quelques heures pour les plus petites à 27 jours
pour les plus grandes. Le taux d’apparition varie de 50 à 250 taches/an.
Sur le long terme, semble se dessiner une périodicité supplémentaire de l’ordre de 100 ans ou
plus. On n’a pas encore trouvé d’explication physique à ces cyclicités.
47
La plus importante découverte liée à ces mesures est que la variation d’IST entre un
maximum et un minimum de taches est de l’ordre 2 W/m2 sur 1370 W/m2 , soit une variation
de ~0,1 à 0,2 % de la valeur moyenne d’IST. Ceci ne peut expliquer un changement
climatique net et global.
Certains résultats des expériences ACRIM ont suggéré que les variations d’IST entre deux
cycles successifs pouvaient être responsables de variations à plus long terme et contribuer au
réchauffement climatique actuel: la valeur d’IST lors du minimum du cycle 22 paraissait
environ 0,03 % supérieure à celle du cycle 21. Après vérification, ceci s’avère peu significatif
et de plus, avec l’observation du dernier cycle (n°23), la comparaison de 3 cycles successifs
(21, 22 et 23) montre que la différence n’est pas significative, ni systématique. La tendance
suggérée n’est donc pas confirmée, et ne peut donc contribuer à la tendance au réchauffement
global du climat terrestre, notée elle par tous les indicateurs.
Des variations à plus long terme sont associées à l’émission des facules, au champ
magnétique solaire total et à des variations générales de la T° de la photosphère. Tous ces
phénomènes en cours d’étude éclaireront d’un jour nouveau les interactions activité solaire -
climat terrestre, dont certaines semblent bien être fortement responsables d’anomalies
climatiques (lien entre minimas des taches solaires dits de Sperer , Maunder et Wolf et le
petite âge glaciaire).
48
8.3. Théorie astronomique du climat
Les variations de volume des glaciers déduites par Agassiz (1838) de ses études des
moraines fossiles des Alpes suisses ont été considérées pas Adhémar (1842) comme la résultat
de la variation de précession des équinoxes (connue depuis 1830). Croll (1867,1875) affina
la théorie en introduisant les notions d’excentricité et d’obliquité et en insistant sur
l’importance de l’hiver de l’hémisphère Nord dans les processus d’initiation des glaciations.
Au début du XXè siècle, Milankovitch, astronome Yougoslave, fonda une théorie
astronomique complète et cohérente en quantifiant les effets des variations des paramètres
orbitaux sur l’insolation et le climat (1920, 1941). Il calcula précisément les valeurs de
l’irradiation solaire selon la latitude et la saison et les mit en relation avec l’équilibre
thermique planétaire en considérant la réflaxion (albédo) et la perte des radiation i.r. vers
l’espace (Loi des corps noirs de Stefan). Il montra que les principales glaciations* depuis
600 000 ans correspondaient à des époques d’insolation minimum pour les hautes latitudes
Nord (65°N).
*ces glaciations avaient été datées approximativement par Penck et Brückner, 1909) de la plus récente vers la
plus ancienne : Würm, Riss, Mindel et Günz (noms de rivières d’Europe centrale.
Son argument climatique principal était que le budget énergétique estival des régions polaires
est supérieur à celui des régions équatoriales et que ce sont les grandes surfaces continentales
des hautes latitudes de l’hémisphère Nord qui sont les plus à même de stocker de la glace.
Les conditions optimales de formation de calottes glaciaires sont donc associées à une
insolation d’hiver maximale et une insolation d’été minimale des hautes latitudes de
l’hémisphère Nord (65°N est souvent prise comme latitude de référence).
Les valeurs d’insolation d’été étant supérieures à 300 W/m 2 et celles hiver inférieures à
100 w.m-2, ces conditions procurent une insolation annuelle minimale.
Le contraste saisonnier influe sur la capacité de créer de l’humidité sur l’océan, donc
de précipiter de la neige à moyenne latitude sur les continents, et sur la capacité de conserver
cette neige en été pour un cumul d’une année sur l’autre.
Cas 1 : Hiver doux : évaporation et précipitation de neige favorisée: formation de glace.
Eté frais : limitation de la fonte de neige (cumul de glace).
Croissance de calottes favorisée (cas actuel)
Cas 2 : Hiver froid: évaporation faible donc préciptations faibles: pas de cumul de neige;
Eté chaud : accélération de la fonte de neige .
Fusion des calottes (cas il y a 11 500 ans )
49
Pour l’hémisphère Nord qui porte à moyenne et haute latitude de larges surfaces
continentales susceptibles d’accueillir un couvert de glace, le rôle du contraste saisonnier est
donc majeur dans le phénomène d’accrétion des calottes de glace. C’est donc la situation
actuelle (périhélie en hiver de l’H.N (21 Décembre - 21 Mars) et aphélie en été de l’H.N (21
Juin -23 Septembre) qui est favorable à un englacement de l’hémisphère Nord, donc à un
début de glaciation.
Noter que les périodicités calculées par les astronomes sont retrouvées dans les
spectres de variations paléoclimatiques (delta O-18 des tests de foraminifères planctoniques:
100 mille ans, 41 mille ans et 21 mille ans.
8.4. Actions, réactions et rétroactions entre les composants du systèmes climatique et les variations du climat (changements de T°,
d’humidité, de vitesse des vents…)
(extrait traduit de Wells p.342)
Considérant que les changements climatiques actuellement observés ont eu lieu à toutes échelles de temps et ont probablement eu
de très fortes amplitudes à long terme, comment peut-on envisager les mécanismes du changement climatique?
Le système climatique est composé de 5 unités de base : atmosphère, océan, cryosphère, les continents et les eaux de surface et
enfin la biosphère qui inclut tous les aspects des systèmes vivants sur l continent comme dans l’océan et qui constitute l’aspect le moins
connu et le plus complexe de l’ensemble. L’interaction de ces composantes produit la variabilité climatique à des échelles de temps très
différentes.
I. L’atmosphère présente la plus courte échelle de temps en raison de sa rapidité de circulation (une particule d’air met 10 jours pour faire
le tour de la terre dans la troposphère. Elle contient et transporte de la chaleur, de l’énergie cinétique, de l’eau (3 phases), ainsi que les gaz
à effet de serre (CO2, CH4 et O3) et des particules et aérosols (sulfates, nitrates, carbonates…). Les constantes de temps des radiations sont
légèrement plus longues : de l’ordre de 30 jours. Les nuages qui couvrent en permanence 50% de la surface du globe sont extrêmement
importants pour la régulation des températures de surface.
En retour l'atmosphère réagit au changement climatique par ses changements de T°, d’humidité, d’agitation (direction, sens et intensité
des vents) et de charge en poussière.
II. L’océan présente des constantes de temps plus importantes : de l’ordre du mois à 2000 ans. Les couches de surface, animées en
permanence par les vents, chauffées par l’insolation et refroidies par évaporation sont relativement mélangées. La profondeur de mélange
est d’environ 20 m en été et 100 m en hiver. La couche de mélange possède des constantes de temps de quelques mois et elle est associée,
comme l’atmosphère, à de nombreuses interactions climatiques à court terme. Par contre la circulation thermohaline associée aux
principaux systèmes de gyre ont des constantes de temps de quelques années à quelques décennies (exemple de la GSA autour de la gyre
subpolaire).
Les constantes de temps des caractéristiques thermiques des gyres peuvent être estimées à partir de la profondeur moyenne de la
thermocline principale : si cette dernière est de 500 m, on estime la constante de temps associée est d’environ 18 ans. Ces circulations sont
animées par le système de vents via le pompage de la spirale d’Eckman ainsi que par échange de la poussée d’Archimède. Ces gyres jouent
probablement un rôle clé dans la variabilité décennale dont le système climatique fait preuve.
C’est l’océan profond qui présente les constantes de temps les plus longues (2000 à 3000 ans): sa dynamique est animée dans les haute
latitudes là où les eaux profondes sont formées. Les constantes de temps de cette circulation sont de l’ordre de plusieurs siècles à plus d’un
millénaire. Par exemple l’Océan Atlantique Nord crée un courant de 20 millions de m3/s de EPNA (NADW). Si l’on considère que l’océan
est entièrement renouvelé par l’EPNA, avec un volume total de 10 18 m3, le temps de renouvellement de l’eau profonde globale est de 1585
ans. Comme l’océan atlantique représente le quart de ce volume, la circulation des EPNA en Atlantique Nord durerait donc selon ce modèle
environ 400 ans. (à moduler selon les datations C-14 récentes de l’eau océanique)
50
Réactions de l'Océan aux changements climatiques: température, salinité, concentration en gaz dissous (échanges atmosph. Océan),
régimes des courants de surface, de fond, transferts verticaux (upwelling), circulation thermohaline.
III. La cryosphère est la 3è composante: environ 2% de l’eau totale et 75% de l’eau douce. L’une de constantes de temps les plus courtes
concerne la glace de mer qui a une épaisseur de quelques mètres et flotte sur l’Océan arctique et autour du continent antarctique Elle est
contrôlée par le flux de chaleur atmosphérique et par les précipitations ainsi que par le flux de chaleur océanique (sous la glace). La glace
de mer présente des fluctuations de volume importantes à l’échelle annuelle et inter-annuelle. De plus, comme elle est animée par les vents
et les courants de surface, elle transmet de grandes quantités d’eaux douces entre les sites de formation et les sites de fonte, ce qui doit être
équilibré par les circulations océaniques et atmosphériques.
Un exemple de ce processus est donné par la banquise antarctique, poussée vers le Nord par les vents (loin de côtes) ce qui autorise la
nouvelle frange d’eaux côtières libres à regeler sous l’effet des vents froids et puissants de l’antarctique. La banquise a une salinité plus
faible en raison du rejet de saumure lors de la congélation. Donc l’eau océanique sous la glace devient plus salée; l’effet de salinité et de T°
tend à augmenter sa densité ce qui fait plonger la masse d’eaux la plus dense de l’océan mondial les eaux de fond antarctique AABW).
En raison de sa faible conductivité thermique, la glace agit aussi comme isolant, réduisant les transfert de chaleur de la mer vers
l’atmosphère. De plus, par son fort pouvoir réflecteur, elle modifie très fortement l’Albedo.
En retour, les réactions de la Cryosphère aux changements climatiques sont
- Quantité et "qualité" des glaces accumulées sur les continents (glaciers et calottes polaires): conditions de formation des calottes
glaciaires.
Volume des calottes glaciaires: composition isotopique de l'O2 océan.
Volume des glaciers de montagne (avance et retrait: moraines...);
-Composition de la glace (enregistreur de T° , des gaz et des poussières atmosphériques (cf Méthodes géochimiques):
-composition isotopique de l'oxygène et du deutérium de la glace: témoins de T°
-teneurs en gaz
-teneurs en poussières (quantité et qualité des poussières)
Les glaciers de montagne et les calottes polaires sont les unités de la cryosphère qui présentent les plus grandes constantes de temps. La
croissance et la fonte des glaciers de montagne interviennent sur des durées de quelques dizaines à quelques centaines d’années alors celle
des calottes glaciaires nécessitent des durées de l’ordre de quelques millénaires à plusieurs dizaines de milliers d’années. Un exemple
dramatique de décroissance des glaciers est celui enregistré par la majorité des glaciers de montagne depuis 150 ans.
L’effet associé à la dynamique des calottes, dont la constante de temps est la plus longue concerne le réajustement isostatique de la
lithosphère, lié à la charge et à la décharge lors de la croissance et de la fonte des calottes.
La théorie de Milankovitch des cycles glaciaires-interglaciaires est implicitement liée à l’amplification de variations minimes de radiation
solaire par les mécanismes de rétroactions du système climatique, produisant des variations considérables de la taille des calottes
glaciaires. Il faut notamment insister sur le rôle crucial des radiations solaires à 60-65° de latitude Nord, région fortement continentalisée.
L’insolation incidente règle la variation de volume et de surface des calottes glaciaires, ce qui agit sur l’albédo et module à sont tour la
radiation solaire absorbée. La conservation ou la disparition des calottes de glace de l’hémisphère Nord sont donc fortement dépendantes
de phénomènes de rétroactions positives. De nombreux autres processus physiques interviennent: l’augmentation de volume du glacier
s’accompagne par exemple d’un changement de régime des chutes de neige (continentalisation, augmentation d’altitude…); la densité du
couvert nuageux et les aérosols modulent aussi les radiations à la surface de surface de la calotte...
IV. La surface continentale et son hydrologieest la 4ème composante du système climatique. La T° de l’air au dessus de la surface est
contrôlée par le budget énergétique reçu (..) L’absorption des radiations dépend de l’Albédo des surfaces considérées (neige, glace, désert,
végétation (selon type)…alors que la perte de chaleur par évaporation dépend de la disponibilité de l’eau donc de son lieu de stockage
(végétation, sols, lacs rivières ou eaux souterraines). Par exemple, dans les régions soumises à l’enneigement hivernal, la fonte des neiges
réduit l’albédo de 0.8 à 0.2, la quantité d’énergie absorbée par les sols est multipliée par 4. L’albédo dépend aussi de la couverture
végétale, donc du degré de déforestation naturelle ou artificielle (sécheresse, incendies…).
V. La cinquième composante du climat est la biosphère dont l’action sur le climat est l’environnement est fondamentale : elle est en effet la
source des 21% d’oxygène disponibles dans l’atmosphère et des conséquences sur l’évolution de la vie. Elle agit sur la composition
51
atmosphérique, sur l’albédo (végétation), sur l’érosion…, en résumé sur tous les transferts d’énergie, de matière et d’eau entre les
composantes du climat : océan-atmosphère, lithosphère (et sols)-atmosphère, lithosphère-océan...
52
9. La perturbation anthropique de l'effet de serre, conséquences et
perspectives : vers un réchauffement global à TRES court terme ?
La mise à jour la plus récente des chiffres se trouve dans le
DIAPORAMA « introduction au changement climatique » version
2021 ( CF AMETICE)
Mécanisme:
L’échauffement de certains gaz sous l'action des rayons infrarouges génère une quantité
d'énergie comparable à celle reçue par la Terre de l’espace. Par analogie avec l’effet d’une
serre qui laisse entrer les rayons solaires puis freine la sortie de la chaleur, on appelle cela
l’effet de serre.
Principaux Gaz à effet de serre (G.E.S.):
Ordre de concentration décroissante :
-vapeur H20 ; naturel : concentration forte mais très variable en fn du climat); le moins actif
-dioxyde de carbone (CO2) ; naturel + act. humaine : concentration faible mais activité forte
- méthane (CH4) ; naturel + act. humaine concentration très faible; activité très forte
les 3 suivants ont des concentrations infimes mais des activités extrêmement fortes.
- oxyde nitreux (N20) naturel + act. humaine
- ozone (O3) naturel en stratosphère + act. humaine en troposphère (106 x activité du CO2 !!)
- chlorofluorocarbones (CFCs) : act. Humaine seulement
Vapeur d'eau et dioxyde de carbone ont été émis lors d'un dégazage "brutal" de la Terre il y a
environ 3,5 milliard d'années. Mais la production de CO2 par combustion de la matière
organique actuelle et fossile (hydrocarbures) a entrainé un excès de plus de 30% de CO2
atmosphérique. Le CH4 est crée par décomposition de la matière organique (zones humides,
sols, digestion des ruminants). L’oxyde nitreux est naturellement produit par les sols et les
océans, ainsi que par la combustion de matières organiques et de combustibles fossiles, les
stations d'épuration, la fertilisation azotée. Il est 300 fois plus actif que le CO2 . L’ozone est
un gaz naturellement crée par l’effet des rayons UV sur l’O2 de l’air. Il est aussi produit par
l’effet de la lumière solaire sur les hydrocarbures, le NO2 et les gaz d’échappement, ainsi que
par la surchauffe des matériels électroniques et électriques ( photocopieurs, imprimantes,
moteurs électriques).
L’effet de serre est donc naturel et à l’origine de la T° ambiante de 15°C qui permet la vie sur
Terre. Sans effet de serre la température serait de -18°C et l'eau n'existerait que sous forme
de glace et la vie serait impossible. Cependant le surplus de GES produit par l’activité
humaine entraine un réchauffement à l’origine d’un déséquilibre climatique et de la
montée du niveau des océans ( cf la suite).
53
solide
54
ENRICHISSEMENT DE L’EFFET DE SERRE PAR LES
ACTIVITES HUMAINES
Les principales conclusions des rapports du Groupe International d'Etudes sur les
Changements Climatiques (G.I.E.C.), organe des Nations unies et de l’Organisation
Météorologique Internationale) publiés en 1995, 1997, 2001, 2007, 2013 et 2017 sont
confortées, rapport après rapport, par les évolutions, régionalement ou globalement observées
sur les 20 dernières années.
55
de T° globale pour 2100, voire 2050 est de 1,5 à 2° C, ce qui implique des hausses de 6 à 8°C
pour les zones polaires.
Le XXè siècle a été le plus chaud du dernier millénaire, la décennie 1990-2000 a été la plus
chaude depuis 1860 et les années 2000 à 2019 ont vu des records de chaleur (canicule de
2003 et 2019) et d’anomalies climatiques (tempêtes tropicales et ouragans niveau IV à V
dont l’augmentation d’intensité est due à la hausse de T° (> 1°C) des eaux de surface de
l’océan qui provoque un surplus d’évaporation, donc d’énergie latente et d’énergie cinétique)
(exemples en Aout 2017 des multiples ouragans en Mer de Chine et Mer des Caraïbes, et des
moussons indienne et africaine intensifiées).
Aucun de ces scénarii ne prévoit une baisse du taux de CO2 atmosphérique avant 2050.
Le scénario moyen prévoit pour 2100 l’évolution suivante :
* les rejets annuels de CO2 triplent (21 Gt /an au lieu de 7 Gt/an)
* les concentrations atmosphériques de CO2 doublent (740 ppm au lieu de 370 ppm);
* la température moyenne globale augmente de 2°C (17°C au lieu de 15°C);
* le niveau marin monte de 50 à 60 cm (sous le seul effet de la dilatation des océans)
* à plus long terme les fontes des calottes de glaces polaires (Groenland et Antarctique
contribueront de façon significative à cette montée du niveau de la mer (volume de
glace traduit en niveau marin = + 77 m).
Les COP ( conférences des parties) ont abouti à des signatures d’accords tels que ceux de
Paris de 2015 (COP21) et de Marrakech en 2016 (COP22), mais non seulement certaines états
56
restent à l’écart ou s’en retirent (USA en 2017) mais de plus les contraintes n’en sont pas
suffisantes pour aboutir à l’objectif de réduction des GES qui permettrait d’ici 2050, ou 2100
de ne pas dépasser la limite de 1,5 à 2°C supplémentaires par rapport à 1990.
(http://www.gouvernement.fr/action/la-cop-21 ; http://www.cop22-morocco.com/fr/
- certaines sources de gaz à effet de serre sont peu contrôlables: *Incendies incontrôlés (forêt
équatoriale, puits de pétrole); *Libération de méthane par la fonte des sols gelés;
*Augmentation de l'érosion des sols, volcanisme actif et dégazage mantellique dans les zones
à faible gradient géothermique...
- certains effets rétroactifs restent sous-estimés: augmentation de teneur atmosphérique en
vapeur d'eau (effet de serre supplémentaire); Fonte des calottes glaciaires : une montée du
niveau marin de 6 m suivrait la fonte de la partie Ouest de la calotte antarctique (la plus
vulnérable).
* Envahissement par l’océan de toutes les terres situées à moins de 0,4 m d'altitude:
Atolls du Pacifique, Bengladesh, Plaines côtières de Chine (80 106 habitants à déplacer),
Floride ; En Europe: Hollande, Danemark, Allemagne du Nord, France (Camargue).
*Augmentation de la fréquence des cyclones tropicaux et des tempêtes des moyennes
latitudes, augmentation des précipitations sur les hautes latitudes et désertification aux
moyennes latitudes.
DES SOLUTIONS ?
PRISE DE CONSCIENCE INDIVIDUELLE ET ACTES INDIVIDUELS
*INFORMER et EDUQUER, ALERTER les instances dirigeantes (responsables politiques,
économiques à tous les niveaux) ;
* LIMITER la consommation de carburants fossiles (fuel, essence, gaz, charbon) doit être
limitée : baisser le chauffage, éviter la climatisation, éviter l’éclairage inutile, utiliser des
ampoules basse tension, LIMITER les transports individuels (transport en commun, co-
voiturage, 2 roues …) CONTROLER les émissions : véhicules moins polluants, véhicules
électriques, consommation de bio-carburants qui sont constitués par photosynthèse à partir
de stocks de carbone pompés dans l’atmosphère (au lieu d’être injectés directement à partir
des sources hydrocarbures fossiles du sous-sol ; Stockage du carbone à long terme : bois de
construction par exemple.
STOCKAGE DU CO2 ?Injecter le C02 dans l’océan : un risque pour l’équilibre des eaux
profondes ?
Renvoyer le CO2 d’où il vient, càdt dans les couches poreuses vidées de leur hydrocarbures ?
les essais en cours révèlent les limites de cette méthode : consommation d’énérgie
supplémentaire pour injecter les gaz dans le sous-sol, volume de stockage très limité, risques
de re-dégazage intempestif.
57
Extrait de Raynaud et al. in Bard, 2006, L’Homme face au climat , Odile Jacob, Paris
58
Annexe 1 : Supplément « Méthane »
Les bactéries méthanogènes, strictement anaérobies, conduisent à la production
de méthane à partir d'un mélange de gaz carbonique et d'hydrogène. Ces
bactéries réduisent le CO2 (ou HCO3-) en méthane. Cette voie est génératrice
d'énergie et couplée à la synthèse d'ATP. Ce métabolisme peut être considéré,
de ce fait, comme un exemple d'autotrophie.
Les deux types de méthanogenèse sont liés à des bactéries du groupe des Archébactéries.
La formation de méthane est liée à des systèmes biologiques coopératifs qui procurent en continu de l'hydrogène
et du gaz carbonique ou des acides organiques. Réciproquement, en retirant l'hydrogène du milieu, les
méthanogènes favorisent thermodynamiquement les fermentations situées en amont dabns la chaine de
dégradation.
Notez que l'une des particularités de ces voies métaboliques originales est le rôle joué par des cofacteurs qui
n'existent que chez les méthanogènes. Ces cofacteurs sont sensibles à la présence de dioxygène. De simples
traces de dioxygène dans le milieu tuent donc les bactéries méthanogènes.
La production biologique de méthane n'est pas un épiphénomène dans la biosphère. C'est une activité majeure dans
les sédiments, même profondément enfouis.
Elle participe à l'équilibre biologique naturel. Le méthane contribue à l'échauffement de l'atmosphère par
absorption du rayonnement infrarouge tellurique.
Gaz à effet de serre CO2 CH4 N2O CFCs
Pouvoir relatif d'absorption du rayonnement infrarouge,
1 32 160 16 000
par unité de volume, ramené à celui du CO2
Contribution relative (en %) à l'effet de serre additif 55 15 4 19
d'après Dautray, 1991.
L'augmentation de son taux dans l'atmosphère (développement des rizières, augmentation du cheptel bovin) est un
59
des facteurs explicatifs de l'augmentation de l'effet de serre.
Par ailleurs, des quantités importantes de méthane se trouvent au fond des océans, piégés sous forme
d¹hydrates de méthane. Les molécules d'eau s'arrangent autour des molécules de CH4 avec une structure
cristalline très différente de la structure de la glace classique d'H2O (les conditions de pression et température
ne permettant pas de faire de la glace d'H2O).
On estime que leur quantité est supérieure à la somme des ressources en charbon et en pétrole de toute la
planète ! Cet état n'est pas forcément stable (le méthane peut être libéré par le réchauffement de l’eau). On
pense qu'au cours de l’histoire géologique, de violents dégazements ont pu avoir lieu, renforcant l'effet de serre
en peu de temps : ceci se serait produit à la fin du Paléocène (il y a 55 millions d¹années), entraînant un fort
réchauffement et la disparition de certaines espèces.
Notez enfin que, sur les fonds océaniques, les suintements de méthane abritent des communautés biologiques
très riches, notamment au niveau des zones de subduction ou des grands deltas sous-marins des fleuves
terrestres. Des bactéries, dites méthanotrophes celles-là, peuvent tirer leur énergie de l’oxydation du méthane
produit : elles sont les producteurs primaires de chaînes trophiques variées. On trouve là de nombreuses
espèces animales notamment, vivant souvent en symbiose avec ces bactéries. Pour ces écosystèmes privés de
lumière, le méthane est une source d’énergie indispensable !
retour...
Bibliographie
LECLERC, H. (1995), Microbiologie générale, Doin.
MADIGAN, M., MARTINKO, J., PARKER, J. (1997), Biology of microorganisms, Prentice Hall
International.
GUYOT G. (1999),Climatologie de l'environnement, Ed. Dunod.
Le méthane dans les océans, Pour La Science, Octobre 1999.
* Fermentation : La fermentation est une oxydation biologique au cours de laquelle l'accepteur final des
hydrogènes provenant du NADH,H+ est un composé issu de la dégradation incomplète du substrat oxydable.
Le substrat oxydable joue donc un double rôle : à la fois source d'énergie et accepteur final d'électrons.
Dans le cas de la respiration, l'accepteur final est exogène (cas de O2 mais aussi NO3- dans la
dénitrification,...).
60
ANNEXE 2
61
ANNEXE 3
HURRICANES : A Carnot engine
Extraits de : K. Emmanuel 2006. Hurricanes: tempest in a greenhouse. Physics Today, August
2006. American Institute of Physics.
Compléments photos extraits du site internet: http://www.nnvl.noaa.gov/
In the part of the tropics where the sea surface is warm enough and the projection of Earth's
angular velocity vector onto the local vertical axis is large enough, random small-scale
convective currents sometimes organize into rotating vortices known as tropical cyclones. In
computer models of the tropical atmosphere, such organization can happen spontaneously, but
usually only if a combination of ocean temperature and rotation is somewhat higher than
those observed in nature. In subcritical conditions, some trigger is necessary to initiate the
vortices, and in the terrestrial atmosphere tropical cyclones only develop from preexisting
disturbances of independent origin. In mathematical parlance, tropical cyclones may be said
to result from a subcritical bifurcation of the radiative–convective equilibrium state. About
10% of them develop in the Atlantic Ocean, where the disturbance is often a 100-km-scale
"easterly wave" that forms over sub-Saharan Africa and then moves westward out over the
Atlantic. When its maximum wind speed exceeds 32 m/s, it, by definition, becomes a
hurricane.
The convective core of a tropical cyclone may be many tens to hundreds of kilometers across,
orders of magnitude greater than the few hundred meters' width of an ordinary cumulus cloud.
The core's small surface-to-volume ratio, together with the strong stability to horizontal
displacement afforded by the inertial stability of its rotation, greatly reduces mixing between
cloudy moist air and clear dry air. In a strong tropical cyclone, entropy production by the
mixing of dry and moist air is virtually shut down, and dissipation of the wind's kinetic energy
takes over as the primary mechanism for producing entropy. Most of the dissipation occurs in
a turbulent atmospheric boundary layer within a few hundred meters of the ocean surface.
The mature hurricane is an almost perfect example of a Carnot heat engine whose working
fluid may be taken as a mixture of dry air, water vapor, and suspended condensed water, all in
62
thermodynamic equilibrium. The engine is powered by the heat flow that is possible because
the tropical ocean and atmosphere are not in thermal equilibrium. This disequilibrium arises
because, thanks to the greenhouse effect, the ocean must lose heat by direct, nonradiative
transfer to the atmosphere to balance the absorption of solar radiation and back radiation from
the atmosphere and clouds. The heat transfer is accomplished mostly by evaporation of water,
which has a large heat of vaporization. To maintain substantial evaporation rates, the air a
short distance above the sea surface must be much drier than would be the case were it in
equilibrium with the sea.
The Figure illustrates the four legs of a hurricane Carnot cycle. From A to B, air undergoes
nearly isothermal expansion as it flows toward the lower pressure of the storm center while in
contact with the surface of the ocean, a giant heat reservoir. As air spirals in near the surface,
conservation of angular momentum causes the air to rotate faster about the storm's axis.
Evaporation of seawater transfers energy from the sea to the air and increases the air's
entropy.
Once the air reaches the point where the surface wind is strongest—typically 5–100 km from
the center of the hurricane—it turns abruptly (point B in the Figure) and flows upward within
the sloping ring of cumulonimbus cloud known as the eyewall. The ascent is nearly adiabatic.
In real storms the air flows out at the top of its trajectory (point C in the Figure) and is
incorporated into other weather systems; in idealized models one can close the cycle by
allowing the heat acquired from the sea surface to be isothermally radiated to space as IR
radiation from the storm outflow. Finally, the cycle is completed as air undergoes adiabatic
compression from D to A.
The rate of heat transfer from the ocean to the atmosphere varies as vE, where v is the surface
wind speed and E quantifies the thermodynamic disequilibrium between the ocean and
atmosphere. But there is another source of heat; the dissipation of the kinetic energy of the
wind by surface friction. That can be shown to vary as v3. According to Carnot, the power
generation by the hurricane heat engine is given by the rate of heat input multiplied by the
thermodynamic efficiency.
If the storm is in a steady condition, then the power generation must equal the dissipation,
which is proportional to v3. Equating dissipation and generation yields an expression for the
wind speed:
Here Ts is the ocean temperature and To is the temperature of the outflow. Those temperatures
and E may be easily estimated from observations of the tropics, and v as given by the equation
is found to provide a good quantitative upper bound on hurricane wind speeds. Several
factors, however, prevent most storms from achieving their maximum sustainable wind speed,
or "potential intensity." Those include cooling of the sea surface by turbulent mixing that
brings cold ocean water up to the surface and entropy consumption by dry air finding its way
into the hurricane's core.
63
The thermodynamic cycle of a hurricane represents only a glimpse of the fascinating physics
of hurricanes; more complete expositions are available in the resources given below. The
transition of the tropical atmosphere from one with ordinary convective clouds and mixing-
dominated entropy production to a system with powerful vortices and dissipation-driven
entropy production remains a mysterious and inadequately studied phenomenon. This may be
of more than academic interest, as increasing concentrations of greenhouse gases increase the
thermodynamic disequilibrium of the tropical ocean–atmosphere system and thereby increase
the intensity of hurricanes.
64
ANNEXE 4
Résumé :
Les marées sont surtout visibles en milieu côtier, là où l’eau liquide en bordure de
continent subit les plus fortes amplifications de mouvements. Cependant, le phénomène de
marées concerne toutes les planètes, telluriques ou gazeuses, et à l’échelle de la Terre
participe à des déformations insoupçonnées de la Terre solide. La force génératrice des
marées résulte d’une combinaison des forces d’attraction gravitationnelle et des forces
centrifuges. Lune et Soleil sont les principaux astres engendrant les marées terrestres. La Lune
a une « faible » masse mais elle est proche et le Soleil est lointain mais a une forte masse. La
lune tourne en orbite autour de la terre et le couple Terre-Lune tourne en orbite autour du
Soleil. Les accélérations gravitationnelle et centrifuge se combinent et engendre des
déformations de la surface terrestre, notamment les fluides, océan et atmosphère qui sont
parcourus par des ondes de marée. Par exemple, quotidiennement en tous lieux de la surface
terrestre, le niveau de la mer monte et descend. Cette oscillation périodique, la marée, est
particulièrement visible sur les côtes des continents et beaucoup moins marquée en plein
océan. Vue de la côte elle est d'abord perçue comme un déplacement horizontal, dû à l'arrivée
de l'onde de marée : le niveau de la mer monte avec le courant de flot, recouvrant des
étendues plus ou moins grandes (Pleine mer = PM) et descend avec le courant de jusant
laissant ces mêmes étendues à sec (Basse mer = BM).
Attraction gravitationnelle d'un astre ; Lune et soleil, les astres les plus influents.
Force centrifuge liée à la révolution des astres ; effet sur la marée
Force génératrice des marées, définition, variations d’intensité en fonction de la
position du site par rapport à l’astre attracteur.
Trajet de l’onde de marée à la surface du globe
Effet de la profondeur des océans sur l'onde de marée
Influence de la géométrie des océans et des mers sur l'onde de marée.
Deux marées quotidiennes sur les côtes d’Europe de l’Ouest.
Variation d'amplitude des marées
Le retard de la marée : environ 50 mn par jour , mais pas systématiquement
Vives-eaux et des mortes-eaux
Marées d'équinoxes et de solstice
Coefficients de marée : définition et application
http://www.sb-roscoff.fr/Maree/maree-intro.html
http://www.planete-astronomie.com/Terre/Lune/Lune-Rotation.php
65
Introduction et historique
Note : l’amplitude est la hauteur moyenne mesurée en pleine mer, entre marée haute et marée
basse sur au moins un cycle de marée. Le marnage est la différence de hauteur en un site
donné entre la marée haute et la marée basse qui suit (notion locale et temporelle).
Vus des pôles Nord ces mouvements sont dans le sens direct (anti-horaire). La Terre et la
Lune se comportent comme un système double : elles tournent autour de leur centre de masse
commun ou barycentre qui est situé en réalité dans la Terre à environ 4 700 km de son centre.
La Lune présente toujours la même face à la Terre car sa période de rotation est égale à sa
période de révolution . Ceci est dû à des frottements engendrés par la déformation de la Lune
par la marée qui ont progressivement ralenti la rotation lunaire jusqu'à ce sa période égale
celle la période de révolution. La rotation de la Terre ralentit aussi pour correspondre à la
période de révolution de la Lune et la durée du jour s'allonge donc d'environ 15 µs par an. Le
moment cinétique total du couple Terre-Lune devant se conserver, la distance Terre- Lune
augmente de 3,8 cm par an.
Les points où l'orbite de la Lune croise l'écliptique s'appellent « nœuds » lunaires : le nœud
ascendant est celui où la Lune passe vers le nord de l'écliptique et le nœud descendant est
celui où elle passe vers le sud.
66
La rotation d’une planète sur elle-même peut se traduire de 2 manières. La rotation sidérale
consiste en un tour complet par rapport au repère fixe des étoiles. La rotation synodique
consiste en un tour complet par rapport au soleil: un point donné de la planète face au soleil
après une rotation de 360° + l’angle de révolution parcouru par la planète pendant la durée de
sa rotation sidérale. Pour ce qui concerne la Lune, la rotation sidérale (par rapport au repère
fixe des étoiles) s’effectue en 27j 7 h 43’ 11’’ et la durée d’un tour de la Terre (période de
révolution sidérale) est aussi de 27j 7 h 43’ 11’’ soit 27,3217 jours.
La rotation synodique nécessite le temps d’une révolution sidérale plus le temps nécessaire
pour parcourir un angle de 26,92°, angle de révolution autour du soleil couvert en 27,3 jours
[(360/365)*27,3 = 26,92°]. La période de rotation synodique est de 29j 12h 44’ et 3’’.
ATTRACTION GRAVITATIONNELLE
Dans notre système solaire, toutes les planètes sont attirées vers le soleil et gravitent autour de
lui. Cette loi d'attraction universelle démontrée par Newton, se fait aussi sentir entre tous les
astres de notre système solaire. Ainsi, deux astres quelconques exercent l'un sur l'autre une
force d'attraction (Fa) proportionnelle à la masse des astres, mais, inversement
proportionnelle au carré de la distance entre ces deux astres. (Fig. 1).
Attention erreurs : 1) la distance D (d dans les équations ci-après) est mesurée entre les centres des astres.
2) la constante de gravitation universelle est « G » et non « g ».
Plus un astre est proche de la terre, plus sa force d'attraction sera grande. Ainsi, la lune en
raison de sa faible distance exerce une forte attraction sur la terre; le soleil bien que très
lourd, exerce une attraction plus faible en raison de sa distance à la Terre. Les autres planètes
67
influent de façon très négligeable parce qu’elles ne sont pas assez lourdes pour compenser la
très grande distance, qui les séparent de la terre. Jupiter et Saturne sont cependant les plus
influentes après la Lune et le Soleil.
La force d'attraction est représentée par un vecteur (Fa) qui attire la surface du globe terrestre
en direction de l'astre attracteur. Elle se manifeste de façon visible sur tous les corps
déformables, comme la surface de l'eau. L'eau va donc s'accumuler en un bourrelet, là ou
l'attraction est maximale, c'est-à-dire au point de la surface du globe situé le plus près de
l'astre attracteur. Ce point situé directement sous l'astre est appelé la zénith (Fig. 2).
FORCE CENTRIFUGE
Si l’on considère la Terre et la Lune comme des masses ponctuelle, la force centrifuge
qu’elles subissent du fait de leur rotation autour d’un barycentre (axe de rotation) commun est
égale sur les deux astres et en tout point de chaque astre.
Sur terre, la force centrifuge liée à ces couples Terre-Astre est donc constante en tous les
points du globe. Elle est représentée par un vecteur (Fg) dirigé à l’opposé de l'astre attracteur.
Elle se manifeste de façon visible sur tous les corps déformables. Si l’on simplifie au cas des
masses d’eau océanique, on peut considérer qu’un bourrelet d’eau s’accumule au point de la
surface du globe diamétralement opposé à l'astre attracteur, (Nadir ; Fig.3).
68
La force génératrice de la marée est la résultante des deux forces opposées liées à la
présence d’un astre attracteur.
- Attraction gravitationnelle de l'astre attracteur : (Fa), force centripète qui tend à attirer,
donc à déformer (Fig. 1 et 2).
- Force centrifuge (Fg) de sens opposé à la force d'attraction, qui la compense exactement de
sorte que chaque planète reste sur son orbite (Fig. 3).
Au centre de la Terre, force d'attraction et force centrifuge s'annulent (si ce n’était
pas le cas, chaque astre se déplacerait jusqu’à un nouvel équilibre) : Fa=-Fg et FM=0.
A la surface, la résultante de la force d'attraction et de la force centrifuge n'est pas
nulle c'est la force génératrice de la marée (FM) (Fig.4)
La force d'attraction est maximale au zénith car la distance D (terre-astre) y est minimale. La
résultante de Fg et Fa, qui génère la marée, est orientée vers la Lune et déforme la Terre et
notamment les fluides en direction de l'astre (Fig.4).
Du côté nadiral, à l'opposé de l'astre, la force d'attraction est minimale car la distance
D(terre-astre) est maximale. La force centrifuge étant constante, la résultante génératrice de la
marée déforme la Terre et notamment les fluides en direction opposée de la Lune (Fig.4).
Ainsi l'attraction de l'astre résulte en deux "pleines mer" simultanées, l'une du côté zénith et
l'autre du côté nadir (Fig.4). La force génératrice de la marée est maximale en ces deux
points simultanément.
La marée est donc une déformation de la surface des océans en réponse à l'attraction et au
mouvement des astres.
Quelques précisions :
1) Au centre de la Terre on a Fg = -Fa ; or Fg est constante. Donc on peut substituer à Fg la
valeur –Fa (centre) pour calculer la FM force génératrice de marées.
Fa au centre = G (Mt. Ml) / d2
a étant le rayon terrestre, Mt la masse de la Terre et Ml la masse de la Lune,
Fa au Zénith = G (Mt. Ml) / (d-a )2
Fa au Nadir = G (Mt. Ml) / (d+a )2
Au zénith on a donc FM = G.Ml [(1/(d-a)2) – (1/d2)] ;
Dont le développement limité aboutit à FM ~ 2 a G.Ml / d3
La force génératrice des marées est donc inversement proportionnelle au cube de la distance
Terre-Astre (l’effet du soleil en est d’autant plus affaibli par rapport à celui de la Lune).
2) Pour un point P situé à un angle de la ligne joignant la Terre à l’astre considéré, la force
génératrice des marées peut se décomposer en une composante horizontale H et une
composante verticale Z.
69
Z = -2a G.Ml / d3 x [3/4 cos (2
H = 2a G.Ml / d3 x [3/4 sin (2
Toutes deux sont négligeables par rapport à la force de pesanteur terrestre g : Z = ~ 10-7 g.
Z ne peut donc « lutter » contre la pesanteur, mais H elle est comparable aux forces de friction
et de pression qui déterminent l’équilibre des matériaux. C’est donc H qui déforme la Terre,
en entraînant les matériaux, d’autant plus facilement qu’ils sont fluides, vers et à l’opposé de,
la direction de l’astre attracteur et cette déformation est donc maximale au Zénith et au Nadir.
La terre est donc soumise à une déformation généralisée. Ainsi la Terre solide
enregistre des déformations, dites marées terrestres : le sol monte et descend de plusieurs
décimètres (30 cm à nos latitudes), ce qui n’est pas perceptible mais reste mesurable en
observatoires géodésiques. Cette déformation a des conséquences pour la variation périodique
de g.
L’action de la marée est évidemment maximale sur les fluides, entraînés par H vers le Zénith
et vers le Nadir. L’eau s’accumule en deux bourrelets répartis de chaque coté de la Terre, l’un
vers l’astre attracteur, l’autre à l’opposé. Si l’on observe ce système par le pôle terrestre, on a
une accumulation d’eau dans la direction de l’astre et un déficit d’eau dans la direction
perpendiculaire (méridiens situés à 90° de la direction Terre-Astre). Tout se passe comme si
la terre tournait à l’intérieur de ce bourrelet dont la direction est fixée par celle de l’astre
attracteur. La déformation océanique se propage donc telle une onde qui tend à suivre le
mouvement apparent de l’Astre. A l’échelle globale le déplacement de la Terre dans le
bourrelet de l'onde de marée a une période principale égale à la durée de la rotation de la
Terre, soit environ 24 heures. La distance entre le sommet du bourrelet (marée haute) et le
creux entre deux bourrelets (marée basse), ou demi-longueur d’onde, est égale au quart de la
circonférence terrestre, soit 10 000 km.
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EFFETS RESPECTIFS ET COMBINES DE LA LUNE ET DU SOLEIL
LUNE :
L’équation de FM peut être écrite avec Ml, masse de la Lune et Dl, distance Terre-Lune
Avec Ml = 735 1020 kg et Dl = 3,844 105 m
La Lune fait un tour de Terre (période de révolution sidérale) en : 27j 7 h 43’ 11’’ soit
27,3217 jours, elle parcourt donc environ ~13° d’angle par jour. La terre doit donc tous les
jours rattraper cet angle, afin de présenter le même point sous la Lune ; elle parcourt cet angle
en 52’ (23h58’*13°/360°).
La période de passage d’un point de la Terre sous le même bourrelet (au Zénith, donc coté
Lune par exemple) est donc de 24 h 52’. Comme il existe une symétrie du bourrelet (Nadir), il
va y avoir passage sous un bourrelet toutes les 12 h 26’ et donc passage d’une marée haute à
une marée basse toutes les 6h 13’
SOLEIL
L’équation de FM peut être écrite avec Ms, masse du soleil et Ds, distance Terre-Soleil
Avec Ms = 1,9891 1030 kg et Ds = 1,5 1011 m
Le rapport FMs / FMl = (Ms x Dl3 / Ml x Ds3) = 0,46
L’effet du Soleil est donc égal à environ la moitié de celui de la Lune.
La Terre présentant le même point au soleil toutes les 24 h, la période des marées liée au
soleil est de 24 h. Il y aura donc une marée haute « solaire » toutes les 12 h et et donc passage
d’une marée haute à une marée basse toutes les 6h.
Le bourrelet de marées lié au Soleil est dans la direction Terre-Soleil, donc change
saisonnièrement (cf cours insolation) en fonction de l’inclinaison de l’axe de rotation
terrestre.
La position de l'astre attracteur (soleil ou lune) n'est pas toujours dans le plan de
l'équateur terrestre (l’angle entre direction Terre-astre et plan de l'équateur terrestre est
déclinaison). La déformation liée à la marée n’est donc pas toujours symétrique par
rapport à l’axe de rotation. Un point P subissant une forte pleine mer (PM) au « zénith »
aura une plus faible pleine mer (PM) au « nadir ». Plus la déclinaison est forte plus la
différence entre deux PM successives sera importante (Fig.8 A et B ).
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RETARD DE LA MAREE DE 50 mn CHAQUE JOUR
Pendant que la terre tourne sur elle même en 24h, la lune tourne autour de la terre en
27 jours 7 heures et 43 minutes. En 24 h la lune se sera donc déplacée de 12,8° environ sur
son orbite. A la fin de sa rotation quotidienne, la terre devrait donc tourner de 12,8°
supplémentaires pour se retrouver exactement dans sa position initiale face à la lune. Cela
prend environ 50 mn à la terre pour rattraper cet angle. Le cycle des deux marées est donc
bouclé en 24 heures et 50 mn environ (Fig. 9).
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Ce retard varie d'un jour à l'autre
La lune ne se déplace pas à vitesse constante sur son ellipse autour de la terre en raison
de l’excentricité de l’orbite lunaire. Lorsque la lune passe près de la terre (périgée) sa vitesse
de parcours accélère (14°/jour). Lorsqu'elle est très éloignée de la terre (apogée) sa vitesse se
ralentit jusqu'à environ (11°/jour). Le retard de la marée d'un jour sur l'autre n'est donc pas
précisément de 50’. D'autres facteurs (déclinaison, etc...) entrent en jeu, de sorte que le retard
journalier de la marée varie entre 30’ et 1h 40’ (Fig. ).
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Les marées liées au soleil et à la lune interfèrent selon les configurations suivantes :
En conjonction (ou Syzygie), l’alignement des 3 astres résulte en un cumul des effets,
entraînant de fortes amplitudes de marées (Vives- eaux)
En quadrature, (angle de 90° entre T-S et T-L), les effets se soustraient, entraînant de faibles
amplitudes (Mortes eaux).
Les périodes de rotation de la Terre (sidérale = 23h 56’ 4’’ et synodique = 24 h), la
période de révolution de la Lune autour de la Terre (27j 7 h 43’ 11’’), et dans un moindre
mesure la période de révolution du couple Terre-Lune autour du soleil (365 j), sont les
principaux déterminant des périodes principales de la marée.
En un mois il y a deux vives-eaux et deux mortes-eaux. En vives-eaux la pleine mer
(PM) est très haute et la basse mer (BM) descend très bas. En mortes-eaux, la différence de
hauteur d'eau entre PM et BM est faible et s'écarte peu d'un niveau moyen appelé la mi-
marée.
Cette amplification du phénomène de la marée en période de vives-eaux est due à la
conjugaison des forces d'attraction lunaire et solaire. Les vives-eaux ont lieu au moment de la
pleine lune et de la nouvelle lune. Ces deux configurations correspondent respectivement aux
alignements soleil-terre-lune et soleil-lune-terre et se dénomment syzygies. Dans les deux cas
les forces d'attraction lunaire et solaire s'additionnent ce qui explique l'amplification du
phénomène. (Fig. ).
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1) L’amplitude de la marée semi-diurne ne correspond pas toujours à sa valeur
théorique (si =45°, amplitude théorique = 25 cos 245 = 12,5 cm). En effet, on
mesure des amplitudes de de 0,1 à plus de 1 m en plein océan, notamment en
Atlantique Nord.
2) IL existe des décalages de plusieurs heures entre la marée haute et le passage de la
Lune au zénith.
3) Sur les plateformes continentales et dans le mers semi fermées, les amplitudes sont
10 fois supérieurs à celles de l’Océan ouvert : Amérique du Nord Ouest : 3m ; Amérique
du Nord Est : 17 m (Baie de Fundy) ; Europe du N-W : 15 m (Mt St Michel) ; Océan
Indien : 12 m ; Méditerranée : 2,6 m (Tunisie); 0,5 m Provence
En océan ouvert, les vitesses de courants sont de l’ordre de 0,01 à 0,1 m/s ; sur les marges
continentales, les vitesses de courants de 1 à 2 m/s sont la règle mais on mesure
fréquemment des vitesses de 5 à 8 m/s.
La force de Coriolis dévie les mouvements d'eau dans le sens des aiguilles d'une montre,
dans l'hémisphère nord et dans le sens inverse des aiguilles d'une montre dans l'hémisphère
sud. L'onde de marée tourne ainsi autour de points où la marée est nulle: les points
amphidromiques. Dans l'océan Pacifique et Indien il existe plusieurs points
amphidromiques. (Fig. 6 - Carte du trajet de l'onde de marée dans les océans).
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A cause de la présence des continents, l'onde de marée ne peut pas se propager. Elle
passe de l'océan Atlantique à l’océan Pacifique au sud de l'Amérique du Sud, puis remonte
vers le nord. (Fig. - Carte du trajet de l'onde de marée dans les océans).
Pour que des oscillations de longueur d’onde 20 000 km se déroulent à la surface du
globe sans retard par rapport aux astres, il faudrait une profondeur d'océans de 22 km! Or la
profondeur moyenne des océans n'est que de 4 à 6 km. L'onde est donc retardée par rapport à
la position des astres attracteurs par un frottement important appelé AGE DE LA MAREE. Il
est défini au moment de la plus forte amplification de la marée par la conjonction soleil-
lune-terre ; c’est le temps écoulé entre la syzygie (alignement des astres attracteurs) et la
plus forte marée qui la suit.
La géométrie des océans permet un développement plus ou moins complet de l'onde de marée
selon ses composantes prédominantes.
Le bassin Atlantique, plus long que large, permet le développement d'ondes de 12 heures donc
semi-diurnes, c' est-à-dire deux marées par journée de 24 h. La configuration de l'Atlantique
est telle que toutes les ondes perturbatrices vont avoir tendance à s'exprimer avec une période
de 12 h et s'ajouter à la force de la marée et donc l'amplifier. Ainsi la composante de période
semi-diurne de la marée va pouvoir s'exprimer et même résonner, c'est-à-dire s'amplifier dans
l'Atlantique et en particulier dans la Manche. Les côtes françaises de Méditerranée présentent
la même périodicité semi-diurne, mais une amplitude de variation de niveau très faible, de
l'ordre de 0,5 m.
Le Pacifique et l'Indien, aux plus grandes dimensions permettent aussi bien le développement
d'ondes diurnes que semi-diurnes : les marées y sont souvent mixtes (alternance diurne /
semi-diurne). Ce qui donne un régime irrégulier.
(Fig. 6 - Carte des différents types de marée à la surface du globe avec les marnages
remarquables)
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Pourquoi y a-t-il des grandes marées au moment de l'équinoxe, en France ?
Équinoxe vient du latin et signifie que la durée du jour est égale à celle de la nuit. Pour que
cela se produise il faut que le soleil soit situé dans le plan de l'équateur terrestre, ce qui
veut dire que la déclinaison solaire est nulle. C'est le cas deux fois par an; autour du 21 mars
et du 23 septembre. La position solaire est alors optimale pour amplifier les marées de type
semi-diurne. Dès que la lune et le soleil sont alignés en syzygie la grande marée d'équinoxe
prend place.(Fig. 12 )
Sur les côtes de France, le type de marée est de type semi-diurne. On ne constate pas
d'amplification particulière de la marée au moment des solstices. Il faut aller dans le Pacifique
ou dans l'océan Indien où les marées sont de type diurne ou mixte (alternance diurne et semi-
diurne) pour voir de grandes marées au moment des solstices.
Les coefficients de marée sont des grandeurs, sans unité, exprimées en centièmes, variant de
20 à 120, qui indiquent l'amplitude de l'oscillation de la marée. Ces coefficients ont été
crées au XIX ième siècle par des hydrographes français, en choisissant arbitrairement la
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valeur de 100 pour un alignement équatorial soleil-lune avec une distance moyenne lune-terre,
donc pour une marée d'équinoxe moyenne. Ce système de caractérisation d'une marée par, un
coefficient n'est utilisé qu'en France.
Le coefficient donne une idée de l'importance de la différence de hauteur entre marée haute
(PM) et marée basse (BM), donc du marnage attendu. En effet, les valeurs précises du
marnage dépendent des configurations de chaque lieu et ne sont donc pas généralisables
partout pour une marée donnée, d'où l'intérêt des coefficients.
A Roscoff, nous avons deux marées par jour. Le régime est donc semi-diurne, comme
partout sur les côtes de France. Les deux marées quotidiennes sont d'amplitude très proches
donc la marée est de type régulier.
L'âge de la marée à Roscoff est d' environ 3 jours! Ceci signifie que la plus forte marée
arrivera en moyenne 3 jours après la position astrale qui l'occasionne, soit 3 jours après la
pleine lune (ou la nouvelle lune). Ce décalage correspond au temps qu'il faut à l'onde de
marée pour atteindre nos côtes, depuis L'Atlantique. (Fig. 6 Voir le trajet de propagation de
l'onde de marée).
L'heure de la marée basse à Roscoff est en moyenne une heure plus tard qu'à Brest, car
l'onde de marée met environ une heure pour se propager de Brest à Roscoff.
A Roscoff, les basses mers des grandes marées se produisent autour de l'heure du midi solaire
et donc aussi du minuit solaire. Les basses mers de vives eaux en milieu de journée sont une
chance pour les pêcheurs à pied! A Wimereux l'heure des plus grandes basses mers se situe
autour de 6h et de 18h. (Fig. 13 - Carte de l'onde de marée dans la Manche )
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Trajet de l'onde de marée en Manche et en Mer du Nord.
Les lignes d'égale phase ou lignes cotidales (en pointillés bleus) montrent la progression de la
marée, d'heure en heure, d'ouest en est dans la Manche. Dans la Mer du Nord l'onde de marée,
déviée par les forces de Coriolis, tourne dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Ainsi,
en Manche occidentale, les localités françaises et anglaises situées de part et d'autre de la
Manche sur le même méridien, ont leurs pleines et basses mers quasi-simultanément. Par
contre en Mer du Nord, les localités anglaises se trouvent face aux localités hollandaises, sur
le même paralléle, ont leurs marées en moyenne 7 heures plus tard que les côtes
Quelle est l'influence de la marée sur la biologie des organismes de l'estran à Roscoff ?
La marée à Roscoff découvre l'estran deux fois en 24 heures. L'estran, cette zone côtière
comprise entre les plus hautes mers et les plus basses mers, s'appelle aussi la zone de
balancement des marées ou encore, la zone intertidale. A Roscoff, elle est soumise à
l'alternance de l'immersion et de l'émersion toutes les 6 heures.
Les algues et les animaux qui vivent dans cette zone doivent donc passer régulièrement de la
vie aquatique à la vie à l'air libre ou bien, au milieu plus confiné des cuvettes ou flaques d'eau
de mer.
Passer de la vie aquatique à la vie aérienne suppose que les organismes sont capables de
respirer dans l'eau et dans l'air, ou bien capables de garder une petite réserve d'eau de mer, ou
bien encore capables de ne pas respirer pendant la basse mer, en attendant le retour de la
marée haute. Cela suppose aussi qu' ils peuvent se protéger de la dessiccation à l'air et qu'ils
supportent la force des vagues, lors de la marée haute.
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La vie à marée haute leur apporte un milieu ambiant frais, de température relativement
constante: l'eau ne varie que de 9° à 16° C environ, au cours de l'année, au large de Roscoff.
A marée basse, la température de l'estran peut atteindre des valeurs très élevées sous le soleil,
ou au contraire, des valeurs très basses en hiver.
La salinité, de même, est moins variable à marée haute (autour de 35g de sel par litre), qu'à
marée basse, où la salinité des cuvettes augmente lorsque l'eau s'évapore au soleil ou, au
contraire, diminue lorsque les flaques sont diluées par l'eau de pluie.
L'eau, à marée haute, absorbe une partie de la lumière solaire, en particulier les rayons ultra-
violets. Dans les cuvettes à marée basse, il n'y a plus le même filtre absorbant et la lumière qui
atteint les organismes peut être très vive.
La vie dans l'estran suppose donc une grande tolérance physiologique des organismes face
aux variations drastiques d'hygrométrie, de salinité, de température, de pH, de lumière et
d'agitation de l'eau. En raison de ces conditions très variables, l'estran peut être qualifié de
"milieu extrême". Les mouvements de la marée conditionnent aussi les arrivées des stades
larvaires du plancton pour le recrutement des espèces du littoral. L'étude de la faune et de la
flore montre que les espèces animales et végétales s'établissent à des niveaux marégraphiques
correspondant à leur capacité d'adaptation à l'émersion-immersion. La limite supérieure de
leur zone de répartition correspond à leur optimum de tolérance à l'émersion, tandis que la
limite inférieure est aussi influencée par la compétition avec d'autres espèces, moins
tolérantes face à l'émersion. En se promenant du haut de l'estran vers le bas, on peut ainsi
constater une succession régulière de peuplements spécifiques, tant végétaux qu'animaux. L'
enseignement de l'écologie et de la biologie des organismes de l'estran est une des fonctions
de la Station Biologique de Roscoff.
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