COURS DE PSYCHO DU TRAVAIL (L1Comm)
COURS DE PSYCHO DU TRAVAIL (L1Comm)
COURS DE PSYCHO DU TRAVAIL (L1Comm)
INTRODUCTION
De ce fait, ce cours a été destiné aussi bien aux étudiants en psychologie toutes
options confondues pour les familiariser déjà avec le monde du travail auquel ils
seront appelés demain, qu‘à ceux des autes spécialités, tels que les étudiants en
[2]
A la fin du cours, l‘étudiant doit être capable notamment : (i) de connaître les
différencs questions traitées en psychologie du travail, ainsi que les différents
domaines de recherche et d‘intervention de cette discipline scientifique ; (ii) de
décrire et expliquer les aspects relatifs à la psychologie du personnel ; (iii)
d‘analyser sommairement un travail (identification de l‘emploi, description des
tâches, spécification des emplois et classification des emplois) ; (iv) d‘identifier
et expliquer, le contexte de travail, les facteurs de risques psychosociaux et de
risques professionnels (maladies professionnelles, accidents de travail…)…
[3]
Section 1 : Le Travail
Dans les années 60, les sociologues pensaient qu'en 2000, la société serait une
société des loisirs, il n'y aurait plus besoin de travailler pour produire, on est loin
de la réalité!
Jahoda (1982) a fait des recherches sur le chômage et sa répercussion sur les
personnes. Il en a déduit quelques fonctions du travail : le travail structure la
temporalité des individus (contraintes de gestion du temps (horaires)). Il permet
des contacts sociaux (socialisation) en dehors de la sphère familiale. Grace à la
production de biens ou de services, il insère l‘individu dans un collectif avec un
but commun, dans la société. Il définit le statut social et contribue à définir
l‘identité de l‘individu. Il constitue une source d‘activités.
Ceci explique certaines difficultés rencontrées par les personnes sans travail
(culpabilité, exclusion sociale, faible image sociale…). Toutefois, compte tenu
de l‘évolution du marché de l‘emploi, Roques et Curie montrent que ceci
dépend de la signification du travail et sa fonction dans les systèmes d‘activités
des personnes. Il faut donc intégrer dans le modèle le sens du travail pour
l'homme.
l‘avenir avec confiance, qui vous permet d‘apprendre, qui vous permet de vous
épanouir).
Les relations au travail : un travail qui vous permet d‘avoir des contacts
intéressants avec d‘autres, qui vous permet d‘avoir de bonnes relations avec les
autres, qui vous permet de développer une complicité avec vos collègues, qui
vous permet d‘avoir de l‘influence dans votre milieu.
L’utilité du travail : un travail qui est utile à la société, qui est utile aux autres.
On peut observer que les caractéristiques qui donnent du sens au travail peuvent
être vues comme étant les caractéristiques qui donnent du sens à l‘essence
humaine, c‘est-à-dire être autonome, libre, pouvoir se développer, apprendre,
être utile à la société, être reconnu pour ses capacités, son identité, dans un
milieu où il est respecté et peut faire preuve de respect et de considération
envers un autre être humain. C‘est ainsi que dans ses études cliniques,
Baumeister (1991) a déterminé quatre besoins qui concourent à donner un sens à
la vie : (i) avoir une raison d‘être, une raison de vivre, (ii) avoir le sentiment
d‘avoir un contrôle sur son destin et de l‘efficacité dans ses projets, (iii) avoir le
sentiment d‘être une personne correcte, dont la conduite est moralement
justifiable, et (iv) avoir un sentiment de dignité et de valeur personnelle. Ces
besoins sont inter-reliés et leur satisfaction se manifeste par le sentiment de
cohérence et de sens de sa vie.
Pour Isaksen (2000), le sens du travail est perçu comme un état de satisfaction
engendré par la perception de cohérence entre la personne et le travail qu‘elle
accomplit. D‘après son analyse de 28 entrevues avec des employés dans le
secteur de la restauration, il est possible pour une personne de donner un sens à
son travail, malgré les conditions difficiles dans lesquelles il s‘effectue. Ainsi,
huit caractéristiques du travail contribuent à lui donner un sens : (i) la possibilité
de s‘identifier à son travail et à son milieu de travail, (ii) la possibilité d‘avoir
[8]
des bonnes relations avec les autres et de se préoccuper de leur bien-être, (iii) le
sentiment que le travail est utile et contribue à l‘accomplissement d‘un projet
important, (iv) le sentiment que le travail accompli est important pour les autres,
est bénéfique pour autrui, (v) la possibilité d‘apprendre et le plaisir de
s‘accomplir dans son travail, (vi) la possibilité de participer à l‘amélioration de
l‘efficacité des processus et des conditions de travail, (vii) le sentiment
d‘autonomie et de liberté dans l‘accomplissement de son travail, et (viii) le
sentiment de responsabilité et de fierté du travail accompli.
Les réponses varient d‘un pays à l‘autre et ont tendance à devenir de plus en
plus négatives avec le temps. Cette proportion est de 93% de oui chez les
japonais. Alors qu‘elle n‘est que de 69% chez les britanniques. Au début des
années 1980, 70% des allemands répondaient oui. Cette proportion baissait à
64.4% à la fin de cette même décennie. Seulement 14% des gagnants américains
à la loterie cessent de travailler (Harpazet Hui, 2001).
Lorsqu'on demande aux gens de décrire leur travail, ils peuvent expliquer ce
qu'ils font (je soigne des malades, je répare des ordinateurs, je vends des
produits, j‘enseigne…), expliquer son utilité (je permets à des personnes de
trouver de l‘emploi, je trouve de nouveaux médicaments, je développe les
compétences… ou expliquer leur statut (je suis employé(e) de banque, je suis
médecin, je suis fonctionnaire…). Cela dépend de la manière dont ils conçoivent
leur travail. Il s‘agit là de la définition du concept de travail selon le sens
commun.
Mais cette définition est incomplète. Il existe d‘autres définitions comme celles
de Goguelin, Louche et Karnas.
Il est important de reconnaître que le travail est une notion qui comporte
plusieurs définitions. Brief et Nord (1990) soutiennent que le seul élément qui
rallie les multiples acceptions soit une activité qui a un but. Généralement, on
le définit comme une dépense d'énergie à travers un ensemble d'activités
coordonnées visant à produire quelque chose d'utile (Shepherdson, 1984). En
plus, le travail serait une activité utile, déterminée par un but défini au-delà du
plaisir engendré par son exécution (Fryer & Payne, 1984).
Selon Firth (1948), le travail ne doit pas impliquer seulement des relations
fondées sur les exigences techniques et économiques; il doit également
impliquer un ensemble de relations fondées sur les nécessités humaines et
sociales sans quoi on met en péril le sain développement de la société. En effet,
le caractère des relations qu‘entretiennent les individus a un effet important sur
leur décision de s'engager dans leur activité productive et sur la qualité de leur
production.
Brief et Nord (1990) partagent le même point de vue que (1948). Pour eux,
donner au travail le sens d'une activité que l'individu fait pour gagner un salaire,
entraîne des conséquences fâcheuses autant personnelles qu‘institutionnelles. En
outre, cette restriction du sens du travail à son aspect économique engendre ou
renforce les rapports contractuels entre l'individu et l'organisation qui l'emploie,
conférant une importance à la rémunération au détriment de l'esprit de service et
de communauté. Elle dévalue également les activités non-rémunérées comme le
bénévolat et le travail domestique (housework) ; celles-ci n'étant plus
considérées comme du travail, elles ne sont plus reconnues. Au niveau
institutionnel, cet usage de la notion de travail crée également une situation où le
traitement salarial attire plus l'attention des négociateurs que le traitement des
relations humaines dans l'organisation ou le traitement psychologique qu'y
trouvent les individus.
Quoiqu‘on en dise, le travail est une activité très importante pour les humains et
pour la société. Il est avant tout une activité par laquelle une personne s‘insère
dans le monde, exerce ses talents, se définit, actualise son potentiel et crée de la
[11]
En définitive, nous pouvons noter qu‘il existe des conditions nécessaires (mais
non suffisantes) pour définir ce qu‘est le « travail » :
Lorsqu‘on s‘en tient aux pays les plus développés, on pourrait supposer que les
activités non salariées, même dynamiques, ne constituent qu‘un aspect
irréversiblement minoritaire. Mais en revanche si l‘on considère les pays en voie
de développement, les ordres de grandeur sont différents (Aubret & Gilbert,
2007).
2.1. Introduction
A cet effet, il convient de souligner le fait que la psychologie du travail n‘est pas
une psychologie appliquant les théories de la psychologie fondamentale. Elle
produit des connaissances qui influencent d‘autres secteurs de la psychologie.
Les différents domaines s'enrichissent mutuellement, il y a échange entre les
domaines. Ainsi, la psychologie du travail est « une discipline sensible à la
demande sociale tout en n‘étant pas subordonnée à elle » (Louche, 2007).
sont-ils influencés par les opinions des autres ?, le travail collaboratif et collectif
(par exemple : « comment fonctionne une équipe de travail ? » ; (5) de la
psychologie différentielle, pour étudier : nos caractéristiques individuelles
(humeur, personnalité, etc.), l‘impact des changements individuels. Par exemple,
« comprenons-nous tous la même chose ? », etc.
Ce qui apparaît clairement que différents courants de pensée ont eu, au cours de
temps, des optiques différentes des conditions nécessaires à l‘épanouissement de
l‘homme par son travail et ont donc proposé à notre préoccupation des solutions
successives.
De ce fait, les effets cachés des frustrations ouvrières, bien que moins
spectaculaires, sont pourtant bien plus dangereux pour la sécurité de
l‘entreprise ; il en résulte donc d‘une part une diminution de l‘intérêt pour le
travail avec comme conséquence une régression de la volonté d‘effort, un refus
de coopérer, un gaspillage élevé, un absentéisme anormale, un usage négligeant
des machines et de l‘outillage qui sont autant de facteurs qui viennent grever le
prix de revient de l‘entreprise d‘autre part, la misère ouvrière et les frustrations
des travailleurs mécontents provoquent et stimulent bientôt le développement
d‘un syndicalisme très actif. Celui-ci cherche encore sa cohésion et ses moyens
d‘action, mais sa venue accroît davantage la tension entre le Capital et le travail.
En effet, les syndicats mettent en général l‘accent sur l‘aspect négatif des
relations professionnelles. C‘est dans le but d‘éviter cette situation dangereuse
pour la stabilité sociale et économique de l‘entreprise que ses chefs ont eu
recours aux sciences de comportement, mieux à la psychologie du travail avec
comme objectif de porter remède à une situation de conflit, ceci en cherchant à
[17]
Des chefs d‘entreprises de bonne volonté et d‘intentions louables ont été touchés
par la misère du prolétariat. Ils se sont donc préoccupés d‘apporter quelques
améliorations au soft des travailleurs.
De prime à bord, il semble que les sentiments de ces hommes d‘action soient de
plus généreux, car ils considèrent que leur devoir de «bon patron» est d‘agir en
«bon père de famille ».
Ainsi, il ne suffit donc pas qu‘ils donnent du travail, mais doivent également
s‘intéresser au sort de leurs ouvriers au-delà du travail ils doivent les aider s‘ils
sont dans le besoin, les encourager à suivre le droit chemin, s‘intéresser à leurs
familles et à leurs enfants.
Les patrons paternalistes constatent avec amertume que loin d‘aplanir les
conflits sociaux de l‘entreprise, leur attitude sociale ne fait qu‘exaspérer les
sentiments d‘hostilité de la masse ouvrière.
De ce qui précède, on peut se demander les raisons réelles d‘une telle attitude
des travailleurs.
D‘abord, par le fait que si les préoccupations sociales de la part des patrons
paternalistes sont sincères, les intentions réelles de certains dirigeants sont
malheureusement beaucoup moins louables. Sous le couvert de générosité
sociale, ils visent surtout à combattre l‘influence syndicale et s‘assurer la
stabilité de leurs travailleurs.
[19]
1. Théories
En effet, la période qui s‘étale entre 1880 et 1920 marque une modification
profonde dans l‘attitude des dirigeants d‘entreprises. L‘attention des chefs
d‘industrie qui jusqu‘ici s‘était portée surtout vers le perfectionnement des
techniques et des machines se tourne maintenant vers l‘organisation scientifique
du travail ou OST.
2. Critiques
Ainsi, d‘après Fayol, toutes les opérations, mieux toutes les fonctions auxquelles
donnent lieu les entreprises, peuvent se répartir entre les six groupes suivants :
(i) fonction technique (technologie) s‘occupant de la production, la fabrication,
la transformation ; (ii) fonction commerciale (marketing) s‘occupant des achats,
des ventes et des échanges ; (iii) fonction financière s‘occupant de recherche et
gérance des capitaux ; (iv) fonction de sécurité s‘occupant de la protection des
biens et des personnes ; (v) fonction de comptabilité, s‘occupant de l‘inventaire
du bilan, de prix de revient et des statistiques ; (vi) fonction administrative qui
agit uniquement sur l‘effectif du personnel et n‘exerce pas d‘influence
immédiate ni sur les matériaux, ni sur les mécanismes. Selon Fayol, cette
fonction administrative recouvre cinq éléments principaux ci-après (a)
prévoyance ou planification, (b) organisation, (c) commandement ou direction,
(d) coordination et (e) contrôle.
Bien que les conceptions de Weber se basent, dans l‘ensemble, sur les méthodes
d‘organisation européennes, son « type idéal » présente des analogies avec les
modèles créés par la théorie classique américaine de l‘administration, mieux de
l‘organisation.
Parmi ces psychologues, l‘un de plus remarquables d‘entre eux fut Hugo
Munsterberg, disciple de Wundt, devenu professeur de psychologie à
[23]
Une autre contribution non moins importante est celle de Walter Dill Scott. Il est
considéré aussi comme le pionnier de la psychologie industrielle contemporaine,
il ne construit pas son système d‘une façon méthodique d‘après les résultats de
la science expérimentale. A la psychologue scientifique se mêle chez lui la
psychologie vulgaire.
Par ailleurs, Dill Scott a formulé un certain nombre des principes devant
permettre l‘accroissement de la production. Il s‘agit des éléments suivants :
Bref, DILL SCOTT a appliqué ses idées dans les entreprises américaines et il l‘a
toujours fait avec succès.
1) Constat
Quelque paradoxal que cela puisse paraître, c‘est la guerre de 1914 à 1918, qui a
rappelé à l‘humanité ensanglantée que le moteur humain ne peut être traité
[24]
Par ailleurs, durant cette guerre, les besoins du relèvement européen donnent
une forte impulsion aux nouvelles techniques de production du travail. Les
besoins de la guerre et la rareté de la main-d‘œuvre qui en découle, forcent les
industries notamment Américaines, Anglaises, Françaises, Allemandes et autres
à rechercher des voies nouvelles afin de découvrir le moyen d‘économiser
l‘élément humain, ses matières premières et accélérer le processus de
production. C‘est donc grâce aux chercheurs comme Taylor, Gilbert, Emersson,
etc. que l‘Amérique prend le devant, mais après la guerre, le mouvement ne
tardera pas à connaître une extension mondiale.
Notons en plus que durant la première guerre mondiale, il a fallu gérer les
recrues dans l‘armée américaine (évaluation des aptitudes). Dans les usines, il a
fallu remplacer les ouvriers partis au front par des femmes et des jeunes (étude
des conditions de travail,…). On a vu que les femmes faisaient aussi bien que les
hommes car elles étaient très motivées et impliquées, mieux elles travaillaient,
mieux leur mari était bien équipé au front. Il y a un intérêt des psychologues
pour l‘influence des relations humaines au travail (Mayo, Lewin, etc.) et pour la
formation, la sélection, l‘évaluation de la satisfaction et motivation au travail.
De ce fait, on peut supposer que la rationalisation des entreprises s‘est faite sur
la base de connaissances insuffisantes en ce qui concerne le caractère véritable
de la nature humaine et notamment en négligeant ses aspirations profondes et
surtout son besoin de dignité. On s‘explique dès lors l‘opposition du
syndicalisme au Taylorisme, de même les réactions ouvrières parfois extrêmes
aux mesures de rationalisation particulièrement aux essais de chronométrage de
travaux.
Les chefs d‘entreprises et les organisateurs n‘étaient peut-être pas mûrs à cette
époque pour saisir tout le sens social du mouvement scientifique de travail. Par
ailleurs, au début de ce siècle, la sociologie et la psychologie industrielle
n‘étaient encore que peu développées. L‘organisation scientifique du travail ne
disposait donc pas de moyens suffisants pour comprendre les besoins
psychologiques et sociaux des travailleurs ainsi que le sens de leurs réactions
vis-à-vis des nouvelles méthodes de travail.
Au début, les progrès de ces sciences ne trouvent qu‘un écho limité auprès des
industriels qui ne modifient que peu leur concept de l‘homme au travail.
Néanmoins, de larges bouleversements sociaux, économiques et politiques
devaient les amener à réviser leur conception et développer une véritable
politique sociale reléguant dans un musée du passé la notion du travail-
marchandise pour reconnaître à l‘homme une personnalité, une valeur
intrinsèque propre qui ne peut être confondue avec celle de la machine.
Cette tendance se développe surtout au cours des années 1930; il s‘agit d‘une
période d‘éveil du patronat en général aux problèmes humains dans l‘entreprise.
Les efforts déployés suivent deux voies d‘importance égale avec un aspect
additif ; il s‘agit primo de l’adaptation de l’homme à son travail (qui consiste
surtout dans l‘orientation, recrutement, sélection, affectation, formation
professionnelle) et secundo de l’adaptation du. travail à l’homme (qui consiste
dans l‘organisation des postes de travail, l‘amélioration des conditions
d‘ambiance, matériel du travail).
Cette tendance existait déjà sous forme mitigée avant 1940, mais elle n‘est
entrée avec force dans le cadre des préoccupations patronales que depuis
quelques années. Les chefs d‘entreprises font un effort immense pour sortir de
leur égoïsme antérieur et de leur arrogance. Ceci se remarque d‘ailleurs dans
leurs écrits, dans leurs mots d‘ordre et par leurs actes. Beaucoup d‘entre eux
entendent mettre leur devoir social à l‘avant-plan et à se poser dorénavant en
serviteurs de la communauté.
Le travailleur n‘est plus considéré comme une force individuelle, séparée, mais
comme membre à part entière de l‘organisme que représente l‘entreprise. C‘est
pourquoi, aux Etats-Unis, deux notions capitales ont actuellement la faveur pour
l‘étude des conditions d‘une bonne intégration : celle de l‘information et celle de
la communication (c‘est-à-dire établissement du système de communication
entre les différents étages de bas en haut et de haut en bas et au niveau du même
étage). Le réseau de communication doit être économique et permettre une
diffusion des éléments isolés qui risquent d‘avoir entre eux des actions
antagonistes mais des membres d‘une même structure d‘ensemble. Le but est
que chacun parvienne à une attitude positive à l‘égard des autres et de
l‘ensemble.
A l‘aspect négatif des relations sociales dans l‘entreprise, à la lutte des classes,
on veut substituer une politique basée sur la collaboration et la paix sociale.
Cette collaboration ou intégration des efforts et des volontés de tous vers un but
commun ne peut cependant être l‘effet du hasard, mais le résultat d‘efforts
soutenus et conscients s‘attachant à créer les conditions propices à la naissance
d‘un esprit communautaire, d‘un groupe de travail ou chacun a réellement
l‘impression de contribuer librement au bien commun. On va donc s‘efforcer de
créer non seulement un confort biopsychologique du travail, mais aussi de
renforcer les biens affectifs et d‘intérêts existants entre l‘entreprise et les
travailleurs.
[29]
Celle-ci est surtout prônée par certains théoriciens sociaux et milieux syndicaux.
Jusqu‘ici peu de patrons semblent avoir opté ouvertement pour le principe de
cette nouvelle orientation.
En effet, les tenants de cette tendance ne parlent plus d‘un droit de consultation
ou d‘information des travailleurs, mais d‘un droit de codécision, de cogestion au
niveau de l‘entreprise et de l‘industrie. Bien sûr leurs théories s‘attaquent au
principe même de l‘entreprise capitaliste.
Actuellement, dans cette tendance, le mot qui est quasi à la mode : c‘est la
direction par objectifs (DPO) ou en anglais management by objectives (MBO).
En réalité, elle n‘est rien d‘autre qu‘une espèce de rationalité appliquée à
l‘entreprise. On pourrait d‘ailleurs la définir comme une technique moderne de
direction de l‘entreprise qui vise à atteindre une plus grande efficacité par une
meilleure utilisation des ressources humaines et matérielles.
Pendant toutes ces dernières années, de multiples débats ont porté sur la
participation des employés aux décisions concernant le travail dans l‘entreprise
(Tiffin & Cormick, 1967). Viteles (1969, p.407) a résumé ainsi les conclusions
de quelques-unes des recherches sur cette question : « le principal résultat de
ces recherches est la conclusion que la participation des employés au processus
de décision, dans une atmosphère de style démocratique, et établie par une
direction compréhensive, facilite le développement de motivations intériorisées
et personnalisées, contribue à élever le niveau de la production et du moral ».
[31]
Il faut signaler une autre enquête sur 201 compagnies ayant déjà institué une
procédure officielle de coopération. Les directions de près de deux tiers d‘entre
elles s‘avouent satisfaites des résultats de l‘expérience tandis qu‘un tiers
manifeste des attitudes variant, selon les résultats, de la neutralité au
désappointement ou à la prudente réserve : wait and see.
De façon plus structurée, nous pouvons présenter comme suit les différentes
évolutions du monde du travail :
Évolutions technologiques :
• Essor du télétravail (ex., courrier électronique)
• Importances du travail collaboratif (ex., systèmes Wiki, collecticiels,
ENT, etc.)
• Essor de la vitesse et des capacités de traitement des informations
• Problèmes liés à la sécurité et confidentialité
• « Informatisation » de toutes les couches de la Société
Evolutions démographiques :
• Augmentation de l‘espérance de vie (dans certains pays du monde)
• Vieillissement de la population active (dans certains pays du monde)
• Scolarisation plus longue
• Essor de la formation « tout au long de la vie »
• Féminisation de la population active
Evolutions idéologiques :
• L‘âge de la retraite ?
• Intéressement à la vie des sociétés ?
• Pénibilité du travail ?
Quel est le but de la psychologie du travail? Le but est d'aider à créer un cadre
de travail fonde sur une harmonie optimale entre l‘homme et le travail, entre
l‘homme et son activité professionnelle. Améliorer la qualité de vie au travail
devrait avoir des effets positifs sur le travailleur et l‘engager plus favorablement
dans son activité ce qui devrait entrainer une amélioration du rendement ou de la
productivité et il est intéressant de prendre cela en compte.
Il y a une opposition entre une vision du travail comme « peine » et une vision
du travail comme « expression de soi ». Cette opposition est en fait essentielle
par rapport à la définition d‘objectif de la psychologie du travail car elle renvoie
[36]
A priori, on peut croire qu'il y a contradictions entre ces finalités et qu'il n'est
pas possible de répondre aux deux objectifs. Mais on peut considérer qu'il n'y a
pas d'objection entre les deux finalités (ou les deux ne doivent pas s‘opposer),
qu'on peut les rencontrer en même temps, que l'une n'est pas prise en compte au
dépend de l'autre, qu'il existe une convergence. Ce n'est pas une position facile
pour les psychologues de défendre ce point de vue de convergence. Toutefois,
on ne résoudra pas les problèmes économiques si l‘ensemble du personnel,
mieux des ressources humaines, ne remplit pas convenablement son rôle. Pour
ce faire, il faut un climat social propice et serein.
[37]
Comment faire? Sur quoi agir ? Doit-on agir sur les hommes ou sur les
structures ou sur les deux? Pour reprendre le terme de J. Leplat (1997), la
question centrale est une question de couplage optimal entre l‘homme et le
travail, les tâches qu'on lui donne.
[38]
- Champs d‘intervention:
• l‘organisation (du travail)
• l‘évaluation (du travail).
L‘analyse menée ici sera différente du cas élémentaire (d‘un seul homme avec
une seule machine) car il faudra tenir compte des interactions homme x homme,
donc de variables relationnelles : l‘homme est inséré dans un ensemble de
communications, de relations avec d‘autres couples HxM (postes de travail).
La formule sera S-R au lieu de S-O-R.
3. La dimension historique
Adaptation
Au travail
Actions concernant les hommes Actions concernant le travail Conditions Conditions Environnement
internes externes externe local
Connaissance du Perfectionnement Analyse du travail
Adaptation du travail
personnel du personnel
- Simplification du -Analyse de
- Présentation du - Economie
travail l‘emploi
- Apprentissage - Conjoncture
candidat
- Regroupement des - Concurrence
- Lettre avec C.V - Formation Identification - Structures - Action sociale
tâches - Technologique
- Interview de professionnelle Description - Culture - Logement
- Adaptation du social-valeurs
sélection Spécification - Communication - Transport - Valeurs
- Recyclage travail à l‘homme
- Tests - Evaluation - Commandement - Coopératives/ - Législatif
- Prévention des
psychotechniques - Stage - Classification - Rémunération cantine - Lois
accidents et - Règlements
- Enquête sociale - Promotion prof. des emplois - Horaire - Economat
maladies - Système d‘aide
- Notation - Etc. - Sports/Loisirs
- Etc. professionnelles de
professionnelle - Cafétariat
gouvernements
- Etc. - Etc.
• Un autre conflit réside dans le choix que doit faire opérer le chercheur
entre l‘originalité de sa recherche et la garantie d‘obtenir des résultats
reconnus.
PROBLEMATIQUE
CONJECTURAL SPECULATIF
Hypothèse
OBJET
Problème Technique
• Il n‘est pas possible de construire une face sans prendre appui sur les deux
autres. La métaphore de la pyramide indique que les différentes faces
doivent être construites en même temps dans un étayage réciproque de la
problématique, du problème et des techniques. Peu importe en définitive
le point de départ, l‘important est qu‘il ne soit qu‘un point de départ.
[47]
Exemple: Dans une agence bancaire, travaillent des hommes et des femmes qui
réalisent différentes tâches de type administratif en relation avec l‘activité
habituelle d‘une banque. Les guichetiers doivent réaliser un certain nombre de
tâches spécifiques correspondant aux opérations demandées par les clients:
versement, change, ouverture compte… Pour ce faire, ils utilisent un terminal
d‘ordinateur (outil), traitent des documents, appliquent des règles, des
règlements, etc… Leur travail est organisé pour satisfaire aux exigences
commerciales de la banque.
Quels en seraient, selon vous, les grands axes? Voici quelques piste: s‘interroger
sur leurs motivations au travail, s‘interroger sur leur formation, s‘interroger sur
l‘attitude des supérieurs hiérarchiques, revoir les processus de sélection (on
[48]
Les personnes concernées ont-elles les qualités requises pour exécuter le travail
demande? Intelligence, attention… Connaissances bancaires, de la banque,
informatique… S‘agit-il de caractéristiques fondamentales (qu'elles ont ou
qu'elles n'ont pas) de la personne? S‘agit-il de caractéristiques liées à des
formations et aux expériences antérieures de travail?
Est-ce que les relations entre les personnes sont en cause? N‘existe-t-il pas des
conflits interpersonnels qui influencent leur implication au travail? Les erreurs
ou les dysfonctionnements seraient-ils révélateurs d‘un malaise, s‘agissant d‘un
moyen d‘exprimer les problèmes et/ou de les entretenir? Les relations avec les
supérieurs hiérarchiques ne sont-elles pas responsables d‘un climat peu
favorable à un travail de qualité? Ces erreurs n‘expriment-elles pas une
opposition au système en place, ou alors au contraire un appel à l‘aide?
adoptent une stratégie pour gérer les délais. Les outils, les ordinateurs, les
logiciels ne sont-ils pas susceptibles d‘induire des erreurs (outil adapte)? Leurs
modes d‘utilisation sont-ils compatibles avec les procédures, les mécanismes
mentaux? Y a-t-il des procédures de contrôle et d‘aide pour des actions qui
peuvent être problématiques? L‘environnement de travail, le cadre est-il bien
propice au travail? Quelles seraient les nuisances (bruits) susceptibles de
provoquer les erreurs?
C'est le domaine centré sur l'individu, ce qui est plus habituel pour nous, on
commencera donc à étudier celui-là. Ce premier domaine se définit par des
interventions de la psychologie du travail centrées directement sur la personne
du (ou des) travailleur(s). Ces interventions visent tantôt à connaitre, à évaluer le
travailleur (diagnostic et pronostic), tantôt à le « faire évoluer » (au niveau de
ses connaissances, de ses comportements), tantôt à gérer son insertion et son
devenir dans l‘entreprise. On s‘intéressera ici au recrutement, à la sélection, à
l‘évaluation, à la promotion, à la mutation, à la formation, à la gestion de la
carrière, etc. On serait davantage dans la modalité de l‘adaptation de l’homme
au travail.
Notons que dans le cadre du présent cours, nous n‘allons pas développer des
questions en rapport avec la psychologie des organisations. Car, le cours de
[52]
Section 1. Introduction
Suite aux limites des systèmes traditionnels de gestion du personnel (dans les
années 50-60, ça se limite à une gestion de la paie, du salaire) et à la
concurrence accrue sur le marché du travail (l'organisation essaie de capter les
travailleurs qu'elle souhaite et de les garder), à une redéfinition des fonctions
d‘encadrement (la façon dont le chef doit encadrer ses subordonnés : ce que le
chef doit attendre et demander à ses travailleurs et inversement) et à l'influence
de l‘actionnariat (forte introduction de l'économie, demande de rentabilité, de
plus grande productivité), on en arrive à une vision stratégique de la gestion des
ressources humaines. C'est une nécessité interne pour l'entreprise mais elle subit
aussi des conséquences externes.
Le terme ressource humaine est apparu dans les années 70-80. A côté des
ressources matérielles, on veut considérer le personnel comme une ressource
(que l'on nomme humaine en opposition avec matérielle) que l'on veut garder
mais qui est aussi modifiable, supprimable, ce n'est pas forcément une idée
centrée sur l'homme et pas forcément l'affaire des psychologues.
Le travail n‘est pas (plus) une évidence, il est incertain, les postes changent, les
compétences demandées évoluent. L'évolution du travail est rapide, pour garder
son emploi et le type d'emploi que l'on veut, il faut une formation continue, on
évolue au cours de la carrière.
On oppose aussi une action collective (processus global à mettre en œuvre, grille
d'évaluation) à une action individualisée (sur une personne).
Section 2. Le recrutement
Le recrutement doit être bénéfique aussi bien pour l‘entreprise que pour les
salariés, car il conditionne le bon fonctionnement de l‘entreprise et la vie des
salariés.
De plus, le recrutement est une opération complexe et coûteuse mais nécessaire.
L‘intérêt des chefs d‘entreprise pour les problèmes de recrutement ne cesse de
croître ; diverses raisons économiques et sociales justifient cette attention de
plus en plus soutenues : (i) la stabilité de la main-d‘œuvre ; (ii) les qualifications
exigées du personnel ; (iii) le coût de la main-d‘œuvre ; (iv) la présence et la
pression syndicale ; (v) la législation du travail qui s‘est grandement spécialisée
et étendue. Elle nécessite de plus en plus d‘habileté, de compétence et de
connaissance pour sa mise en application et elle est omniprésente dans le service
du personnel ; (vi) la conjoncture économique : l‘état actuel du marché du
travail rend l‘activité du recrutement aussi difficile pour les candidats que pour
l‘employeur. En effet, le travail du recruteur est multiple du fait de l‘abondance
des candidatures mais le nombre de candidats dont le profil correspond à celui
défini pour le poste, n‘est pas proportionnel au nombre de candidats qui
postulent l‘emploi. Ainsi beaucoup de chômeurs tentent leur chance en postulant
les emplois pour lesquels ils sont surqualifiés ou pas assez qualifiés en regard
des exigences du poste offert.
En rapport avec les étapes du recrutement, les questions doivent guider l‘action
du recruteur : (i) quelle est la situation ? En d‘autres termes, quel genre de
personnel est nécessaire? Où le trouver? Comment le choisir? (ii) quelle est la
nature du problème qui correspond à chaque situation? (iii) quels sont les
éléments d‘intervention?
Il y a plusieurs étapes dans le recrutement :
• Identification du poste vacant en le positionnant dans la structure : il faut
identifier le besoin, savoir si on crée une nouvelle fonction, si on veut remplacer
quelqu'un qui part ou s'il y a un surplus de travail. Si le poste est vacant pour la
troisième fois en un an, il y a des questions à se poser!
D‘une manière schématique, avec Guyot (1979), on peut représenter comme suit
les étapes du processus de recrutement.
[62]
- décision d‘embauchage
- signature du contrat de travail
- accueil et suivi.
Il doit rechercher des informations valides et fiables (rationalité des choix) tant
sur les candidats que sur les postes.
Les employeurs sont des services en informatique et haute technologie 37%, des
cabinets-conseils en recrutement 27% et des entreprises de service 23%.
Section 3. La sélection
La sélection est un processus qui consiste, pour une organisation, à choisir parmi
des candidatures, celle qui satisfait le mieux aux exigences du poste à combler et
[64]
3.4. La Présélection.
Elle comporte un certain nombre d‘éléments, tels qu‘ils sont développés ci-
dessous.
Il est nécessaire pour s‘assurer que les candidats sont aptes physiquement à
remplir les exigences du poste et pour éviter les accidents du travail et les
maladies professionnelles. Enfin, l‘embauche d‘une personne en mauvaise santé
peut entraîner, pour l‘organisation, des coûts inhérents à de futures absences.
D‘où l‘organisation doit classer ses postes selon les catégories qui exigent un
examen médical : postes exposés aux intempéries, à la chaleur, aux poussières,
etc.
Le résultat de l‘examen médical doit être communiqué discrètement sous forme
d‘un code, au service du personnel. Le candidat qui veut obtenir des
renseignements sur son propre examen médical, doit s‘adresser directement au
médecin.
3.5.5. L’interview
Le candidat est interrogé, soit pour être éliminé ; soit pour être embauché. Il faut
toujours choisir plus d‘un candidat pour chaque poste vacant.
Cette pratique est surtout d‘application pour les postes des cadres.
Bref, la procédure de sélection varie d‘une entreprise à l‘autre selon les
circonstances et les besoins particuliers. On ne cherchera donc pas à développer
un plan applicable à toute organisation. Il s‘agit plutôt d‘une sorte de schéma qui
devra être adapté selon les dimensions de l‘entreprise, l‘urgence des besoins, la
largeur du marché du travail et le genre de travailleurs, etc.
[69]
Formation académique
Analyse de la documentation Elimination des candidats qui
Expérience
reçue et du fiche de demande ne satisfont pas aux exigences
Poids
d‘emploi rempli et aux critères Taille
Etc.
Test
Individus
Interview
Vérification des
références
Recommandation
3.7. Le pronostic
3.8.1. Introduction
Les tests mentaux sont apparus fin du 19ème siècle avec le développement de la
psychologie scientifique.
Binet et Simon (début 20e) ont déterminé l‘âge mental des enfants afin de
prévoir leur capacité à suivre l‘enseignement élémentaire « ordinaire » (donc
pronostique). Ils définissent une dimension unique Intelligence que l‘on peut
mesurer par un ensemble d‘épreuves. On peut situer les scores par rapport à une
population de référence (courbe normale de distribution). Cette dimension est
prédictive de l‘adaptation scolaire.
L‘idée de base la plus simple sera de découvrir un ensemble de tests (xj) tels que
l‘on puisse définir une équation (linéaire) qui permette de calculer un pronostic
« aussi bon » que possible d‘un critère (y) défini. Le critère sera un (ou des)
indicateurs de réussite ou d‘ajustement professionnel, comme par exemple un
niveau de production, des indicateurs de qualité du travail presté, des notations
par un supérieur hiérarchique, etc. Il s‘agira de pronostiquer, prédire une valeur
qui s‘approche le plus de la valeur réelle du critère et de maximiser la
corrélation entre la vraie valeur du critère et la valeur prédite.
La fidélité : Un test est fidèle si, appliqué deux fois de suite à un même sujet, il
fournit les mêmes résultats. Il indique la précision de la mesure, reproductibilité
du score, la stabilité temporelle (test-retest) (le résultat doit être identique d'une
semaine à l'autre mais attention à la connaissance du test), la méthode des
[74]
Selon Reuchlin (cité par Bernaud, 1998), la personnalité est une caractéristique
relativement stable et générale de la manière d‘être d‘une personne dans sa
façon de réagir aux situations dans lesquelles elle se trouve.
Les traits sont des dispositions durables, reflétant des différences individuelles
qui manifestent une relative stabilité temporelle et une relative consistance trans-
situationnelle. Ils différencient les individus. Au nombre des traits de
personnalité, sont cités : l‘image et l‘estime de soi, le machiavélisme, le
sentiment de contrôle, la prise de risque, le narcissisme et
l‘introversion/extraversion. Ces traits ou attributs spécifique de la personnalité
déterminent les comportements des individus au sein des organisations.
Cette approche dite différentielle, dont les pionniers sont notamment Allport,
Eysenck, Cattell, Guilford et Jackson, permet de se focaliser sur des
composantes élémentaires de la personnalité (traits ou types) et a comme types
de tests : Questionnaires d‘auto-évaluation. En plus, parmi les tests basés sur
l‘approche différentielle, certains identifient des grands types de personnalité
alors que d’autres proposent une diversité de traits de personnalité ; la
différence entre types et traits de personnalité est assez ténue. La classification
en types de personnalité est un peu plus globale que l‘approche par traits
spécifiques (exemple de tests évaluant des types de personnalité: Myers-Briggs,
Test de Holland et Big-Five).
Les tests sont des instruments de mesure qui ont l‘avantage de se référer à des
critères explicites, définis, vérifiables. Ils sont généralement complétés par
d‘autres outils tels que les questionnaires biographiques (c'est comme un CV
mais présenté différemment et/ou avec d'autres informations), les entretiens
(interviews) individuels ou en groupe, les tests de simulation (exercices de mise
en situation, tests « in-basket », « in-tray »), les centres d’évaluation
(assessment centres).
Les trois objectifs des entretiens sont de faire connaissance avec le candidat, de
l'informer et de recueillir des informations utiles pour l'évaluation.
Lors des tests «in-basket», on remet au candidat une pile de courrier avec des
informations, le candidat doit gérer toutes ces informations. Le test se fait
d'abord seul puis les résultats sont présentés devant un jury. Pour évaluer ce type
de test, il faut déterminer les éléments à considérer en priorité pour résoudre le
problème, les différentes actions possibles et leur valeur.
image globale de la compétence des personnes? C'est pour cela que certains
rejettent les tests.
L'entretien est donc fondamental mais sa validité peut être mise en cause car il
est subjectif.
La critique du principe d‘une sélection qui ne soit fondée que sur l‘application
de tests (et le modèle analytique sous-jacent) a donné une place à l‘entretien de
sélection, au développement de tests « inbasket », aux centres d‘évaluation mais
aussi à l'utilisation de méthodes non validées scientifiquement comme la
graphologie, l'astrologie, la numérologie.
Le candidat peut rejeter les tests standardisés car ils semblent ne pas avoir de
rapport direct avec le poste, les entretiens sont mieux perçus par les candidats.
Dans le contexte occidental, les candidats acceptent des méthodes comme
l'astrologie car la personne ne se sent pas responsable de son échec, c'est plus
facile à admettre que de rater un entretien.
informations sur les épreuves doivent être données aux candidats. La prise
d‘informations – références professionnelles (c'est une habitude dans certains
secteurs comme la restauration) ne peut pas être faite à l'insu de la personne et
elle pose la question de la loyauté de l'ancien employeur. Les résultats sont
confidentiels (seul le fait que le résultat est positif ou négatif est transmis au
supérieur hiérarchique). Les décisions doivent être motivées, le candidat a le
droit de connaitre les raisons de son engagement ou de son non-engagement. La
vie privée doit être protégée.
Le but de la recherche est de valider les méthodes déjà existantes, d'améliorer les
qualités psychométriques des tests et autres méthodes, d'étudier l'usage du
testing assisté par ordinateur afin de mieux contrôler le temps, le développement
de tests « adaptatifs », d'étudier les biais de sélection – ou du sélectionneur,
l'usage des TIC: recrutement en ligne, cela permet le recrutement à distance.
Les tests adaptatifs sont des tests d'intelligence dont le niveau s'adapte en
fonction de la réponse, les questions deviennent de plus en plus difficiles si on
répond bien et inversement. Cela permet de réduire le temps de passation, le
nombre d'items et de supprimer les items trop difficiles. Cela augmente la
validité et diminue la lassitude.
Cette orientation rassemble les recherches qui s‘emploient à décrire les phases
de la socialisation.
On considère ici les stratégies développées par les nouveaux venus dans
l'organisation. On examine donc la proactivité des entrants, leur recherche
d‘informations, …
Nicholson (1984) propose une théorie des changements des rôles dans les
organisations permettant de décrire les modes d‘ajustement des individus à un
nouvel environnement de travail. Deux paramètres sont importants: l'individu
obéit aux pressions de l'environnement ou manipule celui-ci pour faire passer
ses vues et changement personnel ou pas. Le croisement de ces deux paramètres
aboutit à quatre stratégies :
D‘où vient l‘engouement pour tout évaluer? Pourquoi veut-on évaluer, contrôler
les performances des personnes? L'organisation peut être orientée vers
l‘observance des règles. Un cadre et des règles étaient auparavant suffisants pour
déterminer des bonnes performances. Aujourd'hui, on a une organisation
orientée vers l‘atteinte d‘objectifs, il faut être efficace. Il faut donc vérifier que
les buts sont réalisés (modèles néo-rationalistes proposant une gestion non
routinière – non bureaucratique).
Qui est à l'initiative des évaluations? Certaines évaluations sont initiées par
l‘organisation en vue de primes, augmentations, avancements et d‘autres sont
initiées par l‘individu dans le but d'un changement d‘orientation, d'un bilan
personnel ou d'une promotion.
C'est quoi les performances au travail. Selon Borman & Motowidlo (1997), il y
a les performances sur les tâches et les performances contextuelles : les
performances pro-sociales, la citoyenneté organisationnelle. L'entraide, un
climat positif, participer à des instances, ce sont des missions essentielles.
Les méthodes objectives sont par exemple, le nombre d'accidents par an pour un
chauffeur-livreur, le nombre d'incidents par an, le nombre de jours de retard par
an, les montants des ventes. Pour un travailleur de production, le nombre de
pièces produites, pour un enseignant à l'université, le nombre de publications,
pour un avocat, le nombre d‘affaires ou nombre d‘affaires gagnées, pour un
chirurgien, le nombre d‘opérations, etc.
On doit donc fixer des critères de moyenne et des éléments d'exclusion. Dans
chaque domaine, on a quatre niveaux : assistant (exécutant), technicien
(connaisseur technique), manager (supervision) et expert. La complexité est de
plus en plus grande quand on passe du niveau 1 à 4.
prendre connaissance de l'évaluation portée par les autres sur ses propres
comportements et les comparer a sa propre perception.
Il est important que l‘évaluateur ait une maitrise relative des techniques de
l‘évaluation. L'expert, c'est le psychologue mais il a moins de connaissance sur
le travail même. Donc le supérieur hiérarchique doit être formé sur le fond et sur
la forme. La gestion de l’équité (processus équitable pour tous), la gestion du
feed-back (renvoyer un message informatif) ainsi que la gestion de la
compétition (rivalité entre les travailleurs) sont aussi des éléments importants
pour l'évaluateur.
Pour l‘évalué, les effets seront fonction des objectifs, des attentes par rapport au
processus. Quelles sont les récompenses associées? La perceptive de carrière?
Les prix?
Effet de halo : c'est lorsqu'un critère contamine les autres évaluations. On peut
avoir un point très mauvais et quand l'ensemble est bon, on a tendance à
remonter la cote de ce point. Mais un mauvais point est aussi l'occasion de faire
des formations et de s'améliorer.
[90]
Erreurs dues au temps (longs délais et récence) : cela est dû à la façon dont on
mémorise les événements, on se souvient mieux des événements très anciens ou
des très récents.
Section 6. La formation
6.3 La compétence
La compétence est une notion vague. Elle évolue avec le temps, elle peut
s‘accroître, mais également se détériorer en fonction du temps. Les savoir-faire
peuvent se perdre. La compétence peut être reconnue à un moment donné, mais
elle peut se perdre. La compétence est à mettre en relation avec l‘activité. Elle
est contextualisée, requise par l‘activité et doit se traduire par une performance
exprimée en objectifs (Gilbert, 2002). La compétence professionnelle est une
combinaison de connaissances, savoir-faire, expériences et comportements
s‘exerçant dans un contexte professionnel précis.
Au contraire de la performance, qui est une action efficiente dans une situation
donnée, la compétence est un potentiel d'action efficiente dans un ensemble de
situations. Si on est compétent, on devrait être performant.
Etre compétent, c‘est faire face à l‘imprévu, c‘est parvenir à naviguer dans la
complexité. La possibilité de transposition d‘une activité à une autre est bien au
cœur du concept de compétence.
Si nous faisons une analogie avec la musique, on peut considérer que les
modalités prescrites constituent la partition. La partition comporte des règles,
des rythmes, des mesures, une clé, des mouvements… Elle est de l‘ordre du
prescrit et est la même pour tous. La compétence des opérateurs sera la
possibilité d‘interpréter cette partition, d‘en construire une bonne
« interprétation », mais ce ne sera pas l‘interprétation (la performance) en tant
que telle.
La compétence n‘est pas une somme de savoirs, comme une simple addition. Il
s‘agit d‘une combinatoire ou chaque élément se modifie en fonction des
caractéristiques du travail à accomplir.
1.1. Introduction
Une personne peut être confrontée à un agresseur, elle doit réagir et secrète donc
des hormones pour s'adapter à ce stresseur. C'est comme préparer les muscles à
l'action. Dans la phase 1, on a une réaction générale face à un agresseur
quelconque. Dans la phase 2, les hormones sont secrétées et on résiste. En phase
3, on atteint les limites du corps, on ne secrète plus d'hormone et on a donc un
épuisement physiologique dont découlent la fatigue, les troubles du sommeil, de
l‘appétit, des maux de tête, des douleurs musculaires et articulaires, etc.
La méthode n'est pas suffisante car elle n'apporte pas de solution. Que sont les
stresseurs? A cause de quoi sommes-nous stressés? Pourquoi, comment, quand,
etc. apparaissent-ils? Que se passe-t-il pour la personne? Comment gère-t-elle le
stress? Toutes les personnes réagissent-elles de la même manière aux différents
stresseurs? Non et même chose pour la même personne face à deux stresseurs
différents. Quelle remédiation proposer?
Parmi les stresseurs (sources de stress) potentiels liés aux tâches nous pouvons
noter, entre autres : (i) quantité de travail, pression du temps, surcharge de
travail ; (ii) sous-charge de travail (pas assez de travail à faire), ennui, travail
sous-qualifié ; (iii) complexité de la tache ; (iv) conflits et ambiguïté de rôles (cf.
Qui fait quoi dans un travail de groupe?) ; (v) absence d'autonomie décisionnelle
(des choses à faire mais aucune autonomie) (ou trop!) ; (vi) interruptions de
[98]
L'homme est acteur sur le lieu de travail, il faut donc aussi tenir compte de cet
aspect et pas uniquement de l'environnement.
1. Le stress au travail est lié au travail à exécuter : c‘est l‘écart entre les
exigences de la tâche et les capacités, les ressources d‘une personne. Par
exemple, lors de notre premier stage, on ne sait pas trop comment s'y prendre.
Exigences de la tâche
faibles Elevées
Une exigence de la tâche élevée est par exemple lorsqu'on demande des tâches
qui exigent de la concentration.
Le stress est égal au rapport entre l'effort et la récompense. On dit qu'il y a stress
si le rapport est positif.
C'est une approche interactionniste intéressante mais la limite est qu'on ne tient
pas compte de la richesse du processus ayant lieu dans « l'ici et maintenant ».
L'approche est rigide car on évalue l'effort et la récompense de manière générale
et pas à tout instant.
[100]
Face à une situation délicate, un obstacle, un stress (on voit le stress en tant que
processus), il y a évaluation et stratégies de coping.
L'évaluation : face à une promotion, on peut avoir une réaction positive, en cas
de stress, on réagit alors bien ou négative car on perd ses collègues, le stress
n'est alors pas bien perçu. On se demande ce que l'on ressent : une menace, une
perte, un défi. On se demande ensuite ce qu'on peut faire si quelque chose peut
être fait. On décide de ce qu'on va faire pour gérer son stress. Le rôle de
l'organisation est fondamental, quelles ressources apporte-t-elle? En fonction de
la manière dont on évalue la situation, la réaction sera différente.
On voit ce que nos stratégies de coping ont comme effet. Par exemple, lorsque
l'action de taper sur le plafond pour éviter le bruit a pour conséquence du plâtre
sur la tête, le but n'est pas atteint (le but étant que le voisin fasse moins de bruit).
Par exemple, lorsqu'on a une réunion à 10h du matin et qu'on va avoir des
reproches, si on n'y va pas, on diminue le stress mais ce n'est pas bon pour
l'entreprise.
Il existe plusieurs facteurs de stress que l‘on peut classer en deux catégories
principales : les sources organisationnelles et les sources personnelles.
Quant aux facteurs personnels du stress au travail, on peut citer : (i) les
problèmes familiaux, (ii) les soucis économiques et (iii) les traits de
personnalité.
Par contre, la personnalité du type B concerne les personnes qui sont plus
accommodantes et détendues, moins préoccupées des pressions liées au temps et
moins portées à réagir de façon excessive aux situations de manière hostile ou
[103]
Il y a lieu de retenir que la liste des stresseurs est quasiment infinie. Les
stresseurs peuvent émaner :
• de facteurs liés à la personne elle-même --> psychologie du personnel ;
• de facteurs liés à l'entreprise --> psychologie des organisations ;
• de facteurs liés au travail --> psychologie ergonomique ;
• de facteur liés « aux autres » --> psychosociologie du travail.
On reconnaît que les personnes et les organisations ont une variété de stratégies
pour gérer de stress et en réduire les effets négatifs. Mais ici on ne devait
s‘intéresser qu‘aux aspects dysfonctionnels du stress car il est indispensable
qu‘il y ait une certaine dose de stress comme moteur de l‘action.
Par ailleurs, on entend par management du stress (ou gestion du stress) toute
stratégie ou toute initiative qui vise à diminuer le stress en aidant les individus à
savoir comment y réagir, à percevoir les facteurs stressants et à utiliser des
techniques appropriées.
La gestion individuelle stress a pour but : (a) éliminer ou maîtriser les sources
de stress, (b) renforcer la résistance de la personne au stress ou sa capacité à y
faire face. Elle passe par les étapes suivantes : (i) impliquer la personne à
connaître les facteurs de stress pesant sur elle, et (ii) amener l‘individu à décider
de ce qu‘il convient de faire.
c) l’adoption par le personnel des réactions plus efficaces aux effets du stress.
Pour prévenir les risques psychosociaux au travail, les Etats devraient mettre en
place une législation (loi) sur le bien-être des travailleurs lors de l‘exécution de
leur travail. C‘est le cas, par exemple, de la Belgique qui dispose à cet effet
d‘une loi du 4 aout 1996. Dans cette loi, il est prévu que l'employeur doit
prendre des mesures pour éviter les risques et assurer la sécurité, la santé,
l'ergonomie (taille de la chaise), l'hygiène, l'embellissement (environnement
agréable). Et ils doivent aussi limiter la charge psychosociale, pour cela, on a
besoin des psychologues. Ils doivent donc éviter l'insatisfaction, la démotivation,
le stress, la charge mentale, la charge émotionnelle (cf. Burnout), la violence et
le harcèlement.
Il existe des mesures pour éviter les risques, entre autres, en éliminant les
dangers, ce sont les préventions primaires qui doivent être les plus présentes.
Par exemple, concernant la sécurité, l'interdiction de l'amiante, concernant
l'aspect psychologique, des conditions de travail moins pénibles et moins
stressantes. Supprimer tout cela est paradoxal par rapport à la productivité.
La définition de Maslach (fin des années 80, elle est encore très actuelle) : pour
lui, le burnout se définit en trois dimensions : l'épuisement émotionnel : « au
bout du rouleau », on se traine pour aller au travail ; la dépersonnalisation (non-
relation avec les autres), on devient insensible au monde qui nous entoure (par
exemple, l'infirmière ne parle plus à ses patients) ; on a un sentiment de non-
accomplissement et l'impression de ne rien pouvoir réussir.
1.1. Introduction
L'analyse du travail consiste à recueillir des informations sur les activités, leur
contexte et les qualités en jeu pour les accomplir.
L‘analyse du travail est une méthode. Selon Daniellou (1996), pour comprendre
le travail, il faut l‘identifier, l‘analyser, le décomposer. Il fait donc la description
de l‘homme au travail et l'analyse psychologique du travail.
Leplat (1972, 1980,1990), Leplat et Hoc (1983), Curie et Cellier (1987), Karnas
(1987, 1996), etc. ont poursuivi les recherches.
La figure reprise ci-dessous et que nous avons déjà présentée dans les pages qui
précèdent, représente les éléments essentiels de l‘analyse du travail : l‘activité
qui résulte (conséquence) du couplage agent et tâche.
[112]
1.3.1. La tâche
La tâche, c‘est ce qui est à faire, ce qui est prescrit par l‘organisation, ce qu'on
dit au travailleur de faire. C'est un objectif à atteindre dans des conditions
déterminées (Leplat, 2000; Leontiev, 1976), c'est quelque chose de finalisé, un
but à atteindre dans des conditions physiques (environnement de travail: bruit,
éclairement, chaleur, …), des conditions techniques (outils, instruments,
dispositifs), des conditions organisationnelles (structures, règles de
fonctionnement, horaire, cadences) et des conditions socio-économiques
(situation sociale, concurrence, cadre législatif) données.
Leplat et Hoc (1983) distinguent la tâche prescrite (tâche conçue par celui qui
en commande l‘exécution) et la tâche effective (tâche exécutée réellement du
point de vue du travailleur). Il
Il convient d‘attirer l‘attention sur le fait qu‘il ne faut pas confondre tâche
effective et activité, ici on parle de ce que le travailleur sait qu'il doit faire et la
façon dont il va le faire. L'activité, c'est le comportement, la tache effective
c'est ce que le travailleur a dans la tête qu'il va faire.
[113]
définie. Donc voir si c'est l'enseignant qui doit s'adapter ou si c'est la tâche qui
n'est pas réaliste.
1.3.2. L’activité
L’activité, c‘est ce qui est fait réellement, ce qui est mis effectivement en œuvre
pour effectuer la tâche. L‘activité est finalisée (elle répond à un but précis) par le
but fixé, à partir du but de la tâche (à réaliser). L‘activité ne se réduit pas au
comportement observable; l‘activité, c‘est aussi des comportements
inobservables (activités cognitives) tels que le raisonnement, le contrôle visuel,
etc.
D‘après Hubault (1995), la tâche réelle (cf. Tâche effective selon Leplat) est une
réinterprétation, par l‘opérateur, de la tâche prescrite dans un processus de
négociation interne/personnel prenant en compte les coûts de l‘exécution de la
tâche par l‘opérateur (coûts physiques et psychiques), les contraintes de la
situation, de l‘opérateur et de la tâche et les gains pour la structure et pour
l‘opérateur.
La régulation en boucle longue : ici les informations sont prises sur les sorties
du processus (inertie du système). En fonction du résultat de l'activité, on ajuste
la prescription.
La régulation en boucle courte (au cours de l'activité) : des signes précoces sont
prélevées sur le processus ou ses entrées, permettant de prédire l‘évolution du
système et d‘agir avant que les écarts ne se manifestent (capacité d‘anticipation).
On ajuste pour arriver à la performance voulue au cours de l'activité.
Le centre, c'est l'activité. Les performances sont le résultat pour le système, les
effets sur l'opérateur sont par exemple la fatigue, un accident, la satisfaction...
Tel que présenté dans la figure ci-dessous, le niveau 1 correspond aux
conditions (contraintes externes et contraintes internes), le niveau 2 à l'activité
(conduite de l‘opérateur) et le niveau 3 aux conséquences (performance et effets
sur l‘opérateur). Les ronds avec les croix à l'intérieur correspondent à
l'évaluation et les ajustements. Les performances sont les conséquences
externes, les effets sur l'opérateur, les conséquences internes comme la fatigue et
la charge de travail.
Une entreprise n'est plus concurrente, elle pourrait acheter des nouvelles
machines pour y arriver mais les travailleurs sont âgés et ne pourraient pas
s'habituer à ce changement, l'entreprise risque de perdre une fortune si elle
licencie tout le monde pour avoir des travailleurs qui pourraient utiliser des
machines, elle n'en a pas les moyens et décide donc de s'orienter vers la
production artisanale de produit de luxe.
[120]
On voit apparaitre dans ce modèle, deux fois le modèle de Leplat mais inversé,
une fois pour la vie hors travail et une fois pour la vie de travail. Les concepts
fondamentaux sont toujours les mêmes. Sur le terrain, on identifie chaque case
et le modèle est choisi en fonction du problème.
Section 1. L’ergonomie
1.1. Définition
Plusieurs auteurs ont écrit dans ce domaine, avec des thèmes comme :
« Adaptation de la machine à l‘homme » (Faverge, Leplat et Guiguet, 1958) ;
« Adaptation de l‘homme à son metier » (Bonnardel, 1947). Dans toutes ces
publications, il s‘agit de considérer l‘ergonomie comme étude de l'interaction
entre la tâche et l'agent.
Il faut donc se demander pour qui est le clavier, pour quelle tâche, dans quel
contexte, quel environnement? L'ergonomie n'est pas une caractéristique en soi,
un objet ergonomique n'existe pas. Le mot ergonomique a été utilisé à des fins
commerciales pour les chaises de bureau par exemple, l'utilisateur doit adapter le
fauteuil mais il n'a pas toujours les conditions nécessaires.
Un clavier numérique : les chiffres sont inversés sur les téléphones par rapport
aux ordinateurs. Il y a donc un conflit entre les deux présentations.
Affordance : capacité d‘un produit à être compris et utilisé sans qu‘on ait besoin
d‘informations supplémentaires.
Pour une porte, par exemple, quand on a une barre verticale, on doit tirer tandis
que quand la barre est horizontale, on doit pousser, c'est très important pour les
accès d'urgence. Pour sortir, on doit pousser la porte et non l'inverse.
On ne parle pas d'affordance dans le cadre du travail mais plutôt dans le cadre de
la vie de tous les jours.
[126]
Trente ans après l‘analyse faite par Faverge, ces démarches doivent être
reformulées. Ce qui a été fait par Karnas. On a donc une perspective (ou une
ergonomie) physique qui s'intéresse aux gestes et postures ainsi qu'aux
conditions d'ambiance, une perspective (ou une ergonomie) systémique et/ou
organisationnelle travaillant sur les systèmes hommes-machines dans une
perspective élargie prenant en compte les structures organisationnelles (gestion
des horaires) et une perspective (ou une ergonomie) cognitive qui se focalise sur
les dimensions cognitives des activités professionnelles.
[127]
Le but de l'ergonomie cognitive est d'améliorer le travail humain, sur les aspects
cognitifs. Pluridisciplinaire, l'ergonomie cognitive est une science relativement
autonome, bien qu'elle emprunte largement ses théories et ses méthodes à la
psychologie cognitive et à d'autres sciences telles que l'informatique,
l'Intelligence Artificielle, l‘analyse du travail, la linguistique, la sémiologie et les
neurosciences.
Ce qui est esthétique est-il ergonomique? Il y a une grande variabilité dans les
avis et les arguments. Les couleurs et associations de couleurs sont importantes
pour les gens, il y a donc un aspect émotionnel dans l'ergonomie et dans la
symbiose homme/machine. On ne peut pas dire que l'esthétique n'est pas
ergonomique, l'ergonomie est liée aux affects, aux émotions.
[128]
C'est une approche plus technique due à l'évolution des sciences et des
technologies. Elle est en lien avec la psychologie expérimentale. Elle analyse les
conduites humaines en situation de travail et aide à la conception de postes et
d‘outils de travail, etc. pour qu‘ils s‘adaptent au mieux aux habiletés et aux
capacités des travailleurs. Elle étudie les tâches.
[130]
L'automatisation est apparue dans différents secteurs. Dans une première phrase,
elle a surtout concerné la production mécanique, par exemple dans l'industrie
textile, les métiers à tisser ont été automatisés. La machine a reproduit une
succession d'opération mecanique.
Au départ, on a des grands ordinateurs avec des terminaux, ensuite, on passe aux
ordinateurs personnels très encombrants puis aux ordinateurs que l'on connait
aujourd'hui. Le renouvellement du matériel est rapide, il y a donc peu de vieux
matériel. Les besoins de tous points de vue matériels sont semblables. Le
matériel est donc facilement généralisable.
On constate aussi une généricité, les appareils ont des utilisations non
spécifiques à une tâche, le gsm fait beaucoup d'autre chose que téléphoner. Les
applications servent à plusieurs choses différentes.
4.1.3. Objectifs
• Degré selon lequel un produit peut être utilisé, par des utilisateurs
identifiés, pour atteindre des buts définis avec efficacité (atteinte des
objectifs, résultats attendus), efficience (ressources utilisées pour attendre
l'objectif, par exemple le temps) et satisfaction (verbalisation de
l'utilisateur) dans un contexte d‘utilisation spécifié (ISO 9241-11).
On fait des tests dans un laboratoire. Le laboratoire est composé d'une pièce
pour l'utilisateur avec des vitres sans teints et une caméra et d'une salle
d'observation où on peut voir aussi une copie de l'écran. Il permet donc
l'observation et l'enregistrement des activités de l‘utilisateur sans interférence.
Les tests sont scénarisés, les tâches sont prescrites dans un contexte défini de
simulation de travail réel. Cela permet de donner quelque chose à faire à la
personne observée et de standardiser l'activité, ce qui rend les résultats plus
faciles à analyser.
Dans ce type de test, ce sont les concepteurs de l'application qui sont les plus
stressés! Parfois, les besoins de l'utilisateur vont à l'encontre des critères
ergonomiques. Par exemple, les SMS ne sont pas très ergonomiques mais ils ont
un grand succès, l'outil a donc une grande acceptation et l'utilisateur se l'est
approprié.
L'usage (le comportement) est prédit par l'intention d'utilisation. Celle-ci est
prédite par la perception de la facilité d'utilisation et la perception de l'utilité.
[136]
Un certain nombre d‘auteurs (Taylor & Todd, 1995; Ma & Liu, 2005) relèvent
plusieurs limites au TAM. Il est un très bon prédicteur des intentions
d‘utilisation d‘une nouvelle technologie. Mais il est moins informatif pour
comprendre les usages effectifs qui en sont faits. Il faut inclure d‘autres
dimensions comme le sentiment d’efficacité personnelle en informatique
(Compeau& Higgins, 1995) c'est-à-dire la perception qu‘un individu entretient
quant à sa capacité à utiliser un ordinateur et le sentiment d‘efficacité
personnelle est lié à Internet (Ma & Liu, 2005; Igbara & Iivari cités par Rocaet
al., 2006).
Ensuite, à partir de 1973, l'accent a été mis sur la prévention des risques
professionnels afin d'éviter, d'éliminer, d'évaluer et de réduire les risques.
Puis, on voit apparaitre des campagnes de prévention avec des affiches simples
contenant des messages simples : opération main propre, pointus, coupants,
blessants...
[138]
On voit apparaitre l'analyse par l’arbre des causes (INRS). On suppose que si
on connait les explications d‘un événement (causes, facteur de risques, relations
logiques et chronologiques) on peut inférer sur les conséquences d‘un
événement similaire et donc anticiper des facteurs de risque et les prévenir. Pour
cela, on fait une représentation graphique de l‘enchainement des faits conduisant
à l‘accident.
Exemple analyse par l’arbre des causes: Madame G est employée dans une
cuisine collective. Mardi 5 avril à 9h45, à cause d‘un embouteillage, elle est
arrivée en retard. Pour rattraper le retard, elle ne prend pas le temps de mettre
ses chaussures de sécurité. Dans la matinée, elle va chercher dans le local de
déconditionnement un conteneur volumineux (1m x 0,5m x 0,75m pesant 10kg),
rempli des cuisses de poulets qui doivent être préparées à midi. Elle le transporte
à bout de bras. Madame R, autre employée, vient de sortir un plat du four.
Appelée par son « chef », elle oublie de refermer la porte du four. Madame G ne
voit pas la porte ouverte et la heurte. Déséquilibrée, elle lâche le conteneur, le
reçoit sur le pied et ressent une vive douleur.
On fait donc un arbre qui part du résultat : Mme G ressent une vive douleur au
niveau du pied. Puis on part en arrière pour voir ce qui a causé cette douleur : Le
conteneur tombe sur le pied de Mme G. Et Mme G. n'a pas ses chaussures de
sécurité. On complète chaque branche avec la raison. Donc avant les chaussures,
on peut mettre : Mme G. est arrivée en retard et juste avant : il y a eu un
[141]
Étude des biais d’attribution causale : selon que l'accident sera attribué à des
faits internes ou externes à l'individu ou à la malchance, la perception des
risques sera différente. Les travailleurs auront moins tendance à changer de
comportement s'il attribue les causes de l'accident à des faits internes à la
personne. L'attribution causale est influencée par les caractéristiques de
l‘accident (grave/bénin), les caractéristiques de la victime (collègue/niveau
hiérarchique) et les circonstances de l‘accident.
temps donné (0,t) (Faverge, 1970). Il y a, entre autres, la fiabilité d‘une machine
et la fiabilité humaine.
Il y a une évolution des études sur les erreurs et la fiabilité car les exigences
sont de plus en plus grandes par rapport à la fiabilité des systèmes suite à
l'évolution technologique. L'exigence augmente aussi suite à des sujets
d‘actualités : Accident de Three-Miles-Island (1979); sécurité routière ;
aviation ; accident Seveso (1976)…
La maitrise des risques repose sur la connaissance des risques (identification et
évaluation) et la réduction des risques.
Du fait de la dualité des effets des activités risquées qui peuvent être positifs ou
négatifs, le risque est évalué tantôt comme tolérable (on accepte la présence du
risque) ou intolérable, gérable ou ingérable, bénéfique (quel est le gain?) ou
dommageable.
La notion de risque acceptable est une évaluation du rapport entre coût des
mesures de protection et prévention et coût des dégâts. Les trois dimensions du
risque sont la gravité, de la fréquence et du dommage possible. Par exemple,
avec la présence du nuage de cendre, était-ce tolérable de faire voler les avions?
Il y a un équilibre à avoir et ce n'est pas facile de savoir si on a pris la bonne
décision.
[143]
INTRODUCTION ....................................................................................................................................... 1
CHAPITRE 1 : CONSIDERATIONS GENERALES .......................................................................................... 3
Section 1 : Le Travail ............................................................................................................................ 3
1.1. Qui travaille? Qu'entend-on par travail?.................................................................................. 3
1.2. Historique et évolution de la notion du travail ........................................................................ 3
1.3. Valeurs et place du travail dans la vie .............................................................................................. 4
1.4 Centralité relative et absolue du travail ............................................................................................ 8
1.5. Définitions du travail ........................................................................................................................ 9
1.6. Typologie des formes de travail ..................................................................................................... 11
Section 2 : Psychologie du travail et diversité d’expressions ................................................................ 12
2.1. Introduction ................................................................................................................................ 12
2.2. La psychologie industrielle ..................................................................................................... 12
2.4. La psychologie du travail ................................................................................................................ 13
2.5. La psychologie du travail et des organisations ............................................................................... 14
Section 3. Genèse de la psychologie du travail ..................................................................................... 15
3.1. Le XIX siècle et les relations humaines ........................................................................................... 17
3.2. Prémices d’une réaction humanitaire ............................................................................................ 18
3.3. Apparition de l’organisation scientifique du travail (O.S.T) et le facteur humain ......................... 19
3.4. Reconnaissance de l’importance capitale du facteur humain dans l’industrie.............................. 26
Section 4. Mutations récentes du monde du travail ............................................................................. 33
Section 5. Finalités, modalités et domaines de la psychologie du travail ............................................. 35
5.1. Finalités de la psychologie du travail.......................................................................................... 35
5.2. Modalités d’intervention de la psychologie du travail ................................................................... 37
5.3 Domaines et champs de recherche et d’intervention ..................................................................... 47
CHAPITRE 2. PSYCHOLOGIE DU PERSONNEL ......................................................................................... 54
Section 1. Introduction ...................................................................................................................... 54
1.1. Vision GRH, Capital humain .................................................................................................... 54
1.2. Les grandes phases tout au long de la carrière .............................................................................. 56
1.3 Profil du psychologue du personnel ................................................................................................ 57
Section 2. Le recrutement ..................................................................................................................... 58
2.1. Evolution historique ................................................................................................................... 58
2.2. Définition, objectifs et outils de recrutement ................................................................................ 59
[145]