Expose Groupe 1 Ethique

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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA

RECHECHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE DE NONGO CONAKRY (UNC)

Master : Ingénierie Financière, Audit, Contrôle Et Gestion


Matière : D’Ethique
THEME :

LES FONDEMENTS DE L’ETHIQUE D’ENTREPRISE

Les participants :

 NENE ISSIAGA DIALLO


 AISSATOU SIRA DIALLO
 TAMBA VIEUX TOLNO

CHARGE DU COURS : Monsieur Diogo Diallo

Année Académique : 2022-2023


Sommaire
Introduction ............................................................................................................................................. 3
Définition et historique ......................................................................................................................... 4
PARTIE 1 : La distinction entre l’éthique, la morale et la déontologie ........................................... 4
1.1 La morale ............................................................................................................................... 4
1.2 L’éthique ................................................................................................................................ 5
1.3 La déontologie ....................................................................................................................... 6
PARTIRE 2 : Les démarches éthiques au sein de l’entreprise...................................................... 7
2.1 Le management de l’éthique..................................................................................................... 7
2

PARTIE 3 : La nécessité d’un dialogue éthique .......................................................................... 8


Partie 4 : L’action éthique .................................................................................................................... 8
PRATIQUE DE L’ETHIQUE DANS LES ENTREPRISES GUINEENES ............................ 9
Conclusion ............................................................................................................................................. 10
Bibliographie........................................................................................................................................ 10
Introduction
Depuis les années 60, on assiste à la naissance d’un nouveau champ éthique appelé « éthique
appliquée ». Il propose une approche philosophique renouvelée à l’articulation de la théorie
morale avec la pratique, c'est-à-dire, regroupant des écrits théoriques sur les problèmes en
question, en incluant la pratique. L’éthique appliquée semble se structurer en fonction de
territoires d’interrogation, on trouve par exemple, la bioéthique (qui regroupe les réflexions
sur les avancées techniques dans le domaine des sciences de la vie), l’éthique de
l’environnement (qui s’intéresse à l’avenir de la planète en termes de développement durable,
gestion des ressources naturelles,…) et l’éthique professionnelle qui regroupe les réflexions
sur différents domaines professionnels comme par exemple : l’éthique des affaires, l’éthique
3
journalistique,…etc. L’éthique dans l’entreprise ou plus généralement la Business ethics est
une forme d’éthique appliquée, au même titre que la bioéthique, l’éthique de l’environnement,
éthique et médias et autres. Bien que ce soit dans les années 1970 que se développent aux
Etats-Unis les réflexions et les modèles sur la responsabilité de l’entreprise et la Business
ethics, la réflexion autour d’une éthique en entreprise n’est pas nouvelle. Le point de départ
commun des différentes écoles philosophiques et sociologiques contemporaines qui
s’intéressent à l’éthique est la fin des dieux (dieux des religions, dieu de la raison, dieu de la
science), ce que Jonas appelle le « vide éthique » 58. C’est dans ce contexte qu’on assiste à la
naissance de l’éthique d’entreprise.
Définition et historique
L’éthique des affaires ou Business Ethiques « regroupe l’ensemble des règles, des normes, des
codes ou des principes qui orientent les comportements vers plus de moralité et de véracité
dans chaque situation rencontrée ». Il s’agit de la théorie fondamentale de l’éthique des
affaires qui s’est développé aux Etats-Unis dans la première partie du 20ème siècle. Elle est
née suite à la volonté de certains groupes de personnes de ne pas investir dans les entreprises
qui produisent des biens dont ils ne souhaitaient pas favoriser le développement (l’alcool, le
tabac, etc.). L’éthique des affaires revient à s’interroger, à partir de cas réels, sur les droits et
la dignité des travailleurs, le statut des firmes multinationales en fonction des problèmes
quotidiens rencontrés par les entreprises.
4
PARTIE 1 : La distinction entre l’éthique, la morale et la déontologie
Il est important de préciser les termes que nous allons employer tout au long de ce travail, car
ils sont utilisés de diverses façons et revêtent des significations différentes selon les auteurs et
les contextes. Ces trois termes sont : la morale, l’éthique et de la déontologie.

La morale, l’éthique et la déontologie définissent les comportements bons, vertueux ou


acceptables dans la société, que ceux-ci soient privés ou publics, individuels ou collectifs. Ces
termes partent tous du principe selon lequel les comportements humains ne sont pas tous
d’égale valeur, que certains d’entre eux ne sont pas acceptables et qu’il faut quelquefois
contrôler les comportements et contraindre les personnes. Mais, elles postulent également que
les humains peuvent s’entendre autour de certains principes et valeurs guidant leurs conduites,
pour le mieux-être de chacun et de tous.

1.1 La morale
Le terme « morale » est un terme très employé depuis l’antiquité, il vient du mot latin mores
qui fait référence aux mœurs d’une société, aux manières de bien se comporter avec soi-même
et avec les autres (façons de vivre dans un groupe). La morale évoque un ensemble de
devoirs, d’impératifs (des recommandations et des interdictions), des règles et des normes de
comportements, en indiquant les comportements acceptables et inacceptables dans des codes
moraux. Elle nous indique tout simplement ce qu’il faut faire ou ne pas faire pour demeurer
conformes aux règles d’une société.

Dans les courants philosophiques, on distingue deux conceptions21 de la morale : une


conception objective qui avance que la morale est un ensemble de règles émanant de la nature
et indépendantes de l’homme et de son environnement, et une conception subjectiviste plus
moderne où les valeurs sont relatives et dépendantes du groupe dans lequel le sujet évolue.

Ainsi, la morale peut devenir un outil disciplinaire ; en précisant d’une part les fautes à ne pas
commettre et, d’autre part, les conséquences reliées aux fautes commises. Par exemple, toutes
les morales condamnent le meurtre, le vol et le viol. Cependant, la morale peut être plus au
moins stricte, elle peut se limiter à recommander des comportements et faire appel à la bonne
volonté des personnes pour les suivre ; dans ce cas, elle est seulement incitative.

Cependant, plusieurs expressions ont contribué à la mauvaise réputation de la morale, en


grande partie à cause de sa sévérité et du « moralisme » avec lequel elle a été souvent
confondue. On parle de « faire la morale » ou de « moraliser » et la morale joue les trouble-
fêtes, la notion de devoir moral a été remise en cause et on assiste à ce que le sociologue
Lipovtsy (1992) a appelé le « crépuscule du devoir ». C’est pour cette raison que la morale
n’est plus un référent collectif systématique et qu’elle est progressivement remplacée par
l’éthique.

Face à cette mauvaise réputation de la morale, certains auteurs ont donné aux mots éthique et
morale, longtemps employés comme synonymes (ils le sont pour certains auteurs), des sens
distincts. « On reconnaîtra aisément dans la distinction entre visée et norme l’opposition entre
deux héritages » explique Paul Ricœur, « un héritage aristotélicien, où l’éthique est
caractérisée par sa perspective téléologique, et un héritage kantien, où la morale est définie
par le caractère d’obligation de la norme, donc par un point de vue déontologique » (1990,
p.200). Dans ce sens, André Comte-Spongille confirme la distinction entre éthique et morale 5
en affirmant que « La morale porte sur le Bien et le Mal, considérés comme valeurs absolues
ou transcendantes », alors que « L’éthique, sur le bon et le mauvais, considérés comme
valeurs relatives (à un individu, à un groupe, à une société) et immanentes. » (1994, p.185).

1.2 L’éthique
Le terme éthique vient du mot grec éthos qui désigne les mœurs d’un groupe ou d’une culture.
Il revêt quatre significations :

Habitude morale, caractère, mœurs


Usages, institutions
Demeure habituelle, domicile (de l’homme et des animaux)
(Opposé à pathos) Emotion douce, affection tendre.

L’éthique a toujours été renvoyée à la réflexion morale et aux théories des philosophes
comme Aristote. Selon lui, éthos vient de éthos, ce qui signifie : habitude, coutume ou usage.
En effet, on utilise le mot éthos pour la traduction du mot « habitude » dans des expressions
telle que « avoir l’habitude de… » Ou « s’habituer à… ». En second sens, on trouve le mot «
usage » au pluriel au deuxième sens de éthos et au singulier dans éthos.

Paul Ricœur suggère dans son traité soi-même comme un autre (1990), une définition de
l’éthique comme « la vie bonne, avec et pour les autres, dans des institutions justes ». Cette
visée éthique se décompose en deux temps : une éthique antérieure qui concerne les normes
dues à une exigence d’universalité, et une éthique postérieure où il existe des situations
concrètes qui justifient l’établissement d’une éthique appliquée relevant d’une sagesse
pratique dont l’éthique managériale est un exemple26. Ricœur (1988) estime que l’éthique,
comme la morale d’ailleurs, est bâtie sur un ensemble de valeurs qui correspondent à une
conception particulière de la personne. D’après lui, l’élément essentiel de l’éthique est la
valeur de la personne, et grâce à l’éthique, ce dernier peut protéger son humanité et défendre
toute atteinte à sa dignité ou à son intégrité.

Au cours des années 1960, on trouve le terme « éthique appliquée », un terme apparu aux
Etats-Unis avec l’exploration de nouveaux champs d’interrogation éthique. L’éthique
appliquée s’intéresse aux situations vécues sur le terrain, elle est centrée sur les décisions à
prendre dans une action en visant la prise de décision éclairée afin de résoudre des problèmes
concrets dans le présent et dans l’avenir.

A un niveau plus pratique et réglementaire, l’éthique peut se caractériser dans des codes
d’éthique. Cependant, la présence d’un code d’éthique n’est pas une garantie absolue de
progrès éthique. Il peut être rédigé seulement pour suivre la loi ou la mode, ou bien un
instrument de marketing pour faire vendre un produit ou un service. Les codes d’éthique ne
sont pertinents que s’ils permettent la discussion, la réflexion, le partage de valeurs communes
et de responsabilités lors de situations difficiles.

On constate que les deux termes, éthique et morale, possédaient à l’origine la même
signification, c’est ce qui explique le fait de les employer l’un pour l’autre. Ils se sont
progressivement différenciés cependant, le terme éthique a été réservé à la philosophie et à la
théorie de l’action morale, alors que le terme « morale » a fini par désigner presque
exclusivement des comportements et des codes de comportements. Ainsi, à la différence de la
morale, l’éthique est seulement incitative car elle propose des valeurs pour guider les actions 6
sans donner des solutions toutes faites à des problèmes moraux ou sociaux.

1.3 La déontologie
Le mot déontologie vient du grec deon, participe présent de dei qui veut dire « il faut » ou « il
convient », et de logos : « discours » ou « traité ». Pour certains, la déontologie est en quelque
sorte la science des devoirs28. Elle est constituée, selon Mc Donald et Parizeau (1988), par
l’ensemble des normes indiquant les comportements ou attitudes que les professionnels
doivent observer dans leur pratique. C’est une forme particulière de régulation sociale propre
à une confession ou à un métier, elle existe pour les journalistes, les médecins, les avocats, les
comptables…etc.

La déontologie établit un ensemble de devoirs, d’obligations et de responsabilités partagées


par un groupe qui reflètent des valeurs ou principes jugés fondamentaux. Elle définit les
principes moraux qui guident l’activité professionnelle et un certain nombre de normes qui
précisent des actions acceptables ou inacceptables par les membres du groupe. Un exemple
très connu de la déontologie, c’est la déontologie médicale29. Elle est nécessaire à cause du
pouvoir de vie ou de mort (le pouvoir des médecins) sur les malades. Depuis l’antiquité, les
nouveaux médecins prononcent le Serment d’Hippocrate (Figure 1) qui marque leur rentrée
officielle dans la profession. C’est un serment d’une valeur symbolique, mais il a incité toutes
les autres professions à rédiger leurs codes de déontologie. En 1947, les médecins français se
sont donné un code de déontologie. C’était un recueil des « devoirs » des médecins envers
leurs patients et envers leurs confrères. Ce fut le premier code de déontologie.

En général, un code de déontologie d’une profession est constitué de 4 composantes


obligatoires ;

 La définition du professionnel, de son client et du groupe auquel il appartient,


 Les devoirs et obligations du professionnel envers le public,
 Les devoirs et obligations du professionnel envers le client,
 Les devoirs et obligations du professionnel envers la profession.

Cependant, il faut faire bien attention aux formules « code d’éthique » et « code de
déontologie ». Elles ne sont pas synonymes. L’éthique ou la morale (au sens premier de ces
termes) évoquent le bien de la personne, tandis qu’un code de déontologie évoque le bien de
la profession. Cette dernière est juridiquement bien exercée si ses membres respectent le code
de déontologie qui la régit.
PARTIRE 2 : Les démarches éthiques au sein de l’entreprise

Suite aux affaires frauduleuses et aux scandales financiers qui ont frappés l’économie
mondiale, des démarches éthiques ont été mises en place par des multinationales américaines
et leurs filiales européennes ou asiatiques, basées surtout sur des documents de référence et la
publication des textes régulateurs. Les démarches éthiques sont aujourd’hui un élément
incontournable de l’identité de l’entreprise au même titre que sa politique de sécurité ou sa
démarche qualité73. Elles diffèrent d’une entreprise à une autre, et d’un pays à un autre, mais
elles visent toutes, comme la plupart des décisions prises dans une entreprise, à
l’accroissement de son activité. Cependant, la mise en application d’une véritable démarche 7
éthique n’est pas gratuite, elle représente un poste de dépenses que peu d’entreprises sont
réellement prêtes à supporter.

2.1 Le management de l’éthique


La plupart des grandes entreprises du monde ont choisi de nommer un haut responsable
chargé du management de l’éthique. Il cherche à construire une conduite juste en situation
professionnelle en développant les différentes missions qui feront du respect de l’éthique une
réalité quotidienne du groupe.

En effet, le métier d’un manager éthique est encore mal codifié, la plupart des travaux,
décrivant les caractéristiques d’un manager éthique, sont restées assez vagues sur la
description d’un comportement exemplaire des managers. Certains auteurs insistent sur un
certain nombre de qualités, à savoir : « le sens de l’équité, la capacité d’aimer, l’ouverture
d’esprit, l’honnêteté, la générosité, le courage, le sens des responsabilités et le jugement 75 »,
mais elles ne concernent pas seulement le manager éthique.

Plusieurs travaux concernant l’éthique des managers faisaient référence aux qualités humaines
des managers. Parmi eux, on trouve notamment les travaux de Kaptein (2003) sur l’intégrité
managériale et les travaux de Wiener, Brodt et Korsgaard (1998) sur les comportements
managériaux qui suscitent la confiance.

Kaptein distingue trois grandes caractéristiques personnelles76 qui déterminent un manager


éthique, il estime que ce dernier, doit être authentique dans le sens qu’il est capable de résister
à la pression et aux tentations, et qu’il a une perception claire de ses limites, de ses idéaux et
des valeurs qui guident son action. La deuxième caractéristique est d’être fiable, c'est-à-dire
qu’il doit être cohérent et constant d’une situation à une autre, qu’il respecte ses engagements
et surtout qu’il dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit. Le manager éthique, toujours selon Kaptein,
doit être constructif à l’intersection des intérêts des différentes parties prenantes, prêt à
accepter la critique et à se mettre en question. Il est susceptible à rendre compte de ses actes et
décisions.

De leurs coté, Whiener et ses collègues ont identifié, parmi les caractéristiques d’un manager,
trois critères mais plutôt dans la façon dont il dirige ses salariés77, à savoir ; la qualité de la
communication qui est un échange ouvert entre managers et salariés afin d’expliquer les
décisions prises, le souci de bien être des employés et la protection de leurs intérêts et enfin, le
partage et la délégation du pouvoir, qui sont des récompenses sociales symbolisant
l’approbation et le respect que le manager accorde à son subordonné.
Cependant, les managers éthiques ne sont pas responsables du seul succès financier de leur
organisation, mais ils ont la responsabilité d’insuffler des valeurs et des principes éthiques à
leurs salariés. Le comportement des dirigeants influençait fortement les comportements des
employés et la prise de décision des acteurs dans l’entreprise, comme le précise Hirèche-
Baida (2008) ; « des recherches ont montrées notamment comment le comportement des
dirigeants contribuait à diminuer les comportements déviants ou contre-productifs des salariés
–tels que le vol des biens de l’organisation, le sabotage, les comportements « tire au flan »,
l’absentéisme abusif, etc.,- en créant un environnement de travail dans lequel les salariés sont
traités avec respect et dignité, où ils sont rémunérés et traités avec équité, où l’honnêteté et
l’intégrité au travail sont valorisées, etc. 78» . L’influence des dirigeants et des managers
s’explique aussi par leur exemplarité, leur comportement servant de référence à l’ensemble de 8
leurs collaborateurs, les salariés considèrent leurs managers comme des modèles ou des
leaderships.

PARTIE 3 : La nécessité d’un dialogue éthique


Le discours des entreprises actuelles est à l’initiative, la créativité et la prise de responsabilité
de ses employés, elles demandent d’eux, de l’implication et de l’engagement. Pour la mise en
œuvre et pour dépasser le discours d’affichage de valeurs, l’éthique d’entreprise est fondée
sur le dialogue ou ce que les auteurs contemporains appellent l’éthique de la discussion, il est
présenté selon Legault (1999), comme étant à la fois « le point de départ et le point d’arrivée
de la démarche éthique ».

Le dialogue n’est pas un phénomène récent, il remonte aussi loin qu’en 400 avant J.-C., avec
Socrate qui « n’a vécu que dans et par le dialogue […] le véritable discours vivant et animé
sans lequel les hommes ne peuvent se connaître 79 ». Du grec, « dia » qui signifie « à travers
», et « logos » qui signifie « parole » ou « raison », le dialogue constitue alors, au sens strict,
une communication qui passe par la parole, mais il peut être considéré comme une façon
d’élaborer l’éthique car il permet un échange entre individus ; Thierry Pauchant nous rappelle
que ; « l’éthique du dialogue est à la fois enracinée dans une personne et dans un ensemble
collectif. Ce paradoxe et ce dynamisme entre l’individu et la collectivité permet de dépasser à
la fois l’individualisme, qui met un accent exclusif sur l’individu, et le collectivisme, avec le
danger du corporatisme80 ».

Au sein de l’entreprise, le dialogue éthique naît du débat avec les parties prenantes internes et
externes. Il diffère en fonction de la situation dans laquelle ces derniers se trouvent, il peut
prendre la forme d’un dialogue de fondation, de diffusion, d’amélioration, d’évaluation de
mise en cause ou d’un dialogue d’alerte, il est la clé du questionnement éthique qui permettra
d’agir éthique81. Le plus souvent, la direction générale joue un rôle primordial dans la
décision de formaliser l’éthique en entreprise, cependant, deux départements sont consultés en
priorité lors de la diffusion de l’éthique : celui des Ressources humaine qui joue un rôle
majeur dans l’opérationnalisation du document éthique, et la direction juridique qui est
chargée d’appliquer les règles de conduite et les adapter en fonction du contexte de
l’organisation.

Partie 4 : L’action éthique


L’éthique est définie comme l’ensemble des principes moraux qui sont à la base de la
conduite de quelqu’un83, elle permet de décider et d’agir dans une situation donnée.
L’engagement éthique doit pouvoir se lire dans chaque action, c’est la manière d’agir qui nous
permettra de bien agir : « Si ton action est ordonnée et ressemble à un cérémonial qui obéit à
une éthique : même si tu manques ton but, tu es un gagnant en puissance. Si ton action est
aléatoire et si tu crois bon de ne respecter ni ne rythme ni rite, même si tu atteints ton but par
un heureux hasard, tu es virtuellement un perdant84 ». En effet, la mise en œuvre de l’éthique
d’entreprise est une question de posture ; il faut déjà percevoir le problème, se poser les
bonnes questions pour le résoudre et prendre les bonnes décisions. Cependant, du point de vue
de l’éthique des affaires, le mal se situe souvent dans le manque d’anticipation, l’homme
d’affaires est appelé à anticiper afin d’éviter les problèmes à savoir, le licenciement ou la
fermeture des entreprises : « le fait que l’on n’anticipe pas, que l’on n’a pas réfléchi d’avance
pour essayer d’éviter les problèmes, que l’on informe pas les gens, ou que l’on leur cache ce 9
qui va se passer, que l’on n’est pas sincère, ni honnête dans le dialogue et finalement que l’on
ne s’occupe pas des hommes quand ils sont frappés et victimes du changement économique ».

La gestion éthique est une action de bienfaisance, elle se situe à l’intérieur et à l’extérieur de
l’entreprise. Elle prend en compte toutes les couches sociales, et est centrée sur le respect des
droits de l’homme et le respect de l’environnement. En effet, l’action éthique interne exige la
transparence, elle permet de respecter le droit de ses employés, éviter le travail des enfants et
de recruter sans discrimination liée au sexe, nationalité, couleur de la peau, l’âge ou l’état de
santé. Elle fait aussi éviter la corruption, et permet de connaître la provenance des fonds pour
ne pas blanchir « l’argent sale ». L’action éthique consiste donc à éviter toute décision qui
paraitra non éthique au plus grand nombre, comme par exemple, la dissimulation par
l’entreprise de ses dettes, fausser son bilan ou grossir la valeur de ses actions, car les
conséquences peuvent être catastrophiques pour l’entreprise. L’action éthique permet aussi de
veiller sur l’environnement (au niveau de l’entreprise) qui se dégrade de plus en plus, car elle
« consiste à être éveillé à une pensée à long terme, avoir conscience des risques
environnementaux et se rendre compte de la responsabilité qu’a une entreprise vis-à-vis de ses
employés et de tous les acteurs que ses décisions affectent.

A l’extérieur de l’entreprise, il existe des partenaires stratégiques incontournables : les


fournisseurs et les consommateurs, ils ont une influence sur les décisions prises au sein de
l’entreprise, cette dernière tient une relation de confiance envers eux. Pour perdurer, elle doit
maintenir cette confiance sur le long terme. D’autres partenaires importants pour l’entreprise
sont les investisseurs, ils ont besoin de garanties car ils ne veulent plus investir dans une
entreprise qui n’a aucune conscience morale. Du coup, l’entreprise doit répondre à leurs
attentes, en assurant la transparence, le respect de l’homme et de l’environnement. Les autres
partenaires qui sont l’Etat, les organisations internationales88, les collectivités territoriales et
surtout les ONG, sont des forces de pression prêtes à mener des actions contre les entreprises
si elles ne protègent pas l’environnement et ne respectent pas les droits de l’homme.

Les actions éthiques sont désormais suivies régulièrement et largement publiées. Au-delà des
chartes et codes éthiques qui définissent les bonnes actions choisis par les entreprises, ce sont
maintenant les lignes du rapport annuel qui vont structurer l’action des groupes et leurs
filiales.

PRATIQUE DE L’ETHIQUE DANS LES ENTREPRISES GUINEENES


La matérialisation de l’éthique dans les entreprises Guinéennes porte sur plusieurs champs : Nous
retenons, dans le cadre de cette réflexion, les deux dimensions que sont l’entreprise citoyenne et la
responsabilité sociale de l’entreprise, sans occulter les autres aspects, tels la culture d’entreprise, le
développement durable. L’intensification du rôle de l’éthique dans la gouvernance est matérialisée par
deux faits :

 La réalité de la citoyenneté de l’entreprise : l’entreprise a considéré sa politique de


ressource d’abord comme une aventure humaine. Toutes les ressources sont égales devant
l’emploi ; On assiste à l’émergence dans les entreprises Guinéennes à un mode de
management fondé sur des valeurs éthiques, mais qui n’oublient pas la contrainte de
rentabilité. Ce comportement en entreprise citoyenne améliore son image de marque, lui
permet de se différencier par rapport à la concurrence, de mobiliser le personnel…
 La responsabilité sociale : Ce programme mis en œuvre par les entreprises se résument en
une série d’actions et d’efforts menés en direction des parties prenantes et s’articulent autour 10
de deux règle majeures :
- Le principe de bénéfice mutuel : avec pour conviction fondamentale de croire à
la création des valeurs à long terme pour les parties prenantes ;
- Le principe d’éthique d’entreprise et de bonne gouvernance : dans lequel
l’entreprise s’appuie au respect des normes exigeantes de conduite et d’intégrité
dans l’exercice des activités.

Conclusion
En somme, l’observation de réalité des entreprises Guinéennes montre que la conciliation des
impératifs du développement durable et de l’éthique est une réalité vécue, mais pas toujours évidente.
Pour certains, l’éthique constituerait une nouvelle mode managériale, un concept de circonstance. Pour
d’autres, le développement durable est le fondement même de cette éthique, un creuset de la
promotion de l’entreprise et, par conséquent, un gage de construction de la compétitivité.

Bibliographie
 Desaulniers M.P. et Jutras F., L’éthique professionnelle en enseignement, Presses
de l’Université de Québec, Québec, 2006.
 31 Blais M., Ethique, morale, déontologie, droit, département de philosophie,
Université Laval, 2008
 Blais M., Ethique, morale, déontologie, droit, département de philosophie,
Université Laval, 2008. 29
 Desaguliers M.P. et Jutras F., L’éthique professionnelle en enseignement, Presses
de l’Université de Québec, Québec, 2006. 30 Desaulniers M.P. et Jutras F.,
L’éthique professionnelle en enseignement, Presses de l’Université de Québec,
Québec, 2006

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