Expose Groupe 1 Ethique
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RECHECHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE DE NONGO CONAKRY (UNC)
Les participants :
1.1 La morale
Le terme « morale » est un terme très employé depuis l’antiquité, il vient du mot latin mores
qui fait référence aux mœurs d’une société, aux manières de bien se comporter avec soi-même
et avec les autres (façons de vivre dans un groupe). La morale évoque un ensemble de
devoirs, d’impératifs (des recommandations et des interdictions), des règles et des normes de
comportements, en indiquant les comportements acceptables et inacceptables dans des codes
moraux. Elle nous indique tout simplement ce qu’il faut faire ou ne pas faire pour demeurer
conformes aux règles d’une société.
Ainsi, la morale peut devenir un outil disciplinaire ; en précisant d’une part les fautes à ne pas
commettre et, d’autre part, les conséquences reliées aux fautes commises. Par exemple, toutes
les morales condamnent le meurtre, le vol et le viol. Cependant, la morale peut être plus au
moins stricte, elle peut se limiter à recommander des comportements et faire appel à la bonne
volonté des personnes pour les suivre ; dans ce cas, elle est seulement incitative.
Face à cette mauvaise réputation de la morale, certains auteurs ont donné aux mots éthique et
morale, longtemps employés comme synonymes (ils le sont pour certains auteurs), des sens
distincts. « On reconnaîtra aisément dans la distinction entre visée et norme l’opposition entre
deux héritages » explique Paul Ricœur, « un héritage aristotélicien, où l’éthique est
caractérisée par sa perspective téléologique, et un héritage kantien, où la morale est définie
par le caractère d’obligation de la norme, donc par un point de vue déontologique » (1990,
p.200). Dans ce sens, André Comte-Spongille confirme la distinction entre éthique et morale 5
en affirmant que « La morale porte sur le Bien et le Mal, considérés comme valeurs absolues
ou transcendantes », alors que « L’éthique, sur le bon et le mauvais, considérés comme
valeurs relatives (à un individu, à un groupe, à une société) et immanentes. » (1994, p.185).
1.2 L’éthique
Le terme éthique vient du mot grec éthos qui désigne les mœurs d’un groupe ou d’une culture.
Il revêt quatre significations :
L’éthique a toujours été renvoyée à la réflexion morale et aux théories des philosophes
comme Aristote. Selon lui, éthos vient de éthos, ce qui signifie : habitude, coutume ou usage.
En effet, on utilise le mot éthos pour la traduction du mot « habitude » dans des expressions
telle que « avoir l’habitude de… » Ou « s’habituer à… ». En second sens, on trouve le mot «
usage » au pluriel au deuxième sens de éthos et au singulier dans éthos.
Paul Ricœur suggère dans son traité soi-même comme un autre (1990), une définition de
l’éthique comme « la vie bonne, avec et pour les autres, dans des institutions justes ». Cette
visée éthique se décompose en deux temps : une éthique antérieure qui concerne les normes
dues à une exigence d’universalité, et une éthique postérieure où il existe des situations
concrètes qui justifient l’établissement d’une éthique appliquée relevant d’une sagesse
pratique dont l’éthique managériale est un exemple26. Ricœur (1988) estime que l’éthique,
comme la morale d’ailleurs, est bâtie sur un ensemble de valeurs qui correspondent à une
conception particulière de la personne. D’après lui, l’élément essentiel de l’éthique est la
valeur de la personne, et grâce à l’éthique, ce dernier peut protéger son humanité et défendre
toute atteinte à sa dignité ou à son intégrité.
Au cours des années 1960, on trouve le terme « éthique appliquée », un terme apparu aux
Etats-Unis avec l’exploration de nouveaux champs d’interrogation éthique. L’éthique
appliquée s’intéresse aux situations vécues sur le terrain, elle est centrée sur les décisions à
prendre dans une action en visant la prise de décision éclairée afin de résoudre des problèmes
concrets dans le présent et dans l’avenir.
A un niveau plus pratique et réglementaire, l’éthique peut se caractériser dans des codes
d’éthique. Cependant, la présence d’un code d’éthique n’est pas une garantie absolue de
progrès éthique. Il peut être rédigé seulement pour suivre la loi ou la mode, ou bien un
instrument de marketing pour faire vendre un produit ou un service. Les codes d’éthique ne
sont pertinents que s’ils permettent la discussion, la réflexion, le partage de valeurs communes
et de responsabilités lors de situations difficiles.
On constate que les deux termes, éthique et morale, possédaient à l’origine la même
signification, c’est ce qui explique le fait de les employer l’un pour l’autre. Ils se sont
progressivement différenciés cependant, le terme éthique a été réservé à la philosophie et à la
théorie de l’action morale, alors que le terme « morale » a fini par désigner presque
exclusivement des comportements et des codes de comportements. Ainsi, à la différence de la
morale, l’éthique est seulement incitative car elle propose des valeurs pour guider les actions 6
sans donner des solutions toutes faites à des problèmes moraux ou sociaux.
1.3 La déontologie
Le mot déontologie vient du grec deon, participe présent de dei qui veut dire « il faut » ou « il
convient », et de logos : « discours » ou « traité ». Pour certains, la déontologie est en quelque
sorte la science des devoirs28. Elle est constituée, selon Mc Donald et Parizeau (1988), par
l’ensemble des normes indiquant les comportements ou attitudes que les professionnels
doivent observer dans leur pratique. C’est une forme particulière de régulation sociale propre
à une confession ou à un métier, elle existe pour les journalistes, les médecins, les avocats, les
comptables…etc.
Cependant, il faut faire bien attention aux formules « code d’éthique » et « code de
déontologie ». Elles ne sont pas synonymes. L’éthique ou la morale (au sens premier de ces
termes) évoquent le bien de la personne, tandis qu’un code de déontologie évoque le bien de
la profession. Cette dernière est juridiquement bien exercée si ses membres respectent le code
de déontologie qui la régit.
PARTIRE 2 : Les démarches éthiques au sein de l’entreprise
Suite aux affaires frauduleuses et aux scandales financiers qui ont frappés l’économie
mondiale, des démarches éthiques ont été mises en place par des multinationales américaines
et leurs filiales européennes ou asiatiques, basées surtout sur des documents de référence et la
publication des textes régulateurs. Les démarches éthiques sont aujourd’hui un élément
incontournable de l’identité de l’entreprise au même titre que sa politique de sécurité ou sa
démarche qualité73. Elles diffèrent d’une entreprise à une autre, et d’un pays à un autre, mais
elles visent toutes, comme la plupart des décisions prises dans une entreprise, à
l’accroissement de son activité. Cependant, la mise en application d’une véritable démarche 7
éthique n’est pas gratuite, elle représente un poste de dépenses que peu d’entreprises sont
réellement prêtes à supporter.
En effet, le métier d’un manager éthique est encore mal codifié, la plupart des travaux,
décrivant les caractéristiques d’un manager éthique, sont restées assez vagues sur la
description d’un comportement exemplaire des managers. Certains auteurs insistent sur un
certain nombre de qualités, à savoir : « le sens de l’équité, la capacité d’aimer, l’ouverture
d’esprit, l’honnêteté, la générosité, le courage, le sens des responsabilités et le jugement 75 »,
mais elles ne concernent pas seulement le manager éthique.
Plusieurs travaux concernant l’éthique des managers faisaient référence aux qualités humaines
des managers. Parmi eux, on trouve notamment les travaux de Kaptein (2003) sur l’intégrité
managériale et les travaux de Wiener, Brodt et Korsgaard (1998) sur les comportements
managériaux qui suscitent la confiance.
De leurs coté, Whiener et ses collègues ont identifié, parmi les caractéristiques d’un manager,
trois critères mais plutôt dans la façon dont il dirige ses salariés77, à savoir ; la qualité de la
communication qui est un échange ouvert entre managers et salariés afin d’expliquer les
décisions prises, le souci de bien être des employés et la protection de leurs intérêts et enfin, le
partage et la délégation du pouvoir, qui sont des récompenses sociales symbolisant
l’approbation et le respect que le manager accorde à son subordonné.
Cependant, les managers éthiques ne sont pas responsables du seul succès financier de leur
organisation, mais ils ont la responsabilité d’insuffler des valeurs et des principes éthiques à
leurs salariés. Le comportement des dirigeants influençait fortement les comportements des
employés et la prise de décision des acteurs dans l’entreprise, comme le précise Hirèche-
Baida (2008) ; « des recherches ont montrées notamment comment le comportement des
dirigeants contribuait à diminuer les comportements déviants ou contre-productifs des salariés
–tels que le vol des biens de l’organisation, le sabotage, les comportements « tire au flan »,
l’absentéisme abusif, etc.,- en créant un environnement de travail dans lequel les salariés sont
traités avec respect et dignité, où ils sont rémunérés et traités avec équité, où l’honnêteté et
l’intégrité au travail sont valorisées, etc. 78» . L’influence des dirigeants et des managers
s’explique aussi par leur exemplarité, leur comportement servant de référence à l’ensemble de 8
leurs collaborateurs, les salariés considèrent leurs managers comme des modèles ou des
leaderships.
Le dialogue n’est pas un phénomène récent, il remonte aussi loin qu’en 400 avant J.-C., avec
Socrate qui « n’a vécu que dans et par le dialogue […] le véritable discours vivant et animé
sans lequel les hommes ne peuvent se connaître 79 ». Du grec, « dia » qui signifie « à travers
», et « logos » qui signifie « parole » ou « raison », le dialogue constitue alors, au sens strict,
une communication qui passe par la parole, mais il peut être considéré comme une façon
d’élaborer l’éthique car il permet un échange entre individus ; Thierry Pauchant nous rappelle
que ; « l’éthique du dialogue est à la fois enracinée dans une personne et dans un ensemble
collectif. Ce paradoxe et ce dynamisme entre l’individu et la collectivité permet de dépasser à
la fois l’individualisme, qui met un accent exclusif sur l’individu, et le collectivisme, avec le
danger du corporatisme80 ».
Au sein de l’entreprise, le dialogue éthique naît du débat avec les parties prenantes internes et
externes. Il diffère en fonction de la situation dans laquelle ces derniers se trouvent, il peut
prendre la forme d’un dialogue de fondation, de diffusion, d’amélioration, d’évaluation de
mise en cause ou d’un dialogue d’alerte, il est la clé du questionnement éthique qui permettra
d’agir éthique81. Le plus souvent, la direction générale joue un rôle primordial dans la
décision de formaliser l’éthique en entreprise, cependant, deux départements sont consultés en
priorité lors de la diffusion de l’éthique : celui des Ressources humaine qui joue un rôle
majeur dans l’opérationnalisation du document éthique, et la direction juridique qui est
chargée d’appliquer les règles de conduite et les adapter en fonction du contexte de
l’organisation.
La gestion éthique est une action de bienfaisance, elle se situe à l’intérieur et à l’extérieur de
l’entreprise. Elle prend en compte toutes les couches sociales, et est centrée sur le respect des
droits de l’homme et le respect de l’environnement. En effet, l’action éthique interne exige la
transparence, elle permet de respecter le droit de ses employés, éviter le travail des enfants et
de recruter sans discrimination liée au sexe, nationalité, couleur de la peau, l’âge ou l’état de
santé. Elle fait aussi éviter la corruption, et permet de connaître la provenance des fonds pour
ne pas blanchir « l’argent sale ». L’action éthique consiste donc à éviter toute décision qui
paraitra non éthique au plus grand nombre, comme par exemple, la dissimulation par
l’entreprise de ses dettes, fausser son bilan ou grossir la valeur de ses actions, car les
conséquences peuvent être catastrophiques pour l’entreprise. L’action éthique permet aussi de
veiller sur l’environnement (au niveau de l’entreprise) qui se dégrade de plus en plus, car elle
« consiste à être éveillé à une pensée à long terme, avoir conscience des risques
environnementaux et se rendre compte de la responsabilité qu’a une entreprise vis-à-vis de ses
employés et de tous les acteurs que ses décisions affectent.
Les actions éthiques sont désormais suivies régulièrement et largement publiées. Au-delà des
chartes et codes éthiques qui définissent les bonnes actions choisis par les entreprises, ce sont
maintenant les lignes du rapport annuel qui vont structurer l’action des groupes et leurs
filiales.
Conclusion
En somme, l’observation de réalité des entreprises Guinéennes montre que la conciliation des
impératifs du développement durable et de l’éthique est une réalité vécue, mais pas toujours évidente.
Pour certains, l’éthique constituerait une nouvelle mode managériale, un concept de circonstance. Pour
d’autres, le développement durable est le fondement même de cette éthique, un creuset de la
promotion de l’entreprise et, par conséquent, un gage de construction de la compétitivité.
Bibliographie
Desaulniers M.P. et Jutras F., L’éthique professionnelle en enseignement, Presses
de l’Université de Québec, Québec, 2006.
31 Blais M., Ethique, morale, déontologie, droit, département de philosophie,
Université Laval, 2008
Blais M., Ethique, morale, déontologie, droit, département de philosophie,
Université Laval, 2008. 29
Desaguliers M.P. et Jutras F., L’éthique professionnelle en enseignement, Presses
de l’Université de Québec, Québec, 2006. 30 Desaulniers M.P. et Jutras F.,
L’éthique professionnelle en enseignement, Presses de l’Université de Québec,
Québec, 2006