Slides de PPM

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 189

COURS DE PREPARATION DES

MATIERES

UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
FACULTE POLYTECHNIQUE
BAC 3 CHIMIE 30+30, METALLURGIE 16+7, MINES 25+35
Professeur Pierre KALENGA NGOY MWANA
ANNEE ACADEMIQUE 2017-2018
L’Homme puise dans l’atmosphère l’oxygène
nécessaire à sa vie ; animaux et végétaux lui
fournissent nourriture et vêtement. Mais seul
le règne minéral peut lui fournir les
matériaux de toutes sortes dont l’emploi
caractérise son niveau de civilisation : âges
de la pierre, du bronze, du fer, de l’acier ; ces
expressions appuient ce postulat.
« Si vous pensez que l’éducation est coûteuse,
essayez l’ignorance »
Derek Bok, 1971, Président de
l’université de Harvard

« L’éducation est l’arme la plus puissante que


vous pouvez utiliser pour changer le monde »
Nelson Mandela
PREAMBULE
Ces notes du cours de base de Préparation des matières sont
rédigées conformément à la directive contenue dans l’Instruction
académique N° 17 du Ministère de l’Enseignement Supérieur et
Universitaire qui stipule que « les notes de cours doivent orienter
et inciter les étudiants à fréquenter les bibliothèques et à utiliser
les Technologies de l'lnformation et de la Communication (TIC) ».
« Les notes de cours doivent être les plus pédagogiques
possible ».
Elles comprennent 11 chapitres; leur objectif principal est de
présenter les notions et intérêts de Préparations des matières du
domaine des ingénieurs civils chimistes, métallurgistes et des
mines; les principes, pratiques et évaluations des opérations à
mettre en œuvre.
Leur ambition est de préparer les étudiants de BAC 3 à
l’élaboration d’un projet pour une matière à valoriser
et à planifier une campagne de contrôle d’une
installation de Préparation de matière existante, qui
constitue la matière du cours des Compléments de
Préparation des matières.
Dans cette première version un certain nombre de
sujets des Travaux Personnels des Etudiants sont
proposés; l’évaluation des travaux que les étudiants
vont présenter permettra d’indiquer les options pour la
révision dans d’autres versions.
PLAN DU COURS THEORIQUE
1. Définitions- Objectifs- Procédés
2. Mouvement des particules solides dans un fluide: notions
importantes pour la Préparation des matières
3. Echantillonnage des matières du domaine de l’Ingénieur
4. Caractérisation, Transport et Stockage des matières
solides dans les usines de préparation des matières
5. Fragmentation: introduction, principe, théorie, étapes,
contrôle, appareillage et éléments du prix de revient
6. Classement dimensionnel: pour chaque type: principe,
objectifs, contrôle et appareillage
PLAN DU COURS THEORIQUE
7. Concentration ou enrichissement: pour
chaque méthode: fondamentaux, réalisation
pratique, contrôle et appareillage
8. Opérations de séparation Solide- Fluide dans
les installations de préparation des matières
9. Entreposage des rejets solides
10. Gestion des rejets liquides
11. Contrôle automatique des opérations en
usine
TRAVAUX DIRIGES, PRATIQUES ET
PERSONNELS ENCADRES
Travaux Dirigés (TD)

- La récolte des données pratiques sur les opérations de Préparation des matières;
- Les rapports sur les publications fournies par l’enseignant.

Travaux Pratiques (TP)

- Exercices d’application numérique sur les opérations de préparation des matières;


- Manipulations sur l’analyse granulométrique, la fragmentation, le classement
dimensionnel et la concentration par flottation, tablage, séparation magnétique,
séparation électrostatique;
- Visites des Usines de Préparation des matières et des Laboratoires d’analyse
chimique
TRAVAUX PERSONNELS ENCADRES (TPE)
Les tâches pour les TPE seront l’étude d’une
étape d’un projet de valorisation d’une
ressource minérale solide.
Travaux à encadrer par un exploitant d’une
entreprise minière en plus du Professeur et
de l’Assistant.
Sur les TD, TP et TPE des rapports seront
exigés
OBJECTIFS DU COURS, FINALITE DU
COURS ET PRE-REQUIS
Objectifs généraux

Formation de l’étudiant à la complicité de


l’homme avec les matières du domaine de
l’ingénieur qui sont en grande partie à la base de
l’évolution des civilisations. Approche par la
notion des matières du domaine de l’ingénieur, la
nécessité des opérations de préparation de ces
matières et des opérations annexes ainsi que
leurs impacts du point de vue coût, socio-
économique et environnemental.
Objectifs spécifiques
Apprendre à l’étudiant :
- La définition et la caractérisation complète des matières
soumises aux opérations de préparation des matières
- Les opérations de préparation des matières et annexes à
mettre en œuvre pour adapter les matières aux
exigences de traitement ultérieur ou
d’utilisation(principes, applications et appareillages)
- Les éléments du coût des opérations ;
- L’entreposage des rejets et la gestion des rejets liquides ;
- L’impact des opérations sur l’environnement.
Finalité du cours
A la fin du cours, l’étudiant doit être capable de
- définir et caractériser une matière du domaine de l’ingénieur du
point de vue dimensionnel, chimique et minéralogique;
- choisir et agencer les opérations de Préparation des matières et
annexes pour atteindre les transformations d’une matière donnée,
nécessitées par les exigences de l’utilisation ou des opérations
ultérieures;
- planifier, effectuer et évaluer les opérations d’adaptation des
dimensions et des teneurs d’une matière donnée et d’établir le
schéma de préparation le plus approprié à cette matière;
- déterminer les rubriques des coûts et des impacts des opérations
Pré-requis
Ce cours nécessite une connaissance
préalable des notions de Physique, Chimie
générale, analytique et physique, d’Analyse
Mathématique, d’Informatique, de
Minéralogie et Cristallographie, de la
Géologie, de Probabilité Statistique
Principaux Ouvrages de référence

1. Barry A. Wills, 2001,


Mineral Processing Technology,
An Introduction to the practical aspects of
ore treatment and mineral recovery,
Sixth edition
Butterworth Heinemann, Oxford, 486p.
2. Pierre Blazy, 1970,
La valorisation des minerais,
Manuel de Minéralurgie,
Presses Universitaires de France, Paris, 416p.
3. Michel Jébrak, Eric Maroux, 2008,
Géologie des ressources minérales,
Ressources naturelles et Faune, Quebec, 667p.
4. Principles of Mineral Processing,
Edited by Maurice C. Fuerstenau and Kenneth
N. Han,
Published by the Society for Mining, Metallurgy,
and Exploration, Inc. 573p
1.DEFINITIONS, OBJECTIFS, PROCEDES
1.1. Définitions
 Matières du domaine de l’ingénieur soumises aux
opérations de Préparation des matières: matières
minérales, matières organiques solides, mitrailles,
mélanges des matières solides et des fluides
 Composition minéralogique et teneur
 Humidité des matières
 Flow-sheet
 Rendements et sélectivité
 Contrat d’achat des matières
Parmi les matières citées ci-dessus, l’accent sera mis sur les matières
minérales compte tenu de leur importance dans la vie de l’Homme.
Important donc de commencer à définir les termes: minéral, association
minérale ou roche, ressources minérales.
- Minéral: solide naturel, homogène, possédant une composition chimique
définie et une structure atomique ordonnée. Définition acceptée par une
grande majorité de la communauté internationale des minéralogistes,
même si elle souffre d’un certain nombre d’exceptions parmi lesquelles le
mercure natif(liquide) ou les opales(à structure désordonnée). On compte
actuellement environ 4.000 minéraux. C’est très peu comparé au règne
vivant où l’on dénombre aujourd’hui plus de 1,5 millions d’espèces, dont
750.000 d’insectes. Minéraux en nombre sensiblement égal à celui des
espèces de mammifères et trois fois moins nombreux que les espèces
d’oiseaux. Sur base de leurs compositions chimiques, les minéraux sont
groupés en 9 classes: silicates, éléments natifs, sulfures, oxydes,
carbonates, phosphates…
Les minéraux sont pourvus d’un certain nombre de propriétés
physiques et chimiques dont certaines ont des applications
industrielles importantes.
- Roches: sont des associations, des « sociétés » des minéraux
telles qu’elles existent sur ou dans la croûte terrestre. Certaines
possèdent également des applications industrielles notables.
- Ressources minérales: l’utilité est la base de l’extraction par
l’Homme de certaines roches et certains minéraux qui prennent
alors le nom des ressources minérales. Les ressources minérales
se divisent en cinq catégories de substances: les minerais, les
minéraux industriels, les matériaux de carrière ou de
construction, les ressources énergétiques ,et l’eau, une
ressource dont l’étude n’est pas l’objet de ce cours.
Minerai: roche dont on peut extraire, avec profit, un
ou plusieurs éléments. Définition de la Préparation des
minerais, pas des minéralogistes.
Minéraux industriels: sont des minéraux ou minéraux
munis de propriétés physiques remarquables qui sont à
l’origine de leur utilisation industrielle. A titre
d’exemples: forte dureté qui vaut aux minéraux une
place dans les industries de coupe et d’abrasion,
densité élevée(élaboration de boues lourdes avec la
barytine), une texture adaptée à un rôle de charges
minérales(kaolinite, talc ou calcite en papeterie), une
résistance électrique ou thermique(micas, talc,
andalousite, etc.), une couleur.
Les minéraux industriels sont donc utilisés pour eux-mêmes en
conservant leur structure naturelle, au besoin aménagée, alors que
les minerais sont détruits afin d’en libérer un élément. Définition
qui semble évidente mais la limite entre ces deux catégories n’est
pas, en fait, aussi tranchée et plusieurs minéraux jouent un double
rôle.
On recense actuellement environ 80 minéraux industriels exploités.

Matériaux de carrière: aussi appelés matériaux de construction; ce


sont des pierres de construction, les granulats employés bruts sans
autre préparation qu’un lavage et un criblage, les matériaux de
carrière employés comme produits transformés ou
manufacturés(ciment, tuiles, briques cuites, plâtre, verre, etc.).
Ressources minérales énergétiques: ce sont les
substances utilisées comme source d’énergie et
comprennent le pétrole, le gaz naturel, les charbons et
l’uranium. Il convient d’y ajouter les sables et schistes
bitumineux, ainsi que clathrates (hydrates de gaz qui
commencent à faire l’objet d’investigations sérieuses).
Une grande part de l’énergie électrique dans le monde
provient de ces ressources minérales.

TPE: Trouver les principaux minerais connus, les


principaux minéraux industriels avec leurs usages
essentiels.
1.2. Objectifs de la Préparation des matières
Adapter les dimensions de la matière aux
exigences d’utilisation ou des opérations
ultérieures de transformation de la matière;
Augmenter la teneur en éléments ou
composés de valeur dans une matière;
 Adapter à la fois les dimensions et la teneur.
1.3. Procédés de Préparation des matières
Deux types des procédés:
 Ceux qui réalisent l’adaptation des dimensions de la
matière: fragmentation, agglomération, classement
dimensionnel;
 Ceux qui réalisent la séparation de matière d’après
l’espèce: concentration ou enrichissement.
A ces deux types il faut associer les opérations annexes
relevant d’autres disciplines, pour constituer une chaîne
de transformation de la matière: transport, stockage,
séparation solide-fluide etc
2. MOUVEMENT DES PARTICULES
SOLIDES DANS LES FLUIDES
Chapitre inséré parce que dans de très
nombreuses opérations de Préparation des
matières, des particules solides se déplacent
dans un fluide: air, eau, fluide artificiel
Plus spécifiquement, chapitre introductif aux
opérations de classement dimensionnel
indirect(classification, cfr chapitre 6) et à la
concentration gravimétrique(cfr chapitre 7)
Aspect qualitatif du mouvement
Deux forces à vaincre par la particule pour
pouvoir se déplacer: une force liée à la
viscosité du fluide et une force de succion vers
l’arrière, fonction de la vitesse et la forme de
la particule.
A faible vitesse c’est la première force qui
prédomine; à vitesse élevée c’est la deuxième
force qui prédomine
Aspect quantitatif du mouvement
Il consiste en l’établissement de la résistance à
l’avancement, de l’équation du mouvement et
des formules de vitesse limite de chute en chute
libre, chute troublée(gênée ou entravée).
D’abord pour les particules sphériques puis pour
les particules de forme quelconque que l’on
rencontre en pratique.
Il se termine par les conclusions pour la
minéralurgie.
Aspect quantitatif du mouvement des particules solides dans un fluide
Forces auxquelles une particule en chute libre dans un fluide est soumise:
- champ de gravité: pour une particule sphérique de diamètre d et de poids
spécifique δs, il est égal à ᴨd3.δs/6.
- Poussée d’Archimède ou réaction du fluide déplacé: pour une particule
sphérique, elle est égale à ᴨd3. δ /6, avec δ =poids spécifique du fluide.
- Résistance opposée par le fluide au mouvement du solide R: R=(v.d)2. δ
/g.ϕ(Re) avec v=vitesse, ϕ(Re) =coefficient de résistance. R est fonction du
régiment d’écoulement.
L’expérience a conduit à un certain nombre des domaines, principalement
4 domaines où le coefficient ϕ(Re) a été déterminé, ce qui a conduit à ce
jour à 4 expressions de R. Et il y a eu des tentatives d’établissement des
corrélations dans des domaines plus étendus du nombre de Reynolds.
Les 4 domaines sont:
Région a: 0,0001<Re<0,2
Région b: 0,2<Re<500-1000, relations de DALLAVELLE,
de SCHILLER et NAUMANN
Région c: 500-1000<Re<2x10.0000, relation de
Newton
Région d: Re>2x10.0000
Corrélations dans des domaines plus étendus: une des
relations récentes est celle de Wadell et KHAN et
Richardson ont proposé une bonne corrélation pour
des valeurs de Re jusqu’à 10.0000
Les relations connues depuis longtemps ont été établies dans trois régions de Re:
Régime de Stokes: Re<0,2
ϕ(Re)=3ᴨ(1/Re) et R=3ᴨvdµ avec µ=viscosité dynamique. Formule de Stokes.
Régime d’Allen ou intermédiaire: 30<Re<300 ϕ(Re)= , formule d’Allen
R=
Régime turbulent: 1.000<Re<150.000
ϕ(Re)= ᴨ/16= 0,19 Formule de Newton-Rittinger
R=
L’expérience a montré qu’après un temps relativement court, les trois forces
s’équilibrent et le solide atteint une vitesse limite de chute qui reste constante. Deux
mouvements sont donc à distinguer: un mouvement accéléré, très court et un
mouvement où la vitesse est constante.
Equation du mouvement
Elle est obtenue par application de l’équation
fondamentale: ∑F=m.a avec m=masse du solide;
a=accélération
ᴨd3/6(δs-δ)-R=ᴨd3/6.δs/g.dv/dt
Quand la particule atteint la vitesse limite de chute
dv/dt=0 et l’équation devient:
ᴨd3/6(δs-δ)=R
Ce qui donne les formules suivantes pour la vitesse
limite de chute, en remplaçant R par ses différentes
expressions établies ci-dessus.
Régime laminaire(Stokes):
vlim=
Régime intermédiaire(Allen):
vlim=
Régime turbulent(Newton):
vlim=

Pour les particules non sphériques, ces formules sont encore


valables à condition de prendre pour d la dimension moyenne de la
particule et de modifier la valeur du coefficient numérique. On
trouve des valeurs du coefficient en fonction de la forme des grains
de particule(grains arrondis, grains allongés, grains applatis
En chute troublée, génée ou entravée, en remplaçant δ , µ et γ du
liquide par δ , µ et γ de la pulpe les formules établies en chute
o ο ο

libre restent valables.


On note que quel que soit le régime v =f(d,δ ) dans un fluide donné.
lim s

Lorsque l’on favorise d au détriment de δ , on fait le classement


s

dimensionnel indirect: cela se fait en opérant dans la pulpe la plus


diluée compatible avec les exigences d’un rendement satisfaisant.
Lorsque par contre on favorise δ au détriment de d on fait la
s

séparation d’après le poids spécifique, c’est-à-dire la concentration


gravimétrique: cela se fait en opérant dans la pulpe la plus
concentrée en solides compatible avec le maintien d’une viscosité
et d’un écoulement satisfaisant.
3. ECHANTILLONNAGE DES MATIERES
DU DOMAINE DE L’INGENIEUR
Vocabulaire de base
 Lot L: une certaine quantité de matière dont on
cherche à estimer les caractéristiques ou que l’on se
propose de transformer;
 Elément: le mot élément s’entend au sens qu’on lui
donne dans la théorie des ensembles et non en chimie;
 Particule ou fragment F: élément constitutif du lot. Sa
particularité est d’être considéré comme insécable et
inaltérable dans le milieu physico-chimique considéré
(ions et molécules pour un liquide, fragment pour un
solide morcelé
 Pulpe: suspension des solides finement broyés dans un
liquide;
 Domaine spatial D ou temporel (T1,T2): portion fermée
d’un espace à 3, 2 ou 1 dimension spatiale ou à une
dimension temporelle;
 Composant critique A: composant auquel on
s’intéresse plus particulièrement. Il peut s’agir d’un
élément chimique, d’une molécule, d’une classe
granulométrique, de l’humidité adsorbée, etc. En
échantillonnage commercial il peut s’agir d’un
composant valorisant ou d’une impureté pénalisée.
 Composants actifs et passifs: un composant est
dit actif quand il entre dans la définition de la
grandeur à laquelle on s’intéresse et passif dans
le cas contraire; exemples des composants actifs:
minéraux constitutifs quand on s’intéresse à la
composition minéralogique, classes
granulométriques quand on s’intéresse à
l’analyse granulométrique. Exemples des
composants passifs: le fluide interstitiel (eau, air,
gaz ou liquide quelconque) quand on ne
s’intéresse qu’à la phase solide
 Homogénéité: état d’un lot de matière dont tous les éléments seraient
rigoureusement identiques entre eux;
 Hétérogénéité: état de la matière dont tous les éléments ne sont pas
rigoureusement identiques entre eux;
 Homogénéisation: opération ayant pour objet, sinon pour effet, de rendre
un lot de matière plus homogène et moins hétérogène;
 Echantillonnage: prélèvement, matière prélevée, échantillon E, spécimen,
souche ou rejet d’échantillonnage, échantillon primaire, secondaire… de
rang n…; échantillonnage au sens strict ou étage d’échantillonnage,
préparation ou étape de préparation, échantillonnage au sens large, plan
d’échantillonnage; échantillonnage probabiliste, échantillonnage non-
probabiliste;
 L’hétérogénéité est un phénomène statique: sa théorie se propose dans
un premier temps de l’analyser, de le décrire puis de le caractériser vis-à-
vis d’autres phénomènes qui lui sont liés comme l’échantillonnage ou
l’homogénéisation.
L’échantillonnage et l’homogénéisation sont
des phénomènes dynamiques. Ils reçoivent
une ou plusieurs entrées et produisent une ou
plusieurs sorties. Ainsi ils sont schématisés par
une « boite ». Le nombre des entrées et des
sorties peut varier d’un cas à l’autre. Par
comparaison un état de la matière comme
l’hétérogénéité est une boite close sans
entrée ni sortie.
Théorie d’un phénomène dynamique: elle se
propose de définir les relations mathématiques
qui existent nécessairement entre trois groupes
de grandeurs:
- Les propriétés du ou des entrants,
- Les caractéristiques du procédé,
- Les propriétés du ou des sortants.
Il existe au moins deux types de théories:
- La théorie de type boite transparente,
- La théorie de type boite noire.
Quand la boite est transparente, le chercheur ne
peut résister au plaisir d’inventorier son contenu,
de démonter les mécanismes qu’elle recèle, en
d’autres termes à comprendre ce qui se passe à
l’intérieur. Dans la théorie de la boite
transparente le Maître-mot est le verbe
« COMPRENDRE ». Un point de dogme à
préciser: « quelque complexe que puisse être
un phénomène, il existe, indépendamment de
nous, des lois qui le gouvernent, même si
jusqu’alors personne n’a su les découvrir »
Quand la boite est noire, les parois sont
opaques et l’adepte de ce type de théorie
prend son parti, pour une ou pour une autre
raison, d’ignorer ce qui se passe à l’intérieur.
C’est un expérimentateur alors que l’adepte
de la théorie de la boite transparente est
d’abord un analyste de filiation cartésienne.
Nécessité de travailler avec des quantités minimes de matière: elle résulte de
différentes contraintes
•Techniques et pratiques
Laboratoire (taille des dispositifs, moyens)
Techniques de caractérisation (AA, ICP, porosimètre, etc.)
•Temps
•Coût
•Destruction/dénaturation de la matière soumise à l’analyse (broyage, fusion,
mise en solution, incinération, pollution, etc.)

Dans tous les cas, le résultat de la caractérisation ou des essais sera


utile si et seulement si la matière sur laquelle l’opération a été réalisée
est une image fidèle de l’ensemble de départ
Types de lot de matière

• Lot manipulable
Lot qu’il est possible de manipuler techniquement et
économiquement dans son entièreté à la seule fin de
l’échantillonner;
• Dans le cas contraire, le lot est non manipulable
Un lot non manipulable au sens de l’échantillonnage
peut être mobilisé entièrement pour d’autres raisons
(chargement, traitement, conditionnement)
Dimension d’un lot de matière
• Concerne la répartition spatiale et temporelle
du lot
• Influence sur la possibilité d’obtenir un
échantillon correct
Dimension d’un lot de matière
 Lot à 0 dimension
• Lots naturellement divisés en unités discrètes
• Fûts, sacs, lingots, wagons, camions, bateaux
 Lot à 1 dimension temporelle
• Matière sur une bande transporteuse en
mouvement
• Matière en écoulement dans une canalisation ou
à partir d’un silo
Lot à 1 dimension spatiale
• Tas allongés confectionnés pour
l’échantillonnage («cordons
d’échantillonnage»)
• Bande transporteuse à l’arret
Lot à 2 dimensions spatiales
Lots irréductibles techniquement ou
économiquement à 0D ou 1D
•Tas aplatis
•Sols de faible épaisseur et de grande étendue
•Bassins de rejets miniers
En théorie l’échantillonnage est réalisable
correctement («planchette japonaise, tablette de
chocolat»)

En pratique :
•Maille
•Prélèvements (tout, centre)
•Récupération totale en épaisseur
Lot à 3 dimensions spatiales
Lots irréductibles techniquement ou
économiquement à 0, 1 ou 2D
•Tas de taille importante (terrils)
•Sols de forte épaisseur et de grande étendue
•Cuves de grande taille, lacs
En résumé, un échantillonnage correct :
•Est aisément réalisable pour des lots à
0D
1D temporelle
1D spatiale manipulables

•Est rarement réalisable pour des lots à 2D spatiales


•N’est jamais réalisable pour des lots à 3D spatiales
sauf liquides non visqueux
Quantité d’échantillon primaire à prélever
 Formule empirique:

M : masse à prélever en kg
d : dimension du plus gros élément en mm
α et k : constantes fonction de la matière
 Equations de l’échantillonnage équiprobable
Elles prennent en compte les paramètres suivants
de la matière à échantillonner:
. La dimension des particules
. La teneur et le degré de libération des minéraux
. La forme des particules
Une de ces équations qui est souvent utilisée est
l’équation de Gy.
M= poids minimum de l’échantillon requis en
g
L= poids brut de la matière à échantillonner
en g
C= constante d’échantillonnage de la matière
à échantillonner en g/cm3
d=dimension de plus gros fragments de la
matière à échantillonner en cm
σ=mesure de l’erreur statistique
d’échantillonnage commise
Dans la plupart de cas M est très petit par
rapport à L et l’équation de Gy se réduit à:

C= fglm
f=facteur de forme, généralement pris égal à
0,5, excepté pour les minerais d’or pour
lesquels il est pris égal à 0,2
g=facteur de distribution granulométrique
variant entre 0,25 et 1
l=facteur de libération variant entre 0 pour un
matériau complètement homogène et 1 pour
un matériau complètement hétérogène
m=facteur de composition minéralogique qui
peut être calculé par l’expression suivante:

Où: r= densité moyenne du minéral ou des


minéraux de valeur
t= densité moyenne des minéraux de
gangue
a= teneur moyenne du minéral de valeur
Types d’erreurs commises
Erreur fondamentale
Erreur de ségrégation
Erreur de groupement
Erreur de préparation et d’analyse
Procédures et dispositifs d’échantillonnage
On distingue des procédures probabilistes et
non probabilistes:
Procédures non probabilistes
• Choix délibéré : spécimens (examen
«minéralogique»)
• Grappillage: choix de l’opérateur qui se sert
d’une grappe
• Sondes et tarières
 Procédures probabilistes
• Partage: pour les lots de petite taille et manipulables; partage du lot en n
échantillons potentiels de masses voisines; tirage au sort de l’échantillon effectif
• Prélèvements: pour des lots de grande taille, non manipulables pour
l’échantillonnage; extraction d’un certain nombre de prises à partir du lot
«souche»; réunion de ces prises pour constituer l’échantillon
Modes de sélection: soit systématique, soit au hasard, soit stratifié au
hasard
La quantité M de l’échantillon primaire est généralement trop grande pour les
techniques de caractérisation ou les essais sur ‘échantillon. Il faut procéder à
l’échantillonnage secondaire qui est une opération de division.
Division par quartage, pelletage alterné, ou à l’aide d’un diviseur.
4. CARACTERISATION, TRANSPORT ET
STOCKAGE DES MATIERES SOLIDES DANS LES
USINES DE PREPARATION DES MATIERES
4.1 Caractérisation des matières
Du point de vue analyse granulométrique
Du point de vue composition chimique
Du point de vue composition minéralogique
Du point de vue autres propriétés physiques
Point de vue analyse granulométrique
• Qu’est-ce que la dimension pour une
particule, un fragment de la matière?
• Qu’est-ce que la dimension pour un
ensemble de particules, de fragments?
• Analyse granulométrique
• Lois de distribution granulométrique
• Modules de dimension et de distribution
 Techniques de laboratoire pour mesurer la
granularité
• Tamisage
• Méthodes basées sur la sédimentation(balance
de sédimentation, burette d’Andreasen)
• Elutriation- centrifugation
• Méthode basée sur la résistance
électrique(Compteur Coulter)
• Microscopie
• Granulomètre à laser
• Analyseur de texture
• Mesure de surface spécifique
Technique de mesure de la granularité en
ligne
• Système PSM mis au point par Armco
Autometrics, disponible depuis 1971
• Petits cyclones calibrés, colonne d’élutriation
Lois de distribution granulométrique des produits broyés
1. Lois statistiques résultant de l’obtention d’une courbe de Gauss.
Courbe de répartition: si c’est une courbe de Gauss avec échelle linéaire des
dimensions ou si la distribution peut donner une courbe de Gauss par l’utilisation
d’une échelle logarithmique ou autre des dimensions , la solution du problème est
simple.
On peut avoir:
- une fonction de probabilité normale quand la courbe de Gauss est obtenue avec
l’échelle linéaire des dimensions; conditions rarement remplies en pratique;
- une fonction de probabilité oblique quand la courbe assimilable à une courbe de
Gauss est obtenue lorsqu’on remplace l’échelle linéaire des dimensions par une
échelle logarithmique. Conditions d’applicabilité de cette loi assez fréquemment
satisfaites dans le domaine des fines particules, mais rarement dans le domaine
dimensionnel donné par le tamisage.
2. Relations exponentielles à deux paramètres
Loi de Roller

Loi de Rosin et Rammler

Loi de Gaudin et Schuhmann

Autres lois:
Gaudin et Meloy

Relation de Gilvary

Loi de Svensson
 Point de vue composition chimique
• Analyse qualitative pour identifier les
éléments et composés constitutifs
• Analyse quantitative pour déterminer les
proportions de ces élément et composés
 Point de vue composition minéralogique
• Analyse pour identifier les minéraux, composés
constitutifs de la matière, pour déterminer leurs
proportions dans la matière
• Détermination de la dimension naturelle des
grains, des fragments de la matière, de leur
intercroissance
• Plusieurs techniques: microscopie par
réflexion et par transmission, diffraction des
rayons X, fluorescence X, etc.
4.2. Transport des matières dans les circuits de
traitement
Principe: aller du plus simple au plus complexe
Transport à sec: utilisation de la
pesanteur(système tobogan, en canalisation
ouverte ou fermée; transport
mécanique(transporteur à bande, à vis,
élévateurs…etc), transporteur pneumatique.
Transport sous eau: hydraulique dans des
canalisations ouvertes ou fermées en utilisant
la pesanteur ou les pompes
Transporteur à bande
4.3. Stockage des matières dans les circuits de
traitement
Justification de l’opération: éviter les arrêts
des opérations suite à la rupture de
l’alimentation; nécessité d’assurer une
homogénéité de l’alimentation en qualité et
quantité.
Stockage à sec principalement: en tas, dans
des silos.
5. FRAGMENTATION: INTRODUTION, PRINCIPE, THEORIE,
ETAPES, CONTROLE, APPAREILLAGE ET ELEMENTS DU PRIX
DE REVIENT
5.1. Introduction
Fragmenter c’est réduire la dimension, le volume des
particules par action mécanique externe et parfois interne.
Buts dans le cadre de Préparation des matières: libérer
dans le matériau hétérogène les minéraux valorisables des
minéraux de gangue ou tout simplement réduire la matière
à des dimensions dictées par les opérations ultérieures ou
l’utilisation.
La fragmentation s’effectue en plusieurs étapes
successives. Elle s’obtient par concassage et broyage.
Le concassage est accompli par compression de la
matière entre deux surfaces ou par impact
contre une surface. Les appareils sont appelés
concasseurs.
Le broyage classique est accompli par frottement,
impact et écrasement par des corps broyants en
chute libre dans l’appareil. Les appareils sont
appelés broyeurs.
Le concassage est d’habitude un processus à sec
et est opéré en plusieurs étapes, avec de petits
rapports de réduction, allant de 3 à 6 par étape.
Le rapport de réduction d’une étape de concassage peut
être défini comme le rapport de la dimension maximum
des particules dans l’alimentation à la dimension maximum
des particules de la décharge du concasseur; mais d’autres
définitions sont parfois utilisées.
Le broyage avec les appareils à chute est utilisé dans les
dernières étapes de fragmentation. Il est généralement
opéré sous eau pour fournir une pulpe devant alimenter les
procédés de concentration; le broyage à sec a des
applications très limitées.
Ainsi, l’opération de fragmentation couvre un domaine
immense d’activité, tant sur le plan de l’importance des
installations que sur le plan des dimensions du produit.
Elle est loin de fournir des fragments uniformes et
unidimensionnels. Même le concassage primaire des
gros blocs donne déjà lieu à la formation des fines
poussières.
Le surbroyage est extrêmement nocif en Préparation
des matières pour trois raisons:
-énergie importante nécessaire pour cela utilisée en
pure perte;
- les procédés de concentration et de séparation solide-
liquide après, donnent de moins bons résultats pour les
très fines particules;
- procédés plus onéreux s’ils sont possibles.
5.2.Principe de fragmentation
Ce point est limité au cas des matières minérales solides.
La plupart des minéraux sont des matériaux cristallins dans lesquels
les atomes sont régulièrement arrangés dans une configuration
tridimensionnelle. Configuration des atomes déterminée par la
dimension et le type des liaisons physiques et chimiques les
maintenant ensemble. Ces liaisons ne sont opérantes que sur des
courtes distances; elles peuvent être rompues si elles sont étirées
ou comprimées par une contrainte.
Dans les roches, les contraintes internes ne sont pas régulièrement
distribuées, comme les roches sont constituées d’une variété des
grains de différentes dimensions. La distribution des contraintes
dépend des propriétés mécaniques des minéraux mais beaucoup
plus de la présence des fissures ou failles dans la structure, qui
constituent des sites de concentration des contraintes.
Il a été prouvé que l’augmentation des contraintes sur ces sites est
proportionnelle à la racine carrée de la longueur de la fissure
perpendiculaire à la direction da la contrainte. Il existe donc une
valeur critique pour la longueur de la fissure à chaque niveau de
contrainte à laquelle le niveau d’augmentation de contrainte dans la
fissure est suffisant pour briser la liaison atomique à ce point. Cette
rupture de liaison va augmenter la longueur de la fissure, ce qui
augmentera la concentration des contraintes et provoquera une
propagation rapide de fissure dans la matrice et la fracture.
Pour certains matériaux, les cristaux peuvent emmagasiner l’énergie
sans se briser et libérer cette énergie quand la contrainte disparaît.
Ce comportement est dit élastique. Les matériaux fragiles ont un
comportement dit plastique.
Quand les fractures ne se produisent pas, une
partie de l’énergie emmagasinée est
transformée en énergie libre de surface , qui
est l’énergie potentielle des atomes à la
surface nouvellement créée. Suite à cette
augmentation en énergie de surface, les
surfaces nouvellement créées sont souvent
plus actives chimiquement et sont plus
favorables à l’action des réactifs de flottation,
plus oxydables, etc.
L’énergie requise pour la fragmentation est
réduite en présence de l’eau, et peut
davantage être réduite par des additifs
chimiques qui s’adsorbent sur les solides. Cela
serait dû à la diminution de l‘énergie de
surface, pourvu que le surfactant puisse
pénétrer dans les fissures et diminuer la force
de liaison au bout de la fissure avant la
rupture.
5.3. Théorie de la fragmentation
La théorie de la fragmentation concerne la relation entre l’input
d’énergie et la dimension de particule obtenues à partir d’une
dimension donnée de l’alimentation. Plusieurs théories ont été
exposées; aucune d’entre elles n’est entièrement satisfaisante.
Le plus grand problème réside dans le fait que la grande partie de
l’input de l’énergie au concasseur ou au broyeur est absorbée par la
machine elle-même; une petite fraction seulement de l’énergie
totale est utilisée pour la fragmentation du matériau. Il peut être
supposé qu’il existe une relation entre l’énergie requise pour la
fracture du matériau et la nouvelle surface produite dans le
process.
Un autre facteur est que les matériaux plastiques consomment de
l’énergie en changeant de forme sans création significative de
nouvelles surfaces.
Différentes théories:
> Théorie de Von Rittinger(1867): énergie
consommée dans la réduction de dimension
proportionnelle à l’accroissement de la surface
externe. E=A(S2-S1)
Où E est l’énergie totale, S1 est la surface externe
initiale de la particule, S2 la surface externe finale
de la particule et A une constante.
> Théorie de Kick(1885): travail requis
proportionnel à la réduction du volume de la
particule concernée. E’= E/V= KlnD1/D2
> Théorie de Bond(1951): dans cette théorie il ne s’agit plus de l’énergie
minimale nécessaire à la fragmentation des grains isolés cubiques mais
l’énergie réellement consommée par le moteur du concasseur ou du
broyeur pour fragmenter la matière. Dans un premier temps, particule
soumise à la compression, travail de déformation proportionnel au volume
de la particule jusqu’à apparition des fissures au droit de défaut de la
matière. L’énergie emmagasinée dans le volume migre sur les surfaces
créées par la fissuration et celle-ci se poursuit alors jusqu’à la rupture.
Energie de fragmentation tantôt proportionnelle au cube de la dimension
linéaire, tantôt au carré, donc à une puissance intermédiaire et Bond
choisit la moyenne arithmétique, soit 2.5
Le développement conduit à l’équation de la théorie de Bond:
W= 10Wi/√P-10Wi/√F= Wi(√100/√P- √100/√F
où W est l’énergie fournie en kilowatt heure par short ton, Wi est le work
index, P le d80 du produit et F le d80 de l’alimentation
Wi est le paramètre de fragmentation qui exprime la
résistance du matériau au concassage et au broyage;
numériquement c’est l’énergie en kilowatt heures par
short ton qui est requise pour réduire le matériau
d’une alimentation théoriquement infinie à un produit
de d80 égal à 100 micromètres.
Autres lois: loi de Svensson et Murkes; loi de Charles.
Plusieurs tentatives ont été faites pour montrer que les
trois relations de Rittinger, Kick et Bond sont des
formulations d’une même équation générale. Exemple
des travaux de Hukki(1975).
5.4. Etapes
Afin de réduire le surbroyage la fragmentation est réalisée en plusieurs
étapes couplées avec l’opération de classement dimensionnel:
- étapes de concassage en deux ou trois stades, le concassage primaire, le
concassage secondaire et le concasseur tertiaire;
- étapes de broyage généralement en deux stades, le broyage primaire ou
grossier et le broyage secondaire ou fin.
Les étapes de concassage sont couplées avec celles de criblage
généralement en circuit ouvert; celles de broyage avec les étapes de
classification en circuit fermé à l’étape ultime. La matière insuffisamment
broyée à la dernière étape est séparée par classification et recyclée en
tête de cette étape. Le rapport entre le débit de matière recyclée et le
débit de l’alimentation fraîche, exprimé en pourcentage, est appelé charge
circulante.
5.5. Contrôle de la fragmentation
Les objectifs de la fragmentation du point de
vue qualité des produits et du point de vue
coût de l’opération rendent hautement
indispensable le contrôle.
Le contrôle se fait à l’aide de divers
instruments et détecteurs.
5.5. Appareillage
Nous nous limitons dans le cadre de ce cours aux appareils dont le
développement est affirmé.
Les appareils de fragmentation peuvent être répartis en catégories
distinctives suivant la nature des forces qui sont mises en œuvre:
- Appareils à écrasement alternatif(concasseurs à mâchoires et
giratoire) et à écrasement continu(concasseur à cylindres);
- Appareils à frottement(broyeurs à meules et vibrants);
- Appareils à percussion(concasseur à impact, à marteaux articulés,
broyeur à tuyères);
- Appareils mixtes opérant par écrasement, frottement et
percussion(broyeurs à barres, à boulets, autogènes, broyeurs semi-
autogènes).
Les appareils de fragmentation sont aussi classés suivant
les étapes où ils sont utilisés:
- Concasseurs primaires: concasseurs à mâchoires,
giratoires, à impact;
- Concasseurs secondaires: concasseurs à cône, à
mâchoires(à simple effet), à cylindres, à impact;
- Concasseurs tertiaires: concasseurs à cône, à cylindres;
- Broyeurs primaires ou grossiers : broyeurs à barres;
- Broyeurs secondaires ou fins: broyeurs à boulets;
- Broyeurs autogènes: peuvent remplacer trois à quatre
étapes de concassage et broyage.
Les circuits de fragmentation classiques comportent trois
étapes de concassages, les concassages primaire,
secondaire et tertiaire, et deux étapes de broyage, le
broyage primaire ou grossier et le broyage secondaire ou
fin.
Avec l’apparition des broyeurs autogènes, qui sont des
engins géants permettant des rapports de réduction très
élevés, une modification des circuits a été observée. Les
broyeurs autogènes remplacent plusieurs étapes de
fragmentation; cela conduit à des circuits à deux ou tout au
plus trois étapes: concassage primaire- broyage autogène
ou concassage primaire-concassage secondaire-broyage
autogène. Défaut des broyeurs autogènes: ils donnent lieu
à un contrôle moins aisé de la granulométrie du produit.
5.6. Eléments du prix de revient de la fragmentation
Le prix de la fragmentation dans des appareils classiques représente en
général plus de la moitié du prix de revient des opérations
d’enrichissement. Fait attribuable surtout au faible rendement et à l’usure
des corps broyants.
Les éléments de ce prix sont:
- La force motrice: en kilowattheures/tonne; d’autant plus faible que la
section de fragmentation peut absorber un débit élevé de solides;
- L’usure: assez réduite pour le concassage(10 à 50 g/t), devient très
importante pour le broyage où l’on relève des consommations
d’acier(boulets et blindages) de l’ordre de 250 g/t pour un calcaire et de
2.500 g/t pour des quartzites.
- La main-d’œuvre: assez réduite pour la surveillance(quelques ouvriers);
pour l’entretien par contre elle s’établit en heures de travail et n’est plus
négligeable.
6. CLASSEMENT DIMENSIONNEL: INTRODUCTION,
PRINCIPE, OBJECTIFS, CONTRÔLE ET APPAREILLAGE.
6.1. Introduction
Le classement volumétrique ou dimensionnel des
particules de la matière est obtenu par criblage et par
classification.
Le criblage opère le classement par voie directe, cad
par passage de la matière à travers des ouvertures
calibrées.
La classification réalise le classement par voie
indirecte; elle est basée sur la sédimentation,
l’élutriation ou la centrifugation.
Buts du classement:
- Dans les ateliers de concassage et broyage: soustraire
les matériaux suffisamment fins à l’action d’un
concasseur ou d’un broyeur; cela permet d’augmenter
la capacité des appareils et d’éviter le surbroyage;
- Dans les circuits de concentration: rôle de donner une
série des alimentations de dimensions calibrées pour
les appareils; cela permet d’atteindre des taux de
concentration supérieurs à ceux que l’on aurait obtenu
avec une alimentation non calibrée.
- Les produits de certaines industries(charbon, barytine, sable, etc…)
doivent satisfaire à des exigences de spécifications
granulométriques; cela ne peut se faire que par classement
dimensionnel.
6.2. Le criblage
6.2.1 Principe: le criblage repose sur la possibilité donnée à un grain de
dimension inférieure à « d » de traverser une ouverture de
diamètre ou de côté « d », les grains plus gros que « d » ne la
traversant pas. On obtient un refus ou retenu et un passant ou
passé.
Le criblage industriel est toujours imparfait car la durée du criblage
est trop courte pour que tous les grains fins puissent se présenter
de façon favorable devant les ouvertures.
On appelle rendement du criblage le rapport de poids de tamisé au
tamisable.
6.2.2 Principaux facteurs du criblage
- Largeur de la maille
- Forme des ouvertures
- Proportion des produits de dimension
critique dans l’alimentation
- Angle d’attaque des grains
- Taux d’humidité
- Surfaces de criblage
- Mouvement des cribles
6.2.3 Définition d’une opération de criblage
Un criblage peut être défini à l’aide des paramètres suivants: la capacité,
le rendement et l’efficacité.
La capacité d’un crible est la quantité de matière passant à travers ce
crible. Toutefois, dans l’industrie, les capacités sont exprimées en quantité
de matière alimentée au crible.
Le rendement d’un criblage E, appelé aussi rendement de passage
exprime le pourcentage des produits plus fins que l’ouverture du crible
dans l’alimentation qui sont passés au travers du crible. Si «d » est
l’ouverture de la maille du crible, A le poids de l’alimentation, P le poids du
passé, R le poids du refus; a, p, r les pourcentages des grains de dimension
inférieure à «d», respectivement dans l’alimentation, dans le passé et dans
le refus le rendement du criblage est donné par l’expression:
P.p p.(a-r)
E= 100.----- = 100.--------- comme A= P+R et A.a=P.p+R.r
A.a a.(p-r)
L’efficacité de criblage e ou rendement d’épuration du refus se définit par
la relation suivante:
e= 100-r
Pour un criblage parfait l’efficacité est égal à 100
6.2.4 Appareils de criblage
Les appareils industriels de classement direct peuvent être classés en
quatre catégories: les grilles fixes, les grilles mobiles, les trommels et les
cribles.
Grilles fixes: constituées des barreaux parallèles pour
les criblages grossiers, en amont du
concassage primaire; grilles courbes DSM
pour effectuer le criblage sur des produits en pulpe, des
coupures fines entre 0,1 et 0,4 mm. Les grilles courbes
plus récentes permettent des coupures entre 50 et 200
micromètres.
Grilles mobiles: représentées par les grilles Ross à barres tombantes et
par les cribles à rouleaux à disques. Elles sont mues par
excentrique ou montées sur chaînes sans fin; animées de
mouvements assez lents. Destinées à effectuer de très gros
criblages: 100-500 mm.
Les trommels: constitués par un corps cylindrique ou
tronconique, en toile métallique ou en tôle
perforée, tournant autour d’un axe incliné de 10 à
20° par rapport à l’horizontale pour permettre
l’avancement de la matière. Vitesse de rotation de
l’ordre de 40% de la vitesse critique.
Les trommels sont simples et peu coûteux; n’absorbent que
peu d’énergie mais leur rendement qualitatif est faible, de
l’ordre de 70%. La capacité de traitement est aussi faible
car la surface utile au criblage ne représente que 30% de la
surface totale.
Le classement en plus de deux catégories peut être obtenu
par des trommels indépendants en série mais aussi par
plusieurs surfaces de criblage co-axiales d’un même
trommel.
Les trommels ne conviennent pas pour des classements à
des dimensions inférieures à 1/4 ‘’ ou 6 mm.
Les cribles: appartiennent à deux types mécaniques bien distincts: les
cribles à secousses et les cribles vibrants.
Les cribles à secousses sont des couloirs oscillants dont le
fond est constitué par une surface criblante en tôle
perforée ou en toile métallique. Ils reposent sur des
lames inclinées de 15 à 20° sur la verticale. Ils
ont une amplitude de mouvement élevée, de 20 à 250
mm et une fréquence faible, de 60 à 800 vibrations par
minute. Ils sont utilisés pour les classements à des
dimensions supérieures à 3-6 mm.
Les cribles vibrants permettent d’obtenir des fréquences
élevées de vibration: 800 à 3600 par minute, suivant les
mécanismes. Les vibrations peuvent être circulaires, elliptiques
ou simplement réduites à des chocs.
Pour le criblage des matières en pulpe on utilise le tamis roulant
de Callow, appareil constitué par une courroie horizontale sans
fin de toile tamisante supportée par deux rouleaux. La finesse
des mailles peut varier 850 et 700 micromètres. La vitesse de la
bande est de 5 à 40 mètres par minute et la capacité maximale
est de 40 tonnes par mètre carré
6.2.5 Techniques plus récentes de criblage
Les tendances plus récentes de criblage visent à cribler de plus
en plus fin et à éviter au maximum l’obturation de la surface
criblante.
Techniques de criblage fin: on en distingue trois, Procédés
Rhewum, Mogensen et grilles courbes.
Mesures pour éviter l’obturation: consistent à lutter contre
l’humidité des fines et contre l’action des particules de forme
irrégulière. Elles sont de quatre ordres: utilisation des balles en
caoutchouc, augmentation du nombre d’oscillations imprimées
au tissu du crible jusqu’à 100 périodes et aspiration des fines en
créant une dépression sous le crible, chauffage des surfaces
tamisantes, utilisation des adjuvants.
6.2.6 Rubriques du prix de revient du criblage
La force motrice: varie de 0,01 kWh/t pour
les criblages grossiers à 0,2 kWh/t pour les
criblages fins.
Le remplacement des surfaces, des
mécanismes: très variable suivant les cas.
Surveillance: dépenses faibles
6.3. Classification ou classement dimensionnel indirect
Les appareils de criblage classiques non utilisables
industriellement pour des séparations à des dimensions inférieures au
mm; exception faite pour quelques cribles plus modernes opérant sur
pulpe. En-dessous du mm, séparations effectuées par classification.
6.3.1 Principe de la classification
Procédé de classification basé sur les phénomènes régis par les lois du
mouvement des solides dans les fluides. Le fluide peut être l’eau ou l’air.
Le classement s’opère par entraînement de certaines particules à l’aide
d’un courant d’eau ou d’air; la fraction entraînée s’appelle surverse ou
overflow, alors que d’autres particules sédimentent, constituant la
sousverse ou underflow.
Les classificateurs utilisant l’action de la pesanteur travaillent dans
le domaine d’écoulement laminaire et effectuent des coupures
correctes entre 2 mm et 70 micromètres. L’utilisation de la
centrifugation permet de travailler sur des grains de dimensions
inférieures à 70 micromètres.

6.3.2 Dimension de coupure d’une classification


La classification conduit toujours à une séparation
dimensionnelle imparfaite et même très
imparfaite.
causes principales: influence perturbatrice due aux formes
variées des particules et aux hétérogénéités de leurs
compositions; l’enlèvement dans la sousverse des fines particules
Dans ces conditions il n’existe pas de coupure telle que
les grains plus fins que cette dimension passent dans la
survese et que les grains plus gros dans la sousverse.
Dès lors, dimension de coupure définie comme étant la
dimension des grains qui ont une probabilité égale de
passer dans la surverse ou la sousverse.
6.3.3 Appareils de classification
Techniquement, les classificateurs sont divisés en
appareils hydrauliques et en appareils pneumatiques
suivant que le fluide est l’eau ou l’air.
Classificateurs hydrauliques: classés en appareils:
- à courant horizontal et à sédimentation(caisses pointues,
classificateurs mécaniques à rateaux et à vis);
- à courant vertical(cônes classificateurs, hydroséparateurs et
épaississeurs, classificateur Fahrenwald, hydroscillateur,
classificateur Rhéax);
- agissant par centrifugation(hydrcyclones, centrifugeuses)
Classificateurs pneumatiques: il faut distinguer:
- les dépoussiéreurs dont le rôle principal est de séparer la plus grosse
partie des poussières d’un gaz, quelles que soient leurs dimensions, et
- les classificateurs proprement dits qui font appel à l’élutriation, à la
centrifugation ou à la fois à l’élutriation et à la centrifugation.
Dépoussiéreurs: chambres de dépoussiérage, cyclones dépoussiéreurs.
Classificateurs proprement dits: séparateur à élutriation(sélecteur Zick-
Zack), séparateur à centrifugation(séparateur Saint Jacques), séparateur à
élutriation et centrifugation(séparateur à Whizzer)
6.3.4 Représentation des résultats d’une classification industrielle

Par la courbe de partage obtenue en portant en abscisse la


dimension d des grains et en ordonnée, la proportion pondérale
de la tranche granulométrique qui passe dans le produit fin ou
dans le produit grenu. L’ordonnée de la courbe de partage est la
probabilité de passage dans le produit fin ou dans le produit
grenu, d’un grain de dimension d
La dimension de coupure ou de partage d50 est l’abscisse du
point de la courbe de partage d’ordonnée 50
.
A partir de la courbe de partage on détermine l’écart probable
moyen, Epm, qui est la demi-différence des abscisses des points
d’ordonnée 25 et 75; l’imperfection I, qui est le rapport de Epm sur
d50 et le soutirage s qui est la proportion de l’eau d’alimentation
qui accompagne le grenu..
On appelle courbe de partage réduite la courbe de partage obtenue
en multipliant toutes les ordonnées de la courbe de partage par
1/1-s ou 100/100-s ou en faisant la transformation de la manière
suivante:
y -s
-------
100- s
Cela a pour effet de ramener l’asymptote à la courbe à l’ordonnée
0.
Représentation des résultats par les courbes granulométriques: sur un même
diagramme, on trace la courbe de l’alimentation(brut reconstitué) et les courbes
granulométriques des produits sortants. Pour ces derniers, on porte en ordonnées
les proportions rapportées au brut(ou à l’alimentation).
Dans cette représentation, la courbe granulométrique du produit fin apparaît entre
les deux parallèles de cote 0 et P/A, avec A le poids de l’alimentation et P le poids
de la surverse. La courbe granulométrique du produit grenu se situe entre les
parallèles de cote 100 et P/A.
Cette représentation met en évidence les coefficients suivants: la maille de
coupure équivalente, Mce, qui est la maille de la coupure théorique parfaite qui
donnerait le même rendement pondéral que la coupure effectivement réalisée; la
½ somme des déclassés à la maille de coupure équivalente, qui représente la
proportion du produit grenu, exprimée en % du brut, qui passe à travers le tamis
de maille égale à la maille de Mce; les triangles d’erreurs.
L’écart des courbes granulométriques des produits obtenues en pratique par
rapport à la courbe granulométrique du brut est donc en relation avec la précision
de la coupure.
6.3.5 Prix de revient de la classification
Les rubriques du prix de revient de la classification sont: la force motrice,
l’entretien et les dépenses de surveillance.
Selon R. TESTUT, la force motrice peut varier de 0,5 à 5 kWh/t suivant les procédés.
Le prix de revient global peut décupler lorsqu’on passe de la classification de grains
de 300 micromètres à la classification des grains de quelques dizaines de
micromètres.
6.3.6 Le débourbage
L’élimination des fines primaires et des argiles ou débourbage peut être effectuée,
en début d’opération, dans une usine de traitement des matières minérales. Dans
un certain sens, l’opération de débourbage correspond à une opération de
classification puisqu’elle élimine des particules de taille réduite qui, parfois,
représentent des produits sans valeur, mais qui, généralement, gênent les
opérations de concentration.
Appareils de débourbage: tambours cylindriques ou cylindroconiques de
débourbage, désintégrateurs appelés par les anglo-saxons log washers, cellules
d’attrition.
7. CONCENTRATION OU ENRICHISSEMENT
7.1. Introduction
Concentration ou enrichissement consiste en une séparation des
constituants d’une matière suivant l’espèce en se basant sur la
différence des propriétés physiques de masse ou physico-chimiques
de surface: couleur, réflectivité, forme, transparence, réfraction,
radioactivité, perméabilité magnétique, conductivité électrique,
poids spécifique, dimension, forme, mouillabilité superficielle.
Deux conditions pour pouvoir séparer les constituants:
- les constituants à séparer doivent être pratiquement libres
naturellement ou il faut atteindre ce but par fragmentation
- les constituants à séparer doivent différer par une propriété
physique de masse ou de surface.
Le domaine dimensionnel de la matière détermine le choix de
procédé de séparation parce que chaque procédé a un domaine
dimensionnel d’application. TPE: chercher les domaines
dimensionnels d’application des procédés de concentration
Le degré de libération des constituants déterminera la netteté de la
séparation.

Il est toujours utile de vérifier la répartition des constituants utiles à


concentrer entre les diverses fractions granulométriques de la
matière. But: voir si certaines fractions extrêmes, grosses ou fines,
ne pourraient pas être écartées par une simple opération de
classement dimensionnel par criblage ou classification. Méthode de
concentration peu coûteuse applicable lorsque les constituants en
présence ont des broyabilités très différentes. Le débourbage des
minerais constitue la principale application.
En préparation des matières les séparations obtenues ne sont jamais
parfaites. Trois raisons principales pour cela:
- il n’est pas possible d’obtenir une libération totale des constituants c’est-
à-dire d’opérer sur des grains contenant un seul constituant; il subsistera
toujours des grains mixtes qui, ipso facto, pollueront les produits de la
séparation;
- les constituants à séparer diffèrent toujours entre eux par plus d’une
propriété physique et ces diverses propriétés entrent en compétition dans
les séparations;
- même dans l’hypothèse utopique où une séparation parfaite serait
techniquement possible, on limiterait volontairement la perfection pour
des raisons économiques. Il faut, en effet, arrêter la purification au
moment où la plus value résultant d’une purification supplémentaire ne
paie plus les dépenses nécessaires à son obtention
Pour une opération donnée, l’imperfection de la séparation conduit à
l’obtention de deux produits: un concentré enrichi en constituant à
valoriser et appauvri en autres constituants et un produit présentant les
caractéristiques inverses.
Loi des contaminations réciproques en préparation des matières: Plus le
concentré est enrichi et moins grande est la proportion de constituant à
valoriser qui passe dans le concentré. En d’autres termes, plus la teneur en
constituant utile est élevée, plus sa récupération est faible. Des
considérations inverses sont applicables au produit appauvri.
Corolaire: la diminution de la contamination d’un produit entraine
l’augmentation de la contamination de l’autre.
Remède à l’imperfection des séparations: on effectue toute une série
d’opérations comportant des enrichissements et des appauvrissements
successifs avec des retraitements des produits intermédiaires. Désignation
de ces opérations: ébauchage, épuisement, finissages ou lavage, relavage
7.2. Méthodes de concentration

Plusieurs propriétés exploitées pour les séparations, existence donc


de plusieurs méthodes.
7.2.1 Concentration par triage manuel et mécanique.
Propriétés exploitées: couleur, réflectivité, forme. Forces mises en
jeu: manuelle et déflexion mécanique.
7.2.2 Méthodes basées sur la gravité ou méthodes gravimétriques.
Propriété exploitée: poids spécifique qui entre en compétition avec
la dimension et la forme. Forces qui interviennent: pesanteur,
résistance hydraulique, force centrifuge.
Quatre méthodes ont été mises au point
industriellement
- Méthode de la nappe pelliculaire fluante: une nappe
d’eau de faible épaisseur s’écoule sur un plan incliné;
les particules, suivant leur vitesse de chute et leur
résistance au mouvement, se séparent en plusieurs
catégories densimétriques.
- Méthode de l’accélération différentielle: les particules
sont soumises à des oscillations imposées à un liquide.
Le mouvement périodique provoque une
sédimentation différentielle entre les particules lourdes
et légères.
- Méthode des milieux denses: la matière est plongée dans
un mélange d’eau et des fines particules denses se
comportant comme une pseudo-solution appelée milieu
dense; les constituants légers flottent à la surface, alors
que les éléments lourds plongent. Le milieu dense peut
être statique ou dynamique.
Les procédés de concentration gravimétrique deviennent
inefficaces lorsque les forces de friction dues à la viscosité
du fluide ou au frottement entre particules deviennent
prépondérantes vis-à-vis des forces de gravité. Les procédés
utilisant la pesanteur développés pour traiter les particules
fines ont des capacités de traitement faibles et donnent des
rendements médiocres.
- Procédés utilisant la centrifugation: les appareils
centrifuges peuvent permettre d’améliorer la récupération
en général et celle des particules fines, réduire l’utilisation
de l’eau. Le domaine dimensionnel de 45 µm à 6,25 mm, et
des capacités de 0,1- 200 tonnes par heure peuvent être
atteints pour le concentrateur Falcon. La récupération des
fines particules d’or aussi fines que 10 µmm est signalée
dans la littérature.
Le concentrateur Knelson est un appareil similaire excepté
que le bol tronconique est muni dans sa face interne d’une
série de riffles circulaires et l’eau est envoyée sous pression
dans le bol à travers de petits trous. L’eau ajoutée sert à la
fois à fluidiser le lit des particules et pour la concentration.
Plusieurs centaines de cet appareil ont été
vendus dans le monde; ils sont largement
utilisés pour la récupération de l’or.
Le Jig Kelsey et le séparateur Multi-Gravity
Mozley sont d’autres appareils utilisant la
centrifugation.
Critère de Taggart: basé sur les conditions d’équivalence en
régime turbulent, il s’écrit:
ῥ’-ῥ⁰ d
Critère de Taggart= ------- = --
ῥ - ῥ⁰ d′
Avec ῥ= masse spécifique de la particule de
dimension d
ῥ′= masse spécifique de la particule de
dimension d′
ῥ⁰= masse spécifique de la pulpe
Lorsque le quotient est:
- supérieur à 2,5, la séparation est facile;
- compris entre 1,75 et 1,50, la séparation est
possible pour des particules de dimensions
supérieures à 0,2 mm;
- compris entre 1,50 et 1,25 la séparation n’est
possible que pour des particules de
dimensions supérieures à 1,65 mm;
- inférieur à 1,25 la séparation est impossible.
Appareils de concentration gravimétrique

Concentration par nappe pelliculaire fluante


- Appareils hydrauliques: deux catégories suivant que le plan incliné sur lequel
s’écoule le film liquide est animé d’un mouvement ou reste fixe. Dans chacune de
ces deux catégories, on distingue les appareils à soutirage périodique et à
soutirage continu: tables dormantes; table Corduroy(plan incliné fixe avec
soutirage périodique des produits lourds); spirales Humphreys(fond incliné fixe
avec soutirage continu des produits lourds);
tables basculantes Buckmann, concentrateur Mozley(plan incliné mobile avec
soutirage périodique des produits lourds); concentrateur Johnson, bandes sans
fin, tables à secousses(plan incliné mobile avec soutirage continu des produits
lourds); appareils centrifuges(Falcon, Knelson, Mozley).
- Appareils pneumatiques: dans ces appareils les
produits à séparer sont amenés sur une surface
inclinée, perméable, traversée par un courant
d’air réglable soufflé ou pulsé et animée des
secousses asymétriques.
Deux types principaux d’appareils à distinguer:
type à cheminements opposés des lourds et des
légers; type à étalement dont la conception
rappelle celle des tables à secousses.
Concentration par accélération différentielle
Jigs à crible fixe(jig Harz,jig Bandelari, jig Denver,jig Baum Acco); jigs à
crible mobile(jig Hancock, jig Walkyn); jig à air.
Concentration en milieu dense
Appareillage très varié et plusieurs solutions proposées par les
constructeurs:
- Séparateurs à bac avec les procédés
Huntington-Heberlein, Cyanamid, Stripe, le
séparateur à bac en bain profond, le
séparateur en bain peu profond;
- Séparateurs à tambour appliqués dans les procédés
Wemco et Hardinge;
- Séparateurs cyclones comprenant le cyclone à pointe et les laveurs
tubulaires
7.2.3 Concentration magnétique
Méthode de séparation des constituants magnétiques des non
magnétiques. Mais seules quelques substances, dont le
prototype est le fer doux, sont naturellement magnétiques.
Cependant lorsqu’ils sont soumis à l’action d’un champ magnétique
tous les minéraux, à des degrés divers sont perméables
au champ.
TPE: Se documenter et maîtriser les notions suivantes:
champ magnétique; perméabilité magnétique; susceptibilité
magnétique; ferromagnétique; paramagnétique; diamagnétique;
champ uniforme; champ non uniforme; force magnétique
d’attraction; force magnétique de répulsion; supra-conducteurs
- Principe de réalisation
Pour certains constituants paramagnétiques la force d’attraction peut être
suffisante pour permettre leur séparation des autres constituants. La force de
répulsion est toujours trop faible pour permettre la séparation.

Force sur une particule de volume V, de


perméabilité magnétique µs et soumise à l’action d’un
champ magnétique de valeur H
µs-µm dH
F= -------- VH ----
4∏ dX
où µm est la perméabilité magnétique du milieu environnant et X la distance entre
la particule est le pôle extracteur. Le facteur dH/dX caractérise la non uniformité
du champ magnétique le long des lignes de force. C’est le gradient du champ.
Le comportement d’une particule placée dans un champ magnétique
dépend essentiellement du produit H.dH/dX.
La particule est de plus soumise à d’autres forces comme la pesanteur et
les diverses frictions qui naissent entre la particule, le système porteur ou
transporteur, les autres particules environnantes, etc…
Pour réduire au maximum les forces de friction dans les appareils
travaillant en continu, les systèmes porteurs sont des courroies de
caoutchouc lisse ou des métaux polis, à vitesse de défilement lente, et la
couche de particules, qui devrait être monogranulaire, est peu épaisse.
Pour obtenir une intensité du champ H suffisante, on se sert d’aimants
permanents pour les matériaux très magnétiques ou d’électroaimants de
grande puissance.
Pour obtenir un champ non uniforme, un de pôles magnétiques est plan,
ou de faible courbure, et l’autre pôle est une arête vive, où se concentrent
les lignes de force. Les forces d’attraction sont donc dirigées vers ce pôle.
- Appareillage
Quatre types d’appareils à distinguer suivant qu’ils
fonctionnent en basse intensité ou en haute intensité et
suivant qu’ils travaillent sur un matériau sec ou humide.
• Appareils à basse intensité à sec: séparateur à tambour
type Ball-Norton, séparateur Dings à rouleau induit;
• Séparateurs à basse intensité travaillant sous eau:
séparateur Crokett, séparateur à tambour humide, utilisés
pour la purification des suspensoides ferromagnétiques des
milieux denses et pour la concentration des minerais de
magnétite;
• Séparateurs à haute intensité à sec: séparateur à
bandes croisées type Wetherill, séparateur à disques
type Rapid;
• Séparateurs à haute intensité travaillant sous eau:
séparateur Gill, séparateur Jones type cyclique,
séparateur à carroussel Carpco, Jones, séparateurs à
solenoide Mea, sol, séparateur utilisant la technique
des supra-conducteurs.

TPE: Trouver les images correspondant aux différents


appareils
- Applications
• Limitations pratiques: ganulométrie limitée vers le haut et
vers le bas et la plus serrée possible; consommation
d’énergie élevée, donc opération souvent effectuée sur des
préconcentrés gravimétriques; capacité limitée et fonction
de la granulométrie; plusieurs étapes successives
généralement nécessaires pour obtenir à la fois un
concentré riche et un rejet pauvre.
• Exemples d’application: séparation de la magnétite des
autres oxydes de fer; séparation des minéraux divers de
leurs accompagnateurs non magnétiques comme les
oxydes de manganèse, la pyrrhotine, la sidérite, la
marmatite, la franklinite, l’ilménite, la chromite, les
grenats, la wolframite, la monazite, les columbo-tantalites
7.2.4 Concentration électrostatique
Méthode de séparation des constituants conducteurs de non
conducteurs. Pour les minéraux il ne s’agit pas des conducteurs
comme l’aluminium, le cuivre, etc.
L’application des forces électrostatiques dans la séparation et
précipitation électrostatiques nécessite la présence conjointe de deux
phénomènes électriques:
- Existence d’un champ électrique d’intensité suffisante
pour pouvoir dévier une particule chargée
électriquement.
- Les particules doivent posséder une charge d’électricité ou présenter
une polarisation induite qui leur permette de subir l’influence du champ
électrique. En fait, forces électrostatiques beaucoup plus importantes et
contrôlables quand une particule a acquis une charge électrostatique
que lorsque l’on a affaire à une polarisation induite.
Pour conférer une charge électrique à une particule on peut:
- Utiliser un gaz ionisé, usuellement l’air, et charger la surface de la
particule par collision ou fixation d’ions généralement négatifs.
Ions émis à partir d’un fil ou d’une pointe portée à un potentiel
élevé. C’est le mode par convection.
- Faire cheminer des particules sur un conducteur fortement chargé,
placé sous un voltage élevé. Particules chargées alors soit par
induction, soit par conduction.
- Faire acquérir des charges à une particule par frottement, par pyro
et piézoélectricité.
En Traitement des matières minérales on utilise en pratique le
mode d’électrisation par convection plus efficace que les autres
modes. Modes d’électrisation par conduction et par induction
surtout utilisés pour des liquides que l’on désire déposer
électrostatiquement sur une surface.
Principe de la séparation à haute tension des minéraux
La séparation à haute tension utilise, en général, des séparatrices à
cylindre. Les surfaces minérales sont chargées électriquement par
effet corona. Un courant d’ionisation s’établit entre l’électrode
portée à haute tension et l’électrode mise à terre et confère, par
convection, une charge positive ou négative aux surfaces minérales
suivant que l’électrode est positive ou négative.
Tous les grains acquièrent une charge de même signe que celle du
fil ionisant, mais cette charge est variable avec la résistance
électrique du grain, sa forme, son orientation, etc… Sortis de la
zone d’influence du champ Corona, les grains, selon leur résistance
interfaciale, perdent leur charge plus ou moins rapidement et
quittent plus ou moins le cylindre. Les grains à très forte résistance
interfaciale restent collés au cylindre et doivent être décollés par
une brosse.
Des minéraux de nature différente ne peuvent être
théoriquement séparés que s’ils quittent le cylindre en
des points différents. Les points de départ sont liés à
l’équation d’équilibre des forces agissant sur le grain au
contact du cylindre. Ces forces sont: la force de
pesanteur, la force centrifuge et la force électrique.
En général, les grains de résistances inférieures à dix
exposant dix Ω se comportent comme des conducteurs
et ne sont pas séparables entre eux; les grains de
résistances supérieures à dix exposant quatorze Ω se
comportent comme des isolants et ne peuvent pas être
séparés entre eux.
Appareillage
Trois types principaux à distinguer:
- Appareils à tambour, avec ou sans ionisation; le plus
utilisé est le séparateur avec ionisation. Variables principales
qui influencent la séparation: la tension électrique, la vitesse
de rotation du tambour, la position des volets de coupure
dans les auges réceptrices et la position des deux électrodes.
- Appareils à chute libre; ont l’avantage d’être simples et de
présenter une plus large tolérance granulométrique. Mais ont
l’inconvénient d’offrir un temps de triage fort bref et de
conduire à des charges électriques plus faibles que par
ionisation. D’où la nécessité de multiples passages.
• - Appareil à lit fluidisé: consiste en un bac à fond
poreux à travers lequel à travers lequel s’introduit
l’air nécessaire à la fluidisation; une grille portée
à haute tension est immergée dans le lit fluidisé
et sert au chargement des particules. La seconde
électrode, qui est à la masse, est constituée par
une courroie sans fin placée au-dessus du lit,
permettant l’extraction et l’évacuation latérale
des particules qui par suite des forces
électrostatiques viennent s’y coller.
Avantages de la technique à lit fluidisé:
- possibilité de sécher et réchauffer le minerai;
- possibilité d’éliminer aisément les fines au début du triage;
- possibilité de travailler sur une masse de particules plus importante(et
non une monocouche comme dans les appareils à tambour.

Applications de la séparation électrostatique


Méthode réservée à des cas particuliers, et concerne principalement des
matériaux de valeur spécifique élevée, comme les abrasifs, le carbure de
silicium, le rutile, le zircon, etc…
Exemples pratiques de séparation:
- Traitement des concentrés gravimétriques des minéraux lourds(rutile,
ilménite, zircon, monazite) provenant des sables de plage de Floride;
- Séparation chromite(conductrice)/olivine(non conductrice);
quartz/feldspath; sylvite/halite; quartz/phosphate; papier/plastiques
7.2.5 Concentration par flottation
Généralités
Propriété exploitée: mouillabilité superficielle
Procédé de séparation des matières solides en pulpe; consiste à
former, avec certains minéraux, un complexe plus léger que
l’ensemble restant, sur lequel ce complexe peut flotter et dont il
peut être séparé. Donc procédé très différent d’une simple
séparation par différence de densité entre solides.
Trois procédés de flottation à distinguer, suivant la nature et le mode
de formation du complexe léger:
- Flottation à l’huile(bulk oil flotation): l’huile utilisée en grande
quantité empêche certains minéraux d’être mouillés par l’eau et les
maintient ainsi dans un complexe léger recueilli à la surface du
liquide. Type de flottation connu depuis l’Antiquité.
- Flottation pelliculaire(film or skin flotation): amenés
doucement au contact de l’eau, les divers minéraux sont
mouillés par l’eau à différentes vitesses. Par exemple, les
sulfures se mouillent plus lentement que la silice. Ce
phénomène peut être exalté si les minéraux sont entourés
d’une fine pellicule d’huile, qui se fixe préférentiellement
sur des minéraux comme les sulfures par exemple.
Importance industrielle très restreinte, voir nulle.
- Flottation à la mousse(froth flotation): Dans une pulpe
composée des solides fins, on forme des agrégats stables
entre des bulles d’air et un ou plusieurs minéraux choisis et
on recueille ces agrégats dans une mousse à la surface de la
pulpe.
La flottation à la mousse date du début du siècle dernier. C’est un
procédé capital depuis que l’exploitation intense des gisements des
matières premières a entrainé l’épuisement progressif des
gisements riches et obligé les ingénieurs à exploiter des gisements
de plus en plus pauvres et complexes.
Flottation naturelle des minéraux
D’une façon générale, les minéraux manquent de flottabilité
naturelle. Quelques exceptions: graphite, soufre, molybdénite,
talc…
Selon GAUDIN, la flottabilité naturelle est liée à la structure
cristalline de ces minéraux: les interactions entre un solide et son
environnement dépendent essentiellement du type de liaisons qui
se trouvent rompues pour créer la surface du solide.
Une surface formée par la rupture des liaisons de type Van der Waals
réagit essentiellement à travers ces liaisons: une telle surface a un
caractère non polaire et est essentiellement hydrophobe.
Par contre, une surface formée par la rupture des liaisons du type covalent
ou ionique peut réagir chimiquement avec l’environnement si celui-ci en
est apte. Lorsqu’une telle surface est placée dans l’eau , des sites ioniques
se forment ou il se produit une forte orientation des molécules d’eau. Le
solide se comporte comme hydrophile.
Les minéraux sont donc classés en types non polaires et polaires.

TPE:
1. Trouver la classification des minéraux polaires en cinq groupes des
minéraux polaires en fonction du degré de polarité.
2. Trouver les structures des minéraux suivants: graphite, soufre,
molybdénite, talc et donner l’explication de leur flottabilité naturelle.
En réalité, il est rare de pouvoir parler d’une flottabilité naturelle à 100% d’un
minéral: un même minéral peut en effet présenter une surface partiellement
hydrophobe et partiellement hydrophile étant donné qu’il y a beaucoup de types
de liaison dans la structure de chaque minéral.
Thermodynamique de la flottation
Aspects thermodynamiques des processus intervenant en chimie des surfaces:
- Equation de Gibbs gouvernant les phénomènes d’adsorption aux interfaces: elle
montre que si on porte dans un diagramme la tension superficielle en fonction du
logarithme de l’activité(ou de la concentration en solution diluée) d’un réactif, la
densité d’adsorption de ce réactif pourra être calculée à partir de la pente de la
courbe. Si la tension superficielle diminue lorsque la concentration du constituant
considéré augmente, la densité d’adsorption sera supérieure à 0, c’est-à-dire qu’il y
a adsorption du constituant à l’interface.
Pour les alcools d’une même série homologue, plus le nombre d’atomes de
carbone augmente, plus la pente s’accentue, c’est-à-dire que la densité
d’adsorption augmente.
- Contact bulle-particule
L’équilibre entre une bulle d’air et une particule solide immergée dans un liquide
permet de définir l’angle de contact Ө entre les tensions interfaciales ɣ, dans la
phase liquide. On montre à l’aide des équations de Young et de Dupré que pour
qu’il y ait flottation le travail d’adhésion de l’eau au solide doit être inférieur au
travail de cohésion du liquide. D’où la nécessité de connaître la tension interfaciale
entre le liquide et le gaz, et l’angle de contact, qui sont mesurables. Depuis les
premiers développements de la flottation jusqu’à ces dernières années, de
nombreux travaux ont essayé de définir la flottabilité d’un corps à partir des
résultats de mesure de l’angle de contact Ө. Il semble que ce mode d’étude n’a
apporté que des explications limitées du phénomène de flottation, étant donné
que les conditions d’expérimentation sont éloignées des conditions naturelles de
la flottation.
TPE: Trouver les méthodes de mesure de la tension superficielle et de l’angle de
contact.
- Interface solide-liquide et phénomènes électrocinétiques
Le procédé de flottation est conditionné en premier lieu par les propriétés
superficielles des minéraux après immersion dans l’eau. La surface du solide subit
une hydratation dont un des principaux résultats est la création d’une charge
superficielle. Le signe et la valeur de cette charge sont d’un intérêt primordial,
aussi bien pour l’étude des phénomènes de dispersion et de floculation que pour
l’étude de l’adsorption des réactifs de flottation.
La densité de charge concentrée à la surface du solide entraîne une réorganisation
de la distribution des ions de la solution à proximité de la surface du minéral. Pour
représenter les phénomènes aux interfaces solide-solution électrolytique on a
introduit la notion de double couche électrochimique. Les premières études sur la
double couche ont été faites par H. HELMHOLTZ(1879), puis par G.GOUY(1917) et
D.CHAPMAN(1913). Puis il y a eu des améliorations du modèle par STERN et plus
tard par GRAHAME.
La théorie de la double couche est d’un grand intérêt pour interpréter les
phénomènes de flottation.
Cette théorie offre en effet la possibilité de visualiser non seulement
la valeur de la charge de surface d’un minéral, mais aussi les
interactions possibles entre le minéral et les ions de la solution.
Les calculs nécessaires à l’obtention des valeurs de potentiel de
surface, potentiel du plan des ions adsorbés déshydratés, potentiel
du plan des ions adsorbés hydratés sont très complexes. Aussi a-t-
on cherché à exploiter une approche plus expérimentale, grâce à
l’étude des phénomènes électrocinétiques. Les phénomènes
électrocinétiques sont des effets électriques résultant du
déplacement des solides dispersés dans les liquides ou inversement
des effets mécaniques résultant de l’application d’un champ
électrique sur la charge des particules.
Si par un processus quelconque, on déplace la phase liquide par rapport à la phase
solide ou inversement, la couche directement au contact de la surface s’y
maintient solidement et il apparaît, à l’endroit de la zone du glissement entre la
couche fixe et la couche de liquide un potentiel qui, rapporté au plan passant par
le centre des premiers ions mobiles, s’appelle potentiel électrocinétique ou
potentiel Zêta de Freundlich ƺ.
Le potentiel Zêta est lié aussi bien au potentiel de surface qu’à celui de Stern et
dans les conditions contrôlées, les variations mesurées du potentiel Zêta peuvent
être considérées comme reflétant des variations similaires de ces potentiels. Le
potentiel Zêta est mesuré expérimentalement par les techniques d’électro-
osmose, d’électrophorèse et de potentiel d’écoulement. Les deux dernières sont
les plus utilisées.
Le plus important paramètre décrivant la surface d’un solide dans l’eau est la
condition où la charge de surface est nulle. L’activité des ions déterminant le
potentiel à laquelle cela se produit est appelée Point de Charge Nulle, PCN. Le pH
isoélectrique est le pH correspondant à un potentiel Zêta nul.
Les réactifs de flottation
- Les collecteurs: sont des substances organiques hétéropolaires qui en
s’adsorbant sur la surface d’un minéral naturellement polaire, rendent
cette surface hydrophobe et permettent donc à ce minéral de flotter.
Deux types des collecteurs sont à distinguer: les collecteurs ioniques et
non ioniques. Les collecteurs ioniques, qui sont classés en collecteurs
anioniques et cationiques, ont trouvé de très larges applications en
flottation. Les collecteurs non ioniques sont des dérivés du pétrole(fuel oil,
gas oil, kérosène …) qui peuvent employés, soit seuls pour flotter les
matières naturellement flottables comme le soufre ou le graphite, soit en
mélange avec des collecteurs ioniques.
Les caractéristiques exigées pour un collecteur sont la sélectivité
d’adsorption, la solubilité ou la dispensibilité dans l’eau, le coût peu élevé.

TPE: Trouver les principaux collecteurs dont l’emploi est courant.


- Les moussants: un moussant a pour rôle de permettre la
formation, dans une pulpe de flottation, des bulles d’air présentant
des caractéristiques particulières tant du point de vue
« dimension » que « stabilité ». Il s’agit en effet de créer des bulles
nombreuses et petites, présentant une résistance mécanique
suffisante pour résister aux chocs et une stabilité telle que leur
montée à la surface de la pulpe se passe sans destruction, et leur
maintien dans la mousse ainsi formée soit assez long pour que
celle-ci puisse être enlevée avant son abattement.
L’action d’un moussant consiste donc en trois rôles différents:
favoriser une bonne dispersion de l’air en bulles nombreuses et
petites, ne coalesçant pas; décroître la vitesse ascensionnelle des
bulles dans la pulpe, augmentant ainsi la probabilité de contacts
avec les particules rendues hydrophobes par le collecteur; accroître
la résistance mécanique des bulles aux variations de forces
extérieures et favoriser ainsi finalement la stabilité de la mousse.
Les moussants les plus efficaces possèdent un des groupes polaires
suivants: hydroxyl, carboxyl, carbonyl, aminé, sulfaté ou sulfonaté.
Parmi ceux-ci, les moussants présentant le groupe polaire de type
hydroxyl sont les plus utilisés. En effet, les réactifs constitués d’une
chaîne hydrocarbonée non polaire et de groupes carboxyl, aminé,
sulfaté et sulfonaté présentent des propriétés collectrices très
marquées, ce qui entraînerait la formation de mousses peu
sélectives par suite de la collection de particules non minéralisées.
En fait, ces réactifs sont utilisés principalement comme collecteurs
de certains minéraux et assurent en même temps que l’action
collectrice, l’action moussante. Cette dualité de fonction est
d’ailleurs assez souvent source d’ennuis car on ne parvient pas
toujours à régler l’addition du réactif de manière à ce que la
collection des minéraux utiles et la formation de mousse soient
toutes deux optimales.
Il existe une liaison très nette entre le pouvoir moussant et la
longueur de la chaîne hydrocarbonée: pour qu’un agent tensio-actif
ait une action effective, il faut que sa chaîne hydrocarbonée
présente au moins 6 atomes de carbone.
TPE: Trouver les moussants du type hydroxyl et les réactifs
commerciaux représentatifs de ces moussants.
- Les réactifs modifiants: sont les déprimants, les activants, les
régulateurs de pH, les dispersants.
Déprimants: utilisés soit pour régler la sélectivité entre sulfures ou
entre oxydes ou entre sulfures et oxydes. Ils agissent suivant des
processus divers: empêcher l’activation du minéral par des sels
activants solubles présents dans la pulpe; bloquer la surface contre
les réactions collectrices possibles, modifier la surface par création
de couches hydrophiles.
• Activants: utilisés pour rendre possible ou
renforcer la collection. En effet dans certains
cas, l’adsorption du collecteur sur le minéral
visé nécessite l’action préalable d’un activant
dont le rôle est soit de pallier le manque ou
l’insuffisance de sites d’adsorption à la surface
du minéral, soit de transformer les sites
d’adsorption disponibles à la surface du
minéral en sites mieux adaptés au collecteur
utilisé.
Régulateurs de pH: réactifs utilisés pour diminuer(les
acides) ou augmenter le pH(les bases et les sels).
Dispersants: la dispersion des minéraux est un facteur
important. Elle permet d’améliorer la qualité des
concentrés de flottation et parfois aussi le rendement de
récupération en limitant notamment le slim coating ou
tapissage. Les dispersants exercent la plupart du temps leur
action en augmentant les forces de répulsion
électrostatique entre les minéraux. Le dispersant le plus
utilisé est le silicate de sodium.
TPE: Trouver les principaux réactifs déprimants, activants,
régulateurs de pH et dispersants utilisés en pratique
industrielle ainsi que leurs modes d’action.
Adsorption des réactifs de flottation
Adsorption des collecteurs: deux modes sont à distinguer, l’adsorption physique ou
physisorption et l’adsorption chimique ou chimisorption.
Adsorption physique: caractérisée par une faible chaleur de réaction(3 à 5
kcal/mole), une réversibilité aisée et un manque de spécificité. Adsorption due
surtout à des forces électrostatiques ou de Van der Waals; le potentiel
électrocinétique tout comme le point de charge nulle y sont d’une grande
importance.
Adsorption chimique: caractérisée par une réaction chimique de surface, avec
apparition d’un composé nouveau et donc spécifique, une forte chaleur de
réaction(>10 kcal/mole) et une réversibilité faible ou nulle. Elle suppose donc
l’affinité chimique de certains ions ou atomes de la surface solide pour les ions ou
les molécules des collecteurs. La réaction est en principe indépendante de la
charge de surface; mais une charge élevée de même signe que celle de l’ion
collecteur peut inhiber la chimisorption.
Les deux types d’adsorption ne s’excluent pas nécessairement. Au contraire, rares
sont les cas où un seul de ces deux types est en jeu. Le plus souvent ils sont
complémentaires.
Adsorption des ions métalliques et des anions inorganiques:
Ions métalliques importants en flottation parce qu’ils peuvent soit
être ajoutés comme activants ou déprimants, soit se trouver
naturellement dans le système et provoquer des processus
indésirables. Ils s’hydrolysent en solution aqueuse par étapes
successives. Les solutions aqueuses des cations multivalents sont
très complexes parce que la composition des espèces en solution
dépend de beaucoup de facteurs: pH, concentration, température,
mode de préparation, âge de la solution, types d’anions présents,
etc… Augmentation très marquée de l’adsorption des cations
métalliques observée quand ils commencent à s’hydrolyser. Les
données de la littérature montrent un parallèle étroit entre le pH où
l’adsorption est optimum et le pH où l’hydrolyse est le plus
marquée.
Adsorption des anions inorganiques: on trouve beaucoup des résultats des
études détaillées de l’adsorption de ces anions dans la littérature; ces
travaux montrent que le pH et l’hydrolyse joueraient un rôle ici aussi.
La cinétique de flottation
Elle comporte l’examen de tous les facteurs qui influencent la vitesse de
production du concentré; est le plus souvent mesurée par l’augmentation
du rendement de récupération avec le temps.
Plusieurs approches pour l’étude à distinguer:
- Approche microscopique: définition de différents stades qui
s’échelonnent; chaque stade est réalisé avec une probabilité déterminée
et la probabilité globale du transfert d’une particule de la pulpe dans la
mousse est le produit de différentes probabilités: probabilité de collection
sur les particules choisies, de passage des particules conditionnées dans la
zone agitée de la cellule, de collision et d’agrégation des particules et des
bulles de gaz, de passage et de maintien dans la mousse.
- Approche macroscopique, qui assimile la flottation à une
réaction chimique. Relation basée sur la diminution de la
concentration du minerai dans la pulpe: de nombreux
travaux de recherche ont montré que l’ordre de la réaction
n=1, bien que les représentations graphiques de la
diminution de la concentration du minerai dans la pulpe en
fonction du temps soient loin d’être toujours linéaires.
Relations basées sur le rendement de récupération:
relations de W. Garcia-Zuniga, de W. Arbiter, de Klimpel
- Approche pratique qui consiste à représenter les résultats
des essais effectués avec fractionnement du concentré par
les courbes cinétiques: courbes de rendement de
récupération en fonction du temps de flottation ou du
rendement poids de différentes fractions.
Variables de la flottation
Nombre de variables très grand et il existe de nombreuses interactions
entre elles.
Variables réparties en trois classes: paramètres chimiques(nature et dose
des réactifs de flottation), paramètres liés à l’appareillage(type de
machine, degré et type d’aération et d’agitation, écoulement de l’air,
etc…), paramètres liés à la préparation de la pulpe et à la réalisation
pratique de la flottation(flottabilité et nature des minéraux, dimension des
particules, densité de la pulpe, température, temps de flottation, schéma
de traitement, etc…)
Paramètres contrôlables importants:
pH: premier paramètre régulateur de la flottation car il intervient
pour modifier la collection par son influence sur la dissociation
des réactifs de flottation et sur les propriétés de surface des
minéraux et par la compétition entre ions dans la pulpe.
Granulométrie: la flottation met en jeu des phénomènes de surface, dont l’action est plus
intense que la surface spécifique des particules est grande, càd que leur dimension
est petite.
L’expérience montre qu’il y a une limite supérieure et une limite inférieure de
dimension, fonction de la nature des minéraux, au-delà desquelles les minéraux
flottent mal. Pour les grosses particules on suppose que c’est pour des raisons
mécaniques; les fines flottent mal parce qu’elles ne parviendraient pas à adhérer aux
bulles d’air pendant le temps limité de leur contact.
Les fines de gangue gênent la flottation en cellule suite aux phénomènes
suivants: slims coating, consommation inutile des réactifs de flottation,
introduction des ions indésirables dans la pulpe(la dissolution augmentant avec la
finesse des grains), entraînement mécanique dans la mousse conduisant à la
diminution de la teneur des concentrés, stabilisation de la mousse et de la
suspension.
Dilution de la pulpe: l’emploi des pulpes peu diluées
permet des économies d’eau et des réactifs,
moussants et régulateurs de pH particulièrement, et
des augmentations de la récupération et de la
capacité de traitement des machines. Par contre, la
quantité des solides entraînés mécaniquement dans
la mousse est plus élevée et les concentrés sont moins
riches qu’en pulpe diluée. Il y a donc intérêt à employer
dans les étapes de finissage une pulpe plus diluée que
dans celle d’ébauchage. La dilution de la pulpe varie
entre 15 et 50% de solides et est le plus souvent
comprise entre 20 et 30% des solides en poids.
Quantité de collecteur: l’augmentation de la quantité de collecteur
entraîne une augmentation du taux de recouvrement de la
surface des minéraux par le collecteur et une augmentation de
l’angle de contact. L’angle de contact atteint une valeur
maximale définie à une dose de réactif très faible par rapport
aux quantités de réactifs chimiques usuels. De l’augmentation de
la quantité du collecteur résulte aussi une augmentation de la
récupération du minéral flotté jusqu’à une valeur maximale.
L’augmentation de la quantité de collecteur à des niveaux
exorbitants peut conduire à une détérioration de la flottation.
Les causes de ce fait ne sont pas bien élucidées. On pense à la
formation des ions complexes ou à l’adsorption d’une couche
additionnelle des ions collecteurs ou micelles orientées avec leur
groupe polaire vers l’eau.
Temps de conditionnement: l’action des réactifs de flottation n’est pas
toujours instantanée; elle exige souvent un certain temps avant
d’être effectivement complète. Le temps de conditionnement varie avec
la nature des réactifs. Dans les circuits industriels l’addition
des réactifs dans la pulpe est réalisée au broyage pour certains,
dans les cuves de conditionnement à agitation mécanique pour
d’autres ou directement dans les cellules de flottation.

Température: la température influence la solubilité des réactifs dans


la pulpe. Dans la majorité des cas, flottations effectuées à la
température ambiante. Dans certaines régions ou pour pouvoir
employer des réactifs très visqueux on peut chauffer les pulpes.
Temps de flottation: Temps de flottation généralement évalués au
laboratoire à partir des essais discontinus. Ils sont imposés si les
résultats de l’étude sont à appliquer dans un circuit industriel
existant; pour un circuit à concevoir il est recommandé de flotter
jusqu'à ce que la mousse n’est plus minéralisée et utiliser les
critères d’optimisation pour déterminer le temps de flottation. Le
passage du temps de flottation du labo au temps industriel fait
intervenir des coefficients disponibles dans la littérature.

Degré d’aération et d’agitation

Schéma de traitement
Etude de la flottabilité des minéraux
Méthodes indirectes: par la mesure de l’angle
de contact et par la détermination de la densité
d’adsorption des réactifs collecteurs . Les
mesures d’angle de contact sont effectuées en
milieu statique non agité et à l’équilibre; elles
ne concordent pas avec les conditions
dynamiques de la flottation, où le milieu est
agité et où l’équilibre n’est pas toujours atteint.

Méthode directe: flottation du minéral en utilisant une


cellule de flottation de type Hallimond ou une plus
grande cellule si la quantité du minéral le permet.
Machines de flottation
Plusieurs fonctions à remplir par les machines de flottation:
- maintenir des solides en suspension homogène;
- diffuser de l’air dans la pulpe en bulles petites et
abondantes;
- créer une turbulence facilitant l’adhésion bulle-minéral;
- provision d’une zone calme pour la formation de la
mousse.
Machines classiques de flottation réparties en deux classes principales:
- les machines pneumatiques, où l’introduction de l’air
assure à la fois la turbulence et l’aération requise;
- les machines mécaniques, où une agitation mécanique assure à
la fois la turbulence et l’aération, avec ou sans appoint d’air
comprimé. Elles sont constituées de trois parties: le rotor, le stator et
la cellule.
Il existe plusieurs types de machines mécaniques qui
diffèrent entre eux principalement par la forme du rotor et
du stator: système Fagergren à rotor en cage d’écureuil,
systèmes Denver et Agitair à turbine, etc…

Machines pneumatiques: il existe plusieurs types de


cellules: cellule Callow, cellule Callow-Mac Intosh, cellule à air lift.

Nouvelles machines de flottation


Colonne de flottation
Machine de flottation flash
Machine d’électroflottation
TPE: Trouver les images correspondant aux différents types des machines
de flottation ainsi que leur mode de fonctionnement
Circuits de flottation
Les machines de flottation sont groupées en circuit.
Difficile de donner une vue très synthétique des circuits car
chaque circuit industriel représente une solution économique
pour une matière particulière.
Les circuits sont établis en fonction d’un certain nombre de
facteurs: présence ou non de plusieurs minéraux utiles; exigence
de la libération plus ou moins fine des minéraux; présence d’un
élément de gangue aisément flottable; spécifications de pureté
très sévères de certains concentrés; valeur très élevée du métal
ou minéral utile; nécessité de prévoir l’emploi d’autres
techniques de concentration pour arriver à récupérer un élément
utile non flottable.
TPE: Trouver au moins trois exemples des circuits industriels, indiquer les
différentes étapes de flottation de ces circuits et dire les facteurs dont il a
été tenu compte pour leur établissement.
8. OPERATIONS DE SEPARATION SOLIDE-
LIQUIDE DANS LES INSTALLATIONS DE
PREPARATION DES MATIERES.

Il s’agit des opérations annexes étudiées dans d’autres disciplines; raison


pour laquelle il ne sera pas exposé les théories de ces opérations dans ce
cours.

8.1. Types d’opérations:


- Décantation: sédimentation des solides sous l’effet de la pesanteur
conduisant à deux produits, l’underflow ou sousverse et l’overflow
ou surverse.
- Hydrocyclonage: séparation dans un appareil cylindro-
conique statique alimenté sous pression de manière
tangentielle; la centrifugation qui en résulte conduit à la
séparation en deux produits désignés comme ceux de la
décantation. Hydrocyclone utilisé ici comme
épaississeur.
- Filtration: opération où on arrête les solides contenus dans
le préfiltre à l’aide d’une membrane ou un dépôt poreux et
on laisse passer le liquide; on obtient un filtrat et suivant
le type de filtration, un gâteau ou un dépôt.
- Séchage: opération qui consiste à évaporer le liquide à l’air
ou dans des fours.
8.2. Applications dans les installations de
préparation des matières
- Epaississement par décantation ou
hydrocyclonage des suspensions avant
l’alimentation de certains appareils.
- Sur le concentré obtenu par une opération
en voie humide la séparation se fait par
décantation et filtration puis séchage à l’air ou dans un four.
- Sur le rejet l’épaississement avant
entreposage se fait par hydrocyclonage et dans des bassins de
décantation.
9. ENTREPOSAGE DES REJETS SOLIDES
9.1.Introduction
Entreposer les rejets c’est les stocker
dans des conditions maîtrisées.
Justifications de l’entreposage:
- gestion des problèmes
environnementaux;
- possibilité de revalorisation
9.2. Méthodes d’entreposage
Beaucoup d’évolution à noter suite aux pressions
environnementales, changement des pratiques industrielles
dans les installations de Préparation des matières et
possibilités d’applications profitables.
Premières pratiques:
- Décharge des tailings dans les cours
d’eau;
- Décharge des tailings grossiers épaissis
sur des terres où on ne soupçonne pas la
présence des matières valorisables, le
plus souvent des terres à réserver à
l’agriculture, sans prendre des précautions
de leur imperméabilisation.
Techniques récentes:
- Voie la plus satisfaisante: faire un usage positif de rejets en les
retraitant pour récupérer des éléments additionnels ou en en
faisant un usage utile;
- Le remplissage des chambres dans les
mines souterraines avec certaines fractions des
rejets réduit les quantités, les volumes des
rejets à entreposer à la surface.
- Construction des digues: c’est une
considération majeure des entreprises
minières actuellement. Digues à
imperméabiliser pour protéger la nappe
aquifère contre l’infiltration des eaux ou
solutions imprégnantes.
TPE: Trouver des cas pratiques de différentes techniques
dans notre environnement.
10. GESTION DES EFFLUENTS LIQUIDES
Pour extraire la grande partie des matières
concernées par ce cours il faut faire l’exhaure,
c’est-à-dire éliminer beaucoup d’eau.
Les quantités d’eau utilisées dans les installations de
Préparation des matières en voie humide sont
énormes: pour les concentrateurs elles sont
évaluées à environ 3 tonnes d’eau par tonne de
minerai traitée. Ces eaux sortent des circuits par les
effluents liquides séparés des produits solides qui sont
recherchés dans l’immédiat ou entreposés pour diverses raisons.
Relevé des effluents liquides des installations de préparation des matières.
Principalement:
- Eaux d’exhaure;
- Eaux usées des opérations de préparation
des matières effectuées sous eau;
- Eaux usées de lavage de l’usine.

Impacts négatifs de ces effluents:


- Abaissement du niveau de la nappe phréatique;
- Diminution de l’accès facile à l’eau pour la population;
- Pollution par imperméabilisation des sols, par les éléments traces
métalliques, par les réactifs résiduaires etc…
Stratégies de gestion des effluents liquides
- Utilisation comme eau de procédé si pas de
l’entièreté mais de la grande partie de l’eau
d’exhaure;
- Recyclage des eaux usées après
retraitement approprié.

TPE: Rechercher et lire les publications du Prof


Michel Shengo sur les eaux usées du
concentrateur de Kipushi.
11. CONTRÔLE AUTOMATIQUE DES
OPERATIONS EN USINE
Les systèmes de contrôle automatique des
opérations en usine sont les résultats des activités
suivantes:
- Identification des paramètres de contrôle qui
doivent être des paramètres mesurables;
- Choix de techniques de mesure;
- Simulation et modélisation des opérations à
contrôler;
- Mise au point du système de contrôle.

Vous aimerez peut-être aussi