Notes LM216
Notes LM216
Notes LM216
(x1 , · · · , xn ) 7→ f (x1 , · · · , xn ).
1
La norme euclidienne d’un vecteur x = (x1 , · · · , xn ) ∈ IRn est définie par
q
kxk = x21 + · · · + x2n
x · y = x1 y1 + · · · + xn yn .
on a en particulier kxk2 = x · x.
|x · y| ≤ kxk kyk,
kx + yk ≤ kxk + kyk.
d(x, y) = kx − yk,
Définition 1.1 On appelle norme sur IRn une application N de IRn dans
IR+ vérifiant les trois propriétés suivantes
1. N (x) = 0 si et seulement si x = 0.
2
3. N (x + y) ≤ N (x) + N (y) pour tout x, y ∈ IRn .
B(x, r) = {y ; N (y − x) ≤ r}.
Cette propriété signifie intuitivement qu’un vecteur très petit dans une
norme le sera aussi dans l’autre. On vérifie par exemple aisément (en util-
isant l’inégalité de Cauchy-Schwarz) que
On a aussi
n−1/2 kxk2 ≤ kxk∞ ≤ kxk2 .
On a en fait la propriété fondamentale suivante.
Théorème 1.1 Toutes les normes sur IRn sont équivalentes entre elles.
3
1.2 Quelques notions de topologie
Soit (pk )k>0 une suite de points (ou de vecteurs) de IRn . On dit que cette
suite converge vers une limite p ∈ IRn si et seulement si pour tout ε > 0, il
existe k0 tel que
k ≥ k0 ⇒ kpk − pk ≤ ε.
On note alors limk→+∞ pk = p ou encore parfois pk → p. Dans le cas
contraire on dit que la suite diverge. Dans le cas n = 1, on a kpk − pk =
|pk −p| et on retrouve la définition usuelle de la convergence des suites réelles.
On vérifie aisément que la limite d’une suite si elle existe est unique.
Grâce à l’équivalence des normes, il est possible de remplacer la norme
euclidienne par n’importe quelle autre norme N sans alterer la définition de
la convergence. Il en est de même pour toutes les notions que nous allons
introduire dans cette section.
En particulier en utilisant la norme sup, on voit que si pk = (xk,1 , · · · , xk,n )
et p = (x1 , · · · , xn ), la convergence de la suite (pk )k≥0 vers p est équivalente
à la convergence pour tout i = 1, · · · , n de la suite des i-ème coordonnées
(xk,i )k≥0 vers la coordonnée xi .
Une suite (pk )k>0 est dite “de Cauchy” si et seulement si pour tout ε > 0,
il existe k0 tel que
k, l ≥ k0 ⇒ kpk − pl k ≤ ε.
On vérifie aisément que toute suite convergente est de Cauchy. La réciproque
est aussi vraie : l’espace IRn est complet ce qui signifie que toute suite de
Cauchy est convergente. Cette propriété se déduit aisément de la propriété
analogue connue pour IR en utilisant la norme sup. L’intérêt pratique de
cette propriété est qu’il n’est ainsi pas nécessaire de connaitre la limite d’une
suite pour pouvoir prouver sa convergence.
4
Définition 1.4 Un ensemble F ⊂ IRn est dit “fermé” si et seulement si son
complémentaire F c = IRn \ F est ouvert.
Théorème 1.3 Pour E ⊂ IRn , les trois propriétés suivantes sont équivalentes
1. E est compact
5
3. Propriété de Borel-Lebesgue : de toute famille d’ouverts (Ui )i∈I telle
que E ⊂ ∪i∈I Ui , on peut extraire une sous famille finie (U1 , · · · , Um )
telle que E ⊂ U1 ∪ · · · ∪ Um .
2 Fonctions continues
2.1 Définition et propriétés fondamentales
On va s’intéresser à des fonctions de plusieurs variables et à valeurs réelles
f : IRn → IR : pour x = (x1 , · · · , xn ) ∈ IRn , f (x) = f (x1 , · · · , xn ) ∈ IR.
On étend à ce cadre la notion de domaine de définition connue pour les
fonctions d’une pvariable. Par exemple le domaine de définition de la fonction
f (x, y) = log( 3 − x2 − y 2 ) est l’ensemble D = {(x, √ y) ; x2 + y 2 < 3} c’est
à dire l’intérieur de la boule de centre 0 et de rayon 3.
On s’intéressera aussi parfois à la notion plus générale de fonctions de n
variables et à valeurs vectorielles f : IRn → IRm : pour x = (x1 , · · · , xn ) ∈ IRn
6
f (x) = (f1 (x), · · · , fm (x)) ∈ IRm . Notons que chacune des fonctions fi est
une fonction de n variables et à valeur réelle. On dit parfois que f est un
champ de vecteurs à m composantes définis sur IRn .
Si E ⊂ IRn on appelle image de E par f l’ensemble f (E) des images par
f des points de E. On a donc
On dit que la fonction f est bornée sur E si f (E) est un ensemble borné,
autrement dit, il existe R > 0 tel que kf (x)k ≤ R pour tout x ∈ E.
Si F ⊂ IRm , on appelle image réciproque de F par f l’ensemble f −1 (F )
des antécédents par f des points de F . On a donc
Une fonction d’une variable et à valeur réelle est décrite par son graphe,
qui est le sous-ensemble de IR2 défini par
ky − xk ≤ α ⇒ |f (y) − f (x)| ≤ ε.
7
Dans le cas de fonctions f : IRn → IRm à valeur vectorielle, il faut
remplacer |f (y) − f (x)| par kf (y) − f (x)k dans la définition ci-dessus. Grâce
à l’équivalence des normes, il est possible de remplacer la norme euclidienne
par n’importe quelle autre norme N sans alterer la définition de la continuité.
On remarque que si f est continue au point x alors elle est toujours bornée
sur une boule B(x, r) pour r suffisament petit.
Une manière équivalente d’exprimer la continuité au point x est de dire
que pour tout suite (xk ) telle que xk → x, on a f (xk ) → f (x). On peut aussi
démontrer que f est continue sur IRn si et seulement si l’image réciproque
de tout ensemble ouvert est un ensemble ouvert.
On démontre enfin que l’image d’un connexe par une fonction continue
est aussi connexe, et que l’image d’un compact par une fonction continue est
aussi compact. Cette dernière propriété entraine qu’une fonction continue
est toujours bornée sur un compact.
8
2.2 Opérations sur les fonctions continues
Voici trois propriétés dont les démonstrations sont élémentaires :
1. Une combinaison linéaire ou une multiplication de deux (ou d’un nom-
bre fini de) fonctions continues en un point x est continue en x.
p(x) = a0 + a1 x + · · · + am xm ,
c’est à dire une combinaison linéaire d’un nombre fini de fonctions puissance
xk pour k entier positif. L’entier m est appelé “degré” du polynôme p. Le
terme ak xk est appelé monôme de degré k. Dans le cas de fonctions à
n variable, un polynôme est une combinaison linéaire d’un nombre fini de
fonctions du type xk11 xk22 · · · xknn où k1 , · · · , kn sont des entiers positifs. Le
degré de xk11 · · · xknn est par définition k1 + · · · + kn . Le degré de p est celui du
monôme de plus haut degré présent dans p. En notant k = (k1 , · · · , kn ) ∈
INn , on voit ainsi qu’un polynôme de degré m est de la forme
ak xk11 · · · xknn .
X
p(x) = p(x1 , · · · , xn ) =
k1 +···+kn ≤m
9
Il est facile de vérifier que la continuité de f en x entraine celle de l’application
partielle fi,x au point t = xi . En revanche, la réciproque est fausse : par ex-
emple la fonction définie par f (x, y) = x4xy +y 4
si (x, y) 6= (0, 0) et f (0, 0) = 0
admet des applications partielles continues en tout point, mais cependant
cette fonction n’est pas continue au point (0, 0).
10
3 Différentiabilité et dérivées partielles
3.1 Définitions et propriétés élémentaires
Définition 3.1 Soit f une fonction à valeur réelle définie sur un ouvert
U ⊂ IRn . On dit que f admet une dérivée partielle au point x = (x1 , · · · , xn ) ∈
U par rapport à la i-ème coordonnée si la i-ème application partielle fi,x (t)
associée au point x est dérivable au point t = xi . On note
∂f 0 f (x1 , · · · , xi−1 , xi + h, xi+1 , · · · , xn ) − f (x)
(x) = fi,x (xi ) = lim .
∂xi h→0 h
∂f
Le calcul de ∂xi consiste donc à ne dériver l’expression de f que par
∂f
rapport à la variable xi . Notons que les dérivées partielles ∂x i
sont aussi
des fonctions de n variables à valeurs dans IR. Par exemple si f (x, y, z) =
−2x cos(y), on a ∂f ∂f ∂f
∂x (x, y, z) = −2 cos(y), ∂y (x, y, z) = 2x sin(y) et ∂z (x, y, z) =
0.
Définition 3.2 Soit f une fonction à valeur réelle définie sur un ouvert
U ⊂ IRn et soit v ∈ IRn un vecteur fixé. La dérivée de f en x ∈ U suivant
le vecteur v est la valeur de la dérivée de la fonction d’une variable fv (t) =
f (x + tv) en t = 0 si elle existe, c’est à dire limt→0 f (x+tv)−f
t
(x)
.
11
on a alors dfx (h) = f 0 (x)h. Clairement, si f est différentiable au point x,
elle est continue en ce point.
Dans le cas d’une fonction de n variables et à valeur dans IR, dfx est
une forme linéaire de IRn dans IR. Pour h = (h1 , · · · , hn ) ∈ IRn on a donc
∂f
dfx (h) = a1 h1 + · · · + an hn . On vérifie aisément que ai = ∂xi
(x). Le vecteur
∂f ∂f
∇f (x) := ( (x), · · · , (x)),
∂x1 ∂xn
est appelé le gradient de f au point x. On a donc
n
X ∂f
f (x + h) = f (x) + ∇f (x) · h + khkε(h) = f (x) + (x)hi + khkε(h).
i=1
∂xi
2. Une combinaison linéaire de deux (ou d’un nombre fini de) fonctions
différentiables en un point est différentiable, et on a d(αf + βg)x =
αdfx + βdgx , ce qui s’écrit aussi ∇(αf + βg) = α∇f + β∇g ou encore
∂(αf +βg) ∂f ∂g
∂xi = α ∂x i
+ β ∂xi
.
12
3. Si f et g sont deux fonctions à valeur réelle différentiables au point x,
alors f g l’est aussi et on a la formule de Leibniz ∇(f g) = f ∇g + g∇f .
Les résultats qui suivent généralisent des propriétés bien connue pour les
fonctions d’une variable.
avec C = supz∈S ||∇f (z)||. Par conséquent si f est différentiable sur un ou-
vert convexe U et si C = supz∈U ||∇f (z)|| < +∞, alors f est C-lipschitzienne
sur U .
13
Dans le cas des fonctions à valeur vectorielles, on a le même résultat en
rempacant |f (x) − f (y)| par kf (x) − f (y)k et ||∇f (z)|| par |||dfz |||.
Théorème 3.2 Si U est un ouvert connexe et ∇f (x) est nul en tout point
x ∈ U alors f est constante sur U .
Théorème 3.3 Si f est une fonction définie sur IRn ou plus généralement
∂f
sur un convexe et à valeur dans IR, et si la i-ème dérivée partielle ∂xi
est
partout nulle, alors f (x) est une fonction des variables xj pour j 6= i, i.e.
ne dépend pas de i.
dfx ◦ dff−1 −1
(x) = I et dff (x) ◦ dfx = I,
14
où I est l’application identité. Conséquence : dfx est inversible en tout point
x et
dff−1 −1
(x) = (dfx ) .
15
est une matrice symmétrique. On l’appelle la matrice hessienne de f au
point x.
Plus généralement, si les propriétés de f le permettent, on introduit par
récurrence les dérivées partielles d’ordre k,
k−1
où i1 , · · · , ik sont des indices choisis dans {1, · · · , n} qui correspondent aux
variables par rapports auxquelles on dérive successivement.
1. Une combinaison linéaire de deux (ou d’un nombre fini de) fonctions
C k est aussi de classe C k .
16
3.4 Points critiques et extremas
Définition 3.9 Soit f une fonction C 1 définie sur un ouvert U ⊂ IRn et à
valeur réelle. On dit que x ∈ U est un point critique de f si et seulement si
∇f (x) = 0.
Etre un point critique est donc une condition nécessaire pour être un
extremum, elle n’est cependant pas suffisante : considérer par exemple la
fonction f (x, y) = x2 − y 2 au point (0, 0).
Afin d’identifier plus précisément les extrema parmis les points critiques,
on est amené à introduire un développement limité au deuxième ordre qui
fait intervenir la matrice hessienne d2 fx .
17
Le terme du deuxième ordre s’écrit plus précisément en fonction des
dérivées partielles
n X
n
X ∂2f
d2 fx h · h = (x)hi hj .
i=1 j=1
∂xi ∂xj
18
3.5 Formes différentielles
Considérons une fonction f de classe C 1 de IRn dans IR. On sait que
n
X ∂f
dfx (h) = ∇f (x) · h = (x)hi .
i=1
∂xi
Cette notation a une autre interpretation plus intuitive où dfx représente
la variation au premier ordre de f lorsque l’on effectue un déplacement
infinitésimal de (dx1 , · · · , dxn ) autour du point x.
De façon plus générale, étant donné un champ de vecteur g = (g1 , · · · , gn )
de classe C 1 de IRn dans IRn , on définit la 1-forme différentielle ω associée à
ce champ de vecteur par la formule
D’un point de vue rigoureux ω est une application de IRn dans l’ensemble
des formes linéaires sur IRn . Intuitivement, on peut à nouveau penser à ω(x)
comme une combinaison linéaire de variations infinitésimales (dx1 , · · · , dxn ).
Nous utiliserons ultérieurement cette notion dans la définition des intégrales
curvilignes.
Théorème 3.10 Une forme différentielle ω définie sur IRn est exacte si et
seulement si elle est fermée.
19
4 Résultats plus avancés
4.1 Equations aux dérivées partielles
De nombreux phénomènes physiques se modélisent par des équations faisant
intervenir les dérivées partielles de la fonction solution de l’équation. De
telles équations sont appelées équations aux dérivées partielles et souvent
notées EDP.
L’exemple le plus simple d’EDP est l’équation de transport: étant donné
un réel c 6= 0, on cherche u(x, t) de classe C 1 de IR2 dans IR qui vérifie
∂u ∂u
+c = 0.
∂t ∂x
On peut faire le changement de variable y = x − ct et z = x + ct qui est un
C 1 difféomorphisme de IR2 et on écrit donc u(x, t) = v(y, z). On voit alors
que l’équation se re-écrit
∂v
= 0,
∂z
Ce qui montre que u est uniquement fonction de y = x−ct. On dit aussi que
u est constante le long des droites caractéristiques d’équation x = x0 + ct,
pour tout x0 ∈ IR.
En imposant une condition initiale au temps t = 0,
u(x, 0) = u0 (x),
où u0 est une fonction fixée, on voit ainsi que la solution de l’équation
transport s’écrit
u(x, t) = u0 (x − ct),
ce qui correspond au “déplacement” de la fonction u0 à la vitesse c le long
de l’axe des x.
Voici d’autres exemples d’équations aux dérivées partielles:
1. L’équation de la chaleur: étant donné a > 0 et u0 , on cherche u(x, t)
de classe C 2 de IR × IR+ dans IR qui vérifie
∂u ∂2u
− a 2 = 0, t > 0 et u(x, 0) = u0 (x).
∂t ∂x
On pourra essayer de montrer que la solution est donnée par la formule
y2
Z
−1/2
u(x, t) = (2πat) u0 (x − y)e− 2at dy.
IR
20
2. L’équation des ondes: étant donné c ∈ IR on cherche u(x, t) de classe
C 2 de IR2 dans IR qui vérifie
∂2u 2
2∂ u
− c = 0.
∂t2 ∂x2
On pourra à nouveau utiliser le changement de variable (x, t) → (y, z)
pour décrire la solution à partir des conditions initiales u0 (x) = u(x, 0)
et u1 (x) = ∂u
∂t (x, 0).
21
Soit à présent f de classe C 1 sur un ouvert U ⊂ IRn et à valeur dans
n
IR et telle que dfx est inversible pour un point x ∈ U . On peut étudier
l’inversibilité de f au voisinage de x en considérant z ∈ IRn tel que kz −
f (x)k ≤ ε, et en cherchant une solution y = x + h à l’équation z = f (y).
En utilisant la différentiabilité de f en x, on peut re-écrire cette équation
suivant
z = f (x) + dfx (h) + φ(h),
où φ est une fonction C 1 telle que φ(0) = 0 et dφ0 = 0. La solution h est
solution du problème de point fixe
On vérifie alors que pour ε suffisament petit, il existe α > 0 tel que F
est C-Lipschitzienne de B(0, α) dans B(0, α) avec C < 1. En appliquant
théorème du point fixe, on en déduit l’existence d’un unique antécédent y
de z dans B(x, α). Ce raisonnement nous conduit au théorème d’inversion
locale énoncé ci-dessous.
22
D’autre portions, telles qu’au voisinage du point (1, 0) ne peuvent s’identifier
à un graphe. Le théorème des fonctions implicite donne un résultat général
allant dans ce sens.
f (x, y) = 0 ⇔ y = g(x).
De plus on a
∂f
(x, g(x))
g 0 (x) = − ∂f
∂x
.
∂y (x, g(x))
E := {x ∈ U ; g(x) = 0},
23
Théorème 4.5 Soit x ∈ E tel que ∇g(x) 6= 0 et tel que f restreinte à E
admet un extremum local en x. Alors, il existe un réel λ appelé multiplicateur
de Lagrange tel que
∇f (x) = λ∇g(x).
Théorème 4.6 Soit x ∈ E tel que les vecteurs (∇g1 (x), · · · , ∇gn (x)) sont
indépendants et tel que f restreinte à E admet un extremum local en x.
Alors, il existe des réels λi appelés multiplicateurs de Lagrange tel que
Riemann
m−1
X
Σ= (xk+1 − xk )f (yk ),
k=0
24
(avec a = x0 < x1 < · · · < xm−1 < xm = b et yk ∈ [xk , xk+1 ]) lorsque
maxk |xk+1 − xk | tend vers 0.
Il est aisé de reproduire cette construction pour une fonction f de n
variables à valeur dans IR lorsque le domaine d’intégration est de forme
rectangulaire, c’est à dire
R = [a1 , b1 ] × · · · × [an , bn ].
le volume de R.
On peut dans ce cas définir une subdivision de R à partir de subdivisions
de chaque intervalle [ai , bi ]: si pour tout i, on a la subdivision
S = (Rj )j=1,···,M ,
le pas de la subdivision qui correspond au plus grand côté sur l’ensemble des
rectangles Rj de S.
Comme dans le cas unidimensionel, on dit que S2 est plus fine que S1 si
tout rectangle de S1 est l’union de plusieurs rectangles de S2 . Si S1 et S2
sont deux subdivisions de R alors on peut construire une subdivision S3 =
S3 (S1 , S2 ) plus fine que S1 et S2 en considérant pour chaque i = 1, · · · , n
l’union des subdivisions d’une variable associées à S1 et S2 .
25
Pour S = (Rj )j=1,···,M une subdivision de R et yj ∈ Rj , on définit la
somme de Riemann
M
X
Σ = Σ(S) = f (yj )|Rj |.
j=1
Définition 5.1 Une fonction f définie sur R est dite intégrable (au sens de
Riemann) sur R si et seulement si pour tout ε > 0, il existe α > 0 tel que
pour toutes subdivisions S1 et S2 de pas inférieur à α, on a
|Σ(S1 ) − Σ(S2 )| ≤ ε,
|I − Σ(S)| ≤ ε.
pour tout S tel que δ(S) ≤ α, c’est à dire I = limδ(S)=0 Σ(S). On dit que I
est l’intégrale de f sur R et on la note
Z
I= f (x)dx.
R
Théorème 5.1 Si f est une fonction continue sur R, alors elle est intégrable
sur R.
dans le cas des intégrales à 3 variables, etc. Cette notation sera justifie par
une technique de calcul des intégrales multiples donnée en section 6.
26
5.2 Intégrale sur un domaine quarrable
On souhaite à présent étendre la notion d’intégrale multiple à des domaines
plus généraux que des rectangles. Afin de réaliser cet objectif, nous al-
lons nous limiter à une classe restreinte, néammoins suffisament riche, de
domaines.
Soit E un ensemble borné de IRn . Cela entraine en particulier que E est
contenu dans un rectangle suffisament grand:
E ⊂ R = [a1 , b1 ] × · · · × [an , bn ].
27
Cette définition nous montre en particulier que E est quarrable si et seule-
ment si sa frontiere est quarrable et est de volume nul:
|∂E| = 0.
|E ∪ F | + |E ∩ F | = |E| + |F |.
|E \ F | + |E ∩ F | = |E|.
où yj ∈ Rj et S(E) est un ensemble vérifiant Sint (E) ⊂ S(E) ⊂ Sext (E).
|Σ(S1 ) − Σ(S2 )| ≤ ε,
|I − Σ(S)| ≤ ε.
pour tout S tel que δ(S) ≤ α, c’est à dire I = limδ(S)=0 Σ(S). On dit que I
est l’intégrale de f sur E et on la note
Z
I= f (x)dx.
E
28
Théorème 5.2 Si f est une fonction continue sur E, alors elle est intégrable
sur E.
Comme dans le cas des fonctions d’une variable il est possible d’étendre
la notion d’intégrale à des classes de fonctions plus générales que les fonctions
continues, en particulier les fonctions continues par morceaux.
E = ∪m
i=1 Ei ,
29
On voit en particulier que si f est continue sur un fermé quarrable E et
que l’on définit l’extension de f sur le rectangle R par
alors on a Z Z
f˜(x)dx = f (x)dx.
R E
En particulier, si on définit la fonction indicatrice 1E de E par
1E (x) = 1 si x ∈ E, 1E (x) = 0, si x ∈
/ E,
on a Z
1E (x)dx = |E|.
R
On peut remarquer au passage qu’un ensemble est quarrable si et seulement
si son indicatrice est intégrable.
Il est temps de donner une classe importante d’ensembles quarrables.
30
6 Calcul des intégrales multiples
6.1 Le théorème de Fubini
Il est bien connu que le calcul des intégrales des fonctions d’une variable est
lié au calcul des primitives : si f est telle que f = F 0 , on a
Z b
f (t)dt = F (b) − F (a) := [F (x)]ba
a
ThéorèmeR 6.1 Soit f une fonction continue de R = [a, b] × [c, d] dans IR.
Si F (x) = cd f (x, y)dy alors F est continue et on a
Z Z Z b
f (x, y)dx dy = F (x)dx.
R a
31
On peut ensuite considérer des fonctions de n variables continues sur un
ensemble quarrable E contenu dans R = [a1 , b1 ] × · · · × [an , bn ]. Divisons
l’ensemble des variables en deux parties {1, · · · , m} et {m + 1, · · · , n}. et no-
tons x = (x1 , · · · , xn ) := (y, z) avec y = (x1 , · · · , xm ) et z = (xm+1 , · · · , xn ),
et f (y, z) := f (x). On note T = [a1 , b1 ] × · · · × [am , bm ], et
Ey := {z ∈ IRn−m (y, z) ∈ E},
la section de l’ensemble E dont les m premieres coordonnées sont données
par y. En supposant que les ensembles Ey sont quarrables, on peut alors
montrer que la fonction F définie par
Z
F (y) = f (y, z)dz
Ey
32
Théorème 6.2 Lorsque φ est une application affine du type ci-dessus, on
a Z Z
f (x)dx = |det(A)| (f ◦ φ)(y)dy.
E F
alors on obtient un pavage S(F ) par les parallellépipedes Tj = φ−1 (Rj ) tels
que |Rj | = |det(A)| |Tj |, et on peut écrire
X
Σ = |det(A)| (f ◦ φ)(xj )|Tj |,
Tj ∈S(F )
33
2. Coordonnées cylindriques (r, θ, z) dans IR3 : (x, y, z) = φ(r, θ, z) =
(r cos θ, r sin θ, z) et Jφ (r, θ) = r. Si f (x, y, z) = g(r, θ, z) avec g = f ◦φ,
on peut écrire
Z Z
f (x, y, z)dx dy dz = g(r, θ, z)rdr dθ dz
E F
Définition 6.1 Soit E un ensemble borné ou non. On dit que f est locale-
ment intégrable sur E si et seulement si elle est intégrable sur tout fermé
borné quarrable contenu dans E.
Définition 6.2 Soit E un ensemble borné ou non. Une fonction f est dite
“intégrable sur E” si et seulement si f et |f | sont localement intégrables sur
E et si pour tout ε > 0, il existe un fermé borné F ⊂ E tel que pour tout
fermé borné quarrable G ⊂ E \ F on a
Z
|f (x)|dx ≤ ε.
G
On voit que cette propriété entraine l’existence d’un nombre I tel que
pour tout ε > 0, il existe un fermé borné F ⊂ E tel que pour tout fermé
borné quarrable G vérifiant F ⊂ G ⊂ E on a
Z
|I − f (x)dx| ≤ ε.
G
R
Le nombre I est appelé l’intégrale de f sur E et est noté I = E f (x)dx.
On peut ainsi définir l’intégrale généralisée sur un domaine non-borné un
ensemble fermé privé d’un point, de sa frontière, etc. La définition ci-dessus
équivaut à la propriété qu’il existe une constante C < +∞ telle que
Z
|f (x)|dx ≤ C,
G
34
pour tout ensemble G fermé borné quarrable contenu dans E. Cette dernière
propriété est souvent plus facile à vérifier car il suffit qu’elle soit valable pour
une famille F de fermés bornés telle que tout fermé borné quarrable contenu
dans E soit contenu dans un G ∈ F. Par exemple, pour que f admette une
intégrale généralisée sur IRn , il suffit qu’il existe C < +∞ telle que
Z
|f (x)|dx ≤ C,
B(0,R)
pour tout R > 0. Les propriétés classiques des intégrales énoncées dans les
sections précèdentes s’étendent aux intégrales généralisées. Il est en partic-
ulier possible d’appliquer les techniques de calcul basées sur le changement
de variable et le théorème de Fubini pour prouver l’existence d’intégrales
généralisées et les calculer.
2 2
A titre d’exemple, on peut considérer le calcul de I = IR2 e−(x +y ) dxdy.
R
7 Intégrales curvilignes
7.1 Arcs orientés et courbes fermées orientées
De façon générale, une courbe du plan est définie par une fonction continue
γ = (γx , γy ) : IR → IR2 .
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Les coordonnées γx et γy sont donc des fonctions de IR dans IR. Afin de
définir la notion d’intégrale curviligne, nous allons tout d’abord nous re-
streindre à certains types de courbes.
Définition 7.1 Un arc orienté Γ est défini par la donnée d’une fonction γ
continue et injective d’un intervalle [a, b] ⊂ IR dans IR2 . On note
Lorsqu’il est non nul, le vecteur γ 0 (t) est un vecteur tangent à l’arc, de
longueur kγ 0 (t)k. Il faut cependant remarquer qu’aux points où γ 0 s’annule,
la courbe Γ n’admet pas nécessairement une tangente bien définie en tout
point même si γ est C 1 : considérer par exemple les courbes γ(t) = (t3 , t2 )
ou γ(t) = (t3 , |t|3 ) au point (0, 0).
L’injectivité entraine que la courbe Γ ne se croise pas elle-même. No-
tons que plusieurs paramètrages différents peuvent donner la même courbe.
L’orientation de l’arc Γ précise le sens dans lequel on le parcours, c’est à
dire de x0 = γ(a) vers x1 = γ(b): on voit ainsi que si on définit µ(t) =
γ(b + t(a − b)) pour t ∈ [0, 1] on obtient un paramètrage du même arc
mais orienté dans le sens inverse. Le résultat facile suivant montre comment
obtenir différents paramètrages du même arc avec la même orientation.
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Il est facile de voir que cette définition est indépendante du paramétrage:
si µ = γ ◦ ϕ, on a
Z b Z d Z d
kγ 0 (t)kdt = kγ 0 (ϕ(s))kϕ0 (s)ds = kµ0 (s)kds.
a c c
Définition 7.3 Le paramétrage γ sur [a, b] est dit “normal” pour l’arc Γ si
et seulement si kγ 0 (t)k = 1 pour tout t ∈]a, b[. On a alors L = b − a.
Définition 7.4 Une courbe fermée orientée Γ est définie par la donnée
d’une fonction γ continue d’un intervalle [a, b] ⊂ IR dans IR2 , telle que
γ est injective sur [a, b[ et γ(a) = γ(b). On note
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suivante: pour tout y ∈ IR tel qu’il existe des points d’ordonnée y contenus
dans la courbe Γ on considère
1. Pour tout y, on a γy0 (t) ≤ 0 aux points (α(y), y) et γy0 (t) ≥ 0 aux points
(β(y), y) : la courbe est orientée dans le sens direct.
2. Pour tout y, on a γy0 (t) ≥ 0 aux points (α(y), y) et γy0 (t) ≤ 0 aux points
(β(y), y) : la courbe est orientée dans le sens indirect.
En utilisant
R
la formule deRchangement de variable, on vérifie aisément que
les quantités Γ g(x, y)dx et Γ g(x, y)dy sont invariantes par changement de
paramétrage préservant l’orientation. En revanche, elle changent de signe
si on change d’orientation. Intuitivement dx = γx0 (t)dt et dy = γy0 (t)dt
correspondent à la mesure des déplacement infinitésimaux dans les directions
x et y lorsque l’on se déplace sur la courbe en faisant varier le paramètre t
de dt.
Il est aussi possible de définir une intégrale où le déplacement infinitésimal
est mesuré le long de la courbe.
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On peut vérifier que cette dernière quantité ne dépend pas de l’orientation
du paramétrage. On retrouve propriétés classiques des intégrales:
R R R
1. Linéarité: Γ αf + βg = α Γf +β Γg pour les intégrales par rapport
à dx, dy ou ds.
R R
2. Monotonie: f ≥ 0 ⇒ Γ fR = Γ 0 seulement pour l’intégrale par rap-
port à ds. En particulier Γ 1ds donne la longueur de Γ.
R R
3. RAdditivité: si on coupe Γ en deux parties (Γ1 , Γ2 ), on a Γ f = Γ1 f +
Γ2 f . Dans le cas des intégrales par rapport à dx ou dy, il faut supposer
que Γ1 et Γ2 ont la même orientation que Γ.
Théorème 7.2 Soit Ω un ensemble fermé dont la frontière est une courbe
Γ fermée et orientée dans le sens direct. Soit g une fonction de classe C 1
sur un ouvert contenant Ω. On a alors
∂g
Z Z
(x, y)dx dy = g(x, y)dy
Ω ∂x Γ
et
∂g
Z Z
(x, y)dx dy = − g(x, y)dx
Ω ∂y Γ
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où les sections horizontales et verticales de Ω sont des intervalles fermés.
Pour la première formule par exemple, on considère les intervalles
[α(y), β(y)] = {x ; (x, y) ∈ Ω}, (7.1)
où y varie dans l’intervalle [y0 , y1 ] en dehors duquel les sections horizontales
de Γ sont vides. On applique alors le théorème de Fubini qui donne
R β(y)
∂g
= yy01 ( α(y) ∂x
∂g
R R
Ω ∂x (x, y)dx dy (x, y)dx)dy
= y0 g(β(y), y))dy − yy01 g(α(y), y))dy
R y1 R
R R
= Γβ g(x, y)dy − Γα g(x, y)dy,
où Γα et Γβ sont les deux parties de Γ définies respectivement par les
parmétrage γα (y) = (α(y), y) et γβ (y) = (β(y), y) pour y ∈ [y0 , 1]. En
remarquant que Γβ est orientée dans le même sens que Γ et Γα dans le sens
inverse, et en appliquant la propriété d’additivité, on a
Z Z Z
g(x, y)dy − g(x, y)dy = g(x, y)dy,
Γβ Γα Γ
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