Analyse CH 1
Analyse CH 1
Analyse CH 1
Espaces de Banach et de
Hilbert
Contents
1.1 Espaces vectoriels normés . . . . . . . . . . . . . 8
1.1.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.1.2 Espace pré-hilbertien . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.1.3 Éléments topologiques d’un e.v.n. . . . . . . . . . . 12
1.1.4 Compacité dans un e.v.n. . . . . . . . . . . . . . . 15
1.2 Complétude dans un e.v.n. . . . . . . . . . . . . . 17
1.2.1 Suites de Cauchy dans un e.v.n. . . . . . . . . . . 18
1.2.2 Complétude dans un e.v.n. . . . . . . . . . . . . . 19
1.3 Analyse dans un espace de Banach . . . . . . . . 21
1.3.1 Séries normalement convergentes . . . . . . . . . . 22
1.3.2 Théorème du point fixe de Picard . . . . . . . . . . 22
1.4 Analyse dans un espace de Hilbert . . . . . . . . 23
1.4.1 Théorème de projection orthogonale . . . . . . . . 23
1.4.2 Théorème de Riesz . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
1.4.3 Bases hilbertiennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
1.5 Exercices supplémentaires . . . . . . . . . . . . . 26
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Dans ce chapitre, nous présentons les concepts de base de la topologie des
espaces vectoriels normés ainsi que quelques résultats importants de l’analyse
dans les espaces de Banach et dans les espaces de Hilbert. La topologie est
la discipline mathématique qui étudie la “forme” des ensembles. Quand on
l’applique à certains ensembles particuliers, cette étude donne des résultats
intéressants comme l’existence de solutions d’équations ou l’existence de min-
imas et maximas d’une fonction. Par exemple, sur l’ensemble C([0, 1], R),
l’espace des fonctions réelles continues sur le segment [0, 1], on a le résultat
suivant: si f est continue sur [0, 1], alors il existe x0 et x1 , deux éléments de
[0, 1] qui, respectivement, maximise et minimise f sur ce segment. Nous ver-
rons qu’il existe un résultat plus général permettant de démontrer l’existence
de minimas et maximas d’une fonction. En Physique par exemple, les mini-
mas de l’énergie sont les positions stables du système, et un tel résultat peut
s’avérer fort utile.
1.1.1 Définition
La norme est une notion importante en topologie, elle permet de “mesurer”
la “longueur” des éléments d’un espace vectoriel.
1. ∀x ∈ E, N (x) = 0 ⇔ x = 0, (séparation)
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Exemple 1.3. La valeur absolue est une norme sur R et (R, |·|) est un e.v.n.
Exercice 1.4. Montrer que les applications suivantes sont des normes sur
Rn : n
X
kxk1 := |xi | ,
i=1
et
kxk∞ := sup |xi | .
1≤i≤n
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1. Soit k · k une norme de E. De l’inégalité triangulaire, déduire qu’il
existe une constante c2 > 0 telle que ∀x ∈ E, kxk ≤ c2 kxk∞ .
est continue.
Exercice 1.10 (Non équivalence de normes sur les polynômes). Notons R[X]
l’espace vectoriel des polynômes à coefficients réels. On considère les normes
N1 et N∞ sur l’espace R[X] définies pour P (X) = a0 + a1 X + · · · + an X n ∈
R[X] par
Xn
N1 (P ) = |ai |
i=0
et
N∞ (P ) = sup |ai | .
0≤i≤n
10
1.1.2 Espace pré-hilbertien
Définissons d’abord la notion de produit scalaire.
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2. Quel est le signe de P ? Quel est le signe de ∆?
3. Déduire que p p
|hx, yi| ≤ hx, xi hy, yi.
B(x, r) := {y ∈ E, kx − yk < r} .
Bf (x, r) := {y ∈ E, kx − yk ≤ r} .
12
Figure 1.1: Les boules B1 , B2 et B∞ de R2 .
• Une boule ouverte est un ouvert. Une boule fermée est un fermé.
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• Considérons (R, |·|) et a < b deux réels. Alors ]a, b[ est un ouvert et
[a, b] est un fermé.
Exemple 1.27. Dans (R, |·|), [1, 2] est un voisinage de 3/2. En revanche,
[1, 2] n’est pas un voisinage de 1.
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Proposition 1.31. Soit A ⊂ E. Alors, A fermé ⇐⇒ A = A.
Définition 1.32 (Frontière). Soit A ⊂ E. On appelle frontière de A l’ensemble
◦
F r(A) := A \ A.
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Nous donnons le rapport entre la compacité et les parties fermées bornées
d’un e.v.n.
Proposition 1.38. Soit X ⊂ E une partie compacte de E. Alors, X est
une partie fermée et bornée de E.
Exercice 1.39 (Démonstration de la Propriété 1.38). Soit X ⊂ E une partie
compacte de E.
1. Supposons que X est non bornée.
(a) Montrer qu’il existe une suite x = (xn )n∈N d’éléments de X telle
que kxn k tend vers +∞.
(b) Montrer qu’on peut extraire de x une sous-suite convergente.
(c) Déduire qu’une partie compacte est nécessairement bornée.
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Démonstration. On démontre le résultat pour E = Rn , la généralisation à
un espace quelconque est immédiate. On a déjà montré que si X est un
compact, alors X est fermé borné. Supposons donc, réciproquement, que X
n
Qn fermée bornée dans R . X étant bornée, il est aisé de voir
est une partie
que X ⊂ i=1 [aQ i , bi ], où ai et bi sont des réels tels que ai < bi pour tout
1 ≤ i ≤ n. Or, ni=1 [ai , bi ] est un produit de compacts de R, et donc c’est
un compact de Rn . Puisque X est fermée dans un compact, elle est donc
compacte en vertu de la propriété 1.41.
Enfin, nous faisons le lien entre la compacité et la continuité.
Théorème 1.44 (Image d’un compact par une application continue). Soient
(E, k·k) et (F, N ) deux espaces vectoriels normés, et f : E → F une appli-
cation continue sur E. Soit X ⊂ E une partie compacte de E. Alors f (X)
est une partie compacte de F .
Démonstration. Soit (yn )n∈N une suite de f (X). Alors, il existe x = (xn )n∈N
telle que pour tout n ∈ N, yn = f (xn ). La suite x ∈ X N , avec X un
compact, donc elle admet une sous suite (xϕ(n) )n∈N qui converge vers une
valeur d’adhérence x∞ ∈ X. Puisque f est continue, on en déduit que
yϕ(n) = f (xϕ(n) ) −→ f (x∞ ) dans F . Or f (x∞ ) ∈ f (X). Ceci montre que
n→∞
(yn )n∈N admet une valeur d’adhérence dans X, donc f (X) est compact.
Corollaire 1.45. Soit X un compact non vide de E et f une application
continue de X dans R. Alors, f est bornée et atteint ses bornes.
Exercice 1.46 (Démonstration du corollaire 1.45).
1. Montrer que f (X) est borné. En déduire que f est bornée.
2. Montrer que sup f (X) et inf f (X) sont des limites de suites d’éléments
de f (X).
3. Montrer que f (X) est fermé. En déduire que f atteint ses bornes.
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1.2.1 Suites de Cauchy dans un e.v.n.
Nous définissons dans cette section la notion de suite de Cauchy et donnons
ses principales propriétés.
Définition 1.47 (Suite de Cauchy). Une suite (un )n∈N d’éléments de E est
dite de Cauchy si
Proposition 1.48.
Démonstration.
1. Soit (un )n∈N une suite convergente de limite l, soit ε > 0 et soit N ∈ N
tel que pour tout n ≥ N
ε
kun − lk ≤ .
2
Alors, pour tous p, q ≥ N , on a
ε ε
kup − uq k ≤ kup − lk + kl − uq k ≤ + =ε
2 2
2. Soit (un )n∈N une suite de Cauchy et soit N ∈ N tel que pour tous
p, q ≥ N , on a
kup − uq k ≤ 1.
Alors, pour tout n ∈ N, on a
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3. Supposons que (uϕ(n) )n∈N converge vers u∗ . Soit ε > 0, soit N ∈ N tel
que pour tout n ≥ N , on a
uϕ(n) − u∗
≤ ε .
2
D’autre part, comme (un )n∈N est une suite de Cauchy, il existe M ∈ N
tel que pour tout p, q ≥ M , on a
ε
kup − uq k ≤ .
2
Soit maintenant L = max {M, N }. Alors pour tout n ≥ L, on a
kun − u∗ k ≤
un − uϕ(L)
+
uϕ(L) − u∗
≤ ε,
car n, ϕ(L) ≥ L ≥ M et L ≥ N .
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Exercice 1.53. (L’espace (C([0, 1], R), k·kL∞ ) est complet) On note C([0, 1], R)
l’espace des fonctions continues sur [0, 1]. On définit sur C([0, 1]) l’application
k·kL∞ :
∀f ∈ C([0, 1]), kf kL∞ := sup |f (x)| .
x∈[0,1]
3. En déduire que pour tout x ∈ [0, 1], il existe un réel noté f (x) tel que
(fn (x))n∈N converge vers f (x) quand n → +∞.
5. Montrer que la suite (fn )n∈N converge vers f pour la norme k·kL∞ .
Exercice 1.54. (L’espace (C([0, 1], R), k·kL1 ) n’est pas complet) On con-
sidère Cm ([0, 1]) l’espace des fonction continues par morceaux sur [0, 1]. On
définit sur Cm ([0, 1]) l’application k·kL1 :
Z 1
∀f ∈ Cm ([0, 1]), kf kL1 := |f (x)| dx.
0
1. Montrer que k·kL1 est une semi-norme sur Cm ([0, 1]) et une norme sur
C([0, 1]).
On considère la suite de fonctions (fn )n∈N∗ définie par (voir figure 1.2)
0 ≤ x ≤ 12 − n1
0
n
x − 12 + n1 1
− n1 ≤ x ≤ 12 + n1
fn (x) :=
2 2
1
1 2
+ n1 ≤ x ≤ 1
0 0 ≤ x < 12
f∗ (x) :=
1 12 ≤ x ≤ 1.
20
1
fn
1
1/2−1/n
1/2+1/n
2. Montrer que (fn )n∈N∗ converge dans (Cm ([0, 1]), k·kL1 ) vers f∗ .
3. Montrer que (fn )n∈N∗ est une suite de Cauchy dans (C([0, 1]), k·kL1 ).
4. Montrer que (fn )n∈N∗ n’est pas convergente dans (C([0, 1]), k·kL1 ) et
déduire que (C([0, 1]), k·kL1 ) n’est pas un espace complet.
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1.3.1 Séries normalement convergentes
Définition 1.57 (Série). Soit (xn )n∈N une suite d’éléments de E. La série
P
n∈N xn est la suite (Sn )n∈N définie par
n
X
∀n ∈ N, Sn = xk .
k=0
P
On dit que la série n∈N xn converge si la suite (Sn )n∈N converge dans E.
P+∞
Dans ce cas elle est
P dite convergente et sa limite S := k=0 xk est appelée
somme de la série n∈N xn .
P
Définition 1.58 (Convergence normale). On dit qu’une série n∈NPxn d’éléments
de E est normalement convergente lorsque la série à termes positifs n∈N kxn k
est convergente.
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Remarque 1.64. Une application contractante est continue.
f (x) = x,
admet une solution unique x∗ ∈ E. Cette solution est appelée le point fixe
de f .
PK x ∈ K et hPK x − x, zi = 0, ∀z ∈ K. (1.4.2)
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x
PK x
24
• On peut aussi choisir d’identifier F et F ′ à l’aide du produit scalaire
h·, ·iF . Dans ce cas, les injections ci-dessus deviennent absurdes ce qui
montre qu’on ne peut pas faire simultanément les deux identifications.
Dans ce deuxième cas, on a le schéma
H ′ ⊂ F ′ ≡ F ⊂ H,
avec injections denses continues.
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