Flux Nets de Trésorerie D'exploitation
Flux Nets de Trésorerie D'exploitation
Flux Nets de Trésorerie D'exploitation
Le tableau de financement du PCG fournit en résultante la variation de la trésorerie effective de la période (Δ SNT) sans
préciser le détail des différents encaissements et décaissements générateurs de ce solde.
Δ TN = Δ FRNG - Δ BFR
Flux net de trésorerie effective = Flux de trésorerie potentielle - Variations des décalages de paiement
Afin d'améliorer le diagnostic, l'analyse financière contemporaine cherche à expliquer la formation de la trésorerie par
la connaissance des différents flux de trésorerie effective qui ont été enregistrés durant la période de référence.
Δ TN = Flux net de trésorerie effective de la période = Encaissements – Décaissements
Très ancienne dans les pays anglo-saxons, cette approche s’est développée en France, depuis les années 80 dans un
contexte d’expansion des marchés financiers. Son importance grandissante repose sur le rôle attribué à la trésorerie :
- En tant qu’indicateur central de la santé financière de l’entreprise, en particulier comme indicateur de solvabilité
et d’anticipation des défaillances ;
- En tant qu’indicateur objectif car non influencé par des choix en matière d’évaluation (stock, immobilisations,
créances) contrairement au résultat.
1. La notion de flux net de trésorerie :
La comptabilité retrace les échanges de l’entreprise avec son environnement, flux de biens, de services, de monnaie.
Ces flux dits « financiers » se traduisent immédiatement ou à terme par une incidence sur la trésorerie.
Elle enregistre également d’autres mouvements sans incidence sur la trésorerie liés à la comptabilisation des stocks et
l’enregistrement de provisions et des amortissements. Pour construire les tableaux de flux de trésorerie, on ne
retiendra que les flux financiers ayant une incidence immédiate sur la trésorerie.
Construire un tableau de flux de trésorerie à partir d’une comptabilité d’engagement suppose donc de « corriger » les
postes issus du compte de résultat, produits et charges encaissables ou décaissables, des décalages de paiement
correspondant.
Chiffre d’affaires encaissé = Chiffre d’affaires réalisé
+ Créances clients existant au début d’exercice (a priori réglées)
- Créances existant à la fin de l’exercice.
Chiffre d’affaires encaissé = Chiffre d’affaires réalisé - Variation des créances clients
Le même raisonnement s’applique aux achats, à corriger de l’évolution des dettes fournisseurs..., aux autres produits
encaissables et autres charges décaissables.
Les flux nets de trésorerie peuvent être classés en deux catégories comme le montre la figure suivante :
Flux nets de trésorerie de la période (n)
= (Encaissements – décaissements) de la période (n)
Flux nets de trésorerie sur opérations de gestion (FNTOG) : Flux nets de trésorerie sur opérations d’investissements et de
financement (FNTOIF) :
Le flux de trésorerie est la contrepartie d’un flux de biens et Le flux de trésorerie est la contrepartie d’un flux de biens et
services enregistrés dans un compte de gestion : produits et services enregistrés dans un compte de situation : variation des
charges comptes d’actif et de passif
Source initiale d’information : compte de résultat de la période Source initiale d’information : bilans (n) et (n -1)
(n)
Exemple : Exemple :
Recette : encaissement sur vente Recette : déblocage d’un emprunt
Dépense : décaissement des charges d’intérêt Dépense : paiement d’une immobilisation
1
1.1. Le flux net de trésorerie sur opérations de gestion (FNTOG)
FNTOG = Produits encaissés (sauf PCEA) - Charges décaissées
Les produits de cessions des éléments d’actif génèrent un mouvement d’un compte de produits et un mouvement d’un
compte de bilan. Ils sont rattachés par convention au cycle d investissement comme nous l’avons vu lors du calcul de la
CAF.
Le FNTOG correspond à la CAF disponible en trésorerie. Sa composante essentielle est le flux net de trésorerie
d’exploitation (FNTE).
FNTOG = FNTE + Flux net de trésorerie des autres opérations de gestion
1.1.1. Le flux net de trésorerie d’exploitation :
Le FNTE prend souvent le nom d’excédent de trésorerie d’exploitation (ETE) lorsque le solde est positif.
L’objectif est de calculer l’apport en trésorerie des opérations d’exploitation. Les encaissements proviennent des
clients et les décaissements sont adressés aux fournisseurs, à l’État (pour la TVA) et aux salariés.
FNTE = ETE= Recettes d’exploitation - Dépenses d’exploitation
1.1.2. Le flux net de trésorerie sur autres opérations de gestion :
Par analogie avec les opérations d'exploitation, le calcul se réalise à partir des informations disponibles dans le compte
de résultat de la période (n) et les bilans (n) et (n - 1).
Flux net de trésorerie sur autres opérations de gestion = Produits hors exploitation encaissés (sauf PCEA)
- Charges hors exploitation décaissées
2
FNTE de la période (n)
=
Encaissements clients Produits d’exploitation encaissables HT
et autres produits d’exploitation (a) + TVA collectée de la période (n)
de la période (n) + Créances d’exploitation fin de période (n -1)
- Créances d’exploitation fin de période (n)
-
Charges d'exploitation décaissables HT
Décaissements fournisseurs (b) + TVA déductible de la période (n)
et autres charges d’exploitation + Dettes d’exploitation (hors dette de TVA) fin de période (n- 1)
de la période (n) - Dettes d’exploitation (hors dette de TVA)
-
(a) TVA collectée de la période (n)
Décaissements de TVA (b) - TVA déductible de la période (n)
de la période (n) + Dette de TVA fin de période (n - 1)
Dette de TVA fin de période (n)
Les postes TVA collectée (a) et TVA déductible (b) s'annulent. Nous obtenons la méthode directe de calcul.
FNTE de la période (n)
=
Encaissements clients et autres Produits d'exploitation encaissables (HT)
produits d’exploitation de la période (n) - Δ Créances clients et autres créances d’exploitation
-
Décaissements fournisseurs et Charges d’exploitation décaissables (HT)
autres charges d’exploitation de la période (n) - Δ Dettes fournisseurs et autres dettes d’exploitation (dont TVA)
Conceptuellement, la méthode directe est préférable ; les deux composants encaissements et décaissements
expliquent clairement la formation de la trésorerie. Cette méthode est utilisée au niveau international et par la Centrale
de bilans de la Banque de France sous réserve de quelques retraitements mineurs.
Exemple :
L’entreprise Largo, spécialisée dans la fabrication d’équipements pour les industries textiles a rencontré d’importantes
difficultés financières qui ont conduit à la mise en place d’un concordat à la fin de l'année N-2 avec les différentes
banques. Les échéances de remboursement ont été reculées de 30 mois.
À la fin de l’exercice N, au sein du directoire, une discussion oppose M. Naud, directeur commercial, et M. Walter
directeur financier, sur la situation financière de la société. Pour M. Naud, l'entreprise est en voie d’amélioration, le
chiffre d’affaires progresse de presque 6 %, la capacité d’autofinancement et le résultat sont positifs. Le directeur
financier est beaucoup moins optimiste et rétorque que l’activité ne dégage toujours pas de liquidités.
Compte de résultat de l’exercice N
Achats 5 487 Chiffre d’affaires 9 200
Variation de stocks 14 Production stockée 85
Charges de personnel 2 921
Dotations aux amortissements 100
Dotations aux dépréciations (1)150
Résultat d’exploitation 613
Charges d’intérêt 50
Charges exceptionnelles sur opérations de gestion 30
Résultat de l’exercice 550
(1) soit 50 de dotation pour dépréciation des stocks et 100 pour les créances.
3
Éléments du besoin en fonds de roulement d’exploitation
Postes Valeur au 01/01/N Valeur au 31/12/N
Stocks 4 787 4 858
Dépréciation des stocks 0 50
Créances clients 3 300 4 290
Dépréciation des créances 0 100
Dettes fournisseurs 875 902
Dettes sociales 528 666
4
FNTE = [EBE hors Δ stocks + Δ stocks] - [Δ Encours commercial + Δ stocks] soit :
FNTE = Excédent Brut d'Exploitation - Δ BFRE
Exemple : suite
En €k Comptabilisé Stocks au 31/12 Stocks au 01/01 (2) Variation
(1) (MP et prod (MP et prod finis) = (1)-(2)
finis)
Production stockée 85 3 876 3 791 85
Variation de stocks d’approvisionnements 14 982 996 -14
EBE baisse de la production vendue -V l’EBE baisse de (V - S) soit de la marge non réalisée
hausse de la production stockée +S par l’entreprise
EBE hors baisse de la production vendue -V l’EBE hors variation de stocks baisse de (V) soit de la
variation de stocks production non vendue
Le flux net de trésorerie d’exploitation baisse de manière plus significative mais également plus rapidement que les
deux autres soldes. C’est l’indicateur le plus sensible aux variations d’activité de l’entreprise.