Les Méditations Coraniques: Guy Kabenga-Tshibangu
Les Méditations Coraniques: Guy Kabenga-Tshibangu
Les Méditations Coraniques: Guy Kabenga-Tshibangu
Les méditations
coraniques
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Avant-propos
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lorsqu’elle pratique le bien et suit la croyance
d’Abraham, c’est-à-dire qu’elle est libérée de tous les
djinns. – Voire Sourate 22, verset : 3 à 4 et 11 à 12.
En conséquence le prophète Mahomet dit à tous les
mahométans à travers ces premiers versets de la
Sourate :
1. Louange à Dieu, maître de l’univers,
2. Le clément, le miséricordieux,
3. Souverain au jour de la rétribution.
4. C’est toi que nous adorons, c’est toi dont nous
implorons le secours.
5. Dirige-nous dans le sentier droit,
6. Dans le sentier de ceux que tu as comblés de tes
bienfaits,
7. Non pas de ceux qui ont encouru ta colère ni de
ceux qui s’égarent.
Ce message de la première sourate du Coran
s’adresse à tous les croyants mahométans
d’aujourd’hui par-delà le bruit et le terrorisme. Dieu à
travers le prophète Mahomet, parle au peuple arabo-
islamique en ami. Il trouve les mots parfaits qui
réconfortent et donnent un sens à la vie de
mahométans qui désirent devenir musulmans. – Voire
Sourate 3, verset : 79.
Je souhaite, chers lecteurs mahométans, qu’à
travers ces versets, vous arriviez à mieux comprendre
Mahomet, et que le désir vous vienne de mieux
connaître ce Dieu miséricordieux que vous parle cette
sourate coranique et de L’aimer en marchant sur son
sentier droit.
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Louange à Dieu, maître de l’univers
L’univers et le message coranique témoignent de
concert en faveur de l’amour de Dieu par rapport à
ses créatures et de la Louange que Lui doit tous les
croyants. Dieu est Celui qui est à l’origine de la vie de
tous les êtres, de la sagesse et de la vive impression
de plaisir que la possession d’un bien réel fait
éprouver.
Regardez avec un grand étonnement les merveilles
de la nature. Constatez leur parfaite adaptation aux
besoins et au bien-être vivant. Le soleil et la pluie, qui
égaient et rafraîchissent la terre ; les montagnes, les
mers, les pleines : tout nous parle de l’amour du
Créateur, maître de l’univers. C’est Dieu qui délivre
ses créatures. La Sourate invite les croyants à adorer
Dieu. Les mahométans doivent mieux connaître Dieu
pour mieux l’adorer. « C’est lui qui a donné le soleil
pour la clarté, et la lune pour la lumière, qui a
déterminé les phases de celle-ci, afin que vous
connaissiez le nombre des années et leur comput.
Dieu n’a point créé tout cela en vain, mais dans un
but sérieux, il explique ses signes à ceux qui
comprennent. » (Sourate 10 : 5.)
Ainsi, lorsque les mahométans écoutent sans cesse
des discussions et des discours sur des sujets religieux
et philosophiques le chemin qui conduit à la
connaissance directe d’Allah s’ouvre d’une manière
graduelle. De même que l’eau qui d’une manière
continuelle tombe goutte à goutte sur une pierre finit
par y creuser un trou, ainsi un flot peut tout à coup
passer qui apportera une lumière soudaine dans
l’esprit du mahométan.
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Qu’il s’agisse de lire des versets coraniques ou des
autres livres sacrés, d’écouter des discours religieux,
de chanter les noms de Dieu, Dieu doit être le
commencement et la fin de tout ce que l’on fait.
Lorsque vous parlez, parlez de Lui, lorsque vous
lisez, lisez des textes qui parlent de Lui et lorsque
vous chantez, que ce soient ses louanges. Ces trois
pratiques sont essentiellement les mêmes ; bien que
chaque croyant y réponde différemment, c’est la
même chose qui s’exprime de trois manières
différentes – qui correspondent au tempérament de
chacune de ses créatures musulmanes, c’est-à-dire les
hommes pratiquant le bien et suivant la croyance
d’Abraham (Juifs, Chrétiens, Mahométans…) et à sa
faculté d’assimilation.
En réalité, il n’y a que Dieu et Lui seul, bien que
chacune de ses créatures croyantes ait son propre
chemin pour aller à Lui. Le chemin approprié pour
chacun de descendants d’Adam pratiquant le bien et
suivant la croyance d’Abraham, le vrai croyant,
dépend de sa prédilection personnelle fondée sur le
caractère spécifique de ses aptitudes intérieures.
Prenez par exemple l’étude des Ecritures saintes.
Certains théologiens s’y noient, de même que d’autres
peuvent se perdre dans la connaissance de Dieu au
point de ne pas mieux connaître sa volonté pour
toutes ses créatures ; mais ceux qui étudient les
Ecritures saintes de manière clairvoyante peuvent
s’en pénétrer totalement, plus même que ceux qui
prêchent dans les mosquées ou donnent des cours
dans les écoles coraniques. Ainsi, chaque individu qui
suit sa ligne d’approche religieuse déterminée peut
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parvenir à une concentration totale par l’étude d’une
Ecriture particulière ou par quelque autre moyen.
Tout d’abord, l’on écoute, puis l’on réfléchit et
enfin l’on fait passer dans l’action ce que l’on a
entendu et sur quoi l’on a médité. C’est pour cette
raison qu’il faut avant tout prêter l’oreille à tout ce
qu’on vous dit afin d’être plus tard en mesure de
déterminer ce qui convient le mieux pour rendre
louange à Dieu. N’avez-vous jamais rencontré des
fondamentalistes qui prennent certains livres sacrés à
la légère et disent : « Que peuvent nous apporter la
Bible ou l’Evangile de Jésus ? » Pourtant, après
l’avoir lu ou entendu par la bouche d’un théologien
ou croyant pendant un certain temps, ils y découvrent
des enseignements d’importance spirituelle éducative.
C’est pourquoi, il faut toujours écouter pour pouvoir
réfléchir ; et plus tard, ce que l’on a entendu et qui a
fait l’objet de réflexion clairvoyante prend forme dans
une action bien appropriée à la communauté en
question. « Nous avons écrit dans les psaumes, après
la loi donnée à Moïse, que la terre sera l’héritage de
nos serviteurs justes. Il y a dans ce livre une
instruction suffisante pour ceux qui nous adorent. » –
Voire Sourate 21, verset : 105 à 106.
Certes, il est profitable à tous les croyants d’écouter
des discours sur Dieu ou sur les enseignements
prophétiques de Mahomet, à la condition de ne pas se
laisser aller à critiquer ou à dénigrer les autres
communautés si l’on y trouve une conception des
choses spirituelles différente de la sienne. Critiquer les
autres communautés, crée des obstacles pour toutes
les communautés : pour celle qui la fait et pour celle
qui est désapprouvée ainsi que pour celles qui
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écoutent les critiques. Tandis que ce qui est dit dans
un esprit positif est fructueux pour toute la famille
d’Abraham. C’est seulement lorsqu’il n’est plus
question de considérer quoi que ce soit comme
inférieur ou méprisable que l’on peut être digne de
rendre louange à Dieu. De fait, on comprend le sens
du premier verset de la Sourate première.
Qu’est-ce qu’un musulman au sens profond du
terme ? C’est celui qui croit en un Seul et unique
Dieu et voit ce Dieu créateur partout. Et un Juif ou un
Chrétien ? Celui qui voit Dieu partout, et rien d’autre.
En vérité, toutes les différentes formes de croyances
métaphysiques ou philosophiques naissent d’une
source commune – ainsi le grand concept théologique
d’enfants d’Abraham. Quelle communauté pourrait-
on donc désapprouver, injurier ou réprimer ? Toutes
les communautés sont égales dans leur essence. –
Voire Sourate 21, versets : 92 à 93.
Dieu est un Tout qui a ses constituants : Divinité,
intelligence, esprit et univers. Ainsi, pour mieux
comprendre Dieu, les croyants doivent connaître tous
ses constituants qui ne sont autre que ses qualités.
Dieu est le Guide de ceux qui croient en Lui (le sens
de la divinité), le tout en tous (le sens de l’esprit) et
toute forme de croyances communautaire n’est autre
que sa forme (le sens de l’intelligence). Il est le
maître de l’univers : le sens de l’éternité.
Cependant, il est aussi là où nulle forme n’existe,
comme Être pur non manifesté. Tout dépend de notre
voie d’approche. N’est-il pas dit que ce que certains
théologiens considèrent comme le Suprême, et que le
Moi suprême que d’aucuns cherchent à voir dans le
Moi n’est autre que Dieu Lui-même ? En réalité, il
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n’y a aucune contradiction : aussi longtemps que l’on
perçoit la moindre différence, serait-elle de
l’épaisseur d’un cheveu, comment peut-on parler de
l’état d’Être suprême ?
Pour cette raison, peu importe la voie religieuse
choisie, c’est cela. En réalité, la partie finale de
constituants du Tout qui est d’une certaine manière le
mot clé du premier verset de la sourate, maître de
l’univers signifie d’une manière philosophique la fin
de la différenciation et l’apparition de la non-
différenciation. C’est de cette façon que le croyant qui
s’engage dans la grande famille d’Abraham, doit se
concentrer dans une seule direction théologique ; mais
à la fin, qu’arrive-t-il ? La cessation des différences,
des distinctions et des accords. Sur la voie de Dieu les
différences existent effectivement. Mais comment
peut-il y avoir une différence dans le But ?
Avant de répondre à toutes ces questions, il est
important de se rappeler que Dieu dans son bon
vouloir, créa l’homme saint et parfaitement heureux.
Notre terre, au sortir des mains du Créateur, ne portait
pas la moindre trace de corruption, ni de l’égoïsme, ni
de l’injustice, ni de la méchanceté, voire la plus
légère ombre de malédiction. C’est la transgression de
la loi de Dieu – loi d’amour – qui a été la cause de la
mort et tous nos maux. Néanmoins, l’amour de Dieu
se manifeste au sein même de la souffrance. Il est
écrit dans le Coran qu’à cause de l’homme le sol fut
maudit. « Satan mit en œuvre ses suggestions pour
leur montrer leur nudité qui jusqu’ici leur était
cachée. Il leur dit : Dieu ne vous interdit cet arbre
qu’afin que vous ne deveniez pas deux anges, et que
vous ne soyez immortels. Il leur jura qu’il était leur
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conseiller fidèle. (…) Descendez, leur dit Dieu, vous
serez ennemis l’un de l’autre. Vous trouverez sur la
terre un séjour et une jouissance temporaire. » – Voire
Sourate 7, verset : 19, 20 et 23.
Mais les difficultés et les épreuves qui
assombrissent notre pèlerinage terrestre, nous ont été
départies pour notre bien ; Le Seigneur les fait entrer
dans le plan d’éducation qu’il a conçu pour nous
relever de l’état de dégradation et de destruction dans
lequel le péché nous a plongés. D’ailleurs, tout n’est
pas tristesse et souffrance en ce monde. La nature
elle-même nous offre des messages d’espérance et de
consolation. On voit des fleurs s’épanouir sur les
chardons et des roses éclore sur les épines. C’est ainsi
que le prophète Mahomet demande à tous les
musulmans de louer Dieu. D’une certaine manière
rendre louange à Dieu, c’est prier deux fois au même
moment.
Il faut prier tous les jours de la vie. Regardez. Qu’y
a-t-il en ce monde ? Absolument rien de durable ;
c’est donc vers l’Eternel que tous les hommes de foi
quelles que soient leurs tendances religieuses doivent
tendre leurs aspirations. Les croyants doivent prier
pour que soit pur le travail accompli par leurs
intermédiaires car ils sont les instruments de Dieu. Ils
doivent se souvenir de Lui dans toutes leurs actions.
Plus pure sera leur pensée, plus belle sera leur œuvre.
Dans ce monde les croyants reçoivent une chose et
demain elle aura peut-être disparu. C’est pour cela
qu’un esprit de service doit animer leurs vies ; qu’ils
éprouvent donc le sentiment que dans tout ce qu’ils
font le Seigneur accepte que la Louange Lui soit
rendue.
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Ainsi, si les croyants désirent la paix ils doivent
entretenir précieusement la pensée de Dieu. Mais bon
nombre d’hommes se posent tant des questions à
propos du Proche Orient et sur toute la terre : Quand
la paix régnera-t-elle dans le Proche-Orient et sur
toute la terre ? Quand cet état d’inquiétude terroriste
prendra-t-il fin ?
La réponse à toutes ces questions est que les
croyants mahométans, chrétiens ou juifs devaient
connaître bien l’état actuel des choses. Les choses
arrivent comme elles le doivent. Le fait que beaucoup
de gens le ressentent et qu’ils demandent quand il
prendra fin est généralement une des façons dont le
Seigneur, maître de l’univers se manifeste.
Le monde signifie mouvement qui dure
constamment ; or, évidemment, il ne peut y avoir de
repos dans le mouvement. Comment la paix pourrait-
elle exister dans un va-et-vient perpétuel ? La paix
règne là où rien ne va et ne vient, où rien ne brûle ni
ne fond. Les croyants (toute communauté confondue)
doivent revenir sur leurs pas, qu’ils retournent vers le
Seigneur, maître de l’univers – alors pourra luire un
espoir de paix.
Les non-croyants qui entourent les croyants
bénéficieront aussi de leurs bénédictions et de leurs
prières sous l’influence bénéfique de leur présence.
Pour développer le goût de la prière, les croyants
doivent délibérément fournir un effort soutenu, de
même que l’on oblige – par persuasion ou par
contrainte – les enfants à s’asseoir pour apprendre
leurs laçons. Médicaments ou piqûres peuvent
soulager un malade ; même si les fils d’Abraham ne
se sentent pas portés à prier, qu’ils surmontent leur
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aversion et essayent. L’habitude acquise dans des vies
innombrables leur pousse dans la direction spirituelle
opposée et leur rend la prière inefficace.
Les croyants ou les « fils d’Abraham » doivent
persévérer dans la prière malgré tout ! Leur ténacité
leur fortifiera ainsi, ils forgeront, c’est-à-dire qu’elle
développera leur attitude à faire du bien. Les « fils
d’Abraham » décident que cette tâche doit être
accomplie quelle qu’en soit la difficulté. Réputation
et renommée brillante que méritent les grandes
actions ne durent qu’un temps ; elles ne leur
accompagnent pas lorsqu’ils quittent ce monde.
De ce fait, si leur pensée ne se tourne pas
naturellement vers l’Eternel, qu’ils la fixent sur Lui par
un effort de volonté. Quelques rudes coups du destin
leur tourneront vers le Dieu miséricordieux qui se
soucie de tous les être vivant quelles que soient leurs
croyances et ils ne seront qu’une manifestation de sa
grande miséricorde ; si douloureux qu’ils soient, c’est
grâce à eux que le croyant apprend ce qu’il a à faire.
Il faut que tous les croyants sachent que dans le
chemin d’Allah, l’obstination de son mental est d’une
importance primordiale. Que leurs mentaux coopèrent
ou non, les croyants doivent être inflexibles dans
leurs déterminations d’accomplir sans défaillance une
certaine somme de pratiques pour le simple fait que la
prière est la seule arme efficace pour le faible.
Au jour d’aujourd’hui, la plupart des croyants sont
habitués à accomplir des actions qui leur enchaînent
et par conséquent, par simple routine, ils éprouvent le
besoin de se faire enchaîner chaque jour davantage
par d’autres actions comme les attentats terroristes
perpétués contre les non-musulmans : Les juifs, les
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chrétiens…. Par contre si tous les croyants essayent
sérieusement pendant quelque temps, ils verront eux-
mêmes à quel point ils sont absorbés par le travail
spirituel permettant de résoudre à travers la prière les
problèmes auxquels la plupart des pays sont
confrontés et ils verront que plus ils s’engageront
dans la voie de la vraie guerre sainte (djihad
islamique), la guerre qui n’a pas besoin des armes de
destruction ou celles qui versent les sangs de nos
semblables, par contre des armes spirituelles acquises
par la prière telles que : la justice, la vérité et l’esprit
de la non-violence. C’est de cette façon que l’on peut
envisager leur progrès de manière rapide.
Il est de même pour le don de soi : si un homme
persiste sans relâche à vivre une de consécration, le
jour viendra où il réussira. Ainsi, quelle est la vraie
signification du « don de soi » si ce n’est la reddition
à son propre vrai Moi ?
Si certains croyants se disent qu’ils n’ont pas assez
de foi pour faire face à la violence ou surmonter
toutes sortes d’épreuves de la vie, ils doivent essayer
de s’en convaincre. Là où il y a négation,
l’affirmation existe en puissance. Quel homme peut-il
prétendre être au-delà de l’affirmation et de la
négation ? Il faut absolument avoir la foi. Le désir
naturel d’avoir foi en quelque chose est profondément
enraciné en l’homme ; en s’épanouissant, il devient
foi en Dieu miséricordieux. C’est pourquoi la
naissance humaine est un tel bienfait. On ne peut pas
dire que personne n’a la foi. Sans aucun doute,
chacun croit en quelque chose.
Quelqu’un a dit avec sagesse : « En réalité dans
l’homme c’est l’esprit, le souffle du Tout-Puissant,
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qui donne l’intelligence. » – voire dans la Bible le
livre de Job 32, versets 8 à 9. L’être humain est la
combinaison du mental et de la conscience, ce qui
témoigne de l’éveil et de la vigilance du mental. Ceci
démontre d’une manière clairvoyante que tout être
humain est naturellement appelé à rechercher la
connaissance du Soi. Lorsqu’un enfant apprend à lire
et à écrire, il doit accepter réprimandes et critiques.
Le Dieu clément, de temps à autre, administre à
l’homme une petite correction – ce n’est qu’un
témoignage de Sa miséricorde. C’est de cette manière
que Saint-Exupéry s’exprime dans le même sens
lorsqu’il dit : « Il te suffit, Seigneur, pour que je me
connaisse, que tu plantes en moi l’ancre de la douleur.
Tu tires sur la corde et je me réveille. » Ainsi, du
point de vue purement humain, ces rappels à l’ordre
sont considérés comme très douloureux, mais en fait
ils transforment ceux qui comptent sur Dieu et les
conduisent à la paix ; en bouleversant le bonheur
humain, ils incitent le croyant à rechercher le sentier
de la Béatitude parfaite – le paradis tant souhaité par
tous les enfants d’Abraham.
Il est évident que le corps humain vit par la
respiration et de là provient la souffrance. On trouve
sur les routes de la vie deux sortes de pèlerins : le
premier, tel un touriste qui désire avec beaucoup de
passion de voir toutes sortes de choses, va de place en
place, qui avance par petits sauts comme les oiseaux
pour son contentement d’une expérience à une autre.
L’autre suit le chemin qui convient à l’être réel de
l’homme et qui le conduit dans sa vraie demeure, la
connaissance du Soi. Si l’on entreprend le voyage
pour son seul plaisir et par le désir de voir les choses
rares, on rencontre certainement la douleur. La
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souffrance est inévitable tant que l’on n’a pas trouvé
sa vraie demeure. « Ceux qui n’espèrent point nous
voir, qui se contentent de la vie du monde et s’y
confient avec sécurité, ceux qui ne prêtent aucune
attention à nos signes, Ceux-là auront le feu pour
demeure, comme prix de leurs œuvres. Ceux qui
auront cru et pratiqué les bonnes œuvres, Dieu les
dirigera par leur foi dans le droit chemin. Sous leurs
pieds couleront des torrents dans le jardin des
délices. » – Voire Sourate 10, verset : 7 à 9.
Le vrai sens de la séparation est à la racine même
de la souffrance car il repose sur une erreur, sur la
notion de dualité. C’est de cette manière que le
monde est appelé le champ de dualité. La foi d’un
croyant est grandement influencée par son milieu ; il
doit donc choisir la compagnie des gens qui vivent
selon la loi de Dieu et des sages. Foi signifie avoir la
certitude en son propre Soi. Il existe des exemples de
réalisation du Soi survenue par la grâce de Dieu, alors
que d’autres fois on se rend compte qu’il éveille en
certains une soif insatiable de Vérité. Dans le premier
cas, la réalisation vient spontanément, dans le second
l’on n’y parvient qu’après de nombreuses épreuves.
Mais tout ceci n’est que l’œuvre de la Miséricorde du
Dieu Tout-Puissant.
L’être humain pense être l’auteur de ses actions,
alors qu’en réalité tout est dirigé par « Cela » ; le lien
est « Cela », et « Cela » est la source d’énergie. Et
pourtant certains croyants disent : « Je fais. » Comme
c’est merveilleux ! Quand quelqu’un rate le train
malgré tous ses efforts, ne voit-on pas en ce moment là
clairement d’où sont dirigés tous nos mouvements ?
Tout ce qui arrive à n’importe qui, n’importe où,
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n’importe quand, tout est fixé par le Maître de
l’univers. Les dispositions qu’Il prend sont parfaites.
« A Dieu seul appartient l’argument péremptoire. S’il
avait voulu, il vous aurait dirigés tous dans le chemin
droit. » – voire Sourate 6, verset 150.
Il existe une parenté éternelle entre Dieu, maître de
l’univers et l’homme. Mais dans Son jeu, ce lien de
parenté est de temps en temps tranché ou plutôt
semble l’être ; il n’en est pas vraiment de cette façon
car ce lien est éternel. En se plaçant à un autre point
de vue, on peut dire qu’il n’existe pas rien qui puisse
constituer un lien de parenté.
La lumière de ce monde va et vient, elle n’est pas
stable. La Lumière qui est éternelle ne peut en aucun
moment s’éteindre. A travers cette grande lumière les
croyants perçoivent la lumière extérieure à eux et
toutes choses dans l’univers ; par contre ce n’est que
parce qu’Elle est en tout moment brillante en eux
qu’ils peuvent voir celle de l’extérieure. Tout ce qui
leur apparaissent dans l’univers n’est dû qu’à cette
grande lumière en eux et ce n’est que parce que la
Connaissance parfaite de l’essence de toutes choses
gît cachée dans les profondeurs de leur être qu’il leur
est loisible d’acquérir une connaissance quelconque.
– Voire Sourate 24 : 35.
Le cerveau d’une personne peut être comparé aux
racines d’un arbre ; si les racines sont arrosées, la
nourriture se répand dans toutes les parties de la
plante. Il arrive de temps en temps au croyant de se
dire que son cerveau est fatigué. Quand cela lui
arrive-t-il ? C’est quand il se laisse déborder par des
choses extérieures. Mais dès qu’il rentre chez lui et
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qu’il parle à ceux qui lui sont chers, il se sent la tête
moins lourde et il est plein de joie.
C’est pour cette raison que l’on dit : puisque
l’homme est maître de son cerveau, le travail qu’il fait
ne peut pas lui fatiguer. A vrai dire, tout travail
(spirituel ou matériel) est son travail – seulement,
comment peut-il comprendre cela ? En fait, le monde
entier fait partie de lui, appartient à son Soi ; il ne fait
partie que de lui, mais il le perçoit comme séparé de
lui, tout comme il voit « autrui ». Le reconnaître
comme son lui procure de la joie, mais la notion qu’il
est séparé de lui, lui cause de la peine. Comprendre
par le sens la dualité veut dire peine, conflit, lutte et
mort. « Dieu est le maître du jugement », dit le Coran.
Mais, tout est-il entre les mains de Dieu ?
Exactement. Les croyants devraient l’avoir toujours
présent à l’esprit : « Tout est entre les mains du Dieu
Tout-puissant, maître du monde et les croyants sont
ses instruments qu’Il utilise à Son gré. » Que les
croyants essayent de saisir le sens de « tout est à
Dieu, maître du monde » ainsi ils se sentiront
immédiatement déchargé de tous leurs fardeaux. Que
résultera-t-il de leur reddition à Dieu, maître du
monde ?
Aucun être humain quelle que soit sa croyance ne
leur semblera étranger, tout sera à eux, deviendra leur
propre Soi. Par conséquent, il est important d’être au
courant que tous les enfants d’Abraham doivent
résoudre par l’attachement à leur communauté
religieuse la notion de séparation, ou bien qu’ils la
brûlent au feu de la connaissance. Qu’est-ce qui sera
dissout ou consumé par le feu ? Seules les choses qui
par nature peuvent être généralement dissoutes, ou
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consumées par le feu, c’est-à-dire l’idée qu’il existe
autre chose que votre Soi.
Par la connaissance spirituelle d’un chef spirituel
ou d’un Imam tout devient possible. C’est de cette
manière qu’il est conseillé à ceux qui s’engagent sur
le chemin de Dieu d’avoir un maître pour leurs
instructions. En attendant, puisque tous les noms ne
sont autres que Son nom – comme toutes les
communautés religieuses ne sont autres que la
démonstration de Sa forme – les croyants doivent en
choisir un et le garder avec eux comme un fidèle
compagnon.
En même temps, Dieu est aussi sans nom et sans
forme, car le maître de l’univers peut être à la fois
tout et rien. Aussi longtemps que ceux qui s’engagent
sur la voie de l’éternité n’ont pas trouvé de bon
maître, qu’ils s’attachent au nom ou à la communauté
religieuse qui n’est autre que la démonstration de la
forme de Dieu qui les attire de plus, et qu’ils
implorent le Seigneur sans cesse afin qu’Il se révèle à
eux comme le maître suprême.
En réalité le maître suprême habite en eux et ils ne
réaliseront rien tant qu’ils n’auront pas découvert leur
maître intérieur. Si les croyants n’éprouvent aucun
désir de se tourner vers Dieu, maître de l’univers qui
vit dans l’univers profond de chaque homme, qu’ils
s’astreignent à une « routine journalière de prière »
comme le font souvent certains écoliers qui sont
soumis à un horaire fixe. Lorsque la prière ne jaillit
pas d’une manière spontanée de leur cœur, qu’ils se
posent cette question : « Pourquoi trouverais-je plaisir
dans les choses de ce monde qui ne durent ? » S’ils
désirent ardemment certaines choses extérieures ou
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s’ils se sentent particulièrement attirés par certains
non-croyants, ils doivent s’arrêter et se dire :
« Attention ! nous sommes sous le charme de ceci ou
cela ! »
Existe-t-il un lieu où le Seigneur de gloire ne soit
pas ? La vie de la famille fait partie de vie envisagée
du point de vue du pèlerin sur le chemin qui conduit
vers Dieu. Elle peut aussi conduire les croyants dans
la voie de béatitude parfaite à condition qu’ils
l’acceptent comme l’une de quatre vies conduisant
sur la voie du paradis : La vie dans laquelle le jeune
croyant se consacre à ses études ou aux
enseignements des prophètes, la vie du couple, l’étape
où le chef de la famille se retire dans la mosquée pour
rendre louange au Seigneur, maître de l’univers et la
dernière est celle de la renonciation totale.
Les croyants doivent vivre dans cette disposition
d’esprit, cela leur aidera à progresser vers la
réalisation du Soi. Toutefois, si les croyants
convoitent des choses telles que célébrité, réputation
ou situation, le Seigneur les leur octroiera, mais ils ne
se sentiront pas satisfaits. Le Royaume de Dieu est un
tout, et tant que les croyants ne seront pas admis dans
ce tout ils ne seront pas heureux. Le Seigneur, maître
de l’univers ne leur accorde qu’un tout petit peu, juste
assez pour faire durer leur manque de satisfaction, car
sans manque de satisfaction il ne peut y avoir
amélioration spirituelle. Tous les hommes sont
immortels et, fruits de l’Immortalité. De ce fait, les
croyants ne doivent pas se résigner en aucun moment
au Royaume de la Mort ou Royaume du Diable et le
Seigneur, maître de la Vie ne leur permettra pas non
plus d’y rester. Lui-même allume dans les cœurs de
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tous les croyants le sens du désir en leur accordant
une petite chose, simplement pour aiguiser leur
appétit d’une plus grande.
C’est ainsi que Dieu, maître de l’univers à travers
cette façon d’agir sur ses créatures, fait pression sur
tous les croyants. Celui qui voyage sur cette route la
trouve difficile et en est troublé, mais celui qui a des
yeux pour voir s’aperçoit clairement que le pèlerin
progresse. La détresse ressentie, réduit en cendres
tous les plaisirs du monde terrestre. C’est cela que
l’on appelle djihad islamique ou pratique d’abstinence
dans l’intention de parvenir au spirituel qui conduit au
paradis. Ce qui barre le chemin qui mène vers le
paradis porte en soi les germes de souffrances futures
et aussi, les douleurs et les angoisses que provoquent
les grands effets de ces obstructions marquent le
commencement d’un éveil de la Conscience.
Le clément, le miséricordieux
Assurément Dieu est Amour. Cette parole s’explique
à travers chaque bouton de fleur et sur chaque brin
d’herbe. Les oiseaux qui égaient les airs de leurs chants
joyeux, les fleurs aux nuances délicates et variées qui
embaument l’atmosphère de leur doux parfum, les
arbres élancés et les forêts au riche feuillage, tout nous
parle de la tendre et paternelle sollicitude de notre Dieu,
maître de l’univers et de son désir de faire le bonheur de
toutes ses créatures. « Il a créé les cieux et la terre pour
la vérité ; il est trop élevé au-dessus des divinités qu’on
lui associe. Il a créé l’homme d’une goutte de sperme, et
voilà que l’homme dispute ouvertement. Il a créé sur la
terre les bêtes de somme ; vous en tirez vos vêtements et
d’autres avantages encore ; vous vous en nourrissez (…)
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