La Spiritualité Musulmane: I. Biographie de Mahomet
La Spiritualité Musulmane: I. Biographie de Mahomet
La Spiritualité Musulmane: I. Biographie de Mahomet
La spiritualité musulmane
I. Biographie de Mahomet
l'an 610 (apr. J.-C.) Vers l'âge de 40 ans, Muhammad développa un penchant
pour la méditation en solitaire. Et une nuit de décembre - dans la fameuse nuit
d'AI-Qadr du mois du Ramadan - il obtint sa première révélation. II se trouvait
dans la grotte du Mont Hirâ, près de La Mecque lorsque l'ange Gabriel lui apparut
dans un songe et lui récita les cinq premiers versets de la sourate 96. Suivit un
intervalle de six mois durant lequel le Prophète Muhammad ne reçut aucune
révélation. L'Ange lui apparut une seconde fois alors qu'il était assis le visage
couvert de son manteau, et lui récita le commencement de la sourate 74. La
révélation divine continua sans interruption pendant 23 ans.
Les premiers à l'avoir accepté furent : Khadidja, sa femme, Zaid, son esclave
affranchi, `Ali, son jeune cousin, et Abû Bakr, un ami. Au commencement il prêcha à
sa famille et à ses intimes, les exhortant à abandonner le polythéisme et le péché.
Il les invita à adorer Dieu l'Unique et à croire dans une vie future. Le mépris et le
scepticisme accueillirent ses paroles, et il lui fut conseillé d'abandonner cette folie
et de veiller à ses affaires.
Réflexion :
«La « soumission » est-elle pour nous une valeur : « Par respect pour le Christ, soyez
soumis les uns aux autres, les femmes à leur mari, comme au Seigneur Jésus ! » Éphésiens 5.21
C’est une valeur si ça veut dire faire passer Dieu avant nous, sa volonté avant la nôtre,
faire passer les autres et leur volonté avant nous. C’est alors un acte d’amour.
Ce n’est pas une valeur si c’est s’écraser, renoncer à sa liberté de penser, d’agir et d’être
soi-même, si c’est subir la force de l’autorité ou les pressions de toute sorte.
Méditation :
Je me mets face à Dieu et en pensant à telle ou telle situation difficile que
je vis en ce moment, je dis à Dieu avec amour : « Que ta volonté se fasse ! »
1
Tariq Ramadan né le 26 août 1962 à Genève est Professeur d’Etudes islamiques contemporaines à l’université d’Oxford (Oriental Institute, St Antony’s College-) et enseigne
également à la Faculté de Théologie d’Oxford. Il est Professeur invité à la Faculté d’Etudes islamiques (Qatar), à l’Université Mundiapolis (Maroc), où il enseigne la philosophie, et à
l’Université Perlis de Malaisie. Il est par ailleurs Senior Research Fellow à l’université de Doshisha (Kyoto, Japon), et directeur du Centre de Recherche sur la Législation Islamique et
l’Ethique à Doha (Qatar).
Le Coran2
Matériellement, le Coran réunit les révélations tenues pour avoir été reçues par Muhammad depuis 610 jusqu'à
sa mort en 632, soit approximativement 6400 versets. Il s'agit d'un ensemble de fragments de longueurs très
variables - de trois versets jusqu'à plus de cent parfois. Du vivant du Prophète, ces fragments étaient appris par
cœur et transmis oralement. Même s'il n'est pas exclu que des passages aient été notés sur des supports écrits, le
rôle de ces derniers a été secondaire. Le Coran a gardé ce caractère oral jusqu'à l'initiative officielle, généralement
attribuée au calife Uthman3 vers l'année 650, de mettre la totalité de son texte par écrit dans une version qui ferait
seule autorité.
Ce texte est découpé en 114 chapitres (sourates) répartis en fonction de critères que nous ne connaissons pas.
Leur contenu tient en quelques thèmes récurrents: exhortations à croire en un Dieu unique et à ses prophètes - soit
actuellement à Muhammad - et en la résurrection après la mort, pour le paradis ou l'enfer; récits relatifs aux
prophètes antérieurs (Abraham, Moïse, Jésus) venant illustrer la nécessité de suivre le message de Muhammad ;
dénonciation des incrédules, des Juifs et des chrétiens sur des points de foi ; prescriptions rituelles ou juridiques…
Pour les musulmans, le Coran constitue une parole intégralement. divine. Plus précisément, le dogme voit en
lui la manifestation terrestre d'une partie du Verbe divin, éternel et inaccessible à l'entendement humain. Il ne
constitue pas seulement un message, mais un mode de présence du divin. Le réciter - ainsi à l'occasion de
chaque prière rituelle - revient à se laisser traverser par cette présence divine.
Pour nous chrétiens la Bible n’est pas une dictée de Dieu mais la Parole Vivante de
Dieu : c’est Dieu qui a parlé autrefois à des hommes qui avaient leur culture, leur foi plus
au moins forte et plus ou moins juste, leurs défauts, leurs problèmes, leurs valeurs, leurs
convictions et c’est surtout Dieu qui nous parle à nous aujourd’hui à partir de ce qui a été
dit autrefois et écrit à une époque donnée dans un contexte donné. Donc pour nous lire la
Bible ce n’est pas être fidèle à la lettre des Écritures, de ce qui écrit, mais essayer de
comprendre ce que Dieu me dit à moi, nous dit à nous aujourd’hui à partir de ce qui est
écrit et qu’on doit interpréter. La meilleure manière actuellement de faire l’expérience de
la Bible comme Parole Vivante de Dieu, c’est de faire des partages d’Évangile : on voit
alors que Dieu parle à tous aujourd’hui et de manière différente et personnalisée pour
chacun.
Réflexion : A-t-on besoin pour bien prier d’accompagner la prière par des rituels
(ablutions, prosternations, se tourner vers la Mecque…) ? Á chacun de répondre. Par
contre, n’a-t-on pas besoin d’un cadre comme les Moines qui ont des offices à heure fixe
le jour, la nuit…
Méditation :
Je pense à mes rituels qui m’aident à prier et au cadre que je me donne
pour prier car si je ne prie que quand j’y pense ou quand j’en ai envie, peu à
peu la prière disparaît de ma vie.
Tout cela bien sûr s’ajoute à ce qui est naturel et évident pour les Musulmans : le
don direct à des pauvres proches sur notre route et le devoir d’hospitalité.
Pour nous chrétiens, par-delà l’aumône aux pauvres, les dons qu’on peut faire à des
S.D.F. ou d’autres pauvres qui frappent à notre porte, par-delà l’hospitalité qu’on doit
vivre, aujourd’hui par exemple avec le problème des migrants, l’aumône, c’est l’ensemble de
nos dons aux Associations Caritatives, c’est notre participation financière à la vie de
l’Église : quêtes, denier de l’Église, c’est notre participation à tous les élans et tous les
mouvements de solidarité dans notre monde actuel. Mais c’est surtout vivre la Charité,
l’Amour réel de ceux à qui on donne, en essayant d’être des « Bons Samaritains », d’agir
pour les pauvres avec cette spiritualité.
Méditation :
Je pense à ceux pour qui j’essaie d’être le Bon Samaritain et je prie
pour eux !
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Soufi : Que veut dire le mot soufi ? Il dérive du mot arabe safa ou saf, qui veut dire littéralement pur, c’est-à-dire pur de toutes distinctions et différences. Ce en quoi le mot signifie :
sage. Le soufisme est né intellectuellement en Arabie, développé avec dévotion en Perse et spirituellement achevé en Inde.
Réflexion :
Le Jeûne et l’idée de privations volontaires pour une plus grande liberté
intérieure font-ils partie intégrante de notre spiritualité ?
Et travaillons-nous la « maîtrise de soi », de nos désirs, de nos instincts, de nos
passions, de notre vie, la maîtrise de soi étant le neuvième fruit de l’Esprit !
Écoutons Tariq Ramadan nous parler du jeûne :
« La vertu spirituelle du jeûne est fondamentale. En cessant de , répondre à ses besoins naturels et
humains (nourriture, boisson et sexualité), l'individu, par la maîtrise et la discipline, effectue un retour à soi, à son
cœur et cherche à s'approcher le plus possible du Divin et-de l'esprit, du souffle spirituel qui l'habite. Contre toute
les dépendances et les tentations consuméristes, le jeûne est une expérience de libération vis-à-vis de l'ego et de
l'avoir. Il marque une rupture par rapport à la vie normale, naturelle, et invite l'Homme à l'introspection, à la
méditation et à la générosité. C'est l'autre dimension du jeûne : un rapprochement avec les pauvres, les démunis,
les laissés-pour-compte.
En somme, le mois du Ramadan consiste, dans un même mouvement spirituel, en un travail sur soi et en
un don de soi. S'approcher de Dieu par le jeûne, c'est s'approcher des pauvres par le don. Les jours et les nuits
de ce mois sont bénis. Les fidèles sont invités à accompagner leur jeûne d'une maîtrise de leur vocabulaire, de
leurs émotions, de leur comportement, ainsi qu'à éviter les conflits et l’agressivité. »
Méditation :
Je laisse résonner en moi ces deux maîtres-mots d’une vraie
spiritualité (laïque, chrétienne, musulmane…) : travail sur soi et don de
soi !
Réflexion :
L’intérêt d’un pèlerinage c’est de faire mémoire pour retrouver nos racines, tout
en vivant un temps-fort de foi, de vie spirituelle, et de vie communautaire. Le
pèlerinage va dans le même sens spirituel que les retraites dans un monastère ou
autre haut lieu sacré et que les temps-forts de toute sorte qu’on développe
actuellement même dans nos paroisses.
Réflexions :
Est-ce que je pratique pèlerinages, retraites, temps-forts ou autres pratiques
similaires pour vivre ce que Tariq Ramadan explique ainsi :
« Le pèlerinage implique de se mettre en route, de se détacher des liens terrestres pour revenir à
l’essentiel, au Centre, à son cœur. Il fait ainsi écho au voyage vers soi, puisqu’il s’agit de s’approcher de
Dieu qui « se place entre l’homme et son cœur » sourate 8 verset 24…
Au fond, comme l’indiquent les traditions mystiques, le pèlerinage représente le symbole de la vie
spirituelle qui exige la quête de Dieu, le détachement du monde, et le rapprochement avec l’Unique,
étape après étape, par les rites, l’effort, la discipline, par son Amour et pour son Amour. »
6Le terme halal désigne le plus souvent les aliments — principalement d'origine animale — et les boissons autorisés dans le cadre de la charia. ... L'exemple le plus connu de nourriture
non halal (ou interdite) est la viande de porc.
Réflexion :
Ma vie spirituelle est-elle basée sur cette notion d’effort, d’effort de vie ?