En Quoi La Cruauté Est
En Quoi La Cruauté Est
En Quoi La Cruauté Est
Introduction :
Les contes de fées permettent aux enfants de s’évader temporairement de la réalité, l’aspect
magique du récit est essentiel afin d’éveiller la curiosité de l’enfant. Cependant, les
personnages de ses contes doivent souvent faire face à des évènements sordides, amenant le
conte de fées au-delà de son objectif de divertissement initial.
Nous nous demanderons en quoi la cruauté est un outil d’instruction dans le conte de fées ?
[plan ?]
Conclusion :
L’étude exhaustive des contes pour enfants et de leur rôle dans le développement d’un
enfant est une tâche complexe. En effet, il existe de multiples versions de certains contes (au
moins 345 pour Cendrillon) qu’il faudrait étudier unes à unes afin de les comparer puis
d’identifier les liens entre différents contes. De plus, il est nécessaire de prendre en compte
le contexte historique et socioculturel.
- Les frères Grimm = « s’adressent à leur moi en herbe et favorisent son
développement, tout en soulageant les pressions préconscientes et inconscientes. »
(Grimm, 1812). »
-
Cet article, disponible sur le site « books.openedition.org », a pour sujet le conte pour enfant
intitulé « Peau d’âne », récit rendu célèbre par Charles Perrault en 1694 puis repris par les frères
Grimm en 1937. Cette analyse se concentre sur les quatre points suivants : la signification de la peau,
la valeur de l’animal (qui pourrait relever du fantasme), le thème plutôt commun et la fonction
générale de cette aventure. L’article étant assez long, j’ai choisi de me concentrer uniquement sur les
parties liés directement au conte de Perrault, qui représente mon objet d’étude principal afin de
répondre à la question « En quoi la cruauté est-elle un outil d’instruction dans les contes pour
enfant ? »
La jeune princesse, qui n’est désigné par aucun autre nom que « ma fille » ou « peau d’âne »,
a tout d’abord pour stratagème de demander à son père, le roi, des robes majestueuses en échange
de leurs épousailles. Celle-ci espère que le roi ne pourra répondre à ses demandes, or, il y parvient,
preuve de toutes les ressources financières qu’il est prêt à investir afin de se marier à sa fille,
engagement qui pousse la princesse à fuit . Ces robes la rendent encore plus belle et semblable à sa
défunte mère, source de tous ses ennuis. En effet, la reine a demandé à son époux, sur son lit de
mort, de ne se remarier qu’avec une femme plus belle, plus sage et mieux faite qu’elle. Le roi ne
trouva alors que sa fille comme personne correspondant à cette description. A la fin du conte, ce sont
ces mêmes robes qui prouveront au Prince d’un autre royaume de Peau d’âne est l’épouse idéale. La
peau d’âne, objet morbide et repoussant de prime abord, protège la jeune fille des regards indiscrets
et, indirectement, des pulsions incestueuses de son père. Cette peau fonctionne comme une
« métaphore du refoulement », c’est-à-dire qu’elle correspond à notre vision de l’inconscient : elle
semble déplaisante en tous points mais met à l’abris certaines faces de nos vies psychiques (pulsions,
désirs refoulés…). Elle est l’intermédiaire entre l’intérieur et l’extérieur, lisière entre conscience et
inconscient. Elle est aussi un entre le nouveau-né et sa mère, car elle rend possible le contact et
apporte au nourrisson des repères jusqu’alors inconnus.
La malédiction implicite subie par la princesse est analogue à l’oracle qui condamne Œdipe à
son destin tragique. Cette promesse serait un moyen d’atténuer la responsabilité du père, qui agirait
uniquement afin de tenir la promesse faite à sa défunte épouse. Perrault écrit : « un Roi avait une
femme merveilleuse et un âne magique ; un jour, il a perdu sa femme ; alors il a fallu aussi
qu’il perde son âne ». L’ane est le bien le plus précieux du roi, qu’il va offirir à celle qu’il voit
comme la réincarnation de la reine : sa fille.
Pas de nom -> Permet l’identification
Fée -> Rôle de la mère absente
Thème abordé : l’inceste
Fuite => Blanche Neige// correspond à la période de maturation, prends en compte les
conseils de la fée pour ensuite se révéler en temps que femme
Peau d’Ane = Symbole de la honte qu’elle porte sur elle par rapport au désir de son père,
rend la blesssure visible
Bague = Cendrillon / symbole de pureté qui lui permet de se révéler (sa beauté et son
statut social)
Conte qu’il est possible de relier au petit chaperon rouge : morale
- Ne pas suivre les inconnus dangereux
- Ne pas tout accepter tout de ses proches non plus
Blache Neige
- Blanche Neige est une tradition orale multiculturelle avec des contenus multiples. Selon Bettelheim (1976) le conte de Blanche
Neige traite les conflits oedipiens entre la mère et la fille, pendant l’enfance et l’adolescence et prévient les effets désastreux du
narcissisme. L’attitude de la belle-mère devant son miroir rappelle le thème de Narcisse. Elle est jalouse de la beauté de Blanche
Neige aussi bien que de sa jeunesse et de manière symbolique, elle tente de l’in - corporer en ayant l’intention de manger ses
organes intestinaux.
- Bruno Bettelheim a mis l’accent sur le fantas - me de la méchante marâtre dans les contes de fées lorsqu’il a parlé de la division
de la mère (et/ou du père) en deux personnages : une bonne mère et une méchante marâtre. Pour le jeune enfant, cette division
est importante, il doit préserver en lui-même l’image d’une mère bonne mais aussi cela lui donne la pos - sibilité de se mettre en
colère contre la méchante mère. Il ajoute que cette division peut avoir lieu aussi pour le moi propre de l’enfant : il peut se diviser
en deux êtres, tout bon et tout méchant sans pouvoir intégrer ces deux aspects en une intégrité. Ainsi, “l’enfant extériorise et
projette sur quelqu’un d’autre toutes les mauvaises choses qui lui sont effrayantes pour qu’il puisse voir en elles une partie de
lui-même”
- L'enfant n'est pas étranger à la complexité et à la cruauté du monde. Dès lors, loin de tenter en vain de l'éloigner de cet aspect
du réel, il faut l'aider à le comprendre et à l'accepter. Aider l'enfant à mettre de l'ordre dans le ch
- aos de ses sensations angoissantes, telle est la fonction du Petit Chaperon rouge ou de La Belle au bois dormant.
- Les contes de fées retraçant métaphoriquement les principales phases du développement de l'enfant et les conflits qui lui sont
associés aident ce dernier à les apprivoiser. Ainsi en est-il notamment de la phase odipienne (celle où l'enfant désire son parent
de sexe opposé et rejette celui de son propre sexe). La figure récurrente de la méchante belle-mère (Blanche-Neige, Cendrillon)
qui tente d'éloigner la fille de son père aide la petite fille à concilier sans culpabilité les désirs destructeurs qu'elle a à l'égard de
sa propre mère avec l'amour immense qu'elle a pour elle. Cette dissociation réelle, dans le conte, de la bonne et de la mauvaise
mère répond à une phase primordiale de l'évolution de la petite fille. (La spécificité du conte par rapport au mythe d'Oedipe est
de présenter à l'enfant un dénouement heureux (toujours ?). Les difficultés existent mais se résolvent.)
-
Cruauté et transmission de vie. Les conte de fée de Charles Perrault et des frères Grimm
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- Les contes de fées chez Charles Perrault et les frères Grimm sont autant d’histoires enfantines cruelles où la représentation de la
fée, l’image de la princesse se voient assombries par des figures de mort, unies à des personnages obscurs et violents, de la
reine féroce de Blanche neige à la marâtre maltraitante de Cendrillon. Autant d’histoires racontées aux enfants où la « chair
fraîche », le sang, les orgies cannibaliques décrivent une cruauté au sens le plus strict, une cruauté à comprendre dans son sens
étymologique : « crudelis », « Qui fait couler le sang, qui se complait dans le sang », une cruauté « crudus », crue ; une cruauté
particulièrement mise en scène et en mots dans les récits des frères Grimm.
Le miroir, source de fureur, devient un vecteur dans la construction du conte de Blanche neige, un réflecteur narcissique à la fois
constituant et aliénant
- Nous nous appuyons ici sur le concept de stade du miroir de…. La blessure narcissique est à la mesure de la différence renvoyée
par le reflet dans le miroir. L’image porte en elle le « manque » et devient source de honte et de rivalité. La honte est alors à
comprendre dans cette dépendance à l’objet devenu rival, et pourtant nécessaire à l’autoconservation psychique et au maintien
narcissique. La honte face au regard de l’autre, déclenche ce mouvement cruel où le corps de l’objet convoité, envié, dans toute
sa valeur séductrice et destructrice, se trouve en retour menacé d’être déchiqueté et même pillé de ses organes. « Tue-la et
rapporte-moi pour preuve de sa mort ses poumons et son foie » menacés d’être dévorés, comme pour combler symboliquement
par la chair, cette blessure narcissique laissée béante.
Face à cette honte, la cruauté peut être en réponse, une décharge sans retenue. Menacées dans leur continuité narcissique, la
reine, ou encore les soeurs de Cendrillon, usent de ce mouvement cruel, aveuglées par cette envie destructrice dans une
nécessité de survie psychique.
- Les contes de fées « débutent là où se trouve en réalité l’enfant dans son être psychologique et affectif » (Bettelheim, 1976), et
s’ouvrent pour beaucoup, sur la question des origines, sur des angoisses fondamentales et essentielles telles que la perte,
l’angoisse d’abandon et de séparation précoce, à l’image de la mère dans Blanche neige mourant en couche, ou du Petit Poucet
abandonné par ses parents « trop pauvres » pour le nourrir. La cruauté comme nécessité constituante s’apparente à la haine
décrite par Freud, en deçà du sexuel, du côté de l’autoconservation : « Les prototypes véritables de la relation de haine ne sont
pas issus de la vie sexuelle, mais de la lutte pour sa conservation et son affirmation » (Freud, 1920). Le conte de fées questionne
donc l’enfant sur ses origines et ses liens à l’objet mais illustre aussi une errance (Robert, 1977) comme le souligne Marthe
Robert, errance parsemée de cruauté, mais errance symbolisant le passage et le dépassement de l’enfance.
- Le conte devient le théâtre de ces pulsions hostiles, attaquant toujours davantage les limites.
- La rivalité signe donc cette envie destructrice pour celle qui est « la plus belle ». Cette rivalité annonce, comme dans Blanche
neige, l’existence d’une mère clivée : une mère morte [4]
- . La rivalité donne au conte de fées cette texture agressive. La monstruosité de la mère devenue marâtre, vieille marchande,
n’est autre que le résultat de la rivalité, engendrant en réponse ces représentations effrayantes. La mère/marâtre, revêt dans le
fantasme, les traits d’une femme autoritaire, insensible et cruelle, laissée libre dans sa violence par un père mort ou absent,
cloisonnant la relation dans une dualité infernale. Elle devient une mère rivale, haïe, une mauvaise mère
- Référence théorique reprise à Melanie Klein., une émanation de ce clivage avec la bonne mère et les idéalisations associées.
Cette mère/marâtre devient alors le représentant de ce surmoi archaïque trop cruel que D. Cupa définit comme visant « à
conserver le moi, sans pulsion cruelle à l’égard de l’objet maternel afin de le préserver, par le retournement de l’attaque cruelle
sur lui-même. » (Cupa, 2007)
- Mère disparue et marâtre sont liées dans et par la cruauté infantile [10]
- [10]
- Dominique Cupa dit à ce sujet que « le sort de la mère de…. À la figure de la marâtre cruelle et prégénitale, se joint celle de la
mère idéalisée, narcissisante et constituante, absente et encadrante. Cette imago maternelle peut ainsi être idéalisée, car
préservée des pulsions hostiles de l’enfant, par l’introjection de la mère archaïque devenue surmoi cruel, retournant l’attaque
cruelle sur le moi. Aussi au miroir de la vilaine reine répond le cadre d’ébène de la fenêtre à laquelle est assise la bonne mère de
Blanche neige.
- Dans L’Homme aux Loups, Freud soutient que le conte de fées offre à l’enfant un mode de
pensée qui correspond à sa représentation de lui-même. Il ne sent pas de différence entre
l’animal et lui, ce qui explique qu’il n’est pas surpris par les animaux anthropomorphiques
figurant dans de nombreux contes.