Insuffisance Aortique: PR Agrégé André K. SAMADOULOUGOU
Insuffisance Aortique: PR Agrégé André K. SAMADOULOUGOU
Insuffisance Aortique: PR Agrégé André K. SAMADOULOUGOU
AORTIQUE
Avril 2016
PLAN
Introduction
I. Signes
II. Diagnostic
III. Traitement
Conclusion
2
INTRODUCTION
1. Définition
L’insuffisance aortique se
caractérise par le reflux
anormal de sang de
l’aorte dans le VG
pendant la diastole du fait
d’un défaut d’étanchéité
des sigmoïdes aortiques
3
Introduction
2. Intérêt
❑ Epidémiologique: valvulopathie fréquente liée
principalement au RAA et aux endocardites infectieuses.
❑ Diagnostique: L’IA a bénéficié a bénéficié des progrès de
l’ ETT et de l’ETO pour le diagnostic positif et le
diagnostic de gravité.
❑ Thérapeutique: chirurgie et remplacement valvulaire
❑ Pronostic: grevé par le risque de complication et
notamment d’EI et d’IC
4
Introduction
3. Rappel anatomique
L’orifice aortique est constitué de:
✓ trois valves en nid de pigeon
appelés sigmoïdes
✓ L’anneau aortique sur lequel
les sigmoïdes sont insérées.
Ces sigmoïdes sont séparées entre
elles par des commissures.
La surface normale de l'orifice
aortique est de 3 à 4 cm2
5
Introduction
3. Rappel anatomie pathologique
Les lésions rencontrées dans l’IA peuvent intéresser soit
les valves, soit l'anneau aortique et l'aorte ascendante.
L'incontinence de la valve aortique peut être liée à:
✓ une atteinte des sigmoïdes aortiques par rétraction
(RAA), mutilation valvulaire (endocardite infectieuse),
prolapsus d'une ou plusieurs sigmoïdes sans spécificité
étiologique;
✓ une atteinte de l'anneau aortique par dilatation dans le
cadre d'une pathologie de l'aorte (anévrisme, aortite,
athérome);
✓ Une association des deux mécanismes
6
Introduction
4. Physiopathologie de l‘IA chronique
Conséquences physiopathologiques:
➢ au niveau de la valve: les valves sigmoïdes étant
incontinentes le sang reflue en partie de l'aorte vers le
ventricule gauche. Le passage anormal de sang pendant
la diastole produit un souffle diastolique.
➢ En amont de la valve: le reflux diastolique sanguin
entraîne une augmentation du volume télédiastolique du
VG (surcharge diastolique VG). des mécanismes de
compensations vont être mis en jeu:
7
Introduction
4. Physiopathologie de l‘IA chronique
Conséquences physiopathologiques:
✓ Au stade initial: dilatation VG liée à la surcharge
volumétrique avec hausse du volume télédiastolique et
télésystolique; Hypertrophie myocardique VG
permettant d'assurer une augmentation de la force
contractile cardiaque et donc le maintien d'un débit
cardiaque normal. Il en résulte un gros cœur «cœur de
bœuf» dont l’apex vient buter sur la paroi thoracique en
systole.
8
Introduction
4. Physiopathologie de l‘IA chronique
Conséquences physiopathologiques:
9
Introduction
4. Physiopathologie de l‘IA chronique
Conséquences physiopathologiques:
10
Introduction
4. Physiopathologie de l‘IA chronique
Conséquences physiopathologiques:
⚫ En aval de la valve: les parois artérielles sont soumises à
des mouvements brutaux et de grande amplitude
(hyperpulsatilité) dus à la différence entre la pression
systolique (augmentée) et la pression diastolique (d'autant
plus effondrée que la fuite est plus grande).
La fuite aortique au voisinage de l'embouchure des artères
coronaires, crée des tourbillons gênant le remplissage
diastolique de ces vaisseaux (insuffisance coronaire
fonctionnelle).
11
Introduction
5. Physiopathologie de l‘IA aiguë
12
I. Signes
I.1 TDD: l’IA chronique importante en IC gauche
15
I. Signes
I.1 TDD: l’IA chronique importante en IC gauche
Signes cardiaques:
✓ Auscultation: c'est le souffle diastolique qui constitue le
signe fondamental de l’IA avec des caractères essentiels:
• Souffle typiquement holodiastolique, débutant avec B2 et se
terminant avant B1, maximal le long du bord gauche du
sternum ou à la base, parfois à la pointe,
• Irradiant à la pointe ou vers l'appendice xiphoïde,
• De timbre doux, humé, aspiratif
• D'intensité souvent faible, mieux perçu sur un sujet en
position debout ou assis thorax penché en avant en expiration
forcée,
16
I. Signes
I.1 TDD: l’IA chronique importante en IC gauche
Signes cardiaques:
17
I. Signes
I.1 TDD: l’IA chronique importante en IC gauche
Signes cardiaques:
Signes radiographiques:
Rx thoracique de face
d’une IA chronique chez un
patient symptomatique:
cardiomégalie
avec
signe radiologique d’IC
20
I. Signes
I.1 TDD: l’IA chronique importante en IC gauche
I.1.3 Signes paracliniques
Signes ECG:
✓ Signes d‘HVG diastolique (indice de Sokolow >
35mm, RV5 > 30mm, RV6 > 25mm, associée à des
ondes q fines et profondes en V5 - V6 et des ondes T
positives).
✓ Des troubles de la conduction sont possibles: BBG
incomplet, BAV 1er degré, HBAG.
21
I. Signes
I.1 TDD: l’IA chronique importante en IC gauche
I.1.3 Signes paracliniques
Signes écho Doppler cardiaque: ETT et ETO
➢ ETT:
pose le diagnostic positif,
précise le mécanisme,
fait le diagnostic de gravité et
identifie les lésions associées.
22
I. Signes
I.1 TDD: l’IA chronique importante en IC gauche
Signes écho Doppler cardiaque: ETT et ETO
➢ ETT:
Diagnostic positif:
✓ Signes indirects(2D et TM)
24
I. Signes
I.1 TDD: l’IA chronique importante en IC gauche
➢ ETT:
✓Signes directs
• Au TM, absence de coaptation diastolique des sigmoides
aortiques objectivée par un diastasis diastolique des echos
sigmoidiens.
• Au 2D, un pertuis central triangulaire peut est visualisé en
coupe transverse
• Au Doppler couleur, pulsé et continu, visualisation du jet
régurgitant de l'aorte vers le VG
25
I. Signes
➢ ETT:
Signes
directs
26
I. Signes
I.1 TDD: l’IA chronique importante en IC gauche
➢ ETT:
Le Doppler permet d’estimer l’importance de l’IA à
travers:
• La cartographie du jet: IA grade 1 à 4
• Débimétrie: Volume de sang régurgité et SOR
• Diamètre du jet à l’origine «vena contracta»
• La courbe de vitesse en Doppler continu
• Le retentissement droit
27
I. Signes
I.1 TDD: l’IA chronique importante en IC gauche
➢ ETT:
28
I. Signes
I.1 TDD: l’IA chronique importante en IC gauche
I.1.3 Signes paracliniques
➢ ETT:
29
I. Signes
I.1 TDD: l’IA chronique importante en IC gauche
I.1.3 Signes paracliniques
➢ ETO:
30
I. Signes
I.1 TDD: l’IA chronique importante en IC gauche
IRM et angio-TDM: sont utiles pour préciser la taille
des différents segments de l’aorte
Cathétérisme cardiaque: Il n'est plus nécessaire au
diagnostic positif. Il comporte :
• Le cathétérisme droit et gauche
• L'angiographie sus-sigmoïdienne
• L'angiographie ventriculaire gauche: volume
et fonction VG
31
I. Signes
I.1 TDD: l’IA chronique importante en IC gauche
La coronarographie :
32
I. Signes
I.1 TDD: l’IA chronique importante en IC gauche
I.1.4 Evolution, complications, pronostic
➢ insuffisance ventriculaire
➢ troubles du rythme auriculaire: ACFA+++
➢ troubles du rythme ventriculaire et mort subite
➢ endocardite infectieuse
➢ risque de rupture en cas d'IA sur dissection aortique
33
I. Signes
I.2 Formes cliniques
I.2.1 L'IA aiguë
▪ Clinique: Symptomatologie fonctionnelle de survenue
souvent rapide et mal tolérée: signes d'insuffisance VG et
éventuellement signes de bas débit. A l’auscultation
l'intensité du souffle est variable; la PAD est souvent peu
abaissée (augmentation de la TDVG).
▪ Rx: signes de stase veineuse contrastant avec un cœur de
volume normal.
▪ ECG: Absence d'HVG électrique.
34
I. Signes
I.2 Formes cliniques
I.2.1 L'IA aiguë
▪ Échocardiographie-Doppler
confirme l'existence d'une fuite volumineuse avec temps
de demi-pression très court +++ car élévation rapide de la
pression cavitaire VG, IM diastolique, VG non ou peu
dilaté, hyperkinétique.
NB: En cas d’IA aigue symptomatique, un geste chirurgical
urgent s'impose, dès que l'état hémodynamique le permet.
35
I. Signes
I.2 Formes cliniques
I.2.2 Les formes associées
⚫ La maladie aortique
36
I. Signes
I.2 Formes cliniques
I.2.2 Les formes associées
▪ IA et IM- IA et RM: dans le cadre d'une
polyvalvulopathie surtout rhumatismale
▪ Syndrome de Laubry – Pezzi
37
II. Diagnostic
II.1. Diagnostic positif
▪ Il est évoqué devant:
✓ Signes fonctionnels: dyspnée (NYHA), OAP ou
subOAP paroxystique, palpitation, angor d’effort et/ou
de repos, lipothymie rarement syncope.
✓ l’examen: une diminution de la PAD <50 mmHg avec PAS
élevée et élargissement de la différentielle, un pouls artériel
ample et bondissant, un choc de pointe violent en dôme
dévié en bas et à gauche, un souffle holodiastolique au
foyer aortique, de timbre doux et aspiratif, mieux perçu
le long du bord gauche du sternum en position debout,
en expiration forcée le thorax penché en avant.
38
II. Diagnostic
II.1. Diagnostic positif
39
II. Diagnostic
II.2. Diagnostic différentiel
II.2.1 insuffisance pulmonaire
Donne un souffle diastolique, mais sans élargissement de
la PA différentielle et sans éréthisme cardio-vasculaire.
II.2.2 Rétrécissement mitral
Plutôt responsable d'un roulement diastolique à la pointe
II.2.3 Péricardite aiguë avec frottement péricardique
II.2.4 Persistance du canal artériel
Souffle continu, syndrome de fuite aortique. Surtout
un diagnostic différentiel de maladie aortique.
40
II. Diagnostic
II.2. Diagnostic différentiel
41
II. Diagnostic
II.3. Diagnostic étiologie
II.3.1 Etiologies des IA aiguës.
IA sur dissection aortique, IA traumatique, Dysfonction
de prothèse valvulaire aortique, Rupture d'anévrysme du
sinus de Valsalva, les végétations et abcès de l'anneau en
cas d’EI.
II.3.2 Etiologies des IA chronique
IA rhumatismale, IA des EI, IA syphilitique, IA du Rao
calcifié idiopathique, IA athéromateuse, IA des
dystrophies du tissu conjonctif : syndrome de Marfan,
syndrome d'Ehlers Danlos, Osteogenese imparfaite
42
II. Diagnostic
II.3. Diagnostic étiologie
II.3.2 Etiologies des IA chroniques
✓ IA des affections rhumatologiques: spondylarthrite
ankylosante, syndrome de Reiter, PAR, lupus
érythémateux disséminé, maladie de Behcet.
✓ IA au cours des cardiopathies congénitales: les
bicuspidies, les sténoses sous valvulaires aortiques
congénitales, les CIV(syndrome de LAUBRY et PEZZI).
✓ IA au cours des aortites: Syphilis, maladie de Takayasu
✓ IA sur prothèse valvulaire aortique
43
III. Traitement
III.1. BUTS
▪ Corriger le vice valvulaire
▪ Prévenir et traiter les complications
III.2. MOYENS
✓ III.2.1 Moyens non médicamenteux
• Limitation de l'activité physique surtout s'il existe des
signes d'insuffisance cardiaque.
• Régime hyposodé sans excitants
44
III. Traitement
III.2.1 Moyens médicaux
• Règles générales: Prévention de l‘EI+++
• Prévention des rechutes du RAA
• Traitement de l'insuffisance cardiaque :
o Diurétiques, vasodilatateurs : IEC, dérivés nitrés.
o Béta-bloquants
o Digitaliques en cas d'AC/FA.
46
III. Traitement
III.4. RESULTATS
47
III. Traitement
III.3. INDICATIONS
48
Conclusion
✓ L’étiologie de l’IA chronique est dominée dans notre
contexte par le RAA.
✓ Son diagnostic est facilité par le développement de
l’ETT,
✓ mais sa PEC adéquate se heurte à la pauvreté et à
l’insuffisance du plateau technique dans nos pays.
✓ La prophylaxie s’avère indispensable dans ce contexte et
nécessite une bonne politique de développement des
moyens de communication et de lutte contre
l’analphabétisme.
49
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
- Manuel du résident cardiologie; Edition Tsunami 2009
- Pr J. Baptiste ANZOUAN-Kacou Cours CES de cardiologie 2ème année 2013-
2014
- Ariel COHEN: pathologie cardiovasculaire
50
Merci
51