Barrage en Beton
Barrage en Beton
Barrage en Beton
I- DEFINITION
Les barrages en béton sont des ouvrages rigides dont la stabilité est assurée par leur
poids ou leur forme. Ces ouvrages font l’objet de nombreuses méthodes de calculs, basées
sur la résistance des matériaux et la théorie de l’élasticité.
Les barrages en béton se divisent en plusieurs groupes selon la configuration
géométrique.
- les barrages poids.
- Les barrages voûte.
- Les barrages à contreforts.
h
γ.h
H P H P
γ.H γ( H +h )
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La force de pression hydrostatique appliquée sur le parement amont d’un barrage en béton
sans déversement sur sa crête est donnée par la relation suivante :
P = γ.H2/2 (1)
Dans le cas d’un barrage déversoir la force de pression hydrostatique est donnée par :
2- Par les infiltrations dans la fondation et à travers le corps du barrage. Quelque soit la
qualité de la fondation l’eau y pénètre progressivement dans les pores ou les fissures du
rocher créant ainsi des forces de sous pression qui s’exercent sur la surface de contact
béton-rocher.
Le diagramme de ces sous pressions peut prendre plusieurs formes selon les conditions
suivantes :
a- Fondation hétérogène représentant des fissurations en communication avec l’amont et
ne débouchant pas à l’aval. La force des sous pressions sous l’ouvrage est constante, et
correspond à la charge amont.
γ.H
Wφ
2
H
P
γ.H γ.h
Wφ
H
P
3
H
P
γ.(H + h)/2
γ.h
Wφ
* Les deux derniers cas sont les plus souvent rencontrés dans les barrages déjà construits.
L’action de l’eau se manifeste sous d’autres formes telles que l’affouillement du sol
au pied aval du barrage et l’érosion de la paroi du déversoir provoqué par les fortes vitesses
d’écoulement de la lame déversante.
L’action du poids du barrage est favorable pour la stabilité du barrage, du fait que ce
type d’ouvrage résiste par sa masse à l’effet des actions motrices.
H
P G Pv
Ph h
Wφ
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II-3- Action des secousses sismiques
Au cours d’une secousse, les corps subissent une accélération qui se combine avec
l’accélération de la pesanteur, le poids du barrage sera donc modifié ainsi que la pression
hydrostatique.
Les séismes ont pour effet de réduire la pesanteur jusqu’à 20% et d’y ajouter une
composante horizontale Kg compris entre 0 et 0.2g.
Pour les zones de séismicité moyenne on adopte fréquemment la valeur 0.1g.
A une profondeur Z la surpression hydrostatique provoquée par le séisme est calculée par la
relation de WESTERGARD :
∆P = 0.875K(H.Z)1/2 (3)
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III- DIFFERENTS TYPES DE BARRAGE EN BETON
III-1- Barrages poids
Les barrages poids sont des ouvrages massifs en béton de section triangulaire dont la
stabilité, sous l’effet de la poussée de l’eau, est assurée par leur poids propre, de même
qu’un bloc de plusieurs tonnes posé sur un sol horizontal.
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Figure-08- Barrage poids évidé Figure-09-Barrage poids précontraint
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La valeur du coefficient de stabilité au renversement (Kr ) pour laquelle le barrage est
considéré stable est non surdimensionné est souvent prise égale à 1.3 ÷ 1.5.
H
P G
m n
Wφ
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H
P G
A C
Wφ
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Figure-12- Vue en plan d’un barrage voûte
Le barrage voûte a la forme d’un arc qui reporte la poussée de l’eau sur les flancs de la
vallée. Il résiste à la poussée de l’eau qu’il retient, à la manière d’une plaque cintrée
encastrée sur trois cotés, les deux rives et la fondation. Les rives seront soumises à des
contraintes de même ordre de grandeur que celles du béton de l’ouvrage. Ces contraintes
sont supérieures à celles supportées par le terrain d’assise d’un barrage poids.
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III-2-1- Différents types de barrage voûte
- les barrages constitués d’une voûte unique mince à simple ou double courbure qui
fonctionne comme une coupole. Le calcul de ce type de barrage est analogue à celui
des coques minces.
- Les barrages à voûte épaisse, dénommés aussi barrage poids voûte, l’épaisseur de
ces barrages est importante à ce que serait nécessaire pour la stabilité de la voûte, il
ont presque les même conditions que les barrages poids.
- Les barrages à voûtes multiples constitués d’un nombre de voûtes juxtaposées qui
s’appuient sur des contreforts.
Toutes ces simplifications conduisent à la déterminer des arcs isolés travaillant dans des
conditions plus sévères que la réalité.
Un barrage voûte est une coque à simple ou à double courbure plus au moins encastrée
le long de ses appuis. Généralement, la concavité de la voûte est dirigée vers l’aval ce
qui fait que la poussée de l’eau introduit dans le béton des forces de compression.
L’hypothèse de base pour le calcul des barrages voûtes consiste à découper la voûte en
une série d’arcs horizontaux et d’étudier indépendamment leur stabilité comme s’il
n’existait aucune liaison d’un arc à l’autre.
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P
T
e
M N
Figure-14- Schéma de calcul des barrages voûte par la méthode des anneaux
Soit R le rayon de courbure du parement soumis à la pression de l’eau P. dans le cas d’une
pression hydrostatique (normale à la paroi) les sollicitations dans une section peuvent se
ramener à un effort normal constant N, l’effort tranchant et le moment de flexion étant
nuls.
On a alors N=PR et dans chaque section verticale de l’arc considéré, il n’existe que des
contraintes normales de compression.
PR
n= (09)
e
e : épaisseur de la voûte
Cette équation appelée formule de tube permet lorsque l’on fixe la contrainte maximale
nmax dans le béton, de déterminer l’épaisseur e de la voûte. Cette formule est à la base de la
conception des barrages voûtes, elle donne une précision suffisante pour une première
approche de dimensionnement de l’ouvrage. On admet pour nmax une valeur de l’ordre de
50 bars, ce qui correspond à un béton de qualité.
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Figure-15- Schéma de calcul de l’angle d’ouverture économique de la voûte
Exprimons R et e en fonction de ϕ de manière à examiner comment V varie en fonction de cet
angle.
PR
e=
n
PR 2
d’où : V =2 ϕ (11)
n
R peut être exprimé par la largeur l qui correspond à la corde de l’anneau.
l=2Rsinϕ (12)
l
ou : R= (13)
2 sin ϕ
Finalement :
2 Pl 2 Pl 2 ϕ
V = ϕ = . 2 (14)
4n. sin ϕ
2
2n sin ϕ
ϕ
Le minimum de V coïncidera avec celui de l’expression = , c'est-à-dire, pour la valeur
sin 2 ϕ
de ϕ annulant sa dérivée. Ce qui donne :
Sin2ϕ - 2ϕ.sinϕ.cosϕ = 0 (15)
Se qui correspond à 2ϕ = 133°30’, soit 130° en chiffre rond.
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Figure-16- Disposition et angles d’attaque d’un anneau de voûte
Dans le cas des rives à lignes de niveau sensiblement parallèles à l’axe de la vallée cette règle
(2ϕ = 130°) revient à dire que la tangente à la fibre moyenne fait aux naissances un angle de
25° avec les lignes de niveau, c’est ce qu’on appelle l’angle d’attaque de la voûte sur les rives.
Dans le cas ou l’angle d’attaque est inférieur à 25° la butée du terrain deviendrait insuffisante
et le terrain risquerait de lâcher sous la poussée transmise par l’anneau. En particulier, à la
limite avec un anneau en plein centre (2ϕ=180°), il n’y aurait plus d’appui de tout et l’anneau
glisserait latéralement. Au contraire si l’angle d’attaque de la voûte est supérieur à 25°, l’appui
est plus sûr.
III-2-4- Joints de contraction.
Comme les barrages-poids, les barrages-voûtes sont édifiés par plots : ils forment autant
de consoles séparées constituant la voûte, Les joints entre plots {plans verticaux radians)
constituent des joints de contraction qui sont obturés par des lames d'étanchéité en cuivre.
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Les plots ne sont pas laissés à joints vifs : on procède à un clavage tardif en injectant de
ciment dans les joints, pour souder les voussoirs les uns aux autres afin de constituer une
voûte continue.
A titre d'exemple, nous décrirons deux dispositifs d’injection employés dans les barrages :
1° des cannelures verticales dans le plan des joints (figure-17-) ;
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coulé, on fixe des chevrons triangulaires qui laissent après décoffrage l'empreinte d'une
cannelure à section demi-carré dans la face du plot. Au moment de coulage de béton du
second plot on introduit dans les cannelures des tubes en caoutchouc très extensibles. Après
bétonnage de chaque couche du second plot, on relève le tube de manière à ne le laisser
engagé que de 20 à 30 cm dans la couche venant d’être coulée. Et ainsi de suite, de proche en
proche, on constitue des cannelures verticales entre les deux plots. Le retrait de béton amène
une fissure qui relie les cannelures entre elles (figure-17- en bas).
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II-3- Barrages à contreforts
Le barrage à contrefort est formé par deux parties fondamentales, le voile étanche et les
contreforts.
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