Enac/Iste/Hydram Hydrotheque: Base de Données D'exercices

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HYDROTHEQUE : base de données d’exercices en Hydrologie J.-D.Bonjour, SI-DGR


13.4.93

Cours : Hydrologie Urbaine / Thématique : Dimensionnement Retenue


ÉCOLE POLYTECHNIQUE
FÉDÉRALE DE LAUSANNE

Exercice n° HU 0102 - Corrigé


Prédimensionnement d’une retenue pour contrôler le débit de rejet dans un
récepteur naturel à l’aide de la méthode des volumes – Application à la ville
de Lausanne (VD, Suisse).

Données de l’exercice
L’exercice porte sur le dimensionnement préliminaire d’un bassin de rétention dont les
caractéristiques sont regroupées dans le tableau de l’énoncé. La série simulée des volumes à stocker
sur la période de 22 années est fournie dans le fichier Excel « HU0102_énoncé.xls ». Les résultats sont
aussi disponibles sur le fichier Excel « exercice HU0102_corrige ».

Etablissement du diagramme Vs(T,Qs) pour T=20 ans

Í Méthode à appliquer : Méthode des volumes


La Méthode des volumes est une méthode applicable uniquement pour des bassins versants
relativement petits.
Différentes hypothèses sont nécessaires pour son application :
 Le débit de fuite de l'ouvrage de stockage est supposé constant,
 Le transfert de la pluie à l'ouvrage de retenue est supposé instantané (phénomènes
d'amortissement dus au ruissellement sur le bassin négligés),

Le fonctionnement de l’ouvrage est simulé en continu :


h(t+∆t) = h(t) + [P(t+∆t) – qs ].∆t
avec h(t) : volume stocké dans l’ouvrage en mm (rapporté à la surface contributive du bassin
versant (surface réduite)), P(t) : intensité de la pluie sur le pas de temps [t, t+∆t] en mm/h ; qs débit
de vidange spécifique en mm/h, ∆t pas de temps en heures.
Pour chaque événement conduisant à un fonctionnement de la rétention on retient le volume de
stockage maximum dans l’ouvrage de rétention hsi. A partir de la série de ces volumes de stockage hsi,
on effectue un ajustement permettant d’en déduire les volumes de stockage correspondant à une
fréquence de non dépassement donnée, i.e. à une période de retour de défaillance de l’ouvrage donnée.

Í Démarche :
Etape 1 : Calcul de la surface active de ruissellement alimentant l’ouvrage.

 Calcul du coefficient d’imperméabilisation Cimp correspondant au volume à traiter. On veut juste


traiter les 25% d’augmentation de l’imperméabilisation.
 Calcul de l’emprise au sol de l’ouvrage de rétention : on la suppose ici négligeable par rapport à
l’aire réduite du bassin versant. On doit sinon la prendre en compte.
 Calcul de l’aire contributive totale (surface contributive du bassin versant + emprise au sol de
l’ouvrage).
Ac = AR + Aouvrage = Cimp.A + Aouvrage

Mise à jour le 18.02.04 HU 0102 - Page 1


Etape 2 : Calcul des volumes ruisselés à traiter pour les différents événements pluvieux de la série
temporelle de pluie à disposition. Utilisation d’une routine de calcul appropriée permettant de
sélectionner tous les événements ayant conduit à un volume de stockage supérieur à un seuil hseuil
donné. Ces 7 séries d’événements figurent pour chaque débit spécifique de vidange qs étudié ici dans
la feuille de calcul Excel « exercice HU0102_corrige ».
Etape 3 : Construction de 7 séries de données « tronquées ». Sélection des volumes de stockage
supérieurs à un seuil donné (ici on a pris les 128 plus grandes valeurs).

Etape 4 : Pour chacune des séries correspondant à un débit spécifique de vidange qs donné, ajustement
d’une loi de GUMBEL pour le volume de stockage maximum annuel.

Attention, lorsque la série à ajuster est tronquée, la démarche décrites ci-dessous peut être appliquée
mais en apportant des corrections aux formulations des probabilités cumulées de non-dépassement et
aux paramètres de la droite d’ajustement (voir rappel-énoncé ou Meylan & Musy, 19991).

Remarque : Un ajustement classique de Gumbel sur un échantillon composé de valeurs supérieures à une valeur
seuil (série tronquée) n’est généralement pas approprié. On déterminera ici pour s’en convaincre le graphique
des couples (uT, x[r]) ou uT est la variable réduite de GUMBEL et x[r] les différentes valeurs de la série tronquée :
1. Classer par ordre croissant les valeurs retenues,
2. Associer à chaque valeur un rang r,
3. Associer à chaque valeur une fréquence cumulée empirique de non-dépassement F(r) ou FT (ce qui
implique d’attribuer au débit de pointe le plus faible le rang 1),
4. Représenter graphiquement les couples (uT, x[r]), avec x[r] la valeur observée de rang r et uT la
variable réduite de Gumbel de temps de retour T associée au quantile empirique de la série tronquée
de fréquence de non-dépassement FT ( uT = - ln(-ln (F(r))) )
Le graphique obtenu montre que les couples (uT, x[r]) ne s’alignent pas selon une droite ce qui devrait être le
cas s’ils suivaient une distribution de Gumbel.

La méthode consiste en fait à ajuster une loi exponentielle à la série tronquée et à en déduire les
coefficients de Gumbel relatifs à la série des valeurs maximales annuelles. Pour visualiser la qualité de
l’ajustement graphique sur la série tronquée obtenu avec l’hypothèse d’une loi exponentielle, on
réitère la procédure ci-dessus en modifiant cependant l’expression de la variable réduite qui est ici
associée à la loi exponentielle :

1. Classer par ordre croissant les valeurs retenues,


2. Associer à chaque valeur un rang r,
3. Associer à chaque valeur une fréquence cumulée de non-dépassement F(r)
4. Représenter graphiquement les couples (uexp(r), x[r]), avec x[r] la valeur observée de rang r
et uexp(r) la variable réduite de la loi exponentielle associée au quantile empirique de la
série tronquée de rang r. (uexp(r) = - ln (1- F(r)) )

Le graphique obtenu montre que les couples (uexp(r), x[r]) s’alignent pour chaque débit de vidange qs
selon une droite ce qui valide l’hypothèse d’une distribution exponentielle (pour établir le graphique ci
dessus, seules les 128 plus grandes valeurs de chaque série ont été retenues). Les paramètres aEXP et
bEXP de la distribution exponentielle se déduisent simplement pour un débit qs donné des estimations
µ̂ et σˆ de la moyenne µ et de l’écart-type σ de l’échantillon:
bEXP = σˆ
aEXP = µˆ − σˆ

1
Meylan P., Musy A., Hydrologie Fréquentielle, Edition HGA Bucarest, 1999

Mise à jour le 18.02.04 HU 0102 - Page 2


Les paramètres aGUM et bGUM de la loi de GUMBEL sur les valeurs annualisées s’en déduisent ensuite
simplement comme l’ont démontré Langbein-Takeuchi :
bGUM = bEXP = b
aGUM = aEXP + b ⋅ Ln(λ )
avec
bGUM : le paramètre d’échelle de la distribution de Gumbel
bEXP : le paramètre d’échelle de la distribution exponentielle
aGUM : le paramètre de position de la distribution de Gumbel
aEXP : le paramètre de position de la distribution exponentielle
λ : le nombre moyen d’événements survenus durant les na années d’observations
(λ = n/na avec n le nombre d’événements retenus).
70
qs=2.25 mm/h
y = 9.766x + 10.083
60 qs=4.5 mm/h
Volume à stocker [mm]

50 qs=6.75 mm/h

40 qs=11.25 mm/h

30 qs=15.75 mm/h

qs=20.25 mm/h
20

qs=25 mm/h
10

Linear
0 (qs=2.25 mm/h)
0 1 2 3 4 5 6
Variable réduite de l'exponentielle

Etape 5 : détermination pour chaque débit de vidange des quantiles correspondant à différentes
périodes de retour intéressantes pour le dimensionnement de l’ouvrage.
 Choix de la période de retour T
 Détermination de la fréquence de non dépassement correspondante : FT = 1-1/T
 Détermination de la variable réduite de Gumbel correspondante : uT = - ln(-ln(FT))
 Détermination du quantile correspondant : h(T , qs) = aGUM + uT . bGUM en mm
 Détermination du volume de stockage nécessaire pour le couple (T, qs) et pour un bassin versant
de surface réduite contributive AC : Vstock(T, qs) = 10 . AC . h(T, qs) en m3

Í Résultats pour T=20 ans :


Le débit de vidange spécifique correspondant à un débit de vidange effectif de Qs0 =1 m3/s pour la
surface réduite AC = AR = 8 ha est qs0 = 45 mm/h. Au débit de vidange effectif Qs correspond donc le
débit de vidange spécifique qs = Qs/Qs0.qs0 .

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Valeurs des paramètres des lois exponentielles et Gumbel obtenues pour différents débits de
vidange de la rétention :
qs (mm/h) 2.3 6.8 11.3 15.8 20.3 24.8
aEXP 9.8 7.2 6.1 5.4 4.7 4.2
bEXP 10.1 2.7 1.3 0.4 -0.2 -0.8
λ 5.8 5.8 5.8 5.8 5.8 5.8
aGUM 9.8 7.2 6.1 5.4 4.7 4.2
bGUM 27.2 15.4 12.0 9.8 8.1 6.6

Question 2. Graphique Qs – Vstockage pour les autres périodes de retour


En procédant de la même manière pour les autres temps de retour, on obtient les diagrammes
Vs(T,qs) pour un bassin de rétention de surface contributive réduite AR = 8ha. (utilisation des IDF de
Pully pour la méthode des pluies et de la série temporelle des précipitations à pas de temps 10mn
observée à Pully pour la méthode des volumes) :
Relation débit de sortie - volume à stocker
pour T=2 à 100 ans
6000
T=2ans
T=5ans
5000 T=10ans
T=20ans
Volume à stocker, Vstock [m3]

T=50ans
4000
T=100ans

3000 Vmax=2500 m 3
Qsmax=0.450 m 3/s

2000

1000

0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6

Débit de vidange , Qs [m3/s]


Commentaires : la méthode des volumes conduit à la détermination de volumes de stockage
nettement plus importants que ceux obtenus par la méthode des pluies (de +20% pour un débit de
vidange Qs=0.55 m3/s à +80% pour un débit de vidange Qs=0.05 m3/s !). Ceci est particulièrement
sensible pour les débits de vidange faibles pour lesquels il n’est plus possible de supposer, comme
l’impose la méthode des pluies, que deux pluies successives peuvent être considérées
indépendamment et que l’on peut de fait se baser sur les IDF construites sur une approche
événementielle des événements; au contraire plus le débit de vidange est faible, plus les temps de
vidange de la retenue sont grands et plus la probabilité est grande que la retenue soit remplie ou
partiellement remplie lorsque l‘une nouvelle pluie débute.
Question 3. Respect des contraintes
Quelque soit la période de retour choisie pour le dimensionnement de l’ouvrage on peut trouver un
débit de vidange suffisamment grand pour que le volume à stocker soit inférieur au volume maximum
permis (2500 m3) et suffisamment petit pour qu’il soit inférieur au débit de vidange maximum possible
(450l/s). La plage des couples (qs, Vs(qs,T)) admissibles pour une période de retour T donnée est
nettement moins large que celle obtenue avec la méthode de pluies. Pour T=50 ans, le débit de vidange
doit être supérieur à 0.35 m3/s (contre 0.05 pour la méthode des pluies) pour que l’on puisse respecter
la contrainte de volume.

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