GO-05 Normes de Stratification Forestière

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RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

MINISTÈRE DE L’ENVIRONNEMENT ET DÉVELOPPEMENT DURABLE

DIRECTION DES INVENTAIRES ET AMÉNAGEMENT FORESTIERS (DIAF)

GUIDE OPÉRATIONNEL
Série : Inventaire d'Aménagement Forestier -
Normes de stratification forestière
Guide opérationnel – Normes de stratification forestière – Octobre 2016

Table des matières


INTRODUCTION ..................................................................................................................................... 3
1. SCHÉMA DE LA STRATIFICATION................................................................................................... 4
1.1. CATÉGORISATION DE TERRAIN .......................................................................................................... 4
1.2. SOUS-CATÉGORIES ......................................................................................................................... 4
1.3. CLASSES PRINCIPALES...................................................................................................................... 4
1.4. CLASSES SECONDAIRES .................................................................................................................... 5
1.5. CLASSES DÉTAILLÉES ....................................................................................................................... 5
1.6. ASSOCIATIONS .............................................................................................................................. 5
2. STRATIFICATION FORESTIÈRE DU TERRITOIRE .............................................................................. 9
2.1. TERRAINS NON FORESTIERS .............................................................................................................. 9
2.1.1. Terrains à vocation minière.................................................................................................. 9
2.1.2. Zones d’occupation humaine ............................................................................................... 9
2.1.3. Cultures agricoles ................................................................................................................. 9
2.1.4. Autres terrains ................................................................................................................... 10
2.2. TERRAINS FORESTIERS ................................................................................................................... 10
2.2.1. Stratification du terrain forestier non productif ................................................................. 10
2.2.2. Stratification du terrain forestier productif ........................................................................ 12
2.3. DESCRIPTION DÉTAILLÉE DES TYPES FORESTIERS .................................................................................. 14
2.3.1. Forêt secondaire (S) ........................................................................................................... 14
2.3.2. Forêts primaires de terre ferme ......................................................................................... 17
2.3.3. Forêt marécageuse (FM) .................................................................................................... 22
2.3.4. Mangrove (MAG) ............................................................................................................... 23
ANNEXES ............................................................................................................................................. 26
ANNEXE 1. EXEMPLE D’UNE CARTE DE STRATIFICATION FORESTIÈRE.............................................................. 27
ANNEXE 2. STRATIFICATION SIMPLIFIÉE POUR LES FORÊTS DES 5 PROVINCES FORESTIÈRES DE LA RDC ................. 28

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Liste des figures


Figure 1 : Schéma de la stratification du territoire .................................................................................6

Liste des tableaux


Tableau 1 : Catégorisation hiérarchisée des strates d’interprétation dans la carte forestière ................7
Tableau 2 : Catégorisation hiérarchisée des classes d’interprétation de la carte forestière ..................11
Tableau 3 : Catégorisation détaillée des types forestiers et abréviations .............................................24

Liste des cartes


Carte 1 : Exemple de carte de stratification forestière .........................................................................27

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INTRODUCTION
La stratification forestière permet de présenter les principaux types forestiers existants et
l’occupation actualisée du sol dans une concession forestière / SSA. Cependant, les systèmes
de classification de la végétation sont nombreux et fondés le plus souvent sur des
connaissances relatives au milieu et adaptés aux conditions particulières du terrain. Les
critères les plus couramment utilisés sont la physionomie et la structure de la végétation (forêt
dense ou claire), l’écologie (forêt marécageuse ou sur terre ferme) et le stade de
développement (forêt primaire ou secondaire).
Plusieurs tentatives ont été faites pour mettre au point une classification de la végétation qui
puisse accommoder l’ensemble des formations végétales du monde tropical. La classification
dite de « Yangambi » est l’une des plus connue et la présente stratification s’inspire donc de
cette dernière. Elle est essentiellement physionomique et structurelle et donne en outre, dans
une moindre mesure, des indications d’ordre écologique. Elle constitue un outil de travail
indispensable pour la confection des cartes forestières et, à ce titre, les strates ainsi que les
peuplements forestiers qui y sont décrits doivent nécessairement être identifiables sur les
photographies aériennes ou les images satellites à partir desquelles les cartes ont été
réalisées.
Les éléments qui entrent en ligne de compte dans cette classification sont donc les suivants : le
milieu, le stade de développement, le tempérament de la forêt, le comportement du feuillage,
le caractère géographique, les associations d’essences dominantes, la densité du peuplement,
la hauteur, la catégorie de terrain, les origines et les perturbations.
Les présentes normes constituent une révision des Normes de Stratification Forestière du
Territoire publiées par le SPIAF en 1981. Elles utilisent l’exemple d’une concession
hypothétique localisée en périphérie du Parc National de la Salonga.

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1. SCHEMA DE LA STRATIFICATION
La stratification forestière est hiérarchisée. Elle considère d’abord deux grandes catégories de
terrain : les terrains forestiers et les terrains non forestiers. Chaque catégorie est ensuite
divisée en sous-catégories qui sont à leur tour divisées en classes principales puis en sous-
classes jusqu’à ce que l’on arrive aux classes détaillées.

1.1. Catégorisation de terrain


La présente stratification distingue deux catégories de terrain : les terrains forestiers et les
terrains non forestiers. Les terrains non forestiers regroupent les régions qui ne sont pas aptes
à être colonisées par une végétation forestière (surfaces d’eau libre, routes, villages, etc.) ou
des terrains dont l’occupation actuelle du territoire montre une vocation autre que forestière à
travers un usage permanent ou semi-permanent à des fins autres que forestières (plantations
agricoles et autres complexes industriels).
Les terrains forestiers sont ceux jugés aptes à être colonisés par des végétaux ligneux (des
arbres ou des arbustes) et pour lesquels l’absence de perturbations d’origine anthropique ou
naturelle peut favoriser une évolution vers des formations forestières.

1.2. Sous-catégories
Les sous-catégories représentent une subdivision des catégories en classes encore abstraites.
Les terrains forestiers se subdivisent en terrains forestiers « productifs » et les terrains
forestiers « non productifs ».
Les terrains non forestiers se divisent en catégories suivant leurs vocations : terrains à vocation
minière, les cultures agricoles pérennes et les zones d’occupation humaine.

1.3. Classes principales


Les classes principales sont des classes concrètes et constituent, dans la hiérarchie, le premier
niveau d’individualisation des strates.
Les terrains forestiers productifs peuvent être soit :
 Des forêts sur sol hydromorphe ;
 Des forêts sur terre ferme.
Les terrains forestiers non productifs peuvent être soit :
 Des savanes ;
 Des terrains dénudés.
Les terrains non forestiers peuvent être soit occupés par :
 Des cultures / jachères ;

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 Des carrières ;
 Des agglomérations (villes, villages, campements, ) ;
 Des infrastructures permanentes (routes et autres ouvrages des Travaux Publics).

1.4. Classes secondaires


Les classes secondaires représentent un degré de détail acceptable dans la stratification
forestière. Il s’agit des classes de végétation ou d’occupation des terres non encore
suffisamment détaillées mais présentant déjà un intérêt pour les forestiers. C’est dans ce
niveau de la hiérarchie que l’on retrouve par exemple les forêts denses humides, les forêts sur
sol hydromorphe inondées en permanence, les forêts secondaires, etc.

1.5. Classes détaillées


Les détails de la classification donnent lieu à des classes de végétation ou des classes
d’occupation du territoire plus élaborées et plus utiles pour les opérations forestières et
l’aménagement tels que les forêts denses humides sempervirentes, les forêts denses semi-
décidues, les forêts secondaires jeunes, etc.

1.6. Associations
Les groupements et associations appartiennent à un degré de détail encore plus élaboré dans
la classification. Ce degré de détail peut ne pas être utile dans la conduite des travaux, sauf
dans les cas des peuplements forestiers monodominants tels que les forêts à Gilbertiodendron
dewevrei ou des forêts semi décidues à dominance de Millettia laurentii. Quoiqu’important
dans la conduite des opérations forestières et dans l’aménagement, ce degré de détail dans la
classification n’est pas exigé par l’administration forestière compte tenu du manque de
documents photogrammétriques et du temps nécessaire pour la réalisation d’une cartographie
avec ce niveau de détail.

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Le schéma ci-après montre la stratification du territoire.

Figure 1 : Schéma de la stratification du territoire

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Tableau 1 : Catégorisation hiérarchisée des strates d’interprétation dans la carte forestière


(Degré minimum de précision de la carte forestière)

Symbole
N° Description
Cartographique

1 TERRAINS FORESTIERS PRODUCTIFS (TYPES FORESTIERS)

1.1. Forêt secondaire S

1.2. Forêt primaire de terre ferme

1.2.1. De basse et moyenne altitude

1.2.1.1. claire FC

1.2.1.2. dense humide DH

dense humide semi-


1.2.1.2.1. DHC
caducifoliée

1.2.1.2.1. dense humide sempervirente DHS

1.2.1.3. dense sèche DS

1.2.2. De montagne

1.2.2.1. dense humide DHM

1.2.2.2. dense sèche DSM

1.2.2.3. bambou BAM

1.3. Forêt marécageuse FM

1.4. Mangrove MAG

2. TERRAINS FORESTIERS IMPRODUCTIFS

2.1. Savane Sa

2.1.1. herbeuse Sa(h)

2.1.2. Boisée ou Arbustive Sa(b)

2.2. Terrain dénudé De

2.2.1. sec De(s)

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Symbole
N° Description
Cartographique

2.2.2. humide De(h)

3. TERRAINS NON FORESTIERS

3.1. Carrière Ca

3.2. Route Rt

3.3. Chemin de fer Cf

3.4. Localité (ville et village) Lo

3.5. Culture (défrichements agricoles et jachères) Cu

3.6. Plantation agro-industrielle P

3.7. Eau Ea

3.8. Ligne de transport d’énergie Lt

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2. STRATIFICATION FORESTIERE DU TERRITOIRE


2.1. Terrains non forestiers
Les terrains non forestiers sont ceux destinés à une vocation autre que forestière. Comme dit
plus haut, ils se divisent en trois sous catégories :
 Les terrains à vocation minière ;
 Les cultures agricoles pérennes ;
 Les zones d’occupation humaine.

2.1.1. Terrains à vocation minière


Dans cette catégorie on regroupe les carrières, les mines ou tout lieu à ciel ouvert d’où l’on
extrait les minéraux (pierres, ardoises, sel gemme, etc.) ainsi que les puits.

2.1.2. Zones d’occupation humaine


Cette catégorie regroupe les routes, les agglomérations (villes et villages), les lignes de
transmission (lignes électriques, lignes téléphoniques…) ainsi que les complexes industriels.
2.1.2.1. Routes et les voies ferrées
Dans cette catégorie, on considère les voies de communication artificielles principales ou
secondaires établies pour la circulation et le transport d’un lieu à un autre. Les voies ferrées
appartiennent également à cette catégorie.
2.1.2.2. Agglomérations
Dans cette catégorie sont regroupés les villes et les villages. Les villages sont constitués des
groupes de maisons principalement habitées par des paysans. Les villes sont des
agglomérations comportant un grand nombre de maisons disposées par quartiers.
2.1.2.3. Complexes industriels
Il s’agit de l’espace occupé par un ensemble d’éléments à usage industriel (édifices, cours
d’entreposage, cours de triage, etc.), destinés à produire et à travailler les matières premières
en vue de les façonner et de leur donner une utilité pratique.
2.1.2.4. Lignes de transmission
Il s’agit d’une succession ou rangée de poteaux ou piliers servant au transport d’énergie ou à la
transmission téléphonique. Les pipelines appartiennent également à cette catégorie.

2.1.3. Cultures agricoles


Dans cette catégorie sont regroupées les zones de culture agricoles pérennes, ligneuses ou
non, annuelles ou pluriannuelles. On distingue les cultures vivrières des cultures pérennes.
2.1.3.1. Cultures pérennes
Cette catégorie désigne l’ensemble des terrains destinés aux cultures pérennes ligneuses ou
non sur de superficies suffisamment vastes pour être détectées à partir des documents
photogrammétriques de base (photographies aériennes ou images satellites). Il s’agit
notamment des cultures d’Elaeis, de café, de cacao et d’hévéa.

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2.1.3.2. Cultures vivrières


Les zones de cultures vivrières considérées dans cette catégorie sont celles qui couvrent des
étendues suffisamment vastes pour être facilement distinguables des complexes ruraux. Il
s’agit souvent des plantations des cultures annuelles ou pluriannuelles non ligneuses telles que
le riz, le haricot et le bananier ou le manioc.

2.1.4. Autres terrains


Cette appellation désigne l’ensemble des terrains non forestiers non codifiés dans la présente
norme et qu’on indiquerait comme tel, notamment les terrains de football, les pistes
d’aviation, etc.

2.2. Terrains forestiers


Les terrains forestiers sont ceux qui sont aptes à recevoir une colonisation ligneuse d’arbustes
ou d’arbres si leur évolution n’est pas perturbée par des actions anthropiques ou des
catastrophes naturelles. On considère deux types de terrains forestiers : les terrains forestiers
productifs et les terrains forestiers non productifs.

2.2.1. Stratification du terrain forestier non productif


Les terrains forestiers non productifs sont ceux dont l’état actuel ne comporte pas une
couverture fermée des végétaux ligneux. Sont inclus dans cette catégorie, les terrains dénudés,
les terrains semi-dénudés et les savanes.
2.2.1.1. Terrains dénudés
Un terrain dénudé est un terrain forestier dépourvu de tout couvert végétal. On distingue les
terrains dénudés secs et les terrains dénudés humides.
Terrains dénudés secs (De)
Les terrains dénudés secs se retrouvent sur des collines où l’érosion a décapé le profil et sur
des terrains qui ne permettent pas une colonisation des plantes ligneuses.
Terrains dénudés humides (Pa, Tr, Py, Hs)
Les terrains dénudés humides sont ceux colonisés par des groupements aquatiques, semi-
aquatiques et marécageux. Ils se retrouvent souvent en zones inondées en permanence et
sont colonisés par des graminées et des plantes herbacées. On distingue les prairies
aquatiques ou marécageuses (Pa), les tourbières (Tr), Les papyraies (Py) et la végétation
herbeuse des bancs de sable (Hs).
Terrains semi dénudés (De(m))
Les terrains semi-dénudés correspondent à des savanes faiblement arbustives qui se
distinguent des savanes herbeuses par le fait que le couvert des graminées est irrégulier et se
présente en touffes, plutôt que de façon continue, laissant de larges espaces au sol nu.
2.2.1.2. Savanes (Sa)
Les savanes sont des formations herbeuses composées de graminées (poacées) assez hautes
parsemées, ou non, d’arbres ou d’arbustes. On distingue les savanes herbeuses et les savanes

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boisées (arbustives ou arborées). La composition floristique des savanes varie


considérablement d’une région à l’autre. Néanmoins, leur différentiation ne revêt pas une
grande importance dans le cadre de la stratification forestière du territoire.
Savane herbeuse (Sa(h))
Les savanes herbeuses sont des formations végétales couvertes de plantes herbacées dont la
hauteur peut varier de quelques centimètres à plus de deux mètres. Elles sont souvent
dépourvues de plantes ligneuses mais lorsque celles-ci sont présentes, leur recouvrement est
inférieur à 10%.
On distingue trois associations : l’association à Hyparrhenia dissoluta et Hyparrhenia
filipendula, l’association à Hyparrhenia pachystachya et Ctenium newtonii et l’association à
Loudetia arundinacea et Scleria canaliculato-triquetra.
Savane boisée (Sa(b))
Elle se distingue de la savane herbeuse par le fait que le couvert herbacé est dominé par un
étage arbustif ou arboré dont le recouvrement est inférieur à 25% et dont la hauteur peut
atteindre 25 mètres. Parmi les espèces ligneuses rencontrées on peut citer : Anacardium
occidentalis, Anthocleista schweinfurthii, Annona senegalensis, Annona reticulata, Bridelia
ferruginea, Dichrostachys glomerata, Hymenocardia acida, Nauclea latifolia, Sarcocephalus
esculentus, Vernonia amygdalina, etc.
Le tableau-ci-après indique la hiérarchisation ainsi que les abréviations pour les classes
détaillées des terrains forestiers non productifs.

Tableau 2 : Catégorisation hiérarchisée des classes d’interprétation de la carte forestière


pour les terrains forestiers non productifs
(Degré de précision complémentaire et facultatif de la carte forestière)

Symbole
2. TERRAINS FORESTIERS NON PRODUCTIFS
Cartographique

2.1. Savane Sa

2.1.1. Herbeuse Sa(h)

2.1.2. Boisée ou Arbustive Sa(b)

2.2. Terrain dénudé De

2.2.1. Sec De(s)

2.2.2. Humide De(h)

Papyraies Py

Tourbières Tr

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Symbole
2. TERRAINS FORESTIERS NON PRODUCTIFS
Cartographique

Prairies aquatiques Pa

Banc de sable Hs

2.2.3. Semi-dénudé sec De(m)

3. TERRAINS NON FORESTIERS

3.1. Carrière Ca

3.2. Route Rt

3.3. Chemin de fer Cf

3.4. Localité (ville et village) Lo

3.5. Culture (défrichements agricoles et jachères) Cu

3.6. Plantation agro-industrielle P

Café P(cf)

Elaeis P(el)

Hévéa P(he)

Autre P

3.7. Eau Ea

3.8. Ligne de transport d’énergie Lt

2.2.2. Stratification du terrain forestier productif


Le terrain forestier est considéré comme productif lorsqu’il supporte ou peut supporter des
arbres dont la densité du couvert est supérieure à 30% et qui peuvent produire un volume
ligneux suffisant pour faire l’objet d’une exploitation.
Les terrains déboisés sont également considérés comme des terrains forestiers productifs
lorsque le déboisement s’explique par une perturbation récente.
2.2.2.1. Critère de stratification
La description des strates de végétation est basée sur des critères physiques, géophysiques et
physionomiques des peuplements. Ces critères sont notamment : le milieu physique, le stade
de développement du peuplement, le tempérament de la forêt, le comportement du feuillage,

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Guide opérationnel – Normes de stratification forestière – Octobre 2016

le caractère géographique (éco géomorphologique), les associations d’essences dominantes, la


densité du peuplement, la hauteur, la catégorie du terrain, l’origine et les perturbations.
Le milieu
Le milieu biophysique rend notamment compte de la catégorie de sol sur lequel s’est
développée la forêt. Ainsi, on distingue les forêts sur terre ferme et les forêts sur sol
hydromorphe.
Le stade de développement
Le stade de développement indique la position du peuplement dans la série évolutive. Le
schéma de stratification est conçu en tenant compte de l’évolution de la forêt, depuis son
stade pionnier et jusqu’au climax. On distingue quatre stades de développement : la
régénération, le stade secondaire (jeune et adulte) ainsi que le stade primaire qui s’applique à
tous les groupements ayant atteint leur climax.
Le tempérament de la forêt
Le tempérament de la forêt est généralement rattaché au climat de la région. Les
tempéraments généralement reconnus en RDC sont :
 le tempérament ombrophile : il caractérise les forêts denses humides adaptées à un
climat de type équatorial. Les essences caractéristiques sont généralement des
espèces sciaphiles à feuilles persistantes.
 Le tempérament tropophile caractérise les forêts adaptées à l’alternance des saisons
sèches et humides. Les essences dominantes sont des xéro-héliophiles.
 Le tempérament mésophile caractérise les forêts adaptées à un climat mixte ou à des
conditions de chaleur et d’humidité moyennes. Dans ces forêts dominent les
héliophiles tolérants ou les hemi-héliophiles. Ce tempérament donne lieu à un type de
forêt intermédiaire entre la forêt ombrophile et la forêt tropophile.
 Le tempérament sclérophylle caractérise les forêts denses sèches, adaptées à une
faible pluviosité. Les espèces caractéristiques de ces forêts sont des xérophiles.
Le comportement du feuillage
Le comportement du feuillage est lié à la sempervirence ou à la défoliation des feuilles durant
une partie de l’année. Ainsi, on distingue les forêts sempervirentes (celles qui n’ont aucune
période de défoliation) et les forêts caducifoliées (dont la plupart des espèces perdent les
feuilles pendant la saison sèche). Il existe aussi un type intermédiaire (forêt semi-caducifoliée)
dont quelques espèces perdent les feuilles pendant la saison sèche.
Le caractère géographique
Par le caractère géographique, on considère la zonation altitudinale qui permet, en RDC, de
distinguer les forêts de basse et moyenne altitude des forêts de montagne.
Les associations des essences dominantes
Bien que la composition floristique des forêts de notre pays soit hétérogène, on retrouve
quand même des peuplements dominés par certaines espèces qui peuvent occuper une part
importante de la surface terrière.

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Guide opérationnel – Normes de stratification forestière – Octobre 2016

Les associations les plus connues sont les suivantes : les peuplements à Gilbertiodendron
dewevrei, les peuplements à Brachystegia laurentii, les peuplements à Gilbertiodendron et à
Julbernardia seretii, les peuplements à dominance de Scorodophloeus zenkeri, les peuplements
à dominance de Gossweilerodendron balsamiferum, les peuplements à dominance de
Musanga cecropioides, les peuplements à dominance de Xylopia aethiopica, les peuplements à
dominance Uapaca guineensis et les peuplements à dominance Terminalia superba.
La densité
Il existe plusieurs méthodes pour mesurer la densité des peuplements forestiers. Il peut s’agir
notamment de la surface terrière, du pourcentage de couverture des cimes, etc. Au titre des
présentes normes, la densité du peuplement est définie par le pourcentage de couverture
formée par la projection au sol des cimes qui composent le peuplement qui, par conséquent, a
dépassé le stade de la régénération. Elle comporte deux classes :
 Les peuplements à forte densité : lorsque la couverture des cimes dépasse 60%
 Les peuplements à faible densité : lorsque la couverture des cimes est supérieure à
30% et inférieure à 60%.
La hauteur
La hauteur des peuplements est très utile pour juger du stade de développement des
peuplements forestiers. Néanmoins, il est difficile d’estimer la hauteur des peuplements avec
les images satellites ou même les photographies aériennes.
L’accessibilité
L’accessibilité des terrains se définit par rapport à la pente. Lorsque celle-ci est inférieure à
30%, le terrain est considéré comme accessible tandis que lorsqu’elle est supérieure à 30%, le
terrain est réputé inaccessible.
Les perturbations
La perturbation est utilisée pour distinguer les peuplements vierges de ceux qui ont subi des
dégradations. Ainsi, un peuplement est considéré comme perturbé lorsque 25 à 75% de sa
surface terrière a été détruit ou enlevé par le feu, des chablis, l’exploitation forestière ou
l’agriculture.
L’origine
L’origine des peuplements se réfère aux causes des perturbations qui ont prévalu avant la
régénération. Il peut s’agir de causes naturelles (évolution des savanes vers des peuplements
forestiers en l’absence d’actions pouvant amener à une évolution régressive) ou anthropiques
telles que les feux de brousse, les coupes totales, les cultures, ou le reboisement.

2.3. Description détaillée des types forestiers


2.3.1. Forêt secondaire (S)
La forêt secondaire représente l’ensemble des types forestiers qui succèdent à la régénération
et qui constituent la phase transitoire à l’établissement de la forêt primaire. Elle est
caractérisée par la présence d’essences héliophiles qui, pour la plupart, sont à croissance
rapide et à feuilles caduques. Son développement et son extension sont en étroite corrélation

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Guide opérationnel – Normes de stratification forestière – Octobre 2016

avec les perturbations sous toutes leurs formes et les conditions de lumière nouvelles ainsi
créées. On distingue deux stades de développement en plus de la régénération : la forêt
secondaire jeune et la forêt secondaire adulte.
2.3.1.1. Régénération (RCA)
Elle correspond à la jachère forestière ou friche pré-forestière dans la classification écologique
de Lebrun et Gilbert (1954) et constitue le stade arbustif initial de reconstitution de la forêt.
Elle succède aux associations de nitrophytes post-culturaux et est constituée tantôt d’un
fourré d’arbustes sans étages individualisés, tantôt d’un peuplement de gaulis. Le diamètre
des essences composants ce stade peut varier entre 1 et 20 centimètres et la densité de la
végétation est généralement forte, mais dépend toujours de la qualité du sol. La hauteur du
peuplement varie entre 3 et 15 mètres. Les essences dominantes sont des héliophiles à
feuillage généralement sempervirent accompagnés de plantes suffrutescentes herbacées et de
plantes grimpantes.
Parmi les espèces caractéristiques de la régénération on peut citer : Alchornea cordifolia,
Anthocleista sp., Caloncoba welwitschii, Craterispermum laurinum, Ficus exasperata,
Harungana madagascarensis, Hymenocardia ulmoides, Leea guineensis, Oxyanthus
unilocularis, Pauridiantha dewevrei, Rauvolfia vomitoria, Tetrorchidium didymostemon, Trema
orientalis, Trema guineensis, Triumpheta rhomboidea, Vernonia conferta.
Parmi les espèces caractéristiques de la forêt secondaire jeune, quelques-unes apparaissent
déjà en mélange avec celles citées ci-haut. Il s’agit notamment de : Aframomum sp., Costus sp,
Haumania leonardiana et Palisota sp.
2.3.1.2. Forêt secondaire jeune (SJ)
La forêt secondaire jeune dénommée « recru forestier » par Lebrun et Gilbert (1954) est le
type transitoire qui succède à la régénération dans la série évolutive. D’une hauteur pouvant
varier de 15 à 20 mètres, elle est constituée d’une strate arborescente dense à cimes
irrégulières. La plupart des essences qui la composent ont un diamètre moyen variant
généralement entre 20 et 50 centimètres.
Ce peuplement est composé d’un certain nombre d’espèces héliophiles à croissance rapide et
souvent grégaires tels que Musanga cecropioides, Canthium sp., Macaranga sp.et Myrianthus
sp. qui ne se régénèrent pas dans les strates inférieures en raison d’un éclairement insuffisant.
La strate inférieure est composée de la régénération d’héliophiles tolérants ou d’espèces
ombrophiles appelées à composer l’étage arborescent de la forêt secondaire adulte et peut-
être, plus tard, du climax de la région.
La forêt secondaire jeune succède à la régénération dans les stations précédemment occupées
par la forêt ombrophile, semi-décidue ou secondaire et peut coloniser une savane en l’absence
de l’action perturbatrice de l’homme. La composition de la forêt et son évolution progressive
dépendent de la nature et de l’intensité des perturbations antérieures de la station.
Parmi les espèces caractéristiques de cette formation, on peut citer dans l’étage supérieur :
Allanblackia floribunda, Allophyllus africanus, Barteria nigritana, Barteria fistulosa, Bridelia
atroviridis, Croton haumanianus, Ficus mucuso, Ficus capensis, Funtumia elastica, Funtumia
latifolia, Lindackeria dentata, Macaranga monandra, Macaranga spinosa, Macaranga
laurentii, Maesopsis eminii, Millettia drastica, Millettia eetveldeana, Myrianthus arboreus,
Melia dubia, Musanga cecropioides, Phyllanthus pynaertii, Phyllanthus discoideus, Psydrax
arnoldiana et Psydrax palma.

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Guide opérationnel – Normes de stratification forestière – Octobre 2016

Les sous-étages sont composés entre autre de : Albizia sp., Antrocaryon nannanii, Caloncoba
welwitschii, Dacryodes edulis, Fagara macrophylla, Hymenocardia ulmoides, Pentaclethra
eetveldeana, Psydrax palma, Pycnanthus angolensis, Vitex sp. et Xylopia sp.
Parmi les alliances rencontrées dans ce type forestier, celle à Musanga cecropioides
communément appelée parasoleraie est la plus connue. C’est une forêt sempervirente dans
laquelle Musanga cecropioides occupe plus de 50% de la surface terrière. Cette alliance
s’installe très vite à la fin du cycle cultural et succède immédiatement aux friches pré-
forestières.
La strate supérieure peut atteindre jusqu’à 20 mètres de hauteur et présente une cime
régulière. Les parasoliers, ainsi que le Ricinodendron heudelotii qui les accompagne dans cette
strate, peuvent atteindre jusqu’à 50 centimètres de diamètre après 8 à 10 ans.
2.3.1.3. Forêt secondaire adulte (SA)
La forêt secondaire jeune non perturbée évolue, progressivement, d'abord vers une forêt
secondaire adulte, puis tend de plus en plus à acquérir les caractéristiques d’une forêt
primaire.
La forêt secondaire adulte est composée d’héliophiles tolérants à croissance moyenne et à
feuillage caducifolié accompagnées souvent d’essences sciaphiles transgressives de la forêt
dense humide sempervirente ou de la forêt semi-décidue.
Gilbert et Lebrun (1954) notent que la forêt secondaire adulte et la forêt dense semi décidue
s’échangent aisément des éléments de leurs cortèges floristiques respectifs et qu’il arrive que
l’on se retrouve en présence de groupements plus ou moins mixtes, difficiles à classer dans un
type particulier à mesure que la forêt évolue vers un type primaire.
La hauteur du peuplement peut atteindre 30 à 40 mètres et la strate arborée supérieure forme
un dôme inégal et d’apparence enchevêtrée. La lumière pénètre facilement dans le sous-bois
et favorise la prolifération des lianes et des monocotylées d’où l’encombrement du sous-bois.
Parmi les espèces caractéristiques de l’étage supérieur, on peut noter : Alstonia boonei,
Antrocaryon nannanii, Bosqueia angolensis, Canarium schweinfurthii, Ceiba pentandra,
Desplatsia dewevrei, Discoglypremna caloneura, Dacryodes edulis, Dacryodes buettneri,
Dacryodes yangambiensis, Fagara macrophylla, Ficus exasperata, Funtumia elastica, Funtumia
latifolia, Holoptelea grandis, Hymenocardia ulmoides, Khaya anthotheca, Lannea welwitschii,
Milicia excelsa, Monopetalanthus microphyllus, Monodora angolensis, Morus mesozygia,
Pentaclethra macrophylla, Pentaclethra eetveldeana, Petersianthus macrocarpus,
Pseudospondias microcarpa, Pterygota bequaertii, Sterculia luisii, Tetrapleura tetraptera,
Sterculia bequaertii, Pycnanthus angolensis, Ricinodendron heudelotii, Treculia africana,
Trichilia prieuriana, Triplochiton scleroxylon, Uapaca guineensis, Vitex welwitschii, Xylopia
aethiopica, Xylopia hypolampra et Xylopia pilosa.
La strate inférieure est caractérisée entre autre par : Megaphrynium macrostachyum, Palisota
schweinfurthii, Palisota ambigua, Palisota hirsuta, Renealmia africana.
On reconnait facilement la présence de trois alliances : l’alliance à Terminalia superba,
l’alliance à Uapaca guineensis et l’alliance à Xylopia sp.
Forêt secondaire adulte à Terminalia superba (SA(t))
Ce peuplement est dominé par la présence de Terminalia superba fréquemment accompagné
de Piptadeniastrum africanum, Ceiba pentandra, Canarium schweinfurthii, Milicia excelsa,

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Guide opérationnel – Normes de stratification forestière – Octobre 2016

Alstonia giletti et Entandrophragma utile. Le sous-bois contient toute une variété d’espèces
sciaphiles ou d’héliophiles tolérants.
Ce peuplement est constitué d’un étage arborescent supérieur qui varie entre 25 et 40 mètres
de haut et dont le recouvrement peut atteindre jusqu’à 100%. L’étage sous-dominant est
discontinu et contient des arbres dont la hauteur peut varier entre 10 et 25 mètres. Les arbres
dominés se retrouvent dans une strate continue et épaisse, se situant entre 2 et 8 mètres,
encombrée de marantacées et d’arbustes.
Ce peuplement se rencontre uniquement dans les sols riches et accessibles du Bas-Congo et de
l’Ubangui.
Forêt secondaire adulte à Uapaca guineensis (SA(u))
Ce peuplement est dominé par la présence de Uapaca guineensis qui est fréquemment
accompagné de Hymenocardia ulmoides. Ces deux essences se retrouvent dans toutes les
classes de diamètre mais dominent seulement dans les classes moyennes.
C’est une forêt dense à toiture irrégulière dont la hauteur varie généralement entre 20 et 25
mètres. Ce peuplement est généralement à distribution restreinte ; il a été retrouvé dans la
province de l’Equateur sur des hauts versants et sommets allongés à faible pente et à drainage
moyen.
Forêt secondaire adulte à Xylopia sp. (SA(x))
Ce peuplement est constitué d’un étage dominant régulier dont la hauteur varie entre 20 et 25
mètres dominé par la présence de Xylopia sp. Le sous-bois est clair et parsemé d’arbustes.
Outre les Xylopia, on retrouve également les espèces compagnes suivantes : Fagara
macrophylla, Psydrax palma, Funtumia elastica, Funtumia latifolia, Pentaclethra eetveldeana,
et Pentaclethra macrophylla. On peut également trouver en sous-bois des espèces d’ombre ou
la régénération d’espèces caractéristiques des forêts mésophiles telles que le
Gossweilerodendron balsamiferum, Polyalthia suaveolens, Dialium corbisieri ou Parinari
glabra.
La forêt à Xylopia se retrouve dans le Bas-Congo où elle constitue le premier stade forestier
des savanes reboisées par suite de mise en défens. Elle se trouve sur des sols sableux des
sommets ou des flancs de collines.

2.3.2. Forêts primaires de terre ferme


2.3.2.1. Forêt claire (FC)
Ce sont des forêts adaptées à une alternance entre des saisons humides et une saison sèche
de plus de quatre mois au cours de laquelle il y a arrêt de la croissance végétale. La chute du
feuillage se fait de façon progressive ou complète. La grande partie des espèces ligneuses est
caducifoliée bien qu’on rencontre quelques espèces sempervirentes à tempérament héliophile
et à feuillage léger composé de folioles réduites.
Ce type forestier ne représenterait pas véritablement un climax. Il s’agirait plutôt d’une série
résultant d’une évolution régressive des forêts denses sèches sous le fait des feux répétés et
de l’exploitation. Il est présent au Katanga méridional, au sud des provinces du Kasaï et du
Bandundu et même dans l’extrême nord de la province Orientale.
On reconnaît facilement deux étages distincts : la strate arborée haute de 7 à 10 mètres est
composée des espèces de lumières résistantes aux feux de brousse. La strate inférieure est

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Guide opérationnel – Normes de stratification forestière – Octobre 2016

constituée d’un tapis continu de graminées de la même composition floristique que les
savanes avoisinantes.
Malgré des traits physionomiques communs, les forêts claires du Nord et du Sud du pays n’ont
pas la même composition floristique. Dans le sud, la forêt claire dite Miombo est caractérisée
par la présence des espèces suivantes : Afrormosia angolensis, Lebrunia bushaie, Albizia
antunesiana, Albizia versicolor, Anisophyllea boehmii, Anysophyllea laurina, Brachystegia sp.
Burkea africana, Julbernardia paniculata, Julbernardia globiflora et Pterocarpus angolensis.
Dans le nord de l’Ubangi, cette formation forestière fortement dégradée est caractérisée par :
Balanites aegyptiaca, Cassia petersiana, Daniellia oliveri, Isoberlinia doka, Lophira lanceolota,
Maranthes kerstingii et Uapaca somon.
2.3.2.2. Forêt dense humide de basse et moyenne altitude (DH)
La forêt ombrophile sempervirente est caractérisée par une grande hétérogénéité en ce qui
concerne les espèces végétales qui la composent et par la présence de plusieurs strates. On la
retrouve dans les régions à pluviosité équatoriale ou subéquatoriale dans laquelle les pluies
sont bien reparties au cours de l’année. La saison sèche est absente ou courte (2 à 4 mois) ce
qui favorise une croissance végétale pendant une grande partie de l’année. La forêt dense
humide sur terre ferme peut être soit sempervirente soit semi-décidue.
Forêt dense humide semi-caducifoliée (DHC)
La forêt semi-caducifoliée (ou semi-décidue) est le type de végétation le plus présent dans les
zones climatiques Aw de Koppen, situées au sud de l’équateur (2 degrés de latitude sud). Ces
forêts sont caractérisées par une forte présence d’espèces qui perdent leurs feuilles pendant la
saison sèche (i.e Milicia excelsa), en plus des espèces transgressives de la forêt ombrophile
sempervirente.
Ces forêts présentent une individualisation peu marquée des strates due à l’intrication de
divers niveaux et à l’encombrement des lianes. La légèreté du feuillage des essences
dominantes laisse passer la lumière et favorise l’exubérance du sous-bois et le développement
des étages inférieurs. Ainsi, le sous-bois clair est souvent parsemé d’arbustes. La cime est
irrégulière et varie entre 30 et 50 mètres. La strate supérieure est généralement constituée
d’héliophiles tolérants ou d’héliophiles à cimes étalées, aplaties, plus ou moins claires, ou à
feuillages concentrés aux extrémités des rameaux. Les autres étages sont, comme
précédemment, constitués des espèces en régénération.
Bien que ces forêts puissent avoir un noyau floristique commun, elles sont toutes très
hétérogènes et on peut trouver jusqu’à 150 espèces à l’hectare dans certains endroits.
En région équatoriale, les seules espèces présentant un semblant de grégarisme sont :
Schorodophloeus zenkeri, Anonidium mannii, Gossweilerodendron balsamiferum et
Gilbertiodendron kisantuensis.
Parmi les espèces caractéristiques on peut citer : Celtis brieyi, Celtis mildbraedii, Copaifera
mildbraedii, Dialium pachyphyllum, Dialium corbisieri, Dialium pentandrum, Drypetes
gossweileri, Entandrophragma angolense, Entandrophragma utile, Hannoa klaineana,
Oxystigma oxyphyllum, Schotia romii, Staudtia stipitata et Tessmannia sp. S’y ajoutent les
espèces transgressives de la forêt dense humide sempervirente suivantes : Cola griseiflora,
Chrysophyllum lacourtianum, Leplaea cedrata, Leplaea laurentii, Leplaea thompsonii,
Monodora angolensis, Panda oleosa, Santiria trimera, etc.

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Guide opérationnel – Normes de stratification forestière – Octobre 2016

En région subéquatoriale, cette forêt est caractérisée par les espèces suivantes : Olax
subscorpioidea, Albizia zygia, Celtis kraussiana, Lovoa trichilioides, Millettia laurentii, Parkia
bicolor, Parkia filicoides et Vitex congensis.
La forêt dense humide semi-décidue occupe de préférence les plateaux bien drainés dans les
régions équatoriales. On peut aussi la retrouver sous forme de lambeaux dans les territoires où
le paysage herbeux est dominant.
Cette forêt a une valeur commerciale importante car c’est dans cette forêt que l’on rencontre
les espèces commerciales de plus grande valeur telles que : Entandrophragma sp., Millettia
laurentii, Milicia excelsa et Pericopsis elata.
On rencontre quelques associations dont les plus connues sont l’association à
Gossweilerodendron balsamiferum et l’alliance à Gilbertiodendron kisantuensis.
Forêt dense humide semi-caducifoliée à Gossweilerodendron balsamiferum
(DHC(g))
Peuplement dominé par le Gossweilerodendron balsamiferum qui représente plus de 50% de la
surface terrière mais qui ne se régénère pas beaucoup dans les étages inférieurs. Parmi les
espèces compagnes de l’étage supérieur, on peut citer Corynanthe paniculata, et Celtis sp.
Dans l’étage inférieur ce sont Xylopia sp., Cola bruneelii, Diospyros sp ., Hylodendron
gabonensis et Dialium corbisieri qui dominent.
L’alliance est constituée d’un étage dominant qui varie de 35 à 45 mètres avec des diamètres
pouvant dépasser les 120 centimètres sous lequel s’établit un étage arborescent inférieur de
15 à 25 mètres et un étage arbustif de 4 à 15 mètres de haut. Xylopia wilwerthii, Corynanthe
paniculata et Cola bruneelii dominent dans ces deux étages.
Sur le plan physionomique, l’allure du peuplement indique que l’on se trouve en forêt
primaire. Le sous-bois est clair malgré un étage herbacé développé mais non encombrant.
Sur le plan physiographique, Donis indique que ce peuplement se retrouve sur des stations peu
favorables à l’Agriculture soit par leur relief accidenté soit par la pauvreté du sol.
Ce peuplement a une valeur commerciale importante en raison de la présence de l’espèce
principale Gossweilerodendron balsamiferum (Tola) et de Oxystigma oxyphyllum (Tchitola).
Forêt dense humide semi-caducifoliée à Gilbertiodendron kisantuensis (DHC(k))
Peuplement dominé par Gilbertiodendron kisantuensis qui représente plus de 50% de la
surface terrière et qui se retrouvent dans l’étage supérieur. Parmi les espèces compagnes des
étages arborescents, on retrouve Corynanthe paniculata, Nesogordonia kabingaensis, Celtis
soyauxii, Pteleopsis hylodendron, Dialium corbisieri et Hylodendron gabonensis. Dans l’étage
arbustif, on trouve Diospyros sp., Xylopia sp. et Synsepalum subcordatum.
Sur le plan physionomique, ce peuplement est constitué d’un étage dominant dont la hauteur
varie de 25 à 35 mètres. Les étages inférieurs et arbustifs sont très denses avec un sous-bois
clair.
Ce peuplement est peu intéressant sur le plan commercial et se trouve confiné dans la
province du Bas-Congo sur des hauts versants ou sur les crêtes, sur des sols généralement
pauvres et dans des endroits souvent difficiles d’accès.

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Guide opérationnel – Normes de stratification forestière – Octobre 2016

Forêt dense humide sempervirente de basse et moyenne altitude (DHS)


C’est une forêt climacique composée d’arbres dont les feuilles à durée de vie très limitée sont
régulièrement remplacées par de jeunes éléments. Il n’y a donc aucune période de défoliation
concentrée (Lebrun et Gilbert, 1954).
Du point de vue physionomique, on reconnaît la présence de plusieurs strates individualisées
avec une strate herbacée presque toujours absente. La strate arborée est composée d'espèces
d’ombre caractérisées par une croissance lente et un faible pouvoir de dissémination.
Il s’agit d’une forêt à cime régulière de hauteur moyenne caractérisée par la présence des
espèces à caractère grégaire telles que Brachystegia laurentii, Gilbertiodendron dewevrei,
Julbernardia seretii (Evrard, 1969) ainsi que d’autres espèces caractéristiques des zones
humides telles que Leplaea sp., Entandrophragma sp., etc.
Sur le plan physionomique, la structure des peuplements est complète et comprend cinq
étages bien individualisés. La strate arborée supérieure est uniforme, dense et dominée par
une ou plusieurs essences d’ombre à régénération abondante et bien représentée dans tous
les étages. L’étage arborescent inférieur et la strate arbustive sont moins denses et composés
de la régénération des espèces dominantes. Les strates suffrutescente et inférieure sont
relativement claires et composées en majeure partie de plantes ligneuses. Le sous-bois,
caractérisé par une faible pénétration de la lumière, est souvent dominé par des épiphytes et
des espèces d'ombre en régénération. Les espèces héliophiles sont pratiquement absentes.
Les alliances les plus connues sont :
 La forêt sempervirente à Gilbertiodendron dewevrei ;
 La forêt sempervirente à Brachystegia laurentii ;
 La forêt sempervirente à Gilbertiodendron dewevrei et Julbernardia seretii.
Forêt dense humide sempervirente à Gilbertiodendron dewevrei (DHS(gd))
Il s’agit d’une forêt dominée par la présence de Gilbertiodendron dewevrei qui occupe plus de
50% de la surface terrière, ce qui représente plus de 25% de tiges car il domine surtout dans
les classes de diamètre supérieures, bien qu’il soit également présent dans les autres classes.
Le peuplement est constitué de cinq étages bien individualisés avec une strate arborescente
supérieure uniforme et dense dont la hauteur varie entre 35 et 45 mètres dominés par des
espèces d’ombre. Les étages arborescents inférieurs et arbustifs sont surtout peuplés de
baliveaux de régénération de grands arbres tous sempervirents et hémi sciaphiles. Le sous-bois
est constitué par deux étages inférieurs moins bien différenciés et relativement peu
encombrés avec un développement médiocre ou absent des herbacées.
Malgré l’apparence homogène du peuplement, on peut trouver jusqu’à 100 espèces
différentes à l’hectare. Les espèces compagnes les plus fréquentes sont : Schorodophloeus
zenkeri, Anonidium mannii, Staudtia stipitata, Schotia romii, Strombosiopsis tetrandra, Santiria
trimera et quelques espèces transgressives des sols hydromorphes telles que Dialium
corbisieri, Guibourtia demeusei, Cleistanthus mildbraedii et Lasiodiscus mannii.
Sur le plan physiographique, l’alliance à Gilbertiodendron se présente comme un climax
édaphique, faisant souvent le pont entre la forêt marécageuse et la forêt dense humide, sur
sols mal drainés où elle est sujette à des inondations périodiques sur les bas et moyens
versants à faible pente.

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Guide opérationnel – Normes de stratification forestière – Octobre 2016

Au voisinage des lignes de faîte, là où le réseau hydrographique a une forme dendritique très
dense, elle occupe les interfluves.
Forêt dense humide sempervirente à Brachystegia laurentii (DHS(b))
Ce peuplement est dominé par Brachystegia laurentii qui représente plus de 50% de la surface
terrière. Cette espèce est souvent accompagnée de Julbernardia seretii, du Polyalthia
suaveolens, du Staudtia stipitata et de l’Anonidium mannii.
La structure de la forêt est semblable à celle de la forêt à Gilbertiodendron dewevrei c’est-à-
dire qu’elle comporte cinq strates bien individualisées avec un étage dominant variant entre
35 et 45 mètres.
Les forêts à Brachystegia laurentii ne couvrent qu’une très petite étendue dans notre pays.
Elles se trouvent, en effet, confinées aux crêts de la zone centrale de la Cuvette centrale (sur
de hauts versants et sommets à pente variant de faible à modéré et à drainage moyen à sec).
Forêt dense humide sempervirente à Gilbertiodendron dewevrei et à
Julbernardia seretii (DHS(gj))
C’est un peuplement dominé par Gilbertiodendron dewevrei et Julbernardia seretii qui
constituent plus de 50% de la surface terrière. Ces deux essences sont présentes dans toutes
les classes de diamètre et dominent dans les classes supérieures. Parmi les espèces
compagnes, on trouve fréquemment : Anonidium mannii, Diogoa zenkeri, Drypetes gossweileri,
Scorodophloeus zenkeri et Staudtia stipitata.
C’est une forêt sempervirente, dense à toiture régulière et de hauteur moyenne qu’on
rencontre particulièrement dans la partie supérieure des réseaux hydrographiques sur des
hauts versants et sommets à faible pente et à drainage moyen dans la partie nord de la région
centrale de la République Démocratique du Congo.
C’est un peuplement de valeur commerciale appréciable dont 50% des espèces appartiennent
à des essences de qualité et de diamètre exploitable. Parmi les espèces commerciales on y
trouve : le Canarium schweinfurthii, les Entandrophragma sp., le Gossweilerodendron
balsamiferum, le Leplaea laurentii, le Lovoa trichilioides, Oxystigma oxyphyllum et
Piptadeniastrum africanum.
2.3.2.3. Forêt dense sèche de basse et moyenne altitude (DS)
Ce sont des forêts adaptées à un climat sec sur une bonne partie de l’année, avec une
pluviosité faible (inférieure à 1000 mm d’eau par an), une insolation intense et des vents
desséchants. Aussi désigné par le terme « Muhulu », elle se présente sous forme de bosquets
de peu d’étendue adaptés au climat sec et au sol sableux. Elle constitue l’aboutissement de la
colonisation des sols sableux.
Elle présente deux étages distincts et bien individualisés. La strate arborée pouvant atteindre
30 à 40 mètres de hauteur est composée des espèces résistantes aux feux de brousse
fréquents en saison sèche. Le sous-bois clair est constitué d’un tapis de graminées de la même
composition que les savanes avoisinantes, lequel facilite la propagation du feu pendant la
saison sèche. Parmi les essences caractéristiques, on peut citer Chrysobalanus orbicularis,
Dalbergia ecastaphyllum, Syzygium littorale, etc.
Autrefois climax d’une bonne partie de la province du Katanga, ces forêts ont, de nos jours,
presque totalement disparus dans cette région du pays. On retrouve actuellement quelques
reliques dans l’extrême sud du District du Kwango aux environs de Swa Kibula.

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Guide opérationnel – Normes de stratification forestière – Octobre 2016

2.3.2.4. Forêts de Montagne (DM)


Forêt dense humide sempervirente de montagne (DHM)
Il s’agit d’une forêt à cimes régulières avec un étage arborescent supérieur d’une hauteur
variant entre 20 et 25 mètres et composé en grande partie d’essences d’ombre et/ou
tolérantes. Un rayonnement intense favorise le maintien des essences de lumière et explique
l’encombrement des étages inférieurs. Parmi les espèces caractéristiques de cette forêt, on
peut citer : Dracaena afromontana, Ficalhoa laurifolia, Juniperus procera, Podocarpus
milanjianus et Podocarpus usambarensis.
Bien que ces forêts aient subi de fortes dégradations, on peut encore les retrouver sur les
dorsales de l’Ituri et du Kivu ou sur les flancs du Ruwenzori. Elles occupent les sols de
montagne recouverts d’une litière abondante à bonne décomposition et à pénétration
d’humus profonde.
Forêt dense sèche de montagne (DSM)
Cet ordre réunit les types forestiers que l’on rencontre dans les régions déprimées et les
montagnes de l’Est de la République Démocratique du Congo à des altitudes variant entre 800
et 3000 mètres.
Il s’agit des forêts denses et très lianeuses à étage inférieur réduit et quelque fois couvert d’un
tapis continu de graminées. La hauteur du peuplement varie de 10 à 12 mètres et les
principales espèces caractéristiques de cet ordre sont Olea europaea subsp. cuspidata et
Jasminum abyssinicum.
Forêt de Bambou (BAM)
La forêt à bambous forme un étage de la végétation des montagnes de l'Est à dominance de
Yushania alpina (= Arundinaria alpina) et Oxytenanthera abyssinica.
2.3.2.5. Forêt galerie (FG)
Les forêts galerie sont des formations forestières associées à un microclimat humide induit par
la présence d'un cours d'eau. La hauteur moyenne des arbres varie suivant l'âge du
peuplement et les activités humaines. D'une manière générale, en l'absence de l'action
perturbatrice de l'homme, elles peuvent prendre la forme d'une forêt dense humide
sempervirente ou d'une forêt semi-décidue. Les essences caractéristiques sont également
celles d'une forêt dense humide sempervirente ou d'une forêt secondaire suivant l'âge du
peuplement.

2.3.3. Forêt marécageuse (FM)


Les forêts marécageuses (ou forêts sur sols hydromorphes) sont situées le long des cours d'eau
et de rivières dans des zones inondées périodiquement ou gorgées d'eau durant toute l'année.
Elles sont caractérisées par la présence des espèces qui croissent dans les conditions de déficit
sévère en oxygène.
La strate arborée est caractérisée par de grands arbres dont la hauteur peut atteindre 25
mètres. La lumière ne pénètre presque pas en sous-bois dont la strate arbustive est
principalement caractérisée par la présence des épiphytes.

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Guide opérationnel – Normes de stratification forestière – Octobre 2016

Dans cette catégorie, on regroupe aussi bien les groupements pionniers de basse futaie que les
groupements transitoires et permanents de moyenne et de haute futaie. Cependant, en raison
de leurs positions physiographiques, on distingue trois catégories de forêts marécageuses.
2.3.3.1. Forêt marécageuse périodiquement inondée des petits cours d’eau (FM1)
Ce sont des groupements forestiers de moyenne et de haute futaie qui bordent les petits cours
d’eau, entre les crêtes des plateaux. L’évacuation des eaux de pluie se fait rapidement, ce qui
permet de longues périodes d’assèchement. Elle est caractérisée par un étage dominant dont
la hauteur varie entre 15 et 35 mètres.
2.3.3.2. Forêt marécageuse périodiquement inondée des larges et moyens cours d’eau
(FM2)
C’est une forêt périodiquement inondée qui se retrouve le long des larges et moyens cours
d’eau de la Cuvette Centrale et dans toutes les vallées de rivières évasées. Elle est caractérisée
par le fait que le substrat est entièrement recouvert par la nappe d’eau durant une période de
l’année mais le sol est situé au-dessus du niveau de l’étiage ce qui permet une période
d’assèchement. Cette forêt est généralement constituée d’un étage arborescent supérieur de
faible densité à voûte discontinue, d’une hauteur variant de 25 à 35 mètres avec un étage
sous-dominant de 20 à 25 mètres de haut.
Parmi les essences caractéristiques des forêts marécageuses 1 et 2, il convient de signaler :
Baphia dewevrei, Baikiaea robynsii, Beilschmiedia corbisieri, Cleistopholis patens, Cleistanthus
inundatus, Cleistanthus mildbraedii, Coelocaryon botryoides, Daniellia pynaertii, Dialium
corbisieri, Dichostemma glaucescens, Entandrophragma palustre, Grewia luisii, Guibourtia
demeusei, Lasiodiscus mannii, Lonchocarpus griffonianus, Memecylon sp., Macaranga
saccifera, Millettia drastica, Hallea stipulosa, Oubanguia africana, Pycnanthus marchalianus,
Rothmannia sp, Sakersia laurentii, Scytopetalum pierreanum, Symphonia globulifera, Trichilia
rubescens, Trichilia lanata et Uapaca guineensis.
2.3.3.3. Forêt marécageuse inondée en permanence (FM3)
C’est une forêt inondée en permanence qu’on retrouve fréquemment dans la Cuvette centrale
le long des grands et moyens cours d’eau, dans les bas-fonds mal drainés ou dans de grandes
dépressions. Elle peut occuper également des vallées de petits tributaires lorsque le substrat
est envahi constamment par l’eau. Elle est, la plupart du temps, constituée de peuplements
bas de 10 à 25 mètres de hauteur. Elle regroupe plusieurs associations dont les principales
essences sont : Alchornea cordifolia, Antidesma leptobotryum, Bridelia sp., Macaranga
saccifera, Memecylon sp., Raphia laurentii, Sarkesia laurentii, etc.

2.3.4. Mangrove (MAG)


La mangrove est une formation qui occupe naturellement l'embouchure du fleuve Congo. Elle
s'est développée dans les eaux saumâtres de l'océan Atlantique et du fleuve Congo. Les
espèces Rhizophora racemosa et Avicennia sp., avec des adaptations morphologiques
particulières (racines échasse, viviparité, pression osmotique élevée), caractérisent cette
formation anecdotique en RDC.

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Guide opérationnel – Normes de stratification forestière – Octobre 2016

Le tableau ci-après résume les types forestiers détaillés ainsi que les abréviations.

Tableau 3 : Catégorisation détaillée des types forestiers et abréviations


(Degré de précision complémentaire et facultative de la carte forestière)

Symbole
N° Description
Cartographique

1 TERRAINS FORESTIERS PRODUCTIFS (TYPES FORESTIERS)

1.1. Forêt secondaire

1.1.1. Régénération sur culture abandonnée RCA

1.1.2. Forêt secondaire jeune SJ

1.1.3. Forêt secondaire adulte SA

à Terminalia superba SA (t)

à Uapaca guineensis SA (u)

à Xylopia sp. SA (x)

1.2. Forêt primaire de terre ferme

1.2.1. Forêt claire FC

1.2.2. Forêt dense humide de basse et moyenne altitude DH

1.2.2.1. Semi-caducifoliée DHC

1.2.2.1.1. à Prioria balsamifera DHC (g)

1.2.2.1.2. à Gilbertiodendron kisantuensis DHC (k)

1.2.2.2. Sempervirente DHS


à Gilbertiodendron dewevrei et
1.2.2.2.1. DHS (gj)
Julbernardia seretii
1.2.2.2.2. à Gilbertiodendron dewevrei DHS (gd)

1.2.2.2.3. à Brachystegia laurentii DHS(b)

1.2.3. Forêt dense sèche de basse et moyenne altitude DS

1.2.4. Forêt de montagne DM

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Guide opérationnel – Normes de stratification forestière – Octobre 2016

Symbole
N° Description
Cartographique

1.2.4.1. Dense humide DHM

1.2.4.2. Dense sèche DSM

1.2.4.3. Bambou BAM

1.3. Forêt marécageuse FM


Périodiquement inondée des petits
1.3.1. FM1
cours d’eau
Périodiquement inondée des larges et
1.3.2. FM2
moyens cours d’eau
1.3.3. Inondée en permanence FM3

1.4. Mangrove MAG

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Guide opérationnel – Normes de stratification forestière – Octobre 2016

ANNEXES

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Guide opérationnel – Normes de stratification forestière – Octobre 2016

Annexe 1. Exemple d’une carte de stratification forestière

Carte 1 : Exemple de carte de stratification forestière

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Guide opérationnel – Normes de stratification forestière – Octobre 2016

Annexe 2. Stratification simplifiée pour les forêts des 5 Provinces forestières1 de la RDC

Les 7 strates suivantes devront être prises en compte lors de la stratification forestière pour travaux d’aménagement forestier :

N° Strate Code Légende

Les savanes sont des formations herbeuses composées de graminées (poacées) assez hautes parsemées, ou non, d’arbres
ou d’arbustes. On distingue les savanes herbeuses et les savanes boisées (arbustives ou arborées). La composition
1 Savane Sa
floristique des savanes varie considérablement d’une région à l’autre. Néanmoins, leur différentiation ne revêt pas une
grande importance dans le cadre de la stratification forestière du territoire.
Elle est caractérisée par la présence d’essences héliophiles qui, pour la plupart, sont à croissance rapide et à feuilles
caduques. Son développement et son extension sont en étroite corrélation avec les perturbations sous toutes leurs formes
2 Forêt secondaire S
et les conditions de lumière nouvelles ainsi créées. On distingue deux stades de développement en plus de la régénération :
la forêt secondaire jeune et la forêt secondaire adulte.

forêt ombrophile sempervirente caractérisée par une grande hétérogénéité. On la retrouve dans les régions à pluviosité
3 Forêt dense humide DH équatoriale ou subéquatoriale dans laquelle les pluies sont bien reparties au cours de l’année. La saison sèche est absente
ou courte (2 à 4 mois). La forêt dense humide sur terre ferme peut être soit sempervirente soit semi-décidue

Catégorie où sont regroupées les zones de culture agricoles pérennes, ligneuses ou non, annuelles ou pluriannuelles. On
4 Cultures Cu
distingue les cultures vivrières des cultures pérennes
cultures pérennes ligneuses ou non sur de superficies suffisamment vastes pour être détectées à partir des documents
5 Plantations agro-industrielles P photogrammétriques de base (photographies aériennes ou images satellites). Il s’agit notamment des cultures d’Elaeis, de
café, de cacao et d’hévéa.
Strate regroupant les forêts périodiquement inondées (selon les saisons, les microreliefs et la proximité du réseau
6 Forêt marécageuse FM
hydrographique) et les forêts inondées en permanence (le long des cours d’eau et au niveau de bas-fonds mal drainés)
Forêt associée à un cours d'eau, plus ou moins perturbée par la présence humaine. Sont incluses dans ce type les forêts
7 Forêt galerie FG
enclavées dans les complexes de cultures

1 Provinces du Maï-Ndombe, de l’Equateur, de la Tshuapa, de la Mongala et de la Tshopo

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Guide opérationnel – Normes de stratification forestière – Octobre 2016

Dans le cas où elles sont discernables sur l’image satellite et que les équipes de terrain (lors de l’inventaire d’aménagement) ont pu les identifier, les7
strates précédentes pourront être précisées conformément au tableau ci-dessous :

Strate Code Légende


Les savanes sont des formations herbeuses composées de graminées (poacées) assez hautes parsemées, ou non, d’arbres ou
d’arbustes. On distingue les savanes herbeuses et les savanes boisées (arbustives ou arborées). La composition floristique des
Savane Sa
savanes varie considérablement d’une région à l’autre. Néanmoins, leur différentiation ne revêt pas une grande importance dans le
cadre de la stratification forestière du territoire.
Les savanes herbeuses sont des formations végétales couvertes de plantes herbacées dont la hauteur peut varier de quelques
dont Savane herbeuse Sa(h) centimètres à plus de deux mètres. Elles sont souvent dépourvues de plantes ligneuses mais lorsque celles-ci sont présentes, leur
recouvrement est inférieur à 10%.
Elle se distingue de la savane herbeuse par le fait que le couvert herbacé est dominé par un étage arbustif ou arboré dont le
dont Savane boisée ou arbustive Sa(b)
recouvrement est inférieur à 30% et dont la hauteur peut atteindre 25 mètres.
Elle est caractérisée par la présence d’essences héliophiles qui, pour la plupart, sont à croissance rapide et à feuilles caduques. Son
développement et son extension sont en étroite corrélation avec les perturbations sous toutes leurs formes et les conditions de
Forêt secondaire S
lumière nouvelles ainsi créées. On distingue deux stades de développement en plus de la régénération : la forêt secondaire jeune et la
forêt secondaire adulte.
Elle correspond à la jachère forestière ou friche pré-forestière et constitue le stade arbustif initial de reconstitution de la forêt. Elle est
dont Régénération RCA
constituée tantôt d’un fourré d’arbustes sans étages individualisés, tantôt d’un peuplement de gaulis.
La forêt secondaire jeune est le type transitoire qui succède à la régénération. D’une hauteur pouvant varier de 15 à 20 mètres, elle
dont Forêt secondaire jeune SJ est constituée d’une strate arborescente dense à cimes irrégulières. La plupart des essences qui la composent ont un diamètre moyen
variant généralement entre 20 et 50 centimètres
Forêt issue de l'évolution progressive des forêts secondaires jeunes. Elle est caractérisée par un cortège d’essences héliophiles
dont Forêt secondaire adulte SA
accompagnées d’essences sciaphiles de la forêt dense humide.
forêt ombrophile sempervirente caractérisée par une grande hétérogénéité. On la retrouve dans les régions à pluviosité équatoriale
Forêt dense humide DH ou subéquatoriale dans laquelle les pluies sont bien reparties au cours de l’année. La saison sèche est absente ou courte (2 à 4 mois).
La forêt dense humide sur terre ferme peut être soit sempervirente soit semi-décidue
La forêt semi-caducifoliée (ou semi-décidue) est le type de végétation le plus présent dans les zones situées au sud de l’équateur (2
dont Forêt dense humide semi-caducifoliée DHC degrés de latitude sud). Ces forêts sont caractérisées par une forte présence d’espèces qui perdent leurs feuilles pendant la saison
sèche (i.e Milicia excelsa), en plus des espèces transgressives de la forêt ombrophile sempervirente
Peuplement dominé par le Prioria balsamifera qui représente plus de 50% de la surface terrière mais qui ne se régénère pas
Forêt semi-caducifoliée à Prioria balsamifera DHC(g)
beaucoup dans les étages inférieurs
Forêt semi-décidue à Gilbertiodendron Peuplement dominé par Gilbertiodendron kisantuensis qui représente plus de 50% de la surface terrière et qui se retrouvent dans
DHC(k)
kisantuensis l’étage supérieur.

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Guide opérationnel – Normes de stratification forestière – Octobre 2016

Strate Code Légende


dont Forêt dense humide sempervirente de basse Forêt caractérisée par des essences ne présentant pas de période de défoliation concentrée. La majeure partie de ces essences a un
DHS
et moyenne altitude comportement grégaire
dont Forêt dense humide sempervirente à DHS(gd
Forêt dense sempervirente dont l’étage supérieur est composé en grande majorité par Gilbertiodendron dewevrei
Gilbertiodendron dewevrei )
dont Forêt dense humide sempervirente à Forêt dense sempervirente dont l’étage supérieur est composé en grande majorité par Gilbertiodendron dewevrei et Julbernardia
DHS(gj)
Gilbertiodendron dewevrei et Julbernardia seretii seretii
Catégorie où sont regroupées les zones de culture agricoles pérennes, ligneuses ou non, annuelles ou pluriannuelles. On distingue les
Cultures Cu
cultures vivrières des cultures pérennes
Complexe de cultures, jachères, brûlis, îlots de forêt intercalés et en association avec les villages (voirie et habitations) (sur base
dont Zone villageoise et cultures en 20XX CuXX
images satellitaires prises en 20xx)
dont Extension des zones villageoises et cultures Complexe de cultures, jachères, brûlis, îlots de forêt intercalés et en association avec les villages (voirie et habitations) (sur base
CuYY
entre 20XX et 20YY images satellitaires prises en 20YY)
dont Extension des zones villageoises et cultures Complexe de cultures, jachères, brûlis, îlots de forêt intercalés et en association avec les villages (voirie et habitations) (Strate
CuZZ
entre 20YY et 20ZZ identifiée à partie de l'image satellite de 20ZZ et du travail de terrain)
cultures pérennes ligneuses ou non sur de superficies suffisamment vastes pour être détectées à partir des documents
Plantations agro-industrielles P photogrammétriques de base (photographies aériennes ou images satellites). Il s’agit notamment des cultures d’Elaeis, de café, de
cacao et d’hévéa.
Strate regroupant les forêts périodiquement inondées (selon les saisons, les microreliefs et la proximité du réseau hydrographique) et
Forêt marécageuse FM
les forêts inondées en permanence (le long des cours d’eau et au niveau de bas-fonds mal drainés)
Ce sont des groupements forestiers de moyenne et de haute futaie qui bordent les petits cours d’eau entre les crêtes des plateaux.
dont forêt marécageuse périodiquement inondée
FM1 L’évacuation des eaux de pluie se fait rapidement, ce qui permet de longues périodes d’assèchement. Elle est caractérisée par un
des petits cours d’eau
étage dominant dont la hauteur varie entre 15 et 35 mètres.
C’est une forêt périodiquement inondée qui se retrouve le long des larges et moyens cours d’eau de la Cuvette Centrale et dans
toutes les vallées de rivières évasées. Elle est caractérisée par le fait que le substrat est entièrement recouvert par la nappe d’eau
dont forêt marécageuse périodiquement inondée
FM2 durant une période de l’année mais le sol est situé au-dessus du niveau de l’étiage ce qui permet une période d’assèchement. Cette
des larges et moyens cours d’eau
forêt est généralement constituée d’un étage arborescent supérieur de faible densité à voûte discontinue, d’une hauteur variant de
25 à 35 mètres avec un étage sous-dominant de 20 à 25 mètres de haut.
C’est une forêt inondée en permanence qu’on retrouve fréquemment dans la Cuvette centrale le long des grands et moyens cours
d’eau, dans les bas-fonds mal drainés ou dans de grandes dépressions. Elle peut occuper également des vallées de petits tributaires
dont forêt marécageuse inondée en permanence FM3
lorsque le substrat est envahi constamment par l’eau. Elle est, la plupart du temps, constituée de peuplements bas de 10 à 25 mètres
de hauteur.
Forêt associée à un cours d'eau, plus ou moins perturbée par la présence humaine. Sont incluses dans ce type les forêts enclavées
Forêt galerie FG
dans les complexes de cultures

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Guide opérationnel – Normes de stratification forestière – Octobre 2016

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Guide opérationnel – Normes de stratification forestière – Octobre 2016

Version initiale : Juillet 2007

Version révisée : Octobre 2016


Document rédigé dans le cadre du projet d’appui à la
gestion durable des forêts de RDC AGEDUFOR.
Le Projet AGEDUFOR est mis en œuvre par le
groupement Oréade-Brèche / FRMi / EGIS-International,
pour le compte de la Direction des Inventaires et
Aménagement Forestiers (DIAF) du Ministère de
l’Environnement et Développement Durable de RDC
(MEDD) et de l’Agence Française de Développement
(AFD).

Photo de couverture : FRMi

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